LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET www.loiretorleans-economie.fr
#14
AVRIL/MAI 2018
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ÉLEVER Miser sur les bons chevaux
FILIÈRE VÉGÉTALE DU LOIRET ANCRÉE DANS L’ADN, TOURNÉE VERS LE FUTUR
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RÊVER Sous le sommeil exactement
> MARIE-LAURE ET BENOÎT RAULINE JAVOY
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DÉCOUVRIR L’appel de la forêt
TERRITOIRE
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ACTUALITÉ
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MADE IN LOIRE&ORLÉANS
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ÉVÈNEMENT
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PORTRAIT
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Billet
som maire
LE VÉGÉTAL AU CŒUR DE NOS ESPACES DE VIE
Le temps où l'on considérait les « espaces verts » comme des lieux paysagers uniquement dédiés à l'embellissement est révolu. On connaît aujourd'hui les nombreux bienfaits du végétal pour la biodiversité, la qualité de l’air et de l'eau, la réduction des îlots de chaleur, la gestion des eaux pluviales, mais aussi pour la santé et le bien-être des habitants, la convivialité, voire avec l’agriculture urbaine, l'alimentation et la solidarité. Qu’il soit cultivé ou spontané, le végétal devient une composante essentielle de l’aménagement durable des territoires et de la transformation des villes.
DOSSIER FILIÈRE VÉGÉTALE DU LOIRET
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Cela nous invite à repenser la ville au travers des solutions que le végétal peut apporter aux enjeux du territoire, par une vision globale, transversale et suivie dans la durée, associant tous les acteurs du monde urbain, les professionnels du végétal et les habitants dans une démarche collaborative, valorisant l’identité et les savoir-faire locaux.
Ancrée dans l’ADN, tournée vers le futur
DÉVELOPPEMENT
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INDUSTRIE
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REPRISE
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CRÉATION
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INTERNATIONAL
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IMPLANTATION
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COMMERCE
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SERVICE
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HÔTELLERIE
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TOURISME
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NUMÉRIQUE
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EXPERT
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CHIFFRES
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2018 # 14 AVRIL/MAI
C'est à cette démarche que nous invite le plan végétal initié par la métropole orléanaise. Le territoire bénéficie déjà d'un cadre naturel privilégié, avec un patrimoine végétal important, une politique active de promotion de la biodiversité, de nombreuses actions dans le domaine de la végétalisation et du paysage et des savoir-faire innovants. À la suite d'une revue des initiatives les plus abouties et d'un diagnostic du positionnement de la métropole orléanaise, le plan végétal propose de travailler sur 7 axes concourant à l'objectif de rayonnement, de qualité du cadre de vie, d'innovation et de développement économique. Le plan végétal ne se substitue pas aux plans de territoire qui fixent les grandes orientations de la politique territoriale. Il constitue un fil directeur à même de relier et mettre en synergie les actions en matière d'environnement, d'agriculture urbaine, d'urbanisme, de lien social et de promotion autour de la présence du végétal, pour contribuer au rayonnement d'Orléans Métropole.
MARIE-FRANÇOISE PETITJEAN CONSULTANTE HORTICULTURE Membre de l'équipe BLEZAT Consulting en charge de la conception du plan végétal urbain d’Orléans Métropole.
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territoire
CHÂTEAURENARD
© D. Depoorter
LA 3CBO, COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA CLÉRY, DU BETZ ET DE L’OUANNE, SITUÉE AU NORD-EST DU LOIRET, COMPTE DE NOMBREUX ATOUTS. ELLE S’EST RENFORCÉE EN RECRUTANT UNE RESPONSABLE DU SERVICE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET TOURISME.
ET AU MILIEU COULENT
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TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
TROIS RIVIÈRES
4 communes, 21 389 habitants et une situation géographique privilégiée au nord-est du Loiret et de la région Centre-Val de Loire : voici, rapidement esquissé, le profil de la 3CBO, la Communauté de Communes de la Cléry, du Betz et de l’Ouanne, trois affluents du Loing qui irriguent le territoire, entre Courtenay et Château-Renard. Elle borde donc, au niveau régional, l’Ile-de-France au nord et la Bourgogne à l’est. À l’échelle départementale, elle jouxte le Val de Marne et l’Yonne. « Cette géolocalisation est notre atout majeur, convient Lionel de Rafelis, président de la 3CBO. La desserte routière et autoroutière est exceptionnelle, à une distance raisonnable de Paris. Avec bien entendu, l’image de l’usine à la campagne, et un cadre de vie préservé. » Autres traits de caractères : « des services de proximité, bien mais pas très bien, car il y a quelques
manques. La Communauté de Communes ne reste pas les bras croisés et met notamment en place des centres de télémédecine. En ce qui concerne le commerce rural, la situation, globalement, n’est pas dramatique. Il faut, par exemple, citer l’épicerie communautaire de Melleroy. Nos faiblesses ? En premier lieu, la formation avec l’absence de filières adaptées. Nous compensons en ayant des formations ciblées pour les entreprises. »
— Synergie à l’est du Loiret
Le recrutement d’un(e) responsable du service économique était une priorité pour Lionel de Rafelis, de façon « à n’avoir qu’un seul interlocuteur pour les entreprises. » MarieLaure Degouy, originaire de la Côte d’Or et précédemment en poste à Courchevel, occupe désormais ce poste qui inclut également le tourisme, un domaine dans lequel elle possède une solide expérience : « Parmi mes premiers objectifs, figure la création d’une sorte de Club des entreprises où les
dirigeants locaux pourraient se rencontrer. Nous souhaitons également retrouver une solidarité entre les Unions commerciales de Château-Renard et de Courtenay. Et je n’oublie pas le versant touristique. » « Nous allons recruter également une chargée de développement touristique, précise Lionel de Rafelis. Nous voulons un office de tourisme unique pour le territoire, avec une vision commune sur le Montargois/Gâtinais. » Cette synergie avec les autres EPCI de l’est du Loiret est d’ailleurs passée dans les actes et suit un rythme de réunions serré avec une stratégie partagée, notamment sous la houlette de 2 élus : Jean-Jacques Malet (Bellegarde) et Gérard Larcheron (Ferrières-en-Gâtinais). « Nous avons également une convention unique avec la Région, complète Lionel de Rafelis. Nous pouvons ainsi contribuer, à notre niveau, à l’installation ou au développement des entreprises, qui créent de l’emploi. C’est le cas par exemple de Green Liquides à Courtenay. »
3cbo.fr
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actualité
5 AVRIL/MAI 2018
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
HONNEUR AUX ACTEURS DU
TOURISME
LES TROPHÉES DU TOURISME 2018 ONT ÉTÉ REMIS DÉBUT AVRIL Tous les deux ans, l’Agence de développement et de réservation touristiques (Tourisme Loiret) remet des Trophées du Tourisme. Qu’ont donc en commun l’Association des compagnons de la Chatellenie à Yèvre-leChâtel, l’Office de tourisme de Ferrières et des Quatre vallées, le Musée du cirque et de l’illusion, le son et lumière de Cléry SaintAndré, le Labyrinthe de Beaugency, le Châ-
teau de Meung-sur-Loire et le camping Le jardin de Sully ? Ce sont les lauréats successifs, depuis 2002, des Trophées du tourisme remis par Tourisme Loiret. Cette année, 30 candidats étaient sur la ligne du départ, un record, et le jury qui a dû les départager a eu fort à faire pour désigner le lauréat départemental, le prix spécial, les coups de cœur et enfin le prix de la République du Centre. Respectivement, les gagnants sont
les Mariniers de Grignon (Vieilles-Maisonssur-Joudry), Destination H20 (Chécy), La chocolaterie Alex Olivier (Neuville-aux-Bois), le Musée de la marine de Loire (Châteauneufsur-Loire). Un dernier prix a été attribué à l’Office de tourisme des Terres du Val de Loire pour le film réalisé sur la Basilique de Cléry-Saint-André. Un beau palmarès qui témoigne de la diversité des acteurs touristiques du Loiret.
tourismeloiret.com
LANCEMENT
D’ORLÉANS CONVENTION
Début avril a été lancé Orléans Convention, le Bureau des Congrès d’Orléans Métropole. L’objectif est d’inscrire Orléans et sa métropole parmi les destinations d’affaires qui comptent et d’accompagner les organisateurs et professionnels de congrès. Cette organisation est liée à l’ouverture, en 2021, de Co’Met. Aujourd’hui compétence métropolitaine, le tourisme s’appuie sur une Société publique locale (SPL) : « Orléans Val de Loire Tourisme ». Depuis la création de la SPL en 2016, l’espace accueil de l’Office de tourisme a été réaménagé et modernisé, une étape intermédiaire avant son déménagement place du Martroi. Son nouveau site internet a été lancé peu avant l’été, repensé pour répondre aux attentes des touristes français et internationaux. Un réseau d’une quinzaine de « greeters » a également été mis en place.
convention-orleansmetropole.com
SARL JBSP Assureurs Associés au capital de 330 000 e - SIRET 50237707000045 RCS ORLÉANS
actualité LE RÉAMÉNAGEMENT DES CARRIÈRES REPRÉSENTE DE VÉRITABLES ENJEUX ÉCOLOGIQUES ET ÉCONOMIQUES. C’EST LE CAS, PAR EXEMPLE, DE DEUX D’ENTRE ELLES À SULLY-SURLOIRE ET OUVROUER-LESCHAMPS.
DES CARRIÈRES
E
n région Centre-Val de Loire, les entreprises de carrières s’engagent dans le réaménagement des sites, après et parfois même pendant l’exploitation des gisements de granulats. Le plus souvent, ces actions sont menées en partenariat étroit avec les ONG. Le réaménagement à vocation naturelle n’est pas la seule voie de valorisation des carrières. La restitution des terres, après exploitation, en espace agricole, permet également d’assurer un avenir durable et cohérent aux anciennes exploitations. Ces programmes sont une illustration des actions mises en place par les entreprises de carrières et matériaux de construction en matière de respect de l’environnement. En partenariat avec Loiret Nature Environnement (LNE) et L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l’entreprise EQIOM, gestionnaire de la Carrière de la Brosse à Sully-sur-Loire, met en place depuis plusieurs années un programme de réaménagement de la carrière afin notam-
BIEN REMPLIES
ment de respecter la biodiversité du site. À titre d’exemple, l’entreprise a procédé en 2017 à la transplantation de la renoncule tripartite, une espèce très rare en Centre-Val de Loire. Dans la carrière d’Ouvrouer-les-Champs, l’ancien site a été réaménagé en plan d’eau à vocation écologique. Le site a été cédé au Conseil Départemental du Loiret en décembre 2016 qui l’a mis à disposition de la Maison de Loire, en concertation avec les naturalistes. Ce site est notamment remarquable pour la présence d’une héronnière. Ailleurs en région Centre-Val de Loire, la carrière de Bléré (37) est en cours de réaménagement, en partenariat avec le Museum National d’Histoire Naturelle. Au programme, par exemple, la recréation de pelouses calcicoles. L’objectif est double pour ce réaménagement : un retour à l’agriculture et la préservation d’espaces naturels. Enfin, dans les carrières de Coings (36) et d’Averdon (41) ce sont des réaménagements agricoles qui ont été réalisés pour diverses cultures.
unicem.fr/region/centre/
SAUVEZ LES DATES ! UN AGENDA CHARGÉ EN MAI & JUIN RENCONTRES PERFORMANCE
« DEMAIN EN MAINS »
GROUPE AFNOR
Structurez votre démarche commerciale pour doper vos ventes, 17 mai ; utiliser les solutions des douanes pour gagner en compétitivité, 31 mai ; les risques psycho-sociaux, cas pratique sur le site de Saint-Gobain Sully, 7 juin ; de l’expérience candidat à l’expérience collaborateur : comment attirer et retenir les talents ?, 21 juin ; optimiser les consommations énergétiques de son entreprise : échange de bonnes pratiques.
