L'Afrique en Essor Janvier 2013

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7 RSE

Articles sur la

5.95$ Canadien

L’AFRIQUE EN ESSOR MAGAZINE /// 00


In an emergency, we’re there to help. Barrick Gold has Emergency Response Teams at our mine sites all over the world. So when disaster strikes, our people are often on the move. In just the last few years Barrick’s Emergency Response Teams have been on the ground following devastating earthquakes in Chile and Haiti, a plane crash in Papua New Guinea, and many more situations where expert help is needed quickly. Barrick’s objective is every person going home safe and healthy every day. Trained in everything from fire fighting to first aid, our Emergency Response Teams are on standby, no matter when they might be needed.

www.barrick.com www.barrickresponsibility.com www.barrickbeyondborders.com


DANS CE NUMÉRO DE Le Magazine du Conseil Canadien pour l’Afrique, Hiver 2013, 3e Numéro

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12

L’Afrique en Essor Équipe Lucien Bradet Président Directeur Général CCAfrica Ottawa Chris Kianza Vice-Président, Développement des Affaires et Relations avec les Membres CCAfrica Ottawa Marje Aksli Éditrice en Chef

Une Poignée de Main CHALEUREUSE avec le Ministre Harper au Sénégal

Benoit La Salle Le Nouveau Président du Conseil du Conseil Canadien pour l’Afrique

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Les 4 “P” de l’Afrique

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7 Questions à la Conseillère sur la RSE Canadienne

CCAfrica Ottawa Karl Hasenhuendl Graphiste CCAfrica Ottawa Léonie Perron Chargée de Projets CCAfrique Montréal Dawit Hailu Éditor CCAfrica Ottawa Kadidia Moussolo Traductrice CCAfrica Ottawa Yacine Sawadogo Traductrice CCAfrica Montréal Yola Mathieu-Koné Traducteur CCAfrica Montréal VISIONNEZ EN LIGNE L’ÉDITION DIGITALE DE CE NUMÉRO AU WWW. CCAFRICA.CA POUR DU CONTENU SUPPLÉMENTAIRE

Éditorial

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Le Lancement de l’Afrique en Essor à Montréal

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Foundation BDA Forme une Prochaine Génération d’Entrepreneurs Verts Congolais

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Nigéria : Marché Frontière Emergent ou top vingt en 2020?

36

Nouveaux Ambassadeurs Canadiens en Afrique

4

Le Brésil en Afrique

39

Réduire la Pauvreté - Bâtir les Marchés de Demain

Rattraper la Chine en Afrique

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6

Le Canada 6e Plus Important Donateur de la BAfD

Ce que Disent les Lettres de l’Administration Publique

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8

Des Données Factuelles sur l’Accaparement des Terres

44

L’ Afrique n’est pas une entité monolithique

18

Une Nouvelle Étape Franche dans les Relations avec la Tanzanie

Le Mouvement Coopératif une Force Mondiale pour le Bien Commun

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21

Découvrire les Opportunités d’affaires au Rwanda

23

Dundee Capital Markets

48

Le POUVOIR des ALLIANCES

24

Nouvelles des Membres

49

À propos des limites de la RSE

26

Missions et Événements

51

Le Juste Équilibre de l’Industrie Minière Canadienne en Afrique

28

Guide Ressource

58 e

L’Afrique et le Gouvernement du Québec

30

CCAfrique Gala du 10 Anniversire et Colloque

63

IL EST TEMPS POUR L’AFRIQUE : Nouvelle Destination pour les Investissements

32

Membres de CCAfrique

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COMMUNIQUEZ AVEC NOUS UTILISANT LES MÉDIAS SOCIAUX

Veuillez contacter notre directeur du marketing et des publications, Chris Kianza, pour plus d’informations sur les possibilités d’avoir votre publicité dans notre prochain numéro. Copyright 2012 Tous droits sur les photos et les articles réservés à CCAfrique et ses membres


Éditorial:Canada-Africa Prendre la Prochaine Etape

dans les Relations

C

her lecteur/Chère lectrice, Supposons que vous n’avez jamais entendu parler du Conseil Canadien pour l’Afrique. Aussi, du fait que la dernière édition de « L’Afrique en Essor » a été distribuée au Cap, en Afrique du Sud, les chances sont que vous ne savez pas non plus ce que nous faisons. Si c’est le cas, permettez-nous de vous faire un bref plaidoyer en faveur de notre organisation : nous sommes à la base, une «organisation de bon sens» pour l’Afrique au Canada. Nous travaillons sur ce que nous appelons la situation réaliste en Afrique. Nous nous efforçons de fournir une vérification de la réalité africaine pour nos membres, mais aussi pour le grand public. Nous travaillons avec des personnes, des organisations et des entreprises exerçant dans les pays africains - dans des situations de tous les jours - et nous parlons des choses telles qu’elles sont. Nous aspirons continuellement à relier les décideurs politiques africains et les entreprises canadiennes sur le terrain : sociétés minières, collèges et universités ou entreprises d’infrastructure ; afin d’obtenir un bénéfice mutuel. Nous tenons également à inclure les différentes diasporas africaines dans le dialogue avec les dirigeants canadiens, ce qui permet que leur voix soit entendue et que leurs compétences et leurs connaissances stimulent le commerce entre le Canada et le continent africain.

Nous, au Conseil Canadien pour l’Afrique, nous sommes convaincus que la prochaine étape vers le développement en Afrique ne peut être réalisé uniquement qu’avec de l’aide. L’Afrique a besoin de modèles innovateurs de financement du développement. Le continent a aussi besoin de commerce, d’investissements et d’entreprises: c’est d’ailleurs ce que les ambassadeurs africains à Ottawa répètent. Mais, naturellement, la politique du Canada envers l’Afrique doit être fondée sur une relation gagnant-gagnant et non au détriment du bien-être des africains. Nous saluons l’initiative de l’Agence Canadienne de Développement International (A.C.D.I.) d’inclure le secteur privé pour les questions de développement. Comme vous le verrez dans la citation ci-dessous, le ministre canadien de la Coopération internationale, l’honorable Julian Fantino, a reconnu l’évolution rapide du contexte mondial et a annoncé que la réduction de la pauvreté au Canada aidera à construire les marchés de demain.

Nous sommes d’accord avec l’honorable ministre que nous évoluons dans un nouveau monde de développement. Il a souligné à juste titre que, si le Canada a fourni cinq milliards de dollars dans l’aide au développement l’année dernière, cette aide dépasse l’IDE “à un taux de cinq pour un.” En outre, il a souligné également que les envois de fonds en provenance du Canada vers les pays en développement “ont dépassé trois fois le programme d’aide totale de l’ACDI». Aussi, il y a quelques années, il a révélé que les dons privés du Canada aux pays en développement étaient environ de deux milliards de dollars. Tout en discutant de la stratégie de croissance économique de l’ACDI et des débouchés sur les marchés étrangers pour les entreprises canadiennes, le ministre a présenté l’industrie extractive comme un partenaire clé.

du conseil d’administration de CCAfrique, dans cette édition: « Le Canada possède ce que l’Afrique a besoin en ce moment ». Nous avons des compétences dans le secteur minier, qui peuvent être transmises à des spécialistes africains, pour permettre à l’industrie de la fabrication ainsi que celle des services de suivre. Par exemple, vous pouvez lire ce que notre président du conseil, Benoit La Salle, propriétaire d’une mine d’or au Burkina Faso, dit à propos de la façon dont il se rapproche de l’extraction minière. Malgré ce que beaucoup d’ONG de chercheurs et d’activistes généralisent sur l’extraction minière en Afrique, il n’existe pas de violations des droits humains et il n’y a pas de violence ou de dégradation de l’environnement dans sa mine. Au lieu de cela, plutôt en utilisant une approche ascendante, sa mine a rendu possible le fonctionnement de chaînes d’approvisionnement agricoles créées autour de l’installation minière. Bien que la mine emploie seulement 2000 personnes seulement, plus de dix fois plus de personnes travaillant dans les petites entreprises locales qui ont poussé autour de la mine. En allant dans le sens des Objectifs du Millénaire pour le développement, la mine a contribué à l’augmentation du taux de scolarisation passsant de 20% à 80%, tandis que la note moyenne des élèves est plus élevé que la moyenne nationale. Souhaitez-vous appeler cela de la responsabilité des entreprises ou plutôt du développement économique durable? Personnellement, nous dirons que c’est la responsabilité des entreprises canadiennes en Afrique. Le CCAfrique et ses membres se sont engagés dans cette démarche.

Lucien Bradet Président Directeur Général

Beaucoup de Canadiens se sont posés la question « Pourquoi le secteur minier ? ». Comme le défend Pierre Boivin, membre

« Le fait que des pays en développement utilisent les ressources naturelles - de plus en plus - comme un important moteur économique pour créer des emplois et de fournir aux gouvernements des revenus pour offrir des services à la population. Dans la seule année 2008, les exportations de pétrole et de minerais en provenance d’Afrique, d’Asie, et d’Amérique centrale et du Sud se sont élevées à environ $ 1 billion, soit neuf fois la valeur de l’aide internationale au développement de ces régions. Les tendances montrent que ces exportations ne cesseront de croître. C’est pourquoi, il est important que les industries extractives travaillent d’une manière qui profite à toutes les parties prenantes. Et c’est pourquoi l’ACDI continuera de travailler avec ce secteur. » L’Honourable Julian Fantino, ministre de la Coopération internationale pour le Club Économique du Canada « Réduire la pauvreté - marchés de l’avenir du bâtiment » 23 Novembre 2012, Toronto, Ontario

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Forme la Prochaine Génération d’Entrepreneurs Verts Congolais

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Article rédigé par Jérôme Leblanc

a biodiversité du continent africain, et tout spécialement celle du Bassin du fleuve Congo, est d’une richesse exceptionnelle. Adéquatement cultivées et récoltées, ces plantes peuvent être conditionnées et commercialisées pour satisfaire les besoins des marchés internationaux des industries biopharmaceutiques, cosmétiques et nutraceutiques, mais aussi pour approvisionner des organisations et institutions Internationales en charge de lutter contre l’insécurité alimentaire. (Les nutraceutiques sont des produits alimentaires qui offrent des avantages médicaux et de santé.) En devenant des dirigeants d’entreprise compétents contrôlant l’approvisionnement de cette filière à valeur ajoutée, les écopreneurs certifiés BDA deviennent du même coup des moteurs de développement économique, social et environnemental pour leurs communautés, étant résolument ancrés dans une dynamique d’économie verte créatrice d’avantages et de valeurs durables pour tous. BDA est fermement convaincue qu’une économie verte, dynamique et créative aura des retombées durables pour tous. Afin de souligner l’apport déterminant de ses partenaires dans la mise en place de son programme Plante Action en République Démocratique du Congo, et profitant de l’occasion unique que représentait la tenue du XIVème Sommet de la Francophonie à Kinshasa, la capitale du pays, BDA a organisé une exposition au Village de la francophonie sur le thème de l’Économie Verte, Entrepreneuriat et Investissements Responsables : Moteurs de développement durable en Afrique. Composée de grands panneaux verticaux avec un design attractif, l’exposition a suscité l’intérêt de plus d’un millier de visiteurs. Les Congolais de toutes les provinces ont été stupéfaits d’apprendre à propos de la richesse et du potentiel économique qui se trouve dans la biodiversité congolaise. Par ailleurs, une centaine d’individus ont laissé leurs noms dans notre livre de présence afin de participer à la prochaine formation du Programme

Plante Action qui débutera en 2013. La première phase du processus de sélection des participants au programme de formation débutera en décembre 2012. Recevant un soutien financier du Fonds forestier du bassin du Congo de 2012 à 2015, BDA permettra à deux cohortes d’être formées “ecopreneurs” (entrepreneurs éco-responsables) dans la culture, la transformation et la commercialisation internationale de produits botaniques africains (plantes à forte valeur ajoutée), dans le strict respect aux normes de qualité délivré par l’Organisation mondiale de la santé. La formation de chaque cohorte dure 18 mois et est suivie d’une phase de mentorat d’affaires pour assurer le démarrage de l’entreprise à temps. Vous pouvez trouver plus d’informations sur www.fondationbda. org au sujet de notre prochaine phase de recrutement. Afin de rendre officiel l’évènement et de marquer un moment fort, BDA a aussi organisé une cérémonie VIP qui a fait salle comble et à laquelle plusieurs invités de marque québécois, canadiens et congolais ont prononcé une allocution : L’Honorable Sénateur Claude Carignan, venu représenté l’Honorable Bernard Valcourt, Ministre d’état; l’Honorable Jean-François Lisée, Ministre des relations internationales, du commerce extérieur et de la francophonie du Québec; Son Excellence Vahamwiti Mukesyayira, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural de la RDC; et Son Excellence Bahati Lukwebo, Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale de la RDC. L’organisation de cette exposition a été rendue possible grâce au généreux soutien du ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec, qui a à cœur les enjeux du développement durable et de l’économie verte. Jérôme Leblanc est un agent de développement à la Fondation biotechnologie pour le Développement durable en Afrique (BDA).

Eco-entrepreneurs - entrepreneurs écologiques responsables - au travail

Plusieurs personnalités venus à l’exposition, comme le Recteur de l’Université Senghor, le professeur Albert Lourde, le gouverneur du Sud-Kivu Marcellin Cishambo, le gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, et le ministre de la Planification au RDC Vunabandi Célestin. Exposition soulignant l’engagement de BDA au développement durable et à l’économie verte

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Nouveaux

Ambassadeurs Canadiens en Afrique

Michael Grant est nommé ambassadeur auprès de la Libye. M. Michael Grant a travaillé comme représentant des ventes pour une entreprise de produits

minéraux américaine avant d’entrer à la fonction publique en 1993 comme chargé de dossier pour l’Europe centrale et l’Europe de l’Est à Affaires extérieures et Commerce extérieur Canada. M. Grant a accepté trois affectations consécutives à l’étranger : à Belgrade, en 1995, à Ankara, en 1996 et à Buenos Aires, en 1998. Il a réintégré l’administration centrale et a travaillé à la Direction des affaires des Nations Unies, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza jusqu’en 2001, année de sa nomination à la tête de la section économique à l’ambassade du Canada à Mexico, poste qu’il a occupé jusqu’en 2004. À son retour à Ottawa, il a travaillé au Bureau du Conseil privé comme analyste du Moyen-Orient jusqu’en 2006. De 2006 à 2010, il a été directeur du Moyen-Orient à Affaires étrangères et Commerce international Canada avant de passer au ministère de la Défense nationale où il a été, en 2010 et 2011, directeur général de la Politique de sécurité internationale. Plus récemment, M. Grant était chargé d’affaires à l’ambassade du Canada en Libye. M. Grant succède à Mme Sandra McCardell.

Alexandre Lévêque est nommé haut-commissaire en République-Unie de Tanzanie, avec accréditation simultanée à la République des Seychelles, en plus d’être nommé ambassadeur auprès de l’Union des Comores.

M. Alexandre Lévêque est entré au ministère des Affaires étrangères et du Commerce

international en 1998 à titre d’agent du service extérieur. Il a travaillé à la Direction générale de l’Asie du Sud-Est puis à la Direction des affaires des Nations Unies et du Commonwealth avant sa première affectation à l’étranger auprès des Nations Unies à New York. M. Lévêque a également eu une autre affectation à l’étranger, à Bangkok. À Ottawa, il a travaillé à la Direction des affectations, a été directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est, conseiller stratégique pour le sous-ministre adjoint aux relations bilatérales ainsi que directeur des Antilles et de l’Amérique centrale. Plus récemment, depuis 2010, il assumait les fonctions de directeur des Affectations. M. Lévêque succède à M. Robert Orr.

Gaston Barban est nommé haut-commissaire en République sud-africaine, avec accréditation simultanée en République de Namibie.

M. Gaston Barban en 1988-1989, a été directeur adjoint de la Direction des communications

nationales avant d’accepter une affectation à Rome comme chef des affaires publiques et de la culture, en 1989. Il est revenu à Ottawa en 1993 en tant que directeur adjoint de la Direction des communications sur la politique étrangère pour assumer, en 1996-1997, les fonctions de directeur adjoint de la Direction des stratégies de communication et de la planification. Il a ensuite occupé le poste de directeur des Communications ministérielles et, en 1998, celui de directeur des Programmes de communications et de la Sensibilisation. De 2001 à 2004, il a exercé les fonctions de haut-commissaire adjoint à Canberra, puis de chargé d’affaires jusqu’en 2005. M. Barban est revenu à Ottawa en 2005 à titre de dirigeant principal de la gestion de l’information et de la technologie. En 2008, il est devenu dirigeant principal de l’information et directeur général de la Gestion de l’information et de la Technologie. M. Barban succède à Mme Adèle Dion.

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Ambassades Canadiennes en Afrique Republic of Tunisia

Royaume du Maroc

Libya

Algeria

Egypt

Republic of Mali Senegal

Burkina Faso Côte d’Ivoire Ghana

Sudan Nigeria Federal Democratic Republic of Ethiopia

Cameroon DR Congo

Republic of Kenya

Tanzania

Nouveaux Ambassadeurs Ambassades du Canada

Zimbabwe Nambia

Botswana Mozambique

South Africa

Nouveaux

Ambassadeurs Africains au Canada Son Excellence M. Samuel Valis-Akyianu, Haut-Commissaire pour la République du Ghana

Son Excellence Mme. Tebelelo Mazile Seretse, Haute-Commissaire pour la République du Botswana

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« Réduire la Pauvreté

- Bâtir les Marchés de Demain » Notes d’allocution du ministre Fantino au Economic Club of Canada

J

Notes d’allocution du ministre Fantino au Economic Club of Canada , e veux profiter de ma présence ici aujourd’hui pour vous parler des objectifs du Canada en matière de développement international.

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Je veux aussi vous parler de ce que nous pouvons faire collectivement, y compris le secteur privé, pour faciliter l’atteinte de ces objectifs et en profiter de façon significative. Dans un contexte mondial en pleine évolution, aujourd’hui, la ligne qui sépare les questions nationales des questions mondiales n’a plus sa raison d’être. Nous ne pouvons plus nous séparer des événements qui se produisent partout dans le monde. Ce qui se passe à l’étranger finit par avoir des répercussions à l’échelle locale, et non pas seulement à la télévision ou sur Internet, mais dans nos collectivités et dans nos foyers. De nombreux pays en développement connaissent des taux de croissance plus élevés que les pays développés. Les échanges commerciaux entre les pays en développement sont sur le point de dépasser le volume des échanges qu’ils réalisent avec les pays développés. Les taux de pénétration des téléphones cellulaires dans les pays en développement s’approchent de ceux qu’affichent les pays développés. Les pays en développement investissent de plus en plus dans notre économie. Parallèlement, les prix des marchandises rendent les produits alimentaires de base moins abordables ou bien des gens parmi les plus pauvres, quel que soit l’endroit où ils habitent. Nous vivons dans un nouveau monde du développement. Il y a 40 ans, l’aide au développement du Canada était vitale pour les populations les plus pauvres dans les pays en développement - et c’est encore vrai de nos jours. Cependant, aujourd’hui, le programme de développement du gouvernement du Canada n’occupe plus une aussi grande place dans l’aide qui est acheminée aux pays en développement. Il y a un impératif économique qui caractérise notre travail de développement - l’importance de la croissance économique pour le

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développement.

L’importance de la Croissance Économique sur le Développement Vous serez peut-être surpris d’apprendre que les marchés d’exportation et d’investissement que vous convoitez, comme le Brésil, la Thaïlande, le Costa Rica et la Corée du Sud, étaient tous, jusqu’à récemment, des partenaires de développement de l’ACDI. Lorsque nous aidons d’autres pays à stimuler leur économie, nous établissons des liens entre les entreprises canadiennes et de certains des marchés connaissant la croissance la plus rapide du monde. C’est ce qui m’amène à vous parler de la Stratégie de l’ACDI sur la croissance économique et des débouchés qui s’offrent aux entreprises canadiennes présentes sur les marchés étrangers. Le gouvernement du Canada a des outils pour aider les entreprises commerciales à l’étranger. Cependant, l’ACDI préconise la croissance économique plus en amont. Nous aidons les pays et les gens à se préparer au commerce et à l’investissement. L’ACDI peut contribuer à renforcer la capacité de négocier avec d’autres pays, de mettre en oeuvre des accords commerciaux internationaux avec le Canada et d’autres partenaires, et aider les entreprises à profiter de ces accords. Et nous le ferons de plus en plus à l’avenir. Toutefois, le travail de l’ACDI dans ce domaine consiste principalement à aider les pays en développement à créer les conditions propices pour mettre des capitaux à la disposition des entreprises et investir dans l’emploi, pour établir des liens entre les entreprises et les marchés ainsi que pour stimuler l’investissement, l’innovation, la formation et le commerce. Notre stratégie sur la croissance économique vise trois objectifs : établir des assises économiques, investir dans le capital humain et développer les entreprises. Dans un premier temps, l’ACDI aide les gouvernements des pays en développement à établir les cadres législatifs et réglementaires nécessaires pour permettre au secteur privé

de jouer un rôle moteur dans la croissance de l’économie. La deuxième partie de notre stratégie de croissance économique est axée sur le développement des entreprises. La majeure partie de la croissance économique des pays en développement repose sur les petites et moyennes entreprises. Trop souvent, ces entreprises conçoivent des idées géniales pour un produit, mais elles assistent, impuissantes, à l’échec de leur tentative visant à les transformer en réussite commerciale, faute d’outils. C’est pourquoi l’ACDI cible ces entreprises et contribue à améliorer leur viabilité financière, leur productivité et leur compétitivité. Nous travaillons aussi pour que les femmes aient accès à nos programmes de formation en éducation et à nos programmes axés sur la demande. En effet, les femmes sont souvent exclues de l’économie officielle des pays en développement. L’ACDI peut contribuer à l’établissement de conditions favorables pour améliorer le rôle des femmes, la primauté du droit et les cadres règlementaires. Je crois que pour accroître la prospérité, il est essentiel d’élargir nos partenariats, de poursuivre notre quête d’innovation et de continuer à cibler nos efforts sur l’efficacité de l’aide.

Partenariats Actuellement, l’ACDI collabore avec un large éventail d’acteurs, y compris les gouvernements des pays en développement, les partenaires donateurs, les organisations non gouvernementales (ONG), les institutions multilatérales et le secteur privé. Et, bien que l’Agence ait de longs antécédents de travail avec des organisations du secteur privé, qui agissent à titre d’agents d’exécution, elle doit en fait collaborer davantage avec elles. Le secteur privé est le principal facteur de la croissance économique à long terme à l’échelle mondiale. En effet, sans une présence accrue dans les pays en développement, nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de développement à l’égard desquels l’ACDI s’est engagée.


Au fur et à mesure que les pays en développement grandiront et favoriseront les investissements étrangers, les entreprises canadiennes pourront faire part de leur savoir-faire et transmettre leurs pratiques commerciales d’une façon qui sera mutuellement avantageuse. Le secteur canadien de l’industrie minière et extractive illustre très bien la façon dont une agence gouvernementale comme la nôtre peut établir des partenariats avec le secteur privé pour faire avancer les objectifs mondiaux en faveur du développement. Il s’agit d’une formidable occasion, tant pour le Canada que pour les pays en développement. Surtout si l’on tient compte du fait qu’environ le tiers de l’indice de la Bourse de Toronto se compose d’entreprises du secteur des ressources naturelles. Les entreprises canadiennes du secteur de l’extraction sont responsables de presque la moitié des activités minières dans le monde, et d’environ 12 % des investissements directs du Canada à l’étranger. Elles stimulent la croissance économique et fournissent des emplois de grande valeur à des milliers de travailleurs au Canada et partout dans le monde. L’ACDI s’emploie à aider les secteurs minier, pétrolier et gazier du Canada à établir des partenariats de développement avec les gouvernements locaux et les ONG en faveur d’avantages mutuels. Au Burkina Faso, nous collaborons avec Plan Canada et IAMGOLD pour aider les jeunes à obtenir de la formation et à acquérir des compétences pour l’emploi qui répondent aux besoins du marché du travail dans divers secteurs, dont l’exploitation minière, la vente, le tourisme, la menuiserie et la mécanique. Au Ghana, un projet mené par Entraide universitaire mondiale du Canada et Rio Tinto Alcan permettra d’améliorer l’éducation et l’accès à de l’eau potable pour plus de 130 000 résidents de 12 collectivités minières. J’aimerais par ailleurs profiter de l’occasion pour clarifier certaines idées fausses au sujet de ces projets, qui ont été véhiculées par les médias et certaines organisations canadiennes… Selon eux, l’ACDI subventionne les sociétés minières. Cela est tout simplement faux. L’ACDI ne subventionne pas des entreprises canadiennes. Et l’ACDI ne subventionne pas les ONG. Notre agence est axée sur les résultats. Nous prenons tous les moyens légitimes possibles, y compris la collaboration avec le secteur privé, pour parvenir aux objectifs que

Le ministre Fantino visite la région du Sahel nous nous sommes fixés. Le fait est que les pays en développement se servent de plus en plus de leurs ressources naturelles pour stimuler l’économie et ainsi créer des emplois et générer des revenus dont les gouvernements ont besoin pour offrir des services. En 2008 seulement, les exportations de pétrole et de minéraux de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud ont atteint environ un milliards de dollars. Cette somme est neuf fois supérieure à l’aide internationale au développement qui a été accordée à ces régions. Et les tendances démontrent que cela ira en augmentant. C’est pourquoi il est important que les retombées des industries extractives profitent à toutes les parties prenantes. Et c’est pourquoi l’ACDI continuera de tendre la main à ce secteur. L’an dernier, lors de la réunion du Commonwealth en Australie, le premier ministre Harper a annoncé que l’ACDI dirige la création d’un institut international pour les industries extractives et le développement dont le mandat sera d’aider les pays en développement à exploiter leurs ressources de manière à générer une croissance économique durable et à réduire la pauvreté. Nous avons demandé aux universités canadiennes de soumettre des propositions expliquant les moyens qu’elles prendraient pour établir et exploiter le nouvel institut. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer que l’Université de la Colombie-Britannique, en partenariat avec l’Université Simon-Fraser, accueillera le nouvel

Institut Canadien International pour les Industries Xxtractives et le Développement. Le nouvel institut misera sur le leadership canadien dans le secteur minier, pétrolier et gazier pour accroître la capacité des pays en développement de gérer leurs ressources naturelles d’une manière qui soit durable et qui favorise la croissance économique.

Innovation Au-delà du secteur extractif, nous continuerons de trouver de nouvelles façons de faire plus efficaces. La communauté internationale oeuvrant dans le développement commence d’ailleurs à adopter un certain nombre de nouvelles méthodes de financement, telles que le paiement à l’obtention de résultats et les fonds concurrentiels. On croit qu’il serait plus facile de relever certains défis du développement au moyen de ces nouvelles méthodes et que celles-ci sont plus susceptibles d’attirer des partenaires qui sont portés vers les résultats, la transparence et l’innovation. Le secteur privé peut apporter des solutions spécialisées aux problèmes de développement. Ajoutons à cela que les entreprises sont plus susceptibles de vouloir appuyer des solutions qui comportent un risque élevé. Pour ce faire, elles ont simplement besoin des bons instruments. Jusqu’à maintenant, le développement international m’apparaît comme un processus mondial qui permet de sortir les gens de la pauvreté et de les amener vers la prospérité. Le processus n’est pas simple; il est plutôt complexe. Et il n’est pas facile; il est extrêmement difficile. Mais il peut permettre, et c’est le cas, de changer les choses. En tant que chefs d’entreprises canadiens, vous pouvez et devriez collaborer avec l’ACDI pour créer un monde plus prospère et plus sécuritaire tout en incarnant les valeurs canadiennes qui nous sont chères. Nous pourrons ainsi atteindre notre objectif d’éradiquer la pauvreté. Et nous pourrons par le fait même générer des occasions d’affaires pour le Canada en vue de l’avenir.

Merci. Septembre 2012, visite au Burkina Faso au village de Namassa

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6 Le Canada Donateur Banque Africaine Développement! e

de la

Interview par Marje Aksli Traduit par PriceWaterhouseCoopers

M. Bruce Montador, Professionnel en résidence à l’École supérieur en affaires publiques et internationales, Université d’Ottawa

A

dministrateur de la Banque africaine de développement (BAfD) de 2007 à 2011, Bruce Montador a représenté le Canada

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Banque Africaine de Développement - Tunis à Tunis et a visité 28 pays en Afrique. Il livre à L’Afrique en Essor ses observations sur le continent. En quoi les activités de développement de la BAfD diffèrent-elles de celles de la Banque mondiale (et de la banque de développement prévue par les pays du BRIC)? Contrairement à la Banque mondiale, la BAfD dispose de ressources limitées qui sont, par conséquent, affectées à des secteurs particuliers, notamment l’infrastructure, le secteur privé, la gouvernance et l’enseignement supérieur. Le secteur des infrastructures est essentiel, en particulier pour des besoins tels que l’électricité, l’intégration régionale et l’eau. La contribution du secteur privé est de plus en plus importante dans les pays africains; les références à l’Afrique se multiplient dans la grande presse financière, mais les entrepreneurs africains et étrangers sont toujours confrontés à de nombreux enjeux. Je ne peux faire de commentaire sur le projet de la banque de développement des pays du BRIC car, aux dernières nouvelles, elle n’est pas encore opérationnelle. Quel type de soutien et de financement le Canada apporte-t-il à la Banque? La contribution canadienne augmente-t-elle ou est-ce le contraire? Le Canada soutient la Banque de deux façons.

D’abord, le Canada agit à titre d’actionnaire; ses garanties de capital permettent à la Banque de contracter des emprunts sur le marché à des taux raisonnables et de consentir des prêts à des pays à revenu moyen et au secteur privé. Le Canada étant l’un des derniers pays à conserver sa notation « AAA », son engagement est essentiel pour la Banque, d’autant plus qu’il est un actionnaire important pour une banque de notre taille, avec environ 10 % des actions non régionales. En outre, durant la crise financière, il a fallu augmenter le capital de la Banque. L’engagement temporaire qu’a pris le Canada, à la réunion du G-20 à Pittsburgh en 2009, a permis à la Banque de continuer à servir ses membres. Enfin, le Canada soutient la Banque avec des subventions budgétaires au Fonds africain de développement. Ces subventions peuvent alors être utilisées pour les biens publics régionaux et sont disponibles sous forme d’emprunts et de subventions pour des pays à faible revenu. Nous octroyons actuellement 108,5 millions de dollars par an. Ces subventions feront l’objet d’une renégociation en 2013 pour la période débutant en 2014. Nous sommes le sixième donateur en importance et nos contributions augmentent toujours. Le Canada est reconnu comme un partenaire important de la Banque africaine de


développement. À votre avis, que doivent faire les entreprises et les ONG canadiennes pour tirer avantage de la BAfD? Les sociétés de services-conseils canadiennes réalisent de beaux bénéfices avec les contrats de la BAfD. Les entreprises intéressées devraient communiquer avec l’ambassade à Tunis qui peut les tenir informées des possibilités. Les sociétés ayant des investissements plus importants devraient consulter le service du secteur privé de la Banque pour d’éventuelles synergies. Certaines ONG pourraient trouver des possibilités de services-conseils; certains fonds fiduciaires thématiques comme le Fonds forestier pour le bassin du Congo ont approuvé

système bancaire plus solide. Cependant, comme le Canada, le continent a subi les conséquences du ralentissement économique provoqué par la crise financière aux États-Unis et en Europe. De plus, les bailleurs de fonds internationaux, inquiets, se sont retirés des marchés marginaux qui leur sont moins familiers, et par conséquent de l’Afrique. Heureusement, l’Afrique a retrouvé assez vite un rythme de croissance stable avec la reprise relativement rapide en Asie, la hausse des cours des produits de base et le retour des investisseurs asiatiques voulant s’assurer une source d’approvisionnement en matières premières. C’est une vue d’ensemble. De toute évidence, les situations varient. Le Ghana a beaucoup

D’après vous, est-il justifié de comparer les pays d’Afrique du Nord à ceux de l’Afrique subsaharienne ou devrait-on les considérer, dans les statistiques et analyses, comme deux entités séparées et bien distinctes?

progressé en termes de gouvernance et de réformes économiques tandis que de nouvelles exploitations pétrolières alimentent la croissance. C’est un exemple très positif. La Tunisie, où l’incertitude politique a ravagé le secteur touristique, s’en est finalement bien sortie en maintenant ses exportations malgré la faiblesse de la zone euro, son principal marché. La communauté de l’Afrique de l’Est a affiché une croissance assez solide, fondée sur les ressources, mais aussi sur les avantages découlant d’une intégration progressive. Alwyn Young, professeur d’économie et de sciences politiques à la London School of Economics, a affirmé, dans un rapport de recherche intitulé « The African growth miracle » (Le miracle de la croissance africaine), que la croissance du niveau de vie dans la région subsaharienne est de trois fois et demie à quatre fois supérieure au taux indiqué dans l’ensemble des données internationales. C’est une analyse intéressante qui n’est pas en contradiction avec les estimations de la BAfD indiquant l’existence d’une classe moyenne africaine plus importante que prévu. Cependant, il demeure essentiel d’admettre que nombre de ces personnes sortant de la pauvreté sont encore relativement vulnérables. La tendance est positive, mais il reste du chemin à parcourir. Évidemment, cela signifie qu’il y a largement place pour une croissance solide dans l’avenir.

(les indicateurs mensuels pour l’Afrique). Mais il existe peut-être d’autres éléments (villes, nationalités, culture, etc.) qui feraient ressortir de meilleurs résultats? Les indicateurs forment un océan de données, car le continent africain compte 54 pays. Cependant, les éléments comme les villes, les cultures, etc., laissent place à l’interprétation. Je recommanderais d’étudier cinq régions principales en Afrique : le Nord, l’Est, le Sud, le Centre et l’Ouest. Il y a un ou deux pays dont l’appartenance à une région ou une autre est controversée ou en fluctuation, mais, de manière générale, cette méthode produit des sousensembles de données relativement homogènes (ou moins hétérogènes!). S’il y a une histoire à raconter dans ce contexte, ce serait celle de la réussite relative de l’intégration régionale dans différentes régions : exceptionnelle en Afrique de l’Est, et mitigée jusqu’à présent en Afrique du Nord.

