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QUELS ARBRES ?
LES ENJEUX
DESCRIPTION : UN ARBRE QUI A UNE « GROSSE TÊTE »
• Maintenir la qualité et l’identité de nos paysages ruraux Cet arbre compagnon des paysans se trouve entouré par les maisons, les usines, les routes… Il n’est plus géré comme autrefois et tant à disparaître faute de régénération et d’utilisation. Alors comment faire pour le sauvegarder face au développement urbain ?
Des feuillus, en particulier des saules, des frênes, des chênes, des peupliers, des ormes… mais aussi des charmes, des tilleuls, des châtaigniers… Ces arbres ont une capacité de régénération, que n’ont pas les conifères.
Il s’agit en fait d’un arbre recépé en hauteur. On le trouve dans nos lotissements, nos zones d’activités qui grignotent l’espace agricole, parfois jusque dans le bourg, et dans les haies du bocage ou des marais. Ceci est vrai pour tout l’ouest de la France et de l’Europe.
Feuillage du houppier
• Protéger et maintenir la biodiversité La disparition et le remplacement partiel de ces arbres par des essences horticoles menacent les équilibres biologiques locaux (plus d’abris, ni de nourriture pour la faune et la flore locale). Assurer un avenir aux têtards c’est se demander comment maintenir des haies vivantes et riches favorisant la trame verte et bleue.
Le têtard symbole de la ruralité
Tête, avec cavités (mousses, fougères)
• Transmettre une culture L’initiation aux savoir-faire locaux et ancestraux est une solution de gestion et une garantie de lien social entre les générations.
Tronc (champignon, grimpantes)
LES TÊTARDS,
SYMBOLE ET INSPIRATION
Têtard dans un jardin de lotissement
POURQUOI CETTE FORME ?
• Remerciements : Franck Viel, plesseur de la Sarthe • Illustrations/photos : Patrick Trecul photographe-naturaliste • Pour en savoir + :
L’arbre est taillé régulièrement (de 5 à 12 ans), les bourgeons dormants se réveillent pour redonner du bois (bûches, perches, brins…). L’arbre élabore des réparations : les bourrelets cicatriciels, qui petit à petit forment la « grosse tête ». Il répondait aux besoins du quotidien (chauffage, cuisson, artisanat, piquets et complément de fourrage…). En condition de gestion régulière, il est à la fois un vieil arbre (tronc et tête) et un jeune arbre car les rejets qui repartent des bourgeons peuvent être considérés comme une seconde jeunesse.
> Les Trognes, L’arbre paysan aux milles usages, D. Mansion > Terres de bocage : concilier nature et agriculture, Ouest-France > De la Haie au Bocage. Organisation, dynamique et gestion A. Jouin, J. Baudry > La commune et le bocage, Guide Classeur, Région Pays de la Loire, Fédération Régionale des Chasseurs > Municipalité et protection de la nature, LPO (44) > Fiche Plessage CAUE 72, Franck Viel > http://missionbocage.fr > http://www.bocage-paysdelaloire.fr • Ce document a été réalisé dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt de la Fédération Nationale des CAUE sur les Trames Vertes et Bleues, avec le soutien financier de • Imprimé par l’imprimerie AMD (49). Juillet 2017. • Conception graphique : Daniel Berthomé
paysage
environnement environnement
Chêne têtard le long d’un chemin piéton inter quartier. Cet arbre n’a plus eu de gestion régulière depuis de nombreuses années, le bois n’a pas été récolté, les branches qui ont poussé sont de grandes sections. On parle de têtard relâché.
L’ARBRE TÊTARD ET LA HAIE
RESTAURER, ENTRETENIR, CRÉER
o UN ENSEMBLE PERFORMANT
o RESTAURER
Cet arbre fait à l’origine partie d’une haie et plus largement d’un système haie-talus-fossé. La haie servait de clôture dans le cadre de l’élevage. Avec le talus et le fossé, elle permettait de réguler la présence de l’eau et de limiter l’érosion.
• Quand on a trop attendu pour entretenir un têtard ou que celui-ci a été laissé à l’abandon, une restauration peut être tentée, si les sections ne sont pas trop grandes.
