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V I L L A G E ,
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P R O J E T
Tout projet d’aménagement, à l’échelle d’une commune, doit faire référence à son territoire, à son passé pour mieux en imaginer son avenir. Le diagnostic réalisé par le C.A.U.E de l’Aveyron, témoin d’une concertation, est un outil de référence qui sert de support de réflexion à ces projets pour en optimiser la cohérence. Le phase de matérialisation de projet nécessite toujours un dialogue entre la commune et le concepteurs qui va ainsi enrichir son propos et de ce fait commencer à vivre et à participer à l’histoire locale.
St Jean du Bruel
Nant
Un regard sur le territoire
Entre Causses et Cévennes, la Dourbie Géologie
La Dourbie naît du mont Aigoual dans les Cévennes, elle plonge dans le granite et le schiste, puis rencontre les causses calcaires après St Jean du Bruel. Elle creuse alors sur son parcours des gorges aux falaises impressionnantes. Si les plateaux sont les lieux privilégiés des réseaux, c’est dans la vallée que s’organise, autour de villages structurés, des services de proximité, lieu de rencontre des habitants des différents hameaux. La vallée s’élargit grâce aux confluences de cours d’eau venus du Larzac. C’est là que Nant et St Jean s’installent, à 7 km l’un de l’autre.
Une opposition culturelle constante voirie et population
Si les villages de Nant et St Jean du Bruel sont tous deux les enfants de la Vallée de la Dourbie, ils n’en ont pas moins été frères ennemis en ce qui concerne leur culture respective. Quand St Jean du Bruel s’appuie sur les contreforts schisteux du massif de l’Aigoual, il est déjà cévenol, et par-là même protestant, industrieux et marque un caractère urbain. De son coté, jouant la complémentarité ou la contradiction, Nant grandit sur la base de son abbaye bénédictine, aménage un riche espace agricole et horticole qui lui confère un caractère rural.
La première perception d’un village répond à un usage d’accueil (information, stationnement). Ces deux villages avaient des objectifs communs de mise en valeur de leur site, de leur patrimoine touristique et de leurs espaces publics pour répondre au mieux à ces besoins. Ces différentes opérations d’aménagement ont été suivies globalement par des concepteurs.
Nant Plateau calcaire (Larzac) Catholique Abbaye bénédictine Pouvoir religieux Intellectuelle Rurale Cuivre, cuir, vignes, hortiCulture, agriculture Monarchie
N
Vers Millau
Causse Bégon
Saint Jean du Bruel
Le
Du
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Do
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Nant
Causse du Larzac
Saint Jean du Bruel Massif schisteux (Cévennes) Domaine de la Famille Roquefeuil Pouvoir laïque Industrie Urbaine Bas, sabots, tonneaux, Poteries, ardoises, draps Révolutionnaire
Saint Jean du Bruel L’axe du pont neuf
Canton : Nant Habitants : 820 en 1990 642 en 1999 Superficie : 3723 ha
La Dourbie laborieuse
De part l’influence Huguenote venue des Cévennes, le village apprivoise rapidement sa rivière, la Dourbie. L’artisanat et la petite industrie engendrent son caractère urbain très marqué. Le développement rapide des faubourgs fait apparaître de longues rues aux hautes maisons mitoyennes et alignement de platanes. Les exploitations agricoles sont rejetées sur les hameaux. La ferme de la Borie, aujourd’hui place du même nom, était le seul bâtiment agricole présent dans le village. Le patrimoine médiéval y est pratiquement inexistant, alors que l’on constate une dominance de traces des XVIII ème et XIX ème siècles. En rive droite, moulins, canaux et ateliers nous parlent de l’industrie et du commerce florissant ; en rive gauche, arrière- cours, terrasses et jardins des habitations, aujourd’hui délaissées, témoignent de la pluriactivité des Saint-Jeantais. Autrefois protection, puis force vive, la Dourbie est aujourd’hui en retrait. Elle est pourtant un élément identifiant de St Jean du Bruel, et un potentiel pour l’agrément du village.
Xe Village à l‛abri de la Dourbie Accès par la rive doite passage à gué
XIVe Construction du pont sur la Dourbie au 12e s Accès par la rive gauche Premières halles Développement des faubourgs
Etude préalable : 1990 Réalisation : 1993 Restauration des terrasses de Roquebrune et création d‛une liaison piétonne.
Création d‛un rond point. Installation de services sur la place de la Borie
XIXe Nouvelles halles Nouveau pont Début du développement de la rive droite
Restauration du Moulin et création de la Maison de l‛Eau Installation d‛une passerelle et d‛une aire de pique-nique
XXe Habitat diffus aux entrées du village Développement de la rive droite innachevé.
