RENCONTRES INTERNATIONALES DE CAUX
2016
Explorer le facteur humain dans le changement global
2 | International Caux Conferences Report 2016
Rencontres internationales de Caux 2016 | 3
GRAINES D’INSPIRATION
<
Barbara Hintermann Secrétaire générale, Fondation CAUX-I&C
VIVRE LA PAIX
Nick Foster Directeur du Forum, Fondation CAUX-I&C
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
Barbara Hintermann Secrétaire générale, Fondation CAUX-I&C
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
Nous nous réjouissons de vous accueillir et de travailler avec vous à la construction d’un monde en paix, juste et durable, une initiative à la fois.
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
Ce qui se passe à Caux est bien plus qu’une simple succession de conférences. Caux est avant tout une expérience humaine, une approche holistique du changement, un espace où chacun peut trouver sa place pour contribuer au changement. Nous travaillons à vous offrir une expérience enrichie l’année prochaine, pour le Caux Forum 2017.Vous y trouverez plus d’espaces dédiés à la formation, et les dialogues mettront l’accent sur le potentiel humain pour un changement global, en particulier dans le traitement de l’extrémisme sous toutes ses formes.
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
Ce rapport présente les temps forts des huit conférences de 2016. Il fixe le cadre d’un été rempli d’histoires profondes et d’échanges inspirants - le tout dans le cadre magnifique qu’est le Caux Palace. Il offre également un aperçu du nouveau programme de formation pour équiper ceux qui viennent à Caux pour une période plus longue avec des compétences en consolidation de la paix et en leadership. Ce programme est actuellement subventionné par la FONDATION SMARTPEACE.
Nick Foster Directeur du Forum, Fondation CAUX-I&C
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
L’été 2016 nous a rappelé le pouvoir des petites initiatives visant à changer le statu quo. Il y a septante ans, des familles suisses se sont réunies pour acheter le Caux Palace. Le centre qu’ils ont créé continue d’inspirer, de former et mettre en réseau des centaines d’artisans du changement chaque année. Il y a vingt-cinq ans, Caux inspirait un groupe de femmes à lancer l’initiative « Femmes Artisans de Paix », qui vise à renforcer le pouvoir d’action des femmes dans 43 pays afin de leur permettre d’œuvrer pour la paix, la justice et la réconciliation. Cette même année, le programme des Caux Scholars a été créé et enseigne une approche holistique de la transformation des conflits et la consolidation de la paix. Il compte aujourd’hui plus de 500 anciens élèves à travers le monde. La conférence Confiance et intégrité dans une économie mondialisée, qui a commencé à Caux il y a 10 ans, est à l’origine de la création de programmes économiques éthiques dans 5 pays.
LE DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ
Cette année, la Fondation CAUXInitiatives et Changement (CAUX-I&C) fête son 70e anniversaire. Au fil des décennies, la Fondation CAUX-I&C et le réseau I&C à travers le monde ont acquis une solide expérience dans la facilitation du dialogue, la promotion de la confiance et de la réconciliation, dans le développement d’un leadership éthique et d’un mode de vie durable. Aujourd’hui, dans le contexte des conflits en cours, la hausse de la migration, les catastrophes naturelles et le terrorisme, les Rencontres de Caux sont plus pertinentes que jamais. Elles offrent un espace sûr qui favorise l’inspiration et la connexion entre les individus, les groupes et les organisations et leur donne des
outils pour promouvoir et faciliter le dialogue pour la paix.
<
Un réfugié de la Seconde Guerre mondiale partage son histoire avec un spécialiste de la restauration des terres originaire d’Ethiopie ; un Syrien travaillant dans les camps de réfugiés en Turquie étudie la justice réparatrice avec un entrepreneur social du Brésil ; une survivante des attentats de 2005 à Londres partage son histoire de pardon avec un militant de la paix ukrainienne... Ce ne sont là que quelques exemples des rencontres qui ont eu lieu parmi les 1500 participants aux Rencontres internationales de Caux en 2016.
PROGRAMMES DE FORMATION POUR LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU LEADERSHIP
ÉDITORIAL
QUE SONT LES RENCONTRES DE CAUX ? Partager son histoire personnelle dans un endroit sûr, prendre le temps de réfléchir, apprendre par le service et collaborer avec un large réseau d’artisans du changement de partout dans le monde : voilà ce que plus de 1500 participants expérimentent chaque été à Caux lors des Rencontres internationales, des dialogues et des programmes de formation. Chaque année, des personnes d’origines et d’horizons divers se réunissent dans le Caux Palace, audessus du lac Léman, afin d’échanger leur point de vue et leurs histoires et présenter des solutions pour répondre aux besoins du monde. Caux est un catalyseur de changement : les individus sont amenés à explorer leurs forces intérieures et leur rôle propre en tant qu’artisan du changement, en vertu du principe que chacun a le potentiel pour faire changer les choses.
L’APPROCHE UNIQUE DE CAUX :
Le storytelling ou l’art de raconter son histoire Caux encourage les individus à partager leur propre histoire dans l’objectif d’inspirer les autres. Le storytelling est central dans nos conférences, dialogues et programmes de formation. Il a fait preuve de sa puissance en tant qu’outil pour provoquer le changement personnel et le changement global.
Un temps de silence Le temps de réflexion en silence est une autre caractéristique de base de toutes les activités à Caux, offrant aux participants
4 | Rencontres internationales de Caux 2016
la possibilité d’être à l’écoute d’eux-mêmes et de libérer leur potentiel créatif. La vue imprenable sur le lac Léman et les montagnes environnantes offrent une magnifique toile de fond pour cette écoute intérieure.
L’apprentissage par le service Les participants aux conférences sont invités à participer à certaines tâches liées à la gestion du centre de conférences. C’est un moyen unique pour les participants de connecter les uns avec les autres dans un cadre plus informel, plaçant tout le monde sur un pied d’égalité.
PROCHE-ORIENT 10%
AFRIQUE
AMÉRIQUES
14% 3%
AUSTRALIE ET NOUVELLEZÉLANDE
RÉPARTITION
FEMMES
59%
PERSONNES PRÉSENTES DANS LE CAUX PALACE:
ÂGE DES PARTICIPANTS 33
0-5 PARTICIPANTS
1,105
PARTICIPANTS AUX PROGRAMMES DE FORMATION
161
159
6-17
248
18-25
303
26-35
ÉQUIPES DE CONFÉRENCE
160
36-45
INTERPRÈTES
46-55
52
229 191 198
56-65
ÉQUIPE (Y COMPRIS PERSONNEL TEMPORAIRE)
46
CAUX SCHOLARS
22
162
66-80
23
80+ 0
50
100
150
200
250
300
350
Rencontres internationales de Caux 2016 | 5
GRAINES D’INSPIRATION
ASIE
6%
VIVRE LA PAIX
41%
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
7%
HOMMES
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
60%
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
EUROPE
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
AUX RENCONTRES DE CAUX 2016
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
PERSONNES ONT PARTICIPÉ
LE DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ
NATIONALITÉS
PROGRAMMES DE FORMATION POUR LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU LEADERSHIP
1 546
70 ANS DE PROMOTION DE LA CONFIANCE 2016 marque les 70 ans du travail de CAUX-I&C pour la consolidation de la paix, la promotion de la confiance et la réconciliation. Ancien hôtel de luxe, le Caux Palace était à l’abandon quand il a été racheté en 1946 par des Suisses qui voulaient changer le monde. Au début de son histoire, le centre de conférences a joué un rôle important dans la réconciliation de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors, il a acquis la réputation d’être une plate-forme pour le dialogue interculturel, intergénérationnel et interreligieux.
<
Antoine Jaulmes Président de la Fondation CAUX-I&C
6 | Rencontres internationales de Caux 2016
Une série d’évènements publics ont été organisés tout au long de l’été pour célébrer cet anniversaire particulier: LA MIGRATION COMME UNE FORCE POSITIVE : L’INAUGURATION DES RENCONTRES DE CAUX 2016
La migration mondiale actuelle et la crise des réfugiés ont entraîné une augmentation des tensions et de la méfiance entre les sociétés d’accueil et les migrants. Favoriser le dialogue, le respect et la compréhension mutuelle est essentiel à la progression vers la paix et la cohésion sociale. Les Rencontres de Caux ont officiellement débuté le 1er Juillet avec une journée-événement intitulée « Au-delà des frontières et des cultures : quelle place donner à la confiance dans la migration » ? Une série de conférenciers, dont des responsables politiques nationaux et internationaux, des
réfugiés et des migrants ont été invités à aborder ce thème sous différents angles. Le syndic de Montreux, Laurent Wehrli, a officiellement accueilli les invités et les participants à Caux. Le président et la secrétaire générale de la Fondation CAUX-I&C, Antoine Jaulmes et Barbara Hintermann, ont rappelé les temps forts qui ont jalonné l’histoire de CAUX-I&C depuis sa création en 1946. L’ambassadeur Urs von Arb, vicedirecteur domaine de direction Coopération internationale pour le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), a présenté un point de vue suisse sur les défis posés par la
<
GRAINES D’INSPIRATION
VIVRE LA PAIX
Rencontres internationales de Caux 2016 | 7
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
William Lacy Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
L’exposition consiste en une série de portraits et de récits de personnes ordinaires ayant accompli des choses extraordinaires suite à leur participation aux Rencontres de Caux. Le titre, « Premiers Pas », a été choisi pour montrer que chaque action, qu’elle contribue à la transformation du monde ou d’un individu, commence par un premier pas.