Une soirée-événement organisée par le CJD Orléans le 31 mai à l’Espace Entreprendre de la CCI Loiret à Fleury-les-Aubrais.
Il vient à la rencontre des entreprises et propose de participer à des ateliers gratuits (échange de pratiques, partage de retours d’expérience), à des événements et à des formations. Au programme des prochaines semaines : Le 14 mai, Norme volontaire ISO 9001 version 2015 ; le 25 mai, Ce qui va changer avec la nouvelle norme ISO 45001 ; les 28 et 29 mai, Formation norme Iso 9001 version 2015, comprendre les exigences ; le 7 juin, Le secteur public en quête de qualité et de performance le 12 juin, Management de la performance, EQFM ; le 15 juin, Audits internes : échanges de bonnes pratiques.
lesrencontresperformance.fr
2000 EMPLOIS 2000 SOURIRES La prochaine édition aura lieu le jeudi 17 mai 2018 au Zénith d'Orléans.
2000emplois2000sourires.com
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cjd.net/president/162977
TOUR DE FRANCE DES MÉCÈNES Il s’arrête le 14 juin au LAB’O Village by CA Orléans.
admical.org
CULTIVONS L’AVENIR DU PITHIVERAIS lance la deuxième édition du concours Pith’innov. Les candidatures seront reçues jusqu’au 29 juin.
pays-du-pithiverais.fr
www.afnor.org
7 AVRIL/MAI 2018
actualité
TEXTE : GAËLLE LEPETIT
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE :
UN FORMIDABLE POTENTIEL POUR TOUTES LES ENTREPRISES
AVANCÉES TECHNOLOGIQUES, ÉVOLUTION DES MODÈLES D’ORGANISATION, DE L’EXPÉRIENCE CLIENT, CHANGEMENT DE REPÈRES… : L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST UNE LAME DE FOND QUI IMPACTE AUSSI LES ENTREPRISES. UN ENJEU MAJEUR DÉVELOPPÉ LORS DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’UDEL MEDEF LOIRET LE 19 JUIN PROCHAIN.
R
éinventer le business à l’heure de l’intelligence artificielle » : Stéphane Mallard, spécialiste des technologies de rupture liées à la révolution du digital, donnera de précieuses pistes aux entreprises lors de la conférence qu’il animera le 19 juin lors de l’assemblée générale de l’UDEL Medef Loiret. Car l’intelligence artificielle est une lame de fond qui transforme nos vies et nos sociétés, et les entreprises - industrie,
services, commerce - n’y échappent pas. Produits, services, relations clients, comportements des entrepreneurs, modèles d’organisation, manières d’apprendre, de communiquer, de travailler… sont autant de domaines à réinventer. Des assistants intelligents à la fin de l’entreprise « qui produit en secret », en passant par la blockchain, les découvertes récentes en neurosciences ou encore des techniques de start-up californiennes, Stéphane Mallard illustre sans langue de bois
(et avec enthousiasme) tout le potentiel et le pouvoir de transformation de l’intelligence artificielle. Sa conclusion : « ne pas craindre ce monde en train de naître, mais s’y engager pour éviter que d’autres ne le bâtissent à notre place ». Sur inscription uniquement. Centre de conférences d’Orléans le 19 juin 2018 à partir de 17h45. (Entreprises non-adhérentes à l’UDEL : inscriptions en ligne sur www.udel45.com à compter du 2 mai).
made in L O TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
C’EST DU TOUT
CUIR !
PATRICIA CORVOL A QUITTÉ LA VIE PARISIENNE ET SON STATUT DE CADRE EN DEVENANT ARTISAN SELLIER À LA FERTÉ SAINTAUBIN. AVEC UNE NOUVELLE QUALITÉ DE VIE À LA CLÉ.
B
eaucoup rêvent de changer de vie mais peu y parviennent, en fin de compte. Patricia Corvol, à 55 ans, a quitté un poste de cadre dirigeant à Paris, dans le domaine de l’informatique et des télécoms, et s’est installée avec son mari, retraité, dans la maison familiale fertésienne, un coin très nature, à quelques minutes du bourg solognot. Une résidence de week-end auparavant, désormais principale pour cette cavalière accomplie et adepte de la chasse à courre. Patricia Corvol a trouvé sa voie un peu par hasard en tant que cliente d’un sellier. Et
pourquoi ne pas se lancer dans ce métier, soit une activité en cohérence avec ses aspirations, la vie de famille, la nature et son habileté manuelle ? L’idée fait son chemin, elle quitte définitivement son cadre parisien et obtient un CAP de sellerie bourrellerie en juin 2015 à Chantilly. Un mois plus tard, elle installe son atelier d’une quarantaine de m², près de son nouveau domicile, pratiquement au milieu des bois.
— Qualité de vie
Elle travaille le cuir avec cette idée « qu’il faut valoriser la matière et tout utiliser, y compris les chutes. » Sangles et selles, mais aussi colliers pour chiens, tapis de jeux, meubles de fer et de cuir, ceintures, sacs…, le
champ d’application est infini, sans oublier la rénovation et la réparation. « Le métier de sellier est magnifique, explique Pascale Corvol, avec la noblesse du cuir, son odeur, ses différentes textures et couleurs qui réveillent la créativité et le désir de l’excellence. » Patricia Corvol a commencé son activité avec l’aide de son réseau d’amis et puis les clients sont venus grâce au bouche à oreille, aux articles parus dans La République du Centre et Le Petit Solognot, aux cordonniers qui jouent le rôle de prescripteurs. La clientèle, désormais, provient de la Sologne au sens le plus large, du Loiret au Loir-etCher. Aucun regret pour elle car elle fait désormais « ce qui lui plaît » et a oublié ce que le mot stress signifiait avec une qualité de vie sans égal.
corvol.fr
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9 AVRIL/MAI 2018
évènement
PLACE AUX
BUSINESS&CO
CES RENCONTRES, SOUS FORME DE SPEED BUSINESS MEETING, PERMETTENT D’ÉCHANGER SES CARTES DE VISITE ET DE DÉVELOPPER SON RÉSEAU PROFESSIONNEL. LE PROGRAMME 2018 COMPTE 8 DATES, SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE LOIRÉTAIN. À VOS AGENDAS !
L
es Business&Co, kézaco ? Lancés il y a quelques années, ces Speed Business Meetings font désormais partie du paysage et sont connus et reconnus par les entreprises du Loiret. Lors de ces rencontres, chaque participant a le loisir de présenter son activité, en deux minutes, à d’autres responsables d’entreprises, commerçants, artisans ou libéraux. Et ce, à l’occasion de plusieurs tours de table, les interlocuteurs de chacun changeant au fil des différents passages. Les Business&Co, organisés par Loire&Orléans Eco avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Loiret, en lien avec les intercommunalités, permettent un maximum d’échanges en un minimum de temps, distribution de cartes de visite incluses. Certains Business&Co permettent de réunir
des entreprises de plusieurs territoires et même de dépasser les frontières du Loiret, comme cela a été le cas à Cosne-sur-Loire où des entrepreneurs de Gien, Briare et Cosne ont pu se rencontrer alors que, même en faisant partie du même pôle économique, ils ne se connaissaient pas. Une fois par an, généralement au mois de juin, un Speed Business Meeting est organisé à Orléans afin de permettre à des participants, venus de tout le Loiret (entre 150 et 200 personnes) et travaillant dans des activités très diverses, de prendre langue, d’échanger et d’étoffer leur réseau professionnel.
— « Direct et efficace »
En 2017, 9 Business&Co ont été organisés, avec le soutien pour la majeure partie d’entre eux de sponsors tels que le Crédit Mutuel et la Banque Populaire, ce qui permet de proposer la gratuité aux participants. « J’ai assisté à une quinzaine
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
de Business&Co, notamment dans le Nord Loiret, témoigne Martial Chevalier, courtier en automobiles à Neuville-aux-Bois. Pour moi, cela a porté ses fruits sur le plan commercial. Il n’y a pas de meilleure formule pour échanger et se faire connaître. C’est direct et efficace. Je suis un inconditionnel. » Le programme 2018 est désormais connu. Première salve le 25 avril à Sullysur-Loire pour le Business&Co des Communautés de Communes de Val de Sully, Giennois et Loire Puisaye. Suivront dans le courant de l’année des rencontres dans le Pithiverais, l’agglomération montargoise, la Communauté de Communes Canaux et forêts en Gâtinais, sans oublier le traditionnel rendez-vous loirétain à Orléans. À noter enfin que cette année devraient avoir lieu des Business&Co thématiques consacrés notamment aux filières de l’agroalimentaire ou encore de la mécanique. loire-et-orleans.fr
MÉZIÈRESLEZ-CLÉRY
portrait
© D. Depoorter
WALTER LAPERTOT
CAVALIER DE SAUT D’OBSTACLES, WALTER LAPERTOT EST AUSSI UN ÉLEVEUR RECONNU. A MÉZIÈRES-LEZ-CLÉRY, IL DIRIGE L’ÉCURIE QUI PORTE SON NOM, AXÉE SUR L’ÉLEVAGE ET LE COMMERCE DE CHEVAUX DE SPORT.
EN 4 DATES
1972
Naissance de Walter Lapertot à Tivernon
1986
Débuts en tant que cavalier
2003
Reprise de l’entreprise de commerce de chevaux de Pierre Lemaire
2015
Installation au haras du Bailly, sur la commune de Mézières-lez-Cléry
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MISE SUR LES BONS CHEVAUX
W
alter Lapertot n’est pas issu d’une famille de cavaliers. « Au départ, ce sont mes sœurs qui montaient. Pour ma part, je préférais le judo. Mes débuts en tant que cavalier remontent à l’âge de 14 ans. J’ai plus tard fait un stage au haras de Pierre Lemaire à Tivernon. C’est le début de mon histoire d’amour avec l’univers du cheval. » Walter Lapertot est devenu cavalier de saut d’obstacles, s’illustrant dans de nombreux Grand Prix (Palaiseau, Chantilly…) en France comme à l’étranger (Sopot, Poznan, Bratislava). Une carrière de sportif de haut niveau qui s’accompagne d’un parcours sans faute en tant qu’entrepreneur. En 2003, il reprend l’entreprise de commerce de chevaux de Pierre Lemaire. Depuis 2015, l’écurie Walter Lapertot est installée au haras du Bailly à Mézières-lez-Cléry. Elle emploie 5 personnes, dédiées au soin des chevaux qui grandissent paisiblement sur un site de 20 hectares aux portes de la Sologne. « Nous avons ici une quarantaine de chevaux. 2 poulains sont nés en 2017 et deux mères porteuses sont pleines, actuellement. » Ces juments ont fait du haut niveau et, en les croisant avec un étalon, l’objectif est de donner naissance à de « futurs cracks. » L’écurie commercialise des saillies de son étalon Wodan, performant sur de nombreux Grand Prix et sélectionné à plusieurs reprises en CSIO sous la selle de Walter.