Du point de vue politique, pour les pays africains et l’Union africaine, c’est toute l’Afrique qui constitue le cadre de référence. Il y a manifestement des différences culturelles et économiques entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Cependant, je ne suis pas sûr qu’ensemble, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord forment un meilleur cadre. Le Maghreb et le Machrek sont très différents. Le Conseil canadien pour l’Afrique prépare des indicateurs de développement par pays

La Banque Africaine de Développement estime une Afrique plus classe moyenne que l`on ne s`y attend.

des projets présentés par des ONG canadiennes. La BAfD n’est pas aussi active, auprès des ONG, que la Banque mondiale. D’une part, à cause du manque de ressources et d’autre part, parce que les ONG se sont peu intéressées à la BAfD jusqu’ici. Quelles tendances influencent la BAfD et quelles sont les répercussions pour les entreprises et les ONG canadiennes? L’afro-optimisme grandissant soutient la BAfD. Et, les entreprises et les ONG verront de plus en plus de possibilités. Cependant, les limites budgétaires des pays donateurs auront probablement un impact sur la croissance du Fonds africain de développement, guichet concessionnel, et donc sur les opérations du groupe de la BAfD dans les pays les moins avancés. Il y aura sans doute moins de contrats de la Banque dans les secteurs traditionnels tels que la santé et l’éducation de base. Finalement, les entreprises africaines seront plus en concurrence pour obtenir les services de la BAfD. Que pensez-vous du développement de l’Afrique de 2007 à 2011? Ma mission à la BAfD a coïncidé largement avec la crise financière. Donc, je peux dire que l’Afrique se portait assez bien avant la crise et qu’elle n’a pas été touchée directement. L’Afrique du Sud était le seul pays réellement intégré au système financier international à cause de son

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Une Poignée de Main

CHALEUREUSE

Avec le Premier Ministre Harper au Sénégal

A PROUD MEMBER OF CCAFRICA

Photos offertes gracieusement par le Bureau du Premier Ministre

Me Pierre Boivin, membre du conseil de CCAfrique et associé et coresponsable de l’Initiative Afrique au cabinet d’avocats McCarthy Tétrault, a récemment participé à une table ronde à Dakar avec le Premier Ministre Harper, pendant son voyage en Afrique au début du mois d’Octobre. En tant que nouveau membre du conseil d’administration du Conseil Canadien pour l’Afrique, il a partagé son expérience de cette rencontre de haut niveau avec L’Afrique en Essor.

N

ous avons d’abord demandé à Me Boivin ce qui a provoqué sa participation à la table ronde avec le Premier Ministre.

Interview par Marje Aksli Mr. Harper a visité le Sénégal en se rendant au sommet de la Francophonie de la République Démocratique du Congo, notamment pour annoncer l’aide du Gouvernement canadien ainsi que l’accroissement des échanges commerciaux avec le Sénégal. D’une importance particulière, l’annonce de la conclusion des négociations qui

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mèneront à la signature d’un « Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers » entre les deux pays, l’Égypte étant le seul pays africain ayant un tel traité en place. En guise de préparation pour sa rencontre avec le Président du Sénégal, M. Macky Sall, M. Harper a organisé une rencontre avec un petit groupe de dirigeants d’entreprises représentant sept organisations. J’y ai participé en tant que représentant de l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM) étant co-leader du volet Afrique de leur Comité international.

Comment décrieriez-vous la rencontre avec le Premier Ministre et quelles compagnies étaient présentes? Le Premier Ministre est connu pour aimer les rencontres avec le secteur privé et ceci était évident à la table ronde qui s’est déroulée dans une atmosphère très cordiale et qui a été appréciée des participants. Ayant demandé de rencontrer une petite équipe de dirigeants, ceci a donné lieu à des discussions dynamiques avec le Premier Ministre qui était très réceptif et a posé plusieurs questions. En plus de l’ICM, dont j’étais le représentant,


il y avait trois compagnies minières qui ont des C’est également une période passionnante domaines d’expertise sur le continent africain projets au Sénégal soit : IAMGOLD, Teranga pour joindre CCAfrique en raison de l’intérêt plus particulièrement en droit des affaires, Gold et Oromin Joint Venture Group. Les autres additionnel suscité par l’immense potentiel litige et financement de projet, ainsi que compagnies présentes étaient Fujitsu dans des domaines clés Le Canada a ce dont l’Afrique a besoin Canada, Desjardins et AECOM tels que les secteurs de aujourd’hui au niveau de l’industrie minière; l’industrie minière, du gaz Canada, ce qui a permis d’offrir une perspective d’affaires variées. de l’énergie, j’utiliserais même la métaphore de la main dans etdesdu pétrole, infrastructures et J’ai également eu l’opportunité des télécommunications. le gant, pour décrire les possibilités d’affaires du d’offrir la collaboration de Permettez-moi de vous CCAfrique dans l’éventualité où Canada et de l’Afrique à cet égard. mentionner quelques le Premier Ministre ou l’un de ses du développement économique de l’ A frique. exemples. Dans le domaine minier, nous collaborateurs désirait obtenir de l’information additionnelle ainsi que la perspective d’une CCAfrique est par ailleurs privilégiée d’avoir M. représentons une grande variété de clients tels organisation représentant un large éventail de Benoit La Salle comme nouveau président du que Toro Gold au Sénégal; Xstrata dans le projet sociétés canadiennes qui sont impliquées en conseil puisqu’il a notamment obtenu beaucoup de nickel Kabanga en Tanzanie; Atlatsa et Gyani de succès en tant que dynamique leader d’affaires Gold en Afrique du Sud; First Quantum en Afrique. au sein de Semafo en Afrique de l’Ouest. Zambie et au Botswana et Frosys et Kombat en Pouvez-vous nous parler de l’implication de À votre avis, est-ce qu’il y a des opportunités Namibie. Dans le domaine du pétrole et du gaz, l’ICM en Afrique? nous représentons présentement Westbridge pour les entreprises canadiennes, en Afrique? L’ICM est une organisation constituée de plus Energy en Namibie et avons récemment En tant que deuxième continent le plus peuplé de 15 000 membres issus de l’industrie minière conseillé Heritage Oil au Nigéria. Nous agissons et qui existe depuis plus de 114 ans. Il s’agit d’une avec plus d’un milliard d’habitants et dotée également pour ENRC Mozambique Limitada organisation bien établie et respectée à la fois sur d’abondantes ressources naturelles, l’Afrique en connexion avec un projet de négociation est positionnée pour une impressionnante les plans nationaux et internationaux. d’une concession avec le Gouvernement croissance économique et les opportunités y de la République de Mozambique à l’égard Initiée par la stratégie de Responsabilité sociale sont infinies. notamment de la construction d’un chemin des entreprises du Gouvernement canadien Le Canada a investi beaucoup en Afrique de fer et d’un développement portuaire. Dans pour les sociétés extractives, avec l’ICM en tête du Centre d’excellence, l’ICM a été active en au fil des ans et les Canadiens y sont perçus le secteur des services financiers, nous avons Afrique sur plusieurs fronts particulièrement positivement. Nous parlons anglais et français, assisté la Banque Mondiale dans la région de dans les 18 derniers mois. Plusieurs projets sont les deux langues prédominantes, nous n’avons l’OHADA et avons également été impliqués dans en cours tel le développement de branches de pas de passé colonial et nous excellons dans l’industrie des télécommunications en assistant l’ICM à Dakar et dans d’autres villes en Afrique des secteurs privilégiés de développement les gouvernements au Maroc, au Burkina Faso, de l’Ouest. À un stade ultérieur, l’ICM pourra tels que les ressources naturelles, l’énergie et en Algérie, en Mozambique et au Mali. aussi se pencher sur un projet permettant de le développement d’infrastructures, pour n’en Nous avons aussi assisté des clients dans favoriser la création d’un organisme africain nommer que quelques-uns. À mon avis, les plusieurs dossiers de litige, tels que des minier plus vaste. L’ICM a également organisé Canadiens sont plus que bienvenus en Afrique litiges fiscaux avec des états hôtes découlant récemment un premier symposium sur l’or et proposent une alternative intéressante par d’activités d’exploration de ressources naturelles à Dakar en collaboration avec l’ambassade rapport aux autres investisseurs étrangers. ou, récemment la défense, avec succès d’un canadienne au Sénégal et a participé à plusieurs Pouvez-vous nous parler de l’implication de recours collectif intenté contre Anvil Mining missions d’affaires et forums en Afrique de McCarthy Tétrault en Afrique? concernant une question provenant à l’origine l’Ouest. Depuis plusieurs années maintenant, de la République Démocratique du Congo. À Vous êtes un membre relativement récent McCarthy Tétrault a été activement impliqué à l’égard de ce recours, la permission d’appel à la du conseil de CCAfrique. Pouvez-vous nous l’échelle internationale notamment en Afrique, Cour Suprême du Canada a été rejetée le 1er fournir vos premières impressions? afin de servir ses clients dans l’exécution d’une novembre 2012 en faveur de notre client. Notre cabinet a mis en place une Initiative Me joindre au conseil à ce stade-ci est un grande variété de mandats. Notre cabinet a obtenu une multitude de distinctions nationales Afrique dont j’ai le plaisir de codiriger avec mon privilège, puisque CCAfrique a tout récemment célébré son 10ème anniversaire et établi ses et internationales, notamment de « Chambers associé David McLeod Smith du bureau de lettres de créance. M. Lucien Bradet, le directeur International » et peut procurer des services Londres. Ceci reflète l’importance qu’accorde général, M. Michel Côté, le président sortant juridiques et des conseils d’affaires de hauts notre cabinet à faire des affaires en Afrique. Merci. du Conseil, les administrateurs et les membres niveaux dans un large éventail de champs de du personnel ont mis sur pied une excellente pratique et d’industries. Nous avons été impliqués dans de nombreux fondation au cours de la dernière décennie.

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Benoit La Salle Le Nouveau Président du Conseil Canadien pour l’Afrique

Le Conseil Canadien pour l’Afrique (CCAfrique), est fier d’annoncer la nomination de M. Benoit La Salle, FCPA, FCA, MBA à titre de nouveau président du conseil d’administration de CCAfrique. M. La Salle est le fondateur et vice-président exécutif du conseil d’administration de SEMAFO, président du conseil de la Fondation SEMAFO et président et chef de la direction de SEMAFO Énergie. M. La Salle a également été président du conseil d’administration de Plan International (Canada), l’une des principales ONG du Canada et y a siégé pendant plus de 18 années. L’Afrique en Essor l’a rencontré afin de discuter de son nouveau mandat en tant que Président de conseil et de son expérience en Afrique. Interview par Léonie Perron

C

omment avez-vous découvert le Conseil Canadien pour l’Afrique et qu’est-ce qui vous a poussé à assumer le rôle de nouveau Président du Conseil?

Je connaissais déjà depuis plusieurs années le CCAfrique pour son rôle de pionnier dans les relations Canada-Afrique. Le CCAfrique, tout comme moi, avait une vision avant-gardiste de l’Afrique, ce qui m’a toujours plus. Toutefois, à l’époque, SEMAFO était déjà bien implanté en Afrique puisque la compagnie existe depuis maintenant 17 ans. Il y a quelques années, le

Groupe de femmes de Gnogondèmè: travaillant pour le projet de karité, Yona, Burkina Faso Photo offerte par Martine Brideau, Fondation Semafo

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secteur des ressources naturelles n’avait pas le même attrait qu’il a aujourd’hui et SEMAFO a dû se positionner seul et établir sa réputation en tant que compagnie de référence au fil du temps. Maintenant, la donne en Afrique a changé et le secteur des ressources naturelles a besoin d’un organisme tel que CCAfrique, qui est une plateforme incontournable lorsqu’il s’agit de faire affaire avec l’Afrique. Alors que je réduisais mes responsabilités opérationnelles au sein de SEMAFO afin de me concentrer de façon plus importante sur les relations Canada-Afrique, le poste de Président du Conseil de CCAfrique me fût proposé ce que j’ai accepté avec grand plaisir, car c’était tout-à-fait en ligne avec ma vision personnelle des relations nécessaires entre l’Afrique et le Canada. Ayant siégé sur plusieurs conseils d’administration d’organismes connaissant de francs succès, tels que le Plan International et la Fondation SEMAFO, quelles notions apprises précédemment aimeriez-vous apporter au Conseil Canadien pour l’Afrique? Bien humblement, j’aimerais que la responsabilité sociale d’entreprise soit un thème prédominant dans toutes initiatives prises par CCAfrique, car les valeurs humaines


Groupe de femmes de Gnogondèmè: travaillant pour le projet de karité, Yona, Burkina Faso Photo offerte par Martine Brideau, Fondation Semafo et le souci du développement durable sont les bases d’une relation fructueuse entre le Canada et les différents pays africains. PLAN et la Fondation SEMAFO sont des exemples concrets de développement durable qui ont contribué à tisser des liens qui sauront passer le test du temps. Je crois que CCAfrique a la responsabilité d’éduquer ses membres sur les différentes questions de responsabilité sociale des entreprises. Que ces entreprises soient dans le domaine minier, l’infrastructure ou tout autre domaine, tous ont un rôle à jouer dans le développement durable du pays où ils sont présents. Je m’assurerai que CCAfrique devienne un véhicule de promotion de la RSE, que ce soit lors de ses activités, dans ses diverses publications (L’Afrique en Essor, études) ou lorsqu’en déplacement sur le continent africain. De cette façon, CCAfrique deviendra une plateforme indispensable, non seulement pour les compagnies canadiennes, mais aussi pour les divers pays africains avec lesquels il fera affaire. Quel est votre plan d’action pour votre mandat en tant que Président du Conseil de CCAfrique? Où voyez-vous CCAfrique dans dix ans? Premièrement, j’aimerais, qu’au Canada, le CCAfrique augmente considérablement le nombre de ses membres afin de lui donner une couverture nationale. CCAfrique doit devenir, pour toutes les sociétés canadiennes désirant travailler en Afrique, la source de référence par excellence qui saura les guider, les côtoyer et même les protéger dans un continent qui peut cacher certains risques. D’un autre côté, pour les pays africains, j’aimerais que CCAfrique soit une porte d’entrée sur le Canada. Pour se faire, CCAfrique doit être connu des différents gouvernements africains afin qu’il devienne le premier arrêt des gens d’affaires africains visitant le Canada dans le but de rencontrer leur contrepartie canadienne, dont la majeure partie devrait être les membres de CCAfrique.

Je vois, dans dix ans, que CCAfrique pourrait être en mesure de jouer le rôle de plateforme socio-économique entre les pays africains et le Canada. Lorsqu’en mission, les représentants de CCAfrique devraient conseiller les différentes agences gouvernementales africaines qu’ils rencontrent sur les nécessités financières, légales, fiscales et logiques pour faire affaire avec les Canadiens. Les investisseurs cherchent la stabilité et l’équité dans leurs relations d’affaire à l’étranger. Dans un cadre progressif, les sociétés vont naturellement former les employés nationaux afin de les faire évoluer dans l’organisation. CCAfrique devrait faire la recommandation en tant qu’institution à institution, comme tierce partie neutre. Cela faciliterait les échanges économiques pour les Canadiens désireux de faire affaire avec l’Afrique. Selon vous, pourquoi les compagnies et

Enfants au Niger Photo offerte par Martine Brideau, Fondation Semafo

institutions canadiennes devraient devenir membre de CCAfrique? Le continent africain est devenu, depuis quelques années, le continent le plus convoité des puissances économiques mondiales. Les économies développées vivent présentement un ralentissement économique, ce qui pousse les grands promoteurs à chercher des marchés alternatifs. L’Afrique est le continent qui offre et qui continuera d’offrir les plus grands marchés pour les projets d’infrastructure, permettant par la même occasion, le développement de leur économie primaire et tertiaire. Ainsi, le Canada, ses institutions et ses entreprises doivent et devront se structurer afin de rester compétitifs face à des pays déjà omniprésents sur le continent africain tels que la France, mais aussi la Chine et les États-Unis. CCAfrique offre une plateforme idéale pour structurer l’approche africaine afin d’augmenter la force de frappe des compagnies et institutions canadiennes et leur chance de succès. Ayant vous-même connu un succès d’affaire en Afrique, que recommanderiez-vous aux compagnies souhaitant faire affaire en Afrique, mais qui hésitent toujours? Je leur recommanderais premièrement d’être membre du Conseil Canadien pour l’Afrique afin qu’elles puissent apprivoiser le continent, sa culture et ses hommes. Je proposerais à ces sociétés de participer aux évènements de CCAfrique afin d’y établir des contacts et d’éviter les erreurs de novices. Il serait important pour ces sociétés de participer aux missions économiques afin de voir, sur place, les possibilités et les opportunités qui existent. SEMAFO a une très bonne réputation sur le continent africain, comment expliquez-vous ce phénomène? Le succès de SEMAFO est directement lié à son intégration sociale. SEMAFO est une société canadienne qui est perçue en Afrique

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comme une société humaine, juste, avec des valeurs réelles, économiques et sociales. SEMAFO s’est doté, au début de son existence, d’une mission économique ainsi que d’une mission humanitaire. La première mission que nous nous sommes fixés dès le début de notre existence est de créer, avec les pays où nous exerçons nos activités, un partenariat exemplaire dans le développement de leurs ressources naturelles, en y associant notre savoir-faire et en nous appuyant sur nos connaissances ainsi que nos ressources financières. Notre mission humanitaire, tant qu’à elle est de créer, dans les pays où nous exerçons nos activités, un climat propice à l’amélioration des conditions de vie par nos actions, par nos investissements dans des projets de développement communautaire, par la création d’emplois, par la formation et la valorisation des populations et par les retombées que nous créons. De cette mission, nous avons créé la Fondation SEMAFO qui endosse cette mission de façon intrinsèque. Pour moi, la responsabilité sociale d’entreprise n’est pas une tache ou un département, mais bien une valeur intrinsèque de notre système de gestion et de notre mécanisme de décision. SEMAFO a d’importants projets de responsabilité sociale des entreprises (RSE) en Afrique de l’Ouest, quelles seraient vos recommandations pour les autres compagnies œuvrant en Afrique qui désireraient implanter, eux aussi, des projets de RSE. Quelle est la prochaine étape pour SEMAFO en RSE et comment peut-on fixé des objectifs mesurables pour la RSE? Premièrement, la responsabilité sociale d’entreprise doit faire partie du plan stratégique

Champs de paprika au Burkina Faso Photos courtesy of Martine Brideau, Semafo Foundation de toutes sociétés désirant opérer dans un pays en développement. Les programmes de RSE doivent provenir de la base des tissus sociaux des populations environnantes et non pas imposés par une équipe n’ayant pas consulté la population locale. Une société ne dicte pas ses programmes en RSE, mais bien exécute la conclusion des échanges avec les populations, les institutions locales et les institutions nationales. Pour que les programmes de RSE connaissent du succès, ils doivent rallier les populations, les officiers nationaux, les employés et la société civile. SEMAFO, au fil du temps, grâce aux activités de la Fondation SEMAFO, est devenu

Programme de déjeuner à l’école au Burkina Faso Photos courtesy of Martine Brideau, Semafo Foundation

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la référence en matière de responsabilité sociale des entreprises. La RSE ne se mesure pas avec des indicateurs économiques, mais est plutôt un état de fait. Lorsque vous voyez l’augmentation de la qualité de vie, du taux de scolarité, de l’accès à la médecine et de la création d’emplois durables, vous savez, à ce moment, que votre programme de RSE répond aux attentes des populations locales. Selon vous, quel est le rôle du secteur privé dans le développement international ? Le secteur privé doit être omniprésent dans le développement international, car il est seul à apporter une formation technique et professionnelle appliquée à un secteur spécifique de l’industrie. Par contre, il doit être accompagné du secteur publique, tant canadien qu’africain, afin d’avoir l’appui des institutions présentes. Dans le même numéro de l’Afrique en Essor, M. Joe Ingram encourage les entreprises canadiennes à mettre en place des chaînes d’approvisionnement en marge de leurs investissements. SEMAFO a adopté cette pratique. Était-ce difficile pour l’entreprise de faire cela? Et quel est l’avantage de cette mesure? Une fois que l’entreprise a atteint une taille critique, la mise en place d’une chaine d’approvisionnement devient essentielle, car en Afrique il est très difficile de s’appuyer sur des fournisseurs locaux quand une opération nécessite une méthode ‘Just in time’. L’approvisionnement devient l’élément clé de votre succès et doit être géré à l’interne et ne peut être laissé aux aléas du marché. Chez SEMAFO, avec des opérations minières dans trois pays, des usines tournant 24 heures sur 24, 7 jours par semaines et où le temps de livraison de pièces peut atteindre six mois, la chaîne d’approvisionnement devient soit votre talon d’Achille ou soit son succès devient le vôtre.


President HRH The Princess Royal, Princess Anne Founder & Patron HRH Prince Phillip, The Duke of Edinburgh

NOMINATIONS

ARE OPEN The 2013 Africa-Canada Emerging Leaders’ Dialogue (ACELD) is Seeking Leaders and Partners

In September 2013 the ACELD will gather 120 exceptional emerging leaders for an unparalleled leadership development experience. They will explore ideas, issues and challenges faced by businesses, governments, labour and society. This transformational experience strengthens participants’ leadership capabilities and builds their global, regional and local networks. Business, labour and governments are invited to join us, to partner together to create smarter, more inspired and globally connected leaders across Canada and Africa. Support the ACELD – nominate an emerging leader, publicly demonstrate support for social and economic growth in African countries, and achieve sustainable influence across the globe.

PLATINUM

GOLD

SILVER

BRONZE

INSTITUTIONAL PARTNERS

To support the ACELD and nominate a candidate from your organisation, please contact: Karen Henderson - khenderson@springstreet.ca or +1 (289) 879-1267 “Allow emerging young leaders to create networks that will serve them for decades...put them in the same room together and make them break bread.”

HRH The Duke of Edinburgh, Prince Philip

AfricaCanadaELD Africa Canada Emerging Leaders Dialogue

www.aceld.net

GATHERCONSIDERTRANSFORM


4P

Les de l’Afrique “En Afrique,

Polis, Patients, Persévérant est Passionnés!” soyez

T

Article par Marje Aksli

el était le message de M. Field Marsham partagé lors du récent Colloque Canada-Afrique “Regard vers l’avenir». Le conseil qu’il a donné à une salle pleine de cadres et de décideurs canadiens le 16 octobre dernier, issu de ses 20 années d’expérience en Afrique, était de ne pas laisser filer les opportunités qu’offre l’essor de l’Afrique. “J’invite fortement les entreprises et les investisseurs canadiens à élargir leurs perspectives et d’examiner l’opportunité et le potentiel énorme de l’Afrique, un continent qui est souvent - et imprudemment – négligé. Il serait préférable pour ces derniers de faire partie d’une histoire à succès qui commence à peine d’être racontée. “ Charles Field-Marsham a grandi à Toronto, a reçu un baccalauréat en arts de l’Université McGill, a travaillé à la banque d’investissement de Crédit Suisse, puis transféré en Afrique en 1993 où il a épousé une belle dame du Kenya en 1994. Au Kenya, il a fondé et acquis trois sociétés (voir l’encadré ci-dessous). S’inspirant de l’expérience de la gestion de ces entreprises, son message étroit centré sur l’amélioration de l’Afrique basée sur un contexte économique et sur l’accroissement des investissements. Par exemple, l’inflation est passée de 22 pourcent dans les années 1990 à 8 pourcent dans les années 2000; la dette

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publique comme une part un pourcentage du PIB est passée de 81 pourcent dans les années 1990 à 59 pourcent au début de 2000. Alors que les budgets enregistraient en moyenne 4,6 pourcent en déficits du PIB, en 2000, le déficit ne représente que de 1,8 pourcent du budget. Il a cité une étude menée par la société d’investissement d’Abou Dhabi et l’Unité d’Intelligence Économique sur les intentions des investisseurs institutionnels envers l’Afrique. «Leurs principales conclusions sont les suivantes: l’Afrique est perçue comme ayant le plus grand potentiel d’investissement entre tous les marchés frontaliers; les investisseurs prévoient au moins le double de leur allocation d’actifs sur les marchés africains au cours des cinq prochaines années, et le catalyseur de l’investissement, est la classe moyenne émergente (d’autant plus que les ressources naturelles), et finalement, les investisseurs sont de plus en plus à l’aise avec les risques politiques et économiques, » a-t-il dit à l’audience du Château Laurier. La question est – Est-ce que le Canada est en train de rater le bâteau? Alors qu’un grand nombre d’investisseurs étrangers participent `la croissance de l’Afrique, les Canadiens semblent hésiter. Par exemple, environ 3,8 pourcent du total des flux d’IDE de la Chine vont vers l’Afrique, alors que seulement 0,5 pourcent du total canadien de flux d’IDE va

vers l’Afrique. Le taux de croissance réel du PIB de l’Afrique sub-saharienne dépasse largement celui du monde développé et des marchés émergents en 2012 et 2013. La profitabilité des entreprises étrangères en Afrique a toujours été plus élevée que dans la plupart des autres régions du monde. Depuis 2004, l’Afrique a connu le taux de croissance le plus élevé en ce qui a trait aux investissements directs étrangers (IDE) dans les pays émergents. Le taux de rendement des IDE en Afrique a été en moyenne de 29% depuis 1990. Un autre exemple: Kestrel Capital a 4000 clients dans 20 pays différents. Parmi ces derniers, 20 pourcent sont basés au RoyaumeUni et la zone euro et 15 pourcent aux États-Unis Malgré le vif intérêt suscité par les possibilités d’investissement du Kenya, Kestrel Capital n’a pas de clients en provenance du Canada. Dans ses mots, la raison du tiède intérêt du Canada envers l’Afrique est la perception Légende Extrême (0.00 - 2.50) dépassée. L’Afrique est un continent méconnu. Élevé (> 2.50- 5.00) Moyen (> 5.00 - 7.50)

«Par exemple, quand j’ai envisagé d’investir au Bas (> 7.50 - 10.00) Pas de données Sierra Leone, j’ai fait l’erreur de regarder les films Blood Diamonds. J’ai été nerveux - moi qui ait Source: L’Index Maplecroft sur les vécu en Afrique pendant dix ans, connaissant (Dynamique) la risques différencepolitiques constante entre la perception


Un autre exemple: Kestrel Capital a 4000 clients dans 20 pays différents. Parmi ces derniers, 20 pourcent sont basés au RoyaumeUni et la zone euro et 15 pourcent aux États-Unis Malgré le vif intérêt suscité par les possibilités d’investissement du Kenya, Kestrel Capital n’a pas de clients en provenance du Canada. Dans ses mots, la raison du tiède intérêt du Canada envers l’Afrique est la perception dépassée. L’Afrique est un continent méconnu. «Par exemple, quand j’ai envisagé d’investir au Sierra Leone, j’ai fait l’erreur de regarder le film Blood Diamonds. J’ai été nerveux - moi qui ait vécu en Afrique pendant dix ans, connaissant la différence constante entre la perception et la réalité. Ce n’est pas une surprise que les personnes vivant en Amérique du Nord ont des perceptions de l’Afrique basé sur la couverture de nouvelles et de films hollywoodiens, et non

la réalité de ce qui se passe sur le terrain. Ainsi, je me suis rendu au Sierra Leone et la réalité est stable et pacifique. » La perception est que l’Afrique est très corrompue. La réalité est que l’Afrique, dans son ensemble, a un meilleur indice de perception de la corruption que la Mongolie, l’Iran ou la Russie. «Nous avons fait une politique de tolérance zéro envers la corruption, et je peux vous assurer qu’il est possible de faire fonctionner les entreprises sans donner de pots de vin. Ne cherchez pas un privilège spécial en Afrique, jamais. » En plus des recommandations au sujet d’être patient et poli en Afrique, M. Field Marsham a dit lors du Colloque Canada-Afrique «Regard vers l’Avenir » que, malgré la perception, grâce à la technologie d’aujourd’hui, il est possible

de gérer une grande entreprise de l’étranger, les équipes de gestion doivent avoir de l’expérience de terrain en Afrique. La haute direction doit être «hands-on» et les stratégies domestiques ou asiatiques ou sud-américaines ne s’appliquent pas souvent. Être pratique conduit souvent à éviter les problèmes et les imprévus. Tandis que la perception est d’avoir un partenaire solide et bien desservi localement pour réussir, M. Field Marsham le déconseille. Plutôt, il recommande aux Canadiens d’embaucher les meilleurs avocats locaux, des comptables, des banquiers, de travailler avec les ambassades canadiennes et de travailler en partenariat avec la communauté locale en faisant des investissements significatifs dans les programmes de responsabilité sociale des entreprises.