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
Plus de 100 personnes sont venues découvrir le Caux Palace lors de la Journée Portes Ouvertes le 16 juillet. Au programme de cet événement marquant : une introduction sur le travail de CAUX-I&C, une chasse au trésor historique dans le Caux Palace et un atelier sur les compétences en matière de médiation.
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
La Fondation CAUX-Initiatives et Changement a choisi de fêter ses 70 ans avec une exposition à propos de sa riche histoire et de sa vision. L’exposition photographique s’est déplacée de Montreux, où elle a fait ses débuts, jusqu’aux jardins du Caux Palace pour la saison des conférences.
<
Les Rencontres de Caux 2016 ont abordé les problèmes liés à la migration sous différents angles : explorant les liens entre la restauration des terres et la migration, réunissant des praticiens dans les secteurs de la consolidation de la paix et de la migration avec des demandeurs d’asile et des réfugiés ou se servant de l’art pour casser les barrières et promouvoir la confiance.
LE CAUX PALACE OUVRE SES PORTES AU PUBLIC
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
Omnia Marzouk, présidente sortante de l’Association Internationale d’I&C, a conclu cette journée officielle d’inauguration en encourageant les participants aux conférences 2016 à sortir de leur zone de confort et à faire le premier pas pour construire un monde meilleur.
L’EXPOSITION PREMIERS PAS À CAUX
LE DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ
Dans un panel interactif dirigé par le journaliste du Monde Serge Michel, Abo Hawi, chef du village d’Arbha Weatsbha en Ethiopie, Carlos Vasquez, étudiant bolivien, vivant en Suisse, Ladislaus Löb, qui a séjourné au Caux Palace en tant que réfugié pendant la Seconde Guerre mondiale et Yvan Sturm, directeur adjoint des opérations et chef du groupe de travail d’urgence des migrants à l’Hospice général de Genève, ont échangé des histoires de migration et d’intégration.
PROGRAMMES DE FORMATION POUR LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU LEADERSHIP
L’exposition Premiers Pas à Caux
migration. L’ambassadeur William Lacy Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné la « nécessité de faire évoluer le récit négatif de la migration en quelque chose d’historiquement plus précis : la migration est une force positive dans notre vie ».
PROGRAMMES DE FORMATION POUR LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU LEADERSHIP Servir les autres comme première étape vers la paix et le leadership est au cœur de l’approche de Caux. Caux soutient les artisans du changement d’aujourd’hui et de demain en offrant une formation, un apprentissage par l’expérience et la participation active aux conférences à un groupe diversifié de personnes qui séjournent sur place pendant plusieurs semaines. La Fondation sponsorise le séjour de personnes qui sont déjà venues à Caux et souhaitent donner leur temps et leurs talents pour aider à la gestion du centre de conférence. Elles participent
183 PARTICIPANTS
61 NATIONALITÉS
8 | Rencontres internationales de Caux 2016
aux conférences et bénéficient en parallèle de sessions de formation sur mesure sur des questions telles que la facilitation du dialogue et de la paix. Ces personnes se rencontrent et se lient à des artisans du changement du monde entier tout en étant encouragées à passer du temps sur la réflexion personnelle. L’une d’elles, Marienne Makoudem Tene, une économiste et mère de 5 enfants, venant du Cameroun, a soutenu l’équipe opérationnelle cet été. Elle a présenté son projet, « Un arbre à banane pour l’éducation », dans le cadre du programme de bourse du Dialogue de Caux pour la terre et la sécurité et en contact avec des entrepreneurs sociaux qui travaillent dans des domaines connexes. « S’engager avec des gens de différents pays et milieux professionnels m’a beaucoup apporté, dit-elle. Grâce aux conversations que j’ai eues à Caux, j’ai changé la stratégie de mise en œuvre de mon projet. » Un programme plus intensif d’un mois a été offert à des personnes âgées entre 18 et 30 ans découvrant Caux pour la première fois, avec deux axes de travail sur la croissance personnelle et communautaire.
Les participants ont commencé à faire connaissance le deuxième jour, avec une randonnée de trois heures dans la montagne proche, et en moins d’une semaine ils se sont lancés dans une série d’ateliers sur l’autoréflexion, la communication et le leadership. En parallèle de ces activités, il y avait également des possibilités de temps de silence et d’observation. Ces derniers, a déclaré Mohammed originaire d’Egypte, ont aidé les participants à « faire une pause dans leur vie, cela nous a permis de regarder au plus profond de nousmême, comment nous sentons les choses, comment nous réagissons. » Les stagiaires ont également couché ces réflexions sur papier sous forme d’essais et ont échangé leurs histoires personnelles. Nombre d’entre eux ont décrit ces échanges comme des montagnes russes émotionnelles, mais qui ont permis une connexion profonde entre les participants.
GRAINES D’INSPIRATION
VIVRE LA PAIX
Rencontres internationales de Caux 2016 | 9
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
Sawsan Participante au programme de formation, de Syrie
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
« Je suis une personne complètement différente, peutêtre pas par ma personnalité, mais par la façon dont je pense. Peut-être que je vivais un peu dans une bulle en Syrie. Maintenant, je vois différents points de vue. »
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
La première semaine est axée sur le renforcement de la confiance, et Martin d’Allemagne, la décrit comme « essentielle pour nous faire sentir comme une communauté interagissant dans un endroit sûr ». Pour Suchith du Sri Lanka, le point culminant a été la discussion sur la justice réparatrice au cours de la deuxième semaine. « Nous avons découvert et discuté d’approches alternatives et nous avons pu écouter les points de vue d’autochtones plutôt que ceux, habituels, des occidentaux. » Au cours de la troisième semaine, les étudiants ont participé à l’organisation de la
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
En réfléchissant sur son mois, Sian du Royaume-Uni a déclaré : « Ce que j’en retiens, c’est, je pense, plus de satisfaction avec moi-même. J’aime vraiment l’idée de trouver sa paix intérieure, son développement intérieur et de se concentrer sur soi-même avant d’essayer de changer la mentalité du comportement des autres. » Sawsan de Syrie dit que venir à Caux « a ouvert son esprit ». « Je suis une personne complètement différente, peut-être pas par ma personnalité, mais par la façon dont je pense. Peut-être que je vivais un peu dans une bulle en Syrie. Maintenant, je vois différents points de vue. »
La cérémonie de remise des diplômes a également été l’occasion de célébrer le 25e anniversaire du programme. Bruce Myers, ancien Caux Scholars de la promotion 1992, a parlé de ses propres batailles dans la vie et de l’importance de résoudre ses conflits personnels pour ceux qui veulent devenir des agents de la paix. Il était enthousiaste de voir que l’esprit de Caux était encore fortement présent chez les diplômés de cette année.
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
Ce mois a abouti à un projet de groupe dans lequel ils ont élaboré des plans et des projets pour devenir des artisans du changement dans leur propre famille. Ainsi, Nelea de Moldavie veut faire appel aux valeurs de Caux pour offrir du coaching à ses parents.
Le programme académique de 4 semaines apprend aux étudiants à comprendre les facteurs qui créent et entretiennent des conflits, et les approches pour les résoudre et les prévenir. L’élève russo-arménien Akop a apprécié la philosophie d’ouverture d’esprit, l’honnêteté, la volonté non seulement de parler, mais aussi d’écouter du programme et le fait de comprendre que nous ne sommes pas seuls face à nos problèmes.
conférence Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine. Dans la dernière semaine, ils ont discuté des traumatismes et de la façon de mettre en place un dialogue soutenu. Des randonnées au Rocher de Naye au-dessus de Caux, des baignades dans le lac Léman et du cyclisme en France ont contribué à la bonne dynamique du groupe.
LE DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ
Les participants au programme des Caux Scholars, maintenant dans sa 25e année, sont choisis pour leur expérience et leur intérêt dans la construction de la paix, leur engagement envers la communauté et leur capacité de leader. Sur les 19 choisis cette année, beaucoup étaient déjà activement engagés dans des projets tels que construire des écoles au Pakistan, aider les populations déplacées en Syrie, diriger des programmes de santé en Inde ou assister son prochain dans la guérison des blessures du passé.
