Déjà 200 ans que la Chambre de Commerce et d’Industrie façonne l’avenir du Doubs ! 1
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Publication de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs, 46 avenue Villarceau, CS 51666, 25042 Besançon Cedex – Tél. 03 81 25 25 25 – www.doubs.cci.fr – Contact : communication@doubs.cci.fr – Directeur de la publication : Dominique Roy, Président de la CCI du Doubs – Rédacteur en chef : Charlotte Craimet – Chef de projet : Emmanuel Mangin – Ont collaboré à ce numéro : Pierre Accard, Monique Clémens – Photographies : Laurent : Émy Bauer – Impression : S2E - 400 boulevard Charles de Gaulle, 21160 MarsannayCheviet – Mise en page la-Côte - www.s2e-impressions.fr – Photo de couverture : Entreprise Pequignet, implantée à Morteau, horlogerie.
Entreprise Prêtre et Fils, implantée à Mamirolle, spécialisée dans l’horlogerie monumentale.
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Préface 12 mai 1819 -12 mai 2019 : soit deux siècles d’existence pour notre Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs ! Pour un entrepreneur, il n’est pas courant de compter en siècles, et c’est avec fierté que je célèbre aujourd’hui le bicentenaire de notre Institution, plus que jamais présente pour défendre les intérêts des entreprises de notre territoire. En tant que Président, c’est donc un honneur inhabituel que j’entends partager avec vous en ce temps si particulier qui marque cet anniversaire tout à fait exceptionnel. Ce jubilé nous oblige, et ce d’autant plus que notre époque est celle de profondes mutations pour le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie dans son ensemble. Aussi cette publication est-elle pour notre Compagnie une occasion de relater les hauts faits de cette histoire collective, mais également de poser les bases d’un futur qu’il nous appartient d’écrire. 1819 – Alors que notre CCI est portée sur ses fonts baptismaux, Victor Hugo, âgé de dix-sept ans, fonde sa première revue « Le Conservateur littéraire », tandis qu’un autre enfant du pays, Gustave Courbet, vient à peine de venir au monde. Vertigineux exercice que d’imaginer notre Institution dans ses premières années, alors que Louis XVIII dirige un pays qui bientôt basculera pleinement dans la première révolution industrielle. La Chambre joue alors un rôle capital dans le développement de son département, posant les bases d’un pacte qui ne se dénouera ni dans les temps difficiles, - quand il reviendra à la CCI de battre monnaie pour faire face aux graves pénuries inhérentes au premier conflit mondial - ni dans ses plus grandes heures, quand elle prendra l’initiative d’organiser une exposition Dominique Roy, Président de universelle pour promouvoir – déjà – l’excellence de l’industrie horlogère dans les dernières années du XIXe siècle. Et si ces deux cents années nous honorent à juste titre, que dire de la création de la 1re chambre de commerce à Marseille en 1599 ? À l’époque, ce sont en un sens les pouvoirs publics qui prennent l’initiative de favoriser l’esprit d’entreprise, puisque la fondation de cette chambre répond au souhait d’Henri IV de bénéficier de « recommandations pour relever l’économie du Royaume ». Ce sont cependant les entreprises et leurs représentants qui inventeront le modèle original qui est aujourd’hui encore celui des CCI, à mi chemin entre souci du bien commun et liberté
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la CCI du Doubs
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d’entreprendre. Mais par delà les siècles, le viatique, lui n’a pas changé : hier comme aujourd’hui, dynamiser, développer et imaginer l’économie de demain. 2019 – Notre société change et notre CCI évolue avec son temps, répond aux besoins des entreprises, défend les intérêts des commerçants et industriels, se renouvèle, perdure, existe ! En cela, nous demeurons fidèles à notre vocation qui est de voir plus loin pour le bien de notre territoire et de ses entreprises, mais également fidèles à nos devoirs, et ce en formant les générations montantes aux métiers d’entreprises en constante réinvention : via notre École de Commerce IMEA, notre Institut de formation continue SIFCO, le CFA HDC (Hilaire de Chardonnet), le CFA de Bethoncourt, sans oublier l’École des Managers de Franche-Comté. C’est une offre complète que la CCI déploie pour répondre au défi de l’emploi pour tous et de la compétitivité de notre tissu économique. Ce document est donc une invitation à découvrir ou redécouvrir votre CCI, son histoire mais aussi l’aventure humaine derrière celle-ci, dont son exceptionnel panel de compétences constitue encore aujourd’hui la principale richesse. Finalement, par ce document, c’est bien le renouvellement de ce pacte exemplaire qui nous attache à nos territoires que nous espérons reformuler, et ce conformément à notre devise : « Toujours vers l’avenir, pour nos entreprises ».
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Sommaire 3 · Préface 6 · D’hier à aujourd’hui 8 · Deux siècles d’industrie et des histoires de famille 9 · Peugeot, la grande aventure du Pays de Montbéliard 11 · Prêtre et Fils, sept générations d’horlogerie d’édifice 13 · Les casseroles Cristel, une histoire de tenacité 15 · Cheval Frères, 171 ans d’aventure horlogère 17 · La Chambre de Commerce de d’Industrie du Doubs : accompagner et faciliter la croissance des entreprises 22 · La vie des entreprises à l’épreuve de la révolution numérique 24 · Tout simplement, les enjeux de développement d’une stratégie numérique 25 · La Source du Val, le terroir et la modernité 27 · La transition écologique, une problématique aux multiples facettes 29 · Guillin, une politique volontariste de développement durable 30 · Baron, une PME soucieuse de son impact sur l’environnement 31 · SBCI, la créativité au service de l’environnement 32 · Aperam Stainless Precision, l’énergie au cœur des réflexions du sidérurgiste 34 · Former aux besoins des entreprises 36 · IMEA, la passion d’apprendre et d’entreprendre 37 · « Ce furent deux années mémorables ! » 38 · Présidents de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs depuis 1819
Entreprise Stainless, implantée à Dannemarie-sur-Crète, préparation de commandes pour l’industrie aéronautique.
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D’hier à aujourd’hui
1791
Abolition des chambres de commerce
1802
Rétablissement des chambres de c par Jean-Antoine Chaptal
1599
Création de la première chambre de commerce à Marseille. 4 délégués du commerce désignés en son sein par le Conseil de la ville furent chargés « d’accroître la prospérité de la cité ». Une douzaine de villes (en particulier les ports) vont rapidement s’inspirer de l’exemple phocéen, d’autant que l’initiative est encouragée par Henri IV qui demande à « ses députés du commerce » de lui fournir des « recommandations pour relever l’économie du royaume ».
1819
Création de la CCI du Président : Denis-Loui (jusqu’en 1829)
1601
Deuxième chambre de commerce « bureau du commerce » créé à Rouen
1650
Le bureau du commerce marseillais prend le nom de chambre de commerce et devient indépendant du conseil de ville.
1601
1823
Création de la Manufacture des Gobelins sous l’impulsion d’Henri IV à l’instigation de son conseiller du commerce Barthélémy de Laffemas.
Première ligne de chemin de fer
1747
1816
L’estampille sur le meuble par l’ébéniste ou le menuisier devient obligatoire.
Avènement de Louis XV
1807
Premier code de commerce
1789
Révolution française
1673
Ordonnance Colbert sur le commerce : régularisation des opérations commerciales pour distinguer les banqueroutes frauduleuses des faillites involontaires.
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1779
Fin de la construction de la Saline Royale d’Arc et Senans par Nicolas Ledoux
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1898
bres de commerce
Les chambres de commerce obtiennent le statut d’établissement public économique.
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1915 (Juillet - Août)
La CCI du Doubs obtient du gouvernement l’autorisation d’émettre des coupures de 0,50 F et de 1 F, valables à l’intérieur de son ressort et jusqu’à concurrence de 650 000 francs. Monnaie de nécessité.
ment des chambres de commerce ntoine Chaptal
1929
1819
Création du poinçon de Besançon. Propriété commune des syndicats de fabricants [de montres] et de la CCI du Doubs.
Création de la CCI du Doubs Président : Denis-Louis MUGUET (jusqu’en 1829)
1959
Nouveaux locaux de la CCI du Doubs, rue Charles Nodier
1995
1842
Nouveaux locaux de la CCI du Doubs, avenue Villarceau (adresse actuelle)
Création par ordonnance royale d’une chambre consultative des Arts et Manufactures à Montbéliard
2003
Création du magazine Expression Active diffusé à 15000 exemplaires.
1861
2017
Création de l’école de l’horlogerie à Besançon
Lancement des Groupes Entreprises et Territoires (GET)
1823
1939
Première ligne de chemin de fer
816
Création d’internet grand public
1914
vènement de Louis XVIII
1981
· Première guerre mondiale · Instauration du montage à la chaîne
Première liaison TGV Paris-Lyon
1889
r code de commerce
Saline Royale Ledoux
1991
Deuxième guerre mondiale
Fin de la construction de la Tour Eiffel
1867
Création de l’entreprise LIP
1860 (24 juin - 28 octobre) Exposition Internationale à Besançon
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1971
Invention du microprocesseur par Ted Hoff et Federico Faggin
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Deux siècles d’industrie et des histoires de famille
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Comment une entreprise perdure dans le temps ? Un savoir-faire, une stabilité dans les décisions, une transmission familiale… mais avant tout une audace sans laquelle rien n’aurait commencé.
