Centre Antoine Martinet
Cycle d’Initiation à l’Histoire Régionale ème 18 année
1914 1918 4
Le 1er Conflit Mondial en Tarentaise
Août 1914, l’échec de Joffre ? - Propulsé généralissime par des politiques qui recherchaient un homme malléable, - qui n’est pas breveté de l’École de guerre (son arme est le génie), Créée en 1880, l’École de guerre a pour fonction théorique de former, par le biais d’un cursus de deux ans, une partie des officiers français aux notions stratégiques et techniques les plus modernes. Devant justifier pour entrer à l’École Supérieure de Guerre de cinq années de service actif, dont trois au sein d’une unité opérationnelle, l’officier se voit octroyer, au terme de sa formation complémentaire, le diplôme faisant de lui un « breveté », ce qui constitue dans la plupart des cas un puissant accélérateur de carrière et de promotion.
- qui n’a comme fait d’armes que la prise de Tombouctou, le 12 février 1894, à coups de fusils et de canons contre des combattants équipés de javelots. - qui ne croit ni dans le rôle de l’aviation ni dans celui des transmissions (« Le téléphone constitue un moyen de communication dont il y a lieu de ne pas abuser ». 11 août 1914), - ne sachant pas prendre ses distances face à la théorie du colonel Louis Loyzeau de Grandmaison, théoricien de « l’offensive à tout prix » qui se solde par 300 000 morts en 3 semaines, - ayant négligé le plan Schlieffen (pourtant connu depuis 1904) et qui prévoyait l’attaque allemande par la Belgique, - et n’hésitant pas à transmettre à Paris une version édulcorée du désastre.
Septembre 1914, la victoire de Joffre ? - Les instructions du 24 août 1914 – Le revirement : Interdiction de lancer l’infanterie sans une solide préparation d’artillerie / pas d’attaque en formation dense / organiser tout point d’appui conquis avant toute nouvelle offensive. - Les limogeages du 12 août au 06 septembre : [envoi des officiers généraux aux arrêts dans la 12ème Région militaire de Limoges] deux généraux d'armée (Ruffey et Lanrezac), huit généraux de corps d'armée (Bonneau, Espinasse, Sordet, Sauret, Brochin, Pioline, Defforges et Duteil) et 38 généraux de division - Renforcement des prévôté, « conseils de guerre spéciaux » : 2 fusillés en août 14, 76 condamnations en septembre dont 65 exécutées. Les incompréhensions de Joffre : le cas Lanrezac « Même s’il a été réhabilité en 1917 puis mis à l’honneur en 1924, le général Charles Lanrezac, militaire expérimenté commandant la Vème armée en 1914, sera limogé après un mois de combat par le maréchal Joffre qui l’accuse d’avoir mis en péril les forces françaises au début du conflit. Pourtant, confronté aux ordres incohérents du GQG et aux appréciations erronées d’officiers pétris de certitudes mais guidés par une doctrine de l’offensive à outrance, ce fin tacticien va sauver son unité de l’encerclement et, grâce à sa victoire lors de la bataille de Guise, participera directement au succès français de la Marne. Son sens de la manœuvre incompris par le généralissime de l’époque est en fait le révélateur d’une capacité à prendre des risques mesurés puis à saisir les opportunités sans jamais céder à la tentation du coup de dé. Aussi, le général Lanrezac était bien en décalage avec la plupart des chefs de son époque et il appuyait son talent sur une solide culture militaire. » F.Jordan
1ère réaction salutaire : la création de la VIème armée 26 août 1914 : création de la 6e armée, suite à la dissolution de l’armée de Lorraine, elle est composée de troupes hétéroclites provenant des différentes armées françaises : 2 corps d'armée d'active, le 4e et le 7e corps d'armée détaché respectivement de la 3e armée et de la 1re armée française, des 5e et 6e groupes de divisions de réserve, des 45e et 37e divisions d'infanterie, de la brigade de chasseurs indigènes et du corps de cavalerie de Sordet. Objectif : se placer à l’extrême gauche du dispositif allié. Le dispositif mis en place pour le déplacement (un programme de déplacement de + 100 000 hommes) : 163 trains.
2ème réaction salutaire : le groupement « Foch » - IXème armée
Michel Joseph Maunoury, né le 17 décembre 1847 à Maintenon (Eure-et-Loir) et mort le 28 mars 1923 à Mer (Loir-et-Cher), il sera fait maréchal de France à titre posthume.
29 août 1914 : création du détachement d'armée Foch 5 septembre 1914 : renommé 9e armée Objectif : faire le lien entre la 4ème et la 5ème armée Le dispositif mis en place pour le déplacement : 128 trains Ferdinand Foch, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, né le 2 octobre 1851 à Tarbes et mort le 20 mars 1929 à Paris
La capitulation de Maubeuge Le siège de Maubeuge de 1914 également appelé bataille de Maubeuge fut le premier siège sur le sol français, mené par l'Empire allemand durant la Première Guerre mondiale. Le siège de la ville débuta le 28 août 1914 et se termina, officiellement, le 8 septembre 1914 lors de la capitulation de la ville. Ville du pré carré fortifiée par Vauban, Maubeuge avait fait l’objet d’importants travaux et avait pris une ampleur plus vaste avec Séré de Rivières, comparable à celle du camp retranché d’Épinal. Six forts et sept ouvrages intermédiaires limitaient un périmètre de 35 km. Maubeuge disposait d’environ 460 canons, 200 mitrailleuses et près de 50 000 hommes soit 10 régiments d’infanterie, représentant 27 bataillons (dont 18 de territoriaux), des unités d’artillerie, de cavalerie, du génie… Le gouverneur de la place était le général de brigade Joseph Anthelme Fournier qui était secondé par le général de brigade Gabriel Jean-Louis Ville. La garnison a plus de 4 000 blessés et environ 1 000 tués. Les Allemands font près de 46 000 prisonniers.