PROGRAMMES DE FORMATION POUR LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU LEADERSHIP
LES 25 ANS DU PROGRAMME DES CAUX SCHOLARS
LE DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ
CONCRÉTISER LE POTENTIEL DE LA RESTAURATION DES TERRES POUR LIMITER LA MIGRATION ENVIRONNEMENTALE 29 juin - 3 juillet 2016 Le Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité a exploré les relations d’interdépendance entre la dégradation des terres, les migrations et les conflits. En créant un environnement fondé sur l’ouverture et l’honnêteté, le Dialogue a facilité les échanges interpersonnels entre les participants, permis une compréhension plus profonde des enjeux et encouragé l’émergence de nouvelles initiatives. Le Dialogue de Caux a été organisé en collaboration avec Initiatives for Land, Lives and Peace (ILLP), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la Convention des Nations unies sur la lutte contre la
71
24
PARTICIPANTS
NATIONALITÉS
10 | Rencontres internationales de Caux 2016
désertification (CNULCD). La vocation de ce Dialogue était de favoriser la restauration à grande échelle des terres dégradées dans les zones de conflit et post-conflit, mais aussi dans les régions fragiles. Un autre objectif était d’identifier les insuffisances en matière de recherche et sur le plan politique. En 2015, le nombre de personnes contraintes de quitter leur foyer a atteint son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de migrants et de réfugiés ont débarqué sur les seules côtes européennes. A cela s’ajoutent des millions de déplacés dans le reste du monde. Dans les régions arides et semi-arides, où la subsistance dépend étroitement de l’environnement et de la stabilité
des conditions météorologiques, le changement climatique compromet encore plus la sécurité humaine. D’après l’initiative « Economics of Land Degradation », près de 25 % des terres productives et 10 – 20 % des terres arides dans le monde sont dégradées. Cette situation force les agriculteurs à migrer pour trouver des terres fertiles et les éleveurs de bétail à s’aventurer toujours plus loin pour chercher de nouveaux pâturages. Plus de 70 responsables politiques, militants, scientifiques, entrepreneurs et représentants d’ONG se sont réunis à Caux, préoccupés par ces problématiques foncières, alimentaires, environnementales, sécuritaires et migratoires. Pendant quatre jours, ils ont participé au Dialogue intitulé « Concrétiser le potentiel de la restauration des terres pour limiter la migration
Rencontres Internationales De Caux 2016 | 11
GRAINES D’INSPIRATION
A la suite du succès du dialogue qui s’est tenu dans le nord de la vallée du Rift et qui a fait l’objet d’une présentation lors du Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité 2016, ILLP a été invité à organiser une séance de suivi dans le comté voisin de Turkana.
« Ces organisations constituent une formidable passerelle entre ce que nous sommes en train de construire et ce que nous espérons accomplir, à savoir la reforestation à très grande échelle. Notre participation à Caux a complètement changé la façon dont nous envisagions notre engagement avec les personnes sur le terrain », a-t-il conclu.
VIVRE LA PAIX
Matthew Ritchie Représentant de BioCarbon Engineering
ILLP et Initiatives et Changement Kenya sont actifs dans le nord de la vallée du Rift depuis 2012. La méthodologie utilisée par l’ILLP dans le comté de Baringo, qui lie efficacement promotion de la confiance et restauration des terres, a été saluée par la CNULCD comme un exemple de bonne pratique.
« Au cours du Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité, nous avons été présentés à des organisations qui ont bâti une relation de confiance profonde avec les communautés locales. Ce sont donc des partenaires naturels pour nous aider à introduire une technologie qui – nous en sommes convaincus – a un potentiel énorme », a expliqué Matthew Ritchie, l’un des représentants de BioCarbon Engineering.
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
« Notre participation à Caux a complètement changé la façon dont nous envisagions notre engagement avec les personnes sur le terrain. »
Une centaine de personnes ont assisté à ce dialogue pionnier dans une région profondément marquée par les tensions ethniques, les vols de bétail et la dégradation des terres. Des experts locaux et internationaux ont partagé à l’occasion les réflexions actuelles sur les questions liées à la terre, la nourriture, l’eau, le climat et la sécurité humaine.
Parmi elles, se trouve par exemple BioCarbon Engineering, une start-up composée d’une équipe internationale multidisciplinaire et dirigée par un ancien ingénieur de la NASA, Lauren Fletcher. L’ambition de BioCarbon Engineering est de faire des drones un outil de reforestation. L’entreprise utilisera des véhicules aériens sans pilote (UAV) pour semer les graines dans le sol, à un rythme de six graines par seconde. La phase d’essai vient tout juste d’être finalisée et le projet sera mené par 150 équipes de deux personnes aidées de six drones. Elles pourront planter jusqu’à 24 000 arbres par jour.
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
En 2016, le Dialogue de Caux a montré comment des programmes de restauration des terres performants et s’attachant à bâtir la confiance peuvent briser un tel cercle. Des solutions pratiques, efficaces et inspirantes ont été identifiées et partagées pendant la conférence.
En 2015, les gouverneurs des comtés de Baringo et d’Elgeyo-Marakwet au Kenya ont participé au Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité. En avril 2016 et à la suite de cette participation, ILLP, la Commission foncière nationale du Kenya, I&C International et l’association Caring for Environment for Development ont organisé un Dialogue local dans le comté de Baringo.
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
Lors des séances plénières, les experts ont été très clairs, en rappelant que le changement climatique, la dégradation des terres, les migrations et les conflits sont tous des problèmes complexes. Par nature, chacun d’eux est à la fois à échelles multiples, multi-causal, transfrontalier et intergénérationnel. Qui plus est, ces défis globaux et leurs conséquences sont tous interconnectés. Partout où l’on constate une convergence du changement climatique, de la dégradation des terres, des migrations et des conflits, de mauvaises décisions politiques et des cadres de gouvernance inadéquats entravent les efforts pour trouver des solutions. Il est donc impératif de sortir de ce cercle vicieux.
LE DIALOGUE SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ DANS LE NORD DE LA VALLÉE DU RIFT (KENYA)
A l’occasion du Dialogue 2016, un programme de bourses a donné à plusieurs start-ups engagées dans la restauration des terres l’opportunité de partager leur quête de solutions innovantes.
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
environnemental ». Au cours de nombreux panels et ateliers interactifs, ils ont pu discuter de solutions qui reposent aussi bien sur la construction de la confiance que sur une meilleure compréhension des enjeux agro-écologiques.
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS PRATIQUES POUR RÉSOUDRE LES PROBLÉMATIQUES FONCIÈRES ET SÉCURITAIRES
LE DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ
< Les auteurs Sortie de livre inspiré par le Caux Dialogue: Martin Frick et Jennifer Helgeson présentent Land Restoration: Reclaiming Landscapes for a Sustainable Future
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
PROMOUVOIR DE NOUVEAUX MODÈLES DE LEADERSHIP ÉCONOMIQUE 5 - 10 juillet 2016 En 2016, la conférence TIGE a fêté à Caux son dixième anniversaire, rassemblant 138 participants venus de 29 pays différents (Iran, Nigéria, Cambodge, Colombie et Slovénie, pour n’en citer que quelquesuns). L’objectif de la conférence : promouvoir de nouveaux modèles de leadership économique. La mondialisation de l’économie ne fait que renforcer de manière alarmante les inégalités entre les riches et les pauvres. Les 62 plus grandes fortunes mondiales possèdent désormais à elles seules autant de richesses que la moitié la plus
138 PARTICIPANTS
29 NATIONALITÉS
12 | Rencontres internationales de Caux 2016
pauvre de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes. En 2016, la conférence TIGE s’est penchée sur ce phénomène, valorisant notamment de nouveaux modèles économiques qui œuvrent pour le bien commun. Comparant leur travail à la métamorphose d’une chrysalide en papillon, quatre groupes de participants ont étudié les différents aspects du leadership économique et, chaque jour, ils ont enrichi de leurs réflexions les débats de la conférence. S’inspirant des différents échanges, une graphiste a créé une œuvre présentée en séance de clôture. Les ateliers thématiques couvraient des sujets allant du rôle des entreprises dans la pacification de la société à la lutte contre la corruption, en passant par l’indice du Bonheur National Brut, la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) ou encore la mise en place du modèle d’holacratie.
Les participants ont été touchés par les exemples de bonnes pratiques présentés notamment par Darja Piciga de Integral Green Slovenia et par Merel Rumping, entrepreneuse sociale des Pays-Bas (cf. ci-après). Enno Schmidt, le coinitiateur pour un revenu de base inconditionnel en Suisse, et Jaime González Aguadé, Président de la Commission nationale des banques et des valeurs mobilières du Mexique, ont montré comment ils avaient fait de la finance un outil d’émancipation. Sir Mark Moody-Stuart, Vice-président du Pacte Mondial de l’ONU, a souligné l’impact dévastateur de la corruption sur les sociétés et sur la confiance dans les entreprises. Les participants étaient d’autant plus réceptifs à ces messages qu’un temps de réflexion leur était proposé chaque matin, les invitant à se recentrer sur ce qui était véritablement important à leurs yeux.
