AMENAGER LA PENTE
Introduction PENTES ET PAYSAGES DE CORREZE La Corrèze est un territoire marqué par un relief particulier. Il est à l’origine de paysages emblématiques qui font la richesse de ce département. Ce sont des paysages aux courbes douces, les pentes y sont plus ou moins abruptes et les vallées sont parfois profondes. C’est une région marquée par des vallons, des creux, des ruptures, des pentes, des rochers affleurants et de nombreux ruisseaux. Le charme de la région naît de cette complexité et de cette variation des formes et des reliefs. On peut ainsi diviser la Corrèze en trois secteurs. Au Nord du département, on trouve la zone des « Montagnes » caractéristiques du plateau de Millevaches avec ses sommets arrondis. Ensuite, on rencontre les plateaux ondulés et découpés en collines où l’horizon est plus dégagé. La région Sud comprenant le bassin de Brive-la-Gaillarde est nommée le Bas Pays Corrézien ; d’une altitude plus faible, elle est tout aussi marquée par le relief. La présence de nombreuses rivières sur le territoire marque aussi des variations de formes dans le paysage. C’est le cas notamment des gorges de la Dordogne dessinant des pentes vigoureuses.
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LA MONTAGNE
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LES PLATEAUX CORREZIENS
Le plateau de Millevaches
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LE BAS PAYS
La Montagne au dessus de 650m Les plateaux Corréziens de 300m à 650m Le Bas pays au dessous de 300m
Paysages à trois niveaux. Altitude baissant du Nord au sud, les reliefs étant tout aussi dessinés.
De ce fait, les terrains en Corrèze possèdent souvent une organisation complexe. Il faut s’adapter à ces pentes, rendant plus difficiles les aménagements. Au cours de l’histoire, les habitants s’accomodèrent de cette contrainte via la création de terrasses. Aujourd’hui, l’enjeu est de composer avec la pente, en prenant connaissance des réalisations du passé et leurs possibles traductions contemporaines. Cela implique aussi de penser l’intégration de nos actes dans le paysage.
«
Les gorges de la Dordogne
La montagne n’est jamais haute. C’est une ondulation supplémentaire d’où il est envisageable d’embrasser le territoire par temps clair. On distingue alors l’essentiel d’une composition réglée au hasard du partage entre pâture et forêt.
»
Gilles Clément, paysagiste, au sujet du Limousin.
«
Paysage et environnement du territoire de Vassivière
Ce n’est pas dans un relief puissant et contrasté qu’il faut rechercher l’âme du paysage Limousin: au contraire, tout est ici douceur et nuances subtiles loin des excès de toutes sortes
»
Atlas des paysages du Limousin
A Tulle, l’homme a su s’adapter à la pente
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Introduction ORIGINE DES RELIEFS La plus grande partie du Limousin (à l’exception du bassin de Brive) appartient à la chaîne de montagne hercynienne, qui s’est formée durant l’ère Primaire par la collision de continents. Ces montagnes ont subi pressions et élévations, transformant ainsi les matériaux enfouis en roches métamorphiques (Gneiss et Micaschistes) et provoquant une fusion expliquant la présence de roches magmatiques (telles que les poches de Granite). Ces roches granitiques étant plus résistantes à l’érosion, on les retrouve de nos jours formant les reliefs corréziens (Monédières, Millevaches, Xaintrie). Le Bassin de Brive correspond quant à lui à une zone d’effondrement, marquée par des dépôts successifs de sédiments à l’origine des grès et des calcaires. Lorsque l’on parle de la géologie du département, il est important d’évoquer les failles. Elles sont nombreuses sur le territoire, les plus connues sont celles de Meyssac et d’Argentat. Les formes sculptées plus récemment lors des deux derniers millions d’années, sont dues au climat tempéré-froid et à une pluviométrie plus régulière, qui a permis aux rivières de devenir pérennes et à leurs vallées encaissées de se créer. En même temps, des forces internes liées au mouvement des plaques ont provoqué le bombement de la région Limousin. On retrouve en Corrèze quelques témoins du passé volcanique dans certaines zones frontalières de l’Auvergne.
