MEUSE ÉCONOMIQUE
Trimestriel économique Mars 2012
N° 199
w w w. m e u s e . c c i . f r Édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale de la Meuse
DOSSIER
"Créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant …" Industrie : ‘‘Opération collective Thermofen 2‘‘
Pages 2 à 6 : Les échos /// Pages 18-19 : Découverte /// Page 21 : Juridique /// Pages 22 à 24 : Chronique économique, conjonctures commerce, services, tourisme ///
éDITO En ce début d'année, nous évoquons la création, la reprise et le financement d'entreprise. Quoi de plus palpitant que de Créer ? Mais dans l’euphorie de la création attention aux écueils qui guettent le néophyte ! La Chambre de Commerce et d'Industrie met tout en œuvre pour offrir aux porteurs de projet les outils pour réussir cette création de richesses sur notre territoire : elle les informe, les conseille et les accompagne afin que chaque projet aboutisse à la réalisation d'une belle entreprise créatrice d'emplois. Dans cette aventure, le suivi est essentiel. Passionné par son métier, absorbé par la mise en route de son activité, bien trop souvent le jeune créateur oublie de se concentrer sur la gestion son entreprise. Il trouve toutes les "mauvaises excuses" pour éviter de se poser les "bonnes questions". Nos conseillers constatent au quotidien que prendre du recul est primordial pour pérenniser son activité : marges, chiffres d'affaires, carnet de commandes, … La CCI s’emploie chaque jour avec l’aide du réseau EGEE à assurer un suivi de tous les créateurs dans cette délicate phase post création. Toute remise en question est toujours difficile mais c’est une condition majeure pour réussir. Depuis 2011, la CCI propose un hébergement en pépinière d’entreprise à Bar le duc pour accueillir les nouvelles pousses. Le principe est d’offrir un hébergement à loyer modéré accompagné d’un service de proximité mutualisé qui permet aux jeunes entrepreneurs de réduire leurs charges et de se concentrer sur leur cœur de métier. Une seconde est prévue à Commercy et une troisième devrait voir le jour à Verdun. Ce dispositif est complété par une pépinière déjà existante sur Stenay ce qui permet de couvrir l'ensemble du territoire. Dans le cycle de vie d’une entreprise, après la création, le développement c’est la cession qui devient la préoccupation du chef d'entreprise. Beaucoup trop d’entre eux arrivent à l'âge de la retraite sans avoir bien préparé ce départ. Il n'est jamais aisé de céder le fruit des efforts de toute une existence … Mais n’est-il pas pire de voir péricliter son activité faute de repreneur ? Le sujet n'est pas simple, mais avant que votre entreprise ne vaille plus rien et que vous soyez obligé de mettre la clef sous la porte, il faut anticiper et vous y préparer. Dans les départements ruraux, la transmission est essentielle pour y préserver les centres de décision et éviter que toute l’activité économique soit pilotée à partir de l’extérieur de notre département. Parfois, plutôt que de créer, ne faudrait-il pas mieux reprendre ? oui… Si… De nombreux financements existent, et il faut savoir qu'un bon projet trouve toujours un financement, y compris auprès des organismes bancaires ! Nous avons en ce qui nous concerne deux outils : Meuse Initiative et alizé. A eux deux, c'est plus de 100 interventions par an pour plus de 700 000 euros attribués aux porteurs de projet sous forme de prêts d'honneur. Vous trouverez dans les pages qui suivent beaucoup de réponses à vos questions. Dans le cas contraire, n'hésitez pas à nous solliciter. La CCI est à vos côtés à chaque instant, n'hésitez pas à nous contacter ! Michel JUBERT Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie Territoriale de la Meuse
Meuse économique /// Le trimestriel 100% meusien Directeur de la publication : Michel JUBERT /// Rédactrice en chef : Katia DE SA ROSAS Rédaction : Pascal AMBROSI, Alexandra MARQUET, Richard PAPAZOGLOU Publicité : Agence Billiotte & Co Numéro de commission paritaire : 1810 ADEP - ISSN 0755-7078 Dépôt légal : 1er trimestre 2002 /// Prix du numéro : 6,40 euros Abonnement pour 3 numéros annuels : 15,50 euros Conception visuelle, mise en page, maquette : Agence Billiotte & Co - 2 ter place de l'Eglise - 55190 TROUSSEY Crédit Photo : G. RAMON /// CCIT de la Meuse /// Agence Billiotte & Co Photogravure, impression : Imprimerie du Barrois, 55000 Bar-le-Duc
N°199 Mars 2012
Meuse économique est édité par la CCI Territoriale de la Meuse Siège : Parc Bradfer /// 6 rue Antoine Durenne 55014 BAR LE DUC Cedex Antenne : 30 avenue de Douaumont 55100 VERDUN Standard Unique : 03 29 76 83 00 www.meuse.cci.fr /// courrier@meuse.cci.fr
sommaire échos
p. 2 à 6
Toutes les infos économiques en bref
dossier
p. 7 à 16
"Créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant …" • des créations boostées • création : un service renforcé • la maison des entreprises • deux jeunes qui y croient ! • maillage territorial • des créateurs soutenus financièrement • et pourquoi ne pas reprendre ?
PUBLI REPORTAGE
p. 17
Andra
Découverte
p. 18 et 19
Paquatte : une affaire de famille Varnerot taille sa pierre
INDUSTRIE
p. 20
Juridique
p. 21
Chronique économique
p. 22
Opération collective Thermofen 2
Fiche pratique
conjonctures
p. 22 à 24
Commerce /// Services /// Tourisme
OPPORTUNITES/abonnement p. 24 Les appels à concurrence émanant de la CCI Territoriale de la Meuse, récapitulant les marchés formalisés et adaptés, sont consultables sur le site Internet de la CCIT :
www.meuse.cci.fr 1
Les projets Meusiens Safran : A l’ordre du jour En novembre dernier, Gérard LONGUET accompagné de Philippe PETITCOLIN, le directeur de Safran a présenté officiellement en mairie de Commercy le projet du groupe industriel. Spécialisé dans l’aéronautique, cette entreprise du CAC 40 envisage de construire une usine, qui fabriquera de nouveaux moteurs moins bruyants et moins consommateurs en énergie pour répondre aux demandes des avionneurs. Boeing et Airbus ont déjà passé des commandes. Safran a décroché le marché et maîtrise la technologie. Il ne lui reste plus qu’à assurer la production. Pour ce faire, trois usines vont être aménagées pour tenir les cadences très élevées aux Etats-Unis, au Mexique et une en France. La construction d’une usine de 20 000 m2 à Commercy pour un investissement de 50 millions d’euros et près de quatre cents emplois d’ici à 2018 est en discussion. Safran devrait arbitrer avant le mois de juin. En attendant, les services de l’Etat, la région et le département se mobilisent pour tenter de convaincre l’industriel. En février dernier, les conseillers généraux ont voté à l’unanimité une aide financière de 750 000 euros avec le GIP. La région est appelée à investir la même somme. S’ajouteront les aides de l’Etat via le FRED (Fonds de restructuration de la Défense) et le PAT (Prime à l’aménagement du territoire) à hauteur de six millions d’euros. Dans ce dossier, le plafond des aides directes possibles serait alors atteint avec 7,5 millions d’euros, soit 15% de l’enveloppe globale. Le département s’engage également à investir dans de nouvelles infrastructures routières avec la réalisation d’un rond-point de desserte de la zone de Seugnon et dans l’aménagement éventuel d’une route départementale de raccordement jusqu’à la RN4. Tous ces arguments seront-ils suffisants ? Réponse avant le mois de juillet.
Bure : Phase de conception pré-industrielle Après vingt années de recherches engagées au laboratoire de Bure, la création d’un centre de stockage industriel de stockage géologique pour les déchets les plus radioactifs (CIGEO) vient d’entrer dans une phase de conception pré-industrielle. Début janvier, un premier contrat de maîtrise d’œuvre système a été signé entre l’Andra et le groupement Gaiya, qui rassemble les sociétés Technip et Ingérop. L’objectif est de proposer une architecture d’ensemble du stockage à retenir et de définir les différents principes de fonctionnement de Cigeo dans toutes les phases de sa vie. Concrètement, les délais de construction et le coût global devront être estimés. Au total, les données techniques nécessaires à l’élaboration de la demande de création du stockage seront donc fournies. Ce dossier devra être déposé en 2015 afin que le Parlement puisse arbitrer en 2016.
TGV Est : Des études "A quoi sert la très grande vitesse pour arriver trop tôt à Paris ? Cliquez pour dire non au changement d’horaires TGV". En octobre dernier, Christian NAMY, soutenu par les Présidents des trois chambres consulaires, conduisait une fronde contre la SNCF en lançant sur Internet une pétition, marquant son mécontentement contre les dernières décisions prises. Après avoir fait éclater sa colère, le chef de l’exécutif meusien a rencontré en décembre Guillaume PEPY. Le ton est désormais beaucoup plus cordial. Et pour cause, suite à cette entrevue, le patron des Meusiens se déclare "satisfait" des dernières avancées avec la réouverture du dossier d’extension de la gare TGV d’Issoncourt, le renforcement du nombre d’appareils délivrant des billets, mais aussi le lancement d’une étude visant à créer un train supplémentaire à 9h00 au départ de la Meuse. "On peut désormais passer des demi-journées à Paris. La pression a servi, reste à suivre le dossier de près", affirme le sénateur.
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Mercure d’or : Dominique CORDEL primé
Pour la deuxième fois en moins de dix ans, une entreprise meusienne a reçu, le 30 janvier dernier au Carrousel du Louvre à Paris, le Mercure d’or. Après Vincent Ferry en 2006, c’est au tour de Dominique CORDEL, le pâtissierchocolatier barisien d’être récompensé. Organisé sous le haut patronage du Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, ce 37ème challenge du commerce et des services sélectionne des entreprises performantes. Installé depuis 1991, Dominique CORDEL est aujourd’hui à la tête d’une équipe de 18 personnes. En déposant son dossier, le chef d’entreprise a surtout mis en avant son travail lié à la formation de ses apprentis, qui pour certains sont devenus meilleurs apprentis de France ou qui ont participé à des concours prestigieux, que ce soit les Olympiades des métiers ou encore le championnat de France de pâtisserie. Depuis le mois de mai, le professionnel a ouvert une école de cuisine, qui a su séduire plus de 200 amateurs du bon goût.