<
<
Merel Rumping a réuni autour d’une même table des entrepreneurs, des chercheurs et des ingénieurs pour créer LegBank. LegBank offre des prothèses de qualité aux victimes de mines ayant un faible revenu. Grâce à ces prothèses, celles-ci retrouvent leur dignité et s’impliquent à nouveau pleinement dans leur vie sociale et productive. Pour Merel Rumping, les entreprises sociales puisent dans ce que les ONG et les entreprises ont de meilleur à offrir.
Rencontres internationales de Caux 2016 | 13
GRAINES D’INSPIRATION
Ses rencontres à Caux et ses voyages en Colombie l’ont amenée à s’intéresser au lourd héritage laissé par 50 années de conflit armé dans ce pays. La Colombie est en effet le deuxième pays au monde, où il y a le plus de victimes de mines antipersonnel.
VIVRE LA PAIX
Merel Rumping est une entrepreneuse sociale néerlandaise. En cinq ans, c’est la quatrième fois qu’elle participe à la conférence TIGE. « La première fois que je suis venue à Caux, raconte-t-elle, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire sur le plan professionnel. Je savais seulement que je voulais œuvrer à un monde plus juste et plus inclusif. Je ne me doutais pas une seconde que, cinq années plus tard, je recevrais un prix entrepreneurial, que Google.org me financerait à hauteur d’1 million de dollars ou encore que je rencontrerais Bill Gates. »
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
Le projet se veut également un espace de rencontres entre les différentes générations et l’endroit idéal pour identifier les futurs gardiens de ces savoirs ancestraux. Le dialogue intergénérationnel est au cœur du travail d’Aunkh Chabalala et c’est justement ce qu’il a retrouvé et apprécié à Caux avec le parrainage des jeunes participants par leurs aînés.
PRENDRE LE MEILLEUR DE DEUX MONDES
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
Ankh Chabalala est directeur du département de l’Innovation fondée sur le Savoir Autochtone du ministère sudafricain des Sciences et Technologies, et guérisseur traditionnel. Son département utilise une méthode de recherche holistique, rassemblant des scientifiques et des anciens sur le même pied d’égalité, pour créer une chaine de valeur de l’innovation qui inclut le savoir traditionnel en vue de créer des produits qui, une fois commercialisés, profiteront aux détenteurs de savoir traditionnel et leurs communautés. Les bénéfices profiteront aux personnes pauvres et marginalisées, réduisant ainsi la pauvreté et contribuant à une plus grande équité.
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
Merel Rumping Entrepreneuse sociale des Pays-Bas
QUAND TRADITIONS ANCESTRALES ET CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES SE REJOIGNENT
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
« L a première fois que je suis venue à Caux, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire sur le plan professionnel. Je savais seulement que je voulais œuvrer à un monde plus juste et plus inclusif. Je ne me doutais pas une seconde que, cinq années plus tard, je recevrais un prix entrepreneurial, que Google.org me financerait à hauteur d’1million de dollars ou encore que je rencontrerais Bill Gates. »
Les participants d’un atelier organisé par TIGE Suisse discutent de valeurs et de la place de l’éthique dans les entreprises.
CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE (TIGE)
Le mouvement initié à Caux continuera à vivre dans les différentes représentations de TIGE qui voient progressivement le jour un peu partout dans le monde, que ce soit en Suède, en Suisse, au RoyaumeUni et sans doute prochainement au Mexique et aux Etats-Unis. L’objectif de TIGE est désormais d’accompagner et de soutenir ces représentations, mais également de mettre en place dans les écoles de commerce et les organisations une formation sur l’intégrité économique. Les membres du TIGE ont été invités à s’inscrire à Changemakers Forward, un réseau et espace de partage virtuels réservés aux acteurs du changement.
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
LE FACTEUR HUMAIN DANS UNE GOUVERNANCE ÉQUITABLE 12 - 17 juillet 2016 Le combat pour une gouvernance plus équitable repose sur des individus intègres, visionnaires et engagés à tous les niveaux (parlements, gouvernements, médias, éducation, industrie, entreprises, vie civique). Cette année, la conférence « Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine » a mis l’accent sur cette dimension individuelle. Elle a réuni 183 personnes venues d’une quarantaine de pays différents. Les participants ont partagé leurs expériences, leurs combats et leurs questionnements face aux défis que représentent l’immigration, la montée d’un extrémisme violent et le changement climatique. David Chikvaidze, Chef de Cabinet du Directeur général des Nations unies à Genève, et Matthias Stiefel, fondateur d’Interpeace, ont animé les débats de la séance plénière consacrée aux stratégies innovantes pour répondre à la crise migratoire
183 PARTICIPANTS
41 NATIONALITÉS
14 | Rencontres internationales de Caux 2016
que traverse actuellement l’Europe. Au cours d’une session consacrée à la promotion de la confiance, les participants ont pu écouter les témoignages de personnes travaillant au Moyen Orient, dans la région des Grands lacs en Afrique et dans d’autres zones de conflit. Leela Mani Paudyal, ancien Secrétaire général du gouvernement du Népal, a témoigné du combat qu’il mène pour venir à bout de la corruption dans son pays et il a pu échanger avec d’autres participants venus d’Europe, d’Amérique ou d’Afrique, eux-aussi engagés dans une lutte semblable. Des participants arméniens et turcs se sont rencontrés pour voir comment ils pourraient améliorer les relations entre leurs deux nations. Une délégation de Tulsa a fait le voyage depuis les Etats-Unis pour présenter le travail de réconciliation qu’elle mène dans cette ville, marquée par de nombreux conflits raciaux. Des participants ukrainiens ont mis en avant les efforts accomplis pour qu’Ukrainiens de l’est et de l’ouest parviennent à parler de ce qui les sépare. Une initiative similaire ayant eu lieu au Mali a également fait l’objet d’une présentation. Les représentants de vingtsept régions du Sahel, dont le Mali, ont pu
participer à la conférence grâce au parrainage du Département fédéral suisse des affaires étrangères. En tout, 20 pays africains étaient représentés à Caux. Des ateliers ont été consacrés au développement de compétences en matière de négociation et de médiation, à l’amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique, au dilemme éthique auquel sont confrontées les démocraties, ainsi qu’au rôle des médias face aux défis mondiaux. Tous ces témoignages ont mis en lumière la question qui est l’enjeu même de la conférence: que pouvons-nous faire pour devenir les acteurs d’un changement durable ? A l’issue de la conférence, les commentaires des participants ont révélé une réelle volonté de vivre selon leurs idéaux. Un participant arménien a confié : « En arrivant ici, je pensais qu’une paix entre Arméniens et Turcs était illusoire. Je sais maintenant qu’elle est envisageable, sinon entre nos deux pays, du moins entre la majorité de nos populations. » Susan Savage, ancienne maire de Tulsa a, quant à elle, déclaré qu’elle rentrait chez elle portée par une énergie nouvelle.
<
<
Edward Mabaya a partagé au cours d’un atelier sa propre expérience, expliquant
comment il est devenu un expert en sécurité alimentaire après avoir grandi dans la campagne zimbabwéenne. D’après lui, d’ici 70 ans, le monde aura produit autant de nourriture qu’en 10 000 ans. C’est ce constat alarmant qui l’a poussé à créer l’indice africain de l’accès aux semences (The African Seed Access Index, TASAI), dont le but est de réduire la malnutrition en permettant aux agriculteurs de se procurer plus facilement des semences améliorées de qualité, abordables et adaptées aux conditions locales.
« Je suis ici pour comprendre comment des communautés peuvent pardonner, faire preuve de résilience, regarder la vérité en face et devenir actrices du changement, a-t-elle confié. Que l’on soit simple citoyen ou que l’on ait des responsabilités officielles, le plus important est de s’engager chacun à son niveau, en tant qu’être humain. La capacité des individus à pardonner est un point essentiel que je retiendrai de Caux. » Peu après leur retour à Tulsa, la délégation a organisé un forum, dont l’objectif était de débattre des relations interraciales et de guérir les blessures de l’histoire. Cent vingtcinq personnes y ont participé. Rencontres internationales de Caux 2016 | 15
GRAINES D’INSPIRATION
Tout comme la corruption, l’absence de sécurité alimentaire est une entrave à la bonne gouvernance. « Si l’on ne parvient même pas à nourrir sa famille, comment peut-on affirmer que l’on ne cèdera jamais à la corruption ? », a demandé Edward Mabaya, Directeur adjoint de l’Institut international pour l’alimentation, l’agriculture et le développement (CIIFAD) de l’université new-yorkaise de Cornell. Et d’ajouter que « les débats sur cette question [de gouvernance équitable] sont presque secondaires, car ils partent du principe que nous avons tous le ventre plein ».
VIVRE LA PAIX
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET GOUVERNANCE ÉQUITABLE
Tulsa, dans l’Oklahoma, est, depuis des décennies, le théâtre de tensions raciales. En 1921, une émeute menée par des Blancs fit 300 victimes, principalement dans la communauté noire. Pour Susan Savage, qui fut maire de Tulsa entre 1992 et 2002, cet événement est la « plus importante tragédie de l’histoire de la ville ». Elle a été la première à présenter publiquement des excuses officielles pour les atrocités commises.
