Acteurs de l'Éco, n° 4, aout-septembre 2016

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LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET www.loiretorleans-economie.fr

#04

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août septembre 2016

portrait Le forgeron de Chantecoq

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Tourisme Nouveau souffle au Golf de Sully

LES FEMMES, DES CHEFS D’ENTREPRISE COMME LES AUTRES ?

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évènement La gastronomie s'invite sur les marchés

> Virginie Kompalitch, Art et Floritude



Billet

2016 # 04 août/sept

« être femme chef d’entreprise : et si c’était une vraie chance ! »

som maire 04

territoire

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MADE IN LOIRE&ORLÉANS

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portrait

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ous devrions toujours considérer nos soi-disant « faiblesses » comme de véritables atouts. Une fois la problématique de la féminité prise sous cet angle, plus rien ne nous empêche de déplacer les montagnes du monde professionnel.

Sans tomber dans les idées reçues, il est vrai que notre vie n’est pas tout à fait celle des hommes cadres ou chefs d’entreprises, nous devons organiser notre vie professionnelle et personnelle… travail, maison, enfants, avec un sentiment de culpabilité et d’inachevé d’un côté comme de l’autre.

dossier

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COMMERCE

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SERVICES

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IMPLANTATION

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responsabilité

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création

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international

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restauration

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TOURISME

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numérique

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ÉVèNEMENT

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expert

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chiffres

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J’aime à penser que notre dualité vie professionnelle/vie privée nous amène à penser le monde autrement et je suis souvent surprise de voir des idées chez les femmes d’une grande originalité et d’un grand pragmatisme. Nous savons surprendre principalement par notre capacité d’écoute, notre empathie mais aussi par nos qualités organisationnelles indispensables pour mener de front cette double vie. Bref, une efficacité à toute épreuve ! Penser autrement, vouloir déplacer des montagnes, l’empathie et l’organisation sont les clefs de l’entrepreneuriat au féminin. Il faut que les femmes brisent les barrières qu’elles se mettent elles-mêmes pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Les freins sont plus souvent en nous que dans le regard des personnes qui nous entourent. Nous sommes plusieurs marraines à accompagner des jeunes créatrices d’entreprises au sein de l’association Voy’Elles, nous les suivons simplement pour les motiver, les guider, leur dire que c’est possible, réalisable et qu’elles peuvent compter sur nous. Et si les femmes étaient l’avenir de l’accroissement de l’entrepreneuriat en France ? Virginie Brunel Directrice générale de Demeco Group

© D. Depoorter

INDUSTRIE

Pour être heureuse, il faut d’abord accepter nos choix, les assumer et en être fière.

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www.demeco.fr

CE

C

LES FEMMES, DES CHEFS D’ENTREPRISE comme les autres ?

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ACTUALITÉ

Satisfait ou Remboursé sans condition

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actualité é L E CT I O N S

C r éati o n

En lice pour les Trophées

Un nouvel outil pour les porteurs de projet CCI Business Builder est une nouvelle plateforme web qui permet aux porteurs de projets de travailler de façon autonome, à leur rythme, pour élaborer leur business plan et préparer leur projet en ayant une première idée de sa viabilité. Après avoir formalisé une mini-étude de marché, le porteur de projet peut partager son projet et recueillir des avis d’experts : financeurs, comptables, conseil en stratégie commerciale, etc. CCI Business Builder constitue également une interface conseiller CCI - porteur de projet tout au long du parcours, permettant la saisie et l’échange d’informations et de documents, un moyen pour le conseiller création de la CCI d’accompagner efficacement le créateur, en s’adaptant à son rythme.

http://business-builder.cci.fr C o nventi o n

Les Trophées de l’entreprise seront remis le 13 octobre au Zénith d’Orléans. Voici les nommés par catégorie. Re s pons ab i li t é s oci é tale et e n v i ronne m e ntale Chryso, Thermor, TPC 45 Pe r f or m ance é conom i qu e Groupe Esus, Metz SA, Ecosystem naturellement I nno vat i on Altyor Group, Stee 45 Laboratoires NaO E s poi r Les Billots de Sologne, Géonomie, Invite1chef

Vote

en automne

Les prochaines élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE) ou pour les employés à domicile auront lieu à partir du 28 novembre 2016. Elles permettront de mesurer l’audience des organisations syndicales au sein des entreprises de moins de 11 salariés. En région CentreVal de Loire, 160 000 salariés présents dans plus de 50 000 entreprises sont concernés. Rappelons que les élections consulaires ont également lieu cet automne : en octobre pour la Chambre de métiers et de l’Artisanat, du 20 octobre au 2 novembre pour les Chambres de Commerce et d’Industrie territoriales et régionales.

http://centre-val-de-loire.direccte.gouv.fr COMMERCE

Re pr i s e ExpertInBox.com, Groupe Inprimis, Jordenen SA I nter nat i onal Demospec, Gilles Leroux Industrie, Jourdain N u m é r i que Cybeletech, NUOO

Pour un suivi santé-travail

pérenne

Le Comité interentreprises d’hygiène du Loiret (CIHL), service de santé au travail, et la DIRECCTE CentreVal de Loire, ont signé une convention pour pallier, en partie, la pénurie de médecins du travail dans le département. Mené sous forme d’expérimentation, unique en France, le dispositif vise à assurer un suivi médical au travail efficace et équitable.

www.cihl45.com

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Loi r e &O r lé ans Copadex, Maury Imprimeur, Les Roses Anciennes André Eve

Une lettre de conjoncture régionale Les Chambres de Commerce et d’Industrie accompagnent les 28 000 commerçants de la région Centre-Val de Loire en leur proposant des services pouvant faciliter leur quotidien et améliorer leur performance. Pour représenter au mieux ces entrepreneurs, CCI Centre-Val de Loire a lancé récemment une note de conjoncture destinée à analyser leur activité. La publication CCI’ Scope Commerce synthétisera chaque trimestre l’opinion des commerçants de la région sur l’évolution de leur chiffre d’affaires et du panier moyen, sur leur situation financière et la confiance en l’avenir.

www.centre.cci.fr


rubrique réalisée par alain souché

5 août/septembre 2016

Le GIP est présent sur de nombreux fronts dès la rentrée. Au menu de Loire&Orléans Eco, ces prochaines semaines : L'opération « 1 Marché, 1 Chef, 1 Recette » : 19  > 25 septembre Elle vise à promouvoir les professionnels des marchés et les chefs restaurateurs locaux auprès du grand public (voir page 28). Cosmetic 360 : 13 & 14 octobre Salon international de l'innovation dédié aux acteurs de la filière parfumerie-cosmétique. La présence de Loire&Orléans Eco, en tant qu'exposant, vise à valoriser les acteurs locaux de la filière cosmétique et le statut d'Orléans qui est la capitale scientifique de la Cosmetic Valley Crédit photo : Didier Depoorter - www.goodby.fr

Loire&Orléans Eco, demandez le programme !

actualité

Les « Trophées de l'Entreprise » : 13 octobre Une manifestation organisée par La République du Centre qui récompense les entreprises qui se démarquent dans 8 catégories (voir ci-contre). Le Simi : 30 novembre > 2 décembre Salon dédié aux professionnels de l'immobilier d'entreprise. Le stand de Loire&Orléans Eco fera la promotion

des projets structurants et de la dynamique territoriale auprès des 27 000 visiteurs (investisseurs, promoteurs, architectes...) 6 Business&Co Ils seront organisés sur tout le territoire départemental pour permettre aux chefs d’entreprises de rencontrer leurs futurs clients et/ou partenaires et développer leur réseau professionnel en local. 2 Territoires&Co (Gien et Montargis) Ils sont programmés pour favoriser les échanges avec les interlocuteurs locaux (intercommunalités et entreprises) autour de sujets consacrés à l’économie et à l’attractivité. 5 Acti'déj Ils sont planifiés pour permettre aux entreprises récemment installées de mieux appréhender leur territoire et développer leur réseau.

www.loiretorleans-economie.fr


actualité agenda

prochaines rencontres

A M é N AG E M E N T

ominations

C’est (aussi) la rentrée pour les Rencontres Performances

16.09

Partagez vos pratiques un an après la publication de l’ISO 14001

23 .09

Communication managériale : enjeux et clés de succès

27.09

Augmenter le trafic sur votre site web

04.10

Financer vos projets de développement à l’international, quels acteurs pour vous accompagner ?

06.10 Prévention des RPS :

témoignage et visite de l’entreprise Hutchinson

13.10

Manager le changement au quotidien pour accompagner le développement de l’entreprise

www.lesrencontresperformance.fr

Francis Lheure

Président d’OBM Construction, a été élu Président de l’UDEL MEDEF Loiret le 28 juin dernier, pour un mandat de trois ans.

Stéphanie Domange

a été nommée directrice générale de Mars Food France, l’une des filiales françaises du groupe familial américain Mars Incorporated, basée à St-Denis-de-l’Hôtel. Elle prend également la tête du board Ebly SAS, issu de la joint-venture entre Mars Food France et la coopérative Axéréal.

Le 6 juillet, le jury technique des Victoires du Paysage (5e édition) s’est réuni pour examiner les 166 dossiers reçus cette année. Ce concours est destiné à promouvoir l’aménagement paysager contemporain, à sensibiliser les élus, chefs d’entreprise et particuliers à l’importance du végétal et du paysage au sein de la cité et à valoriser les métiers du paysage. Parmi les dossiers retenus dans une première sélection figure celui de la Société d’Aménagement d’Orléans dans la catégorie « Parc ou jardin urbain » pour le Parc SaintFiacre et sa promenade à Olivet.

www.valhor.fr DéFI

Soutien aux gazelles

annive r sai r es

Esus & Bellier prennent date Le groupe Esus, 160 salariés, a fêté fin juin son trentième anniversaire à son siège de Saran. Un long chemin parcouru pour Karine et Philippe Prévosteau, à l’origine de la création de Leader 45 en 1986. Aujourd’hui, le groupe, spécialisé dans les systèmes d’information professionnels, compte 13 agences implantées dans les régions Centre-Val de Loire, Bourgogne-FrancheComté et Ile de France. Reportage complet dans notre prochain numéro. Du côté des Escaliers Bellier à Fayaux-Loges, la célébration concernait le 40e anniversaire d’une entreprise fondée par Jean-Pierre Bellier (article dans notre numéro de septembre 2015). Elle compte aujourd’hui 50 salariés, 2 magasins d’exposition en nom propre, une usine de production et un réseau de distribution (OéBa) en franchise.

www.groupe-esus.fr - www.oeba.fr

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T RO P H é E S

« Les femmes de l’économie » Le 25 juin, cinq dirigeantes de la région ont été désignées lauréates de la 2e édition des trophées « Les femmes de l’économie ». Parmi elles, figurent trois loirétaines : Angélique Bailly (Téo Jasmin à Beaugency), Angélique Grangan (Dog Hotel Resort à Saran), Nicole Ladner (Eurobougie à Boynes).