EDF : Inauguration La plate-forme logistique nationale des centrales nucléaires EDF a été inaugurée officiellement le 3 février à Velaines en présence du maire JeanClaude MIDON, du directeur de la production nucléaire d’EDF Dominique MINIERE et du directeur appui industriel à la production d’EDF Yves CORRE. Pour ce rendez-vous, de nombreux élus avaient fait le déplacement, tout comme Colette DESPREZ le préfet de la Meuse et Gérard LONGUET, le ministre de la Défense. Le site est opérationnel depuis le 1er janvier 2012 et emploie actuellement 67 personnes. Ce projet dit "stratégique" entre dans un programme de refonte de logistique des pièces de rechange utilisées sur les centrales nucléaires. Au total, EDF a investi plus de 30 millions d’euros pour cette construction, qui a été engagée dans le cadre de l’accompagnement économique du laboratoire de Bure.
Oberflex primée Leader mondial du panneau décoratif haut de gamme en bois, la société Oberflex, installée à Longeville-en-Barrois, a décroché en novembre dernier la médaille d’or des trophées du design, lors du salon Batimat 2011. Ce prix récompense la nouvelle collaboration entre l’industriel meusien et l’équipe de 5.5 designers, qui ont imaginé ensemble la conception de solutions plafonds Technonique 5.5. "Inspirée par la mécanique des plaques terrestres", selon la direction, cette collection pensée en trois dimensions pour donner du relief au plafond est aussi une solution acoustique performante. Fabriqué à partir de panneaux éco-conçus, ce produit se décline en quatre collections composées de six motifs différents. Le groupe a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires consolidé (avec ses filiales) de 41,3 millions d’euros. S’appuyant sur sa nouvelle innovation, la marque Oberflex espère engranger de nouvelles commandes en 2012.
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échos Someto : Du sur-mesure Après avoir repris en 2009, Someto (société Meuse tôlerie) et s’être installé à Charnysur-Meuse, Jean-Luc ORTEGA a décidé de diversifier sa clientèle en se tournant vers les particuliers. Un choix, qui s’avère aujourd’hui payant, compte tenu de la baisse d’activité de l’industrie. En moins de trois ans, les demandes pour les réparations ou les fabrications se sont multipliées. Spécialisée dans la conception d’escaliers, portails et garde-corps en aluminium acier et inox, l’entreprise a rassemblé pas moins de quatorze commandes en septembre, lors de Verdun Expo. Actuellement, l’atelier tourne à plein régime. Et en 2012, la société meusienne souhaite se positionner sur le marché des collectivités en proposant ses compétences pour adapter les établissements recevant du public. Il est vrai que la loi 2005 pour l’accessibilité des personnes handicapées dans les lieux publics entrera en vigueur en 2015.
Centre d’affaires : Astinfo installé Géré depuis le mois d’octobre par la Chambre de commerce et d’industrie de la Meuse, le Centre d’Affaires de Bar-le-Duc compte une nouvelle entreprise, depuis le 1er novembre. ASTINFO, spécialisée dans la prestation informatique, que ce soit la distribution ou la maintenance de solution professionnelle a été créée en 1997 dans la Marne, à Sainte-Menehould. Un nouvel emploi est donc recensé sur ce site barisien, implanté à proximité de la gare SNCF. Actuellement une cinquantaine de personnes travaillent dans le bâtiment, qui regroupe douze entreprises. Avec un taux de remplissage de 75%, l’outil repris en main par la CCI doit poursuivre sa montée en puissance en 2012.
La Poste : Quad électrique La plate-forme courrier de Verdun vient de se doter d’un quad électrique, qui sera utilisé pour la collecte et la distribution d’une des tournées. Il s’agit d’une première en Meuse. Depuis 2010, 110 quad ont été mis en circulation par la Poste sur l’ensemble du territoire français et d’ici la fin de l’année, une centaine sera encore déployée. Cette démarche vise à atteindre en 2012 une réduction de 15% d’émissions de CO2 prévue par le plan national des transports propres de l’entreprise. Pour y parvenir, 8000 facteurs ont été équipés de vélos électriques. C’est le cas à Verdun de 70 professionnels. Et depuis 2007, ce sont 195 postiers, qui ont suivi dans ce département rural une formation de l’éco-conduite. Reste à la Poste à acquérir 10 000 voitures électriques.
PATATERIE : SEIZE EMBAUCHES La chaîne restaurant la Pataterie vient d'ouvrir ses portes sur la ZAC de la Grande Terre à Bar-le-Duc. L’enseigne a fait appel à l’agence Pôle Emploi de Bar-le-Duc pour gérer l’ensemble de son recrutement. Finalement, la méthode de recrutement par simulation a été retenue, en collaboration avec la plate-forme de vocation de Nancy. Ce procédé permet de privilégier l’habilité aux dépens de la qualification et des diplômes. 180 demandeurs d’emploi ont été conviés à une réunion d’information collective le 25 janvier dernier. 150 ont répondu présent et 90 ont participé aux tests, qui se sont déroulés du 6 au 8 février. "L’opération est un beau succès", confie Djellali CHAOU, le directeur de l’agence barisienne de Pôle Emploi. Il est vrai que l’enseigne nationale a embauché seize collaborateurs (huit commis de cuisine et huit employés polyvalents de restauration). Ils ont signés leur contrat à durée indéterminée à temps complet aux termes d'une formation de cinq semaines.
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Un chef d’entreprise reconnu Le 8 mars, Gérard LONGUET a fait étape à Marville dans l’entreprise Meusonic, leader et fournisseur européen de systèmes fonctionnels microélectroniques et électroniques pour l’aéronautique et les télécoms. A cette occasion, le Ministre de la Défense et des anciens combattants a remis l’insigne de Chevalier dans l’ordre national de la légion d’honneur à Pascal VEILLAT, le PDG. Cette distinction couronne le parcours de ce dirigeant, qui a racheté Meusonic en 2003. Depuis, la PME a beaucoup grandi, passant de la sous-traitance à la conception et fabrication de produits de haute technologie. En 2010, le site meusien s’est associé à Sericad, avec la volonté de passer la vitesse supérieure. C’est désormais le cas. En dix-huit mois, le groupe a acquis les unités de production d’Asteelflash et a multiplié par 2,5 son chiffre d’affaires pour atteindre 26 millions d’euros. S’appuyant sur un effectif de près de 200 personnes, le groupe français souhaite ouvrir son capital pour lever des fonds. L’objectif en 2012 est d’acheter encore une ou plusieurs entreprises pour un investissement total de dix millions d’euros.
Royal Canin : Travaux lancés Lancés en octobre dernier, les travaux de construction de la plate-forme de distribution de Royal Canin devraient se terminer cet été. Après avoir hésité entre Metz et Reims, le groupe a décidé de poser ses valises sur la zone d’intérêt départemental des Souhesmes. Si l’emplacement stratégique à proximité de l’autoroute A4 est un atout non négligeable, la direction avoue avoir été séduite par l’accompagnement de Meuse Entreprise. C’est d’ailleurs la premier succès de cette organisation partenariale pilotée par le Conseil général et la CCI, créée il y a moins d’un an. Le centre de distribution assurera toutes les étapes allant de la prise des commandes aux livraisons des sept départements voisins, où 1 200 clients sont recensés. Au total, une vingtaine d’emplois y sera affectée. Parmi eux, une petite dizaine de recrutements devraient être lancés, sachant que des mutations des salariés actuellement basés dans les Ardennes seront privilégiées. Le projet aura nécessité une enveloppe financière de 1,8 million d’euros portée par Distri Meuse Invest. Cette société accompagne le développement des activités logistiques de Royal Canin, qui sera locataire du bâtiment de 2 000 m2. Le site devrait être opérationnel début septembre.
Stenay : Galerie commerciale Propriétaires du Bricomarché et Bâtimarché, les époux BAZIN installés à Stenay depuis dix ans ont décidé de créer une galerie commerciale sur la zone d’activités des Cailloux. Constatant le manque d’offre liée à l’équipement de la personne, les commerçants vont apporter une réponse en aménageant neuf cellules. Il aura fallu près de quatre ans pour que ce projet conforté par une étude de marché, se concrétise. Soutenu par un promoteur parisien, Emmanuel BAZIN a désormais finalisé son dossier. Après avoir décroché une autorisation pour le permis de construire, l’inauguration est programmée pour l’été 2012. Les habitants du Nord-Meusien n’auront plus besoin de multiplier les kilomètres et les élus locaux sont également satisfaits de voir cet équipement sortir de terre prochainement. Et pour cause, une trentaine d’emplois devraient être créés par les enseignes nationales et les indépendants, qui vont venir s’y installer. Sur cet espace de 3000 m2 de CDAC, des magasins de vêtements, chaussures et affaires de sports mais aussi un restaurant devraient ouvrir leurs portes. Si tous les accords ont été signés, il ne reste plus qu’une superficie disponible de 100 m2, qui devrait être attribuée à un spécialiste des soins du corps et du visage. Avis aux amateurs.
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échos Démographie : Résultats contrastés La récente étude sur la population de la Lorraine à l’horizon 2030 élaborée par l’INSEE en partenariat avec le CESEL laisse apparaître une disparité territoriale en Meuse. Selon les conclusions présentées début février à Metz, "les zones de Verdun et Commercy participeraient au renouveau de la Meuse, résultant en partie d’une attraction nouvelle exercée sur les habitants des départements voisins". Le constat est bien différent à Bar-le-Duc. La ville chef-lieu de la Meuse "serait alors incapable d’enrayer (son) déclin démographique débuté il y a plus de vingt ans".
Textiles de Vaucouleurs : Plan de recrutement Spécialisés dans la fabrication de chemises Lacoste pour hommes et femmes, les Textiles de Vaucouleurs profitent actuellement de la bonne santé économique du groupe Devanlay, qui vient de lancer un plan stratégique sur ses sites français. L’objectif est d’accompagner la croissance de l’entreprise, qui souhaite doubler son chiffre d’affaires d’ici 2014 en pérennisant ses usines de production françaises et en recrutant 200 personnes. En Meuse, la structure implantée à Vaucouleurs s’appuie sur un effectif de 102 personnes, dont 70 salariés sont à la confection. Compte tenu de la pyramide des âges, l’entreprise estime que d’ici 2020, une trentaine d’ouvriers meusiens vont partir en retraite. L’usine anticipe donc avec la volonté de maintenir leurs savoir-faire. Les premières embauches sont donc engagées dès à présent. Si la direction mise sur le vivier local en 2012-2013, elle explique que dans une seconde étape elle devrait se tourner vers des contrats de professionnalisation.
