Bien construire dans le canton de Challans

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BIEN CONSTRUIRE DANS LE CANTON DE CHALLANS



BIEN CONSTRUIRE DANS LE CANTON DE CHALLANS


SOMMAIRE


LE TERRITOIRE EN BREF 06

À LA RENCONTRE D’UN TERRITOIRE : HOMMES, PAYSAGES ET ARCHITECTURE

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• Le canton de Challans vu du ciel 09 • Au fil de l’eau 16 • Moi, je suis du bocage! Moi, je suis du marais ! 18 • Le Bocage, de nos jours, ça sert à quoi ? 19 • Le Marais Breton Vendéen, un ecosystème exceptionnel 21 • Challans, c’est la ville, c’est le commerce ! 23

UNE PETITE HISTOIRE DU CANTON DE CHALLANS : DE LA FRONTIÈRE AU CARREFOUR

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• Du rivage au marais 28 • Les Marches de Bretagne, frontière méconnue 29 • Un carrefour stratégique 30 • Une curiosité locale : des bourgs à deux églises ! 30 • Les logis, ou l’art de vivre à la Renaissance 31 • Les deux moulins et leurs meuniers 32 • Apremont, une cité pleine de vie 34 • Vivre dans le canton de Challans aujourd’hui 36

HABITER DANS LE CANTON DE CHALLANS 38

• Le bocage 40 • Le marais 42 • De village en bourg 44 • Du bourg aux nouveaux quartiers 46 • Habiter la ville 48 • Des matériaux d’hier aux matériaux d’aujourd’hui 50 • Les maisons d’aujourd’hui 52

ANNEXES 56

• Lexique 57 • Carnet d’adresses 60 • Glossaire 61 • Pour aller plus loin 62


FRANÇOIS BON, PRÉSIDENT DU CAUE DE LA VENDÉE, CONSEILLER DÉPARTEMENTAL DU CANTON DE FONTENAY-LE-COMTE Le département de la Vendée connaît un essor urbain remarqué. La Vendée doit relever le défi d’accueillir une nouvelle population tout en préservant son cadre de vie. Espaces naturels, terres agricoles, bourgs de caractère sont autant d’atouts que possède le département. Soucieux de la qualité architecturale et de son évolution, le Conseil Départemental a souhaité créer un outil destiné aux personnes désirant construire ou réhabiliter. Dans sa mission de sensibilisation à la qualité architecturale, le CAUE de la Vendée réalise ces guides architecturaux « Bien construire au Pays de » utiles au plus grand nombre. Cette collection offre à chacun une meilleure connaissance des lieux afin d’en préserver les ambiances mais aussi de créer les habitations de demain, conciliant qualité de vie et environnement. Nouvel opus de cette collection, « Bien construire dans le canton de Challans » sera un moyen de partager une culture architecturale et paysagère de ce territoire. Destiné aux nouveaux et anciens habitants, mais aussi aux professionnels de la construction et de la rénovation, ce document souhaite offrir une meilleure compréhension du patrimoine de ce canton et favoriser l’innovation architecturale à la hauteur de l’image de notre département. J’espère que mieux connaître la diversité de notre passé donnera aux futurs habitants matière à inspiration et à création pour leurs projets.


NADIA RABREAU, CONSEILLÈRE DÉPARTEMENTALE DU CANTON DE CHALLANS SERGE RONDEAU, CONSEILLER DÉPARTEMENTAL DU CANTON DE CHALLANS Entre marais et bocage, le canton de Challans est un territoire de rencontres ; rencontres entre les hommes, entre les époques, entre les paysages et les architectures. De ces échanges est né un canton riche de plusieurs identités : bocaine, maraîchine, challandaise… avec des habitudes et des traditions différentes mais complémentaires. « Bien construire dans le canton de Challans » brosse un portrait paysager, architectural et surtout humain de ces espaces de vie. Ce guide se veut une source d’inspiration pour ceux qui désirent construire ou rénover en respectant tout à la fois l’esprit des lieux et les enjeux du développement durable. Il vise à donner une culture commune de notre canton au plus grand nombre. Largement illustré, il aborde ces sujets au travers des hommes qui ont fait son identité et qui l’habitent. En s’appuyant sur ce document, riche et sensible, chacun pourra donner à son projet la vraie dimension « d’habiter » notre territoire.


LE TER

Noirmoutier-en-l’Île

baie de Bourgneuf Bouin

Bois de Céné

Châteauneuf

Beauvoir-sur-Mer

La Garnache

Fromentine

Froidfond Sallertaine Challans

Saint-Christophe-du-Ligneron

Soullans

Saint-Jean-de-Monts Les Herbiers

Apremont Notre-Dame-de-Riez

La Roche-sur-Yon Les Sables-d’Olonne

Fontenay-le-Comte

LE CANTON DE CHALLANS EN VENDÉE Saint-Gilles-Croix-de-Vie

LES ENTITÉS PAYSAGÈRES Le canton de Challans possède des territoires de bocage, de marais et un site urbain important : la ville de Challans. Il est fortement lié au proche littoral. Cordon dunaire

Bocage

Prises (polders)

Ancienne île

Marais salant ou salé

Périmètre du canton de Challans

Marais


RITOIRE EN BREF Construire ou réhabiliter une maison est souvent le projet d’une vie. L’implication des futurs habitants et leur mode de vie vont déterminer ce à quoi va ressembler ce lieu de vie. Mais construire ou réhabiliter sont aussi des façons d’investir des lieux, de refléter des paysages, de se nourrir de l’histoire d’un territoire. De cette richesse naîtra un projet innovant et intégré dans son site. Falleron

Legé

Saint-Étienne-du-Bois Grand’Landes Palluau Saint-Paul-Mont-Pénit La Chapelle-Palluau

Maché

Aizenay

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COMMUNES composent le canton de Challans : Apremont, Boisde-Cené, Challans, La ChapellePalluau, Châteauneuf, Falleron, Froidfond, La Garnache, Grand’Landes, Maché, Palluau, Saint-Christophe-du-Ligneron, Saint-Etiennedu-Bois, Saint-Paul-Mont-Penit, Sallertaine. Du marais au bocage, du hameau à la ville, « Bien construire dans le canton de Challans » identifie les caractéristiques architecturales et paysagères du canton. Source d’inspiration, il permettra à chacun et chacune de réaliser une maison où il fera bon vivre. Le canton de Challans offre un cadre de vie de qualité, entre atouts économiques, paysagers et environnementaux. Il bénéficie des avantages de la ville (services, commerces), de la proximité de la campagne et d’espaces naturels remarquables. Le territoire réalise l’amalgame d’un pôle urbain, Challans, qui s’affirme dans l’ensemble vendéen (deuxième ville de Vendée), et 1 d’un territoire davantage périurbain et rural.

Challans est dans une dynamique urbaine, avec des analogies avec le proche littoral (population en augmentation mais un peu plus âgée que les bourgs alentour). Les bourgs proches et les secteurs de Palluau sont davantage dans une logique de périur1 banisation avec les caractéristiques inhérentes au bocage vendéen (petites industries, bourgs anciens et villages épars, croissance forte des quartiers résidentiels sous forme de lotissements). Des pressions d’urbanisation et de développement en provenance du littoral proche existent et accentuent la dynamique de développement. De plus, historiquement, le nord-ouest vendéen est au centre d’échanges riches tant industriels et commerciaux qu’agricoles et touristiques.

1

périurbain et périurbanisation : développement de l’urbanisation par des lotissements et de la construction individuelle en périphérie des villes.

UN CARREFOUR ROUTIER à la rencontre d’un territoire 6 | 9


À LA RENCONTRE D’UN TERRITOIRE : HOMMES, PAYSAGES & ARCHITECTURES

«

Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent », disait le paysagiste Michel Corajoud. Sur le territoire de Challans, il est presque naturel d’y ajouter l’eau, présente de façon singulière comme pour poser son empreinte.

M

AIS UN PAYSAGE, c’est aussi une rencontre entre des hommes, présents parfois depuis longtemps, parfois depuis peu. Ces habitants, par leurs activités, façonnent les paysages que nous voyons. Certains éléments sont des traces d’activités anciennes comme les pierres levées ou une voie romaine, d’autres émergent comme la zone d’activité ou le lotissement communal mais toutes partagent un point commun : celui de marquer durablement le paysage, et donc le territoire. De ce territoire et de ces savoir-faire naissent les architectures d’hier et d’aujourd’hui. Empreintes des

?

ressources locales, adaptées au climat et au relief, elles évoluent au gré des usages et des modes de vie. Chaque génération y pose son empreinte. Les bâtiments actuels innovent et continuent de répondre aux besoins primordiaux d’habiter et de vivre dans un lieu. Le guide « Bien construire dans le canton de Challans » propose un portrait permettant d’en comprendre les enjeux et les spécificités. Nous avons tous un impact en venant vivre sur un territoire. À nous d’en mesurer l’ampleur et de décider comment s’y faire une place harmonieusement.

QUI EST MICHEL CORAJOUD ? Michel Corajoud (1937-2014) : Grand Prix du paysage 1992 et de l’Urbanisme en 2003, il a notamment aménagé « le Miroir d’eau » sur les quais de la Garonne à Bordeaux.


LE CANTON DE CHALLANS VU DU CIEL


Du bocage à l’océan en passant par le marais (vue depuis le sud de Châteauneuf). Haies, boisements, étangs, rivières et bourgs épars constituent le bocage.

Le territoire de marais, à l’ouest de Challans, laisse place aux dunes boisées qui protègent l’intérieur des terres des incursions marines (eau et embruns). La transition entre marais et terre haute bocagère ou limite de la ville, porte souvent le nom de rive en souvenir d’un ancien rivage.


La vallée du Ligneron est bordée de sablières dont les granulats de quartz sont utilisés pour les produits à base de béton (dalles, pavés…).

La ville de Challans, principal centre du nord-ouest vendéen, constitue un « pont » entre les îles, le marais et l’arrière-pays bocager.


L’îlot calcaire de Sallertaine est longé par le grand étier du même nom qui draine les eaux du bocage vers l’océan.

Le Marais breton, vu du ciel, présente une multitude de chemins d’eau, qui découpent des parcelles historiquement propices à accueillir des pâtures, en particulier pour la belle vache maraîchine.


Saint-Christophe-du-Ligneron avec sa zone d’activité, ses quartiers pavillonnaires et son bourg ancien est caractéristique du bocage vendéen. Forte de ses usines à la campagne, cette commune est placée sur l’axe reliant Challans, capitale du nord ouest vendéen, à La Roche-sur-Yon, principale ville du département.

Châteauneuf, en bordure du marais, bénéficie des deux entités paysagères : au sud, le bocage et au nord, les étendues du Marais breton.


Le bourg de Saint-Etienne-du-Bois est longé par la Petite Boulogne qui rejoint la Vie et le lac d’Apremont

Petit bourg du bocage très typique : Grand’landes. La silhouette de l’église constitue un repère fort dans le cœur du bourg.


Le bourg de Maché, avec ses quartiers pavillonnaires aux abords du lac d’Apremont. Les lotissements se développent autour du centre ancien.

La Vallée de la Vie alimente le lac d’Apremont en traversant la commune de La Chapelle-Palluau.


AU FIL DE L’EAU Suivre l’eau, c’est souvent comprendre le relief, et donc la façon dont les hommes ont élaboré une stratégie pour habiter les lieux et en tirer le meilleur parti. Suivons le chemin de l’eau…

L

’EAU vient de l’ouest par les vents dominants chargés de l’humidité océane, et tombe sur les hauteurs du bocage. Là, elle s’écoule par un chevelu dense de petits ruisseaux et rivières, parfois même de fleuves pour rejoindre l’océan. Mais auparavant, elle ralentit et paraît paisible en arrivant dans une étendue, parfois sous le niveau de l’Atlantique : c’est le marais.

Là, d’apparence paresseuse, elle s’épure, se régénère, se mélange parfois au sel puis s’échappe vers la grande étendue salée au rythme des saisons et des marées. Le cycle de l’eau est bouclé. Le marais, situé juste avant les dunes et la mer, est parsemé de bourgs et de villages juchés sur des petites proéminences, comme Sallertaine sur son îlot calcaire.

L’EAU, LIEN ENTRE BOCAGE ET MARAIS

M

AIS ceci n’est pas si simple, ou en tout cas ne s’est pas façonné si rapidement. Car l’homme tente de récupérer l’eau, de la canaliser, d’en profiter. Le bocage est une manifestation de cela : les bocains ont tissé leur paysage.