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
Un entretien avec Susan Savage
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
Susan Savage Ancienne maire de Tulsa, Oklahoma
LES ÉMEUTES RACIALES DE TULSA : CONNAÎTRE SON PASSÉ ET ALLER DE L’AVANT
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
« Je suis ici pour comprendre comment des communautés peuvent pardonner, faire preuve de résilience, regarder la vérité en face et devenir actrices du changement. Que l’on soit simple citoyen ou que l’on ait des responsabilités officielles, le plus important est de s’engager chacun à son niveau, en tant qu’être humain. La capacité des individus à pardonner est un point essentiel que je retiendrai de Caux. »
GOUVERNANCE ÉQUITABLE POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ HUMAINE
Edward Mabaya, Directeur adjoint de l’Institut international pour l’alimentation, l’agriculture et le développement (CIIFAD) de l’Université de Cornell
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
CONSOLIDATION DE LA PAIX PARMI LES POPULATIONS DÉPLACÉES PAR LA VIOLENCE ET LA GUERRE 19 - 23 juillet 2016 Afin de réfléchir au phénomène actuel de la migration de masse de réfugiés, le Forum international des bâtisseurs de la paix a réuni des praticiens dans les secteurs de la consolidation de la paix et de la migration avec des demandeurs d’asile et des réfugiés. Le Forum a été inauguré par Janet Lim, qui a servi comme Haut Commissionnaire assistante chargée des opérations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Pendant ses 34 années de service auprès des migrants et des réfugiés, elle a encouragé la mise en évidence des principaux défis ainsi que l’idée naissante de reconnaître que « les personnes déplacées ont des capacités et il faut leur donner une chance de s’en sortir par eux-mêmes ». Pendant trois jours, les participants ont entendu les témoignages de bâtisseurs de la
84
27
PARTICIPANTS
NATIONALITÉS
paix venus des quatre coins du monde, et issus de milieux et contextes de travail différents. Lors des ateliers les thèmes suivants ont été abordés : « Créer le calme dans le chaos » par Cheryl Anisman et Scherto Gill, « Conscience de sa position sociale, altérisation et islamophobie » par Özlem et Nursima Nas, « Activisme des jeunes, nonviolence et solidarité » par Shir Sternberg, « L’échec sacré ou comment nos peurs et nos insécurités peuvent devenir des outils puissants nous permettant d’accéder à la paix et la compassion » par Kjersti Webba.
provoquer le débat, bousculer les stéréotypes et inciter le changement dans la société. Les participants ont quitté la conférence avec un bac à outils métaphorique sur les différentes manières de surmonter les défis auxquels ils sont confrontés dans leur travail.
Rire pour le Changement a attiré une foule nombreuse dans le théâtre de Caux le soir du 20 juillet. Les comédiens Stuart Taylor, Celeste Ntuli, Conrad Koch d’Afrique du Sud et Dana Alexander du Canada ont laissé les participants à la conférence le souffle coupé par le rire avec leur comédie de mœurs. Dans la table ronde qui a suivi la pièce, ils ont expliqué comment ils utilisent leur talent pour <
L e comédien sud-africain Conrad Koch et sa marionnette Mr. Chester Missing
16 | Rencontres internationales de Caux 2016
Melani Kalev Bénéficiaire d’une bourse pour les membres d’AIESEC
En 2004, Bamenga a été élu au conseil municipal d’Eindhoven. « Être actif dans la politique locale m’a donné la possibilité de travailler sur les règlements qui peuvent vraiment améliorer la vie des gens, dit-il. Au lieu d’aider un individu, je peux maintenant améliorer la vie d’une communauté. » Il a été inspiré par la diversité qu’il a trouvé à Caux. « Cela m’a fait me sentir comme si nous avancions de concert, nous rapprochant de mon rêve d’un monde plus juste où tout le monde a les mêmes chances. » <
Mpanzu Bamenga, défenseur des droits humains, militant et écrivain
Rencontres internationales de Caux 2016 | 17
GRAINES D’INSPIRATION
Depuis la fin de ses études en 2011, il a travaillé pour aider les sans-papiers à régulariser leur situation légale et médicale. « Grace à l’effort acharné de beaucoup de gens, nous avons réussi à aider de nombreux réfugiés à obtenir gain de cause. »
« J’ai quitté le Forum avec un cœur plein de gratitude, de joie et de tristesse. Avec le sentiment d’être mieux équipée, inspirée, et avec une voix pressante en moi me disant qu’il était temps de prendre ses responsabilités en main, qu’il était temps de passer à l’action. »
VIVRE LA PAIX
« Ma mère est venue en tant que réfugiée aux Pays-Bas en 1994 et c’est l’année où je suis arrivé dans les camps de réfugiés, a-t-il raconté. Nous avons vécu en Europe pendant 16 ans sans avoir de statut et à cause de cela, nous avons eu beaucoup de difficultés et vécu comme des pauvres. » Il a ensuite décidé d’étudier le droit et de s’engager dans le long processus de légalisation du statut de sa famille. « Quand j’ai réussi, dit-il, j’ai eu le sentiment que plus rien ne pouvait m’arrêter dans l’accomplissement de mes rêves. Je me suis engagé sur un chemin de développement et d’investissement personnel. »
Marie-Christine a fui le génocide rwandais en 1994, et après une courte période de travail pour le Comité international de la CroixRouge, elle a reçu l’asile au Royaume-Uni avec sa fille. « Là, je travaillais en tant que gestionnaire d’approvisionnement, ce qui m’a donné l’occasion de voyager en Europe et de rencontrer de nombreux autres réfugiés rwandais. » Ces rencontres l’ont amenée à fonder son organisation. Elle a des liens avec les deux groupes en conflit au Rwanda, les Tutsi et les Hutu, et cherche leur réconciliation. « Dès que j’ai entendu parler du Forum international des bâtisseurs de la paix, centré sur les personnes déplacées par la violence et la guerre, j’ai su que je devais en faire partie afin de trouver un moyen d’aider les deux tribus à vivre en paix. »
Melani Kalev est venue à la conférence grâce à une bourse offerte par CAUX-I&C aux membres suisses de l’AIESEC. « J’ai réalisé que la crise des réfugiés n’est pas le problème d’un pays, ou celui de l’Europe, mais qu’il est notre problème à tous, qui que nous soyons, où que nous vivions, dit-elle. J’ai quitté le Forum avec un cœur plein de gratitude, de joie et de tristesse. Avec le sentiment d’être mieux équipée, inspirée, et avec une voix pressante en moi me disant qu’il était temps de prendre ses responsabilités en main, qu’il était temps de passer à l’action. »
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
Le défenseur des droits humains, militant et écrivain Mpanzu Bamenga a clôturé le forum en partageant son histoire de migration du Zaïre (désormais République démocratique du Congo) vers les Pays-Bas.
Marie-Christine Nibagwire, fondatrice de Saferefugerwanda, est l’une des 11 participantes à avoir reçu une bourse de la part du Forum pour y participer. « Etre en mesure de rencontrer des gens qui font face aux mêmes difficultés, et aux mêmes luttes, mais avec différentes stratégies a été une expérience inestimable », a-t-elle déclaré.
« EQUIPÉE ET INSPIRÉE »
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
« SE RAPPROCHER DE MON RÊVE »
BOURSES POUR LES BÂTISSEURS DE LA PAIX
FORUM INTERNATIONAL DES BÂTISSEURS DE LA PAIX
Plus important encore, les participants sont repartis inspirés pour continuer à bâtir la paix, sachant qu’ils avaient derrière eux une communauté pour les soutenir.