Team MEGAzelles est l’aventure de deux ex-collègues devenues amies qui ont décidé de se lancer un défi commun : participer du 17 mars au 1er avril 2017 au rallye Aïcha des Gazelles au Maroc. Ce rallye, 100% féminin, hors-piste et sans GPS, investi dans une démarche écologique et caritative, est le seul à avoir une certification environnementale ISO 14001. Pour se lancer dans cette aventure humaine unique, la montargoise Barbara Bonnion et la nemourienne Delphine Tabart sont déjà soutenues par une vingtaine de sponsors locaux. à suivre...

www.megazelles.com


7 août/septembre 2016

territoire

Adeflor a pour vocation d’animer les acteurs du Nord Orléanais

© D. Depoorter

Jean-Philippe Chauchon préside le groupement d’entreprises Adeflor dont l’influence s’étend sur Orléans-Nord et Fleury-les-Aubrais, jusqu’au sud de Saran. Il compte notamment sur son territoire le plus grand projet urbain de l’agglomération orléanaise : Interives.

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a RN 20 est l’artère majeure d’Orléans et de son agglomération autour de laquelle l’économie s’est développée. à commencer par la plus ancienne zone industrielle française, celle de Fleury-les-Aubrais, créée au lendemain de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, la route nationale a été déclassée et rebaptisée D2020 mais l’histoire économique de ses abords s’écrit aussi désormais au futur proche avec le plus grand projet urbain orléanais des prochaines décennies (110 ha), à savoir Interives. Un quartier d’avenir qui va se développer sur d’anciennes friches industrielles, entre les gares de Fleury et d’Orléans.

— Une biodiversité économique

« Bizarrement, aucun groupement d’entreprises n’avait été créé sur ce secteur », constate Jean-Pierre Chauchon. Ce dernier préside Adeflor, un groupement qui réunit les entreprises d’un périmètre qui s’étend le long de l’ancienne nationale 20, et plus encore, avec 7 parcs d’activités : Dessaux, Fleury/Saran, les Bicharderies, les Foulons, les Lignerolles l’Herveline, les Vallées. « Les entreprises présentes sur ce territoire, petites et grandes, forment une biodiversité économique qui constitue une véritable opportunité pour travailler ensemble, dans l’esprit de la FAPAL, la Fédération des parcs d’activités à laquelle adhère Adeflor. » Travailler ensemble, pour Jean-Pierre Chauchon, cela ne peut être que bénéfique pour tous : « C’est d’abord la possibilité de découvrir des savoir-faire à notre porte que nous étions susceptibles de chercher bien plus loin. Et en nous rassemblant, c’est aussi l’opportunité d’être un interlocuteur crédible pour les élus locaux. » Adeflor est encore un groupement relativement jeune puisque son action n’a vraiment commencé qu’au début 2016. Pour l’heure, il compte 40 adhérents, l’objectif étant d’atteindre la centaine avec des entreprises représentant chaque parc d’activités. Adeflor sera bien entendu attentif au projet Interives. « Mais cela, c’est le long terme, et nous devons nous préoccuper également du court terme à savoir les questions que se posent les entreprises au quotidien », explique Jean-Pierre Chauchon. Sens de l’intérêt commun, échanges mais aussi convivialité : les actions menées au sein d’Adeflor reflètent une philosophie pragmatique et volontaire. Et son activité des derniers mois le démontre amplement : matinées handi-café, afterwork, ateliers pour l’emploi ou RH, rencontres sportives inter-entreprises…

http://adeflor.fr/ Texte : alain souché


made in L O

Une AOC

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pur jus à (re)découvrir

es appellations Orléans, Orléans-Cléry et Côteaux du Giennois témoignent du long passé viticole de notre département probablement dès le IIe siècle. Le vin d’Orléans a pour terre d'élection les plateaux situés sur les deux rives de la Loire. Frais et désaltérant, ce Pinot noir et Gris Meunier affiche une belle robe duveteuse. Celui d’Orléans-Cléry, un Cabernet franc s’apparente au Bourgueil, un vin rouge concentré qui se marie aux plats riches tels que les gibiers de Sologne. En amont, le vignoble des Côteaux du Giennois s'étend sur les bords de la Loire, jusqu'à la limite sud du département. Le blanc est à 100% Sauvignon, citronné proche du Sancerre. Le rouge est un Pinot noir fruité et velouté. Légers et fruités, ces vins classés AOC en 2006 accompagnent subtilement un fromage de chèvre ou une savoureuse andouille de Jargeau. Le saviez-vous ? Il s’agit de la seule AOC du Loiret, elle a 10 ans cette année, une occasion de la découvrir ou redécouvrir. Texte : béatrice laidin

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Pour en savoir plus : www.aoc-orleans.fr

• Bénédicte et Hubert Montigny-Piel « Clos St-Fiacre » (Mareau) www.clossaintfiacre.fr • Valérie Deneufbourg « Un vin, une rencontre » (Cléry) • édouard Montigny « Le domaine de Valogne » et « Le chant des oiseaux » (Mareau) • Pascal Javoy « Le Clos St-Avit » www.javoy.com

• Les vignerons de la Grand’maison (Mareau) coopérative 18 producteurs « Demoiselle Bleue » • Florian Roblin (Beaulieu) www.domaine.roblin.florian@orange.fr • Poupat (Briare) www.domaine-poupat.fr Remerciements à Sabine, sommelière à Orléans www.verdivin.com 2, rue des trois Maries – Orléans


Chantecoq

9 août/septembre 2016

à 25 ans, Pierre Lebrun est forgeron coutelier installé à Chantecoq. Pour lui, le métier n’a de sens que s’il est pratiqué dans les règles de l’art et perpétue les techniques ancestrales. Rencontre avec un jeune homme à la sensibilité très affutée.

D

ans son atelier perdu dans la nature, l’ancienne grange en briques rouges de son beau-père, il forge… Couteaux pliants, à lames fixes, de cuisine, d’extérieur, en damas et des outils… Pierre Lebrun créé tout ce qui est tranchant. Pourquoi ? « Parce que ce sont des objets utiles, simples, qui se transmettent, explique Pierre comme une évidence. J’aime l’idée de créer une pièce unique, parfois sur mesure. » Pierre Lebrun n’a pas le sentiment d’être un artisan d’art, il aborde son métier avant tout d’un point de vue technique. La touche artistique vient après. « Mais pour être vendu un couteau doit aussi être joli car l’achat répond souvent à un coup de cœur. »

portrait — Travailler à l’ancienne

S’il se destinait plutôt à travailler le bois après un BTS en gestion forestière, Pierre s’est rapidement initié seul à la coutellerie et à la forge en allant à la rencontre de professionnels à Thiers en Auvergne, en faisant des stages de forges puis en préparant son CAP de ferronnerie d’art. à son compte depuis deux ans et demi, il est heureux d’annoncer qu’il vend ses créations et qu’il en vit. Ses clients sont des cuisiniers, des ébénistes, des chasseurs, des passionnés qui travaillent le bois, ils sont français et étrangers. Il forge l’acier au carbone et frappe sur chaque lame une hirondelle, sa marque de fabrique. « L’hirondelle est un oiseau courageux qui fend l’air avec ses ailes. » Tout un symbole. Ce qui compte par dessus tout pour ce forgeron exigeant et pragmatique, c’est de s’améliorer sans augmenter le prix de ses créations. Alors il plonge plus d’un siècle en arrière, recherche des techniques de travail oubliées, échange avec les anciens car il ne peut pas compter sur les trop rares manuels techniques de ce métier. « Et grâce à ces recherches je retrouve d’anciens gestes, je travaille de plus en plus vite donc je pratique des prix abordables. » Environ 200 couteaux sortent de la forge de Pierre chaque année, vendus entre 50 à 300 euros.

— Transmettre son savoir-faire

© D. Depoorter

Pierre accueille régulièrement des stagiaires dans son atelier. « Je propose des stages d’initiation sur la forge, l’affûtage et la coutellerie, précise Pierre. J'aide des passionnés qui ont envie de fabriquer leur couteau. » Le stage dure entre 2 jours et 1 semaine. Lorsqu’on se lance dans l’aventure de la coutellerie et taillanderie, on touche à un savoir-faire rare, qui nécessite beaucoup d’investissement et de patience. Toutes les pièces qui sortent de l’atelier sont garanties à vie et Pierre réalise le polissage et l’affûtage gratuitement. Ses clients satisfaits repassent généralement commande. Mais Pierre lui, voit toujours comment il aurait pu mieux faire. Ces retours positifs l’encouragent à persévérer.

Pierre Lebrun, authentique forgeron

www.forgedepierre.fr texte : fabienne bonvoisin



publi-reportage


dossier PAS ASSEZ NOMBREUSES à OSER L’ENTREPRENEURIAT, ENCORE SOUS-REPRéSENTéES DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION ET AUX POSTES-CLéS, LES FEMMES PAYENT UN LOURD TRIBUT à UN SYSTEME PATRIARCAL TRèS ANCIEN. LES INTERVIEWéES DE CE DOSSIER ONT TOUTES UN JOUR FRANCHI LE PAS DE LA CRéATION D’ENTREPRISE. SI LEURS PARCOURS SONT UNIQUES, ELLES NE VEULENT PAS OU PLUS SACRIFIER LEUR CARRIèRE AU DéTRIMENT DE LEUR VIE PERSONNELLE, ET VICE VERSA. à LA FOIS BUSINESS WOMEN, FEMMES ET MèRES… ET AVEC PANACHE ! / / / S an d r i n e B r i h i e r & I s a b elle Jean ta u d-Bri an t

LES FEMMES, DES CHEFS D’ENTREPRISE COMME LES AUTRES ?