De son côté, le marais, c’est une rencontre, une étendue entre le ciel et l’eau, où les couleurs se confondent à certaines périodes de l’année. L’eau unit par les voies de circulation et elle sépare aussi, elle s’infiltre, elle monte ou descend, c’est un travail harassant pour vivre avec en bonne intelligence… Sur notre territoire, certains hommes ont rêvé de grandes choses pour elle. C’est le cas de Philippe Chabot, seigneur d’Apremont, ami d’enfance de François 1er, qui désirait rendre la Vie navigable d’Apremont jusqu’à l’océan. Ce projet resta à l’état de rêve mais le territoire garde en mémoire ce personnage qui marqua l’histoire locale. Le long des vallées du bocage, une importante végétation de berges se développe (frênes, aulnes, saules…). Ces végétaux sont précieux pour épurer l’eau, d’autant plus que le lac d’Apremont en recueille une bonne partie qui sera ensuite destinée à fournir les Vendéens en eau potable.

Les vallées ne sont pas toujours faciles d’accès ou visibles. Depuis le ciel, on les reconnaît en raison de la végétation plus verte et dense aux abords :

?

la ripisylve souvent constituée de frênes, d’aulnes, de saules…

LE SAVIEZ-VOUS ? Sur notre territoire, les rivières et les fleuves ont des noms savoureux : le Ligneron, la Vie, la Petite Boulogne, le Falleron. Certains de ces noms se retrouvent dans les noms des communes, preuve de l’importance capitale de l’eau dans l’implantation des bourgs.


ET SI ON ALLAIT À LA PLAGE EN PLEIN BOCAGE ? Le lac d’Apremont se situe sur la Vie, qui va se jeter dans l’Océan Atlantique à SaintGilles-Croix-de-Vie. Cette retenue d’eau est le plus grand lac de barrage de Vendée. Il s’étire sur 10 km de long au cœur du pays de Palluau. Le barrage d’Apremont est destiné à la production d’eau potable. Les amateurs de pêche l’apprécient notamment pour la carpe. Les baigneurs profitent aussi de sa plage de sable aménagée.

BOCAGE

MARAIS

DUNE

Le chemin de l’eau : l’eau descend du bocage vers l’océan, en transitant par le marais.

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MOI, JE SUIS DU BOCAGE ! MOI, JE SUIS DU MARAIS ! On parle de Bocains et de Maraîchins… c’est-à-dire respectivement des habitants du bocage et de ceux du marais. Mais que signifie vivre dans le bocage ou le marais ? D’hier et d’aujourd’hui ?

J

EAN YOLE*, écrivain local, attribue aux habitants de ces territoires des caractères bien différents voire opposés. En résumé, le Bocain serait sérieux et discret, le Maraîchin plus enjoué et beau parleur. Au-delà de ces généralités, il est intéressant de regarder de plus près comment les habitants ont façonné leur cadre de vie, sur les deux types de paysages.

DES CARACTÈRES DIFFÉRENTS, UNE INGÉNIOSITÉ COMMUNE Maraîchins et Bocains ont bel et bien des caractères différents. Mais ils partagent un point commun : celui d’être d’ingénieux gestionnaires qui ont composé avec le milieu et qui transmettent aux futurs habitants des paysages très singuliers, marqués par le travail des hommes.

Dans le marais, on ne retient pas les sols, mais on gère de grandes quantités d’eau qui arrivent suivant les saisons : l’eau douce du bocage et les entrées d’eau salée de l’océan. C’est tout un réseau complexe d’étiers et de chenaux, de digues et de fossés qui régulent les flux d’eau. La gestion hydraulique du marais est complexe, par endroits sa finalité a été et reste toujours la production du sel (marais salant). De nos jours, vivre dans le bocage ou le marais est moins corrélé à un mode de vie différent. Mais cela reste prégnant toutefois dans la façon de construire, de planter, dans une moindre mesure de se déplacer. Choisir d’habiter dans un bourg du bocage ou du marais demande en particulier au nouvel arrivant de comprendre les rythmes locaux, de s’inspirer de l’intelligence locale, d’aborder une démarche de rénovation ou

de construction en respectant ce qui fait le lieu et sa richesse. S’inscrire dans une continuité tout en étant au fait des attentes de notre époque.

? JEAN YOLE Jean Yole est le nom de romancier de Léopold Robert (né en 1878 à Soullans). Il a écrit plusieurs ouvrages sur la Vendée et en particulier les paysans vendéens, leur vie et les transformations auxquelles ils ont eu à faire face. Il est notamment l’auteur en 1929 d’un essai intitulé « Le malaise paysan » (source : Essais Centre Vendéen de recherches historiques).

Portrait d’un bocain et d’un maraîchin, cartes postales des archives départementales.


LE BOCAGE, DE NOS JOURS, ÇA SERT À QUOI ?

Le système bocager vu du ciel. On parle de système, car le bocage est constitué de haies, de petits boisements, de mares, de talus, de fossés, de prairies et de cultures, l’ensemble formant un tout riche et unique.

L

E BOCAGE, qui est une adaptation de la nature à l’homme, a des rôles multiples qui seront utiles tant à l’agriculteur qu’à l’habitant du bocage. D’apparence banale, le bocage vendéen est remarquable à l’échelle du continent européen.

Le bocage est d’abord très performant pour limiter l’érosion des sols. Les terrains en pente, au sol schisteux, sont peu perméables et l’eau y ruisselle en une multitude de petits ruisseaux et rivières. L’érosion pourrait emporter la bonne terre : les plantations de haie sous forme de maille constituent donc un moyen de retenir les sols pour les agriculteurs. Grâce aux arbres des haies et au système de talus et de fossés, le bocage limite les risques d’inondations et épure les eaux de surfaces, avant qu’elles ne s’infiltrent dans les nappes.

Il protège aussi du vent, et cela est d’autant plus efficace que la haie est variée (grands et petits arbres, arbustes et buissons) avec une dominance de feuillus. Ces beaux arbres, comme le chêne pédonculé perdent leurs feuilles en hiver et nous donnent des paysages roux en automne. Le bocage, c’est historiquement un système très efficace pour pratiquer l’élevage et les cultures associées. Il reçoit – via les vents d’ouest – l’humidité de l’Atlantique. C’est donc le domaine de l’herbe, favorable à l’élevage des vaches et aux cultures de céréales en rotation.

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La haie donnait en plus par le passé des compléments intéressants sous forme de fruits, de manches pour les outils, de bois de chauffage ou encore de bois d’œuvre. Car le bocage, c’est évidemment du bois, en quantité non négligeable, qui peut être valorisé pour le chauffage. C’est aussi un maillage de haies, de chemins, de bois, de mares et de ruisseaux qui permet aux animaux petits et grands de se déplacer, de s’abriter, de se nourrir, de se reproduire. Il est question en termes scientifiques de « trame verte et bleue », de « corridors et réservoirs écologiques » pour la biodiversité. Pour toutes ces raisons, outre son charme bucolique et ses sympathiques villages, le bocage est un paysage protecteur pour le cadre de vie. Plus riche en végétaux et en type d’abris sera votre haie, et plus intéressante elle sera pour les animaux de toutes sortes.

HAIE COMPOSÉE 1 - d’une strate arborée haute avec des arbres de haut jet ou taillés en têtard comme le chêne

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pédonculé et le frêne,

2 - d’une strate intermédiaire composée d’arbres conduits en cépée (taillis) : orme, érable champêtre, charme…

3 - d’une strate arbustive (à base de prunelliers, aubépines, genêts, ajoncs, noisetier…),

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4 - d’une strate herbacée.

DIFFÉRENTS TYPES DE HAIES 1 - haie à trois strates (arborée, arbustive et herbacée),

2

1

2 - haie composée d’arbres adultes de valeur patrimoniale mais au devenir incertain,

3 - haie à strate arborée incomplète pouvant ménager des fenêtres paysagères ponctuelles.

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3


LE MARAIS BRETON VENDÉEN, UN ÉCOSYSTÈME EXCEPTIONNEL

S

ON NOM, surprenant pour un paysage vendéen, vient de l’ancienne grande Baie de Bretagne aujourd’hui transformée en marais. Le marais est un espace entre terre et océan. Les couleurs grises et bleu pâle dominent et parfois le ciel se confond avec les étendues d’eau du marais, surtout à l’approche de l’océan.

UNE BIODIVERSITÉ FRUIT DU TRAVAIL ANCESTRAL DES HOMMES La gestion hydraulique de ce lieu particulier remonte à presque 2 000 ans. L’objectif était d’empêcher l’eau salée de rentrer trop loin dans le marais. Ensuite, les abbayes (du XIe siècle au XIIIe siècle) ont édifié les marais salants et permis l’activité agricole (rejet de l’eau salée au bénéfice de l’eau douce et donc des cultures). Des conditions idéales pour la biodiversité des lieux.

Un couple de maraîchins avec leur yole. En arrière-plan, la bourrine, maison traditionnelle du Marais Breton.

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DES AMBIANCES VARIÉES RÉVÉLATRICES DE LA BIODIVERSITÉ DU MARAIS Le Marais breton est un écosystème singulier protégé par les digues, la dune et la forêt : un réseau de canaux, d’étiers, de polders (terres gagnées sur l’océan) et de prairies humides. Ce mélange d’eau, de vase, de terre, de boisements est particulièrement propice pour un grand nombre d’oiseaux : ils y trouvent la nourriture qu’ils affectionnent et des sites variés pour se reposer (vanneaux huppés, chevaliers gambettes, barges, canards, mouettes, cigognes…).

Cigogne dans les marais proches de Bois-de-Céné. Ce bel échassier bénéficie d’une protection totale sur l’ensemble du territoire national. En Vendée, elle trouve un climat agréable et une nourriture qui lui convient (insectes, petits rongeurs, mollusques, amphibiens…).

UNE CONSTRUCTION REMARQUABLE : LA BOURRINE À ROSALIE

L

E MARAIS, étendue plate, à peine audessus du niveau de la mer, coupée de fossés et de canaux, présente des habitations tout à fait remarquables, dispersées deci delà : les fameuses bourrines. Fabriquées avec les matériaux locaux, elles se fondent dans le paysage. Reconnaissables entre mille, elles sont plus qu’un élément de folklore, elles représentent l’adaptation des maraîchins à leur terroir. En effet, la bourrine sort littéralement du sol. Ses murs bas sont faits dans un mélange de terre, de roseaux, de paille prélevés à proximité du site et enduit d’un

mélange de sable, de terre et de chaux. Très particulière, la toiture est végétale (joncs et roseaux), c’est un vrai art que de poser les fagots de roseaux.

UNE ÉCONOMIE DE PLACE ET DE MOYENS À l’heure des normes et des règles où tout est standardisé, il peut paraître surprenant de considérer ces drôles de maisons qui sont pourtant particulièrement « écoconçues ». En effet leur orientation est gé-

néralement est-ouest avec la façade principale au sud. La toiture du pignon en croupe protège des vents dominants. Les matériaux (paille, roseaux, terre) sont renouvelables et locaux. Les bourrines se construisaient en général le long des chemins de marais et des délaissés de digues. Elles s’agrandissaient linéairement de façon successive. Elles étaient très rapidement construites : un toit de roseaux et quatre murs en torchis pour base… suivaient les améliorations menées par les habitants.


CHALLANS, C’EST LA VILLE, C’EST LE COMMERCE ! Deuxième ville de Vendée, Challans est à la croisée des deux terroirs que sont le marais et le bocage. C’est tout d’abord un lieu de rencontre commerciale de première importance pour le nord-ouest vendéen. La vitalité de son commerce, et en particulier de ses marchés, en témoigne encore aujourd’hui.

C

’ÉTAIT historiquement le lieu d’échange des produits du bocage et de ceux du marais, avec en particulier les fameuses volailles, reconnues bien au-delà de nos frontières. On retrouve dans les textes la description de l’enthousiasme des maraîchins se rendant aux marchés de Challans. Les déplacements à travers le marais se font en barque plate (yole) et aussi à l’aide de la ningle (belle perche droite de châtaignier) qui permet de sauter au-dessus des fossées. Ce mode de déplacement se fait même sport et les meilleurs sauteurs s’affrontent aux courses de Challans (performances de plus de 10 m).

La Foire des Minés existe depuis le Moyen-Âge. Elle rassemble de nombreux exposants et attire des milliers de visiteurs à Challans.

Maraîchin vendeur de volailles.

Famille se déplaçant en yole.