Etain : Plan local de redynamisation Mi-décembre, Gérard LONGUET, le ministre de la Défense a fait étape en Meuse pour signer le plan local de redynamisation du bassin de Verdun-Etain en présence du préfet Colette DESPREZ et de nombreux élus. Dans ce contexte économique difficile, les mesures de réorganisation de l’Armée impactent l’arrondissement de Verdun avec des diminutions de 225 postes à Thierville-sur-Meuse et 95 suppressions à Etain. Eligible aux fonds ouverts par l’Etat, la Meuse sera dotée d’une enveloppe de 3 millions d’euros, mise à disposition du préfet. Les Communautés de communes de Verdun, Etain, Charny, Meuse-Voie Sacrée, Val de Meuse et Vallée de la Dieue bénéficieront d’une aide financière pendant deux ans avec l’objectif de renforcer l’attractivité de ce territoire, de conforter le développement économique des entreprises, mais aussi d’apporter un soutien aux projets à caractère médical ou social liés à l’aide à la personne.
Journée technique chez Pérard L'entreprise Pérard, implantée à Verdun et spécialisée dans la fabrication de matériels agricoles, organise une journée technique le 26 avril prochain autour de l'épandage. Après une présentation et une visite de l'usine, des techniciens spécialisés interviendront notamment sur les normes et les réformes en cours. Cette journée sera ponctuée par des démonstrations de matériels et s'achèvera par la présentation des nouveautés et innovations 2012 de l'entreprise. Contact et renseignements : 03 29 73 73 73 ou www.perard.fr/jt2012
Meuse et Merveilles : La boutique Les produits labellisés Meuse et Merveilles sont désormais référencés à l’épicerie du goût, située à deux pas de la place Stanislas, à Nancy. Il s’agit d’une première expérience menée hors de ce département rural. La gérante, Marie de Metz Noblat, qui a ouvert il y a un an, dans la Cité Ducale une boutique de vente de produits lorrains, meusiens et des quatre coins de France, a contacté la chambre d’agriculture pour se faire agréer. Elle propose désormais à sa clientèle les spécialités fabriquées par onze producteurs meusiens, que ce soit le moelleux de fraise de Saveur d’Ornain ou encore le brie de Meaux de chez Dongé. Créé en 2003 par les trois chambres consulaires, le réseau Meuse et Merveilles, qui compte 45 adhérents et huit restaurateurs partenaires s’appuie actuellement sur une quinzaine de points de vente. La marque espère séduire d’autres magasins en Lorraine. Pour tout renseignement : www.meuseetmerveilles.fr
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Créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant…
do s s ier A l’heure où les chiffres du chômage battent des records historiques en Meuse en dépassant la barre symbolique des 9 000 demandeurs d’emploi en janvier 2012, une progression de 5.4% du nombre d’inscriptions sur les listes de Pôle emploi est donc recensée par rapport à janvier 2011. Du côté de l’Urssaf, les données ne sont guère plus optimistes avec des effectifs salariés, qui affichent une tendance à la baisse depuis déjà plusieurs années. En 2011, une diminution de 1% est enregistrée, plaçant ainsi la Meuse dans une position intermédiaire dégradée. Dans ce contexte, dans quel état de santé se trouve la création ? Et bien, elle va très bien ! C’est d’ailleurs toujours le même paradoxe. En période de crise économique, les particuliers se tournent naturellement vers la création, saisissant l’opportunité de se créer leur propre emploi, de développer une idée innovante et de contribuer à la richesse départementale. Motivés par un projet abouti ou se lançant dans l’aventure entrepreneuriale, faute d’autre solution, après un licenciement économique, ils sont, selon l’Insee, 1 006 personnes à avoir sauté le pas en 2011. Evidemment, en trois ans, le statut d’auto-entrepreneur a permis de doper la création en Lorraine, qui a quasiment doublé, passant de 7 500 à 14 500 nouveaux établissements.
Réseau étoffé Pour accompagner et apporter des solutions aux porteurs de projet, la Chambre de commerce et d’industrie territoriale de la Meuse a choisi de renforcer son service création depuis le 1er janvier 2012, à la suite de la dissolution de l’Association pour les Jeunes Créateurs et repreneurs de la Meuse (AJC 55). Désormais, six agents prennent en charge, de manière individuelle, les créateurs en leur proposant un dispositif complet : accueil, conseil, orientation, suivi ou encore inscription des formalités. Pariant sur une offre de proximité, la chambre consulaire a ouvert un bureau décentralisé à Commercy, préparant l’ouverture en 2013 de la pépinière d’entreprises, portée par la Communauté de communes du Pays de Commercy. A Verdun, un projet similaire est également à l’étude. Il pourrait aboutir à l’horizon 2014. Ces deux nouveaux équipements devraient contribuer à conforter le maillage territorial départemental, qui s’appuie d’ores et déjà sur la pépinière d’entreprises de Bar-le-Duc opérationnelle depuis le mois d’octobre 2011 et sur celle de Stenay, créée en 1989. La période est donc propice pour se lancer…
Crédit photos : Guillaume Ramon
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dossier Des créations boostées En Lorraine, le statut d’autoentrepreneur a boosté le nombre de créations d’entreprises, qui ont quasiment doublé depuis 2008 pour arriver à 16 500 entreprises créées au cours de l'année 2010. L'année 2011 a connu une légère baisse, avec la création de 14 500 entreprises dans les quatre départements lorrains.. En Meuse, ce sont 1 006 nouvelles entités, qui ont été recensées par l’Insee.
Contexte "En période de crise, un regain du nombre de créations d’entreprise est toujours observé", prévient Bertrand KAUFFMANN, le chef du service études et diffusion de l’Insee Lorraine. Cette tendance se vérifie en Lorraine avec un doublement des nouvelles installations (hors reprise ou réactivation) entre 2008 et 2010. Cette hausse fortement marquée coïncide également avec le lancement du régime d’auto-entrepreneur né en 2009. D’ailleurs, les services création des chambres consulaires ont dû s’adapter en accueillant davantage de personnes venues se renseigner au cours des trois dernières années. Aujourd’hui, c’est un peu moins vrai. La création reste certes particulièrement soutenue avec 14 500 entreprises créées en Lorraine en 2011, mais elles sont 2 000 de moins qu’en 2010. Comment s’explique ce différentiel ? Tout simplement parce que les créations d’auto-entreprises ont marqué le pas avec 10 500 enregistrées en 2010 contre 8 700 en 2011.
d’entreprises sont boostées en période de crise, c’est aussi que les demandeurs d’emploi, faute de solution, ou par opportunité à la suite d’un licenciement économique, se lancent dans l’aventure. Selon les chiffres de l’Insee de 2010, en Lorraine, 35% des candidats à la création étaient au chômage. Dans ces cas précis, un effet d’aubaine est clairement attendu par ces nouveaux chefs d’entreprise.
Un effet Safran ? Des spécificités se dégagent-elles en Meuse selon les secteurs d’activité ? "Il est difficile de répondre à cette question, car la particularité principale de ce département est que l’on se base sur des petits chiffres. Il faut donc faire attention aux épiphénomènes", tient à
préciser le responsable de l’Insee. Évidemment, plus les projets se multiplient, plus les créations se trouvent dopées par une dynamique territoriale. L’arrivée potentielle et annoncée du groupe industriel Safran à Commercy pourrait ainsi avoir des conséquences sur le développement de la soustraitance et donc sur les créations d’entreprises. Il faudra donc étudier les nouvelles entreprises en 2013-2014, si le projet de ce groupe du CAC 40 aboutit. En tout état de cause, du côté de l’Urssaf de la Meuse, les statistiques révèlent une baisse annuelle du nombre d’établissements dans les trois arrondissements meusiens, même si la diminution est davantage marquée (-1%) dans le bassin d’emploi de Commercy, qui souffre plus particulièrement et à moindre mesure dans le Nord Meusien
1 006 créations en Meuse En Meuse, selon les données SIRENE (le répertoire des entreprises et des établissements), les créations d’entreprises en données brutes, non corrigées en variation saisonnière, s’élèvent à 1 006 en 2011. 65% de ces nouvelles structures ont opté pour le statut d’auto-entrepreneur, soit une part plus importante (de l’ordre de +6%) que dans les autres départements Lorrains. "Cette spécificité meusienne est liée au tissu du département, qui compte moins d’industries ou d’activités immobilières et financières", assure l’expert de l’Insee. Et si les créations
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"Une tertiarisation s’est opérée sur le département", confie Samuel FARGETTE, le directeur par intérim de l’Urssaf de la Meuse.
créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant ... ier avec Verdun (-0,8%). Selon Samuel FARGETTE, le directeur par intérim de l’Urssaf Meuse, en 2011, "une tertiarisation s’est opérée sur le département". Et pour la première fois, le nombre d’entreprises de service a dépassé la barre symbolique des 10 000 salariés. A l’heure où le nombre d’entreprises industrielles baisse inéluctablement, le secteur de l’hébergement et de la restauration est en bonne santé avec une croissance importante de 3,8% sur un an. Une tendance suivie par le commerce avec une évolution positive de 1,5%".
Le taux de survie Si la dynamique d’un territoire se mesure aussi en prenant en compte l’évolution du taux de création, la question ne se résume pas à des données quantitatives, mais plutôt qualitatives. Quel est l’intérêt pour un département de voir les créations se multiplier, si en l’occurrence les nouvelles entreprises ne résistent pas et disparaissent. Selon une étude de l’Insee menée en 2005, le taux de survie en Lorraine était supérieur à la moyenne nationale avec plus d’une entreprise sur deux encore en activité, cinq ans après leur création. Ce chiffre s’élevait même à 65% dans le cas d’une reprise. Et sans surprise, mieux vaut être diplômé, avoir une expérience professionnelle et un appui financier. En 2010, l’Insee a réactivé son étude en décidant de suivre sur cinq ans un panel représentatif de créations. L’échantillonnage a été identifié en 2010. Un premier bilan sera dressé en 2013, puis dans un second temps en 2015. Cette enquête permettra de savoir si des différences sont observées selon le statut, le lieu d’implantation… Ce sera l’occasion de voir si les auto-entrepreneurs ont survécu ou si au contraire en absence de chiffre d’affaires et d’activité, ils ont mis la clef sous la porte.