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l y a celles qui n’ont cessé d’investir pour être à la pointe de la technologie. Celles qui ont parié sur les bons marchés, de niche ou à l’export. Celles qui ont tout misé sur le savoir-faire, et celles qui ont appliqué toutes ces recettes en même temps. Un point commun toutefois : toutes, sans exception, sont nées d’une audace. Mais comment une entreprise fait-elle pour durer ? Pour les quatre entreprises choisies pour illustrer ces deux siècles d’histoire départementale, l’aventure commence avant la révolution industrielle française. Dans ce « Des petites recettes toutes bêtes monde rural, le travail à domicile prédomine alors. Pour rentabiliser les dont on hérite lorsqu’on est fils de longs mois d’hiver, sur les plateaux jurassiens, les paysans pratiquent ce que chef d’entreprise ». l’on appelle ici le « travail sur la fenêtre » : de petits travaux de précision réalisés à la lumière du jour. Dans le Doubs voisin de la Suisse, il s’agit essentielAntoine Gérard, président d’IMI et de lement de travaux horlogers. C’est vraisemblablement ainsi qu’ont démarré Cheval Frères les activités de Prêtre et Fils et de Cheval Frères. Les travaux à domicile ont peu à peu laissé place à des petites entreprises de grande précision que l’on croise aujourd’hui dans les zones urbanisées mais aussi au détour d’un chemin, dans des zones encore rurales où paissent toujours les montbéliardes – indispensables à une autre success story franc-comtoise : celle du comté. Les capitaines d’industrie Peugeot et Japy, eux, ont laissé pour le premier une usine historique de premier plan et en plein bouleversement, pour le second une casserie haut de gamme, Cristel, qui revient de loin. La transmission du savoir-faire est l’un des secrets de la longévité. Mécanique de précision chez Prêtre et Cheval, mécanique automobile chez Peugeot à Sochaux, emboutissage chez Cristel. Toutes ont été, un jour ou l’autre, des histoires de famille que l’on se transmet de père en fils, avec des secrets de réussite qui permettent de survivre aux turbulences de l’histoire. « Des petites recettes toutes bêtes dont on hérite lorsqu’on est fils de chef d’entreprise », confie Antoine Gérard, président du groupe Industries Micromécaniques Internationales (IMI) et de Cheval Frères.
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1810
Peugeot, la grande aventure du Pays de Montbéliard Le constructeur automobile est né ici, dans cette terre fertile à l’industrie, héritier d’une histoire métallurgique de 200 ans. Il a façonné le paysage local et imprimé sa marque dans tout le département, et se prépare à une nouvelle révolution.
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n 1810, la révolution industrielle qui s’est emparée du Royaume-Uni n’a pas encore atteint la France. Pourtant, cette année-là, deux frères Peugeot vont entamer, sans le savoir, une formidable saga. Qui aurait cru en effet qu’en lançant une fabrication de moulins à grains dans la commune d’Hérimoncourt, Jean-Pierre et JeanFrédéric allaient inscrire la famille dans l’histoire économique française ? Le premier outil industriel de l’histoire familiale dans la métallurgie fut alors une fonderie d’acier, abandonnée fin 1814 par manque de rentabilité. Mais il en faut davantage pour décourager les deux frères qui déposent un brevet de laminage à froid, puis investissent
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dans le laminage à chaud. L’aventure est lancée dans le Pays de Montbéliard. Après les moulins à grains vinrent les poivrières – dont l’activité perdure à Quingey, chez Peugeot Saveurs, où le holding familial est redevenu actionnaire majoritaire en 2014. Puis les cages pour robes à crinolines, que les femmes abandonnèrent après la guerre de 1870. Puis les vélos à grandes roues qu’un autre Peugeot, Armand, inventeur de métier et petit-fils de Jean-Pierre, va se mettre en tête de fabriquer. Un précurseur des mobilités vertes ? Pas encore… Lorsqu’Armand Peugeot découvre le moteur à explosion de Daimler, dans les années 1890, l’aventure automobile peut commencer. La première voiture populaire sera la 201, en 1929. Il y eut ensuite les formidables succès des 403, 404, 504, 205, 307, 308, 3008 et 5008 aujourd’hui… L’usine de Sochaux, inaugurée en 1912, comptera jusqu’à 40.000 salariés dans les années 1970. Entre-temps, l’activité automobile Peugeot a bouleversé le pays de Montbéliard : pour faire tourner cette usine
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de plus en plus vaste il a fallu faire venir des ouvriers du Maroc, de Russie, d’Italie, construire des quartiers et des communes nouvelles, dévier une nationale et même détourner la rivière de l’Allan ! Mais le XXIe siècle marquera un tournant : à la concurrence mondiale féroce s’ajoute l’enjeu écologique. Pour rester dans la course, Peugeot investit 200 millions d’euros dans l’usine de Sochaux qui, en 2019, emploie encore 10 000 salariés et n’a jamais été aussi productive. Le plan Sochaux 2022 vise 400 000 véhicules par an produits par une seule ligne de production hyper-flexible. Et la part des voitures propres, électriques ou hybrides dans un premier temps, devrait désormais ne faire qu’augmenter. Une nouvelle révolution industrielle ?
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1780
Prêtre et Fils, sept générations d’horlogerie d’édifice D’une occupation d’hiver était née cette spécialité rare : l’horlogerie d’église, que se transmettent les Prêtre de père en fils depuis 1780. Une épopée artisanale qui les mène des plateaux jurassiens à Versailles et au Grand Palais.
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n cette année de bicentenaire de la CCI du Doubs, Prêtre et Fils fête, elle, ses 239 ans. Un âge canonique pour cette entreprise artisanale de rénovation d’horloges monumentales et de cloches d’églises, que les dirigeants de la famille ont façonnée chacun à leur tour et chacun à leur manière. La création remonterait en effet à 1780, avant la Révolution française ! Le premier de cette famille d’horlogers « campanistes » (le nom donné aux spécialistes de l’ingénierie des clochers, les horlogers d’édifices) fut Théophile Prêtre, agriculteur et horloger occasionnel, qui lança donc cette activité à la fin du XVIIIe siècle au Narbief, un village du premier plateau ju-
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rassien, dans la région de Morteau. Pour occuper les longs mois d’hiver, Théophile s’était lancé à domicile dans la fabrication d’horloges sur le modèle de celle installée dans le clocher de son village. Des copies autorisées, puisqu’il travaillait alors avec Ferréol Guillemin, l’auteur de l’original. Lucien et César, ses deux fils, firent de cette activité hivernale un métier à part entière et créèrent deux premiers ateliers, au Narbief puis au Bizot, à quelques kilomètres l’un de l’autre. Mais l’activité marche tant et si bien qu’il faut bientôt trouver un endroit où exploiter la force motrice de l’eau pour faire tourner les machines. En 1854, les fils Prêtre s’installent à Rosureux, un village dont la vallée est traversée par le Dessoubre. La société occupe désormais la famille, quatre ouvriers et un menuisier, et s’appellera dès lors « Prêtre et Fils ». « Nous avons assez peu d’archives, d’ailleurs nous avons découvert que les documents officiels servaient plutôt de brouillons à nos ancêtres qui transmettaient le métier oralement », confie, amusé, Nicolas Prêtre, 42 ans et représentant la septième génération de cette famille d’artisans entrepreneurs. Diplômé de l’UTBM et ayant d’abord roulé sa bosse dans de grandes entreprises comme chef de projet, chargé d’affaires puis responsable de bureau d’études, il avait bien envisagé de créer ou reprendre une entreprise, « mais pas forcément celle-ci », avoue-t-il. Il s’est pourtant décidé à succéder à son père Christian, en 2014, alors que son employeur venait de lui proposer de prendre davantage de responsabilités. Une sorte de déclic, d’accé-
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lérateur de décision. Et depuis son arrivée, en cinq ans, il a presque doublé l’effectif. Ils sont 9 en cette année 2019 à faire tourner la petite société implantée à Mamirolle depuis 1982 et labellisée Entreprise du patrimoine Vivant – par ailleurs Grand prix du Geste d’Or 2018 en catégorie entreprise. Des profils manuels formés à l’horlogerie d’église en interne, mais aussi un électricien pour assurer l’activité protection de la foudre et sonorisation des édifices religieux, une activité complémentaire qui représente aujourd’hui 30 à 40% d’un chiffre d’affaires ayant lui aussi « presque doublé » en cinq ans. Mais revenons à l’histoire. Au tournant des XIXe et XXe siècles, la société familiale est à son apogée et emploie 20 à 30 personnes. Elle est alors dirigée par Asther Prêtre, patron inventif ayant déposé plusieurs brevets d’horlogerie et de mécanique. Ses travaux sont récompensés et remarqués, notamment à l’Exposition universelle de Paris, en 1900. La même Exposition universelle où furent « exposés » pour la première fois le Grand Palais et le Petit Palais, œuvre de quatre architectes français destinée à accueillir de grandes manifestations artistiques. Et le même Grand Palais dont Prêtre et Fils est aujourd’hui chargé de remettre en service l’horloge monumentale. Un peu plus d’un siècle plus tard, Nicolas Prêtre remet ses pas dans celui de son aïeul. Qui aurait cru, dans le Haut-Doubs d’avant la Révolution, que la famille au-
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rait ses entrées sous la belle verrière parisienne ? Dans les autres contrats prestigieux, outre l’entretien des clochers franc-comtois, qui occupe le quotidien de la petite entreprise de Mamirolle, figure aussi l’entretien des horloges monumentales du château de Versailles, de la cathédrale de Chartres…
Dans l’atelier, en cette mi-mars 2019, un jeune stagiaire de l’école de Morteau remet en état les roues du mécanisme d’une horloge d’église alsacienne, sous l’œil de Christian Prêtre, qui n’est pas prêt à raccrocher et assure toujours la restauration horlogère. Sur l’établi situé derrière lui, une pièce qui vient d’être peinte est en train de sécher. Les essais de couleur sont en cours. « Nous essayons toujours de revenir au plus proche de l’origine », explique Nicolas Prêtre.
