Bien construire dans le Talmondais

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BIEN CONSTRUIRE dans le TALMONDAIS

BIEN CONSTRUIRE dans le TALMONDAIS



INTRO DUC TIO N

Philippe DE VILLIERS Président du Conseil Général de Vendée

Du granit à la craie, du marais au bocage, de la dune à la plaine, riche de la diversité de son sol, des paysages et des apports de ceux qui l’ont façonné, le Département de la Vendée s’est forgé, plus qu’une image, une réelle identité. Chaque pays, chaque canton a ses particularités, une «dimension cachée» qui en fait tout le charme. Conserver, rénover, construire, innover ne peut se faire sans l’appréhension sensible des lieux et de l’héritage d’un savoir-faire. A l’initiative du Conseil Général, ce livret est le premier d’une série qui se poursuivra sur l’ensemble des cantons de Vendée. Il s’adresse aux professionnels, mais aussi à toutes celles et ceux qui vivent ou séjournent dans notre Département. Mon souhait le plus cher est de voir chaque intervention d’aujourd’hui enrichir le patrimoine de demain.

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Joël SARLOT Président du CAUE de la Vendée

Le Département de la Vendée connaît un essor urbain remarqué. Soucieux de la qualité du cadre de vie en Vendée et de son évolution, le Conseil Général a souhaité créer un outil destiné aux personnes désirant construire ou rénover. Dans sa mission de sensibilisation et de promotion de la qualité architecturale, le Conseil d’Architecture , d’Urbanisme et de l’Environnement de la Vendée entend réaliser un guide architectural utile au plus grand nombre. Bien construire dans le Talmondais se veut autant un moyen de découverte de l’architecture et des paysages qu’un guide pratique. Destiné aux nouveaux et anciens habitants, mais aussi aux professionnels de la construction et de la rénovation, ce document entend ouvrir à la compréhension du patrimoine de la Vendée et favoriser une innovation architecturale, à la hauteur de l’image de notre Département.

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INTRO DUC TIO N

Édouard de La BASSETIÈRE Maire de Poiroux Président de la Communauté de Communes de Talmont Saint Hilaire Pierre BERTHOMÉ Maire de Talmont-Saint-Hilaire Conseiller Général du canton de Talmont

Savoir apprécier et mettre en valeur notre patrimoine, mais aussi inventer les formes architecturales adaptées à notre époque, concourent à la qualité de l’image de notre canton et à son identité. Ce guide doit permettre de mieux appréhender les particularités de l’architecture et du paysage du Talmondais. Destiné à toutes celles et ceux qui contribuent à façonner notre cadre de vie, par leur profession ou leur mandat, ou simplement en faisant construire, il se veut un outil pratique faisant appel autant, sinon plus, à la sensibilité qu’au savoir. Ce livret donnera, à tous ceux qui viendront sur notre littoral talmondais, les repères architecturaux nécessaires pour intégrer leur projet dans l’esprit des lieux en harmonie avec le caractère de nos communes. Construire doit rester un plaisir et un art de vivre partagé.

Édouard de La BASSETIÈRE

Pierre BERTHOMÉ

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SOMMAIRE

SOMMAIRE BIEN CONSTRUIRE DANS LE TALMONDAIS

INTRODUCTION

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LES PAYSAGES Le bocage Le littoral Le Marais Poitevin Le Marais Salé La plaine

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REPÈRES HISTORIQUES Des origines à la révolution industrielle De la révolution industrielle à nos jours

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LES DIFFÉRENTES FORMES D’HABITAT DANS LE TALMONDAIS La maison rurale (intérieur des terres) La maison rurale (littorale) La maison de ville (rez-de-chaussée) La maison de ville (à étage) La maison bourgeoise La ferme La grange La maison balnéaire de la fin du XIX e au milieu du XX e siècle Des années 50 à aujourd’hui Habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration traditionnelle Habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration méditerranéenne Habitat d’aujourd’hui : la création architecturale contemporaine Quelques réalisations contemporaines

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MATÉRIAUX ET COULEURS Avant la révolution industrielle : le bâti ancien A partir de l’ère industrielle Nouvelles données La couleur

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CONSEILS PRATIQUES POUR UN PROJET DE CONSTRUCTION

CHOISISSEZ VOTRE TERRAIN Le certificat d’urbanisme Le cadastre

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RÉUSSISSEZ VOTRE MONTAGE FINANCIER L’ADIL (Agence Départementale d’Information sur le Logement)

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CONCEVEZ VOTRE MAISON : POSEZ VOUS LES BONNES QUESTIONS

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PRENEZ EN COMPTE LES RÉGLEMENTATIONS Le Plan Local d’Urbanisme Les Périmètres de Protection des Monuments Historiques Le Code Civil

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INSCRIVEZ-VOUS DANS LE CONTEXTE URBAIN OU RURAL

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RÉFLECHISSEZ À L’IMPLANTATION DE VOTRE MAISON

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ADOPTEZ UNE DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE

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MAISON SUR MESURE OU MAISON SUR MODELE : À QUI CONFIER LA CONCEPTION L’assurance dommage-ouvrage Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Vendée Vous optez pour une maison sur mesure Le contrat d’entreprise Le contrat de maîtrise d’œuvre Vous optez pour une maison sur modèle Le contrat de construction de maison individuelle (CCMI)

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RETAUREZ, RÉNOVEZ ET RÉHABILITEZ EN HARMONIE

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LE CHEMIN DU PERMIS DE CONSTUIRE

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PERMIS DE CONSTRUIRE, DE DÉMOLIR ET DÉCLARATION DE TRAVAUX

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CALCULEZ LA SHON (SURFACE HORS ŒUVRE NETTE)

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LE RECOURS À L’ARCHITECTE

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RÉCEPTIONNEZ LES TRAVAUX

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AMÉNAGEZ VOTRE JARDIN

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LES CLÔTURES DE VOTRE PARCELLE, UNE PARTICIPATION AU PAYSAGE DE VOTRE COMMUNE

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ANNEXES

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Lexique Carnet d’adresses Bibliographie Glossaire

SOMMAIRE

SOMMAIRE

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INTRODUCTION

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LE TALMONDAIS EN BREF la Vendée en France

le Talmondais en Vendée

la Roche sur Yon

les Sables d’Olonne Fontenay le Comte

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LE TALMONDAIS

INTRODUCTION

Construire ou rénover une maison est souvent le projet d’une vie. L’implication forte que cela demande, la position fondamentale de la maison comme lieu de vie et sa façon de refléter votre personnalité y concourent. Ce projet doit donc se mener de façon raisonnée et cohérente. Bien construire dans le Talmondais vise à faciliter cette démarche et à vous guider. Ce document décrit les éléments permettant d’identifier, de comprendre et de s’inspirer du bâti existant, traditionnel et actuel, et de s’adapter aux paysages ou aux ambiances de chaque lieu. Matériaux, couleurs, formes architecturales vous permettront de percevoir pleinement le Talmondais, et d’y concevoir un projet propre à s’y intégrer. Il aborde également les différentes phases de concrétisation et de réalisation de votre maison, du choix du terrain à l’aménagement du jardin, et rappelle des points de réglementation. Quelques organismes de conseil vous permettront de trouver une information plus spécifique. En suivant pas à pas votre démarche, Bien construire dans le Talmondais vous apportera une contribution pour réaliser une maison où il fera bon vivre.

