La création de valeur pour le territoire. L'Euroregion Alpes-Méditerranée.

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PREFACE Dans le cadre de sa mission de développement accompagné de promotion économico-culturelle, ainsi que de coopération avec les universités italiennes et françaises, la Chambre de Commerce Italienne de Nice est fière de proposer, pour la dixième année consécutive, le Prix FALOTICO, dédié à la mémoire de l’ex fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères auprès du Consulat Général d’Italie à Nice, Luciana Falotico, femme brillante et aux qualités humaines exceptionnelles qui croyait fortement dans les jeunes. Depuis dix ans, le prix est attribué à de brillants étudiants en passe de s’insérer dans le monde professionnel et auxquels notre Chambre donne la possibilité d’avoir dès à présent une importante première satisfaction : celle de présenter, promouvoir et diffuser leur mémoire de recherche universitaire, par sa publication en version bilingue. Avec le soutien du Ministère des Affaires Etrangères et la fidèle collaboration de la Confédération Nationale de l’Artisanat et de la Petite et Moyenne Entreprise, le dixième anniversaire du Prix sera attribué à la jeune diplômée Francesca Grassi de l’Université de Turin, pour son intéressante étude sur l’eurorégion Alpes-Méditerranée. Son mémoire en économie et direction des entreprises : « La création de valeur pour le territoire: l’Eurorégion Alpes-Méditerranée » expose d’une façon ponctuelle, précise et articulée, l’importance économique et politique de ce riche territoire de frontière, à mi-chemin entre la France et l’Italie, mais aussi les grandes possibilités en termes d’échanges et le potentiel majeur d’intégration que le territoire lui-même, offre. Ce mémoire démontre de quelle manière l’eurorégion AlpesMéditerranée est actuellement en train de se projeter dans une dimension future de grand développement aux vues des fortes potentialités et richesses du territoire. Tout en remerciant notre fidèle partenaire qu’est le Centre de Presse OFFSET d’Imperia, nous nous félicitons avec Francesca Grassi pour sa recherche approfondie et lui adressons nos vœux les plus sincères pour une brillante carrière.

Agostino PESCE


Préface du Centre Offset d’Imperia

Sans véritablement s’en apercevoir, nous arrivons cette année à la X édition du Prix Falotico ! Notre agence typographique est, aujourd’hui encore, animée par la même motivation d’accompagnement de la dynamique Chambre de Commerce Italienne de Nice en ce qui concerne la réalisation du prix permettant d’offrir aux jeunes diplômés, l’opportunité de faire connaître leur recherche et entrer ainsi dans le monde professionnel avec une publication qui affirme et renforce leur capacité et leur identité. A l’occasion du dixième anniversaire du prix, nous avons choisi de récompenser le mémoire de recherche de Francesca Grassi à qui nous exprimons nos plus sincères félicitations pour avoir réussi à aborder avec sérieux, la thématique actuelle de l’eurorégion, mettant en évidence les dynamiques de développement des AlpesMéditerranée, où notre entreprise opère en se confrontant chaque jour à la réalité du territoire. En tant que fidèle adhérent de la Chambre de Commerce Italienne de Nice, je suis fier de poursuivre un partenariat actif menant à bien ce beau projet qui récompense les jeunes, les motivant à évoluer toujours davantage pour entrer dans les meilleures conditions, dans le monde professionnel.

Giovanni Amadeo


Je désire remercier en particulier mon Professeur Giovanni Quaglia qui m‟a donné la possibilité de développer mon mémoire avec sa supervision et son aide, en me guidant du mieux possible et en étant toujours très disponible au cours de ces mois.

Je remercie aussi beaucoup le Professeur Guido Giovando pour sa participation. Je désire en outre remercier le Professeur Giuseppe Tardivo pour sa supervision et son support pendant la réalisation de ce mémoire. Je remercie aussi Monsieur Strocco de l‟Unioncamere Piemonte ainsi que toute l‟équipe de la Chambre de Commerce Italienne de Nice pour la collaboration et pour le matériel fourni pour la bonne réussite de cet exposé écrit.

Un remerciement spécial va à ma mère, mon père et ma sœur Alessandra, qui, tout au long de ces mois si intenses, m‟ont été particulièrement proches, comme dans le reste de ma vie.

Une pensée spéciale, enfin, pour mes amis les plus proches qui, tout au long de ces années, m‟ont toujours soutenue et avec lesquels j‟ai partagé de bon moments et des expériences importantes.

Francesca


INDEX

INDEX INTRODUCTION

6

1. LA CREATION DE LA VALEUR POUR L’ENTREPRISE

9

1.1 LA CRÉATION DE LA VALEUR

10

1.2 PRINCIPAUX CHANGEMENTS DANS LE

SYSTEME ENTREPRISE

1.3 LA CRÉATION DE LA VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

15

2. LA CREATION DE LA VALEUR POUR LE TERRITOIRE 2.1 LE

12

21 22

TERRITOIRE

2.2 LE SYSTÈME VITAL

24

2.3 L‟ENTREPRISE ET LE TERRITOIRE SYSTEMES VITAUX

27

2.4 ANALOGIES E T DIFFERENCES

33

2.5 EVOLUTION DES THÉORIES TERRITORIALES: L‟APPROCHE

SYSTEMIQUE-

44

VITALE

2.6 L‟OFFRE TERRITORIALE

55

2.6.1 VERS UN‟HYPERCOMPETITION TERRITORIALE

55

2.6.2 LE COMPOSANTS DE L‟OFFRE TERRITORIALE

61

2.7 LA DEMANDE TERRITORIALE

73

2.7.1 LES SUJETS

74

2.7.2 LE CERCLE VERTUEUX SATISFACTION Ŕ ATTRACTIVITE Ŕ VALEUR

76

2.8 LA COMMUNICATION TERRITORIALE

81

3. INSTRUMENTS POUR LA CREATION DE LA VALEUR POUR LE TERRITOIRE 3.1 LE ROLE

85

DE L‟INSTITUTION DE LA GESTION D‟UN TERRITOIRE

86

3.2 LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT LOCAL COMME STRATEGIE DE COMPETITION MISE EN PLACE PAR L‟INSTITUTION DE LA GESTION

3.3 LE “PLAN TERRITORIAL REGIONAL” (PTR)

2

92 101


INDEX

3.4 LE PLAN TERRITORIALE DE COORDINATION PROVINCIALE (PTC)

102

3.5 LE PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAL

103

4. L’ EUROREGION ALPES MEDITERRANEE

107

4.1 INTRODUCTION ET DEFINITION DE EUROREGION

108

4.2 LES ETAPES DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE VISANT A LA CREATION D‟UNE EUROREGION

114

4.2.1 LA COOPERATION TRANSFRONTALIÈRE

114

4.2.2 LES

ÉTAPES DE LA COOPERATIO DANS LE TERRITOIRE DES ALPES

DE LA MER-MEDITERRANÉE

4.3 EUROCIN G.E.I.E.: LE

117

MOTEUR D‟UN PROJET DE GRANDES

120

DIMENSIONS

4.3.1 LE

PROFIL INSTITUTIONNEL ET SES MEMBRES

4.4 LA NAISSANCE

DE L‟EUROREGION ALPES-MEDITERRANEE

125 131

4.5 LE TERRITOIRE ET LA COOPERATION DE L‟EURORÉGION ALPES-MEDITERRANÉE

136

4.5.1 LES CINQ

137

RÉGIONS

4.5.2 LES DOMAINES DE

COOPERATION

4.6 L‟EUROREGION EN CHIFFRES: ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES

153 156

5. L’EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

166

5.1 LA CREATION DE LA VALEUR EN PIEMONT: ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES. 167 5.2 CADRE

SOCIO-ECONOMIQUE DE CUNEO: PRINCIPALES EVIDENCES

DE L‟ANNEE 2006-2007.

177

5.3 L‟ECONOMIE CUNEESE: LES ENTREPRISES EN CRISTAL DEVIENNENT PETALES DE ROSE.

181

5.4 STRATEGIES ET OBJECTIFS DU PLAN TERRITORIALE PROVINCIALE.

184

5.5 LE PLAN STRATEGIQUE CUNEO 2020 COMME INSTRUMENT DE CRÉATION DE LA VALEUR POUR LE TERRITOIRE.

186

5.5.1 LE PLAN STRATEGICO CUNEO 2020

187

5.5.2 LA PROJET PARTICIPE ET LES QUATRE AXES STRATEGIQUES.

190

3


INDEX

6. L’EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LA PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

195

6.1 LA REGION PACA : ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES

196

6.2 LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

205

6.3 LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES ET LA “VILLE PHARE” NICE

207

CONCLUSION

211

BIBLIOGRAPHIE

214

SITOGRAPHIE

222

4


INTRODUCTION

INTRODUCTION Dans le cadre d‟un contexte économique de plus en plus caractérisé par des courants globaux opposés et secondés par des actions visant à l‟affirmation des localismes et des caractéristiques régionaux, la capacité du territoire d‟être un système vital, c‟est-à-dire de survivre en conservant son intégrité grâce à ses mécanismes et opportunités intrinsèques pour croître et apprendre, se développer et s‟adapter en augmentant son efficacité dans son environnement, est de plus en plus critique. Le système vital territorial a pour but la survie par la production de la valeur économique et sociale pour les supersystèmes qui exercent des pressions et des attentes en termes d‟installation et de localisation spatiale : c‟est ainsi que créer de la valeur signifie satisfaire la multiplicité d‟exigences et d‟intérêts exprimés par les différents publics de l‟environnement où le système est situé : les stakeholders. Le concept même de création de la valeur pour les stakeholders a évolué en suivant le développement socio-économique d‟un contexte de plus en plus dynamique et globalisé, en se modifiant parallèlement aux changements qui ont eu lieu dans la structure sociale, de l‟organisation et de la production de l‟entreprise actuelle : comme le souligne M. Rullani, étant donné la croissante importance propulsive des facteurs immatériels comme la connaissance, on peut définir cette évolution de la valeur comme le passage de « production de marchandises au moyen de marchandises, à la création de la valeur au moyen de la connaissance et à la création de connaissance au moyen de la connaissance ».

5


INTRODUCTION

Par ailleurs, le concept de création de la valeur étant polysémique et, abstraction faite de son évolution, on peut utiliser une définition de création de valeur donnée par Sraffa, qui affirme que « créer de la valeur signifie créer quelque chose qui en vaut la peine, quelque chose qui mérite les efforts, les énergies et les ressources employés pour l‟obtenir ». En définitive, c‟est un concept économique extrêmement modelable en évolution continue, qui peut être appliqué tant au contexte de l‟entreprise qu‟à celui du territoire et il nous permet de souligner les caractéristiques de ces réalités, en représentant le point de départ pour la conception et la réalisation des plans stratégiques de développement ayant pour but l‟accroissement de la compétitivité. Le moment de la planification stratégique est donc fondamental pour la création des pré-conditions pour la bonne réussite des politiques locales et, comme c‟est le moyen décisionnel pour le futur, un lieu de mobilisation et d‟agrégat des intérêts qui implique un processus de « consensus building », dans le cadre d‟un modèle réticulaire, nous permet d‟avoir une connaissance globale complète des problèmes, des politiques et des acteurs impliqués. Le panorama entrepreneurial et territorial globalisé, hyper-compétitif et de plus en plus orienté vers la création de la valeur à long terme, a favorisé l‟évolution de l‟image du vieux continent : l‟Europe des Etats qui est devenue l‟Europe des Régions, qui donne au contexte régional une fonction très importante dans la zone des projets européens, et ouvre le parcours vers la naissance de véritables Régions Européennes, destinées à jouer des rôles fondamentaux dans une Europe unie et, maintenant, libérée des restrictions du passé.

6


INTRODUCTION

Aujourd‟hui les frontières représentent des points névralgiques de l‟Europe du futur, qui doivent sauvegarder et mettre en valeur les différences tout en assurant la cohésion, en créant un équilibre qui puisse éviter les phénomènes de centralisation excessive ou d‟une fragmentation exaspérée : l‟expérience de la coopération transfrontalière le long des frontières italo-françaises a mis en évidence la région AlpesMéditerranée

comme

lieu

d‟échange

et

intégration,

grâce

à

l‟homogénéité du territoire constitué par une unique ethnie alpine et grâce aux cols, qui ont permis, depuis des temps reculés, la communication avec la région française. Dans cette zone les rapports de coopération transfrontalière ont démarré dès la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, après laquelle on a pu observer un lent mais progressif processus historique d‟intégration et de coopération visant à la création de valeur pour le territoire qu‟aujourd‟hui, on peut définir Eurorégion Alpes-Méditerranée.

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

CHAPITRE 1

LA CREATION DE VALEUR POUR L’ENTREPRISE 1.1 LA CREATION DE VALEUR 1.2 PRINCIPAUX CHANGEMENT ARRIVES DANS LE SYSTEME ENTREPRISE 1.3 LA CREATION DE

VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

1.1 LA CRÉATION DE VALEUR Le concept de valeur est un concept intrinsèquement complexe et polysémique car il est rapportable et adaptable à de nombreuses disciplines, et présente des racines socio-philosophiques, mais aussi économiques, très anciennes et profondes. On peut définir ce concept comme la « faculté d‟une marchandise d‟être échangée contre une quantité d‟une autre marchandise (d‟échange, de commerce), ou d‟être utile en répondant à un besoin (d‟utilisation) »1. De l‟analyse de cette définition on identifie deux aspects différents de la valeur : celui d‟échange et de commerce et celui de l‟utilisation qui, avec celui de l‟équité, représenteraient, selon de récentes études, les composants de la valeur normalement perçue durant un processus d‟échange. La valeur et la création de la valeur représentent deux fondements de l‟histoire de la pensée économique et, progressivement, ont évolué en se modifiant selon le développement socio-économique et l‟évolution des théories de la valeur. On peut donner aux théories de la valeur ( dans le cadre économique) la définition d‟ « ensemble des conceptions concernant la genèse et la détermination de la valeur, comme une caractéristique des marchandises distincte et logiquement antécédent la détermination du prix, qui en constitue la manifestation du phénomène même » 2; cette définition nous parait, aujourd‟hui, plutôt réduite, étant donné l‟évolution et le développement de ces théories vers une compétitivité réalisable au 1 2

Il Grande Dizionario Garzanti della lingua italiana, Garzanti Editore, Milano 2002. www.wikipedia.it

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

moyen du développement des compétences et de la connaissance intangible. En outre, on peut observer l‟évolution historique de la définition de la valeur et de ses théories économiques : depuis les définitions de valeur de l‟école classique élaborées par Adam Smith et David Ricardo, selon lesquelles le travail est la source de la richesse et la valeur est déterminée par la quantité de travail propre d‟une marchandise (théorie de la valeur travail), à la réélaboration marxiste de ces théories, avec laquelle Karl Marx définit sa propre théorie qui se base sur l‟idée que la valeur de la marchandise provient de l‟utilité subjective propre à chaque individu (théorie de la valeur utilité) et, étant donné le but primaire de l‟accumulation du capital et la conséquente tendance aux salaires toujours ramenés à long terme vers le salaire minimum, identifie la plusvalue. Cependant, cette théorie, qui se base sur de nombreuses considérations sociales et historiques, est plutôt imparfaite : Piero Sraffa, économiste turinois très connu, donne une interprétation alternative de la valeur dans « Production de marchandises au moyen de marchandises » en critiquant les théories marginales de cette époque et en améliorant les théories de la valeur de Ricardo. Cette œuvre représente le point de départ pour analyser, en soulignant l‟importance de l‟évolution socio-économique d‟un contexte de plus en plus dynamique et globalisé, le développement du concept de création de la valeur qui s‟est modifié parallèlement aux changements de la structure sociale, de l‟organisation et de la production de l‟entreprise moderne.

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

Comme le souligne Rullani, étant donné la croissante importance propulsive des facteurs immatériels comme la connaissance, on peut définir cette évolution de la valeur comme le passage de « production de marchandises au moyen de marchandises, à la création de la valeur au moyen de la connaissance et à la création de connaissance au moyen de la connaissance ». Par ailleurs, le concept de création de la valeur étant polysémique, abstraction faite de son évolution, on peut utiliser une définition de création de valeur donnée par Sraffa, selon lequel « créer de la valeur signifie créer quelque chose qui en vaut la peine, quelque chose qui mérite les efforts, les énergies et les ressources employés pour l’obtenir ». En définitive, c‟est un concept économique extrêmement modelable en évolution continue, qui peut être appliqué tant au contexte de l‟entreprise qu‟à celui du territoire et il nous permet de souligner les caractéristiques de ces réalités, en représentant le point de départ pour la conception et la réalisation des plans stratégiques de développement.

1.2 PRINCIPAUX

CHANGEMENTS SURBENUS DANS LE SYSTEME ENTRE-

PRISE

La connaissance profonde et détaillée de l‟environnement dans lequel l‟entreprise exerce son activité est la condition sine qua non qui permet à l‟entreprise même de gérer le marché. La fin du XXème et le début du XXIème siècle ont souligné l‟affirmation et la consolidation de tendances du marché déjà amorcées il y a quelques années, auxquelles chaque entreprise devrait s‟adapter en

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

transformant celles qui pourraient représenter des menaces en véritables opportunités de développement. Le changement qui a transformé la société industrielle en société de l‟information est fondamental : c‟est une transformation survenue après plusieurs décennies, qui a eu comme point de départ la société fordiste de la deuxième partie de l‟après-guerre ayant pour but la production et la vente. Ce contexte a été caractérisé par une production homogène standardisée, sans aucune différenciation selon les différents consommateurs: étant donné ces conditions, les entreprises n‟ont jamais eu de problèmes de survie avant le développement de la société de l‟information. On peut évidemment observer de nombreux passages et changements intermédiaires entre la société fordiste et celle de l‟information, qui représentent des étapes fondamentales vers la naissance de l‟actuel consommateur informé, exigeant et sophistiqué, qui demande, tant aux entreprises qu‟au territoire, des marchandises et des services pour mieux satisfaire ses exigences spécifiques. C‟est le passage du cadre traditionnel, où l‟entreprise est soumise au marché, au cadre innovatif, où c‟est l‟entreprise qui peut créer et influencer le marché, lui donner une forme et le gérer: ce

récent changement est plutôt radical et permet à

l‟entreprise d‟imposer ses produits. En outre, il faut aussi souligner le deuxième changement survenu: de la technologie industrielle à la technologie sophistiquée hi-tech, qui est évidemment subordonné à la transformation sus-mentionnée et représente la cause de beaucoup d‟innovations dans le cadre de la gérance de l‟innovation technologique. Comme le cycle de vie du produit est de plus en plus court, les marchandises des entreprises deviennent obsolètes plus rapidement, ce qui entraîne la réalisation en très peu de temps de nou-

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

veaux produits qui anticipent le marché. Ce phénomène cause une importance croissante, en termes financiers surtout, du secteur de la recherche et du développement : la fonction finance, par conséquent, doit être améliorée et renforcée. Le temps nécessaire pour incrémenter la disponibilité financière est de plus en plus court, et les entreprises poursuivent ce but par l‟augmentation des prix, solution considérée comme peu appropriée, ou par l‟augmentation des volumes de production, solution préférable dans le cadre de l‟élargissement des marchés, de la globalisation économique et des consommateurs aussi. Le troisième changement est représenté par le passage de la planification à court terme à celle dotée de plusieurs panoramas prévisionnels : on peut donc observer un changement fondamental dans la fonction traditionnelle de programmation et contrôle qui considérait l‟amélioration continue des performances de l‟entreprise comme une condition essentielle pour la gérance du marché. Comme pour la création de valeur il faut vérifier que l‟entreprise puisse survivre pendant les conjonctures négatives et de récession, dans le cadre de l‟actuel contexte globalisé ce concept ne peut plus être considéré valide et vérifié : dans ce but les entreprises les plus attentives rédigent et analysent trois bilans prévisionnels différents, concernant le résumé de tendances passée, l‟hypothèse la plus favorable et la moins favorable à l‟entreprise. Par ailleurs, il faut souligner un autre changement survenu principalement dans la structure de l‟organisation de l‟entreprise, causée par la nécessité croissante de flexibilité : de nos jours, les entreprises nécessitent de pouvoir modifier leur organigramme en suivant le développement du panorama auquel elles se réfèrent.

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

1.3 LA CREATION DE VALEUR POUR L’ENTREPRISE L‟entreprise exerce son activité dans un cadre socio-économique de référence -le marché qui, comme on vient de le souligner, se modifie continuellement en ce qui concerne les segments, les préférences des consommateurs et la rapide innovation technologique : c‟est pour cette raison que l‟entreprise doit être capable de gérer ce même marché. C‟est ainsi que la compétitivité devient la condition fondamentale pour chaque entreprise : ce concept doit être clair, mesurable et certain et par conséquent, tout en gérant son marché, l‟entreprise doit, pour survivre, être compétitive, c‟est-à-dire caractérisée de manière stable par la compétitivité. On peut définir une entreprise compétitive si elle présente une bonne efficience interne d‟organisation : dans ce cadre on se réfère aux paramètres classiques de l‟économie tels que : efficience, efficacité, rentabilité et productivité. On peut définir l‟efficience comme le rapport entre l‟output produit (une marchandise ou un service) et l‟input employé (tout ce qu‟on a employé pour la réalisation de l‟output), et l‟efficacité comme le rapport entre l‟output réalisé et les objectifs attendus, car une entreprise est considérée efficace si elle réalise des résultats les plus proches et adaptés aux objectifs attendus, qui seront définis sur la base des conditions et des prévisions du marché. On identifie la rentabilité dans la capacité de l‟entreprise de produire des revenus, de réaliser un bénéfice au compte de résultats : ce revenu doit être réellement réalisé, objectif en ce qui concerne ses composants et cohérent avec celui du secteur de référence.

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

Le quatrième paramètre est la productivité : dans le cadre de la création de valeur, on peut considérer l‟entreprise productive si elle répond, à la fois aux deux qualités d‟efficience et d‟efficacité. Si l‟entreprise réalise ces quatre paramètres, elle détermine son efficience interne et, par conséquent, la compétitivité de cette organisation à court terme : cependant, pour permettre à l‟entreprise de créer de la valeur, cette efficience doit être complétée par une bonne compétitivité externe. Dans ce cadre, les valeur comptables doivent être intégrées par des évaluations stratégiques du marché et du secteur qui concernent des aspects fondamentaux tels que l‟innovation, le changement des préférences des consommateurs, la technologie et l‟environnement : ces aspects concernent l‟évolution du marché intérieur, de plus en plus rapide et imprévisible, et doivent être considérées dans le processus d‟évaluation de la rentabilité de l‟entreprise. Cela veut dire qu‟on réalise des évaluations de benchmarking car on compare la performance de l‟entreprise avec la moyenne des résultats obtenus par les meilleures entreprises du secteur. On peut donc identifier une évolution fondamentale du but de l‟entreprise dans le cadre de la création de valeur qui, d‟une conception classique prévoyant la réalisation du profit comme objectif principal, nous permet de parvenir aujourd‟hui à une conception moderne, selon laquelle le but fondamental de l‟entreprise est la survie même de l‟organisation à long terme. Cet objectif fondamental de l‟entreprise, sujet économique et social qui joue le rôle de producteur de marchandises et services, est la création de richesse, c‟est-à-dire de la valeur : dans ce cadre, l‟entreprise s‟assure un bon développement et sa survie, en satisfaisant les différentes exi-

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

gences des stakeholders qui la soutiennent avec des ressources fonctionnelles et nécessaires à la gérance entrepreneuriale3. C‟est donc un but à long terme, selon lequel il faut orienter toutes les activités et les décisions de l‟entreprise : dans cette orientation, si créer de la valeur est le but le plus général, on peut le subdiviser en plusieurs objectifs spécifiques à court ou moyen terme. Ces objectifs représentent le résultat des choix stratégiques de l‟entreprise subordonnés à l‟environnement où elle est implantée, et doivent toujours se coordonner et être cohérents avec la stratégie entrepreneuriale, dont la création de valeur est le cœur. Cette constante orientation à long terme est causée par la possibilité que l‟entreprise, en agissant dans le court terme, pourrait détériorer les bases de son succès. En effet, une entreprise qui réalise des résultats économiques à court terme, réduit les coûts d‟approvisionnement et de la production, sans donner d‟importance aux conséquences de la qualité du système-produit ou de la sécurité du travail, licencie les employés, qui représentent les ressources et les compétences, en minant l‟opinion sociale, n‟investit pas en innovation, ne prend pas en considération l‟impact environnemental des activités, ne suit pas les principes de « corporate governance » ou altère, par le moyen de solutions éthiquement inappropriées, les données du bilan, et évidemment ne crée pas de valeur. Au contraire, elle détruit les bases de son succès à long terme, en dissipant les « assets » stratégiques tels que la confiance des consommateurs, du marché, des employés et de la communauté de référence, le savoir-faire et la capacité d‟innovation, l‟environnement naturel, etc. Ce concept est toujours valide même si, à court ou parfois à très court terme, certaines actions 3

A. Tencati, Creazione di valore, sostenibilità e responsabilità sociale, articolo, Milano 2002.

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

pourraient sembler à tort gagnantes, car elles se traduisent à long terme dans une valeur plus élevée du marché des capitaux. Le concept de création de valeur est universellement applicable et, dans un cadre entrepreneurial, peut se référer à toutes les entreprises, de la micro-entreprise à la multinationale. Il représente une instance de tous les porteurs de la valeur de l‟entreprise, les stakeholders, pour la gérance desquels on définira des politiques appropriées. C‟est la raison pour laquelle la création de valeur devient si importante que l‟on peut la considérer comme étant la véritable raison d‟être de l‟entreprise, réalisable à travers des moyens tels que la compétitivité et la survie de l‟entreprise. Le concept de la création de valeur subordonne la définition de la valeur ajoutée (ou plus-value) et on peut y identifier trois aspects différents : l‟aspect économique, l‟aspect concernant le marché et enfin l‟aspect financier. La valeur économique est identifiable selon deux différentes perspectives, une interne et une externe : la première concerne la capacité de l‟entreprise de survivre dans le long terme, la deuxième concerne la capacité de l‟organisation de réaliser, dans le temps, une augmentation de son patrimoine. Pour mieux comprendre la signification et la modalité de mesure de la valeur on peut utiliser la formule suivante :

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

Figura 1.1. Misura del valore creato dall’impresa Fonte: G. Tardivo , Lucidi proiettati al Corso di Economia e Direzione delle Imprese II, a.a. 2007/2008.

La valeur du capital économique doit être rationnelle, pour assurer la survie de l‟entreprise, partagée, pour mieux satisfaire les exigences des stakeholders, stimulante, pour favoriser le développement de la compétitivité dans un cadre de benchmarking, et mesurable, alors que l‟entreprise et ses résultats peuvent être évalués. La valeur du marché représente la capacité de l‟entreprise de satisfaire les exigences des consommateurs concertant le prix, la qualité et la fonctionnalité en réalisant des actions de „customer relationship marketing‟ (CRM)4.

4

Qui identifie le passage de la société industrielle à celle de l‟information.

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C. 1 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR L‟ENTREPRISE

La valeur financière, ou valeur pour les actionnaires, représente la capacité de l‟entreprise de réaliser un équilibre plutôt satisfaisant entre les exigences des stakeholders, parfois différents ou opposés : cet équilibre nous permet de réaliser la compétitivité visant à la création de la valeur. Dans ce contexte, les actionnaires jouent un rôle dominant car ils assument la majorité du risque, pour lequel on leur reconnaît un pouvoir de la plus haute importance dans le cadre de la définition des choix entrepreneuriaux concernant la capacité de l‟entreprise de créer de la valeur. La maximisation du profit, dans le cadre de la théorie économique, représente le but le plus important de l‟entreprise, tandis que, dans le cadre de la création de valeur, cette maximisation doit être compatible avec la satisfaction des stakeholders. On parvient, donc, au concept de l‟optimisation du profit à long terme, qui ne détruit pas la valeur et n‟implique pas la perte de la compétitivité.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

CHAPITRE 2

LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE 2.1 LE TERRITOIRE 2.2 LE SYSTEME VITALE 2.3 L‟ENTRPRISE ET LE TERRITOIRE SYSTEMES VITALES 2.4 ANALOGIES E DIFFERENCES 2.5 EVOLUTION DES THEORIES TERRITORIALES: L‟A.S.V. 2.6 L‟OFFRE TERRITORIALE 2.7 LA DEMANDE TERRITORIALE 2.8 LA COMUNICATION TERRITORIALE

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

2.1 LE TERRITOIRE Dans ce contexte, on n‟identifie pas seulement par le terme territoire une certaine « étendue spatiale, un paysage naturel ou un ensemble de sujets naturels et anthropiques », mais plutôt une communauté implantée qui se consolide et donne la manifestation de son existence au moyen de l‟action de l‟organe du gouvernement. Bien qu‟on observe fréquemment la tendance à superposer les concepts d‟espace et de territoire, comme ces deux entité ont des caractéristiques différentes, cette équivalence ne peut pas être considérée correcte. L‟espace constitue une condition essentielle pour tous les systèmes vivants, ainsi que pour les systèmes vitaux crées par l‟homme. L‟espace représente donc une dimension fondamentale pour la manifestation de tous les phénomènes étant donné qu‟ils sont localisés au niveau spatial. Il faut considérer la dimension physique et spatiale aussi bien comme un lien que comme une opportunité, qui représente le contexte qu‟aucun système vivant5 et aucun système vital ne peut ignorer. Somme toute, l‟espace et le temps représentent deux dimensions fondamentales de tous les phénomènes, et aucune organisation ne peut exister si sa structure ne résulte pas être installée et localisée ; la localisation de l‟organisme aura pour but la réalisation de l‟objectif fondamental, c‟est-à-dire la survie de celui-ci en accord avec ses sur-systèmes et ses sous-systèmes. Toutes les actions réalisées par un ou plusieurs sujets identifient une organisation sociale spatialement localisée. 5

Systèmes vivants tels que l‟homme, les animaux et les végétaux.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

« Le territoire est donc une organisation sociale localisée dans l‟espace, malgré des processus systémiques qui ne résultent pas être limités dans cet espace »6. Le territoire représente donc une structure qui ne concerne pas seulement sa dimension physique et spatiale, mais qui dépasse ses limites territoriales, car on peut aussi y associer une dimension sociale et culturelle. Enfin, on peut comprendre que l‟espace ne représente qu‟une partie importante du concept de territoire, qui est une organisation sociale provenant des activités exercées par les différentes organisations implantées dans celui-ci. On parvient à cette définition après les nombreux changements qui ont eu lieu ces derniers temps. Parmi ces changements, le phénomène de la globalisation, qui augmente la compétitivité des territoires réalisée par la valorisation culturelle et le décentralisation administrative, joue un rôle fondamental. La vision du territoire selon laquelle celui-ci ne représente que l‟instrument visant à créer une meilleure efficience et compétitivité pour les systèmes d‟entreprises qui y sont implantés a été mise en doute, identifiant le territoire comme un système: le territoire est donc le résultat d‟un processus de communication entre les communautés d‟acteurs locaux et celles des structures environnementales, pour lesquelles il représente une « spécification du contexte », qui est fondamentale pour rivaliser dans l‟actuel panorama globalisé. Dans ce cadre, aujourd‟hui, le territoire se configure comme un écosystème capable de se reproduire au moyen d‟interactions entre ses composants, et entre l‟écosystème même

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C. M. Golinelli, Il territorio sistema vitale. Verso un modello di analisi, Giappichelli, Torino 2002

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

et d‟autres systèmes par des processus de conservation et de reconstruction d‟ identités collectives.

2.2 LE SYSTEME VITAL Il est plutôt compliqué de définir précisément et d‟analyser un concept comme celui de système vital et, c‟est pour cette raison que la première chose à faire est de clarifier le concept de système. Le terme système a été analysé plusieurs fois et beaucoup d‟auteurs nous en ont donné des définitions précises : Von Bertalanffy soutient qu‟ « un système peut être défini comme un ensemble d‟unités qui interagissent et qui sont corrélées »7, tandis que Saussure8 identifie le système comme « une totalité organisée, composée d‟éléments solidaires que l‟on ne peut définir que l‟un par rapport aux autres, selon leur localisation dans cette totalité. Dans le panorama des définitions, celle qui apparaît comme la plus adaptée dans ce cadre est donnée par C. M. Golinelli et identifie le territoire comme : « Une structure physique, avec des composants physiques, qu‟on définit comme la qualification de composants logiques prédéfinis, qui interagissent l‟un avec l‟autre, visant au but prédéterminé »9. La capacité du système d‟atteindre ce but sera donc subordonnée à la réalisation d‟un niveau d‟efficience et d‟efficacité satisfaisant, toujours dans le cadre des interactions qui viennent se créer.

7

L. Von Bertalanffy., General Systems Theory, Yearb. Soc. Gen. Sys. Res.,1956. F. Saussure, Corso di linguistica generale, Laterza, Bari 1967. 9 G.M. Golinelli, “L‟approccio sistemico vitale al governo dell‟impresa”, vol 1, L‟impresa sistema vitale, Cedam, Padova 2000. 8

23


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Après la compréhension du sens de système, il faut comprendre que l‟adjectif vital signifie « capable de garder une propre existence autonome (able to mantain a separate existence) ». Comme le concept de système vital avait déjà été

introduit par

Beer10, il n‟est pas du tout nouveau et n‟a pas encore bien pu expliquer tous ses développements empiriques11. En outre, le modèle du système vital est particulièrement adapté pour la qualification du système entreprise, car il peut se référer aussi bien aux organisations qu‟aux entreprises. Les organisations vitales survivent grâce aux mutations, telles que les transformations et les rénovations, qui sont réalisées dans sa structure logique et physique et des configurations spécifiques. On peut identifier la vitalité de la structure en observant sa dynamique systémique au moment où, sur la base des relations entre ses composants internes et externes, l‟entreprise interagit avec son contexte, en ayant pour but d‟apprendre, adapter, développer et améliorer, dans le temps, ses conditions d‟efficacité.12. On peut donc fournir la définition suivante du système vital : « système qui survit, reste uni et est intégral ; en outre, il est équilibré du

point

de

vue

homéostatique,

aussi

bien

intérieurement

qu’extérieurement, et possède des mécanismes et des opportunités pour croître et apprendre, pour se développer et s’adapter, c’est-à-dire pour devenir de plus en plus efficace dans son environnement »13. Il est fondamental de souligner la différence entre le système vital, par exemple le territoire, et le système vivant, c‟est-à-dire biologique : en 10

S. Beer: il est un interprète de la theorie cybernetique applique aux organisations territoriaux. S. Beer, L‟impresa come sistema cibernetico, Isedi, Milano 1973. 12 G. Golinelli, M. Gatti, L‟impresa sistema vitale. Il governo dei rapporti inter-sistemici, Istei Università degli Studi di Milano Ŕ Bicocca, Milano 2006. 13 S. Beer , Diagnosi e progettazione organizzative Ŕ Principi cibernetici, Isedi, Milano 1991. 11

24


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

effet, ce type de système prévoit la capacité de reproduire ses composants en prolongeant l‟existence de son espèce, parce qu‟il a des fonctionnalités particulières et active des réactions chimiques et physiques. Cette caractéristique n‟est pas propre au système vital car, bien que visant à sa survie, il ne peut pas réaliser des processus biologiques de reproduction, étant donné que ses éléments ne sont pas vivants. Pour identifier au mieux les caractéristiques d‟un système vital il est fondamental d‟analyser ses quatre postulats. Le premier est celui selon lequel « un système est considéré vital s‟il peut survivre dans un environnement donné »14: tandis que le système doit survivre de manière autonome, il doit être intégré dans son cadre environnemental et réaliser de bonnes relations et des échanges avec l‟environnement. Le deuxième postulat essentiel d‟un système vital est qu‟il doit être « isotrope, c‟est-à-dire présenter une identité propre et unique qui lui permet d‟être différent des autres identités ». Les systèmes vitaux se manifestent avec une image sensible qui ne change pas selon la perspective dans laquelle on l‟observe, gardant une propre et unique identité, abstraction faite des différentes structures avec lesquelles ils interagissent. Le système peut être défini comme un cas unique, doté d‟une très forte caractérisation, car il doit garantir un processus dialectique visant à la réalisation d‟un échange continu et d‟un raccord entre la zone décisionnelle et opérationnelle de l‟entreprise. Le troisième postulat énonce que « tous les systèmes vitaux (L) sont orientés à la réalisation de buts et à l‟obtention d‟objectifs, et sont liés à

14

A. D. Hall, R. E. Fagen, Definition of System, in F. E. Emery, La teoria dei sistemi. Presupposti, caratteristiche e sviluppi del pensiero economico, Franco Angeli, Milano 1974.