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1806
Les casseroles Cristel, une histoire de ténacité
ture de Cristel. En 1826, les trois fils de Frédéric Japy achètent à Félix Gomme son brevet d’emboutissage, ses machines et son outillage et installent une usine à Fesches-le-Châtel, celle-là même dont les cheminées de briques dominent toujours fièrement la petite vallée de la Feschotte. C’est ici qu’il y a deux siècles fût emboutie la première casserole de toute l’histoire. Un siècle et demi et trois guerres plus tard, au début des années 80, l’empire Japy s’éteint et l’atelier de fabrication de casseroles est voué à disparaître. C’est sans compter sur la volonté des hommes. Celles des 32 salariés, d’abord, constitués en société coopérative ouvrière de production (Scop) pour prendre eux-mêmes en main la
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C’est ici que fut emboutie la première casserole de l’histoire. Ici que sont fabriquées, depuis les années 80, les casseroles inox design et haut de gamme par des salariés-actionnaires qui, au pire de la tourmente, avaient plébisicité le couple Dodane.
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es histoires d’entreprise ne sont rien d’autre que des histoires d’hommes – ou de femmes bien entendu –, mais celle de Cristel, à Fesches-leChâtel, l’est sans doute encore un peu plus que les autres. Il y eut d’abord Frédéric Japy, le capitaine d’industrie du nord du Doubs, qui aux XVIIIe et XIXe siècles bâtit ici un empire, ou plutôt un archipel d’usines de machines à écrire, d’ébauches de montres, de pompes… Il y a aujourd’hui la famille Dodane, qui fait briller l’héritage de cette aventure industrielle dans le monde entier. Et entre les deux, entre ce XVIIIe siècle pré-industriel et le XXIe post-société de consommation en pleine crise de conscience écologique, des ouvriers et emboutisseurs qui se sont transmis le savoirfaire et n’ont jamais rien voulu lâcher. La ténacité est sans doute ce qui caractérise le mieux l’aven-
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gestion de l’usine, dont ils forcent les scellés et qu’ils font redémarrer, en 1983, deux ans après la faillite. Celle de Bernadette et Paul Dodane ensuite, elle appelée en tant que comptable et spécialiste de la gestion d’entreprise à auditer l’activité pour le compte du Pays de Montbéliard ; lui sollicité par son épouse pour donner un avis sur la viabilité de l’outil
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industriel. En l’état, l’usine court à sa perte, a-t-elle conclu, mais s’il pouvait jeter un œil, lui le dessinateur industriel et salarié de Peugeot, et dire ce qu’il en pense… Ils n’ont rien prémédité mais les autorités locales et les salariés-actionnaires voient en eux des sauveurs, et ils n’ont d’autre choix que d’y aller. Le credo de Cristel, pour survivre et se faire une place dans un marché concurrentiel, sera de parier sur la qualité et l’innovation. L’idée de Paul Dodane est de miser sur le design et le haut de gamme. Le design, c’est lui, qui aime dessiner de beaux outils chez PSA, à Sochaux. Au pilotage, c’est elle, gestionnaire hors pair. Les débuts sont difficiles, mais le moindre centime est réinvesti dans l’usine et petit à petit, à force de travail et d’idées lumineuses – notamment, en 1987, le concept de « cook and serve », de très jolies casseroles à poignée amovible qui passent à table sans rougir –, Cristel relève la tête jusqu’à devenir une référence dans le monde feutré des articles culinaires haut de gamme. Du bel inox, des casseroles qui se montrent à table, des faitouts, des woks… Les collections se suivent et plaisent vite au marché hexagonal mais aussi au marché japonais, le premier à l’export. L’implication de tous et notamment des salariés-actionnaires qui acceptent que les bénéfices soient
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toujours réinvestis dans l’entreprise, gage de survie, sera salutaire. Dans cette entreprise pas tout à fait comme les autres, qui emploie aujourd’hui près de 100 salariés et que co-président toujours Bernadette et Paul Dodane, on porte une attention particulière à l’humain, au savoir-faire, à l’environnement. « Nous fabriquons 90% de nos produits sur site, ce qui permet d’apporter tous les jours de petites modifications sur les process, les outils », explique Damien Dodane, le fils de Bernadette et Paul et le directeur général délégué, en charge de l’export et du marketing. Cristel est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant et bénéficie de la certification Origine France Garantie. Pour la famille Dodane, ces labels sont aussi la clé de la longévité, de la pérennité du savoir-faire, du développement. « Si la production était délocalisée, nous ne pourrions pas apporter autant d’innovation », ajoute Damien Dodane. Fin 2018, après de nombreux trophées du design (le dernier en date : le Red Dot Design Award 2018 pour une sauteuse à poignée amovible en noyer) et le trophée INPI de l’innovation 2010, Cristel a remporté le trophée RSE BourgogneFranche-Comté qui résume bien sa démarche de respect des hommes et de l’environnement. Pour la famille Dodane, une démarche qui coule de source.
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Cheval Frères, 171 ans d’aventure horlogère
également aussi volatil que celui de l’horlogerie suisse, qui connaît régulièrement des trous d’air dans sa phase de décollage quasi-permanent. Pour l’entreprise d’École Valentin, ce marché représente une part majoritaire de l’activité, même si on n’aime pas trop le dire – les horlogers, qui jouent sur leur image de qualité et de savoir-faire, n’aiment pas trop faire savoir qu’ils ne font pas tout eux-mêmes, dans leurs belles manufactures. Alors pour rester dans la course, quand on est
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Née tout près de la Suisse, l’entreprise de la famille Cheval a épousé les évolutions des techniques horlogères. Les a même parfois devancées, en apportant des solutions technologiques à ses clients prestigieux. Mais la suite de l’histoire n’est pas écrite et l’aventure continue.
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ui nous avons dépassé les 170 ans mais il ne faut pas trop le dire, maintenant la question est de passer les 180 ans », glisse modestement Antoine Gérard, le dirigeant du groupe IMI, dont Cheval Frères est l’entreprise phare, lorsqu’on lui pose la question de la longévité. « Moi, je ne la dirige que depuis dix ans, je n’ai fait que le 17e du chemin, et puis tous les dirigeants vous le diront : il faut garder un maximum d’humilité, se battre sur ce qui dépend de nous et essayer de s’adapter au reste. Didier Cheval m’avait dit un jour : “ Dans une année il y a toujours trois opportunités. ” J’avais trouvé cela très malin et je pense qu’il avait raison. Ce qu’il voulait dire, c’est qu’il faut se tenir prêt aux opportunités qui se présentent. » Rester humble même quand les choses se présentent bien. Depuis 171 ans, Cheval Frères a fait un joli chemin mais rien n’est jamais acquis, semble dire son dirigeant. Encore moins lorsqu’on travaille pour un marché aussi éclatant mais
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sous-traitant, mieux vaut rester discret et ne jamais citer les marques pour lesquelles on travaille. L’histoire industrielle des Cheval avait commencé au milieu du XIXe siècle aux Fontenelles, un hameau du Haut-Doubs proche de la Suisse. De chaque côté de la frontière, l’horlogerie est en plein boom et François-Xavier Cheval, le premier d’une longue lignée, va commencer à fabriquer des pièces détachées de montres pour gagner sa vie pendant l’hiver, comme le font alors de nombreux paysans. Il ne le sait pas encore et ne devinerait jamais que son nom, 150 ans plus tard, serait connu et respecté des plus grands horlogers suisses, mais il vient de lancer la saga familiale. Cette saga, Jean-Pierre Gérard, le père de l’actuel dirigeant et le fondateur du groupe IMI, dont il avait fait de Cheval la pièce maîtresse, la raconte dans un livre paru en 2004, alors qu’il était encore aux commandes. Dans Cheval Frères, un témoignage pour le futur, des industriels engagés (éditions De Vecchi), il explique l’apport de chacun, depuis François-Xavier Cheval, qui « installe dans sa ferme l’atelier familial », en 1848. « Les employés actionneront au pied, jusqu’en 1919, les machines conçues en interne. Il se spécialise ensuite rapidement dans la production d’écorces de cylindre », écrit Jean-Pierre Gérard. Après François-Xavier, il y eut donc Jules, son fils, puis Marc-Constant et Anatole Xavier, puis Hubert et Gabriel. Les générations se sont succédées jusqu’à Didier, le dernier des Cheval de l’entreprise, parti en 2012. Et avec les générations ont évolué les produits, les techniques, les expertises. En
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1945, au lendemain de la guerre, Cheval compte trois ateliers, emploie 100 personnes et fabrique cylindres, axes de balanciers, assortiments à cylindres, couronnes de remontoirs, rubis synthétiques… La société familiale fait aussi du traitement de surface électrolytique et fabrique même ses propres machines. Quatre ans plus tard, en 1949, elle s’installe à Besançon, autant pour s’éloigner de la frontière suisse que pour profiter d’un bassin d’emploi plus important. La cinquième génération, qui a pris le relais en 1957, continue à développer l’entreprise, et notamment les couronnes, poussoirs et pierres d’horlogerie, pour lesquels elle s’est déjà taillé une belle réputation. Dans les années 1970, Cheval compte 180 salariés et, après avoir déménagé à École-Valentin, le site actuel, Guy et Christian Cheval, deux frères encore, s’intéressent à la technologie du laser pour percer les rubis. Le laser est une étape importante et sera l’occasion d’une filiale dédiée : Laser Cheval. C’est aujourd’hui l’une des huit filiales du groupe IMI (qui compte 720 salariés au total), au côté de Hardex, la filiale céramique, d’IMI Swiss, la filiale du Locle dédiée au cadrans et de Cheval Frères, toujours en pole position. « Une entreprise, ce n’est que des hommes. Et diriger une entreprise, c’est amener des femmes et des hommes dans un projet commun, en leur laissant liberté et créativité », résume Antoine Gérard pour expliquer cette belle histoire. Qui continue à s’écrire…
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La Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs : accompagner et faciliter la croissance des entreprises
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Entreprise Percipio Robotics, implantée à Besançon, spécialiste du système robotisé de micro-assemblage.