Le CAUE de la Vendée

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Les données naturelles, historiques, culturelles et économiques ont créé une mosaïque de paysages qui caractérise le Talmondais. Pour habiter ces paysages en harmonie avec leur caractère, il convient de respecter leurs identités dans vos projets.

LES PAYSAGES

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LES GRANDS TYPES DE PAYSAGE

GROSBREUIL

POIROUX

AVRILLÉ

TALMONT SAINT HILAIRE

SAINT HILAIRE LA FORÊT

LE BERNARD

SAINT VINCENT SUR JARD

JARD SUR MER

bocage plaine marais (à gauche : marais salé / à droite : marais poitevin) littoral 14

LONGEVILLE SUR MER


Le Talmondais bénéficie de la douceur océanique propre à toute la Côte Atlantique, caractérisée par de faibles précipitations (650 - 730 mm/an), des températures estivales plus basses qu’à l’intérieur du département et des températures hivernales plus douces, un ensoleillement comparable à celui de la Côte d’Azur, des vents d’ouest qui peuvent être violents et qui rencontrent peu d’obstacles sur la plaine et les marais.

LES PAYSAGES

CLIMAT

Pour l’agriculture, le déficit hydrique marqué de mai à juillet (période où les besoins en eau des végétaux sont importants), les pluies très irrégulières d’une année sur l’autre et les vents d’ouest chargés d’embruns constituent des inconvénients. Ce climat influe fortement sur la végétation et la composition des haies en particulier. La restauration, le renouvellement et la plantation de haies brise-vent se révèlent importants pour les cultures, le bétail et les habitations.

GÉOLOGIE ET RELIEF Le Talmondais, zone de contact entre le Massif Armoricain et le Bassin Aquitain, offre une diversité de sols et de sous-sols qui explique la variété des paysages et du bâti rencontrés. Au Nord-Ouest, le socle rocheux (schiste et granit) du Massif Armoricain culmine à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il donne des sols lourds et argileux, sillonnés de nombreux cours d’eau qui dessinent les vallées. Au Sud, la plaine calcaire prolonge le Bassin Aquitain, sur un plateau de 15 à 20 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il renferme des nappes souterraines aquifères. En arrière du cordon dunaire et rocheux, les zones de marais, aux sols alluvionnaires et vaseux, appelés «Terres de Bri», n’excèdent pas trois mètres au-dessus du niveau de la mer. Elles correspondent aux estuaires (Marais Salé) et aux basses terres (Marais Poitevin Desséché). LES GRANDS TYPES DE PAYSAGE • Le bocage occupe la majeure partie du Talmondais ; plus ou moins vallonné, il est parsemé d’îlots boisés. • La plaine au sol calcaire, prolongement du Bassin Aquitain, remonte jusqu’à Talmont Saint Hilaire. • Les marais, exploités par l’homme, peuvent être dissociés en marais salés à Talmont Saint Hilaire et en Marais Poitevin desséché à Longeville sur Mer. • Le littoral, avec sa vaste forêt de chênes verts et de pins, ses affleurements rocheux et son cordon dunaire, participe à l’image touristique du Talmondais.

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LE BOCAGE

notez l’implantation du bâti autour de l’axe routier.

Le bocage, présent sur le sol granitique et schisteux du Massif Armoricain, domine sur le territoire du Talmondais. Les haies constituent la composante essentielle de cet écosystème : elles forment sur le secteur un réseau assez dense qui entoure les parcelles ou borde les routes et les chemins. La structure bocagère, conditionnée par le relief et l’exploitation par l’homme, permet de distinguer sur le Talmondais deux types de bocages : le bocage des vallées et le bocage des plateaux. bocage des plateaux.

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LES PAYSAGES

bocage originel.

• le bocage des vallées ou bocage originel La structure bocagère, particulièrement dense, est constituée d’un maillage continu de haies sur talus qui structure les parcelles et les chemins, créant un paysage fermé. • le bocage des plateaux Sur la «terre douce» des plateaux, la structure bocagère est plus lâche, composée de grandes parcelles cultivées (blé, tournesol, maïs) et de quelques parcelles étroites de vignes. Les nombreuses mares, présentes sur le secteur des plateaux, s’accompagnent parfois d’une végétation spontanée : elles constituent alors des biotopes favorables pour les batraciens et les insectes.

le pin parasol borne fréquemment l’entrée des propriétés ; il signifiait probablement aussi l’appartenance à la religion protestante.

LES ENJEUX CULTURELS ET ENVIRONNEMENTAUX • intérêt patrimonial concernant les pins parasols remarquables le long des routes. • intérêt biologique pour la diversité de la faune, de la flore et pour la régulation et la qualité de l’eau : - des mares et des étangs, lorsqu’ils sont associés à d’autres milieux naturels (prairies permanentes, haies, boisements) et situés en retrait des principaux axes de communication. - des ripisylves (végétation de bord de cours d’eau) lorsqu’elles sont suffisamment développées, pour agir sur la diversification du milieu aquatique, pour limiter l’érosion des berges et favoriser l’épuration de l’eau. - des maillages de haies continus, composés des trois strates (herbacée, arbustive et ligneuse), accompagnés d’un réseau de fossés. - des prairies naturelles le long des cours d’eau et sur les versants des vallons, quand elles sont pâturées ou quand elles constituent des zones naturelles humides.

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LE LITTORAL

les centres anciens des bourgs et des villages sont principalement situés sur l’arrière du cordon dunaire boisé.

Le cordon littoral offre une façade maritime aux multiples facettes où alternent : • la côte rocheuse déclinée en bancs, en falaises basses, en éperons de longues plages de sable fin à l’intérieur des anses, • des ourlets forestiers pratiquement ininterrompus de chênes verts et de pins entre les plages et l’intérieur des terres. un cordon dunaire, boisé de pins et de chênes verts, sépare les plages de l’intérieur des terres.

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LES PAYSAGES

les falaises basses, surmontées de forêts de chênes verts, taillées par le vent du Bois de la Mine.

la forêt est implantée sur d’anciennes dunes aujourd’hui perchées. Elle est principalement constituée de pins maritimes plantés au XIXe siècle, lors des grandes opérations de stabilisation des dunes.

Les dunes abritent une flore spécifique qui s’avère sensible au piétinement. Cordon naturel de galets au pied des dunes, plantation d’oyats et mise en place de ganivelles, sont autant de mesures de protection et de fixation de la dune. deux formations sur la côte du Talmondais : un cordon dunaire et un affleurement rocheux.

LES ENJEUX ÉCOLOGIQUES Certaines zones boisées et dunaires sont classées pour leur intérêt écologique majeur (ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) : • intérêt botanique : le Bois du Veillon est l’un des plus beaux boisements de chênes verts de France, avec quelques sujets de taille exceptionnelle. • intérêt ornithologique. • intérêt mycologique : le Bois du Veillon abrite certaines espèces de champignons rares. • intérêt pédagogique majeur.

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LE MARAIS POITEVIN

les bourgs et villages se sont implantés sur les franges de cette zone de basses terres, qui correspond aux terrains plus stables (ou plus boisés) du littoral et de la plaine.