25


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

des sur-systèmes (L+1) et à des sous-systèmes 15 (L-1) de et auxquels ils reçoivent et donnent des indications et des règles ». Le système vital fait donc partie d‟un macro-environnement (L+1) duquel il doit comprendre et satisfaire les exigences, et dans lequel on observe plusieurs soussystèmes (L-1), dont l‟activité est subordonnée à celle du système luimême. Le quatrième postulat énonce que le système vital, au moyen du processus de consonance et résonnance, peut aussi perdre son autonomie en se dissolvant dans son sur-système environnemental ; le système vital atteint sa condition de consonance en réalisant une parfaite intégration d‟objectifs et de buts dans la structure de son sur-système. Par conséquent, il pourrait survenir un progressif affaiblissement des limites du système vital de niveau L (s‟il n‟a pas une forte identité), qui peut être l‟origine des phénomènes de résonnance : le système n‟est plus autonome et se confond dans son sur-système. 2.3 L’ENTREPRISE ET LE TERRITOIRE SYSTEMES VITAUX Après l‟analyse de la définition de système et de système vital on poursuit le même parcoure en appliquant ces définitions au cadre entrepreneurial. L‟entreprise, si on l‟entend comme un système, représente un « système ordonné de parties, ainsi que de relations entre les parties, visant à la réalisation d‟un but » 16, et à partir de cette définition on peut identifier les éléments qui caractérisent le système entreprise : 15

Ce concept est le résultat de beaucoup d‟élaborations. R. Cafferata, Sistemi, ambiente e innovazione. Come s‟integrano la continuità ed il mutamento nell‟impresa, Giappichelli, Torino 1995. 16

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

1. La nature composée, car elle est formée de plusieurs composants (tels que les ateliers, les usines de production, les bureaux de l‟administration…) qui constituent la structure fonctionnelle de l‟entreprise. 2. La nature relationnelle, car cette organisation dépend d‟un réseau de relations entre les différentes fonctions, internes et externes, et doit s‟harmoniser au mieux avec son territoire en réalisant un rapport de collaboration stable et de compréhension mutuelle : cela est fondamental et, au cas où cela ne pourrait pas se réaliser à cause de différentes problématiques, l‟entreprise risquerait d‟être expulsée du territoire. Par conséquent, en créant de la valeur pour le territoire, on crée de la valeur pour les entreprises implantées de manière stable et liées de manière harmonieuse. 3. L‟orientation à un but, car l‟entreprise vise à sa propre survie, à travers laquelle elle peut réaliser son objectif primaire : la création de la valeur économique, financière et du marché. Apres cette analyse, on peut appliquer le concept d‟approche systémique vitale (A.S.V) à l‟entreprise, en adaptant la définition précédente par le but de diviser la zone décisionnelle, en séparant les décisions du gouvernement et celles de la gérance, même si elles doivent toujours être corrélées. On peut identifier les décisions du gouvernement comme toutes celles qui ont pour objet l‟élaboration et la planification des différentes stratégies, tandis que les décisions de la gérance représentent la réalisation concrète des stratégies du gouvernement. Somme toute, on peut dire que

27


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

les décisions de la gérance, avec la zone des opérations, vont constituer la zone de la gérance, aujourd‟hui distincte de celle du gouvernement : c‟est cette caractéristique qui souligne la différence entre le concept de système vital entreprise, créé par l‟interaction des deux sujets, et celui plus générique de système vital. En suivant l‟analyse précédente, il est important d‟observer les postulats du système vital générique, en ayant pour but la vérification de l‟applicabilité et de la compatibilité à la réalité de l‟entreprise. Dans ce domaine, l‟entreprise peut survivre dans un certain environnement car celui-ci est ouvert, enclin à l‟interaction avec des composants externes qui font partie du même contexte environnemental, et « sélectivement ouvert aux input, en répondant partiellement à toutes les influences de l‟environnement, en satisfaisant le premier postulat ; la caractéristique de l‟isotropie également résulte être applicable au contexte de l‟entreprise, car elle représente un cas unique, avec une identité définie et dotée d‟un organe du gouvernement et d‟une structure opérationnelle. Le troisième postulat prévoit que les but entrepreneuriaux soient poursuivis de manière subordonnée à la bonne qualité du rapport dialectique instauré entre l‟organe du gouvernement et ses sur et soussystèmes : cet organe doit donc analyser et surveiller continuellement les attentes et les motivations des sous-systèmes de l‟entreprise et, en même temps, accueillir et comprendre les instances des sur-systèmes. Le quatrième postulat est toujours valide parce que pour l‟entreprise aussi les pré-conditions pour la réalisation de rapports de résonnance consistent dans la capacité de partager avec d‟autres systèmes l‟analyse et l‟interprétation du contexte environnemental par la création de lan-

28


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

gages communs (dans le cadre, donc, de la réalisation d‟un processus de consonance). On peut donc à présent attribuer, sans aucun doute, à l‟entreprise la définition de système vital. On comprend que toute réalité ayant une caractérisation territoriale marquée peut, dans la matrice conceptuelle, être observée dans le cadre entrepreneurial par l‟approche systémique vitale : on peut donc identifier l‟entreprise comme un « système vital entreprise », et le territoire comme un « système vital territoire », tandis qu‟il est très difficile de créer un système pour son territoire, car il est vivant et se compose d‟entités physiques, logiques, sociales, culturelles et de connaissance. Dans le territoire système vital, l‟élément espace fait partie de la structure et change continuellement en créant sans cesse de nouvelles combinaisons, bien que l‟homme soit en mesure d‟intervenir et d‟effectuer des changements dans le territoire de manière nettement inférieure que dans les autres composants. Au contraire, il n‟existe pas de systèmes vitaux territoriaux qui excluent la présence de l‟action humaine. Par conséquent, on ne doit pas lier le concept de territoire à l‟espace physique et naturel, car celui-ci est toujours l‟expression de la territorialité, c‟est-à-dire le sens d‟appartenance des individus. Le territoire veut donc identifier une réalité où la vie civile, sociale et économique des individus et celle de leur entourage se déroule et identifie également une zone géographique particulière. Le territoire peut être défini comme une agrégation sociale qui s‟identifie, par effet de l‟action exercé par l‟organe de gouvernement, à une partie de l‟espace géophysique et qui réalise des actions pour le développement de cet aspect. Ce système vital territorial peut être juridi-

29


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

quement reconnu et représenter une véritable « institution », tout en étant, parfois, bien intégré dans un système politique et institutionnel. En conclusion, on peut donner au système vital territorial la définition suivante : « ce système qui poursuit le but de sa survie au moyen de la production de valeur économique et sociale pour des sur-systèmes qui exercent des pressions et des attentes concernant l’implantation et la localisation spatiale »17. Comme l‟espace est une dimension essentielle pour l‟explication des activités de tous les operateurs, il résulte que : “créer de la valeur pour les sur systèmes centrés sur son élément spatial signifie satisfaire toutes les exigences et les intérêts exprimés par les différents publics présents dans l’environnement où le système territorial est implanté » 18. On peut déduire qu‟aucune zone spatiale ne peut être appelée automatiquement « système vital territorial » : cette observation est soutenue par

beaucoup

d‟analyses

et d‟études

réalisées

qui soulignent

l‟inopportunité des définitions conventionnelles dans ce domaine. En étudiant le territoire système vital, la parfaite coïncidence du système vital même avec sa structure administrative représente une possibilité qui peut se réaliser ou pas. On ne peut pas penser qu‟une institution locale soit définie « système vital territorial » sans tenir compte du rôle qu‟elle joue et des activités qu‟elle exerce officiellement dans sa zone spatiale : en effet, il faut que les exigences et les intérêts des acteurs locaux soient adéquatement interprétés, représentés et coordonnés par 17 18

C. M. Golinelli, Op. cit. p. 58 Op. cit.. p. 59.

30


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

l‟organe du gouvernement institutionnel, en réalisant un véritable contrôle et une bonne orientation du cadre spatial19 qui lui est attribué20. L‟action exercé par le gouvernement est influencée par le pouvoir décisionnel concernant la collecte des moyens financiers et leur allocation : il s‟agit fondamentalement de problématiques de finance centralisée et décentrée et de différents critères que l‟on utilise pour l‟allocation des ressources financières. On peut évaluer la réalisation de différents panoramas futurs en considérant l‟interaction entre une institution locale et une pluralité d‟acteurs locaux qui réalisent des implantations stables et durables dans une zone spatiale. L‟entité institutionnelle peut se qualifier de système vital territorial et tous ses acteurs représentent ses composants simples, composés ou même complexes ; au contraire, l‟organe du gouvernement (qui a une compétence officielle territoriale) ne dispose pas toujours de la capacité de réalisation et de conduction du système territorial et doit limiter son activité à un cadre instrumental et fonctionnel pour d‟autres sur-systèmes institutionnels. En outre, l‟origine du système vital territorial peut suivre deux différents parcours interprétatifs : selon un parcours direct on peut l‟identifier comme le produit d‟un projet centré sur la volonté des différents sujets. Au contraire, en suivant un parcours indirect, le concept du territoire est subordonné à celui d‟organisation formelle et sociale et est, comme pour l‟entreprise, un système vital.

19 20

L‟ambito spaziale si erge così da semplice “area spaziale” a “territorio”. Cfr. C. M. Golinelli, Op.cit. , p. 18.

31


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

2.4ANALOGIES ET DIFFÉRENCES Comme illustré ci-dessus, l‟entreprise et le territoire sont des systèmes de vie et, vu la circonstance, ils présentent des analogies évidentes. La notion de système en soi implique un concept d‟organisation à savoir le repérage des capacités, des rôles et des tâches utiles à la réalisation d‟une ou de plusieurs activités”21; c‟est dans ce sens-là que l‟approche systématique s‟accompagne d‟une vision structuraliste et une vision fonctionnaliste qui nécessitent la recherche de l‟organisation ellemême dans la réalité phénoménale. La configuration d’organisation formelle et sociale représente la première analogie fondamentale entre la réalité d‟entreprise et la réalité territoriale. Cette caractéristique illustre aujourd‟hui un concept amplement partagé et emphatique justement parce que les ressources humaines, en tant que détentrices et génératrices de connaissances, sont vues comme un élément indispensable de chaque réalité d‟entreprise et, par conséquent, cette dernière se doit d‟être considérée et analysée avec une attention particulière en ce qui concerne les aspects biologiques et naturels, psychologiques, culturels et sociaux, caractéristiques des sujets qui opèrent dans cette même réalité d‟entreprise. En outre, la nature ouverte de l‟entreprise confère une importance ultérieure à son aspect social et relationnel, lequel peut se concrétiser à partir de l‟essentiel des rapports de l‟entreprise avec les entités de

21

C. M. Golinelli, Ouvrage cité, p.21.

32


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

l‟environnement, qu‟il s‟agisse de sujets humains ou de formations sociales22. La nature d‟organisation sociale du territoire résulte mise en évidence par le rôle important que revêt le facteur-espace à son origine et encore au sein de la permanence de phénomènes naturels et sociaux ; il apparaît évident que, dans le secteur du territoire, la dimension-espace puisse avoir une importance capitale étant donné que la présence simultanée de plusieurs entités et activités sur la même unité territoriale représente d‟une part le facteur de propulsion à la base de la naissance d‟un territoire système vital et de l‟autre, la résultante de l‟action à charge de l‟institution de gestion23. De nombreux domaines d‟études, sinon la totalité d‟entre eux, qu‟ils soient scientifiques ou humanistes, confirment la dimension sociale et civile du territoire au moyen de théories, de postulats et d‟études de matrices diverses. En premier lieu, le territoire est à la base du concept d‟état moderne24 et si on le considère comme une aire territoriale possédant un règlement juridique et propre à l‟identification d‟une communauté, il représente une référence fondamentale pour l‟application du droit ; en outre, la détermination des unités administratives apparaît fortement influencée par l‟aspect territorial en ce qui concerne la distinction entre les institutions de l‟Etat et les institutions locales qui, aujourd‟hui révè22

A propos du concept d‟ouverture du système vital, v. G. M. Golinelli, Ouvrage. Cité 2000, p. 13 et suivantes 177 et suivantes 23 Voir. C. M. Golinelli, Ouvrage Cité, p. 23 24 L‟Etat moderne s‟affirme en Europe entre le XV et le XVIIe siècle. Sa formation sera possible grâce à une centralisation progressive du pouvoir et de la territorialité de l‟obligation politique. On verra, en fait, apparaître les fragmentations du système féodal au profit d‟un pouvoir central et même l‟Eglise va se subordonner à l‟Etat. On assiste à une centralisation du pouvoir sur un territoire donné. L‟état acquiert ensuite le monopole légitime de l‟utilisation de la force qui se réalise à travers la bureaucratie et la police. La force est nécessaire pour maintenir l‟ordre et défendre la communauté d‟attaques externes. Enfin l‟Etat moderne est basé sur l‟impersonnalité du commandement politique : la légitimation dérive de règles d‟une obéissance qui n‟est pas dictée par la peur mais par l‟acceptation de la légitimité du pouvoir exercé par tous les sujets. (www.wikipedia.it).

33


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

lent une forte tendance à l‟industrialisation avec des phénomènes de valorisation locale, la fameuse « territorialité”25, qui veut s‟opposer à une globalisation

tout

aussi

célèbre,

dans

une

atmosphère

d‟hypercompétition locale, toujours plus accentuée26. Les sciences humanistes telles que l‟anthropologie, la psychologie ou la sociologie27 définissent le territoire comme « l‟un des éléments fondamentaux où l‟on voit se concrétiser le besoin d‟appartenance de l‟individu et des collectivités humaines, vu l‟appartenance à une communauté localisée, a une influence, tant de façon décisive que quantitativement, sur la formation et sur le développement de la personnalité humaine et des cultures des groupes sociaux”28. L‟importance de la dimension physique et spatiale dans le domaine des phénomènes sociaux ainsi que le caractère essentiel des dynamiques variées dans la définition d‟un territoire permettent de confirmer que l‟entité ne peut qu‟être considérée comme une organisation sociale : elle représente « le résultat d‟un raccord voulu par l‟institution de gestion aux subjectivités abstraites, récemment mises en œuvre et/ou déjà opérantes sur un territoire déterminé”29. En tant que système vital, le territoire est une réalité socioéconomique organisée qui a pour finalité la survie au moyen de la réalisation d‟une identité lui permettant de se distinguer et de se qualifier comme unique grâce à la mesure de gestion déjà citée, laquelle se doit

25

Voir. R. Varaldo, Dal localismo al marketing territoriale, Sinergie, cahiers pour la publication des actes du congrès “Il marketing per lo sviluppo locale”, Luiss Guido Carli, Roma 1999. 26 Voir E. Valdani, F. Ancarani, Strategie di marketing del territorio Ŕ Generare valore per le imprese e i territori nell‟economia della conoscenza, Egea, Milano 2000, p. 23 27 Référence aux théories motivationnelles et au rôle de l‟identification Ŕ appartenance dans le domaine des besoins Ŕ Echelle des besoins de Maslow (1971) 28 C. M. Golinelli, Ouv. Cité, p.24 29 Ouv. Cité, p.25

34


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

de pouvoir diriger la structure territoriale dans cette direction ainsi que ses composantes et ses relations. L‟entreprise et le territoire possèdent donc la configuration d‟organisation formelle et sociale vu qu‟ils sont caractérisés par une « organisation qui a été formalisée sur le plan social et composée d‟un ensemble d‟initiatives, caractérisées par une certaine stabilité dans le temps et mises en place par une ou plusieurs personnes et encore destinées à susciter l‟intérêt de plusieurs sujets »30. La nature systématique du territoire représente la seconde analogie fondamentale entre les deux réalités analysées : en fait, nous connaissons déjà bien la caractérisation de l‟entreprise en tant que système et encore composée d‟une pluralité d‟aires qui interagissent et qui sont étroitement liées entre elles. De même, le territoire peut être analysé également comme un élément systémique, étant donné sa nature composite, relationnelle et enfin son orientation vers un objectif précis. Le territoire, comme déjà illustré, est formé de l‟union d‟une série de composantes liées les unes aux autres, et qui, suivent les diverses réalités et les conditions socio-économiques, résultent avoir une prévalence l‟une sur l‟autre : il s‟agit d‟éléments d‟une importance capitale comme l‟élément territorial, humain, infrastructurel, institutionnel, artistique et culturel et élément d‟entreprise. En plus de la nature composite, l‟élément relationnel caractérise parfaitement la réalité territoriale vu qu‟elle est caractérisée intrinsèquement par l‟existence d‟une harmonie stable et une corrélation entre ses composantes, et qu‟elle peut être réalisée uniquement sur la base d‟un bon rap30

G. Quaglia, slides projetés durant le cours d‟Economie et de Direction des entreprises II, a.a. 2007/2008.

35


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

port dialectique accompagné d‟un réseau intense de relations, d‟échanges et d‟une bonne collaboration entre ses composantes. En voulant extrapoler la nature relationnelle du concept de territoire, la partie restante pourrait être définie comme un ensemble de composantes hétérogènes qui s‟occupent d‟activités et d‟intérêts discordants entre eux et manquants de coordination ou encore sans une logique cohérente commune. Dans cette perspective, l‟absence de nature relationnelle signifierait également absence d‟objectifs et de buts communs à atteindre sur un long terme, lesquels seraient fondamentaux pour motiver des actions de collaboration et le développement de l‟entité territoriale considérée. En conséquence, nous avons un troisième élément utile pour qualifier le territoire en tant que système vital, à savoir l‟orientation vers un objectif précis, de même que pour l‟entreprise. Cette finalité résulte être dans ce cas encore le besoin de survie, bien qu‟il soit nécessaire de souligner la complexité marquée que cette définition implique référée à la réalité territoriale : alors que pour l‟entreprise, le concept de survie est lié à la création de valeur économique, financière et de marché, pour les stakeholder et, pour le territoire, cette définition apparaît bien incomplète. La survie d‟un territoire à long terme en tant que système vital est liée, en fait, à la qualité et aux dimensions du réseau de rapports intersystémiques, en plus de sa capacité de créer de la valeur, jour après jour. Le territoire devra donc rechercher les moyens de sa survie, laquelle se manifestera dans la recherche d‟une vocation propre, dans la définition d‟une identité personnelle, d‟une image capable d‟illustrer avec cohérence le processus de valorisation des ressources utilisées par rapport à son propre macrosystème. En ce qui concerne le territoire, cette survie

36


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

ainsi que la création de valeur subordonne le développement économique du système vital qui ne peut être atteint que si les entreprises, les citoyens, les institutions et les politiciens collaborent activement entre eux en fixant un objectif commun, lequel se révèle aujourd‟hui de plus en plus lié à un parcours d‟internationalisation, chose inévitable, vu la globalisation inexorable des marchés et de l‟économie31. De même que l‟entreprise, le territoire n‟est pas isolé mais il se présente comme un système ouvert32, vu sa tendance à « entretenir des rapports d’échange avec l’extérieur”33. Les deux entités analysées entretiennent des rapports d‟échange intenses avec l‟environnement extérieur, lequel est formé de tous les autres systèmes tels que les entreprises et les territoires, les institutions et les groupes d‟individus. La condition de survie du système réside dans sa capacité à mettre en place son activité ainsi que ses rapports avec tous les autres systèmes formant la base de référence, à savoir de s‟ouvrir vers l‟extérieur en évitant un éventuel isolement qui conduirait la réalité analysée à se replier sur elle-même et sur ses propres ressources qui seraient limitées : les voies de croissance et de développement résulteraient bloquées et causeraient l‟extinction du système vital tout entier. De ce fait, pour les deux réalités examinées, la possibilité de se confronter à des entités externes est entièrement liée à la possibilité que possède le système vital entreprise pour s‟ouvrir à des rapports et à des interactions avec l‟extérieur : il faut donc distinguer la possibilité d‟ouverture et la volonté d‟exploiter une telle potentialité, révélée par 31

E. Valdani, F. Ancarani, Ouv. Cité, p. 24 Comme souligné par James Thompson (1967), il faudrait définir ces systèmes “relativement ouverts” parce que vis à vis des rapports avec l‟extérieur, ces systèmes doivent ,de toute façon, conserver un certain « ordre intérieur » dans le but d‟obtenir une certaine stabilité, du moins à court terme, et être à même de se défendre des pressions contraires qui dérivent du macroenvironnement. 33 G. Quaglia, Ouv. Cité p. 16. 32

37


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

l‟institution de gestion, suivant le niveau d‟ouverture que l‟on désire réaliser. Ce concept se réfère à un acte volontaire de l‟institution qui décide comment moduler l‟utilisation et son intensité de capacité d‟ouverture au sein de la structure : les institutions locales définissent ainsi les rapports et les interactions avec les entités externes dans le but d‟établir des comportements appropriés et adaptés au contexte. En transférant ces mêmes caractéristiques dans le domaine actuel, caractérisé par de nombreuses dynamiques hypercompétitives, il sera possible d‟analyser le territoire entreprise non pas comme entité en soi mais faisant partie d‟une constellation qui crée de la valeur grâce à l‟apport de multiples partenaires. Cette réalité a donc l‟exigence de réaliser d‟une part des stratégies à même de renforcer les vocations nationales, les assets, ainsi que les connaissances traditionnelles de l‟aire territoriale

34

,

mais encore de s‟ouvrir et de se développer dans une perspective de réseau. Le territoire devra donc développer des stratégies d‟intégration de l‟économie locale dans un circuit plus vaste de l‟économie internationale comme nœud de réseaux de commercialisation, de directivité, de finance, de compétence et de culture35. La quatrième analogie évidente entre les systèmes de vie entreprise et territoire est la tendance à exercer une action cohérente vers la réalisation d‟objectifs déterminés : l‟ensemble des activités effectuées pas ces systèmes peut être assimilé à de petits carreaux qui, assemblés les uns aux autres, selon une logique de base, forment un mosaïque de plus vastes dimensions. Tout ce qui se passe au sein de ces considérations systémiques est par conséquent utile à la réalisation d‟un dessein stratégique précis, d‟une claire planification stratégique. 34

Se référer au dilemme actuel “territorialité - globalisme”. E Valdani, F. Ancarani, Ouv. Cité. p. 38-9

35

38


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

La planification stratégique est « un processus à travers lequel il est possible de concilier les ressources à notre disposition avec les objectifs fixés et les opportunités qui émergent du marché et de l’environnement”36. Ceci est à interpréter comme la façon selon laquelle on programme et on réalise les politiques locales, dans une optique qui n‟a plus la fonction du contrôle37 mais de la promotion, de la création de valeur et d‟encouragement au développement et à la croissance sur une période à moyen et long terme ; la planification arrive en outre à stimuler et à constituer une gestion locale, à savoir « une règlementation du territoire à laquelle prennent part tous les opérateurs locaux, que ce soient les organismes locaux à leurs différents niveaux38 ou encore les représentants des associations de catégories

39

ou des réalités sociales et cultu-

relles40”41. Cette règlementation mettra en place une stratégie42, une sorte de macro-objectif qui, dans un domaine systémique, représente la position que l‟organisation devrait avoir afin d‟obtenir la réalisation des finalités primaires de la survie du système ; cette même stratégie trouve son origine dans la synthèse des objectifs et des forces mises en place à l‟intérieur des sous-systèmes qui forment le système de référence et elle se complète et se manifeste à travers l‟ajout de stimulus externes que le système de base est à même de recevoir et de valoriser. 36

Chambre de Commerce de Pavie, P. Rizzi, A. Scacchieri, Promuovere il territorio: guida al marketing territoriale e strategie di sviluppo locale, Francoangeli, Milano 2006, p. 34. 37 Optique de contrôle comme optique typique des plans de contrôle de la croissance des années 60 et 70, au départ, le plan d‟urbanisme général était réalisé à l‟échelle communale. 38 Communes, communautés de montagne, provinces, régions. 39 D‟entreprises et syndicats. 40 Bénévolat, associations en faveur du sociale, organisations culturelles. 41 Chambre de Commerce de Pavie, P. Rizzi, A. Scacchieri, Ouv. Cité p. 34. 42 Le terme stratégie a une origine militaire et dérive du mot stratégie qui signifie “ tâche du général”( M. Robert, E. Marchello, Il valore della strategia, McGraw-Hill, Milano 1997, p. 23)

39


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

On peut donc conclure que tant l‟entreprise que le territoire sont caractérisés par l‟identification de leur moteur vital avec l‟élément stratégique qui doit être mis en place de façon adéquate au moyen d‟une planification qui doit définir qui, comme et quand il est possible d‟effectuer une action susceptible de déclencher une stratégie donnée, à long terme43. La planification stratégique est, par conséquent, l‟un des mécanismes qui permet au système vital de se développer, d‟apprendre et de s‟adapter et, justement en raison de cette observation, elle ne peut pas se présenter comme un élément statique mais comme une réalité au devenir continu, basée sur l‟expérience vécue, et elle se modifie sur la base d‟exigences nouvelles imposées par les changements qui adviennent à l‟intérieur du contexte systématique et dans son environnement extérieur. L‟entreprise et le territoire systèmes de vie présentent donc de nombreuses analogies qui permettent d‟en effectuer une comparaison intéressante : cependant, pour que celle-ci soit complète et exhaustive, il faut tenir compte qu‟il existe aussi des difformités entre les deux entités analysées. Il sera donc nécessaire d‟évaluer quel sera le poids de ces différences pour comprendre si cela peut empêcher d‟encadrer et de classifier le territoire dans une optique systémique et vitale. Tout d‟abord, le territoire se différencie de l‟entreprise et se distingue nettement vu sa majeure rigidité. Le territoire doit, en fait, se confronter avec une sorte de « socle » immuable et difficile à modifier, constitué par sa dotation de réserves na43

Ouv. Cité, p.30. En outre, on affirme que le processus de pensée stratégique peut être décrit encore comme le type de pensée qui tente de dominer l‟équilibre futur de l‟organisation alors que les systèmes de planification stratégique aident à comprendre comment arriver à ce but. La pensée stratégique résulte donc être une approche innovatrice du thème de la stratégie vu qu‟elle identifie les facteurs essentiels qui imposent la direction de l‟entreprise et c‟est un processus utilisé par les dirigeants d‟entreprise pour définir leur orientation et leur vision personnelle .

40


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

turelles et par ses caractéristiques géomorphologiques

44

; la réalité terri-

toriale ne pourra donc s‟adapter que dans une certaine mesure et compte tenu des limites évidentes aux exigences et aux besoins exprimés par la demande 45. La rigidité du territoire se manifeste particulièrement dans le choix de ses objectifs et de sa mise en place 46 sur le marché : dans cette phase, il sera effectivement nécessaire de faire une analyse attentive des avantages de la compétition et des points de force de la réalité observée, par rapport à ceux de la concurrence. Le but sera de construire et de maintenir une position différente pour le territoire comme pour ses produits et ses services, en arrivant à satisfaire pleinement la demande au moyen d‟une offre différente et meilleure par rapport à la concurrence47. Dans le domaine territorial, la rigidité devient évidente même dans le manque de rapidité de la réaction et donc de la réponse aux inputs et aux requêtes exprimées de façon explicite ou implicite par les différentes typologies de la demande. Le choix des objectifs de croissance et de développement sera fortement conditionné par les intérêts des stakeholders du territoire qui sont porteurs de valeur et qui, dans la plupart des cas, sont contrastants entre eux : c‟est ainsi que naît la nécessité d‟une activité de médiation entre les intérêts cités qui se réalise avec une marge de discernement plutôt réduite de la part de l‟institution de gestion du territoire. Nous devons maintenant définir comment le territoire est plus « rigide » que l‟entreprise, à la lumière des possibilités de choix que cette 44

Banalement, nous nous référons par exemple à la nature difficile à modifier des territoires universellement identifiables tels que les territoires maritimes, de montagne ou de plaines… 45 Camagni (1999) segmente la demande du territoire en trois catégories de sujets: les utilisateurs des produits ou services, les stockholders et les stakeholders. 47

G. Pellicelli, Il marketing internazionale Ŕ mercati globali e nuove strategie competitive, Etas, Milano 2003, p. 204.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

réalité possède en termes d‟offre : chaque entité ne pourra choisir qu‟en partie les catégories d‟usagers auxquelles faire parvenir son offre, de façon préférentielle et, en outre, elle devra s‟adresser à tous les segments d‟usagers qui résultent intéressés, directement ou indirectement. Une autre différence fondamentale entre les deux réalités analysées est donnée par l‟évidence de la majeure difficulté d’identification du territoire par rapport à l‟entreprise48: cette dernière est nettement plus isotrope, plus facile à identifier comme typologie, avec des caractéristiques précises. L‟entreprise est un organisme défini, doté d‟un siège social, d‟une série de structures (bureaux, filiales, succursales) et d‟un certain nombre de sujets qui y travaillent. Au contraire, le territoire est une réalité aux contours moins nets et plus difficile à définir de façon exhaustive parce qu‟elle ne coïncide pas avec la notion d‟extension territoriale, bien que celle-ci en soit une partie intégrante indispensable, et elle n‟est pas non plus identifiable à travers une institution ou un organisme local, étant donné qu‟il pourrait y avoir des cas où ces derniers seraient administrés par des sujets incapables de produire une pression attractive suffisante, ou une action significative d‟orientation des réalités présentes et opérant sur l‟aire officiellement sous leur influence. Il est encore nécessaire de souligner que, dans la plupart des cas, si la dimension du territoire augmente, on voit diminuer « la facilité d‟identification » et le degré de son isotropie : ceci se réalise grâce aux caractéristiques géomorphologiques, culturelles et sociales qui se modi-

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Cette majeure difficulté est mise en évidence par la majeure possibilité d‟identification de l‟entreprise puisqu‟elle est contemplée également dans le Code Civil dans les articles 2555 (entreprise), 2082, 2083 et 2135 (entrepreneur, petit entrepreneur, entrepreneur agricole).

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fient facilement et se révèlent très variées, même dans un domaine d‟entité réduite. Les difficultés de définition ne pourront être surmontées qu‟à travers une évaluation spécifique de la présence ou non d‟une entité territoriale systémique et vitale , qui devra être effectuée cas par cas, justement pour les caractéristiques individuelles de chaque entité. Sur la base de l‟analyse théorique effectuée jusqu‟ici, nous pouvons conclure que les points communs qui lient entreprise et territoire peuvent justifier une extension analogique au concept du territoire de nature systémique-vitale : les différences relevées n‟éloignent pas l‟entité territoriale du genus des systèmes de vie, vu qu‟ils ne révèlent aucun aspect de contraste avec les caractéristiques typiques des systèmes appartenant à la catégorie. En définitive, le territoire est identifié comme un organisme doté de caractéristiques analogues à un autre organisme social, comme l‟entreprise : ce même résultat favorise et confirme le choix d‟interpréter les organisations territoriales sur la base des fondements théoriques de l‟approche systémique vitale.

2.5 EVOLUTION

DES THÉORIES TERRITORIALES: L’APPROCHE SYSTÉ-

MIQUE-VITALE .

Après avoir abandonné la perspective ontologique précédente, pour analyser l‟évolution des théories territoriales, nous devons fixer notre attention sur la perspective épistémologique, à savoir sur les interprétations multiples et variées formulées par les spécialistes à propos des deux organismes comparés : l‟entreprise et surtout le territoire.

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Il s‟avère fondamental d‟analyser les théories les plus représentatives concernant le territoire qui ont été développées au cours des années grâce à l‟aide d‟experts appartenant à des disciplines diverses, ce qui nous permet de vérifier que la majorité des thèses théoriques spécifiques élaborées sur le concept du territoire sont facilement assimilables au sein du cadre théorique systémique-vital. Lorsque l‟on se refait à ce genre d‟approche systémique-vitale, la notion de création, de projet et la gestion du territoire devient plus compréhensible mais cela nous permet également de faire une nouvelle interprétation des différentes propositions de définition préexistantes du concept territorial au sein d‟un « parcours scientifique » cohérent et unitaire : ce parcours permettra, enfin, de confirmer l‟entité et la validité de la conception systémique-vitale. Suivant la matrice d‟étude relative à la naissance de chaque théorie antécédente à l‟approche systémique vitale, nous pouvons classifier les théories territoriales en géo-naturelles et économiques-sociales et géoéconomiques. Les théories géo-naturelles et économiques et sociales identifient comme noyau central et comme thèse fondamentale le concept d‟illustration de paysage, ou Landscape Approach, dans lequel émerge une conception

du territoire basée sur l‟inventaire, avec des idées

d‟objectivité et d‟exhaustivité et sur la caractérisation des composantes qui la constituent : on souligne donc les diverses ressources considérées globalement, sur lesquelles l‟homme agit dans le but de les finaliser à ses propres objectifs. Sur cette base, le territoire est considéré comme une aire possédant des limites frontalières définies et une certaine quantité de ressources qui le caractérisent au niveau visuel et esthétique.

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Le territoire est donc vu, dans cette perspective, comme un paysage49 naturel dont la vision d‟ensemble résulte, cependant, moins importante que les éléments qui le composent. Etant donné la limite évidente que présente l‟analyse basée fondamentalement sur les seules composantes naturelles, on a pu constater l‟exigence d‟arriver à une vision écosystémique du territoire dans laquelle le rôle central est occupé par l‟analyse des interactions des diverses composantes des entités territoriales. Dans cette optique, émerge une bifurcation qui détermine deux catégories d‟interprétation. La première relevée comme Landscape Architecture propose une conception intégrée de l‟homme dans son environnement naturel et elle comporte une mise en projet territoriale orientée vers des valeurs paysagistes adéquates aux tendances et aux événements historiques humains, tout en tenant compte de la composante naturelle, qui devient importante déjà au niveau de l‟activité de planification50. Cette hypothèse propose donc un projet territorial qui s‟inspire des valeurs paysagistes qui sont à la fois liées à la composante naturelle mais surtout le plus possible proches et correspondantes aux exigences et aux besoins de la composante humaine : il s‟agit d‟une vision de l‟environnement en grande partie esthétique, où les composantes résultent essentiellement racontées par le sujet-observateur, caractérisées par un rapport dualiste, ou même antagoniste, entre l‟homme et le territoire qui se résout, dans la plupart des cas, en faveur du premier. Cet antagonisme tend à s‟estomper et assume des caractéristiques plus positives

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Ingegnoli, Fondamenti di ecologia del paesaggio, Città Studi, Milano 1993 , définit le paysage ou écosystème du paysage comme un système d‟écosystèmes écologiques différents, à savoir comme la manifestation d‟un niveau supérieur à l‟écosystème de l‟organisation de la vie. 50 C. M. Golinelli, ouvrage cité., p.34

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telles que l‟intégration et la collaboration alors qu‟on voit émerger successivement la nature systémique du territoire. En parcourant ce même parcours conceptuel, on parvient à l‟évolution de la planification territoriale vers un véritable co-projet entre l‟homme et la nature, dans le domaine duquel l‟homme détermine avec attention tous les sous-systèmes de l‟environnement, dans le but de capter et de valoriser toutes les potentialités des ressources que le territoire possède. On verrait donc se développer des vocations territoriales, même si cette thèse présente quelques limites évidentes, en particulier à la lumière des tumultueux changements socio-économiques qui peuvent aujourd‟hui être présents au niveau mondial : tout d‟abord, la conception de vocation territoriale, considérée comme un concept statique et dans la plupart des cas immuable, apparaît peu fiable, et, deuxièmement, il résulte incompréhensible qu‟en présence de vocations prédéterminées, on puisse retrouver des phénomènes de changement et de transformation à la base du développement et de l‟innovation. Au-delà des limites mentionnées ci-dessus, on arrive à la Landscape Ecology qui est une amplification de l‟interprétation systémique du territoire et de la planification écologique : cette théorie, bien que concernant en grande partie la dimension naturaliste, présente une forte composante de nouveauté, de rupture par rapport à la vision précédente, vu qu‟elle considère l‟écosystème naturel comme un système vivant51. Cette position représente un rapprochement à la conception écosystémique de l‟espace dans laquelle on retrouve exaltés les dynamismes environnementaux et, par conséquent, l‟équilibre dynamique entre les composantes naturelles et anthropiques. La Landscape Ecology, basée 51

Pour la définition de système vivant voir le paragraphe 2.2, p. 18

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sur la dimension naturaliste, caractérise l‟écosystème naturel comme un système vivant, c‟est-à-dire auto-poïétique et à même de se contrôler de façon régénératrice mais elle ne précise nullement comment les mêmes propriétés ont une influence sur la planification territoriale effectuée par l‟homme. En outre, dans cette même optique, les notions de superficies spatiales et de frontières territoriales perdent leur signification vu qu‟elles constituent une limite évidente pour la compréhension des mécanismes évolutifs caractérisant le système territorial comme un système ouvert et basé sur l‟interaction continue avec l‟environnement de référence. Au cours des années, on a pu effectuer d‟ultérieures études dans le domaine géoéconomique concernant le territoire qui ont permis de surmonter définitivement la focalisation de l‟écosystème naturel pour arriver à une vision intégrée de l‟écosystème global. Dans ce domaine, l‟application de l‟approche systémique pour la compréhension et la représentation des réalités territoriales a conduit à la formulation des théories relatives à la régionalisation52, dans lesquelles région géographique signifie « une forme quelconque d‟agglomération sociale, accompagnée d‟activités économiques et capable d‟interagir avec l‟écosystème naturel 53”. Si l‟on dépasse la notion générale de région, le repérage et la définition d‟un territoire peuvent effectivement répondre à des critères différents de projet territorial, qui s‟appuient sur la matrice conceptuelle et culturelle adoptée. Nous pouvons alors repérer une pluralité de propositions de projets parmi lesquelles les plus significatives semblent être 52

G. Spinelli, L. Scarpelli, Ambiente, economia, ecosistemi. Dai limiti dello sviluppo alla sostenibilità, Kappa, Roma 1994, p. 75 e sg. 53 C. M. Golinelli, Ouv. Cité, p. 38.

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celles de région naturelle, administrative, homogène, fonctionnelle et enfin systémique. La région naturelle résulte caractérisée par une formulation systémique de base mais elle se limite aux seules composantes physiques et naturelles et coïncide, pour la plupart, avec la vision déjà proposée du landscape approach dans laquelle le paysage est assimilé au concept d‟écosystème naturel. La région administrative ou institutionnelle résulte, au contraire, non dotée d‟une méthodologie d‟indentification spécifique, vu que sa seule caractéristique est d‟être identifiable et définie par le système juridique et de posséder des liens et des règles qui sont par lui consolidées. On peut affirmer que la région administrative apparaît comme une « nonrégion » car, plus qu‟une effective alternative de projet territorial, il s‟agit d‟une pure création formelle. Les définitions de région homogène, fonctionnelle et systémique sont toujours plus étroitement liées à l‟évolution de l‟approche systémique. La première se réfère à une réalité territoriale orientée à sa propre survie et perpétuation, mais elle est dotée d‟une organisation particulièrement stable vu qu‟elle est caractérisée par des relations intenses et persistantes et par des interactions relativement peu fréquentes entre les parties qui la composent. Cette conception a été proposée en correspondance de la théorie de la polarisation54, qui appliquée aux études concernant la région homogène, reprend la dichotomie existante entre le centre urbain et le monde rural et dans laquelle le second terme est toujours le plus important : il apparaît évident que, vu son fondement fonctionnel et structuraliste, cette conception ne pourrait être valable que dans un certain mo54

La théorie de la polarisation affirme le contraste et la spécialisation en même temps, entre zone et communauté, systèmes de valeurs et activités économiques.

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ment historique qui, au seuil du XXIe siècle, apparaît résolument dépassé. La région fonctionnelle peut être considérée comme le fruit du développement industriel et des processus de croissance des agglomérations urbains vu qu‟elle est privée de la régularité et de la fonction statique de la région homogène ; dans cette optique, les processus de polarisation intéressent les différents centres urbains et la dynamique systémique apparaît accentuée par la fréquence, l‟intensité et la rapidité des interactions. Cette région marque le passage de la structure réticulaire bipolaire

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une autre pluripolaire possédant des aires de gravitation, le plus souvent superposées entre elles et se différenciant dans le temps56. A la fin du parcours évolutif géoéconomique, on parvient donc à définir la région systémique comme la conclusion consciente de la nécessité d‟une approche innovatrice pour les parcours de développement économique dans le domaine local. Pour la première fois, en fait, on a pu tenir compte des principes de la Théorie Générale des Systèmes qui met en relief l‟importance de la réalisation d‟une « synthèse de l‟écosystème naturel avec le système socio-économique grâce à une vision qui n‟est plus polarisée sur les interactions mais sur les processus”57, arrivant ainsi au concept de durabilité58. 55

Typique de la région homogène C.M. Golinelli, O. C., p.38 et suivantes. 57 C.M Golinelli, O. C., p.43 58 Vallega, Ricerca regionale sistemica: il problema delle interfacce fra teoria e metodologia, in A.A. V.V, Atti delle Giornate, vol.I, Pescara 1984. En outre, le concept de durabilité peut être assimilé à celui de développement durable. Ce dernier a été formulé dans le cadre du Rapport Bruntland, rédigé par l‟Unep en 1987. On le retrouve identifié comme le développement à même « d‟assurer la satisfaction des besoins de la génération présente sans compromettre pour autant la possibilité des générations futures de satisfaire leurs propres besoins. Il indique donc un processus où l‟utilisation des ressources, l‟orientation des investissements, la trajectoire du progrès technologique ainsi que les changements institutionnels concourent tous à accroître la possibilité de répondre aux besoins de l‟humanité : et non seulement pour aujourd‟hui mais également pour le futur ”. 56

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Sur la base des constructions théoriques illustrées jusqu‟ici, on a pu observer comment le recours à l‟approche systémique vitale dans le but de la qualification du territoire, s‟est avéré être la continuation idéale ainsi que la réalisation d‟un parcours qui avait été précédemment soutenu par d‟autres théories et d‟autres opinions : dans ce sens, ce concept permet, en effet, de regrouper en un seul principe théorique, toutes les différentes constructions méthodologiques précédentes qui peuvent ainsi être considérées comme autant de stades progressifs d‟un processus évolutif de la conception du territoire, dont la conclusion est l‟approche systémique vitale. A travers cette optique, nous pouvons déduire clairement les différences présentes dans les diverses écoles de pensée, tout en repérant une sorte de trait d‟union à même de les relier selon un iter évolutif résolument valable. En partant d‟une vision concentrée sur l‟analyse et la valorisation des différentes composantes de la dotation territoriale, on a pu progresser vers une vision globale, ou systémique, du territoire où émerge le profil de l‟intégration entre les diverses entités qui le constituent. En outre, il s‟avère important de souligner le passage effectué par une prétendue objectivité dans la définition de l‟entité territoriale, qui conduisait à l‟utilisation des concepts de superficie spatiale et des limites frontalières (aujourd‟hui d‟ailleurs amplement dépassées), à une vision basée sur la subjectivité, sur le rôle fondamental des opérateurs intéressés à son observation : on ne peut que constater la majeure évanescence du concept ainsi qu‟une plus grande difficulté d‟identification des territoires, même si elle répond davantage aux réels rapports existants et aux circonstances effectives.