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Agir pour l’entrepreneuriat 18
Réunions collectives d’information et ateliers thématiques pour découvrir les différentes étapes de la création et reprise d’entreprise. Rendez-vous individuels avec un expert pour un accompagnement sur-mesure. 5 jours pour entreprendre : une formation collective pour approfondir les points clés de son projet. Centre de Formalités des Entreprises (CFE) pour un suivi administratif de la naissance de l’entreprise à sa radiation. Formalités Export pour connaître la réglementation spécifique liée au commerce international.
Participer à l’avenir des territoires : les Groupes Entreprises et Territoires (GET) La CCI du Doubs axe son action au plus près de la vie économique locale et propose des actions ciblées aux côtés des Communautés de Communes. Elle produit et apporte de l’information économique aux décideurs, éclaire les entreprises sur l’impact des documents d’urbanisme et les collectivités sur les problématiques de leur tissu économique. Lancés officiellement en 2017, les GET couvrent 7 territoires : Grand Besançon, Doubs Central, Pays de Montbéliard Agglomération, Pays Horloger, Portes du Haut-Doubs, Loue Lison, Haut-Doubs. Un binôme composé d’élus et référents de la CCI (dirigeants implantés localement) et de collaborateurs de la chambre a été identifié pour chaque GET. Ils ont pour objectif de favoriser la mise en réseaux, le partage d’information et de proposer des dispositifs de proximité.
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Évaluer et accélérer le développement des entreprises Label Préférence commerce : visite mystère par un cabinet indépendant pour une démarche de progrès Qualité du point de vente. Appui à la transformation digitale : un conseiller spécialiste dans le domaine du e-commerce propose un accompagnement personnalisé adapté aux spécificités des TPE/ PME. Offre PMI sur-mesure : vers une industrie performante, diversifiée et connectée : · Accompagnement à la certification Origine France Garantie · Diagnostic CCI MAP 360° · Dossiers de demandes d’aides · Scan Industrie du Futur · Audit €cotechnologie · Prestation conseil Offre environnement : véritable levier pour développer la compétitivité de l’entreprise · Montage de dossier de réduction de la Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d’Électricité (TICFE) · Accompagnement des entreprises exerçant des activités d’impression à l’obtention de la marque Imprim’Vert · Amélioration de la gestion des matières, de l’énergie, des déchets et de l’eau · Action pour la réduction des pollutions toxiques diffuses dans l’eau sur le Grand Besançon, le Bassin du Dessoubre et le Bassin de la Loue · Exercice de gestion de crise en intra-entreprise, sur la base d’un scénario adapté à l’établissement et à ses activités · Affichage environnemental pour mesurer et communiquer les impacts environnementaux d’un produit et d’un service en respectant les principes de l’analyse de cycle de vie.
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Tenir informé 19
Dispositif « Alerte commerces » par SMS : un service de prévention des infractions en partenariat avec les forces de l’ordre et de la Préfecture du Doubs. Points de conjonctures par bassin économique établis 4 fois par an. Semaine Économique Comtoise : un panorama de presse gratuit sur l’économie et les territoires de FrancheComté. Expression Active : magazine économique trimestriel Info Direct Environnement : un service gratuit pour répondre à toutes les questions liées à l’environnement, la sécurité, l’énergie. Conseil et appui juridique : premier niveau d’information lié à la réglementation.
Développer un réseau de professionnels Appui technique dédié aux associations de commerçants pour les accompagner dans leurs démarches et relayer leurs préoccupations. Animation de séminaires une à deux fois par an qui réunissent les unions commerciales du Doubs. Grand Vert : réseau créé par la CCI du Doubs qui fédère des professionnels privés du tourisme réunis autour de valeurs liées à la qualité des prestations, au respect de l’environnement et à la promotion de l’identité régionale. Club Appel d’Aire (Nord Franche-Comté) : réseau de chefs d’entreprises de tout secteur d’activité offrant un espace de débats, d’échanges d’expériences et un programme de conférences d’experts sur l’évolution de l’entreprise et de l’économie. APESA : association d’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe.
Organiser ses événements professionnels à Besançon, Montbéliard et dès septembre 2019 à Pontarlier Besançon : la Maison de l’Économie, un équipement haut de gamme de location d’espaces et service clé en main pour les congrès, séminaires, assemblées générales, formations, réunions. Montbéliard : Un espace de coworking, des salles de réunions et une salle de conférence avec équipement audio-visuel. Pontarlier : Des bureaux partagés, des espaces de coworking et des salles de réunion seront mis en location dès septembre 2019.
Club environnement / sécurité : réseau de chefs d’entreprise, de responsable Qualité Hygiène Sécurité et /ou environnement.
Inspirer Open#Business : 3 fois par an, des conférences et tables rondes animées par des experts sont organisées à la CCI du Doubs. Objectifs : sensibiliser les entreprises sur des sujets innovants, les réunir et leur permettre de mieux se connaître. Les Journées Granvelle : le Grand Besançon et la CCI du Doubs, en partenariat avec les Échos organisent des ateliers et conférences animés par des experts de renommée nationale. Cet événement offre un décryptage de sujets variés économiques, scientifiques ou encore sociologiques.
Entreprise Boillod Polissage, implantée aux Fins.
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Favoriser l’installation et le développement d’entreprises pérennes Visa Reprise : dispositif de détection, labellisation et accompagnement de candidats repreneurs à fort potentiel avec un projet de reprise de PMI/PME de plus de 10 salariés. Transentreprise : outils permettant aux chefs d’entreprises de diffuser une annonce pour vendre leur entreprise ou leurs locaux commerciaux et aux repreneurs de trouver une affaire à reprendre.
Travailler avec les jeunes étudiants de l’école de commerce Iméa 4 campus : Besançon, Vesoul, Montbéliard et Pontarlier, pour plus de proximité avec nos entreprises partenaires. 3 formations proposées en apprentissage ou en initiale : · Bac+2 avec le diplôme Gestionnaire d'Unité Commerciale, actuellement sur les 4 campus. · Bac +3, Responsable de la distribution, sur le campus de Besançon. · Bac +3 Responsable de Développement commercial, sur le campus de Montbéliard.
Créer des passerelles entre la formation et l’entreprise Service Apprentissage : La CCI du Doubs accompagne les entreprises à chaque étape du projet de signature d’un contrat d’apprentissage avec un jeune. Dépôt de l’offre et prise en charge gratuite de toutes les démarches d’enregistrements des contrats et de versement de la taxe d’apprentissage.
Sifco : se former et former ses salariés Organisme de formation continue des CCI du Doubs, de Haute-Saône et du Territoire de Belfort qui a développé une offre de formation pour permettre aux dirigeants et à leurs collaborateurs de développer leurs compétences et de s’adapter aux évolutions de leur environnement.
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Entreprise Prêtre et Fils, implantée à Mamirolle, spécialisée dans l’horlogerie monumentale.
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La vie des entreprises à l’épreuve de la révolution numérique
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L’avènement de l’électricité a certainement été la plus spectaculaire des révolutions technologiques, bouleversant totalement les modes de productions. Ce que l’internet bouscule en profondeur, ce sont nos modes de pensée, notre présence au monde. Et nous ne sommes qu’au début. Nous ne sommes qu’au seuil de cette ère digitale.