Les prés communaux de Longeville sur Mer constituent l’extrémité nord-ouest du Marais Poitevin; ils s’apparentent au Marais Desséché. Entre plaine et cordon littoral, cette zone de basses terres était, il y a deux siècles, régulièrement recouverte par la mer. L’action de la mer, déposant alluvions et vases, combinée aux travaux historiques de drainage, a progressivement comblé le marais. le tracé rectiligne des canaux et des chemins structure ce paysage artificiel, plat et ouvert.

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LES PAYSAGES

les terres inondables sont exploitées en prairies permanentes.

La nappe phréatique dite «de Dogger», captive sous le marais, constitue une réserve en eau très exploitée pour l’irrigation des cultures de la plaine. En période hivernale, elle alimente par débordement l’ensemble des marais communaux. implantation du bâti en limite de marais.

parcelle d’élevage au centre du marais.

LES ENJEUX Dans ce paysage artificiel de marais sub-saumâtre, un équilibre s’est créé, offrant un milieu exceptionnel sur les plans faunistique et floristique. L’intégralité du site est protégé à divers titres : ZNIEFF, ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux), zone Natura 2000... Toute intervention périphérique (aménagements urbains ou touristiques, projets de construction, mises en cultures) a des répercussions sur l’équilibre de l’écosystème en place.

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LE MARAIS SALÉ

notez la forme «en peigne», caractéristique des marais à poissons.

Anciens marais salants, les marais salés sont principalement utilisés aujourd’hui comme marais à poissons. Ils s’étendent au niveau de l’estuaire du Payré, qui est délimité par le cordon dunaire, le plateau de la plaine et le bocage. La diversité de zones de contact entre les différents milieux (terrestre et aquatique, salé et doux) qui entourent les marais salés, contribue à la richesse de la biodiversité du secteur. marais à poissons sur le secteur de la Guittière.

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LES PAYSAGES

dans ce paysage plat et ouvert, l’arbre est rare et se retrouve ponctuellement en bordure de chemin.

L’organisation du bâti, groupé autour d’un noyau central, définit un tissu urbain dense aux ruelles étroites et tortueuses qui atténuent les bourrasques. Les villages sont implantés sur des îlots rocheux ou en limite avec la plaine et le bocage. L’ influence maritime se manifeste dans leur dénomination : les Hautes mers, le Port, l’île Bernard... marais en pâturage.

notez le bâti situé sur terrain stable en bordure de marais.

LES ENJEUX ÉCOLOGIQUES D’après le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du Bassin Loire Bretagne, la zone côtière du marais du havre du Payré : • remplit les fonctions de milieu naturel productif sur le plan biologique. • présente un intérêt pédagogique majeur. • constitue un habitat indispensable pour la faune (ZNIEFF). • joue un rôle d’épuration des eaux lié à la durée de stockage. • joue un rôle économique lié aux activités conchylicoles, piscicoles et salicoles.

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LA PLAINE

les villages et les bourgs sont ceinturés d’îlots boisés qui les protègent des vents, particulièrement forts dans ce paysage ouvert.

La plaine se trouve sur la bande de sol calcaire du Bassin Aquitain. Les plateaux agricoles occupent principalement ce territoire. Ils offrent un paysage plat et ouvert, fortement artificialisé, marqué par de grandes parcelles géométriques, des chemins rectilignes, une absence de réseaux de haies et un réseau d’irrigation important permettant de pomper dans les nappes phréatiques. l’absence de relief favorise un parcellaire géométrique souligné par les chemins rectilignes.

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LES PAYSAGES

dans ce paysage ouvert, tout élément vertical est visible de loin. Ici, un cyprès Lambert devient un point de repère.

sur le plateau, la ferme isolée est repérable par l’îlot de végétation qui l’entoure.

les clôtures témoignent de l’activité de pâturage, relativement marginale dans la plaine.

LES ENJEUX PAYSAGERS • le paysage de plaine est d’autant plus sensible à tout nouvel aménagement qu’il est ouvert et laisse tout apparaître. • pour tout nouveau projet, les enjeux sont essentiellement liés à la continuité urbaine, à la qualité architecturale, aux matériaux et aux couleurs.

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Culture locale, influences extérieures, conquêtes, commerces et activités économiques forgent et créent les formes d’architecture d’hier et de demain. Quelques dates-clés pour le Talmondais éclairent l’histoire locale. Des exemples de patrimoine et de bâti illustrent l’influence de ces événements sur l’architecture et l’urbanisme.

REPÈRES HISTORIQUES

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REPÈRES HISTORIQUES : DES ORIGINES À LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

LE NÉOLITHIQUE Dolmen : (étymologie : “Table de pierre”). Chambres funéraires. Les dolmens sont composés d’un couloir de pierres verticales sur lequel repose un bloc horizontal. Les dolmens sont souvent des vestiges de tumulus. Les dolmens et menhirs des communes d’Avrillé, de Longeville sur Mer, du Bernard, de Saint Hilaire La Forêt et de Saint Vincent sur Jard, témoignent de la présence de l’Homme depuis plus de cinq mille ans en bordure du Golfe des Pictons.

le dolmen de la Frébouchère (Le Bernard).

POUR EN SAVOIR PLUS : visitez le C.A.I.R.N.

Une visite au Centre Archéologique d’Initiation et de Recherche du Néolithique vous permettra de mieux comprendre l’art de vivre de nos ancêtres. C.A.I.R.N. : rue Courolle, 85440 SAINT HILAIRE LA FORET tel 02 51 33 38 38 • fax 02 51 33 23 76

L’EPOQUE GALLO-ROMAINE

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Mise en place des voies de communication et des villages. Renforcement de l’occupation du site d’Avrillé, création d’un poste romain à Saint Vincent sur Jard. Début des invasions saxonnes, par des pillages facilités par le relief doux de la côte. Installation de premiers prêcheurs, en particulier Saint Hilaire, et développement du christianisme. L’ÉPOQUE FÉODALE • Mise en place des points stratégiques militaires. • Nombreux conflits entre les petits seigneurs puis création d’alliances pour faire face aux invasions normandes, découragées par cette résistance organisée. Création des Châtellenies. • an 1000 : dessin du Poitou moderne. Début de la période de prospérité du Talmondais. • XIe siècle : Fondation de la dynastie des Princes de Talmont. PATRIMOINE :

Le château de Talmont

Le château de Talmont, datant du XI e siècle, érigé par Guillaume le Chauve, était avant tout un ouvrage défensif. L’intérêt stratégique de la côte du Talmondais - emplacement, présence d’un port sur la ria du Payré et développement des marais salants produisant «l’or blanc» - en fait un enjeu majeur dans les conflits qui opposeront les grands seigneurs de cette époque. Le château deviendra un des lieux de résidence préférés de Richard Cœur de Lion.

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• • • •

XIe siècle : intérêt de Richard Coeur de Lion pour le Talmondais. XIe et XIIe siècle : multiplication des édifices religieux, églises ou abbayes, en Vendée. 1337 : début de la guerre de Cent ans. XIXe siècle : création de nombreux édifices néo-gothiques.

PATRIMOINE : les églises et abbayes romanes et gothiques du Talmondais La plupart des églises du Talmondais date de cette période. L’abbaye de Lieu-Dieu à Jard sur Mer, érigée par Richard Cœur de Lion, date également de cette époque.

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église Saint Vincent, à Saint Vincent sur Jard, XIe-XIIe s. église Sainte Radegonde, à Jard sur Mer, XIe-XIIe s. chapelle du Prieuré, au Bernard, Moyen-Age. église Saint Martin, au Bernard, XIIIe s.