Auto-entrepreneurs Selon l’Insee Lorraine, en 2011, 658 autoentrepreneurs se sont installés en Meuse, représentant ainsi 65% des créations d’entreprises, en données brutes (non corrigées des variations saisonnières). Au niveau national, ce sont un million de personnes, qui ont sauté le pas, au cours des trois dernières années. Parmi ce chiffre, 40% des auto-entrepreneurs affichent un chiffre d’affaires de 0 euros. Pour beaucoup, c’est donc la douche froide, prenant conscience que leur idée n’était pas forcément bonne. Aujourd’hui, les auto-entrepreneurs sont obligés de s’inscrire auprès des chambres consulaires. Au bout de trois ans, sans aucun résultat financier, leurs comptes devraient être radiés par les services de l’Urssaf.
Les demandeurs d’emploi sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la création d’entreprise.
CMA : Les chiffres de la création En 2011, une hausse des immatriculations est constatée du côté de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat avec 59 créations supplémentaires par rapport aux chiffres 2010. Au total, 287 créations sont dénombrées parmi lesquelles 138 artisans ont choisi le statut d’auto-entreprise, ce qui signifie que leur revenu principal provient de l’artisanat.
CCI : stabilité Le centre de formalité des entreprises de la CCI de la Meuse a recensé 220 créations, dont 53 auto-entrepreneurs.
Arnaques et vigilance Depuis plusieurs mois, les jeunes entrepreneurs reçoivent régulièrement des bulletins de cotisations et d'adhésion à un service facultatif, envoyés par des sociétés peu scrupuleuses tentant de se faire passer pour des administrations ou des organismes financiers. Jouant sur des homonymies comme avec le RSI, évoquant la TVA intercommunautaire ou alors utilisant la Marianne en en-tête, les "arnaqueurs" font preuve d’imagination et ciblent plus précisément les jeunes installés, pas encore aguerris. Et pour ne pas éveiller les soupçons, les sommes réclamées sont toujours relativement modestes. En cas de doute, les créateurs ne doivent pas hésiter à contacter la CCI pour se renseigner.
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dossier Création : Un service renforcé Fondée par la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale et la Chambre de Métiers et d’Artisanat en 1984, l’Association pour les Jeunes Créateurs et repreneurs de la Meuse (AJC 55) a été dissoute le 31 décembre dernier. Depuis le 1er janvier, la CCI s’est réorganisée autour d’une équipe dédiée à la création d'entreprise, qui s’appuie sur six personnes. L’objectif est d’améliorer l’offre pour les créateurs en misant sur la proximité et la polyvalence des agents.
Nouvelle organisation La fin d’AJC 55 marque avant tout une reprise en main par la CCI du dossier création. Toutefois, cette disparition ne signifie pas la fin de l’action, bien au contraire. L’heure est d’ailleurs à "la continuité de service avec les mêmes agents", prévient Noémie CHOPPIN, qui chapote la création d’entreprise au sein de la CCI. La nouvelle organisation a ainsi permis de créer un service, à part entière, qui regroupe six agents, intervenant à Bar-le-Duc, Verdun, Commercy et Stenay. Accompagnement à la création, service des formalités, tout est désormais réuni dans un pôle cohérent. "Ce service est aujourd’hui plus performant car on se tourne tous vers la polyvalence", ajoute Noémie CHOPPIN. Accompagnement individualisé, réunions d’informations
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collectives, stages à la création ; le panel se veut complet et pratique. Le service assure également le suivi des créateurs, qui font le choix de s’installer aujourd’hui à Bar-le-Duc au Centre d'Affaires et demain (d’ici un an) au sein de la pépinière d’entreprises de Commercy. Cette initiative tend à rompre l’isolement des jeunes entrepreneurs mais aussi à leur apporter un soutien administratif, technique ou financier. L’objectif est évidemment de renforcer la pérennité des jeunes structures.
220 créations pures En 2011, AJC 55, encore en activité, a pris pas moins de 575 contacts physiques. Au total, les conseillers ont accompagné 200 projets pour 100 créations qui se sont concrétisées. En Meuse, ce sont 220 créations inscrites au Registre du
Commerce et des Sociétés (RCS) qui ont été recensées, ce qui signifie que la CCI a accompagné un dossier sur deux. Ceux qui ne passent pas par cette offre de services gratuite, se tournent vers d’autres professionnels comme les experts-comptables ou montent leur dossier seuls. Parmi les candidats à la création, les demandeurs d’emploi sont de plus en plus nombreux. S’ils ne représentaient que 40% des personnes rencontrées en 2002, aujourd’hui ce taux dépasse les 60%. Et dans le cadre de l’appel d’offres régional organisé par Pôle Emploi, La CCI réalise pour les demandeurs d'emploi les Evaluations Préalables à la Création ou reprise d'Entreprise (EPCE), en sous-traitance de l'attributaire du marché régional.
créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant ... ier Formation spécifique pour la création d'entreprise Pendant cinq jours, les futurs entrepreneurs peuvent disposer d’une formation complète permettant d’acquérir les connaissances nécessaires à la réalisation du projet avec méthodologie : l’étude de marché, le statut social du dirigeant, la fiscalité de l’entreprise, le financement du projet, les aspects juridiques et sociaux, les formalités à accomplir, l’approche commerciale. Cette formation de 180 euros est vivement conseillée. Et pour cause, elle permet de préparer au mieux les jeunes chefs d’entreprise pour mettre toutes les chances de leur côté.
Lien avec les collectivités Depuis 2011, la CCI a souhaité engager une démarche de proximité territoriale en allant à la rencontre des intercommunalités. Il est vrai que les créateurs se tournent généralement vers les maires, les Présidents de Communautés de communes ou les agents économiques afin de trouver des réponses concrètes aux questions qu’ils se posent. Toutefois, les élus n’ont pas forcément tous les éléments en leur possession. En créant de nouveaux liens, plus directs, la CCI propose d’organiser des réunions décentralisées pour les futurs créateurs, qui rencontrent des problèmes de mobilité. L’idée est de mieux les accompagner, de leur faire connaître tous les outils comme par exemple la présence de la pépinière d’entreprises de Bar-le-Duc ou encore d’apporter un retour d’information. En 2011, des contacts ont été pris avec la Copary de Revigny-sur-Ornain et la Communauté de communes de Triaucourt-Vaubécourt. En 2012, cette action devrait se poursuivre et s’intensifier… avec toujours le même mot d’ordre : proximité et prise de contact renforcées.
INPI
Depuis 2010, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) met à la disposition des chefs d'entreprises meusiens une permanence dans les locaux de la CCI. L’objectif est d’informer les chefs d’entreprise, les porteurs de projets et les créateurs sur les démarches de protection, pour une durée déterminée, de leurs innovations ou de leurs marques. Ce service de proximité est assuré trimestriellement par un expert de l’INPI, uniquement sur rendez-vous, dans les locaux de la CCI Territoriale de la Meuse, à Bar-le-Duc. Grâce à cette permanence, les dirigeants n’ont donc plus besoin de se déplacer à Nancy pour obtenir des réponses concrètes. Les prochains rendez-vous sont programmés les 19 juin, 18 septembre et 18 décembre. Pour tout renseignement : lorraine@inpi.fr ou 03.83.17.87.05
Une partie de l'équipe création de la CCI de la Meuse
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dossier La maison des entreprises Depuis le 1er octobre, la Meuse dispose d’un Centre d’Affaires à Bar-le-Duc, qui abrite une pépinière et un hôtel d’entreprises. Actuellement, douze sociétés ont déposé leurs valises dans la partie hôtel d’entreprises, où 50 emplois sont recensés. L’ère du quartier des entrepreneurs géré par la société Sogequare s’est officiellement terminée le 30 septembre. La CCI de la Meuse a repris la gestion de ce site, propriété de la mairie, avec
la volonté d’apporter des réponses adaptées au territoire. L’objectif est clairement de dynamiser cet espace de 1 600 m2 et de ne pas le rendre statique. Pour y parvenir, la structure consulaire a décidé d’y lancer conjointement un hôtel d’entreprises, mais aussi une pépinière : les créateurs se verront proposer un bail de quatre ans, disposeront d’un loyer modéré et progressif, ainsi que d’un suivi particulier assuré par le service création de la CCI. Il reste actuellement quatre bureaux disponibles et trois ateliers de stockage, qui seront loués en priorité aux créateurs. "Chaque locataire a la possibilité de demander des prestations à la carte", confie Stéphanie BOULLET, la nouvelle animatrice du Centre d'Affaires. Standard téléphonique ou accueil physique, affranchissement courrier, photocopies… La moindre sollicitation passe par elle. Le site propose également
une offre de domiciliation ou encore des locations temporaires (demi-journée, journée, semaine ou mois). Pour tout renseignement : Stéphanie BOULLET Tél. 03 29 77 88 00 centredaffairesbarleduc@meuse.cci.fr
L’accueil du Centre d’Affaires de Bar-le-Duc.
Rencontre avec Gilles BARNAGAUD Meuse Économique : Comment est né le projet de créer le centre d’affaires à Bar-le-Duc ? Gilles BARNAGAUD : Avec l’ancien gestionnaire du quartier des entrepreneurs, on a rencontré quelques difficultés pour se mettre d’accord, notamment sur les loyers et la rentabilité du site. On a donc cherché un autre partenaire. Tout de suite, la CCIT s’est montrée intéressée. L’idée était de créer une pépinière d’entreprises pour pouvoir soutenir les créateurs, tout en conservant une partie du bâtiment dédiée à l’hôtel pour les besoins des entreprises installées, sur ce site, depuis plusieurs années. Ce projet renforce-t-il les liens entre la collectivité et un acteur économique, en l’occurrence la CCIT ? Ça nous permet de nous voir de façon plus régulière et d’échanger. Entre
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partenaires, on ne se connaît pas forcément bien. Notre collaboration a permis d’orienter de manière naturelle l’entreprise NEGE (voir interview) vers les services de la CCIT et de leur proposer de venir s’installer dans la pépinière alors qu’ils avaient prévu de poser leurs valises dans un département voisin. On veut créer de nouveaux réflexes entre la mairie et les consulaires. L’élu est le premier interlocuteur, mais il ne peut pas répondre à toutes les questions. Il doit donc savoir orienter les créateurs vers les personnes compétentes. L’offre pour les créateurs et les entrepre-neurs est-elle suffisante sur le territoire ? On va continuer à réfléchir à d’autres méthodes. Et si le projet de créer une agglomération aboutit autour de Barle-Duc, indiscutablement on aura un service économique à développer très fortement. On ne devra pas faire de
doublons avec les consulaires ou les associations, mais il faudra mutualiser afin d’être le plus efficace.
