Centre Antoine Martinet
Cycle d’Initiation à l’Histoire Régionale ème 18 année
1914 1918 3
Le 1er Conflit Mondial en Tarentaise
L’uni
crée ?
Manifestation au Pré-SaintGervais ( environ 150 000 personnes)contre la loi des trois ans (25 mai 1913): discours de Jean Jaurès
Le 24 novembre 1912, la CGT tient un congrès extraordinaire sur le thème de l'action préventive contre la guerre. Le 25 février 1913, la CGT publie un manifeste antimilitariste. Manifestation syndicale sur les Grands boulevards à Paris, le 27 juillet 1914.
A l’ordre de mobilisation, les travailleurs répondront par la Grève Générale révolutionnaire Plutôt l’insurrection guerre.
que
Dessin de H.-P. Gassier dans La Guerre sociale du 23 juillet 1913. 31 juillet 1914
la
Message de Raymond Poincaré, Président de la République, lu par René Viviani 4 août 1914 Messieurs les députés, La France vient d’être l’objet d’une agression brutale et préméditée, qui est un insolent défi au droit des gens. Avant qu’une déclaration de guerre nous eût encore été adressée, avant même que l’ambassadeur d’Allemagne eût demandé ses passeports notre territoire a été violé. L’empire d’Allemagne n’a fait hier soir que donner tardivement le nom véritable à un état de fait qu’il avait déjà créé. Depuis plus de quarante ans, les Français, dans un sincère amour de la paix, ont refoulé au fond de leur cœur le désir des réparations légitimes. Ils ont donné au monde l’exemple d’une grande nation qui, définitivement relevée de la défaite par la volonté, la patience et le travail, n’a usé de sa force renouvelée et rajeunie que dans l’intérêt du progrès et pour le bien de l’humanité. Depuis que l’ultimatum de l’Autriche a ouvert une crise menaçante pour l’Europe entière, la France s’est attachée à suivre et à recommander partout une politique de prudence, de sagesse et de modération. On ne peut lui imputer aucun acte, aucun geste, aucun mot qui n’ait été pacifique et conciliant. À l’heure des premiers combats, elle a le droit de se rendre solennellement cette justice qu’elle a fait, jusqu’au dernier moment, des efforts suprêmes pour conjurer la guerre qui vient d’éclater et dont l’empire d’Allemagne supportera, devant l’histoire, l’écrasante responsabilité. Au lendemain même du jour où nos alliés et nous, nous exprimions publiquement l’espérance de voir se poursuivre pacifiquement les négociations engagées sous les auspices du cabinet de Londres, l’Allemagne a déclaré subitement la guerre à la Russie, elle a envahi le territoire du Luxembourg, elle a outrageusement insulté la noble nation belge, notre voisine et notre amie, et elle a essayé de nous surprendre traîtreusement en pleine conversation diplomatique. Mais la France veillait. Aussi attentive que pacifique, elle s’était préparée ; et nos ennemis vont rencontrer sur leur chemin nos vaillantes troupes de couverture, qui sont à leurs postes de bataille et à l’abri desquelles s’achèvera méthodiquement la mobilisation de toutes nos forces nationales. Notre belle et courageuse armée, que la France accompagne aujourd’hui de sa pensée maternelle, s’est levée toute frémissante pour défendre l’honneur du drapeau et le sol de la patrie. Le Président de la République, interprète de l’unanimité du pays, exprime à nos troupes de terre et de mer l’admiration et la confiance de tous les Français. Étroitement unie en un même sentiment, la nation persévérera dans le sang-froid dont elle a donné, depuis l’ouverture de la crise, la preuve quotidienne. Elle saura, comme toujours, concilier les plus généreux élans et les ardeurs les plus enthousiastes avec cette maîtrise de soi qui est le signe des énergies durables et la meilleure garantie de la victoire. Dans la guerre qui s’engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l’éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’union sacrée et qui sont aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur et dans une même foi patriotique. Elle est fidèlement secondée par la Russie, son alliée ; elle est soutenue par la loyale amitié de l’Angleterre. Et déjà de tous les points du monde civilisé viennent à elle les sympathies et les vœux. Car elle représente aujourd’hui, une fois de plus, devant l’univers, la liberté, la justice et la raison. Haut les cœurs et vive la France !
