ARCHITECTURE
Visites, Rencontres et Échanges décembre 2013
Réhabiliter et construire en coeur de village Votre commune souhaite acquérir un bien alors même que vous n’avez défini aucun projet. Cette opportunité, parfois facilitée par
le droit de préemption, peut vous permettre de concrétiser un
achat stratégique et sauvegarder ou valoriser ainsi ultérieurement un patrimoine communal, créer des logements ou un équipement, recréer du lien au coeur de village..
Même si parfois la réhabilitation d’un bâtiment peut sembler plus
complexe que la construction, l’intégration dans le paysage, les volumes, les matériaux déjà existants sont souvent le point de départ d’un projet de qualité.
Redonner vie à un patrimoine vieillissant en lui attribuant une
nouvelle vocation est souvent un enjeu majeur pour les communes.
C’est une orientation majeure de l’activité actuelle de la construction. La réhabilitation du bâti existant dans les règles de l’art et le respect
des normes doit cependant s’accompagner de considérations éthiques, les rénovations brutales et mal maîtrisées font parfois des dégâts irréversibles.
La construction neuve demande également du doigté pour s’intégrer dans un paysage villageois souvent très patrimonial.
Comment programmer, porter et financer un projet viable qui respectera le caractère du bien et du lieu ?
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RESTAUREZ, RÉNOVEZ ET RÉHABILITEZ EN HARMONIE quelques définitions . CAUE 85 • rénovation : rebâtir à neuf
Vérifiez que les règles d’urbanisme l’autorisent. En cas de voisinage
proche, un état des lieux préalable par huissier permettra d’évaluer votre part de responsabilité dans d’éventuels dommages constatés postérieurement.
• restauration : redonner au bâtiment son caractère
Un bon moyen d’éviter les désordres de tout genre : employer les
matériaux d’origine selon les techniques d’époque. La restauration demande un savoir-faire de spécialiste.
• réhabilitation : apporter le confort des normes d’aujourd’hui
Employez les techniques et les matériaux actuels : isolation, menui-
series, salle d’eau, électricité... Les changements d’aspect extérieur et les changements de destination (d’usage) nécessitent des autori-
sations d’urbanisme (renseignement en mairie). Certains architectes ou maîtres d’œuvre sont compétents et expérimentés dans le domaine.
Leur mission se décompose alors ainsi :
• phase initiale de relevé et de diagnostic : établissement des plans de l’état existant, expertise technique de la construction,
• mission classique de maîtrise d’œuvre : esquisses puis projet selon le programme, les contraintes physiques du bâtiment et les conséquences financières de l’option choisie.
Contrairement au neuf, en réhabilitation, il faut composer avec l’exis-
tant et parfois savoir revoir le programme, d’où l’importance d’établir avec son concepteur une relation de confiance. Il n’est pas toujours
possible d’examiner le gros œuvre avant le début des travaux. Prévoyez d’éventuels surcoûts dûs aux imprévus.
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habiter l’ancien couvent réhabilitation de l’ancien couvent . 8 logements . mairie . agence postale . bibliothèque
au coeur du village
Au coeur du village de Lissac et Mouret, le couvent de Notre Dame du Val, sa chapelle et l’oratoire ont été
achetés en 1794 par la commune. Ce bâtiment dont la construction a été initiée au XIIIème siècle, est aujourd’hui avant travaux
débarassé des appendices disgracieux. Il a retrou-
vé une nouvelle vocation et dynamisé la vie du village.
un diagnostic préalable
Après une première analyse confiée au CAUE du Lot, Figeac Communauté a chargé l’architecte et un bureau d’études, assistés d’une archéologue, d’élaborer un diagnostic pour
mieux comprendre les évolutions du bâtiment, établir une chronologie des constructions et redéfinir les volumes initiaux du couvent.
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Se servir de la structure du bâtiment (murs porteurs, la
percements..)
distribution
des
pour
espaces
organiser
est
gage
d’économie et de respect du caractère du bâtiment.
un groupement de commande
Dans le cadre de sa compétence ‘‘ réhabilitation du
patrimoine bâti en centre bourg à des fins de logement
social ’’, Figeac communauté a pris en charge la création de 4 logements PLAI. Un bail amphythéotique (sur la
durée des emprunts contractés, soit 15 ans) entre la
commune et la communauté permet à la municipalité de disposer de locaux pour les services publics.