GRES ROCHES METAMORPHIQUES (Gneiss, Micashistes,...) CALCAIRE GRANITE ROCHES VOLCANIQUES
Les pentes trouvent donc leur origine dans la combinaison de différents facteurs : * La coexistence sur le territoire de différentes natures de roches, n’ayant pas les mêmes résistances à l’érosion * Une tectonique cassante à l’origine de failles * Un réseau hydrographique dense
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Introduction CONTRAINTE OU OPPORTUNITE ? Il est vrai qu’aménager un terrain en pente peut devenir rapidement un casse-tête. En effet, la pente est la source de nombreuses problématiques : difficultés d’accessibilité, d’entretien ou bien encore les questionnements quant à la gestion de l’eau et de l’érosion des sols. De plus, c’est une contrainte forte pour les pratiques agricoles.
. . FAIBLE
Malgré ces contraintes, il peut être intéressant de prendre le problème dans le sens inverse et de voir cela comme une opportunité : celle de créer avec l’existant et de jouer avec ces différences de niveau. De plus, ce relief peut être perçu de manière positive, car il offre de nombreuses vues sur les paysages alentours. En effet, cette topographie particulière donne à voir les paysages en créant de nombreuses fenêtres sur le territoire. Ces vues sont à mettre en avant lorsque l’on parle de cadre de vie. Elles peuvent améliorer les parcours du quotidien et possèdent un attrait important pour les visiteurs. La préservation des paysages est un enjeu majeur lorsque l’on parle de vues. Par ce relief, il est facile de voir, mais il est aussi facile d’être vu. Il est important de mettre en place une réflexion sur l’implantation du bâti dans le paysage et dans certains cas sur la préservation des lignes de crête. Il faut trouver les moyens de s’adapter au site, tout en limitant les mouvements importants de terre qui pourraient dénaturer les paysages. L’intégration des aménagements de pente dans leur contexte et environnement passe par une réflexion poussée sur le choix des formes, des matériaux et des couleurs. Ce relief offrant des perspectives sur les paysages, peut aussi à contrario permettre la création de lieux intimistes, à l’abri des regards où il fait bon vivre et se balader.
HYPERSENSIBLE TRES SENSIBLE SENSIBLE CAUE Tarn
Les enjeux : Impact visuel en fonction des différentes zones de la pente
Impact visuel et paysager important. Importance de la préservation des lignes de crête
PAYSAGES DE TERRASSES La présence de quelques paysages de terrasse dans la région, témoigne des techniques mises en place dans le passé pour gérer cette problématique de la pente.
Uzerche
Voutezac
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Introduction LIRE ET COMPRENDRE LE SITE Sur un terrain en pente, il est indispensable avant tout de prendre le temps d’examiner et d’observer le site. Cette démarche est importante afin de mettre en avant les éléments de sa composition. Le but est de s’accorder au mieux au site, respecter ce qui le caractérise, afin que l’aménagement futur soit le plus cohérent et adapté au terrain.
D
A
E B F C Terrain en pente : Que prendre en compte ?
A Définir des limites , étudier les relations avec l’environ-
DRegarder la relation du bâti avec la pente
B Comprendre la topographie, les pentes, les points forts,
EPréserver la position d’anciennes terrasses
C Repérer les points d’eau et les circulations
FMettre en avant les éléments végétaux structurants
nement du terrain (interactions, écoulements, origine des pentes, connexions ...)
les lignes de niveau,... La réalisation d’un rélevé topographique permet cette lecture.
d’un site (arbres, haies,...)