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LES HALLES sont un équipement fondateur de la ville de Challans. Elles ont beaucoup changé, mais elles ont toujours constitué un lieu majeur de la vie de Challans. Deux halles ont même cohabité à une époque : les Grandes Halles et les Halles au beurre et aux œufs.

Les Grandes Halles avant 1933.

Les Grandes Halles, de 1983 à 2016.

UN LIEN TOURISTIQUE AVEC LE LITTORAL

Le petit train dans le centre de Challans. Les rues Gambetta et Carnot constituent un axe très ancien et toujours très commerçant de la commune. Il croisait la place de Gaulle où se tenaient la Halle au beurre et aux œufs (qui disparaissent en 1957). Le tramway, le petit train à vapeur reliant Challans à Fromentine (environ 24 km), permettait la liaison des voyageurs vers le port les menant à Noirmoutier et à l’Île d’Yeu, en faisant étape à Sallertaine et Beauvoir. Cette ligne, fondée en 1896 et stoppée vers 1949, est ensuite remplacée par le bus. Ce petit train passait au cœur de Challans.


INFOS PRATIQUES : www.challans.fr pour tout savoir sur les marchés.

Les Grandes Halles de 1933 à 1982, de style Arts déco.

La Halle au beurre et aux œufs, située sur l’actuelle place de Gaulle de 1863 à 1957.

Construites en béton, elles étaient surmontées d’une salle de spectacle et de cinéma. Ellest furent abattues en 1982 et remplacées par les halles actuelles, davantage adaptées aux niveaux sanitaires et fonctionnels.

DÉCOUVRIR L’ARCHITECTURE EN FAISANT SES COURSES

À gauche, l’ancienne mairie, aujourd’hui office de tourisme (1913, architecte : Abel FILUZEAU). À droite, la Quincaillerie Bailly, installée ici depuis 1919.

Quelques belles maisons et vitrines subsistent dans la ville. Leur charme ponctue encore certaines rues comme la rue Gambetta ou le quartier du marché, même si l’intense activité et les transformations importantes nous amènent à passer devant sans toujours y prêter attention. Il est judicieux de lever le nez pour distinguer quelques pépites.

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UNE PETITE HISTOIRE DU CANTON DE CHALLANS : DE LA FRONTIÈRE AU CARREFOUR Regarder un lieu, c’est percevoir une partie de son histoire. Chaque élément : un mur, une sculpture, un bâtiment, peut témoigner de ce vécu. Ils s’associent aux réalisations d’aujourd’hui pour constituer l’identité de chaque endroit, ces ambiances que l’on ressent avant de les reconnaître en quelques coups d’œil. À la lecture de cette histoire, le voyageur est invité à profiter du panorama…


1804 Concordat.

1789 Révolution française. Création des départements.

Ancien hôtel de ville de Challans, aujourd’hui office de tourisme et hôtel de ville de Sallertaine.

1793  Soulèvement des Vendéens, le pays est dévasté.

1787 XVIIE SIÈCLE

Révocation de l’Édit de Nantes, début des dragonnades (persécutions des protestants).

1598 Édit de Nantes.

Château de Palluau.

14 AU 15 AVRIL 1622  Séjour de Louis XIII à Challans avant la bataille de l’Île de Rié contre les insurgés protestants. Les troupes royales gagneront le combat. RENAISSANCE

1685

TEMPS MODERNES

Édit de tolérance.

XVIE SIÈCLE Château d’Apremont.

MOYEN-ÂGE X  SIÈCLE E

Fondation de la Chapelle de la Commanderie de la Coudrie, commanderie des Templiers, classée à l’Inventaire des Monuments Historiques.

XIE SIÈCLE  Château de la Garnache.

ANTIQUITÉ

ÂGE DE BRONZE

PRÉHISTOIRE

Raids normands et saxons.

NÉOLITHIQUE

HISTOIRE DE FRANCE

Trésor d’un fondeur de bronze : les objets trouvés sont présentés au musée des antiquités nationales à Saint-Germain.

Menhir de la Pierre levée dit aussi Pierre du Diable à Sallertaine. Dolmen de la Chapelle-Palluau.

HISTOIRE DU CANTON

ART ROMAN

1130

Guerre de Cent Ans.

ART GOTHIQUE

1337-1453

ART DÉCO

DÉBUT XXE SIÈCLE

MOUVEMENT MODERNE

ART NOUVEAU

Seconde Guerre mondiale.

Mise en service du barrage d’Apremont.

NÉOCLASSICISME

1939-1945

PÉRIODE CONTEMPORAINE

1966


Abbaye de l’Île Chauvet.

DU RIVAGE AU MARAIS

I

L EST DIFFICILE d’imaginer la configuration du territoire de Challans il y a encore quelques siècles. Là où aujourd’hui le paysage de marais s’étale à perte de vue s’étendait autrefois l’Océan Atlantique. Challans se nichait au fond du golfe de Sallertaine. Le port de Bois-de-Céné était encore actif au XVIII e siècle. Ce changement profond de paysage est le fruit du travail de l’homme. Profitant des dépôts de sédiments, il en a amplifié et renforcé les effets par des digues.

Ces buttes de terre ceinturent le marais. Elles contraignent l’océan et, grâce aux écluses et autres ouvrages hydrauliques, permettent l’exploitation de ces terres gagnées sur la mer. L’Abbaye de l’Île Chauvet est créée en 1130 pour assurer ce travail d’endiguement et l’exploitation des marais salants qui en résulteront. Sa position sur une ancienne île est toujours très visible depuis le ciel. Ce marais fait de Challans sa capitale. Plus que son centre, c’est le point d’échange entre marais et bocage.

Terres hautes, bordure du bocage parsemée de villages

LECTURE DU PAYSAGE Vus du ciel, les contours des terres hautes

Terres basses gagnées sur la mer

sont encore nettement visibles. Abbaye

En plus du relief, les terres hautes se distinguent des terres basses par l’implantation du bâti et la végétation plus arborée. À l’inverse,

Île, terres hautes isolées

les terres basses, ici en bleu, sont peu construites et sillonnées de canaux très visibles dans ce paysage ouvert.


LES MARCHES DE BRETAGNE, FRONTIÈRE MÉCONNUE

S

I LES MARCHES de Bretagne sont parfois mal connues, elles n’en ont pas moins dessiné des territoires particuliers. Les marches de Bretagne correspondent à la frontière du duché. Une première époque les situe aux limites du Finistère et du Morbihan. Au IXe siècle, l’expansion de la Bretagne entraine la création d’une seconde frontière qui bordera notamment toute la limite nord de la Vendée. Côté

français, les forteresses de La Garnache, Montaigu et Tiffauges se dressent, alors qu’en face, Machecoul et Clisson sont en Bretagne. Au-delà de ce rôle guerrier, les marches de Bretagne sont aussi le lieu d’avantages fiscaux confortables, sorte de zone franche destinée à en maintenir la stabilité. La richesse de certaines demeures reflète encore aujourd’hui cette opulence.

Place forte, gardienne des frontières, La Garnache était dotée d’un puissant château aux dimensions impressionnantes En subsistent deux tours et le donjon, ainsi que des restes de remparts autour du bourg.

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UN CARREFOUR STRATÉGIQUE

La gare de Challans, gare utile mais également prémices du tourisme balnéaire.

L

E RÔLE de carrefour de Challans est très ancien. Deux voies romaines s’y croisent : de Nantes à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de Saintes à Beauvoir-sur-Mer. Les routes récentes et bien entretenues font oublier que les axes d’aujourd’hui sont les mêmes que ceux que les Romains avaient mis en place. Avant ce développement routier, la navigation sur la Vie sera longtemps envisagée comme un moyen de desserte possible.

L’arrivée du chemin de fer, moyen de transport fiable et économique, change la donne. Une voie secondaire entre Nantes et La Roche-sur-Yon passera par Challans. Une section y sera ajoutée pour rejoindre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et ses conserveries de poissons. Le « petit train » de desserte locale, notamment vers Fromentine complète ce « grand train ». Aujourd’hui la ligne NantesSaint-Gilles-Croix-de-Vie vient d’être rénovée.

UNE CURIOSITÉ LOCALE : DES BOURGS À DEUX ÉGLISES !

Le bourg de Sallertaine et les silhouettes de ses deux clochers, vus depuis le marais.


LE LOGIS, L’ART DE VIVRE DE LA RENAISSANCE EN SAVOIR + Visitez l’exposition permanente du Logis de la Chabotterie, à Saint-Sulpice-le-Verdon. www.sitesculturels.vendee.fr

A

VEC LA RENAISSANCE le logis devient une construction spécifique de la région. Plus proche d’une métairie que d’un château, il regroupe autour d’une cour le logement du « maître » et les bâtiments agricoles. Le corps principal d’un logis se compose d’une façade sobre aux proportions élégantes. Sur les côtés, les bâtiments font aussi l’objet d’un soin particulier, avec leurs ouvertures plus étroites et leurs murs de pierre brute. On peut entrevoir la basse-cour depuis la porte charretière. Le côté jardin confirme par sa composition et le choix d’essences particulières un remarquable art de vivre. La présence d’une « fuie » (pigeonnier) rappelle les anciens droits seigneuriaux.

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UN LOGIS TYPE

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1 - Maison d’habitation

4

2 - Communs 3 - Porte charretière 4 - Fuie

3

Certains bourgs du canton de Challans ne sont pas ponctués par une, mais bien deux silhouettes de clocher à l’allure significative. La multiplication de ces édifices n’est pas liée à une ferveur religieuse remarquable. L’explication est plus pragmatique. Les premières églises, érigées au Moyen-Âge dans le style roman, sont fragilisées par le temps et les événements. Faute de moyens pour les rénover, la solution la plus simple était souvent de construire une autre église. Ce sera largement le cas au XIXe siècle. À Sallertaine, l’église récente avoisine la plus ancienne longtemps insalubre et aujourd’hui rénovée. À Challans, l’église médiévale est conservée jusqu’au XIXe siècle. Un « clocher neuf » y est même ajouté. Mais l’église est par la suite rasée. Seul le clocher est conservé. La nouvelle église est construite à proximité mais reste inachevée, donnant cette impression d’une église déconnectée de son clocher.

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LES DEUX MOULINS ET LEURS MEUNIERS

I

L ÉTAIT UNE FOIS deux moulins à vent sur les cantons de Challans : LE MOULIN DE RAIRÉ à Sallertaine et le PETIT MOULIN à Châteauneuf. L’un posé sur la bordure du marais, l’autre réfugié dans les terres. Et pour les deux, les vents d’Ouest étaient les plus favorables. Voici leur histoire et celle de leur meunier. Raconter l’histoire des deux meuniers et de leurs moulins, c’est commencer par dire qu’ils n’ont jamais arrêté de fonctionner !

LES ORIGINES Le Moulin de Rairé date de 1567. Des écrits, la datation de la charpente ou encore une pièce trouvée dans les fondations semblent confirmer cette origine ancienne. LE FONCTIONNEMENT Le Moulin de Rairé tourne uniquement à vent et assure la mouture à façon. Une seconde unité, à moteur électrique, a été construite à proximité pour la farine panifiable. L’APPROVISIONNEMENT La farine panifiable du Moulin de Rairé est entièrement issue de l’agriculture biologique.

www.moulin-a-vent-de-raire.com Ouvert au public de février à la Toussaint. Visites possibles sur rendez-vous. LE MOULIN DE RAIRÉ avec ses ailes à système Berton fermées.

LE MEUNIER « Un moulin, c’est de l’histoire vivante ». Par ces mots, Richard Billet explique comment il est passé du métier d’enseignant en histoire à celui de meunier, comme une continuité logique entre sa passion d’aujourd’hui et son activité d’hier. Issu d’une famille de meunier, il choisit de reprendre le moulin à l’arrêt de l’activité de son beau-père. Il assure seul son fonctionnement et son entretien. À travers son outil de travail, il ressent son lien avec les meuniers d’autrefois ; à travers son savoir-faire, il fait vivre ce patrimoine. Aujourd’hui, la meunerie seule ne suffit plus à vivre. L’activité se diversifie : vente sur place, visites guidées… qui permettent aussi de partager cet amour du moulin.

QUELQUES POINTS COMMUNS LEUR ÉVOLUTION : Le Moulin de Rairé et le Petit Moulin sont au départ deux moulins tours avec un toit orientable. À la fin du XIXe siècle, les deux moulins sont équipés d’ailes à système Berton, système de pâles dépliables et orientables (telles que visibles sur les photographies). À cette occasion, ils sont surélevés d’un étage. Chacun des moulins possède deux meules qui permettaient de moudre les grains de différentes céréales.