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abbaye Notre Dame de Lieu-Dieu, à Jard sur Mer, XIIe s. église Notre Dame, à Longeville sur Mer, XIIe s. église Saint Pierre, à Avrillé, XIe-XIIe s. église Saint Hilaire, à Saint Hilaire la Forêt, XIIe s. église Saint Hilaire, à Talmont Saint Hilaire, XIes.

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église Saint chapelle de église Saint église Saint

REPÈRES HISTORIQUES

DE L’ÉPOQUE ROMANE AU NÉO-GOTHIQUE

Eutrope, au Poiroux, 1886. Bourgenay, à Talmont Saint Hilaire, XIXes. Nicolas, à Grosbreuil, 1887. Pierre, à Talmont Saint Hilaire, 1901. 29


REPÈRES HISTORIQUES : DES ORIGINES À LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

LA RENAISSANCE Après la période tumultueuse du Moyen-Âge, la Renaissance apparaît comme une période de calme et de prospérité. • 1598 : fin de la guerre civile entre catholiques et protestants, grâce à l’Édit de Nantes. • Début du XVIIe siècle : Sully, gouverneur du Poitou, et Richelieu, évêque de Luçon, participent au rétablissement du prestige de la région. • 1628 : Démantèlement volontaire du château de Talmont devant la menace anglaise lors du siège de la Rochelle. • 1685 : Révocation de l’Édit de Nantes, les dragonnades chasseront les protestants vers le Nord. PATRIMOINE : maisons et châteaux de la Renaissance.

L’architecture, portée par un développement culturel le château de La Guignardière, Avrillé, XVIes. important, tranche avec les bâtisses austères et fortifiées du Moyen-Âge. Les bâtiments y gagnent en élégance et en confort. Les nouvelles demeures seigneuriales s’ouvrent sur les jardins. Dans le Talmondais, certains châteaux datent de cette époque, ainsi que les métairies les plus anciennes.

LA RÉVOLUTION ET LES GUERRES DE VENDÉE • 1789 : Révolution, naissance des limites du département qui porte le nom de la rivière de Fontenay : la Vendée. Début des Guerres de Vendée. La constitution civile, que l’on veut imposer au clergé, provoque le début d’une guerre longue et sanglante entre le pouvoir en place et la population vendéenne. Ces guerres laissent une Vendée dévastée. • 1804 : Fin des Guerres de Vendée par le Concordat établi par Bonaparte.

détails du château des Granges Cathus, Talmont Saint Hilaire, 1525.

PATRIMOINE : le château de Garnaud Ce château fit les frais de l’affaire du Poiroux. En 1791, la troupe intervient pour disperser une réunion soupçonnée d’être anti-révolutionnaire. Quelques dissidents incendient alors le château. Le château sera reconstruit en 1850 dans le style des logis du Bas-Poitou. le Château de Garnaud, Poiroux, XVIIIe siècle. 30


La plus grande partie des bâtiments anciens date de la seconde moitié du XIX e siècle et du début du XX e, comme en témoigne la présence de la brique (chaînes d’angle et jambages) sur les façades.

ancien corps de ferme du XVIes.

maison de centre-bourg.

REPÈRES HISTORIQUES

CE QU’IL RESTE DE L’HABITAT ANCIEN

deux exemples de bâti rural ancien, proches du littoral.

porte charretière témoignant de l’usage ancien des lieux. lambrequin masquant le volet roulant récent.

maison bourgeoise illustrant la prospérité du Talmondais.

maison bourgeoise adoptant un vocabulaire local. 31


REPÈRES HISTORIQUES : DE LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE À NOS JOURS

DU XIX e A LA MOITIÉ DES ANNÉES 50 • LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Le volume des maisons évolue peu par rapport aux années antérieures, tout en prenant au début du XXe siècle des éléElle conduit à une profonde mutation de la société rurale ments influencés par les nouvelles constructions balnéaires : pierres meulières, ardoises, dessin de menuiseries. vendéenne. Avec le développement du réseau routier et la cons- A l’évolution de la cellule familiale et des activités s’ajoutent truction du chemin de fer (1896), la Vendée s’ouvre les influences des modes importées par la diffusion des images imprimées, et de la présence des touristes. au tourisme balnéaire.

UN BÂTIMENT REPRÉSENTATIF La briquetterie de Longeville sur Mer.

Par la silhouette reconnaissable de sa cheminée, l’ancienne briquetterie de Longeville sur Mer, désaffectée depuis plus de vingt ans, reste un des rares témoignages de cette industrie autrefois florissante.

DE NOUVEAUX COMPORTEMENTS Les débuts du tourisme balnéaire.

Le tourisme balnéaire est dans un premier temps réservé à une population urbaine privilégiée. La Vendée, par son climat et la qualité de ses plages, voit arriver les premiers estivants. On ne peut ignorer le foisonnement des idées nouvelles et le bouleversement qui en a résulté dans tous les domaines, notamment en architecture avec les tendances mouvement moderne, rococo, néoromantique, régionaliste, parmi tant d’autres.

DES RÉPERCUTIONS SENSIBLES Témoignages de la révolution industrielle. UN TOURISTE CÉLÈBRE Georges CLÉMENCEAU.

Georges Clémenceau, à partir de 1919, loue à vie «la bicoque», modeste longère face à la mer. Par la même occasion, la commune se voit offrir l’heure républicaine sur le toit de la mairie (office du tourisme) face à l’église.

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La Révolution Industrielle marque des changements notables jusque dans les styles architecturaux locaux. Ainsi, grâce au chemin de fer, l’ardoise devient un matériau accessible, comme en témoignent les halles d’Avrillé, ou des modèles de maison sur catalogue diffusés au début du siècle.


REPÈRES HISTORIQUES

L’APRÈS-GUERRE Le boom économique voit se développer une société aspirant aux loisirs. Plages et forêts du Talmondais accueillent les colonies de vacances, les campings, et le découpage en nombreuses petites parcelles destinées à recevoir des résidences secondaires.

TENDANCES ARCHITECTURALES Modern Style et Néo-Régionalisme.

Des influences architecturales de l’entre-deux guerres resteront deux grandes tendances : le mouvement moderne et le Néo-Régionalisme, réinterprétés au goût du jour et adaptés au savoir-faire local.

DE LA FIN DU XXE SIÈCLE À AUJOURD’HUI Le concept global de Développement Durable conduit à une diversification de l’offre touristique et à un paysagement des nouveaux secteurs urbanisés.

VACANCES EN PLEIN-AIR De la tente au mobile-home Sur le rétro-littoral. Sur la partie côtière.

Des opérations d’ensemble, résidences touristiques, voient le jour (Port Bourgenay, Les Jardins de l’Atlantique...).

Se développent de nombreux lotissements, répondant à la demande de l’accès à la propriété sous forme pavillonnaire, avec pour conséquence une augmentation considérable de la surface urbanisée des communes.

Disparition progressive des anciennes colonies de vacances. Les toiles de tentes de camping font place aux caravanes et mobilehomes. Le camping devient parc résidentiel de loisir ou hôtellerie de plein-air. Il se meuble d’ habitats légers de loisir.