Traitement de la place de la Halle et de la Grand Rue
S
centre ancien
Le Pont Vieux
Il faut passer le pont neuf
Il faut finir un axe inachevé pour que la place de la Halle soit un carrefour avec la Grand Rue, pour redécouvrir la Dourbie en passant le pont, et pour rattacher la place de la Borie et Roquebrune au reste du village.
Un projet global à l’échelle du bourg Le diagnostic a permis de donner une orientation générale pour l’avenir de St Jean du Bruel. Cette démarche globale a permis une programmation des actions et une négociation sur leur financement par les différents partenaires. Ainsi, la Grand Rue et la place des Halles ont pu être traité conjointement. Aujourd’hui, certains aménagements proposés par cette étude n’ont pas été réalisés. C’est le cas du traitement de la place de la Borie, de la création d’un jardin sur les terrasses du lotissement de Roquebrune, et d’une promenade sur les bords de la Dourbie. Mais l’objectif du projet est atteint : le St Jean nouveau a traversé le pont et vit aujourd’hui sur sa rive droite, grâce notamment au déplacement de la poste et aux constructions sur la place de la Borie. Le rond point apparaît sans continuité avec le reste des réflexions, et la liaison piétonne de Roquebrune se rattache difficilement à l’axe du pont neuf au travers de cet aménagement.
Les terrasses de Roquebrune avant
Les terrasses et le rond point
Roquebrune La Dourbie
Place de la Borie
N
Nant Au fil de l’eau
Canton : Nant Habitants : 846 en 1990 773 en 1999 Superficie : 10 940 ha
Un balcon sur la Dourbie
Nant s’installe à l’évasement de la vallée de la Dourbie, à sa confluence avec le Durzon. Son eau calcaire donne naissance à des roches formées par la précipitation des carbonates : les tufs. Nant est construit sur ces falaises qui dominent la Dourbie d’une vingtaine de mètres. Contrairement à St Jean du Bruel, la Dourbie n’est pas exploitée. Elle ne fait que souligner le village. C’est avec le Durzon qu’il travaille. En effet, au XIIe siècle, les moines de l’abbaye assèchent les marécages. La dérivation de la rivière permet de drainer et d’irriguer en amont les terres fertiles tout en amenant l’eau dans le village et en faisant fonctionner les moulins en aval. L’ingénieux système subsiste encore, et l’eau coule sous les rues, surgi au pied des murs. Grâce à la position du bâti, détaché de la Dourbie, la place du Claux se trouve être le centre de vie du village, avec la place des Halles et de la mairie qui s’ouvre sur le parc en terrasse sur la rivière.
Xe Un monastère dans la vallée
Réalisation : 1989-1990 XIIe Abbaye bénédictine Travaux de drainage
PLace des halles Fontaines de la mairie
XVIIe Développement des faubourgs Consruction du pont de Prade
XXe Habitat diffus aux entrées Place du Claux comme espace majeur
Canaux de la rue du faubourg bas
S
Vallée du Durzon
Jardins
Centre ancien
entre ancien
Les canaux des jardins
Des espaces et de L’eau
Les aménagements à Nant ont porté sur la réhabilitation de la place principale et sur la qualification de la Route Départementale qui traverse le village. Le travail réalisé a pris en compte l’eau comme élément caractéristique de Nant. La place est dessinée comme l’espace d’entrée du village, avec quelques stationnements et le déplacement de l’office du tourisme. La mairie est mise en valeur par une série de fontaines installées dans son axe. Les canaux ont été repris comme vocabulaire de base dans ces différents projets, mais ont été traduit avec différents matériaux : rigole des Halles, fontaine de la mairie, canaux de la rue du faubourg bas. De plus, le réseau de canaux n’a pas été mis en valeur sur l’ensemble du village. Malgré le soin apporté aux détails, ces discontinuités ne donnent pas une perception du génie de ces installations qui caractérisent tant ce lieu.
La qualité d’un espace public en milieu rural doit répondre à de multiples usages. Cela exige un soin particulier dans le choix des matériaux et dans le soin apporté aux détails pour répondre au mieux aux exigences du projet d’ensemble dans l’espace et dans le temps. Recueillement de l‛eau à St Jean du Bruel
Place du claux
La Dourbie
Rigole de la place des Halles
à Nant
N
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de l’Aveyron 14, Boulevard Laromiguière - 12000 Rodez Tél : 05.65.68.66.45 Fax : 05.65.68.14.97 E.mail : c.a.u.e12@wanadoo.fr