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
— Ambassadeur de sa région
« Mon métier, c’est l’élevage et la mise en valeur de chevaux. Le commerce de chevaux de sport est une profession très concurrentielle. Mon avantage, par rapport à d’autres, c’est d’être cavalier et de connaître le haut niveau », explique Walter Lapertot. Sans compter son réseau très développé dans le monde de l’équitation, « des cavaliers de haut niveau qui me sollicitent pour trouver un cheval. » Parmi ceux qui fréquentent régulièrement le haras figure notamment Nicolas Canteloup, lequel vient pour se perfectionner mais aussi pour rechercher avec Walter Lapertot des chevaux d’avenir. Les stages de perfectionnement constituent un autre aspect de l’activité de l’écurie qui accueille souvent des clients étrangers. À travers ceux-ci et les performances sportives de son écurie, Walter est devenu un véritable ambassadeur de sa région. Il aimerait d’ailleurs aller plus loin avec des projets qu’il espère pouvoir réaliser du côté de Jouy-le-Potier. « À terme, l’idée est d’organiser des manifestations sportives importantes comme des concours internationaux », confie t-il. Ambitieux ? Sans doute mais en droite ligne d’une existence consacrée au cheval.
ecurie-wlapertot.com
dossier FILIÈRES AMONT ET AVAL, PRODUCTION, SAVOIR-FAIRE UNIQUES, ENTREPRISES DE POINTE, CENTRES DE RECHERCHE ET DE FORMATION… : LE LOIRET ET ORLÉANS MÉTROPOLE CONCENTRENT TOUS LES ATOUTS POUR SE POSITIONNER COMME DES ACTEURS MAJEURS DANS LE DOMAINE DU VÉGÉTAL. UN SECTEUR STRATÉGIQUE POUR L’ÉCONOMIE, QUI PUISE SA FORCE DANS SON HISTOIRE LOCALE, ET AU POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT DÉMULTIPLIÉ PAR LES HAUTES TECHNOLOGIES. /// C HRIST IAN SAGUEZ
/ // MARI E -L A U RE RA U LI N E
FILIÈRE VÉGÉTALE DU LOIRET
ANCRÉE DANS L’ADN, TOURNÉE VERS LE FUTUR
/ / / CY R I L LE GA U J ARD
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/// JEAN-M ARC PILT É © D. Depoorter
/ / / BE N O Î T R A U L I N E
13 AVRIL/MAI 2018
S
tratégique pour l’économie, le secteur du végétal voit son potentiel décuplé à vitesse phénoménale par les technologies numériques. Un véritable levier qui lui permettra de relever les nombreux défis qui l’attendent. Modèles économiques, enjeux environnementaux, impacts sociaux et sociétaux : les stratégies de développement agricole et végétal doivent en effet s’adapter à un monde en pleine mutation. Orléans Métropole et le Loiret, au sein de la région Centre Val de Loire - première région agricole de France - et leader de nombreuses espèces végétales (grandes cultures, maraîchage, horticulture, arboriculture…), se positionnent pour être à la pointe sur ces filières. Leur ambition s’appuie sur la richesse d’un tissu local dense et diversifié, à l’image de la dynamique insufflée par l’AgreenTech Valley. La force de cette « Vallée Numérique du Végétal », c’est justement de croiser les synergies entre acteurs économiques (Axéréal, Sofiprotéol…), acteurs académiques et de recherche en géosciences (Université d’Orléans, CNRS, BRGM, INRA, Polytech’Orléans…), centres techniques et expérimentaux (CDHRC, CVETMO/LCA…) et collectivités (Agglomération d’Orléans, région Centre-Val de Loire, Chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire). Ce pôle d’excellence, dont l’une des vocations est de booster la R&D collaborative, exploite les technologies numériques pour apporter des solutions innovantes aux secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Un créneau au service de l’agriculture du futur, sur lequel l’entreprise orléanaise Ositrade a choisi de miser. « Ositrade est une plateforme de courtage en produits agricoles, sécurisée grâce à la blockchain, résume Philippe Lehrmann, son président (également cofondateur
dossier d’EchoGreen, lire ci-dessous), ce qui garantit la sécurité et rend impossible toute falsification des transactions via Internet ». Si elle est déjà imposée par la loi, cette traçabilité des transactions (contrats, documents qualité, logistique…) est considérablement simplifiée par la plateforme digitale, dont une première version a été mise en ligne au premier trimestre 2018. L’initiative, pionnière en Europe dans ce domaine, est menée collaborativement avec d’autres entreprises locales, comme IBM et Aktan.
— Un campus pour stimuler la fertilisation croisée En cours de construction, et sous la houlette d'Orléans Métropole, le Campus AgreenTech Valley incarnera à l’été 2018 cet espace dédié à l’innovation numérique pour le végétal. Sept hectares à proximité du pôle universitaire, du CNRS et de l’ensemble des acteurs de recherche, où seront notamment regroupés les serres de recherche du Laboratoire de biologie végétale de l’Université d’Orléans, le centre de ressources et d’innovation en cultures spécialisées, projet de station expérimentale mutualisée, horticole et maraîchère du CDHRC et CVETMO/LCA. Les chantiers ne manquent pas pour faire d’Orléans la vitrine internationale du savoir-faire dans le domaine des technologies numériques les plus innovantes au service de l’agriculture et du végétal. Selon Christian Saguez, vice-président d’AgreenTech Valley, à l’instar de l’apport du numérique dans l’aéronautique il y a quelques années, la vague technologique qui déferle sur l’agriculture va favoriser des avancées encore plus spectaculaires. Il faut désormais comp-
/ / / I NT E RV I E W
ECHOGREEN, UNE HAUTE EXPERTISE DANS LE TRAITEMENT DU SIGNAL
/ / / PH IL IPPE L EH R M A N N
Lauréate du Startup Weekend Orléans en mai 2016, EchoGreeN a convaincu avec ce concept innovant : développer un système de diagnostic continu et in situ des plantes, basé sur l’électrophysiologie. « Nous analysons et surtout interprétons des données fournies par des capteurs, schématise Philippe Lehrmann, agronome, cofondateur d’EchoGreeN et d’AgreenTech Valley, à partir de signaux électriques générés par les réactions chimiques des plantes ». Un outil au service de l’agriculture de précision (serres, champs, vergers, vignes…), qui vient optimiser le pilotage des cultures. Les quatre collaborateurs de la startup concentrent actuellement leurs efforts à rendre ces capteurs « fiables, résistants, résilients à la chaleur, à l’humidité et peu énergivores ». Un travail collaboratif mené « dans l’infrastructure motivante et accueillante du LAB’O », souligne le chef d’entreprise, et avec l’ap-
pui d’autres startups comme 3ZA et TLG Pro. Après l’obtention d’une bourse FrenchTech BPI de 20 000 €, EchoGreeN cherche à lever 200 000 € pour « enclencher le développement, la promotion et l’acquisition des données ». « J’ai à cœur d’activer la plateforme académique et de formation d’Orléans, poursuit-il, Polytech, I’INRA, ou encore les laboratoires de mathématiques, d’informatique, de l’Université. Nous avons un vrai savoir-faire régional dans le traitement du signal ». Un signal envoyé par les cultures, et même, dans un avenir proche, par des plantes sentinelles, davantage sensibles au stress, plus réactives, et donc avec un potentiel d’anticipation encore plus grand. Comme le conclut Philippe Lehrmann, l’enjeu n’est pas anodin : « il s’agit de contribuer, grâce aux nouvelles technologies, à produire plus et mieux pour nourrir l’Humanité ».
ter avec des technologies numériques très diverses et toujours plus pointues - capteurs, drones, plateformes de services, informatique embarquée, traitement et analyse de données… - et qui interviennent à toutes les étapes de la transformation agricole : sélection variétale, pilotage des cultures, prévision des récoltes ou encore procédés industriels.
— Le numérique, une chance pour l’agriculture Tous ces enjeux - et les extraordinaires opportunités qu’ils représentent - étaient au cœur du 2e forum e-végétal organisé à Orléans le 29 mars dernier par AgreenTech Valley, le Campus Les champs du Possible et Végépolys. Gilbert Grenier, Professeur de Machinisme et Agriculture numérique à Bordeaux Sciences Agro, l’a d’ailleurs souligné lors de la conférence d’ouverture. « La révolution numérique actuelle, couplée à la révolution agronomique, conduit à un changement de paradigme. Caractérisée par l’interopérabilité, l’agriculture du futur remet en cause des bases agronomiques qu’on
croyait bien établies, et vient les améliorer ». Les illustrations de ces bouleversements sont nombreuses : passage d’une agriculture raisonnée (qui repose sur une méthode de bilan prédictive, au pilotage approximatif) à une agriculture mesurée (méthode dynamique en temps réel, au pilotage précis), progrès phénoménaux dans la pertinence des mesures (d’un système d’échantillonnage vers celui d’une cartographie et d’une imagerie par exemple) ou encore interopérabilité croissante (transmission fluide entre les producteurs de données - les agriculteurs, leurs machines - et les experts qui les traitent et les valorisent). Ces données et indicateurs contribuent également à l’observation et au maintien de la biodiversité, étroitement liée à l’évolution des pratiques agricoles, et aux bénéfices qu’elles peuvent retirer mutuellement l’une de l’autre. Et ainsi par exemple mesurer un « effet papillon », au sens propre comme au sens figuré, au service de l’avenir de la planète.