Gilles BARNAGAUD, le 1er adjoint à la mairie de Bar-le-Duc, en charge des affaires économiques
créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant ... ier Deux jeunes qui y croient ! Jeunes diplômés, Yann BEAULOYE et Manuel ISNARDON ont créé leur bureau d’études spécialisé dans l’aménagement du territoire en octobre dernier. Installés dans la pépinière d’entreprises de Bar-le-Duc, depuis le 1er décembre, ils viennent de décrocher leurs premiers contrats. Rencontre.
Meuse Économique : Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans la création d’entreprise ? Yann BEAULOYE : Pendant notre formation, on a été amené à côtoyer des élus. On a pris conscience de leurs besoins de s’appuyer sur un bureau d’études à taille humaine et de proximité. Manuel ISNARDON : On voulait tenter l’aventure. Certes on prend des risques, mais on a la chance d’avoir besoin seulement d’un faible investissement. On a juste acheté des logiciels et des ordinateurs. On a donc choisi la création plutôt que d’enchaîner des CDD. C’est intéressant et formateur d’avancer seul, ou plutôt à deux.
Jeunes diplômés, Yann BEAULOYE et Manuel ISNARDON sont les premiers à s’être installés dans la pépinière d’entreprises de Bar-le-Duc.
Ce choix a-t-il été guidé par une culture d’entreprise familiale ? Manuel ISNARDON : Étant fils de fonctionnaires, pas du tout ! Yann BEAULOYE : En revanche, j’ai, dans mon propre entourage plusieurs entrepreneurs, qui se sont lancés. Ça permet d’avoir différents points de vue. Présentez-nous votre activité Elle tourne autour de l’aménagement du territoire, c’est-à-dire les documents d’urbanisme pour les communes et les collectivités territoriales. On se charge de la rédaction. Notre rôle est de les accompagner. Beaucoup de communes rurales n’ont pas de service d’urbanisme. On développe aussi un volet développement durable, qui est complémentaire. On peut mettre en place des actions plus spécifiques,
comme par exemple un rapport de développement durable pour les structures de plus de 50 000 habitants ou encore les Agenda 21. Quelles ont été les différentes étapes ? On a créé officiellement l’entreprise le 25 octobre, même si le projet remonte déjà à deux ans. On n’avait pas de local et on ne savait pas encore si on s’installerait à Bar-le-Duc, Vitry ou Châlons. Au final, quand on s’est présenté à la mairie de Bar-le-Duc, les élus nous ont parlé de la pépinière, de ses services et de ses tarifs attractifs. C’est ce qui nous a décidés, sachant que nous sommes à 10 minutes à pied de la gare. Depuis votre installation, est-ce que vous avez signé des premiers contrats ? Les partenaires ont organisé un coup de projecteur en invitant la presse et ça nous a clairement aidés. On a gagné du temps grâce au bouche à oreille.
Un mois après notre installation, on a signé nos deux premiers contrats avec la mairie de Savonnières-devantBar pour la modification du PLU, mais aussi avec la commune d’Étain pour la réalisation d’une étude sur leur entrée de ville. Prochainement, on devrait contractualiser avec une agglomération voisine. On a aussi développé des partenariats avec d’autres bureaux d’études pour tenter de décrocher de plus gros marchés, en mettant en avant des compétences complémentaires. On ressent un certain soutien des élus pour nous, qui avons choisi de nous installer en Meuse. Comment voyez-vous votre avenir ? On veut déjà passer le cap des deux années. Ce n’est pas simple, car il nous faudra signer plusieurs contrats pour payer toutes les charges. On avance un peu dans le brouillard, mais on est relativement confiants, car on a toutes les cartes en main pour réussir.
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dossier Maillage territorial Bar-le-Duc, Verdun, Stenay et depuis le début d’année Commercy. Aujourd’hui, les créateurs disposent d’un service de proximité, qui va à leur rencontre avec la volonté de les accompagner. Les créateurs n’ont plus besoin de multiplier les kilomètres quand ils recherchent des informations. Historiquement, les conseillers de la CCI proposent des permanences à Bar-leDuc, au siège de la CCI, mais également au sein de l'antenne verdunoise. Depuis le mois de janvier, un nouveau bureau est opérationnel à Commercy, 19 avenue
Stanislas. Et le succès est d’ores et déjà au rendez-vous. Sans communication et avant même que le site ne soit inauguré, les conseillers de la CCI ont dénombré pas moins de 56 contacts en seulement quatre semaines. La nouvelle permanence a été créée par la CCI, dans le cadre du contrat de développement économique du Bassin de Commercy, contractualisé en juillet 2011. L’objectif est de compléter l'offre accessible aux futurs créateurs, avec la proposition d'un hébergement en pépinière d’entreprises, qui devrait ouvrir ses portes en 2013 au cœur de la cité de la Madeleine.
Pépinières d’entreprises Après Stenay et Bar-le-Duc, Commercy disposera donc sur son territoire d’un outil permettant l’hébergement des jeunes entreprises, qui pourront bénéficier pendant quatre ans de loyers modérés et progressifs, mais aussi de services individualisés. "On prépare la pré-commercialisation des futurs locaux", explique Noémie CHOPPIN. Porté par la Communauté de communes du Pays de Commercy, le projet de création de la pépinière d’entreprises peut se concrétiser grâce au soutien financier de l’État via le contrat de développement économique du Bassin de Commercy. Un architecte, assurant la maîtrise d’oeuvre, vient d’ailleurs d’être sélectionné. L’heure est aux formalités administratives. La ville devrait rapidement vendre le terrain plateformé, sur la zone de la Louvière à l’intercommunalité, en charge du dossier. Actuellement, le cahier des charges est en cours d’élaboration. Le futur bâtiment devrait s’appuyer sur des bureaux et des ateliers. L’objectif est de démarrer les travaux au cours du second semestre. Pour l’animation du site, la collectivité lancera un appel d’offres courant 2012.
Depuis le mois de janvier, un nouveau bureau est opérationnel à Commercy, au 19 avenue Stanislas. Christophe ZUG (sur la photo), y accueille les porteurs de projets, en alternance avec Maxime CHAOMLEFFEL.
SMD pour le Nord Meusien Née en 1989 à l’initiative de la région Lorraine et des collectivités locales, Stenay Eco est une association au service du territoire, qui accompagne les créateurs. Depuis le 5 juillet, la pépinière d’entreprises a changé de nom, suite à l’entrée de nouveaux membres et partenaires financiers, que sont les Communautés de communes du Val Dunois et du Pays de Montmédy. Désormais connue sous l’appellation SMD (Stenay, Montmédy et Dun), la structure accompagne en moyenne 70 dossiers chaque année. Elle propose également un hébergement aux créateurs avec des bureaux d’une moyenne de 20 m2 et des ateliers de 75 m2, qui peuvent être modulables selon les besoins des jeunes sociétés. Grâce au statut de pépinière d’entreprises, les créateurs disposent de loyers progressifs durant trois ans, mais aussi de suivi post-création. Responsable de ce site depuis le mois de juin 2011, Charly Becker accueille et accompagne les créateurs du Nord Meusien. Deux jours par semaine, Christophe ZUG, conseiller de la CCI intervient également, dans le cadre d’un partenariat contractualisé avec un soutien financier de la Maison de l’emploi. L’objectif est d’offrir les mêmes services dans le Nord et le Sud du territoire aux meusiens, qui n’ont pas forcément la possibilité de se déplacer.
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créer à quel moment ? Et pourquoi pas maintenant ... ier Des créateurs soutenus financièrement Plusieurs dispositifs financiers accompagnent les créateurs. Ils sont accordés selon la situation du porteur de projet ou du lieu où il implantera son entreprise, encore faut-il qu’il soit bien informé. Les créateurs peuvent recevoir un soutien financier complémentaire, dans le cadre de la démarche d’accompagnement économique des restructurations menées sur le Bassin de Commercy, mais aussi sur les sites de Thierville-sur-Meuse et Etain. Signés respectivement en juillet et en décembre 2011, en présence de Gérard LONGUET,
le Ministre de la Défense, ces deux plans sont accompagnés de dotations de l’Etat au titre du Fonds pour les Restructurations de la Défense (FRED). Les créateurs peuvent ainsi bénéficier de subventions, après avis d’un comité technique départemental. Le premier dossier de création doit d’ailleurs être présenté en commission, en mars 2012, dans l’arrondissement de Commercy.
Nord Meusien Dans le Nord Meusien, le volume d’aides directes est beaucoup moins important avec une enveloppe de 400 000 euros.
Pour être éligibles, les entreprises présentant leur dossier devront être installées ou se créent sur le territoire des Communautés de communes de Verdun, Etain, Charny, Val de Meuse, Vallée de la Dieue et Meuse-Voie Sacrée. Le contrat précise que "seront également tout particulièrement concernés les projets de développement des entreprises créées dans le cadre de la pépinière d’entreprises de Verdun". Cet équipement pourrait être installé dans l’ancienne caserne Driant à Verdun. Piloté par la Communauté de communes de Verdun, le projet devrait aboutir à l’horizon 2013-2014 pour un montant de deux millions d’euros.
Meuse Initiative Membre du 1er réseau français d'accompagnement et de financement, l'association Meuse Initiative octroie des prêts d’honneur à 0% dans le cadre de la création, la reprise ou le développement primo d’une entreprise en complément d’un financement bancaire. Le dossier est soumis à passage en comité d’agrément, qui se réunit environ une fois par mois.
Le contrat de développement économique du Bassin de Commercy est doté d’une enveloppe permettant de soutenir financièrement les créateurs.