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Tenir la pente TRADITIONNELLEMENT Afin de retenir les terrains en pente, murs et murets de pierre sèche furent utilisés largement au cours de l’histoire dans la région. On les rencontre de tailles et de formes différentes sur le territoire. Ils sont composés de pierres extraites sur le site, ce qui confère une bonne intégration dans le paysage et une homogénéité des couleurs entre murets et bâti. La particularité de cette technique est l’absence de liant entre les pierres. Il s’agit donc d’associer avec précision les pierres en fonction de leur forme afin de former un ensemble solide. Ces murets possèdent une grande importance dans l’esthétique et l’appréciation de nos paysages.
Albignac
St-Hilaire-Foissac
Meyrignac-l’Eglise
Clergoux
Exemples de murs et murets de soutènement en pierre sèche
MURETS DE PIERRES MACONNES Il s’agit de tout autre type de murs utilisant la pierre locale, mais dans ce cas les pierres sont associées entre elles à l’aide d’un liant. Dans certains cas, on peut retrouver un aspect pierre sèche : le liant restant en retrait est peu ou pas apparent.
Brivezac
Tulle
Murets maçonnés, la couleur du liant est aussi à prendre en compte.
Mur aspect pierre sèche
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Tenir la pente TRADUCTIONS CONTEMPORAINES GABION De plus en plus utilisé, le gabion est une nouvelle forme de soutènement de la pente. Ce gabion correspond au remplissage ordonné de blocs de roche dans une structure métallique. Il a la capacité de bien s’intégrer dans le paysage lorsque les pierres possèdent les teintes de celles utilisées localement.
Tulle
BETON Les murs en béton sont souvent utilisés en soutènement dans la pente. Ils peuvent subir un traitement de leurs surfaces. Le béton est coulé entre deux banches qui ne présentent pas des plans lisses mais au contraire des surfaces modifiées, de manière à créer des reliefs décoratifs (incrustation de cannes de bambous par exemple). Les textures, couleurs, motifs des surfaces sont ainsi travaillés apportant modernité et originalité à un aménagement. On parle de béton architectonique. Castellbell i el Vilar, Espagne
BOIS Le bois peut aussi être une méthode pour le maintien et la gestion des terrains en pente. Les configurations peuvent être diverses. Les sections de bois possèdent des tailles différentes en fonction du volume de terre à retenir. On peut voir des fiches en terre, des planches positionnées horizontalement ou verticalement , du bois brut ou travaillé, .... Il est possible de positionner un matériau étanche entre le bois et la terre.
Beynat
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Tenir la pente ACIER CORTEN Matériau récent, on le rencontre souvent dans le traitement des espaces publics. Il a la capacité de prendre des formes variées. Par sa couleur brun-rouille, rappelant les couleurs de l’automne, il peut dans notre région s’intégrer avec justesse à son environnement.
Jardin botanique, Barcelone
ENROCHEMENT Ce système de traitement de la pente se rencontre en nombre dans le département. Il faut être vigilant lors de sa mise en place. Les blocs doivent avoir une taille modérée correspondant à l’échelle du projet. De plus, la pierre utilisée doit être locale, afin que cet aménagement ne tranche pas avec le reste du bâti et qu’il n’ait pas d’impact négatif dans le paysage. Il est donc à éviter, certains PLU (plan locaux d’urbanisme) l’interdisent. Donzenac
Mur maçonné
Enrochement
Pierre sèche
Sur cette photo on peut observer différents types d’aménagements de la pente. On remarque une variation d’échelle et de qualité d’intégration entre les différentes solutions .