/// INTE RVI EW
QUAND LE BIG DATA RÉVOLUTIONNE L’AGRICULTURE L’agriculture est en train de devenir un domaine de haute technologie, et la tendance s’accélère à une vitesse phénoménale. Partant du constat que « le numérique joue désormais un rôle fondamental dans les filières agricoles et végétales », Christian Saguez, président de CybeleTech, hébergée au LAB’O à Orléans, a développé l’expertise de l’entreprise autour de trois grandes technologies : la modélisation de la croissance des plantes, le big data (structuration, analyse, apprentissage et modélisation par les données) et, enfin, l'aide à la décision et au pilotage des cultures comme à celui des process industriels. Soit un ensemble de données de plus en plus dense et issu de sources multiples (drones, satellites, tracteurs connectés…), que CybeleTech aide à interpréter pour mieux comprendre. Grâce aux
progrès des algorithmes, l’entreprise établit des modèles de prévision, et les bénéfices sont nombreux. « Pour la sélection variétale on réduit par exemple considérablement le nombre d’essais en champs, illustre-t-il, ainsi que les capacités et les temps de sélection ». Quant aux cultures, les technologies des outils de pilotage développées par CybeleTech permettent de minimiser les intrants pour tendre vers des cultures « zéro résidu », ou de mieux gérer la ressource en eau, et plus globalement, de répondre aux problématiques environnementales. « On sait aujourd’hui traiter de grandes masses de données à un coût abordable et dans des temps très courts, conclut Christian Saguez, il est impératif d’adapter ces technologies complexes à l’agriculture. On s’achemine vers de vraies percées fondamentales ».
cybeletech.com
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15 AVRIL/MAI 2018
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LE DÉFI D’UNE PRODUCTION AGRICOLE TOUJOURS PLUS RESPECTUEUSE DE LA PLANÈTE Créé en 1998 et agrandi en 2015, le site de PHILAGRO à Baccon est l’un des quatre centres français du réseau d’expérimentation du groupe spécialisé dans la protection des cultures (siège à Lyon). Fruit de l’alliance de trois groupes japonais internationaux, Philagro conçoit, teste et développe des produits de protection des plantes fournis aux agriculteurs par des coopératives et des négociants agricoles, de plus en plus orientés vers le biocontrôle. « Nous innovons pour une agriculture durable, de qualité, et respectueuse de l’environnement, explique Cyrille Gaujard, responsable opérationnel des équipes terrain, et les challenges de R&D sont importants puisqu’il
s’agit de protéger les plantes qui assurent la nourriture de la population mondiale ». Sur 20 hectares, Cyrille Gaujard et ses équipes expérimentent l’efficacité des produits au champ (16 ha dédiés aux grandes cultures comme le maïs, le colza, la pomme de terre, et 4 ha de vignes, pommiers, pêchers et de serres). « Parallèlement à ces études au champ, notre laboratoire biologique teste les nouveaux produits avant leur mise sur le marché, mais assure aussi un suivi de ceux déjà commercialisés » complète Cyrille Gaujard. Alors que tous les échantillons expérimentaux testés dans le Loiret proviennent du Japon, très à la pointe dans la mise au point de nouvelles molécules de protection
des plantes, Baccon a été choisi car il allie plusieurs avantages. « Les sols de Beauce sont favorables à la quasi-totalité des cultures et irrigables, le climat est tempéré, et la proximité de Paris compte » illustre le directeur. Et d’ajouter : « notre activité se fait dans le respect de standards de qualité et de sécurité très rigoureux, de type BPE, conformément à un référentiel du ministère de l’Agriculture, et avec des audits réguliers du Cofrac* ». Des exigences qui font écho aux valeurs ancrées chez les actionnaires japonais de PHILAGRO, « très attachés au respect de l’environnement, des hommes et de l'harmonie avec l'ensemble de la société » conclut-il. *Comité Français d'accréditation
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philagro.fr
dossier REDYNAMISER ET PÉRENNISER LA FILIÈRE VÉGÉTALE, FAIRE D’ORLÉANS UNE « MÉTROPOLE PAYSAGE » : TELS SONT LES OBJECTIFS DE LA NOUVELLE STRATÉGIE QUI DOIT COORDONNER LES NOMBREUSES ACTIONS EN LIEN AVEC LE SECTEUR.
L
a charte agricole « pour une agriculture urbaine durable », déclinée en 23 actions concrètes, et signée en 2012 par la Chambre d’agriculture du Loiret, la Préfecture du Loiret et la Communauté d’agglomération Orléans Val de Loire, a envoyé un premier signal fort aux acteurs de la filière. Orléans Métropole poursuit la dynamique et lance son « Plan Végétal ». Sa vocation : faire de la capitale régionale la vitrine de savoir-faire - parfois uniques - qu’elle était autrefois. Le Loiret (142 entreprises horticoles et pépinières, soit la moitié des entreprises de la région) est ainsi deuxième territoire national pour la production de vivaces et de plantes à massifs. Un tiers du territoire métropolitain est constitué de terres agricoles. Les pépites locales ne manquent pas : depuis Saint-Cyren-Val par exemple, le pépiniériste Javoy s’est imposé comme le premier producteur français de clématites. Déjà exportateur, il est en passe de devenir une
ORLÉANS MÉTROPOLE,
VITRINE DES SAVOIR-FAIRE DU VÉGÉTAL /// INTE RVI EW
UN SAVOIR-FAIRE HORTICOLE DEPUIS QUATRE GÉNÉRATIONS Greffer, écussonner : les gestes sont inscrits chez France Pilté depuis quatre générations. Jacques, l’arrière-grand-père de Jean-Marc Pilté, a introduit les premiers rosiers à Bellegarde. Aujourd’hui, avec son frère Patrice, ils font partie des neuf rosiéristes présents dans le secteur. Bien loin des 40 pépiniéristes-rosiéristes d’une certaine époque. « Nous réalisons 90% de notre chiffre d’affaires avec les jardineries, dans la France entière, détaille le gérant, avec un référencement auprès de Truffaut notamment ». Soit un catalogue actuel de près de 400 variétés de roses, bientôt revu pour ne retenir que les plus naturellement résistantes aux maladies, « afin de répondre à l’obligation zéro pesticides qui concernera aussi les particuliers au 1er janvier 2019 ». Pour riposter dans un contexte qu’il qualifie de difficile actuellement pour le marché de l’horticulture, l’entreprise de Quiers-sur-Bézonde (7 ETP) multiplie les initiatives. Comme la production de rosiers Label Rouge, de qualité supérieure aux standards du marché, et à forte notoriété auprès des consommateurs. France Pilté travaille par ailleurs en partenariat avec le CDHR* Centre-Val de Loire sur des tests de production de rosiers par bouturage, « pour raccourcir le cycle de production de deux ans à huit mois environ » précise Jean-Marc Pilté. Enfin, le producteur contribue à l’attractivité du territoire, en ouvrant ses portes aux visiteurs dans le cadre du parcours touristique mis en place par l’ADRTL**, Au fil de la rose. « La rose véhicule une image symbolique très forte et le Loiret a un lien privilégié avec elle… il faut absolument capitaliser sur ces atouts » conclut-il. *Comité de développement horticole **Agence développement et de réservation touristiques du Loiret
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17 AVRIL/MAI 2018
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CHANGER DE MODÈLE ÉCONOMIQUE, VENDRE DIFFÉREMMENT En 2010, lorsque Benoît Rauline et sa sœur Marie-Laure reprennent la pépinière de leurs parents, le marché du végétal est en pleine stagnation. « Nous avons pris conscience que le modèle économique mis en place depuis 30 ans n’était plus viable et qu’il fallait trouver une nouvelle impulsion » explique la chef d’entreprise. Producteurs de plantes grimpantes, ils ont d’abord opté pour un travail de la clématite en hyper-spécialisation. Depuis Saint-Cyr-en-Val et sur sept hectares, Javoy produit 1,2 millions de plantes chaque année, en commercialise 400 000, partout en France, à destination des jardineries, paysagistes et pépiniéristes. « Le premier axe de notre stratégie a été la conquête de l’international aux côtés de huit autres pépiniéristes pour atteindre une taille critique, résume Marie-Laure Rauline, nous exportons désormais en Angleterre, en Europe du Nord et de l’Est, en Chine et en Corée du Sud ». Autre axe de développement retenu : une stratégie omnicanal, qui vise à diversifier les circuits et les modes de distribution, avec une place croissante de la vente en ligne. Innover en intégrant les problématiques des consommateurs enfin, « parce qu’on n’achète plus une plante aujourd’hui pour sa seule variété, mais pour faire un cadeau, cacher un vis-à-vis ou encore jardiner avec ses enfants. Ce qui change désormais, c’est notre manière de vendre ». Élue à la Chambre d’agriculture (départementale et régionale), Marie-Laure Rauline est également présidente de Cap Filière Végétale. « Notre mission prioritaire est d’aider les entreprises de la filière à muter vers un nouveau modèle économique ».
javoy-plantes.com
référence internationale majeure pour la production de cette grimpante. À Poilly-lez-Gien, Iris Cayeux possède la plus grande surface cultivée d’Europe d’iris des jardins, soit 20 hectares et 1250 variétés (dont un tiers sont des créations). Ou bien encore à Gien, où Globe Planter a constitué un portefeuille génétique de 2000 variétés de plantes, dont plus de 700 sont commercialisées. Son Jardin des Sablons, laboratoire du vivant dédié aux activités de R&D, permet de tester les plantes en provenance du monde entier, pour s’assurer de leur viabilité sous nos latitudes et vérifier leurs qualités esthétiques et sensorielles.
— Végétaliser la ville pour le bien-être et le lien social
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Redynamiser la filière végétale, pérenniser les savoirfaire horticoles en aidant les entreprises à conquérir de nouveaux marchés, à capitaliser sur leurs atouts pour rester ou redevenir compétitives : autant de priorités du Plan Végétal d’Orléans Métropole qui avancent dans le même sens que d’autres initiatives. Marie-Laure Rauline, à la tête des pépinières Javoy et présidente de Cap Filière Végétal, accompagne avec la région Centre-Val de Loire les filières agricoles, et notamment les horticulteurs-pépiniéristes. « Notre rôle est d’emmener la filière vers une approche innovante et pérenne, ce qui passe par une mutation des modèles économiques
notamment ». Dynamiser la filière, c’est aussi pour Orléans Métropole le choix d’un approvisionnement local en végétaux d’ornements (à l’instar des collaborations existantes entre collectivités et filière agro-alimentaire). La végétalisation de toitures au sein du futur quartier Interives pourrait en être une autre illustration à l’avenir. Orléans « Métropole Paysage » passe aussi par une végétalisation accrue de la Ville. Politique de protection des arbres (25 000 arbres accompagnent la voirie à Orléans), développement des jardins partagés, familiaux, ou encore thérapeutiques, végétalisation des façades avec l’action « Embellissons nos rues ! », obtention du label « Villes et Villages fleuris » (3e fleur en 2017, peut-être une 4e en 2018), Parc Floral labellisé Jardin remarquable… : Orléans multiplie les initiatives autour du végétal, convaincue de ses vertus pour le bien-être, et de sa capacité à créer du lien social. L’avenir de la filière reste par ailleurs étroitement lié à l’attractivité de ses métiers. Alors que les porteurs de projets se tournent volontiers vers les aménagements paysagers, la production - qui dynamise l’économie locale - est moins prisée. Un constat préoccupant quand on sait que 60% des exploitants agricoles, tous types de production confondus (végétal, grandes cultures, arboriculture, maraîchage) partant à la retraite d’ici 10 ans dans le Loiret, n’ont pas de successeur identifié. Toutefois, comme l’analyse Christian Saguez, vice-président d’AgreenTech Valley, la mutation de la filière végétale en domaine de haute technologie est un atout majeur pour attirer vers elle les jeunes générations.