LEUR STATUT : Le Moulin de Rairé et le Petit Moulin sont tous deux inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.


LE SAVIEZ-VOUS  ? Le travail du meunier peut prendre différentes formes. LA MOUTURE À FAÇON : le meunier fournit uniquement le service. Chaque agriculteur vient avec son grain et repart avec sa farine. LA FABRICATION COMPLÈTE DE LA FARINE : le meunier achète son grain, le transforme et vend la farine. Pour le blé, ce travail nécessite l’achat d’un droit à produire, sorte de quota à respecter. Il s’agit du contingentement. Les moulins peuvent moudre du blé (ou froment), mais aussi du sarrasin (ou blé noir), de l’orge… Ils produisent de la farine pour l’alimentation animale ou de la farine « panifiable » réservée à l’alimentation humaine.

LES ORIGINES Du Petit Moulin d’origine ne reste que des mentions dans les écrits anciens et ses matériaux réutilisés pour édifier le moulin actuel en 1703. Ainsi, les poutres de charpente reconverties en marches sont tout à fait reconnaissables. LE FONCTIONNEMENT Le Petit moulin possède un moteur subsidiaire en l’absence de vent. Les meules tournent donc soit grâce aux ailes, soit au moteur. Il produit de la farine panifiable et, assez rarement, fait de la mouture à façon L’APPROVISIONNEMENT Le petit moulin est alimenté par des fournisseurs locaux dans une relation de confiance établie sur la durée.

http://moulin.chateauneuf.free.fr

LE PETIT MOULIN avec ses ailes à système Berton ouvertes.

LE MEUNIER Michel Vrignaud, aîné de la famille, reprend à la suite de son père l’activité de meunier avec sa femme, Annette. Ils rachètent un droit de contingentement car le moulin ne moud qu’à façon. « On ne compte pas nos heures » disent-ils pour montrer l’engagement que demande leur métier. De l’entretien du moulin à la meunerie, ils sont sur tous les fronts à la fois. Et pour partager cette passion et pouvoir en vivre, ils agrémentent le moulin d’autres éléments : aménagement des abords, restauration sur place, sentier botanique, exposition sur les céréales. Tout est fait maison et tout tourne autour de la meunerie.

ÉOLIENNES, LES NOUVEAUX MOULINS Aujourd’hui, le développement des énergies renouvelables est un enjeu crucial. Avec leurs longues silhouettes blanches, les éoliennes apparaissent petit à petit dans nos paysages. Le canton de Challans, terre de moulins, offre un terrain propice à leur installation. Si l’intérêt écologique des éoliennes semble évident, il convient de s’assurer de la pertinence de leur implantation. La distance minimale par rapport aux habitations est un préalable indispensable. Autre point de vigilance : l’insertion dans le paysage. Avec leur hauteur, les éoliennes doivent impérativement être pensées comme une composante du paysage. Dans le bocage, les haies facilitent cette intégration, qui s’avère plus complexe dans le paysage ouvert du marais.

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APREMONT UNE CITÉ PLEINE DE VIE

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ERSONNE ne peut rater le château d’Apremont perché sur sa falaise surplombant la Vie. Le fleuve longe le pré en contrebas, cheminant dans le bocage vers le littoral. Le promeneur avisé relèvera sur les deux tours les marques du prestige passé, mais le temps et l’histoire ont bien malmené cet édifice, symbole d’un ancien centre économique et culturel.

À travers le label Petite Cité de Caractère, c’est toute l’histoire de la commune qui est reconnue dans son patrimoine. Le château en est le fleuron. Philippe Chabot de Brion en est l’instigateur et maître d’ouvrage. Proche de François 1er, il est nourri par les influences de la Renaissance italienne et par les innovations signées Léonard de Vinci. Dans son fief d’Apremont, il concrétise cette riche utopie.

UN «CHÂTEAU DE LA LOIRE» SUR LA VIE… AVEC SA VOÛTE CAVALIÈRE ! Bâti entre 1534 et 1542, le château original d’Apremont reprend les caractéristiques que présentent de nombreux châteaux de

la Loire. La présence de la Vie remplace le grand fleuve par son cours plus modeste. Le château se tourne vers le paysage. Il est composé d’un vaste bâtiment flanqué de deux tours. L’autre façade est tournée vers une cour cernée notamment de murs, vestiges de la forteresse médiévale qui occupait l’emplacement. Philippe Chabot de Brion veut un château à la hauteur des ambitions de la Renaissance : les décors encore visibles aujourd’hui l’illustrent. Mais l’originalité, et sans doute le luxe le plus remarquable de ce château, est sa voûte cavalière. Creusé dans l’éperon rocheux, ce vaste tunnel permet le passage à cheval. Le concept imaginait un visiteur (peut être François 1er luimême) arrivant par la Vie et découvrant la façade. Un cavalier débarquant sur la rive en contrebas rejoignait la cours en empruntant ce passage sans même descendre de son cheval.

Le château d’Apremont et son enceinte sont clairement visibles depuis les airs. La Vie en contrebas, dissimulée par la végétation de ses rives, s’aperçoit ponctuellement. Sur la muraille en surplomb de la Vie, sont visibles les petites ouvertures de l’allée cavalière.


La voûte cavalière relie la cour du château et les rives de la Vie.

APREMONT, PETITE CITE DE CARACTÈRE Apremont est labellisée Petite Cité de Caractère. Ce label est attribué aux communes possédant un patrimoine remarquable. Il reconnaît les efforts fournis par une commune pour valoriser son patrimoine, le réhabiliter et l’animer. Il intègre également le respect d’une charte d’accueil du visiteur. Avec cette dénomination, Apremont souligne l’importance de son château mais aussi du patrimoine diffus émaillant ces rues escarpées. en savoir + Office de Tourisme d’Apremont www.apremontpaysdepalluau.com

Le château d’origine. Sa partie centrale a disparu.

LE RÊVE DE CHABOT DE BRION : LA VIE COMME AXE DE CIRCULATION, La vision de Philippe Chabot de Brion pour sa région ne s’arrête pas simplement au château. Il envisage un véritable projet de développement. Dans cette campagne bocagère aux chemins mal entretenus, il imagine la Vie comme un axe de navigation. Il fait travailler l’architecte Jean-Baptiste Florentin sur son projet. Le rouleau d’Apremont, parchemin de peau, détaille en dessins les aménagements nécessaires pour rendre le fleuve navigable. Plus encore, il précise, tout au long de son cours, les activités et les infrastructures nécessaires pour exploiter tous les potentiels des abords du cours d’eau. La disgrâce de Philippe Chabot de Brion empêchera la concrétisation de ce projet même si les ingénieurs continueront de l’envisager jusqu’à ce que le train et la voiture supplantent le bateau.

Des reproductions du rouleau d’Apremont sont visibles au Château et à l’Historial de la Vendée.

Quelques ambiances d’Apremont.

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VIVRE DANS LE CANTON DE CHALLANS : AUJOURD’HUI

A

UJOURD’HUI, Challans et ses abords font partie des secteurs attractifs de la Vendée. La commune est la deuxième ville de Vendée en nombre d’habitants. La proximité du littoral, l’offre commerciale et le dynamisme économique en font un lieu privilégié pour l’installation de nouveaux habitants. Ce dynamisme entraîne de nombreuses constructions nécessaires à l’accueil de cette nouvelle population.

FAIRE VIVRE UN CENTRE-BOURG : LE NOUVEAU VISAGE DE MACHÉ À Maché, les aménagements de centre-bourg visent cet objectif. L’ancienne configuration, tournée vers l’usage automobile, a été entièrement revue. Cette restructuration du centre renforce l’attractivité commerciale du bourg, crée un espace de rencontre et permet de proposer des services de proximité. Le réseau de voirie et les cheminements sont remodelés tout en préservant la cohérence et la continuité urbaine du bâti. L’espace public intègre une circulation automobile maîtrisée, des stationnements, des cheminements piétons sécurisés et confortables et l’accessibilité de l’ensemble des bâtiments. Il dégage des espaces conviviaux pour le parvis de l’église et les terrasses des cafés. Aux divers commerces ont été ajoutés quelques logements et un centre médical. L’architecture navigue entre bâti traditionnel et création contemporaine.

Architecte : Cyril Gauthier (85)


UNE ÉCOLE D’AUJOURD’HUI : LE GROUPE SCOLAIRE LUCIE AUBRAC

Pour accueillir une nouvelle population ou tout simplement offrir aux habitants les services requis, chaque collectivité doit s’équiper en école, salle communale, salle sportive… Le groupe scolaire Lucie Aubrac répond à ce besoin. Il est composé d’une école primaire et maternelle, d’un accueil périscolaire, d’un restaurant scolaire de 200 couverts et d’une salle d’éducation physique et sportive. Situé en bordure d’un quartier pavillonnaire et d’une voie ferrée, le projet s’organise autour d’un patio, espace préservé pour les élèves propice au calme, à la rencontre et au partage autour notamment d’un jardin pédagogique. Il se décline en deux ailes : . une première aile dévolue au primaire, au cheminement plus autonome, . une seconde dédiée à la petite enfance, protégée des nuisances de la voie ferrée par le pôle restauration. À leur intersection se trouvent les espaces communs : bibliothèque, salle informatique… Les cours extérieures sont animées par le passage des trains très attendu par les enfants lors des récréations. Les séquences de départ et d’arrivée des élèves sont calquées sur la course du soleil : aller à l’école face au soleil et repartir guidés par le soleil couchant.

Architecte : Archidici (85)

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HABITER LE CANTON DE CHALLANS L’architecture est l’expression d’une culture, elle naît du désir et des aspirations des maîtres d’ouvrage à une vie rêvée. Pour certains le projet d’une maison est l’occasion d’affirmer son goût ou sa réussite. D’autres répondront que l’habitat individuel relève de la norme et non de l’exception, que la conformité au modèle local prime sur l’expression individuelle.

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NTRE TERRE ET MER, bocage et marais, la tradition populaire a su produire dans le canton de Challans une architecture adaptée aux conditions climatiques particulières de chaque écosystème avec les moyens et matériaux à disposition immédiate. Parfois, ces architectures ont adopté des formes endémiques comme la bourrine, liée à l’exploitation des marais, conçue pour résister au vent des plaines avec son volume bas et ses ouvertures rares.

Aujourd’hui, notre aspiration à la vie en plein air et au confort nous porte bien loin de ces archétypes traditionnels qui, plus qu’ailleurs peut-être, ont jusqu’ici souffert de la confrontation avec des modèles néotraditionnels, modernistes ou contemporains importés d’autres contextes. Il faut d’ailleurs reconnaître que ces nouvelles typologies d’habitat tiennent la promesse d’une vie moderne en proposant de grandes surfaces avec garages, séjours ouverts et maintenant des suites parentales avec dressing ! Il appartient désormais aux architectes et maîtres d’œuvre de réconcilier l’habitat vendéen traditionnel parfois caricaturé, dont les qualités auront pu être oubliées, avec les nouveaux modes de vie pour faire émerger une architecture locale résolu-

ment contemporaine et respectueuse de son contexte. Le débat ainsi posé, la question du style en architecture n’a plus lieu d’être ! L’acceptation de l’expression contemporaine dans le logement passe par son adaptation à la demande des particuliers et à leurs budgets : dénormer le logement pour sortir des plans stéréotypés qui nous sont proposés, prendre en compte les usages de chacun et repenser les conditions de production pour rendre la qualité enfin accessible. Par ailleurs, les porteurs de projet se sont maintenant saisis des questions d’écologie et de développement durable. Habiter une maison saine, conçue pour capter l’énergie du soleil toute l’année n’est plus un luxe mais une question de bon sens. Cette approche valorise les savoir-faire locaux et l’emploi des ressources immédiatement disponibles. Pour ces raisons, les matériaux biosourcés et le bois en particulier auront sans doute un rôle prépondérant à jouer dans cette transition grâce à leur capacité à se faire accepter dans tout type de contexte.

prépondérante : pourquoi ne pas restaurer une vieille bâtisse et lui ajouter une extension, voire la surélever pour gagner une vue sur le paysage ? Cette pratique rejoint la tradition des maisons de bourg que l’on agrandit par ajouts de volumes successifs, elle garantit la pérennité d’usage de l’existant et permet de changer de maison sans déménager ! Voilà quelques-uns des enjeux auxquels nous devrons répondre pour en finir avec la banalité du paysage périurbain tel qu’il nous est proposé et faire enfin émerger une culture architecturale commune.