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Tenir la pente EMPRISE AU SOL DES AMENAGEMENTS DANS LA PENTE
Mur de soutènement haut. Aménagement ayant très peu d’emprise au sol
Solution intermédiaire Aménagement d’un mur plus bas puis d’un talus
Création d’un talus. Aménagement avec une emprise au sol importante
Mur de soutènement haut, Saint -Privat
Mur et talus, Aubazine
Talus, Neuvic
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Tenir la pente AFFOUILLEMENT ET EXHAUSSEMENT (Déblai-Remblai), réglementation : Le code de l’urbanisme impose une déclaration préalable de travaux si la superficie des travaux de terrassement est supérieure à 100 m² et si les hauteurs et profondeurs excèdent 2 m. (Article R 421-23 f ) Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) peut réglementer de manière plus forte ce type de travaux, il faut en prendre connaissance avant tout projet. L’objectif d’un aménagement dans la pente est une adaptation au site la plus fine possible et d’éviter au maximum les mouvements de terre modifiant l’identité d’un terrain.
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Principe d’équilibrage des terrassements
TALUS Au-delà de 100% (45°) une consolidation est nécessaire avant végétalisation. Talus 65% ( 33° ; 3 pour 2) : Correspond à l’inclinaison maximale que peut prendre un talus. Les végétaux doivent être rapidement implantés car les risques d’érosion restent forts. Talus 50% ( environ 27°; 2 pour 1) : Adapté à la réalisation d’espaces verts (plantations et engazonnement). Cette configuration rend possible l’accessibilité aux engins de tonte. A partir de 33% (3 pour 1) : On parle de talus paysagers, la pente est relativement douce permettant une bonne stabilité. Il n’y a aucune difficulté particulière pour la plantation du terrain.
Zo ne d
’ér os ion
Haut de talus, partie la plus sèche et malmenée.
Partie la plus humide. Zone de dépôt
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Végétaliser Par le développement de son système racinaire, la végétation est un moyen naturel de retenir une pente et ainsi de contrôler son érosion. En effet, les racines forment un réseau dense au niveau du sol pouvant aller en profondeur et ainsi servir d’élément structurant. Ce réseau de racines permet aussi à l’eau de pluie de s’infiltrer plus facilement et ainsi de limiter le ruissellement dans la pente. Il existe des végétaux particulièrement adaptés aux terrains pentus rendant le jardinage plus praticable et dont le développement est dit tapissant, ce sont les couvre-sols (les plus utilisés sont les cotonéasters et lonicera, mais il existe d’autres essences ayant les mêmes atouts). Cf Liste en annexe Yssandon
TENIR LES BERGES : FASCINAGE ET CLAYONNAGE Le fascinage consiste à positionner des fagots entre deux rangées de pieux de bois. Il existe des fascines en bois mort et en bois vivant. La fascine vivante est réalisée avec de l’osier fraîchement coupé (Salix viminalis). La capacité de cette plante à se redévelopper à partir d’un rameau permet de fabriquer une structure vivante dont le système racinaire pourra stabiliser les sols. Avec cette même plante, on peut appliquer la technique de clayonnage qui correspond au tressage des rameaux autour de pieux de bois inerte. Ces systèmes de gestion des berges (ou des pentes) sont des techniques de «génie végétal».
Malemort, pleine des jeux : Avant - Après
Fascinage
Clayonnage
LES FEUTRES Des feutres dits géotextiles peuvent être utilisés afin de retenir les talus, de diminuer les travaux de désherbage, de favoriser l’enracinement, et de maintenir l’humidité. Ils sont tissés ou non. Certains sont à base de matériaux synthétiques comme le polypropylène. Mais une nouvelle génération de feutre biodégradable est actuellement disponible (fibre de coco, de jute, de bois, de chanvre...). Ces matériaux naturels, permettent d’inscrire l’aménagement dans une démarche respectueuse de l’environnement et certains par leur couleur s’intègrent naturellement dans le paysage. Ces feutres sont perméables et permettent ainsi de dissiper l’énergie de l’eau. Ils pourront donc tenir la terre le temps que le végétation plantée prenne le dessus. Affieux
VEGETALISATION DES PAROIS ROCHEUSES Des câbles métalliques (inox) accrochés verticalement peuvent être installés sur ces parois. Des plantes grimpantes viendront s’y accrocher et se développer de manière à donner un nouvel aspect à ces parois minérales. Elles devront être installées dans un volume de terre végétale suffisamment important. Si ces parois présentent des risques de chute de pierre, des treillis (acier, géogrille,...) peuvent être installés. Ce maillage sera la structure de développement des plantes. Tulle
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Gérer l’eau L’eau dans la pente peut être dévastatrice causant des plaies dans la terre, des dégâts sur les cultures et mettant à l’épreuve nos aménagements. Les objectifs de la gestion de l’eau dans une région au relief marqué sont de limiter le ruissellement et de favoriser l’ infiltration dans le sol.