Nacre Le dispositif NACRE offre aux porteurs de projet un parcours d'accompagnement renforcé d'une durée de trois ans, structuré autour des trois phases clés de la création : 1• Une assistance technique au montage du projet. 2• Un appui pour le financement du projet avec l'octroi de prêt à taux 0%. 3• Un suivi post-création visant à accompagner le dirigeant dans le développement de son entreprise. Ce dispositif est destiné aux personnes éligibles à l'ACCRE (aide qui consiste en une exonération partielle des cotisations sociales pendant un an) : demandeurs d'emploi, salariés repreneurs d'une entreprise… Contact Bar le duc : Maxime CHAOMLEFFEL Tél. 03 29 76 83 04 – Email : maxime.chaomleffel@meuse.cci.fr Contact Verdun : Christophe ZUG Tél. 03 54 64 50 05 – Email : christophe.zug@meuse.cci.fr
• Montant moyen du prêt : 7 800 euros • Durée : de 3 à 5 ans • En moyenne, 7,8 euros de prêt bancaire sont accordés pour 1 euro de prêt d'honneur En parallèle de la mise en place du prêt à 0%, le porteur de projet bénéficie d’un suivi réalisé par le réseau EGEE (Entente des Générations pour l’Emploi et l’Entreprise), à 3, 12 et 24 mois d’activité. L’année 2012 sera marquée par la mise en place du parrainage. Pour ce faire, Meuse Initiative est en recherche active de parrains, ayant plus de 5 ans d’expérience en tant que chef d’entreprise ou manager. Contact : Hélène GIRARD Tél.03 29 76 83 08 Email : helene.girard@meuse.cci.fr
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dossier Et pourquoi ne pas reprendre ? L’installation ne doit pas seulement rimer avec création. Des opportunités sont à saisir avec les reprises, souvent moins médiatisées et pourtant des aides financières existent. En Meuse, les chambres consulaires, en collaboration avec la Maison de l'Emploi (MDE), conseillent et accompagnent les cédants et les repreneurs d'entreprise. Certaines entreprises, même saines, peuvent avoir du mal à trouver un nouveau patron, notamment lorsque le dirigeant part en retraite. Si aucune solution ne peut être trouvée en interne du côté de la famille ou des salariés, le parcours du combattant débute pour identifier le bon candidat. Il faut donc lever les freins. L’objectif est de faciliter les mises en relation entre les repreneurs et les cédants afin de pérenniser les activités et les emplois. Chaque année, la CCI accompagne une vingtaine de porteurs de projets dans la reprise d'une entreprise et en 2012, six transmissions ont déjà abouti.
Un suivi individuel est mis en place pour réaliser avec le repreneur une analyse économique de l'entreprise à reprendre, élaborer un dossier financier prévisionnel et rechercher des aides et financements possibles. Le temps nécessaire pour enchaîner toutes ces étapes est long et peut durer de trois mois à un an selon le profil des candidats à la reprise. Une transmission, comme une reprise, s'anticipe longtemps à l'avance et trouver un repreneur peut prendre plusieurs années.
J ournal référençant les offres Si chaque année, de nombreuses entreprises sont créées en Meuse, les reprises restent marginales. Et pourtant des avantages existent. "Contrairement aux idées reçues, les aides financières sont les mêmes. Et dans une période tendue, les banques privilégient les dossiers de reprise, mettant en avant l’antériorité de l’activité, le chiffre d’affaires et le carnet d’adresses. On peut dire qu’il y a moins de risques même si évidemment le repreneur doit développer une stratégie et apporter une nouvelle dynamique", explique Laetitia CARBILLET chargée de mission à la MDE. En Meuse, toutes les annonces sont centralisées dans un journal recensant les entreprises commerciales, artisanales, industrielles et de services à céder sur l'ensemble du territoire. Édité deux fois par an, ce journal d'annonces est consultable en ligne sur meuse.cci.fr
Opportunet Les CCI d'Alsace et de Lorraine ont développé un outil pour sensibiliser les porteurs de projet et les chefs d'entreprise et les accompagner dans toutes les étapes de reprise d'entreprise. Le portail opportunet offre la possibilité de consulter en ligne des offres de reprise de commerces et d'entreprises de services via un outil de recherche multicritères par département. Un espace documentation est également mis à la disposition des repreneurs potentiels avec des informations pratiques et des conseils. Découvrez ce portail sur www. opportunet.net
Qui contacter ? Pour tout projet de reprise ou de transmission, n'hésitez pas à contacter les conseillers de la CCI qui vous accompagneront dans l'ensemble de vos démarches. Tél. 03 29 76 83 00 / Email : courrier@meuse.cci.fr
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Découverte Paquatte : une affaire de famille ! Implantée à Mognéville, la société Paquatte & Fils s’est spécialisée dans la fabrication et la pose de menuiseries aluminium et PVC (fenêtres, volets, portes, vérandas, etc.) et jouit d’une réputation d’excellence bien au-delà de notre département. Explications d’un modèle de réussite économique dont le capital humain est érigé en vraie richesse. - "Bonjour Cédric !" - "Bonjour M. Paquatte" - "Bonjour Antoine !" - "Bonjour M. Paquatte" La poignée de main à ses salariés est franche et le ton chaleureux. Bienveillant même. Bernard confesse connaître chacun des prénoms de ses 86 salariés. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’un d’entre eux demande à le voir pour lui faire part
de difficultés parfois d’ordre privée. Mais nous n’en saurons pas plus, l’homme possède la pudeur de celui qui protège ses troupes et le respect du contrat de confiance qui les lie. Dans un monde économique déshumanisé où la rentabilité et la productivité sont devenues les valeurs standard, l’état d’esprit du président fondateur de la société Paquatte & Fils étonne et séduit. En 30 ans, il aura su façonner et construire un modèle de prospérité et de croissance linéaire reposant sur une seule et même richesse : l’humain…
P rès de 10 millions d’Euros de chiffre d’affaires Aujourd’hui, avec près de 10 millions d’Euros de chiffre d’affaires, un carnet de commandes déjà rempli à 10 mois, une réputation d’excellence et une activité rayonnant sur un bassin courant de Reims à Nancy, l’entreprise spécialisée dans la fabrication et la pose de menuiseries aluminium et PVC (fenêtres, volets, portes, vérandas, etc.) tourne à plein ! "J’ai toujours considéré que j’étais un aventurier qui prenait des risques, qui allait de l’avant et qui surtout ne se posait pas de limite. Quand je me suis lancé en 1981 tout seul, jamais je n’aurai cru que nous en serions là aujourd’hui…" avoue Bernard PAQUATTE. Et même s’il reconnaît qu’ "à l’époque, c’était beaucoup plus facile d’entreprendre", il a su saisir sa chance et surtout s’entourer au fil du temps d’hommes et de femmes qui ont mis leurs compétences au service d’une formidable aventure humaine et… familiale. En premier lieu, bien sûr, sa femme Adrienne qui orchestre la gestion comptable et ses deux fils Manuel et Stéphane ; le premier étant directeur technique de la partie aluminium et le second supervisant la production et la commercialisation du secteur PVC. Et puis, il y a tous les salariés qui composent l’entreprise et pour lesquels Bernard n’hésite pas un instant : "les gens chez nous, c’est la famille !"
"Les gens chez nous, c’est la famille !" Un climat et une culture d’entreprise qui poussent chacun à donner le meilleur au service d’un projet commun. "J’attends de chacun d’entre eux qu’ils s’engagent à 100%" souligne Bernard. Avant d’ajouter : "Notre meilleure publicité, c’est le savoir-faire et l’excellence du travail de nos salariés !" Un état d’esprit, une motivation et des compétences reconnues qui permettent à la société d’être présente sur de nombreux chantiers émanant de particuliers, de privés ou de publics. Avec ses 5 000 références de produits et son bureau d’étude intégré, Paquatte et Fils peut répondre techniquement à toutes les demandes de fabrication et de poses de menuiseries aluminium et PVC. Les bailleurs sociaux ne s’y trompent d’ailleurs pas, n’hésitant pas à recourir à leurs services pour leurs chantiers de réhabilitation ou de construction de logements.
Chez Paquatte, aucun produit n’arrive fini. Tout est assemblé et fabriqué en interne grâce au savoir-faire et à la dextérité des salariés de la société.
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SAS Paquatte & Fils 15 rue du Tressaut 55800 MOGNEVILLE Tél. : 03.29.75.49.37 secretariat.paquattesas@fr.oleane.com
Varnerot taille sa pierre Depuis les débuts dans le sous-sol de la maison familiale, l’entreprise a bien grandi… Avec un chiffre d’affaires de 1,7 millions d’euros réalisé en 2011, Varnerot continue de croître. Un développement constant face auquel il a bien fallu répondre aux nouveaux besoins, notamment de place. "Depuis septembre 2011, nous occupons un bâtiment flambant neuf de 2 000 m2 et nous disposons d’un atelier de taille de pierre chauffé et isolé d’un point de vue phonique et thermique. Nous avons également 20 000 m2 de terrain. Nous avons également investi dans trois machines de sciage pour la pierre avec ponts roulants" explique Michaël. Coût de l’investissement : 1,6 millions d’euros ! L’entreprise est de plus en plus sollicitée pour restaurer des bâtiments classés Monuments Historiques, comme ici le collège Gilles de Trèves.
Avec des chantiers en cours aussi prestigieux et importants que l’Ossuaire de Douaumont ou le collège Gilles de Trèves à Bar-le-Duc, l’entreprise Varnerot s’est imposée en moins de 20 ans comme un des acteurs majeurs de la taille de pierre dans le département. Découvertes. Depuis l’Antiquité, le tailleur de pierre a été au cœur de nos civilisations. Des premières pyramides égyptiennes en passant par l’édification des cathédrales jusqu’à aujourd’hui, ce métier a accompagné l’humanité sur le chemin du progrès. Source d’ésotérisme pour les uns, art ancestral pour les autres, la taille de la pierre a traversé les siècles au gré des évolutions de l’architecture. Malgré l’apparition du béton armé dans les années 1930, cette activité a survécu en s’orientant pour l’essentiel sur la restauration de monuments (historiques ou non). Certaines entreprises ont même réussi à tirer leur épingle du jeu en créant les conditions d’une croissance accélérée ! C’est le cas de la société Varnerot implantée à Thierville sur Meuse qui, en moins de 20 ans, a su devenir incontournable dans ce secteur très spécialisé du bâtiment. "En juillet 1994, à la suite d’un licenciement, mon père a fondé l’entreprise. Je l’ai rejoint quelques mois après, mon CAP de tailleur de pierre et mon brevet professionnel de tailleur de pierre en Monuments Historiques en poche ! Très vite, les commandes ont afflué et la réputation naissant, nous nous sommes développés" se souvient Michaël, l’actuel gérant. Aujourd’hui, la société emploie 24 salariés et réalise bon nombre de chantiers pour les particuliers et les collectivités. Derniers en date : la restauration de l’aile Nord du collège Gilles de Trèves à Bar-le-Duc, d’époque Renaissance et que Montaigne décrivait comme la "plus belle maison qui soit en France".