Alors qu’aujourd’hui les terrains constructibles se font plus rares, la question de la réhabilitation du bâti existant devient habiter le canton de Challans 38 | 41


HABITER LE BOCAGE

D

ANS LE BOCAGE, vallonné, protégé par les haies, le bâti jalonne le paysage et se répartit en bourgs et villages. Les bourgs, autour de l’église et de la mairie, occupent des positions stratégiques : carrefour routier, site défensif, abords d’un cours d’eau… Les villages, groupes de quelques bâtiments, parsèment la campagne, permettant de se rapprocher des activités agricoles.

LA MAISON DE BOURG DE BOCAGE Les ouvertures plus hautes que larges sont souvent équipées de volets de bois peints. Elles s’agrémentent d’encadrements travaillés, alternance de briques et de pierres taillées. Leurs jeux de couleur, alliés aux enduits aux tons sable et aux menuiseries, donnent à chaque bourg son identité. Les maisons de bourg ont le plus souvent des toitures à deux pans avec le faîtage parallèle à la rue.

Mitoyenne, avec un étage, la maison de bourg optimise l’utilisation de l’espace. Les habitants sont proches des commerces et des services. La maison s’accroche sur les rues, s’adapte aux angles par un pan coupé ou un toit en croupe. Elle détermine alors la forme des îlots plus couramment appelés « pâté de maison ». Certains rez-de-chaussée conservent leur usage initial et accueillent une activité alors que l’étage est dédié à l’habitation.

Elles sont couvertes de tuiles de terre cuite d’aspect dites « tige de botte » de teinte naturelle (rouge, orangé ou mélangé). On trouve également quelques couvertures en ardoises principalement sur les églises, les bâtiments publics et certaines maisons bourgeoises. Dans les secteurs les plus cossus, la maison adopte des allures de maison de maître avec un toit à quatre pans, un jardin ou encore un pigeonnier.

ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX 1- tuiles tige de botte

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2- enduit à la chaux naturelle

1

3- toit à deux pans 4- encadrement d’ouverture 5- chaîne d’angle

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5


LA FERME ET LA MAISON RURALE, PENSÉES POUR L’AGRICULTURE

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1 6

ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX 1- appentis 2- habitation 3- encadrements d’ouverture 4- soubassement 5- dépendances 6- façade en pignon 7- portail de grange 8- portails d’étables 9- mur gouttereau 10- fenêtre d’aération

3 5

10 4

7

9 8

Plus souvent située dans les villages, la ferme répond aux besoins agricoles. À l’étage régulier des centres bourgs est préféré un grenier. Cas inverse, l’étage est parfois dévolu à l’habitation alors que le rez-de-chaussée abrite les activités. Cette répartition donne naissance à des façades rustiques : percements de tailles diverses, encadrement de moellons tout-venant (pierre non taillée) recouverts d’enduit à la chaux, escalier extérieur, vastes portes charretières permettant le passage d’un attelage. Déclinaison plus modeste de cette forme, la maison rurale était généralement constituée d’un volume simple de base carrée, complété de volumes secondaires. La grange étable est très présente sur ce territoire. Par son vaste volume, elle se prête à des réhabilitations de qualité si l’on respecte ses caractéristiques architecturales. Soyez vigilant sur la réglementation, parfois contraignante, notamment dans les zones agricoles.

LES ESCALIERS À BALLET Quelques escaliers à ballets montrent comment les fonctions de l’étage et du rez-de-chaussée sont dissociées. Ces escaliers extérieurs donnent un accès indépendant à l’étage. Ils doivent leur nom au « ballet », l’avancée qui les protège des intempéries. Nombre d’entre eux ont perdu ce ballet au cours du temps mais on peut en voir encore de beaux exemples.

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HABITER LE MARAIS

S

ITUÉ SUR LES TERRES HAUTES, îles ou presqu’îles rocheuses, le bourg de marais garde les pieds hors de portée des inondations. Dans le paysage ouvert du marais, cette position est exposée aux vents. La forme des maisons et leur implantation s’adaptent à cette contrainte. Ruelles étroites brodées de façades blanches : voici l’image du bourg de marais. Les teintes orangées des toitures, les ombres contrastées des débords de tuiles d’égouts sur les façades blanches, les couleurs des volets battants font l’attrait de ces maisons et rappellent la proximité de l’océan. Aujourd’hui emblématique, cette architecture répond à l’origine à des questions pragmatiques.

LA MAISON DE BOURG DE MARAIS : UNE ARCHITECTURE SOBRE ET POÉTIQUE Les maisons accolées les unes contre les autres optimisent l’utilisation des terres hautes peu étendues. Les quelques étages du cœur de bourg répondent aussi à ce besoin. Les volumes bas et les ouvertures plus hautes que larges protègent du vent. Le badigeon au lait de chaux, à la couleur blanche caractéristique, permet un entretien annuel des façades exposées aux vents iodés de cette zone proche du littoral. Les façades s’agrémentent parfois de soubassements plus foncés en pied de mur en protection contre les salissures. Les toits de tuile et les menuiseries colorées, déclinaisons de bleu, de vert et de gris, égayent la maison du bourg. Les plus cossues s’agrémentent d’encadrement d’ouverture en brique ou en pierre.

ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX 1- tuile tige de botte

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2- génoise

2

3- fenêtres plus hautes que larges 4- encadrement de brique 5- toit à deux pans 6 3

4

6- volets sur tous les percements


UNE ARCHITECTURE ADAPTÉE AU CLIMAT Adaptées au vent violent, les maisons du marais sont basses et leur pente de toit très faible. Les souches de cheminée, très massives, situées le plus souvent dans l’axe des faîtages, sont construites en briques, apparentes ou pas. Les couvertures sont en tuiles de terre cuite dites « tiges de botte ». Elles peuvent être quelques fois pigeonnées, mais seront toujours scellées en haut et en bas de pente, ainsi qu’aux rives. Les façades, majoritairement orientées au sud, captent le soleil.

Ambiance d’un cœur de bourg de marais.

UNE MAISON EN ÉVOLUTION La maison de marais, dans les bourgs ou isolée, évolue par l’ajout de volumes successifs : prolongements, appentis, avec ou sans décrochés, permettent d’ajouter les fonctions nécessaires aux habitants. Elle donne alors naissance à un bâti en longueur souvent qualifié de longère. Cet esprit pourrait se perpétuer de nos jours pour adapter ce bâti aux modes de vie actuels. Les extensions devront alors trouver l’équilibre entre innovation contemporaine et harmonie avec l’existant.

LA MAISON ISOLÉE DE MARAIS :UN RISQUE À GÉRER Les maisons de marais isolées sont généralement liées à une activité agricole éloignée des bourgs : abords de moulin, entretien du marais, saliculture ou pisciculture. Si le charme de ces maisons opère souvent, il faut toujours garder à l’esprit qu’elles sont exposées au risque d’inondation propre au marais.

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DE VILLAGE EN BOURG

D

ANS LE BOCAGE, on dit que l’habitat est dispersé, c’est-à-dire que l’on retrouve des villages (groupes de quatre à cinq maisons parfois, à l’origine, plusieurs sièges d’exploitations avec du bâti ancien) et un bourg principal qui, lui, est de bonne taille. Dans ce bourg, on trouve l’église, la mairie, l’école, les commerces.

Pour gagner de la place et regrouper

Dans le marais, les bourgs sont plus importants. L’habitat dispersé est limité car il y a moins de terre favorable pour accueillir les maisons. On parle alors d’habitat groupé. Le bourg se concentre sur les terres hautes.

aux utilisations quotidiennes ou collectives

les usages, les maisons de cœur de bourg sont accolées et investissent la hauteur, tout en ménageant des espaces destinés (ici, la commune de Palluau).

L’AVANTAGE DU BOURG Au départ une ferme isolée, puis un hameau, un embryon de nouveau village et progressivement un bourg, une ville… Dans les bourgs, l’habitat serré permettait de profiter des murs existants pour adosser les nouvelles constructions. Les terrains étaient profonds et peu larges, il était donc facile d’installer des potagers et de planter, dans le fond des parcelles, des arbres de hautes tiges qui ne portaient pas d’ombre sur les maisons. Les vues et les intimités de chacun s’en trouvaient préservées.

LE SAVIEZ-VOUS ? Le village des Sorinières, a été fondé par un Sorin, la Durandière par un Durand… les premières familles à avoir défriché et valorisé les terres du bocage, ont donné leurs noms à de nombreux villages, ces noms sont toujours là… Ils remontent parfois à très loin.

LA GÉNOISE Sur les maisons couvertes de « tuiles canal », dites « tige de botte », il existe presque toujours entre le mur et la couverture

SAVOIR REGARDER Préserver l’harmonie du paysage dans lequel on vit, c’est observer et identifier tous les éléments qui le composent pour le comprendre et intervenir en connaissant ses points forts et ses points faibles. Qu’il s’agisse de restaurer une maison ancienne, ou de construire une maison neuve, il est indispensable de réfléchir sur chaque projet pour qu’il se fonde parfaitement dans son environnement.

une génoise. Elle est constituée d’un ou de deux rangs de tuiles canal et de briques posées en surplomb du mur. Ce dispositif évite le ruissellement des eaux de toiture sur la façade et préserve ainsi les enduits.


LA MAISON BOURGEOISE : UNE PONCTUATION DANS LES BOURGS CONNAÎTRE SON BIEN Avant d’engager des travaux de restauration, de réaménagement ou d’extension, il est nécessaire de parfaitement connaître son bien. Repérez les éléments qui méritent d’être

Repère dans les bourgs, la maison bourgeoise reste une exception architecturale. Les qualités de matériaux et de volumes en font un bâti facilement adaptable aux usages d’aujourd’hui. Du bâtiment public à la maison d’exception, la maison bourgeoise continue de marquer les paysages des centres bourgs. Ces maisons bourgeoises se caractérisent principalement par : . un étage sur rez-de-chaussée, . une façade symétrique avec alignement des ouvertures, . des toits à quatre pans avec d’imposantes cheminées, . un usage des matériaux chers en transport (ardoise, tuffeau, calcaire…).

préservés et ceux qui doivent être supprimés. Diagnostiquez les faiblesses structurelles, les infiltrations d’eau… Repérez les annexes (étables, réserves, porcheries, arbres, arbustes et espaces verts) pouvant mettre une maison en valeur. Déterminez les vues intéressantes.

1

2

3

Retrouvez et respectez les différentes manières de faire. Établissez le programme. Faites le relevé et dressez

4

les plans de l’état actuel et de l’état projeté (plans, coupes, façades).

ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX 1- lucarne jacobine 2- lucarne en œil-de-bœuf 5

3- toit d’ardoise 4- modénature travaillée (encadrements d’ouvertures, bandeaux)

5- portail et mur de clôture du jardin

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DU BOURG AUX NOUVEAUX QUARTIERS

A

PRÈS LE DÉVELOPPEMENT DES BOURGS, l’urbanisation investit de nouveaux quartiers. Ils sont créés dans une période de fort développement économique et aux préoccupations environnementales moindres. Le modèle dominant devient celui de la maison pavillonnaire.

LA MAISON DES ANNÉES 1950 À 1980 Les années 1950 sont marquées par une évolution sensible de l’art d’habiter. Souvent en retrait de la rue, construite sur deux niveaux, la maison comporte un rez-de-chaussée comprenant le garage et les pièces annexes : buanderie, chaufferie, cave… Accessible par un mouvement de terrain ou un escalier, l’étage, lieu de vie, s’inspire du « way of life » à l’américaine : lumière, confort, arts ménagers en influence la conception. À partir de deux plans identiques, de même contraintes de mise en œuvre et de l’intégration du confort moderne (chauffage, lumière, électricité…), l’aspect extérieur de la maison des années 1950 exprime deux tendances majeures : - l’une se veut d’inspiration traditionnelle, et pourra être qualifiée « d’architecture néorégionale », - l’autre trouvera son inspiration dans les avant-gardes du début du XXe siècle (Bauhaus, De Stijl…), et sera qualifiée « d’architecture moderne ».