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L‟attention s‟est donc déplacée depuis l‟aspect exclusivement naturaliste à un aspect « intégré », caractérisé par la coexistence de l‟élément naturel avec l‟élément anthropique. Comme précédemment indiqué, la caractéristique propre de cette approche innovatrice est la capacité de contenir, au sein de son architecture théorique, tous les résultats et les acquis auxquels sont arrivés les parcours des différentes disciplines. Il s‟agit donc, fondamentalement, de souligner la majeure attention mise dans les relations et dans les interactions des composantes et d‟introduire un concept de territoire qui serait le résultat des activités humaines comme des ressources naturelles qui intéressent la réalité territoriale. Il résulte encore fondamental d‟avoir le point de vue personnel d‟un sujet décideur, à savoir l‟institution de gestion, à propos de l‟identification et de l‟organisation du système territorial59. Nous devons donc conclure qu‟un « système en tant que tel, n‟existe pas en réalité. Il serait plutôt le fruit d‟une action de reconnaissance qu‟un observateur pourrait effectuer en repérant une certaine entité depuis une base indistincte et en attribuant à cette entité une signification propre”60 et encore en observant que « les systèmes ne sont pas mais qu‟ils peuvent être observés, ce qui implique que l‟observateur également se doit d‟être manifeste. Devant la même structure, des observateurs différents peuvent relever des systèmes divers et le même système peut être décrit selon des formes différentes”61. Outre à constituer un « conteneur » valable des résultats des différents processus historiques évolutifs, l‟approche systémique-vitale doit 59

Le passage d‟une conception objective du territoire à une autre subjective, liée à la perspective de l‟observateur, résulte particulièrement importante dans une optique systémique du territoire. 60 G. Golinelli, Ouv. Cité, p. 75. sg. 61 P. Mella, Dai sistemi al pensiero sistemico. Per capire i sistemi e pensare con i sistemi”, Franco Angeli, Milano 1997, p. 27 sg.

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être considérée comme un concept de rupture vu qu‟elle sous-tend de nombreux mérites spécifiques par rapport à toutes les autres théories systémiques du territoire. En premier lieu, cette approche permet une lecture plus articulée de la vocation territoriale qui n‟est plus considérée comme une propriété fixe et immuable qui va au-délà de l‟action humaine et des changements structurels mais qui définit les dites vocations comme « le produit de conditionnement exercé par la dotation structurelle et en particulier la dotation naturelle, sur des parcours systémiques de survie définis par l‟institution de gestion, pour cela les ressources naturelles sont certainement un élément déterminant mais elles n‟induisent pas pour autant au paradoxe de retenir la dynamique systémique inexistante ou équivoque”62. Deuxièmement, même la suggestive conception du co-projet hommenature 63 peut être interprétée d‟un point de vue systémique-vital comme une activité de gestion du territoire dérivant du concours de facteurs naturels et humains où l‟importance des premiers apparaît négligée dans le processus de repérage de l‟entité directive managérielle d‟entreprise.64 Ceci n‟empêche nullement cependant que l‟objectif principal de l‟activité de gestion de l‟entreprise reste malgré tout la réception des exigences humaines et naturelles dérivant de la réalité analysée. Un troisième point spécifique qui distingue l‟approche systémiquevitale des autres théories sera d‟attribuer au territoire la qualification de 62

C. M. Golinelli, Ouv. Cité, p. 56. Cette ligne de pensée est adoptée également par McHargh, dans son ouvrage Design with Nature, Natural History Press, New York, 1971. 64 C. M Golinelli, Ouv. Cité p.56 et suivantes, G. Golinelli, 2000, Ouv. Cité p. 61 et suivantes, Frey M., Il management ambientale. Evoluzione organizzativa e gestionale del rapporto impresa ambiente, Franco Angeli, Milano 1995, p. 217 et stivante , F. Bertolini e G. Trailo, Green management. L‟ecologia come vantaggio competitivo per l‟impresa, Egea, Milano 1996, p. 5 ss. 63

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système vital et non seulement vivant : alors que l‟écosystème naturel se présente comme un écosystème vivant, le système territorial résultant de l‟action des autorités à travers des processus de planification régionale65, est un système artificiel mis en œuvre par l‟activité humaine et comme tel, il nécessite d‟une conduction constante et continue de la part d‟une entité régulatrice66. La différence principale relevée entre les conceptions physiquesnaturalistes et socio-économiques et l‟approche systémique vitale consiste justement que, chez les premières, la composante naturaliste et la composante anthropique-sociale interagissent, de façon dialectique, en privilégiant la prévalence de la planification territoriale sur le repérage d‟une juste modération des exigence opposées de conservation de l‟environnement et de développement socio-économique67, la seconde va au-delà de ce problème entre les dynamiques sociales et naturelles tout en proposant l‟idée de développement durable. Cette idée résultera comme la modalité essentielle de la planification territoriale vu que la dégradation possible de l‟environnement est une menace pour la survie du territoire lui-même, en épuisant les potentialités présentes dans la structure élargie et dans la structure logique68. 65

Comme indiqué précédemment à propos du concept de régionalisation, avec l‟attribution régionale, on ne veut pas indiquer une échelle spatiale déterminée intermédiaire entre l‟Etat National et les institutions locales mais une échelle propre à n‟importe quel phénomène de nature territoriale. Dans ce domaine, les termes régional et territorial sont par conséquent des synonymes. 66 O. c., p.57. 67 Cette optique résulte compréhensible lorsqu‟elle est référée à sa période historique, les années 70 où l‟on voit naître les formulations écosystémiques élargies suite aux premières catastrophes intéressant l‟environnement, celles des chocs pétroliers, des craintes d‟une crise énergétique planétaire, des premières revendications du « droit au développement » de la part des Pays du Tiers et du Quart-Monde, qui favorisent la formation d‟une prise de conscience en termes critiques et conflictuels des interactions entre le système naturel mondial et les activités humaines. 68 Aujourd‟hui, des concepts comme la qualité de la vie, le soutien à l‟écologie ou le développement soutenable peuvent être considérés substantiellement équivalents et encore, la qualité de la vie peut être considérée un sous-ensemble logique de la notion de développement durable, et elle peut inclure des aspects écologiques ou anthropiques et sociaux.

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En conclusion, le fait de recourir à une approche systémique-vitale peut se présenter comme une solution particulièrement adéquate à l‟analyse et à la compréhension des dynamiques territoriales grâce à la double capacité soit de relever le mélange de profils naturels, humains, sociaux, culturels et économiques à travers l‟attention à la configuration structurelle du territoire, soit encore de percevoir le lien puissant qui relie les exigences de localisation des particuliers et les exigences collectives et générales69. Dans cette perspective, les alarmes nombreuses lancées à l‟échelle mondiale à propos d‟un soutien écologique des activités humaines trouvent des réponses concrètes et positives sous forme de schémas de gestion du territoire, à même de relier la protection de l‟environnement au développement économique et social. 2.6 L’OFFRE TERRITORIALE

2.6.1 VERS UNE HYPERCOMPÉTITION TERRITORIALE

Le contexte économique actuel a conduit à une dépendance croissante de la compétitivité des entreprises en partant de la compétitivité plus générale des systèmes sociaux et territoriaux dans lesquels elles se trouvent. Alors qu‟en ce qui concerne les entreprises, les politiques compétitives sont de plus en plus liées entre elles et dépendent des ressources spécifiques des territoires ainsi que de la qualité systémique de l‟environnement de l‟entreprise, les réalités territoriales sont devenues 69

Les préoccupations contenues dans les études au cours des années ont trouvé, hélas, confirmation dans le récent System Dynamics Group Massachussets Institute of Technology (1992) et, encore plus récemment lors des conférences de Rio et de Kyoto, qui se sont toutefois conclues en accords peu satisfaisants parmi les autorités nationales présentes.

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les protagonistes d‟une forte augmentation de la concurrence, laquelle a imposé l‟adoption de logiques et d‟instruments compétitifs. De ce fait, « entreprises et territoires évoluent de concert dans la recherche d‟avantages compétitifs, les uns étant réciproquement les ressources critiques nécessaires à la compétitivité des autres”70: source d‟un tel avantage compétitif d‟entreprise, de systèmes économiques, sociaux et territoriaux, elle se manifeste aujourd‟hui, de façon consolidée, dans la capacité individuelle et d‟organisation, d‟accès, d‟utilisation et de développement de connaissance. Dans cette optique, on révèle toujours plus le passage à l‟ère de la connaissance, depuis l‟importance de la possession des biens à la possession et au développement de la capacité d‟apprentissage : en conséquence, on a pu assister à une disponibilité toujours croissante et à une remarquable capacité d‟accès à la connaissance et à l‟information, rendue possible grâce à l‟annulation progressive des distances et au rapprochement consécutif des régions géographiques du monde entier71. La totalité des réseaux de communication augmente l‟indépendance des choix entre les territoires par rapport aux conditions historiques ou politiques, tout en permettant de focaliser les meilleures conditions offertes par un territoire donné à un moment précis : c‟est d‟ailleurs cette annulation qui permet d‟identifier les processus compétitifs entre les territoires, dans le but d‟obtenir les meilleures ressources disponibles. La croissance de la concurrence qui est en train de se réaliser est liée à la capacité de chaque zone d‟attirer, au sein de son aire territoriale, des installations productives, des entreprises de services, des visiteurs 70

E. Valdani, F. Ancarani, Ouv. Cité p. Définissons ce phénomène géo-économique comme une compression dans l‟espace et dans le temps. 71

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d‟affaires, des touristes et tout ce qui peut contribuer au développement du territoire. La compétition économique s‟est, par conséquent, transformée en compétition globale, à la suite des changements importants survenus dans le domaine des services, des communications et des services télématiques qui facilitent la croissante mobilité des biens, des services, des technologies, des capitaux et des personnes à travers les divers systèmes territoriaux : dans le domaine du paradigme économique qui est en gestation aujourd‟hui, les entreprises se déplacent avec une grande désinvolture ou facilité, d‟une aire à une autre, pour effectuer des processus productifs, partiellement ou totalement, à la recherche de coûts inférieurs et de ressources plus qualifiées et en poursuivant la réalisation de diverses typologies d‟économies externes72. Les causes qui poussent vers une compétitivité territoriale toujours plus avancée peuvent se distinguer entre externes et internes. Les causes externes sont à rechercher dans le phénomène de la globalisation, de la tertiarisation de l‟économie, dans l‟intégration économique et monétaire et dans l‟interconnexion fondamentale des réseaux de communication alors que les causes internes ont pour protagonistes les changements survenus dans la logique gestionnaire du territoire : il s‟agit du célèbre « New Public Management » qui s‟est développé au cours des années 90 et qui se base sur l‟application des principes et des techniques managérielles aux administrations publiques et à la gestion de tout ce qui en dépend, et, entre autres, le territoire”73. 72

Empiriquement, ce développement est démontré par la naissance de nouvelles figures professionnelles au sein de la réalité d‟entreprise, les site location manager, à savoir des utilisateurs de systèmes sophistiqués pour le choix de la localisation industrielle et encore par la naissance de revues spécialisées telles que la revue américaine “Site Selection”par exemple. 73 E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 25.

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L‟interaction des phénomène cités a permis d‟intensifier les processus de compétition entre les divers territoires à un tel niveau qu‟on est en droit de définir cette dynamique par le terme d‟hypercompétition74. Il est encore important de souligner que le phénomène compétitif ne représente pas une problématique européenne ou macro-régionale, mais plutôt une comparaison à l‟échelle globale qui s‟accompagne et s‟accompagnera à l‟avenir de conséquences importantes. On verra la remise en cause des traditionnelles hiérarchies géographiques75 et la concurrence ne se réalisera plus entre régions similaires mais entre régions ayant la même aspiration. L‟aspiration d‟un territoire n‟est autre que la vision de celui-ci partagée par la collectivité qui, bien que variable dans le temps, exprime constamment le projet auquel aspire le système territorial dans le but d‟obtenir le développement et le bien-être de ses citoyens : cette aspiration peut être exprimée par le modèle de la région complémentaire, c‟està-dire le territoire qui a fait l‟inventaire de ses ressources et de ses entreprises en les mettant à disposition d‟autres régions et d‟autres entreprises, ou encore de la région intéressée à des districts spécifiques, qui se dédient à un secteur particulier comme les textiles, la céramique, l‟agroalimentaire ou le tourisme76. 74

. E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 24-5. Il s‟agit de la liste des pays que l‟on trouve dans l‟étude d‟Adam Smith, la richesse des nations, qui, même si elle est restée inchangée jusqu‟à une date récente, a été actuellement modifiée remarquablement étant donné la capacité de territoires plus faibles d‟accéder à la connaissance et de se mesurer avec des territoires au revenu important, tendant à l‟accès au network de la connaissance . 76 L‟économie italienne est fortement caractérisée par la présence, en plus de nombreuses Pmi, de nombreux districts industriels : à rappeler celui de Montebelluna pour la production de chaussures. Le Piémont vante un bon nombre de ces districts : celui des articles ménagers de Verbano Ŕ Cusio - Ossola, le très célèbre district d‟orfèvrerie de Valenza, le district vinicole de Santo Stefano Belbo, celui du métal de Pianezza - Pignerol, le district textile d‟Oleggio-Varallo Pombia, l‟agroalimentaire de La Morra, la robinetterie de Cusio-Valsesia, les textiles de Chieri et Cocconato et le district lainier de Biella. 75

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Nous pouvons affirmer résolument que le territoire italien et même l‟aire piémontaise, aspirent tous les deux à réaliser une totale focalisation sur des districts spécifiques comme on le voit d‟après la représentation graphique ci-dessous.

Schéma 2.1 Les districts industriels en Italie Sources: http://www.clubdistretti.it/Distretti/Mappe-dei-distretti.htm

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Dans le contexte globalisé et hypercompétitif décrit jusqu‟ici, chaque région a le désir d‟émerger et de s‟imposer, dans le but ultime d‟améliorer sa position compétitive et de devenir leader de son aire territoriale : nous pouvons pour cela illustrer certains impératifs qui doivent être poursuivis avec ténacité et détermination par tout système territorial qui désire élargir un parcours évolutif de développement de ce type. La première condition essentielle est le développement de ressources humaines, repérable dans la hausse du niveau de scolarisation moyenne, du niveau de qualité des processus d‟apprentissage à travers le renforcement d‟une formation permanente et, en mesure encore majeure, l‟accès croissant à la connaissance ; la seconde est représentée par la promotion de la culture du consentement et du teamwork qui implique le développement d‟une étroite collaboration en vue d‟un objectif commun et la troisième par l‟orientation vers l’internationalisation, un parcours d‟évolution auquel désormais aucune région ne peut se soustraire. Le quatrième impératif représente la création d’un climat fertile pour l’innovation qui renierait les conventions pour une amélioration constante et radicale, alors que le cinquième n‟est autre que le développement de districts industriels et de régions digitales, lequel nécessite une attention stratégique au cours du processus d‟identification des objectifs-capacités et de la connaissance qui catalyse le district lui-même. La sixième condition est le développement de la compétitivité internationale et la réduction de la vulnérabilité compétitive alors que la septième consiste en une revitalisation constante du projet économique, du projet de politique industrielle, en développant constamment de nouvelles capacités et connaissances pour progresser vers la knowledge economy.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Si l‟on poursuit dans la comparaison entreprise-territoire, il sera possible d‟observer que, toujours dans une optique du développement continu, de même que l‟entreprise voit converger vers elle l‟ensemble des intérêts de ses stakeholder importants, même le territoire se trouve à développer des processus d‟échange avec des marchés et des clients auxquels il doit offrir des biens et des services attractifs ou même encore, vers lesquels il doit se présenter de plus en plus attractif, étant donné le contexte actuel d‟hyper-compétition qui impose la construction, la défense et l‟élargissement d‟avantages compétitifs territoriaux. L‟analyse des besoins des stakeholder et des clients-marché tend donc à construire, à maintenir et à renforcer des rapports d‟échange avantageux avec les stakeholder et avec les externes publics avec qui ils sont liés, dans le but ultime d‟augmenter la valeur du territoire et des entreprises ainsi que leur caractère attractif, en construisant un cercle dynamique parfait satisfaction-attraction-valeur.77 L‟objet d‟une telle relation d‟échange ne sera, par conséquent, pas ramené au simple produit mais au concept de « produit territorial élargi »78: à partir de cette observation, on peut procéder avec la définition et l‟analyse de l‟offre territoriale. 2.6.2 LES COMPOSANTES DE L‟OFFRE TERRITORIALE Le territoire est donc à définir comme un “produit territorial élargi” vu que chaque localité a la possibilité d‟être analysée suivant deux perspectives : la première considère cette entité bien définie dans sa globalité, composée d‟infrastructures, d‟activités et d‟atmosphères et de tout ce 77 78

O. C. p. 35-6. Ce concept a été défini aussi, en littérature, comme “offre d‟encadrement”.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

qu‟elle peut représenter de symbolique alors que la seconde identifie l‟identité

territoriale

à

travers

ses

caractéristiques,

c‟est-à-dire

l‟ensemble des services offerts. On peut encore affirmer, de façon métaphorique, que l‟offre d‟une localité est formée d‟une composante hard, représentée par toutes ses infrastructures et ses activités et d‟une composante soft, c‟est-à-dire l‟image, l‟accès à l‟information, les services offerts par les entrepreneurs et le know-how : l‟hard et le soft peuvent donc être réunis dans le concept de produit territorial élargi, où la composante soft représente la « source principale de différenciation de l‟offre et de l‟acquisition d‟avantages territoriaux compétitifs”79. Dans une perspective globale et d‟hypercompétition80, les produits des différentes identités territoriales ne peuvent pas tous naître d‟un modèle standard idéal mais, au contraire, toute offre individuelle doit tenter de valoriser au mieux les spécificités locales, en commençant à mettre en évidence la position actuelle et centrale des ressources immatérielles. En réalité, cette observation n‟a été adoptée que récemment, vu la logique typiquement technocratique qui prévalait dans les années précédentes : il s‟agissait d‟une logique product based fondée sur la création et sur le renforcement d‟une bonne dotation infrastructurelle à travers laquelle la confrontation compétitive entre les territoires tendait à se focaliser sur des encouragements typiquement fiscaux qui offraient souvent des avantages uniquement à court terme. Aujourd‟hui, au contraire, les compétences et les capacités internes sont reconnues comme les sources les plus riches de l‟avantage compétitif, étant donné que chaque aire territoriale a la possibilité de trouver dans sa dotation historique, unique et ini79

E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 36. D‟Aveni R., Hypercompetition, The Free Press, New York 1994, Trad. it: Ipercompetizione, Il Sole 24 Ore, Milano 1995. 80

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

mitable, les ressources et les spécificités locales afin de surmonter une logique product based et de se rapprocher d‟une resource and knowledge based: dans cette perspective, toutes les ressources liées au territoire devraient constituer la véritable source de l‟avantage compétitif car elles résultent difficilement imitables et grandement diversificatrices, fruit d‟une entité remarquablement isotrope, et encore immédiatement utilisables, à différence de la dotation technocratique. Dans la nouvelle compétition de la knowledge economy, par conséquent, la confiance et la connaissance représentent les armes compétitives auxquelles un territoire peut faire appel afin de pouvoir émerger en termes de « produit élargi », tout en accentuant ses propres caractéristiques. Tout système territorial devra donc rechercher ses points de force, de façon à les valoriser, arrivant en même temps à attirer la demande de l‟extérieur et à satisfaire la demande interne, tout en s‟adaptant au contexte socio-économique du moment qui est en évolution constante. Le territoire comme système vital, vu la présence des marchés “demand-lead”81, met en place une analyse continue ainsi qu‟un monitoring constant de la demande, aujourd‟hui complètement globalisée. Justement parce qu‟il s‟agit d‟une réponse à une demande précise, l‟offre doit être constamment modifiée et le rôle du territoire doit être revu continuellement à la lumière des modifications intervenues dans le domaine de la demande : on voit aussi naître une conception tout à fait dynamique de la réalité territoriale où émergent six ressources fondamentales sur lesquelles les autorités peuvent intervenir, à savoir les fameux facteurs compétitifs. Il s‟agit, en fait, des caractéristiques géomorphologiques, de la dotation des infrastructures, de l‟administration et des services publics, 81

Il s‟agit de marchés dans lesquels la customer satisfaction prévaut, dans lesquels les exigences des clients déterminent la production de biens définis comme l‟abandon d‟autres lignes.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

du tissu productif local, du patrimoine artistique et culturel ainsi que des composantes intangibles. Les caractéristiques géomorphologiques du territoire représentent l‟ensemble des ressources naturelles et celles du paysage appartenant à l‟aire territoriale et elles résultent comme des caractéristiques fixes et souvent impossibles à modifier, que l‟on peut définir comme le socle même du territoire. C‟est justement à cause de cette rigidité que ces caractéristiques géomorphologiques peuvent représenter un obstacle au développement et c‟est alors la tâche des institutions d‟arriver à transformer ces particularités en opportunités qui doivent être valorisées dans le but de réaliser une image bien définie et typique du système territorial. La dotation des infrastructures est une composante fondamentale du territoire si l‟on considère que, plus le niveau des services est élevé et qualifiant, plus le territoire résulte compétitif. La dotation des infrastructures représente l‟ensemble des offres au niveau du patrimoine immobilier, du réseau logistique, des télécommunications et des infrastructures mineures culturelles, socio-économiques et d‟utilities qui, par leur nature même, nécessitent de financements importants pour être réalisées et maintenues. A ce propos, l‟Italie est dotée d‟un instrument de financement de projet à haute intensité de capitaux qui invertit radicalement le schéma classique : il s‟agit de la technique de Project Financing82, grâce à laquelle les créditeurs peuvent accepter de financer un projet sur la base du standing des crédits des entreprises promotrices de l‟initiative, en n‟évaluant que partiellement la qualité du projet en soi, et, au niveau préliminaire, avec cette technique alternative, l‟objet de l‟enquête n‟est autre que la possibilité de réalisation et la rentabilité du projet, vu que les 82

Le project financing a été introduit par l‟art. 37 bis 37 nonies de la L 109.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

créditeurs acceptent que les répondeurs des dettes soient en grande partie les flux monétaires engendrés par l‟investissement lui-même et encore que la garantie soit représentée par les asset qui en font partie.83 Grâce au Projet Financing, il est donc possible d‟obtenir des résultats appréciables étant donné qu‟il est à même de joindre l‟intérêt privé de réalisation d‟un profit et l‟intérêt public d‟utilité sociale. L‟Administration des Services Publics est un autre rôle fondamental qu‟on a vu se modifier radicalement au cours des dernières années à travers une forte décentralisation des pouvoirs, une focalisation des services publics locaux et encore une politique d‟encouragement au développement. Avec la loi 142/9084, on a pu obtenir la décentralisation fonctionnelle des pouvoirs alors qu‟en 2001, on avait eu la modification de l‟article V de la Constitution avec la Loi Constitutionnelle 3/2001 : ces interventions ont œuvré pour modifier radicalement la subdivision des pouvoirs vu qu‟aujourd‟hui, toutes les compétences sont dévolues aux régions, exception faite pour certaines domaines de Politique étrangère, de la Défense, de l‟Économie, de la Justice et de l‟Instruction. L‟extrême considération qui est aujourd‟hui réservée aux services publics résulte fondamentale vu que les activités et les services mis en place par l‟administration publique sont à même de satisfaire les besoins primaires de la collectivité, qu‟ils soient réels (viabilité, transports, ordures ménagères ) ou personnels (instruction, assistance sanitaire, culture..).

83

M. Dellocchio, Finanza d‟azienda. Analisi e valutazioni per le decisioni d‟mpresa, Egea, Milano 1995, p. 398. 84 La loi 142/90 contient XVI Chapitres et 65 articles et elle doit être analysée à la lumière des modifications apportées par le DL du 24/09/1996 N 495 et par la Loi du15/05/1997 N 127.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

La correspondance des services offerts avec les besoins de la collectivité est l‟élément qui peut, par conséquent, qualifier l‟état social et le système territorial en soi. On a encore introduit des éléments utiles en faveur de l‟encouragement au développement des systèmes territoriaux comme les aides économiques à fonds perdu et des emprunts à taux privilégié. Sur la base de ces trois caractéristiques, l‟administration et les services publics ont pu obtenir un développement appréciable et une valorisation positive du territoire. Le tissu productif local représente aussi un élément fondamental en vue de la compétitivité et de l‟internationalisation d‟un territoire vu que l‟activité productive du système territorial contribue à en augmenter la valeur, en premier lieu, à travers la création d‟emplois et la fourniture de biens et de services. Grâce aux offres d‟emploi, de nature et entités diverses, les conditions générales des résidents s‟améliorent remarquablement et sont à même d‟attirer de nouveaux résidents sur ce même territoire, alimentant ainsi un cycle vertueux important. En plus des deux éléments considérés, l‟activité productive contribue à créer de la valeur au moyen de trois autres facteurs externes positifs et fondamentaux, à savoir les encouragements à l‟implantation, la création et l‟amélioration de l‟image et l‟attraction des investissements. Dans cette optique, la mission de l‟institution de gestion est, par conséquent, d‟attirer de nouveaux investissements, de conserver les entreprises déjà présentes sur le territoire et de faciliter l‟élimination d‟éventuels dysfonctionnement économiques et arrivant à une amélioration des conditions du territoire : ce résultat portera à un accroissement évident de la vivacité de l‟activité productive et à une conséquente aug-

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

mentation de valeur, objectifs fondamentaux qui seront atteints à travers l‟utilisation d‟instruments tels que les Aires Systèmes et les Districts Industriels. Les aires système sont des systèmes vitaux inachevés, à savoir des entreprises qui collaborent entre elles sans être coordonnées par une institution de gestion préposée à cet effet85, alors que les Districts Industriels sont des entités socio-territoriales finalisées86. Dans le domaine de l‟économie italienne et en particulier dans l‟économie piémontaise87, les districts industriels représentent un élément fondamental pour le développement du territoire et peuvent être définis comme « une entité socio-territoriale caractérisée par la coprésence active sur une aire définie historiquement et pour son environnement, d‟une communauté de personnes et d‟une population d‟entreprises industrielles”88; sur la référence d‟une analyse géoéconomique tendant à souligner les caractéristiques des systèmes territoriaux du Piémont et, ultérieurement, de l‟Eurorégion Alpes-Méditerranée, nous pouvons encore définir le district comme « un exemple de développement spontané par excellence,

qui

a

pu

se

réaliser

en-dehors

des

trajectoires

d‟industrialisation effectuées par les politiques économiques et basé sur la valorisation intelligente de segments de marché interstitiels par rapport à la demande de biens de consommation de masse, satisfaite par les grandes entreprises intégrées verticalement. Si l‟on observe la typologie de la technologie commerciale où les districts sont spécialisés et qui est, en définitive, celle pour laquelle l‟Italie possède des avantages compétitifs sur les marchés de l‟exportation, on peut parfaitement se rendre 85

Il s‟agit par exemple d‟aires industrielles constituées par un groupe de sujets liés à la productivité de cette même aire territoriale. 86 G. Quaglia, Slides projetés devant le cours d‟Economie et Direction des Entreprises II, a.a.2007/2008 87 Voir à ce propos les parag 2.6.1 et le schéma 2.1 p. 51. 88 G. Becattini, Modelli locali di sviluppo, Il Mulino, Bologna, p. 112

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

compte qu‟elle concerne en grandie partie, des biens très particuliers. En premier lieu, les biens de consommation durables pour la personne : produits textiles et du vêtement qui font partie du « système mode », chaussures de qualité, articles en cuir et peau prisée, lunettes de design, bijoux et articles-cadeaux, etc… Le deuxième groupe intéressant la technologie commerciale concerne les produits ménagers (ameublement, électroménagers, lampes, carrelages, éviers et bacs-baignoires et toutes les machines concernant leur production, pour le travail du bois ou la coupe du marbre”89. En conclusion, nous pouvons définir une réalité de réseau, caractérisée par une aire géographique limitée, par la présence d‟un ensemble d‟entreprises, petites ou moyennes, spécialisées dans les diverses phases du même processus de production, par un réseau stable de rapports commerciaux externes, par la fourniture de matières premières pour la vente des produits finis, par une culture locale bien définie (à savoir les valeurs et les connaissances partagées et incorporées au sein d‟une population culturellement homogène) et encore par un réseau d‟institutions locales favorables à l‟interaction, compétitive et coopérante, entre entreprises différentes ou bien entreprises et salariés. Le district industriel est par conséquent un système vital, un ensemble de réalités économiques, se reproduisant autonomement dans le temps et générant des économies d‟échelle et des facteurs externes positifs dérivant à la fois du système de production90 et de la structure sociale locale, c‟est-à-dire la communauté avec son ensemble de connaissances et de compétences professionnelles, sa culture et ses valeurs. Il est donc im89

L. Zanfrini, Lo sviluppo condiviso. Un progetto per le società locali”, Vita e Pensiero, Milano, pp. 46-7 90 Caractérisé par la concentration d‟entreprises semblables pour leur activité et leur dimension.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

portant de mettre l‟accent sur le concept de cohésion sociale, de diffusion locale de la connaissance, du climat social favorable et de l‟aspect intimement lié relatif au milieu91, lequel représente l‟ensemble de valeurs, de connaissances, de comportements et d‟institutions qui s‟affirment dans le domaine du district, à savoir la tradition artisanale, les réseaux d‟information, le climat de coopération et d‟autre part de concurrence que possèdent les entreprises92, toutes choses fondamentales du reste pour l‟objectif d‟unification fixé. Le patrimoine artistique et culturel représente encore une composante fondamentale pour l‟offre territoriale d‟une région : il s‟agit, en fait, de l‟ensemble des biens qui constituent la richesse d‟un lieu et de sa population, grâce à son relief historique, culturel et esthétique qui se révèle d‟intérêt public. Cette richesse concerne l‟histoire, la tradition et la culture d‟un territoire, elle est constituée par les musées, les biens culturels, les parcs culturels, l‟artisanat artistique, les expositions et autres manifestations qui rendent le territoire attractif, tout en faisant du patrimoine artistique et culturel un facteur important de concurrence, à même de créer une attraction interne et externe. Dans ce sens, il résulte fondamental d‟avoir la mise en œuvre de processus de valorisation internes, tendant à la formation de professionnels de haut niveau dans la conservation et la valorisation du patrimoine et d‟autres processus externes tendant à l‟optimisation des systèmes d‟information et de communication pour attirer des apports touristiques 91

On se réfère ici au concept de milieu innovateur ou d‟ambiance innovatrice. Cicciotti, dans Compétitivité et territoire: l‟économie régionale dans les pays industrialisés Nis, Roma p. 196-7, définit le milieu innovateur comme un ensemble de rapports qui, dans un même espace géographique, arrivent à unifier un système de production, les divers opérateurs, une culture industrielle et un système commun de représentation, tout en générant un processus d‟apprentissage collectif ainsi qu‟une réduction du niveau d‟incertitude dynamique des processus innovants. 92 G. Quaglia, O. C.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

aujourd‟hui conséquents. Grâce à des politiques de valorisation adéquates du patrimoine artistique et culturel, il s‟avère possible d‟instaurer un circuit dynamique vertueux du développement culturel : il dérive, en effet, de ces politiques une amélioration évidente de l‟offre culturelle et artistique de l‟aire qui conduit à un développement de la production artistique et à la gestion culturelle, lesquelles représentent la solution pour obtenir la satisfaction des résidents et un bon essor pour voir augmenter le nombre de touristes (qui, à leur tour, conduisent à une amélioration de l‟offre culturelle et au développement de la production artistique..)93. Un autre élément de poids est représenté par les composantes intangibles illustrées par des facteurs extrêmement spécifiques du territoire, lesquelles favorisent encore la valorisation des ressources matérielles locales et permettent ainsi de réaliser la valorisation du territoire. Ces « assets intangibles » représentent la vocation et l‟identité du territoire94, l‟ensemble des valeurs civiles et sociales de la communauté (par exemple la cuisine, la tradition..), le niveau de cohésion sociale, le professionalisme et les compétences des ressources humaines ainsi que la distribution de la richesse et la vivacité des échanges. Après avoir analysé les diverses composantes de l‟offre territoriale, il apparaît fondamental de les situer entièrement dans le contexte d‟hypercompétition et de globalisation actuelle, ce qui va pousser vers une toujours plus grande différenciation du capital social d‟un territoire. Sur la base du modèle de Levitt (1980) et sur celle de la définition du produit territorial élargi95, il est possible de définir l‟offre territoriale, vu

93

G. Quaglia, O. C. Ce qu‟on appelle l‟esprit du lieu. 95 Dèjà affronté précédemment, 2.6.2, p.54. 94

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

qu‟elle est formée de plusieurs niveaux (Fig. 2.2), à cause des diverses options de différenciation mise en œuvre96. L‟acquisition d‟un avantage compétitif durable et défendable, que l‟on peut voir se réaliser grâce à la différenciation de l‟offre territoriale, dépend toujours davantage des éléments compris dans l‟anneau extérieur de la figure 2.2, vu que le seul développement des infrastructures physiques n‟est plus aujourd‟hui suffisant et que la simple érogation de services directement instrumentaux pour le développement d‟activités économiques et d‟entreprises semble résulter plutôt médiocre97.

Compétences technologiques, opérationnelles et managériales diffuses Services réels et financiers Infrastructures physiques Services pour la production de connaissance et relations

96

E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 61. Dans ce sens, l‟anneau extérieur des niveaux d‟offre territoriale contient des composantes non seulement tangibles mais encore caractérisées par des processus productifs d‟accumulation et de diffusion sur le territoire qui impliquent divers opérateurs, économiques et institutionnels, comme divers processus d‟interaction. 97

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Figure 2.2 Niveaux d’offre du territoire Source:E. Valdani, F. Ancarani, Strategie di marketing del territorio – Generare valore per le imprese e i territori nell’economia della conoscenza, Egea, Milano 2000.

Il s‟avère important de distinguer la différenciation de l‟offre faite aux entreprises de la disponibilité de compétences diffuses qu‟elles peuvent acquérir grâce à la localisation sur le territoire et encore de l‟existence d‟une ambiance apte à faciliter le déroulement des activités et les rapports entre entreprises et institutions. Il résulte dons une supériorité évidente des composantes immatérielles de l‟offre territoriale dans l‟optique de la différenciation lesquelles, dans la perspective resource-based de l‟avantage compétitif, sont à rapprocher de la difficulté objective de leur génération98, tant sous le profil du temps que du coût, vu que les compétences et les relations (le capital social) sédimentent avec le temps et ne sont nullement reproductibles par les territoires concurrents. D‟autres composantes immatérielles peuvent être l‟ensemble des obstacles que les territoires concurrents rencontrent pour répliquer les comportements à travers lesquels un certain contexte est arrivé à développer un patrimoine particulier de relations et de compétences ainsi que la forte tendance de refus qui rend ces assets intangibles difficilement utilisables hors du contexte où ils ont été créés99.

98

B. Busacca, G. Bertoli, M. Costabile, La difesa delle risorse di fiducia, working paper n. 53, Osservatorio di Marketing, Milano, Sda Bocconi, 1999. 99 G. Becattini, E. Rullani, Sistema locale e mercato globale, in “Economia e Politica Industriale”, 1993, n. 80, p. 25-48

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Le potentiel de différenciation du capital social est alors emphatisé « soit par le caractère des ressources immatérielles difficiles à imiter par les territoires concurrents soit par la valeur qu‟il peut lui-même apporter à la capacité relationnelle des diverses entreprises et, de là, au potentiel de succès de leurs stratégies de développement”100. Dans cette optique, nous pouvons classifier le capital social comme une ressource pour l‟action des entreprises et des individus liés aux activités du développement économique101, comme une base pour la mise en œuvre de relations à partir de celles qui déjà existent dans un contexte territorial donné.

2.7 LA DEMANDE TERRITORIALE L‟hypercompétition déjà analysée102 projette l‟action des territoires dans une optique d‟entreprise, vu la décentralisation du pouvoir politique et administratif, les politiques socio-économiques au niveau local et la nécessité du territoire de définir ses propres facteurs compétitifs103. Cette véritable compétition entre les territoires a radicalement modifié les niveaux de manifestation de la compétence territoriale, en augmentant de plus en plus et en renforçant la compétitivité des entreprises locales, ce qui a, en même temps, produit une hausse de l‟attraction des ressources et des investissements de l‟extérieur. L‟augmentation des compétences territoriales et l‟attraction de nouvelles ressources a su stimuler l‟effort continu pour attirer d‟autres ressources nouvelles au sein du territoire, dans une optique favorable au développement continu, qui a porté à la naissance de l‟Europe des Régions. 100

E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 63. A. Bagnasco, Tracce di comunità, Bologna, Il Mulino, 1999. 102 A savoir la compétitivité croissante avec d‟autres territoires, la compétitivité externe. 103 E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 45. 101

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

La compétitivité et l‟attraction externe se développent en fonction de la capacité de faire naître la satisfaction, pour laquelle se révèlent nécessaires une définition et une classification de l‟ensemble des sujets liés au territoire considéré. La demande territoriale est donc « l‟ensemble des exigences et des besoins exprimés par un groupe de sujets, qui résultent, d‟une façon et d‟une autre, déjà liés ou susceptibles de l‟être, à un territoire donné”104 et, dans l‟élaboration d‟une analyse complète, elle nécessite la définition de ces sujets et des intérêts en présence.

2.7.1 LES SUJETS Il résulte possible d‟effectuer différentes subdivisions parmi les sujets qui influencent la demande territoriale, lesquelles ont été élaborées par divers experts et qui concernent des domaines particuliers. En se référant à une demande territoriale, urbaine et, à une réalité en majorité citadine, Camagni a pu distingué trois catégories principales de sujets : les bénéficiaires de produits et de services, à répartir entre résidentiels, publics et localisés, les propriétaires terriens, d’immeubles et d’infrastructures, et les stakeholder. Ancarani, au contraire, distingue dans son analyse ceux qui, vis-à-vis du territoire, sont les porteurs d‟intérêts importants et qui peuvent être définis comme stakeholder par ceux qui sont les clients-marché ou encore par ceux qui s‟occupent d‟administrer le territoire, à savoir les policy maker.

104

G. Quaglia, Œuvre citée.

73


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Chaque territoire assume son importance et sa valeur en fonction de ses capacités pour satisfaire les intérêts économiques ou non, de ses stakeholder importants : l‟augmentation de la satisfaction n‟est donc pas uniquement liée à une dimension purement économique mais, plus généralement, à une vision de type socioculturel. D‟après une première analyse, nous pouvons partager la vaste catégorie des stakeholder en deux grands groupes différents : les résidents (travailleurs et non) et les entreprises installées sur le territoire. De même que le groupe des stakholder, l‟aggrégat des clients-marché apparaît aussi vaste mais il est possible de le subdiviser ultérieurement selon les potentialités attractives du territoire : en effet, il a la possibilité de faire converger clients et publics externes les plus adaptés, dans la mesure où il se révèle être plus attractif et apte à satisfaire les exigences de publics différents qui peuvent être regroupés en trois catégories. En premier lieu, on trouve les bénéficiaires de biens et de services offerts par les diverses entités territoriales, à savoir les touristes, les visiteurs d‟affaires, les congressistes ou les clients de shopping. La seconde catégorie est représentée par les investisseurs qui font arriver les capitaux et les ressources vers les aires territoriales les plus attirantes, tout en garantissant une plus grande valorisation.105 La dernière catégorie enfin est formé par les nouveaux résidents potentiels et par les nouvelles entreprises qui peuvent décider de s‟installer sur le territoire : dans ce cas, ces sujets peuvent apporter au territoire de nouvelles capacités de travail, de nouvelles compétences, une nouvelle capacité gestionnaire d‟entreprise et de nouveaux emplois.