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out le monde admet que le succès, en économie, est étroitement lié à l’innovation. Mais innover ne signifie pas forcément inventer. On innove bien plus souvent en étant parmi les premiers à s’approprier les technologies émergentes. Or le progrès comporte toujours une part d’incertitude et d’angoisse. On craint pour l’emploi, on craint la disparition de savoir-faire… Il y a deux siècles, au moment où se créait notre Chambre de Commerce et d’Industrie, La « Révolte des Luddites » enflammait l’Angleterre. Conduits par Ned Ludd, des ouvriers en colère s’étaient mis à détruire les toutes nouvelles machines à tisser que l’on venait d’inventer et qui prenaient le travail des hommes. C’est pourtant le textile qui fit entrer l’Angleterre dans la Révolution industrielle avec une bonne longueur d’avance sur ses voisins. Le changement fait toujours un peu peur. L’électricité a bouleversé nos modes de production, comme la robotisation au siècle suivant. De fait, toute révolution technologique comporte un risque de retard, de décrochage, si l’on n’aide pas les entreprises et les hommes à s’en saisir. Le progrès a besoin d’être accompagné. Accompagner les besoins des entreprises La dernière révolution technologique fut l’internet qui acheva de faire de notre planète un petit village. Dès le début des années 2000, la CCI du Doubs mettait en place le Passeport pour l’Économie Numérique. Il s’agissait d’accompagner les entreprises (commerces et TPE) dans leurs premiers pas. Créer son adresse mail n’était pas encore évident pour tout le monde. Si ces nouvelles pratiques furent adoptées rapidement dans les grandes entreprises, il n’en était pas de même pour les petites, davantage éloignées de cette nouvelle culture numérique. La CCI du
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Doubs a ainsi initié des centaines d’entrepreneurs. Lancé en 2007, Achat Ville fut le premier portail du e-commerce. On n’y faisait pas encore ses achats en ligne, mais il permettait aux commerces d’être présents sur la toile, soudainement visible de tous. Un peu plus tard, la chambre développa le conseil personnalisé, proposant des audits numériques et des prestations d’accompagnement. Il s’agissait d’aider les entreprises à élaborer le cahier des charges de leurs futurs sites web, de les familiariser avec les notions de référencement, de ligne éditoriale. Plus tard, le besoin d’accompagnement s’est déplacé sur le thème, tout aussi complexe, des réseaux sociaux… En 2015 la CCI du Doubs inaugura Les Clés du Numérique, un forum annuel, organisé en partenariat avec Silicon Comté et Franche-Comté Numérique, où se rencontraient clients et prestataires du monde digital. Au sein même des CCI, l’internet était mis à profit des ressortissants à travers la dématérialisation ou la création de nouveaux services en lignes, à l’image de transentreprise.com, la base de données des cessions d’entreprises. Aujourd’hui, c’est toute l’activité de la CCI du Doubs qui s’affiche quotidiennement via les réseaux sociaux, dans une logique de partage Aujourd’hui, c’est toute l’activité de la CCI et de simultanéité. L’internet est désormais une technologie acquise. du Doubs qui s’affiche quotidiennement via Mais la révolution numérique n’est pas achevée. L’intelligence artifiles réseaux sociaux, dans une logique de cielle nous réserve encore des bouleversements dont on imagine à peine partage et de simultanéité. la portée. En cette année du bicentenaire, le service Entrepreneuriat et Développement des Entreprises est sollicité pour des questions relatives à la réglementation sur la protection des données qui bouscule la relation commerciale, première conséquence de la problématique, bien plus large du « big data ». Pendant quelques millénaires, la course du progrès nous a laissé le temps de digérer les innovations successives. Désormais il n’y aura plus de repos. Demain plus qu’hier, il faudra veiller à ce que toute entreprise puisse accéder sans délai à ces technologies qui façonnent notre avenir.
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Tout Simplement, les enjeux de développement d’une stratégie numérique
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u cœur du Haut-Doubs, l’entreprise Tout Simplement conçoit et fabrique des objets design. Créée en 1996 par Philippe Ferreux, la PME mortuacienne s’est fait une spécialité de ces souvenirs que l’on achète dans les boutiques des musées. Sa collection comporte des objets en bois mais c’est par son travail sur l’inox que Tout Simplement a conquis une clientèle internationale. Le Moma, la Tour Eiffel, le Prado et de nombreux autres musées ont été séduits par la finesse de ses porte-photos et ses marquespages métalliques, ciselées comme de la dentelle. Ce savoir-faire a conquis également les grandes marques du luxe (Dior, Boucheron, Château Margaux, le Ritz…), toujours en quête de créativité et de raffinement. Ayant acquis une reconnaissance enviable sur ce marché professionnel (musées, entreprises, collectivités), Philippe Ferreux a souhaité déployer son action commerciale en créant une boutique en ligne, destinée à la clientèle des particuliers. Cette e-shop fut créée en 2016. Deux ans plus tard, le dirigeant
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dressait un constat mitigé : « Non seulement les ventes étaient faibles, mais elles généraient des contraintes sans rapport avec le résultat. Par ailleurs, dans la mesure où l’essentiel de notre production est faite de créations personnalisées, nous devions, pour cette clientèle grand public, développer toute une gamme d’objets génériques. Cette boutique en ligne nous posait donc des problèmes existentiels. La développer était possible à condition d’y consacrer davantage de moyens … mais avec le risque de déséquilibrer nos forces. J’ai pensé qu’un regard extérieur pouvait nous être utile. J’ai donc pris contact avec la CCI du Doubs et j’ai rencontré Nicolas Montagnon, conseiller commerce et création. Nous avons longuement échangé et j’ai soumis la question à son expertise. Ses recommandations nous ont permis de clarifier les différentes options qui s’offraient à nous. Au final, nous avons fermé notre e-shop et reporté ce budget numérique sur la valorisation de notre site web professionnel. La vente aux particuliers reste un débouché possible, mais ça n’est pas notre cœur de métier. Nous y reviendrons peut-être à l’avenir, mais d’une façon plus pertinente et plus efficace. Peut-être avec d’autres fabricants, sous forme d’une plateforme commerciale plus attractive. Le numérique peut nous donner le sentiment que tout est possible, facilement. Mais dans ce domaine comme dans tous les autres, on ne construit rien de durable sans vision stratégique ».
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La Source du Val, le terroir et la modernité Selon les chiffres 2018 de l’ARCEP, 59% des internautes Français utilisent les réseaux sociaux. Ceux-ci deviennent de plus en plus déterminants pour la visibilité des restaurateurs. Ce qu’à parfaitement compris le propriétaire de la Source du Val à Pierrefontaine-les-Varans.
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our le chef, le bouche à oreille est la meilleure communication. C’est de cette façon que se remplit son cahier de réservation, depuis 2001, l’année où Denis Gomot a pris les rennes de son restaurant. La Source du Val est l’un de ces établissements qui fait figure d’ambassade du terroir. Sa clientèle vient d’Alsace, de Bourgogne, de Suisse. Elle sait qu’elle trouvera ici, dans la cuisine comme dans l’accueil, une incarnation parfaite du Haut-Doubs. La clientèle locale apprécie également cette expérience rassurante. Elle peut constater que certaines valeurs ne sont pas perdues, que les saisons sont encore des saisons, avec les grenouilles au printemps, le gibier à l’automne, et la traditionnelle friture de carpe à tout moment de l’année. Un tel succès est gratifiant, mais l’épouse du restaurateur n’a pas envie, pour autant, de rester à l’écart de son époque. Elle sait que les gens échangent sur Facebook. Elle voit ses propres clients photographier leur appétissante croûte aux morilles pour
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faire saliver leurs amis, instantanément, via leur smartphone. C’est une autre forme de bouche à oreille. N’étant pas familière des réseaux sociaux, Nathalie Gomot prend contact avec un conseiller de la CCI du Doubs qu’elle rencontrera à deux reprises. Le premier rendez-vous permettra de balayer le panorama des réseaux sociaux et d’analyser les Facebook de restaurants. La seconde rencontre sera consacrée à la notion de ligne éditoriale, et à la prise en main de l’outil. « Pour moi tout cela était nouveau, mais j’avais envie d’apprendre. Je suis contente de l’avoir fait. Au fil des mois les gens sont de plus en plus nombreux à visiter notre page, et à nous déposer des messages. Et comme je ne veux pas les laisser sans réponse, je prends des habitudes quotidiennes. » Quand au chef, il s’est rapidement prêté au jeu en enregistrant sa première recette vidéo (Mille-feuilles de Truite aux Petits Légumes). Et le Facebook du restaurant est devenu pour lui un précieux média pour faire connaître l’appartenance de son établissement au Site Remarquable Du Goût « Salaison En Tuyé Des Portes Du Haut-Doubs », une labellisation Unesco pour le patrimoine culturel immatériel en France, à laquelle Denis Gomot est très attaché.
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BelvÊdère des Taillards, Bassins du Doubs, Villers-le-Lac
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La transition écologique, une problématique aux multiples facettes
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C’est une des leçons de l’histoire. Les promoteurs de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs des origines étaient, à bien des égards, visionnaires. Ils voyaient se transformer les circuits des échanges, la finance et les modes de production. Mais aussi loin que portait leur vision, aucun n’aurait imaginé devoir se préoccuper de la survie même de la planète.