MAISON NÉO-RÉGIONALE : ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX

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1- fausse pierre en placage 2- volets en bois vernis ou peint 3- linteau plein cintre

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4- petits carreaux aux ouvertures

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1

5

5- enduit taloché 6- toiture à quatre pans en tuile canal 7- balustrade imitant le fer forgé 8- génoise, parfois préfabriquée


LA SIMPLICITÉ : UNE RÈGLE TOUJOURS D’ACTUALITÉ : Moderne ou néo-régionale, la simplicité est synonyme de qualité et de durabilité. Pour s’inscrire dans la durée, évitez les pastiches et tout ce qui sonne faux et artificiel. Évitez aussi les décrochements et rajouts non justifiés. Pour respecter l’identité locale, n’imitez pas les styles rapportés d’autres régions. Prenez en considération le contexte local et cherchez à vous y adapter.

Aujourd’hui, ces maisons évoluent souvent pour s’adapter aux modes de vie plus actuels et aux performances environnementales attendues. Les pièces techniques des rezde-chaussées évoluent en pièces de vie pour faciliter la relation au jardin. Ouvertures et menuiseries doivent alors être adaptées et modifiées. Si cette évolution est l’occasion de dynamiser l’architecture de ces maisons, il ne faut pas oublier que certaines d’entre elles témoignent de la qualité architecturale de cette époque. Bien que récentes, elles représentent déjà une forme de patrimoine. Il convient alors d’en respecter les caractéristiques : rythme des percements, matériaux de façade et gardes-corps, modenatures…

MAISON D’INSPIRATION MODERNE : ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX

1

2 3

1- toiture plate ou mono-pente 2- modénature épurée et géométrique 3- murs en béton 4- menuiseries métalliques 5- vitrages sans petits bois

5

4

6

7

6- ouvertures plus larges que hautes 7- volet roulant

habiter le canton de Challans 46 | 49


HABITER LA VILLE

H

ABITER LA VILLE dans le canton de Challans revient à habiter Challans. Une ville est souvent plus complexe dans son organisation et dans ses architectures que les bourgs plus petits. Challans ne déroge pas à cette règle, avec une succession d’époques et une juxtaposition de quartiers où chacun a développé son identité. La ville est également en perpétuelle évolution. Les quartiers vétustes laissent la place aux nouveaux bâtiments, tout en conservant des traces du passé.

LA MAISON DE CENTRE-VILLE Faisant souvent partie du bâti le plus ancien, les maisons du centre-ville font un usage économe de l’espace. Cette économie se reflète dans la mitoyenneté et dans la présence systématique d’un ou deux étages. Dans une période où les déplacements étaient plus contraignants, cela permettait d’être proche des commerces et des services. La maison de centre-ville se démarque par une recherche esthétique plus évidente que sur le bâti rural. L’opulence de Challans donne naissance à des demeures au style recherché où se conjuguent savoir-faire locaux et influence des modes nationales.

ÉLÉMENTS ARCHITECTURAUX 1- corniche

5

2- bandeau

3 6

1

3- lucarne 4- garde-corps travaillés 5- toit en ardoise

4 2

6- encadrement d’ouverture en pierre taillée


LA MAISON DE FAUBOURG Lorsque l’on s’éloigne de ce cœur de ville, la maison de centre-ville laisse la place à des pavillons aux aspects divers. Telle rue est une succession de petites maisons de plain-pied à l’architecture modeste, telle autre est ponctuée de résidences plus recherchées. L’influence des modes s’exprime toujours sur ces maisons rappelant ici où là le style des maisons balnéaires du proche littoral.

FAÇADES ET DEVANTURES Les devantures des commerces participent largement à la qualité esthétique et à l’animation des rues. Elles doivent s’harmoniser avec les ouvertures et respecter les modénatures des façades.

UNE VILLE EN MUTATION L’évolution des modes d’habiter et la vétusté de certains bâtiments amènent à un renouvellement de certains quartiers. Les immeubles de quelques étages proposent des appartements avec le confort d’aujourd’hui. La proximité du centre et de ses activités est facilement accessible aux habitants. Pour une évolution réussie de la ville, il convient de s’interroger sur le devenir de chaque quartier, sur la conservation des bâtiments remarquables et sur la qualité architecturale et d’innovation que proposent les nouveaux projets, image de la ville de demain.

LES VOLETS Adaptés au mode de vie actuel, les volets roulants remplacent de plus en plus fréquemment les volets traditionnels. Ils ne sont cependant pas conçus pour s’intégrer au bâti ancien. Il faut alors les insérer harmonieusement. Le lambrequin, en les habillant, est un moyen élégant de dissimuler les coffres de volets roulants. habiter le canton de Challans 48 | 51


DES MATÉRIAUX D’HIER AUX MATÉRIAUX D’AUJOURD’HUI LES MATÉRIAUX TRADITIONNELS Limités par le coût du transport, les matériaux traditionnels sont des productions locales. Ils reflètent les ressources présentes sur le territoire et en particulier le sous-sol. Ils résonnent avec le paysage environnant. Les matériaux produits à plus grande distance sont réservés pour les édifices plus prestigieux ou officiels (manoirs, châteaux, mairies, églises). Aujourd’hui, ces matériaux réinterprétés sont source d’inspiration pour l’architecture contemporaine. Ils sont appréciés pour leur aspect, ainsi que pour leurs qualités : résistance thermique et inertie, matériaux respirants, production locale… Pour toute intervention sur un bâti ancien, réhabilitation et extension, il convient de s’interroger sur des choix compatibles avec ces matériaux aux propriétés particulières afin d’éviter de potentiels dégâts dans le temps.

De gauche à droite : Pierre et enduits du bocage et du marais ; toit en tuiles tige de botte, pigeonné en bas de pente ; enduit et badigeon au lait de chaux.


LES MATÉRIAUX D’AUJOURD’HUI Si le facteur économique reste important, choisir ses matériaux aujourd’hui dépend de nombreux facteurs : . mise en œuvre, entretien, économies d’énergie, . confort et bien-être, . durabilité, . temps de chantier, . sensibilité à l’aspect visuel, . incidence sur l’environnement.

DES MATÉRIAUX DURABLES Aujourd’hui, de nouveaux matériaux qui intègrent les préoccupations environnementales et de santé apparaissent. Généralement produits à partir de ressources renouvelables, ils se caractérisent par une faible dépense d’énergie nécessaire à leur production, des émissions réduites de gaz à effet de serre et une meilleure innocuité vis-à-vis de la santé des occupants de la maison. On peut ainsi trouver : . des isolants à base de végétaux ou de laines animales (chanvre, laine de mouton, copeaux de bois, plumes…), . des procédés constructifs anciens réinvestis (ossature bois, enduit au pisé, enduits à la chaux…), . des procédés constructifs innovants (botte de paille et ossature bois…), . des matériaux polyvalents, tels que la brique monomur en terre cuite, qui joue à la fois un rôle structurel, isolant, et régulateur d’hygrométrie, . des peintures et des revêtements qui utilisent moins de produits chimiques et émettent peu ou pas de Composés Organiques Volatiles (COV), nocifs s’ils sont présents en trop grande quantité dans l’air de la maison… Dans cet esprit, valoriser des filières courtes et des matériaux renouvelables contribue à la fois à la diminution de l’impact environnemental et au développement économique local. Il faut, cependant, si l’on souhaite faire appel à ce type de matériaux, porter une attention particulière à leur mise en œuvre : le matériau dispose-t-il d’un avis technique ou d’un Document Technique Unifié (DTU) qui assure de sa tenue dans le temps ? Le professionnel est-il formé à sa mise en œuvre ?

DE NOUVELLES FORMES POUR DE NOUVELLES TECHNOLOGIES

De haut en bas : . panneaux solaires thermiques ; . pare-soleil ; . toiture végétalisée.

Au-delà du choix des matériaux, c’est l’ensemble des techniques et des formes architecturales qui sont influencées par les innovations et les réappropriations. Une attention particulière est portée aux énergies renouvelables : chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques, géothermie, chauffage à bois… L’installation de ce type d’équipements ajoute des éléments à la maison qu’il convient de prendre en compte dans sa conception. L’intégration des composants pour les énergies douces (panneaux solaires, serres, éoliennes, terre crue…) reste un défi architectural. La recherche d’une meilleure intégration paysagère concourt également à cette dynamique. La maison se fond alors dans son environnement par le choix des matériaux : usage du bois, enduit aux teintes du sol, pare-soleil végétal… La maison peut être, dès sa conception, pensée comme un élément du paysage. Le choix de volumes adaptés au relief peut être conjugué avec l’usage de techniques spécifiques, tel que le toit végétalisé, pour intégrer le projet dans son environnement. habiter le canton de Challans 50 44 | 53


LES MAISONS D’AUJOURD’HUI

L

’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI doit offrir aux habitants un lieu de vie conforme à leurs aspirations et leurs besoins. Elle nécessite une sensibilité partagée entre le concepteur et le maître d’ouvrage. Elle naît d’un véritable savoir-faire dans un climat de confiance. Tout en utilisant les techniques les plus modernes, l’architecture actuelle se doit de rechercher une certaine sobriété. Elle doit prendre en compte les avancées techniques, notamment vis-à-vis de l’environnement.

LES TOITURES Dans le paysage, les toitures sont des éléments particulièrement visibles. C’est pourquoi leurs formes et leurs couleurs doivent parfaitement s’harmoniser. Observer le bâti environnant permet de s’en imprégner lorsque l’on souhaite réaliser une maison aujourd’hui.

LA MAISON BIOCLIMATIQUE Face aux enjeux environnementaux, le secteur de la construction doit s’inscrire dans une démarche de développement durable. Le bâtiment intègre les dimensions sociales, environnementales et économiques, auxquelles on ajoute une dimension culturelle pour une architecture de qualité et adaptée.

Avec les normes en vigueur comme les réglementations sismiques et thermiques, il est primordial de chercher à construire des bâtiments peu gourmands en énergie lors de leurs réalisations et de leurs utilisations. Le logement doit être sain et confortable, tant en hiver qu’en été, en utilisant les qualités propres des matériaux et sans être un

gros consommateur d’énergie. Orientation, placement et taille des ouvertures, organisation réfléchie, compacité, sont quelques-uns des leviers qui permettent d’améliorer le confort thermique du bâtiment sans surcoût.

DES MAISONS, DES MODES DE VIE Une maison doit répondre aux besoins particuliers de ces habitants. Elle s’intègre dans un contexte bâti et paysager. Chaque maison doit s’adapter à chaque lieu et à chaque personne.

La création architecturale contemporaine apporte une réponse complémentaire aux standards traditionnels pour une maison adaptée aux modes de vie actuels.

Les quelques exemples suivants offrent un aperçu de ces maisons conçues dans un contexte donné et offrant une qualité de cadre de vie aux habitants.


PORTRAIT D’HABITAT UNE MAISON PENSÉE POUR LE BOIS ET LE BIOCLIMATISME

C

ETTE MAISON TRÈS COMPACTE bénéficie de grandes baies vitrées bien orientées qui captent la lumière et les calories solaires en période froide. En hiver les rayons du soleil inondent les pièces de vie et procurent aux occupants énormément de bien-être et de confort. Des brise-soleil et des avancées de toitures la protègent des surchauffes estivales. Le rapport intérieur, extérieur est particulièrement soigné : il met en scène le paysage avec la rivière depuis les pièces de vie. Une terrasse en bois projette le séjour dans le jardin. Le choix de matériaux renouvelables et de matériaux sains a été privilégié. À l’intérieur, les teintes chaudes du pin d’Oregon « douglas » s’harmonisent en douceur avec les teintes plus veloutées des enduits d’argiles naturels.

Architecte : Olivier LAPEYRE (85)

habiter le canton de Challans 52 | 55


PORTRAIT D’HABITAT UNE MAISON DE CAMPAGNE

I

MPLANTÉE DANS UN HAMEAU où cohabitaient habitat traditionnel en maçonnerie et tuile, dépendances en bois et tôles, et habitat contemporain en bardeaux de bois, la maison reprend les volumes allongés et bas de la bourrine traditionnelle. La maison au bardage bois vient alors se fondre parmi les troncs de la pinède plantée sur l’avant. Le toit de métal bleu reprend l’ondulation des toits de tuiles environnants et la couleur du ciel vendéen. Les parois de bois se prolongent pour former une clôture, de part et d’autre des deux volumes abritant, pour l’un, l’espace jour et pour l’autre, l’espace nuit. Les deux toits semblent alors être des curseurs jouant le long du mur de bois. De l’autre côté de ce mur, l’espace privé extérieur se développe depuis une terrasse abritée, dans l’axe du terrain et entre les deux volumes.