PLUSIEURS MEMBRES DE LA FAMILLE PANON DIRIGENT L’ENTREPRISE SARANAISE SPÉCIALISÉE DANS L’ORGANISATION DE L'ACHEMINEMENT ET DE L’ENTREPOSAGE DE MARCHANDISES.
développement
O
rléans Transports, à Saran, est dirigé par trois membres de la famille Panon : Jean-Paul, le père, et ses deux fils Grégoire et Richard. Comment se répartissent-ils les responsabilités ? Jean-Paul se charge des achats, de la gestion du site et des relations avec les banques et assurances ; Grégoire s’occupe du réseau de distribution des palettes dans le Loiret et Richard des navettes locales et longues distances ainsi que de la partie facturation et informatique. Et pour être (presque) complet, il faut également citer Philippe Panon, frère de Jean-Paul, qui a la responsabilité technique de la flotte, alors que l’épouse de Richard travaille également dans l’entreprise. Orléans Transports est vraiment une aventure familiale !
— Des délais de livraison très courts
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
Richard Panon s’est distingué en début d’année en remportant le trophée de meilleur exploitant de l’année au concours Tred Union, associé pour l’occasion à Grégory Querlioz des Transports PSL Querlioz, basés en Isère. « Nous sommes membres du groupement de transporteurs Tred Union depuis 2012, témoigne Richard Panon. Il s’agit d’une structure construite sur l’échange, la convivialité et les bonnes pratiques. Le challenge annuel a permis de confronter 13 équipes sur un cas pratique. C’était un bon exercice. » Richard Panon ne se destinait pas nécessairement au même métier que son père puisqu’il a obtenu une licence Staps avec option management de sport. Mais il s’est
inscrit en master transport logistique et transport international avant de travailler à Manchester dans le transport maritime. En 2010, il rejoint Orléans Transports qui s’est progressivement recentré sur le marché national, grosso modo entre Orléans et Lille. L’activité sur le Loiret est importante avec une dizaine de véhicules qui sillonnent le département. « Nous travaillons avec un réseau de transporteurs, éclaire Richard Panon. Le fret s’effectue la nuit et nous nous chargeons des livraisons le jour, ce qui permet des délais très courts. Nos clients sont très diversifiés, ce sont par exemples des entreprises de cosmétique, un spécialiste de vaisselle éphémère, etc. »
« Il faut gérer la croissance » Orléans Transports a racheté Transactiv en 2016, une petite structure qui opère dans d’autres domaines tels que la distribution d’électroménager et de literie ou le transport express. « Nous avons fixé des étapes dans notre développement, commente Richard Panon. Il faut gérer la croissance et, en 2018, nous mettons l’accent sur la structuration de l’entreprise. Celle-ci compte aujourd’hui 50 salariés, en comptant les 10 de Transactiv. » Actuellement, comme bon nombre d’entreprises, Orléans Transports a du mal à recruter. « Il est nécessaire de changer l’image des chauffeurs car nous sommes confrontés à une vraie crise de vocation. C’est un travail que nous, transporteurs, devons absolument faire. »
orleanstransports.fr
ORLÉANS TRANSPORTS,
UNE AVENTURE FAMILIALE
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SARAN
SERMAISES
industrie
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LA COOPÉRATIVE AGRICOLE BEAUCE CHAMPAGNE OIGNON OUVRIRA EN JUILLET UNE NOUVELLE STATION DE CONDITIONNEMENT ULTRA MODERNE À SERMAISES.
C’
est un fait reconnu : les alliacées (ail, oignon, échalote) sont bonnes pour la santé, notamment pour leurs vertus diurétiques. Avec sa trentaine de salariés (dix supplémentaires avec les saisonniers), Beauce Champagne Oignon est une coopérative agricole qui occupe une position de leader dans le paysage français de la production de cette gamme de produits. La propriété de BCO est détenue par 55 agriculteurs dans deux bassins de production dans le Centre-Val de Loire, principalement dans le Pithiverais, et en Champagne-Ardenne (650 ha au total). « Nous ne sommes pas des transformateurs, précise Florent Delaunay, responsable industriel de BCO. Notre cible marché c’est la première gamme, les rayons fruits et légumes, les grossistes et l’export. Nous expédions autour de 30 000 tonnes chaque année. » L’oignon, troisième légume le plus consommé au monde, constitue la force principale de BCO. « Notre mission est de valoriser la production des adhérents. Nous sommes le premier producteur national d’oignons et commercialisons toutes ses catégories : jaune, rose, rouge, saucier… BCO produit, stocke et expédie. » Alain Sagot, vice-président de BCO, complète le tableau : « Nous, agriculteurs, privilégions l’innovation. Ainsi, BCO peut faire cohabiter plusieurs types de production : conventionnels, bio et 3e voie (démarche pour réduire l’usage des intrants de synthèse dans les parcelles).
L’OIGNON
FAIT LA FORCE DE BCO TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
La coopérative investit beaucoup dans ce domaine. Nous travaillons aussi bien sur la réduction des herbicides que sur l’utilisation de robots ou de drones. »
— Un nouveau site à Sermaises Aujourd’hui, BCO compte 2 sites à Audeville, au nord du Loiret, et à Rethel (08), lesquels sont vieillissants. « Il a été décidé de réorganiser nos moyens de conditionnement et de créer une nouvelle station située à Sermaises, qui sera opérationnelle en juillet prochain,
explique Florent Delaunay. Ce site va comporter un grand nombre d’innovations technologiques. Il sera entièrement informatisé avec tri optique, passage sous caméras pour identifier les défauts de chaque bulbe. Ce sera la première usine de ce type en Europe. » Ce gros investissement va se traduire également par l’embauche de 10 nouvelles personnes avec un plan de formation à la clé. Le défi de BCO est à la mesure de ses ambitions : « faire monter la qualité industrielle et commerciale dans le même temps. »
franceallium.com
L’ENTREPRISE DE VILLEMANDEUR EST CODIRIGÉE PAR JÉRÔME SURPLIE ET LAURENT CROUZET. DEUX HOMMES D’EXPÉRIENCE DANS LE MANAGEMENT QUI DÉVELOPPENT DEUX MÉTIERS COMPLÉMENTAIRES : LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ET LA MÉTALLERIE EN PRIVILÉGIANT LA RÉACTIVITÉ ET LE SERVICE CLIENTS.
reprise
J
érôme Surplie et Laurent Crouzet se sont rencontrés pour la première fois au Club des repreneurs d’entreprise, mis en place par la CCI Loiret. Le premier, 47 ans aujourd’hui, a travaillé durant 20 ans en tant que directeur commercial puis industriel dans des entreprises spécialisées dans les constructions industrialisées ; le second, 55 ans, était responsable d’un site de production dans l’emballage et avait déjà eu plusieurs projets de création ou de reprise d’entreprise. « Nous avons les mêmes valeurs de management d’entreprise libérée, expliquent-ils. Nous nous sommes découverts complémentaires. Et nous cherchions à reprendre une structure dans le service aux entreprises. Avec la volonté d’appliquer notre mot d’ordre : toujours plus pour le client. » Il y a 3 ans, ils jettent leur dévolu sur Action Groupe, une entreprise créée en 1996 dans le domaine de la maintenance mécanique et électromécanique. Peu de temps après la reprise, ils subissent des inondations où ils perdent tous leurs équipements. L’épreuve soude l’équipe et l’entreprise déménage sur la zone d’activités de Villemandeur. « Action Groupe était un peu une belle endormie, confie Jérôme Surplie. Elle consacrait notamment 90% de son activité à la
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
LES DEUX MÉTIERS
maintenance industrielle, une part que nous avons réduit en développant la métallerie, en proposant à nos clients des projets clés en mains, par exemple dans le domaine de la sécurité. Ces deux métiers nous ont amené vers le reconditionnement pour la sidérurgie. »
— Réactivité et disponibilité
Depuis un an, Action Groupe connait une véritable montée en puissance, fondée notamment sur une présence active sur le terrain, dans un périmètre de 100 km autour de Montargis. « Notre réactivité et notre disponibilité 7 jours sur 7 sont nos atouts. Nous avons des techniciens localisés dans l’ensemble du territoire du Loiret. Nos clients sont en majeure partie des entreprises de plus de 40 salariés dans des secteurs tels que l’agroalimentaire, la pharmacie, la chimie… Et nous avons la cosmétique en ligne de mire », précise Laurent Crouzet. Dès cette année, l’entreprise va développer son secteur commercial et va améliorer son organisation pour aborder de nouveaux défis. Action Groupe compte 21 salariés et va poursuivre ses recrutements. L’objectif à terme est d’arriver à 30 personnes. « Nous avons beaucoup de cordes à notre arc, affirment les deux dirigeants. Nous pouvons par exemple faire du transfert industriel. Notre développement passe plus que jamais par l’adaptation aux besoins de nos clients avec un service irréprochable. » Par ailleurs, Jérôme Surplie et Laurent Crouzet n’ignorent pas l’importance des réseaux et sont membres d’Entreprendre Val de Loire et d'Initiative Loiret.
action-groupe.fr
D’ACTION GROUPE
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VILLEMANDEUR
création
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ORLÉANS
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VOXM
LIBÈRE LA PAROLE EN DIRECT
F
ranck Lecoq est avant tout un entrepreneur qui sait s’entourer des bons collaborateurs. Président d’une société de conseil dans le domaine de la conformité des bâtiments –rien à voir avec la startup VoxM qu’il a créé fin 2017il aime la radio plus que tout. Son amitié avec Bruno Seguin, devenu son associé, l’a conduit à partager ses préoccupations d’auditeur : comment participer facilement et sereinement aux émissions qu’ils apprécient ? « Nous proposons aux médias de créer des moments live en toute sérénité », explique Franck. Sérénité des journalistes mais aussi des auditeurs, pas toujours à l’aise au téléphone ou pas disponibles pendant l’émission à laquelle ils souhaitent réagir. « Nous avons à cœur de réintroduire de la chaleur humaine, à l’heure où les gens écrivent, commentent et parfois critiquent sur les réseaux sociaux… Nous sommes convaincus que la voix porte une émotion différente, unique ». « Là-bas si j’y suis », « Le téléphone © D. Depoorter
VOXM PROPOSE AUX MÉDIAS RADIO, TV, À LA PRESSE AINSI QUE POUR DES ÉVÉNEMENTS DE CRÉER DE L’INTERACTIVITÉ AVEC LEURS PUBLICS GRÂCE À UNE APPLICATION. UN JOLI CHALLENGE À L’ÈRE DES RÉSEAUX SOCIAUX.
TEXTE : FABIENNE BONVOISIN
sonne » font partie des émissions radio qui ont inspiré les fondateurs de VoxM. « L’application permet plus d’un million de connexions en une minute, précise Franck, ce qui allège considérablement les standards téléphoniques des émissions radio de ce type ! »
— La startup déjà repérée sur un salon
Après quelques mois d’existence au LAB’O, la startup a remporté fin janvier le 1er prix du service de l’année au salon de la radio 2018. Une belle récompense qui a boosté l’intérêt des médias pour VoxM. « Nous avons croisé le chemin de 70 entreprises intéressantes sur ce salon qui est arrivé à point nommé. Les sollicitations se font naturellement depuis cette récompense. ». Un troisième associé, chargé du développement de l’appli et spécialiste de machine learning et d’intelligence artificielle va compléter l’arsenal des possibilités. VoxM prépare une levée de fonds de 2 millions d’euros pour l’été. L’application existe déjà en français et en anglais et pourrait très vite intégrer d’autres langues et poursuivre son développement à l’international.