105

E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 46-7.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Les différents sujets qui entretiennent des relations avec le territoire représentent, au contraire, l‟administration territoriale, à savoir les policy maker, que l‟on peut identifier comme ceux qui effectuent la planification et la gestion du territoire pour compte des skateholder importants, à travers un rôle managériel critique dans une optique de New Public Management. 2.7.2 LE CERCLE VERTUEUX SATISFACTION Ŕ ATTRACTION Ŕ VALEUR.

Pour mieux comprendre les mécanismes et le cercle vertueux qui, dans le domaine de la réalité territoriale, conduit à la création de valeur et à une augmentation de compétitivité, il est nécessaire d‟analyser, de façon distincte, les caractéristiques de la demande interne et de la demande externe. L‟analyse de la demande interne se déroule, en grande partie, dans l‟étude d‟entreprises, locales ou attirées sur les lieux, et de personnes physiques liées au territoire. Dans l‟optique territoriale, l‟objectif, vis-à-vis des entreprises locales, est de savoir les garder sur place, en évitant tout phénomène de relocalisation et appauvrissement alors que, vis-à-vis des entreprises attirées sur les lieux, l‟objectif est de les faire développer : de toute façon, les deux cas nécessitent la réalisation d‟économies externes ainsi que la création d‟avantages liés à la localisation sur le territoire comme par exemple de bonnes infrastructures telles que les voies ferrées, la présence d‟entreprises complémentaires et une main-d‟œuvre efficace.

Après

avoir atteint les objectifs précédents, il sera fondamental de maintenir et d‟amplifier l‟avantage acquis à travers un contrôle continu de

75


C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

l‟environnement, indispensable pour repérer quels pourraient être les facteurs éventuels pour une nouvelle orientation de la demande localisée et éviter ce phénomène. En effet, les entreprises pourraient être tentées de se relocaliser sur la base de difficultés dans les rapports avec la communauté locale, à cause d‟une aggravation des facilités fiscales, d‟une relocalisation de la main-d‟œuvre sur une aire territoriale où le coût du travail serait moindre à cause de l‟achat d‟entreprises à l‟étranger et, enfin, à cause d‟une diminution des ventes sur le marché local. En ce qui concerne les personnes physiques, la demande territoriale interne concerne particulièrement les résidents et les commuters. Les premiers attendent de leur réalité-territoriale un bon niveau de la qualité de la vie, la possibilité d‟un emploi respectable et une valeur croissante de l‟immobilier afin de pouvoir vivre au sein d‟une communauté territoriale dans le respect de la sécurité et de l‟environnement et encore un climat culturel d‟un certain niveau. Les commuters, à savoir les salariés résidents et ceux qui font la navette, attendent, vu leur condition particulière, une bonne qualité de services logistiques et un bon emploi106. La demande externe se compose, au contraire, de trois typologies de composantes : il s‟agit de sujets (d‟ordinaire des entreprises) en quête d‟une première installation sur le territoire, de touristes et de sujets (des entreprises) en quête d‟une nouvelle installation. Dans le climat actuel d‟hypercompétition, le caractère attractif d‟un territoire résulte fondamental pour la survie de celui-ci : il est donc de primaire importance d‟analyser quels sont les facteurs qui poussent à l‟installation de nouvelles entreprises sur un système territorial. Il est ré-

106

G. Quaglia, O. C.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

solutif que la région possède une bonne qualité107 de main-d‟œuvre, un bon niveau de scolarisation et une qualité de vie satisfaisante ; on a encore d‟autres éléments de primaire importance comme les facilités au niveau fiscal, le coût compétitif des infrastructures (qui représente un élément fondamental d‟attraction / répulsion), le voisinage de nœuds de communication stratégiques (par exemple le Corridor 5) et l‟existence de promoteurs locaux pour donner de l‟ampleur aux affaires. Les facteurs qui poussent les personnes physiques à s‟établir avec stabilité sur un territoire sont une bonne dotation d‟infrastructures, à savoir centres hospitaliers, voies ferrées et réseaux routiers, etc.., un niveau de vie satisfaisant en ce qui concerne la sécurité, la culture, l‟environnement et les manifestations et encore de bonnes perspectives professionnelles. Les visiteurs sont, au contraire, attirés par la qualité des affaires et par le patrimoine historique et monumental, par une bonne logistique et par une qualité d‟hébergement hôtelier satisfaisant. Il sera donc indispensable d‟arriver à un bon équilibre entre les composantes interne et externe, et de parvenir à définir le territoire comme une « constellation d‟intérêts ». La composante interne présente un caractère statique majeur par rapport à la composante externe (un flux inférieur de mouvements en entrée et en sortie), un niveau élevé de possibilité de contrôle et des coûts élevés, notamment dans le cas où l‟on trouve un excès de l‟offre par rapport à la demande. Entre les deux, la composante externe résulte prévaloir lorsque l‟attraction des composantes arrive à susciter une nette accélération des processus de croissance et on y destine, par conséquent une majeure 107

Liée à une bonne qualité de la formation.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

quantité de ressources : cette accélération sera liée à un accroissement des connaissances et, à une hausse d‟attraction de la part du territoire en question, éléments qui conduiront au développement territorial. C‟est justement la capacité de devenir un système qui détermine le potentiel de développement d‟un territoire et sa « force compétitive » : on devra voir se développer une orientation et une série d‟objectifs communs parmi lesquels chaque élément aura un rôle à jouer et où il sera relié à d‟autres par un dense réseau de relations et d‟interdépendances. Le rapport qui unit le territoire à la demande externe peut être identifié dans l‟attraction, vu que les politiques mises en place ont le but de faire naître et d‟augmenter la satisfaction d‟abord des résidents sur le territoire, à savoir citoyens et entreprises, et ensuite des opérateurs intéressés au processus de planification stratégique territoriale, à savoir Chambre de Commerce, Union Industrielle et d‟autres encore. Il existe un flux circulaire entre satisfaction des clients internes et attraction du territoire pour les clients externes, qui devrait se traduire en une constante hausse de valeur du territoire lui-même, comme il émerge du schéma 2.3.

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

VALEUR DU TERRITOIRE

ATTRACTION TERRITOIRE

SATISFACTION CITOYENS /ENTREPRISES

Schéma 2.3 Le cercle vertueux satisfaction – attraction - valeur. Source:E. Valdani, F. Ancarani, Strategie di marketing del territorio – Generare valore per le imprese e i territori nell’economia della conoscenza, Egea, Milano 2000.

D‟après observation du schéma, il est évident que plus un territoire résulte attirant, plus il intéresse les différentes catégories de public, augmentant de ce fait la satisfaction des stakeholder et obtenant une valeur majeure vis-à-vis de ces derniers ; cette hausse devrait induire les porteurs d‟intérêt en question à affronter des efforts et des investissements en vue d‟améliorer ultérieurement l‟attraction du site et d‟alimenter ainsi un flux circulaire continu du rapport satisfaction Ŕ attraction Ŕ valeur. Notre observation de la représentation graphique nous porte également à remarquer qu‟on pourrait y trouver le rôle des policy maker qui, bien qu‟ils ne reçoivent aucun bénéfice dérivant de la satisfaction d‟intérêts

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spécifiques, devraient malgré tout être portés à susciter la création de satisfaction d‟une part ainsi qu‟une augmentation de l‟attraction du territoire, sur la base du mandat reçu”108.

2.8 LA COMMUNICATION TERRITORIALE

Dans les années passées, la communication territoriale a représenté la composante principale et, dans certains cas l‟unique, des programmes de marketing territorial pour tous les niveaux géographiques, dont l‟activité fondamentale a toujours coïncidé avec la réalisation de campagnes publicitaires et promotionnelles concernant les dotations naturelles et artistiques présentes sur le territoire ainsi que les capacités d‟accueil de chaque réalité locale. En observant le phénomène d‟un point de vue plutôt critique, cette communication exaltait l‟image du site, de l‟unité géographique de référence, souvent sans en avoir analysé, de façon adéquate, ou encore connu et compris les exigences réelles des target de marché109 à l‟intérieur comme à l‟extérieur du territoire. Dans la tentative d‟affirmer son image et ses propres spécificités, les territoires ont en réalité, très souvent, donné lieu à des communications résolument homogènes, à cause du caractère systémique extrême avec lequel ont été utilisés les instruments de communication et les relatives « advertising ideas » qui se présentaient fortement similaires en ce qui concerne contenus et formes des messages110.

108

E. Valdani, F. Ancarani, O. C p. 48 R. F. Martone, La città in ascolto. Una nuova visione del city marketing, in Economia e Management, n. 6, Franco Angeli, Milano 1998, pp. 13-23. 110 J. R. Gold, S. V. Ward, Place promotion: the use of publicity and marketing to sell towns and regions, John Wiley, Chichester 1994. 109

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Dans le but de réaliser une politique de communication correcte et efficace en vue de la promotion et du développement du propre système territorial, il résulte fondamental de mettre en évidence que les nombreux processus évolutifs, externes et internes, ont fait en sorte que le territoire devienne un système toujours plus ouvert, où l‟interdépendance élevée et la complexité des phénomènes décrits nécessitent une coordination majeure des flux de communication d‟information et de persuasion, tendant à améliorer l‟intégration entre aire géographique et territoire de référence et en instaurant un rapport circulaire et d‟influence réciproque111. Ces phénomènes conduisent à une extension du nombre et de la typologie des interlocuteurs vers lesquels adresser ces flux de communication multiformes et variés : ainsi, le territoire ne représente plus un sujet qui interagit avec ces target spécifiques tels que les clients ou encore avec les opérateurs du processus compétitif mais encore comme un nombre de plus en plus croissant et toujours plus diversifié d‟interlocuteurs112. Cette dimension générale souligne l‟insuffisance pour les territoires de « savoir être » et de « savoir faire » et accroît la nécessité « de faire connaître les capacités effectives et de faire apprécier ses propres compétences de caractérisation » par rapport aux autres offres territoriales, en développant un niveau élevé de crédibilité. « Aujourd‟hui le territoire doit communiquer pour rendre visible vers l‟extérieur et participatif à l‟intérieur, ce qu‟il est et ce qu‟il sait faire, ses qualités, sa valeur”113 et, dans cette optique, la communication doit être à même d‟augmenter la transparence 114. Dans ce but, l‟unité territoriale devra effectuer certaines 111

S. Vicari, L‟impresa vivente, Etas, Milano 1991. F. Ancarani, Il marketing territoriale: un nuovo approccio per la valorizzazione delle aree economico-sociali, in Economia e diritto del terziario, n. 1, 1999, pp. 79-99. 113 E. Valdani, F. Ancarani, O. C. p. 156 114 E. Corvi, R. Fiocca, Comunicazione e valore nelle relazioni d‟impresa, Egea, Milano 1996. 112

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analyses détaillées finalisées à capter quelles pourraient être les compétences distinctives pour la réalisation d‟une stratégie de positionnement qui, au préalable, devra être coordonnée au développement de l‟entité elle-même. Dans une optique de communication, le territoire communique, fondamentalement, pour obtenir crédibilité stratégique et possibilité de revenu115, confiance116, légitimation (c‟est-à-dire réaliser une correspondance toujours majeure aux attentes des interlocuteurs) mais encore pour être efficace et satisfaire les besoins différenciés des interlocuteurs référents, pour être efficient en étant plus proche des expectatives de qui contrôle ou fournit les ressources et enfin pour susciter une adhérence émotionnelle, entendue comme appréciation émotive117. Dans l‟intention de poursuivre de tels objectifs, la communication devra être conduite à deux niveaux différents : le premier devra tendre vers une communication du type institutionnel, finalisé au développement d‟une aire image et d‟une perception globalement positive du lieu et des produits offerts à l‟intérieur, alors que le second devra se focaliser sur des fonctions d‟usage définies du territoire, en s‟adressant à des target / marchés et en s‟efforçant de créer la perception exacte d‟éléments spécifiques de l‟offre territoriale. La coordination de ces niveaux de communication territoriale détermine de fortes synergies qui, différemment, pourraient désorienter la demande et affaiblir le positionnement stratégique. En outre, en poursuivant ces mêmes objectifs, le territoire améliore sa propre image qui, pour être bonne, doit se baser sur le sérieux, sur la fi115

L. Guatri, La teoria di creazione del valore, Egea, Milano 1991. S. Vicari, O. c. 117 E. Corvi, R. Fiocca, O. C. 116

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C. 2 Ŕ LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

nalité, la crédibilité et la confiance qui se manifeste grâce à un comportement disponible envers les interlocuteurs. La création d‟une image positive se révèle fondamentale pour le succès et le développement d‟un système territorial parce que l‟image que l‟on peut avoir d‟un site donné influence, de façon significative, les décisions relatives, qu‟il s‟agisse de clients ou de résidents intentionnés ou potentiels, d‟investisseurs, d‟opérateurs financiers, d‟administrateurs locaux ou de salariés.118 Nous pouvons donc conclure que l‟image représente l‟un des principaux facteurs de formation des préférences vu qu‟elle participe à déterminer la stabilité des relations avec la clientèle, en faisant naître un flux de communications positives entre les présences sur la territoire et encore en renforçant le positionnement compétitif, vu que, alors qu‟à court terme, l‟image a un caractère surtout instrumental, à long terme, elle se manifeste comme une véritable ressource stratégique.

118

E. Valdani, F. Ancarani, O. C p. 158.

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

CHAPITRE 3

INSTRUMENTS POUR LA CRÉATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE 3.1 LE RÔLE DE L‟INSTITUTION DE GESTION D‟UN TERRITOIRE 3.2 LA POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL COMME STRATÉGIE DE COMPÉTITION MISE EN PLACE PAR L‟INSTITUTION DE GESTION

3.3 LE PLAN TERRITORIAL DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL (PTR) 3.4 LE PLAN TERRITORIAL DE COORDINATION PROVINCIALE (PTC) 3.5 LE PLAN STRATÉGIQUE MUNICIPAL

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

3.1 LE RÔLE DE L’INSTITUTION DE GESTION D’UN TERRITOIRE Dans le domaine d‟une approche systémique vitale, le rôle de l‟institution de gestion résulte tout d‟abord de préserver l‟intégrité comme le caractère unitaire du système en soi mais ces conditions se révèlent possibles uniquement si le système est à même de sélectionner et d‟insérer dans la structure les composantes dotées d‟une criticité majeure et encore de se proposer d‟avoir comme objectif, dans un moment successif, la cohésion, l‟intégration et la coordination de toutes les composantes.119 En définitive, l‟action de l‟institution sur le territoire doit se manifester dans la capacité d‟imprimer à la dynamique du système une direction unitaire au sein d‟une logique de cohésion et d‟agrégation à même de garantir une majeure probabilité de survie au système et à ses différentes parties ainsi qu‟une orientation univoque qui sera le fruit d‟une vision globale dérivant d‟objectifs spécifiques et susceptibles de variations et de corrections120. Alors que dans l‟entreprise, ces fonctions apparaissent clairement mises en évidence sous l‟autorité d‟une seule institution de gestion, sur le territoire, le repérage ou l‟identification de la part de cet organisme n‟est pas aussi simple et immédiat : la multiplicité des intérêts, des visions et des instances du public est un obstacle sérieux aux processus de cohésion nécessaires pour la croissance du système vital et ce n‟est que la présence d‟une institution de gestion adéquate, dotée de leadership et

119

C. M. Golinelli, O. C. p. 147 et suivantes. La vision peut être considérée comme la capacité d‟une institution de gestion de représenter son entreprise dans n scénario futur, G. Hamel, A. Heene, Competence-based Competition, Wiley, Chichester 1994. 120

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

d‟autorité, qui permettra d‟obtenir une vocation précise du territoire, univoque et caractéristique, et encore de réduire les poussées centrifuges des composantes systémiques présentes dans la structure opérationnelle, en atténuant le risque de crise121. Dans le domaine territorial, le pouvoir décisionnel et d‟orientation de l‟institution de gestion est caractérisé par une remarquable amplitude, nécessaire à la recherche de la survie du territoire, vu les subjectivités extrêmement variées en présence sur le site. Toutefois, la profondeur du pouvoir s‟avère relativement moins forte, vu qu‟elle ne concerne qu‟en partie les composantes de la structure. L‟institution de gestion territoriale se caractérise, par conséquent par « un pouvoir d‟orientation relativement très vaste mais peu incisif car il ne se propage à la structure qu‟à travers un nombre important de heurts et d‟obstacles de nature informative, d‟organisation et de communication”122. La valorisation du territoire émerge d‟un processus de cartographie des composantes, de dotation et d‟éléments systémiques, qui est l‟œuvre de l‟autorité de gestion, dans le but de coordonner le processus de développement local et de sonder le patrimoine pour repérer des capacités utiles pour la pleine réalisation du système territorial : à travers ce processus, l‟institution a la possibilité d‟évaluer les potentialités globales du territoire et de concevoir une structure amplifiée permettant de promouvoir une série d‟initiatives coordonnées.

121

.G. M. Golinelli, M. Gatti, A. Siano, “Approccio sistemico e teoria delle risorse: verso un momento di sintesi per l‟interpretazione della dinamica dell‟impresa”, in G. M. Golinelli, “L‟approccio sistemico al governo dell‟impresa. Valorizzazione delle capacità, rapporti intersistemici e rischio nell‟azione di governo”, Cedam, Padova 2002. 122 C.M. Golinelli, O. C., p. 150.

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Comme pour l‟entreprise, nous pouvons déterminer un « super système prioritaire » pour le système vital territorial qui peut être défini comme un sous-ensemble logique d‟entités qui obéirait aux deux qualités de l‟exposition prioritaire au risque et du pouvoir de contrôle : ces entités ne sont autres que le système juridique d‟appartenance, à travers ses institutions représentatives, et les publics intéressés, comme les citoyens, les électeurs, les entreprises et le système politique, qui sont à même de conditionner les choix évolutifs du système territorial. Dans les systèmes territoriaux, en fait, il existe un sous-système d‟organes institutionnels de l‟Etat et des publics de référence qui, par leur nature et leurs capacités, peuvent conditionner effectivement les lignes évolutives et les parcours de survie , en marquant de façon significative la vocation territoriale : le supersystème prioritaire référé au territoire est représenté par les entités de l‟institution juridique et par les publics intéressés qui exercent un conditionnement maximum sur la projection spatiale du territoire. Le processus d‟autorité du système vital a toujours été caractérisé par une dimension relationnelle123, vu que l‟institution de gestion définit son action à travers le contexte de sa propre vision concernant les dynamiques d‟environnement d‟abord, la dotation structurelle existante et enfin la finalité de la survie du système. Par conséquent, en tenant compte des décisions de la gestion, les divers courants de demande se doivent de trouver une synthèse et une satisfaction à travers les modalités variées, caractérisées par un vaste niveau d‟indétermination des connaissances124, étant donné l‟ampleur et le caractère hétérogène des publics intéressés et des subjectivités liées à la dynamique systémique. 123

R. M. Cyert, J. G. March, Teoria del comportamento dell‟impresa, Franco Angeli, Milano 1967. A propos du concept d‟indétermination de la connaissance dans le domaine des études sur la compléxite. G.M. Golinelli, O. C, chap.4. 124

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Devant la pluralité d‟intérêts à considérer, l‟institution de gestion peut assumer une position plus ou moins composite et articulée, ce qui fait que le processus décisionnel d‟orientation devient « la résultante de l‟interaction entre une série d‟objectifs et un ensemble de liens, internes et externes, qui serait finalisée à la satisfaction d‟une fonction utilitaire, elle aussi composite, où l‟on verrait affluer les fonctions objectif, pas toujours consonantes, des composantes de la structure opérationnelle et des supersystèmes importants”125. En poursuivant l‟objectif de la réduction du niveau de risque, nous pouvons encore relever deux modèles basilaires de la planification territoriale : il s‟agit des modèles de gestion autoritaires et des modèles négociés ou en participation. Les premiers prévoient une autorité de gestion structuralement simple composée d‟un nombre réduit de sujets, à même d‟interpréter les besoins des super et des sous-systèmes et encore dotée de compétences territoriales adéquates ; les points de force de ce modèle seront donc la rapidité et la clarté alors que le risque est de trouver un caractère inadéquat et une discordance de connaissances126; les modèles de gestion négociés ou à participation sont le fruit de processus de négociation et naissent de ce qui peut être défini « un jeu politique »127. Dans le domaine de ce modèle, c‟est l‟autorité de gestion qui développe l‟accord sur une série de valeurs avant de parvenir à la définition des alternatives de choix possibles et elle a pour caractéristiques une bonne compétence des problèmes, des variables économiques et sociales ainsi que des capacités inhérentes aux différentes composantes du 125

C. M. Golinelli, O. C., p. 157. A propos du concept de discordance de la connaissance, C. Nigro, M. Tronfio, Il sistema turistico della provincia di Salerno. Un‟analisi multidimensionale per il posizionamento del Bed and Breakfast, Esperienze d‟Impresa, Università degli Studi di Salerno 2001. 127 S. Faccipieri, Analisi strategica, in M. Rispoli, L‟impresa industriale. Economia, tecnologia e management, Il Mulino, Bologna 1989. 126

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

territoire : il s‟agit, par conséquent, d‟un modèle complet mais plutôt lent à se réaliser et le risque est la dispersion de l‟essor initial. En outre, la gestion territoriale réinterprétée selon l‟A.S.V. permet d‟obtenir une classification ultérieure des niveaux logiques de gestion des systèmes territoriaux, basée sur la focalisation des modalités et sur l‟intensité de valorisation du territoire : nous interprétons ainsi l‟activité de gestion territoriale comme la résultante de trois niveaux d‟action, qui peuvent coexister sous l‟autorité d‟un sujet unique ou encore appartenir à trois catégories de sujets interactifs entre eux. A la lumière de ce modèle interprétatif, nous pouvons relever trois types de sujets. En premier lieu, on distingue un sujet ordinateur qui intervient dans le processus de gestion du territoire avec la volonté de valoriser la dotation structurelle à travers la définition des parcours de développement : ce même sujet prendra part à la gestion territoriale dans l‟intérêt général et il sera caractérisé par une vision ample et générale de l‟environnement. Par conséquent, il s‟agit d‟un sujet doté de nature institutionnelle identifiable, par exemple dans l‟Etat National, dans une Région ou dans un organisme subrégional ou bien si l‟on décide d‟amplifier le cadre au niveau global, dans l‟Union Européenne ou dans les diverses organisations internationales engagées dans des problèmes spécifiques, comme l‟ONU, l‟OCDE, le FMI, la FAO, etc.. Ce sujet est à même de focaliser et d‟orienter ses ressources vers le développement et la sauvegarde du territoire, il intervient au moyen de « public choices » dans les décisions concernant les orientations générales du projet territorial128, et, ne possédant pas une vision suffisamment détaillée et complète des composantes du territoire, il

128

J. M. Buchanan, Il calcolo del consenso. Fondamenti logici della democrazia costituzionale, Il Mulino, Bologna 1998.

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C. 3 ŔIN STRUMENTS POUR LA CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

définit les lignes-guide utiles à la survie et au développement du territoire. Le sujet coordinateur, au contraire, est un sujet qui n‟est pas nécessairement institutionnel et qui revêt un rôle décisif dans la mise en projet de la structure physique du territoire et de sa structure amplifiée, étant donné la possibilité d‟une vision plus détaillé de la dotation structurelle et des opportunités ou des menaces externes : c‟est encore lui qui a la tâche de la valorisation de certaines composantes de la compétition et il y parvient en caractérisant, de façon particulière, le système territorial au moyen d‟une évaluation sérieuse des menaces et des opportunités contextuelles d‟une part et en définissant des lignes d‟action spécifiques de l‟autre. Ce sujet focalise encore son attention sur les composantes de dotation et sur les composantes systémiques de l‟aire en question, vu que la connaissance des domaines à valoriser doit être optimale pour mieux définir des lignes d‟action adéquates et dans le but d‟accroître sa légitimation qui conditionne le fait de perpétuer dans le temps les plans et les programmes d‟action relatifs à la trajectoire évolutive du système territorial129. Le sujet promoteur est un sujet qui n‟est pas nécessairement institutionnel mais qui est préposé à la définition et à la réalisation des projets individuels et il est caractérisé par une focalisation territoriale de type instrumental, étant donné la nature privée et non territoriale des entreprises, des comités de citoyens et des organisations de citoyens : il s‟agit de sujets créateurs de compétences dans les mises en projet spécifiques, complémentaires des sujets précédents dans l‟acquisition d‟informations

129

R. Camagni, Globalizzazione e sviluppo delle economie locali: la sfida per le grandi aree urbane, Sinergie, n°49, 1999.

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de détail sur le territoire et pour les capacités de problem solvine dans les divers domaines d‟activité. Bien que l‟institution de gestion résulte être le fruit de trois niveaux logiques, la position centrale du sujet coordinateur résulte évidente justement parce qu‟il possède soit un mandat supérieur aux institutions soit d‟autres pouvoirs qui permettent d‟assurer au système territorial de meilleures probabilités en vue de définir sa vocation et son identité. En définitive, l‟institution de gestion du système territorial est justement « ce sujet (institutionnel et/ou coordinateur) qui, en vertu de ses pouvoirs et devoirs particuliers est à même de réaliser, concrètement, des programmes spécifiques de développement et de maintien d‟une vocation ou d‟une identité du territoire130”.

3.2 LA POLITIQUE

DE DÉVELOPPEMENT LOCAL COMME STRATÉGIE DE

COMPÉTITION MISE EN PLACE PAR L’INSTITUTION DE GESTION.

L‟état d‟autonomie juridique dans lequel agissent les différents opérateurs locaux ainsi que la pluralité de typologies et d‟intérêts qui sont liés à ces derniers rendent la gestion du territoire extrêmement articulée et délicate. Afin que le processus décisionnel des actions à réaliser pour le développement local soit efficace et efficient, il faut le schématiser sur la base des différentes phases auxquelles il est articulé ; ce processus s‟appuie d‟abord sur un support conceptuel, tel que la qualification du territoire comme système vital, sur un point d’observation, à savoir l‟organe de gestion, sur différents niveaux logiques de gestion et sur une finalité. Successivement, seront définies les conditions nécessaires pour 130

C.M. Golinelli, O. C., p.164.

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l‟amélioration des probabilités de survie du système territorial, articulées à leur tour dans les lignes-guide de développement du territoire et dans les axes prioritaires d‟intervention qui tendent à valoriser le territoire et qui sont mises en œuvre au moyen d‟instruments de planification territoriale : il s‟agit de la Planification Territoriale en participation et de la Programmation négociée131 qui sont réalisées grâce aux différents niveaux logiques d‟analyse du processus décisionnel, c‟est-à-dire des ressources, des capacités et des compétences. Il est donc possible d‟identifier les interventions spécifiques nécessaires au territoire ainsi que les domaines d‟intervention relatifs qui seront l‟objet d‟évaluations successives132. Par rapport à une hausse du niveau compétitif et aux positions de l‟A.S.V., l‟action de gestion du territoire doit tendre à une amélioration des probabilités de survie, en intervenant sur les conditions qui le déterminent. En effet, ce n‟est qu‟avec une action synergique entre le développement et la communication d‟une identité particulière du territoire (qui résulte cohérente avec les supersystèmes de référence), entre la croissance de la compétition du système (grâce à l‟amélioration des capacités et des compétences du territoire) et la satisfaction des finalités et des expectatives des supersystèmes qu‟on verra se créer les conditions de consonance et de résonance avec les entités présentes sur le site et que, par conséquent, pourront s‟améliorer les probabilités de survie du système territorial133.

131

Il s‟agit d‟Intentes institutionnelles de programme , Accord de programme cadre, Pacte Territorial, Contrat d‟aire et Contrat de Programme. 132 A ce propos, voir C.M. Golinelli, O. C., p. 216 et suivantes 133 A ce propos voir: C.M. Golinelli, O. C., p. 219 et suivantes; M. G. Caroli. Marketing territoriale, Franco Angeli, Milano 1999; M. R. Napolitano, Dal marketing territoriale alla gestione competitiva del territorio, Esi, Roma 2000; E. Valdani, F. Ancarani, Op. Cit.

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Ces dynamiques compétitives constituent un facteur de démarrage fondamental pour les processus de conception des systèmes territoriaux et les évolutions réalisées au sein des systèmes économiques au cours des dernières années signalent un déplacement du focus compétitif des entreprises vers les systèmes territoriaux émargeant de la convergence de finalités entre plusieurs opérateurs économiques134. Les capacités dynamiques, précédemment distribuées sur trois niveaux logiques de gestion, peuvent être revues dans une optique intégrée, en mettant encore en évidence les modalités qui permettent d‟arriver à la compacte homogénéité de l‟activité de gestion du territoire : dans ce sens, la planification en participation se révèle être un bon modèle à travers lequel il est possible de faire converger les objectifs, les finalités et les compétences dans le but de valoriser le patrimoine territorial et de permettre la survie de ce dernier 135. La planification stratégique en participation est caractérisée par l‟importance focale attribuée aux processus de concertation et la répartition de valeurs et de modalités comportementales qui impliquent la participation dans le parcours stratégique de tous les sujets qui, directement ou indirectement, pourraient contribuer à la définition et à la croissance des lignes de développement du territoire, tout en apportant des compétences spécifiques dans la conception des projets et dans le management136. La création d‟un sujet collectif à même de superviser le développement du territoire tout en activant des processus d‟auto-organisation, re134

Cette convergence possède des causes externes telles que la globalisation et internes liées aux changements dans le processus de gestion du territoire que l‟on peut qualifier comme New Public Management. E. Valdani, F. Ancarani, O. c. p. 24 et suivantes; M. G. Caroli, O. c., p.23 et suivantes. 135 S. Podestà, Il planning nelle aziende europee, Giuffré, Milano 1973. 136 M. R. Napolitano, O. c., p. 283.

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présente une base de coordination entre les diverses finalités et agit de façon à ce qu‟aucun sujet décideur ne puisse réaliser des comportements qui pourraient optimiser les intérêts individuels137. C‟est justement dans ce but que se révèle nécessaire une planification territoriale partagée, à même d‟intégrer les décisions et les actions des sujets divers qui, à titre différent, sont intéressés dans les dynamiques du système territorial, ce qui représente le point de départ pour la réalisation d‟un développement local optimal. La réalisation de politiques de développement local, par rapport à celles d‟échelle régionale ou nationale, permet de différencier plus facilement les interventions nécessaires par rapport aux politiques centralisées et de favoriser une gestion en participation effectuée non seulement par l‟organisme local mais encore par des opérateurs privés du territoire. De cette façon, il sera possible de constituer le « capital social, c‟est-àdire qu‟on pourra voir se consolider les réseaux formels et informels du tissu social et économique local tout en favorisant une participation majeure des opérateurs sociaux dans les différents choix et une vision partagée de l‟avenir du développement local ainsi que la création d‟expectatives138 aptes à renforcer la confiance collective locale”139. Ces politiques présentent encore des inconvénients et des dangers facilement assimilables au caractère inadéquat possible de l‟échelle d‟intervention (dans le cas de dumping local au détriment des zones limitrophes et concurrentes) et à l‟augmentation possible des disparités des sites ou à la diminution de la cohésion sociale.

137

E. Rullani, Internazionalizzazione e nuovi sistemi di governance nei sistemi produttivi locali, Franco Angeli, Milano 1998. 138 P. Krugman, Geography and Trade, Mit Press, Cambridge 1995. 139 P. Rizzi, A. Scaccheri, O. C., p. 129.

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Au niveau général, une première classification des politiques territoriales140 consiste dans la subdivision en politiques locales du type microéconomique, en grande partie politiques régionales du travail et de soutien aux activités productives, et politiques locales du type macroéconomique, à savoir politiques fiscales et commerciales ainsi que le contrôle local des politiques macronationales. Le cadre qui s‟est actuellement créé dans l‟Union Européenne, caractérisé par des poussées tendant à une globalisation croissante mais, en même temps, toujours plus concentré sur la valorisation des particularités et des spécificités locales, qui en augmentent le caractère compétitif, représente un terrain fertile pour la naissance de structures de coopération transnationale entre deux ou plusieurs territoires situés dans des pays divers de notre continent : en outre, la dimension majeure des macrorégions créées permet de surmonter les limites déjà évoquées concernant les politiques territoriales, tout en conservant les avantages. Si l‟on observe le cours du développement économique local, et son évolution relative à partir des années soixante, nous pouvons observer différentes phases au cours desquelles les opérateurs du développement territorial ont pu atteindre une meilleure compréhension des facteurs de succès des stratégies territoriales, grâce encore à l‟approfondissement continu théorique et analytique des diverses écoles de pensée des sciences régionales du type sociologique, économique ou relatif au territoire. En Italie également, on a pu assister à une transformation radicale des compétences et des finalités des institutions locales, on a vu se réaliser

140

Classification de H. Armstrong et J. Taylor, Regional economics and Policy, Blackwell, Oxford 2000.

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une croissance marquée du poids économique et social des organismes locaux qui a conduit à la réforme constitutionnelle de leurs pouvoirs. La transformation du focus des politiques locales et des instruments relatifs adoptés à l‟échelle territoriale « suit et stimule en même temps l‟évolution de la réflexion théorique et des modèles interprétatifs du développement économique”141: les dernières décennies ont assisté au passage d‟un modèle keynesien caractérisé par une intervention publique dominante, laquelle se manifeste dans les approches des pôles de développement relatif à l‟industrie et lié aux infrastructures hard (viabilité autoroutière, aérienne, énergie, sidérurgie, mécanique lourde) à un modèle toujours plus market oriented, né de l‟exigence de répondre à la crise du welfare state et de combler les déséquilibres des bilans publics causés par les grandes crises pétrolières des années soixante-dix. On a donc un élément fondamental, c‟est-à-dire le passage de modèles fondamentalement exogènes qui basent la croissance locale sur l‟augmentation des exportations ou sur l‟attraction d‟investissements extérieurs au site ou étrangers, à des modèles endogènes, aspirant à la valorisation d‟avantages compétitifs locaux et à une hausse des potentialités innovatrices des entreprises et des systèmes locaux : la clé de développement n‟est plus la polarisation mais la diffusion de ce dernier dans une optique intégrée, à la base des concepts de systèmes de PNI, des districts industriels et enfin de la notion de systèmes économiques territoriaux (SEST142), laquelle révèle justement les relations entre facteurs écono-

141

P. Rizzi, A. Scaccheri, O. C., p. 136. Définition de SEST comme systèmes économiques sociaux territoriaux fournie par Lel 1999. Le terme indique un système local qui n‟est plus caractérisé seulement par un système productif mais encore par un secteur tertiaire important et intégré dans lequel les éléments sociaux plus ou moins implicites dans les concepts de milieux, districts, etc… sont à considérer dans leur sens le plus vaste et concernent la conception volontariste, outre que structurelle de la compétition. 142

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miques, sociaux et culturels tout en amorçant des processus de croissance justifiables. Parallèlement à l‟évolution de ces modèles théoriques de développement, les instruments de politiques territoriales se diversifient radicalement, passant de formes traditionnelles de facilitation fiscale et de prévoyance à des services réels pour les entreprises (tels que les centres de service, incubateurs, financières régionales etc..) et arrivant enfin à de nouvelles formes de politique locale représentées par tous les instruments de la programmation négociée et par les interventions communautaires. Le cadre de référence des politiques de développement local est par conséquent bien représenté par le concept de planification stratégique, où le terme lui-même indique la nouvelle modalité avec laquelle sont programmées et réalisées les politiques locales, non plus dans une optique de contrôle mais de promotion et de stimulation à la croissance et, surtout, dans un horizon temporel à moyen et long terme, excluant radicalement le court terme : il s‟agit d‟une optique de construction de la gestion locale en participation, en présence de tous les opérateurs locaux. On constate, par conséquent, l‟intervention de la planification bottom-up, laquelle a pour objectif d‟éviter les étranglements et les inefficiences relevées par les gestions de contrôle, qui s‟étaient avérés être des résultats pénalisants en termes de possibilité de réalisation des interventions, par manque de consensus et de coopération entre public et privé et entre les diverses sphères des intérêts de la population, mais se révèle économique par rapport à l‟environnement et au social143. 143

Nous pouvons observer de nombreux exemples de plans stratégiques, fruit d‟expériences décennales réalisées dans des villes européennes comme Barcelone, Glasgow et Lyon, best practices aujourd‟hui reconnues et consolidées mais également dans des villes italiennes comme Turin, Trente,

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La réalisation d‟une stratégie de développement local dans une optique de planification stratégique est articulée en cinq phases diverses dont la première concerne la construction du network d‟opérateurs, les stakeholders, qui deviendra le facteur déterminant en vue de la constitution du capital social local et qui réside dans la structure des relations sociales144. “Le capital social peut être considéré comme l‟ensemble des relations que dispose un sujet individuel ou collectif, à un moment donné : à travers le capital de relations, on peut donc avoir à disposition des ressources de connaissance telles que les informations, ou des ressources normatives telles que la confiance, qui permettent aux opérateurs de réaliser des objectifs qui seraient impossibles différemment ou qui le seraient à des coûts beaucoup plus élevés. En se déplaçant du niveau individuel à un niveau collectif, on pourra alors affirmer qu‟un certain contexte territorial résultera plus ou moins riche de capital social selon que les sujets concernés, individuels ou collectifs seront intéressés dans des réseaux de relations plus ou moins denses”145. La seconde phase, point de départ de toutes les stratégies, est l‟analyse et l‟interprétation du modèle de développement d‟un territoire, effectuée selon des approches traditionnelles telles que le modèle de l‟analyse SWOT interne, c‟est-à-dire des points de force et de faiblesse et encore des contraintes et des opportunités d‟un SEST, analyse comparée à travers le benchmarking avec d‟autres systèmes de référence, nationaux ou étrangers. De la combinaison des SWOT comparés aux conditions pour l‟action stratégique, on arrive à une première schématisation Pesaro et Piacenza. Voir. E. Cicciotti, A. Dallara, M. Politi, Valutazione delle politiche territoriali e governance dello sviluppo locale: aspetti teorici e di metodo, in F. Mazzola e M. A. Maggioni, Crescita regionale ed urbana nel mercato globale, Franco Angeli, Milano 2001. 144 J. Coleman, Foundations of social theory, The Belknap Press of Harvard University Press, Cambridge 1990. 145 C. Trigilia, Capitale sociale e sviluppo locale, in Stato e Mercato, Il Mulino, Bologna 2001, p. 110.

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de la demande de plan et de politiques publiques du territoire de la part des opérateurs économiques et sociaux qui caractérisent le site, ce qui va permettre la définition de la stratégie de développement local. Cette stratégie réalisée à travers une approche intégrée avec le développement local est formée de : Une vision, qui décrit le consensus des stakeholders sur le futur économique et social du système local; Les objectifs stratégiques qui découlent de la planification; Les objectifs programmatiques qui établissent des standards de performance et target pour le développement de chaque objectif stratégique en termes de temps et de quantité; Les programmes à travers lesquels on établit des actions spécifiques pour réaliser les stratégies définies; Et enfin les projets, à travers lesquels il est possible de définir les composantes spécifiques composant les lignes d‟action, qui seront hiérarchisées par priorité, cohérence et possibilité . La phase qui va suivre sera celle de l‟application de la stratégie de développement local qui consiste dans la mise en œuvre des plans d‟action comprenant d‟abord les programmations spécifiques relatives aux ressources financières et aux canaux pour l‟approvisionnement, pour les ressources humaines et les modalités de repérage, et enfin pour les ressources institutionnelles et leurs formes de coordination et d‟organisation. Cette stratégie comme tout autre plan ou programme d‟intervention publique au sein d‟un système socio-économique territorial sera l‟objet d‟une évaluation (ex ante, in itinere, ex post) articulée en quatre phases

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successives : d‟information, de rassemblement des données, d‟analyse et enfin l‟estimation finale d‟efficacité et d‟efficience146. Les phases de la stratégie de développement citées représentent le parcours méthodologique de constitution d‟un plan stratégique de développement qui nécessite une conversion des stratégies en instruments ou en série de procédures, d‟actions et de projets, tout en suivant le schéma du Plan Stratégique Territorial du type réticulaire. Ce plan représente la modalité de mise en œuvre des Plans Territoriaux de Développement (PTS), à l‟échelle régionale, et des Plans Territoriaux de coordination (PTC) à l‟échelle provinciale.