/ / / Cat he r ine D e l aco u te

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/// Cl ai re Vi n c en t

© D. Depoorter

/// Ju li e Marra ne & Bé ran gè re Co ssu


13 août/septembre 2016

/ / / V irginie K o m pa l i tch

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es inégalités professionnelles et salariales qui pénalisent encore aujourd’hui les femmes trouveraient leurs origines il y a… douze millénaires, selon Patrick Banon, directeur de l’Institut des Sciences de la Diversité, chercheur et associé à la Chaire Management & Diversité (Université Paris-Dauphine). En cause : un système patriarcal qui considère le « féminin » fatal par nature, et qui, en le plaçant sous tutelle masculine,

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Une success story, mais pas à n’importe quel prix Elles ont 33 ans chacune, et ont fait de la traduction haut de gamme leur cœur de métier. Créée en 2013 à Orléans, Word Up travaille avec près de 900 traducteurs (toutes langues, tous domaines) avec cette valeur ajoutée : une relecture systématique par un second traducteur natif. Bérangère Cossu et Julie Marrane ont mis un an pour peaufiner leur projet, accompagnées par la Boutique de gestion. Grâce à la qualité de ses prestations -  et au bouche-à-oreille  - Word Up fait rapidement carton plein et a déjà atteint mi2016 son CA 2015. Jeunes mamans toutes les deux, elles ont fixé des limites claires. « On s’est dit que cette entreprise ne devait pas nous empêcher de construire une vie de famille » pose Bérangère. « Faire 70 heures hebdo n’est pas notre objectif, complète Julie, bien sûr, on est présentes à 150% quand il le faut, mais jamais au détriment de notre vie personnelle ». Alors, quand lors d’une soirée professionnelle, quelqu’un demande à Bérangère « qui garde le petit ? »… la jeune chef d’entreprise sourit. « Il faut toujours qu’on nous renvoie à la maternité, même si la question est bienveillante… ». Elle reste d’ailleurs sceptique sur les initiatives qui « renforcent le mythe de la femme fragile », comme cet incubateur 100% dédié aux femmes inauguré récemment à Paris. Même interrogation sur les Trophées féminins ou les quotas en politique. « Finalement, c’est peutêtre un mal nécessaire, ne serait-ce que pour l’exemplarité de la réussite des femmes ». Exemplaire de réussite ? Bérangère vient justement de l’être au nom de Word Up avec le titre de lauréate de bronze (catégorie chef d’entreprise prometteuse) lors des Trophées régionaux des femmes de l’économie.

www.wordup-traduction.com

dossier

l’a tenu éloigné, siècle après siècle, de la vie sociale et de l’accès à la connaissance, empêchant ainsi les femmes de conquérir leur indépendance économique. Mais alors, qu’en est-il des progrès induits par la mixité ? « Rien n’est joué, nous n’en sommes qu’aux prémices de cette mutation, déclare-t-il. Nous avons l’impression d’un progrès, mais il s’agit le plus souvent de vases communicants entre métiers "féminins" et "masculins". En fait, les disparités persistent ». Les chiffres le confirment. Selon une étude CSA-KPMG de 2015, le taux des femmes à la direction des entreprises n’a progressé en France que d’1,2 point en 10 ans. Et si celles-ci restent le plus représentées dans les entreprises de 10 à 20 salariés, la part de femmes dirigeantes baisse quand la taille de l’entreprise augmente. Elles ne sont que 8,6% dans les entreprises de plus de 250 salariés contre 18,9% dans celles de moins de 10 salariés. Dans la région, les femmes ne représentent que 30% des créateurs d’entreprise, alors qu’elles constituent 48% de la population active. Si les écarts de salaire (25% en moins en moyenne brute que les hommes) s’expliquent par l’âge, le niveau ou encore la filière d’éducation et des choix de filières moins rémunératrices, reste, qu’à caractéristiques identiques, un écart salarial de 7% demeure inexpliqué… Quelques signes encourageants malgré tout : le nombre de femmes de moins de 40 ans créatrices d’entreprise progresse à l’échelon national et certains secteurs traditionnellement masculins ouvrent leurs portes aux femmes chefs d’entreprise (énergie : + 130% en 10 ans ; agroalimentaire : + 23,6% ; immobilier : + 21,5%).

frein des femmes : — Premier elles-mêmes Principal obstacle à l’accès à des postes de direction et à leur exercice ou encore à la création d’entreprise : la conciliation vie professionnelle/vie privée. Souvent, le moment de la prise de responsabilité coïncide avec celui de fonder une famille et la question de l’équilibre des deux sphères devient alors centrale. Or - et les interviewées de ce dossier le prouvent - les femmes sont de moins en moins enclines à vouloir sacrifier leur vie personnelle pour leur carrière… et vice versa ! Autre frein récurrent : un manque de confiance en soi (une dirigeante sur 10) auquel les hommes ne pensent même pas. Une étude du LIEPP* conclut que si les femmes occupent moins de postes à responsabilité que les hommes, ce n’est pas parce qu’elles sont

*  Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques dossier réalisé par gaëlle lepetit


dossier discriminées ou qu’elles réussissent moins, mais tout simplement parce qu’elles y postulent moins (30 à 40% de moins que les hommes). Ces doutes, l’association Voy’elles, qui promeut l’entrepreneuriat au féminin et la mixité en entreprise, les entend au quotidien, tout en incitant les femmes à « oser et voir plus grand ». « Toutes nos adhérentes créatrices ont passé en revue chacune des questions qui auraient pu mettre en péril leur projet, témoigne Fany Chérière, Présidente de l‘association, l’équilibre vie professionnelle/vie privée, leurs capacités de réussite liées au fait qu’elles estiment souvent ne pas avoir les compétences, mais aussi les pressions socio-culturelles et familiales et, enfin, l’endettement et la peur de l’échec ». Pour encourager les femmes à devenir chefs d’entreprise, il faut sensibiliser, accompagner, mais aussi, faciliter l’accès au financement. « Les femmes se montrent très prudentes dans le financement de leur projet poursuit Fany Chérière, en faisant tout pour éviter de s’endetter.

Elles ont du coup tendance à s’autocensurer et à se cantonner à des secteurs dits féminins, qui nécessitent peu de fonds ». Même analyse de Virginie Kompalitch, à la tête d’Art et Floritude à Beaulieu/Loire et membre du réseau Femmes Business Angels, au regard des dossiers sur lesquels elle est amenée à statuer : « sans généraliser à outrance, les femmes semblent plus prudentes dans la gestion de l’entreprise et l’investissement. Les hommes, eux, affichent leur ambition, et de manière totalement décomplexée. Une fois, un jeune homme de 19 ans a annoncé qu’il allait conquérir 90% du marché américain en six mois… ». Fany Chérière enfonce le clou : « les acteurs de la chaîne de financement montrent de réelles réticences quand il s’agit de soutenir un projet porté par une femme quand il mobilise des fonds importants… ».

— Lever les stéréotypes

Pour bousculer ces inégalités, Patrick Banon avance cette piste : neutraliser les stéréotypes en proposant une alternative au modèle patriarcal. En apprenant à raisonner autrement, et à penser que « le ferment de la société réside dans la diversité des profils ». Une diversité qui s’incarne par exemple dans la mixité des équipes dirigeantes. Hommes et femmes sont d’ailleurs en phase pour affirmer qu’ils travaillent mieux ensemble, et que la mixité est source de performance et de créativité. Lever les stéréotypes, c’est aussi, comme le préconise l’Institut Montaigne, lutter contre les différences de genre dans l’enseignement primaire et secondaire. Sensibiliser à la diversité des parcours de réussite, élargir les pistes d’orientation, améliorer la connaissance du marché du travail.

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Claire Vincent a toujours adoré « les salons de thé, les confiseries, et faire des pièces montées ». Une passion gourmande et créative qui la fera quitter l’ISC Paris en fin de première année. En 2005, Belle de sucre voit le jour à Nargis (6 salariés). Un « créateur et fabricant de sucres extraordinaires » destiné au retail et à l’hôtellerie de luxe, qui réalise 85% de ses ventes à l’export (Afrique du Sud, Australie, Japon…). « L’image de la qualité française, du luxe, est un bon sésame, analyse la dirigeante, et mon profil de femme chef d’entreprise colle bien avec le côté raffiné et féminin du produit ». À quelques exceptions près. Après un an en Asie dans le cadre d’une mission CCI, avec le soutien de la Coface et de la Région, elle admet que c’est parfois un handicap : « en Malaisie par exemple, c’est compliqué d’être une femme occidentale ». Recherche de nouveaux produits, design des emballages, conception PAO, réalisation des prototypes… Claire Vincent s’investit beaucoup, mais a posé des limites. « Je ne travaille pas le WE par exemple ». Comment a-t-elle géré l’arrivée de ses deux enfants (18 mois d’écart) avec le développement de Belle de sucre, situé dans les mêmes locaux que son domicile ? « J’étais enceinte quand un concurrent s’est positionné sur le même créneau que mes produits… Il est arrivé que des fournisseurs sonnent alors que les enfants pleuraient… Bref ça a été un peu le chaos jusqu’à leur v entrée en maternelle, raconte-t-elle, mais je m’étais dit que cette tranche de vie de 0-2 ans était unique, et qu’il fallait en profiter ».

www.belledesucre.com

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© D. Depoorter

Des sucres extraordinaires et adorables


15 août/septembre 2016

dossier

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© D. Depoorter

Un management basé sur la compétence et le partage « Quand j’étais jeune ingénieure en génie chimique, j’ai encadré une équipe masculine en usine. La hiérarchie m’a annoncé d’emblée que ça allait être difficile ; pourtant, ça ne l’a pas été » sourit Virginie Kompalitch. À la tête d’Art et Floritude qu’elle a repris récemment, spécialisée dans les luminaires très haut de gamme à façon pour les décorateurs et hôtels de luxe, elle n’a jamais vécu le fait d’être femme comme un frein à son ascension professionnelle. « Quand j’ai travaillé chez L’Oréal, on m’a confié un poste à responsabilité qui avait jusque-là été réservé à des hommes, raconte-t-elle. En faisant mes preuves, j’ai fait changer le regard de la hiérarchie ». Virginie Kompalitch a beaucoup voyagé, de la Chine aux États-Unis. L’arrivée de ses deux filles coïncide avec l’époque où elle travaille pour une entreprise américaine. « J’étais salariée, mais aussi autonome qu’un chef d’entreprise. Ils étaient très à l’écoute, avec des solutions comme le travail en home office ». Elle se partage entre Paris - où elle vit - et son entreprise à Beaulieu/Loire, sans avoir l’impression de devoir faire l’équilibriste pour tout concilier. « Ma vie professionnelle est très présente dans ma vie privée, je ne vois pas pourquoi il faudrait cloisonner les deux. Je suis une seule et même personne…Cela fait 10 ans que je ne suis pas partie en vacances sans mon ordinateur, je suis comme ça » confie-t-elle. Côté management, Virginie Kompalitch affirme que la mixité est source de performance. « J’ai un style de management basé sur la compétence et le partage, pas sur l’autorité ni le contrôle ». Et de conclure en rendant hommage à ses 10 collaborateurs : « cette société est exceptionnelle, par la qualité des gens qui y travaillent ».

www.artetfloritude.fr


dossier

SUR TOUS LES FRONTS Assurer la pérennité de leur entreprise, apporter une contribution sociétale, donner du sens à leur vie… : les exigences des femmes créatrices leur font placer la barre haut.