— La technologie au service de l’émotion
Très récemment, l’équipe de VoxM a accompagné « Les Voix d’Orléans » pour recueillir des témoignages (des sons et des textes) en amont de l’événement. « Le champs des possibles est infini avec cette appli. On peut l’équiper de modules de jeux, de sondages. La proposer pour des actions participatives, l’animation de réunions publiques »… VoxM ouvre la voie vers de nouvelles émotions… restez connectés.
voxm.live
AMILLY
international
BEIHAO FRANCE,
HAUT LES MASQUES
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
B
«
LE GROUPE CHINOIS A CHOISI AMILLY POUR SA PREMIÈRE IMPLANTATION FRANÇAISE, AU SEIN DE LA COSMETIC VALLEY. LEADER ASIATIQUE DU MASQUE DE BEAUTÉ FACIAL, L’ENTREPRISE VISE UN FORT DÉVELOPPEMENT EUROPÉEN ET DEVRAIT À TERME EMPLOYER ENTRE 50 ET 60 PERSONNES SUR SON SITE LOIRÉTAIN.
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ienvenue dans la Cosmetic Valley. Si Beihao France a choisi de s’implanter dans la région Centre-Val de Loire et le Loiret, c’est que le groupe a jugé la localisation idéale, avec le rayonnement de la Cosmetic Valley et le Made in France qui représente un argument de vente important, en Chine », se félicite Jean-Luc Ancel, DG du pôle cosmétique, sciences de la beauté et du bien-être. Une implantation qui ravit également Gérard Dupaty, maire d’Amilly, heureux de voir Beihao succéder à l’usine Clintec en faisant « revivre un site autour d’une activité phare de la région. » Le groupe Beihao, né à Taïwan en 1987, emploie un peu plus de 1000 salariés dans le monde et possède 6 sites au total, entre Taïwan (2), la Chine (2), la Bulgarie et donc désormais la France.
— Masque invisible de beauté
2 chaînes de production devraient être opérationnelles début mai à Amilly pour un effectif situé à terme entre 50 et 60 personnes. « Nous espérons avoir des chaînes de production supplémentaires dans le futur, explique le directeur général de Beihao France, Taylor Lee, et procéder à des embauches en conséquence. » Aux sources de l’essor du groupe, ces dernières années, la mise sur le marché du premier masque invisible de beauté du monde, à l’eau florale, en 2008, a totalement révolutionné le marché en Asie. « Avec une part de R&D très importante, nous sommes devenus le leader de l’industrie du masque en Chine, confirment Taylor
Lee et ses collaborateurs Eti Huang, responsable opérationnelle, et Yifan Chen, responsable achats et import/export. Notre implantation française est une étape supplémentaire pour l’objectif que nous nous sommes fixés, à savoir atteindre la place de n°1 mondial dans ce secteur. » Mme Liang, directrice générale du groupe, qui avait fait le déplacement depuis l’Asie pour l’inauguration d’Amilly, a insisté sur le potentiel de son produit vedette : « toutes les fabrications cosmétiques sont en pointe en Europe, à part justement le masque facial qui permet d’avoir une meilleure hydratation par rapport aux crèmes traditionnelles. Nous avons de grands espoirs pour le marché européen et c’est la raison pour laquelle nous nous installons, ici, à Amilly, avant de penser à de futures implantations, aux Etats-Unis et en Australie. »
— Irrésistible montée en puissance
En attendant, quelques chiffres suffisent pour montrer l’irrésistible succès du masque de beauté en Chine. En 2011, le chiffre d’affaires de Beihao y atteignait 5,9 milliards de dollars, en 2015, 35 milliards et sans doute 200 milliards bientôt, dans un marché dopé par les 400 millions de consommatrices chinoises.
beihaofrance.com
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JARGEAU
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implantation
QUAND IL DÉCOUVRE LE MAROC ET SES RICHESSES NATURELLES, GUY BOULANGER CRÉÉ LES COSMÉTIQUES NAFHA AVEC LA VOLONTÉ FAROUCHE DE RESPECTER PROFONDÉMENT LE LIEU DONT IL S’INSPIRE ET LES PERSONNES QUI Y TRAVAILLENT.
— 100% naturelle, certifiée Bio et fabriquée en France Autour de l’huile d’argan, d’autres soins rejoignent la gamme, l’anti-âge, le gommage et l’huile de pépins de figue de Barbarie… Guy est soucieux de proposer à ses clientes des soins qui respectent leur santé, l’environnement et les producteurs en amont. Tous
NAFHA LA COSMÉTIQUE BIO ET SOLIDAIRE
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irecteur artistique pendant 15 ans dans des agences de communication à Paris puis à Nantes, Guy Boulanger a pris conscience il y a douze ans qu’il avait « fait le tour de la Com ». « Je voulais produire autre chose que des idées. Je voyageais fréquemment vers le Maroc où j’ai découvert l’arganier, l’arbre endémique de ce pays magnifique, reconnu au patrimoine de l’UNESCO pour son huile ». Fasciné par les bienfaits de cet or jaune, il se lie d’amitié avec un producteur au moment même où il cherche à créer sa boîte. La suite de l’histoire s’est écrite comme une évidence. Guy souhaite faire connaître l’huile et ses propriétés nourrissantes hors du commun. Il a l’idée, le produit, un réseau de distribution, alors il créé sa marque Nafha qui signifie le souffle intérieur, la chose essentielle. Issu aussi d’une formation scientifique, formuler des produits ne lui fait pas peur : « c’est comme en cuisine, il faut de bons ingrédients et un bon cuisinier ».
ses produits sont certifiés Bio par Ecocert. Et grâce à la qualité des formules, 100% de la gamme est primée pour sa grande efficacité par les experts de l’Observatoire des Cosmétiques. Installé depuis 10 mois à Jargeau, l’entrepreneur a retrouvé ses terres natales du Loiret. « Ici je tisse un nouveau réseau avec les distributeurs ». 40% de ses ventes se font à l’export (Canada, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Finlande et depuis peu le Qatar avec les enseignes Sephora). Le fondateur et directeur du développement apporte une attention particulière aux magasins bios et aux instituts avec lesquels il réalise 50% de son
TEXTE : FABIENNE BONVOISIN
chiffre d’affaires. Quant à la vente sur son site marchand - 10% de son chiffre - elle lui permet de constater avec bonheur un très fort taux de fidélisation de ses clientes… 75% des femmes qui essaient Nafha y reviennent. Les chiffres donnent le sourire.
— Une marque éthique et solidaire Engagée dans une démarche durable et aux profits partagés, la société de Guy finance une association dans le village où est produit l’huile d’Argan. Cette association, composée par moitié d’hommes et de femmes, favo-
rise l’alphabétisation et l’apprentissage de la couture et du tissage des jeunes filles. Elle contribue à changer le statut des femmes ainsi que leur place dans le village. « Je mène aussi des actions de co-développement avec les producteurs afin d’améliorer la qualité des produits et partager le savoir-faire ». Dernier exemple en date la création de puits canadiens, une technique de climatisation naturelle qui permet d'allonger la conservation des huiles. Le producteur en tire un bénéfice avec d’autres clients. La richesse se partage…
nafha.fr
commerce
ORLÉANS
LITERIE D’AVIGNON
UN DEMI-SIÈCLE AU SERVICE DU SOMMEIL
LA LITERIE D’AVIGNON A LE MÊME CREDO DEPUIS SA CRÉATION IL Y A 50 ANS : CONSEILLER LE CLIENT DANS LE CHOIX DE LA LITERIE LA PLUS ADAPTÉE À SES BESOINS. AVEC PROFESSIONNALISME, SOURIRE ET PATIENCE.
TEXTE : GAËLLE LEPETIT
C
haque individu passe en moyenne un tiers de sa vie au lit. Alors quand on choisit de renouveler sa literie, et face à une offre pléthorique, mieux vaut être bien accompagné. « C’est un achat assez anxiogène, car avoir un bon sommeil, c’est la clé d’une bonne santé, et on a peur de se tromper parce qu’on sait qu’on s’engage pour une dizaine d’années environ, explique Jean-Baptiste Vappereau, cogérant de la Literie d’Avignon à Orléans. Sachant finalement que le seul critère qui compte vraiment, c’est de savoir si on se sent bien, ou pas, dans son lit ». Accueil chaleureux, écoute attentive, respect du client : trois priorités pour le chef d’entreprise, et qui sont les mêmes depuis la création de l’enseigne par son père en 1968. Dans la boutique rue du Cheval rouge, sont exposés des lits (matelas, sommiers, têtes de lits, sur-matelas), des canapés convertibles, mais aussi couettes et oreillers. « Nous avons un positionnement haut de gamme, poursuit-il, sans toutefois aller vers le luxe. Chacun son métier. C’est aussi pour cette raison qu’on ne se diversifie pas non plus avec du linge de maison ». Adhérente du groupement d’achats Grand
Litier, qui compte une centaine de commerçants indépendants, la Literie d’Avignon fait évoluer ses produits en suivant les attentes du consommateur, comme l’illustre Jean-Baptiste Vappereau. « Nous proposons toutes les technologies - ressorts, latex, Bultex, mémoire de forme, lits électriques… - ou encore des cotons bio, des enveloppes de matelas en viscose, pour répondre aux besoins de chacun ».
— Respect des clients et des fournisseurs
Les fournisseurs sélectionnés sont majoritairement français, italiens, belges et espagnols. « Nous valorisons les beaux produits made in France, comme ces oreillers fabriqués à Amboise ou ces couettes en laine de Camargue, et toujours dans l’esprit de fournir au client ce qu’il y a de mieux sans tirer les prix des fournisseurs à la baisse ». Une philosophie partagée par une fidèle équipe de sept personnes, dont un livreur et un vendeur principal, « que nous avons recruté comme apprenti, puis formé, souligne le gérant. Avec le parti pris de ne pas rémunérer à la commission, car notre volonté c’est de tenir un discours vrai, que le client reparte content, et surtout qu’il prenne le temps de réfléchir s’il en ressent le besoin ». Depuis 35 ans, la Literie d’Avignon tient un stand à la Foire d’Orléans. Un rendez-vous annuel que le gérant et ses collaborateurs préparent avec beaucoup d’enthousiasme. « C’est un événement local important, il permet de nous faire connaître et bien sûr, de générer du chiffre d’affaires » confie-t-il. Ces ventes s’ajoutent aux mille lits vendus en boutique en moyenne chaque année, livrés dans le Loiret mais dans le reste de la France également (région parisienne, côte Atlantique). Les clients sont fidèles, et parfois même sur plusieurs générations. Sans doute la meilleure des reconnaissances.