Architecte : Forma6 (44)


PORTRAIT D’HABITAT UNE MAISON OUVERTE SUR LE JARDIN

P

OUR PROFITER DU JARDIN, cette maison, adaptée aux attentes d’aujourd’hui, s’ouvre par de vastes baies vitrées. Les formes géométriques, les percements épurés et la couleur blanche s’allient pour une relecture de l’architecture moderne. Deux volumes s’imbriquent l’un dans l’autre ; le plus haut se tourne, tel un belvédère, sur le jardin tout en protégeant une terrasse. De ces volumes principaux se détache un long paravent de bois qui dissimulent les parties techniques. Outre le rapport à l’extérieur, les baies offrent la qualité et le confort d’un éclairage naturel aux pièces de la maison. Au-delà du bâti, le mobilier et l’agencement ont également fait l’objet d’une attention soutenue.

Architecte : AM architecture & intérieur (44)


ANNEXES Les pages qui suivent proposent des informations complémentaires destinées à vous assister concrètement dans vos démarches. Vous y trouverez un lexique des termes techniques architecturaux employés, un carnet d’adresses (collectivités, partenaires institutionnels et associatifs) et une liste d’ouvrages pour prolonger votre réflexion.

épi de faîtage souche de cheminée

refend arbalétrier ferme

poinçon

volige chevron panne

entrait

fronton charpente en fermette

frise

dallage chaîne d’angle chaînage périphérique

soubassement percement

mur gouttereau faîtage mur pignon

noue arêtier

croupe arc plein cintre


LEXIQUE A ALUMINIUM LAQUÉ : aluminium couvert d’une couche de

CHÉNEAU : rigole ménagée à la base d’un toit, en zinc ou

peinture laquée (souvent au four) pour en améliorer la résistance à la corrosion.

en creux dans la maçonnerie, collectant les eaux de pluie.

APPAREILLAGE : disposition apparente des matériaux de construction qui composent une maçonnerie (voir PIERRE). APPENTIS : bâtiment annexe à un versant de toiture, adossé au bâtiment principal.

ARC : élément courbe formant le haut d’une ouverture, composé, soit de pierres ou de briques appareillées, soit d’une pièce unique de bois, de métal ou de pierre.

B BADIGEON : lait de chaux, pouvant être coloré, pour la protection et la décoration des enduits extérieurs et l’assainissement des enduits intérieurs. BAIE : ouverture pratiquée dans un mur et son encadrement (voir PERCEMENT). BANDEAU : assise horizontale de pierres ou de briques formant une saillie sur une façade généralement à hauteur des planchers, des appuis et des linteaux.

BARDAGE : revêtement d’un mur extérieur mis en place par fixation mécanique dans un plan distinct de celui du nu de la maçonnerie (bardeaux, panneaux ou planches de bois, autres matériaux…). BRIQUE CREUSE : brique comportant des vides par extrusion de l’argile avant cuisson. Cela confère à ce produit de bonnes qualités d’isolation thermique.

C CHAÎNAGE : armature destinée à empêcher l’écartement des murs d’une construction en maçonnerie. Dans le cas d’un chaînage périphérique, elle est placée en haut des murs ou au niveau de chaque plancher.

CHAÎNE D’ANGLE : assemblage de pierres superposées alternativement dans le sens du grand et du petit côté (assemblage « harpé »), qui forme la rencontre de deux murs en angle.

CHAUX : liant de construction obtenu par la calcination de roches calcaires plus ou moins pures. La classification actuelle des chaux de construction distingue deux types de chaux naturelles : la chaux aérienne (CL ou DL) dont la prise s’effectue sous l’action du gaz carbonique de l’air et la chaux hydraulique (NHL) dont la prise s’effectue sous l’action de l’eau. La chaux grasse est une chaux aérienne en pâte.

CINTRE : courbure d’un arc ou d’une voûte. Un arc plein cintre est en demi-cercle.

COMMUNS : ensemble des bâtiments d’une grande propriété utilisés pour le service.

CORNICHE : ensemble des moulures qui, situé en partie haute d’un mur de façade, permet de supporter le dépassement de la toiture. De pierre, de brique ou de bois, elle participe au décor de la façade.

COUVERTURE : éléments couvrant un bâtiment. CROUPE (TOIT EN) : extrémité triangulaire ou arrondie d’un toit.

D DALLE : plaque de pierre ou de béton servant à recouvrir une surface. Appellation locale (Grand Ouest) des gouttières et chéneaux. Dalle nantaise : chéneau à l’aplomb d’un mur (utilisé en limite séparative).

DÉCOR : ensemble des motifs d’ornement d’un ouvrage. Diffère de la MODÉNATURE. DTU (DOCUMENT TECHNIQUE UNIFIÉ) : document servant de référence pour l’usage et la mise en œuvre des matériaux.

E ENCADREMENT : partie de la maçonnerie saillante ou peinte qui entoure un percement. ENDUIT : mélange pâteux ou mortier avec lequel on recouvre une maçonnerie afin de la protéger. En général projeté à la machine, il existe plusieurs finitions à la main : . enduit taloché : lissé à l’aide d’une taloche, planchette munie d’une poignée. . enduit lissé : serré et lissé à la truelle. . enduit gratté : gratté à la truelle avant sa prise complète.

ÉPI DE FAÎTAGE : élément de zinc ou de terre cuite qui couronne les deux extrémités du faîte d’un toit. ESSENCES (DE BOIS) : qualifie la nature et l’origine du bois utilisé dans la construction et l’ameublement.

ÉTIAGE : niveau le plus bas d’un cours d’eau. EXUTOIRE : lieu où se déversent les excédents des eaux de surface et souterraines.

annexes 56 | 59


F

L

FAÎTAGE : partie de la toiture reliant horizontalement les extrémités

LAIT DE CHAUX : chaux aérienne diluée dans l’eau.

supérieures de ses versants.

Sert de badigeon.

FAÎTIÈRE (TUILE) : tuile spécialement conçue pour le

LINTEAU : partie horizontale qui sert à soutenir le mur au-dessus d’un percement. Il peut être de bois, de pierre, de brique, de métal ou de béton. Dans les murs épais, le linteau est souvent double et peut être constitué de deux matériaux différents. Le linteau affleure le nu du mur extérieur afin de ne pas retenir l’eau de pluie.

recouvrement du faîtage. Les faîtières en tige de botte étaient posées à faible recouvrement, puis maçonnées (pigeonnées) au mortier de chaux hydraulique.

FERME : assemblage de pièces de bois ou de métal triangulées, posées à intervalles réguliers pour supporter les versants d’une toiture. FERMETTE : petite ferme posée à intervalles très rapprochés. Elles sont souvent préfabriquées. FRISE : bande plane décorée, soulignant parfois les corniches ou les soubassements. FRONTON : partie triangulaire couronnant la façade de certains bâtiments.

G GALERIE : espace couvert en longueur. GÉNOISE : corniche constituée d’un ou de plusieurs rangs de tuiles, éventuellement alternés avec des rangs de briques.

GOUTTEREAU (MUR) : mur portant une gouttière ou un chéneau, situé sous le versant du toit perpendiculaire au pignon.

GOUTTIÈRE : petit canal recueillant les eaux de pluie à la base d’un toit pour les conduire à la descente d’eau, constitué de cuivre, de zinc, ou de PVC, selon les moyens des propriétaires.

H HAMEAU : petit groupe isolé de maisons rurales. Le terme “hameau” sous-entend un groupement plus petit que celui de “village”. En Vendée, les deux termes ont souvent la même signification.

I ÎLOT : groupe de maisons délimité par les rues l’entourant.

J JAMBAGE : élément vertical situé de part et d’autre d’un percement et qui sert à supporter le linteau. La pierre et la brique étaient souvent mises en œuvre pour réaliser ces pièces de maçonnerie, qui devaient être bien assises pour soutenir le linteau. Leur mise en évidence contribue également au décor.

LITEAU : pièce de bois de section carrée, placée horizontalement pour supporter les tuiles ou les ardoises.

M MÉGALITHE : pierre de grande taille, utilisée pour ériger des édifices préhistoriques. Les menhirs sont un seul mégalithe, les dolmens et cromlechs en sont des assemblages.

MODÉNATURE : ensemble des profils ou des moulures d’un édifice : leur proportion, leur disposition. De nombreux éléments, qui apparaissent comme décor sur les façades en pierres taillées, ont avant tout une fonction technique, structurelle ou de protection du mur contre les écoulements d’eau.

MOELLONS : pierres grossièrement taillées ou non, de petites dimensions. Elles servaient à construire les murs et étaient généralement enduites. MORTIER : mélange constitué de sable et d’un liant (la chaux par exemple), servant à lier différents éléments.

N NÉOLITHIQUE : (étymologie : pierre nouvelle) période de la préhistoire aux changements sociaux et économiques nombreux : domestication des animaux, sédentarisation, amélioration des techniques et de l’outillage.

O OCULUS : petite baie circulaire ou ovale, sans fenêtre, ménagée dans un mur. Cette ouverture est très présente sur certaines granges pour l’éclairage et la ventilation. Entourée de brique ou de tuffeau, elle est souvent axée sur les entrées ou les pignons.

P PAN : face d’un ouvrage de maçonnerie ou d’un toit. PAREMENT : matériaux de construction : pierre, brique, bois, moellon, etc. visibles en façade.

PERCEMENT : ouverture ou passage dans un mur.


T PIERRE SÈCHE : appareillage traditionnel d’une maçonnerie constituée de pierres posées les unes sur les autres sans aucun mortier. PIERRE VUE : finition d’un mur où l’enduit affleure le nu des pierres, de façon à n’en laisser voir que les arêtes et les faces les plus saillantes.

TUILE EN TERRE CUITE : utilisée couramment dans l’architecture vendéenne, elle est utilisée pour des pentes de 28 à 35 %. Selon leur emplacement, on distingue les tuiles de courant, face concave vers le haut où court l’eau, et les tuiles de couvrant, face convexe vers le haut qui sont les plus vues.

PIGNON : partie triangulaire d’un mur qui supporte les deux versants d’un toit. Par extension, mur qui supporte le pignon, en opposition au mur situé sous le versant, le mur gouttereau.

. tuile canal : elle correspond aux types tuile creuse, tuile ronde et tuile tige de botte. Munie d’ergots, elle est alors appelée tuile canal à verrou. . tuile stop : tuile de courant plate. . tuile romane : tuile constituant le courant et le couvrant d’un seul bloc. . tuile romane canal : tuile romane renforcée en son milieu par un bourrelet.

PLACAGE : revêtement d’une surface par un matériau plus résis-

TOUT-VENANT : mélange brut des moellons, tels qu’ils ont été

tant ou plus précieux.

extraits d’une carrière, assemblé pour constituer le mur.

PIGEONNÉE (TUILE) : manière de bloquer les tuiles au mortier de chaux pour éviter leur déplacement, fréquent en site exposé et pour les tuiles de faîtage et d’arêtier.

PVC : acronyme anglais couramment utilisé du polychlorure de vinyle. Le polychlorure de vinyle est un plastique d’usage courant pour les volets. Il est prisé pour sa facilité de mise en œuvre et son peu d’entretien. Généralement utilisé blanc, sa version colorée, plus esthétique, se rencontre de plus en plus.

R

V VIAIRE (TRAME OU RÉSEAU) : qui se rapporte aux voies de circulation.

VOLIGE : planches de bois, qui, posées en continu, supportent les tuiles ou les ardoises. La pose sur volige est plus stable que la pose sur liteaux (tasseaux de bois), mais aussi plus coûteuse.

RAL : norme européenne de référence des couleurs à laquelle tous les fabricants de peintures et de matériaux colorés font référence.

RIPISYLVE : végétation de bord de rive.

S SOUBASSEMENT : partie inférieure d’un mur. En façade, le soubassement est souvent traité, jusqu’à hauteur des appuis de fenêtre, de façon plus robuste que le reste du parement, pour conforter l’assise d’un mur et le protéger des dégradations. Cette distinction de matériaux ou de traitement interfère dans la composition et l’esthétique de la façade.

SOUCHE DE CHEMINÉE : partie d’un conduit de fumée en maçonnerie qui émerge au-dessus de la couverture.

SUR LIT (MISE EN ŒUVRE) : construction d’un mur de pierres, où celles-ci sont disposées selon la cohérence de l’accolement de leurs faces inférieures et supérieures. À l’inverse, la mise en œuvre en parement prend en compte l’aspect visuel de la façade, ce qui implique des mortiers à prise plus forte.