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la maison rurale (intérieur des terres) la maison rurale (littoral) la maison de ville (rez-de-chaussée) la maison de ville (à étage) la maison bourgeoise la ferme la grange la maison balnéaire du XIXe et début XXe siècle des années 50 à aujourd’hui habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration traditionnelle habitat d’aujourd’hui : la maison d’inspiration méditerranéenne habitat d’aujourd’hui : la création architecturale contemporaine

LES DIFFÉRENTES FORMES D’HABITAT DU TALMONDAIS

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LA MAISON RURALE (intérieur des terres) Ces petites maisons de taille modeste combinent la fonction d’habitation avec les activités de l’habitant. Autour d’un corps d’habitation simple, souvent d’une seule pièce, se greffent les appentis ou les greniers, donnant une diversité de formes.

La diversité des formes résulte des ajouts successifs s’effectuant suivant les besoins. La majorité de ces habitations sur le Talmondais se développe linéairement en bordure des axes de circulation. La forme des appentis est variable selon les secteurs et les usages. Dans certains cas, le bâtiment possède un grenier en étage, accessible depuis l’extérieur par une échelle ou un escalier. Ces unités peuvent s’aligner pour former des longères terminées par un appentis. Les exemples encore très nombreux sur le Talmondais datent pour la plupart de la fin du XIXe siècle.

ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL tuiles tige de botte génoise cheminée en brique

jambage soubassement menuiserie arc cintré 36


LA MAISON RURALE (littoral) LES FORMES D’HABITAT

Sur le littoral, les habitations basses rappellent la proximité de la mer par leurs formes et leurs agencements spécifiques. La lumière du bord de mer met en valeur la beauté de cette architecture des plus simples.

Les maisons littorales se composent le plus souvent d’une ou deux pièces. Les volumes coiffés d’un toit à deux pans, les percements verticaux aux contours nets forment des ensembles dont le charme naît de la simplicité. La toiture basse et les petites ouvertures sont particulièrement bien adaptées au climat, protégeant à la fois du vent et du soleil. Pour ces mêmes raisons, les maisons sont regroupées en hameaux et villages où chacune est mitoyenne de ses voisines. Elles délimitent ainsi des ruelles tortueuses, étroites et très minérales.

exemple d’implantation; notez les petits espaces protégés entre les bâtiments.

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LA MAISON DE VILLE (rez-de-chaussée) Leurs façades se différencient des maisons rurales car elles sont plus travaillées, subissant les influences des styles urbains dominants, et intègrant les nouveaux matériaux.

La maison basse de ville reprend le profil de la maison basse agricole : - un corps simple rectangulaire, - un toit à deux pans. Cependant, des variantes apparaissent dans les percements. La maison de ville est plus généralement symétrique : deux fenêtres encadrent alors la porte. Parfois un petit escalier (1) conduit à la porte pour suivre la pente de la rue. Cette maison s’adapte également aux parcelles avec la particularité des pans coupés (2) dans les angles des îlots. C’est alors l’occasion d’y insérer une porte d’entrée, libérant ainsi les autres façades.

ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL cheminée de brique encadrement d’ouverture de brique et pierre taillée corniche soubassement coloré ton sur ton avec la façade décors de façade escalier d’accès

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LA MAISON DE VILLE (à étage)

A l’origine, ces maisons abritaient l’habitation et les activités d’artisanat et de commerce. Avec le temps, l’usage professionnel a presque totalement disparu.

Ces maisons datent souvent du XIXe siècle. Leurs volumes coïncident avec la forme des îlots. Elles conservent le plus souvent des toits à deux pans, hormis dans les angles de rue ou lorsque la maison constitue un îlot en elle-même. Le toit devient alors à quatre pans.

LES FORMES D’HABITAT

Constituant le coeur de chaque bourg, les maisons à étage diffèrent d’un endroit à l’autre par des détails (matériaux, couleurs) qui lui apportent une certaine sophistication.

Les maisons d’angle sont les plus caractéristiques de l’adaptation au milieu urbain. Le traitement de l’angle crée un pan coupé où s’insère l’entrée. Sur les maisons les plus riches, un petit balcon est ajouté à l’étage.

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LA MAISON BOURGEOISE On entend par «maison bourgeoise» les habitations qui, par leur présentation, affichent un certain statut social. Leurs dimensions et le raffinement de mise en oeuvre révèlent la prospérité de leurs propriétaires. Le savoir-faire et les traditions locales se marient avec les critères de «bon goût et d’élégance» attribués à un niveau social privilégié.

Le corps de logis est le plus souvent composé de : - un étage sur rez-de-chaussée, - une façade symétrique avec alignement des ouvertures, - un toit à quatre pans avec d’imposantes cheminées, - un encadrement des ouvertures, - un usage de matériaux chers en transport (ardoise, tuffeau, calcaire de Saintonge...). Les maisons les plus importantes en dimension ont trouvé parfois au fil du temps un usage public (mairie, maison de retraite...).

ÉLÉMENTS DE STYLE ARCHITECTURAL haut mur de clôture cheminée de brique tuile tige de botte bandeau encadrement d’ouverture en pierre de taille percements symétriques

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LA MAISON BOURGEOISE LES FORMES D’HABITAT

Dans le Talmondais, les cas les plus intéressants restent, sans conteste, les maisons du quartier des Hauts de Talmont. Les vastes jardins à la végétation luxuriante, cachés derrière de hauts murs en pierre et des grilles ouvragées, expriment un art de vivre réservé à un milieu social favorisé. Les communs font aussi l’objet d’une recherche particulière.

Comme dans le reste du territoire, à partir d’une certaine dimension, le qualificatif «château» est attribué à ces maisons bourgeoises. Elles sont généralement entourées d’un parc, et fleurissent au cours du XIX e siècle. 41


LA FERME La ferme constitue l’habitat ancien le plus répandu dans le Talmondais. Isolée ou groupée en hameaux, elle est proche du lieu de travail et s’accompagne de dépendances.

La forme de la ferme varie en fonction de l‘importance de l’exploitation et de son lieu d’implantation. La ferme est généralement constituée d’un corps d’habitation flanqué d’appentis à usage précis : «boulangerie», rangement d’outils… La façade asymétrique rappelle celle de la maison rurale. La grange, à proximité, n’est pas accolée à l’habitation. La disposition reste souple car le paysage offre une protection par les haies, les bosquets ou par le relief. C’est un habitat plutôt isolé qui garde une certaine centralité par rapport à l’exploitation, mais il arrive qu’il forme le coeur de hameaux par regroupement autour de lieux de vie communs.

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LA GRANGE LES FORMES D’HABITAT

La grange cumulait les fonctions de stockage du foin et d’étable. De nombreux exemples, bien conservés, montrent la qualité technique de ces constructions.

La grange-étable se retrouve dans toute la Vendée, mais sa forme varie quelque peu d’un endroit à l’autre. Sur le Talmondais, son profil se rapproche de celui de la plaine : un bâtiment au toit à deux pans. Le portail central est adapté au passage des charrettes ; les portes latérales, plus petites, permettent un accès facile pour les animaux. Les flans du bâtiment ne possèdent généralement que des fentes d’aération. Une petite porte d’accès y est parfois ajoutée. Les mangeoires en bois, adossées au mur et à la charpente sur les nefs latérales, résistent au temps.

couverture tige de botte sur volige linteau en bois portail peint ou protection bitumineuse pierre non enduite jambage de brique tuiles pigeonnées

boutisse

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LA MAISON BALNEAIRE DE LA FIN DU XIX E AU MILIEU DU XX E SIÈCLE En nombre très limité à la fin du XIXe siècle, elle connaît un essor remarqué dans l’entre-deux-guerres. Elle puise son inspiration dans les tendances architecturales des plages célèbres, tout en s’adaptant aux capacités financières plus modestes des touristes du Talmondais.