Kestrel Capital

Kenya Fluorspar

Groupe panafricain

Chef de file en tant qu’agent de change au Kenya: négociateur d’actions n°1 (15% du marché) Premier marchand de revenus fixes (10% des parts) prestataire de services dominant de clients institutionnels étrangers et locaux (> 50% des parts) Recherches approfondies sur les stocks kenyans M & A 25 employés consultatifs basés à Nairobi

Produit spath fluor de qualité d’acide utilisé dans la production de réfrigérants, fluorés, de l’aluminium et d’autres produits industriels; 500 salariés dans les mine à l’Ouest du Kenya de 40 ans et plus

Distributeur exclusif de Komatsu, équipement pour les mines et la construction 300 employés à Dubaï, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, au Ghana, au Nigéria et au Sierra Leone

Retour Potentiel

TAUX DE CROISSANCE RÉEL DU PIB %

Kestrel Capital Management

•Taux de croissance du PIB réel subsaharien a devancé la moyenne du monde développé et des marchés émergents en 2012 et 2013 •La rentabilité des entreprises étrangères en Afrique a toujours été plus élevée que dans la plupart des autres régions du monde •Depuis 2004, l’Afrique a connu la plus forte croissance de l’investissement privé direct étranger (IDE) dans les pays émergents •Le taux de rendement des IDE en Afrique a été en moyenne de 29% depuis 1990

USA

CANADA

ZONE EURO

MARCHÉS AFRIQUE SUBÉMERGENTS SAHARIENNE AVG

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L’Afrique N’est Pas

une Entité Monolithique

L

e Canada et l’Afrique ont-ils perdu dix ans? La rédactrice en chef du magazine L’Afrique en essor, Marje Aksli, a posé la question au président et chef de la direction de la Corporation commerciale canadienne (CCC), M. Marc Whittingham. Celui-ci exprime son point de vue sur le développement de l’Afrique. Le mandat de la CCC est « de contribuer à l’expansion du commerce entre le Canada et d’autres nations ». Quelle part occupent vos clients africains? À l’heure actuelle, les clients africains représentent une part relativement faible de nos

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activités totales. Toutefois, cette faible part est en fait plutôt importante lorsqu’on examine la nature des projets sur lesquels nous travaillons en Afrique avec des entreprises canadiennes – soit des projets d’infrastructure complexes et des projets qui appuient la démocratie, la transparence la bonne gouvernance. Pour nous, l’Afrique recèle un énorme potentiel. L’urbanisation rapide de bon nombre de pays du continent exerce effectivement une grande pression sur l’infrastructure de ces pays. Nous déployons de nombreux efforts pour établir des liens avec des clients africains en vue de leur présenter les solutions qu’offrent les entreprises dans les secteurs de l’eau et du transport, dans l’investissement en infrastructure dans le secteur de l’énergie, dans la gouvernance nationale et dans les besoins de sécurité, et de les encourager à se les procurer. Collaborez-vous avec les entreprises directement ou seulement par l’entremise des gouvernements de leur pays? La CCC a le pouvoir de conclure au nom de l’État des contrats internationaux visant l’achat de produits canadiens par des gouvernements étrangers, ce qui offre aux acheteurs de ces gouvernements la possibilité de conclure une entente de gouvernement à gouvernement et permet de réduire le temps, les coûts et les risques associés à un processus d’appel d’offres

international. Cette façon de faire offre également un mécanisme très pratique de coopération bilatérale dans des secteurs importants comme la défense et le développement de l’infrastructure. Comment sélectionnez-vous les pays dans lesquels la CCC mène des activités? Tout d’abord, nous ne considérons jamais l’Afrique comme une entité unique; nous examinons chaque pays de façon distincte. Lors du Symposium du Forum Canada-Afrique, la doyenne du Corps diplomatique africain à Ottawa, Mme. Florence Zano Chideya, a prononcé un discours qui m’a marqué. Elle a affirmé que l’Afrique regroupe de nombreux pays différents et qu’elle n’est pas un continent monolithique. Et c’est ce que doivent également comprendre les entreprises canadiennes. Les pays d’Afrique possèdent chacun leurs propres ressources, règles de droit, atouts et capital humain. Que recommandez-vous aux entreprises canadiennes qui mènent des activités en Afrique? Évidemment, on doit davantage sensibiliser les entreprises à l’égard des occasions d’affaires qui existent en Afrique. Le Conseil canadien pour l’Afrique (CCAfrique) fait un excellent travail à cet égard, tout comme les médias grâce auxquels on commence à mieux connaître la réalité africaine. Il est également important de mentionner que


possibilités dans des marchés où elles estiment que la primauté du droit est respectée. Je crois que les pays d’Afrique reconnaissent que la démocratie et la primauté du droit favorisent le développement économique, lequel mène à son tour au développement social, sensiblement dans cet ordre. Je recommande tout d’abord aux entreprises de bien se familiariser avec le pays où elles mènent des activités; de discuter des possibilités de financement avec Exportation et développement Canada (EDC), de s’entretenir avec des délégués commerciaux canadiens et de voir avec la CCC si une transaction de gouvernement à gouvernement serait possible. Enfin, je suggère à toutes les entreprises qui souhaitent exercer des activités en Afrique de devenir membre du CCAfrique. Plusieurs pays du continent offrent de nombreux débouchés et pourraient tirer parti de l’expertise canadienne dans divers secteurs. Le Canada et l’Afrique ont-ils perdu une décennie? Dans le passé, les activités du Canada en Afrique étaient surtout axées sur des programmes d’aide au développement et de développement social. Je ne crois pas que nous ayons perdu une décennie sur le plan commercial. Nous n’avons tout simplement jamais vraiment fait des affaires en Afrique. Peut-être n’étions-nous pas prêts ou peut-être l’Afrique n’était pas prête? Il faut également tenir compte du fait que, pendant de nombreuses années, le commerce au Canada ne se faisait qu’entre Canadiens ou avec les Américains. Il y a vingt ans, tous nos échanges commerciaux étaient axés sur les États-Unis. Les entreprises canadiennes sont présentes sur d’autres marchés aujourd’hui : l’Amérique latine, certainement l’Asie et, de plus en plus, l’Afrique. Je crois qu’il est merveilleux que le ministre du Commerce international du Canada, M. Ed Fast, dirige des missions commerciales en Afrique. La CCC participe actuellement à un projet au Ghana dans le secteur de l’énergie. Pourquoi et comment ce projet a-t-il été choisi? Tout d’abord, le Ghana est un pays où prévalent la démocratie et la primauté du droit. Comme le défunt président Mills l’a mentionné à plusieurs reprises, la primauté du droit est nécessaire pour attirer les investissements. En ce qui concerne notre projet, le ministère de l’Énergie devait accroître la capacité énergétique du pays de façon notable dans le cadre d’une stratégie à long terme en vue de soutenir la demande d’électricité en plein essor de la classe moyenne. La stratégie reposait sur la construction de centrales électriques partout au pays dans les meilleurs délais. La CCC a tout d’abord été associée au projet énergétique du Ghana lorsque ses partenaires commerciaux au haut-commissariat du Canada au Ghana ont communiqué avec elle pour lui demander d’aider une entreprise canadienne, Orenda Aerospace Corporation, et ses partenaires, dans leurs négociations avec le gouvernement du Ghana. Les deux parties ont reconnu le rôle clé

de facilitation que pourrait jouer la CCC dans la transaction visant la construction d’une centrale électrique de 132 mégawatts. La CCC a-t-elle la capacité d’aider d’autres entreprises à emprunter la même voie? Les occasions qui s’offrent aux entreprises de suivre cet exemple sont innombrables. Certains dirigeants africains m’ont mentionné que les entreprises canadiennes, comparativement aux entreprises d’autres pays, ont l’avantage d’offrir des produits de qualité, une perspective à long terme et un haut niveau de responsabilité sociale. Notre respect de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) signifie également que nos préoccupations en matière d’environnement occupent une place très importante dans toutes nos activités, tout comme la mobilisation communautaire, la création d’emplois dans la région ainsi que le transfert des connaissances et des technologies aux populations locales. Plus tôt, j’ai fait mention de l’urbanisation rapide de nombreux pays africains et de la demande croissante d’infrastructures. Il s’agit en fait d’une hausse de la demande en énergie fiable et en logements adéquats. Notre objectif est de trouver la meilleure solution canadienne possible pour répondre aux besoins des pays. Comment comptez-vous y arriver? Nous avons élaboré un modèle attrayant pour les gouvernements puisqu’il présente le gouvernement du Canada comme un partenaire dans le pays visé dans le cadre d’un processus qui peut s’avérer parfois très complexe. Il s’agit d’une approche collaborative à laquelle participent la CCC, les entreprises canadiennes et, fréquemment, le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) et Exportation et développement Canada, qui permet de garantir aux gouvernements clients la tenue d’un processus crédible et éthique. Nos premiers

partenariats publics-privés (PPP) remontent à la fin des années 1980. L’expérience nous a montré que la clé pour bien établir un PPP est de veiller à ce que les risques soient répartis adéquatement : le secteur public ne devrait pas s’exposer à des risques du secteur privé, et vice versa. Ainsi, chaque intervenant ne devrait assumer que les risques qu’il est capable de bien gérer. Ce n’est que dans ce contexte qu’il est possible d’élaborer un bon projet efficace destiné aux collectivités. Il faut un secteur public très fort qui soit capable de négocier un bon modèle de partage des risques avec le secteur privé. Quelle est la capacité du secteur public dans les pays d’Afrique? La capacité des secteurs publics en Afrique diffère selon le pays. Lorsque la capacité d’un gouvernement n’est pas suffisamment importante, il est nécessaire de l’appuyer. La passation de marchés de gouvernement à gouvernement peut aider à cet égard. En effet, à titre d’entité gouvernementale canadienne dans le cadre de la passation de marchés, la CCC peut fournir la capacité nécessaire et elle veille à ce que les risques soient répartis de façon équilibrée. Elle garantit une transparence complète à toutes les parties ainsi que le respect du Code de déontologie des affaires. Tous ses employés doivent d’ailleurs signer ce code chaque année et les entreprises canadiennes avec lesquelles elle collabore, s’y conformer. Quelles sont les leçons positives apprises dont pourraient tirer parti d’autres entreprises ou gouvernements? Les entreprises canadiennes ont pour leur part un accès accru aux débouchés grâce à la présence du gouvernement du Canada à leurs côtés lors des transactions commerciales. Les gouvernements étrangers reconnaissent maintenant la valeur qu’apporte la CCC en

Turbines à gaz et panneau, Takoradi au Ghana projet.

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pratiques d’approvisionnement rigoureuses, notamment en matière de diligence raisonnable pour garantir la passation de marchés équitables, raisonnables et éthiques en vue de répondre aux besoins souvent urgents de développement des pays. L’élaboration de trousses d’inscription des électeurs biométriques en vue d’aider à l’organisation des prochaines élections nationales au Kenya est un bon exemple. Le gouvernement du pays avait un urgent besoin de cet équipement pour prévenir le retard des élections. À cet égard, la CCC a été en mesure de mobiliser rapidement les ressources nécessaires et de fournir une solution clé en main, y compris le financement requis, pour offrir le produit requis et ainsi permettre le processus démocratique comme il se doit. Beaucoup de choses ont été dites sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) ainsi que sur le manque de normes internationales relativement à ce que devrait désigner la RSE à l’échelle internationale. Que pouvez vous dire des projets axés sur la RSE réalisés en Afrique, soit au Kenya et au Ghana, pour ce qui est de leur respect des collectivités locales ainsi que de la société civile, de l’environnement, de l’économie et de la gouvernance? Dans les transactions, la CCC représente le gouvernement du Canada ainsi que les entreprises canadiennes. La RSE et la bonne

conscience sociale sont une partie intégrante de toutes les décisions prises lors de la passation d’un marché. Nous étudions avec attention toutes les répercussions qu’ont nos activités commerciales, sur les plans national et international. Conformément aux pratiques du gouvernement du Canada, qui s’attend à ce que toutes les entreprises satisfassent à des normes élevées de RSE et les encourage à les respecter, nous avons élaboré nos propres principes directeurs en matière de RSE, qui sont énoncés dans notre Code de conduite ainsi que dans le Code de conduite des affaires susmentionné. Plus précisément, nous sommes résolus à respecter un élément particulier de la RSE, soit le renforcement des capacités dans le pays hôte. Ainsi, dans nos projets, comme celui réalisé au Ghana, une grande partie de la main-d’œuvre est embauchée sur place, entraînant un transfert des connaissances aux employés locaux. Au Ghana, 94 %z 100 du personnel participant au projet provenait de la région, ce qui a permis au pays de conserver les emplois et les compétences. Quel est le degré de participation du corps diplomatique africain aux débouchés offerts? En ayant nos bureaux à Ottawa, nous avons l’avantage d’avoir accès aux missions diplomatiques étrangères au Canada. L’une des principales stratégies de la Corporation est d’établir des liens avec les chefs de mission des pays étrangers, non seulement pour présenter la

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CCC et les services qu’elle offre, mais également pour discuter de l’approche de développement des affaires de gouvernement à gouvernement et des avantages réels de la participation du Canada aux projets, notamment aux projets d’infrastructure complexes. Estimez-vous que la CCC jouera un rôle dans l’accroissement du commerce entre l’Afrique et le Canada, comme le prévoit le ministre Fast (annonce du 16 octobre), et la création éventuelle d’une plaque tournante en matière de RSE dans l’Afrique de l’Ouest? Absolument. Je crois que la CCC continuera de jouer un rôle très particulier dans l’accroissement du commerce entre le Canada et les pays d’Afrique. Comme l’a mentionné le ministre Fast lors du Symposium du Forum Canada-Afrique, l’Afrique est l’une des régions économiques du monde qui croît le plus rapidement. Par conséquent, elle offrira à l’avenir de nombreux nouveaux débouchés qui feront l’objet d’une concurrence accrue. Selon moi, la CCC, en collaboration avec le gouvernement du Canada et les entreprises canadiennes, sera en mesure de contribuer, de façon notable, aux initiatives de RSE qui voient le jour en Afrique, et je crois que l’appui de pratiques commerciales éthiques constitue une pierre angulaire de l’approche canadienne en matière de commerce.

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Tanzanie en visite au Canada: Une nouvelle étape franche dans les relations avec la Tanzanie

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Article par Dawit Hailu & Marje Aksli

e Conseil Canadien pour l’Afrique a été heureux d’être impliqué dans l’organisation de la visite du Président de Tanzanie, Jakaya Kikwete, à Ottawa, le 4 octobre 2012, permettant aux sociétés et organisations membres de CCAfrique d’en apprendre d’avantage sur les possibilités d’affaires en Tanzanie. CCAfrique a également été heureux de faciliter une réunion présidentielle avec Ian Bennett, président et chef de la direction de la Monnaie Royale Canadienne, Peter Kieran, Président , Directeur Général de CPCS, Shaun Usmar, chef de la direction de Xstrata Nickel, JeanPierre Sauriol, président de Dessau, Patricia Malikail, représentante en chef d’EDC, et Marc Whittingham, président et chef de la direction de CCC. La visite de M. Kikwete au Canada a été faite afin de renforcer les relations économiques des deux pays qui ne cessent de croître depuis plus de deux décennies. Depuis 1990, le Canada est le plus important investisseur en Tanzanie et la visite officielle du Président a présenté encore plus d’opportunités d’investissements étrangers et commerciales entre le Canada et la Tanzanie. Le Président a déclaré au Premier ministre Harper: «Je tiens à encourager l’investissement du Canada parce qu’il y a de grandes opportunités dans le secteur minier (et d’autres secteurs),” Lors de sa visite, le Président a signé un Accord de promotion de l’investissement bilatéral et de protection avec le Canada, qui offre une plus grande protection contre les pratiques discriminatoires et arbitraires

pour les entreprises canadiennes qui font affaires en Tanzanie. Le Président a affirmé son engagement pour le développement économique de la Tanzanie, indiquant que «notre gouvernement se concentre sur la création d’emplois, la croissance et la prospérité à long terme, et sur la création des conditions favorables pour les entreprises canadiennes. Cet accord permettra d’encourager l’investissement et à mieux protéger les Canadiens » faisant affaires en Tanzanie. Le président n’a pas seulement visité afin de promouvoir les relations économiques entre le Canada et la Tanzanie, mais aussi pour faire la promotion de l’imputabilité et la responsabilité des femmes et, les problèmes de santé des enfants en Afrique. Le Premier Ministre et le Président ont coprésidé la Commission des Nations Unies sur l’information et la responsabilisation des femmes et sur la santé des enfants en 2011, signalant leur engagement pour le bien-être socio-économique des collectivités de l’ensemble du continent africain. Dans le prolongement de cela, les deux dirigeants ont annoncé six nouvelles initiatives qui visent à aider les femmes et l’accès des enfants aux soins de santé, à promouvoir une plus grande responsabilité dans l’administration et dans la gestion des industries extractives et des ressources. À l’avenir, la visite du président Kikwete est critique pour les pays qui cherchent à capitaliser sur de solides relations économiques et politiques. CCAfrique est très heureux d’appuyer un tel lien positif et à long terme.

CCAfrique a organisé une table ronde de discussions entre le Président de la Tanzanie et le secteur public et privé

Rangée du haut (de gauche à droite): Andrew McAlister, Consultant; Jean-Pierre Sauriol, Président de Dessau; Peter Kieran, Président et Directeur Général de CPCS; Marc Whittingham, Président et chef de la direction de la Corporation commerciale canadienne (CCC); Patricia Bentolila, Représentante en chef, Afrique, Développement du commerce international d’Exportation et Développement Canada (EDC); Robert Orr, Ancien Haut-Commissaire de la République du Mozambique; Ian Bennett, Président et Chef de la Direction de la Monnaie Royale Canadienne; Patricia Malikail, Directeur Général - Afrique, des affaires étrangères et Commerce International Canada (MAECI) Rangée du bas (de gauche à droite): Alex Massinda, Haut-Commissaire de la République-Unie de Tanzanie; Hon Sospeter Muhongo, Ministre de l’Énergie et des Minéraux; Son Excellence Jakaya Mrisho Kikwete, Président de la République-Unie de Tanzanie; Lucien Bradet, Président et Directeur Général du Conseil Canadien pour l’Afrique; Shaun Usmar, Chef des Finances de Xstrata Nickel

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Questions à la Première Conseillère du Bureau du conseiller en RSE Canadienne

M

me Marketa Evans est la première conseillère en RSE du secteur extractif. Mais quel est le travail que fait le Bureau du conseiller en RSE de l’industrie extractive? Créé en 2009, le Bureau du conseiller en RSE de l’industrie extractive a deux rôles principaux: un rôle consultatif et une fonction de règlement des différends. Le Bureau du conseiller en RSE a été créé comme l’un des quatre piliers de la stratégie du gouvernement du Canada en matière de RSE pour les sociétés extractives canadiennes à l’international, intitulé «Renforcer l’avantage canadien». Son rôle premier est axé sur le partage de l’information au public au bénéfice de toutes les parties prenantes sur les questions liées à la mise en œuvre des normes volontaires qui font partie de la stratégie. La seconde, le mécanisme de règlement des différends est appelé le processus d’examen, et il fournit une opportunité de dialogue et de résolution conjointe de problèmes entre une entreprise extractive canadienne et un peuple affecté par un projet. Le Canada est en effet le premier pays à mettre en place un bureau dédié à résoudre les conflits de manière constructive dans le secteur extractif par le dialogue, en fournissant un service public, sans frais de service, parrainé par le gouvernement du pays d’origine. Quelle est la stratégie du gouvernement du Canada en matière de RSE pour les sociétés extractives canadiennes à l’internationale? La stratégie de RSE, annoncée en mars 2009, vise à améliorer l’avantage concurrentiel et

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la réputation des entreprises canadiennes de l’industrie extractive opérant à l’étranger en renforçant leur capacité à gérer les risques sociaux et environnementaux. Comme je l’ai brièvement mentionné précédemment, la stratégie de RSE repose sur quatre éléments intégrés et complémentaires. Tout d’abord, elle soutient les pays d’accueil de quant au renforcement des capacités en matière de gouvernance des ressources. D’autre part, elle favorise largement les lignes directrices de performance reconnues internationalement quant à la RSE. Bien qu’elle ne soit pas juridiquement contraignante, la stratégie fait sa promotion d’endossement auprès des entreprises canadiennes du secteur extractif. Les quatre normes volontaires approuvées sont les suivantes: les normes de performance de la Société financière internationale sur la durabilité sociale et environnementale; les Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme, l’Initiative mondiale sur les rapports et les lignes directrices de l’OCDE pour les entreprises multinationales. La stratégie prend également en charge le développement d’un Centre d’excellence en matière de RSE afin de développer et de diffuser des outils de haute qualité en matière de RSE et de la formation aux intervenants. Le Centre d’excellence est hébergé par l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole. Leur objectif est d’aider les entreprises canadiennes qui font des affaires partout dans le monde, en fournissant des outils et de l’information pour toutes les parties prenantes, et d’élever la barre pour d’excellentes pratiques en matière de RSE de l’industrie extractive. Actuellement, ils ont des profils de pays que pour deux pays africains: la République démocratique du Congo et la Tanzanie. Enfin, la stratégie prévoyait la création d’un Bureau du conseiller en RSE de l’industrie extractive, dont je dirige actuellement. Quel est le rôle du Bureau du Conseiller en RSE? Comme je l’ai mentionné plus tôt, l’un des rôles de notre bureau est de conseiller les parties prenantes sur la mise en œuvre des normes volontaires sur le rendement approuvées par la Stratégie. Nous définissons les «parties prenantes» au sens large: tous les efforts que nous entreprenons sont dans l’intérêt public. Nous n’offrons pas de service de conseil aux entreprises individuelles, mais plutôt de l’information au bénéfice du public sur les questions liées à la mise en œuvre des normes de RSE. Dans notre

travail d e conseil, nous nous concentrons également sur la réduction et à la prévention des conflits. Que devons-nous savoir sur le processus d’examen? Le Bureau du conseiller en RSE offre une nouvelle option pour le règlement constructif des différends entre les entreprises canadiennes et les collectivités à l’extérieur du Canada. Nous jouons un rôle de rassembleur et de facilitateur. Notre outil de résolution des problèmes, appelé « processus d’examen », met l’accent sur le dialogue et la résolution constructive des problèmes. Il permet aux personnes ayant des opinions et des intérêts différents de collaborer pour trouver des solutions mutuellement acceptables en vue de régler des différends ou des questions. Les litiges doivent être en rapport avec les normes volontaires dans le cadre de la Stratégie canadienne en matière de RSE. En créant le processus d’examen, nous avons consulté des dizaines de groupes de la société civile au Mali, au Sénégal et ailleurs, pour entendre leurs points de vue. Qui peut présenter une demande au Bureau du conseiller en RSE? Les demandes peuvent être portées par une extraction minière, une société canadienne de pétrole ou de gaz (enregistrées ou établies au Canada), ou, par une personne , groupe ou communauté affectée par le projet à l’extérieur du Canada (l’assistance d’une tierce personne est possible, mais en option). Le Bureau invite également les demandes conjointes des sociétés et des personnes affectées par le projet. Comment fonctionne le processus d’examen? Notre objectif est d’avoir un processus qui est rapide et pratique. Une fois que nous recevons la demande, nous vous confirmons qu’il est complet. Le cas échéant, l’autre partie est informée immédiatement. Si la demande répond aux critères d’admission de base, nous procédons à répondre à chacune des parties, par téléphone ou en personne, pour leur faire savoir comment le processus fonctionne, à quoi ils doivent s’attendre, et de commencer à construire la compréhension des enjeux. Nous

procédons

normalement

à

une


évaluation de la situation sur le terrain. L’objectif de cette évaluation ne consiste pas à attribuer une faute, mais plutôt d’aider toutes les personnes concernées à mieux comprendre le contexte, les enjeux, et si cette approche de résolution de problèmes est appropriée et est susceptible d’être utile pour le règlement des questions. Parmi certains autres outils que le conseiller en RSE peut utilis er, notons : le partage de

l’information, la convocation, la facilitation, la conception des processus et la recherche conjointe des données. Le processus d’examen offre de nombreuses possibilités de créativité et de discussion. Le Bureau a reçu sa première demande de révision cinq mois après le lancement du processus. En décembre 2012, le Bureau avait reçu trois demandes de règlements des différends. Le processus du conseiller en RSE n’est qu’une façon pour les personnes d’essayer de résoudre leurs différends. Le recours à ce processus n’empêche pas les parties de poursuivre d’autres options. Que peut faire ce type d’approche?

La résolution des conflits, basée sur le dialogue peut trouver des solutions viables et durables qui permettent aux parties de maintenir le contrôle et l’entrée dans un processus, ainsi qu’aider à améliorer la confiance et les relations de travail. Cette approche peut aider à renforcer la confiance fondée sur des données scientifiques - au-delà des «experts» de conflit, et de générer une meilleure compréhension de la situation et trouver la cause des conflits ou des problèmes. Il peut aussi aider les gens à comprendre comment mettre en œuvre une norme de rendement d’une manière à mieux répondre aux intérêts des parties prenantes. Je vous remercie beaucoup! Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec le Bureau du conseiller en RSE de l’industrie extractive par e-mail: csr-counsellor@international.gc.ca ou visitez le site www.international.gc.ca / csr_counsellor-conseiller_rse

Découvrire les Opportunités d’Affaires au

Son Excellence Mme Edda Mukabagwiza Haut-Commissaire du Rwanda au Canada

L

e 28 Novembre 2012, à la suite du Déjeuner-Découverte: Découvrir les Opportunités d’affaires au Rwanda, organisé en partenariat avec le MRI-FCE, réunissant une dizaine de gens d’affaires de Montréal, l’Afrique en Essor s’est entretenu avec Son Excellence Madame Edda Mukabagwiza, Haut-Commissaire du Rwanda au Canada.

Par Yacine Sawadogo

Quels sont les outils mis à la disposition des entreprises ou des entrepreneurs par la mission diplomatique rwandaise ici au Canada? Le premier outil est avant tout le HautCommissariat en tant que lieu physique. Notre rôle est plutôt commercial que politique, en agissant en tant qu’intermédiaire. Des missions peuvent être organisées vers le Rwanda ou vers le Canada selon les besoins. Il y a aussi la présence décentralisée des consuls honoraires

Rwanda pour représenter les intérêts du Rwanda un peu partout au Canada. Nous avons trois consuls honoraires: Montréal, Toronto et Edmonton. Un autre outil important est le Rwanda Development Board qui a un représentant au Canada, basé à Montréal. Vous avez listé des secteurs favorables au Rwanda. Selon vous, lesquels peuvent facilement intéressés les investisseurs canadiens en terme de transfert direct d’expertise et /ou de partenariat? Le domaine de l’infrastructure est un secteur prioritaire, incluant ses différentes composantes (aviation, construction, etc.). L’énergie (notamment hydroélectrique) et le tourisme sont aussi des secteurs intéressants. Concernant ce dernier, nous avons d’ailleurs organisé un évènement sur le tourisme des pays de l’EAC (East African Community) qui a attiré plus de 400 personnes. Il faut aussi mentionner que le Canada a joué un rôle prédominant

dans le secteur de l’éducation (construction de l ‘Université nationale du Rwanda en 1963) depuis les débuts de nos relations. Offrez-vous des services que les potentiels investisseurs ignorent? Qu’avez-vous à dire à ce propos à nos lecteurs? Je voudrais mentionner que nous sommes toujours disponibles pour donner diverses informations sur le Rwanda (aperçu pays, visas etc.). Nous pouvons aussi accompagner tout investisseur potentiel depuis l’identification des opportunités jusqu’à son établissement dans le pays. Nous disposons aussi d’un site web qui offre de nombreux renseignements.

http://rwandahighcommission.ca/en/

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LE

POUVOIR des ALLIANCES Les partenariats entre les entreprises et les agences de développement peuvent conduire à des rendements améliorés sur les dépenses de la responsabilité sociale des entreprises et les collectivités, sans nécessiter l’augmentation des dépenses.

Article par Carlo Dade et Savera Hayat

B

y combining the different resources and competencies of the two sectors, these partnerships have the potential to succeed where traditional development programs have failed and where private sector investment alone has not translated into sustainable development.

Savera Hayat et Carlo Dade discutent de comment ces types de partenariats publicprivé peuvent être utiles pour relier les jeunes à des emplois et assurer un développement plus équitable et durable dans un environnement économique plus stable. À l’échelle mondiale, il est maintenant clair

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que le secteur privé est le bailleur de fonds le plus important et le moteur du succès dans le développement international. En Europe et dans les Amériques, les partenariats publicprivé sont devenus une exigence essentielle pour que les entreprises et la société profitent et croissent ensemble. Toutefois, le Canada n’a que récemment commencé à envisager d’inclure des partenariats public-privé pour le développement international d’une manière systématique et cohérente dans le cadre de sa stratégie de développement international. Dans cet article, nous démontrerons que le rôle du secteur privé va au-delà du champ traditionnel des projets de responsabilité sociale. Ce rôle nécessite des partenariats plus

étroits avec les gouvernements des pays hôtes, les communautés locales, les ONG et les agences de développement comme l’ACDI, l’USAID et d’autres. Appelons ces partenariats plus étroits des « alliances ». Selon la définition de l’USAID, une alliance de développement « combine l’énergie et les ressources de tous les partenaires afin d’approfondir l’impact sur le développement par des capitaux privés alignés ». Un exemple simple de la façon dont une alliance peut être développée est en reliant les défis de développement du chômage avec les défis du secteur privé de trouver la main-d’œuvre formée et apte à l’emploi. L’alliance peut, par exemple, aider à développer des programmes de formation certifiés par l’industrie en fonction


Agence de développement des affaires étrangères

Intérêts du secteur public

Espace de potentiels partenariats public-privé entre les agences de développement et le secteur privé

Intérêts du secteur privé

naturelles. L’utilisation de ces ressources pour le meilleur avantage social et économique devient le défi : comment s’assurer que les ressources bénéficient réellement aux Africains ordinaires? C’est pour cette raison que les gouvernements africains, le secteur à but non lucratif et les communautés doivent tous travailler en étroite collaboration avec le secteur privé et s’engager avec lui. Comment fonctionnent les alliances?

des besoins du marché du travail et offrir des emplois. Les groupes communautaires et les ONG peuvent aider le secteur privé à comprendre les besoins des jeunes sans emploi, identifier les groupes cibles avec lesquels travailler et aider à assurer la responsabilisation et la transparence de ces initiatives. Les gouvernements peuvent collaborer sur des questions comme les cadres politiques, les questions de réglementation et les plans à long terme pour le pays. La participation du gouvernement est également importante afin de veiller à ce que les initiatives appuient et bénéficient de, ou du moins ne font pas interférence avec, les initiatives du secteur public. Un exemple d’une telle alliance est l’Alliance de l’éducation et de l’emploi de la Fondation internationale de la jeunesse (FIJ). Cette alliance a amélioré et élargi les possibilités d’éducation et d’emploi pour les jeunes défavorisés et les chômeurs en Tanzanie, au Mozambique et en Afrique du Sud. En partenariat avec des entreprises comme Samsung, Starbucks, et Nokia, les 320 partenariats multisectoriels et les 43 projets pilotes à travers le monde ont bénéficié à plus d’un million de jeunes. La réalité de la coopération L’Afrique est un bel exemple de comment ni les projets traditionnels qui sont financés par les donateurs, ni les activités de RSE financés par le secteur privé ont réussi à créer un impact à long terme dans l’amélioration de la durabilité des sociétés et économies. Dans son livre Dead Aid, Dambisa Moyo a apporté suffisamment d’exemples de tentatives infructueuses pour engendrer la croissance économique et la démocratie seulement par moyens d’aide au développement. Le temps est venu, bien en retard, pour lancer un programme plus agressif et de trouver des façons dont le secteur privé peut jouer un plus grand rôle dans le développement de l’Afrique. La réalité est que, sous une forme ou une autre, la société civile africaine, le secteur privé, les communautés et les gouvernements africains ont toujours travaillé ensemble. Ce qui change est la sensibilisation à cette coopération par des agences internationales de développement, et les tentatives d’augmenter les efforts de coopération et de faire de la coopération à travers tous les secteurs une première option, et non une option accidentelle et particulière. Le créneau en ce moment pour les Africains est grâce à la demande globale pour leurs ressources

L’élément le plus important d’une alliance réussie est de commencer avec les rendements attendus mesurables. Alors que le secteur privé a été habitué à utiliser des critères solides pour décider si l’investissement de temps et de ressources est nécessaire, le secteur public peut bénéficier de cette pratique aussi. Pour le secteur privé, c’est une procédure habituelle pour démontrer les rendements mesurables sur les dépenses telles que les investissements dans les équipements, la formation, la recherche et le développement. L’extension de cette discipline pour les initiatives dans le domaine de la RSE d’une entreprise est une condition essentielle à la réussite de tout investissement de sorte RSE, particulièrement avec les partenariats public-privé. L’accent mis sur les rendements attendus qui correspondent aux besoins de l’entreprise s’aligne habituellement aux compétences techniques et aux ressources de l’entreprise, ce qui conduit à des alliances qui « ont un sens ». Définir, quantifier et articuler les rendements attendus sur les initiatives de RSE déplacent ces investissements du domaine du caprice idiosyncrasique qui caractérise la plupart des dépenses de la charité. Cela envoie un signal fort à la bureaucratie d’entreprise et aux agences de développement, aux organisations non gouvernementales et aux groupes

rendement attendu sur la coopération avec le secteur privé serait être démontré par une augmentation quantifiable d’un certain bien public qui est normalement de préoccupation pour l’agence de développement. Pourquoi parlons-nous des résultats mesurables? Mesurer les rendements quantifiables et leurs impacts sur la « gravité » du partenariat est également important pour les communautés et les ONG impliquées dans ce processus, car il augmente leur rôle et leur import, de manière à passer d’un rôle passif et dévalorisé à un rôle de participant qui apporte une valeur réelle et quantifiable. C’est le moment pour l’Afrique et ses amis de reconnaître le rôle du secteur privé dans le développement, de travailler sur de nouvelles initiatives audacieuses comme l’ont démontré des organisations comme l’FIJ. Ou, dans les paroles de Dambisa Moyo, « les Africains veulent devenir des entrepreneurs et non pas des bénéficiaires de l’aide ». Pour les entreprises intéressées dans les alliances de développement, les agences de développement USAID et d’autres en dehors du Canada possèdent une vaste expertise et des capacités de partenariat et des programmes qui sont disponibles pour toutes les entreprises, y compris celles basées au Canada. Un bon endroit pour commencer est au Bureau de l’USAID sur l’innovation et le développement des alliances.

http://idea.usaid.gov

Carlo Dade est un professionnel en résidence à l’École de développement international et mondialisation à l’Université d’Ottawa et a négocié et financé des partenariats public-privé en Haïti et en République dominicaine avec l’agence d’aide du gouvernement américain, la Fondation interaméricaine. Savera Hayat est une experte en développement international, avec une vaste expérience de travail sur les programmes de formation et d’emploi en utilisant le modèle de la constitution d’alliances tout en travaillant pour l’USAID au Pakistan.