IMPORTANCE DE LA VEGETATION Les plantes par leur système racinaire facilitent l’infiltration des eaux dans le sol. En effet, les racines absorbent l’eau, qui sera ensuite éliminée par évapotranspiration au niveau des feuilles de la plante. De plus, ce réseau de racines permet de rendre la structure plus poreuse et donc favorise la pénétration de l’eau au niveau du sol. Importance de la végétation pour retenir l’eau
La préservation des haies est primordiale car elles permettent de ralentir la course de l’eau et ainsi facilitent sa pénétration dans le sol et limitent l’érosion. En effet, plus les barrières végétales disparaissent plus le débit de l’eau s’accélère et plus les dégâts liés deviennent importants.
Importance de la préservation des haies
Enfin, la végétation possède le pouvoir d’épurer les eaux lorsqu’elles contiennent des substances polluantes.
PERMEABILITE DES SURFACES Afin de limiter le problème de ruissellement dans son jardin, comme dans un aménagement de grande ampleur, il est nécessaire de limiter les surfaces imperméables, défavorables à l’infiltration de l’eau dans le sol, et pouvant engendrer des innondations.
Favoriser les matériaux et surfaces perméables
NATURE DES SOLS Lorsque l’on parle de gestion de l’eau et d’infiltration, il est important de connaître la nature et la texture du sol. En effet, tous les sols ne possèdent pas le même potentiel. Un sol pierreux est beaucoup plus drainant qu’un sol argileux qui est quasiment imperméable.
DIMINUER LA VITESSE DE L’EAU Dans les aménagements de terrain en pente, il est important en premier lieu de ralentir la vitesse de ruissellement. Pour cela, il faut allonger au maximum le parcours de l’eau en passant d’une courbe de niveau à une autre (comme une route en lacet). Peuvent être construits dans ce but une succession de seuils, de petits barrages, de chutes, de paliers, voire de petites zones de stockage (bassins) afin de briser régulièrement l’énergie prise par l’eau dans la pente.
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Gérer l’eau LE JARDIN DE PLUIE (RAIN GARDEN) Le jardin de pluie correspond à des zones de dépression composées de plantes et/ou de pierres (sol poreux et drainant) qui vont capter les eaux pluviales. Par absorption et infiltration lente des eaux, il permet la réduction du ruissellement.
TERRAIN EN TERRASSES Les aménagements de la pente en terrasses ont la capacité d’améliorer la gestion de l’eau. En effet, l’infiltration se fait alors au niveau de chaque terrasse, limitant ainsi ruissellement et érosion.
Les murs et l’eau
Lors de la mise en place de murs et murets, il faut prendre en compte le drainage de l’eau au niveau de la structure. Tout d’abord, par le remblai de l’arrière mur avec des débris (pierres, cailloux,...) afin d’augmenter la capacité drainante de l’ouvrage. De plus, des ouvertures dans les murs appelées barbacanes, permettent une circulation de l’eau, évitent son accumulation et donc limitent les dommages futurs.
NOUES ET FOSSES VEGETALISES Il peut être aménagé dans la pente des fossés de récupération de l’eau. Ils pourront être enherbés, favorisant ainsi l’infiltration directe. De plus, la végétalisation de ces fossés peut apporter un aspect esthétique à l’ouvrage.