3.3 LE PLAN TERRITORIAL DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL (PTR)

Le plan territorial de Développement, ou Plan Territorial Régional (PTR) est l‟instrument de programmation avec lequel la Région définit la stratégie de développement du territoire régional en relevant les objectifs aptes à assurer la cohésion sociale, à accroître la qualité et l‟efficience du système territorial et à garantir la qualification et la valorisation des ressources sociales et de l‟environnement. Le PTR est prédisposé en relation avec les stratégies européennes et nationales de développement du territoire et définit les orientations et les directives pour la planification de secteur pour les Plans Territoriaux de Coordination Provinciale (PTCP) et pour les instruments utiles à la programmation négociée. Dans le domaine du PTR, nous pouvons relever les Plans du Développement Rural (PSR), instrument de concrétisation au niveau local des 146

P. Rizzi, A. Scaccheri, O. C,. p. 158 et suivantes.

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politiques communautaires de développement rural, qui ont été introduits par le Reg. CE 1257/99. Les divers PSR sont organisés suivant des Axes Prioritaires d‟intervention et sont transmis, après leur élaboration, à la Commission qui les approuve après une Décision : en Italie, la plupart des régions ont approuvé leurs Plans de Développement ruraux respectifs. Toujours dans le domaine de cet instrument de programmation, le Plan Territorial du paysage Régional (PTPR) n‟est autre que la partie thématique du PTR et il représente la référence principale de la planification et de la programmation régionale, en déterminant les règles et les objectifs pour la conservation des paysages régionaux ; le PTPR influence les stratégies et les actions de transformation du territoire à travers la définition d‟un support normatif concernant la planification provinciale ou communale ou encore au moyen d‟actions de tutelle et de valorisation du paysage et de l‟environnement.

3.4

LE PLAN TERRITORIAL DE COORDINATION PROVINCIALE (PTC)

Le Plan Territorial de Coordination, ou Plan Territorial Provinciale (PTC) est l‟instrument de planification qui définit les objectifs d‟aménagement et de tutelle du territoire provincial, qui oriente la programmation socio-économique de la Province et qui a encore une valeur de plan pour le paysage et l‟environnement. Le PTC est, par conséquent, à définir comme l‟acte de planification avec lequel la Province exerce son rôle de gestion du territoire, en se reliant et en s‟adaptant aux politiques territoriales de la Région, en coordonnant et en orientant la planification urbaniste au niveau communal ainsi que la planification secto-

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rielle de la province ; en tant qu‟instrument de planification stratégique, le PTC valorise les ressources provinciales à travers des actions intégrées et multisectorielles, il encourage la participation sociale pour la construction « à partir du bas » de scénarios de développement concertés et il repère les systèmes territoriaux locaux de la province, en les utilisant comme bases pour la mise en projet d‟actions de développement. Il s‟agit du principal instrument d‟écoute et de gestion à disposition de la communauté provinciale dont le but est d‟orienter les choix et de mettre ordre dans le territoire avec une proposition globale concernant notamment le grand réseau d‟infrastructures, et qui est à même de reconnaître et de respecter l‟existence d‟un système environnemental ou de repérer un système d‟implantation en fixant les orientations pour le développement des centres urbains et des aires productives : la volonté est donc de promouvoir l‟identité et la cohésion sociale au moyen d‟un système d‟objectifs stratégiques concertés. Avec la réforme des Autonomies Locales mise en place en 1990 avec la Loi 142, les Provinces, de concert avec les communes et les régions, ont acquis des fonctions de planification territoriale confirmées par le nouveau Texte Unique sur les Organismes Locaux (Dlgs 267/2000) qui définit également les finalités ainsi que les contenus du Plan Territorial.

3.5

LE PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAL

Comme illustré précédemment, le moment de la planification stratégique est fondamental pour la création des conditions préliminaires en vue du succès des politiques locales et, dans l‟optique du modèle réticulaire, il permet une vision globale des problématiques, des politiques et

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des opérateurs, en pénétrant dans une logique préventive qui utilise la coordination et l‟intégration comme instruments pour la formation du consensus sur un projet de ville et de système local : dans cette direction, la planification offre non seulement des solutions aux problèmes existants mais elle est apte à définir certaines lignes directives de développement auxquelles les politiques locales et les opérateurs doivent se tenir. Par conséquent, la planification stratégique n‟a pas de nature univoque et c‟est un moyen de décision sur les choix à venir, un lien de mobilisation et d‟agrégation des intérêts ainsi qu‟un processus de formation du consensus (consensus building) : il s‟agit d‟une action effectuée par des sujets différents qui tend à élaborer un document, à savoir le plan en soi. Nous pouvons définir « la planification stratégique comme un modèle de coordination multilatérale d‟organisation concertée qui, outre à gérer le network d‟opérateurs arrive à le créer et à le faire développer, et tente même de le maintenir en vie147”. Il s‟agit, d‟abord, d‟un instrument finalisé à la formation du consensus, qui possède donc des objectifs non seulement pour « faire » mais également « pour communiquer des stratégies », et encore pour obtenir le plein accord sur les objectifs cités ; deuxièmement , c‟est un instrument qui tend à fournir une vision stratégique du système local à travers un processus d‟adaptation et d‟exploration non séquentielle mais qui procède par phases de définition - et redéfinition des problèmes, monitoring des résultats Ŕ et apprentissage final. L‟approche de la planification stratégique est caractérisée par le caractère multisectoriel de cette dernière, par la nature de moyen et long 147

P. Rizzi, A. Scaccheri, O. C., p. 179.

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terme, pour la logique réticulaire, laquelle tend à perdre sa nature zonale et peut intéresser une pluralité de communautés locales même éloignées, et pour la nécessité de devoir considérer les divers opérateurs à travers leur apport déjà au cours de la phase de définition du plan. En outre, la planification stratégique nécessite d‟effectuer des choix et de prendre des décisions sur la base de processus de nature juridique et, en Italie, du point de vue méthodologique, elle voit sa première application consolidée dans les instruments de programmation négociée qui utilisent la concertation et prévoient une participation directe aux processus décisionnels des opérateurs intéressés et elle est encore précédée d‟une agrégation de consensus sur des objectifs et des valeurs définis. En définitive, l‟élément fondamental consiste dans la négociation inter-institutionnelle pour la réalisation de réseaux relationnels et dans la création et l‟augmentation de valeur pour le territoire : en continuant dans cette voie, dans une optique de développement local, les actes décisionnels unilatéraux sont accompagnés et remplacés par des négociations, des accords et des procédures de nature consensuelle. Grâce à cette nouvelle approche, l‟organisme local revêt un rôle d‟organisateur de changement, à même de créer et de gérer le réseau de relations entre les divers participants au système et d‟animer une pluralité de stakeholder, sur l‟image d‟un modèle de partenaire d‟Etat.

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CHAPITRE 4 L’EUROREGION ALPES - MEDITERRANEE 4.1 INTRODUCTION ET DEFINITION D‟ EUROREGION 4.2 LES ETAPES DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE DANS LE CADRE D‟UN‟EUROREGIONE

4.3 EUROCIN G.E.I.E.: LE MOTEUR D‟UN UN PROJET DE PLUS GRANDES DIMENSIONS

4.4 LA NAISSANCE DE L‟EUROREGION ALPES-MEDITERRANEE 4.5 LE TERRITOIRE ET LA COOPERATION DE L‟EUROREGION ALPESMEDITERRANEE 4.6 L‟EUROREGIONE EN CHIFFRES: ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES

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4.1 INTRODUCTION ET DEFINITION D’EUROREGION L‟histoire de l‟Europe a été, depuis des temps reculés, l‟histoire des Etat Nationaux, visant surtout à garder son identité et ses intérêts nationaux : l „Etat était l‟unique sujet qui entretenait des relations internationales et son pouvoir était sa richesse, sa dimension, sa force et, enfin, son marché intérieur. Pendant la deuxième moitié du Vingtième siècle on peut souligner un changement fondamental, la naissance de nouveaux équilibres et le renforcement des régions, causés par la création, durant le deuxième Aprèsguerre, de deux blocs politiques et économiques148 et à la naissance de l‟internationalisme économique de l‟Occident : c‟est un changement qui fait époque et qui souligne le passage du binôme Etat National / marché national au binôme localisme politique / marché global. Cela signifie que, pendant la réalisation de la globalisation, le système économique renforce son esprit local, qui vient d‟une identité très forte et bien définie des lieux, de l‟homogénéité territoriale et culturelle et pour les similitudes du système productif. Au fil des ans, dans le domaine de l‟Union Européenne, un croissant décentrement et une très forte régionalisation ont eu lieu.149. En effet, dans le cadre des états nationaux, le rôle politique, économique et culturel des régions transfrontalières est devenu de plus en plus important, car les régions représentent un aspect très important du processus de redéfinition des système territoriaux. Ces zones transfrontalières représentent un genre particulier de régions périphériques dans 148

On se réfère aux blocs des Etats Unis et de l‟Urss. Cfr. F. Ferlaino, “La macro-regione delle Alpi Occidentali”, in P. Bonavero - E. Dansero, “L‟Europa delle Regioni e delle reti: i nuovi modelli di organizzazione territoriale nello spazio unificato europeo”, Utet, Torino 1998, pp. 154-170. 149

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lesquelles la vie économique et sociale est directement influencée par la proximité de la frontière politique : ce sont des régions plutôt complexes et caractérisées par une forte interdépendance et une intégration transfrontalière qui jouent un rôle essentiel dans le difficile et délicat processus de redéfinition des systèmes territoriaux, parce qu‟elles représentent des points stratégiques fondamentaux pour l‟harmonisation économique et sociale visant à l‟intégration internationale. A ce sujet le chercheur italien Claudio Magris écrit : "La frontiera è duplice, ambigua; talora è un ponte per incontrare l'altro, talora una barriera per respingerlo. Spesso è l'ossessione di situare qualcuno o qualcosa dall'altra parte. La frontiera è una necessità, perché senza di essa ovvero senza distinzione non c'è identità, non c'è forma, non c'è individualità e non c'è nemmeno una reale esistenza, perché essa viene risucchiata nell'informe e nell'indistinto. La frontiera costituisce una realtà, dà contorni e lineamenti, costruisce l'individualità, personale e collettiva."150 “La frontière est double, ambiguë: parfois elle représente le pont pour rencontrer l’autre, parfois une barrière pour le repousser. Souvent elle représente l’obsession de localiser quelqu’un ou quelque chose dans l’autre territoire. La frontière représente une nécessité, parce que sans elle, c’est-à-dire sans aucune distinction il n’y a aucune identité, aucune forme, aucun individualisme ni aucune véritable existence, car elle est englobée dans l’informe et l’ indistinct. La frontière constitue une réalité, donne des contours, et construit l’individualité, personnelle et collective »

150

Claudio Magris, né le 10 avril 1939 à Trieste, écrivain et germaniste, est un des plus renommé et profonde essayiste contemporaine, et des meilleurs studieux de la littérature mitteleuropeenne.

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Aujourd‟hui les frontières représentent des points névralgiques de l‟Europe du futur, qui doivent sauvegarder et mettre en valeur les différences tout en assurant la cohésion, en créant un équilibre qui puisse éviter les phénomènes de centralisation excessive ou une fragmentation exaspérée. Le panorama entrepreneurial et territorial globalisé, hyper-compétitif et de plus en plus orienté vers la création de la valeur à long terme, a favorisé l‟évolution de l‟image du vieux continent : l‟Europe des Etats qui est devenue l‟Europe des Régions, qui donne au contexte régional une fonction très importante dans la zone des projets européens, et ouvre le parcours vers la naissance de véritables régions européennes, destinées à jouer des rôles fondamentaux dans une Europe unie et, maintenant, libérée des restrictions du passé, qui ont toujours gêné les rapports socioéconomiques des Etats membres. Donc, les Eurorégions, les Communautés de Travail151 et d‟autres organismes152. représentent les structures transfrontalières qui exercent leur activité pour l‟amélioration et la création de synergies. Le terme “Euroregio” vient des mots allemands “Europaeische Region”, c‟est-à-dire “Région Européenne » et a été utilisé publiquement la première fois en 1965, à l‟occasion d‟une exposition sur les réalités socio-économiques des régions transfrontalières entre l‟Allemagne fédérale et les Pays-Bas. Dans le cadre de la politique européenne, « une Eurorégion est une structure de coopération transnationale entre deux ou plusieurs territoires 151

Les autorités régionales ou locales décident de coopérer en signant, par exemple, un protocole de coopération ou un accord qui n‟est pas contraignant d‟un point de vue juridique, en créant un type de structure qui, en général, n‟a pas de personnalité juridique propre et est appelée Communauté de travail. 152 Il s‟agit d‟organisations non gouvernementales appartenant au secteur privé ou au bénévolat.

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localisés dans deux pays différents de l‟Union Européenne ou du continent en général » et exerce son activité surtout au niveau régional et local : comme l‟Eurorégion a une bonne compétence locale dans son territoire, elle s‟occupe des questions concernant la planification régionale. Généralement, les eurorégions ne correspondent pas aux institutions législatives ou gouvernementales, n‟ont aucun pouvoir public et leurs actions ne concernent que les compétences des autorités locales et régionales qui les composent ; elles sont constituées dans le but de promouvoir des intérêts transfrontaliers communs et pour coopérer pour la bonne réussite du développement territorial. Même si le terme « eurorégion » a une signification similaire, il ne doit pas être confondu avec les régions européennes normales. Il est assez difficile d‟associer une unique structure légale au terme « eurorégion », car elles exercent leur activité en dehors des limites nationales et elles peuvent avoir beaucoup de formes différentes. L‟Association des Régions de Frontière Européenne établit quatre critères fondamentaux pour l‟identification des eurorégions : Une association d‟autorités locales et régionales sur les deux frontières nationales, parfois avec une assemblée parlementaire ; Une association transfrontalière avec un secrétariat permanent et une équipe technique et administrative ayant des ressources propres. De droit privé, basée sur des associations ou fondations nonprofit, sur les deux frontières nationales, selon les lois nationales en vigueur.

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De droit public, basée sur des accords entre Etats différents concernant la participation des autorités territoriales. Historiquement, on peut observer la naissance des premières eurorégions après la Seconde Guerre Mondiale, avant la constitution de la Communauté Européenne ; à cette époque, ces formations embryonnaires avaient la fonction principale de promouvoir la collaboration entre les zone transfrontalières des états qui, durant le conflit, avaient été ennemies. Ce genre de coopération s‟est ultérieurement développée dans le cadre de l‟Union Européenne, qui prévoit d‟importants financements pour la promotion et la coopération transfrontalière, en particulier au moyen des programmes Interreg et Eureg. En outre, depuis la deuxième partie du vingtième siècle, les communauté locales, c‟est-à-dire les provinces et les régions des Etats Européens, ont activé la réalisation de projets sur la base d‟intérêts communs spécifiques ; dans quelques cas exemplaires les citoyens ont aussi la possibilité d‟utiliser les services des administrations publiques, dans un domaine dans lequel la frontière perd presque toute sa valeur. Actuellement, ces institutions ont réalisé une remarquable diffusion en Europe, même si leur naissance n‟a pas toujours pour but la construction de la paix et le franchissement des frontières, mais des objectifs d‟intégration économique visant à favoriser les zones désavantagées qui considèrent la coopération transfrontalière une chance parfaite pour être, ensemble, plus compétitive dans le grand marché européen et mondial qui va se configurer. Formellement, ces entités sont très différentes, à cause des zones différentes et des relatives caractéristiques territoriales, historiques et socioéconomiques ; elles peuvent avoir une importance politique et écono-

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mique différente et, parfois, elles ont aussi des organes communs tels que, par exemple, le Conseil de l‟Eurorégion. Aujourd‟hui, en Europe, on peut compter soixante-quatre entités de ce genre (la première a été le Benelux en 1948), dont le développement a aussi été favorisé par l‟ouverture vers l‟est de l‟UE : en définitive, c‟est un panorama très varié qui présente des expériences différentes, mais aussi un organe commun de liaison qui s‟appelle ARFE, l‟Association Régions Frontalières Européennes, qui a son siège en Allemagne à Gronau153. Au fil des ans, le rôle des Eurorégions est devenu de plus en plus important. Ainsi en 2004, le Parlement Européen a voulu identifier ces entités au moyen d‟une Communication aux Etats Membres concernant le rôle des Eurorégions dans le cadre du développement de la politique régionale (2004/2257(INI)). Dans ce cadre, le Parlement Européen, en considérant les conséquences que l‟élargissement de l‟Union Européenne a causé et pourrait causer et en soulignant l‟importance d‟un développement durable et d‟une politique de cohésion et d‟intégration européenne efficace, affirme que la coopération transfrontalière est fondamentale et doit être soutenue par les Etats membres. En outre, le rôle des eurorégions est également souligné pour l‟information, les services pour les citoyens, les institutions et les organes régionaux et locaux et sa valeur de moteur et caisse de résonance pour tous les problèmes transfrontaliers ; la coopération transfrontalière est aussi fondamentale pour la réalisation de la Stratégie de Lisbonne, au moyen de la recherche et de l‟innovation

153

Cfr. http://www.greenman.it/cittadinanza/euroregione.html.

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communes, les réseaux de recherche et développement au travers des frontières et l‟échange des expériences et des pratiques optimales.

4.2

LES ETAPES DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE VISANT A LA CREATION D’ UNE EUROREGION.

4.2.1 LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE La coopération transfrontalière, élément d‟intégration pour les zones localisées le long de la frontière, et l‟homogénéité territoriale, culturelle et économique représente une condition essentielle pour la création d‟une Eurorégion. Cette coopération est définie comme “ un projet commun visant au renforcement et au développement des relations de voisinage entre la collectivité et les autorités territoriales, ainsi qu‟à la conclusion d‟accords et d‟ententes utiles à cette fin » par la Convention du Cadre du Conseil d‟Europe de 1980, art.2 alinéa 1. Ce sont des « territoires-laboratoires », dont l‟objectif est de concilier les similitudes et les différences en les harmonisant, dans lesquels se développent des actions de coopération pour le territoire ou pour améliorer sa position vers l‟extérieur. La coopération transfrontalière, après l‟isolement intérieur et international du passé, se concrétise dans le franchissement idéal des frontières, qui ne sont plus considérées des barrières ou des murailles de division entre des états limitrophes, mais des fermetures éclairs et des traits d‟union entre les populations locales ; dans ce cadre « la fonction de la frontière a changé, car elle est en train de devenir graduellement un lieu de rencontre pour des réalités diffé-

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rentes, qui découvrent la possibilité de la complémentarité, en franchissant la rigidité du concept de souveraineté nationale »154. Les actions de promotion commune permettent, donc, de construire une nouvelle identité transfrontalière qui n‟a pas pour but de se substituer aux identités préexistantes, mais de s‟ajouter en créant de la valeur : la réalisation de ces relations transfrontalières n‟est pas immédiate, mais on peut en observer différentes formes selon la coopération et l‟interaction. (Figure 4.1).

Réalisation des projets transfrontaliers

Orientation des projets sur des bases communes

Connaissance, Information, Coordination

Figure 4.1. Les différents niveaux de la coopération transfrontalière Source: A. Bramanti, R. Ratti, Verso un’Europa delle Regioni, Milano, Franco Angeli, 1993, p.50.

154

R. Respini, La cooperazione transfrontaliera come possibilità di sviluppo, Congrès (version non officielle), Basilea 1998.

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Pour la première étape de la coopération transfrontalière la connaissance des autres réalités et des autres contextes et la création de nouveaux réseaux de contacts sont fondamentaux afin de réaliser une information réciproque; la deuxième étape est représentée par une planification commune, visant à la résolution des problèmes les plus caractéristiques des zones frontalières et se distingue grâce à une empreinte plus contraignante et porteuse de conséquences juridiques. La troisième, aujourd‟hui peut se référer aux Eurorégions et aux Communauté de Travail ( qui représentent la structure institutionnelle pour le développement des activités communes), prévoit la réalisation de projets et infrastructures transfrontalières gérées en commun.

Figure 4.3. Le logo de l’Eurorégion Alpes de la Mer Source: www.eurocin.eu

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L‟expérience de la coopération transfrontalière le long des limites italo-françaises a mis en évidence la région Alpes-Méditerranée comme lieu d‟échange et d‟intégration, grâce à l‟homogénéité du territoire constitué d‟une unique ethnie alpine et grâce aux cols (du Mont-Genèvre et du Mont-Cenis), qui ont permis, depuis des temps reculés, la communication avec la région française. Dans cette zone les rapports de coopération transfrontalière ont démarré dès la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, après laquelle on a pu observer un lent mais progressif processus historique d‟intégration et de coopération visant à la création de valeur pour le territoire que l‟on peut aujourd‟hui définir Eurorégion Alpes-Méditerranée. 4.2.2 LES ETAPES DE LA COOPERATION DANS LE TERRITOIRE DES ALPES Ŕ MEDITERRANEE.

La coopération transfrontalière dans les Alpes Méridionales a commencé à se dessiner après la Deuxième Guerre Mondiale , avec les contacts entre les communes frontalières, les administrations provinciales et les groupes d‟opinion pour la résolution des problèmes concernant le trafic dans la Vallée Roya, à cette époque disputée entre les souverains italiens et français. La création de l‟Union Démocratique Fédéraliste Intermelia, née dans l‟intention de créer une zone franche transfrontalière entre la ville de Menton et celle de Vintimille, fut alors fondamentale. Après, de nombreuses réunions se sont succédées pour mieux comprendre tous les problèmes frontaliers, tel que la reconstruction du chemin de fer CuneoVintimille-Nice, la construction d‟un aqueduc pour l‟irrigation des villes

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de Vintimille et Menton, et les facilitations et les exemptions douanières pour l‟exploitation des propriétés le long des frontières. Les Années Soixante ont été caractérisées par une nouvelle prise de conscience et importance de la zone transfrontalière des Alpes Maritimes et de sa dépendance des trois pôles de Marseille, Gênes et Turin : un syndicat des responsables des Communes et du Conseil de la Vallée, ayant pour but la lutte contre le dépeuplement des montagnes fut créé, réalisant une politique commune de développement de l‟économie de ces zones. Pendant ces années la Commission Européenne des Alpes Maritimes (CEAM) a aussi organisé beaucoup de séminaires, dans le but de réaffirmer l‟unité ethnique et culturelle des populations de la mer. Pendant les Années Soixante-dix s‟est tenu le Congrès de Digne (Novembre

1970),

qui

a

représenté

le

point

de

départ

vers

l‟institutionnalisation d‟une coopération transfrontalière et une croissante conscience de l‟unité transfrontalière dans la zone franco-italienne des Alpes Maritimes et de son importance socio-économique stratégique. Pendant ces années à la Mairie de Menton, M. Palmero proposa, au cours du Congrès sus-nommé, la création du « Triangle Nice, Imperia, Cuneo », en soulignant les avantages qu‟une Euroregion aurait pu offrir aussi bien dans le contexte culturel que dans le contexte socioéconomique et, plus tard, L‟Institution Européenne des Hautes Etudes ( crée à Nice en 1965) organisa des entretiens concernant les thématiques transfrontalières les plus importantes. En outre, un Bulletin Périodique Bilingue a été publié, dans le but de réaliser une action de promotion et de sensibilisation. De plus, le 6 Octobre 1979 représente une date fondamentale pour le développement des infrastructures et des transports, car le chemin de fer Cuneo-Vintimille-Nice fut inauguré.

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Les Années Quatre-vingts se sont distinguées par la signature de la « Convention européenne sur la coopération transfrontalière des collectivités ou des autorités territoriales » entre les Etats membres du Conseil d‟Europe et, après, pour la naissance, en 1982 à Marseille, de la CO.TR.A.O (Communauté de Travail des Alpes Occidentales), ayant pour but principal l‟échange des informations parmi les membres pour mieux coopérer et pouvoir concrétiser des actions transfrontalières communes. Cette communauté était composée des régions françaises de la Provence-Alpes-Côte d‟Azur et Rhône-Alpes, les régions italiennes de la Ligurie, du Piémont et de la Vallée d‟Aoste et les cantons suisses de Genève, Vallese et des Pays de Vaud: après des problèmes de coordination et de coopération une structure de consultation permanente dénommé « Commission permanente de développement économique Nice-CuneoImperia » a été crée, dans le but de discuter, élaborer, comprendre et approuver tous les projets concernant l‟économie, les communications et la culture des trois différents départements. Cet accord a permis la bonne réussite du développement de la coopération transfrontalière dans plusieurs secteurs, tels que le secteur privé, la Chambre de Commerce, l‟associationnisme et l‟école et, en suivant le parcours déjà entamé, en 1991 à Vintimille l‟accord de coopération fut signé entre les communes contiguës de Vintimille et Menton. Au fil des ans, la coopération transfrontalière s‟est bien développée dans le territoire des Alpes Maritimes et, plus généralement, le long des frontières italo-françaises, y-compris la nécessité de dessiner un cadre juridique plus précis et défini dans le but de la coopération : c‟est pour cette raison que, après beaucoup d‟entretiens, les gouvernements des ré-

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publiques italienne et française ont décidé de signer un « Accord Cadre concernant la coopération transfrontalière parmi les deux collectivités territoriales ». Il fut rédigé définitivement et fut publié à Rome en 1993 et reconnaissait juridiquement les nombreuses actions de coopération transfrontalière déjà développées parmi les collectivités locales de la frontière franco-italienne. Ce parcours historique souligne une complémentarité particulière de la zone transfrontalière des Alpes Maritimes et la volonté d‟intégration qui, au fil des ans, s‟est évoluée: de simple collaboration elle est devenue un besoin fondamental de réaliser des actions plus incisives dans le cadre de la coopération, dans le but du développement intégré du territoire. Donc, la collaboration interrégionale doit constituer la base pour favoriser et supporter la création d‟une Eurorégion franco-italienne, objectif qui nécessite une planification et des instruments efficaces. 4.3 EUROCIN G.E.I.E.: LE MOTEUR D’UN PROJET DE GRANDES DIMENSIONS

Le 19 Mai 1994 naît l‟Eurocin G.E.I.E., le premier Groupe d‟Intérêt Economique d‟ Europe, parmi les Chambres de Commerce transfrontalières de Cuneo, Imperia et Nice. Dans le cadre économique on peut identifier un Groupe d‟Intérêt Economique, un instrument pouvant supporter l‟intégration entre ces deux mondes économiques : c‟est un genre de société qui permet à ses membres d‟exercer ensemble des activités, également économiques, sans jamais compromettre l‟indépendance économique et juridique.

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Figure 4.3. Le Logo d’ Eurocin G.E.I.E. Source: www.eurocin.eu.

Il s‟agit fondamentalement d‟un instrument réalisé dans le cadre de la chambre de commerce franco-italienne qui a donné une grande puissance propulsive au développement de la coopération transfrontalière, un point de départ pour la réalisation d‟un projet de plus grandes dimensions. Grâce à cet instrument juridique, les entreprises, qui appartiennent à différents Etats communautaires, peuvent réaliser de nombreuses formes de coopération transnationale basées sur le même modèle communautaire flexible, reconnu et protégé par le droit de l‟Etat et par le droit communautaire, car le Groupe est un organisme indépendant, qui a une pleine capacité juridique autonome, qui lui permet d‟exercer son activité au moyen de son pouvoir de représentation et de négociation, plus forte que celle que chaque membre pourrait exercer individuellement. On peut aussi définir le G.E.I.E un « organisme associatif communautaire finalisé à permettre aux entrepreneurs européens le déroulement d‟activités économiques communes, la réalisation de rapports de coopération internationale profitable, ainsi que la participation conjointe aux adjudications pour la réalisation d‟œuvres publiques ou privées », dans le

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but d‟augmenter la compétitivité des Alpes Maritimes et des organismes corrélés, dans un cadre de plus en plus globalisé et hyper- compétitif. Le but est donc de favoriser l’intégration économique, culturelle et scientifique pour le développement des flux transfrontaliers et la promotion de son image commune tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Eurorégion Alpes de la Mer155. Les Alpes de la Mer représentent une région pour la connaissance et l‟intégration réciproques, qui a été voulue et déterminée par le monde politique et économique, le point d‟arrivée d‟une histoire de migrations et de coopération qui, pour les futures générations représente un territoire à organiser, à construire sur la base des valeurs de la liberté des personnes et de la solidarité des peuples. En 1999 on a vu beaucoup de modification statutaires, qui permettent au G.E.I.E., aujourd‟hui, d‟exercer son activité en respectant un Statut plus mince et flexible, qui en élargit le domaine d‟action et simplifie l‟accès des organismes qui opèrent à niveau local, tels que les Chambres de Commerce et les Institutions privées qui font partie de l‟Eurorégion Alpes de la Mer. Ce Statut est composé de 35 articles qui expliquent les stratégies que le Groupe veut poursuivre à court et long terme. Le cadre d‟action concerne les objets sociaux suivants : Utiliser des financements nationaux et communautaires pour la réalisation des objectifs sociaux ; Favoriser la commercialisation des productions et des services du territoire des Alpes Maritimes ;

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Favoriser la réalisation des infrastructures des voies de communication essentielles pour le développement de l‟Eurorégion ; Réaliser des plans de promotion de la vente, de la publicité et une activité de relations publiques; Organiser des études, des projets et des recherches de marché ; Publier et diffuser des revues et bulletins qui visent à faire parvenir des messages d‟information aux entreprises et à tous les sujets qui agissent dans le triangle des Alpes de la Mer Ŕ Provinces de Cuneo et Imperia (Italie) Ŕ Département des Alpes Maritimes (France) ; Exercer toutes les activités commerciales et financières, mobilières et immobilières, directes et indirectes, nécessaires à la réalisation des buts sociaux, à l‟exception des actions interdites par la loi ; Gérer comme éditeur des activités concernant les médias de la communication, tels que la presse et les intermédiaires audiovisuels.156 Au mois d‟octobre 2000 l‟Assemblée Générale de l‟Eurocin G.E.I.E a officiellement accueilli onze nouveaux membres : la Chambre de Commerce d‟Asti, d‟Alessandria et de Genova, l‟Unioncamere Piemonte, la ville de Cuneo, la Banque Régionale Européenne, la SI.TRA.CI (Società Italiana del Traforo Ciriegia), l‟Agenzia Turistica Locale di Cuneo, 156

Cfr. N. Merli, L‟Euroregione delle Alpi del mare: esempio di cooperazione transfrontaliera per uno sviluppo socio- economico e territoriale integrato, Grafiche Amadeo, Imperia 2002, p. 28.

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l‟Autorità Portuale di Savona et, du côté français, les Chambres de Commerce de Marseille et Toulon. Donc, l‟Eurocin G.E.I.E s‟est développé géographiquement, dans le territoire des Alpes Maritimes, et a élargi progressivement son rayon d‟action des zones de Cuneo, Imperia et Nice jusqu‟aux territoires limitrophes d‟Alessandria, Asti, Torino, Genova, Savona, Marseille et Toulon. En définitive, on peut définir le G.E.I.E un « interlocuteur administratif accrédité auprès de la Commission Européenne » et un organisme responsable des projets de coopération transfrontalière, dans la mesure où il s‟agit du premier acteur privilégié pour la mise en place d‟initiatives que ses membres souhaitent réaliser, en utilisant les fonds structuraux européens et les différents programmes communautaires. Il faut aussi considérer, en analysant le cadre historique et économique, la création en 1997, d‟un groupe de concertation nommé « Conférence des trois provinces », dont les protagonistes sont les provinces de Cuneo, Imperia et le Département des Alpes Maritimes, réunis pour la participation coordonnée et homogène à la planification territoriale de la zone transfrontalière, qui a plusieurs buts : l‟optimisation des grandes infrastructures de la communication, le développement du tourisme et du rôle des activités liées au tourisme dans le cadre des économies locales et régionales, la gérance des ressources et du territoire, et l‟occupation du territoire. En entamant cette coopération, ces trois collectivités ont garanti la bonne réussite de la coordination dans le cadre de la planification homogène. En outre, au mois d‟Octobre 1997, en favorisant la création d‟une Eurorégion Alpes de la Mer, les présidents des Unions des Chambres de

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Commerce de la Provence-Alpes-Côte d‟Azur, de la Ligurie et du Piémont ont soussigné, à l‟occasion du congrès « Vers une Eurorégion » à Nice, une carte tri-régionale, la « Carte de Partenariat vers une Eurorégion. Cet accord a souligné les affinités et les caractéristiques économiques, touristiques et culturelles potentielles de ces régions, ainsi que les importants échanges déjà entrepris dans de nombreux secteurs des trois territoires. Avec cette Carte on a voulu renforcer les relations de la zone, afin de promouvoir ces projets intégrés au niveau européen, visant à la réalisation de Programmes communs pour tout le territoire157. Somme toute, dans ce territoire de la frontière franco-italienne, on a jusqu‟à présent développé des synergies entre les Provinces de Nice, Cuneo et Imperia de plus en plus importantes, parallèlement au plus grand projet, en croissance continue, de coopération transfrontalière, de développement et croissance de l‟Eurorégion Alpes- Méditerranée.

4.3.1 PROFIL INSTITUTIONNEL ET SES MEMBRES

Eurocin G.E.I.E est né le 19 Mai 1994 et représente le premier Groupe Européen d‟Intérêt Economique né dans le domaine de notre Continent par l‟intermédiaire des Chambres de Commerce frontalières de Cuneo, Imperia et Nice (les Membres fondateurs), même si aujourd‟hui on peut compter un nombre bien plus élevé de membres publics et privés, après l‟élargissement de 2000. Les activités qui peuvent être exercées par le Groupe sont très vastes et variées mais doivent toujours concerner l‟activité économique de ses membres et être auxiliaires à cette activité ; Eurocin G.E.I.E. exerce donc 157

Cfr. G.P. Marro, “Cooperazione Piemonte-Liguria-Costa Azzurra, si sigla il documento tra le Camere di Commercio regionali”, in La Stampa, 27 ottobre, 1997, p.40.

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son activité pour développer l‟activité de ses membres, améliorer et renforcer les résultats des activités et, en ayant une capacité juridique pleine et autonome, elle peut exercer son activité au moyen de son très fort pouvoir de représentation et négociation. Le G.E.I.E. est donc un “instrument juridique reconnu au niveau communautaire” discipliné par : Règlement CEE n. 2137/85 du 25 juillet 1985 (JOCE L. 199/1 du 31/7/1985); Décret Législatif n. 240 du 23 juillet 1991 (GURI n. 182 du 5/8/1991). Cet instrument est caractérisé par une bonne flexibilité à propos de la localisation, de fonctionnement et de la gérance simplifiée et, grâce à sa structure légère et élastique, permet à ses membres de coopérer pour la réalisation de leurs actions sans compromettre son indépendance juridique et économique. A partir de l‟analyse de ce règlement on peut souligner une évidente flexibilité, accordée au G.E.I.E. dans le cadre du choix de ses objectifs, et c‟est pour cette raison que les entreprises peuvent compter sur cette remarquable force de représentation et de négociation : cet organisme représente un important « véhicule de coopération directement implanté dans le système communautaire » et constitue un élément fondamental pour toutes le PME (Petites et Moyennes Entreprises) du nord-ouest italien, intéressées à participation à des projets européens. Eurocin G.E.I.E s‟est doté d‟un Statut composé de 33 articles partagés en VII titres158qui définissent: La structure générale du Groupe;

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Les modalités de fonctionnement; Les rapports entre les organes administratifs et de contrôle.159 En outre, le Groupe est également régulé par un Règlement qui précise ses conditions de fonctionnement, l‟organisation intérieure et les rapports entre ses membres. L‟organisation intérieure de l‟Eurocin G.E.I.E. prévoit la présence de deux organes qui en coordonnent et en contrôlent les activités : ce sont le Collège des Membres et le Collège des Réviseurs. Le Collège des Membre est composé de deux Membres fondateurs qui désignent, chacun, trois représentants, des personnes physiques qui doivent participer aux réunions et aux assemblées, et des Membres Associés, qui désignent une personne physique chacun. Actuellement cet organe se compose, pour la CCIAA de Cuneo, de Ferruccio Dardanello (Administrateur Délégué Eurocin G.E.I.E.), Sebastiano Dutto et Giorgio Rivarossa, tandis que pour la CCI Nice Cote d‟Azur, de Gilbert Stellardo (Président Eurocin G.E.I.E.), Gérard Louis Bosio et Christian Bovis; pour la CCIAA d‟Alessandria Luigi Boano, pour celle d‟Asti Mario Sacco, pour celle de Genova Paolo Odone, pour l‟Unioncamere Torino Renato Viale, pour l‟Agenzia di Turismo Locale de Cuneo Gianni Vercellotti, pour l‟Autorità Portuale di Savona Rino Canavese, pour la BreBanca Elvio Viano et pour la Commune de Cuneo Renato Ariaudo. Le Collège des Réviseurs Comptables est composé du Président du collège, Domenico Carboneri, Antonio Semeria et Jean-Pierre Isaia. Le Groupe Européen d‟Intérêt Economique compte, aujourd‟hui, onze membre associés : 159

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CCIAA ALESSANDRIA;

CCIAA ASTI;

CCIAA CUNEO;

CCIAA GENOVA;

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CCI NICE COTE D‟AZUR;

ATL CUNEO;

AUTORITA‟ PORTUALE SAVONA VADO;

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BANCA REGIONALE EUROPEA;

COMUNE DI CUNEO;

SITRACI Ŕ Società italiana traforo Ciriegia Ŕ MERCANTOUR;

UNIONCAMERE PIEMONTE.

Au moment de l‟adhésion, chaque membre doit verser une droit d‟entrée, qui va créer le fond de dotation initiale auquel, pour définir les réelles disponibilités financières du Group Européen d‟Intérêt Econo-

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mique, il faut ajouter les quotes-parts annuelles des Membres, les contributions pour le fonctionnement administratif et le financement des opérations et des activités décidées annuellement par le Collège des Membres, la rémunération des services rendus à ses Membres et toutes les autres ressources autorisées par le Règlement CEE et par la loi nationale. 4.4 LA NAISSANCE DE L’EUROREGION ALPES-MEDITERRANEE La création d‟une Eurorégion est un projet qui naît au niveau régional et qui a eu, au début, pour but principal de favoriser la croissance intégrée des régions Piémont, Ligurie et PACA au moyen de la réalisation d‟une coopération transfrontalière de plus en plus renforcée. Grâce à ces actions de développement intégré les limites de l‟Eurorégion ont pu s‟élargir et, après la ratification du protocole d‟entente signé le 18 Juillet 2007, l’Eurorégion Alpes-Méditerranée a été crée : elle est officiellement née le 10 Octobre 2007. Le protocole d‟entente de Bard (Vallée d‟Aoste) a suivi le parcours entamé en Juillet 2006 à Turin avec la Déclaration d‟ententes pour la constitution de cette nouvelle Eurorégion Alpes-Méditerranée.160, car les signataires ont aussi constitué un Groupe Européen de Coopération Territoriale, le GECT, prévu dans le Règlement Cee 1082/2006, avec pour but une coopération concrète dans les secteurs de compétence commune. Le GECT ( Groupe de coopération territoriale) est un instrument juridique européen de coopération communautaire, qui permet aux groupes 160

Cette déclaration a été signée par les Présidents de la Région Piémont (Mercedes Bresso), de la Région Ligurie (Claudio Burlando), de la Région Vallée d‟Aoste (Luciano Caveri), de la Région PACA (Michel Vauzelle), de la Région Rhône Ŕ Alpes (Jean-Jack Queyranne).