La commune a assuré la réhabilitation de 4 logements déjà existants (fluides, dégât des eaux..)
Les
du logement social dans un couvent du XIIIème
en médium teinté.
Ces logements sont des ‘‘tremplins’’ pour une population modeste. Dans ce patrimoine de caractère, l’exigence de qualité pour la création de logements
sociaux est revendiquée par l’architecte. Logements traversants, souci du détail prononcé, dessin épuré, respect des ouvertures, matériaux de qualité et choix
des couleurs redonnent à ce patrimoine toute sa valeur,
systèmes
techniques
(chauffage,
éclairage) sont intégrés dans une structure
Sans renoncer à des détails d’architecture contemporaine
et
à
une
adaptation
aux exigences actuelles de confort la réhabilitation respecte les proportions et l’esprit d’origine de la bâtisse.
et assurent sa pérennité.
Réhabilitation du couvent de Lissac et Mouret Lot . 2012 Maîtres d’ouvrage : groupement de commande Figeac communauté : 05 65 11 47 59 Mairie de Lissac et Mouret : 05 65 34 42 00 Architecte : Marie-José Gautrand 05 65 50 31 76 Bureau d’études IES : Gérard Chastagnol Programme : Figeac Communauté : Mairie, Agence postale, Bibliothèque Création de 4 logements (1 studio, 3 T3 dont 2 en duplex) Commune de Lissac et Mouret : Rénovation de 4 logements communaux Surface habitable : 820 m2 Coût : 863 689 € HT Part communautaire : 735 242 € HT Part communale : 128 447 € HT Soutien : État . Région . Département Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
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SERVICES PUBLICS
Bureau Maire BIBLIOTHÈQUE
MAIRIE dont Salle réunion
175.50 m2
AGENCE POSTALE
23.50 m2
BIBLIOTHÈQUE
37.70 m2
PLAN niveau 0
Galerie
Agence postale communale
archives
Salle de Réunion
Accueil MAIRIE
LOGEMENTS COMMUNAUX Logt 1 Logt 2 Logt 5 Logt 6
LOGEMENTS INTERCOMMUNAUX
77.40 50.00 139.00 49.30
Logt 3 Logt 4 Logt 7 Logt 8
27.60 59.00 74.15 84.70
Logt 1
Terrasse
Logt 3
Logt 2
PLAN niveau 1
Logt 4
Logt 5
Balcon
Logt 6
PLAN niveau 2
Logt 7
Logt 8
Logt 5
PLAN niveau 3
Logt 8 Logt 7
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les détails qui font la différence...
Ces détails, soigneusement dessinés, témoignent du savoir-faire de l’architecte et des artisans.
Des solutions inhabituelles et innovantes qui démontrent la plus-value apportée par un maître d’oeuvre attentif et compétent.
Pour permettre le passage réglementaire (accessibilité PMR), les menuiseries sont reportées à l’intérieur des embrasures. Ce dispositif économe permet d’éviter de
reprendre les percements dans la maçonnerie massive et, parfois, construite en voûte.
Portes d’entrée extérieures en applique niveau 0
paumelle grandes ailes
seuil en pierre
vue en plan détail fixation éch. 1/10
Verre Chêne massif Mur en pierre
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Portraits d'architectes d'aujourd'hui : Marie-José Gautrand, à Figeac Christiane Wanaverbecq à Figeac | 14/10/2011 | 11:11 | Profession
© XDR /Agence Marie-José Gautrand Marie-José Gautrand, à Figeac.