1,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011 "La Meuse possède un patrimoine exceptionnel. Nous intervenons d’ailleurs de plus en plus sur des monuments historiques" souligne celui qui a succédé à son père en 2002 à la tête de la SARL. "Actuellement, nous procédons également à la restauration extérieure de l’Ossuaire de Douaumont dont les travaux doivent s’achever logiquement fin 2013, juste avant les célébrations du centenaire de la Grande Guerre" ajoute le jeune dirigeant.
De nouveaux locaux avec 20 000 m2 de terrain "C’est notre 4ème déménagement en 18 ans et nous avons cherché à nous fixer en ayant le souci de répondre à nos besoins tout en améliorant nos conditions de travail et celles de nos salariés. Notre nouveau bâtiment répond à toutes les normes et est pourvu de sanitaires, douches, réfectoire, plus spacieux en adéquation avec le nombre de nos salariés" tient à préciser Michaël. Aux côtés de son frère Samuel avec qui il forme un duo très complémentaire, le déménagement à peine digérer, Michaël souhaite mettre en œuvre un nouveau projet : la vente de dallage pierre à destination des entreprises et particuliers ! "Nous avions l’envie de lancer une partie négoce tout en restant sur la pierre et comme il y a une demande…" indique Michaël, prêt à relever ce nouveau défi. De taille, évidemment !
SARL Entreprise VARNEROT 8, avenue Pierre Goubet 55840 THIERVILLE Tél. : 03.29.86.33.00 Fax : 03.29.86.34.86 ent.varnerot@wanadoo.fr
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inDUSTRIE Opération collective THERMOFEN 2 : 4 entreprises certifiées ! Lancée en 2010, l'opération collective Thermofen 2 vient de s'achever et a permis l'accompagnement de quatre entreprises de production de menuiseries meusiennes dans l'obtention de la certification des caractéristiques thermiques et mécaniques d'une de leurs gammes de production. Durant deux ans, les entreprises ont été accompagnées dans leur démarche volontaire de certification. Cette démarche leur a permis, après le dépôt d'un dossier technique et de nombreux tests réalisés par le Centre Technique et Scientifique du Bâtiment (CSTB), organisme certificateur, de décrocher le fameux sésame. Quatre entreprises ont donc été certifiées NF "Menuiseries PVC" associée aux marques "Certifie CSTB Certified" et "Acotherm". Cette certification garantit la conformité des spécifications techniques définies dans un référentiel national : la fenêtre doit notamment apporter une réponse en termes de performance thermique, d'étanchéité à l'air et à l'eau, d'aptitude à la fonction et surtout de pérennité de ses performances dans le temps.
La certification d’accord, mais pourquoi et pour qui ? Pour l'entreprise certifiée, c'est un excellent moyen de se différencier de la concurrence en affichant une preuve de qualité reconnue. Pour le consommateur, c'est un gage de qualité et de performance des produits achetés. Il a ainsi connaissance que l’entreprise répond aux normes les plus sévères en matière de performance énergétique. Cette démarche d'amélioration continue implique des contrôles quotidiens, tout au long du processus de fabrication. Les entreprises se sont notamment équipées de matériels de contrôle permettant de valider la qualité de leurs fenêtres. Sans cette opération collective, ces PME locales n'auraient pas engagé
une démarche qu'elles ne pensaient accessible qu'aux grands industriels de la profession. C'est donc grâce à la collaboration étroite entre les Chambres Consulaires et EDF qu'une telle opération a pu voir le jour. Sur les neuf entreprises meusiennes et haut-marnaises engagées et accompagnées dans cette opération collective, quatre viennent d'être certifiées : u Haxel Matériaux (Saint-Mihiel), u Sarl Etienne (Saulvaux), u Paquatte et Fils (Mognéville) u Sarl Perrier (Saint-Dizier) Portée par la CCI de la Meuse, avec le soutien financier de l’État, de la Communauté européenne au travers des fonds du FEDER, des GIP Meuse et Haute-Marne, l’opération Thermofen 2 a été réalisée en partenariat avec EDF au travers du dispositif "En Meuse et en Haute-Marne, Économisons l’énergie".
Olivier COLIN Tel. 03.54.64.50.03 06 89 24 47 66 olivier.colin@meuse.cci.fr
Pour en savoir plus sur le processus de certification :
www.cstb.fr
Test d'étanchéité réalisé lors d'une journée de formation au CSTB à Marne la Vallée
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juridique "Ne pas trop attendre pour agir" Dans quel état de santé se trouvent les entreprises meusiennes et quels sont les outils mis à disposition des sociétés, qui rencontrent des difficultés financières ? Réponses avec Patrick NAERT, l’administrateur général des Finances Publiques de la Meuse. Meuse Economique : L’année 2011 s’est terminée avec un essoufflement de l’activité. Quelle est la tendance du côté des chiffres d’affaires des 70 entreprises, que vous suivez plus précisément ? Patrick NAERT : Globalement, l'année 2011 n’a pas été mauvaise avec une forte croissance des chiffres d’affaires jusqu’en juin. Après, on a observé une petite alerte avec une stabilité enregistrée au cours de l’été. Si la croissance est repartie ensuite, elle a été stoppée en novembre avec une première baisse relative de 1% par rapport à novembre 2010. Sur l’ensemble de l’année de déclarations (de décembre 2010 à novembre 2011), on peut estimer que l’augmentation s’élève à 6%. On est revenu au même niveau que 2009, mais les chiffres d’affaires restent toutefois inférieurs à ceux de 2007.
Est-ce que vous avez été alerté, suite à des problèmes entre chefs d’entreprise et banquiers ? Ça ne semble pas être le cas en Meuse, puisque la Banque de France n’a pas été saisie. On peut toutefois préciser aux entreprises, qui connaissent actuellement un développement rapide et qui ont des difficultés financières, qu’elles ne doivent pas hésiter à s’adresser à nous. Il existe des outils hors du département comme Oséo ou la Caisse des Dépôts. On peut être une porte d’entrée en mettant en relation les chefs d’entreprise avec les partenaires régionaux. Justement quand une entreprise est confrontée à une situation difficile, quel peut-être l’interlocuteur incontournable ? On ne doit pas oublier le Tribunal de commerce, non pas pour la procédure collective, mais pour la sauvegarde et le mandat ad hoc, qui peuvent sauver des entreprises. Il faut savoir saisir ces opportunités.
Quelle est la tendance actuelle ? En décembre, la tendance était plutôt bonne. Et selon les premiers éléments, il n’y a pas de problème majeur en janvier. Malgré tout, on constate peu d'investissements. L’élément le plus préoccupant en Meuse demeure la diminution continue des emplois salariés gérés par l’Urssaf. Les défaillances sont également importantes avec un nombre de procédures collectives particulièrement élevé en décembre et en janvier. Si globalement, les entreprises se portent bien, certaines sociétés souffrent plus particulièrement. C’est le cas du bois, mais aussi du second œuvre, qui affichent des chiffres d’affaires en baisse. Quelles sont les options, qui s’offrent aux chefs d’entreprise confrontés à des difficultés économiques ? Des outils existent, mais les chefs d’entreprise ne doivent pas trop attendre pour agir. L’administration n’est pas forcément considérée comme un partenaire économique de l’entreprise et pourtant on est à leur disposition, tout comme les chambres consulaires ou les experts-comptables. Quand on rencontre un problème de trésorerie, il faut tout d'abord demander un délai de paiement au comptable public qui gère le dossier de l'entreprise. Il faut jouer la transparence et ensemble, on peut trouver une solution. Si les entreprises ont plusieurs créanciers publics, elles peuvent aussi saisir la CCSF (la Commission départementale des chefs des services financiers) pour obtenir des délais ; ce qui peut leur permettre de repartir sur de bonnes bases et de ne pas subir une procédure collective.
"L’année 2011 n’a pas été mauvaise avec une forte croissance des chiffres d’affaires jusqu’en juin", confie Patrick NAERT, l’administrateur général des Finances Publiques de la Meuse.
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chronique économique Pour nécessaire qu’elle soit, l’austérité risque d’affaiblir l’économie Est-ce si dramatique pour un pays comme la France de perdre son triple A ? Cette dégradation a frappé les Etats-Unis au cours de l’été dernier sans qu’ils en soient affectés. D’ailleurs les investisseurs ont peu réagi à l’annonce de la décision de l’agence Standard&Poor’s, et six jours après sa dégradation, la France a pu placer près de dix milliards d’euros de dette publique à des taux d’intérêt très raisonnables. C’est plutôt la réaction du gouvernement en réponse à cette perte du triple A qui risque d’aggraver les choses. Il a, en effet, à l’instar des autres dirigeants de pays européens concernés, voulu en ajouter encore en matière d’austérité. Alors que ce sont
justement les politiques budgétaires trop restrictives qui expliquent la dégradation de neuf états européens par S&P. On dit souvent aux élèves et étudiants que, plus que la note "brute", c’est l’appréciation portée sur leur travail qui importe. Il en va de même des décisions des agences de notation ! Le danger d’affaiblissement de l’économie guette en particulier l’instauration de la TVA "sociale", adoptée par les députés mi- février. Cette taxe va en effet peser directement sur la consommation et la baisse attendue, en contrepartie de quelques pour cent du coût du travail n’aura qu’un impact limité sur la compétitivité des entreprises sur le marché hexagonal et
quasi nul à l’exportation. Le différentiel de coût du travail entre la Chine, la Roumanie ou le Maroc et la France reste très important, d’autant que la monnaie européenne reste à un niveau de change élevé. Certes la dette publique française ( 1 700 milliards d’euros fin 2011) est élevée et le paiement des intérêts est devenu le premier poste budgétaire de l’Etat, mais sa soutenabilité n’est pas menacée dans les conditions actuelles. Du moins pas au point d’engager des réformes et de mettre en place des mesures trop drastiques, risquant d’accentuer la perte de moral des consommateurs et des entrepreneurs.