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u cours des deux siècles écoulés, le monde occidental s’est un peu enivré de son succès. Chaque génération eut le sentiment de connaître une vie plus aisée que la génération précédente. Les soubresauts de l’Histoire, les luttes sociales, s’achevaient toujours sur un même sentiment de conquête, de progrès. Notre quotidien s’est peuplé d’objets de plus en plus nécessaires à notre confort. L’automobile, l’avion, la télévision ont élargi nos horizons. Nous devenions de plus en plus nombreux à vivre des vies toutes remplies de choses nouvelles à faire, à découvrir, à acquérir. Nous avons mis longtemps à entendre la voix de ceux qui affirmaient que ce progrès n’était pas soutenable. Ils parlaient de pollution, dégradation de l’environnement, raréfaction des ressources naturelles, diminution de la biodiversité, bouleversements climatiques… Il s’est écrit des milliers d’ouvrage sur ces questions avant que les Nations-Unies organisent, en 1972, à Stockholm, la première conférence internationale sur l’environnement humain. Vingt ans plus tard, un second Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, définit les moyens de stimuler le développement durable au niveau mondial. La transition écologique est le nom que l’on a donné à la remise en cause globale de notre modèle de développement. Une attitude qui suppose une redéfinition en profondeur des modes de vie et des relations entre les êtres et la nature. En France, la transition écologique est devenue une priorité de l’État, concrétisée par la création, en 2013, du Conseil national de la transition écologique. Dans son «Livre blanc sur le financement de la transition écologique», le CNTE propose 63 mesures pour transformer les normes de production, de consommation et d’investissement vers un mode de développement économique décarboné capable d’entretenir et renouveler ses ressources.
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Un enjeu de compétitivité Pour la CCI du Doubs, la question de la transition écologique s’est tout d’abord traduite en termes de protection de l’environnement à travers l’aménagement de territoire et la gestion des déchets. Le problème était particulièrement sensible dans un bassin fortement industrialisé. Le service Environnement de la CCI du Doubs s’est constitué à la fin des années 90. La création d’un Observatoire des déchets a favorisé la prise de conscience des volumes et de la sévérité des atteintes, notamment au regard de l’eau (ruissellement sur déchets dangereux). Parallèlement à ces actions de sensibilisation, la CCI du Doubs mit en service un SVP téléphonique pour aider les entreprises à répondre à toutes questions environnementales. Un Club Environnement est crée en 2000. Des ateliers sont organisés régulièrement pour permettre aux entreprises de partager leur expérience et leurs questionnements sur les sujets relatifs à l’eau, l’air, le bruit, l’énergie … Pendant une dizaine d’années, le volet « économie d’énergie » n’a pas suscité de véritable demande d’accompagnement. Motivées par les bénéfices espérés de telles économies, les entreprises ont abordé le problème avec zèle. Mais une fois passé le stade de la vigilance en matière de consommation, la question de la tran- Une fois passé le stade de la vigilance en matière de consommation, la question de la sition énergétique est apparue dans son immense complexité. Le transition énergétique est apparue dans son service environnement a pris dès lors toute son importance, faisant immense complexité. Le service environneoffice de passerelle, d’éclaireur, entre les entreprises et les acteurs ment a pris dès lors toute son importance, institutionnels (Ademe, Agence de l’Eau, Conseil régional…). Des faisant office de passerelle, d’éclaireur, entre prestations d’aide au diagnostic et de conseil en financement sont les entreprises et les acteurs institutionnels. alors mises en place. Depuis 2008, la CCI du Doubs intervient aux cotés de l’Agence de l’Eau et des Syndicats Mixtes pour réaliser des diagnostics sur les rejets des entreprises industrielles. La santé, la sécurité et le bien-être au travail constituent un autre volet important de cette transition écologique. Sur ces thèmes qui voient les textes évoluer de façon continue, la CCI du Doubs opère une veille réglementaire précieuse pour les entreprises. Les PME ne furent pas oubliées. Une offre baptisée « Matière, déchets, énergie, eau » leur propose un bilan global dont le prix est calculé au terme de la démarche, en fonction de l’économie réalisée. En vingt ans, la question de la transition écologique est devenue de plus en plus systémique, et la CCI du Doubs elle-même développe désormais, à l’échelle de son territoire, une approche résolument globalisante. Ses services s’inscrivent dans une logique d’Écologie Industrielle et Territoriale (EIT), un mode d’organisation inter-entreprises qui privilégie les échanges de flux et la mutualisation de besoins. Cette forme d’économie circulaire représente un véritable enjeu de compétitivité. Elle suppose un réseau relationnel plus dense entre tous les agents économiques. Un réseau au sein duquel la CCI du Doubs continuera à prendre toute sa place.
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Guillin, une politique volontariste de développement durable L’entreprise Guillin est née en 1972, l’année du premier Sommet de la Terre. Créée par François Guillin, cette petite structure artisanale fabriquait des barquettes pour la restauration collective. Aujourd’hui, la PME est devenue un groupe de 28 entreprises, leader européen des emballages alimentaires. La question environnementale a toujours été au cœur des préoccupations de son dirigeant.
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oujours présidé par son fondateur, le Groupe Guillin, coté en bourse, réalise un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros et emploie 2500 collaborateurs. L’entreprise éco-conçoit l’ensemble de ses emballages depuis les années 80. « On l’oublie trop souvent, mais l’emballage plastique a révolutionné nos habitudes en facilitant la vie de millions de consommateurs en leur assurant une sécurité alimentaire optimum mais également en participant à la lutte contre le gaspillage alimentaire », précise Sophie Guillin-Frappier, dirigeante du Groupe. Dès sa création, le Groupe Guillin a porté une attention particulière au choix des matériaux utilisés, à leurs caractéristiques techniques ainsi qu’au cycle de vie des produits commercialisés. Il est le premier produc-
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teur européen à lancer en 2005 une production en PLA, un plastique biosourcé issu du maïs. Aujourd’hui, le groupe réintègre en moyenne 70% de matière recyclée dans ses produits, le problème étant à l’avenir de trouver la source suffisante pour satisfaire les besoins du marché. « C’est pourquoi, nous avons conclu un accord de partenariat avec le leader français du recyclage pour investir dans une ligne de régénération de barquettes », précise la dirigeante. « Par ailleurs notre activité ne rejette rien, ni dans l’eau, ni dans l’air, ni dans le sol. Cette réflexion environnementale est centrale, et elle est partagée par tous nos collaborateurs. Il faut maintenant que les pouvoirs publics accélèrent sur la généralisation de l’extension des consignes de tri. Avoir une attitude citoyenne responsable, c’est aussi un devoir pour chacun d’entre nous afin de faire en sorte qu’aucun déchet de quelque nature que ce soit ne se retrouve dans la nature ou dans les océans ». Le Groupe Guillin est par ailleurs très actif localement et s’engage sur ces questions environnementales, avec ses fournisseurs et partenaires, à l’image de la CCI du Doubs avec qui il échange régulièrement sur cette thématique importante.
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Baron, une PME soucieuse de son impact sur l’environnement Lorsqu’Éric Boucher reprend l’entreprise Baron en 2008, l’empreinte écologique est un thème auquel il souhaite sensibiliser son équipe. Une décennie plus tard, la PME de Grand’Combe-Châteleu a traduit cette ambition dans des dispositions concrètes, mises en place avec pédagogie, et qui contribuent à renforcer ce cercle vertueux.
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réée il y a plus de 40 ans dans le bassin historique de l’horlogerie, Baron développe un savoir-faire d’exception dans le décolletage de petite dimension et de haute précision pour la lunetterie, les secteurs du luxe, du médical, de l’aéronautique et de la défense. La PME est membre de Luxe & Tech et du Pôle de compétitivité des microtechniques. Dans ces entreprises de la précision et du luxe, la main d’œuvre, hautement qualifiée, est très attachée à la propreté des ateliers, et l’on veille scrupuleusement aux rejets. Mais Éric Boucher a souhaité aller un peu plus loin. « Il est évident que nous devons prêter une plus grande attention à ces questions environnementales. Je me suis donc rapproché du service Environnement de la CCI du Doubs, en la personne de Claire Nicolas, et nous avons organisé
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un audit global. Une démarche très constructive. C’est tout l’intérêt d’un regard extérieur qui permet de détecter des tas des choses qui peuvent nous échapper, comme ce fut le cas pour telle purge de compresseur qui nécessitait un séparateur. Nous avons aussi travaillé sur la réglementation des installations classées afin de mieux identifier les contraintes qui nous concernent spécifiquement. Plus récemment, nous avons remplacé une machine à dégraisser les pièces qui utilisait du perchloroéthylène trichloroéthylène. C’est un composé volatil dangereux pour la santé, et même s’il était utilisé en circuit fermé, il était préférable de changer de technologie. Claire Nicolas m’a accompagné dans les démarches d’aide au financement par l’Agence de l’eau, en lien avec Océane Contoz, conseillère au Syndicat Mixte du Dessoubre. La nouvelle machine est en place. Toutes ces mesures, cette attention constante que l’on porte à nos rejets, au tri de nos déchets de métal, à nos consommations d’énergie… tout cela est apprécié par les équipes. Au fil des ans, c’est devenu une attitude, quelque chose constitutif de ce que j’appelle l’esprit Baron. Et cela compte aussi, et de plus en plus, pour nos clients. »
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SBCI, la créativité au service de l’environnement Accumulant les Oscars de l’Emballage et les Trophées du Cartonnage, l’entreprise baumoise est régulièrement récompensée pour la créativité de ses réalisations. Mais la performance dont sa dirigeante, ChristineNoëlle Baudin, est la plus fière concerne la maîtrise de son empreinte écologique.