Traductrices Ginette Gautreau and Maire-Pierre Daigle

communautaires qui sont des partenaires potentiels. Le rendement attendu des investissements peut être soit une rentabilité accrue, soit une réduction du risque opérationnel, soit des coûts moindres pour les entrées, ou bien le recrutement de travailleurs pour n’en citer que quelques-uns. Nous recommandons que le secteur public imite la pratique du secteur privé, où le

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À Propos

des Limites

RSE

de la

M. Joseph K. Ingram Président de l’Institut Nord Sud

A

Au moment où l’Institut Nord-Sud se prépare pour le Forum de l’INS sur la gouvernance des ressources naturelles pour le développement africain qui se tiendra à Ottawa en mai 2013, le magazine Afrique en Essor a discuté avec l’ancien représentant spécial de la Banque mondiale aux Nations Unies et à l’Organisation mondiale du commerce, maintenant de même qu’avec l’actuel président de l’Institut Nord-Sud, le principal groupe de réflexion en matière de développement au Canada, M. Joseph K. Ingram. Notre éditrice Marje Aksli a visité M. Ingram à son bureau à Ottawa et lui a demandé d’identifier le plus grand défi pour le développement de l’Afrique. Nous savons tous que l’économie des régions subsahariennes de l’Afrique croît à un rythme exceptionnel et que les perspectives d’avenir de l’Afrique sont en train de s’améliorer. Cela est important, mais je ne vais pas répéter leurs accomplissements ici. Or, en dépit de ces changements positifs, les plus grands défis de l’Afrique demeurent la pauvreté et les inégalités grandissantes qui y prévalent. La majorité des experts en politique publique diraient que le facteur le plus important, afins de réduire ces inégalités, est de fournir des opportunités d’emploi intéressantes à la population croissante de jeunes. L’Afrique a de sérieux problèmes de chômage, et ce, même au sein des économies à croissance rapide. Une grande partie du chômage est attribuable à une augmentation

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marquée du nombre de jeunes – 60 pour cent de la population totale de l’Afrique subsaharienne se situe sous l’âge de 30 ans. Cela engendre des rapports de dépendance très élevés. L’Afrique du Sud, par exemple, a un taux de chômage extrêmement élevé chez les jeunes malgré le fait qu’elle dispose d’une main d’œuvre relativement qualifiée comparativement aux autres pays africains. Pouvez-vous nous donner vos commentaires par rapport aux études qui soutiennent que plus la population est composée de jeunes, plus les probabilités que le pays soit démocratique sont faibles? Cette théorie est incompatible avec le fait que le nombre de démocraties en Afrique soit passé de 8 à 23 au cours des dix dernières années. Regardez ce qui est arrivé avec le printemps arabe! Ce sont principalement des jeunes qui ont été le moteur du changement démocratique. Pour le moment, il ne s’agit pas toujours de changements que nous aimons, mais cela constitue le premier pas vers un système démocratique durable. Une population jeune est une source de croissance économique – l’on ne peut avoir de croissance sans augmenter la population active et hausser son niveau de qualification. De plus, l’histoire et les données empiriques démontrent que lorsque la population est plus éduquée, il y a une plus forte demande pour davantage de transparence et de redevabilité, deux éléments qui sont à la base du développement démocratique. Alors que savons-nous à propos du soulèvement des jeunes en Afrique? Nous savons que si les attentes des jeunes ne sont pas remplies, il y aura des problèmes politiques, ainsi qu’une rupture de la cohésion sociale, ce qui engendrera toutes sortes de conséquences négatives, incluant un mécontentement social, une hausse des mouvements migratoires, des disputes par rapport aux ressources limitées, de l’extrémisme et du fondamentalisme religieux. Certains groupes prennent avantage de ces problèmes dans le but de créer des obstacles pour l’État. Nous commençons à voir des manifestations de ce fondamentalisme à la fois au Maghreb, en Somalie et au Sahel : dans le nord du Mali, et même au Nigéria où la violence religieuse a augmenté. Le défi que représente l’augmentation du chômage pour l’Afrique est-il unique sur la scène mondiale? Le problème de l’augmentation du chômage et des emplois à faible revenu n’est pas unique à l’Afrique : c’est un problème que nous partageons globalement, même si les

conséquences ne sont pas les mêmes partout. Les États-Unis et le Canada sont également confrontés à une augmentation des inégalités et à des taux de sous-emploi et de chômage élevés, mais il est clair que les conséquences sont plus sévères en Afrique, où les conditions socioéconomiques sont beaucoup moins favorables au départ. De plus, l’Afrique a des institutions politiques relativement faibles. Ceci dit, il y a des améliorations significatives au niveau de la qualité globale de la gouvernance. Nous parlons d’un continent qui a 54 pays. Or, comme nous le savons, la démocratie est fragile, tel que les événements récents au Mali l’ont démontré. L’Afrique a encore un héritage de corruption avec lequel elle doit composer, tel que le révèlent les indices produits annuellement par Transparency International. Quelles recherches ont été faites par l’INS en matière de gouvernance des ressources naturelles? Depuis près d’une décennie, l’INS effectue de la recherche sur le terrain dans le domaine de la gouvernance des ressources naturelles, principalement dans les régions habitées par les peuples des Premières nations au Canada et les communautés autochtones en Amérique latine. Sur la base de nos résultats, nous orientons de plus en plus nos recherches vers l’Afrique subsaharienne. Notre objectif est d’étudier la relation entre la gouvernance et les bénéfices économiques des activités d’extraction. L’exploitation des ressources naturelles est importante pour tous les pays et la richesse qui en est générée est cruciale pour les gouvernements hôtes, les communautés locales et leurs populations. Ces ressources devraient être exploitées de manière à engendrer des retombées positives pour tous : pour les gouvernements hôtes, les communautés locales et les compagnies minières. Sur quels projets de recherche l’INS travaille-t-il? Nous travaillons très étroitement avec deux initiatives d’envergure mondiale. La première est principalement menée par l’Union africaine et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Leur Vision minière pour l’Afrique cherche à créer un cadre visant, d’une part, à établir des normes de conduite que les gouvernements africains et les compagnies qui investissent devraient adopter et, d’autre part, à prévoir les implications pour les gouvernements d’origine comme le Canada. La deuxième initiative avec laquelle nous sommes impliqués est menée par l’un des plus importants


économistes de développement à travers le monde, le professeur Paul Collier de l’Université d’Oxford. Cette initiative, la Charte sur les ressources naturelles, cherche également à créer un ensemble de principes réglementaires visant à encadrer les opérations des gouvernements hôtes et des compagnies minières, de façon à ce que l’exploitation des ressources extractives et des autres ressources naturelles se fasse de manière responsable sur les plans économique, social et environnemental et engendre des retombées positives pour toutes les parties impliquées. Que devraient faire les compagnies en matière de RSE lorsque la gouvernance est faible et que la société civile n’est pas encore forte? Permettez-moi de commencer en vous expliquant comment, à l’INS, nous envisageons procéder afin d’appuyer ces initiatives mondiales. La recherche que nous allons entreprendre comporte plusieurs volets, incluant le rôle du secteur privé, les puissances émergentes, et s’étend au-delà de la RSE. Nous sommes aussi préoccupés par l’impact que les investissements canadiens auront, à long terme, sur la compétitivité et la croissance économique du Canada, de même que sur la réduction de la pauvreté en Afrique. Nous avons intérêt à ce que le Canada soit compétitif en tant qu’investisseur dans les ressources naturelles, mais, en même temps, nous devons aussi veiller à ce que ces investissements offrent des opportunités de croissance plus importantes et plus équitables. Dans ce contexte, nous étudions également le rôle de la responsabilité sociale des entreprises, y compris ses limites. Les gouvernements africains prennent eux aussi de plus en plus conscience des limites de l’autorégulation et essaient d’y pallier dans le cadre de la Vision minière pour l’Afrique. En se basant sur une recherche effectuée par l’INS au Canada et en Amérique latine par le passé, nous venons à la conclusion que la RSE constitue un ensemble de principes qui est nécessaire mais non suffisant afin d’assurer des retombées positives pour tous, tel que mentionné précédemment. En effet, un nombre de plus en plus important de recherches, à la fois empiriques et académiques, reconnaissent qu’il y a des limites importantes dans le fait de se fier uniquement à des principes de responsabilité sociale des entreprises. Bien qu’en général les compagnies canadiennes se soient bien comportées à l’échelle mondiale – souvent mieux que leurs compétitrices – cela n’a pas été le cas de toutes. Cela a nui tant à l’image de la marque canadienne qu’au niveau du type de résultats en matière de développement

que nous recherchons par l’exploitation des ressources naturelles. Comment la portée limitée de la RSE a-t-elle nui aux compagnies canadiennes? Les compagnies ont eu tendance à se fier uniquement aux principes de responsabilité sociale des entreprises. Mais puisque la RSE est une forme d’autorégulation, les compagnies ne sont souvent pas redevables de la responsabilité de leur comportement sur les plans social ou environnemental, et ce, particulièrement dans les pays où la législation locale et la capacité d’application de celle-ci sont faibles. Le recours à l’autorégulation produira-t-il des retombées positives pour tous? Quelles seront les conséquences si la RSE n’y parvient pas, particulièrement dans un contexte où il y a de fortes inégalités dans les revenus et de mauvaises conditions socio-économiques? Récemment, nous avons constaté l’une des conséquences possibles, avec les événements qui se sont produits à Marakana en Afrique du Sud, où la violence dans une mine a dégénéré au point de prendre de l’expansion, imposant ainsi une sérieuse contrainte au potentiel de développement économique du pays. Les cas de violence sont plus fréquents non seulement en Afrique subsaharienne mais également dans certaines régions d’Asie et d’Amérique latine. Bien que nous reconnaissons que la RSE soit nécessaire, il nous faut nous demander si les principes fondés sur l’autorégulation sont suffisants. Ou avons-nous besoin de regarder audelà de la RSE, vers des formes de comportement plus réglementées? Dans quelle direction l’Afrique se dirige-telle? À ce stade, il semble que le travail de l’Union africaine et des

gouvernements africains se dirige vers des normes et une réglementation globale plus fortes. Cela est peut-être dû en partie aux demandes de la société civile grandissante en Afrique, qui recherche davantage de transparence et de redevabilité. Les membres de l’Union africaine reconnaissent ce développement important qui vient avec la gouvernance démocratique. Est-ce ce sur quoi porte le forum que vous organisez en mai? Le forum que nous avons l’intention d’organiser en mai 2013 s’intitule le « Forum de l’INS sur la gouvernance des ressources naturelles pour le développement africain » et nous planifions avoir la participation d’universitaires, de représentants d’organismes non-gouvernementaux, ainsi que de décideurs politiques haut placés de l’Afrique, du Canada, de l’Europe et des États-Unis. Le forum examinera non seulement la façon dont les gouvernements peuvent mobiliser les ressources financières provenant de l’exploitation des ressources naturelles, mais aussi comment ces mêmes gouvernements peuvent mieux utiliser ces ressources, de façon à contribuer au développement de l’économie nationale et de leurs communautés locales. Cela est essentiel pour le développement à long terme et la stabilité du pays. C’est aussi crucial pour les compagnies minières ellesmêmes et leur compétitivité à long terme. Leur capacité à obtenir des contrats dans le futur va dépendre de plus en plus de la perception qu’ont les gouvernements hôtes, mais aussi les communautés locales, à leur égard. Alors vous être en train de dire… … que plus les compagnies agissent de manière responsable, plus elles consultent les communautés locales, et plus les retombées seront positives en ce qui a trait au renforcement de leur image vis-à-vis de leurs compétitrices. Mais qu’arrive-t-il lorsque des investisseurs achètent des sites miniers pour un montant qui est de trois à quatre fois plus important que la valeur marchande? Assurément, cela arrive, mais si l’argent est investi pour construire des infrastructures localement ou ajouter de la valeur par la transformation locale – plutôt que par la simple expédition des minéraux bruts à l’étranger – tout en créant plus d’emplois au niveau local, cela va aider. C’est ce que les compagnies canadiennes devraient faire de plus en plus souvent, tout en discutant avec les populations locales et en considérant leur point de vue avant de prendre des décisions d’investissements.

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Juste Équilibre de L’industrie Minière Canadienne en Afrique Le

L

Article par Lalith Gunaratne, CET, MSc

’annonce du ministre de la Coopération internationale, Julian Fantino, sur la nouvelle orientation de l’ACDI concernant les partenariats avec les entreprises, en particulier celles des industries extractives, pour promouvoir les intérêts économiques du Canada à l’étranger, a créé une tempête médiatique. Ce n’est pas une tâche facile et elle a conduit à plusieurs questions sur les compagnies minières canadiennes opérant en Afrique. S’agit-il d’entreprises faisant preuve de responsabilité sociale, de partenaires responsables du développement ou encore arrondissent-elles les angles en abusant des gouvernements africains et des communautés dans leurs efforts pour réussir dans un secteur concurrentiel? L’industrie minière est la pierre angulaire de l’économie canadienne. Industrie Canada estime que 60 milliards de dollars, soit plus de 4% du PIB chaque année vient de l’exploitation minière. Ses tentacules sont dans les services financiers, la R & D, la haute technologie et la fabrication d’équipement lourd, l’éducation et de l’expédition, employant plus de 300.000 personnes. Aujourd’hui, cette industrie est à un carrefour. L’attention

des

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médias - stimulée par les ONG activistes et l’examen public des violations des droits humains et de l’environnement en Afrique ont conduit à une règlementation nationale et internationale plus stricte. Les Canadiens exigent des compagnies minières d’être de bons citoyens corporatifs. La concurrence, provenant de la Chine particulièrement, avec différentes règles d’engagement en Afrique a augmenté la pression. En outre, une économie mondiale imprévisible et le faible accès au capital peuvent encourager certaines entreprises, des explorateurs aux extracteurs, de couper les coins ronds pour survivre. La Vision pour l’Industrie Minière en Afrique ainsi que la Charte des Ressources Naturelle de l’Union Africaine qui font appel à un secteur minier bien gouverné peuvent entraîner une nouvelle règlementation et des contraintes sur les différentes nations pratiquant des activités minières en Afrique. Est ce que les

efforts à long-terme en faveur de l’engagement communautaire et de partenariats communautaires plus équitables pour le développement durable survivront dans cette course aux profits? David Davidson de l’entreprise d’investissements de Toronto, Paradigm Capital, affirme que les abus sont des exceptions et que la plupart des entreprises opérant au Canada et à l’étranger sont de bons citoyens corporatifs. Des organisations, telles que l’Association des prospecteurs et entrepreneurs du Canada et l’Association minière du Canada, appuie diverses initiatives de responsabilité sociale des entreprises. Les organisations, comme « Resource Revenue Transparency Working Group » avec « Publish What You Pay » et « Revenue Watch », travaillent à établir une plus grande transparence dans les transactions financières des pays hôtes.


Quelles sont les succès canadiens? Le Canada compte plusieurs histoires positives à partager, comme la mine Diavik de Rio Tinto dans les Territoires du Nord-Ouest. Selon Tom Hoefer, ancien directeur de la mine Diavik, ils étaient tenus de «construire des relations durables avec ses voisins caractérisées par le respect mutuel, un partenariat actif et un engagement à long terme». Il a travaillé en étroite collaboration avec les dirigeants communautaires à la base afin de conclure un «Accord de participation» plutôt que l’ « Entente sur les répercussions et les avantages » habituelle. Cela a aidé les Autochtones à Tli Cho et la région de Dene a pu en bénéficier de façon durable grâce au développement économique. La plupart de toutes les résussites sont dues au respect mutuel et l’engagement en tant que partenaires. Mitch Bloom, vice-président de l’Agence canadienne de développement économique du Nord demande : « Qu’est-ce qui définit notre pays ?” C’est un promoteur du nord du Canada qui est riche en ressources minérales et pétrolières, et compte de nombreux peuples autochtones. La dernière initiative de CanNor au sein de son Bureau de gestion des projets nordiques : « l’état de préparation communautaire » vise à préparer les communautés autochtones afin de s’engager avec succès avec les sociétés minières. Le succès de ces initiatives expérimentales peut être une leçon à tirer pour le gouvernement du Canada et les sociétés minières en Afrique. Focus sur l’Afrique “L’avenir du développement de l’Afrique est tirée par la demande mondiale de matières premières extraites, et les Canadiens continuent de jouer un rôle de premier plan. Elle peut être une bénédiction mais aussi une malédiction pour l’Afrique », a déclaré Shishir Shahnawaz de l’Institut Nord-Sud. Les Canadiens ont l’occasion de soutenir les engagements mondiaux au niveau de la transparence et d’une meilleure gouvernance en Afrique, en particulier lorsque les ressources ont créé des conflits politiques et sociaux. L’Institut international canadien pour les industries extractives et le développement, par exemple, peut avoir un impact sur ceux-ci seulement avec l’indépendance et l’impartialité politique.

Douglas Perkins, un vétéran canadien, leader de l’industrie minière africaine, affirme qu’il est prudent de commencer avec la communauté. “Je m’assois avec les gens, les regarde dans les yeux et leur parle du fond du cœur”. Cela renforce la confiance, surtout quand le géologue fait sa prospection. La compétence des gens, dit Perkins, est une nécessité pour les cadres de l’exploitation minière. Les dirigeants de sociétés minières ont besoin de leadership, d’une intelligence émotionnelle, d’une pleine conscience à atteindre ainsi que d’être de bons citoyens corporatifs. Les compétences interpersonnelles, la sensibilité culturelle, l’ouverture et l’aptitude à communiquer sont des compétences clés nécessaires pour engager le respect des communautés locales. Le défi est de trouver l’équilibre au niveau d’une règlementation qui protège les droits des communautés et de l’environnement, sans décourager l’investissement. Aux États-Unis, la loi Dodd-Frank a été étendue aux exigences de la Securities and Exchange Commission en ce qui concerne la divulgation des paiements des entreprises aux gouvernements dans le secteur extractif. Cela peut légalement réduire la corruption. Le gouvernement du Canada peut jouer un rôle moteur dans ces règlements. Par exemple, le Canada peut montrer son engagement en signant l’Initiative relative à la transparence des industries extractives (ITIE). Les sociétés ouvertes canadiennes ont généralement un haut niveau de divulgation dans le rapport RSE (Responsabilité sociale des entreprises). Cependant, comme les associations de l’industrie minière reconnaissent dans les documents du Groupe de travail sur la transparence des recettes provenant des ressources extractives, la règlementation en vigueur n’est pas appliquée de manière uniforme à travers les échanges ou les entreprises, et de nombreuses exigences de déclaration ne satisfont pas dans d’autres marchés. Certains Canadiens déplorent qu’il se tient à un niveau plus élevé que la Chine, entre autre. Selon le programme Money d’Octobre 2012 sur CNN, la Chine a investi 16 milliards de dollars dans des projets miniers en Afrique en 2011, une multiplication par dix de 2010. La concurrence

avec la Chine n’est pas un jeu équitable. En contraste avec les différents droits de l’homme, la Chine promeut les droits collectifs en parallèle avec les intérêts de l’État. Elle utilise des incitations avec les gouvernements hôtes par le biais de cadeaux et de récompenses. Cependant, l’approche « raccourci » de la Chine peut ne pas être viable à long terme. Lorsque les droits humains des communautés locales sont compromis, il crée un contrecoup, d’abord local, et éventuellement, au niveau international. Les communautés et l’environnement souffrent et cela n’est pas viable pour des bénéfices à long terme La. Chine finira par avoir à jouer selon les règles. Conversations Cruciales Le gouvernement, les ONG militantes et l’industrie minière ont des différences, mais doivent chercher des moyens d’avoir des «conversations cruciales» pour trouver un terrain d’entente. La force du Canada qui réside dans son image dans le monde comme une nation juste, un bienfaiteur des pauvres, un gardien de la paix - une réputation construite sur de nombreuses années ainsi que son engagement - doit être renforcée. Les valeurs canadiennes d’égalité, de respect de la différence culturelle, de liberté, de paix, de loi et d’ordre doivent tenir compte de la façon dont le Canada fait des affaires à l’étranger. L’évolution des mentalités et de l’engagement du Canada avec ses propres communautés autochtones commence à porter leurs fruits, même si beaucoup reste à faire. Il y a beaucoup de bonnes pratiques à la maison qui peuvent être émulés en Afrique. Le débat actuel est sain, montrant l’importance de l’Afrique pour l’avenir économique du Canada et de la responsabilité de l’industrie extractive de vivre selon les valeurs du Canada à fonctionner avec licence sociale. La plupart des leaders de l’industrie s’en rendent compte, mais chaque société, grande ou petite, doit venir à bord. Être une entreprise citoyenne responsable a ses avantages matériels, mais quand il vient du cœur, il profite aux gens et à la planète, aussi. L’auteur Lalith Gunaratne est consultant en leadership et RSE, Sage de l’Ontario pour le Mindful Leadership

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L’Afrique Québec: et le

Gouvernement du

Une Relation de Longue Date

D

étenteur d’un baccalauréat en Sciences économiques de l’Université de Montréal et d’un diplôme de l’Institut canadien des valeurs mobilières, M. Proulx a plus de vingt ans d’expérience en affaires internationales pour le Gouvernement du Québec. Depuis un an, M. Proulx est directeur général d’Export Québec, une unité du ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur. L’Afrique en Essor l’a rencontré dans ses bureaux afin de discuter du positionnement de l’Afrique au sein de l’initiative d’Export Québec et du nouveau gouvernement québécois de Mme Pauline Marois.

Interview par Léonie Perron

Export Québec est relativement jeune, pouvez-vous décrire les visées économiques du gouvernement du Québec vis-à-vis des entreprises œuvrant ou désirant œuvrer en

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Afrique. Essentiellement Export Québec a été créé afin de soutenir la relance des exportations du Québec. En effet, au cours des dernières années, le Québec a connu une baisse de ses exportations au niveau international. Pour demeurer concurrentielles, les entreprises doivent améliorer leur productivité, contrôler leurs coûts, investir et innover. Cette action est essentielle dans l’économie mondiale actuelle. Il y a eu une volonté de relance de l’exportation québécoise par le précédent gouvernement. Nous avons vu, dès le début du nouveau gouvernement, que les priorités de son mandat sont d’abord l’intégrité et la prospérité. Dans la prospérité, un élément essentiel est de réduire le déficit commercial. En matière de commerce, nous n’avons pas vraiment de contrôle sur les autres importations. Là où nous avons un certain contrôle, c’est au niveau des exportations. Nous avons souffert des diminutions des exportations vers les États-Unis et l’Europe mais, par la même occasion, nous avons vu augmenter nos exportations vers les marchés émergents, notamment la Chine. Cela démontre qu’il y a du potentiel ailleurs et que nous pouvons s’y tailler une place. Lorsque nous voulons relancer notre économie, il faut continuer à se consolider sur les marchés traditionnels. Puis, explorer de nouveaux marchés tels que l’Afrique avec laquelle nous avons de longues traditions d’affaires et de relations. Export Québec veut ainsi mettre à profit ces relations, notamment avec l’Afrique francophone, mais aussi avec l’Afrique anglophone à terme. Essentiellement, on veut augmenter notre commerce avec l’Afrique. Lorsque nous avons créé Export Québec, qui célèbre son premier anniversaire le 8 novembre, nous nous sommes donné comme objectif de doubler les exportations avec les pays du BRIC. Nous aimerions également doubler nos exportations avec d’autres pays émergents, notamment avec l’Afrique. Si nous regardons le commerce que

nous faisons avec l’Afrique en ce moment, ce serait assez facile à doubler. Les exportation du Québec en Afrique représentent présentement 500 millions de dollars (excluant le secteur des services), ce qui est relativement marginal pour le Québec. Toutefois, nous avons une longue tradition de relations avec l’Afrique. Par exemple, on exporte déjà beaucoup dans le domaine des services puisqu’un nombre important de compagnies québécoises sont actives dans ce domaine. Quels sont les outils disponibles au Québec pour permettre aux entreprises de réussir sur les marchés africains. Comme je l’ai mentionné précédemment, le Québec a établi, depuis longtemps, des liens historiques. Les entreprises peuvent donc tirer profit de la bonne réputation qu’ont les Québécois en Afrique. N’ayant pas été colonisateur, le Québec jouit d’un positionnement favorable dans les pays d’Afrique francophone. Pour les Africains, avoir un nouveau joueur dans la francophonie, tel que le Québec peut être intéressant. De plus, les liens institutionnels et éducationnels favorisent les bonnes relations. Depuis longtemps, le Québec accueille de nombreux étudiants africains chaque année. Ces derniers deviennent des contacts locaux clés puisqu’ils connaissent la réalité québécoise et africaine. Il y a aussi le support qu’Export Québec offre. Nous souhaitons collaborer avec nos partenaires afin que les entreprises québécoises disposent de services de soutien efficaces, et ce, quel que soit leur niveau d’expérience à l’exportation. Parmi ces partenaires, nous pouvons compter les ORPEX, les bureaux régionaux du nouveau Ministère des Finances et de l’Économie, les diverses associations sectorielles et d’affaires, EDC, Investissement Québec et le gouvernement canadien, ce qui nous permet d’éviter de dédoubler les efforts et d’être plus efficace. Finalement, Export Québec a aussi développé un service privé appelé Expansion Québec qui est un réseau proposant des solutions


d’implantation flexibles aux exportateurs québécois qui souhaitent accroître leur présence à l’étranger, la structurer davantage ou la consolider sur certains marchés. En Afrique, il y a des bureaux de disponibles au Burkina Faso et au Maroc. Un autre bureau devrait bientôt ouvrir ses portes en Tunisie. Ce programme est en fonction de la demande, il est tarifé à un prix très compétitif et est complètement auto-suffisant. S’il y a une demande plus élevée pour une destination en particulier, nous envisagerons alors la possibilité d’y ouvrir un bureau. On fait aussi plusieurs activités de maillages (accueil de délégations et missions économiques), notamment en collaboration avec le Conseil Canadien pour l’Afrique, afin d’offrir de l’information sur l’Afrique et de briser certains préjugés. On aide également les compagnies à aller chercher du financement auprès des grandes institutions financières telles que la Banque Africaine de Développement, la Banque mondiale, etc. On sait que le politique est très important en Afrique et en se joignant au volet Relations internationales, on apporte cette dimension, ce qui nous permet de mieux appuyer les compagnies. On a aussi un programme de financement que nous offrons aux compagnies qui a connu un franc succès dans les derniers mois. À votre avis, quels sont les secteurs d’activités économiques québécois porteurs en Afrique? Une récente étude de McKinsey présentait le marché du consommateur en Afrique comme le deuxième offrant les meilleures perspectives au monde après l’Asie. En plus de ce secteur à fort potentiel, à Export Québec, nous regardons les études et les secteurs traditionnels de nos activités en Afrique. Naturellement, nous avons une position de choix dans le secteur minier et de l’équipementier minier. Nous travaillons particulièrement en étroite collaboration avec

Quebec Premier Pauline Marois shakes the hand of Democratic Republic of Congo President Joseph Kabila in Kinshasa. Photo by PC. différentes minières québécoises. L’Afrique a de grands besoins en infrastructures. Le Québec a une longue tradition au chapitre de l’éducation mais aussi en ce qui a trait à l’infrastructure, aux services en expertise minière, à l’énergie renouvelable, à l’équipement et aux produits et services en agriculture tout en favorisant de développement vert. Les secteurs des communications, de l’aérospatiale et des transports sont également d’intérêt. Personnellement, comment percevezvous les cinq prochaines années de relations économiques entre le Québec et l’Afrique. À mon avis, c’est clair que nous pouvons en faire plus, particulièrement en appuyant nos entreprises intéressées par l’Afrique. C’est une relation qui pourrait se développer davantage en étant plus présente, par des missions, ou par le nombre de bureaux d’Expansion Québec, par exemple. L’Afrique est la Chine d’il y a 10 ans et représente un terrain fertile pour les compagnies, il suffit de le leur montrer. Comme l’a mentionné M. Benoit La Salle au Gala célébrant vos 10 ans, sur le continent africain, on voit de plus en plus d’Asiatiques qui ont compris l’importance d’être en Afrique, on voit les Européens qui y croient depuis longtemps, ce qui augmente la compétition pour les compagnies québécoises. Nous souhaitons les accompagner et les appuyer dans leurs démarches afin qu’elles connaissent, elles aussi, du succès en Afrique face à la concurrence.

Le premier voyage de Mme Marois en tant que Première Ministre s’est effectué en Afrique, est-ce que cela peut laisser présager une augmentation de la présence du Québec en Afrique? Évidemment, je crois que ça été clairement exprimé lors de son voyage. La francophonie, que ce soit avec les Français, les Belges ou la francophonie africaine, aura un rôle plus large et il y a un intérêt plus clair envers l’Afrique. Nous avons une longue tradition politique avec l’Afrique. Le Québec a déjà été présent à Abidjan de 1970 à 2002. Cette tradition bien ancrée fut renforcée de plus bel en octobre dernier alors que la première visite officielle à l’international de Mme Pauline Marois en tant que Première Ministre, accompagnée de M. Jean-François Lisée, Ministres des Relations Internationales, s’est déroulée à Kinshasa en République démocratique du Congo, dans le cadre du Sommet de la francophonie. Réussir à l’exportation n’est pas juste une question de potentiel théorique de marché et d’offre concurrentielle. C’est aussi une question de relations, de persévérance, d’affinité et de contacts auprès des bons intermédiaires. La longue tradition de relation entre le Québec et l’Afrique peut devenir une mine de potentialité pour nos entreprises, à nous de s’y investir!

Pour en connaître d’avantage sur Export Québec, veuillez visiter le http://www. export.gouv.qc.ca/objectifs/exporter/accueilexport-quebec/

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IL EST TEMPS POUR L’AFRIQUE NOUVELLE DESTINATION POUR LES

INVESTISSEMENTS Zemedeneh Negatu, Partenaire et chef des Services consultatifs de Transaction, Ernst & Young, Afrique de l’Est.

Article par Zemedeneh Negatu Traduit par PriceWaterhouseCoopers

P

ar une belle journée ensoleillée d’octobre, il y a quelques semaines de cela, j’ai eu l’immense honneur d’intervenir à l’occasion du 10e anniversaire du Conseil canadien pour l’Afrique. L’événement se tenait au Fairmont Château Laurier, à Ottawa. Et, au vu de l’assistance nombreuse dans la salle de réception de l’hôtel, des éminentes personnalités présentes et de l’excellent exercice de questions-réponses, il ne faisait aucun doute que le temps était bien venu de miser sur l’Afrique. À l’instar de cette assistance, nous sommes convaincus, chez Ernst & Young, du potentiel de l’Afrique. Les modèles de croissance économique viables adoptés aux quatre coins du continent ne sont qu’une des raisons de notre enthousiasme. Au cours de la décennie passée, l’Afrique a multiplié par trois sa production économique et de nombreux pays africains se classent régulièrement parmi les pays à forte croissance. Cette évolution a été, en outre, soutenue par des avancées considérables sur les plans politique et social dans de nombreuses régions du continent. Perspectives de croissance économique : 2011-2020 (Croissance annuelle estimée du PIB – Base 2005 en USD)

Afrique subsaharienne Amérique latine États-Unis Zone euro

Source : Oxford Economics.

Taux de croissance des projets d’IDE

Pourcentage d’augmentation de 2010 à 2011

27 %

23 %

Les dix économies à plus forte croissance au monde Croissance annuelle moyenne du PIB, en %.

Asie émergente Afrique subsaharienne

britannique ces dernières années et une croissance particulièrement forte de l’investissement intra-africain. Selon notre édition 2012 du Baromètre de l’attractivité de l’Afrique, le nombre de projets d’investissements directs étrangers (IDE) en Afrique a enregistré un taux de croissance annuel de près de 20 % entre 2007 et 2011 et a augmenté de 27 % de 2010 à 2011.

Pays

2001-10

Pays

2011-15

Angola

11.1

Chine

9.5

Chine

10.5

Inde

8.2

Myanmar

10.3

Éthiopie

8.1

Nigeria

8.9

Mozambique

7.7

Éthiopie

8.4

Tanzanie

7.2

Kazakhstan

8.2

Viêt Nam

7.2

Tchad

7.9

Congo

7.0

Mozambique

7.9

Ghana

7.0

Cambodge

7.7

Zambie

6.9

Rwanda

7.6

Nigeria

6.8

Source : The Economist, FMI.

2. « The Hopeful Continent », The Economist, décembre 2011.

3. « The Hopeful Continent », The Economist, décembre 2011. 4. « Foreign Direct Investment in Africa : Performance and Potential », CNUCED, 1999.

L’expérience africaine en matière de croissance, dans un contexte où la plupart des pays développés peinent à s’en sortir, devrait interpeller les sociétés qui aspirent à se développer et les investisseurs qui veulent augmenter leur rendement. L’Afrique offre de fabuleuses possibilités d’investissement et de croissance et une alternative aux marchés extrêmement concurrentiels de l’Asie et aux autres marchés à forte croissance. Bien que subsiste la perception que l’Afrique est la région la plus à risque, nos recherches et notre expérience indiquent un regain d’intérêt de la part des investisseurs. Ces investissements restent certes faibles à l’échelle mondiale, mais ils reprennent bel et bien, grâce à la forte croissance des pays émergents d’Asie et du Moyen Orient, une recrudescence des investissements provenant des marchés américain et

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Nombre de projets d’IDE (% de croissance de 2010 à 2011)

Part de l’Afrique en % du total mondial (2011)

Le top 10 des investisseurs par projet entre 2003 et 2011 BUT WHICH MARKETS IN AFRICA?

Despite the growing sense of optimism and opportunity, we 1. États-Unis should not lose grip on reality. Over the past few years there France has2.been a feverish tone to the media coverage of Rapid Growth Markets generally, sometimes resembling those of the 19th 3. Royaume-Uni century gold rush era. Just like then, it takes more than luck and 4. resourcefulness to sustain success. Despite the progress made Inde by RGMs generally, and the positive developments across most 5. of Africa specifically, Émirats arabes parts one should not unis lose sight of the very real6.challenges of identifyingAfrique viable markets and du Sud of doing business across the continent.

7.

Espagne

Perhaps the most obvious initial point to make is that although 8. Allemagne Africa’ is often lumped together in comparison with RGMs like 9. and China, it is, of course,Canada India not a country but a continent. In terms of geography, Africa’s sheer size is in itself daunting; its 10. land mass is greater than that of Portugal the U.S. Europe, China, and India


Les IDE se répartissent dans un éventail de secteur. Les activités du secteur manufacturier et des infrastructures y comptent pour une proportion significative. Nouveaux projets (proportion, 2003-2011) Autre 1,5 % Industrie manufacturière 24.6%

continent -- , ce qui implique 54 ensembles de procédures et de règles différents (souvent fragmentés) et 54 dynamiques de marché. La diversité culturelle et linguistique y est aussi riche que sur les autres continents, les influences françaises, arabes, britanniques, portugaises, allemandes, espagnoles, hollandaises et italiennes se mélangeant aux nombreuses langues et cultures indigènes (plus de 2 000 langues sont parlées en Afrique).

Carte thermique sur la facilité à conduire des affaires Tunisia Morocco Algeria

Services 59.9%

Infrastructures 13%

Industrie d’extraction 27.6%

Mali

Liberia

Niger

Infrastructures 38.3% Source : FDI Intelligence, données au 3 février 2012 ; Ernst & Young.

QUELS MARCHÉS OFFRE L’AFRIQUE? Cependant, l’optimisme croissant et les possibilités de plus en plus grandes ne doivent pas occulter la réalité. Dans leurs reportages sur les marchés à forte croissance, ces dernières années, les médias ont souvent adopté un ton fébrile, rappelant l’excitation autour de la ruée vers l’or au 19e siècle. Comme jadis, il faut plus que de la chance et de la débrouillardise pour réussir. Même si l’on ne peut nier les progrès des marchés à forte croissance et les évolutions positives qu’ont connues la plupart des régions d’Afrique, nous ne devons pas perdre de vue les difficultés inhérentes à l’identification de marchés viables et à l’implantation d’entreprises sur le continent. Il convient sans doute de rappeler une évidence au sujet de l’Afrique : alors qu’elle est bien souvent mise sur le même plan que d’autres marchés à forte croissance tels que l’Inde et la Chine, l’Afrique est un continent et non un pays. Géographiquement, elle est gigantesque; sa superficie est plus vaste que les États-Unis, l’Europe, la Chine et l’Inde réunis. Production économique de l’Afrique PIB, en milliards de dollars) 2 000 milliards de dollars PIB collectif de l’Afrique (plus que l’Inde et moins que le Brésil)

Sudan

Nigeria Cote d’Ivoire

Ethiopia

South Sudan Central African Republic Cameroon

Ghana

Industrie manufacturière 29.9%

Chad

Burkina Faso

Guinea Sierra Leone

Capital investi (proportion, 2003-2011) Autre 0.2%

Egypt

Mauritania Senegal

Industrie d’extraction 9.9% Services 4%

Libya

Gabon

The heat map depicts the Une carte illustrant l`indice relative ease of doing across countries «Ease business of Doing Business», of Africa )on a scale from la relative facilité de faire dark gray being relatively easier to yellow being the pays des affaires dans les most difficult. Data: Doing d’Afrique. (Sur une échelle Business 2013 report, World Bank. relativement du gris étant facile au jaune étant le plus difficile.)