A

© D. Depoorter

RÉUSSIR,

dopter enfin l’idée qu’il n’existe plus de domaine réservé par nature au féminin ni au masculin, et faire de l’entreprise un lieu privilégié de rencontre des diversités au service d’un projet commun : la mutation se fait doucement. C’est ce qu’a voulu pointer l’association Voy'Elles qui promeut l’entrepreneuriat au féminin et la mixité en entreprise, avec l’opération « Vis ma vie ». Le concept : recruter sept binômes hommes/femmes dans des métiers où la représentation du sexe opposé est faible, et les faire endosser, quelques heures durant, le « costume » de l’autre (vidéos prochainement en ligne). Mixité de genre, mais aussi mixité économique et mixité du business model : tel est le credo du nouvel incubateur parisien inauguré par Paris Pionnières. Dédié aux « femmes entrepreneurs dans l’innovation en France et en Europe », cet espace doit notamment attirer plus de femmes vers les métiers du numérique. Engager la jeune génération féminine vers la culture de l’entrepreneuriat, c’est en effet un défi crucial à relever. Choisir de créer son entreprise, et non le faire par désir d’autonomie suite à un manque de reconnaissance et une frustration professionnelle. Ces derniers leviers, Typhaine Lebègue, spécialiste de l’entrepreneuriat au féminin et auteure de la première thèse sur le sujet, les a pourtant bien identifiés. Et quand elles ont passé le cap de l’autocensure, souvent grâce à l’appui de l’entourage (« on a eu beaucoup de soutien, de nos maris, de nos familles, soulignent les dirigeantes d’Entr’elles) et qu’elles ont balayé un à un tous les obstacles potentiels, les femmes semblent ne pas en attendre les mêmes bénéfices.

— Une perception différente de la réussite

Comme le confirme Typhaine Lebègue dans une interview accordée à NetPME : « la définition de la réussite pour les femmes qui créent une entreprise n’est pas la même que pour les hommes. Pour elles, il est certes important de satisfaire aux critères économiques, mais cela implique aussi de parvenir à un équilibre vie privée/vie professionnelle, ainsi

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Un club de sport 100% féminin « Je savais que je ne pouvais pas m’engager dans cette aventure sans faire de sacrifice…Entr’elles ce sont de grosses semaines, soirs et weekends compris » concède Sandrine Brihier. Un vrai « parcours de la combattante » entamé en 2014 avec la reprise de Lady moving (en liquidation judiciaire) à Olivet. Et qui débouche sur l’ouverture d’une salle de sport dédiée aux femmes en janvier 2015. Avec son associée, Isabelle Jeantaud-Briant, « sans qui Entr’elles n’aurait pas vu le jour », elles engagent des travaux dans des délais records, puis regagnent la confiance de la clientèle (250 adhérentes aujourd’hui). Investies dans la vie économique locale (partenaire des Foulées roses, de Voy’elles le 8 mars dernier), elles mettent au premier plan la qualité des relations humaines. « On gère avec notre cerveau, mais aussi avec générosité et avec le cœur » confie Sandrine. « Et avec empathie » complète Isabelle. Avant de préciser : « Cela ne nous empêche pas d’être capables de prendre des décisions, parfois difficiles, quand cela s’impose ». Compliqué d’être une femme chef d’entreprise ? « Pas plus que pour un homme, tranche Sandrine, ce qu’il faut, avant tout, c’est être très professionnelle. Quand c’est le cas, vous pouvez convaincre ». Seule ombre à cette « très belle aventure humaine », un loyer prohibitif qui plombe l’équilibre de l’entreprise. « Il suffirait que le propriétaire fasse un petit geste… » soupire Sandrine, tout en gardant le sourire. Baisser les bras ? Hors de question ! Et ça commence par une nouveauté dans la salle à la rentrée : le fitness sur talons.

www.entr-elles.com

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dossier

17 août/septembre 2016

Catherine Delacoute, « toujours battante »

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que d’apporter une contribution sociétale. Quand elles créent, elles cherchent à donner un sens à leur vie tout en espérant aussi le faire pour d’autres, à travers une stratégie de partage, notamment. Chez les hommes, ce désir d’accomplissement existe, bien sûr, mais il est moins fort ». Un équilibre vie privée/ vie professionnelle, pour lequel certaines entreprises se mobilisent concrètement. À l’instar d’Axa, avec la mise en pratique d’une charte qui préconise d’éviter les réunions après 18h et l’envoi d’emails le week-end. Un équilibre par ailleurs facilité grâce à la révolution digitale et au développement du travail dématérialisé : télétravail et web conférences permettent par exemple plus de flexibilité aujourd’hui. Exactement le coup de pouce dont a bénéficié Virginie Kompalitch, dirigeante d’Art et Floritude, alors qu’elle travaillait pour un employeur américain et voyageait beaucoup. « J’ai eu mes filles à ce moment-là et je n’en ai pas souffert. J’ai pu bénéficier sans problème d’une solution home office » témoigne-t-elle. Pas toujours simple quand la présence sur le lieu de travail se justifie, comme l’explique Catherine Delacoute, restauratrice à Chilleurs-aux-Bois. « Si on veut tenir son poste il faut être là, midi et soir ». Finalement, la conclusion revient à Claire Vincent (Belle de sucre) : « quand on a une entreprise, il faut aller au front, et ce n’est pas le fait d’être une femme qui pose question, mais peut-être plutôt celui, éventuellement, d’être seule ». Car (c’est l’une des observations de Typhaine Lebègue suite à sa thèse) : en cas d’échec, les femmes sont davantage attendues au tournant…

Catherine Delacoute tient les rênes du Lancelot à Chilleurs-aux-Bois depuis 1995. Un « Bistrot gastronome » de 50 couverts qui emploie 10 salariés et cinq apprentis. À la fois chef et manager, elle impose un certain nombre de règles à ses collaborateurs, ainsi qu’à elle-même, bien entendu : « hommes ou femmes, tout le monde est sur le même pied d’égalité, y compris dans les tâches à accomplir. Se concentrer sur son travail, le faire dans le respect des autres, voilà pour l’essentiel ». Celle qui se définit comme « la meneuse de l’équipe » ajoute qu’il faut, au moins pour l’exemplarité, « toujours être battante, avoir de l’énergie et aller de l’avant ». Une force de caractère qu’elle a forgé tôt alors qu’elle a grandi dans un univers paternel masculin : le bâtiment. Pas le droit d’être fatiguée et beaucoup de stress à la clé, cela a été le cas lors de ses deux grossesses, avant qu’elle ne recrute un chef. « Je me suis très peu arrêtée, je n’avais pas le choix, j’avais une entreprise à tenir, j’ai élevé mes enfants sur place… Heureusement, deux de mes employées m’ont beaucoup soutenue à ce moment-là » confie-t-elle. Catherine Delacoute, qui a fait ses armes dans plusieurs étoilés (La Poutrière à Orléans, ou encore à Amboise) et dans des établissements parisiens, affirme ne jamais avoir pâti d’être une femme lors de ses différentes expériences. Avant de raconter cette « anecdote » édifiante : « Un patron m’a un jour posé l’ultimatum de quitter mon petit ami de l’époque ou de garder mon poste. Son ambition était de me faire travailler à Paris et que je n’aie pas d’entrave »…

www.restaurantlelancelot.com


Amilly

Le dernier constructeur français de machines à profiler innove pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Emblématique de ce parti-pris : la mise sur le marché d’une machine « trois-en-un ».

industrie

G

outtières, profils d’autoroute, rayonnages métalliques ou encore tubes soudés pour l’aéronautique et la pétrochimie et même aiguilles de seringues… voilà quelques exemples de ce que les machines conçues, fabriquées et installées par Jidet, sont capables de produire. Implantée à Amilly, l’entreprise est désormais le dernier constructeur français de machines à profiler. « Le profilage consiste à déformer le métal à froid par opérations successives », explique son PDG Romain Girard. Les deux grandes forces de l’entreprise ? « Non seulement nous maîtrisons l’ensemble du process de A à Z, mais nous sommes experts dans les projets spéciaux et atypiques » résume le dirigeant. Si les clients (automobile, bâtiment et équipement) leur donnent souvent carte blanche pour concevoir la machine adaptée, les cahiers des charges sont aussi parfois très précis : « certaines pièces automobiles

requièrent une précision de l’ordre de 3/100e » illustre Romain Girard. Sur un effectif total de 45 salariés, 8 personnes travaillent au sein des bureaux d’étude mécanique et électrique-automatisme. Une de leurs missions : adapter l’offre de Jidet, comme le justifie Romain Girard. « Aujourd’hui, les lignes de profilage sont assez complexes et réservées souvent aux gros industriels, nous cherchons désormais à optimiser les coûts et les fonctionnalités pour rendre nos machines accessibles au plus grand nombre ». En s’orientant par exemple vers des procédés concurrents du pliage, destinés aux petits volumes, mais qui bénéficient de la vitesse supérieure du profilage (10 fois plus).

métiers en un — Trois

Autre priorité du chef d’entreprise : innover pour « démocratiser » la ligne de profilage. Une volonté qui s’incarne désormais dans une nouvelle machine révolutionnaire, entièrement conçue par Jidet. Baptisée « ALL IN ONE », ce mastodonte regroupe trois savoir-faire (poinçonnage, profilage et coupe) sur une seule unité de production. « On rentre une bobine de matière première et il en ressort un produit fini : poinçonné, profilé et coupé à longueur, illustre le PDG, à des vitesses pouvant atteindre 100 m/minute ». Pour booster sa croissance, l’entreprise mise aussi sur le développement commercial, et a recruté un chargé d’affaires il y a deux ans. Jidet réalise la moitié de son

« Nous sommes experts dans les projets spéciaux et atypiques » CA à l’export, « essentiellement en Europe de l’Est, mais aussi en Arabie Saoudite ou encore en Chine ». Les monteurs de l’entreprise, qui se déplacent pour installer manuellement les machines sur site, ont même suivi des cours d’anglais pour être efficaces sur place. Et si Romain Girard préfère rester discret sur le CA de l’entreprise, il annonce de prochains recrutements : « une personne supplémentaire au bureau d’études et un monteur ».