Ces maisons de vacances se localisent tout au long de la côte. Intégrées au village ou isolées dans des sites naturels bien conservés, elles offrent l’image du lieu de villégiature idéal. La maison est édifiée en retrait de la voie publique et non plus à l’alignement. Le jardin avant est soigné et concourt à l’esthétique du bâtiment. Les clôtures adoptent des formes géométriques nouvelles.

La maison balnéaire propose un vocabulaire architectural nouveau (photos 1 & 2) basé sur la couleur et des motifs géométriques. Elle influence également les modèles plus anciens : notez (photo 3) les jeux de couleurs, le soubassement de fausses pierres et les bandeaux décoratifs, caractéristiques du style balnéaire, ici transposés sur une maison rurale.

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LA MAISON BALNEAIRE DE LA FIN DU XIX E AU MILIEU DU XX E SIÈCLE LES FORMES D’HABITAT

marquise jambage soubassement

tuile mécanique parement de pierre meulière

ardoise ouvertures élargies angles tronqués

effets de couleurs soubassement de pierre

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DES ANNÉES 50 À AUJOURD’HUI PIED MÈRE ET GREFFON «La tradition c’est le pied mère, le progrès c’est le greffon» (Jean Yole). L’architecture reste très révélatrice de ce sage constat du poète Vendéen. Toute construction nouvelle, quelle que soit sa forme, reste la résultante du savoir et de l’expérience acquis au cours des siècles. Les deux grandes tendances de l’entre-deux guerres, mouvement moderne et Néo-Régionalisme, restent d’actualité.

Le mouvement moderne se caractérise par :

Le Néo-Régionalisme se caractérise par :

• l’abandon de toutes références aux constructions traditionnelles. • les toitures plates ou à une seule pente (mono-pente). • l’usage du béton et des placages en pierre. • des ouvertures plus larges que hautes. • des vitrages sans découpe de montants intermédiaires. • l’usage de volets roulants. • des cheminées «décorant» la façade. • des gardes-corps et clôtures en tube de fer soudé ou en béton. • un certain minimalisme, par abandon de toute modénature (corniches, moulures…).

• la recherche d’une continuité avec l’habitat traditionnel, dont il réinterprète le vocabulaire pour s’adapter aux nouveaux usages. • le découpage des vitrages par des montants intermédiaires (fenêtres à petits carreaux), l’aspect du fer forgé pour les garde-corps et les peintures de volets. • des linteaux plein cintre (mais en béton) sur certaines ouvertures. • du bois vernis ou peint en blanc. • un usage du granit bleu ou rose, mis en placage sur les poteaux et les soubassements. • des garde-corps et clôtures au dessin repris des époques antérieures. • des génoises préfabriquées. • des enduits talochés.

Les deux tendances intègrent le garage, le séjour ouvrant par une large baie sur l’extérieur, la maison implantée en retrait par rapport à la rue et séparée des constructions voisines. Bien souvent les pièces à vivre sont surélevées avec un entresol utilisé pour des pièces de services (garage, réserve, chambre d’appoint). Le terrain est remodelé selon les besoins. on peut regretter Bien que fortement connotées et souvent sujettes à critiques aujourd’hui, certaines maisons des années 50 mériteraient d’être conservées en tant que témoignages d’une époque caractéristique.

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DES ANNÉES 50 À AUJOURD’HUI

POUR S’INSCRIRE DANS LA DURÉE : • Évitez les pastiches, c’est-à-dire tout ce qui sonne faux et artificiel. • Évitez les décrochements et rajouts non justifiés. POUR ÉVITER LA PERTE D’IDENTITÉ LOCALE : • Évitez l’imitation de styles rapportés d’autres régions. • Prenez en considération le contexte local et cherchez à vous y adapter.

LES FORMES D’HABITAT

UNE RÈGLE TOUJOURS D’ACTUALITÉ : LA SIMPLICITÉ. Moderne ou néo-régionale, la simplicité est synonyme de qualité et de durabilité.

ÉLÉMENTS DU STYLE ARCHITECTURAL DES ANNÉES 50 Deux expressions architecturales différentes pour un même plan.

épi de faîtage toit mono-pente cheminée apparente placage ardoisé séjour surélevé fer soudé

toiture à quatre pans, tuile canal linteau plein cintre placage de pierre (granit) garde-corps en fer forgé enduit taloché baie vitrée plus large que haute

en résumé • L’architecture moderne se détache des formes conventionnelles au profit d’une recherche esthétique libérée des contraintes de mise en œuvre traditionnelle. Cette tendance est perçue comme innovante, et s’avère donc moins consensuelle. Elle nécessite un travail sur mesure propre au métier d’architecte.

• L’architecture néo-régionale se réfère aux styles et formes des constructions anciennes de la région réinterprétées au goût du jour. Cette tendance est la plus répandue, notamment à partir des maisons présentées sur catalogue.

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HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA MAISON D’INSPIRATION TRADITIONNELLE Tout en utilisant les techniques les plus modernes l’architecture néoclassique actuelle se doit de rechercher une certaine sobriété. Il existe une démarcation assez sensible du style par rapport à l’aprèsguerre, même si la maison, reste conçue sur un seul niveau et composée de volumes simples.

terrasse couverte

toits à deux pans, tuile canal (évocation des tuiles anciennes) ouvertures plus larges que hautes (selon le modèle ancien) volets en bois peint fenêtre double-vitrage

garage accolé

menuiserie en aluminium laqué, PVC ou bois

pensez à l’accompagnement par les végétaux, véritable valeur ajoutée au bâti.

on peut regretter • • • •

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la dominante de la couleur blanche des menuiseries PVC. le contraste de la couleur noire des éléments de serrurerie sur les volets. le peu d’usage des menuiseries bois. l’absence d’un accompagnement végétal (plantes grimpantes : vignes vierge, glycine, chèvre-feuille…).


HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA MAISON D’INSPIRATION TRADITIONNELLE LES FORMES D’HABITAT

gouttière PVC baie vitrée décroché de toit bardage bois

chéneau volet et menuiserie colorés soubassement coloré

enduit teinté végétation habillant le pignon

clôture habillée de verdure

encadrement d’ouverture souligné par un bandeau

on ne recommandera jamais assez • la simplicité des volumes et de la composition générale. • la gestion des détails de finition : soubassements, entourage des ouvertures, chéneaux, mais aussi clôture et abords de la maison. • l’usage de végétaux bien adaptés au climat (chêne vert, pin parasol, arbres fruitiers…).

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HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA MAISON D’INSPIRATION MÉDITERRANÉENNE Actuellement des modèles commercialisés s’inspirent des villas méditerranéennes, comme autrefois l’architecture des plages célèbres du Pays Basque ou de Normandie influençait les concepteurs de notre région. Ce rapprochement est d’autant plus facile que l’on retrouve dans le Talmondais des points communs avec la région méditerranéenne : l’ensoleillement, la végétation (chêne vert, pin parasol)...

végétation méditerranéenne (ici, if et pin parasol)

couverture en tuile romane ou canal

demi-étage inspiré des pigeonniers toscans

linteau surbaissé en anse de panier

galerie couverte

enduit jaune, ocre ou rouge

on peut regretter Une perte identitaire. • certains détails incongrus, qui par la suite feront autant sourire que les faux poteaux en granit ou les parements en schiste vert des années 50. • les plans en forme de V ou Y, difficiles à adapter au découpage des parcelles à angles droits.