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8, rue du Cheval rouge à Orléans - 02 38 62 34 84
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SULLY/LOIRE
AVRIL/MAI 2018
service
POUR UN
SIGNAL FORT ET DURABLE SUR LE POINT DE VENTE
J
acques Letourneau a effectué toute sa carrière dans la vente et la relation client. En 1991, il crée Publi-Relief et reprend 7 ans plus tard Néon Décors, réunissant ensuite les deux sociétés à Chécy. L’an dernier, il décide de rejoindre la franchise Signarama et s’installe à Orléans. Signarama est le premier réseau mondial de signalétique visuelle et compte 45 magasins sur le territoire français. À Orléans, Jacques Letourneau dirige 18 salariés. « Nous avons des marchés nationaux comme par exemple les boulangeries Banette, les agences Stéphane Plaza ou Thélem Assurances, indique Jacques Letourneau. Nos clients appartiennent au monde du commerce, des services, de l’industrie, des collectivités locales. » Cependant, la signalétique se vend en « one shot » et Jacques Letourneau avait depuis quelque temps l’envie de commercialiser des services moins éphémères. C’est ainsi qu’est né Amontsignal : « un nouveau concept qui se
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L’ENTREPRISE PUBLIRELIEF/SIGNARAMA DÉVELOPPE UN NOUVEAU CONCEPT SOUS LA MARQUE AMONTSIGNAL DESTINÉ À DÉVELOPPER L’ATTRACTIVITÉ ET L’ANIMATION DES POINTS DE VENTE.
présente sous forme d’abonnements dans lesquels nous proposons conseils, suivi ainsi que la mise en place d’un certain nombre d’actions de communication personnalisées en matière de signalétique, d’événementiel… Ce service d’accompagnement est à destination des commerçants, des unions commerciales, managers de centre-ville, etc. Il vise à mener une stratégie globale, inscrite dans la durée, dans l’objectif de maintenir l’attractivité des points de vente. »
— Une campagne à Sully
De l’idée à la réalisation, il n’y a qu’un pas et c’est là que Hélène, fille de Jacques, entre en scène. « Il y a 6 mois, j’étais fleuriste à Lille. Après avoir échangé avec mon père, j’ai décidé d’accepter de me charger du développement d’Amontsignal. Je me suis rapidement prise au jeu et c’est quelque chose qui me passionne
TEXTE : ALAIN SOUCHÉ
aujourd’hui. » Dans le cadre du lancement de la marque, Hélène Letourneau a conçu, lors de la Saint-Valentin, une campagne destinée à valoriser un certain nombre de commerçants de Sully-sur-Loire (là où Amontsignal est implanté). « Le principe était simple, confie Hélène. Chacun des commerçants choisissait un produit, placé dans un cadre, comme une œuvre d’art, et installé dans un autre commerce participant. C’est ainsi que le saucisson du charcutier pouvait se retrouver chez la libraire et ainsi de suite. L’idée était de montrer le lien entre les différents commerces du centre-ville sullylois, résumé par cette formule : des passionnés pour vous servir, c’est aussi de l’amour. » Avec son accroche « Abonnez-vous à votre signalétique », Amontsignal est désormais en marche pour rayonner sur toute la région Centre-Val de Loire.
amontsignal
CHÂTEAUNEUF/ LOIRE
hôtellerie
VOUS POUVEZ L’APPELER
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CAPITAINE !
C’EST À CHÂTEAUNEUFSUR-LOIRE, ENTRE LA LOIRE ET LA FORÊT D’ORLÉANS, QUE KARINE MALEGA A CHOISI DE RELEVER LE DÉFI EN JUIN 2015 : REPRENDRE UN PETIT ÉTABLISSEMENT INDÉPENDANT. CAFÉ-RENCONTRE AVEC UNE HÔTELIÈRE DANS L’ÂME.
L
a Capitainerie★★★ est cet hôtel de charme situé au cœur de la ville, à deux pas du musée de la Marine de Loire, de l’Office du tourisme et de la halle classée où il fait bon flâner le vendredi, jour du marché. L’adresse n’attendait plus que Karine Malega pour renaître. Fille de restaurateurs parisiens, la maîtresse des lieux a toujours mis la main à la pâte : d’abord dans la restauration auprès de ses parents, puis pendant presque 10 ans au fil des saisons touristiques à la montagne comme dans la capitale : « Après tant d’années au service des clients dans la restauration et une expérience en salle au golf de Marcilly, j’ai eu envie de nouveauté : ainsi, j’ai assumé (et assuré !) le poste d’assistante réceptionniste dans un hôtel économique de l’agglomération d’Orléans ». Le destin l’a amenée à prendre au pied levé la direction de l’hôtel, deux ans plus tard. « L’aventure a finalement duré 12 ans, après quoi j’ai rejoint d’autres navires pour de belles aventures : la direction d’un campanile, puis d’un hôtel Best Western à Troyes, et un établissement Kyriad à Bourges ». C’est d’ailleurs dans la capitale berrichonne que Karine Malega a eu « un déclic » : « J'ai consacré ma vie au travail, j'avais envie d'être à mon tour capitaine de mon navire. Et de relever le défi. »
— Des clients bichonnés
À la tête de l’hôtel la Capitainerie★★★ depuis 3 ans et seul maître à bord, Karine Malega abat du matin au soir les tâches quotidiennes que requiert un établis-
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TEXTE : PIERRE-ÉLISE DUMUIS
sement hôtelier. Toute l’année 7 jours sur 7, elle reçoit avec autant de plaisir ses clients. Ses 11 chambres rénovées et confortables accueillent, selon la saison, des visiteurs d’un jour, des touristes itinérants à vélo séduits par le label Accueil Vélo de l’hôtel, des habitués qui font une halte, des sociétés, des VRP et des commerciaux. « J’aime recevoir des clients aux attentes différentes », avoue l’hôtelière, « la proximité qui s’installe avec mes clients d’un jour et les clients qui reviennent. Leurs retours d’expérience me sont utiles ». Karine Malega est attentionnée et bichonne ses clients : petit-déjeuner bio avec gâteau maison, tarif privilégié à la Brasserie de la Poste pour ses clients, salon et snack en salle comme en terrasse… La maîtresse des lieux accepte les chiens et n’en oublie pas pour autant l’extrême propreté ; « je mène la vie dure aux sols et moquettes de l’hôtel qui sont nettoyés quotidiennement en profondeur ». Pour terminer la visite, l’hôtelière ouvre les portes de la salle de séminaire de l’hôtel, créée voilà un an et demi : une salle de 65 m² pouvant accueillir réunions, incentives et même des événements familiaux. Les entreprises Castelneuviennes et des environs ont d’ailleurs pris leur marque et reviennent régulièrement. L’occasion de délocaliser et de dépayser son équipe, le temps d'une réunion de travail.
hotel.lacapitainerie.eu
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LORRIS
IMMERSION DANS LA FORÊT DOMANIALE D’ORLÉANS AVEC PATRICE BARDEAU FERRIEUX, TECHNICIEN FORESTIER DE L’OFFICE NATIONAL DES FORÊTS.
L’
AVRIL/MAI 2018
ONF est gestionnaire de la forêt domaniale d’Orléans. Au service du patrimoine forestier, il veille à sa préservation et au renouvellement des espaces. Patrice Bardeau Ferrieux est l’un des 10 000 précieux maillons de l’Office, passionné par la forêt depuis toujours : « J’ai grandi au milieu de grands espaces. C’était un rêve d’enfant. Parfois je travaille le week-end, à l’aube ou tard le soir, en fonction de l’appel de la forêt ». Le travail de Patrice est solitaire, ponctué par des manœuvres et réunions avec les autres collègues missionnés sur les massifs d’Orléans, d’Ingrannes et de Lorris. « Je prévois et gère les travaux d’entretien sur les parcelles comme les chemins forestiers, et veille ainsi à la préservation des lieux. » Finalement, le technicien forestier de l’ONF s'adapte aux 3 fonctions indissociables de la forêt : répondre aux besoins de production et récolte de bois, préserver l’environnement et accueillir le public (professionnels du bois, promeneurs et chasseurs).
— Des journées sur-mesure
Patrice aime partager ses connaissances et son amour pour la forêt : il reçoit de nombreux groupes chaque année, des classes de maternelles aux sections professionnelles. Le Département du Loiret soutient d’ailleurs financièrement certaines sorties à l’attention des
tourisme scolaires. S’il accueille des écoles, il anime aussi des journées sur-mesure pour les CE de la région et d’Ile de France. « L’ONF accueille aussi les familles, notamment lors de sorties "brâme du cerf". » Les sorties personnalisées que propose l’ONF sont différentes d’un (mini) groupe à l’autre : « Les groupes d’amis réservent une sortie sur les arbres ou les grands animaux. Parfois, la demande porte sur les métiers de la forêt, l’eau ou le rôle du Carrefour de la Résistance ». Les deux techniciens-forestiers « animateurs » abordent ainsi des thématiques renouvelées. S’ils ne sont que deux à animer ces journées sur-mesure, ils s’appuient sur de précieux partenaires : Loiret Nature Environnement, l’Arboretum des Barres et l’IRSTEA et le musée de la Résistance de Lorris qui met à disposition des iphones pour découvrir l’histoire du carrefour à travers l’appli "Du carrefour d’Orléans au carrefour de la Résistance".
— Un levier de développement
Après une immersion en forêt d’Orléans, on attend impatiemment la sortie suivante, espérant secrètement que collectivités territoriales et institutions forestières et touristiques continueront à œuvrer main dans la main pour rendre la forêt toujours plus accessible au grand public. L’occasion de considérer la récréation comme un levier de développement, dans le respect des autres activités de la forêt.
tourismeloiret.com/fr/les-bains-de-foret-vous-connaissez Contact ONF « Sorties nature » : Patrice Bardeau Ferrieux - patrice.bardeau@onf.fr
TEXTE : PIERRE-ÉLISE DUMUIS
L’APPEL DE
LA FORÊT D’ORLEANS Les spots de loisirs au cœur de la forêt domaniale d’Orléans : l’étang de Combreux et le sentier des Carnutes, le Belvédère des Caillettes, le Carrefour de la Résistance, le sentier des Sources, L’étang du Ravoir et son observatoire, le canal d’Orléans. Et pour parfaire la sortie : visites des musées de la Résistance et de la déportation (Lorris) et des métiers et des légendes de la forêt d’Orléans (Loury), l’arboretum des Barres (Nogent), l’un des plus riches d’Europe, et celui des Grandes Bruyères (Ingrannes).
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À VOIR ET À VISITER
ORLÉANS
VR AERO TRAINING, STARTUP ACCOMPAGNÉE PAR ORLÉANS TECHNOPOLE ET LE PROGRAMME SAXO 45, A MIS AU POINT UN SIMULATEUR DE VOL POUR LA FORMATION DES PILOTES PROFESSIONNELS. UN OUTIL INTELLIGENT QUI RÉPOND À UN FORT BESOIN INTERNATIONAL, RECRUTER ET FORMER DE NOUVEAUX PILOTES.