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
DE NOUVELLES RAISONS D’ESPÉRER FACE AUX DÉFIS 19 - 23 juillet 2016
A un moment où les relations au sein et entre les pays européens sont soumises à une tension importante, la possibilité de chercher de « nouvelles raisons d’espérer » a attiré 148 participants venus de tout le continent à la conférence « Pour relancer une Europe inachevée » de cette année. Ils sont venus de pays aussi éloignés les uns des autres que l’Espagne et la Russie, Chypre et les pays nordiques, de milieux, d’ethnies, de traditions et de croyances diverses. Plus de la moitié étaient de la jeune génération, y compris des « Jeunes ambassadeurs », choisis parmi 39 pays européens. La conférence a débuté sur une note intergénérationnelle avec deux jeunes, Nouçayba Soltani, étudiante de troisième cycle en France, et Jonathan Nelson, enseignant
148 PARTICIPANTS
43 NATIONALITÉS
18 | Rencontres internationales de Caux 2016
en Norvège, animant une conversation avec quatre pionniers du travail de réconciliation mené par I&C en Europe après la Seconde Guerre mondiale. « Chacun de nous a la responsabilité de repenser l’Europe, a dit Nouçayba dans son introduction. Tout le monde peut apporter sa contribution. Si nous regardons dans le monde entier, il y a la guerre, les réfugiés, et on ne sait pas quoi faire. Mais l’Europe a été confrontée à d’autres grandes difficultés [dans le passé] et a su les surmonter. » « Développer de nouveaux récits pour l’Europe » a été l’un des thèmes principaux. Margaret Smith, un membre du corps professoral de l’American University à Washington DC, a défini le terme « récit » comme « une histoire qui donne un sens à l’expérience d’un plus grand groupe ». Elle a poursuivi en disant que : « le récit offert par
Caux signifie faire vivre nos aspirations pour déterminer comment vivre les valeurs dont nous parlons ». Les valeurs étaient au cœur d’un autre thème de la conférence, « Combler le fossé entre nos principes et notre pratique ». Philippe Herzog, ancien député français au Parlement européen, a déclaré : « La construction européenne d’après-guerre a été faite par les élites avec le consentement tacite des peuples. Mais ce n’est pas suffisant : l’Europe doit devenir une affaire de masses, avec une participation du plus grand nombre. Il existe déjà des projets remarquables sur le terrain, de réseau de personnalités de milieux différents, mais qui s’assemblent en raison de leurs différences.». La migration était bien sûr à l’ordre du jour. L’accent a été mis sur la citoyenneté active, les personnes qui prennent des initiatives inspirées. Célia Demoor, de Calais dans le
Cette année, le programme des « Jeunes Ambassadeurs » - où des jeunes se réunissent pendant une semaine pour échanger opinions et idées sur l’Europe et son avenir - a accueilli des participants de 39 pays européens. Les objectifs visaient à briser les barrières et de créer des initiatives novatrices et productives en vue d’améliorer la situation de l’Europe dans son ensemble. « Le programme rappelle que ce qui nous unit l’emporte sur ce qui pourrait jamais nous diviser », dit Eleni, une jeune ambassadrice qui a fait le voyage vers Caux depuis la Grèce parce qu’elle « voulait voir comment chacun de nous, individuellement, peut relever les défis auxquels nous sommes confrontés indépendamment de notre nationalité ». Au cours de la semaine, les jeunes ambassadeurs ont eu l’occasion d’examiner leurs préjugés et idées préconçues sur les autres pays européens. « C’est une excellente occasion pour les jeunes de se rencontrer et d’échanger des idées, mais aussi d’établir des liens qui, je le crois et l’espère, perdureront, dit Lazar de Serbie. Je suis motivé et prêt à faire avancer l’Europe ! »
LE CHANGEMENT CULTUREL EST NÉCESSAIRE Philippe Herzog, ancien parlementaire européen et président fondateur du think tank Confrontations Europe, estime que le changement en Europe doit commencer par la culture dans ce temps de crise à multiples facettes. « Le défi de la culture commune ne pouvait être d’emblée relevé après-guerre, car il y avait trop de haine entre les Européens, dit-il. » Il souligne le fait que l’éducation n’a pas été incluse dans le cadre de la compétence de l’Union Européenne dans le Traité de Rome. Les citoyens sont maintenant plus instruits qu’après la Seconde Guerre mondiale, mais ils sont éduqués avec des « œillères » nationales. « Nous ne devons pas nier les différences, mais en faire des richesses et non pas des clivages.» a-t-il déclaré.
« Le programme rappelle que ce qui nous unit l’emporte sur ce qui pourrait jamais nous diviser. » Eleni Jeune Ambassadrice de Grèce
Rencontres internationales de Caux 2016 | 19
GRAINES D’INSPIRATION
ENSEMBLE POUR L’AVENIR DE L’EUROPE
VIVRE LA PAIX
En dehors des réunions plénières, ont été mis en place des groupes d’investigation sur des thèmes tels que « Apprendre à vivre dans une Europe multiculturelle », « Des religions pour renforcer l’Europe », « Créer une économie équitable et durable en Europe » ou encore « Par les arts, donner une voix aux narrations porteuses d’espoir. ». Les participants se sont également retrouvés en petits groupes pour aborder plus en profondeur certains des thèmes de la conférence et partager quelque chose de leur parcours de vie.
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
POUR RELANCER UNE EUROPE INACHEVÉE
nord de la France, a assisté à une Rencontre de Caux en 2015 et a été inspirée pour sensibiliser à la situation des personnes migrantes à Calais. Elle organise désormais des dialogues entre les habitants de la ville et quelques-uns des 7000 réfugiés dans les camps locaux. Terttu Laaksonen aide les réfugiés qui sont venus dans sa ville en Finlande. « Cela m’a donné de l’espoir de voir comment les gens arrivent à s’en sortir, dit-elle. Certains « nouveaux Finlandais », arrivés plus tôt, ont servis d’interprètes, travaillant à nos côtés à la station de chemin de fer et dans les camps. »
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
DU NIVEAU LOCAL AU NIVEAU MONDIAL : COMMENT ALLONSNOUS INFLUENCER LES DÉCISIONS ? 26 juillet - 1er août 2016 Les enfants représentent un tiers de la population mondiale, dans certains pays plus de la moitié, et pourtant, nous n’avons pas réussi à créer une culture qui écoute les enfants et les prenne au sérieux. Ils sont souvent les premières victimes en cas de crise et ils ont des idées spécifiques en ce qui concerne les problèmes auxquels ils sont confrontés. Cependant, dans la plupart des cas, les adultes abordent les questions majeures sans les consulter. Les enfants et les adultes doivent travailler ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux.
289 PARTICIPANTS
41 NATIONALITÉS
20 | Rencontres internationales de Caux 2016
La rencontre « Les enfants acteurs du changement de la société » (CATS) 2016 a exploré la manière dont les enfants, les jeunes et les adultes peuvent apporter leur contribution pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, sur le thème : « Du niveau local au niveau mondial : comment influencer les politiques ? ».
une séance avec des histoires incroyables du monde entier : du Moyen-Orient à l’Amérique du Sud, de l’Asie à l’Europe. Esteban Quispe, un garçon de 17 ans originaire de Bolivie qui transforme des déchets en robots, nous a raconté comment lui, un garçon d’un milieu défavorisé, est maintenant reconnu comme un « génie ».
La conférence de six jours a exploré ce thème du point de vue des « Personnes », de la « Planète » et des « Possibilités ». Près de trois cent participants – la moitié d’entre eux des enfants et des jeunes originaires de plus de 30 pays – ont participé à diverses activités, tous ensemble, dans des ateliers et dans des groupes communautaires. Tout au long de la semaine, ils ont d’abord tâché de comprendre les ODD, puis d’apprendre ce que les individus sont déjà en train de faire pour les atteindre et enfin de mettre au point les nouvelles initiatives et propositions de CATS.
La journée consacrée à la « Planète » nous a fait prendre conscience de notre impact individuel et collectif sur l’environnement. L’activité « Réseau de Connexions » consistait à recréer différents « écosystèmes », pour aider les participants à comprendre le pouvoir des choix humains. Qui est affecté par la construction, la vente et l’utilisation des Smartphones ? Quelles sont les conséquences des tests effectués sur les animaux pour les cosmétiques ? Comment ce steak est-il arrivé sur votre assiette et quelle différence cela fait-il pour la planète ?
La journée consacrée aux « Personnes » comprenait la Bibliothèque humaine de CATS,
Le Parlement de CATS a mis en place un espace pour que les participants puissent aborder les
FAIRE DE LA TERRE NOTRE MONDE (MEOW) Arshad Mozumder, 19 ans, originaire du RoyaumeUni, travaille avec CATS depuis la première conférence, il y a quatre ans. « Cela m’a donné les compétences en communication et l’assurance dont j’avais besoin pour vivre ma vie et accomplir des choses, » a-t-il déclaré. Une de ces choses a été de co-fonder Making Earth Our World (Faire de la Terre notre monde), MEOW en abrégé. « Nous sommes 12 jeunes engagés dans la facilitation de CATS cette année », a raconté une autre co-fondatrice, Rebekah Scerri, 18 ans, originaire de Malte. Selon Arshad et Rebekah, MEOW est né du désir d’anciens participants de CATS de continuer à contribuer à la conférence et à son message. « Il existe un grand groupe de jeunes qui continuent d’envoyer des photos, des histoires et leurs réactions à la conférence, » a dit Arshad. Le « notre » dans son nom, a-t-il dit, ne signifie pas « juste nous », mais représente « tous les jeunes qui aspirent au même objectif que nous ». MEOW est désormais un partenaire officiel de la conférence CATS et de son programme à venir.