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coopératifs régionaux de réaliser des projets cofinancés par la Communauté et des actions voulues par les Etats Membres : cet instrument a été institué le 5 Juillet 2006 par le règlement susnommé du Parlement Européen et il a déjà été réalisé seulement par la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, le Royaume Uni et la France161, pour favoriser et promouvoir la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale parmi ses membres.

Figure 4.4 Le logo du GECT – Groupe de coopération territoriale Source: www.eurocin.eu

Le but fondamental du GECT est donc de renforcer les liens politiques, économiques, sociaux et culturels du territoire, qui pourraient représenter le pivot entre l‟Europe et le Méditerranée, à travers la recherche des financements européens pour la réalisation du plan d‟action approuvé par la Conférence des Présidents. Les cinq régions qui composent l‟Eurorégion Alpes- Mediterranée veulent réaliser une convention et un Statut pour la constitution du Gect, 161

L‟Italie n‟a encore acté ce Règlement.

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car ils sont prévus par le Règlement, avec le support de la Mission Opérationnelle transfrontalière (Mot). L‟Eurorégion Alpes-Mèditéranée a été officiellement présentée à Bruxelles le 10 Octobre 2007 : cette initiative a souligné l‟intention et la volonté des Présidents des cinq régions de se concerter et coordonner leur action sur des thématiques officielles fondamentales pour les territoires, dans le cadre de la création de valeur et d‟une amélioration continue. Elles sont : Environnement ; Recherche et innovation ; Culture ; Tourisme ; Energie ; Transports ; Participation des citoyens ; Le 17 Octobre 2007 s‟est déroulé à Nice le premier Congrès officiel entre les Chambres de Commerce transfrontalières, démontrant ainsi la croissante intégration et coopération entre ces zones ; en outre, le 31 Janvier 2008, le nouveau siège de Bruxelles de l‟Eurorégion AlpesMediterannée a été inauguré. Les régions italiennes et françaises qui composent cette nouvelle réalité élargie, comme cela est souligné sur la carte, sont au nombre de cinq : Piémont ; Ligurie ; Vallée d‟Aoste ;

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Provence Ŕ Alpes Ŕ Cote d‟Azur (PACA); Rhone Ŕ Alpes. Les régions ont décidé d‟assigner la Présidence de l‟Eurorégion chaque semestre à une région différente : le premier semestre 2008 a vu confier la présidence à la région française de la Provence Ŕ Alpes- Cote d‟Azur, tandis que pour le deuxième semestre elle a été attribuée au Président de la Région Ligurie Claudio Burlando; à ce propos, à l‟occasion de la réunion qui s‟est déroulée à Arles le 23 Juin 2008, le Programme concernant la Présidence de la Ligurie du deuxième semestre 2008 a été réalisé et présenté.

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Figure 4.3 La carte de l’Eurorégion Alpes - Mediterranée Source: www. eurocin.eu.

Parmi les nombreux objectif attendus de l‟Eurorégion AlpesMeditérranée, il faut souligner celui qui concerne la réalisation d‟une politique très ambitieuse visant surtout au soutien des initiatives des jeunes et à la collaboration internationale et transversale aux différents secteurs, tels que le développement, l‟innovation, la culture, le tourisme, les transports et la formation universitaire et non-universitaire. Chaque région qui compose l‟Eurorégion Alpes-Méditerranée aura donc la responsabilité de la gérance d‟un secteur défini dans lequel exercer son activité : le Piémont s‟occupe des transports et de l‟accessibilité, la Ligurie du tourisme et de la culture, la Vallée d‟Aoste de l‟éducation et de la formation, la Provence - Alpes Ŕ Cote d‟Azur de l‟innovation et de la recherche et la Rhône Alpes de l‟environnement et du développement durable. La nouvelle Eurorégion Alpes Méditerranée représente, donc, une importante région européenne, qui est économiquement et territorialement complémentaire et se caractérise par une grande homogénéité ethnique, qui comprend d‟importantes réalités territoriales urbaines italiennes et françaises, tels que Torino, Gènes, Marseille, Nice et Lyon. Dans ce cadre de coordination, le semestre de la Présidence ligurienne a pour but la concrétisation de tous les aspects de l‟institution du Groupe Européen de Coopération Territoriale (GECT) et la coordination des cinq secteurs dans lesquels l‟Eurorégion Alpes- Méditerranée veut intervenir : ce sont les cinq secteurs déjà indiqués, dont l‟activité sera de gérer au moyen de l‟implémentation de huit projets stratégiques prévus par le Programme Alcotra concernant la Prévention des Risques, les Energies

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Renouvelables, la Qualité de l‟Air, les Transports, les Systèmes Productifs et l‟Innovation Technologique, le Tourisme, l‟Instruction et l‟Information, qui représentent la base pour la réalisation concrète des priorités politiques de l‟Eurorégion Alpes-Meditérranée. La Présidence de la Région Ligurie a démarré le 1er Juillet 2008 : cette région a immédiatement recherché une collaboration et une forte synergie avec les institutions et les organismes locaux piémontais pour la bonne réussite de l‟activité de planification semestrielle. 4.5 LE TERRITOIRE ET LA COOPERATION DANS L’EUROREGION ALPES – MEDITERRANEE Le territoire de l‟Eurorégion analysé a été récemment élargi, suite à l‟adhésion de la région française Rhône Alpes et de la région italienne de la Vallée d‟Aoste,. Aujourd‟hui le territoire transfrontalier couvre une surface de 110.000 Kilomètres carrés environ, avec une population de 17 millions d‟habitants environ ; il est localisé dans la partie centrale de l‟Arc Méditerranéen entre les deux extrémités méridionales de l‟Europe occidentale et au carrefour de voies fondamentales de la circulation est-ouest Europe. Il s‟agit d‟une Eurorégion qui se compose de territoires complémentaires sous tous les aspects les plus importants : elle s‟étend des glaciers alpins jusqu‟aux côtes de la Méditerranée, unie par des siècles d‟histoire commune et par une unique matrice linguistique et culturelle, et ses langues officielles sont l‟italien et le français, avec le franco-provençal, le provençale-occitan et le walser.

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Somme toute, l‟objectif de cette Eurorégion est la planification et la réalisation d‟une action commune dans le cadre de tous les thèmes pour lesquels la coopération transfrontalière joue un rôle prédominant “mais c’est aussi pour consolider tout ce qui nous rapproche culturellement”162.

4.5.1 LES CINQ RÉGIONS L‟Eurorégion Alpes- Méditerranée se compose de la Vallée d‟Aoste, du Piémont et de la Ligurie pour l‟Etat italien, et de Provence-AlpesCôte d‟Azur et Rhône Ŕ Alpes pour le côté français.

Figure 4.4: Eurorégion Alpes-Méditerranée du satellite. Source: www.alpmed.eu.

162

Affirme Michel Vauzelle, Président de la Région Provence Alpes Cote d‟Azur.

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La Vallée d‟Aoste est la région italienne la plus petite, de l‟Eurorégion Alpes-Méditerranée aussi, et s‟étend sur 3.264 kilomètres carrés, qui correspondent à 1% du territoire de notre péninsule163.

Figure 4.5: Carte physique Région Vallée d’Aoste. Source: www.globalgeografia.com.

La population est de 120.000 habitants environ et, étant donné les caractéristiques territoriales et transfrontalières, cette région a un Statut spécial et on peut bien la considérer bilingue, car le français a les mêmes droits que l‟italien. Le chef-lieu régional est la ville d‟Aoste, l‟unique centre provincial remarquable, à coté d‟autres centres petits mais très connus tels que Saint-Vincent, Courmayeur, Valtournenche et Cogne. Cette petite région est enchâssée dans les montagnes alpines et elle est entourée par les montagnes les plus hautes d‟Europe, les « quatre 4000 » : le Mont Blanc (4810 m), montagne sculptée dans le granit, le

163

A. Vallega, B. Cassanello, Geografia dell‟ambiente e dello sviluppo Ŕ Le regioni italiane, Le Monnier, 1994 Firenze, p. 193.

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Mont Cervin (4.478 m) avec sa particulière forme pyramidale, le Mont Rose (4.364 m), et le Grand Paradis (4061 m), l‟unique de ces reliefs entièrement compris sur le territoire italien. L‟altitude considérable des montagnes valdotaines cause la présence de nombreux glaciers, tandis que sur les côtés il y a des vallées aux versants raides, couverts de fôrets de pins et de sapins ; le fond de la vallées est parcouru des eaux limpides et impétueuses, les affluents de droite et de gauche de la Dora Baltea, la rivière principale de la région. Le patrimoine naturel culturel est la ressource la plus importante et la plus profitable du contexte valdôtain et on peut souligner la présence du célèbre Parc du Grand Paradis, pour le Parc du Mont Avic, pour ses nombreuses réserves naturelles, les jardins botaniques et les rochers; la flore valdôtaine, résultat de la biodiversité et de la sauvegarde environnementale, comprend 2000 espèces différentes telles que les plusieurs espèces d‟Achillea utilisées pour la production locale de Génépi164. En outre, la variété d‟environnement avec différentes caractéristiques du climat et de la végétation nous permet d‟observer une remarquable variété d‟espèces animales, avec des exigences écologiques et des origines géographiques différentes, parmi lesquelles il y a aussi le bouquetin (en particulier l‟espèce Flocon de neige), le chamois, le cerf et le renard. Après le parcours culturel, nourri d‟histoire romaine et d‟art sacré, est il est très important de connaître l‟œnogastronomie et la tradition culinaire de montagne, connue pour ses production typiques telles que la fontina Dop, le lard d‟Arnad, les différents genres de saucisses et de saucissons, de la viande et du miel ; en outre, les plats typiques comme la 164

www.regione.vda.it

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« polenta concia », le civet de chamois et la crème de Cogne sont souvent servis dans des refuges ou de petites structures locales, qui transmettent les saveurs et les traditions de la terre valdotaine. Toutes ces caractéristiques, y compris un important élevage bovin, un artisanat local très développé et un secteur industriel prospère grâce aux gisements de charbon, aux minéraux de fer et à l‟énergie électrique abondante, identifient la Vallée d‟Aoste comme une région plutôt complète, même si le tourisme est la ressource la plus importante et profitable pour l‟économie locale. Durant les Années Quatre-vingt-dix s‟est développée une nouvelle forme de tourisme durable, visant à la conservation et à la sauvegarde du patrimoine naturel, source de richesse et thème à développer pour une création de valeur continue et un renforcement croissant de la compétitivité du territoire. Il est aussi fondamental de souligner le caractère et la culture des habitants, qui sont toujours très cordiaux et exubérants, probablement pour les contacts séculaires avec la tradition française de l‟ancienne Provence, et pour la vocation touristique-sportive, qui a vu la naissance d‟activités telles que les excursions et l‟alpinisme : cette ancienne tradition a reçu, pendant ces années, une puissance formidable grâce au développement des sports d‟hiver qui, surtout après les Jeux Olympiques d‟Hiver de Turin en 2006, ont classifié cette petite région parmi les paradis internationaux du ski. La Vallée d‟Aoste est donc traversée par des voies de communication fondamentales pour l‟Europe : en plus du réseau des autoroutes qui relie Aoste avec Turin, le tunnel du Mont Blanc (une galerie de 11 kilomètres environ) et le col du Petit Saint Bernard permettent de rejoindre le territoire français, où d‟ importantes voies de communication relient le sud

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de la France, tandis que la Suisse est joignable par le tunnel du Grand Saint Bernard. Le Piémont est situé dans le nord-ouest de l‟Italie et s‟étend sur une superficie de 25.399 kilomètres carrés, c‟est-à-dire 8,4% de l‟aire italienne165, avec 4.214.670 habitants environ166. Le nom Piémont vient du mot latin pedemontum, qui, durant le Moyen Age, était utilisé pour indiquer tout territoire localisé aux pieds des montagnes : c‟est la raison pour laquelle cette région s‟appelle Piémont, étant délimitée sur trois côtés par les Alpes et l‟Apennin ligure.

Figure 4.6: Carte physique Région Piémont. Source: www.globalgeografia.com

165 166

A. Vallega, B. Cassanello, Op. Cit., p. 116. www.comuni-italiani.it.

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Dans la chaîne alpine on peut rencontrer les Alpes Maritimes, les Alpes Cozie, une partie des Alpes Graie, des Alpes Pennines et des Alpes Lepontines. Le paysage se compose de montagnes très imposantes, caractérisées par des rochers et des glaciers, beaucoup de fleuves impétueux et des pentes très escarpées : des pentes du Monviso nait le Po dont les affluents parcourent toutes les vallées piémontaises, tandis qu‟il y a aussi deux lacs importants, le Lac Majeur et le Lac d‟Orta. Turin est le chef-lieu de la région et il est localisé dans le cœur du Piémont, au milieu d‟une plaine qui a de légères ondulations, qui rendent le paysage plus varié que celui de la Lombardie avec lequel il voisine : en effet, dans cette plaine s‟étendent des collines, dont les côtés exposés au sud résultent être parfaits pour les cultures de vignobles, qui s‟appellent les Collines du Po, le Monferrato et les Langhe167. La ville de Turin, de même que la région piémontaise, ont réalisé, ces dernières années, un formidable développement qui a vu son moment le meilleur avec le succès des Jeux Olympiques d‟Hiver de 2006, qui ont permis au chef-lieu du Piémont de faire connaitre et apprécier dans le monde entier le nouvel aspect touristique de la ville, qui s‟appuie sur ses caractéristiques historiques, culturelles et sur la tradition œnogastronomique renommée . Historiquement la ville de Turin naît au III siècle av.JC., sur les lieux de l‟implantation des premières tribus le long des rives du Po, et, durant la période de l‟expansion romaine, elle a été un lieu de guerres et d‟alliances avec Rome, jusqu‟à la réalisation d‟un véritable emplacement militaire qui fut nommé Augusta Taurinorum en 29-28 av.JC. 167

Cfr. www.turismotorino.org

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Entre le XVIIe et les XVIII siècle, vu qu‟elle a été le chef-lieu des états de Savoie, cette ville a vécu une période de remarquable développement pour l‟art et la culture et une première phase de développement du modèle actuel de ville « ordonnée » avec des rues et des avenues alignées . Pendant le Renaissance la ville est devenue le chef-lieu du Royaume d‟Italie en 1864 et, avec la naissance des usines FIAT (Fabbrica Italiana Automobili Torino), elle s‟est transformée en un pôle industriel très important: le début du vingtième siècle a représenté un moment de forte reprise et de développement tumultueux caractérisé par la naissance de la grande industrie et par la conséquente immigration provenant du Sud de l‟Italie. La ville de Turin et sa banlieue deviennent, durant la période du boom économique italien, le synonyme de Fiat et des industries liées au secteur automobile, avec toutes ses conséquences positives et négatives: la ville a donc souvent été associée au stéréotype triste et gris d‟agrégat urbain industriel en éclipsant son histoire, sa culture et toutes ses caractéristiques les plus vives et intéressantes. Le véritable changement a été réalisé au début des Années Quatre Vingt dix, alors que Turin a mis en place un processus qui l‟a transformée de chef lieu de l‟industrie, secteur qui joue un rôle fondamental dans l‟économie du territoire, à pôle de l‟innovation, de la culture et de la qualité de la vie. Dans le cadre de la création de valeur pour le territoire, la ville a été capable de se transformer de lieu de production de matériels à centre de création et de diffusion de la connaissance, un parcours qui nécessite de nouvelles infrastructures pour la formation et la connaissance concertées, pour les opportunités offertes aux jeunes et pour la qualité de l‟environnement.

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Les Jeux Olympiques d‟Hiver de 2006 ont donné une puissance propulsive à tous les secteurs de l‟économie piémontaise, surtout au secteur touristique, et ont permis au monde entier de découvrir une ville nouvelle et surprenante, aux personnes qui ne la connaissaient du tout et à ceux qui la connaissaient déjà, comme le résultat d‟un processus profond et complexe de transformation mis en place depuis longtemps 168. Outre à Turin, la Plaine du Po accueille les villes de Novara, Verbania, Vercelli et Biella. Alors que cette dernière est très connue car elle est le centre textile par excellence de l‟industrie italienne, surtout pour la production des lainages haut de gamme, Novara a des origines très anciennes et, outre à posséder des industries importantes, elle jouit d‟un un marché fondamental pour tous les produits de l‟agriculture de la Plaine du Po et de la colline, et elle est localisée au milieu d‟une des plus importantes zones de rizières italiennes ; Vercelli est aussi connue pour la production du riz, tandis que Verbania, née de la fusion de Intra et de Pallanza, est un centre commercial important. Cuneo, actuellement, est l‟une des villes les plus vives et dynamiques du Piémont et elle est caractérisée par une économie visant surtout à la transformation des produits locaux et aux échanges transfrontaliers, et a récemment observé un remarquable développement dans le secteur chimique et mécanique. Dans la province de Cuneo, dans la ville d‟Alba s‟est aussi développée la multinationale la plus célèbre des usines chocolatières Ferrero, en développement et en expansion continus. Au contraire, Asti est localisée parmi les collines, elle a des origines très anciennes et s‟est développée surtout grâce aux nombreuses entre-

168

Cfr. www.comune.torino.it

143


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

prises qui se dédient à la production du vin, grâce au marché de la truffe, des noisettes et du raisin. Alessandria représente le carrefour des voies de communication entre Gênes et Milano, et entre Turin et l‟Emilia Romagna et a développé surtout des fonctions commerciales liées aux produits de l‟agriculture et de l‟élevage. La région piémontaise est donc très variée géographiquement et aussi pour sa production et, aujourd‟hui, elle représente l‟une des zones les plus actives et les plus dynamiques du panorama italien. En poursuivant l‟analyse géoéconomique du territoire, au sud du Piémont on peut rencontrer la Ligurie. La Ligurie a une superficie de 5.418 kilomètres carrés, c‟est-à-dire au 1,8% de l‟aire italienne, avec une population de 1.676.000 habitants169.

Figure 4.7: Carte physique Régione Ligurie. Fonte: www.globalgeografia.com.

La conformation géomorphologique de cette région localisée entre la mer et les montagnes est très particulière car le territoire est constitué 169

A. Vallega, B. Cassanello, Op. Cit., p. 77.

144


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

par des montagnes et des collines, qui donnent directement sur la Mer Ligure. Les montagnes liguriennes sont partagées en deux parties qui appartiennent aux Alpes et aux Apennins et qui ont des formes, des paysages et des caractéristiques très différentes : de la frontière avec la France jusqu‟au Col de Cadibona s‟étend, dans l‟arrière-pays de la ville de Savone, les Alpes Maritimes, qui sont des montagnes rudes et massives très boisées. Du Col de Cadibona, en poursuivant vers l‟est, on rencontre l‟Apennin Ligure, composé de reliefs plus bas que ceux des Alpes, des vallées plus grandes et des bois plus clairsemés170. Le territoire collinaire ligure occupe plus de 65% de la région et a toujours influencé l‟organisation spatiale de la population ligurienne : l‟absence totale des plaines a obligé la population à construire ses maisons et ses villages « perchés » sur les pentes des collines ou sur les bords de mer, ou à construire des plateformes sur la mer pour l‟installation des ports, des grandes industries et même l‟aéroport de Gênes171. Gênes, chef-lieu de la région, représente l‟économie de toute la Ligurie, qui se base fondamentalement sur les industries portuaires et le tourisme. C‟est une métropole de la mer avec une histoire très importante, qui possède d‟anciennes traditions liées à la culture marine non seulement de la zone méditerranéenne et aujourd‟hui c‟est l‟une des plus importantes zones métropolitaines italiennes, y compris par sa population avec ses 878.000 habitants. Elle a été un pôle très important de l‟industrie lourde, aujourd‟hui partiellement inutilisée ou délocalisée, même si elle est encore un pôle économique fondamental pour son importance portuaire, qui peut bien 170

www.regione.liguria.it Cfr. A. Vallega, B. Cassanello, Op. Cit., p. 78 sg.

171

145


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

rivaliser avec celle de Marseille-Fos, pour sa primauté dans l‟Eurorégion Alpes-Mediterranée. En outre, en 2004 Gênes a été le chef-lieu européen de la culture, et, en 2006, une partie de son centre ville est devenu patrimoine de l‟humanité UNESCO. En effet Gênes est aussi une très importante ville d‟art, lieu d‟intenses échanges commerciaux, comme le témoigne son passé de République de la mer, car elle possède le centre historique médiéval le plus grand d‟Europe, traversé par un touffu réseau de ruelles, où on peut comprendre l‟âme pluriculturelle de la ville172. Outre au chef-lieu, même les villes de La Spezia et de Savona possèdent un port très important localisé à l‟est et à l‟ouest de Gênes. La Spezia est à l‟extrémité orientale de la région ligure, très proche de la frontière avec la Toscane et représente la deuxième commune la plus peuplée de la région ; elle donne sur un golfe très profond, connu comme le Golfe des Poètes, et s‟est développée socialement et économiquement grâce à la construction d‟un Arsenal Militaire durant la deuxième moitié du XIXe siècle par Cavour, et grâce à la construction de beaucoup d‟industries spécialisées dans les différents secteurs. Pendant les années Quatre Vingt ces activités ont été interrompues et c‟est à cause de ça que l‟économie de La Spezia a vécu une période de crise très difficile, aujourd‟hui partiellement résolue grâce au renforcement du secteur touristique, dont les points de force sont la dotation naturelle des centres touristiques connus dans tout le monde, tels que les Cinq Terres, et la naissance de nombreux gites ruraux tant dans les vallées que sur les côtes.

172

Cfr. www.turismoinliguria.it

146


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

Au contraire, Savone est localisée sur la rivière ligure occidentale, au carrefour de l‟Autoroute des Fleurs, qui unit Gênes avec Vintimille, et l‟Autoroute A6 Savone-Turin. Le port de Savone est très important pour l‟économie de cette ville, car il est le point d‟appui du trafic des marchandises, surtout des matières premières, et une remarquable escale des croisières pour la présence de la moderne Palacrociere. En outre, comme il y a une très forte corrélation parmi les régions transfrontalières ici analysées, on peut souligner qu‟on a attribué à la ville de Savone l‟invention du savon. La commune d‟Imperia est localisée sur la Riviera dei Fiori et naît en 1923173, par la volonté de Mussolini, de l‟union de onze communes limitrophes : la ville est célèbre pour l‟implantation de beaucoup d‟entreprises alimentaires, surtout de l‟huile et des pâtes, mais elle a été capable de développer aussi le secteur tertiaire et le tourisme. Le long de la côte ligure on peut observer des centres touristiques très connus : Camogli, Santa Margherita, Portofino, Rapallo et Chiavari dans la Riviera orientale, Alassio, Sanremo et Bordighera dans l.

En analysant le territoire au-delà de la frontière franco-italienne , à l‟ouest de la Région Ligurie, on rencontre la région Provence Alpes – Cote d’Azur, localisée dans le sud-est de la France et baignée par la Mer Méditerranée ; cette région a une superficie de 31.400 kilomètres carrés environ, c‟est-à-dire 4.8% du territoire français et présente un territoire très varié.174.

173

www.comune.imperia.it Cfr. N. Merli, Op. Cit., p. 39.

174

147


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

La région PACA comprend six départements: le premier est celui des Alpes-de-Haute-Provence, qui a comme chef-lieu Digne-les-bains, tandis que celui des Alpes Maritimes qui comprend la zone de Grasse, caractérisée par les jolies villes d‟Antibes et de Cannes, dont les habitants sont appelés les “provençaux”, et celle de Nice, dont les habitants sont appelés “niçards” ou “nissarts”. Le troisième département est celui des Bouches-du-Rhône, qui a comme chef-lieu Marseille, chef-lieu aussi de la PACA, tandis que le quatrième département est celui des Haute Alpes, avec son chef-lieu Gap; le département du Var a son chef-lieu à Toulon et, enfin, celui du Vaucluse en Avignon. Cette région est séparée de l‟Italie par les montagnes des Alpes Méridionales et voisine au nord avec la région Rhône-Alpes et à l‟ouest avec le Languedoc-Roussillon, dont le fleuve Rhône délimite les contours et constitue l‟un des territoires les plus beaux de l‟hexagone français car il a beaucoup de contrastes du paysage, de la population, dense sur les côtes et plus rares dans l‟arrière-pays. Même le climat présente des caractéristiques opposées : il est méditerranéen sur la côte et plus frais et montagnard en s‟approchant de l‟arrière-pays, influençant à la fois la végétation et la faune, qui changent beaucoup d‟une zone à l‟autre. Cette morphologie si riche et si variée a renforcé le développement d‟une agriculture complète de fruits et légumes, par exemple dans le Vaucluse, et de vignobles et d‟herbes aromatiques, telles que la lavande, sur les pentes des montagnes. Le tourisme reste l‟un des secteurs les plus importants pour l‟économie de cette région, si bien que la PACA devient la première région française en termes de tourisme intérieur et la deuxième pour l‟extérieur : c‟est l‟extrême différence qui représente le point de force de

148


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

ce secteur, étant donné qu‟il permet la mise en place de nombreuses formes de tourisme, balnéaire et nautique ou urbain et historique, rural et écologique ou même exclusivement sportif. Il y a aussi trois parcs nationaux, quatre parcs régionaux et beaucoup de réserves naturelles, avec un très riche patrimoine culturel et de nombreux événements internationaux ( par exemple le Festival du Cinéma de Cannes). Etant donné le potentiel touristique remarquable, qui change selon les différentes saisons, la PACA a développé une capacité touristique très élevée, 12 % de la capacité totale française, et on peut observer que le tourisme représente 12.2% environ du Pib régional, au lieu de 6.6% du niveau national175. Comme pour le Piémont, la culture œnogastronomique joue un rôle fondamental dans le cadre touristique : la PACA peut vanter des spécialités telles que la Bouillabaisse, la Tapenade, la Pissaladière, la Socca, la Salade Niçoise, les Beignets et la Navette de Marseille176. Il faut aussi souligner la qualité du réseau des transports de la région, qui vante l‟Aéroport de Nice Côte d‟Azur, deuxième après celui de Paris, et celui de Marseille Provence, les métros et les tramways , les ports de Nice, de Toulon et de Marseille et les nombreux ports touristiques d‟Antibes, de Mandelieu-La Napoule et de Saint-Tropez177.

A nord de la région PACA sétend la région française du RhôneAlpes, toujours localisée dans la France sud-orientale avec une superficie de 43.698 kilomètres carrés et partagée en huit départements : l‟Ain,

175

Cfr. www.crt-riviera.fr. www.decouverte-paca.fr. 177 www.regionpaca.fr. 176

149


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

l‟Ardèche, la Drome, l‟Isère, la Loire, il Rhône, la Savoie et la Haute Savoie. Située entre Paris et la Côte d‟Azur, aux frontières de la Suisse et de l‟Italie, la région Rhône-Alpes est localisée au carrefour de l‟Europe et elle peut vanter d‟excellents réseaux ferroviaires, un vaste réseau d‟autoroutes et deux aéroports internationaux de Lyon et de Genève. Le paysage offre des panoramas très variés qui se composent de montagnes couvertes de glaciers, tels que le Mont Bianco et les Gorges de l‟Ardèche, des douces vallées avec des vignobles, de la lavande et des oliveraies, et de nombreux lacs, à savoir le Lac Léman, le Lac du Bourget et celui d‟Annecy. Plus de 50% du territoire représente la partie montagneuse, située à une altitude supérieure à 500 m et la moitié de son aire est constituée par des espaces urbains, contre la moyenne de 41% des autres régions françaises : c‟est pour cette raison que l‟agrégat urbain du chef-lieu Lyon est le troisième après Paris et Marseille, et ceux de Grenoble et de SaintEtienne dépassent les 250.000 habitants, suivis des cinq autres villes importantes telles que Annecy, Bourg-en-Bresse, Chambéry, Roanne et Valence. Le chef-lieu de la région Rhône-Alpes, Lyon, est aussi le chef-lieu du département du Rhône, et s‟est développé dans la vallée à la confluence des fleuves Saône et Rhône ; cette ville se distingue pour son dynamisme dans les secteurs de l‟innovation, surtout dans les cinq pôles de la compétitivité lyonnaise : bio-santé, chimie-environnementale, système des transports, divertissement digital et technique-textile. Dignes d‟intérêt, l‟une des places principales de la ville, “La Halle de la Martinière”, mar-

150


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

ché historique lyonnais, et encore les récentes “ Halles Paul Bocuse” qui comprennent cinquante-huit activités commerciales et représentent le cœur de la haute gastronomie lyonnaise178. Il est très important de citer la vocation industrielle et innovatrice de cette région qui, avec les régions Lombardie, Baden-Wurttemburg et la Catalogne, représente l‟une des quatre forces économiques-vecteur de l‟économie de l‟Union Européenne. Dans le cadre économique, la région Rhône-Alpes est très proche à beaucoup de marchés importants, au milieu des axes principaux de communication européens et possède des ressources humaines très qualifiées, qui lui ont permis de mettre en place un développement dynamique du système productif local, en s‟adaptant à l‟évolution de la filière électronique-digitale, des nouveaux matériels, des industries liées à la santé ou qui utilisent les biotechnologies ; en outre, toutes le activités connectées à la mécanique, à la plasturgie et au secteur textile représentent un point de force de la région, car elles trouvent de bons débouchés commerciaux, même transfrontaliers, dans des secteurs fondamentaux tel que celui de l‟automobile. Cette région est la première en France pour la production d‟énergie, et se caractérise pour l‟excellente capacité d‟innovation dans plusieurs secteurs, étant la neuvième dans le classement de l‟Union Européenne pour la demande des brevets, grâce à la remarquable qualité de la formation d‟ingénierie locale. En outre, l‟économie régionale est très active dans le cadre international et le nombre des grandes, mais aussi des petites et moyennes entreprises qui y sont implantées, s‟accroît de jour en jour, en favorisant 178

www.lyon.fr.

151


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

aussi le développement d‟un secteur des services complet et innovateur dont les entreprises sont basées sur l‟informatique, l‟ingénierie et le travail temporaire179. La région possède aussi les pistes de ski les plus grandes et importantes, ce qui a permis le déroulement des jeux olympiques d‟hiver trois fois, avec plus de soixante parcours pour le golf, ce qui ajoute beaucoup d‟importance au secteur touristique-sportif180.

4.5.2 LES DOMAINES DE LA COOPERATION

Les cinq régions analysées présentent donc des caractéristiques très variées et complémentaires, qui ont permis à cette Eurorégion de devenir l‟une des zones les plus intéressantes et compétitives de l‟Union Européenne : la coopération transfrontalière, dans le but d‟une Europe de plus en plus intégrée et unie, est devenue très importante parce qu‟elle représente le bon moyen pour le franchissement des différences transfrontalières et pour favoriser une concrète union économique, politique et sociale. La coopération économique entre l‟Italie et la France offre aux entreprises de meilleures opportunités d‟accès aux ressources productives et d‟ouverture et de découverte de nouveaux marchés de l‟autre côté de la frontière, car elle peut favoriser et exploiter la complémentarité et la spécialisation des différentes entreprises, en partageant les ressources et en créant des synergies eurorégionales fondamentales. Comme le souligne l‟analyse précédente, le tourisme est un élément très important catalyseur pour l‟adaptation structurale et pour le déve179

Cfr. www.rhone-alpes.cci.fr. Cfr. www.rhonealpes.fr.

180

152


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

loppement de la zone Alpes-Méditerranée et, au moyen de la coopération promotionnelle et touristique, on peut mieux exploiter le réseau des infrastructures endogènes, qui, grâce à la volonté et à la capacité de cette eurorégion de s‟approcher du marché international, a permis de réaliser une remarquable différenciation de l‟offre des produits touristiques. On a vu la création d‟un pôle touristique unique dans son genre et les nombreuses initiatives réalisées ont pour but la valorisation des AlpesMéditerranée, tant à l‟intérieur qu‟à l‟extérieur de l‟Eurorégion, grâce à la promotion du territoire et de ses productions agroalimentaires. A la base de toutes les coopérations il doit y avoir une coopération socioculturelle, condition essentielle pour atténuer les barrières psychologiques qu‟on peut observer parmi les peuples frontaliers et visant à la concrétisation de tous les genres d‟intégration. Elle représente la première phase vers la création de contacts entre les populations transfrontalières et a l‟objectif d‟encourager la connaissance réciproque des points communs et des différences dans le cadre de la culture, de la société et des traditions. Créer de la valeur pour les ressources culturelles et sociales dans le domaine de l‟eurorégion AlpesMéditerranée, en valorisant l‟histoire et les traditions communes et en créant une coopération culturelle, a des conséquences très positives sur le potentiel touristique, sur les investisseurs et sur les sujets économiques étrangers. Au début du nouveau millénaire, dans un contexte où les médias jouent un rôle fondamental dans tous les secteurs, la télévision, la presse et Internet représentent les moyens les plus puissants et efficaces pour réaliser une sensibilisation de l‟opinion publique pour tout ce qui concerne la coopération et l‟intégration, en faisant de l‟Eurorégion Alpes-

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C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

Méditerranée une « unité économique et culturelle » : somme toute, le but de cette euro région est la conception et la réalisation d‟une action commune concernant toutes les thématiques pour lesquelles la coopération est fondamentale, mais aussi “consolider tout ce qui nous rapproche culturellement”. Dans ce cadre, le programme rédigé par la Région Ligurie, actuellement Présidente de l‟Eurorégion, prévoit de nombreuses initiatives et des projets visant au développement et au renforcement de ces valeurs attendues. Pour le but de la valorisation des produits typiques on a organisé la participation de l‟Eurorégion au Salon du Goût, qui s‟est déroulé du 23 au 27 Octobre 2008 à Turin, et qui a représenté une occasion unique pour l‟exposition des produits œnogastronomiques les plus représentatifs de chaque région ; on a eu encore le concours « “La cucina d‟eccellenza dell‟Euroregione Alpi Ŕ Mediterraneo” qui s‟est déroulée pendant le mois de septembre 2008. En plus, à propos de l‟éducation et de la formation on a organisé, pendant le “Salone dell’educazione della Fiera di Genova, Orientamenti”, un projet très intéressant qui a impliqué plus de cent jeunes venant des cinq régions pour discuter et travailler sur les cinq thèmes d‟étude de l‟Eurorégion. Enfin, dans le cadre des « Journées européennes de la coopération au développement », qui ont eu lieu du 15 au 17 Novembre 2008 à Strasbourg, on a organisé un atelier pour l‟ Eurorégion à propos de « La politique européenne rénovée : de la coopération au développement à la réalisation d‟un partenariat nord-sud », qui a souligné l‟excellent parcours de coopération intégrée transfrontalière réalisée.

154


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

4.6 L’EUROREGION EN CHIFFRES: ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES Réunissant 17 millions d‟habitants environ du Piémont, de la Ligurie, de la Vallée d‟Aoste, de la région Rhône-Alpes et de la Provence-AlpesCôte d‟Azur, l‟Eurorégion Alpes-Mediterranée est localisée dans le coeur de l‟Europe et s‟ouvre directement sur la Mer Mediterranée; elle est née pour la volonté de défendre au mieux l‟identité et la compétitivité du Sud de l‟Europe dans le cadre de l‟Union Européenne. Dans le cadre économique actuel globalisé il est nécessaire de mettre en commun les forces et les connaissances tout en harmonisant tous les liens, les filières industrielles, les universités, les technopoles et l‟agriculture dans le but de sauvegarder au mieux le territoire en développant le réseau des transports et le secteur des énergies renouvelables. L‟Eurorégion représente un instrument à disposition des Régions pour la participation active à la construction d‟une réalité européenne et euro méditerranéenne : elle peut associer les acteurs socio-économiques des cinq régions pour la bonne réussite de l‟élaboration de projets communs, qui illustrent les valeurs de la solidarité et de la justice sociale en exerçant son activité pour le bien-être des citoyens. L‟Eurorégion Alpes-Méditerranée est ethniquement plutôt homogène et territorialement et économiquement complémentaire : cependant, on peut analyser des caractéristiques et beaucoup de différences très intéressantes dans le but de mieux comprendre cette réalité. Comme on peut déduire du Tableau 4.1, la superficie de l‟Eurorégion analysée est de 109.184 kilomètres carrés, une extension territoriale qui correspond à deux fois celle de la Croatie, et à trois fois celle du Dane-

155


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

mark, où la région Rhône-Alpes est la plus grande, suivie par la PACA et le Piémont.

Superficie Euroregione Alpi-Mediterreneo Liguria 10% Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste 1%

Rhône-Alpes

Rhône-Alpes 35%

Piemonte 26%

Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste

Provence-AlpesCôte d'Azur 28%

Liguria

Graphique 4.1: Surface Eurorégion Alpes-Méditerranée.

Popolazione Euroregione Alpi-Mediterraneo Liguria 10% Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste 1%

Rhône-Alpes

Rhône-Alpes 35%

Piemonte 26%

Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste

ProvenceAlpes-Côte d'Azur 28%

Liguria

Graphique 4.2: Population Eurorégion Alpes-Méditerranée.

156


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

La population totale est de 16.861.000 habitants environ et présente des caractéristiques très marquées dans sa composition selon l‟âge (Tableau 4.2) : les régions italiennes ont, proportionnellement, un nombre supérieur de personnes âgées que les françaises (par exemple, dans le Piémont, 4.341.377 habitants, dont 256.536 d‟âge compris entre 60 et 64ans, tandis que la même valeur dans la région Rhône-Alpes est de 282.702 sur 6.004.983 habitants) qui se distinguent pour une présence majeure de jeunes (par exemple, le Piémont avec 4.341.377 habitants, dont seulement 197.371 appartiennent à la tranche 20-24 ans, tandis que dans la région Rhône-Alpes, sur un total de 6.004.983 habitants on peut en compter 394.087). Cette tendance démographique influence aussi les données concernant le chômage, qui sont plus élevées pour les régions Rhône-Alpes et PACA, caractérisées par une puissance démographique plus forte que les régions italiennes, plus anciennes démographiquement (Tableau 4.3). Le Tableau 4.4 souligne, pour chaque région, le secteur le plus développé : le Piémont reste toujours le point d‟appui de l‟industrie, suivi par la région Rhône-Alpes, tandis que la PACA a une excellente performance dans le domaine des services publics. Le bilan commercial eurorégional (Tableau 4.5) est plutôt en équilibre et souligne des exportations de 101.497 millions d‟euros, dont 42% peuvent être attribués à la région Rhône-Alpes, et 34% environ à la région piémontaise. En plus de la structure import-export on peut aussi observer, pour chaque région, le nombre des entreprises locales existant pour mille habitants : les entreprises italiennes résultent être plus nombreuses que les françaises mais, dans le cadre de cette analyse, il faut

157


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

aussi souligner que notre péninsule a une tendance remarquable à la création de petites et moyennes entreprises, qu‟on ne rencontre pas en France. Enfin, on peut analyser le Pib total et individuel afin de donner des informations concernant la richesse de l‟Eurorégion Alpes-Méditerranée, même si cet indicateur présente, aujourd‟hui, beaucoup de limites. Le PIB total de l‟Eurorégion à prix courants 2006 est de 447.089 millions d‟euros et résulte être plus élevé que le PIB d‟Etats tels que la Turquie, la Belgique et la Suède ; le PIB individuel est plutôt homogène même si la région la plus aisée est la Vallée d‟Aoste, et la moins riche la PACA. En confrontant les donnés du PIB de ces régions avec la moyenne européenne, l‟Eurorégion est dans une position privilégiée parce que, en considérant la moyenne européenne à 100, les cinq régions résultent être plus riches de 18,1%, surtout la Vallée d‟Aoste et la région Rhône Alpes. Pil per abitante Euroregione Alpi-Mediterraneo: confronto 140,00 120,00

Euroregione AlpiValle d'Aosta; 127,4 Rhône-Alpes; 123,1 Mediterraneo; 118,4 PACA; 115,6 Piemonte; 118,7 Liguria; 111,3 Media UE; 100,00

Media Europea Rhône-Alpes

100,00

Provence-Alpes-Côte d'Azur

80,00

Piemonte

60,00

Valle d'Aosta

40,00

Liguria

20,00

Euroregione Alpi-Mediterraneo

0,00

Graphique 4.1: Pib par habitant Eurorégion Alpes-Méditerranée: comparaison.