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HABITAT D’AUJOURD’HUI : LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE LES FORMES D’HABITAT

La création architecturale est portée presque essentiellement par les architectes. Elle se nourrit des grands courants d’innovation apportés par l’Architecture Internationale du XXe siècle. S’y ajoutent les continuelles avancées techniques ainsi que la prise en compte des données nouvelles portant sur les économies d’énergie, l’organisation de chantier, sans oublier l’évolution des sensibilités et de l’art de vivre.

Elle ne peut exister sans une sensibilité partagée entre le concepteur et le maître d’ouvrage. Elle nécessite un climat de confiance et un savoir-faire. Dans un premier temps, elle peut se heurter comme toute chose nouvelle à des regards dubitatifs avant que sa pertinence soit vraiment appréciée. fenêtre d’angle verrière tuile canal balcon géométrique

panneaux solaires

on peut regretter • le temps et les difficultés à surmonter pour être acceptée. • la transposition inadaptée de certaines formes, techniques ou matériaux à la mode. • le refus du risque, inhérent à toute innovation. on ne recommandera jamais assez • de modérer les effets de mode au profit d’une réelle prise en compte du terrain et de son environnement. • de préférer à la recherche de la médiatisation d’une image originale, une conception s’imposant par sa rigueur et sa parfaite adéquation avec les obligations de résultats. • de ne jamais oublier que la maison s’inscrit dans un lieu et subira les agressions du temps.

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LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE QUELQUES RÉALISATIONS CONTEMPORAINES

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Matthieu GUILLAUMET - Jard sur Mer (85)

Archibal s.a.r.l., Pascal POULIN - Saint Georges de Didonne (17)

Philippe BARRÉ & Agnès LAMBOT - Châteauneuf (85)

La Barre de Monts (85)

Jean-Claude PONDEVIE - Château d’Olonne (85)

Bénédicte THÉVENIN - Sainte Gemme d’Andigné (49)


LA CRÉATION ARCHITECTURALE CONTEMPORAINE LES FORMES D’HABITAT

Bruno FOUCAL - Avrillé (49)

Yann PERON (photographie Stéphane CHALMEAU) - Nantes (44)

Bernard PAILLART - Bouin (85)

A2 Architecture - Pannece (44)

Olivier DUGAST - les Landes Génusson (85)

Jean-Claude PONDEVIE - La Faute sur Mer (85)

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Jeux de textures et jeux de couleurs, historiquement associés aux matériaux locaux, se sont ouverts aux influences extérieures. Au gré des innovations techniques, ils sont devenus le moyen favori des propriétaires pour personnaliser leurs maisons. Ce chapitre portera sur les matériaux et couleurs participant à l’aspect extérieur.

MATERIAUX ET COULEURS

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LES MATÉRIAUX Le choix des matériaux est lié à l’économie du projet, et prend en compte : • la tenue dans le temps, la résistance aux contraintes climatiques, la facilité d’entretien, • la qualité de finition acceptable et donc l’aspect final, • la facilité de mise en œuvre. Par la façon de construire, on peut facilement reconnaître l’avant et l’après révolution industrielle. En effet, aux matériaux locaux succède la production de masse, que les nouvelles infrastructures de transport diffusent plus largement.

AVANT LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

LE BÂTI ANCIEN

• la pierre, la terre, la chaux, la glaise et le bois sont pris et assemblés sur place.

• la brique sera de plus en plus présente lorsque le prix de la cuisson et des transports aura diminué.

• la pierre n’est pas un matériau cher, et son assemblage fait partie du savoir-faire local. Elle est donc moins valorisante qu’un enduit que l’on réservera pour l’habitation et parfois seulement pour les parties visibles de la rue.

• l’ardoise, compte tenu du prix de transport, sera un signe extérieur de richesse.

• la transformation du calcaire en chaux se fait dans des fours à bois. • l’argile, pour devenir tuile ou brique, doit être cuite au four ; aussi dans un premier temps, on ne l’utilise qu’en tuile de toiture, la chaleur de cuisson déterminera ses qualités et nuances de couleur (mal cuite, elle deviendra poreuse et gélive).

calcaire dans la plaine.

• le bois composera les charpentes et les menuiseries (portes et fenêtres). • deux corps d’état mettront la maison hors d’eau : le maçon pour les fondations, les murs, la toiture et le charpentier-menuisier pour la charpente et les menuiseries.

schiste dans le bocage.

enduit au sable et à la chaux avec calcaire. tuile tige de botte pigeonnée.

granit bleu à Avrillé et Poiroux.

enduit au sable et à la chaux avec brique.

POUR PRÉPARER UN ENDUIT À LA CHAUX AÉRIENNE • Composition de l’enduit : chaux aérienne éteinte = 1 volume. Sable = 2 à 3 volumes. Eau = 1 volume. • Choisissez votre sable avec soin : il déterminera la coloration de l’enduit, le dosage et la plasticité du mortier. Prenez en compte sa granulométrie. • Mélangez le sable et la chaux, ajoutez l’eau peu à peu pour obtenir un mortier gras.

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LES MATÉRIAUX • Préparez le support : nettoyez la façade en piquant le vieil enduit. Rebouchez les trous et fissures importants avec un mortier de chaux. Humidifiez si nécessaire, juste avant d’enduire. • Appliquez l’enduit : exécutez un «fouettis» au ras des pierres à la chaux aérienne. Laissez sécher, puis appliquez un corps d’enduit de 1 à 2 cm d’épaisseur. piquez l’enduit existant au burin

passez l’enduit à la truelle ou à la taloche

• Soignez la finition : lorsque l’enduit est bien sec, appliquez l’enduit de finition à l’aide d’une truelle ou avec une machine à projeter. Dressez ensuite à la règle et serrez à la taloche.

MATÉRIAUX & COULEURS

POUR PASSER UN ENDUIT À LA CHAUX AÉRIENNE

Si les pierres d’encadrement des ouvertures sont au nu du mur, une seule passe d’enduit doit être réalisée. Après vérification du temps de séchage correspondant, il est possible d’obtenir différentes finitions : - enduit gratté - enduit raclé - enduit brossé - enduit chiffonné - enduit lavé.

À PARTIR DE L’ÈRE INDUSTRIELLE • La pierre, qui exige un temps important de mise en œuvre, devient un matériau cher. Elle ne sera plus utilisée que comme un faire-valoir, ou un signe extérieur de richesse. Elle est parfois limitée à un parement, c’est-à-dire un simple placage sur mur en ciment. • L’enduit permettra de cacher et de protéger le matériau de support (parpaing ciment, brique…). • La charpente traditionnelle sera concurrencée par la fermette.

• Les menuiseries bois devront s’adapter aux contraintes d’isolation et subir la concurrence du PVC, du fer et de l’aluminium. • Pour constituer les murs : le parpaing (brique, ciment, béton cellulaire), le bois, les matériaux composites remplaceront la pierre. • Chaque intervention nécessitera une qualification spécifique. Maçon, couvreur, charpentier, menuisier, plombier, zingueur pourront être des intervenants différents.