conjoncture SERVICEs Une activité encore atone Les effets de la crise de 2009 n’en finissent pas et la morosité globale qui affecte l’ensemble des secteurs rejailli sur les services qui manquent de visibilité. Selon l’étude publiée fin janvier 2012 par le ministère des transports, ce secteur, après un léger regain au troisième trimestre, s’est de nouveau tassé en fin d’année dernière et aucune embellie perceptible n’est annoncée. Ce qui caractérise cette activité, très liée à la production et à la consommation, c’est tout d’abord une stagnation des flux, sauf pour ce qui est du transit international ou des importations. Ensuite, ce sont, d’une part la poursuite de la tendance baissière des prix et le recours relativement important à l’intérim. Les entreprises de transport, confrontée à la volatilité des marchés, hésitent à recruter et préfèrent recourir aux ETT (entreprises de travail temporaire). Pour autant celles ci, dont l’activité est un bon indicateur de conjoncture, n’enregistrent pas de retour à un bon niveau à moyen terme. Ainsi, M. FOUYSSACK, directeur des agences Adecco de Bar-le-Duc et Verdun, souligne "qu’après une fin d’année 2011
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compliquée, le début 2012 est marqué par un manque de volume". Il se dit "inquiet" quant à ses résultats auprès des clients du secteur de l’industrie sur lequel il est habituellement actif. "Avant de faire appel à nous, en bien avant de recruter, les chefs d’entreprises, confrontés à une demande ponctuelle, étudient toutes les possibilités en interne, jouant sur la polyvalence", explique-t-il. Il note des demandes récurrentes notamment de technicien de maintenance. "Il y a un manque évident dans certaines qualifications pour lesquelles n’existe plus d’enseignement et les entreprises manquent de temps pour former des jeunes. Si rien n’est fait pour pallier ce manque, ça cassera", regrette le directeur d’Adecco. Carmen LANGLOIS responsable des agences Manpower en Meuse, rappelle que 2011 a connu "une situation inédite depuis la fin 2009 (au plus fort de la crise financière) selon l’Insee : au quatrième trimestre, près de 32.000 emplois salariés ont disparu. L'emploi intérimaire a par ailleurs enregistré une baisse de 8,3% en décembre 2011 par rapport à décembre 2010, avec un recul très fort chez les moins qualifiés, selon le baromètre du Prisme. (Professionnels de l’intérim, des
services et métiers de l’emploi)". Cette tendance s’est ressentie en Meuse au dernier trimestre 2011 et s’affirme sur ce début d’année dans les secteurs de l’industrie et du BTP, l’agro alimentaire et la logistique restant à un niveau relativement constant par rapport à l'exercice antérieur. Si les prévisions donnent une reprise pour le secteur tertiaire courant 2012, les emplois peu ou non qualifiés sont les premiers à souffrir de la conjoncture actuelle. Les profils Bac+2 de la logistique ou du tertiaire et les ouvriers de l'industrie ayant une réelle qualification opérationnelle sont dans un contexte beaucoup plus favorable. "Paradoxalement les recrutements en CDI sont en forte progression, les entreprises investissent sur des postes stratégiques : bureau d études, des méthodes, technicien d’industrialisation, ingénieur d’essai. Elles réorganisent leurs services de production pour gagner en compétitivité, sur des marchés de plus en plus exigeants. Ce qui nous permet de préserver nos perspectives, en dépit de cet environnement économique confus", conclu Carmen LANGLOIS.
conjoncture Tourisme "Il ne faut pas rater le Centenaire !" La commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale peut booster l’économie touristique du département…à condition de ne pas trop tarder à communiquer. A fin septembre dernier la Lorraine avait enregistré près de 3 millions de nuitées hôtelières, en légère hausse (+0,5%) par rapport à 2010. Fait significatif, c’est la clientèle française en progrès qui permet ce résultat positif, compensant la forte chute de la clientèle étrangère. Par contre la météorologie défavorable est à l’origine de la chute importante (+10%) de la fréquentation des campings l’an dernier. La Meuse, à la même époque enregistrait une légère baisse des nuitées (168 500 dont 20% d’étrangers contre 170 000 en 2010). Une situation qui s’explique par la hausse des transports, la réduction des durées de séjours, et surtout le fait que les 1er et 8 mai n’ont pas généré de clientèle supplémentaire. Les mauvaises conditions climatiques ont bien entendu, à l’instar des autres départements lorrains, impacté négativement la fréquentation de l’hôtellerie de plein air en Meuse (64 000 nuitées en 2011 contre 80 500 l’année précédente). Seuls les sites de mémoire ont tiré leur épingle du jeu. Sans doute, l’approche des célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale devrait booster ce tourisme historique, à la condition que le climat s’y prête ! Et, comme le souligne un professionnel interrogé, encore faut-il que le département soit prêt. "Il y intérêt à ce que le centenaire soit une réussite, mais, je relève qu’alors que d’autres sites- notamment dans la Somme- lancent leur communication, ici, ça ne bouge pas encore. Pourtant,
cet événement n’a jamais été aussi proche", insiste cet hotellier du Nord meusien. Pour sa part, Christelle DRAPIER (Hôtel du Lac de Madine) à Heudicourt a constaté une reprise de chiffre d’affaires par rapport à 2010 mais les perspectives 2012 restent "correctes sans plus… dans la ligne de 2011". Elle note une diminution de la clientèle "autocariste". "Il apparaît difficile de réunir des groupes de plus de 45 personnes sur des circuits alors qu’il y a encore quelques années c’était monnaie courante", dit-elle. La clientèle professionnelle, notamment pour des séminaires, reste active mais "les demandes évoluent vers des déjeuners cocktails plutôt que servis à table et le résidentiel est moindre". Même analyse de David CHRETIEN, hôtelier à Verdun et président de l’Union meusienne de l’industrie hôtelière.
"Après le gros bémol de 2010, l’année dernière a vu un semblant de reprise mais la conjoncture reste morose. L’année qui s’annonce sera tout au mieux identique à 2011", note-t-il. Lui aussi souligne que la clientèle "d’affaires" tend à se restreindre. Aujourd’hui, elle se limite aux lundis, mardis et mercredis alors qu’avant elle s’étalait sur la semaine. En outre, nombre d’entreprises ont, crise oblige, réduit les forfaits de frais journaliers de leurs personnels. Autant d’éléments ajoutés à la baisse de la clientèle "familiale" qui ont conduit certains professionnels à recourir à des lignes de crédit de trésorerie pour tenir le cap. "A chiffre d’affaires égal, en quatre ou cinq ans, nous avons vu nos charges croîtrent, et du même coup les résultats diminuent. Ce n’est pas encore dramatique mais la situation ne pourra pas se prolonger", conclut David CHRETIEN.
Moins de nuitées d'hôtellerie en 2011
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conjoncture Commerce Léger recul de la consommation Témoin d’une fin d’année placée sous le signe de la récession, les dépenses des ménages ont légèrement baissé. Et, selon une étude "Opinion Way", les consommateurs comptent encore réduire leur budget courses en 2012. Au cours des derniers mois de 2011, les Français ont réduit leurs achats en équipement du logement (-0,5%) et habillement (-2,1%). Une tendance constatée chez Défi Mode à Bar-leDuc. "Depuis la rentrée scolair en en septembre, les ventes stagnent, et même les derniers soldes n’ont pas donné les résultats espérés", explique l’adjointe de la responsable de la boutique. Pour sa part, Jean-Pierre PANARD, spécialiste de l’électroménager à Commercy, constate qu’après avoir fait une "bonne fin d’année", il a enregistré un chute d’activité en janvier que la timide reprise de février n’a pas compensé. "Et le mois de mars n’a pas démarré comme il faudrait", insiste-t-il, soulignant que l’ensemble des membres du groupement auquel il adhère connaît la même situation. Il relève que le positionnement haut de gamme, qui est le sien, est moins affecté que le segment d’entrée de gamme fortement concurrencé par la vente à distance. Le secteur automobile a fini d’épuiser
les effets des primes gouvernementales et depuis le début de l’année il enregistre des résultats à la baisse. Même les marques "low cost" sont en recul ! "Les renouvellements de véhicules ayant été faits ces dernières années, il faut s’attendre à un tassement du marché du neuf cette année. Quant à l’occasion, les prix tirent vers le bas car il y a des stocks liés aux reprises dans le cadre des ventes à primes, et la demande ne suit pas", note un concessionnaire verdunois.
"made in France" Concernant les prochains mois, dans un contexte incertain, les français, selon l’Insee ne devraient pas toucher à leur bas de laine, qui n’ont jamais été aussi élevés, pour relancer la consommation. Au contraire, d’après une enquête réalisée par Opinion Way, les consommateurs comptent, en 2012, encore plus réduire leur budget achats. Près de 12% d’entre eux déclarent moins acheter pour compenser les hausses de prix. "Je constate que les achats de vêtements, sauf pour les enfants,
abonnement
Chaque trimestre recevez
sont souvent différés. Il y a de moins en moins d’achat "coup de cœur". Les clients se fixent des priorités "utiles", comme l’alimentation", déclare la vendeuse de Défi Mode. Sensibles aux prix , les ménages apprécient les programmes de fidélité mis en place par les enseignes, ou les unions de commerçants, mais en revanche les promotions apparaissent inadaptées à leurs attentes. Ils préfèreraient que les produits soient affichés moins chers que proposés en promotions groupées. Une frange de consommateurs semble devenir réceptive au label "fabriqué en France", mais se heurte d’une part à un manque de produits y répondant, et d’autre part à leur prix plus élevé que celui des articles importés de pays à faible coût de main d’œuvre.
MEUSE ÉCONOMIQUE
Trimestriel économique Mars 2012
N° 199
w w w. m e u s e . c c i . f r Édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale de la Meuse
Nom............................................................................................................................................................................. DOSSIER "Créer à quel moment ? prénom .................................................................................................................................................................... Et pourquoi pas maintenant …" fonction ..................................................................... entreprise Industrie ............................................................ : ‘‘Opération collective Thermofen 2‘‘ adresse ................................................................................................................................................................... code postal................................................................ localité ...................................................................
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24 Pages 2 à 6 : Les échos /// Pages 18-19 : Découverte ///