Rencontres internationales de Caux 2016 | 21
GRAINES D’INSPIRATION
« Possibilités » en présentant des propositions concrètes sur la manière d’aborder un des trois ODD désignés plus tôt au cours de la semaine (l’éducation, la paix et la justice, et en finir avec la pauvreté). Les trois premières propositions ont alors été présentées lors de la Nuit du Changement. Les suggestions comprenaient le recyclage des dispositifs électroniques, l’inclusion systématique des enfants dans les processus de prise de décisions dans les écoles, et la création d’un parlement mondial pour les enfants et les jeunes. Le médiateur polonais pour les enfants, Marek Michalak, a donné des conseils aux participants sur la manière dont les enfants pourraient être plus impliqués dans ces questions. Il a également donné la médaille d’honneur des Infanti Dignitatis Defensori au fondateur de CATS, Jonathan Levy, pour son travail dans la défense des droits des enfants.
Julie Ward connaît bien les objectifs de CATS, ayant passé 30 ans à utiliser l’art comme outil d’autonomisation et de changement social avant d’être élue Membre du Parlement européen (MPE) pour le Nord-Ouest de l’Angleterre en 2014. Cependant, cela ne l’a pas empêchée de s’inspirer de la conférence. « Ce que vous découvrez lorsque vous participez, c’est que le dialogue est vraiment authentique et que les jeunes sont véritablement écoutés, » a-t-elle déclaré. « Être ici en faisant partie du processus, observer le processus et contribuer au processus, me permet de comprendre ce que je ne comprendrais pas si je ne faisais qu’être présente au parlement. » En tant que député européen, Mme Ward passe beaucoup de temps à discuter avec des professionnels adultes. Elle était donc émue de se rendre compte par elle-même des capacités et du potentiel de CATS. « Je vois des enfants qui sont en train de devenir des décideurs cette semaine, » a-t-elle dit. Elle était contente de pouvoir rejoindre ses homologues, qui se préoccupent également des droits des enfants, et leur dire : « Tenez, voici ce que des enfants ont réalisé. »
VIVRE LA PAIX
Arshad Mozumder Co-fondateur de MEOW
LES ENFANTS, DÉCIDEURS
LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ (CATS)
« Cela m’a donné les compétences en communication et l’assurance dont j’avais besoin pour vivre ma vie et accomplir des choses. »
VIVRE LA PAIX
25 ANS DE FEMMES ARTISANS DE PAIX 4 - 10 août 2016
La conférence Vivre la Paix a fêté le 25ème anniversaire de Femmes Artisans de Paix (CoP - Creators of Peace), un mouvement pour les femmes lancé lors d’une conférence de Caux en 1991. 177 hommes et femmes de cultures, religions et milieux différents se sont rassemblés pour explorer comment le fait de vivre la paix peut transformer des récits personnels et communautaires - de la violence et du désespoir à la compassion et à l’espoir. Le défi fondamental pour les participants de la conférence était de remplacer les discussions sur la paix par le fait de vivre la paix. Des études de cas au Burundi, au Kenya et au Liban ont présenté des initiatives pour la résolution des divisions communautaires en luttant contre les préjugés, en prenant
177 PARTICIPANTS
43 NATIONALITÉS
22 | Rencontres internationales de Caux 2016
chacun ses responsabilités personnelles et en maîtrisant le pouvoir de demander pardon. Chaque jour, nous avons écouté des histoires de transformation personnelle pleines d’inspiration. Gill Hicks, une survivante des attentats de Londres de 2005, a raconté comment le pouvoir de l’amour a sauvé et changé sa vie. Amy Peake, la fondatrice de Loving Humanity, a décrit la prise de conscience qui l’a poussée à trouver des solutions pour répondre aux besoins sanitaires des femmes. Jo Berry, dont le père a été assassiné dans un attentat de l’IRA, Marina Cantacuzino, fondatrice du Forgiveness Project, et Ann Njeri Kimanthi, originaire du Kenya et dont la famille a été dépossédée lors de luttes tribales, ont toutes décrit les complexités et la nécessité du pardon. Le Dr Rosina Wiltshire, une des auteures de The Earth Charter, a invité les participants à intégrer la paix, à prendre soin les uns des autres et à prendre soin de la planète.
Les délégués ont été invités à passer une journée à réfléchir en atelier sur l’idée de « Raconter une nouvelle histoire », et sur ce que cela pourrait signifier dans leurs vies. Un des concepts de Femmes Artisans de Paix est la prise de conscience du pouvoir de l’histoire que chaque femme vit et transmet à ses enfants et petitsenfants. Cette histoire forme qui elle est et sa façon de penser. Chaque personne a le pouvoir de changer son histoire : de la douleur à la guérison, de la froideur au pardon, de l’insensibilité à la compassion. Des exemples de femmes entrepreneurs, ainsi que des ateliers portant sur les relations familiales, le dessin et le chant ont permis de donner des idées et des compétences. Tous les participants ont été appelés à devenir des défenseurs actifs d’une nouvelle histoire pour le monde, en utilisant leurs têtes, leurs cœurs et leurs mains.
Le projet Baringo de Femmes Artisans de Paix est un exemple remarquable de la manière dont Femmes Artisans de Paix a changé des vies au Kenya. Ces cercles de paix rassemblent des femmes afin d’explorer leur potentiel pour créer la paix dans leur foyer, leur lieu de travail, leur communauté et leur pays.
Sept des « mères fondatrices » de Femmes Artisans de Paix ont raconté le chemin extraordinaire qui a fait de Femmes Artisans de Paix un mouvement mondial présent dans 43 pays.
Après avoir elles-mêmes pris part à une séance de formation sur les cercles de paix, les femmes Pokot ont reconnu la douleur causée par leurs maris et leurs fils aux communautés voisines. Le 27 mai 2015, elles ont présenté avec émotion leurs excuses pour le mal causé par leur communauté. Alors que des larmes de réconciliation et d’espoir coulaient, une base pour une guérison plus profonde a été créée et les femmes se sont engagées à travailler ensemble pour faire de la paix une réalité. « Ceci n’est que le début du chemin, » a déclaré la facilitatrice de l’atelier, Mediatrix Masava. « Suite aux excuses, les femmes ont demandé à l’équipe de Femmes Artisans de Paix de les aider à atteindre plus de femmes au moyen de cercles de paix. » Le projet Baringo de Femmes Artisans de Paix vise à impliquer jusqu’à 5 000 personnes en 2017.
En 1991 a eu lieu la première conférence de Femmes Artisans de Paix à Caux, rassemblant plus de 700 personnes. « Nous rêvions de quelque chose de grand et d’unique, quelque chose de jamais vu dans le monde, » se souvient Ahunna Eziakonwa-Onochi, coordinatrice résidente des Nations Unies en Éthiopie. Avec d’autres, elle décida de transformer la vision de Msekwa en action. D’authentiques amitiés, de la confiance et une vocation profonde à faire changer les choses dans le monde leur a permis de continuer à travailler ensemble depuis vingt-cinq ans.
ill Hicks, survivante des attentats de Londres en 2005 G et Omnia Marzouk, présidente sortante d’Initiatives et Changement International
<
Un taux de pauvreté élevé, le chômage et les rivalités pour les ressources rares ont engendré des conflits ethniques, de la violence et des assassinats dans le comté de Baringo ces dernières années. Au cours d’un des ateliers de Vivre la Paix, les participants ont appris comment les femmes qui avaient participé à ces cercles de paix dans la région ont décidé de rencontrer la communauté Pokot, qu’elles accusaient d’agressions et d’assassinats de leurs enfants.
L’idée de mettre en place une plateforme pour créer la paix à travers la transformation personnelle a tout d’abord été lancée à Caux en 1989 par Anna Abdallah Msekwa, politicienne tanzanienne et militante des droits de l’homme. Dans un message enregistré pour la conférence Vivre la Paix, Msekwa a déclaré : « Je devais faire en sorte que les femmes, où qu’elles soient, deviennent des artisans de paix. Pas seulement pour faire la paix entre nous, mais pour vivre la paix dans le monde entier. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre. La paix est également le choix individuel de la paix intérieure. »
THE F WORD La conférence Vivre la Paix a présenté une sélection d’histoires et de photographies de l’exposition The F Word – une exposition créée par le Forgiveness Project, qui utilise des histoires personnelles pour explorer comment la réconciliation, la résolution de conflit et le dialogue peuvent être utilisés pour rompre des cycles de violence et restaurer l’espoir. La fondatrice du projet, Marina Cantacuzino, s’est exprimée avec passion lors de la conférence sur la nature très personnelle, diverse et complexe du pardon. Pour plus d’informations, consulter la page suivante : http://theforgivenessproject.com/
Femmes Artisans de Paix KENYA (depuis 2007):
2 000
HOMMES ET FEMMES
16
100
COMTÉS DU KENYA
CERCLES DE PAIX Rencontres internationales de Caux 2016 | 23
GRAINES D’INSPIRATION
FEMMES ARTISANS DE PAIX FÊTE SES 25 ANS
VIVRE LA PAIX
ESPOIR POUR LE COMTÉ DE BARINGO
GRAINES D’INSPIRATION
SANS FRONTIÈRES 12 - 17 août 2016
Dans un monde où peu de gens ont le temps de réfléchir, Graines d’inspiration, le dernier évènement de l’été à Caux, a offert à 66 participants originaires de cinq continents différents un espace pour se connecter à eux-mêmes, les uns aux autres, à la créativité et à la création. Le thème de la conférence, « Sans frontières », a encouragé les participants à réfléchir sur les défis auxquels sont confrontés les réfugiés, et à reconnaître et à abattre les murs dans leurs propres vies. Il s’agissait là plus d’une expérience que d’une conférence, bien qu’il y ait eu des moments partagés tous ensemble, des réunions en groupes réduits pour des travaux pratiques et des discussions, des spectacles musicaux, du théâtre et des ateliers aux thèmes divers, allant des farces de clown au dialogue intergénérationnel, et de musique et spiritualité à la danse.