La Guerre sociale (1906-1916) est un journal antimilitariste fondé et dirigé par Gustave Hervé, qui rassemble, à l'origine, des socialistes révolutionnaires et des anarchistes. Le tirage est d’environ 50 000 exemplaires en 1914. Après la conversion de Gustave Hervé au nationalisme, La Guerre sociale, ralliée à l'Union sacrée, devient La Victoire en 1916. La crainte de l’insoumission politique et syndicale : environ 14 % soit 300 000 hommes. En réalité, à peine 1,5 %.
La fleur
fusil ?
Roland Dorgelès, 1919, « Les fleurs, à cette époque de l’année, étaient déjà rares ; pourtant on en avait trouvé pour décorer tous les fusils ». Joseph Delteil, 1926, « des détachements passaient, chaque fusil avait droit à une fleur ; et chaque soldat avait droit à un baiser ». Jean Galtier-Boissière, 1928, « cris de la foule bruyante, les drapeaux qui flottent à toutes les fenêtres, les fleurs bigarrées qui ornent les képis, les capotes et les fusils, donnent à ce départ un air de fête joyeuse ».
Maurice Genevoix, 1953, « Des cris ? Des chants ? Moins que ne le dit la légende. Les regards que nous échangions relevaient autre chose que l’enthousiasme guerrier : une angoisse virilement refoulée, une résolution grave et dure ». *** « Jusqu’où va ce mouvement dans les profondeurs de la nation ? (...) Il faudrait avoir des études sur les campagnes où, sans doute, faute de grands rassemblements, l’exaltation collective fit souvent place à des attitudes plus amères ». Jean-Baptiste Duroselle
« Ah ! tu ne croyais pas que c’était ‘ça’, la Guerre : La faim, la soif, le froid, et les nuits sans sommeil ; Parfois un lourd repos ; - et puis, le brutal réveil Que sonne un percutant dans un bruit de tonnerre. La pluie inondant tout ; la ‘boule’ qui verdit Dans la musette humide où l ’eau s’infiltre s’infiltre et glisse ; Le drap couleur de ciel que sang ou boue tapisse ; Bref, Tout Ce contre Quoi le Poilu se raidit … La guerre ? … Ah, ce n’est pas le combat légendaire Où l ’on entend le Preux, lancer de sa voix claire, Le défi courageux – debout au grand soleil soleil ! C’est la souffrance immense et le long sacrifice, C’est le sang qui remplit la terre, humble calice, Tant de sang que lele ciel, ce soir, en est vermeil ! … » François Arnollet Mélanges poétiques
Le 14ème CA, « les Allobroges » de la Ière Armée Général Joffre « Généralissime » - GQG
Général Dubail Commandant la Ière Armée 02.08.14 / 05.01.15
Général PouradierDuteil
Général Baret 24.08.14 / 31.08.16
1.11.13 / 24.08.14
14ème CA
Général Marjoulet 02.09.16 / 21.09.21
Général d’Armée
1re armée Auguste (armée Dubail de Dole)
Position
autour de Remiremont et Charmes
Composition
Effectif
Objectif
5 CA (7e, 8e, 13e, attaquer vers 14e et 21e), Mulhouse 266 452 soit dix DI, hommes et Sarrebourg plus les 6e et 8e DC Le plan XVII est un plan militaire préparé en 1913, applicable à partir du 15 avril 1914 et appliqué par l'armée française en août de la même année, au tout début de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom au fait d'être le 17e depuis la fin de la guerre franco-allemande de 1870. Il s'agit d'un plan de mobilisation et de concentration des forces françaises. Il prévoit l'augmentation massive des effectifs grâce à l'arrivée des réservistes (c'est la mobilisation), puis le transport par chemin de fer des troupes (la concentration), sous la protection des unités frontalières (la couverture).