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Cheminer L’escalier est l’aménagement le plus largement utilisé pour résoudre les problématiques de cheminement et d’accès dans un terrain en pente. Il peut prendre des formes très variées, des configurations diverses et être conçu avec différents matériaux . La ville de Tulle en est l’exemple même, avec ses multiples escaliers pour aller de rue en rue à travers la pente.
Tulle
Exemples de différents agençements traditionnels d’escaliers :
Marcillac La Croisille
Escalier volant, avec de longues pierres dépassant du mur servant de marches .
Chaumeil
Escalier longitudinal dans le sens du mur, pouvant y être accolé .
Malemort
Escalier face à la pente .
TRADUCTIONS CONTEMPORAINES: Voici quelques exemples d’escaliers ou emmarchements utilisant des matériaux nouveaux autres que la pierre traditionnelle et ayant des formes peu classiques. Chaque type s’adapte au site et permet l’accès dans la pente le plus intégré possible.
Darnets
Montaignac Saint Hippolyte
Allassac
Puy Pariou, installation d’escaliers bois, afin de préserver les chemins pentus de l’érosion.
Puy de Dôme
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Cheminer ESCALIER et GRADINS, nouveaux espaces publics ? Les escaliers ou gradins peuvent être pensés dans leur conception comme un espace public à part entière et non simplement comme lieu de passage. Ils peuvent être traités de manière à créer des espaces de repos, des aménagements originaux, des jeux de volumes et de formes pouvant donner envie aux piétons de rester et pas seulement de les traverser.
Tulle
Paris , Parc de Bercy: jeu d’eau central, de la fraîcheur en été, une zone de jeu privilégiée.
Cublac, Place publique en gradins: création d’un lieu de rencontre en milieu rural.
Alicante (Espagne), Parc de la Ereta: escaliers et gradins pour se reposer et observer le paysage.
RAMPES Différents agencements de rampes permettent un accès dans la pente. Il est important de s’appuyer sur les lignes du relief. A chacun de choisir la solution de cheminement la plus adaptée suivant la configuration de son terrain, la présence ou non de terrasses, la végétation, ... Il existe différentes solutions de rampes dans la pente, en voici quelques exemples :
* Rampes disposées dans le sens de la pente. Elle ne permettent pas d’aborder les grandes dénivellations mais occupent peu de place et n’altèrent pas l’organisation.
* Rampes perpendiculaires à la pente. Elles permettent le franchissement de hauteur plus importante, les rampes se succèdent en lacet pour accéder d’une plate forme à l’autre.
* Rampes alternées. Elles correspondent à une légère pente longitudinale qui permet le passage entre niveaux par leurs extrémités.
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Accessibilité pour tous La pente est une contrainte, la rendre accessible à tous est un enjeu. Voici la réglementation pour les différents types de handicap (physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique)à prendre en compte lors d’un aménagement dans un site pentu.
TOLERANCE : Largeur d’un cheminement : 1,40m
) 5%
) 8%
Réalisation d’un palier tous les 10m ainsi qu’en haut et bas de chaque plan incliné Palier : 1,20 x 1,40
) 10% )2
,5m
m
)0
Entre 2 ressauts * 2,5 m
Ressaut à bord arrondi h <2cm
Devers ) 2%
Ressaut avec chanfrein h<4cm Hauteur h / Longeur 3xh A partir de 3 marches Dépasse de la première et dernière marche d’au moins la largeur du giron
*90cm
MAIN COURANTE
Passage minimum 1,20 m entre mains courantes Hauteur comprise entre 0,80 m et 1m Main courante intermédiaire si la largeur est supérieure à 4,20m
*40cm
Dispositif de protection, type garde corps ou plot. -Si le cheminement est à moins de 90 cm d’une rupture -Si la rupture est d’une hauteur supérieure à 40 cm
Marches :
16 cm Giron, largeur Min 28 cm
Installation d’un garde corps (1m), si la hauteur de chute est superieure à 1m
Hauteur Max
Formule de Blondel: 60) 2H + G )64 (ou 66)
Dispositif contrastant : . La première et la dernière marches doivent posséder une contre marche visuellement contrastée. . Les nez de marches doivent être de couleur contrastée, non glissant, sans débord. . Le haut d’escalier, doit présenter un revêtement au sol contrastrant (visuel et tactile) a 0,50m de la 1ere marche.