Congo

Rwanda Congo DR

Uganda Kenya

Burundi Tanzania

Angola

Malawi

Zambia

Zimbabwe

Mozambique Madagascar

Botswana

Namibia

Lesotho

Source: Banque Mondiale

Swaziland South Africa

L’implantation et le développement d’activités en Afrique sont d’autant plus complexes que, pour beaucoup de sociétés, relativement peu de ces marchés individuels ont l’ampleur suffisante pour les rendre viables sur le plan économique, du moins à court terme. La gestion de la croissance et du risque est donc limitée par la difficulté à établir des liens efficaces entre les différentes activités et les différents territoires. Outre la question de l’ampleur, le sous-développement implique également de trouver des solutions à des problèmes qui n’auraient même pas été envisagés dans d’autres régions, l’insuffisance des infrastructures, notamment dans les domaines de la logistique, de la communication, du transport et de l’énergie, n’étant pas des moindres. Il est donc crucial de choisir judicieusement quels marchés exploiter, quand et de quelle manière. Pour commencer, les analyses de l’Afrique devraient être fondées sur des faits. Trop souvent, les réflexions qu’on entend sur le continent en général et sur certains marchés en particulier s’appuient sur des opinions peu éclairées et sur des réalités qui datent d’une vingtaine d’années (ou plus). C’est ainsi que l’Éthiopie, le Mozambique et le Rwanda, qui se sont classés parmi les pays les plus dynamiques au monde au cours de la décennie passée, sont perçus d’une façon totalement décalée par rapport à ce qu’ils sont réellement.

La divergence des perceptions, facteur crucial Noter: L’indice indique l’attractivité relative de l’Afrique comparée à d’autres régions (un score positif signifie plus attractif et unscore négatif signifie moins attractif ).

Échantillon

Présence commerciale en Afrique

Aucune présence commerciale en Afrique

-3,6

14,5

-30,9

Sondés

Source: FDI Intelligence, données au 3 février 2012 ; Ernst & Young.

Outre les questions pratiques et logistiques à prendre en considération lorsqu’on s’implante sur un territoire aussi étendu, il faut savoir que le continent est formé de 54 pays différents -- plus que sur tout autre

États de l’ex-Union soviétique Amérique centrale Europe de l’Est Moyen-Orient Amérique latine Europe de l’Ouest Océanie Amérique du Nord Asie Indice d’attractivité compare Source: Enquête sur l’attractivité de l’Afrique Ernst & Young 2012. Total des sondés : 505.

Pour les sociétés qui font déjà des affaires en Les sociétés qui ne sont pas Afrique, seule l’Asie représente une option présentes en Afrique en ont une d’investissement attractive perception largement négative

L’AFRIQUE EN ESSOR MAGAZINE /// 33


Comment expliquer le décalage de perception? Quel impact les changements suivants auraient-ils sur l’attractivité de l’Afrique? Stabilité politique Réduction de la corruption Facilité à conduire des affaires Accès local au financement Postes frontaliers uniques Fiscalité harmonisée entre les pays

Pays à risque élevé

Monnaie commune Exclusivité de concession Impact fort

Impact moyen

Impact NSPP faible

Source : Enquête sur l’attractivité de l’Afrique Ernst & Young 2012. Total des sondés : 505

Alors que les faits témoignent de réformes, de progrès et de croissance, les conclusions de notre baromètre ainsi que les opinions recueillies au cours de nos nombreux échanges avec des hommes d’affaires et des investisseurs de différentes régions du monde, indiquent que l’Afrique est encore perçue comme une région à risque, une région difficile où il est parfois dangereux de s’implanter. Cette perception repose sur un préjugé profondément ancré selon lequel l’Afrique est souvent plus instable politiquement, la corruption y est plus élevée et il est plus difficile que partout ailleurs d’y faire des affaires. L’analyse du risque pays peut être fondée sur des données statistiques diverses. Mais dans un premier temps et pour illustrer le processus, nous suggérons d’examiner les aspects suivants : (1) la qualité de la gouvernance (2) l’état de la démocratie (3) la fiabilité de l’environnement institutionnel (4) la corruption (5) la facilité à conduire des affaires et (6) la vigueur des systèmes de marchés financiers et de marchés de capitaux.

Répartition de la population africaine par revenu (y compris les envois de fonds) (2010) Pauvre (<2 $ par jour) 36.5%

Revenu ’’limite’’ (2 à 4 $ par jour) 24%

Revenu élevé (>20 $ par jour) 18.8% Intermédiaire supérieur (10 à 20 $ par jour) 10.8%

Intermédiaire inférieur (4 à 10 $ par jour) 9.9%

Source: The Middle of the Pyramid: Dynamics of the Middle Class in Africa, African Development Bank (AfDB), avril 2011.

300 millions d’Africains sont de la classe moyenne. Ils sont plus nombreux qu’en Inde. « une part significative de la croissance africaine tire son origine de la hausse de la consommation intérieure. Cela montre que la croissance n’est pas totalement déséquilibrée et purement dépendante del’exportation des matières premières.»

En établissant un indice composite alimenté par des sources fréquemment consultées, nous pouvons établir assez facilement un tableau comparatif objectif des profils de risque de différents pays. Dans la catégorie des pays à risque modéré figurent notamment le Nigeria et l’Égypte, les deux plus grandes puissances économiques africaines après l’Afrique du Sud. Pour le Nigeria, par exemple, la gouvernance et la corruption demeurent des obstacles, et les contraintes réglementaires pour les investisseurs sont grandes, malgré les énormes progrès accomplis au cours de la dernière décennie dans l’instauration de la démocratie et, plus récemment, dans l’amélioration du système financier. Parmi les pays à risque modéré, on trouve également la Tanzanie, l’Éthiopie, le Mozambique, le Cameroun et le Sénégal. La liste des pays à « risque élevé », parmi lesquels l’Angola et la République démocratique du Congo (RDC), est particulièrement longue. Quel que soit l’indicateur ou l’élément de mesure utilisé pour évaluer le

34 /// WWW.CCAFRICA.CA

risque pays (la qualité de la gouvernance, le niveau de corruption, l’état de la démocratie, le cadre réglementaire favorable ou non aux affaires, etc.), ces pays apparaissent en général en bas de la liste. Ils ne doivent pas être évités pour autant. Après tout, plusieurs d’entre eux ont des ressources abondantes et pourraient offrir de précieux avantages aux premiers investisseurs. Cependant, il est recommandé à toute entreprise s’implantant sur ces marchés d’afficher la plus grande prudence, de définir très clairement ce qu’elle ne tolérera pas en vertu de son éthique et de ses valeurs, et d’être en mesure de garantir une bonne gouvernance, une bonne gestion des risques et de bons contrôles. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Ile Maurice Botswana Afrique du Sud Rwanda Namibie Ghana Tunisie Zambie Kenya Cap Vert

Pays à risque modéré 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.

Maroc Malawi Lesotho Égypte Tanzanie Éthiopie Ouganda Sénégal

19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30.

Mozambique Gambie Mali Swaziland Nigeria Bénin Burkina Faso Madagascar Algérie Cameroun Zimbabwe Seychelles

Pays à faible risque 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41.

Mauritanie Côte d’Ivoire Burundi Angola Sierra Leone Tchad Liberia Gabon Comores Djibouti Sao Tomé et Principe

42. 43. 44. 45. 46.

Guinée-Bissau Togo Niger Sud Soudan Soudan

47.

Guinée Équatoriale

48. 49.

République Centrafricaine

50.

République Congo

51. 52. 53. 54.

Érythrée Libye Guinée Somalie

Congo (RDC)

QUEL POTENTIEL DE CROISSANCE? Le risque relatif de ces marchés doit être mesuré à l’aune de leur potentiel. Les indicateurs et les moteurs de croissance diffèrent grandement d’un secteur à l’autre. Toutefois, pour un début, nous pouvons relever quelquesuns des principaux indices, tels que la population du pays, la population de la plus grande ville, la taille de l’économie (le PIB actuel), les tendances de croissance du PIB (passées et à venir) et les tendances en matière de formation brute de capital (à titre d’indicateur de l’investissement en immobilisations dans le pays). Il est possible que ces indicateurs ne soient pas directement pertinents pour les sociétés qui cherchent à développer des projets d’infrastructure et d’exploitation des ressources, mais ils donnent une idée générale de la santé et du potentiel d’une économie. Comme l’indique le tableau ci-dessous, le Nigeria arrive en tête des pays offrant le plus de potentiel. Sa population est la plus importante d’Afrique (avec plus de 160 millions de personnes, il se classe 7e au niveau mondial) et son économie est de dimension significative. Pendant plus d’une décennie, l’Éthiopie et le Mozambique se sont classés régulièrement parmi les pays enregistrant la plus forte croissance, alors que l’Angola et la RDC possèdent, eux, un sous-sol extrêmement riche. Il n’est pas inutile d’ajouter que les trois plus importants membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), notamment le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, figurent aussi dans cette liste. Selon les prévisions, la population et la production économique de la CAE devraient dépasser, d’ici cinq ans, celles du Bangladesh et du Vietnam aujourd’hui. En combinant les indices de risque et d’opportunité, nous pouvons établir un cadre simple, mais efficace qui permettrait aux principales parties prenantes d’évaluer de façon rationnelle les avantages et les inconvénients de chaque marché. Il s’agit de situer chaque pays selon deux axes, l’axe horizontal représentant l’indice de risque et l’axe vertical, l’indice d’opportunité. Nous y ajoutons une troisième variable (indiquée par la taille de la bulle), provenant de notre étude sur l’attractivité de l’Afrique, notamment le nombre de projets d’IDE que ce pays a attiré entre 2007 et 2011, période clé qui permet d’évaluer la performance et la capacité


1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20.

21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37.

Nigeria Afrique du Sud Égypte Algérie Angola Éthiopie Maroc Soudan Congo (RDC) Tanzanie Ghana Guinée Équatoriale Ouganda Mozambique Kenya Sud Soudan Tchad Tunisie Zambie Sao Tomé et Principe

Rwanda Sénégal Cap Vert Burkina Faso Malawi Libye Mali République Congo

Madagascar Sierra Leone Namibie Côte d’Ivoire Cameroun Botswana Niger Gambie Guinée

Marché à croissance faible 1. Ile Maurice 24. Bénin 13. Lesotho 31. Mauritanie 38. Gabon 43. Togo 33. Burundi 37. Liberia 54. Somalie 54. Seychelles 40. Djibouti 49. République Centrafricaine 22. Swaziland 39. Comores 42. Guinée-Bissau 51. Érythrée 29. Zimbabwe

Pour illustrer le processus, nous avons choisi 18 marchés africains qui figurent parmi les destinations privilégiées des IDE et qui sont souvent mentionnés dans nos échanges avec nos clients. Ces critères établis, nous pouvons répartir ces marchés en quatre grandes catégories, comme indiqué dans le graphique ci-dessous.

Plus de

L

RECOMMANDATIONS AUX INVESTISSEURS Évaluation du marché Africain

Opportunité Élevé

Marché à croissance moyenne

Risque élevé, fort potentiel

Risque faible, fort potentiel

Opportunité

Marché à forte croissance

Opportunité faible

de résilience en temps de crise économique mondiale.

Risque élevé, faible potentiel Risque Élevé

Risque faible, faible potentiel Risque

Risque Faible

Tout investisseur souhaitant se lancer sur le marché africain ou démarrant tout juste l’aventure africaine devrait, selon nous, considérer ce qui suit comme facteurs essentiels de réussite : (1) décider de sa perspective sur l’Afrique – le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ? (2) constituer un portefeuille de placements (3) investir dans des ressources humaines de la meilleure qualité (4) assurer son expansion à partir de plateformes économiques stratégiques et explorer les regroupements de marchés non conventionnels (5) faire des répercussions socioéconomiques de son activité un principe de votre expansion en Afrique.

50 personnes ont célébré le lancement

de

e 2 Novembre, la Maison de l’Afrique à Montréal a accueilli le Conseil Canadien pour l’Afrique et nos membres et amis afin de célébrer le lancement officiel du magazine l’Afrique en Essor.

5.95$ Canadien

à Montréal

Par Leonie Perron

Au cours des 10 dernières années, CCAfrique a grandi et se développe à chaque année. Cette année, en plus de créer un nouveau logo, nous avons amélioré notre Bulletin de Nouvelles en le transformant en un magazine grand format sur les questions économiques africaines. La première édition s’est avérée être un succès surprenant : après sa parution, le magazine a été visionné plus de 350 000 fois en ligne. Nous avons eu l’honneur d’avoir M. François Barrière, vice-président du développement des affaires et des services internationaux de la Banque Laurentienne en tant qu’orateur principal lors du lancement du magazine. M. Barrière a une excellente réputation dans le secteur bancaire et est très proactif envers l’Afrique. Il a travaillé pendant près de vingt ans dans le domaine des marchés financiers et a siégé au conseil d’administration de plusieurs sociétés. Un orateur hors pair et un financier reconnu, il a parlé des services internationaux et de la position financière africaine. Nous remercions tous les participants et nos supporteurs pour leur intérêt et leur appréciation de l’Afrique en Essor. Votre rétroaction positive nous encourage à continuer à d’aller de l’avant. Nous tenons également à remercier notre partenaire, la Maison de l’Afrique pour l’hébergement offert à CCAfrique. La Maison de l’Afrique, dont le siège social est à Montréal, possède des bureaux aussi aux États-Unis, en Côte d’Ivoire et au Mali. La Maison de l’Afrique fait la promotion de l’Afrique à travers l’art et le tourisme, tout en publiant de la littérature africaine. Enfin, un merci tout spécial à nos partenaires médias: AffutJob, REPAF, Frunil, FFA, et AMCEQ Afrique Expansion. Soyez à l’affût de notre prochain cocktail de réseautage qui coïncide avec la sortie de notre prochain numéro.

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Nigéria Marché Frontière Émergent ou Top Vingt en 2020? Article par Chris W. J. Roberts Traduit par PriceWaterhouseCoopers

L

e Nigéria devrait être un leader économique mondial. Il a une population de plus de 160 millions d’habitants, d’immenses réserves en pétrole et en minerai, des terres arables et une population dynamique. Pour rentabiliser ce potentiel, le gouvernement nigérian a défini son plan, intitulé Vision 20 : 2020. Ce plan devrait, entre autres, propulser le pays parmi les 20 premières économies mondiales et lui permettre d’atteindre un PIB de 900 milliards de dollars ainsi qu’un revenu par habitant de 4 000 dollars. Cependant, de nombreux Nigérians sont sceptiques. Ils prônent une approche différente, à savoir, accepter que le Nigéria demeure un « marché frontière émergent », une dénomination qui tient compte des conditions, des potentialités, des obstacles et des possibilités d’affaires qui se présentent au pays actuellement. L’intérêt d’un marché frontière émergent est qu’il peut offrir un fort taux de retour sur investissement et bénéficier à ceux qui choisissent de prendre des risques à moyen et long terme. Ces investisseurs pourront ainsi profiter de la reprise économique et d’une infrastructure qui s’améliore. Les 20 premières économies mondiales, y compris la Chine dont les indicateurs de croissance économique montrent un ralentissement d’année en année, enregistrent une croissance moins rapide. Il sera, sans doute, plus difficile de pénétrer ces marchés et de s’y imposer. Le Nigéria doit, certes, régler des problèmes internes, mais son potentiel et ses perspectives de croissance en font un marché frontière émergent d’envergure mondiale. Les prévisions de croissance émises par le FMI avoisinent les 7 % en moyenne par an jusqu’à 2015. Si quelques entreprises canadiennes surfent sur la vague des marchés frontières émergents, un grand nombre d’entre elles est en train de rater le coche. Au début de 2013, une délégation d’hommes d’affaires, dirigée par le ministre du Commerce international, Ed Fast, se rendra au Nigéria et au

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L’horizon contemporain émerge de Victoria Island, Lagos. Ghana. Cette mission vise à permettre à un plus grand nombre d’entreprises canadiennes d’être présentes sur ces marchés. Observations Personnelles De retour au Nigéria après cinq ans d’absence, je dois admettre que je suis plutôt inquiet. On ne peut ignorer la violence perpétrée au nord du pays par Boko Haram et l’insécurité grandissante dans la région du Delta. Boko Haram est une organisation présumée islamiste, mais reniée par toutes les autorités islamiques du pays. À leurs yeux, elle est un groupe extrémiste. D’ailleurs, les avertissements aux voyageurs émis par le ministère canadien des Affaires étrangères et du Commerce international confirment ces inquiétudes. Ainsi, le nord et le sud-est de la région du Delta sont classés Risque niveau IV : « Évitez tout voyage ». Le reste du pays, tout particulièrement la région sudouest, récolte un avertissement de Risque niveau III : « Évitez tout voyage non essentiel ». Ce classement n’occasionnera pas l’annulation d’une assurance médicale de voyage, mais il pourrait effrayer toute personne qui ne connaît pas le Nigéria.

que j’écrivais les deux premiers paragraphes de cet article). Quant à la connexion Internet, elle est erratique, plus lente et moins fiable que ce que j’ai connu lors d’un récent voyage à Arusha en Tanzanie. Malgré tout, Lagos fonctionne, comme le Nigéria. Paradoxalement, elle créé d’immenses espoirs et offre constamment de nouvelles possibilités en dépit de sérieux problèmes. Les politiciens corrompus et suffisants unissent contre eux la majorité des Nigérians, qui reconnaissent l’existence d’une crise permanente de leadership et des institutions. (Comme pour bien illustrer cette situation, nous avons une nouvelle coupure de courant… « Ah! Le NEPA!*». Il n’en reste pas moins que le Nigéria est un immense marché frontière émergent, un marché incontournable. Un Vent de Changement En dépit de toutes les difficultés sous-jacentes, il y a du changement dans l’air. On note des signes de progrès dans différents secteurs stratégiques parmi lesquels les banques, le pétrole, l’énergie et le transport. Des changements constitutionnels sont aussi prévus. À l’heure actuelle, le Nigéria est engagé dans une vaste réforme de la Constitution de la quatrième République adoptée en 1999. Un processus de consultation publique, financé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et d’autres organismes donateurs, est en cours. Les propositions recueillies comprennent, entre autres, la création de nouveaux États et le transfert de pouvoirs aux États. Il a aussi été proposé de créer une commission électorale indépendante à l’échelle nationale et de limiter à un mandat unique de six ans les fonctions de président et

Pleines pages publicitaires de service public, financées entre autres par l’ACDI parmi d’autres bailleurs de fonds, listent les nombreux amendements présentement considérés comme la revue par les Nigérians de la Quatrième Constitution de la République de 1999.

La ville de Lagos, tentaculaire métropole commerciale nigériane, a ses propres difficultés. Le coût de la vie y est élevé, la sécurité demeure une préoccupation primordiale et un simple déplacement peut exiger du temps et des efforts considérables. Les embouteillages restent le principal casse-tête des Lagossiens. À cela, il faut ajouter les pénuries régulières d’essence et les pannes d’électricité tournantes qui sont les autres grandes préoccupations de la population locale aussi bien que des entreprises (par exemple, il y a eu deux brèves coupures de courant pendant

était la Nigerian Electric Power Authority, (remplacé depuis par PHCN), mais la * NEPA plaisanterie courante dans le pays, lorsque le courant est coupé, à soupirer: «Ah, la NEPA.»


L’horizon contemporain émerge de Victoria Island, Lagos. de gouverneur. Une proposition essentielle vise à restreindre aux procédures civiles l’immunité dont le président et les gouverneurs jouissent durant l’exercice de leurs fonctions respectives. Ils seront ainsi passibles de poursuites au pénal. Même si l’on est encore au début du processus, une réforme constitutionnelle serait bénéfique à la quatrième République, mais comme le savent très bien les Canadiens, les négociations constitutionnelles ne sont jamais faciles. De la même manière, d’importantes réformes sont en cours dans les secteurs économiques. Après que la récession mondiale eut exposé les faiblesses de dix banques nigérianes peu profitables, la Banque centrale et tous les acteurs du secteur bancaire sont intervenus pour assainir la situation, se débarrasser des pommes pourries et récupérer des actifs cachés à l’étranger. La restructuration tant attendue du régime de réglementation et de gouvernance du secteur du pétrole et du gaz arrive avec la normalisation contenue dans le Petroleum Industry Bill, un projet de loi de portée générale. Même si certaines questions demeurent non résolues et que des compagnies pétrolières internationales expriment publiquement leurs inquiétudes quant aux ajustements fiscaux, une dose de certitude et de clarté entre les fonctions de réglementation et les tâches opérationnelles du gouvernement fédéral ne fera que valoriser le secteur. Dans l’intervalle, des compagnies se sont mises en mode attente par rapport aux nouveaux investissements, et les récentes fortes inondations à l’est ont eu une incidence sur les exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié.

les importateurs agréés de carburant, et la population a été confrontée à des pénuries. Quand l’essence est disponible, il est rarement vendu au prix fixé, à savoir, 97 nairas le litre (0,62 $ CAN). Et, sans le retrait des subventions et l’abolition de la politique des prix fixés, il n’y a pas d’incitation pour insuffler du dynamisme aux raffineries existantes ou en construire de nouvelles. Des centaines de camions-citernes à essence sont immobilisés à une jonction entre Lagos et Ibadan. Les conducteurs attendent des directives pour collecter du carburant et en assurer la livraison dans tout le pays. La manipulation de la chaîne de distribution a donné lieu à l’émergence d’un marché noir, et une commission récemment nommée a relevé des dysfonctionnements importants dans la mise en œuvre du programme de subventions, ce qui a abouti à une crise politique au sommet de l’État. Des directives ont été données pour que les trois grandes raffineries nationalisées soient remises en état et fonctionnent en 2014. Toutefois, ces installations sont vieilles et requièrent d’importants travaux d’entretien et de remise en état. Même si elles fonctionnent à plein rendement, ces raffineries ne pourront pas satisfaire la demande nationale en carburants. De nouvelles raffineries sont annoncées. On parle de projets de partenariats avec des entreprises chinoises, américaines et canadiennes. Mais nul ne peut dire quelle serait la demande nationale en carburant si l’offre était abondante. Tout le

secteur pétrolier nigérian passe par une période de transition, mais l’optimisme est de mise, même si l’on ne peut prédire avec certitude si le système fonctionnera mieux après la phase transitoire. Lutte Pour le Pouvoir dans le Secteur Énergétique Le secteur pétrolier est une importante source de revenus d’exportation au Nigéria, mais le secteur de l’énergie, élément vital de toute économie, est un bourbier pour les réformes nigérianes. En octobre, le processus de privatisation a connu une petite avancée avec l’octroi des sociétés de production et de distribution d’électricité à des soumissionnaires privilégiés. Ces opérations, si elles sont toutes menées à terme, rapporteront au gouvernement nigérian plus d’un milliard de dollars. En ce qui concerne la production d’électricité, plus de 1 100 MW ont été ajoutés au réseau, cette année. C’est une étape vers la production de 6 000 MW qui demeure l’objectif à court terme (en excluant les millions de générateurs de secours utilisés par les ménages et les entreprises). Mais comparez cette situation à ce qui se passe dans la province de l’Alberta où l’exploitation de sables bitumineux et la croissance démographique menacent d’engorger un système produisant déjà 14 000 MW. Augmenter la production d’électricité et remettre en état les unités qui en assurent la distribution ne résoudront pas le problème : le système de transport

La Danse Autour des Subventions et des Raffineries Il y a également le fiasco des subventions sur le carburant. Le Président Goodluck Jonathan a tenté d’abolir les subventions, mais elles ont été réintroduites après les fortes pressions exercées par les syndicats de salariés et les importateurs de carburants. Les subventions ne profitent qu’à une minorité de privilégiés, notamment

Des centaines de camions-citernes de carburant alignés sur l’autoroute à la jonction entre Lagos et Ibadan.

L’AFRIQUE EN ESSOR MAGAZINE /// 37


Nigeria qui agit comme opérateur commercial, opérateur technique et fournisseur de réseau. Toutefois, après des retards considérables dans le calendrier de la mise à disposition des installations à MHI, on a appris que le président avait unilatéralement annulé le contrat le 14 novembre 2012. Le lendemain, la nouvelle était contestée, mais un branle-bas de combat à Abuja a démontré que le problème n’avait pas été résolu. Le doute qui persiste peut avoir des conséquences d’une portée considérable pour le secteur de l’énergie et audelà. Il y a des impondérables à la réforme du secteur énergétique au Nigéria, mais sans elle, la croissance économique et la diversification industrielle demeureront limitées. Cependant, les premiers signes de progrès sont visibles au niveau de l’infrastructure du transport. Le chemin de fer est une priorité, que ce soit l’interville ou le transport en commun intra-urbain. Le cabinet canadien CPCS a élaboré le projet « Blue Line » à Lagos. Longue de 27 km, cette ligne de métro léger est le premier des sept projets identiques qui sont proposés pour la mégaville. Même si l’état des routes à Lagos est d’un niveau inégal et si un minimum d’entretien contribuerait à éliminer les énormes nids de poule, d’importants travaux de voirie sont en cours. À Lagos, il y a une mobilisation pour améliorer la circulation, la sécurité routière, l’infrastructure et le transport en commun. Les okadas, ces motos taxi dangereuses et omniprésentes ont été interdites sur les principales autoroutes. Les chauffeurs de taxi et d’autobus ainsi que les autres automobilistes sont satisfaits; les banlieusards, les chauffeurs d’okadas et les chirurgiens orthopédistes le sont moins. Après plusieurs mois de rénovation, le Third Mainland Bridge qui parcourt le lagon de Lagos sur 11 km vient d’être rouvert à la circulation, quelques jours avant la date prévue. Le nouveau marquage routier et les panneaux fraîchement peints laissent présager des changements à venir, comme le souligne un amusant message télévisé de la station Lagos TV, qui invite au respect du Code de la route et menace ceux qui l’enfreindraient d’être condamnés à effectuer des travaux communautaires. Il faudra du temps pour changer les habitudes de conduite dangereuse des Nigérians, mais l’amélioration de l’infrastructure, des modes de transport en commun ainsi que l’éducation des automobilistes peuvent aider à mettre fin à la saturation du

réseau routier à laquelle sont confrontés la plupart des Lagossiens. Des Canadiens qui Gagnent et des Canadiens qui Perdent Selon le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, les échanges commerciaux entre le Canada et le Nigéria ont dépassé 2,7 milliards de dollars en 2011, soit une augmentation de 44 % par rapport à l’année précédente. Il n’est pas précisé si ces statistiques comprennent des produits canadiens dont le montage et l’expédition sont effectués à l’étranger, comme le Blackberry de RIM. Selon un article récent du Globe and Mail, Blackberry se porterait très bien au Nigéria et ailleurs en Afrique et en Asie. Appareil de luxe peu abordable pour un homme d’affaires ou un fonctionnaire, il est, pour certains, un outil essentiel et pour d’autres, un symbole de prestige. Quand la connexion Internet n’est pas fiable, la fonctionnalité BBS et courriel du BlackBerry est un très bon argument de vente. Cependant, il est très peu connu que BlackBerry est de fabrication canadienne. Le Canada a pourtant une certaine notoriété ici : les produits Canada Dry sont vite devenus la boisson gazeuse haut de gamme après leur introduction sur le marché. Sans exagérer, on peut avancer que toute entreprise canadienne pénétrant le marché nigérian ferait mieux de mettre en avant ses origines canadiennes. Pour une raison ou une autre, RIM ne le fait pas. C’est sans doute parce que ses activités au Nigéria sont gérées par ses services basés au Royaume-Uni. Blackberry se porte bien dans le marché très compétitif de la téléphonie cellulaire. C’est le secteur privé qui marche ici. Plus de 70 millions d’abonnés représentent une source de revenus considérables. Ils stimulent la demande pour des produits connexes, alors que la concurrence contribue à maintenir les prix bas, ce qui est à l’avantage des consommateurs. Les services bancaires en ligne se développent. La publicité pour les produits de téléphonie cellulaire, les produits de consommation et les banques domine à la radio, à la télévision, dans les journaux et sur interne. Les productions de Nollywood sont prépondérantes sur les chaînes locales quand ce n’est pas l’heure des actualités, des émissions sportives et des séquences musicales. La qualité des productions de Nollywood ainsi que des vidéoclips de musique locale s’améliore rapidement. Vous pouvez parfois tomber sur le dernier vidéoclip

Les tours de téléphonie cellulaire et la publicité mobile omniprésentes illustrent un marché hautement concurrentiel. de Justin Bieber ou de Rihanna, mais ceux des artistes nigérians et d’autres chanteurs africains prédominent. Et les succès du Nigéria dans les secteurs culturel et bancaire ainsi que dans celui de la franchise s’exportent de plus en plus vers toute l’Afrique. Au bout du compte, les meilleures possibilités pour les entreprises canadiennes au Nigéria demeurent le secteur des industries extractives : le pétrole, le gaz, mais également le minerai ainsi que l’infrastructure. Mais les possibilités offertes par le marché frontière émergent sont là dès lors que l’on sort des sentiers battus. Le franchisage prend de l’ampleur en Afrique. Des marques nigérianes, à l’exemple de Chicken Republic, s’implantent au Ghana. KFC et certaines enseignes sud-africaines de la restauration rapide y sont bien installées, mais il y a encore des possibilités avant que n’arrivent les géants mondiaux, y compris dans des secteurs autres que la restauration. Le secteur bancaire également apparaît comme un choix évident : les banques canadiennes sont de plus en plus mondialisées, mais aucune d’elles n’a pris pied sur le marché africain. Les banques du Nigéria ouvrent des succursales ailleurs en Afrique, alors que des banques internationales s’implantent dans ce pays. Le secteur éducatif offre d’immenses possibilités à tous les niveaux : du primaire à l’université en passant par la formation professionnelle. Le secteur de l’aviation, tout comme celui de l’énergie, semble être perpétuellement en crise et les destinations internationales ainsi que les lignes internes sont très mal desservies par les opérateurs fiables. Enfin, le marché des produits de consommation, des plus fortunés recherchant une qualité de niveau international à la masse d’acheteurs sensibles au prix, peut générer des chiffres d’affaires importants. Il faudra faire preuve de patience avant que le Nigéria n’acquière, à proprement parler, la dimension de marché frontière émergent, mais il ne peut être ignoré.

Chris W. Roberts est le président d’African Access Consulting. Actuellement doctorant en sciences politiques à l’Université d’Alberta, il a été l’un des administrateurs fondateurs du Conseil canadien pour l’Afrique en 2002.

Le pont de la canalisation principale, récemment rénové, troisième à Lagos.

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Le Brésil en Afrique:

E

La Présence Actuelle Fait Toute la Difference

n Novembre, le Chatham House a publié un document d’information sur les relations du Brésil avec l’Afrique. Trouvez ci-dessous un bref résumé.

Visites Présidentielles Brésiliennes vers l’Afrique

5-6 Visites 3-4 Visites 2 Visites 1 Visite

L’attitude du Brésil vers l’Afrique peut être illustrée par le commentaire de son ex-président Lula da Silva, qui a déclaré ce qui suit lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet de l’Union africaine le 13 Juillet 2009: «Le Brésil ne vient pas en Afrique pour expier la culpabilité d’un passé colonial. Nous ne voyons également pas l’Afrique comme une réserve importante de richesses naturelles à être explorées. Le Brésil veut être un partenaire pour les projets de développement. Nous voulons partager les expériences et les leçons, ajouter les efforts et d’unir les capacités. Largement inaperçue par les médias internationaux et les universités, le Brésil en Amérique du Sud est une puissance économique qui a activement renforcé sa présence sur le continent africain au cours de la dernière décennie. Dans l’ombre de ses partenaires du BRICS, la Chine et l’Inde, dont l’engagement en Afrique a attiré l’attention internationale et suscité un débat houleux, le Brésil est tout aussi actif, mais moins sujet à la controverse politique envers l’Afrique et a émergé comme un acteur pertinent sur le continent. En moins de dix ans, le Brésil a plus que doublé sa présence diplomatique en Afrique, passant de 17 à 37 ambassades, et il est maintenant parmi les pays ayant le plus de représentations diplomatiques. En parallèle, les relations dans le domaine économique se sont intensifiées, le commerce étant multiplié par six.