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a Société Baumoise de Cartonnage et d’Impression fabrique et imprime chaque jour des milliers de packagings pour les secteurs du médical, de la cosmétique, de l’horlogerie, des arts ménagers, de l’outillage, de l’agro-alimentaire… Son succès, l’entreprise le doit bien entendu au talent de ses concepteurs et à la qualité de ses productions. Mais sa politique de développement durable n’est pas étrangère à cette réussite. Le cartonnier s’est toujours distingué par une ambition résolue en ce domaine. Lorsque la marque Imprim’Vert a été créée en 1998, elle ne concernait pas les cartonniers qui pourtant imprimaient leurs réalisations. C’est sous l’influence de Christine-Noëlle Baudin, alors présidente de la Fédération du Cartonnage, que le label - et ses contraintes écologiques - fut étendu à la profession des cartonniers en 2004. Et SBCI fut la première à solliciter et obtenir ce signe de reconnaissance. Mais si
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Imprim’Vert offre des garanties aux clients, la dirigeante a toujours souhaité dépasser les seules exigences du cahier des charges. « La question de l’empreinte écologique se pose dès la conception d’un emballage », insiste ChristineNoëlle Baudin. « Même si le carton est un biomatériaux, le plus sûr moyen d’être amical pour l’environnement, c’est d’en consommer le moins possible. C’est l’un de nos défis quotidien : créer un packaging séduisant, original, tout en étant modeste en matière consommée, et sans rien céder sur ses qualités fonctionnelles. Et nous y parvenons puisque notre tonnage de matière consommée diminue alors même que notre production augmente régulièrement. Cette volonté de chercher des solutions vertueuses fait que nous sommes en affinité avec nos clients. Car eux-mêmes, très souvent, choisissent le carton pour des raisons liées à l’environnement. Et cette démarche, cette éthique, se traduit par une certaine fierté en interne. C’est agréable de participer à la création de beaux objets, intelligents et innovants, et de le faire selon une éthique partagée au sein du collectif. Ces thèmes du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises doivent être au cœur des politiques d’entreprise. L’engagement des entreprises est aussi vital que celui des individus. »
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Aperam Stainless Precision, l’énergie au cœur des réflexions du sidérurgiste
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e groupe APERAM est un acteur mondial de l’acier inoxydable avec une production de 2.5 millions de tonnes en 2018. Destinés à des applications très diverses (industrie des transports, connectique, électronique, médical…) les aciers APERAM sont produits dans six usines situées en France, en Belgique et au Brésil, chacune ayant un savoir-faire propre. Ses inox les plus fins (de 200 à 80 microns) sont élaborés en Belgique et transformés sur le site de Pontde-Roide. Riche d’un savoir-faire de plus de 170 ans, cette forge s’était spécialisée dans le relaminage à froid d’aciers spéciaux. Devenue Aperam Stainless Precision en 2014, l’usine est devenue l’un des fleurons du groupe. Elle emploie aujourd’hui 270 collaborateurs. La question de la transition écologique a été prise en compte très tôt par les dirigeants. L’entreprise s’engage dans la démarche ISO 14001 dès son apparition à la fin des années 90. Elle obtiendra en 1999 cette certification qui définit les exigences auxquelles doit satisfaire le système de management environnemental.
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Une vigilance sans faille Laeticia Roy, responsable Environnement et Sécurité, a intégré l’entreprise à cette époque. « Notre approche de la question environnementale a toujours été proactive. Et notre groupe peut s’enorgueillir de l’une des meilleures empreintes carbone de l’industrie. Notre produit lui-même, l’inox, est l’un des aciers les plus recyclables. Cette sensibilité aux questions environnementales est dans notre culture. Nous sommes extrêmement vigilants sur nos rejets, qui sont strictement contrôlés. La consommation d’eau, qui est importante dans la sidérurgie, est en baisse constante. Mais bien entendu, c’est la consommation d’énergie qui est au cœur de nos préoccupations. Produire de l’inox nécessite des fours dont les températures montent à 1250 degrés. Nous sommes donc, en permanence, en quête d’équipements et de process qui visent à réduire cette consommation. En 2014, nous avons investi 6,5 millions d’euros pour rénover notre principal laminoir. Sa consommation a diminuée de 50%. L’année suivante nous avons décidé de nous lancer dans la certification ISO 50001, la norme de référence mondiale pour la gestion d’énergie. La CCI du Doubs venait justement de lancer sa campagne d’accompagnement à la démarche. Nous avons donc participé à un cycle d’ateliers animés par une conseillère de l’AFNOR qui nous a permis d’appréhender ce nouveau Système de Management de l’Énergie. Ces dernières années, nous avons adopté la technologie smart-grid qui permet de maitriser les scénarios de consommation électrique, heure par heure. Et actuellement nous menons des études sur la récupération de la chaleur dégagée par nos fours. Toutes ces recherches sont pilotées par le responsable énergie du site. Chez nous cette question de l’énergie ne peut pas être oubliée un seul instant. »
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Entreprise Aperam Stainless Precision, implantée à Pont-de-Roide, spécialiste de l’acier inoxydable extra-mince.
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Former aux besoins des entreprises
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Pour toute entreprise, le capital humain est essentiel. Dès sa création, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs a du répondre aux demandes des entreprises souhaitant une meilleure adéquation entre leurs métiers et la formation des salariés. En deux siècles, la réponse a pris des formes diverses. Et le besoin est toujours présent.
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a volonté d’organiser des formations est apparue dès le milieu du XIXe siècle. En 1874, la Compagnie Consulaire Bisontine alertait un ministre de passage sur l’urgence d’encourager la création d’écoles de commerce et « d’élargir dans le domaine de la pratique les horizons de notre enseignement public ». Une délibération de mars 1899 insiste davantage : « Si l’on se place dans l’intérêt du commerce et de l’industrie, on ne peut que déplorer la direction imprimée par les établissements à leur élèves. L’enseignement classique qui a pour objet la culture intellectuelle convient à toutes les carrières et ne prépare directement à aucune ». Au fil des décennies se met en place « un service extérieur », le Centre de Promotion Professionnelle qui dispense des cours de sténographie, dactylographie, allemand, anglais, comptabilité et gestion. En 1967, le Centre intègre d’élégants locaux, rue Gaulard. Ils sont équipés de tout nouveaux laboratoires de langues. La CCI du Doubs s’enorgueillit de former ses propres secrétaires de direction. En 1970, le Centre devient l’Institut de Formation Permanente (INFOP) qui élargit le champ de ses missions. Cette même année, les syndicats (salariés et patronaux) signent un accord national qui donne à tout salarié le droit de bénéficier d’une formation ou d’un perfectionnement professionnel. Installé dans des locaux plus vastes, avenue Carnot, en 1972, l’INFOP connaît un essor remarquable. En une décennie, le nombre de personnes formées passe de 470 à 2000 salariés. La CCI du Doubs passe au premier rang des chambres françaises pour l’aide à la formation continue. Au moment où naissait l’INFOP, la CCI du Doubs initiait un autre projet d’envergure, mobilisant le Conseil général, la Ville, la Chambre de Métiers et le GIMM (Groupement des Industries de la Métallurgie et de la Mécanique), autour de la création d’un Centre de Formation d’Apprentis. Baptisé Hilaire de Chardonnet (un ingénieur bisontin), le CFA sera inauguré en 1977. Dans les années 80, l’offre de formation de la CCI du Doubs va se structurer selon deux axes. Le commerce tout d’abord. À cette époque, la grande distribution est en pleine expansion et les
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enseignes se plaignent d’un besoin de main d’œuvre non satisfait. Elles cherchent des profils bien spécifiques auxquels ne correspondent pas vraiment les étudiants des traditionnelles écoles de commerce. Pour répondre à ce besoin, la CCI du Doubs créé un Institut Régional de Formation du Commerçant (IRFC) qui voit le jour en 1987. On y forme, en deux ans, de futurs chefs de rayons qui auront appris la gestion, le droit commercial, le marketing… Les enseignants sont des praticiens et le cursus comporte des stages en entreprise. Le succès est immédiat. En 1992, l’IRFC devient l’École du Commerce et de la Distribution (ECD) et rejoint le réseau national des écoles de commerce des chambres consulaires. En parallèle, partant du constat qu’une entreprise sur trois disparaît à la suite d’une transmission , l’École des Managers de Franche-Comté est créée en janvier 1991. Elle a pour objectif de former les repreneurs et développeurs d’entreprises franc-comtois avec une pédagogie qui s’appuie sur trois piliers : l’expertise et l’expérience de ses formateurs, la dynamique de groupe et l’accompagnement personnalisé. Un autre besoin concerne l’international. Cette décennie voit une intensification des actions commerciales à l’export. Les entreprises demandent des jeunes MBA, trop rares sur le marché. C’est pour contribuer à la formation de ces jeunes cadres internationaux que la CCI du Doubs crée, en 1989, l’Institut de Management Européen des Affaires. IMEA est agréé par l’État l’année suivante. Un diplôme en deux ans forme des techniciens commerciaux internationaux. Mais c’est avec son MBA (en 4 ans, dont une année à l’étranger) que Dans les années 80, l’offre de formation de l’école conforte sa place unique en Franche-Comté. Le rayonnement la CCI du Doubs va se structurer selon deux d’IMEA se traduit dans son recrutement avec 40% d’étudiants étranaxes. Le commerce tout d’abord. À cette gers. Au tournant du siècle, IMEA est devenu une « marque ombépoque, la grande distribution est en pleine relle » qui coiffe une offre de formation consulaire considérablement expansion et les enseignes se plaignent étoffée : l’ECD (rebaptisé Imea Commerce et Distribution), Imea d’un besoin de main d’œuvre non satisfait. Affaires Internationales, Imea Export, Imea Management, Imea Informatique et un organisme de formation continue, Imea Entreprises, qui poursuit la mission originelle de l’INFOP. Cette dernière est externalisée en 2009 sous le nom de SIFCO. L’offre est pléthorique. Emportée par le succès de ses initiatives, la formation a pris une place excessive au regard des missions d’une chambre de commerce. Quelques années seront nécessaires pour redéfinir les besoins majeurs des entreprises et recentrer les moyens sur l’essentiel. Aujourd’hui, IMEA est une école de commerce qui propose des formations orientées commerce, vente, marketing, distribution et management. Quand à la formation continue, elle est assurée par SIFCO qui a déployé son offre pour répondre aux besoins grandissants d’une époque qui souhaite promouvoir « la formation tout au long de la vie ». SIFCO propose sur le marché des offres ciblées et variées : bilans de compétences, formations diplômantes, qualifiantes et formations courtes.