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www.jidet.com

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JIDET

DÉMOCRATISE LE PROFILAGE À FROID Texte : gaëlle lepetit


Sermaises

19 août/septembre 2016

commerce

Des fleurs INTEMPORELLES PRISÉES PAR LES PROFESSIONNELS

Créée il y a cinq ans, « En dehors du temps » s’est positionnée sur les créations florales en tissu haut de gamme. La microentreprise a, lentement mais sûrement, trouvé son marché. « Je conçois des bacs originaux mélangeant feuillage artificiel, fleurs et décor naturel pour des bureaux et halls d’accueil. Je réalise des structures composées d’un socle de ciment avec fer à béton que je végétalise à la demande, c’est un peu ma marque de fabrique » précise-t-elle. Prisées aussi, ses décorations de Noël, intérieures et extérieures, qu’elle commence à anticiper dès l’été.

vers la vente en ligne — Cap

En octobre, Anne-Marie Mourier programme d’ajouter une nouvelle corde à son arc avec la vente en ligne. « Je serai présente sur une plateforme qui regroupe d’autres professionnels, en complément de mon site Internet et de ma page Facebook. J’y vais pas à pas, il faut que j’étudie les possibilités d’emballage pour préserver les compositions lors du transport ». Après cinq années d’activité, et une microentreprise qui affiche une progression moyenne de 20% chaque année depuis sa création, elle confie : « j’adore tous les aspects de mon métier : cerner les besoins, créer, sortir de l’atelier pour aller au contact des clients… et en plus, j’en vis ».

www.endehorsdutemps.com

www.facebook.com/atelierendehorsdutemps

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J

e m’adapte à l’univers de mes clients, je suis très à l’écoute pour coller au plus près du projet, qu’il soit classique, très contemporain, épuré, sophistiqué… ». À Sermaises, Anne-Marie Mourier met sa créativité et son goût pour le contact client au service de l’activité qu’elle a créée en mars 2011 : la location et la vente de fleurs intemporelles, en « tissu haut de gamme ». Cette ancienne fleuriste-décoratrice (aussi passée par une fonction de commerciale) travaille pour une clientèle composée aux trois quarts de professionnels (commerces, collectivités, entreprises, hôtellerie-restauration…). « J’ai un portefeuille de clients récurrents pour lesquels j’offre un programme clé en main en changeant les compositions florales chaque mois selon un cahier des charges, et en fonction de la saison » illustre-t-elle. Et elle ne manque pas d’arguments pour valoriser l’avantage de louer ses créations. « Cela revient deux à trois fois moins cher que les fleurs coupées, pas de changement d’eau à prévoir, et la tenue reste excellente ». En dehors du temps propose également ses réalisations à la vente.

Texte : gaëlle lepetit


Éric Voisin et Frédéric Chauvron ont repris l’entreprise historique créée en 1966 par Pierre Blareau. Spécialisés dans les piscines, ils ont su diversifier leur offre dans le département et la région Centre.

services

V+C architecture,

C

onstruire à deux c’est mieux. C’est ce que s’est dit Éric Voisin lorsqu’il a décidé de reprendre le cabinet d’architecture crée en 1966. Il a publié une offre d’emploi. Frédéric Chauvron a postulé et a été retenu. Rapidement la mayonnaise prend. Deux ans après leur rencontre, les deux hommes s’associent pour fonder en 2011 V+C Architecture. Chacun a ses missions et se complète parfaitement. « Je suis plus dans l’exécution technique des travaux et Frédéric dans la phase d’études », glisse Éric Voisin. Le duo a la même conception du métier d’architecte. « L’architecte n’est pas un artiste mais un créatif. Il a un cahier des charges, des contraintes, une réglementation… et il crée dans ce cadre, rappelle Frédéric Chauvron. Nous créons un bâtiment fonctionnel qui rentre dans les coûts et ensuite qui fait plaisir ».

— 2011, projet fondateur pour l’agence Au tableau de chasse de V+C Architecture, l’agrandissement de la piscine de Dampierre-en-Burly, la création de celle de Corbeilles-enGâtinais ou encore la rénovation de la halte-garderie d’Olivet. Mais celle qui a marqué leurs esprits est sans conteste la structure d’accueil petite enfance à Saran en 2011. « C’est notre première création ensemble.

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St-Jeanle-Blanc

bâtisseurs d’avenir

Texte : Bartélemy Sanson

Nous en sommes très fiers car il y a cent candidats au départ et nous avons fait partie des trois retenus. Notre projet a pu aboutir alors qu’on était des petits face aux grandes agences », se souvient Éric. S’il a acquis sa renommée dans la réalisation de piscines collectives, le cabinet crée et rénove des bâtiments anciens. « C’est drôle car nous reprenons des bâtiments qui pour certains ont été créés par Pierre Blareau. Ça tombe bien, nous avons la même philosophie que lui, souligne Éric Voisin. Mais ces projets marquent aussi notre identité par rapport à notre prédécesseur. Nous avons réussi à couper le cordon et nous sommes capables de créer. »

— Sept personnes et 700 000 € de CA

En plus des deux co-gérants, le jeune cabinet est composé de cinq personnes : une architecte, un inspecteur de travaux, un métreur, un dessinateur et une assistante. Une équipe qui travaille sur une dizaine de chantiers. Des projets qui peuvent s’étendre sur deux à trois ans. Le chiffre d’affaires oscille entre 550 et 700 000 euros. Un chiffre qui fluctue au gré du marché très variable et des appels d’offres. « Nous essayons de nous démarquer par notre écoute, notre capacité de réaction pour satisfaire tous nos clients dans le cadre qu’ils nous fixent », conclut Frédéric Chauvron.

www.vplusc.fr


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Ardon

août/septembre 2016

implantation

ÖRFJÄLL ou BILLY ?

IkEa bien sûr !

— Une aventure humaine avant tout

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« J’ai pris mes fonctions en septembre 2015 confie Christine Frick, motivée comme au premier jour après 30 ans passés au sein du groupe. J’ai recruté mon comité de direction puis nous avons embauché la plupart de nos collaborateurs ». Sur un mode original, très centré sur l’humain : pas de CV mais des tests écrits puis une journée d’immersion pour faire vivre aux candidats une journée type en magasin. « Ça vaut tous les tests de recrutement ponctue Graziella Poupeau, RRH du magasin. Ces deux étapes réussies, nous avons reçu les candidats en entretien. Pour nous, la personnalité des candidats est déterminante, le savoirêtre avant le savoir-faire ». Chaque métier a ensuite sa formation interne, dispensée dans les autres magasins, avec en point d’orgue : le conseil client. « Chacun sait conseiller le client, quelle que soit sa fonction », précise Christine. Autour d’elle aujourd’hui 190 collaborateurs sont à pied d’œuvre. 80% ont été embauchés en CDI et recrutés localement (52% d’anciens demandeurs d’emploi, 25% d’étudiants) et 20% en mobilité interne. Et tous partagent les valeurs du groupe : esprit d’équipe, simplicité et enthousiasme.

Chez IkEa, chaque meuble porte un nom. Pas toujours facile à prononcer… qui rappelle que le concept astucieux et design est « made in Sweden ». Christine Frick dirige le 33e magasin Ikéa qui a ouvert le 24 août à Ardon au terme d’un chantier qui aura duré une année.

C

— De la satisfaction à l’enchantement client texte : fabienne bonvoisin

réé en 1943 par Ingvar Kamprad dans un village au sud de la Suède le premier magasin Ikea a fait des petits dans le monde entier pour devenir aujourd’hui le leader mondial de l'ameublement (30 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans 43 pays avec 328 magasins). En France, le succès est arrivé très vite grâce à une stratégie orientée design, facilité d’achat et prix bas. Aujourd’hui l’objectif du groupe est très clair : proposer à 80% de ses clients un magasin à moins d’une heure de chez eux d’ici 2020. Au sud d’Orléans, le leader du meuble en kit en libre-service attend plus d’un million de visiteurs la première année, grâce à une zone de chalandise de 600 000 habitants répartis sur 4 départements (Loiret, Loir-et-Cher, Cher et Eure-et-Loir).

Plus grand que Tours et un peu plus petit qu’évry, le magasin dispose d’une surface commerciale de 18 600 m2. Au total la « boîte bleue et jaune » c’est 22 500 m2 dédiés au « vivre mieux à la maison » où le parcours client est étudié et designé de A à Z. Ikea Ardon offre tous les services : livraison, location de camionnettes, installation, préparation de commandes. Le « cliquez-roulez » disponible en octobre permettra au client qui commande sur Internet de chercher ses produits en transport en commun car une camionnette contenant sa commande l’attendra en magasin. Ikea a aussi pensé aux femmes qui fréquentent le magasin en semaine avec l’aide au chargement sur le parking. Plus qu’un commerce, Ikea est un acteur engagé. Engagé pour l’environnement avec une démarche développement durable affirmée (indépendance énergétique, tri et recyclage des déchets, mobilités douces) et engagé pour l’économie locale. Pour l’emploi et la formation des jeunes, c’est déjà bien parti.

http://www.ikea.com/fr


St-Jean de-Braye

amilly

responsabilité

Démocratie, partage et transparence chez

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TPC SCOP L’entreprise adaptée, sur ses sites de SaintJean-de-Braye et d’Amilly, progresse dans un esprit d’échange et de partage coopératif de ses valeurs. Son engagement dans une politique RSE volontariste en est l’illustration concrète.

Texte : alain souché

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I

mplantée sur deux sites de production, SaintJean-de-Braye et Amilly, la Société Coopérative Ouvrière de Production TPC, créée en 1984 et dirigée depuis 2013 par Stéphane Foisy, a développé son activité autour de plusieurs axes : le conditionnement à façon, la transformation agro-alimentaire, l’externalisation de service administratif, le montage câblage et mécanique.