De nouveaux partenariats économiques ont mais aussi le fait que plus de la moitié des été forgés, reliant le Marché commun du Brésil ressources de coopération technique du Brésil du Sud (MERCOSUR) avec la Southern African est orientée vers le continent. Customs Union (SACU) et la Southern African En termes de nombre d’ambassades en Development Community (SADC). Afrique, le Brésil occupe la quatrième place, En plus de ses liens traditionnellement avec 37 ambassades, après les États-Unis (49), la étroits avec l’Afrique lusophone, unis dans la Chine (48) et la Russie (38). Communauté des pays de langue portugaise, le Brésil a également Résumé: établi des partenariats avec • Au cours de la dernière décennie, le Brésil a d’autres organisations africaines élargi son engagement avec l’Afrique, en doublant régionales ou sous régionales sur sa présence diplomatique de 17 à 37 ambassades. une base bilatérale. Des accords de • De nouveaux partenariats économiques ont coopération avec la Communauté été établis, ce qui augmente le commerce avec économique des États d’Afrique occidentale (CEDEAO), le l’Afrique dans la même période, passant de US $ Nouveau Partenariat pour le 4,2 milliards à US $ 27,6 milliards. Développement de l’Afrique • L’huile et d’autres ressources naturelles compte (NEPAD) et l’Union africaine pour 90% des importations brésiliennes en (UA) complétant le nouvel engagement du Brésil avec des provenance du continent et l’investissement schémas d’intégration régionale brésilien est principalement axé sur l’Afrique en Afrique et soutenant sa quête lusophone. pour un rôle plus actif. • Les décideurs brésiliens voient le plus grand Une autre indication du nouvel potentiel de l’Afrique en fournissant un marché de engagement du Brésil envers l’Afrique est aussi le nombre de consommation pour les produits manufacturés de visites de ses chefs d’État. leur pays. L’ex-président Lula da Silva a • Le Brésil utilise également sa politique africaine visité 29 pays africains sur un comme un moyen d’atteindre son objectif de total de 12 voyages au cours de politique étrangère d’être reconnu comme une ses huit années au pouvoir (2003grande puissance. 10). Son successeur, le président Dilma Rousseff, en dépit de • La coopération Sud-Sud est un facteur clé de sa réticence aux voyages et à la politique du Brésil en Afrique, car il est à la son intérêt plutôt faible dans la recherche de soutien pour un siège permanent au politique étrangère, a effectué Conseil de sécurité des Nations unies. une visite de trois pays africains au cours de sa première année de • Le Brésil défend des projets de coopération mandat. Nombreux voyages de Sud-Sud qui sont basés sur sa propre expérience ministres des Affaires étrangères de développement. La recherche biomédicale et économiques, accompagnés et la santé et de la recherche agricole ont été par des délégations de grandes transformées en instruments efficaces de entreprises, ont également contribué au développement politique étrangère. des relations et une présence croissante du Brésil en Afrique. Déjà, 42% des marchandises que les Le Brésil a également fait un effort pour contribuer au développement de l’Afrique exportations du Brésil vers l’Afrique sont par le transfert de savoir-faire technique et des produits manufacturés. Comme la part fournir une assistance aux pays africains. Bien moyenne des produits manufacturés dans les qu’il soit encore un bénéficiaire de l’aide au exportations totales du Brésil n’est que de 36%, développement lui-même, il est apparu comme le marché africain se classe nettement supérieur à la moyenne. un nouveau bailleur de fonds en Afrique. Il convient de noter que ce contexte n’est pas basé sur la seule décision de relever la dette des pays africains de plus de 1 milliard de dollars,

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Rattraper La Chine en Afrique L Article par Chris W. J. Roberts

abonnés réguliers de la Revue de Presse Africaine de CCAfrique, ou les gens d’affaires fréquemment en visite en Afrique sont tous témoins de la résurgence de la Chine sur le continent africain. Ceci n’est pas nouveau pour personne. Le commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique a augmenté, passant de 10 milliards de dollars américains en 2000 à 166 milliards en 2011. La banque chinoise Exim Bank a soutenu, à elle seule, plus de 60 milliards de dollars de transactions dans la dernière décennie. En 2009, la Chine a dépassé les États-Unis en tant que premier partenaire commercial sur le continent. Actuellement, plus de 1 million de Chinois y vivent ou y travaillent. On y trouve 800 propriétés d’État chinoises (comprenant les entreprises nationales et étatiques ainsi que les initiatives villageoises). Dans l’ensemble, 2000 firmes chinoises y sont actives, sans compter le nombre croissant de commerçants et propriétaires chinois qui sont actifs dans le commerce de détail et l’exploitation minière artisanale. Les estimations varient, mais l’investissement direct étranger chinois dépasse les 15 milliards de dollars et pourrait être aussi élevé que 40 milliards de dollars.

et canadiennes, les options politiques et les perspectives d’un engagement productif de la croissance et du développement contemporain de l’Afrique. Un groupe d’invités composé d’éminents experts, des représentants du secteur privé et de hauts fonctionnaires du Canada, de la Chine, des États-Unis, de l’Europe et un certain nombre de pays africains se sont rassemblés au CRDI pour des discussions ouvertes en vertu des règles de Chatham House. Le discours prononcé par l’ancien ambassadeur chinois en Afrique du Sud M. Zhong Jianhua, qui est actuellement Représentant Spécial pour les Affaires Africaines au Ministère des Affaires étrangères, a marqué sa première discussion publique des relations Chine-Afrique en Amérique du Nord. La conférence a permis de dégager cinq thèmes majeurs. Premièrement, les mythes et les généralisations sur la résurgence de la Chine en Afrique ont tendance à occulter ou à trainer derrière les réalités et les nuances. Par exemple, les descriptions simplistes du «néocolonialisme» chinois en Afrique qui n’apportent que très peu de réponses. Deuxièmement, la Chine, le Canada, et plus particulièrement l’Afrique, ne peuvent pas être analytiquement capturés comme des acteurs monolithiques. Troisièmement, il est clair que l’Afrique est plus importante que jamais pour la Chine et vice versa. En même temps, l’Afrique tend de plus en plus à être reconnue, par le Canada, comme étant déterminante pour la prospérité économique et aussi pour des raisons de politique étrangère/ sécurité. Quatrièmement, le large engagement de la Chine envers l’Afrique implique que la politique chinoise s’adapte à de nombreuses

dimensions. Malgré les asymétries évidentes, les États africains, les crises et les organismes de la société civile agissent de telle sorte que Beijing se voit obligé de répondre, apprendre, et parfois changer de cap. Cinquièmement, comme l’a fait remarquer un éminent expert, «pour comprendre la Chine en Afrique, vous devez comprendre la Chine en Chine.” Cela dit, les gens d’affaires chinois exportent avec eux les expériences et les pratiques de leurs environnements nationaux et c’est la force des institutions d’accueil qui peuvent déterminer la façon dont les entrepreneurs chinois doivent se comporter. Par exemple, récemment au Ghana les exploitants miniers Chinois travaillant sans licence ont été arrêtés et certains magasins de détail fermés. Alors, que fait exactement la Chine en Afrique ? Il est devenu clair qu’en dépit de la transition actuelle de pouvoir en Chine, les efforts vers l’Afrique n’ont pas perdu de leur élan. Au cours du cinquième forum de la Coopération Chine - Afrique en juillet 2012, la Chine s’est engagée auprès des États africains pour une somme allant jusqu’à 20 milliards de dollars américains en crédits préférentiels pour l’infrastructure, l’agriculture, le secteur de la fabrication et le développement des PME. Cela s’ajoute à la subvention déjà existante, aux prêts sans intérêt, aux fonds d’investissement et de chaînes commerciales de crédit à l’exportation. Le traitement de l’annulation des tarifs doit être progressivement introduit pour 97% des produits exportés par les pays africains les moins avancés, pas seulement les pays les moins avancés visés par le régime Canadien de

9/11 Canada’s attention turns to Afghani The first ever Africa attacks in 2002 G8 Summit in Toutefois, en vue de favoriser une Trade meilleure Strategy, the U.S. Kananaskis + CIDA c compréhension de la résurgence de la Chine and CIDA’s commitment of the Can en Afrique, l’Institut chinois de l’Université d’Alberta, en collaboration avec le Centre de Africa Direct 500 million Allian 9/11 Canada’s attention turns $to Afghanis Recherche sur le Développement International (CRDI) et le Ministère des Affaires étrangères initiative The first ever Africa attacks in 2002to G8Canada Summit in Busin et du Commerce international du Canada Creation of Creation of Kananaskis Trade àStrategy, Fund for + CIDA (MAECI), a convoqué une conférence Sou the U.S. c Ottawa, à la fin du mois de septembre 2012. Le NEPAD CCAfrica and CIDA’s Africa. of the Can Afr commitment but étant d’explorer les expériences chinoises 9/11 Canada’s attention turns to Afghanistan 9/11 Canada’s 9/11 attention Canada’s 9/11 turns attention Canada’s 9/11 to Afghanistan turns attention L'attention to Afghanistan turns du to Canada Afghanistan se tourne vers l'Afghanistan Africa Direct 500 MAECI million $le Allianc TheAfrica first Africa The first ever The Africa first ever The Africa first ever attacks attacks inever attacks in 2002 attacks attaques 2002 G8 Summit G8in Summit 2002 G8 inin Summit 2002 G8 in Summit in clôture DFAIT ends DFAIT ends DFAIT the in endsDFAIT the ends the cuts Sc Canada Canada 5the Senate cuts Canada 5 repo Trade Strategy, Trade Strategy, Trade Strategy, Trade Strategy, the the U.S. the U.S. the U.S. aux Programme de Kananaskis + Kananaskis Kananaskis +U.S. CIDAKananaskis + + CIDA closes for closes CIDAProgram closes CIDA closes initiative Program for for Program for Program reassesse to Canada African countries African countries African co Busine and CIDA’s and CIDA’s and CIDA’sand CIDA’s développement États-Unis commitment of the commitment commitment of the Canadian commitment of the Canadian of the Canadian Canadian Export Market Export Market Export Market Export Market Canada's as CIDA priority as CIDA priority as CIDA p des marchés Africa Direct Africa Direct Africa Direct Africa Direct 500 million $ 500 million500 $ million 500 $ for million $ for Alliance Alliance for Alliance forAlliance Creation of Creation of DevelopDevelopDevelopDevelopapproach t countries, countries, countr Fund for d'exportation Sou initiative initiative initiative initiative toment Canada to Canada to Canada to Canada Business in Business inBusiness inBusiness in ment ment mentDFAIT Africa bu closes DFAIT closes DFAIT cl en 2004. Création de of ofCreation offor Creation ofCreation Creation ofCreation ofCreation ofCreation Création ofCreation du Canada closes Canada closes Canada closes Canada closes Fund for Fund for Fund for Fund South South South South NEPAD CCAfrica in 2004 embas-ignored in 2004 in 2004 in 2004 embasemba CCAfrique Africa. NEPAD CCAfrica NEPAD NEPAD CCAfrica NEPAD CCAfrica NEPAD CCAfrica 4 diplomatic Afri 4 diplomatic 4 diplomatic 4 diplomatic Africa. Africa. Africa. Africa Africa AfricaAfrica. Africa sies sies sies La première stratégie commerciale de l'Afrique, et l'initiative directe de l’ACDI pour l’Afrique

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2000

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réduction tarifaire « Initiative pour l’Accès aux Marchés ». (Voir l’édition d’octobre 2012 du magazine pour l’article sur IAM Canadien.) La Chine est désormais le créancier numéro un de l’Afrique et un investisseur en croissance rapide (cependant les transactions financières chinoises ne sont pas facilement suivies et classées en raison du manque de transparence et de difficultés de définition). Si les entreprises chinoises prennent à la fois Nexen et African Barrick, une part significative de l’investissement direct étranger Canadien au Nigeria et en Tanzanie passera immédiatement du côté de la Chine. Pendant que la Chine importe principalement des matières premières de l’Afrique, elle exporte des biens de consommation, du matériel électronique et l’équipement industriel lourd. La Chine a un intérêt à la fois dans le développement des infrastructures pour permettre un accès plus facile aux richesses des ressources naturelles de l’Afrique, mais aussi de hisser le plus d’Africains dans la classe moyenne. Les consommateurs africains peuvent dès lors acquérir des biens chinois de très grande valeur pendant que les gestionnaires et les travailleurs africains peuvent être mobilisés dans le cadre de la chaîne de valeur mondiale de la Chine. Certains secteurs d’assemblage et de finition de la Chine sont déjà basés en Afrique. On y trouve l’assemblage automobile et motocyclette au Kenya et la finition d’ustensile au Ghana. D’autres suivront, mais le manque d’électricité bon marché, d’une maind’œuvre mieux formée, et de moyens de transport efficaces ralentissent le rythme de l’industrialisation de l’Afrique. Que fait le Canada ? Le Canada a montré des signes d’engager plus largement l’Afrique au tournant du millénaire. Comme l’indique le graphique ci-dessous, le Canada a entrepris plusieurs bonnes politiques envers l’Afrique, mais l’élan a été perdu avec les suites du 9/11 orientant l’attention vers l’Afghanistan,

puis le nouveau gouvernement faisant de l’Amérique latine une priorité en 2007. Le Canada ne peut pas reproduire le succès de la Chine en Afrique. Cependant avec une plus grande attention et une coopération public-privé, des stratégies politiques appropriées peuvent être élaborées pour soutenir les activités du secteur privé canadien en Afrique et trouver des moyens de s’allier et miser sur la présence massive de la Chine. Il existe des possibilités de partenariats d’entreprises entre le Canada, la Chine et l’Afrique afin d’accéder au grand pouvoir financier de la Chine et des options pour les projets africains. Dans certains secteurs, notamment celui des infrastructures, l’expertise canadienne en matière de privatisation et de gestion, combinée à l’ingénierie chinoise, a revitalisé des services publics moribonds. Les firmes chinoises peuvent être des concurrents comme ceux d’autres pays, mais elles ne le sont pas nécessairement dans tous les cas. Et dans le secteur extractif, le Canada devrait continuer à promouvoir la santé et la sécurité de classe mondiale, l’environnement et les pratiques de responsabilité sociale des entreprises pour les firmes brandissant la feuille d’érable. Cela devient un avantage concurrentiel et va à l’encontre d’un nationalisme progressif de ressources dans certaines juridictions. Si les entreprises minières chinoises font face à la pression pour se conformer aux normes canadiennes, comme ils le font en Zambie, tout le monde sortira gagnant. Le statut du Canada en Afrique est à un point tournant. Les Canadiens doivent aller au-delà des images

M. Zhong Jianhua, Représentant Spécial de la Chine pour l`Afrique s`exprime lors de la conférence

désuètes et dédaigneuses de l’Afrique, trop axées sur les problèmes qui font rater des opportunités. De même, ils ont besoin d’aller au-delà des perspectives simplistes au sujet du renforcement de l’engagement de la Chine en Afrique, un engagement varié et qui fait partie d’une transformation de l’économie mondiale. Le réveil tardif canadien provoqué par la montée de la Chine en Afrique et par la croissance économique du continent est une évolution positive. Cependant, sans une attention concertée et une politique substantielle, c’est une autre fenêtre d’opportunité qui se déplace pour élargir à la fois nos marchés d’exportations et nos possibilités d’investissement pourraient disparaitre. Le Canada demeure l’une des économies les plus tournées vers l’extérieur et ne peut pas rater une occasion de développer son échelle de commerce et d’investissement avec les marchés non traditionnels. L’époque où la stimulation de la croissance des exportations reposait uniquement sur les États-Unis, l’Europe et le Japon est révolue depuis longtemps. Chris W. J. Roberts est Président de « Africa Access Consulting » et il est aussi actuellement Doctorant en Science politique à l’Université d’Alberta. Il a été Directeur fondateur de CCAfrique en 2002.

Le gouvernement du Canadian governCanadian governLeSenate Sénat de Le Canada Canada supprime report Senate report cutsCanada 5 cuts 5tente Canada annonce 5 pays africains réévaluer et reassesses ment announces ment announces reassesses African countries African countries comme les pays l'Amérique latine revitaliser Latin America Latin America Canada's Canada's asprioritaires CIDA priority deas CIDA priority comme un as a priority l'approchetoapproach to as a priority approach countries, l'ACDI, le MAECI countries, continent du Canada continent continent fermecloses des Africa but Africa but DFAIT DFAIT closes prioritaire Canadacloses ferme en Afrique Le nada closes Canada Canada closes ambassades ignored ignored embasembas3 postes diplomatic 3 diplomatic 3 diplomatic diplomatiques sies posts insies posts posts in en in Africa Africa Africa Afrique

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L`investissement direct étranger canadien dans le secteur minier et les plateaux d`énergie environ 40 milliards de dollars puisque les firmes chinoises acquièrent des actifs canadiens.

2010 2011 2011

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Ce que Disent les Lettres de l’Administration Publique Traduit par PriceWaterhouseCoopers Article par Alberto Chong

B

ien que les besoins de l’Afrique en matière de développement soient indiscutables, il est généralement admis que les moyens d’y répondre rapidement n’existent pas. Les populations devront attendre des années, voire des décennies avant de pouvoir profiter de la moindre transformation. Il semble en effet extrêmement compliqué d’améliorer l’accès à l’éducation et d’en rehausser la qualité, de consolider les soins de santé, d’aménager des infrastructures de base et, plus particulièrement, de renforcer la fiabilité des institutions. Or, les problèmes que rencontrent de nombreux pays africains s’expliquent en grande partie par la médiocrité de leurs institutions, notamment par la corruption qui gangrène le secteur public à plusieurs niveaux. En fait, c’est à la corruption que l’on impute généralement un grand nombre des problèmes de l’Afrique. Des fonds publics destinés aux soins de santé n’ont pas été comptabilisés? Ça sent la corruption! Des flux d’aide étrangère ont disparu? Encore la corruption! Du matériel militaire a été acheté? Toujours la corruption! Certains projets ne sont jamais achevés? La corruption! Certes, les problèmes institutionnels, notamment la recherche de rente et les actes de corruption sont la cause de nombreux dysfonctionnements dans la région, mais il serait intéressant de tenter d’évaluer l’efficacité du secteur public dans un cadre exempt de corruption. Cela pourrait aider les décideurs à identifier les problèmes qui peuvent être relativement faciles à régler et qui sont susceptibles d’engendrer des résultats considérables à court terme en matière de développement. Le processus de développement est peut-être moins compliqué et long qu’on ne le croit…

Est-ce vraiment possible?

Dans un article récent que j’ai coécrit avec des collègues d’universités américaines et

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françaises, nous nous sommes penchés sur un service gouvernemental où la corruption n’existe pas : la poste. Ce choix nous a semblé approprié en raison de son caractère simple 1et universel, tous les pays du monde ayant adhéré à la convention postale selon laquelle toute lettre non distribuable doit être retournée à l’expéditeur. Nous avons observé un protocole rigoureux : entre décembre 2010 et février 2011, nous avons expédié deux lettres à des adresses fictives soigneusement « identifiées » dans les cinq plus grandes villes de près de 160 pays, parmi lesquels de nombreux pays africains.

qualité de l’administration publique, indicateur utile lorsqu’il s’agit de choisir par exemple le pays avec lequel conclure un partenariat publicprivé. La corruption était totalement absente de cette expérience. Les employés de services postaux n’ont aucune raison de demander des pots-devin ni de motivation évidente pouvant justifier le vol d’une banale lettre. Nous attendions d’eux qu’ils remplissent une tâche des plus simples : déposer la lettre comportant une adresse fictive dans le panier adéquat afin qu’elle soit réexpédiée aux États-Unis.

Qu’avons-nous découvert?

La performance des pays d’Afrique ne s’est révélée guère reluisante comparativement

Nous avons ensuite calculé le nombre de jours qu’il avait fallu aux services postaux de ces pays pour les réexpédier à l’adresse d’où elle avait été envoyée, à Cambridge, dans le Massachusetts. Nous avons pris soin de veiller à ce que toutes les lettres paraissent absolument identiques, c’està-dire une enveloppe blanche dans laquelle était glissée une lettre d’un feuillet avec du contenu générique. Nous avons inscrit sous le nom de l’expéditeur, en lettres majuscules et en gras, VEUILLEZ RETOURNER CE COURRIER À L’EXPÉDITEUR S’IL NE PEUT ÊTRE LIVRÉ. En bref, notre objectif était de mesurer l’efficacité des services en nous appuyant sur le nombre de jours que prendrait le retour. Nous disposions là d’un moyen original et objectif d’évaluer la

aux autres parties du monde, ce qui ne devrait sans doute étonner personne. Pour l’ensemble du continent, la réexpédition des lettres aura nécessité 321 jours (voir la carte), contre 221 pour l’Amérique latine, 269 pour l’Asie et 228 pour le Moyen-Orient. Ce retard peut-il être justifié par la distance entre l’Afrique et l’Amérique du Nord? À en juger par le nombre de jours qu’il aura fallu à d’autres pays de l’hémisphère sud pour renvoyer les lettres, ce facteur n’influencerait pas l’efficacité des services. L’Australie a en effet mis 96 jours en moyenne et les Fidji, 388 jours.

1 Chong, Alberto, Rafael La Porta, Florencio Lopez-de-Silanes et Andrei Shleifer, “Letter Grading Government

Efficiency”, document de travail n° 18268 du National Bureau of Economic Research, août 2012.


Parmi les pays africains, c’est le Maroc qui a été le plus rapide. Seul pays à avoir renvoyé les dix lettres en 62 jours seulement, il se place au premier rang des pays ayant les services publics les plus efficaces en Afrique. La Zambie et l’Afrique du Sud ainsi que l’île Maurice et les Maldives réalisent également une performance surprenante, les premiers ayant renvoyé 80 % des lettres et les seconds, 90 %. Quant à la Mauritanie, elle a mis 416 jours et n’a renvoyé que deux des dix lettres. En moyenne, un tiers des lettres

envoyées en Afrique ont été réexpédiées aux États-Unis, alors que onze pays n’ont renvoyé aucune des lettres.

La Bonne Nouvelle Les conclusions de notre étude pourraient sembler ne rien apporter de nouveau, puisqu’il

La rapidité avec laquelle certains services postaux ont réexpédié les lettres s’explique en premier lieu par leurs moyens technologiques, notamment l’accès aux lecteurs automatiques de codes postaux, et, d’autre part, par le fait qu’ils utilisent l’alphabet latin. Plus surprenant, le troisième facteur qui a influencé leur efficacité concerne l’organisation de ces services, la répartition des tâches, en somme tous les éléments qui font qu’une entreprise est bien gérée. Dans le secteur privé, les considérations de ce genre vont de soi, mais l’on en tient rarement compte dans le secteur public. Ces facteurs semblent pourtant essentiels au bon fonctionnement des organismes publics également. Fait intéressant, l’efficacité des services postaux n’a rien à voir avec les variables institutionnelles, notamment l’influence politique et la corruption, ce qui conforte la thèse selon laquelle il est possible de réaliser énormément de choses avec peu d’efforts.

est connu que les pays africains sont à la traîne par rapport aux autres régions émergentes. Il en ressort cependant deux points concrets qui sont autant de bonnes nouvelles pour le continent. D’abord, il semble clair que certains problèmes qui touchent les pays africains peuvent être facilement réglés, car ils n’ont pas

facile, mais modifier le cadre institutionnel du pays lui-même est autrement plus compliqué, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’y atteler. En somme, les deux actions vont de pair. La seconde leçon de notre expérience est que des politiques de même nature rapporteront davantage à l’Afrique qu’à d’autres régions, par exemple l’Amérique du Sud. En fait, si les travailleurs sont amenés à remplir plus efficacement leurs tâches, les plus simples comme les plus compliquées, les pays africains en retireront un meilleur rendement. Nous n’avons pas cherché à voir le verre à moitié plein. Il l’est bel et bien. Alberto Chong est professeur à l’École de développement international et mondialisation. Il a travaillé douze ans pour la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement. Ses domaines de spécialisation sont le rôle du secteur privé, des médias et des institutions dans le développement.

pour origine des questions structurelles ou anciennes nécessitant des solutions excessivement compliquées ou à long terme. Il suffit parfois de doter le secteur public de méthodes de gestion élémentaires pour accroître sensiblement son efficacité. En amenant les employés à assumer leurs fonctions, aussi simples soient-elles, en insufflant la motivation appropriée, on peut grandement contribuer à améliorer les services. Certes, la tâche n’est guère

RETOUR-À-L’ENVOYÉ TEMPS MAPPÉ 62 Bonnes performances: le Niger, le Mali et le Burkina Faso 251 En Afrique de l'Ouest, il faut en moyenne 284 jours pour renvoyer des lettres à l'expéditeur. Il s'agit du deuxième meilleur résultat régional en Afrique.

Moins de 100 jours 100-200 jours 200-300 jours 300-400 jours Pas de lettres retournées 400 jours

258

L`Algérie retourne les lettres en 103 jours

Le Maroc renvoie les lettres rapidement

416

Mali 275

30 % des lettres sont retournées en 336 jours en Libye

Niger 276 Le Nigeria ne retourne pas les lettres

Moyenne de la République Centrafricaine 362 jours Il est surprenant de voir le Rwanda, pays reconnu non corrompu, parmi la liste des pays qui ont échoué en matière de renvoi de lettres. Son bas record d'efficacité du service postal semble être en contradiction avec les scores élevés que le pays reçoit pour l`indice `Ease of Doing Business` sur la facilité à entreprendre, et un placement moyen raisonnable dans le classement de l'Indice ` Ibrahim Index of African Governance` sur la gouvernance africaine

Le Soudan n'a pas retourné de lettre Ethiopia 243

295

282

Le Congo a renvoyé 1 lettre en 397 jours

L'Angola a renvoyé 2 lettres en 404 jours

L'Afrique du Nord en tant que région renvoie les lettres le plus rapidement: 280 jours. Cependant, ceci est réalisé grâce au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie, qui ont de très bons résultats par rapport à d'autres pays de l`Afrique du Nord.

L'Égypte n'a pas retourné de lettre

Chad

231 198

Chong, Alberto, Rafael La Porta, Florencio Lopezde-Silanes, and Andrei Shleifer, “Letter Grading Government Efficiency”, NBER Working Paper # 18268, August 2012.

Tanzania 419

Zambia 295

414.

295

Mozambique 269 Namibia

238 Botswana

189

Le Burundi retourne uniquement une lettre en 410 jours

Kenya 296

226

La région de l`Est de l'Afrique, qui performe normalement bien en indicateurs de gouvernance, retourne les lettres en moyenne en 336 jours.

Parmi les pays du Sud de l'Afrique, le nombre de jours qu'il a fallu pour retourner à l'expéditeur des lettres était de 291 en moyenne, avec l'Afrique du Sud en tête.

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Des Données Factuelles sur l’Accaparement des Terres L’acquisition foncière en Afrique par les étrangers, surnommée « l’Accaparement de Terres », est récemment devenue un contentieux hautement médiatisé. Traduit par PriceWaterhouseCoopers Article par Victoria Schorr

Tunisia

É

Étant spécialiste de l’Afrique et m’intéressant particulièrement aux activités commerciales et à l’investissement étranger, j’essaie de me tenir informée des enjeux et débats autour de l’acquisition de terres africaines par des étrangers. Hélas, il semble que les données fiables sur la question soient rares et les rapports venant des chercheurs et des organismes réputés sérieux, contradictoires. De plus, les deux camps dans ce débat comptent des partisans jusqu’au-boutistes qui utilisent un langage agressif, ce qui rend difficile l’adoption d’une approche neutre. Que se passe-t-il donc? On parle d’« accaparement de terres » lorsque l’achat de terres africaines par des sociétés étrangères, des entreprises d’État ou des États est effectué sans transparence, sans consultation avec la collectivité ou sans sa permission. Cette pratique renvoie à l’image de l’administration coloniale et des colons qui chassaient les paysans de leurs terres, rappelant fortement la pratique anglaise d’enclosure. Comme tout spécialiste de l’Afrique le sait, il y a des circonstances particulières au continent qui rendent l’achat, la location ou la redistribution de terrains difficiles. En effet, étant donné que l’agriculture en Afrique est pratiquée sous forme de rotation culturale ou par le déplacement de communautés entières, le concept de terrains inoccupés est plutôt méconnu. De plus, il existe souvent, pour un même terrain, de nombreuses revendications différentes (excluant celles des étrangers), en raison des nombreux changements de gouvernement depuis l’indépendance. Il y a également le

Morocco

Algeria

Mali

Guinea-Bisssa

Sudan

Eritrea

Chad

Guinea

Sierra Leone

Egypt

Niger

Senegal Burkina Faso

Djibouti Nigeria

Ghana

Liberia Côte d'Ivoire

Benin Togo

Pourcentage de territoire du pays loué ou vendu, selon Land Portal Database

Central African South Sudan Cameroon Republic Congo Gabon

Uganda Congo DR

Rwanda

Ethiopia

En dessous de 1%

Kenya

Tanzania Comoros Angola

Entre 1 et 3% Entre 5 et 10% Pas de données

Somalia

Burundi

En dessous de 0,5% de la superficie totale

Namibia

Zambia

Malawi

Zimbabwe

Mozambique

Botswana

disponibles Landportal.info

Madagascar Lesotho South Africa

fait que les femmes, en général, s’occupent du travail agricole alors qu’elles ont très peu de droits d’occupation des terres, ce qui complique davantage la situation. Finalement, nous savons tous que de nombreux gouvernements africains n’ont pas de registres cadastraux suffisamment détaillés, et encore moins les moyens de les tenir à jour. Tous ces facteurs compliquent davantage la situation autour de l’occupation des terres par

Image gracieusetée : http://kobason.wordpress.com

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Mauritania

Cape Verde

Libya

opposition à la propriété foncière officielle. Ce qu’en disent certains chercheurs Gardant ces éléments à l’esprit, j’ai participé à deux conférences sur le sujet, à l’Institut des Études africaines à Carlton. Joseph Awetori Yaro, de l’Université du Ghana, y a présenté trois études de cas sur l’acquisition de terres au Ghana. Il a démontré que, dans ces cas précis, la perte des terres domaniales rendait impossible la mise en jachère des terrains, que des activités de subsistance non agricole étaient abandonnées, que le bois à brûler devenait rare, que l’émigration augmentait, que les chefs locaux étaient de moins en moins respectés et que les femmes étaient les plus pénalisées. Le chercheur était parvenu à des conclusions mitigées en ce qui concerne le processus d’embauche et la création d’emplois, mais il avait constaté une plus forte utilisation de fertilisants. Heureusement qu’au Ghana, de nombreuses ONG s’activent pour aider les populations lésées qui utilisent les moyens juridiques disponibles pour contester ces transactions foncières. Le deuxième intervenant était Bruce H. Moore, l’ex-directeur de la Coalition internationale pour l’accès à la terre. Même si sa présentation était


plus axée sur l’Amérique latine, il a eu l’occasion pendant la période de questions de reprendre plusieurs enjeux relatifs à l’Afrique évoqués par M. Yaro. Pendant cette même période de questions, des inquiétudes ont été exprimées quant au portail de gestion foncière de la Coalition internationale pour l’accès à la terre. On a ainsi appris que de nombreux « achats » de terrains étaient, en réalité, des locations, dont certaines assorties de différentes conditions relatives à l’utilisation de l’eau, à l’embauche d’une main-d’œuvre locale et aux services de formation et de vulgarisation agricole, entre autres. M. Moore a admis que les locations de terres en Afrique étaient parfois présentées à tort comme des cas « d’accaparement de terres », ce qui, selon lui, pouvait porter préjudice à d’excellentes initiatives. Il a pris pour exemple le cas d’une communauté qui avait décidé de louer un terrain pour une période de 15 ans. La transaction a eu lieu à l’initiative des membres de la communauté qui s’étaient engagés à mener à bien le projet. Ils voyaient en cette opération un moyen de se faire un peu d’argent avec les terres non exploitées. Cette parcelle de terrain supplémentaire servait également de banc d’essai pour l’embauche et présentait une occasion d’investissement. Malgré cela, cette transaction figure sur le portail de gestion foncière comme un cas d’accaparement de terres. La Chine est-elle impliquée? Même si la plupart des acquisitions de terres par les étrangers en Afrique sont réalisées par des ressortissants des pays de l’OCDE et du MoyenOrient, plusieurs transactions ont été effectuées par des investisseurs africains, notamment des Sud-africains. À cela s’ajoute le fait que la Chine aurait, dit-on, racheté de grandes parcelles de terre en Afrique. Toutefois, il existe une étude importante et détaillée ainsi qu’un débat sur l’action de la Chine. La professeure Deborah Brautigam, de l’American University, experte

dans la question de l’implantation chinoise en Afrique, a publié plusieurs articles sur les rapports erronés traitant de l’accaparement des terres et les intentions de la Chine relativement aux terres agricoles d’Afrique. Alors que de nombreux articles de presse et de rapports publiés par des organismes sont présentés en tant que preuves, Mme Brautigam a effectué des recherches approfondies dans plusieurs cas et n’a trouvé aucune preuve de tels actes, mais a constaté, par contre, que les données étaient fausses. En tant que spécialiste des questions africaines, je trouve cette situation troublante, car elle suggère que des sources autrement fiables présentent des études de cas qui n’existeraient même pas. Pourtant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune acquisition de terres par des étrangers — l’étude de M. Yaro démontre clairement qu’il y en a eu. Cette situation suscite beaucoup de préoccupations sur les « données ». Cette divergence sur des données factuelles est tout aussi inquiétante, car elle pourrait finir par déclencher un scandale semblable à celui provoqué par les statistiques de l’ONUSIDA sur le VIH/SIDA, au début et au milieu des années 2000. Donc, même si ce n’est pas mon domaine d’expertise, le fait qu’il y ait d’importants

écarts et de contradictions me préoccupe beaucoup. La récente publication Handbook of Land and Water Grabs in Africa (manuel sur l’accaparement des terres et de l’eau en Afrique) par la maison d’édition Routledge est une heureuse exception. J’invite les lecteurs de « l’Afrique en Essor » à informer le Conseil canadien pour l’Afrique de toute autre publication aussi fiable et à demander à tous les lecteurs du continent à examiner ces revendications de terres afin, qu’à l’avenir, on ait des données factuelles, fiables et cohérentes. Après tout, à voir les événements politiques qui ont succédé aux acquisitions importantes de terre à Madagascar, on peut dire que les ramifications de ces transactions sont significatives. Tous les Africains aussi bien que les africanistes et les africanophiles doivent être au courant de ce qui se passe réellement en ce moment. Victoria Schorr est consultante et spécialiste des questions politiques, commerciales, économiques et de développement liées à l’Afrique sub-saharienne. Elle compte plus de dix ans d’expérience dans ce domaine. Elle détient une maîtrise en politique africaine de l’École d’études orientales et africaines, ainsi qu’un baccalauréat en études africaines de l’Université McGill.

http://greengopost.com/the-uphill-battle-against-the-global-land-grab/ Image gracieusetée de Léon Kaye

L’AFRIQUE EN ESSOR MAGAZINE /// 45


Photo par: David Shanks, Canadian Co-operative Association.

L

Article by Rayanne Brennan orsqu’il a proclamé 2012 l’Année internationale des coopératives, le secrétaire général de l’ONU, Ban Kimoon a déclaré : « Les coopératives rappellent à la communauté internationale qu’il est possible d’allier la viabilité économique à la responsabilité sociale. » Lorsqu’il a proclamé 2012 l’Année internationale des coopératives, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a déclaré : « Les coopératives rappellent à la communauté internationale qu’il est possible d’allier la viabilité économique à la responsabilité sociale. » Le mouvement coopératif est en effet une importante force mondiale pour le bien commun. Partout au monde, les entreprises démocratiques et socialistes que sont les coopératives aident leurs membres, leurs familles et leurs collectivités à se sortir de la pauvreté et à accéder à une prospérité durable. En Afrique, le taux d’affiliation au mouvement coopératif est de 7 p. 100 de la population. Et il augmente, car de nouvelles coopératives sont constituées chaque année. La croissance du mouvement coopératif en Afrique est attribuée à l’expansion des coopératives d’épargne et de crédit qui, avec les coopératives agricoles, constituent la plus grande part du secteur. Au Kenya, on estime que les coopératives emploient plus de 300 000 personnes et génèrent deux millions d’emplois indirects.