Une haie fonctionnelle, c’est à dire qui présente les meilleures potentialités pour la faune et la flore, se compose de plusieurs niveaux : arbres, arbustes et buissons en particulier les épineux, les herbes. Ainsi, les ronces, le lierre, l’aubépine et le prunellier ont un rôle primordial pour la vie de la haie (abris pour la nidification, nourriture suivant les saisons, liant entre les différents éléments…)
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UNE BIODIVERSITÉ REMARQUABLE
• Une solution intermédiaire peut être d’enlever du poids (mise en entonnoir) plutôt qu’une remise intégrale en têtard.
• C’est un risque pour la vie de l’arbre, en particulier pour les chênes. Les saules, les ormes et les frênes supportent mieux cette opération. • Le tire-sève : Une branche, laissée une à deux années en attendant que les rejets soient assez forts, excentrée avec un angle d’environ 30° afin de maintenir une circulation de sève, souvent sur le chêne.
ATTENTION, c’est un travail dangereux, à confier à des professionnels
Têtard relâché, il est parfois trop tard pour une restauration complète. Mise en entonnoir pour prolonger la vie de l’arbre en retirant du poids.
photo Patrick TRECUL
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La Chevêche d’Athéna apprécie les cavités des vieux têtards pour se reproduire. Au crépuscule les oiseaux se perchent sur les branches pour chasser les hannetons et d’autres insectes vivants. Huppe fasciée, rouge gorge, troglodyte mignon, tourterelle des bois, pic épeichette, … vivent dans les têtards.
o ENTRETENIR DE FAÇON « TRADITIONNELLE » : • Les cycles de taille sont de 5 à 12 ans (variables suivant les essences et l’utilisation du bois). Si on attend trop on risque de ne pas réveiller les bourgeons. • La taille s’effectue de mi-novembre à mi-mars pour gêner le moins possible la faune et correspondre à la physiologie de l’arbre. Haie champêtre composée de plusieurs niveaux, importances des buissons et des grimpantes ou lianes
o UNE AIDE AU MAINTIEN DE LA BIODIVERSITÉ • En complétant les haies dégradées, Les essences présentes peuvent recoloniser les espaces vides et il est possible de replanter en complément,
Les arbres têtards tout au long de leur vie sont source de biodiversité : • Ils créent des lisières au milieu d’autres habitats,
Attention de ne pas attaquer la tête, en taillant afin de permettre à l’arbre de fabriquer son bourrelet de cicatrisation en utilisant ses réserves.
• Dans les haies continues ils facilitent la circulation des espèces, ce qui les inscrit dans la trame verte et bleue,
o CRÉER UN TÊTARD DE NOS JOURS : • Pour garder des essences locales, les maintenir dans un volume restreint, récolter un peu de bois,
• Pour renouveler les habitats de la faune et de la flore des cavités et globalement les vieux arbres,
• Pour adapter l’entretien de certains arbres, par exemple en créant des têtards dont la tête serait basse et gérable de façon plus sécurisée,
• Pour s’inscrire dans un héritage et un savoir-faire renouvelé.
• La diversité de leurs âges permet d’avoir une faune différente adaptée à chaque âge de la haie, • En site inondable, ils constituent parfois les seuls refuges pour la faune et la flore submergées.
photo Patrick TRECUL
• En utilisant, le plessage : un outil ancestral pour régénérer et rétablir des continuités : Cette technique, aux nombreuses variantes, consiste à effectuer en hiver un semi-recépage et à plier selon un angle proche de l’horizontale les rameaux, que l’on va entrelacer en utilisant des piquets disposés approximativement à une coudée (40 à 50 cm). Le résultat est au printemps une clôture vivante, régénérée.
coupe au-dessus des nécroses
Au printemps une clôture vivante, régénérée
Chantier de plessage
Ce beau longicorne mesure entre 1 et 2 centimètres. La larve vit dans les bois morts de pommier, chêne, frêne,… les cavités des têtards pleines de terreau sont donc propices à leur développement. L’adulte du Clyte poilu se nourrit de fleurs. De très nombreux insectes vivent dans un têtard. En plus des insectes présents dans les arbres, on en trouve certains vivant dans le bois mort dont très rares (pique prune, verdet, cétoine à huit points,…)