Après les régions Nord-Pas de Calais et Rhône-Alpes, notre feuilleton sur les architectes nous conduit dans le Sud-Ouest. Marie-José Gautrand (à Figeac) y cultive des valeurs de proximité et de simplicité. Marie-José Gautrand, le souci du détail La simplicité et le souci du détail caractérisent le travail de l'architecte Marie-José Gautrand qui conduit tous ses chantiers. Installée depuis 1982 à Figeac (Lot), la quinquagénaire a gardé les références apprises à l'école d'architecture de Toulouse et notamment celle du « nombre d'or ». Adepte du crayon, elle dessine tout, de la fenêtre jusqu'au boulon d'un escalier métallique conçue et réalisée sur mesure pour un particulier. «J'ai travaillé avec le ferronnier la forme et la position des boulons. C'est un détail qui peut casser l'harmonie d'un ensemble », explique-t-elle. La recherche de l'harmonie l'a conduite à dessiner elle-même les têtes de lit réalisées en chêne brut lors de la création d'un hôtel 3 étoiles dans une demeure bourgeoise à Moissac (Tarn-et-Garonne). Elle a également été pionnière en privilégiant les menuiseries et le plancher bois dans la construction neuve de logements sociaux. «Elle sait allier volumes simples et personnalisation de détails, qui ne coûtent pas chers mais embellissent », déclare Michel Simon, ancien directeur technique de Lot Habitat. Admiratrice de l'architecte américain Louis Kahn, Marie-José Gautrand attache de l'importance aux circulations. « Recherche de simplicité revient à ne rien faire d'inutile. Cela est valable pour les constructions neuves comme pour les réhabilitations. J'essaie de ne pas détourner les caractéristiques d'un bâtiment, tout comme celle des matériaux », précise-t-elle. L'architecte dirige depuis douze ans une agence à Figeac composée d'une assistante et d'un architecte salarié. Intervenant dans l'Aveyron, le Lot et le Tarn-et-Garonne, l'Aveyronnaise a créé un réseau avec des artisans. Ils font sa réputation auprès des maîtres d'ouvrage privés qui constituent aujourd'hui l'essentiel de sa clientèle. Lundi 17 octobre sur le Moniteur.fr : Gaëtan Le Penhuel et Swan, à Paris Déjà publié : Antoine Béal et Benjamin Fréchet, à Lille Michel Douat et William Vassal, à Lyon Christiane Wanaverbecq à Figeac | Source LE MONITEUR HEBDO Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
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habiter en centre ancien
rénovation d’un ilôt de la bastide . 11 logements . bibliothèque
Villeneuve d’Aveyron, bastide du Rouergue, est un village reconnu pour son patrimoine historique. Plusieurs monu-
ments classés à l’inventaire des Monuments Historiques, plus beau village de France, ce patrimoine bâti est une chance mais également une préoccupation.
Un long travail de reconnaissance de ces valeurs a été mené par l’association des bastides du Rouergue. Cette sensibilisation et cette connaissance, le talent d’archi-
tectes, une volonté municipale ont permis de sauvegarrésidence consulaire
.
der ce patrimoine et de l’adapter à des modes de vie contemporains.
La bastide de Villeneuve fût d’abord une sauveté, territoire protégé au temps des brigandages ; Au XIIIème
siècle, elle se transforme et s’agrandit en bastide ou villeneuve créée pour développer le commerce.
Le bâti formant l’agglomération de Villeneuve laisse ap-
paraître l’histoire de sa formation. À un système groupé autour de l’église, succède une trame régulière et une Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
place triangulaire consacrée à l’échange et au commerce Claude Calmettes
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rénovation d’un ilôt de la bastide . 11 logements . bibliothèque 1 T4 de 72.50 m2 habitables 6 T3 de 58.60 m2/ 59.90 m2/ 50 m2/ 57.90 m2/ 44 m2/ 59.20 m2 4 T1 de 25 m2 / 23 m2 / 27.40 m2 / 29 m2
Le tour de ville s’urbanisera plus tardivement lorsque les besoins de protection ne seront plus nécessaires.
C’est dans la bastide intra-muros que se situe l’opération de la Résidence Consulaire.
logements et équipement public
L’acquisition par la commune de Villeneuve d’un ilôt in-
salubre en ruine, entre deux ruelles étroites a permis de créer 11 logements locatifs.
Une bibliothèque municipale prend place au rez de chaussée de la rue droite, en plein centre du bourg.
Cette affectation optimise l’opération en utilisant le rez de chaussée plus difficilement habitable.
Cette rénovation a été le « déclic » qui a inversé le processus de démolition d’un patrimoine bâti dégradé, à l’intérieur de la bastide.
La localisation au coeur de la bastide imposait de respecter l’urbanisme de l’ilôt original basé sur une largeur
de 15 m entre rues ; les imbrications importantes d’un
bâtiment sur l’autre et la faisabilité économique de l’opération obligeait à une action complète sur l’ensemble. L’organisation des logements sur plusieurs
niveaux, en duplex ou triplex, l’aménagement
d’une cour extérieure et la création de halles d’entrée permettent l’éclairement et l’ensoleillement des appartements. Des balcons et loggias offrent aux locataires un espace extérieur privé.