Les coops et les Caisses Changent des Vies en Afrique « Le Canada m’a changée », dit Evelyn Kassah quand elle parle du savoir qu’elle a acquis grâce à un programme de l’Association des coopératives du Canada qui favorise l’égalité des sexes en aidant des femmes chefs de file du mouvement des caisses. Mme Kassah est présidente de la Credit Union Ladies Manager Association du Ghana et gérante de la Queen of Peace Credit Union à Accra, Ghana. Au Ghana, les filles ne sont pas élevées

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pour assumer des rôles de direction, alors les gestionnaires comme Mme Kassah doivent surmonter des obstacles qui sont étrangers à leurs pairs masculins. « Le leadership au Ghana a toujours été surtout réservé aux hommes. Beaucoup de femmes trouvent donc difficile d’exprimer leurs opinions. » Le Programme de mentorat des femmes de l’ACC fait venir au Canada des femmes gestionnaires de caisse de crédit de partout au monde pour leur offrir une formation et accroître leur confiance. Le programme englobe une formation intensive en classe et un placement de 10 jours dans une caisse au Canada. Evelyn Kassah, qui a profité de ce précieux programme d’apprentissage et de réseautage en 2004, a appliqué ses nouvelles connaissances pour améliorer sa caisse au Ghana. Ainsi, le taux de prêts en souffrance a diminué, et les relations avec le conseil d’administration se sont améliorées. Aujourd’hui, comme gestionnaire à succès, elle est un modèle pour les femmes de sa collectivité et surtout pour sa fille, qui veut elle aussi devenir gestionnaire un jour.

Moteurs de Croissance Ce n’est là qu’une des nombreuses manières dont l’ACC change des vies en Afrique en aidant à renforcer les coopératives et les caisses et en soutenant leurs dirigeants et dirigeantes comme Mme Kassah. Grâce à des entreprises coopératives, des Africains réunissent leurs ressources et collaborent pour fournir des biens et des services, créer des emplois et des possibilités, épargner pour l’avenir, s’assurer en cas de catastrophe, envoyer leurs enfants à l’école, améliorer leur santé, investir les profits, accroître leurs compétences et leurs connaissances et protéger l’environnement. Et les coops permettent aux femmes et aux filles d’être des membres à part entière de leurs familles et de leurs collectivités. Tout ce travail se fait en partie grâce aux associations de coopératives de l’Afrique et de leurs partenaires internationaux comme l’ACC. La mission de cette dernière est d’établir et de faire croître des coopératives, des caisses de crédit et des organismes communautaires

pour réduire la pauvreté, créer des moyens de subsistance durables et faire avancer la société civile dans les pays peu développés. L’ACC concentre ses efforts dans trois secteurs : les finances, le développement agricole et les micro, petites et moyennes entreprises. Voici d’autres exemples, extraits de la Revue du développement international de 2011-2012, qui illustrent les avantages des coopératives pour leurs membres et leurs économies locales.

Transformer la Pauvreté en Prospérité Au Rwanda, le nombre de femmes membres d’une coopérative d’usinage et de mise en marché du riz est passé de 42 à 463 en trois ans. La croissance de cette coop a apporté aux femmes divers bienfaits, notamment un plus grand respect dans leurs familles et leur collectivité et une capacité accrue de bâtir un avenir meilleur pour leurs filles et leurs fils. Des familles de 350 villes et villages au Ghana bénéficient d’un endroit sûr pour épargner et accéder au crédit par l’intermédiaire de leurs caisses d’épargne et de crédit. Des recherches ont montré que les membres des caisses au Ghana ressentent une plus grande sécurité financière que les non-membres et sont plus susceptibles d’envoyer leurs enfants à l’école. Au Sierra Leone, des commerçants qui n’ont jamais eu accès à des services financiers formels élargissent leurs entreprises et leurs compétences grâce à de petits prêts octroyés par leurs caisses d’épargne et de crédit. Grâce au Programme de mentorat des femmes de l’ACC, 14 femmes gestionnaires de caisses d’Asie et d’Afrique ont bénéficié d’une formation pratique dans des caisses au Canada, et 34 professionnels canadiens (bénévoles) de caisses de crédit ont fait de l’encadrement dans des caisses au Ghana, au Malawi, en Ouganda et en Mongolie. Rayanne Brennan est rédactrice en chef de deux magazines - The Atlantic Co-operator et PrimeTime. En outre, elle est secrétaire du Conseil d’entreprises coopératives du Nouveau-Brunswick.


Nouveux Membre

Nous renforçons notre position de chef de file en Afrique Depuis le 1er février 2013, la fusion entre Fasken Martineau et Bell Dewar de Johannesburg crée l’un des plus importants cabinets d’avocats exerçant en Afrique. Fasken Martineau devient ainsi le cabinet d’avocats canadien dont la présence internationale est la plus importante.

Expanding our Leadership in Africa Since February 1, 2013, Fasken Martineau’s merger with Bell Dewar in Johannesburg, creates one of the largest law firms operating in Africa, giving Fasken Martineau the largest international footprint of any Canadian-based law firm.

VANCOUVER

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TORONTO

OTTAWA

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QUÉBEC / QUÉBEC CITY

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Nouveux Membre

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undee Capital Markets est un courtier en placement à service complet au Canada avec des bureaux à Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Londres, dont les principales activités comprennent des services bancaires d’investissement, des ventes et négociations institutionnelles, des conseils à notre clientèle privée et de la gestion d’investissement. Notre groupe sur les marchés financiers se concentre principalement sur l’extraction minière, l’énergie, l’immobilier, les engrais, l’agriculture et la sylviculture et vise à fournir des recherches novatrices, des stratégies de commerce et des opportunités pour nos clients institutionnels et de détail.

Investissement Bancaire Notre groupe d’investissement bancaire fait la force du secteur de la base de bonnes relations avec les clients. Grâce à notre recherche et notre perspicacité, nous fournissons une expertise stratégique et financière à des entreprises, sélectionnées au sein de nos secteurs de base, tout au long de leur cycle de vie. Notre

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engagement est de fournir des idées novatrices cadrant avec les situations et les objectifs de nos clients. Nous combinons une expertise sectorielle, technique et financière qui soutiennent l’équipe de direction et le conseil d’administration de nos clients afin de mettre au point et d’appliquer des décisions sur une variété de questions clés, telles que quand et comment lever des capitaux, la meilleure façon de financer des projets par le biais de la dette et de l’équité du financement, la façon de réussir dans les fusions, les acquisitions et les désinvestissements, et comment et quand communiquer la valeur de l’entreprise auprès public et de marchés clés.

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L’avantage concurrentiel que notre équipe de recherche apporte à la performance des placements du client est la profondeur de leur expérience dans leurs différents secteurs. Beaucoup de nos analystes sont des professionnels chevronnés qui ont de l’expérience dans des secteurs complexes tels que l’extraction minière, l’énergie, l’immobilier

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et l’engrais, l’agriculture et la sylviculture. Ces secteurs sont essentiels. Les clients savent qu’ils peuvent faire confiance à ce dont nos analystes parlent et écrivent. L’équipe de recherche permet d’identifier de nouvelles opportunités qui ajoutent de la valeur et de réaliser les objectifs uniques de nos clients. Ils le font par le biais d’une recherche rigoureuse et disciplinée et d’un processus analytique. En commençant par une analyse indépendante et perspicace de la gestion de l’entreprise et de sa direction stratégique et fondamentale, nos analystes utilisent leur connaissance de l’industrie pour évaluer l’impact des tendances du secteur, les influences émergentes et la dynamique du marché afin d’identifier les opportunités d’investissement favorables. Pour nos clients, cela signifie une combinaison de perspectives uniques, une connaissance précieuse de l’industrie, des idées d’investissements et des connaissances utiles qui les aident à prendre des décisions d’investissement éclairées.

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Barrage Hydroélectrique sur la Rivière Kagera

E

n 2006, SNC-Lavalin a été mandatée par la Banque mondiale pour évaluer la faisabilité du projet hydroélectrique des chutes Rusumo au Rwanda et en Tanzanie, pour la rédation d’un rapport complet sur le développement social et les impacts environnementaux occasionnés par le projet. En 2012, une équipe d’experts environnementaux et sociaux de SNCLavalin de Montréal et de Longueuil, a travaillé à la préparation d’un document contenant toutes les informations pertinentes pour aider les pays voisins qui ont accès à l’eau, les donateurs ainsi que les autres investisseurs, à la prise de décisions éclairées et transparentes quant à l’exécution du projet, qui pourrait produire de 60 à 80 MW sous une colonne d’eau de 35 mètres. La production annuelle d’énergie serait de 444 GWH, et l’électricité serait partagée également entre le Burundi, le Rwanda et le nord-ouest de la Tanzanie. Le projet consiste en la construction d’un barrage et d’un déversoir à segment en béton (1200 m3/s), ainsi que la construction d’une centrale hydroélectrique de 60 MW sur la rivière Kagera qui forme la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie. Le réservoir inondera les régions entourant le lac Rweru au Rwanda et au Burundi. Les coûts de construction de ce projet, financé par la Banque mondiale, sont évalués à 306 000 000 $ pour lesquels 5 510 000 $ ont été alloués pour les études effectuées par SNCLavalin. L’étude de faisabilité comprenait quatre aspects, dont des études techniques et conceptuelles ainsi qu’une évaluation des impacts environnementaux et sociaux : a) Études techniques et conceptuelles proposant l’élaboration de trois options de développement hydroélectrique visant à maximiser le projet quant au point de vue de la techni, de l’économie, et de l’environnement, tout en présentant l’étude de faisabilité et le plan de conception détaillé de

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l’option choisie pour le projet hydroélectrique, qui se veut polyvalent et régional. b) Préparation d’un plan d’action de réinstallation suivant la Politique opérationnelle de la Banque mondiale sur le déplacement involontaire de personnes (OP 4.12). Puisque le nombre de personnes touchées par le projet est estimé à 50 000 dans les trois pays (Burundi, Rwanda et Tanzanie), un plan d’action pour la relocalisation a été proposé afin de soutenir la population déplacée en raison de la construction de la centrale et de son réservoir. c) Évaluation des impacts environnementaux et sociaux : pour cerner les impacts environnementaux et sociaux du projet, élaborer un plan de gestion environnementale et sociale exposant en détail les mesures d’atténuation ou de compensation proposées, y compris les coûts, l’échéancier et les responsabilités relatifs à leur application, ainsi que la présentation d’un processus de suivi détaillé de la planification et de la conception du projet proposé. SNC-Lavalin a également évalué les réductions potentielles d’émissions de gaz à effet de serre découlant du remplacement de sources telles les génératrices au diesel par de l’hydroélectricité. d) Développement régional : pour élaborer un plan pour les zones auxquelles la priorité doit être accordée, exposant la gamme d’activités quantifiées prévues pour favoriser le développement et l’atténuation de la pauvreté, de façon à ne pas porter atteinte au bien-être des collectivités situées à proximité des installations hydroélectriques des chutes Rusumo, au cours de sa construction et de son exploitation. Le plan a traité des questions touchant la saine gestion des ressources afin d’assurer que l’eau soit disposée en quantité suffisante, de réduire les risques associés au projet hydroélectrique et de minimiser les impacts sociaux et de santé publique défavorables (p. ex. le VIH/SIDA et le paludisme).


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A

u Canada, les collèges sont les éducateurs de choix en matière de compétences avancées. Acteurs de premier plan pour déterminer les compétences en demande, les tendances économiques et les fluctuations du marché et pour répondre aux besoins des employeurs, les collèges établissent des comités consultatifs de programmes chargés de solliciter régulièrement l’avis des entreprises et de l’industrie au sujet de l’élaboration des programmes d’études. L’Association des collèges communautaires du Canada (ACCC), la voix nationale et internationale des 130 collèges et instituts publics du Canada, exporte cette approche canadienne de développement des compétences en Afrique par le biais de programmes de développement international financés par l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et en collaboration directe avec des entreprises canadiennes et internationales opérant en Afrique. L’Éducation pour l’emploi (ÉPE), un programme financé par l’ACDI, appuie les réformes du système d’éducation au Mozambique, au Sénégal et en Tanzanie et participe au renforcement des capacités des pays africains en matière d’analyse du marché de travail, de relation avec l’industrie, de mise au point de programmes d’études basés sur la demande, de formation des enseignants et de leadership institutionnel adapté. L’ÉPE est en train de changer LA FAÇON dont les établissements scolaires développent et implantent leurs programmes – en S’ADRESSANT À l’industrie en vue de connaitre leurs besoins et en FAISANT INTERVENIR les employeurs dans la conception et la mise en œuvre des programmes d’études. En œuvrant dans des secteurs clés pour la croissance comme les mines, le tourisme, la construction, les travaux publics et la transformation des aliments, l’ÉPE contribue aux stratégies nationales de croissance et de réduction de la pauvreté et développe des programmes de formation qui préparent

D

am Développement International Inc. (DDI Inc.) est une société investissant dans des projets socioéconomiques en lien avec le développement durable et l’objectif qu’elle poursuit est la propulsion de pays africains en voie de développement. Ses prises de participation se font par le biais de partenariats de proximité dans des pays à fort potentiel. L’entreprise désire participer d’une façon différente au développement économique de ces régions en misant sur la qualité du travail et du mode de gestion occidentaux adaptés à la réalité africaine. DDI Inc. est en affaires au Canada depuis août 2006 et enregistrée au Burundi, sa principale plateforme sur le contient africain, depuis 2008. Pour les opérations dans la région des Grands Lacs et de la Communauté

les apprenants à l’emploi et au travail autonome. Le Nigeria, entre autres pays, cherche à élaborer des programmes similaires pour transformer son système de développement des compétences. En se fondant sur le succès de son programme ÉPE, l’ACCC s’associe à des entreprises canadiennes et internationales travaillant en Afrique pour les aider à répondre à leurs besoins en matière de main-d’œuvre spécialisée par l’entremise d’un renforcement des capacités locales de formation en vue de l’intégration au marché du travail – une stratégie durable d’engagement communautaire. Pour un complément d’informations sur la façon dont l’ACCC et les collèges et instituts canadiens peuvent vous aider à répondre à vos besoins en matière de développement des compétences en Afrique, veuillez communiquer avec Marie-Josée Fortin, directrice des Partenariats internationaux à mjfortin@accc.ca.

d’Afrique de l’Est, le bureau de DDI Inc. est situé dans la capitale du Burundi, Bujumbura. DDI Inc. désire devenir un chef de file dans la construction résidentielle et commerciale à empreinte écologique réduite, la production de matériaux de construction locaux certifiés équitables, la production et l’exportation de café biologique équitable certifié et les services-conseils en gestion et intégration des technologies de l’information. Des projets sont actuellement en cours de réalisation dans ces champs d’intervention et s’appuient sur des réseaux humains profondément ancrés en Afrique de l’Est, ce qui fait de DDI Inc. un incontournable pour l’implantation réussie d’entreprises canadiennes dans la région.

Dam Développement International Inc. (DDI Inc.) est une société investissant dans des projets socioéconomiques en lien avec le développement durable et l'objectif qu'elle poursuit est la propulsion de pays africains en voie de développement.

Ses prises de participation se font par le biais de partenariats de proximité dans des pays

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L’entreprise désire participer d’une façon différente au développement


Nouvelles des Membres

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TRATEGEUM s’est jointe au Conseil canadien pour l’Afrique après avoir pris part, sur recommendation de plusieurs de nos relations d’affaires, à un colloque à propos des institutions financières africaines. En plus de devenir membre de cette plateforme qui soutient le secteur privé canadien en Afrique, notre conseiller principal Simon Lafrance siège désormais au conseil d’administration de l’organisation. STRATEGEUM se spécialise en analyse et conseils stratégiques, en organisation de campagnes et en gestion et planification des opérations auprès d’entreprises privées, de gouvernements, d’organisations à membership ou en faveur de causes, d’élus et de candidats. Le travail en précision de notre firme est le produit de l’expertise multi segments de son équipe de direction, de l’approche entièrement adaptée aux besoins et moyens des clients qu’elle propose et de notre volonté de développer des partenariats durables dans un climat de confiance. STRATEGEUM est en affaires sur le continent africain, où la firme joue principalement un rôle de conseil et d’accompagnement en précision auprès d’intervenants de divers secteurs d’activité, canadiens et africains, qui souhaitent se développer et se positionner de manière optimale. Si des partenariats au Gabon puis au Burundi nous ont permis de poser pied sur le continent, nous gardons l’œil ouvert sur les défis les plus ambitieux aux quatre coins d’une Afrique en plein essor afin d’apporter des solutions sur mesure aux clients d’ici et de là qui veulent concrètement améliorer leurs résultats.

BBI

STRATEGEUM sait apporter son expertise stratégique, issue des techniques de pointe et des réflexes développés dans le cadre de campagnes en tous genres, à des partenaires oeuvrant dans des domaines aussi variés que la construction, les campagnes électorales, le café, le haut-savoir, le minerai, l’énergie, les missions de réseautage, le transport, l’agriculture, le financement, etc. La force de notre équipe est à la fois de comprendre les problèmes, concevoir des solutions et trouver les ressources humaines et techniques pertinentes à leur application.

contribue à des solutions éco-vivantes en Afrique de l’Ouest! Fondée en 1995, la Black Business Initiative est la première initiative de développement d’affaires au Canada qui : -se voue à favoriser la croissance et le renforcement d’une présence noire au sein de la communauté des affaires grand public et -s’engage dans le développement de communautés durables dans les zones rurales et urbaines. Notre engagement ne se limite pas qu’à la défense d’entreprises, nous nous efforçons également de soutenir le sdémarrage d’entreprise ainsi que leur croissance. Au cours des 17 dernières années, grâce à des partenariats durables aux avantages mutuels avec les secteurs public et privé, nous avons aidé des centaines d’organisations de base et ainsi que des entrepreneurs à atteindre leurs objectifs. Notre réalisation la plus récente a été la création d’une entente de coentreprise entre : l’une des sociétés de notre portefeuille, qui est l’un des principaux développeurs mondials d’énergie renouvelable,

situé en Ontario, et un développeur de solutions éco-vivantes, basé au Texas ; pour fournir des solutions écologiquement durables à faible coût et qui prennent en compte la formation du personnel local et la création d’emplois en Afrique de l’Ouest. Notre haute direction a construit, au fil des ans, une solide réputation en menant des projets multilatéraux de développement communautaire qui impliquent des liens d’ingénierie synergique entre les organisations multinationales et les associations à base communautaire dans les pays d’accueil en Afrique. Notre équipe est composée de titulaires de MBA hautement qualifiés, de comptables agréés et d’analystes financiers (CFA) dont la mission est de renforcer la diversité, la productivité et la compétitivité de notre paysage commercial. Nous avons une équipe de personnel diversifié et multitalentueux comprenant des membres du Canada et de quatre pays africains. Cela nous permet une appréciation unique et profonde des perspectives locales que nous apportons aux succès mondiaux comme aux solutions locales personnalisées.

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Mission à la Banque Africaine de Développement (Tunis)

Du 16 au 19 Janvier 2013, le Conseil Canadien pour l’Afrique, ainsi qu’une délégation de plus de 15 compagnies canadiennes sera reçu au Siège Social de la Banque Africaine de Développement pour notre mission annuelle en Tunisie. La mission s’adresse aux entreprises canadiennes, aux consultants, aux investisseurs et aux institutions financières, ainsi qu’aux

institutions d’enseignement et de formation. Elle vise à mieux faire connaître les opportunités d’affaires et de collaboration avec la Banque Africaine de Développement. Cette mission est organisée en collaboration avec l’ambassade du Canada de Tunis et le bureau de l’administrateur Canadien de la BAD. Elle offrira l’occasion d’en savoir d’avantage sur les

mécanismes de financements de ces grandes institutions internationales (spécialement dur les mécanismes de financement des projets d’infrastructures), les pays et secteurs prioritaires du continent africain, les critères d’éligibilité des pays bénéficiaires pour les entreprises et les consultants qui souhaitent travailler sur les projets. Des rencontres personnalisées en fonction des secteurs d’activités seront également au programme de cette mission. Pour plus d’information veuillez contacter notre Chargée de Projets de Montréal au (514) 451-9232 ou en lui envoyant un courriel à

leonie.perron@ccafrica.ca.

Seminaire Ouvrir les Portes

Le Conseil Canadien pour l’Afrique et Carrefour Québec International vous convient à un séminaire pour découvrir les opportunités d’affaires en Afrique. Organisée en collaboration avec le Ministère des Relations Internationales, de la Francophonie et du Commerce Extérieur

(MRI-FCE), cette activité se propose de doter les dirigeants et gestionnaires d’entreprises québécoises d’outils nécessaires et des connaissances requises pour développer des affaires dans les sous-régions de l’Afrique puis participer ainsi à son développement durable.

Cette activité vous permet entre autre d’échanger avec un expert afin d’optimiser vos propres pratiques sur le continent africain, d’acquérir de nouveaux outils facilitant vos échanges économiques avec l’Afrique, d’établir une meilleure vue d’ensemble des caractéristiques propres à chacune des sous-régions africaines, et d’évaluer adéquatement les risques inhérents lorsqu’une entreprise québécoise tente d’œuvrer sur le continent africain et de palier à ces risques avec les outils adéquats. Le séminaire aura lieu le 23 Janvier à Québec, le 27 Février à Laval et le 26 Mars à Montréal. Veuillez communiquer avec Léonie Perron pour l’plus d’information leonie.perron@ccafrica.

ca.

Mission Économique au Rwanda

Le Conseil Canadien pour l’Afrique est fier d’annoncer l’organisation d’une mission à Kigali, au Rwanda du 10 au 13 février 2013. Organisée en collaboration avec le Rwandan Development Board, le Haut-Commissariat du Rwanda au Canada et le Ministère des Relations Internationales, de la Francophonie et du

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Commerce Extérieur du Québec (MRI-FCE), cette mission représente une occasion unique de découvrir les nombreuses occasions d’af¬faires dans un pays en pleine croissance économique et ce, dans de nombreux secteurs notamment: infrastructure, énergie, TIC, services financiers, agriculture, tourisme, construction et

immobilier, santé et éducation et formation technique et professionnelle Durant cette mission, vous serez en mesure de vous familiariser avec la culture des affaires propre au pays et de rencontrer de potentiels partenaires d’affaires. Cette mission s’adresse à tous ceux et celles qui s’intéressent aux opportunités d’affaires qu’offre le Rwanda; aux en¬treprises québécoises et canadiennes, aux consultants, aux investisseurs et aux institutions financières, ainsi qu’aux institutions d’enseignement et de formation. Pendant les nombreuses activités prévues pour cette mission économique au Rwanda, vous aurez l’occasion d’assister à différents séminaires ainsi que des rencontres officielles et d’interagir avec les principaux décideurs et les opérateurs économiques.


PREMIER GROUPE DE PRESSE ET DE COMMUNICATION EN AFRIQUE

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n JEUNE AFRIQUE

Hebdomadaire leader de la presse francophone et internationale depuis 1960 (Source : DSH OJD 2010)

n THE AFRICA REPORT Meilleur business magazine panafricain anglophone (DABRA 2006 & 2007)

n JEUNEAFRIQUE.COM Premier site média d’information panafricaine

(Source : Alexa.com, janvier 2011)

n THEAFRICAREPORT.COM Premier site d’information panafricaine en anglais (Source : Alexa.com)

TUNISIE RACHED GHANNOUCHI, L’INTERVIEW VÉRITÉ É

LE PLUS

de Jeune

HEBDOMADAIRE HEBDOM OMADAI OM AIRE RE INT NTER ERNA ER NATI INDÉPENDANT • 52e année • No 2692-2693 • du 12 au 25 août 2012 COINTERNATIONAL Afrique

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Spécial Spéc écial 24 pages

CHINEAFRIQUE AU-DELÀ DES CLICHÉS

LIBYE ABDELJALIL, HÉROS MALGRÉ LUI

SOUTH AFRICA Zuma’s struggle to win votes in Eastern Cape

GAS East Africa’s race to get ready

jeuneafrique.com

ENQUÊTE (HOMMES) POLITIQUES CHERCHENT (FEMMES) JOURNALISTES

L’Afrique 25 projets et idées pour changer le continent

NIGERIA 10 characters you’re sure to meet

w w w.t hea f r ic a rep or t .c om

idéale

SHALOM Africa MONTHLY • N° 44 • OCTOBER 2012

Israel’s second coming

H hi How highh di diplomacy l andd oligarchs li h opened a new axis with Africa

ÉDITION GÉNÉRALE

INTERNATIONAL EDITION

France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 6 € • Canada 11,90 $ CAN • Danemark 60 DKK • DOM 6 € Espagne 7,20 € •

Algeria 550 DA • Angola 600 Kwanza • Austria 4.90 € • Belgium 4.90 € • Canada 6.95 CAN$ • Denmark 60 DK • Ethiopia 75 Birr • France 4.90 € Germany 4.90 € • Ghana 5 GH¢ • Italy 4.90 € • Kenya 350 shillings • Liberia $LD 300 • Morocco 50 DH • Netherlands 4.90 € • Nigeria 600 naira Norway 60 NK • Portugal 4.90 € • Sierra Leone LE 9,000 • South Africa 30 rand (tax incl.) • Spain 4.90 € • Switzerland 9.90 FS • Tanzania 6,500 shillings Tunisia 8 DT • Uganda 9,000 shillings • UK £ 4.50 • United States US$ 6.95 • Zimbabwe US$ 4 • CFA Countries 3,500 F CFA

Éthiopie 95 birrs • Finlande 8 € • Grèce 8 € • Italie 7,20 € • Maroc 40 DH • Mauritanie 2000 MRO • Norvège 70 NK • Pays-Bas 7,20 € Portugal cont. 7,20 € • RD Congo 11 $ US • Royaume-Uni 6 £ • Suisse 11,80 FS • Tunisie 4 DT • USA 13 $ US • Zone CFA 3200 F CFA • ISSN 1950-1285

Jeune Afrique 800 000 lecteurs par semaine

N ° 4 4 • O C T O B E R 2 012

THE AFRICA REPORT

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N EN UM VE ÉR NT E DEO D UX OU SE BLE MAI NE S

GROUPE JEUNE AFRIQUE

JeuneAfrique.com et TheAfricaReport.com The Africa Report Plus de 12 millions de pages vues par mois L’AFRIQUE EN ESSOR 450 000 MAGAZINE lecteurs par mois///

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Indaba, Afrique du Sud

« Investir dans les minières africianes Indaba » est une conférence professionnelle annuelle dédiée à la capitalisation du développement des intérêts miniers en Afrique. Cette conférence à Cap Town est la plus grande conférence mondiale sur l’investissement minier et le plus grand évènement minier en Afrique. Depuis 19 ans, Indaba, avec ses partenaires

en Afrique, a canalisé des milliards de dollars d’investissements étrangers dans la chaîne de valeur minière. Mining Indaba est le plus grand rassemblement au monde des acteurs les plus influents minières et les décideurs investis dans le secteur minier africain. 2012 était une année qui a battu tous les records, avec plus de 7.000 personnes représentant plus de 1500 entreprises

internationales de 100 pays et environ 45 délégations gouvernementales africaines et nonafricaines. C’est là que le monde de l’extraction minière se connecte en Afrique. En participant à Indaba du 4 au 7 février, vous vous joindrez à un groupe de puissant professionnels de l’industrie minière qui font de Cape Town, Afrique du Sud, leur destination préférée pour faire des affaires importantes, rendant les relations vitales pour soutenir leurs intérêts d’investissement. Veuillez communiquer avec Chris Kianza pour en apprendre d’avantage sur cette opportunité.

chris.kianza@ccafrica.ca

Afrique en Essor 2e Edition

Pour cette édition, CCAfrique a décidé d’innover en abordant le thème de l’infrastructure comme moteur de développement de l’Afrique. Le secteur de l’infrastructure est un aspect clé du développement économique de l’Afrique.

De plus, avec l’accélération de la croissance économique du continent, il y a de nouvelles opportunités pour les compagnies québécoises et canadiennes.

Cette conférence rassemblera plusieurs chefs de file canadiens et africains du secteur privé, des représentants du gouvernement, des chefs de grandes entreprises canadiennes et québécoises du secteur de l’infrastructure, des institutions financières et des organisations internationales qui ont un intérêt marqué pour l’infrastructure en tant que moteur de développement de l’Afrique. Nous vous incitons fortement à participer à cette conférence de grande envergure afin de, non seulement explorer les nouvelles avenues qu’offre le secteur des infrastructures, mais aussi afin d’élargir votre réseau professionnel.

Mission Économique au Nigeria à se joindre à nous. Cette mission est une excellente occasion de promouvoir votre entreprise ou votre institution ainsi que votre expertise dans l’un des plus grands rassemblements de l’énergie en Afrique! Cette mission vous permettra de mieux comprendre la culture d’entreprise de ce pays et de rencontrer des partenaires commerciaux potentiels du Nigéria ou autres pays africains présents.

Le Haut-commissariat auxiliaire du Canada à Lagos et le Conseil Canadien pour l’Afrique sont fiers d’annoncer une mission au Nigéria, qui aura lieu au cours du Nigerian Oil and Gas (NOG) Show, édition 2013 à Abuja, au Nigéria du 18 au 21 Février, 2013. En plus, de prendre part à cette exposition, les participants peuvent

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profiter de cette occasion pour explorer d’autres secteurs d’intérêt et bénéficier de rencontres personnalisées. Nous souhaitons encourager les entreprises en formation professionnelle, en services environnementaux ou l’industrie en assainissement et les secteurs de l’infrastructure

Cette mission est pour tous ceux qui ont un intérêt dans l’exploration de la réalité des affaires dans le deuxième pays africain ayant la croissance la plus rapide ainsi que de faire les premiers contacts pour faire avancer leurs plans commerciaux. Représentants au développement d’entreprises, consultants, investisseurs et éducateurs professionnels sont tous invités à vous joindre à nous.


We take the lead, and We deliver

We’re all about finding ingenious solutions to modern-day problems. With some of the most iconic aircraft on the planet and a groundbreaking train portfolio, we have always evolved and will continue to evolve transportation at its core.

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CICN: Conference sur l’Investissement Canada-Nigéria

Le Conseil Canadien pour l`Afrique, en partenariat avec le Haut Commissariat du Nigeria et le Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, est fier d`annoncer « La conférence 2013 Canada-Nigeria sur l`investissement » sous le thème « Synergie Vision 20:2020 Canada-Nigeria ». La conférence très attendue est organisée en conformité avec la vision 20:2020 de l`Agenda de Transformation Economique du Président

Goodluck Ebele Jonathan, GCFR. Cette conférence aura lieu à Toronto du 2 au 4 Mai 2013. En plus de 400 participants du secteur public et privé qui y sont attendus, la conférence de deux jours aura le privilège d’avoir les discours et remarques d`ouverture prononcés par Arc. Namadi Sambo, Vice Président de la République Fédéral du Nigeria, et par l`Honorable John Baird, Ministre Canadien des Affaires étrangères.

Les sujets des discussions inclus l`investissement direct étranger comme l`élément central pour la Vision 20:2020. Les discussions porterons donc sur le cadre réglementaire de l`investissement direct étranger, le transport, les rails (chemin de fer) et l’aviation, les infrastructures, l’agriculture, le tourisme, l’éducation et la formation, la technologie mobile, le pétrole et le gaz, et le développement urbain. En plus des modèles de financement qui seront discutés, les témoignages de réussites ainsi que les conseils pratiques seront partagés. S`il vous plait, ne ratez pas cette occasion d`apprendre et de découvrir les opportunités d`affaires et de partenariat dans ce géant pays subsaharien en essor. Prenez contact avec Chris Kianza pour vous inscrire. chris.kianza@

ccafrica.ca

Conférencier d`honneur invité au Forum sur l’énergie du CCAfrique en juin, M. Wale Tinubu, PDG du groupe, Oando PLC « Les ressources naturelles contribuent à soutenir l’économie, mais ce qui stimule la croissance est la consommation. Ce qui compte, c’est l’émergence de la classe moyenne, la fourniture de biens et de services. La bonne gouvernance et des politiques transparentes permettent ce processus. » « Le secteur privé nigérian prend son rôle qui lui revient. Cela permet aux préoccupations locales de se manifester et nous permettre de faire ce que le gouvernement ne peut pas faire. » « Quels sont les besoins actuels au Nigeria? L`IDE en combinaison avec une croissance durable est nécessaire afin que le capital soit recyclé vers le pays et que ce soit utilisé sur le pays. Cela améliore la transparence et les systèmes juridiques. Bien que l’IDE est de nature commerciale, cela assure en réalité que l’environnement économique s’améliore, tout en attirant davantage d’investissements - la plupart des IDE sont en pétrole et en gaz, mais il y a des secteurs qui ont besoin de beaucoup plus de développement – le transport et l’agriculture, par exemple. Le Canada est reconnu dans ce domaine et est le bienvenu au Nigeria. »

Femmes Africaines: Entreprise et Investissement

Avec l’appui du Forum des femmes diplomatique africaines à Ottawa, le Conseil Canadien pour l’Afrique, en collaboration avec le Corps Diplomatique Africain déployé au Canada, organisent une conférence intitulée «Le rôle des femmes africaines pour la stimulation

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de la croissance économique en Afrique ». La conférence est prévue du 27 au 30 mai 2012 à Toronto à l’occasion de la célébration annuelle de la Journée de l’Afrique. L’objectif de la conférence est de puiser dans l’énorme potentiel des femmes entrepreneurs d’Afrique

et d’accroître, développer et renforcer les liens commerciaux entre les pays africains et le Canada. CCAfrique est heureux d’aider l’expansion du réseau entre les entrepreneurs canadiens et africains, afin de faciliter l’accès des entrepreneurs au marché canadien, d’intégrer les femmes d’affaires africaines à l’économie mondiale, et à soutenir les activités de mentorat. Pour montrer votre appréciation pour les femmes d’affaires africaines, inscrivez-vous dès maintenant. Prenez contact avec Chris Kianza pour vous inscrire. chris.kianza@ccafrica.ca



Guide Ressource de l’Expertise Africaine au Canada

CCAfrica frique years

10 ans

Le Conseil Canadien pour l’Afrique a composé un guide de ressources pour vous. N’hésitez pas à contacter ces sociétés, entreprises et organisations pour vos besoins d’affaires liées à l’Afrique. Si vous souhaitez que le profil de votre entreprise apparaisse dans notre Guide bilingue des ressources sur l’expertise africaine au Canada, n’hésitez pas à envoyer votre profil d’environ 80 mots à CCAfrique. Ce service est gratuit pour les membres de CCAfrique! Pour obtenir les frais pour les non-membres, veuillez communiquer avec Chris Kianza.