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CARNET D’ADRESSES

MAIRIE DE CHÂTEAUNEUF 5 rue Rivaudeau • 85710 Châteauneuf • 02 51 68 19 04 www.chateauneuf-vendee.fr

MAIRIE DE FROIDFOND

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55 rue de l’Océan • 85300 Froidfond • 02 51 35 53 44 www.froidfond.fr

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Le Château • 85220 Apremont • 02 51 55 73 66 www.apremont85.fr

38 rue de Verdun • 85300 Sallertaine • 02 51 35 51 81 www.sallertaine.fr

MAIRIE DE PALLUAU

COMMUNAUTÉ DE COMMUNES GOIS COMMUNAUTÉ

5 rue de Lattre de Tassigny • 85670 Palluau • 02 51 98 50 24 www.palluau.fr

1 boulevard Lucien Dodin • B.P. 337 • 85303 Challans Cedex 02 51 93 56 73

MAIRIE DE SAINT-PAUL-MONT-PENIT

COMMUNAUTÉ DE COMMUNES VIE ET BOULOGNE

2 rue des Châtaigniers • 85670 Saint-Paul-Mont-Penit 02 51 98 51 73 • www.saint-paul-mont-penit.net

24 rue des Landes • 85170 Le Poiré-sur-Vie • 02 51 31 60 09

MAIRIE DE SAINT-ETIENNE-DU-BOIS

40, rue du Maréchal Foch • 85923 La Roche sur Yon cedex 9 02 28 85 85 85 • communication@vendee.fr

2 place de l’Eglise • 85670 Saint-Etienne-du-Bois • 02 51 34 52 11 www.stetiennedubois-vendee.fr

CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA VENDÉE

MAIRIE DE FALLERON

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

11 place de la Mairie • 85670 Falleron • 02 51 35 50 91 www.falleron.fr

ET ASSOCIATIFS

MAIRIE DE SAINT-CHRISTOPHE-DU-LIGNERON 6 Place de la Mairie • 85670 Saint-Christophe-du-Ligneron 02 51 93 30 23 • www.saint-christophe-du-ligneron.fr

MAIRIE DE LA CHAPELLE-PALLUAU 1 rue de l’Ecole • 85670 La Chapelle-Palluau • 02 51 98 51 08 www.lachapellepalluau.fr

ADIL DE LA VENDÉE Association Départementale d’Information sur le Logement de la Vendée 143 bd A. Briand • BP 354 • 85009 La Roche sur Yon cedex 02 51 44 78 78 • www.adil85.org

MAIRIE DE GRAND’LANDES

CAUE DE LA VENDÉE

10 rue de la Mairie • 85670 Grand’Landes • 02 51 98 51 86 www.grandlandes.net

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Vendée 45 bd des Etats Unis • CS 40 685 • 85017 La Roche sur Yon cedex 02 51 37 44 95 • caue85@caue85.com • www.caue85.com

MAIRIE DE MACHÉ 1 rue du Calvaire • 85190 Maché • 02 51 55 72 05 www.mairie-de-mache.com

CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA VENDÉE

MAIRIE DE BOIS-DE-CÉNÉ

Maison de l’Agriculture • 21 Bd Réaumur • 85013 La Roche sur Yon cedex • 02 51 36 82 22 • accueil@vendee.chambagri.fr www.agri85.fr

35 rue de la Motte • 85710 Bois-de-Céné • 02 51 68 20 84 www.boisdecene.fr

MAIRIE DE CHALLANS 1 boulevard Lucien Dodin • BP 239 • 85302 Challans Cedex 02 51 49 79 79 • www.challans.fr

CROA DES PAYS DE LA LOIRE Conseil Régional de l’Ordre des Architectes des Pays de la Loire 17 rue La Noue Bras de Fer • 44200 Nantes • 02 28 20 04 00 croapl@croapl.org • www.architectes.org


DDTM DE LA VENDÉE Siège : 19 rue Montesquieu • BP 60827 • 85021 La Roche sur Yon Cedex • 02 51 44 32 32

ESPACE INFO ENERGIE DE LA VENDÉE 3 rue du Maréchal Juin • 85000 La Roche sur Yon • 0 810 036 038

FONDATION DU PATRIMOINE DÉLÉGATION DE LA VENDÉE 36 rue Gaston Ramon • BP 104 • 85003 La Roche sur Yon cedex 02 51 62 00 35 • delegation-vendee@fondation-patrimoine.com

MAISONS PAYSANNES DE FRANCE maisons.paysannes@wanadoo.fr www.maisons-paysannes.org

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET D’ETUDE DU PAYS CHALLANDAIS « Maison de l’Histoire » • Espace Jan et Joël MARTEL 1C, rue de l’Hôtel de Ville • 85300 CHALLANS • 02 51 49 42 45 histoire-nord-ouest-vendee.com

UDAP/ABF Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine/ Architectes des Bâtiments de France Bâtiment Préfectoral Merlet • 31, rue Delille • CS 70 759 85018 La Roche sur Yon • 02 53 89 73 00

VENDÉE EAU 57 rue Paul Emile Victor • 85000 La Roche sur Yon 02 51 24 82 00 • vendee-eau@vendee-eau.fr • www.vendee-eau.fr

VIEILLES MAISONS FRANÇAISES www.vmf.net

GLOSSAIRE ABF Architecte des Bâtiments de France. ADEME Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie. ADEV Association de Défense de l’Environnement en Vendée. ADIL Agence Départementale d’Information sur le Logement. ANAH Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat. AVEP Atelier Vendéen du Patrimoine. AVQV Association Vendéenne pour la Qualité de la Vie. CAPEB Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment. CAUE DE LA VENDÉE Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Vendée. CNOA Conseil National de l’Ordre des Architectes. CROA Conseil Régional de l’Ordre des Architectes. DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales. DDTM Direction Départementale des Territoires et de la Mer. DIREN Direction Régionale de l’Environnement et de la Nature. DRAC Direction Régionale des Affaires Culturelles. DRIRE Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et l’Environnement. FFB Fédération Française du Bâtiment. FNCAUE Fédération Nationale des CAUE. IGN Institut Géographique National. MOP Maîtrise d’Œuvre Publique. MPF Maisons Paysannes de France. OPAH Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat. ORAH Opération de Réhabilitation Architecturale de l’Habitat. PADD Projet d’Aménagement et de Développement Durable. POS Plan d’Occupation des Sols. PDU Plan de Déplacement Urbain. PLU Plan Local d’Urbanisme. PRL Parc Résidentiel de Loisir. REVE Régie d’Électrification de la Vendée. SCOT Schéma de Cohérence Territoriale. SPR Sites Patrimoniaux Remarquables (anciennement AVAP Aire de Mise en Valeur du Patrimoine et ZPPAUP Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager). SRU (LOI) Solidarité et Renouvellement Urbain. SyDEV Syndicat Départemental d’Énergie et d’équipement de la Vendée. UDAP Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine. URCAUE des Pays de la Loire Union Régionale des CAUE des Pays de la Loire.

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POUR ALLER + LOIN SUR L’ARCHITECTURE Enduits à la chaux naturelle, CAUE de la Vendée, 2011. L’enduit prêt à gâcher, CAUE de la Vendée, 2009. Le logement accessible, CAUE de la Vendée, 2011. La ventilation pour la maison individuelle, CAUE de la Vendée, 2011.

Fraîcheur sans clim’, le guide des alternatives écologiques, Thierry SALOMON, Claude AUBERT, Terre vivante, 2004.

L’habitat écologique, quels matériaux choisir ?, Friedrich KUR, Terre vivante, 2002.

25 maisons individuelles, Christine DESMOULINS, AMC, Éditions du Moniteur, 2002.

La maison de Pays, acheter, restaurer, aménager, René FONTAINE, Guides pratiques Seghers, 1977.

Les couleurs de la France, Maisons et Paysages, Jean-Philippe & Dominique LENCLOS, Éditions du Moniteur, 1982.

Le patrimoine des communes de la Vendée — Pays de la Loire, Flohic Éditions, 2001.

Le guide de l’habitat sain, Drs Suzanne et Pierre DEOUX, Éditions Medieco, 2002-2004. La conception bioclimatique, des maisons confortables et économes, Samuel COURGEY & Jean-Pierre OLIVA, Éditions Terre

Le Jardin, une source inépuisable d’inspiration, Terence CONRAN, Dan PEARSON, Librairie Gründ, 1998.

La couleur au jardin, Andrew LAWSON, La Maison Rustique, 1997. Grande Encyclopédie des Plantes et Fleurs de Jardins, Larousse-Bordas, 1997.

Planter des haies champêtres, Christian COGNEAUX et Bernard GAMBIER, Librairie Rouergue, 2009. Aménagements écologiques au jardin, Brigitte LAPOUGE-DEJEAN et Serge LAPOUGE, Éditions Terre Vivante, 2010.

Terres de bocage : concilier nature et agriculture, Éditions OuestFrance, 2014.

DANS LA MÊME COLLECTION Bien construire dans le Talmondais, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2005.

Bien construire dans le Pays de Pouzauges, Conseil Général de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2006.

Bien construire dans le Pays de Beauvoir-sur-Mer, Conseil Général, CAUE de la Vendée, 2007.

Bien construire dans le Pays de Vendée, Sèvre, Autise, Conseil Général, CAUE de la Vendée, 2008.

Bien construire dans le Pays de Luçon, Conseil Général,

Vivante, 2006-2007.

CAUE de la Vendée, 2009.

Habitat passif et basse consommation, Principes fondamentaux Étude de cas - Neuf et rénovation, Philippe LEQUENNE et Vincent

de la Vendée, 2013.

Bien construire dans le Sud Vendée, Conseil Général, CAUE

RIGASSI, Éditions Terre Vivante, 2011.

Bien construire entre Sèvre et Maine, Conseil Général, CAUE

La rénovation écologique, Principes fondamentaux — Exemples de mise en œuvre, Pierre LEVY, Éditions Terre Vivante,

de la Vendée, 2014.

2010.

de la Vendée, 2014.

Bien construire sur le Littoral Vendéen, Conseil Général, CAUE

La bourrine, comprendre les constructions du passé, CAUE de la

Bien construire entre Boulogne, Maine et Vie, Conseil Général

Vendée, 1987.

de la Vendée, CAUE de la Vendée, 2014.

Conseils pratiques pour bien construire — édition 2015, Conseil Général, CAUE de la Vendée, 2014.

SUR L’ENVIRONNEMENT VÉGÉTAL Planter dans la Plaine, Planter dans le Marais Poitevin, Planter dans le Bocage, Planter dans le Littoral et Planter dans le Marais Breton, dépliants et affiches, CAUE de la Vendée, 2011. La biodiversité au jardin, CAUE de la Vendée, 2010. Recyclez les déchets verts au jardin, CAUE de la Vendée, 2012. Les pieds de murs végétalisés, CAUE de la Vendée, 2015. Grandes idées pour petits jardins, concevoir, aménager, décorer, Octopus Publishing Group Limited/Hachette-Livre, 2003.

Les documents du CAUE de la Vendée sont consultables sur le site www.caue85.com. Les ouvrages cités ici peuvent être consultés au CAUE de la Vendée.


REMERCIEMENTS & CRÉDITS

« Bien construire dans le canton de Challans » est le dixième numéro d’une collection du Conseil Départemental de la Vendée, réalisée par le CAUE de la Vendée, avec la participation des élus et du personnel des communes, des intercommunalités de Challans et de Palluau et du canton de Challans. Le CAUE de la Vendée tient à remercier l’ensemble des professionnels, agents, partenaires, architectes, services du Conseil Départemental, qui a participé à cet ouvrage. Le CAUE remercie plus particulièrement Madame et Monsieur BILLET, Madame et Monsieur VRIGNAUD, Madame Lucienne AVILÈS et l’Office de Tourisme d’Apremont et du Pays de Palluau, la Société d’Histoire et d’Etude du Pays Challandais et Monsieur Michel GRUET et les Archives départementales de la Vendée. Conception/réalisation : CAUE de la Vendée avec la participation de Cécile LEFORT, Com‘ Son Image, Daniel BERTHOMÉ. Photographies aériennes : ECAV Aviation, Michel BERNARD. Illustrations : CAUE de la Vendée, Jean-Pierre ARCILE (dessins et croquis), Patrick MIARA pour le CAUE de la Vendée et Manuel HENRY pour le CAUE de la Vendée, AM Architecture & Intérieur. Cartes postales : Société d’Histoire et d’Etude du Pays Challandais et Archives départementales de la Vendée. Imprimé en 2017. ISBN : 978-2-918010-32-6 annexes 62 | 65





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