« La RSE n’est pas un concept de direction »

« Notre mission initiale était l’insertion professionnelle et sociale de personnes handicapées, indique Stéphane Foisy. Cette mission a été largement dépassée avec la transformation en SCOP et la remise de l’outil de travail à ceux qui l’ont créé. TPC emploie aujourd’hui 185 salariés dont 156 travailleurs handicapés. C’est au travers du développement professionnel des salariés que nous souhaitons améliorer leurs compétences ainsi que la performance de l’entreprise. Nous sommes très attentifs aux conditions de vie de nos salariés, à leur bien-être au travail, au respect de l’individu et à l’équité de tous. » Ces valeurs, ainsi que son engagement pour le développement durable, TPC Scop les a précisées avec la mise en place d’une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) qui a débouché sur l’obtention d’un diplôme AFAQ 26000

remis par l’AFNOR en mai dernier. « La RSE n’est absolument pas un concept de direction, avertit Stéphane Choisy. Travailler en SCOP est synonyme de démocratie, de partage et de transparence. Chez TPC, chaque salarié doit être à même de prendre ses propres décisions. »

— Le premier groupement de SCOP

Dans les faits, le parcours RSE s’est constitué en 7 étapes. Tout d’abord, la gouvernance « où l’on retrouve les salariés », puis les relations et conditions de travail (mise en place du langage des signes, enquêtes de satisfaction, etc). Ensuite, vient la loyauté des pratiques illustrée par les certifications ISO 90001, 14001 et 26000. Les droits de l’homme font aussi partie de ce parcours avec 17 pays de naissance répertoriés pour les salariés de TPC. « Chaque travailleur handicapé est détenteur de parts sociales de la SCOP et possède un droit de vote aux assemblées générales », complète Stéphane Choisy. Bien entendu, l’environnement n’est pas oublié : tri et évacuation des déchets, plantations d’arbres fruitiers… Enfin, la démarche RSE comprend également une part consacrée à la communauté et au développement local ainsi qu’aux questions relatives aux consommateurs. Forte de sa capacité à progresser ensemble, TPC poursuit son développement. L’acquisition de Sefard, entreprise de construction métallique et mécanique, basée en Eure-et-Loir, a permis la création de Calice, premier groupement de SCOP.

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orléans

23 août/septembre 2016

création

Culture du souvenir :

prendre soin du caveau familial

Alexandre THIBAUDEAU a créé son auto-entreprise l’été 2015. Son activité ? Entretenir et fleurir les sépultures. Un marché de niche auquel Alexandre souhaite apporter le soin et l’humanité que ce secteur d’activité requiert.

suis le seul à exercer cette activité dans le Loiret, annonce Alexandre Thibaudeau. Mes clients sont des personnes éloignées du cimetière de leurs proches ou qui ne peuvent pas se déplacer facilement. » à l’origine Alexandre est spécialiste et passionné par les végétaux. Il a travaillé en jardinerie et aime le conseil client. « Je souhaitais exercer une activité utile aux autres, en extérieur et en toute indépendance. J’ai remarqué qu’à Orléans, 7 tombes sur 10 nécessiteraient un sérieux entretien, poursuit-il. Je considère que l'entretien d'une tombe est une marque de respect envers les défunts. » Et puis, on ne le sait pas toujours mais la loi impose aux familles d’entretenir les sépultures, c’est une obligation morale et civique. à défaut, au terme d’une procédure de trois ans, la commune peut récupérer la concession.

passages annuels, les formules de prestations et les facilités de paiement. »

— Tout reste à construire vite Alexandre n’a pas encore atteint son seuil de rentabilité, (peut-être à La Toussaint ?) car cette activité n’est pas encore très ancrée dans l’esprit des Français. Cependant, les clients peuvent bénéficier d’une réduction d’impôts de 50%. Culture du Souvenir intervient sur trois départements (45, 41 et

28) et cherche à se développer. Seulement sept sociétés similaires existent en France. Des projets sont en cours pour créer des antennes à Nevers et à Blois d’ici la fin de l’année prochaine. Et Alexandre qui démarche activement comités d’entreprises, maisons médicalisées, résidences séniors recherche aussi des partenaires financiers prêts à investir dans la perspective de transformer son activité en réseau de franchisés.

www.culturedusouvenir.fr © D. Depoorter

J

e

activité aussi utile que délicate — Une

Alexandre Thibaudeau envisage son métier comme une prestation de service « classique » avec toute la rigueur nécessaire. « Je travaille à distance, par téléphone et par mail, avec plus de la moitié de mes clients. Dès mon premier passage, j’envoie une photo avant/après au client, afin qu’il constate le travail réalisé et me dise si cela lui convient » indique-t-il. « Je propose des formules à la carte pour des interventions ponctuelles ou des abonnements qui fixent le nombre de

Texte : fabienne bonvoisin


St-Jean-dela-Ruelle

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Distributeur de matériel électrique à l’international, Sofrani export affiche une progression constante de son CA depuis sa création en 2012. Et doit aujourd’hui franchir un cap décisif pour continuer à se développer.

international

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otre terrain de jeu, c’est l’Afrique francophone, et plus précisément, les pays en voie de développement » annonce Denis Legrand, Président de Sofrani Export. Basée au sein de la pépinière d’entreprises de Saint-Jean-de-la-Ruelle, la SAS créée en 2012 s’est spécialisée dans la distribution de matériel électrique auprès d’industriels, d’installateurs ou encore de revendeurs. Si l’entreprise affiche un « très bon début d’année 2016 », après quatre années de progression constante (800 000 € de CA en 2012, « le double de ce qui était prévu », et 1,8 M€ l’an passé), elle se trouve aujourd’hui à une période charnière. « Soit on stagne, soit on se développe » résume le dirigeant, qui a tranché en faveur de la seconde option. Pour atteindre l’objectif fixé de 2 M€ de CA en 2016, l’entreprise travaille sur plusieurs axes. Accroître sa présence sur le terrain d’abord, même si depuis quatre ans le dirigeant se rend en Afrique trois fois dans l’année. « Une demande de Volontaire International en Entreprise (VIE) est en cours, explique-t-il, c’est crucial pour renforcer la connaissance de nos clients, et parfois impératif pour appuyer notre dossier sur des chantiers de grande envergure ». Un VIE qui viendra étoffer l’équipe actuelle composée de deux salariées.

Autre levier de développement : la création de partenariats avec certains fabricants de Sofrani, non représentés en Afrique, pour leur offrir une vitrine à l’international. « Il nous faut réussir à être innovants, et cela passe aussi par la création de nouveaux services ». Bien qualifier ses stocks, développer un catalogue de produits « de consommation très courante sur place » ou encore améliorer le site Internet de l’entreprise, en y intégrant par exemple des informations sur ses partenaires : les pistes d’amélioration sont bien identifiées. Sofrani Export a par ailleurs ouvert un second compte dans une banque présente en Afrique. « L’idée c’était à la fois de nous sécuriser et de pouvoir accompagner certains de nos clients dans leurs capacités de financement, comme en Côte d’Ivoire, où il y a de belles idées mais des difficultés à financer

« Il nous faut réussir à être innovants » du stock par exemple » explique-t-il. Sa connaissance - et son attachement - à l’Afrique ne datent pas d’hier : « J’étais directeur des ventes export pour un grand groupe, j’ai eu l’occasion d’y aller à plusieurs reprises et j’ai été conquis ». Une connaissance qui lui permet d’affiner la stratégie de l’entreprise en fonction du contexte géopolitique. « On est présents sur une quinzaine de pays, ça permet de limiter le risque. C’est par exemple le cas actuellement au Gabon avec le changement de Président… le pays est à l’arrêt, les investissements sont gelés » conclut-il.

www.sofrani-export.fr

Sofrani EXPORT PASSE À LA VITESSE SUPÉRIEURE

Texte : gaëlle lepetit

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Meung/Loire

août/septembre 2016

restauration

Vue sur Loire avec

l'établissement de Meungsur-Loire est un veritable écrin qui invite au calme et à la sérénité

chiffres 16 chambres Hôtel ouvert 7j/7 à partir de 69 € Soirée étape affaire : de 99 € à 109 € Restaurant ouvert 7j/7 en saison Capacité 30 couverts www.louis11.com

L

a première qualité du lieu, comme son nom l’indique, est son histoire. En bord de Loire à Meung-sur-Loire, à deux pas du château, le Relais Louis XI fut dès la guerre de 100 ans un lieu stratégique. Pour la petite histoire, c’est le roi Louis XI qui, amoureux des lieux, y avait créé ses écuries et dépendances. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que l’hébergement devint un véritable relais. Cet écrin avec à la fois vue sur Loire et vue sur cour et jardin suspendu invite au calme et à la sérénité. Le second atout est résolument le propriétaire des lieux : Didier Martin a racheté le Relais Louis XI le 1er mars dernier, en prenant soin de confier la restauration du « XI côté Loire » à Franck Huyart, chef du restaurant l’Idée à Beaugency. Cet hôtelier déjà propriétaire de l’hôtel de l’Abbaye à Beaugency a d’ailleurs ça dans le sang : « dans ma famille, on est hôtelier depuis 5 générations ». L’homme à l’accent alsacien est sans conteste amoureux des hébergements atypiques, au point que sa passion l’a amené à poser ses valises en bord de Loire : « j’ai acheté l’Abbaye en 2007, puis le Relais Louis XI cette année. J’aime ces établissements, ils me ressemblent : ils ont des défauts, mais on retient finalement leur caractère atypique. Mes deux établissements sont complémentaires ». Au Relais Louis XI, 60% de la

clientèle est dite d’affaires, contre 40% touristique. Le Logis de France ouvert 7 jours sur 7 a su s’adapter aux besoins des entreprises locales et réalise beaucoup de soirées-étapes pour les commerciaux, intervenants, fournisseurs et clients des sociétés environnantes. Ceci explique également la hausse de 30% du chiffre d’affaires réalisée jusqu’alors, par rapport à l’activité du précédent propriétaire, en 2015. Si Didier Martin a le sens de l’accueil et celui des affaires, il n’en perd pas pour autant le goût de la transmission et de la formation : « deux apprentis travaillent au Relais, en collaboration avec le CFA. Je tiens à ce que les jeunes recrues aient leur chance et se forment aux métiers de l’hôtellerie ».