66
22
PARTICIPANTS
NATIONALITÉS
24 | Rencontres internationales de Caux 2016
Deux compositeurs-interprètes réfugiés, JeanPaul Samputu, originaire du Rwanda, et Mer Ayang, originaire du Soudan du Sud, (voir après), ont ému les participants avec leur musique et leurs histoires. Crossing Borders (Traverser les frontières), un spectacle conçu spécialement pour la conférence, combinait le chant, la danse et le théâtre pour nous faire réfléchir sur les vies d’une jeune réfugiée soudanaise et d’une universitaire britannique. Ce spectacle a été créé et interprété par Samah Bushra et June Boyce-Tilman, et a provoqué une discussion animée. Lynne Barker, une artiste textile originaire du Royaume-Uni, a invité tout le monde à la rejoindre pour créer une tapisserie faite d’hexagones cousus individuellement. Elle a raconté comment, suite au décès soudain de son mari, elle avait brodé ses chemises pour créer une installation artistique explorant sa douleur. Son histoire de deuil, de pardon et d’acceptation a stimulé des conversations profondes, et des hommes et des femmes de tous âges ont rejoint le projet de broderie.
Parmi les brodeurs les plus enthousiastes se trouvaient les membres d’un groupe de Nottingham, au Royaume-Uni, qui venaient tout juste de faire connaissance au cours de leur vol vers la Suisse. Âgés de 17 à plus de 80 ans, ils comptaient parmi eux des hindous, des musulmans, des chrétiens et un rastafarien, des étudiants, des salariés, des personnes au chômage ou à la retraite. Ils ont entremêlé leurs histoires dans un exposé sur l’unité dans la diversité. Un des membres les plus jeunes de ce groupe, Kameni Chaddha, a décidé après son départ de Caux de s’inscrire à l’université en France. « Mon expérience à Caux m’a permis de m’épanouir, »
« Mon expérience à Caux m’a permis de m’épanouir. J’ai maintenant la confiance en moi nécessaire pour m’immerger dans n’importe quelle communauté. » Kameni Chaddha Participante à Graines d’inspiration 2016
GRAINES D’INSPIRATION
a-t-elle déclaré. J’ai maintenant la confiance en moi nécessaire pour m’immerger dans une communauté. » Robert Mrozek, originaire de Pologne, a écrit : « Caux était au-delà de n’importe quelle expérience ordinaire. J’ai immédiatement eu un bon contact avec de nombreuses personnes. Quelque chose m’a fait sentir que dans mon cœur, j’ai toujours été ici. » Parmi les autres points forts, il y avait également l’exposé de June Boyce-Tilman sur le pouvoir de la musique pour guérir ; une soirée avec Commedia Gillet, des clowns suédois qui aident les enfants de l’école primaire à parler du harcèlement à l’école ; l’histoire de Yaseko Taguchi sur l’origine de son nom ; et une séance de méditation avec des bols chantants et des cloches, conduite par Pranay Shakya, originaire du Népal. Cette séance faisait partie d’une série de pratiques matinales conduites par des personnes de différentes cultures et traditions. Le dernier soir, les participants ont interprété des spectacles dans le théâtre du Caux Palace, soirée qui s’est terminée par une danse improvisée alors que Jean-Paul Samputo chantait en japonais, en anglais et en swahili.
DES CHANSONS DE LIBERTÉ Mer Ayang, compositrice-interprète du Soudan du Sud, est d’abord venue à Caux en 2015, dans le cadre du Programme des Artistes de Caux. Elle est revenue cette année pour retrouver l’ambiance qu’elle avait découverte à Caux : « l’énergie de travailler ensemble pour faire du monde un monde meilleur ». Les chansons envoûtantes de Ayang expriment la douleur ressentie par les réfugiés dans le monde entier. L’utilisation de la musique comme moyen de communication l’a aidée à trouver la « liberté intérieure ». « Cela a été ma libération, pour être moi-même, m’exprimer, découvrir la vie des autres et essayer de mettre cela dans une chanson. » <
Mer Ayang, compositrice-interprète du Soudan du Sud
Elle considère la musique comme un outil pour rassembler les gens, connecter les communautés et
les cultures. Elle aspire « à être une inspiration pour les autres en apportant de l’espoir à l’humanité – l’espoir de bonté, l’espoir de compassion pour la planète, l’espoir de pouvoir se considérer les uns les autres comme des humains ».
« Caux était au-delà de n’importe quelle expérience ordinaire. J’ai immédiatement eu un bon contact avec de nombreuses personnes. Quelque chose m’a fait sentir que dans mon cœur, j’ai toujours été ici. » Robert Mrozek Participant à Graines d’inspiration 2016
Rencontres internationales de Caux 2016 | 25
REMERCIEMENTS
La Fondation CAUX-I&C remercie chaleureusement tous les individus, les institutions et les organisations soutenant les Rencontres de Caux, et souhaiterait les remercier pour leur précieux travail auprès de la fondation et des équipes des conférences.
Child to Child
Initiatives et Changement France
OASIS Group International
Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD)
Initiatives et Changement Suède
The Mustard Seed Foundation
Eurochild
Initiatives et Changement Royaume-Uni
la nature (UICN)
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)
Initiatives et Changement Inde
Universal Education Foundation (UEF)
Friends of Africa Fund Fondation Jean Monnet pour l’Europe Fondation Konrad Adenauer, Bureau Ukraine
Initiatives et Changement Norvège
Initiatives for Land, Lives and Peace (ILLP) Irene Prestwich Trust (IPT) L’Institut Fetzer
Union internationale pour la conservation de
Mme Ruth Mackenzie, Royaume-Uni Mme Kathy Taylor, ancienne maire de la ville de Tulsa, USA
Fondation Robert Hahnloser
L’Institut pour la transformation des conflits et la consolidation de la paix (ICP)
Mme Yannick Arlabosse-Titz,
FONDATION SMARTPEACE
Le Lions Club de Blackwood, Australie du Sud
M. Jean-Maurice Muret et amis
Initiatives et Changement Australie
Making Earth our World (MEOW)
26 | Rencontres internationales de Caux 2016
VISION
CONTACT
La vision de la Fondation CAUX-Initiatives et Changement est un monde en paix, juste et durable, dans lequel tous agissent en pleine conscience de notre interdépendance et de notre responsabilité au plan mondial.
Fondation CAUX-Initiatives et Changement
MISSION
Bureau de Genève Rue de Varembé 1 1202 Genève Suisse
Établie en 1946, la Fondation CAUX-Initiatives et Changement (CAUX-I&C) réunit des personnes de tous horizons lors des conférences, formations et séminaires locaux ou internationaux qu’elle organise en Suisse, principalement dans son Centre de Rencontres, l’ancien Caux-Palace. CAUX-I&C offre ainsi un espace privilégié permettant d’ inspirer, de former et de mettre en réseau des individus, des groupes et des organisations du monde entier, afin qu’ils puissent s’engager de manière efficace et novatrice dans la promotion de la confiance, du leadership éthique, d’un mode de vie durable et de la sécurité humaine. L’approche de CAUX-I&C vise à catalyser un changement global grâce au changement personnel.
Centre de conférences Rue du Panorama 2 1824 Caux Suisse
Tel. +41 (0)22 749 16 20 Fax +41 (0)22 733 02 67 Bureau de Lucerne Luzernerstrasse 94 6010 Kriens Suisse Tel. +41 (0)41 310 12 61 Email info@caux.ch Web www.caux.ch
Traductions: Marie-Louise Bautista, Elisabeth Deprez Schrey, Maud Glorieux Relecture: Stephanie Buri, Sabrina Thalmann, Mélinée Audiard Textes et photos: Stephanie Buri, Diego de León Sagot, Sabrina Thalmann, Jeremy Beresford, Salome Eggler, Joane Holliger, équipes des conférences, Savannah Dodd, photo p.2 Leela Channer Mise en page et impression: ACW London ©Fondation CAUX-I&C 2016
Rencontres internationales de Caux 2016 | 27
CAUX FORUM 2017 DÉVELOPPER LE POTENTIEL HUMAIN, MOTEUR DU CHANGEMENT GLOBAL Inscrivez-vous dès le 1er février 2017!
Suivez-nous sur Plus d’informations sur www.caux.ch