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IMEA, la passion d’apprendre et d’entreprendre Depuis 30 ans, l’école de la CCI du Doubs dispense des formations orientées commerce, vente, marketing et management. Présente sur 4 campus, Besançon, Montbéliard, Vesoul et prochainement Pontarlier (rentrée 2019), IMEA est membre de Negoventis, le réseau qui regroupe toutes les écoles de commerce des CCI (soit 250 formations sur le territoire national). Sa directrice, Françoise Sanchez, dresse le portrait d’une communauté éducative chaleureuse et dynamique.
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ar vocation, nous sommes proches des entreprises. Les enseignants sont eux-mêmes des professionnels, des praticiens qui aiment partager, transmettre et témoigner de leur expérience professionnelle. Avec eux, nous développons ce qu’on appelle une pédagogie tout terrain. Toute question doit trouver sa réponse par des exemples réels, vécus. Ce qui compte n’est pas d’apprendre mais de comprendre. Nos référentiels d’enseignement, qui définissent les compétences à acquérir, sont également développés et révisés régulièrement en liaison avec un panel d’entreprises partenaires. Notre équipe pédagogique a un lien de proximité très fort avec les étudiants, dès le premier entretien. Nous leur accordons le maximum d’autonomie, mais nous sommes toujours présents, disponibles.
On est très soucieux de l’épanouissement de chacun. Nous sommes également très à l’écoute des entreprises où nos jeunes vont passer environ les deux tiers de leur temps de formation. Ce suivi personnalisé est certainement la clé de notre succès. Ce que j’appelle succès, c’est la capacité de nos étudiants à se réaliser professionnellement, et assez vite. Ils sont nombreux à nous en témoigner, longtemps après. Certains sont devenus des intervenants IMEA, des entrepreneurs, des cadres de grandes entreprises et nous en sommes fiers. Ce sentiment de réussite, d’accomplissement, les jeunes le perçoivent dès qu’ils entrent en contact avec l’école. C’est ce qui donne à IMEA cette atmosphère particulière, vibrante et positive. »
Les diplômes IMEA en 2019 Bac +2
• Gestionnaire d’Unité Commerciale Campus de Besançon, Montbéliard, Pontarlier et Vesoul Modalités d’accès : – Formation accessible avec un statut d’apprenti (salarié de l’entreprise) ou d’étudiant. – Être titulaire du Baccalauréat à l’entrée de la formation (bac toutes séries, bac pro ou +). – Avoir moins de 30 ans
Bac +3
• Responsable de la Distribution Campus de Besançon Modalités d’accès :
– Être titulaire d’un diplôme bac+2 ou d’une certification de niveau II ou de justifier de 3 années d’expérience professionnelle dans la vente, le commerce et/ou technique. – Avoir moins de 30 ans
Bac +3
• Responsable de Développement Commercial Campus de Montbéliard Modalités d’accès :
– Être titulaire d’un diplôme bac+2 ou d’une certification de niveau II ou de justifier de 3 années d’expérience professionnelle dans la vente, le commerce et/ou technique. – Avoir moins de 30 ans
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Bac +3
Conférence « Revelez le potentiel de vos équipes », Nicolas BOURADA
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« Ce furent deux années mémorables ! » C’était le tout début des années 90. IMEA était une jeune école de commerce qui avait ouvert ses portes 4 ans plus tôt. Sandrine Schwarzenbach avait 18 ans. Aujourd’hui responsable de secteur à Leroy Merlin à Belfort, elle se souvient.
« J
’hésitais un peu. J’avais un BAC général, le commerce m’intéressait, mais je n’avais pas envie d’un cursus classique de type BTS. On m’a parlé d’IMEA et ça m’a semblé plus en phase avec ce que je cherchais. À cette époque l’école était davantage orientée petit commerce que grande distribution. La moitié des élèves de ma promo était des enfants de commerçants qui envisageaient de reprendre l’affaire familiale. Moi-même j’étais tentée par l’idée de créer mon propre magasin. Donc j’y suis allée. Ces deux années ont été déterminantes. Nous étions avenue Carnot à l’époque. L’ambiance était vraiment chaleureuse, presque familiale. C’est la promo précédente qui nous a accueilli. Ils nous ont permis de les solliciter comme tuteurs. Les intervenants étaient tous des professionnels qui avaient toujours des expériences intéressantes à nous rapporter. Je me souviens d’un prof d’étalagisme qui nous faisait faire des agencements de vitrines dans un local du soussol de l’école. Il trouvait toujours des commerçants qui nous donnaient de la vraie marchandise. Avec lui j’ai appris des
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bases dont je me sers encore aujourd’hui. Nous avions aussi une professeure de gestion qui était à peine plus âgée que nous. Elle était tellement à l’aise, tellement rayonnante, que ça nous donnait envie de suivre son exemple. On faisait beaucoup de choses en équipe. On devait notamment bâtir un projet de création de commerce. On le faisait avec une telle exigence professionnelle qu’on en oubliait que c’était une simulation. En première année j’ai fait un stage dans une boutique. L’année suivante j’ai choisi Darty. C’était la grande époque de l’enseigne. J’ai trouvé passionnant ce monde de la grande distribution. C’est la raison pour laquelle j’ai intégré Leroy Merlin. En sortant d’IMEA j’ai pris la responsabilité d’un show room sanitaire dans l’entreprise de mon père, à Audincourt. C’était bien mais je cherchais encore un peu ma voie. Quand Leroy Merlin a ouvert à Belfort, je n’ai pas hésité. J’ai travaillé trois ans ici, puis deux ans à Nice, puis le directeur de Belfort m’a proposé de revenir pour prendre d’autres responsabilités. Aujourd’hui je suis chef de secteur. C’est toujours aussi intéressant. Notre enseigne réinvente en permanence la relation commerciale. J’assure souvent de la formation dans notre magasin. Il m’arrive aussi d’intervenir à IMEA, à Montbéliard. J’aime bien. J’aurai toujours une tendresse particulière pour mon école. »
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Présidents de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs depuis 1819 Denis-Louis Muget · 1819 -1829 Athanase Bretillot · 1829 – 1838 Claude Mourgeon · 1838 – 1839 Jean-Baptiste Vuilleret · 1839 – 1840 Léon Bretillot · 1840 – 1844 Antoine Grosbost · 1844 – 1845 Léon Bretillot · 1845 – 1855 Hubert France · 1855 – 1866 Louis de Sainte-Agathe · 1866 – 1868 Joseph Outhenin-Chalandre · 1868 – 1870 Thomas Deprez · 1870 – 1874 Félix Mairot · 1874 – 1875 Léon Bretillot · 1875 - 1881 Félix Mairot · 1881 – 1893 Paul Dubourg · 1893 – 1901 Claudius Gondy · 1901 – 1901 Henry Japy · 1901 – 1903 Gabriel Jouvanceau · 1903 – 1913 Arthur Gaulard · 1913 – 1936
Louis Warnery · 1936 – 1943 Louis Clere · 1943 – 1945 Marcel Blondeau · 1945 – 1945 Victor Sellier · 1945 – 1950 Fernand-Marcel Japy · 1950 – 1956 Henri Regnier · 1956 – 1965 Pierre Blondeau · 1965 – 1974 Maurice Bouvet · 1974 – 1976 Michel Jacquemin · 1976 – 1985 Jean Michel · 1985 – 1997 Pierre Belorgey · 1997 – 2003 Jean-Louis Dabrowski · 2003 – 2010 Gilles Curtit · 2010 – 2011 Dominique Roy · depuis 2011
Entreprise Baron, implantée à Grand’Combe-Châteleu, spécialisée dans les techniques de décolletage de précision.
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Cette publication a pour ambition de dresser un panorama historique de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs de 1819 à 2019. Notre souhait : vous offrir les dates, les événements, les histoires singulières qui ont construit votre CCI d’hier, celle que vous connaissez aujourd’hui et celle de demain. 40 pages pour découvrir l’institution au fil du temps, tissée grâce aux entrepreneurs et forgée par les énergies humaines. Alors à vous, qui avez fait grandir notre belle institution, cette publication est dédiée et nous permet de vous remercier pour vos idées, vos ambitions et vos engagements à nos côtés !
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