Des sites touristiques remarquables Cet accord nouveau entre propriétaire et lieu en fait un établissement agréable, tant pour les affaires que pour une halte touristique. Le restaurant vient parfaire les lieux, avec une cuisine faite maison, de produits frais. à partir de l’hôtel, on peut visiter la ville, à pied comme à vélo grâce aux cycles de l’Office de Tourisme, visiter les sites touristiques remarquables que sont le château, les jardins de Roquelin et encore l’Arboretum des Prés des Culands repris cet été par Stéphane Chassine… sans oublier la basilique Notre Dame de Cléry et le tombeau du Roi Louis XI. L’occasion de joindre l’utile d’une journée de travail à l’agréable d’une visite d’agrément. La boucle est bouclée. Texte : pierre-élise dumuis

© D. Depoorter

le Relais Louis XI


sully/loire

tourisme

Un nouveau souffle au

Golf de Sully © D. Depoorter

R

Rencontre avec Rémy BEDU, directeur Pro du Golf de Sullysur-Loire

émy Bedu dirige depuis le 1er octobre le golf de Sully-sur-Loire, sur lequel il a débuté à l’âge de 10 ans. Littéralement mordu par le golf dont il a fait son métier, le « gamin de Sully » a parcouru les quatre coins du monde et roulé sa bosse pour mener à bien son métier de golfeur, club en main. Ce bourlingueur-consultant, qui entrainait jusqu’en 2015 les sportifs de hautniveau au Paris International Golf Club, est arrivé « presque par hasard » au Garden Golf : « j’étais venu rendre visite à mes parents, j’en ai donc profité pour faire un saut au golf et jouer. Je n’avais pas du tout l’intention d’abandonner l’enseignement. Quand on m’a proposé de prendre la direction des lieux tout en m’accompagnant dans ce job nouveau pour moi, le challenge m’a plu ! Je n’aurais pas tenté l’aventure ailleurs, mais tout le monde était partant ». L’objectif de l’homme déterminé et plein d’énergie, est clair : « Sully est un golf unique de par ses 27 trous, son ambiance conviviale, son programme de formation, ses équipements. Quels que soient l’âge et la profession des joueurs, ici on est comme dans une maison de campagne où les gens sont invités ». L’enseignant hors pair tient en effet à accueillir et accompagner des débutants sur l’année ; le compétiteur de l’Alps Tour Timothée Guin a d’ailleurs été recruté pour ça. Il tient à rendre le golf accessible et en a fait son fer de lance depuis son arrivée. « J’avais envie de revenir à un enseignement plus grand public, me retrouver avec des joueurs de tous niveaux et âges. Faire en sorte qu’au bout d’un an, les personnes soient prêtes à réaliser des parcours en autonomie et prendre plaisir à jouer ».

Texte : pierre-élise dumuis

Les 27 trous du golf de Sully n’ont pas connu de grands bouleversements. Et tant mieux, car la force du golf de Sully tient justement aux 3 parcours 9 trous, modulables à souhait en 18 trous. « Beaucoup de golfs ont misé sur la baisse des prix pour attirer un maximum de golfeurs, les greens sont surchargés et il y a embouteillage le week-end. Grâce à nos 27 trous

sur 3 parcours, on a une capacité d’accueil fantastique et même la possibilité de faire un départ à la dernière minute, sans réservation ».

— Une académie de putting, unique en région Mais Rémy Bedu ne s’arrête pas là : soucieux d’apporter un service démesurément généreux, il n’en oublie pas la technicité : depuis avril, le golf est équipé d’une académie de putting, un matériel à la pointe de la technologie permettant d’améliorer ses gestes et ses performances golfiques, qu’on soit amateur ou professionnel. Il s’agit d’un analyseur de putting : de quoi diagnostiquer et proposer des corrections adaptées aux problématiques du joueur, établir un programme d’entrainement et faire progresser le niveau de jeu. Autre utilisation possible de ce matériel unique en Région Centre - Val de Loire : le fitting pour adapter le putter à la morphologie du joueur et l’entrainement. Avec ses prestations et ses idées nouvelles, le golf de Sully se montre plus que jamais comme un lieu de rencontre professionnelle et de challenge : « On accueille des entreprises qui organisent une journée de travail ou de team building, un conseil d’administration... La salle de séminaire est équipée et peut accueillir jusqu’à 60 personnes, le restaurateur propose une cuisine de qualité. Le cadre de la journée de travail est une vraie valeur ajoutée, et les participants en profitent pour découvrir le golf ou s’entrainer ». Rémy Bedu est confiant et considère qu’il faut innover : « essayer est important et permet de poursuivre ou adapter ses actions ». Le golf est parti sur une belle lancée, avec une équipe jeune et motivée. Garden Golf de Sully-sur-Loire Domaine de l’Ousseau- Viglain

www.golfdesully.com

26


semoy

Créée il y a 6 ans à Semoy, l’agence Pub’n’Drive se développe à partir de son savoir-faire numérique, par la création de sites internet mais aussi avec l’organisation de la communication globale de ses clients.

Texte : Alain souché

numérique expert

27

L

août/septembre 2016

e nom de l’agence, Pub’n’Drive, fait référence à son activité initiale à savoir la publicité sur les voitures de particuliers. Mais la société, installée à Semoy, a bien diversifié son action depuis lors. Dans quel domaine Pub’n’Drive poursuit-elle son développement ? Dans la création et la refonte de sites internet. Cependant, le véritable savoir-faire de l’agence se trouve dans l’apport de solutions web & marketing sur mesure, ainsi que dans l’accompagnement des industries en termes de transition numérique.

« Une gestion complète en matière de stratégie digitale » « Nous sommes connus pour la création de sites web et le référencement naturel, confirme son gérant, Elliott Bobiet. Cependant, notre différenciation consiste à accompagner les TPE/PME dans la transformation digitale de leur activité. » Concrètement, l’agence met le site de l’entreprise cliente en ligne, l’intègre à ses processus de fabrication et lui propose une stratégie de référencement naturel, des opérations d’e-marketing, la gestion des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, etc. « L’éclectisme de nos connaissances nous permet de réaliser une gestion complète en matière de stratégie web, explique Elliott Bobiet. Et ce, depuis l’idée jusqu’à la diffusion sur les réseaux, en passant

par la maîtrise du contenu rédactionnel. Nous pouvons prendre en charge les actions de web marketing pour générer un maximum de trafic sur le site internet de notre client. » De la même façon, en matière de développement de site dédié, l’agence propose la création d’outils web pour optimiser les processus de vente ou de fabrication permettant ainsi à l’entreprise d’améliorer sa productivité, tout en réduisant ses coûts. Par exemple, Pub’n’Drive à déjà réalisé des outils de réservation de transport en ligne, avec un calcul de prix du billet basé sur le YieldManagement, un site de WebToPrint avec gestion interne, une plateforme de sécurisation de transactions entre particuliers (C To C)… « Le site dédié devient alors un véritable outil de pilotage de l’activité, des ventes, de la production, de la gestion des clients… complète Elliott. Pour cela, nous nous sommes spécialisés dans la maîtrise de la technologie Symfony 2 & 3. Cela nous permet de développer des sites internet sur mesure, propres à l’activité et aux processus de chaque entreprise. »

— Des clients à Paris et à Londres

Autre illustration avec l’e-commerce pour lequel Pub’n’Drive accompagne et conseille en amont de la création d’un site. L'agence permet de choisir la solution technique la mieux adaptée en la matière. Composée de 5 personnes, son équipe accroît régulièrement sa notoriété et travaille pour des clients basés en région, à Paris, Londres ou le sud de la France. Paradoxalement, vu son domaine d’activité, elle est moins présente sur les réseaux sociaux que l’on pourrait imaginer. « Ce qui fait notre réputation, conclut son gérant, c’est d’abord et avant tout ce que nous avons réalisé. »

Pub’n’Drive © D. Depoorter

surfe sur le web marketing


évènement

gastronomie la

s’invite sur les marchés

21 co mmun e s partic ipantes L’opération "Un marché, un chef, une recette" se déroule sur 21 marchés du Loiret en septembre. En voici la liste, jour après jour :

Lundi 19 Bellegarde

Mercredi 21 Château-Renard et Jargeau

L’animation Un marché, un chef, une recette est reconduite en septembre sur 21 marchés du Loiret

L

a 6e Fête de la Gastronomie aura lieu cette année du 23 au 25 septembre, sur le thème des cuisines populaires. A partir de cette opération nationale, la DIRECCTE Centre-Val de Loire va lancer plusieurs animations en région : expositions dans les châteaux, recettes spécifiques concoctées par les restaurateurs et les artisans de bouche, lectures, mise en scènes de théâtre, etc.

— Du chef aux consommateurs

Plus que la cerise sur le gâteau, l’opération « Un marché, un chef, une recette », organisée par la CCI Loiret et Loire&orleans éco en partenariat avec 21 communes du Loiret, la Chambre d’Agriculture du Loiret, le Syndicat des Marchés du Loiret, Centréco via sa signature « C » du Centre va de nouveau créer l’évènement en invitant la gastronomie sur les marchés. Cette année, du 19 au 25 septembre, sur les marchés des communes participantes (voir encadré), un chef restaurateur (ou traiteur ou coach culinaire) devra relever le défi de réaliser en direct une recette

28

sous le regard ravi des consommateurs, laquelle sera élaborée à partir de produits locaux de saison offerts par les producteurs ou commerçants du marché. Une dégustation gratuite de la recette sera proposée aux consommateurs qui pourront échanger conseils et astuces culinaires avec le chef et retrouver facilement les produits de la recette auprès des commerçants partenaires de l’opération sur le marché. Enfin, une fiche-recette sera mise à disposition des consommateurs pour pouvoir reproduire cette recette chez soi.

— Un évènement populaire

Véritable défi pour les chefs, la Fête de la Gastronomie sur les marchés est un évènement culinaire populaire qui permet à chacun de découvrir ou redécouvrir des produits de saison à travers l’imagination de chefs passionnés par leur métier. Axée sur des valeurs de proximité, de partage et de convivialité, cette animation vise à renforcer le lien entre commerçants non sédentaires et sédentaires, consommateurs et chefs restaurateurs présents sur le marché.

www.mtonmarche.com

Jeudi 22

La Ferté Saint-Aubin

Vendredi

23

Beaune-la-Rolande Châlette-sur-Loing Châteauneuf-sur-Loire Ferrières-en-Gâtinais Orléans-Les Halles Châtelet, Ingré

Samedi

24

Beaugency, Chécy Cléry-Saint-André Gien, Montargis Pithiviers

Dimanche 25 Chaingy, Fleury-les-Aubrais Neuvy-en-Sullias Saint-Denis-en-Val Saint-Jean-de-Braye

Texte : Alain souché


29 août/septembre 2016

expert

modifier un contrat de travail : UNE RECETTE PAS FACILE !