• L’ardoise deviendra un matériau accessible pour des constructions modestes.

placage imitation ardoise.

placage imitation schiste.

briques colorées utilisées en motif.

mur en pierre enduit au ciment.

tuile mécanique industrielle.

tuile mécanique ouvragée sur toit en débord.

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LES MATÉRIAUX NOUVELLES DONNÉES Si l’économie de la construction reste déterminante, le choix des matériaux continuera à dépendre de l’échelle de valeur que l’on attribue aux différents paramètres : • mise en œuvre, entretien, économie d’énergie, • respect des équilibres écologiques, • confort, • durabilité, • temps de chantier. Sensibilité à l’aspect visuel : Les composants sont de plus en plus industrialisés. Le pré-assemblage sous abri permet d’atténuer la pénibilité des travaux en plein-air.

L’intégration des composants pour les «énergies douces» (panneaux solaires, serres, éoliennes, terre crue…) reste un nouveau défit architectural. Encouragée par la loi SRU, l’économie de surface consommée de terrain conduit également à un retour vers un habitat en continu.

maison à ossature bois.

brique creuse.

parpaing de béton.

jeu d’enduits.

bardage métal.

enduit finition crépi.

tuiles canal.

charpente fermette.

verrière.

échantillons d’essences de bois rencontrées dans le Talmondais. 58

Avec le souci de préservation de l’environnement (et les qualités de confort qu’il sous-entend), l’usage du bois, longtemps limité à la charpente et aux menuiseries, connait un essor important pour composer tout ou parti du bâti.


LES MATÉRIAUX La mise en oeuvre des matériaux actuels est facilitée par leur préparation en usine. Les pièces sont conçues dès l’origine pour gagner du temps à l’assemblage : pièces pré-formées, tailles standards, éléments modulables (vérandas en kit, balcons et parois pré-montés...). Cette industrialisation peut entraîner une certaine uniformisation de la construction que seuls le savoir-faire et l’imagination du concepteur permettent d’éviter.

MATÉRIAUX & COULEURS

ÉVOLUTION DE LA MISE EN OEUVRE

ARCHITECTURE ET ENVIRONNEMENT : UNE NÉCESSAIRE RENCONTRE Le respect de l’environnement devient une préoccupation partagée. Une attention particulière porte sur les énergies renouvelables : • • • •

chauffe-eau solaire, panneaux photo-voltaïques, géothermie, chaudières à copeaux bois...

L’installation de ce type d’équipements ajoute des éléments à la maison qu’il convient de prendre en compte dans sa conception. La recherche d’une meilleure intégration paysagère concourt également à cette dynamique. La maison se fond alors dans son environnement par le choix des matériaux : • usage du bois, • toit végétalisé, • enduit aux teintes du sol, • pare-soleil végétaux...

dialoguer avec l’environnement, par la technique ou par la forme.

Le toit végétalisé de la Folie Finfarine (Poiroux) symbolise la rencontre entre architecture et environnement. 59


LA COULEUR «Au même titre que l’échelle et la proportion des volumes, la couleur (des maisons) participe intrinsèquement à la qualité des paysages.» J.P. LENCLOS «Les couleurs de la France»

LES COULEURS DANS L’HABITAT TRADITIONNEL Une règle simple : Restez en harmonie avec votre environnement, et participez ainsi au maintien de l’identité locale. Pour cela, n’hésitez pas à utiliser des couleurs tirées des matériaux naturels qui vous entourent.

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LA COULEUR

• Les façades Choisissez la couleur de l’enduit des murs en tenant compte : - de la couleur des matériaux de couvertures, - des matériaux rapportés (pierres, briques) et de leurs textures (lisse, granuleuse, talochée), - des couleurs environnantes (maisons et bâtiments proches, sol naturel, verdure). La couleur du soubassement, distincte et bien choisie (outre son intérêt utilitaire de protection) met en valeur l’enduit. De la même façon, sur une architecture traditionnelle, l’entourage souligné des ouvertures donne un aspect plus fini à l’ensemble.

MATÉRIAUX & COULEURS

Comme dans toutes les régions, dans le Talmondais, les couleurs des matériaux mis en œuvre et les couleurs de l’environnement minéral local participent à l’identité des lieux. Le plus souvent, le soubassement se différencie par sa teinte du reste du mur. Sur le plan pratique, cela permet un entretien contre les salissures sans avoir à repeindre toute la façade.

• Les menuiseries Il est conseillé d’attribuer aux menuiseries une couleur plus soutenue que celle de l’enduit. Appliquée à de petites surfaces, elle dynamise la perception d’ensemble. Pensez bien à intégrer la couleur des menuiseries PVC (surtout si elles sont blanches) dans la composition d’ensemble.

conseils pratiques • 1 : Avant de choisir la couleur de vos menuiseries, faites un essai sur un support posé à côté de l’enduit des murs, cela vous permettra d’éviter bien des erreurs.

1

2

• 2 : Pour les grandes surfaces de mur, faites un essai sur place sur un carré de 1m par 1m, en tenant compte de l’exposition à la lumière et des autres composants environnants. • Lorsqu’il s’agit d’un bâti ancien, on peut le plus souvent s’inspirer des couleurs d’origine en sondant les enduits, et en grattant les menuiseries.

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LA COULEUR QUELQUES COMPOSITIONS COLORÉES Les quelques compositions colorées suivantes proposent des jeux de couleurs appuyés sur les différents éléments de la façade : • enduit de façade et soubassement, • volets et portes, • encadrement d’ouvertures et chaînes d’angle, • toiture. Les palettes situées sous chaque proposition illustrent les rapports entre couleurs. Chaque colonne est un ensemble de variations sur un thème : • 1ére colonne : sur une base de toiture de couleur tuile, et d’encadrement de couleur brique, une déclinaison d’enduits aux tons sables (façade et soubassement) et de volets et portes de couleurs vives, utilisées comme toniques. • 2ème colonne : sur une base de toiture de couleur tuile et d’enduit de façade blanc, variation de chaînes d’angle, d’encadrement d’ouvertures, de volets et portes et de soubassement de couleurs vives. • 3ème colonne : sur une base de toiture de couleur ardoise, variation de chaînes d’angle et d’encadrement d’ouvertures de tons clairs, d’enduits (façade et soubassement) plus soutenus et de volets et portes de couleurs dynamiques. • 4ème colonne : sur une base de toiture de couleur tuile, déclinaison en camaïeux de teintes pastel des enduits (façade et soubassement), volets et portes et chaînes d’angle et encadrement d’ouvertures. • 5ème colonne : sur une base de toiture de couleur tuile, variation d’enduits de façade soulignés de chaînes d’angle, d’encadrement d’ouvertures et de soubassements de même couleur avec des volets et des portes de couleurs vives.

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1

2


LA COULEUR

MATÉRIAUX & COULEURS

5 4 3

63


«Bien construire dans le Talmondais» est le premier numéro d’une collection du Conseil Général de la Vendée, réalisée par le CAUE de la Vendée, avec la participation des élus et des personnels techniques des communes du Talmondais. Le CAUE tient à remercier également le Centre Culturel du Talmondais, Michel Bernard, photographe, et les architectes pour leurs apports à cet ouvrage. Conception / réalisation : CAUE de la Vendée. Second semestre 2005.



BIEN CONSTRUIRE dans le TALMONDAIS

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