La « bataille des Frontières » désigne la toute première phase des combats de la Première Guerre mondiale sur le front Ouest en août 1914, juste après la mobilisation des différents belligérants. Comme il s'agit d'une expression française, le terme désigne la série d'affrontements entre les troupes allemandes et franco-britanniques le long des frontières franco-belge et francoallemande, sur une période allant du 7 au 23 août 1914. Elle comprend plusieurs zones de combats : d'une part en Haute-Alsace (batailles de Mulhouse et de Dornach), dans les Vosges (bataille du Donon, etc.) et sur le plateau lorrain (batailles de Morhange et de Sarrebourg) où les Allemands repoussent les offensives françaises, d'autre part dans l'Ardenne belge (bataille des Ardennes) et le sillon Sambre-et-Meuse (batailles de Charleroi et de Mons) où les Français, les Belges et les Britanniques sont enfoncés par l'offensive allemande. Les victoires allemandes, notamment en Belgique, entraînent à partir du 23 août la retraite de l'aile gauche française et de la petite armée britannique jusqu'en Champagne : c'est la « Grande Retraite » , qui se termine par la bataille de la Marne en début septembre. En Lorraine, le front se stabilise sur la même période.
La Ière Armée est massée entre Belfort et la ligne générale MirecourtLunéville, son Quartier Général se trouvant à Épinal. Sa zone d'action est comprise entre la frontière Suisse, au Sud, et la ligne Bainville-aux-Miroirs, Bayon, Lunéville, Lagarde et Dieuze, au Nord. En août 1914, elle constitue l'armée d'aile droite et doit attaquer dans la direction générale Baccarat-Sarrebourg-Sarreguemines, la droite du gros de ses forces suivant la crête du massif des Vosges et son extrême-droite dans la plaine d'Alsace pour appuyer au Rhin le dispositif général. 7 au 11 août : bataille d’Alsace (prise de Mulhouse, puis repli), 20 août : bataille de Sarrebourg, 25 août : bataille de la Mortagne : contre-offensive allemande, 21 septembre au 13 octobre : bataille de Flirey ; stabilisation du front. « Je me souviens très bien que j'étais en train de retirer mes jumelles de leur étui lorsque, soudain, je reçu une violente commotion en plein visage. Des détonations éclataient dans un bois à 1 500 mètres environ. Moins d'une seconde après arrivaient sur nous, avec des sifflements stridents, une dizaine d obus qui éclataient au-dessus de nos têtes, projetant, avec un bruit terrifiant, des éclats et de la mitraille. Sous cette rafale brutale, inattendues foudroyante, mes hommes s'enfuirent de tous côtés. Absolument pétrifié, le cerveau en déroute, j'étais dans l'impossibilité de bouger de place, bien que mon instinct me commandât de fuir... Les explosions, tantôt à hauteur d'homme, tantôt au sommet des arbres, se succédaient à la cadence d'une dizaine à peu près... L'air craquait, une fumée acre, jaune, puante, envahissait le bois et séchait notre gorge... J’allais d'un arbre à l'autre, courbé en deux tantôt à plat ventre, comme un bête traquée... Que pouvait en homme sur ce volcan crachant feu et acier? - Delabeye, me disait Guillermin, nous ne reverrons plus la Savoie, nous sommes foutus, que je te dis. » - Caporal Delabeye – 140ème RI de Grenoble. Les raisons d’un premier échec : - l’insuffisance de l’artillerie lourde, - la quasi inexistence de l’aviation de repérage, - la difficulté des liaisons, - l’inadaptation d’une partie du Commandement.
08 Août 1914 La prise de Mulhouse. Les français abandonne la ville le 10 août.
« Enfants de l'Alsace ! Après 44 années d'une douloureuse attente, les soldats français foulent à nouveau le sol de votre noble pays. Ils sont les premiers ouvriers de la grande œuvre de la Revanche ! Pour eux quelle émotion et quelle fierté ! Pour parfaire cette œuvre, ils ont fait le sacrifice de leur vie ; la nation française unanime les pousse et, dans les plis de leurs drapeaux sont inscrits les noms magiques du Droit et de la Liberté ! Vive l'Alsace ! Vive la France ! » - Gal Joffre – 08 août 1914
Caricature allemande des prisonniers français – Août 1914