1. Se poser les bonnes questions, avant de modifier le contrat de travail de votre salarié : — Puis-je parler d’une modification ?

• Oui, si les éléments essentiels du contrat sont affectés : rémunération (ex : suppression d’un avantage matériel), durée du travail (ex : passage à temps partiel), lieu de travail (ex : affectation hors secteur géographique, travail à domicile), fonction et qualification (ex: rétrogradation/promotion). • Non, s’il s’agit d’un changement des conditions de travail, d’une dénonciation d’un usage, d’une mise en activité partielle (sauf pour un représentant du personnel), d’un transfert du contrat en cas de modification de l’employeur (ex : reprise d’entreprise). La modification ou le changement des conditions de travail s’apprécie au regard des clauses contractuelles et de la convention collective applicable.

— Pour quel motif cette modification est-elle nécessaire ? • Motif personnel, car mon salarié me l’a demandée par écrit et aucune disposition ou inégalité de traitement ne m’empêche d’accéder à sa demande, ou parce que je veux sanctionner mon salarié et il s’agit alors d’une modification à titre disciplinaire (ex : rétrogradation). • Motif économique, car mon entreprise rencontre des difficultés économiques, ou doit faire face à des mutations technologiques, ou encore doit se réorganiser (restructuration) pour sauvegarder sa compétitivité.

solliciter l’accord de mon salarié ? — Dois-je Et si mon salarié est protégé ? • Oui, que le motif de la modification soit personnel ou économique (même en cas de simple changement des conditions de travail si mon salarié est protégé), et de manière expresse par la régularisation d’un avenant au contrat de travail.

consulter le CE ou le CHSCT de mon — Dois-je entreprise? • Oui, lorsque la modification envisagée dans les conditions de travail (un simple aménagement pour la consultation du CHSCT) est importante, et ne revêt pas un caractère ponctuel ou individuel.

— Après cette consultation, quelle procédure dois-je respecter ? • Si la modification est économique, je dois la proposer à mon salarié impérativement par LRAR en l’informant : du motif économique, des nouvelles conditions de l’emploi et les éventuelles mesures d’accompagnement, et du délai d’1 mois (15 jours en cas de redressement ou liquidation judiciaire) dont l’intéressé dispose pour faire connaître son refus éventuel (sans réponse dans le délai, la modification proposée est réputée avoir été acceptée) ; • Si la modification est personnelle, je dois la notifier à mon salarié par LRAR ou par lettre remise en main propre contre décharge, en l’informant : du motif personnel, des nouvelles conditions de l’emploi, et en fixant à l’intéressé un « délai raisonnable » (attention en cas de modification disciplinaire) pour faire connaître son refus éventuel.

— Et si mon salarié refuse la modification ?

• En cas de modification économique : soit je renonce à la modification et les conditions d’emploi initiales sont maintenues,

soit j’applique la procédure de licenciement économique individuel (ou collectif en cas de refus individuels de plusieurs salariés). • En cas de modification personnelle : soit je maintiens les conditions antérieures de travail de mon salarié, soit je prends l’initiative d’une rupture ; cette rupture peut être un licenciement personnel, voire disciplinaire quand la modification avait été prononcée à titre de sanction et que mon salarié l’avait refusée, sans que j’aie opté pour une autre sanction. Important : Le licenciement suite à un refus de mon salarié sera justifié si ma proposition de modification est elle-même justifiée (le refus du salarié n’est pas en lui-même une cause réelle et sérieuse de licenciement).

2. Faire appel aux services de votre avocat : La modification du contrat de travail est une opération technique. Elle s’effectue au cas par cas, nécessite une analyse juridique par combinaison du contrat et ses avenants avec la convention collective applicable, tandis que la jurisprudence évolue ; à défaut, l’employeur prend le risque d’exposer son entreprise à un contentieux prud’homal qui peut coûter cher !

N’oubliez pas, l’avocat sait guérir, et aussi prévenir !


Un chiffre à retenir

chiffres

40

%

Indicateurs

ntreprises C'est le pourcentage d'e femmes en des par individuelles créées s qu'en 2014. plu de nts poi 2 t soi 2015 ment Les femmes sont notam joritaires dans présentes et même ma humaine et le secteur de la "santé les "autres et %) action sociale" (72 (64%). services aux ménages"

économiques du Loiret

Permis de construire commencés Loiret

2T 2016

Variation sur 1 trimestre

Variation sur un an

904

8,3%

99,6%

Logements commencés (en nombre)

Locaux d'activités commencés

42 400

-23,3%

-21,1%

, janvier 2016

Source : Insee première

Commerce extérieur

Centre-Val de Loire 1T 2016

Loiret 1T 2016

Part Loiret

Exportations

4 588 445

1 882 555

41%

Importations

4 663 769

1 903 730

40,8%

-75 324

-21 175

(surface en m2)

Solde

Source : Direction Régionale de l'Equipement - Nb : en date de prise en compte

En milliers d'euros - Source : Douanes

1T 2015

Taux de chômage

(estimations provisoires)

Variation sur 1 trimestre

Variation sur un an

(en point)

(en point)

Loiret

9,9

0,0

-0,2

Centre Val de Loire

9,6

0,0

-0,1

France métropolitaine

9,9

0

-0,1

Opinion des ménages

Niveau national Sur le chômage

Craintes sur les perspectives d'évolution

Sur les prix

perspectives d'évolution inflation anticipée

Indicateur synthétique sur la confiance

Créations d'entreprises

juin 16

mai 16

35

20

22

25

-14

-39

-36

-38

100

98

97

96

140 000

800

4 000

138 000

700

3 500

136 000

600

144 000

500

132 000

400

130 000

300

128 000

200

126 000

100

124 000

0

3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 T2

T3

2013 Loiret

T4

T1

T2

T3

T4

T1

2014 Centre Val de loire

T2

T3

2015

T4

T1

2016 France

20 000 en unités 15 000

10 000

5 000

T1

T2

T3

2013

T4

T1

T2

T3

2014

T4

T1

T2

T3

2015

T4

T1

0

2016

Données trimestrielles CVS - Ensemble secteurs d'activtés - Source : INSEE - BDM

I ADMINISTRATION I Loire&Orléans éco 14, boulevard Rocheplatte - 45000 Orléans & 02 38 21 35 40 I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION I éric Doligé I RÉDACTION EN CHEF I Alain Souché & 02 38 21 35 40 - alain.souche@loiretorleans.fr I COORDINATION & RÉDACTION I Fabienne Bonvoisin, Fatimata Diallo, Pierre-élise Dumuis, Béatrice Laidin, Gaëlle Lepetit, Barthélemy Sanson, Alain Souché I SECRÉTARIAT DE RÉDACTION I Force Motrice I CONCEPTION I Force Motrice I PHOTOS I Didier Depoorter, Loire&Orléans Eco I IMPRESSION & routage I Groupe Maury Imprimeur I PUBLICITÉ I Sylvia Fromenteaud & 02 38 77 77 22 I TIRAGE I 30 000 exemplaires I ISSN I En cours

30

Tendance sur 2 mois

Défaillances d'entreprises

4 500

T1

mai 16

Source : Insee

Source : Insee

0

Moy.


Programme des prochaines rencontres & matinales 2016 ! UDEL - MEDEF Loiret

SEPTEMbRE 18H00 Mardi 20 20H00

MILIEU ALCOOL & DROGUE EN NNEL, SIO ES PROF En partenariat avec AGIR Ré & RE ND COMPRE N ANIMATIO

Hassé Consultants, Patrick Buchard, Cabinet travail, ergonome, du é urit Séc la de r ingénieu ulté de médecine Fac la à ant eign alcoologue, ens de Paris René Descartes

Mardi 27

08H30 10H00 RI) : LOI TRAVAIL (EL KHOM CL LES POINTS éS

OCTObRE Jeudi 6

18H00 20H00 LE

08H45 10H00

Jeudi 29

RôLE ET MISSIONS éVENTION DE LA PR ICE DU SERV CARSAT CENTRE

Mardi 11

08H30 10H00

DE FAUTE INExCUSAbLE ES SM NI L’EMPLOyEUR : MéCA é LIT bI SA ON DE LA RESP ET ASSURANCES

ANIMATION

VIllEt, Fabrice gréhal et hervé Cabinet Jalouneix

Mardi 18

08H30 10H00

EN ARRêT RETOUR DES SALARIéS D) : Ré DE LONGUE DU E (AL x JEU EN ET NS IO ObLIGAT

ANIMATION

ANIMATION

ALD Frédéric lEmIèrE, Après-

ction des risques Ingénieur conseil de la dire on CARSAT Centre enti Prév ice professionnels, serv

08H30 10H00

ANIMATION

ien responsable stéphane FargEttE, anc y Jet France, Eas z che des affaires Corporate actuellement chez Regus

ANIMATION

damien chENu Marie-Sophie et émy thél (Avocat, Cabinet Bar cats Associés) LUCAS Cabinet Tremblay Avo

bUSINESS LOw-COST

OCTObRE Jeudi 6

DES LA GARANTIE SOCIALE ISE PR RE DIRIGEANTS D’ENT ANIMATION

P. Poisson Philippe PoIssoN, Cabinet directeur é, Ill rou ude cla Assurances Gan et Orcom inet Cab ocié ass

L’UDEL RECHERCHE DES MANDATAIRES POUR LE RENOUVELLEMENT EN 2017 Représenter les entreprises à travers ses mandats patronaux : c’est à la fois l’une des missions premières de l’UDEL-MEDEF Loiret et une compétence qui lui est spécifique. Vous êtes motivés pour porter la voix des entreprises* ? Pour tout comprendre sur le rôle du mandataire et l’importance de vous impliquer, deux réunions d’information sont organisées à la Maison des entreprises, 14 boulevard Rocheplatte à Orléans :

4 OCTObRE 2016 MANDATS SÉCURITÉ SOCIALE CPAM • CAF • CARSAT • URSSAF

24 NOVEMbRE 2016 MANDATS PRUD’HOMMES

CONTACT : Olga GUITTON Déléguée générale oguitton@mde45.com & 02 38 78 18 18 * Entrepreneurs, cadres dirigeants, actifs ou à la retraite

INFORMATIONS/ INSCRIPTIONS Dominique MAbILEAU m dmabileau@udel45.co & 02 38 78 18 04

www.udel45.fr Orléans - Beaugency/Meung-sur-Loire - Montargis - Pithiviers - Gien/Briare

Loiret



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