Cette rénovation établit la capacité d’adaptation d’un patrimoine vétuste aux normes et modes d’habiter actuels Cette offre de loge-
ments locatifs, précieuse en milieu rural participe au maintien d’une vie sociale et économique dans le bourg. Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
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T4 sur 3 niveaux 72.50 m2
T3 triplex 58.60 m2
terrasse accès
chambre 1
séjour
loggia
chambre 2 + grenier
dressing
cuisine
Résidence Consulaire . 1987 / 1989 Maître d’ouvrage : commune de Villeneuve d’Aveyron Architecte : Jean Massip . Lucien Bouat Programme : logements locatifs de 23 à 72 m2 bibliothèque 70 m2 Coût : 3,2 MF TTC (1989) Procédure : PLA Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
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à la manière des porches tradition-
l’entrée du logement, abrité, en retrait de la
nels, le passage central distribue
rue, donne un espace de transition entre la
l’accès aux logements et à la cour
rue publique et le logement privé
arrière
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habiter en centre ancien création de 6 logements neufs sur le tour de ville . 1980 .
Dans le rayon des 500 m de protection de Monument Historique Face à la Tour Cardailhac, construite aux XIVème et XVème siècles, les 6 loge-
ments HLM s’intègrent à la silhouette générale des constructions du tour de ville.
Les proportions, volumes et matériaux employés donnent à cet ensemble construit en 1980 un aspect familier. Les logements sont individualisés et donnent l’impression d’une succession de maisons villageoises mitoyennes.
La distribution des logements sur 2 niveaux pour les T3 et T4 renforcent ce sentiment d’habitat individuel mitoyen. Les 2 T2 se logent dans les combles.
La topographie du site a permis de trouver les garages en contrebas à l’arrière, libérant les façades principales des ‘‘inévitables’’ garages sur rue.
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plan masse
plan de situation au coeur du village deux offres d’habitat collectif et semi-collectif : la résidence consulaire et les logements du tour de ville
Le plan masse témoigne du soin apporté par l’architecte à l’aménagement des abords, à la relation des logements avec le tour de ville et la cour, ainsi qu’au choix des matériaux et végétaux.
Habiter ne s’arrête pas aux limites du logement.
C’est aussi la manière dont on arrive chez soi, les paliers, les devants de porte où l’on peut rencontrer ses la résidence consulaire
voisins ; les bambous qui protégent l’entrée de chez
soi des regards, l’hortensia au pied de l’escalier, la vue sur le tour de ville et vers la place des conques ...
C’est s’insérer dans un contexte existant et tenir les logements HLM
compte d’un environnement existant : des marron-
niers, des murets de pierre, un banc, une ambiance villageoise... Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
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balcon balcon séjour séjour
chambre cuisine chambre cuisine
PLAN DES COMBLES 2 appartements T2
chambre 1
chambre 2
chambre 2
chambre 1
chambre 1
chambre 2
chambre 1
chambre 2
chambre 3
PLAN DU 1er ÉTAGE 3 appartements T3 / 1 appartement T 4 distribués sur 2 niveaux
balcon balcon
balcon séjour
séjour
séjour séjour
repas
loggia
repas
repas
repas cuisine
PLAN DU REZ DE CHAUSSÉE
PLAN DU SOUS-SOL non représenté
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Nord
Sud
séjour T2 ch.T2 TOUR DE VILLE
entrée T3
cave
ch.T3 séjour T3 garage
COUR
Le dénivelé entre la rue au nord, et la cour au sud a permis de caser les garages et les caves en sous-sol semi-enterré . Une rampe entre deux murets amène à la cour. L’accès voiture semble s’inscrire sur la trace d’une ancienne venelle.
L’imbrication des niveaux permet de garder un gabarit adapté au village. Les séjours et loggias donnent sont exposés au sud vers la cour.
Bd Cardailhac . HLM 1979 / 1980 Maître d’ouvrage : Office Public Départemental HLM Architecte : Jean Massip Programme : 6 logements locatifs de 44 à 81 m2 + loggias-garages-caves
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