Largeur minimum des escaliers : - Si aucun mur --> 1,20 m - Si 1 mur --> 1,30 m - Si 2 murs --> 1,40 m
EXEMPLES DE RAMPES
Noailles
Tours, écoquartier Monconseil
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Opportunité Créer des belvédères La topographie de la région incite à la création de belvédères, ce sont ainsi des points stratégiques d’observation du territoire.
Serandon
Queyssac-les-Vignes
Bort-Les-Orgues
Jouer avec la pente La pente inspire et permet de créer avec originalité !
Jardin de l’imaginaire, Terrasson
photo :S.Lucas
Parc Diderot - La Défense, Paris
Parc de Belleville, Paris
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Végétaux adaptés à la pente Voici une liste de quelques végétaux adaptés aux terrains en pente, soit par leur aptitude à prospecter le sol (racines, rhizomes, stolons,...), soit par leur port bas et tapissant.
PLANTES PRESENTES NATURELLEMENT P Pervenche P Lierre P Bruyère – Callune
Vinca minor – Vinca major Hedera helix Erica – Calluna
Fougères
ARBUSTES P Chevrefeuille à cupule P Cotoneaster Symphorine de Chenault
P Céanothe rampante
Lonicera pileata Cotoneaster ‘skogholm’ Symphoricarpos X Chenaultii ‘Hancock’ Ceanothus thyrsiflorus repens/blue sapphire
Forsythia rampant
Forsythia x intermedia ‘marée d’or’
Deutzia nain
Deutzia crenata ‘nikko’
Genet
Genista lydia, pilosa ‘vancouver gold’
P Fusain rampant
Euonymus fortunei ‘coloratus’ / ‘emerald gold’
Rosier couvre sol – Rosier paysager rampant Potentille
Potentilla fruticosa
Cornouiller stolonifère
Cornus stolonifera Kelsey Lespedeza (Desmodium) Lespedeza thunbergii
Jasmin d’hiver
Jasminum nudiflorum
Spirée naine
Spiraea japonica little princess/magic carpet
P Escallonia
Escallonia red carpet
Stephanandra
Stephanandra incisa ‘crispa’
Romarin
Rosmarinus officinalis
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Végétaux adaptés à la pente
VIVACES Cornuoiller du canada
Cornus canadensis
Ronce ornementale
Rubus calycinoides/tricolor/betty ashburner...
Fleurs des elfes
Epimedium
Geranium vivace Bugle rampant
Exemple : Geranuim westray Ajuga reptans
Herbe aux ecus
Lysimachia nummularia
Plumbago rampant
Ceratostigma plumbaginoides
Vergerette
Erigeron ( karvinskianus)
Anemone Valériane grecque
Anemone candensis sylvestrie,nemorosa Polemonium reptans
Lamier vivace
Lamium maculatum
Faux fraisier
Duchesnea indica
Phlox mousse
Phlox subulata
Pachysandra
Pachysandra terminalis
GRIMPANTES Chevrefeuille
Lonicera japonica
Vigne vierge
Parthenocissus quinquefolia
Clématite
Clématis
Hortensia grimpant
Hydrangea petiolaris
Glycine
Wisteria
Bignone
Campsis
P : Végétaux persistants, ils gardent leur feuillage en hiver. Plantes craignant les grands froids (Mieux adaptées à la basse Corrèze)