TEXTE : FABIENNE BONVOISIN
numérique
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6% des accidents aériens surviennent à cause d’erreurs humaines de pilotage, et les méthodes de formation des pilotes n’ont pas changé depuis 30 ans. Fort de ces constats, Mehdi El Kouch ingénieur de l’Ecole Nationale d'Aviation Civile (ENAC) s’est lancé dans la création d’un simulateur de vol ultra performant. « Dans les 20 prochaines années, nous aurons besoin de 600 000 pilotes. Nombreux sont ceux qui partent à la retraite en Europe et aux ÉtatsUnis, et le transport aérien se développe très vite en Asie et au Moyen-Orient. Bref, si nous ne faisons rien, c’est tout le secteur de l’aéronautique qui va traverser des perturbations » indique Mehdi. Son simulateur propose de la réalité mixte : le cockpit comprend des éléments tangibles, notamment des boutons autour du pilote, et un casque de réalité virtuelle dans lequel l’élève voit ses interactions et son entourage.
— Un simulateur intelligent « sur mesure » Le simulateur va se doter de capteurs qui recueillent des informations sur la performance de l’élève pilote. « Cela permet d’adapter et d’individualiser la formation, précise Mehdi. On forme ainsi plus rapidement et on ajuste le rythme et le nombre d’heures de formation aux élèves ». Ce simulateur permet de réali-
ser entre 50% et 80% de la formation avec un système toujours à jour, sur abonnement. L’équipement est peu encombrant et facile à transporter. « Il n’est pas non plus limité à un seul modèle d’avion. Il pourra passer d’un A320 à un Boeing 737 ou d’autres types d’avions ». L’associé de Mehdi, Patrick Legras, commandant de bord sur l’Airbus A320, pilote instructeur et tout jeune retraité, apporte une expertise pédagogique très précieuse.
— Le développement en phase de décollage D’ici 3 ans, le duo de VR Aero Training souhaite vendre 30 simulateurs. « Le coût d’achat du simulateur est faible, de l'ordre de 100 000 €. Si on le compare aux solutions actuelles, c’est environ quatre fois moins cher » indique Mehdi. À cela s’ajoute l’abonnement mensuel, variable selon le type d’avion, et une tarification à l’usage. Leurs cibles ? Les centres de formation des compagnies aériennes qui sont souvent des sociétés privées et l’ENAC, qui a déjà confirmé son souhait de tester le simulateur Orléanais. Leurs ambitions ? Conquérir l’Europe, notamment l’Allemagne et le Royaume Uni, leader de l’aviation puis élargir les frontières et traverser les océans. Le prototype au point, une levée de fonds est en cours, elle va s’opérer dans les 6 mois et permettre le recrutement de développeurs afin que Mehdi se consacre à la production « réelle » des simulateurs. Sur la ligne de VR Aerotraining, aucun retard à craindre.
vraerotraining.com
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WELCOME ON BOARD 28
29 AVRIL/MAI 2018
expert
CONTRÔLE FISCAL : QUELLES NOUVEAUTÉS ?
NOTRE SYSTÈME FISCAL REPOSANT SUR UN PROCESSUS DÉCLARATIF, L’ADMINISTRATION DISPOSE DE MOYENS PERMETTANT DE VÉRIFIER LA VÉRACITÉ DES INFORMATIONS QUI LUI SONT COMMUNIQUÉES. ET L’ARSENAL JURIDIQUE DONT ELLE DISPOSE AFIN DE PROCÉDER À DES CONTRÔLES, SE RENFORCE AU FIL DES ANNÉES ! UN POINT D’ÉTAPE S’IMPOSE, SUR LES RÉCENTES MESURES ENTRÉES EN VIGUEUR.
— Des moyens de contrôle renforcés …
• La notion d’ « aviseurs rémunérés » Alors qu’elle refusait (sauf cas exceptionnels) de considérer les courriers de délation, l’administration accepte d’indemniser toute personne lui fournissant des renseignements conduisant à la découverte de certaines infractions : fausse domiciliation en France, non déclaration d’actifs détenus à l’étranger par des résidents français… • La clôture du STDR (Service de Traitement des Données Rectificatives) Par la circulaire Cazeneuve du 21 juin 2013, l’administration fiscale a créé une cellule (STDR) permettant aux résidents français détenteurs d’actifs à l’étranger d’en révéler l’existence ; en échange, elle faisait preuve de clémence dans l’application des pénalités encourues. Depuis le 1er Janvier 2018 (clôture du STDR), les dossiers déposés seront traités sans remise de pénalités et, afin de lutter contre l’évasion fiscale, le Gouvernement s’appuiera sur l'échange automatique d'informations bancaires (entré en vigueur en septembre 2017). • La notion de « fort enjeu » pour certains contribuables… La DGFP (Direction Générale des Finances Publiques) a instauré la notion de « contribuables à forts enjeux », contrôlés tous les 3 ans (afin d’éviter la prescription). Il s’agit des contribuables dont le revenu est supérieur à 270 000 euros ou qui possèdent un patrimoine imposable à l'IFI (ancien ISF) supérieur à 3,9 millions d'euros. … et le croisement de fichiers pour d’autres contribuables Le contrôle des autres contribuables est renforcé par une sélection des dossiers à partir de croisement de fichiers informatisés. Ainsi, une forte variation de revenus ou de patrimoine ou un événement exceptionnel (la vente de l'entreprise…) peut conduire l'administration à diligenter un contrôle. En pratique, une déclaration de plus-value comportant l’application d’abattements (notamment pour durée de détention) déclenche souvent une demande de renseignements de la part de l’administration. • Le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale Les sanctions à l’encontre de la fraude fiscale (exemple : détention d’un compte bancaire non révélé à l’étranger) sont renforcées : 7 ans d’emprisonnement maximum et une sanction pécuniaire de 2 millions d’euros, portée à 3 millions d’euros depuis le 1er janvier 2018. • Le durcissement des sanctions pour non-respect du droit de communication L’administration peut demander à un tiers de lui confirmer les montants déclarés (ainsi une demande à une entreprise ayant réalisé des travaux générant un crédit d’impôt, de lui fournir la copie des factures). Le tiers interrogé qui ne défère pas à la demande de l’administration encourt une sanction financière : 1 500 € s’il est concepteur/éditeur de logiciel, 5 000 € dans les autres cas. À compter du 1er janvier 2019, cette amende sera portée à 10 000 €.
— Mais aussi des assouplissements…
• La minoration de l’intérêt de retard En cas de rectification, l’administration calcule l’impôt qu’elle estime
éludé et applique un intérêt de retard (outre d’autres majorations) jusqu’ici fixé à 0,4% par mois. Depuis le 1er janvier 2018, cet intérêt est calculé au taux de 0,2% par mois (et inversement pour l’intérêt calculé sur des fonds remboursés au contribuable à la suite d’une démarche contentieuse). • La notion de droit à l’erreur La DGFP envisage d’institutionnaliser cette notion afin d’assouplir les conséquences de certaines situations de contrôle. À l’heure de « l’administration fiscale 2.0 », le numérique et l’innovation technologique gagnent du terrain dans le contrôle fiscal ! Et même si les outils informatiques utilisés par la DGFP seront approuvés par la CNIL, il est primordial de veiller à ce que le contribuable vérifié continue à bénéficier pleinement des garanties encadrant cette procédure… N’oubliez pas : l’avocat sait guérir et… prévenir !
chiffres
UN CHIFFRE À RETENIR
5 121
Indicateurs
s dédiés c'est le nombre d'hectare dans le éta vég tion duc pro à la s le Loiret dan que ogi gol l'agriculture bio hectares en 2016. Soit 9,6 % des de Loire. de la région Centre-Val
ÉCONOMIQUES DU LOIRET
Permis de construire commencés Loiret
1T 2018
Variation sur un trimestre
Variation sur un an
466
-53%
-47%
Logements commencés (en nombre)
Locaux d'activités commencés
34 640
(surface en m2)
-63%
-22%
Source : Direction Régionale de l'Equipement - Nb : en date de prise en compte
4T 2017
Taux de chômage
(estimations provisoires)
Commerce extérieur
Centre-Val de Loire 4T 2017
Loiret 4T 2017
Part Loiret
Exportations
19 243 M€
8 503 M€
44,19%
Importations
18 422 M€
8 173 M€
44,37%
821 M€
330 M€
Solde
En millions d'euros - Source : Douanes
Variation sur un trimestre
Variation sur un an
(en point)
e Agreste Centre-Val Source : Agence Bio, Etud mbre 2017 de Loire, édition nove
(en point)
Opinion des ménages Niveau national
Moy.*
janv 18
fév 18
mars 18
34
4
4
3
-34
-17
-20
-26
100
104
100
100
Sur le chômage
Loiret
8,3
-0,8
-1,3
Craintes sur les perspectives d'évolution
Centre-Val de Loire
8,3
-0,7
-1,1
Perspectives d'évolution inflation anticipée
France métropolitaine
8,6
-0,7
-1,1
Indicateur synthétique sur la confiance**
Sur les prix
Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages * Moyenne de janvier 1987 à décembre 2016 ** Cet indicateur est normalisé de manière à avoir une moyenne de 100 et un écart-type de 10 sur la période d'estimation (1987-2016)
Source : Insee
Créations d'entreprises
Défaillances d'entreprises
4 500
180 000
800
20 000
4 000
160 000
700
18 000
3 500
140 000
3 000
120 000
2 500
100 000
2 000
80 000
1 500
60 000
1 000
40 000
200
500
20 000
100
0
T4
T1
2014 Loiret
T2
T3
2015
T4
T1
T2
T3
T4
2016 Centre-Val de loire
T1
T2
T3
T4
0
16 000
600
14 000
500
12 000
400
10 000
300
8 000
0
6 000 4 000 2 000 T4
T1
2014
2017 France
T2
T3
T4
2015
T1
T2
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T4
T1
T2
2016
T4
0
2017
Données trimestrielles CVS - Ensemble des secteurs d'activtés - Source : INSEE - BDM
I ADMINISTRATION I Loire&Orléans Éco 14, boulevard Rocheplatte - 45000 Orléans & 02 38 21 35 40 I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION I Emmanuel Diaz I RÉDACTION EN CHEF I Alain Souché & 02 38 21 35 40 - alain.souche@loiretorleans.fr I COORDINATION & RÉDACTION I Fabienne Bonvoisin, Fatimata Diallo, Pierre-Élise Dumuis, Béatrice Laidin, Gaëlle Lepetit, Alain Souché I SECRÉTARIAT DE RÉDACTION I Force Motrice I CONCEPTION I Force Motrice I PHOTOS I Didier Depoorter, Loire&Orléans Éco I IMPRESSION & ROUTAGE I Groupe Maury Imprimeur I PUBLICITÉ I Sylvia Fromenteaud & 02 38 21 35 42 - sylvia.fromenteaud@loiretorleans.fr I TIRAGE I 28 000 exemplaires I ISSN : 2497-8507
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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE UDEL MEDEF LOIRET 2018
MARDI 19 JUIN 17H45
CENTRE DE CONFÉRENCES ORLÉANS
Réinventer le business à l´heure de l´intelligence artificielle
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