Pour comprendre la tendance au dynamisme et à propos de la mobilité internationale de l‟Eurorégion Alpes-Meditérranée on peut se baser sur le nombre d‟étudiants universitaires qui, pendant les années universitaires 2003-2004, 2004-2005 et 2005-2006, ont participé aux pro-

158


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

grammes d‟échange Erasmus : les résultats sont très évidents et soulignent les différences culturelles entre l‟Italie et la France, relativement à l‟indépendance économique des jeunes et à la disponibilité à la mobilité. En considérant 5472 étudiants de l‟Eurorégion partis en échange Erasmus, la région française Rhône-Alpes a eu, pendant l‟année universitaire 2005-2006, 2857 étudiants et la PACA 1404, tandis que le Piémont 989 , la Ligurie 489 et la Vallée d‟Aoste 4: la région du Rhône a donc plus de la moitié de ses étudiants en mobilité internationale, comme le souligne le Tableau 4.8 et le graphique.

Studenti Erasmus Euroregione AlpiMediterraneo a.a. 2005-2006 Rhône-Alpes (a) 489; 9% Provence-Alpes-Côte d'Azur (a)

3; 0% 989; 17%

2.857; 50%

Piemonte (b) Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste (b)

1.404; 24%

Liguria (b)

Graphique 4.1: Etudiants Erasmus Eurorégion Alpes-Méditerranée.

159


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE Codice NUTS e nome della regione Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste Liguria

Nazione

Città principale

Superficie (a)

Popolazione

fr Francia fr Francia it Italia it Italia it Italia

Lyon Marseille Torino Aosta Genova

43.698,2 31.399,6 25.402,0 3.263,0 5.422,0

6.004.983 4.780.986 4.341.733 123.978 1.610.134

/

/

109.184,8

16.861.814

Euroregione Alpi-Mediterraneo (a) en km2

Source: Eurostat, http://epp.eurostat.ec.europa.eu (Mise à jour mai 2008) Tableau 4.1:Pays, ville principale, surface et population dans l’Eurorégion Alpes-Méditerranée Année 2005. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

Meno di 5 anni

Tra 5 e 9 anni

Tra 10 e 14 anni

Tra 15 e 19 anni

Tra 20 e 24 anni

Tra 25 e 29 anni

Tra 30 e 34 anni

Tra 35 e 39 anni

Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste Liguria

391.951 279.052 183.508 5.741 59.554

381.141 273.702 179.417 5.563 58.700

375.927 280.345 176.174 5.110 59.833

394.855 297.246 178.008 5.175 59.956

394.087 285.743 197.371 5.579 63.525

381.539 276.900 254.386 7.587 80.406

414.750 303.912 331.793 9.939 112.610

433.711 328.403 356.201 10.848 125.830

Euroregione Alpi-Mediterraneo

919.806

898.523

897.389

935.240

946.305

1.000.818

1.173.004

1.254.993

160


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

Tra 40 e 44 anni

Tra 45 e 49 anni

Tra 50 e 54 anni

Tra 55 e 59 anni

Tra 60 e 64 anni

Tra 65 e 69 anni

435.096 340.935 347.672 10.655 129.014

407.154 325.872 308.428 8.832 112.352

392.235 317.320 288.972 8.315 102.527

395.725 325.787 309.253 8.449 116.500

282.702 254.832 256.536 7.153 102.461

239.929 221.464 280.265 7.243 113.993

684.181 669.473 693.749 17.789 312.873

6.004.983 4.780.986 4.341.733 123.978 1.610.134

1.263.372

1.162.638

1.109.369

1.155.714

903.684

862.894

2.378.065

16.861.814

Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste Liguria Euroregione Alpi-Mediterraneo

Da 70 anni in su

Tableau 4.2: Population résident partagée selon l’âge dans l’Eurorégion Alpes-Méditerranée Année 2005. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat. dai 25 anni in su

Totale

Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste (a) Liguria Euroregione Alpi-Mediterraneo (b)

Maschi

Femmine

Totale

Maschi

Femmine

Totale

6,6 12,1 3,2 3,4

9,2 12,4 5,1 6,6

7,8 12,2 4,0 3,0 4,8

5,0 10,2 2,5 2,6

7,7 10,6 4,1 5,9

6,3 10,4 3,2 4,0

6,6

8,8

7,6

5,2

7,3

6,2

(a) donnés non disponibles. (b) élaboration Unioncamere Piemonte sur donnés Eurostat; ne compte pas la Vallée d‟Aoste. Source: Eurostat, http://epp.eurostat.ec.europa.eu (Mise à jour 2008) Tableau 4.3: Taux de chomage selon l’age et le sexe dans l’Eurorégion Alpes-Méditerranée Année 2006. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

161

Totale


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE Agricoltura Industria (A, B) (C, D, E) Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste Liguria Euroregione Alpi-Mediterraneo

Edilizia (F)

Commercio Servizi alle (G, H, I) imprese (J, K)

Servizi alle persone (da L a Q)

Non risposto

Totale

81,9 30,6 68,4 2,8 13,8

479,0 174,7 525,1 6,7 87,1

181,0 111,1 139,0 7,0 47,4

576,3 409,1 434,8 12,6 194,8

311,3 209,8 263,6 6,3 99,3

798,8 619,4 420,6 20,2 194,2

3,5 7,1 -

2.431,8 1.562,0 1.851,4 55,6 636,7

197,5

1.272,6

485,5

1.627,6

890,3

2.053,2

10,6

6.537,5

(a) secondo la nomenclatura NACE (classificazione statistica delle attività economiche nella Comunità Europea): A, B: agricoltura, caccia, silvicoltura e pesca C, D ed E: totale attività industriali (esclusa l'edilizia) F: edilizia G, H e I: commercio all'ingrosso e al dettaglio; riparazione di autoveicoli, motocicli e di beni personali e per la casa; alberghi e ristoranti; trasporti, magazzinaggio e comunicazioni J, K: intermediazione finanziaria; attività immobiliari, noleggio, attività professionali ed imprenditoriali da L a Q: Pubblica Amministrazione e difesa; assicurazione sociale obbligatoria; istruzione; sanità e altri servizi sociali; altri servizi pubblici, sociali e personali; servizi domestici presso famiglie e convivenze ed enti o organizzazioni extra-territoriali

Fonte: Eurostat, http://epp.eurostat.ec.europa.eu (Aggiornamento maggio 2008) Tableau 4.4: Occupés selon le secteur (a) dans l’Eurorégion Alpes-Méditerranée Année 2006. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

162


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE

Anno 2006 Import Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste Liguria Euroregione Alpi-Mediterraneo

Export

36.164 27.669 26.722 401 9.257

43.183 18.606 34.909 589 4.210

100.213

101.497

(a) in milioni di euro Fonte: ISTAT, http://www.coeweb.istat.it, INSEE (Aggiornamento maggio 2008) Tableau 4.5: Import-export (a) dans l'Eurorégion Alpes-Mediterranée Annèe 2006 2005 Rhône-Alpes (a) Provence-Alpes-Côte d'Azur (a) Piemonte (b) Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste (b) Liguria (b)

52,5 64,5 109,5 124,9 119,9

Euroregione Alpi-Mediterraneo

-

(a) dati Insee, (b) dati InfoCamere Fonte: Insee, Infocamere (Aggiornamento maggio 2008) Tableau 4.6: Unités locaux pour tous les 1000 habitants dans l’Eurorégion Alpes-Méditerranée, Année 2005. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

163


C. 4 Ŕ L‟EURORÉGION ALPES - MÉDITERRANÉE PIL totale

PIL per abitante

PIL per abitante

(milioni di euro)

(euro)

(UE 27 = 100)

Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur Piemonte Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste Liguria

164.982,7 123.401,0 115.256,1 3.522,2 39.927,5

27.581,5 25.892,1 26.581,5 28.537,2 24.935,7

123,1 115,6 118,7 127,4 111,3

Euroregione Alpi-Mediterraneo

447.089,5

26.514,9 (a)

118,4 (a)

(a) elaborazione Unioncamere Piemonte su dati Eurostat Fonte: Eurostat, http://epp.eurostat.ec.europa.eu Tableau 4.7: PIL totale et pour habitant, prix courants dans l’Eurorégion Alpes-Méditerranée Année 2005 a.a. 2005-2006 a.a. 2004-2005 a.a. 2003-2004 Rhône-Alpes (a) 2.857 2.936 2.691 Provence-Alpes-Côte d'Azur (a) 1.404 1.171 1.135 Piemonte (b) 989 1.025 1.058 Valle d'Aosta/Vallée d'Aoste (b) 3 6 0 Liguria (b) 489 456 486 Euroregione AlpiMediterraneo 5.742 5.594 5.370 (a) Fonte: Agence Europe Education Formation France, (b) Fonte: Agenzia Nazionale Socrates Italia Tableau 4.8: Numero d’étudiants qui participent au programme Erasmus dans l’Eurorégion Alpes-Mediterranée. Année universitaires 2003-2004, 2004-2005 et 2005-2006 Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

164


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

CHAPITRE 5 L’EUROREGION ALPES-MEDITERRANEE: LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO 5.1 LA CREATION DE VALEUR DANS LE PIEMONT: ASPECTS SOCIOECONOMIQUES

5.2 CADRE SOCIO-ECONOMIQUE DE CUNEO: PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L‟ANNEE 2006-2007

5.3 L‟ECONOMIE DE CUNEO: LES ENTREPRISE EN CRISTAL DEVIENNENT PETALES DE ROSE

5.4 STRATEGIE ET OBJECTIFS DU PLAN TERRITORIAL PROVINCIAL 5.5 LE PLAN STRATEGIQUE CUNEO 2020 COMME INSTRUMENT DE CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE.

165


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

5.1 LA

CREATION DE VALEUR DANS LE

PIEMONT:

ASPECTS SOCIO-

ECONOMIQUES

La région piémontaise est située dans l‟Italie nord-occidentale et, dans le cadre italien comme dans l‟eurorégional, elle joue un rôle très important pour sa remarquable dimension territoriale et sa tendance continue et croissante à améliorer son image et sa compétitivité dans la perspective de la création de valeur pour le territoire : donc, c‟est la capacité de mettre en œuvre, à l‟intérieur du Piémont, de nouvelles activités économiques ou productives visant au renforcement de sa position territoriale dans le cadre de la comparaison internationale, dans le but d‟attirer tous les investissements en favorisant le développement des entreprises locales181. On peut définir le territoire comme un produit composé, et c‟est pour cette raison qu‟on peut relever des composantes physiques structurelles et immatérielles, des relations entre les sujets (entre lesquels les entreprises), et les services. D‟autre part, l‟entreprise est aussi un système, composée de ses éléments et des relations qui existent parmi ces composantes ayant un but commun : à partir de cette perspective on peut définir le produit comme le résultat d‟un processus de transformation et d‟existence de l‟entreprise pour satisfaire les besoins du marché. Par conséquent, on peut affirmer que l‟entreprise vit d‟une série continue d‟échanges avec son environnement, car elle doit percevoir tous les besoin implicites et explicites du 181

Cfr. G. Quaglia, Op. Cit.

166


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

marché, caractérisé d‟un évident dynamisme causé par les changements des besoins actuels et continus, des technologies, des quantités et des qualités des ressources à disposition182. Entre l‟environnement et l‟entreprise, on verra donc s‟instaurer des relations complexes et on peut définir l‟entreprise “un système économique ouvert dynamique”183. On peut généralement définir l‟environnement comme tout ce qui entoure l‟entreprise, même si dans le but de la gestion entrepreneuriale il ne faut analyser que ce qui pourrait influencer sa structure et son activité : dans le détail, on peut définir deux niveaux d‟analyses de relations, l‟une plus générale et l‟autre plus spécifique. On identifie comme environnement général le Pays où l‟entreprise est implantée et exerce son activité, c‟est-à-dire un domaine commun à toutes les entreprises du même territoire, tandis que l‟environnement spécifique représente un contexte plus particulier et plus défini où chaque entreprise exerce son activité (son marché ou son créneau). L‟environnement général se compose de l‟environnement physiquenaturel, culturel, technologique, social, économique et politiquelégislatif. Par exemple, l‟environnement économique piémontais influence l‟activité de toutes les petites et moyennes entreprises, mais aussi des multinationales implantées sur le territoire « en définissant le contexte où chaque entreprise a une liberté d‟action différente, qui dépend de l‟intervention de l‟Etat et des opportunités locales, mais aussi de la situation économique contingente et de la localisation internationale de l‟économie »184. En même temps, chaque entreprise localisée représente

182

Cfr. Dipartimento di Economia Aziendale, Lezioni di Economia Aziendale, Giappichelli Editore, Torino 1996. 183 Dipartimento di Economia Aziendale, Op. Cit. p. 4. 184 Op. Cit., p. 16 sg.

167


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

un instrument de production et de distribution de la richesse, et contribue à déterminer et à modifier les aspects du cadre économique. L‟augmentation de valeur territoriale résulte être liée à la création de valeur économique, financière et du marché du système d‟entreprise. En analysant la création de valeur on peut identifier un cadre plutôt complet de la réalité économique piémontaise qui présente des caractéristiques typiquement italiennes. On se réfère souvent, dans le panorama de l‟expérience entrepreneuriale italienne, à un manque d‟entrepreneurs wébériens-schumpetériens, qui ont démontré avoir des difficultés à s‟affirmer, et à la présence d‟ entreprises d‟élite et d‟entreprises petites et moyennes : le cas italien est très différent des autres pays industriellement développés pour son excellent réseau d‟entreprises de dimension petites et moyennes, qui présente des caractéristiques très particulières et locales (surtout en termes de formation et comme sens d‟appartenance au territoire), une intégration marquée avec sa structure sociale et politique entre les unités productives et le rôle fondamental joué par l‟institution familiale comme unité économique185. Aujourd‟hui, en confirmant la présence des globalismes et localismes dans tous les secteurs, quelques PMI italiennes ont été acquises par des sociétés multinationales ou globales qui, au moyen d‟acquisitions, renforcent leur position et leur activité. Seulement les petites et moyennes réalités industrielles qui ont eu la capacité de s‟adapter à ces nouvelles tendances ont « survécu » et, parfois, ont aussi renforcé leur position, en transformant les menaces en opportunités de croissance et de dévelop185

Cfr.G. Mussati, Alle origini dell‟imprenditorialità La nascita di nuove imprese: analisi teorica e verifiche empiriche, Etaslibri, Milano 1990.

168


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

pement : le territoire piémontais a vu la naissance de quelques importantes multinationales qui considèrent l‟amélioration continue et la gestion de l‟entreprise leurs objectifs fondamentaux dans le cadre de la création de valeur. On peut citer l‟exemple de l‟entreprise Ferrero d‟Alba, née comme moyenne entreprise familiale et, aujourd‟hui leader du marché de nombreux pays européens, qui, malgré son remarquable développement et sa croissance, a su maintenir une gestion quasi familiale, toujours focalisée à la recherche d‟une qualité excellente et d‟une innovation continue de ses produits, en les adaptant sur les exigences des différents marchés où elle exerce son activité. En observant la distribution des unités locales de l‟industrie du Piémont, subdivisée selon le secteur, on peut constater l‟importance du secteur de l‟activité manufacturière avec ses 69.519 industries enregistrées en 2007, parmi lesquelles on remarque le secteur Fabrication et travail du métal avec 16.041 unités, les Industries Alimentaires et des Boissons avec 9.518 sujets et la Fabrication des machines et des appareils mécaniques avec 7.558 entreprises; ensuite on observe les secteurs des constructions, de l‟énergie électrique et le secteur extractif 186

. D‟autre part, très importante dans le Piémont la présence de petites

réalités entrepreneuriales qui représentent l‟excellence des produits artisanaux, vinicoles et œnogastronomiques, la force de l‟économie piémontaise et l‟importante attraction touristique. En 2006 les entreprises artisanales du Piémont étaient 133.955, dont la moitié (c‟est-à-dire 65.818 unités) résulte localisée dans la province de Turin, tandis que l‟autre moitié 186

Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario statistico regionale a cura di Regione Piemonte, Istat ed Unioncamere Piemonte, sezione 12.01.

169


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

était comprise dans les autres provinces, Alessandria, Cuneo et Novara qui résultent plus actives et productives. Dans cette perspective de valorisation des caractéristiques et des valeurs locales, la Région Piémont, avec la Loi Régionale 21/97 (Testo Unico sull‟Artigianato)187 assigne un rôle fondamental à l‟Artisanat Artistique et typique de qualité en attribuant la qualité de “Eccellenza Artigiana” aux entreprises qui en présentent les qualités ; au moyen de cette initiative la Région Piémont veut sauvegarder et relancer ses produits artisanaux prestigieux et, en même temps, offrir des opportunités professionnelles qui, en plus de récupérer les « anciens métiers », rapprochent les nouvelles générations aux métiers qui ont un professionnalisme élevé et qui garantissent la survie de l‟activité de l‟entreprise, en innovant et en élargissant la gamme des produits de l‟artisanat.

Figure 5.1: la reconnaissance Piemonte Eccellenza Artigiana Source: www.regione.piemonte.it.

Le succès et la valeur de cette reconnaissance est souligné par le pourcentage élevé d‟entreprises piémontaises qui, en 2006, ont décidé de

187

www.regionepiemonte.it.

170


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

l‟utiliser, c‟est-à-dire 26,35% du secteur manufacturier et 34,36% du secteur alimentaire188. Les employés des entreprises artisanales en 2006 résultent être 303.238, et on peut observer une majorité d‟ouvriers des secteurs des Constructions, de l‟Industrie mécanique lourde, de la Manufacture Légère et Variée, et des Services à la personne189. Dans la perspective à long terme de la création continue de travail, sont fondamentaux les investissements ans la Recherche et le Développement : dans ce cadre le Piémont a enregistré, en 2005, deux millions d‟euros environ, dont 75% réalisés par des entreprises privées. En observant le pourcentage du Pib investi en R&D en Italie, le Piémont présente 1,74%, arrivant en seconde position après la région Lazio, qui a destiné dans ce but 1,81%, en soulignant une remarquable vivacité et une importante propension à l‟innovation190. Le secteur agricole présente, en 2007, une production de trente millions de quintaux de céréales environ, presque trois de légumes et cinq de fruits : il est très intéressant d‟observer l‟importante quantité de raisin produite, c‟est-à-dire 3.908.748 quintaux qui proviennent d‟une aire de 51.266 hectares destinée à la production des très célèbres vins piémontais191. Le secteur touristique a connu, ces dernières années, une croissance et un renforcement remarquable, grâce encore à la puissance propulsive des 188

Cfr. G. Tardivo, L‟Economia Cuneese: il coraggio di investire e la capacità di innovare, dattiloscritto 2007. 189 Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario statistico regionale a cura di Regione Piemonte, Istat ed Unioncamere Piemonte, sezione 12.20. 190 Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario statistico regionale a cura di Regione Piemonte, Istat ed Unioncamere Piemonte, sezione 12.21. 191 Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario statistico regionale a cura di Regione Piemonte, Istat ed Unioncamere Piemonte, sezione 11.12.

171


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

Jeux Olympiques de 2006 : le Piémont a toujours été connu comme une région surtout industrielle mais beaucoup d‟actions de marketing et de promotion territoriale ont étés réalisées, il y a une dizaine d‟années, dans le but de souligner ses caractéristiques touristiques, sportives et œnogastronomiques. On relève cette croissance également d‟après l‟observation des donnés concernant les mouvements touristiques dans les provinces piémontaises : on a donc une croissance continue de touristes italiens, bien qu‟en mesure inférieure par rapport à 2005-2006 (en 2005 on enregistre une augmentation de 18,4%, en 2006 de 2,1% et en 2007 de 5,6%), tandis que les touristes étrangers, après le boom olympique, ont diminué. Au contraire des autres provinces piémontaises, Cuneo a relevé, en 2007, une augmentation touristique de plus de 12%. Si on analyse la provenance des touristes étrangers on souligne la majorité des français, des allemands et des suisses, à cause de la proximité territoriale : en outre, Turin vante une remarquable présence d‟anglais, surtout dans le cadre des structure extra-hôtelières192. En ce qui concerne le commerce intérieur ( le secteur des entreprises commerciales), la région piémontaise enregistre, au total, 65.015 établissements de voisinage, le plus souvent localisés dans les provinces de Cuneo, Alessandria et Novara, 4.134 structures moyennes et 214 structures grandes, concentrées dans la province de Turin qui en enregistre 84 tandis que Asti n‟en possède que 8. En confirmant l‟actuel dualisme-globalisme, à coté d‟un développement des centres commerciaux et des entreprises commerciales de distri192

Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario statistico regionale a cura di Regione Piemonte, Istat ed Unioncamere Piemonte, sezioni 16.1, 16.2, 16.3.

172


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

bution, on remarque une tradition toujours vivante et bien localisée dans le territoire piémontais : la tradition des marchés ambulants alimentaires et non, qui sont, dans le Piémont, de 1069 entités, dont 518 dans la province du chef-lieu, où l‟on observe surtout le marché mixte. La province de Cuneo suit celle de Turin avec 182 unités, un nombre remarquable dans ce territoire connu pour ses nombreux échanges transfrontaliers actifs.193 Le commerce extérieure piémontais est très bien développé et en renforcement constant: le Piémont exporte 10.3% du total italien, et il est quatrième après la Lombardie, la Venetie et l‟Emilia Romagna. Comme le souligne le Tableau 5.1, le bilan commercial est actif pour les trois années considérées, dont les valeurs résultent augmentées avec le temps. Anno 2007 (b) Import Export Agricoltura, caccia e pesca Estrazione di minerali

1.559,54

323,54

Anno 2006 Import Export 1.586,59

275,88

Anno 2005 Import Export 1.408,2

231,1

733,02

35,42

829,16

37,95

633,3

38,2

Alimentari, bevande e tabacco

1.337,83

3.024,41

1.140,31

2.778,42

1.165,0

2.565,0

Industrie tessili, abbigliamento

1.553,47

2.879,02

1.594,43

2.866,97

1.450,1

2.837,7

Fabbricazione di cuoio, pelli

332,53

273,47

289,70

237,73

289,4

259,4

Legno e prodotti in legno

337,85

124,91

323,40

113,72

288,3

100,1

Pasta da carta, carta, editoria

804,35

933,36

798,91

941,46

771,7

972,3

Coke, raffinerie petrolio

121,09

411,52

132,64

431,61

100,1

394,1

Prodotti chimici

2.860,27

2.465,80

2.673,23

2.370,82

2.391,6

2.099,8

Gomma e materie plastiche

1.121,54

2.351,89

1.072,23

2.155,10

943,6

1.968,2

348,27

514,99

309,95

486,96

291,5

452,2

Metalli, prodotti in metallo

3.974,60

3.571,63

3.510,96

3.134,70

2.731,7

2.634,8

Macchine ed app.meccanici

3.125,50

7.378,22

2.725,65

7.023,96

2.537,4

6.439,5

Macchine elettriche

2.792,28

2.664,26

2.757,52

2.471,73

2.481,6

2.165,0

Mezzi trasporto

Minerali non metalliferi

6.716,37

8.749,17

6.141,88

8.507,78

5.274,5

7.877,9

Altre ind. manifatturiere

913,14

1.225,27

795,15

1.053,51

649,1

947,5

Altre merci

197,02

36,76

40,40

20,58

99,9

34,3

Totale

28.828,67 36.963,64 26.722,12 34.908,88 23.507,1 32.017,2

193

Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario statistico regionale a cura di Regione Piemonte, Istat ed Unioncamere Piemonte, sezioni 14.1 e 14.2.

173


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

(a) Donnés en millions d’euro. Tabelle 5.1: Import-export en Piémont. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

En outre, on observe une remarquable propension à l‟exportation des moyens de transport et des machines et appareils mécaniques (en augmentation de 2005 à 2007 et influencée par la reprise du secteur lié à l‟automobile avec Fiat), des industries métallurgiques et des industries alimentaires, et relatives aux boissons, au tabac et aux vêtements. Pour observer les investissements des entreprises et du territoire du Piémont il faut analyser les IDE, Investissements Directs Etrangers, en les comparant à ceux de la péninsule italienne. Le cadre piémontais résulte être meilleur de celui italien car les IDE revenus sont évidemment supérieurs des IDE négatifs. On souligne une importante augmentation des investissements directs étrangers depuis 2005, à l‟occasion du développement et de la promotion de Torino 2006. Piemonte 2006

Inv. entrata Investimenti

Inv. uscita

2005

Italia 2004

2006

2005

2004

17.392

18.856 9.460

160.357

135.116

106.483

Disinvestimenti

12.565

12.352 8.169

135.758

119.107

93.267

Saldo

4.827

6.504 1.291

24.599

16.009

13.216

Investimenti

12.912

1.970 7.414

65.027

30.523

33.149

Disinvestimenti

11.694

2.190 6.279

36.999

14.802

17.559

1.135

28.028

15.721

15.590

Saldo

1.218

220

Tabelle 5.2: Investissements directs étrangers (IDE) Piémont - Italie Année 2004-2006 ( en millions d’ euros) Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

174


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

Dans le cadre piémontais, la province de Cuneo est la plus dynamique car elle s‟est développée comme carrefour des voies de communication pour le Col de Tende et de la Magdalena, qui unissent le Piémont et la France Méridionale et, par conséquent, comme marché de produits agricoles et zootechniques des vallées alpines et de la plaine environnante. Cette localisation stratégique de la ville a toujours joué un rôle fondamental pour son histoire, son développement urbaniste et commercial, soulignant son importance comme carrefour d‟échanges transfrontaliers. On peut observer la composition typique des exportations de Cuneo en analysant les données de la Table 5.3 : le secteur le plus important est le secteur alimentaire et des boissons (qui représente 25% environ du total), qui a développé son activité à l‟étranger en développant et en améliorant le secteur oenogastronomique, le cœur de l‟économie locale. Les importations de la province de Cuneo concernent tous les secteurs et les chiffres les plus importants sont ceux qui concernent l‟agriculture, la chasse, la pèche et le secteur alimentaire.

Anno 2007 (b) Import Agricoltura, caccia e pesca Estrazione di minerali

Export

Anno 2006 Import

Export

Anno 2005 Import

Export

526,27

275,61 568,40

228,88

541,28

179,90

26,30

11,99 19,12

11,95

20,27

11,33

1.378,48

364,52

1.259,45

Alimentari, bevande e tabacco

509,36

1.500,23 363,10

Industrie tessili, abbigliamento

337,00

388,87 348,37

372,97

293,67

355,31

Fabbricazione di cuoio, pelli

41,74

35,20 38,11

29,50

35,92

29,60

Legno e prodotti in legno

84,73

35,61 89,56

34,45

79,05

30,07

221,85

332,91 245,80

311,15

230,12

312,92

4,28

0,15

Pasta da carta, carta, editoria Coke, raffinerie petrolio

8,03

0,20 9,30

0,15

Prodotti chimici

343,60

185,95 336,92

179,46

277,18

170,72

Gomma e materie plastiche

134,86

604,10 117,42

572,17

106,40

479,80

175


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

Minerali non metalliferi

130,30

178,09 122,36

169,87

122,51

165,07

Metalli, prodotti in metallo

281,93

329,03 279,76

299,72

252,65

294,70

Macchine ed app.meccanici

260,86

665,67 220,72

619,25

168,23

548,76

Macchine elettriche

148,66

144,05 145,36

125,46

106,73

104,05

Mezzi trasporto

367,84

1.107,72 363,16

957,01

340,74

1.037,44

Altre ind. manifatturiere

122,52

183,15 94,56

181,38

83,71

168,02

1,50

0,76

3.028,77

5.148,03

Altre merci Totale

5,47 3.551,33

0,81 2,56 5.979,19 3.364,58

0,90 5.472,75

(a) Données en millions d’ euros. Table 5.3: Import-export en province de Cuneo 2005- 2007. Source: Piemonte in Cifre 2008, Annuario Statistico Regionale a cura dell’Unioncamere Piemonte, Regione Piemonte e Istat.

5.2

CADRE SOCIO-ECONOMIQUE DE CUNEO: PRINCIPALES EVIDENCES DE L’ANNEE 2006-2007.

La province de Cuneo a une population résidente de 577.633 habitants, dont 6.2% environ d‟étrangers, un pourcentage supérieur au pourcentage moyen piémontais ; la densité de la population est de 84 habitants/km2, qui correspond à la moitié de la moyenne de sa région. Le niveau d‟enseignement qui concerne l‟école secondaire et l‟Université présente des valeurs inférieures à celles régionales, à cause de l‟extrême importance du secteur agricole et des entreprises familiales, et du retard de la création des nouveaux locaux de l‟Université de Turin. Cependant, il est très intéressant d‟observer que le taux d‟emploi de la province de Cuneo est supérieur au taux d‟emploi italien, tandis que celui du chômage est inférieur à celui de l‟entière péninsule194. 194

Cfr. G. Tardivo, Datt. cit.

176


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La plus-value unitaire représente une mesure quantitative de la richesse d‟un système économique et, dans le cadre des 103 provinces italiennes, la province de Cuneo est onzième, avec 28.988 euros, et cette valeur est supérieure à la valeur régionale et nationale. En analysant la structure entrepreneuriale de Cuneo, qui se compose de 71.800 unités environ, on peut observer une présence considérable d‟entreprises individuelles, c‟est-à-dire une évidente prépondérance au « capitalisme des petits », à cause duquel naissent les consortiums : ils représentent des agrégats d‟entreprises homogènes qui appartiennent au même secteur : la province de Cuneo vante beaucoup de consortiums du secteur agroalimentaire et de l‟agriculture, avec des valeurs supérieures à la moyenne nationale195. Cette province est caractérisée par une combinaison de petites, moyennes et grandes entreprises concentrées surtout dans les territoires d‟Alba et du Monregalèse, tandis que ces entreprises sont uniformément distribuées par rapport à la population résidente. Il est aussi intéressant, dans le cadre de la création de la valeur pour le territoire et, par conséquent, pour les entreprises qui y sont implantées, d‟observer comment les stratégies réalisées pour la promotion de l‟image du territoire ont évolué grâce à un développement socio-économique considérable, comme par exemple les Langhe et le Roero. Dans la « Provincia Granda », surtout dans les Langhe et dans le Roero, l‟agroalimentaire est le secteur le plus important pour le développement de toute l‟économie, grâce aux synergies qui existent entre le secteur agricole, l‟industrie alimentaire, le tourisme et la restauration. Le secteur le plus développé en ce qui concerne le commerce intérieur ainsi que le commerce international est le secteur vinicole, grâce à 195

Cfr. Centro Studi Unioncamere Italiana, Osservatorio sui gruppi di impresa, 2005.

177


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

la présence de produits d‟excellence certifiée par des dénominations d‟origine géographique : ce secteur donne une puissance propulsive à la chaîne de la création de valeur qui implique beaucoup de secteurs, comme les secteurs de l‟agriculture, du tertiaire, des activités touristiques, de la gastronomie, de l‟induit des services, du marché des immeubles et des activités culturelles. La relance du secteur agroalimentaire, due à une augmentation de la valeur des entreprises, a été réalisée grâce à l‟innovation, à la capacité de « faire un système », et aux investissements pour la qualité et la spécialisation : dans le cadre globalisé actuel, traversé de localismes, on peut observer la différence entre les produits anonymes et homogènes et les produits qui proviennent de productions caractéristiques, artisanales et de niche qui représentent le moteur propulsif de la chaîne de valeur, à la base des districts industriels. On peut déjà observer beaucoup des éléments qui caractérisent les districts dans le domaine de territoires tels que ceux de Saluzzo, de Cuneo, des Langhe et du Roero, zones qui présentent une spécialisation agricole évidente, où on souligne la présence de beaucoup de petites et moyennes entreprises très qualifiées et connues. Donc, la spécialisation et la haute qualité représente deux caractéristiques fondamentales pour le secteur agricole et pour le secteur des entreprises artisanales desquelles, au moyen de la qualité excellente, naissent les marchés de niche qui se composent de produits certifiés et connus dans le monde entier. Il est aussi important d‟observer, dans le cadre de la réalité de l‟entreprise de la province de Cuneo, le rôle fondamental et croissant

178


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joué par les entreprises féminines196, qui sont 17.663 unités, c‟est-à-dire 24,59% environ du total : le secteur agricole, le secteur commercial et touristique et le secteur des services présentent les valeurs les plus hautes du développement entrepreneurial féminin. Dans l‟optique de la création d‟un réseau commercial étranger, l‟activité des institutions locales visant à créer une interaction compétitive et coopérative parmi les entreprises implantées dans le territoire, afin d‟en renforcer les caractéristiques et la compétitivité, est fondamentale. En plus des synergies des institutions locales, la présence des banques locales, qui exercent leurs activités avec les petites et moyennes entreprises manufacturières et des services, en y soutenant la vitalité et le développement : ces banque sont caractérisées par une remarquable autonomie de gestion qui leur permet d‟exercer leur activité en harmonie avec le territoire et de le connaître au mieux197. Au contraire, il faut aussi souligner la faible dotation en infrastructures du territoire de Cuneo, qui représente un frein au développement économique de la zone, étant donné que tous les secteurs nécessiteraient d‟améliorer les autoroutes, les chemins de fer et les réseaux télématiques et de la téléphonie ; le problème implique aussi les infrastructures sociales culturelles et récréatives, sanitaires et de l‟enseignement, qui sont plutôt faibles et parfois manquantes. Malgré ces manques en infrastructures, la province de Cuneo a su s‟imposer au mieux dans le cadre du commerce transfrontalier en créant

196

La “Speranza in Rosa”, l‟”Espoire en Rose”. Cfr. Il Sole 24 Ore Nord Ovest, Piccole banche: rete in espansione con Cuneo capofila, 28 maggio 2004 e G. Tardivo, Datt. cit. 197

179


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un remarquable réseau de relations avec tous les territoires où les produits peuvent être commercialisés198. En outre, cette « ouverture à l‟exportation» est confirmée par la capacité de cette zone d‟attirer des investissements étrangers, point de départ pour la chaîne de la création de valeur. 5.3 L’ECONOMIE

DE

CUNEO:

LES ENTREPRISES EN CRISTAL DEVIEN-

NENT DES PETALES DE ROSE

Ces derniers temps “ le Piémont méridional, et surtout la zone de Cuneo, a su évoluer et se développer au mieux au moyen de l‟innovation, du renforcement de ses activités industrielles internationales, des activités agricoles et agroalimentaires de haute qualité, qui représentent l‟axe fondamental d‟un complexe réseau de travail autonome. Les productions sucrières de la Province de Cuneo et de la zone vinicole des Langhe représentent des districts mono industriels, tandis que le complexe des activités alimentaires de la Province créa un pôle intégré (vins, sucreries, truffes, fromages et charcuterie) qui a de remarquables dimensions productives et d‟organisation, une véritable « food valley », où, dans certaines zones, telles que Alba-La Morra, la gastronomie et le tourisme sont liés et représentent plus de la moitié du produit bruit local”199. C‟est pour cette raison que, dans un cadre de plus en plus compétitif, pour survivre efficacement en créant de la valeur, la Province de Cuneo

198

Pages 167-168, Tabelle 5.3. Scenari economici e sociali Ŕ L‟evoluzione del tessuto economico, Relazione al PTP della Provincia di Cuneo, Cuneo 2003. 199

180


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

devra continuer le renforcement et le développement de sa connotation de système vital territorial au moyen d‟une socio-économie organisée. L‟identification culturelle dépend de la capacité du “faire système“ , pour laquelle il est nécessaire d‟avoir une bonne accessibilité du territoire et la présence des facteurs distinctifs du modèle de l‟organisation productive et la capacité d‟attirer le capital humain, financier et technologique qualifié. Ces éléments résultent être fondamentaux pour la transformation des entreprises piémontaises, qui voit “les entreprises en cristal devenir des pétales de rose200”. Cette métaphore est parfaite pour la description de ce changement qui se réalisera dans le cadre infrastructurel et de l‟organisation des petites et moyennes entreprises de la „Provincia Grande‟. En effet, cette zone a toujours eu l‟image d‟une aire riche d‟entreprises en cristal, entités entrepreneuriales précieuses qui gardent de grandes traditions artisanales de qualité, mais aussi extrêmement fragiles, à cause de leur petite dimension et des manques environnementaux et infrastructurels du territoire. Ces petites et moyennes entreprises en cristal, pour pouvoir se transformer et devenir des « pétales de rose », doivent démontrer qu‟elles possèdent une bonne « santé patrimoniale, économique et patrimoniale ». Le bilan est le document comptable où l‟on peut observer le cadre patrimonial, financier et économique de l‟entreprise. Les PME de Cuneo doivent aussi démontrer la capacité de développement de leur activité qui doit viser à l‟innovation, à la haute qualité et être diversifiée et variée dans plusieurs secteurs.

200

Cfr. G. Tardivo, Datt. Cit.

181


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Voilà que la métaphore des pétales commence à être expliquée, car les entreprise doivent être saines, doivent avoir de bonnes capacités de développement et doivent diversifier leur production : chaque entreprise présente des caractéristique différentes, qui représentent les différentes nuances, les différentes couleurs et les différents parfums des roses qui, pour s‟épanouir, nécessitent de certaines qualités fondamentales. Ces caractéristiques sont surtout les infrastructures, les systèmes logistiques et une efficace coordination territoriale : pour mieux les comprendre il est très important de décrire le panorama des « pétales de rose ». C‟est un panorama caractérisé par une société en transition de la phase industrielle à celle de l‟information, avec une croissante attention au consommateur et à l‟innovation ; il faut aussi considérer les tendances socio-économiques et culturelles aujourd‟hui affirmés au niveau global, telles que l‟éthique, le respect environnemental, l‟hyper-compétition et la globalisation. Dans ce cadre, pour que les entreprises de la province de Cuneo puissent compléter leur parcours de développement, il est nécessaire que les manques et les problèmes actuels soient réduits ou partiellement effacés. La Provincia Grande, localisée dans le Sud-Occident du Piémont, représente un carrefour naturel entre notre péninsule et le reste de l‟Europe, mais elle présente d‟impostants manques infrastructurels. Il manque une liaison directe avec la région PACA, aussi bien pour l‟autoroute que pour le chemin du fer, et il est nécessaire de compléter la construction de l‟autoroute qui devrait relier la ville d‟Asti à celle de Cuneo ; en outre, le Col de Tende, passage frontalier italo-français, nécessite d‟être rénové et à l‟avenir, le Projet du Mercantour sera implémenté.

182


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Il faut aussi souligner de récents manques infrastructurels qui concernent le secteur de la téléphonie et de la télématique, qui s‟ajoutent aux manques des secteurs sociaux et de l‟éducation, qui indiquent des investissements en ressources humaines plutôt réduits, caractéristique insolite à l‟« époque de la connaissance » actuelle, où il est fondamental de « créer de la connaissance au moyen de la connaissance ». Le franchissement de ces manques et la bonne réussite de ces activités de renforcement, avec une augmentation des investissements en qualité, recherche et développement dans les secteurs les plus importants de l‟économie, représentent les objectifs fondamentaux des Axes du Plan Stratégique « Cuneo 2020 » et du Plan Territorial Provincial.