Canadian Council on Africa Conseil Canadien pour l’Afrique

chris.kianza@ccafrica.ca.

Le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB) est un établissement canadien francophone de formation postsecondaire (Bac+2). Il offre plus de 90 programmes de formation professionnelle et technique répartis en seize (16) familles (www.ccnb. nb.ca). Le CCNB est actif sur la scène internationale entre autres en offrant des services d’appui à l’analyse sectorielle selon l’approche par compétences (APC), le renforcement institutionnel et le développement de programmes de formation professionnelle et technique, l’évaluation des besoins organisationnels et le développement de partenariats en recherches appliquées.

Éducation internationale est une coopérative sans but lucratif regroupant la majorité des commissions scolaires du Québec, des organismes de services aux commissions scolaires, ainsi que des collèges publics et privés, et des institutions. Elle possède trois départements d’activités œuvrant au recrutement, à la mobilité et au développement international. Pour tous nos partenaires, s’associer à Éducation internationale, c’est bénéficier des 150 ans d’expertise de nos membres et avoir accès au plus grand regroupement de professionnels du milieu de l’éducation au Québec.

www.ccnb.nb.ca

www.education-internationale.com

Jolicoeur Lacasse, faire affaire en Afrique ou s’y implanter, représente un défi extraordinaire et, pour ce faire, notre prestation de services juridiques vous est précieuse qu’elle soit au Québec, au Canada ou en Afrique. En vous entourant de partenaires qui y connaissent la culture d’affaires et juridique, vous augmentez vos chances de succès. Notre équipe s’assure de vous accompagner dans le développement de vos projets ou de jouer le rôle d’interface entre vous et vos divers partenaires, et ce, selon vos besoins.

www.jolicoeurlacasse.com 58 /// WWW.CCAFRICA.CA

Le Groupe Panafricain est un important fournisseur de services d’équipement et de solutions dans les domaines de la construction et de l’exploitation minière dans 5 pays: le Kenya, la Tanzanie, le Ghana, le Nigéria et le Sierra Leone. Employant 300 personnes, il est le distributeur exclusif des machines Komatsu, deuxième plus grands fabricants dans le monde en matière de construction, de mines et d’équipements utilitaires, avec une réputation de qualité et de fiabilité. Le Groupe Panafricain distribue également les équipements de compactage Sakai, des solutions de transfert de fluides de Pirtek et de Hensley GET.

www.panafricangroup.com


Guide Ressource de l’Expertise Africaine au Canada Kestrel Capital est le courtier le plus important à la Bourse de Nairobi, et l’un des plus grands négociants de titres à revenu fixe au Kenya. Son but étant de fournir d’excellentes recherches et infrastructures à ses clients s’est traduit par une part du marché d’investisseurs locaux et étrangers supérieure à 50%. Kestrel a également reçu plusieurs prix comme le «Meilleur Courtier au Kenya”. Kestrel est également reconnu comme un consultant en financement d’entreprise de premier plan, après avoir conseillé sur certains des plus importants mandats de conseil et de levées de capitaux du Kenya.

MEDA – Mennonite Economic Development Associates - est une ONG internationale fondée en 1953 qui fournit une expertise technique pour différents secteurs et valorise l’analyse en chaîne, les liens avec le marché, les services financiers, les systèmes de santé et le développement des capacités des institutions financières. L’expertise de MEDA se situe tous les secteurs, travaillant avec les populations vulnérables et mal desservies, telles que les jeunes, les femmes à faible revenu et les populations rurales. Grâce au développement international novateur, MEDA aide des familles et des communautés entières, en travaillant avec ces dernières pour enrichir, d’encourager et d’aider les individus et leurs familles à améliorer leur niveau de vie.

www.kestrelcapital.com

www.meda.org

Sarona est une firme privée de capital investissement basée au Canada et aux Pays Bas, investissant dans la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) dans les pays en voie de développement et les pays émergents. Nous portons particulièrement attention aux entreprises qui bénéficient de la croissance de la classe moyenne dans ces marchés. Notre objectif est de réaliser des rendements supérieurs en créant des sociétés de classe mondiale qui emploient des stratégies commerciales très progressistes, et des plus hauts standards en éthique et avec un impact positif social et environnemental.

Contacts Monde existe depuis 1998 et est née de la collaboration de deux experts internationaux qui oeuvrent dans le domaine international depuis plus de 30 ans. Notre équipe inclut plusieurs personnes à temps plein ainsi que divers collaborateurs, selon les dossiers en cours. Nous possédons une place d’affaires à Montréal ainsi qu’à Tunis, Alger, Casablanca, Abidjan et Ouagadougou.

www.saronafund.com

www.contactsmonde.com

La Compagnie Fluospar du Kenya (KFC) est l’un des plus grands producteurs mondiaux d’acide spath fluor de qualité, qui est utilisé dans la production d’acide fluorhydrique et de fluorure d’aluminium. Situé au Kenya dans la Vallée Kerio, la société compte plus de 350 employés et plus de 270 sous-traitants. KFC est l’une des plus grandes mines du Kenya. KFC maintient une relation forte avec la communauté locale et fournit de nombreux services, y compris de logement,dles installations médicales, d’approvisionnement en eau courrante, des écoles, des installatios de sports.

AnyWay Solid Environmental Solutions Ltd. est un leader mondial qui fournit de produits pour la stabilisation des sols dans les secteurs de l’infrastructure et du développement. Nos produits sont basés sur une technologie unique et brevetée partout dans le monde. AnyWay est une filiale du Groupe Metrontario, un promoteur immobilier et un entrepreneur établi, en activité depuis 1946. AnyWay s’engage à fournir des solutions rentables, complètes et innovantes, grâce à la stabilisation des sols. Nos produits ont été mis en œuvre avec succès dans des projets de routes, d’infrastructures et de logements à faible coût en utilisant des moyens à la fois mécanisés et de main-d’œuvre.

www.kenyafluorspar.com

www.anywaysolutions.com

Nos clients : les entreprises et les organismes de promotion des exportations (gouvernements, chambres de commerce, OPE, OPC).

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Guide Ressource de l’Expertise Africaine au Canada L’ACCC, un organisme national au service des 130 collèges, cégeps et instituts canadiens, collabore avec des intervenants du secteur de l’éducation et de l’industrie en Tanzanie, au Mozambique, au Sénégal et au Nigéria, afin de développer des programmes de formation qui préparent les apprenants à entrer sur le marché du travail. L’ACCC, avec l’appui de ses membres, les principaux fournisseurs canadiens des compétences avancées et de l’ACDI, aide à renforcer la capacité des pays africains au niveau de l’analyse du marché du travail, des relations avec l’industrie, du développement de programmes de cours axés sur la demande, de la formation des enseignants et d’un leadership institutionnel adapté. Pour plus d’information, veuillez communiquer avec Marie-Josée Fortin, Directrice des partenariats internationaux à l’ACCC (mjfortin@accc.ca).

www.accc.ca Les Services ferroviaires CANAC Inc. sont un fournisseur multidisciplinaire à guichet unique de solutions ferroviaires

complètes et intégrées.

Nos solutions de pointe s’adressent aux chemins de fer marchandises et voyageurs, y compris aux exploitants de trains de banlieue et de trains industriels, aux investisseurs et aux gouvernements. Elles sont élaborées au cas par cas pour apporter durablement des réponses pleinement satisfaisantes aux clients de l’Amérique du Nord et du monde entier.

www.canac.com Mercy Ships répondant aux

besoins des Africains depuis 1990, nous pourrions être un partenaire de vos projets en matière de RSE. Mercy Ships utilise navires-hôpitaux et les équipes au sol pour fournir des soins de santé gratuits à ceux qui n’ont pas accès dans les pays en développement. Fondée en 1978, Mercy Ships a jusqu’ici travaillé dans plus de 70 pays qui ont fourni des services gratuits de plus de $ 1 milliard à plus de 2,35 millions de personnes.

www.mercyships.ca 60 /// WWW.CCAFRICA.CA

PGF est un cabinet de conseil en gestion œuvrant au Canada et à l’international. Notre approche est entièrement orientée vers le client. On tient à l’accompagner vers le succès et lui permettre d’atteindre son plein potentiel. Cela passe par les meilleures pratiques internationales en matière de : •Planification stratégique et •Diagnostic organisationnel opérationnelle •Gestion du changement •Transformation organisation•Évaluation de programme selon nelle – renforcement des capacités la gestion axée sur les résultats •Développement du leadership •Facilitation et design de pro•Développement des cadres cessus •Coaching 360 degrés •Études de faisabilité

www.pgf.ca CPCS

est une firme internationale offrant des services de conseils aux secteurs public et privé. Sa capacité et sa versatilité à amener des idées jusqu’à la mise en œuvre des projets et sa disponibilité physique à Nairobi, Dar es Salaam, Kampala, Abuja et Lagos font de CPCS une firme de premier choix en Afrique. Avec des solutions efficaces, CPCS accroit la productivité à travers le développement d’infrastructures dans les secteurs du transport, de l’énergie et du développement urbain.

www.cpcstrans.com STRATEGEUM

se spécialise en analyse et conseils stratégiques, en organisation de campagnes et en gestion et planification des opérations auprès d’entreprises privées, de gouvernements, d’organisations à membership ou en faveur de causes, d’élus et de candidats. STRATEGEUM sait apporter son expertise stratégique, issue des techniques de pointe et des réflexes développés dans le cadre de campagnes en tous genres, à des partenaires œuvrant dans des domaines aussi variés que la construction, les campagnes électorales, le café, le haut-savoir, le minerai, l’énergie, les missions de réseautage, le transport, l’agriculture, le financement, etc.

www.strategeum.com


Guide Ressource de l’Expertise Africaine au Canada SNC-Lavalin

En mettant l’accent sur la réglementation commerciale, les industries extractives et le commerce international, une présence au Canada et au Nigeria, et de savoir-faire concernant l’Afrique, AFOLABI LAW est votre fournisseur de services juridiques de choix pour entreprendre des affaires en Afrique. Afin de répondre aux préoccupations de différentes tailles et complexités, et en abordant des sujets aussi divers que les licences pour le pétrole et le gaz, les arrangements contractuels, la responsabilité sociale, la classification douanière et l’équité dans les marchés publics, AFOLABI fournit des solutions de haute qualité juridiques chargées d’une bonne compréhension des impératifs juridiques et des milieux bureaucratiques de la réglementation commerciale.

est l’un des plus importants groupes d’ingénierie et de construction au monde, et un acteur majeur en matière de propriété d’infrastructures et de services d’exploitation et d’entretien. Fondée en 1911, SNC-Lavalin a des bureaux dans tout le Canada et dans plus de 40 autres pays, et travaille actuellement dans une centaine de pays.

www.afolabilaw.com

www.snclavalin.com

Avec approximativement 600 avocats hautement qualifiés situés à Vancouver, Calgary, Toronto, Montréal, Québec et Londres, McCarthy Tétrault est reconnu internationalement comme cabinet d’avocats de premier plan au Canada, en comprenant les besoins d’affaires et juridiques de ses clients et en élaborant les meilleures solutions pour eux. Que ce soit au niveau national ou mondial, nous représentons des clients dans de nombreux secteurs et avons de l’expérience internationale dans une grande variété de transactions et de mandats diversifiés. Nous pratiquons au-delà des frontières, notamment en Afrique. Notre cabinet a endossé une initiative Afrique et mené avec succès une grande variété de projets et de transactions dans de nombreux pays d’Afrique et nous conseillons régulièrement des clients en plusieurs langues à travers le monde.

CESO Service d’assistance canadienne aux organismes SACO est un organisme canadien de développement basé sur le volontariat. Depuis notre fondation en 1967, nous mettons à profit le savoir-faire de professionnels et de cadres supérieurs canadiens qui travaillent en partenariat avec de petites et moyennes entreprises, des associations commerciales, des institutions gouvernementales, des établissements de microfinance et des groupes de la société civile. Nos conseillers volontaires ont effectué des milliers de missions dans près de 30 pays africains afin d’offrir des services de consultation, de formation et de mentorat. Alors que certaines de ces missions sont des projets uniques de courte durée, d’autres sont des programmes à long terme comportant de multiples volets axés sur la gouvernance, le développement économique et/ou le développement communautaire.

www.mccarthy.ca

www.ceso-saco.com

Aviation Zenith Inc. exporte en Afrique depuis 2000. Notre mission consiste à la vente complète de produits aéronautique. Vente de moteur et accessoires, pièce de rechange, Hélice et révision générale, Turbine Pratt & Whitney, rotables et consommables, vente d’avion, soutien technique. Et une équipe technique volante. Satisfaire tous les besoins de nos clients dans les meilleurs délais possibles est une très grande priorité chez Aviation Zenith. Nous disposons d’un département commercial qui maitrise les règlent du commerce aéronautique Internationale.

AECOM est un fournisseur mondial de services techniques professionnels et de gestion-conseil sur une variété de marchés comme le transport, le bâtiment, l’environnement, l’énergie, l’eau et les services gouvernementaux. Avec 45 000 employés autour du monde. AECOM allie portée mondiale et connaissances locales, innovation et excellence technique afin d’offrir des solutions qui créent, améliorent et préservent les environnements bâtis, naturels et sociaux dans le monde entier. Classée dans la liste des compagnies duFortune 500, AECOM sert des clients dans plus de 130 pays.

www.aviationzenith.com

www.aecom.com L’AFRIQUE EN ESSOR MAGAZINE /// 61


Guide Ressource de l’Expertise Africaine au Canada Exportation et développement Canada est l’organisme canadien de crédit à l’exportation qui offrent des solutions financières et de gestion des risques aux entreprises canadiennes pour aider les à se développer sur le marché international. Notre travail consiste à soutenir et à développer le commerce d’exportation du Canada en aidant les entreprises canadiennes à répondre aux occasions d’affaires internationales. Nous fournissons des services d’assurance et financiers, des produits et des solutions de cautionnement et des solution pour les petites entreprises exportatrices et pour les investisseurs canadiens et leurs acheteurs internationaux. Nous soutenons l’investissement direct canadien à l’étranger. Nous travaillons en collaboration avec d’autres institutions financières et en collaboration avec le gouvernement du Canada.

Depuis 42 ans Aquaculture Service Conseil Inc s’est impliquée dans l’aquaculture en l’Amérique, en Asie, en Europe et en Afrique en élaborant des plans directeurs, en concevant et exploitant des sites aquacoles diversifiés, salmonidés, tilapias, crevettes, etc.

www.edc.ca

aquaculture.asc@sympatico.ca

Lucid Africa Consulting Inc. est une entreprise de conseil spécialisée sur l’Afrique, qui fournit des recherches et des analyses personnalisées en profondeur sur l’économie des pays, leur risque politique, leurs industries et leurs chaînes de valeur. Le PDG, David Shiferaw, a été consultant pour un grand nombre d’institutions, y compris le Centre de Politique Économique du Commerce Africain de la CENUA (UNECA’s Africa Trade Policy Centre), la Banque Mondiale et le groupe Eurasia. Ses travaux récents de conseil incluent des travaux d’analyse sur l’Éthiopie, le Kenya, le Ghana, le Mali, le Congo-Brazzaville, Madagascar et l’Angola.

Visas. Légalisation. Traduction. Global Visa Services aide les voyageurs d’affaires, agences de voyage, employés du secteur publique, diplomates, organisations internationales d’aides, touristes et les étudiants en leur fournissant tous les renseignements concernant les visas ainsi que les informations quant aux documents pré-requis. Nous offrons un service complet couvrant l’information, le renseignement, la présentation et la présentation pour les visas jusqu’à a’ la légalisation et la certification des documents. Nos services seront offerts aux membres CCAfrique à une prix réduits. www.Globalvisaservices.ca

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www.globalvisaservices.ca

La Corporation Commerciale Canadienne (CCC) est l’agence d’approvisionnement et de passation de contrats internationaux du gouvernement du Canada. La CCC met à profit son expertise internationale en matière de passation de contrats pour offrir aux exportateurs canadiens la possibilité de participer à des marchés publics complexes. La CCC permet d’accroître les échanges commerciaux en aidant les gouvernements en Afrique et partout dans le monde à avoir accès aux produits et au savoir-faire canadiens grâce à ses services de négociations et d’exécution d’ententes d’approvisionnement bilatérales. En 2011-12, la CCC a conclu avec des gouvernements des quatre coins du monde des contrats d’exportation d’une valeur supérieure à 1,8 milliard de dollars. Pour en apprendre davantage sur la CCC.

Propriété de ses employés et forte de plus de 50 ans d’expérience, Golder Associés a comme raison d’être de contribuer au développement de la Terre tout en préservant l’intégrité de celle-ci. Ses quelque 8 000 professionnels, répartis dans plus de 180 bureaux dans le monde, y compris en Afrique, offrent une gamme étendue de services indépendants et spécialisés en consultation, conception et construction dans les secteurs des sciences de la Terre, de l’environnement et de l’énergie.

www.ccc.ca

www.golder.com

Lucid Africa Consulting Inc

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A.S.C Inc a exploité au Canada, durant les 30 dernières années, deux fermes aquacoles majeures une usine de transformation normée HACCP et une compagnie de distribution d’aliment aquacole, alliant ainsi une expertise reconnue en consultation au réalisme de la production aquacole commerciale.


CCAfrique a Célébré ses 10 ans et a Accueilli le Ministre Canadien du Commerce, lors de son Colloque Canada-Africa

L

e colloque Canada-Afrique, “Regard vers l’avenir, la prochaine décennie”, du 16 octobre 2012 à l’honneur de notre 10e anniversaire a été un grand succès. Comment avons-nous évalué cela, vous vous demandez ? Tout d’abord, la maison était pleine, si on peut appeler Le Fairmont Château Laurier “une maison”. Nous avons eu le privilège d’accueillir 250 personnes dans l’une des chambres les plus élégantes à Ottawa, la salle Laurier pour notre colloque, et près de 300 personnes dans la salle de bal pour le Gala. Deuxièmement, en tant qu’organisation non gouvernementale, nous avons aussi mesuré notre succès se basant sur ce dont l’événement a été rentable en soi. Par la présente, nous tenons à remercier tous les commanditaires et les invités qui ont acheté des billets et ont rendu cela possible pour les opinions intéressantes, ouvertes et variées sur les opportunités et défis africains en matière de développement d`être partagés. Comme vous le voyez sur les pages suivantes, nous avons eu un excellent mélange de conférenciers intéressants. Troisièmement, le Conseil canadien pour l’Afrique a été très privilégié d’avoir le ministre canadien du Commerce international et ministre de la Porte d`entrée de l’Asie-Pacifique, l’honorable Ed Fast a assisté à notre événement et a donné un discours éloquent sur la nécessité d’accroître les échanges commerciaux avec les pays africains. ``Faire de l’intensification des échanges commerciaux et d`investissement avec l’Afrique une priorité”, a déclaré le ministre Fast lors de son discours. Le ministre Fast a également annoncé qu’il dirigera une mission commerciale des entreprises canadiennes de l’infrastructure et des industries extractives au Ghana et au Nigeria dans la nouvelle année. Ces missions commerciales dirigées par le ministre aideront à ouvrir des portes aux entreprises canadiennes qui souhaitent explorer de nouveaux marchés et d’étendre leurs activités sur le continent. La participation du ministre a rehaussé le profil de l’Afrique dans les médias canadiens, ainsi que le profil de CCAfrique.

Pour la partie Gala, CCAfrique a eu le plaisir d’accueillir le sénateur Ben Obi Ndi du Nigeria, et un Conseiller Spécial auprès du président du Nigeria sur les affaires interparti. Son allocution a porté sur «la tendance inhérente de transformation du continent pour absorber les dysfonctionalismes associés avec le voyage en l’Afrique vers la résilience économique. Une grande partie de son discours a analysé le pouvoir africain, mais a également souligné la nécessité pour les réalisations de développement durable. Le sénateur a déclaré aux 300 invités de CCAfrique qu`avec l’aide des «amis dévoués tels que le Conseil canadien pour l’Afrique», les pays africains doivent se tourner vers «la fabrication et l`économie de valeur ajoutée”. Le Conseil Canadien pour l’Afrique ne peut ne pas être d’accord. En outre, notre colloque anniversaire a coïncidé avec la visite officielle du Premier ministre Stephen Harper au Sénégal du 11 au 12 octobre et à Kinshasa en République Démocratique du Congo, où il a participé au 14e Sommet de la Francophonie du 13 au 14 octobre. Cela signifie que l’Afrique est restée dans l`actualité pour quelques semaines et en tant qu`organisation qui promeut le développement économique africain, nous ne pouvions ne pas être heureux. Cette combinaison de notre événement réussi et de l’occasion chanceuse du bon synchronisme a conduit notre président et directeur général, M. Lucien Bradet, de donner des interviews plusieurs fois par jour à la mi-octobre. M. Bradet estime qu’il a donné au moins 15 interviews aux journaux canadiens, stations de radio et chaînes de télévision plaidant pour un rôle plus actif du Canada dans le développement économique de l’Afrique. « C’était comme si nous avions une semaine africaine au Canada», se souvient Paul Hitschfeld, le président du Groupe d`Étude Afrique d’Ottawa. “De nombreux messages positifs sur l’Afrique ont été partagés”, a déclaré le magazine Afrique en Essor. »

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« En plus d’être un continent avec la plupart des pays à travers le monde, sur 54 pays, Ottawa accueille 33 ambassades africaines dont l’objectif est d’accroître l’influence de leur pays au Canada et vice-versa. Aujourd’hui, la visibilité de l’Afrique est démontrée de différentes façons: à travers l’inculcation de la prospérité dans un continent en paix avec ses citoyens en tant que moteurs. Nous continuons de faire appel à un partenariat renouvelé avec le Canada qui garantit une situation gagnant-gagnant. » Foreign Affairs and International Trade Canada Affaires étrangères et Commerce international Canada

« Nous avons d’excellentes bases sur lesquelles nous appuyer. L’année dernière, le commerce bilatéral de marchandises du Canada avec l’ensemble de l’Afrique s’est élevé à près de 18 milliards de dollars. Rien qu’en Afrique subsaharienne, les échanges ont presque doublé depuis 2009, atteignant un niveau record de plus de 10 milliards de dollars. Chaque année, ces hausses se situent bien avant dans les deux chiffres. Les occasions ne cessent de croître. Selon le McKinsey Global Institute, les entreprises et les gouvernements africains investissent environ 72 milliards de dollars par année dans de nouvelles infrastructures sur tout le continent. »


«Comme les pays africains consolident leurs références démocratiques et institutions régionales pour renforcer leur capacité à apporter des solutions africaines aux problèmes africains, les économies et les citoyens à travers ce grand continent sont encouragés par le déroulement de nouvelles opportunités. Les Canadiens s’orientent pour soutenir ce progrès, grâce à la démocratie parlementaire, la politique commerciale et étrangère. Je me félicite de ces développements et je suis impatient de travailler avec des collègues au Canada et en Afrique. »

«À l’heure actuelle, seulement 12 pour cent de la population ont accès aux services bancaires, ce qui, en fin de compte, a un impact direct sur le développement économique. Pour créer un impact majeur sur la croissance économique, nous avons pensé qu’il serait stratégiquement important de travailler à la création d’emplois avec les petits exploitants et propriétaires d’entreprises, et, en même temps, que fournir à la population entière, y compris les personnes les plus défavorisées, l’accès à la vaste gamme de services d’épargnes et de dépôts. »


« Comment je me suis impliqué dans l’industrie minière? Quand j’ai rejoint le conseil d’administration de Plan International en 1994, le premier voyage était au Burkina Faso, au Niger, en Guinée et Côte d’Ivoire. Tout le monde a dit: «Nous vous aimons, vous les Canadiens, parce que vous parlez anglais et vous parlez français. Mais vous n’êtes pas anglais et vous n’êtes pas français. Puisque vous êtes meilleure dans l’exploitation minière, pouvez-vous revenir en Afrique et implanter une société minière ici ? «En 1995, lorsque j’ai parlé à des spécialistes des mines à Toronto sur la possibilité en Afrique de l’Ouest, la plupart des gens ont dit:” Non, non, Johannesburg est beaucoup trop dangereuse. “Donc, nous avons évidemment eu un problème. J’ai moi-même engagé un géologue, nous avons créé une société, les amis et les proches ont mis un peu d’argent dedans, et aujourd’hui, Semafo avec 3000 employés est l’un des meilleurs employeurs au Canada et l’une des 10 cultures d’entreprise les plus admirées au Canada, au Québec en 2011. » « Nous avons abordé l’extraction minière du point de vue du développement communautaire. Nous commençons avec le développement communautaire, nous utilisons la méthode de coop, puis nous construisons la mine. Actuellement, au Burkina Faso, où nous avons 1300 employés travaillant dans les mines, nous avons 25.000 employés dans notre usine de savon, dans notre plantation de graines de sésame, dans nos jardins et dans notre usine de sac (nous avons besoin de beaucoup de sacs dans la mine tous les jours pour l’échantillonnage). Nous les avons construits à partir de la base vers le haut. Les gens racontent aux ONG qui viennent en visite qu’ils n’avaient jamais eu une vie si meilleure qu’avant. Par exemple, le taux d’enfants qui vont à l’école est passé de 20% à 80 % en ce moment, et dans notre région, la note moyenne est de 20% au-dessus de la moyenne nationale. »

Reconnaissance a Nola Kianza,

De gauche à droite: Chris Kianza, Directeur des Communications CCAfrique, Lionel Leblanc, Monnaie Royale Canadienne, Lucien Bradet, Président Directeur Général CCAfrique.

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« Je suis un fervent défenseur de l’idée que la priorité absolue pour l’Afrique est de consolider et de développer les réalisations durables de développement. Un coup d’œil à un certain nombre d’autres questions prioritaires montre que l’Afrique est en passe de devenir un partenaire actif dans un monde globalisé: une plus grande intégration régionale, le développement des infrastructures, stimulant la science et la technologie, l’éducation et l’apprentissage, etc. Pour faire partie de l’économie mondialisée, l’Afrique doit cesser d’être un producteur de produits agricoles et d’autres marchandises et devenir une économie manufacturière à valeur ajoutée c’est là que nous avons besoin d’amis dévoués, tels que les membres du Conseil Canadien pour l’Afrique. »

Reconnaitre Les Fondateurs de CCAfrique

Reconnaissance de Raymond Leroux, acceptée par son fils Jean-François Leroux. De gauche à droite: Yaovi Bouka, cofondateur de FLA (Force Leadership Africain), Jean-François Leroux, Lionel Leblanc, Monnaie Royale canadienne, Lucien Bradet Président Directeur Général CCAfrique

Reconnaissance à Robert Blackburn, Premier Vice-président de SNCLavalin. De gauche à droite: S.E. Smail Benamara, ambassadeur d’Algérie au Canada, Robert Blackburn, Premier Vice-président de SNC-Lavalin


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Membres de CCAfrique

Plus de 150 et Toujours en Croissance! Les Membres Corporatifs

Access Nigeria Consulting Inc. Affutjob African Gold Group Afrique Expansion Mag Agriteam Canada Consulting Ltd. Aksa Management Ltd. Alberta International and Intergovernmental Relations AMIS International Agriculture Consulting Inc. Anyway Solid Environmental Solutions Ltd. AO Global Inc. Aquaculture Service Conseil Asc. Ardo Dia Association of Canadian Community Colleges Association of Universities and Colleges of Canada AVC Canada Corp. Aviation Zenith Inc. Babalola,Odeleye, Barristers & Solicitors Banro Corp. Barrick Gold Corporation Bata Shoe Organisation Black Business Initiative (IPE) Black Business Initiative Bombardier Inc Bridge Renewable Energy Technologies Broccolini Construction Business Club Algéro-Canadien (BCAC) Caisse Populaire Desjardins Mercier-Rosemont Canac International Inc. Canada Export Centre Canada – South Sudan Land Development Canadian and African Business women’s Alliance (CAABWA) Canadian Association of Mining Equipment and Services Export (CAMESE) Canadian Bank Note, Limited Canadian Commercial Corporation Canadian Manufacturers & Exporters Carleton University, International Relations Office Cask Brewing Systems Inc. Cégep de Trois-Rivières Cégep international CEMEQ International Centre de Formation Professionnelle Val-Dor Chambre de Commerce de Québec Chantier d’Afrique du Canada (CHAFRIC) CHC Helicopter CIMA International Inc Clark Sustainable Resources Developments Ltd. Collège Boréal COMAEK Oil & Gaz Corporation Concordia University Consortium for International Development in Education Consultation Contacts Monde Cordiant Cowater International Inc. CPCS CRC Sogema inc. Dam Developpement International Data & Scientific Inc. Data-Line Management Group Inc. Davier Consultants Inc.

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Deepak Dave Delisys Delivery System Dessau International Development Parnerships Développement international Desjardins Direct Lab International Inc. (Genacol) Distribution R. Desilets E.T Jackson and Associates Ecole nationale d’administration publique Éditions L’artichaut inc Education internationale EMFG: Emerging Markets Financial Group (Canada) Inc. Fasken & Martineau Fondation Paul Gerin-Lajoie Found Aircraft Canada Inc. Frazer, Milner Casgrain Freebalance Inc. Genivar Global Thermoelectric Globallinc Inc. Globaltronica Corporation Golder Associates Ltd. Groupe BelFontaine Groupe Haus Inc. HABICO Planning + Architecture Ltd. Heenan Blaikie Hickling International Ltd. Holland Water Wells IAMGold Corporation IMW Industries Ltd. Industrial Promotion Services Ltd. Informatique Documentaire Edition Electronique (IDEE) Innovision International Road Dynamics International Visa Passport Service Corp. Jacobs Consultancy Joli-Coeur Lacosse S.E.N.C.R.L. JR InterTrade Inc. Karipur Inc Kestrel Capital Management Corp. La cité collégiale Lasena Investments (Canada) Inc. M & I Heat Transfer Products Ltd. Magellan MagIndustries Corp. Manitoba Hydro International McCarthy Tétrault Mecaniflo MGS Energy Nexen Inc. North American Grain Corporation Northern Lights Franchise Consultants Nova Scotia Community College Oasis Voyages Orezone Resources Oromine Explorations Ltd. PwC PharmAfrican Planet Africa Television Procept Nigeria Promo Invest International RA International

Raytheon Canada Ltd. Remedx Remediation Services INC. Rio Tinto Alcan Rizwan Haider Sarona Asset Management Inc. Sasktel International SDV SEMAFO Seneca Serge Teupe Setym International Inc. Sherritt International Corporation SNC-Lavalin International South African Airways STRATEGEUM Startrust Multi-Dynamics Inc. Surya Ventures Corp. T.M.S. Tecsult AECOM TFI Global Inc. TFO Canada Triton Logging Inc. Tronnes Surveys Tru Quest University of Calgary, International Relations Of University of Ottawa University of Victoria Vangold Resources Ltd. Versascor International VYOP Global Concept Ltd. WDH Company Whiterabbit Resources Ltd. WNL Development Solutions Ltd. Zavic Realty Ltd. / Zavik Ventures Ltd.

Membres Associés

Alberta International, Intergovernmental and Aboriginal Relations Canadian Commercial Corporation Department of Foreign Affairs and International Trade Canada Export Development Canada Ministry of Economic Development, Innovation and Export Trade - Quebec Natural Resources Canada New Brunswick Department of Intergovernmental Affairs Ontario Ministry of Economic Development and Trade (MEDT)

Membres Africains Affiliés

Business Club Algero-Canadien (BCAC) Canada Business Association- Ghana Evergreen Supermarkets Fédération des Chambres de Commerce de Madagascar Fédération des Entreprises du Congo Mali Chamber of Commerce Nigerian Economic Summit Group Rwanda Development Board Tanzania Chamber of Commerce, Industry& Agriculture


A Trusted CCAfrica Partner Since 2004.

The Canadian Commercial Corporation supports Canadian exporters by helping governments in Africa and around the world access Canadian products and expertise through the negotiation and execution of government-to-government procurement arrangements. For more information about our services contact us today.

Un partenaire de confiance de CCAfrique depuis 2004. La Corporation commerciale canadienne appuie les exportateurs canadiens en aidant les gouvernements d’Afrique et du reste du monde à se procurer de l’expertise et des produits canadiens au moyen de la négociation et de l’exécution d’ententes d’approvisionnement de gouvernement à gouvernement. Pour obtenir

plus de renseignements sur nos services, n’hésitez pas à communiquer avec nous aujourd’hui.

1100-50 rue O’Connor Street, Ottawa, ON, K1A 0S6 T: +1.613.996.0034 www.ccc.ca l info@ccc.ca

THE RISING AFRICA MAGAZINE /// 00


Words that matter:

Home to 57% of the world’s public mining companies.

Toronto Stock Exchange (TSX) and TSX Venture Exchange are part of TMX Group… equities, derivatives, fixed income, energy, data and over 160 years of know-how under one roof.

Current as of December 31, 2012. Source: Capital IQ. TMX, Toronto Stock Exchange, TSX, TSX Venture Exchange, and Exchange with Us are trade-marks of TSX Inc.

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