5.4 STRATEGIES ET OBJECTIFS DU PLAN TERRITORIAL PROVINCIAL

Le Plan Territorial Provincial joue le rôle fondamental de souligner la nécessité de satisfaire les exigences du territoire de la province de Cuneo dans le cadre de la création d‟infrastructures subordonnée à l‟actuel développement de la Provincia Granda : ce thème est fondamental parce que les revenus du renforcement du réseau infrastructurel serait très important pour de nombreux secteurs et aurait des conséquences fondamentales. Le projet du Plan Territorial Provincial est composé d‟un nouveau réseau d‟autoroute, connecté au réseau principal pouvant substituer les parcours provinciaux et locaux et relier les différentes zones productives et les pôles touristiques, d‟un renforcement et d‟une intégration des chemins de fer et, enfin, du développement des infrastructures télématiques visant à l‟amélioration de la compétitivité locale.

183


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En lisant le Plan on peut observer une liste détaillée des objectifs et la description des projets : la planification stratégique et la réalisation des actions concertées sera réalisée sur plusieurs niveaux et beaucoup de ces projets seront analysés dans le cadre du Plan Stratégique Cuneo 2020. Dans le but de renforcer et accroître la compétitivité du système de Cuneo on peut observer de nombreuses politiques de concertations entre les villes et les villages de la province de Cuneo pour le développement des processus d‟innovation urbaine, amélioration de la gamme des fonctions présentes et la valorisation des excellences du système. La concertation, selon le Plan, devra se développer surtout dans les secteurs suivants : Mobilité, logistique et inter-modalité (personnes et marchandises) ; Télécommunications et réseau Internet ; Formation supérieure et universitaire ; Pôles technologiques et fonctions de recherche ; Fonctions des foires et des expositions ; Structures et réseaux de la grande distribution ; Structures et organisation de la communication artistique et culturelle (théâtres, musées, bibliothèques, etc.) : Grandes infrastructures sportives ; Fonctions financières ; Fonctions hospitalières ; Information, communication et médias ; Réseaux technologiques, écologiques et énergétiques ; Coopération inter-institutionnelle.

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En outre, le Plan Provincial souligne la nécessité de développer un réseau d‟intégration des relations et des transports entre les différentes villes et d‟implémenter les politiques visant à soutenir l‟innovation du système productif, secondé par un renforcement du système scolaire et universitaire : tous ces projets ont été approuvés, en les adaptant à la réalité de cette province, par le Plan Stratégique Cuneo 2020, qui élit Cuneo comme entité chef-lieu de son territoire provincial, manifestant ainsi son leadership. Dans le cadre de la planification stratégique sur plusieurs niveaux, la présence d‟une coordination supérieure qui puisse garantir la réalisation des projets du Plan Territorial Provincial est fondamentale, car ces mêmes projets pourraient rencontrer des difficultés dans leur réalisation et leur implémentation s‟ils n‟étaient gérés que par des entités ayant des compétences territoriales réduites. LE PLAN STRATEGIQUE “CUNEO 2020”

5.5

COMME INSTRUMENT

DE CREATION DE VALEUR POUR LE TERRITOIRE

Le Plan Stratégique “Cuneo 2020” souligne “le passage à une nouvelle construction d‟un futur partagé qui implique la participation active des Administration Locales, des acteurs économiques, culturels et sociaux qui composent le capital d‟expérience et d‟intelligence d‟un territoire ». Dans cette optique, les faiblesses du modèle de Cuneo doivent être affrontées afin de sauvegarder et de renforcer les niveaux de compétitivité des entreprise et du territoire ; la fragmentation du système productif doit être considérée une ressource pour l‟absorption des crise conjoncturelles,

185


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

mais

aussi

une

barrière

aux

processus

d‟innovation

et

d‟internationalisation qui, avec le bas niveau scolaire et l‟absence de politique de formation, pousse tout le système vers une innovation continue. Ce parcours doit démarrer par le secteur public à travers une gouvernance adéquate produite par l‟action de nombreux acteurs, représentant un des contenus méthodologiques principaux du Plan Stratégique. Ce Plan a pour but le développement de l‟interconnexion horizontale et verticale entre les différents domaines administratifs, c‟est-à-dire les Communes, la Province et la Région : durant la phase de démarrage du processus il est très important de se focaliser sur la méthode, car elle peut représenter une véritable infrastructure immatérielle d‟innovation pour le monde politique, pour les sujets collectifs et pour toute la communauté territoriale. Donc, c‟est une modernisation du système, une véritable création de valeur de l‟Administration Publique qui considère que « le plan stratégique est un acte de confiance en soi-même et veut exprimer la volonté de compter sur les ressources et les capacités d‟innovation de la société locale »201. Il faut aussi souligner que ce Plan Stratégique est toujours évidemment influencé par le Plan Territorial Provincial, dont le document de programmation a été présenté au cours du mois du juin 2004.

5.5.1 LE PLAN STRATEGIQUE CUNEO 2020

Le Plan Stratégique Cuneo 2020 est un projet qui naît de la collaboration entre l‟Université du Piémont Oriental et l‟Administration Commu201

Piano StrategicoTorino 2000.

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nale de la Ville de Cuneo, qui représente la réalisation pratique d‟un instrument visant à la création de valeur pour le territoire. En voulant exprimer ce changement au moyen d‟une métaphore, on peut l‟expliquer comme le passage de l‟isolement à la réalisation d‟un véritable réseau, de la fragmentation à la coopération institutionnelle, de la tradition à l‟innovation : son but est donc de souligner l‟importance que les facteurs compétitifs (comme par exemple les infrastructures) assument dans le cadre de la création de valeur et, après, renforcer la compétitivité des entreprises. Le Plan Stratégique Cuneo 2020 représente le moyen au travers lequel l‟Administration Publique agit pour résoudre ou effacer les problèmes du territoire de Cuneo, en cherchant les solutions les meilleures mais aussi en impliquant beaucoup d‟acteurs, en ayant pour but la suite de toutes les activités visant à sauvegarder une bonne compétitivité de la zone : dans ce cadre, le rôle joué par tous les stakeholders qui contribuent à la planification et à l‟implémentation des projets, en y participant activement, en y influençant le cours et en en partageant le but, est fondamental. La ville de Cuneo devra créer et soutenir une nouvelle culture politique-administrative basée sur la coopération entre les institutions et le dialogue social, qui sont des activités qui nécessitent d‟une stratégie, d‟une mission et d‟objectifs, qui devront être atteints au moyen de la création de réseaux, alliances et relations. Etant donné les différents niveaux de planification, programmation et gestion du territoire, il est très important de connaître au mieux les différents instruments qui doivent être cohérents avec le domaine supérieur, dans ce cas celui du Plan Territorial de la Région Piémont, qui représente

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l‟instrument le plus important pour les politiques territoriales. Ce Plan vise à la définition des activités de promotion des politiques qui ont pour but le franchissement des barrières matérielles et immatérielles à la communication et à l‟échange de flux de personnes, marchandises et informations. Dans la continuité du Plan Territorial Régional piémontais, le Plan Territorial Provincial se base, pour la construction des projets et des objectifs communs, sur l‟implication de nombreux sujets, institutionnels et sociaux, qui exercent leur activité sur le territoire et dans le marché ; le Plan Stratégique de la Commune de Cuneo « Cuneo 2020 » a été rédigé sur la base des objectifs susmentionnés et contient les objectifs que la ville poursuivra au moyen des stratégies indiquées. Les objectifs à poursuivre sont : L‟augmentation des liaisons pour la viabilité, pour favoriser et renforcer les échanges et les transferts de personnes, marchandises, informations et services ; Le renforcement des connexions et des relations fonctionnelles, déjà plutôt solides, avec les grandes réalités métropolitaines du nord et de la côte du sud, aussi bien sur le versant ligurien que sur le versant français ; Le renforcement des différentes relations établies entre la zone de Cuneo et les réalités urbaines répandues ; Le projet et l‟implémentation d‟une nouvelle génération de services très innovants réalisés grâce au développement des secteurs informatiques télématiques;

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L‟utilisation et la promotion de l‟environnement, qui comprend une vaste gamme d‟éléments naturels, ruraux, traditions oenogastronomiques et culturels et un patrimoine historique partagé. Toute la programmation intégrée et réalisée sur plusieurs niveaux a pour but la réalisation d‟un espace économique continental où le Piémont, en renforçant stratégiquement ses connexions transalpines, devient naturellement la « porte » entre l‟Europe centrale-méditerranéenne et la porte nord-occidentale202.

5.5.2 LE PROJET PARTICIPE ET LES QUATRE AXES STRATEGIQUES.

Le Plan Stratégique de Cuneo et de son territoire se compose de nombreux éléments : il peut être considéré comme une méthode, une expérimentation, un ensemble physiologiquement unique, parce qu‟il est crée sur la base des caractéristiques de la société locale et du territoire203. Durant la première phase pour la réalisation d‟une planification participée stratégique il est fondamental d‟identifier le territoire que l‟on veut analyser et ses limites ; afin d‟établir les principaux objectifs à atteindre, après l‟identification du territoire il faut connaître au mieux tous les aspects de la réalité actuelle, « en écoutant le territoire » : dans ce but, dans la province de Cuneo, on a réalisé une série d‟interviews pour la création d‟une matrice SWOT204, qui a souligné les points de force, les points faibles, les opportunités et les menaces de la ville de Cuneo en particulier, dans le cadre de son actuel contexte socio-économique. 202

Cfr. Comune di Cuneo, Programma esecutivo delle attività Ŕ Progetto Sistema, Cuneo 2005. Cfr. Il Piano Strategico della città e del suo territorio Cuneo 2020: Documento di Programma. 204 L‟Analyse SWOT est un instrument d‟analyse du contexte (interieure et exterieure) où on peut localiser un project ou des actions. L‟acronyme SWOT se compose des termes anglaises strenght (force), weakness (faiblesses), opportunities (opportunités) e threats (menaces). 203

189


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

Les résultats de cette matrice ont donné lieu à un processus de réflexion de la société locale qui, après une série de conférences-débats, ont représenté le point de départ d‟un projet concerté concernant le territoire. Ces débats ont souligné les manques et tous les points faibles du territoire de Cuneo : donc, on peut définir les quatre Axes Stratégiques par phase de la reconnaissance du territoire et, après, pour celle de la réalisation du projet. Les Axes sont :

1. Ville de la connaissance et de la culture La connaissance et la culture représentent une ressource fondamentale pour le développement socio-économique du territoire. Il faut les interpréter en observant les deux aspects fondamentaux : la promotion et la reproduction des connaissances liées aux traditions, à la culture et à l‟identité historique et, de l‟autre côté, le levier du développement de la ville et de son territoire, au moyen de l‟intégration avec le cadre économique et celui de la recherche. Le premier aspect souligne la nécessité de promouvoir des activités synergiques entre les différentes entités territoriales, en renforçant la valorisation des cultures locales et transalpines, la formation culturelle, la création du professionnalisme sur le territoire et la production d‟une nouvelle culture ; le concept le plus important du deuxième aspect est celui de la connaissance, élément fondamental du développement du système économique, à cause de l‟actuelle innovation continue des secteurs productifs et de la vélocité des changements, qui rend nécessaire l‟implémentation d‟un système informatif local efficace et intégré. Dans ce cadre, la promotion d‟une offre formative qualifiée

190


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représente un facteur stratégique visant à l‟amélioration du développement socio-économique du territoire et à attirer les ressources créatives.

2. Qualité de la vie urbaine et du territoire

La qualité urbaine et territoriale est devenue de plus en plus importante, devenant un élément fondamental de la compétition territoriale aussi bien pour l‟attraction des entreprises que pour le développement d‟un tertiaire commercial de qualité. Cependant, la qualité de la vie urbaine est surtout la qualité de la vie des résidents et des personnes qui y travaillent. Ce concept est relatif et pluridimensionnel, car il se compose d‟une dimension économique, une dimension d‟organisation, une dimension sociale et une dimension infrastructurelle qui, parfois, peuvent aussi être en conflit ; pour mieux comprendre ce concept il faut aussi considérer le „welfare‟ local, les politiques de soutien aux familles, l‟inclusion sociale, l‟efficience administrative, les transports, le bien-être environnemental, l‟offre culturelle et sportive.

3. Environnement et infrastructures

La sauvegarde des ressource environnementales, qui ne peuvent pas se reproduire dans un territoire, est concrétisée avec la réalisation d‟un modèle de développement économique basé sur l‟efficience productive, sur le bien-être et sur le développement durable. Les thèmes les plus importants de cet axe sont les nouvelles technologies de la production et de la rationalisation de l‟énergie et l‟implantation sur

191


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le territoire d‟activités économiques, pour la promotion des services et des infrastructures immatérielles. Donc, c‟est un « système intégré » de politique d‟implantation, de mobilité territoriale et de services technologiques subordonnés à la richesse et à l‟intégrité physique du territoire.

4. Economie et innovation

La diffusion capillaire sur le territoire des entreprises de petites et moyennes dimensions représente un facteur de dynamisme économique, mais est aussi la cause de quelques faiblesses. La petite ou moyenne entreprise est caractérisée par une capitalisation insuffisante et cet aspect peut créer des problèmes dans le cadre de l‟accès au crédit et pour les financements nécessaires à l‟innovation. A cause de cette fragmentation du système économique il faut renforcer et développer la coordination et l‟intégration entre les PME et améliorer toujours davantage les services aux entreprises : ces objectifs représentent donc le moyen pour le renforcement de la compétitivité des produits. Par ailleurs, la promotion et la diffusion d‟une culture de réseau pourra favoriser la réalisation d‟actions concertées pour obtenir des résultats efficaces dans les secteurs de la recherche et de l‟innovation, ainsi que des politiques d‟internationalisation.

Les quatre Axes Stratégiques ont donc identifié les parcours à suivre pour la reconnaissance territoriale et l‟activité de réalisation. Ces quatre Groupes de Travail doivent décrire le panorama de 2020, en identifiant

192


C. 5 Ŕ L‟EUROREGION ALPES MEDITERRANEE. LE PIEMONT ET LA PROVINCE DE CUNEO

les actions pour le réaliser et, enfin, en les transformant en véritables projets. Au total, le Plan Stratégique de Cuneo et de son territoire est composé de 16 objectifs, 28 actions et 117 projets distribués entre les quatre Axes. Enfin, il faut souligner que la bonne réussite d‟un Plan Stratégique (c'est-à-dire la capacité de création de valeur pour la zone analysée) n‟est pas mesurable avant son implémentation et dépend de la capacité de promouvoir et renforcer, dans le temps, de nouveaux réseaux de coopération et d‟activité entrepreneuriale collective.

Figure 5.2. Les mots de la reconnaissance territoriale au moyen des quatre Axes Stratégiques. Source: Il Piano Strategico della città e del suo territorio Cuneo 2020, pag. 20.

193


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

CHAPITRE 6 L’EUROREGION ALPES-MEDITERRANEE: LA REGIONE PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES. 6.1 LA REGION PACA: ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES 6.2 LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES 6.3 LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES ET LA “VILLE PHARE” NICE.

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C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

6.1 LA RÉGIONE PACA: ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES Dans le cadre de l‟Eurorégion Alpes-Méditerranée la région PACA, acronyme de Provence-Alpes-Côte d‟Azur, est connue comme une zone potentiellement complète ; située dans le sud-est de la France, elle est la seule région française où se côtoient et communiquent deux univers différents mais complémentaires : l'espace alpin, trait d'union vers l'Europe continentale, et l'espace méditerranéen, foyer de circulation d'hommes, d'idées et de techniques. C‟est une terre de contrastes : elle s‟étend des plaines du bas Rhône et de la Durance aux hautes vallées glacières du nord et elle est caractérisée par un peuplement inégalement réparti, dense sur la côte, rare en montagne. En outre, son patrimoine naturel remarquable, sa qualité de vie, son dynamisme constituent quelques-uns de ses atouts205. La population et les activités économiques se concentrent dans un espace urbain quasi-continu, longeant la vallée du Rhône à l'ouest, puis la Méditerranée

jusqu'aux

rivages

azuréens

au

sud-est.

Néanmoins, si 90 % des 4,8 millions d'habitants de la région en 2007 résident dans cet espace, la croissance démographique rapide du moyen pays, résultant de l'étalement urbain, amorce une occupation plus équilibrée du territoire. L'arrière-pays montagneux, aux espaces naturels protégés, reste peu densément peuplé. Traditionnel carrefour culturel, l‟espace méditerranéen devrait être garant d‟un développement social et économique dont tous les peuples

205

Cfr. www.paca.cci.fr/region

195


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

riverains bénéficieraient. En ce début de XXIe siècle, le chemin à parcourir est encore long. En dépit d‟échanges incessants, les flux humains et économiques ne suffisent pas à harmoniser les conditions de vie dans les États méditerranéens. Par son positionnement géographique, Provence- Alpes-Côte d'Azur assure une fonction stratégique d‟organisation des échanges entre l‟Europe du nord et le bassin méditerranéen : cette fonction constitue une véritable opportunité économique pour les entreprises, une chance de développement à l‟international. En effet, la PACA est la troisième région économique française: elle joue un fondamentale rôle geo-stratégique dans le cadre euroméditerranéen grâce à sa favorable position géographique et à son histoire. Elle possède aussi l‟un des potentiels technologiques et scientifiques les meilleurs de la France, en plus d‟un secteur tertiaire très bien développé, qui représente une remarquable pourcentage de la plus-value régionale : c‟est pour ces raisons que la Provence Alpes Cote d‟ Azur est la troisième région pour l‟attractivité des investissements étrangers. Par ailleurs, il faut aussi souligner l‟excellent qualité de la vie et les conditions sociales que la PACA offre à sa population : en plus d‟être la région la plus ensoleillée de la France, avec son climat très doux et favorable, cette zone vante un remarquable patrimoine culturel et des loisirs. C‟est pour son art de vivre incomparable, son soleil, ses festivals et ses richesses naturelles que la tradition touristique de la Riviera est forte et partout dans le monde. Il faut observer la présence de dix agrégats urbaines régionaux, qui correspondent aux entités économiques-commerciaux les plus importantes : celle de Marseille-Aix en Provence (qui représente le 30% de la

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C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

population régionale), de Nice ( le 19% environ), de Toulon, d‟ Avignon, du Frejus, de Menton-Monaco, d‟Arles, du Salon de Provence, du Draguignan e de l‟Istres206. Cette région est très dynamique et présente une très importante propension au commerce international et transfrontalier : la valeur ajoutée brute du 2006 a été de 116.125 millions d‟euro, le 7.4% environ du total français.

Provence-

PACA / France

France métropo-

métropolitaine

litaine

116 125

7,4 %

1 572 128

Agriculture

1,6 %

5,9 %

2,0 %

Industrie

10,5 %

5,3 %

14,6 %

Construction

6,5 %

7,6 %

6,3 %

Services marchands

56,3 %

7,5 %

55,5 %

Services administrés

25,1 %

8,6 %

21,6 %

Année 2006*

Alpes-Côte d'Azur

Valeur ajoutée brute (millions euros)

Tabelle 6.1: Valeur ajoutée brute selon les différents secteurs. Source : INSEE-Comptes régionaux en base 2000.

Comme le souligne la Tabelle 6.1, les services sont très importants dans la Valeur Ajoutée Brute, car ils représentent les trois quarts du même, composé de services commerciaux pour le 56.3% et de services administratifs pour le 25,1%. En outre, le secteur de l‟industrie représente le 10,5% du total, le secteur des constructions le 6,5%, tandis que l‟agriculture ne pèse que pour l‟1,6%.

206

Source INSEE-RGP.

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On peut aussi observer cette composition en analysant la réalité des entreprises provençaux selon le secteur : elles sont 144.763 unités, le 10% du total français.

Provence-AlpesCôte d'Azur

PACA / France

Industries agricoles et alimentaires

3 614

8,0 %

Industries des biens de consommation

2 363

7,7 %

97

5,1 %

Industries des biens d'équipement

2 754

9,3 %

Industries des biens intermédiaires

2 590

5,8 %

139

7,4 %

Construction

18 033

9,5 %

Commerce

34 864

9,6 %

Transports

4 427

9,4 %

Activités financières

4 168

8,7 %

Activités immobilières

12 304

9,2 %

Services aux entreprises

19 750

9,5 %

Services aux particuliers

23 524

9,8 %

Education, santé et action sociale

11 805

8,9 %

4 331

9,1 %

144 763

9,3 %

Industrie automobile

Energie

Administration TOTAL

Tabelle 6.2: Répartition des entreprises selon le secteur d’activité. Source : ASSEDIC, 2006

Le secteur du commerce présente 34.864 entreprises (9,6% du total français), suivi par les services privés (23.524 entités) et de services aux

198


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entreprises (19.750 entités). Le secteur des constructions a 18.033 entreprises et celui de l‟enseignement, de la santé et de l‟action sociale présentent 11.805 unités. Les deux tiers des entreprises de la région PACA (où le total est de 97.014 entreprises) sont administrées et gérées par des organismes localisés dans la région même, tandis que 25.071 sont contrôlées par la région de l‟Ile de France. La présence de ces entreprises commerciaux souligne et confirme la tendance historique française, qui focalise son activité surtout sur la phase distributive de la chaine productive. Le modèle de la grande distribution française est né après la Première Guerre Mondiale, après une période de grave pauvreté et crise économique : pendant l‟Après-guerre la classe politique a soutenu l‟affirmation du modèle consommationcroissance-emploi, à la base de ce particulier parcours évolutif démarré au début des Années Cinquante. Les petites boutique ont devenues des minimarkets (surface de 400 mètres carrés), qui, ensuite, ont devenus des superettes ou des supermarchés (surface de 400 à 2500 mètres carrés), qui ont évolués en devenant des hypermarchés (surface supérieure que 2500 mètres carrés). L‟ère de la consommation a démarrée pendant les trente années glorieuses de la France : beaucoup de surfaces de moyennes et grandes dimensions ont été construites pour la grande distribution et c‟est pour cette raison que l‟hexagone français est devenu le pays européen avec la plus remarquable concentration de supermarchés (15 unités de distribution par million d‟habitants, tandis qu‟en Italie étaient 2 et en Espagne 3). Le marché français était donc contrôlé par six point d‟achat fondamentales et l‟hypermarché devint le symbole du développement des entreprises commerciaux françaises.

199


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C‟est dans le cadre des relations transfrontalières eurorégionales parmi l‟Italie et la France que les colosses de la distribution françaises ont dépassés les Alpes en s‟implantant en Piémont et en Ligurie : aujourd‟hui la grande distribution françaises contrôle une remarquable portion du marché italien car beaucoup de chaines qui étaient possédées par des entrepreneurs italiens ont été achetées par les multinationales françaises. Les plus importants sont Carrefour, qui a récemment aussi acheté GS (qui était possédé de la famille Benetton) et Auchan, qui a acheté le group italien La Rinascente207. Somme toute, la réalité distributive française a un très fort pouvoir contractuel et un réseau organisationnel très bien structuré : comme le reste de la France, la région Paca possède aussi une importante structure commerciale, avec 34.864 unités de distribution.

Provence-Alpes-

PACA /

Côte d'Azur

France

Commerce et réparation automobile

4 933

9,4 %

Grande distribution

827

6,7 %

Vente à distance

124

11,5 %

20 621

10,0 %

26 505

9,7 %

255

9,2 %

Intermédiaires du commerce de gros

1 410

18,4 %

Commerce de gros en produits agroa-

1 388

9,7 %

Autre commerce de détail TOTAL COMMERCE DE DETAIL Commerce de gros d'équipement automobile

207

C. Jaquiau, Smontiamo le superfici della grande distribuzione organizzata, articolo, Parigi 2006.

200


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

limentaires Commerce de gros de biens de con1 543

8,1 %

Commerce de gros interindustriel

3 763

7,9 %

TOTAL COMMERCE DE GROS

8 359

9,2 %

34 864

9,6 %

sommation non alim

TOTAL COMMERCE

Tabelle 6.3: Répartition des entreprises commerciaux 2007 Source : ASSEDIC, 2006

Dans le cadre du commerce du détail de la région provençale on peut observer 4.933 entreprises du secteur du commerce et de la réparation des voitures, et 827 unité de la grande distribution ; le commerce de gros a une présence massive d‟operateurs interindustriel et une remarquable quantité d‟intermédiaires de produits agroalimentaires et non agroalimentaires (1.388 et 1.543 entités).

Provence-Alpes-Côte PACA / France métropod'Azur

litaine

Hypermarchés

98

6,4 %

128

141*

349

6,3 %

88

114*

300

7,1 %

41

47*

densité (m² pour 1000 hab) Supermarchés densité (m² pour 1000 hab) Hard discount densité (m² pour 1000 hab)

201


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

*Densité France Tabelle 6.4: Numéro des entreprises commerciales 2007. Source : Guide Panorama de la Distribution.

La Provence-Alpes-Côte d‟Azur présente 98 hypermarchés, 349 supermarchés et 300 hard discount, avec une densité moyenne inferieure que celle française, surtout pour ce qui concerne les hypers et les supermarchés. En plus de ce développement du secteur commerciale, cette région transfrontalière vante le taux le plus haut pour la création de nouvelles entreprises : en 2006 la Paca a enregistré la naissance de 36.155 entreprises (taux de création du 13.2%, supérieure que la moyenne nationale du 12.1%), qui indique une remarquée vivacité entrepreneuriale. Pour le secteur de l‟industrie le taux est du 10.2%, pour le secteur des constructions du 17.4%, du 13.7% pour le commerce et du 12.4% pour les services. La complémentarité des paysages et du territoire de cette région a secondé la création d‟une offre touristique développée et variée, qui peut s‟adapter aux différentes exigences des consommateurs : c‟est pour cette raison que la Provence-Alpes- Cote d‟Azur est la première région française pour le tourisme intérieure et la deuxième pour celui extérieure. En effet, ce patrimoine si varié a permis la réalisation d‟une continue augmentation de la valeur du territoire au moyen de l‟implémentation de la plupart des forme touristiques : le tourisme balnéaire et nautique, le tourisme urbain, des villes d‟art et historiques, le tourisme rural, le golf et, enfin, toutes les activités hivernales, le tourisme vert et celui sportif .

202


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

Pour accueillir ces fluxes touristiques la région a développé une capacité réceptive remarquable: les 2.8 millions des lits destiné au tourisme de cette région représentent le 14% du total français ; la pourcentage de la valeur ajoutée brute du secteur touristique est du 12.2%, donné supérieure que la moyenne nationale du 6.6%, même s‟il faut souligner la saisonnalité de ce type de fluxes touristiques. La région Paca se compose de sept différents départements, qu‟on peut aussi localiser et analyser sur la carte :

Département des Alpes Maritimes; Département du Var; Département des Bouches du Rhône; Département de la Vaucluse; Département du Drome Provençale; Département des Hautes Alpes; Département des Alpes de l‟ Haute Provence208.

208

Cfr. www.provenceweb.fr.

203


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

Figure 6.1: Les sept Départements Provence-Alpes-Cote d’Azur. Surcee: www.provenceweb,fr.

Le Département des Alpes Maritimes, grâce à sa localisation géographique et à son activité touristique et commerciale, représente un des départements les plus intéressants et vifs de la région Paca.

6.2 LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES.

Situé dans la zone sud-orientale de la France, le long de la Mer Méditerranée, confinant à est avec la frontière italienne, le territoire des Alpes Maritimes, de la Cote d‟Azur et du son arrière-pays représentent un Département connu dans tout le monde pour ses ressources culturelles, touristiques et artistiques.

204


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

En plus de la célèbre « Cote d‟Azur », cette zone possède un paysage où “les Alpes plongent dans la mer”: les localités de la montagne sont très proche de la mer, et sont connues partout grâce à son climat doux et favorable caractérisé par 320 jours de beau temps par année. La Cote d‟Azur est une partie de la cote méditerranéenne connue dans tous le monde pour les villes de Cannes, Antibes e Menton, où on peut admirer des immeubles de la Belle Epoque et beaucoup de résidence estivales luxueuses. Cette cote est caractérisée par ses plages de sable fine ou de pierres, à ses spacieux bords de mer, tels que la Promenade des Anglais à Nice et la Croisette à Antibes, et à ses centre-ville historiques où on peut toujours admirer les marchés locaux et les petits ports. Il est très intéressant de visiter l‟Arrière-pays, où les reliefs deviennent plus escarpés et les petites rues des collines très tortueuses : ici la végétation est celle méditerranéenne, composée des sapins maritimes, olives et des cactus géants, qui devient de plus en plus typique à cause du chant des cigales locales209. C‟est pour cet ensemble de senteurs, parfums et plantes aromatiques que la ville de Grasse est devenue un des chef-lieu mondiaux pour la création des parfums. Dans la zone septentrionale du Département on peut observer les Alpes Maritimes (qui représentent le 80% environ de la surface), connues pour ses activités sportives hivernales et pour les fleuves qui offrent la possibilité de faire du canyoning ; en outre, le Parc Naturel du Mercantour offre beaucoup de paysages où la faune et la flore survivent

209

En Provence les “cigales”, représentent un symbole typique de bonne chance.

205


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

grâce aux caractéristiques favorables du climat et à une culture du développement durable et de la sauvegarde territoriale210. Dans le cadre de la création de valeur pour le territoire, tout l‟induit touristique est fondamentale pour le Département des Alpes Maritimes, qui a valorisé ses caractéristiques au moyen d‟actions visant au renforcement de l‟image et de tous les services commerciaux destinés aux citoyens. Dans ce contexte, Nice représente la “ville phare” de la Cote d‟Azur. 6.3 LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES ET LA “VILLE PHARE” NICE

Nice est la ville phare de la Côte d'Azur. Cette véritable métropole est la cinquième ville de France par sa population et grâce à des réalisations d'envergure comme Acropolis, Sophia Antipolis, le Palais des Congrès et son aéroport international (le deuxième de France après Paris), Nice s'est largement ouverte aux activités industrielles, scientifiques et des hautes technologies. A la fois élégante et populaire, Nice a le charme des cités méditerranéennes où la douceur de vivre tient autant à la beauté de la ville qu'à son climat exceptionnel. Ici, même en hiver, les terrasses de café sont agréables et l'on peut y admirer la célèbrissime Promenade des Anglais, toujours impeccablement fleurie, longeant la courbe de la Baie des Anges, avec d'un côté, les nombreuses plages et de l'autre les luxueux hôtel, dont le célèbre Hôtel Negresco. En flânant dans le vieux Nice, avec ses ruelles pittoresques, ses façades aux couleurs ocres déclinées 210

Cfr. www.provenceweb.fr.

206


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

jusqu'aux jaunes ou rouges on peut connaitre au mieux cette ville, et ses habitants aussi : les Niçois. Fiers de leur passé d'indépendance, les Niçois ont leur propre langage (le Nissart) et une cuisine typique aux saveurs relevées, à l'image de leur célèbre carnaval : les Pissaladières (tartes aux oignons, anchois, olives) , Ratatouille (tomates, aubergines, courgettes) ou Pan Bagnat (pain garni de légumes) ou Salade Niçoise, le tout est toujours généreusement arrosé d'huile d'olive et garni d'olives niçoises (les caillettes) qui sont petites et noires. Nice est également une ville d'arts et de culture, après Paris c'est la ville qui compte le plus de musées. La ville est animée de jour comme de nuit avec en période estivale le Nice Jazz festival dans les superbes arènes et les jardins du Cimiez, la bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais lancées par les plus jolies filles de la Côte d'Azur. Chaque jour, sur le Cours Saleya, se tient le grand marché aux fleurs avec fruits et légumes le matin. Aujourd‟hui Nice représente le chef-lieu du Département des Alpes Maritimes, la ville cœur de la Communauté d‟Agglomération Nice Cote d‟Azur, localisée dans le milieu d‟une conurbation littorale que se détend de Mandelieu jusqu‟à Menton : cette conurbation présente une population de 900.000 habitants environ, le 88% de la population départementale. Nice est une ville plurifonctionnelle, un centre métropolitaine dès 1970, qu‟aujourd‟hui joue le rôle tant de centre administratif que de pole économique, en réunissant toutes les grandes infrastructures dont cette ville nécessite, même si cette métropole est différentes car elle représente le cœur d‟un territoire qui s‟appelle “Pays Niçois”. Cette zone, caractérisé par des remarquables influences et interdépendances, réalise son unité urbaine, économique, sociale et politique au moyen de l‟Administration

207


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

Publique de la ville de Nice : le Pays Niçois est donc, lié aux provinces italiennes piémontaises et liguriennes grâce aux relations transfrontalières privilégiées qui remarquent le caractère européen et euro régionale de la métropole niçoise. L‟histoire de cette ville est caractérisé, jusqu‟au dix-neuvième siècle, par le rôle fondamentale du secteur agricole, qui a représenté la source principale des revenus de la population. Après l‟annexion à l‟Etat français, Nice a développé l‟économie du son port, visant à l‟activité militaire et au transport des marchandises, en amorçant le moteur du développement qui a aussi impliqué tous les autres secteurs, surtout celui du tourisme. En effet, aujourd‟hui, le secteur le plus consolidé est celui touristique, qui joue un rôle très important dans le cadre de l‟économie locale, et qui a aussi atténué l‟impact de la crise des Années Quatre-vingt-dix du secteur des constructions et des œuvres publiques, que dans le Pays Niçois est composé d‟entreprises de petites et moyennes dimensions plutôt dynamique mais aussi fragiles. Les points forts de l‟économie niçoise sont le tissue industriel, historiquement composé de nombreuses petites structures artisanales très variées, et l‟activité commerciale et des services, qui constituent la source la plus importante de la richesse économique de cette métropole : en outre, au jour d‟aujourd‟hui, l‟économie de Nice est liée au développement et à la création de valeur et de la compétitivité de la Cote d‟Azur, qui est dynamique et exerce des activité variées pour le but du renforcement de ses filières locales d‟excellence, telles que celle de la santé, de l‟image, du secteur multimédiale et de l‟enseignement supérieur.

208


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

Dans le cadre d‟une stratégie de développement à long terme caractérisée par le binôme global-local, aujourd‟hui, la Communauté d‟Agglomération Nice Cote d‟Azur, a implémenté des actions de développement économique d‟intérêt communautaire ; parallèlement la ville de Nice poursuit une politique basée sur les caractéristiques typiques niçoises, sur le développement de projets urbains et sur la création d‟un dialogue véritable avec le secteur entrepreneurial, aussi en remarquant la réalisation d‟un développement durable. Ce parcours semble être le meilleur pour seconder l‟évolution et la création de valeur territoriale à long terme, parce qu‟il est focalisé sur les problèmes globaux, locaux, économiques et politiques, fondamentaux dans l‟actuel contexte socio-économique. Donc, il est un “enjeu économique” pour la ville de Nice, qu‟au moyen du binôme développement durable et environnement, peut renforcer la croissance de son économie locale et transfrontalière Après le succès de l‟expérience piémontaise, toujours en poursuivant le but de l‟augmentation du développement et de la valeur de la ville même, du Pays Niçois, et de tout le Département, la maire de la ville de Nice, Christian Estrosi, ha voulu poser la candidature de sa métropole comme siège des Jeux Olympiques d‟Hiver 2018 : cet événement pourrait représenter une puissance propulsive qui pourrait lancer la région vers une dimension globale et de plus en plus compétitive.

209


C. 6 Ŕ L‟EUROREGION ALPESŔ MEDITERRANEE. LA REGION PACA ET LE DEPARTEMENT DES ALPES MARITIMES

Figure 6.2: Une hypothétique affiche des Jeux Olympiques d’Hiver à Nice 2018. Source: www.nice.fr

210


CONCLUSIONS

CONCLUSIONS

L‟ Eurorégion Alpes-Méditerranée, née officiellement le 18 juillet 2007 après un long processus de coopération et d‟intégration transfrontalière, représente un instrument efficace pour la création de la valeur pour le territoire et on peut l‟identifier comme une région composée de territoires différents mais complémentaires, qui s‟étend des glaciers alpins jusqu‟aux côtes de la Mer Méditerranée, unie par des siècles d‟histoire commune et par la même matrice linguistique. Il est fondamental qu‟à la base d‟un processus synergique aussi important et complexe, il y ait une coopération socio-culturelle, condition essentielle pour atténuer les barrières psychologiques que l‟on peut, dans la plupart des cas, observer entre les peuples qui vivent proches de la frontière et qui sert à mieux réaliser l‟intégration et la collaboration dans tous les secteurs : cette coopération représente le point de départ pour la réalisation de contacts entre les populations transfrontalières et a pour but la connaissance réciproque des points communs et des différences qui existent dans tous les secteurs. Les cinq régions qui la composent (Piémont, Ligurie, Vallée d‟Aoste, Rhone-Alpes et Provence-Alpes-Côte d‟Azur) ont des caractéristiques variées et complémentaires, qui permettent à cette Eurorégion de représenter une zone très riche et intéressante et en même temps compétitive de l‟Union Européenne : la coopération transfrontalière, en poursuivant le but d‟une Europe plus intégrée et unie, est devenue de plus en plus importante car elle pourrait effacer toutes les différences transfrontalières dans le cadre d‟une concrète union européenne, politique et so-

211


CONCLUSIONS

ciale. Au début du nouveau millénaire, dans un contexte où les médias jouent un rôle fondamental dans tous les secteurs, la télévision, la presse et Internet représentent les moyens les plus puissants et efficaces pour réaliser une sensibilisation de l‟opinion publique pour tout ce qui concerne la coopération et l‟intégration, en faisant de l‟Eurorégion AlpesMéditerranée une « unité économique et culturelle » : somme toute, le but de cette euro région est la conception et la réalisation d‟une action commune concernant toutes les thématiques pour lesquelles la coopération est fondamentale, mais aussi “consolider tout ce qui nous rapproche culturellement”. Dans un contexte économique mondialisé il devient nécessaire que ces cinq régions, pour conserver et augmenter leur rôle compétitif dans le cadre européen et mondial, unissent leurs forces en harmonisant les filières industrielles, le secteur universitaire et de la connaissance, le secteur de la recherche, du développement et des technopoles, tout le secteur des transports et le cadre culturel, en participant activement à cette construction euro-méditerranéenne au moyen de la planification et de l‟implémentation de projets communs. Par conséquent, l‟Eurorégion Alpes-Méditerranée agit pour la double ambition de développer les projets concernant les thématiques prioritaires pour le territoire et pour l‟actuel contexte socio-économique, tels que l‟innovation, le développement durable, le secteur touristique et des transports et celui de la connaissance et de la formation, et encore de réaliser une action concertée auprès des institutions européennes dans le cadre du Programme Communautaire 2007-2013. Cette action est toujours réalisée en valorisant et en renforçant les caractéristiques locales des différentes régions qui composent la zone mé-

212


CONCLUSIONS

diterranéenne et qui, surtout pour la Province de Cuneo et pour le Département des Alpes Maritimes, représentent un patrimoine culturel, artistique et économique unitaire, dynamique et très vivant qui doit être secondé et soutenu au moyen d‟actions de planification stratégique coordonnées sur plusieurs niveaux. C‟est dans ce cadre à long terme que l‟Eurorégion Alpes - Méditerranée, comme instrument de création de valeur et de compétitivité pour le territoire et pour les entreprises qui y sont implantées, réalise sa stratégie de développement grâce à des politiques transversales concertées qui se basent sur la « production de connaissance au moyen de la connaissance » ayant pour but de donner des perspectives euro-régionales globalisées et des impulsions propulsives locales d‟innovation aux différentes économies qui la composent.

213


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