Le front russe
Allemagne: 1 million d'homme Russie :15 millions d'hommes Autriche-Hongrie: 6 millions ( quatre millions d’hommes sous d'hommes les drapeaux en 1914 et 27 millions de réservistes mais plus de la moitié ne sont pas mobilisables car en sont exclus les fils uniques, les soutiens de familles et les sujets musulmans. D'autre part, les dimensions de l'empire et les faiblesses des transports ferroviaires russes font que la mobilisation russe est beaucoup plus lente que celles des autres puissances : l'armée allemande a besoin de 16 jours, l'armée française de 17 jours et l'armée russe de trois mois
Sur le front oriental, suivant les plans des Alliés, le tsar lança l’offensive en Prusse-Orientale le 17 août, plus tôt que prévu par les Allemands. En août, deux armées russes pénétrèrent en Prusse-Orientale et quatre autres envahirent la province autrichienne de Galicie. Ils gagnèrent une victoire à Gumbinnen (19-20 août) sur des forces de la huitième armée allemande inférieures en nombre, qui étaient sur le point d’évacuer la région lorsque des renforts commandés par le général Paul von Hindenburg remportèrent sur les Russes une victoire décisive à la bataille de Tannenberg (27-30 août 1914), confirmée lors de la bataille des lacs Mazures (Prusse-Orientale), le 15 septembre, ce qui obligea les Russes à battre en retraite vers leur frontière. Les Allemands stoppent définitivement les offensives russes en Prusse (fin le 31 août); les Russes se replient vers leur frontière.
La 1ère bataille de la Marne
La première bataille de la Marne, souvent identifiée comme « la bataille de la Marne » a eu lieu du 5 septembre 1914 au 12 septembre 1914 entre d'une part l'armée allemande et d'autre part l'armée française et le corps expéditionnaire britannique. Les combats se déroulèrent le long d'un arc de cercle de 225 km à travers la Brie, la Champagne et l'Argonne, limités à l'ouest par le camp retranché de Paris et à l'est par la place fortifiée de Verdun. Ce champ de bataille est subdivisé en plusieurs batailles plus restreintes : à l'ouest les batailles de l'Ourcq et des deux Morins, au centre les batailles des marais de SaintGond et de Vitry, et à l'est la bataille de Revigny. Au cours de cette bataille décisive, les troupes franco-britanniques arrêtent puis repoussent les Allemands, mettant ainsi en échec le plan Schlieffen qui prévoyait l'invasion rapide de la France en passant par la Belgique, pour éviter les fortifications françaises de l'Est et ensuite se reporter contre la Russie. La retraite allemande se termine sur la rive droite de l'Aisne dès le 14 septembre, ce qui déclenche la bataille de l'Aisne.
La Grande Retraite « On a vu déjà les effets dissolvants de ces marches en retraite répétées, le plus souvent de nuit [...]. Effectifs fondus, nombreux traînards tombés aux mains de l'ennemi, bagages perdus, fusils et canons enlevés et, surtout, disparition du moral de la troupe ; tels étaient les résultats des retraites effectuées ces derniers jours par nos différentes armées. » Gal Galliéni 29 août - 2 septembre : le gouvernement français quitte Paris menacée par l'avancée allemande et s'installe à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Gallieni. Le gouvernement reste à Bordeaux jusqu’au 8 décembre.
Joseph Simon Gallieni, né le 24 avril 1849 à Saint-Béat en Haute-Garonne et mort le 27 mai 1916 à Versailles, est un militaire et administrateur colonial français. Il exerça une grande partie de son activité dans les opérations de colonisation menées par la France, laissant une empreinte profonde sur l'histoire de la colonisation française, et termina sa carrière pendant la Première Guerre mondiale. Il fut fait maréchal à titre posthume en 1921. Il prend sa retraite en avril 1914, mais il est rappelé en août après le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le 26 août 1914, il est nommé gouverneur militaire de Paris par Adolphe Messimy, ministre de la guerre, pour assurer la défense de la capitale. Alors que les Allemands approchent et que le gouvernement part pour Bordeaux en catastrophe, Gallieni met la ville en état de défense, rassure les Parisiens par une proclamation Joffre, inquiet de l'influence et de la réputation de Gallieni, le marginalise un peu. Il l'éloigne du quartiergénéral. En 1915, il est nommé ministre de la Guerre du 5e gouvernement d'Aristide Briand. Il entre en conflit avec Joffre et évoque publiquement les erreurs commises à Verdun. Pourtant Briand ne le suit pas et il doit démissionner. Ayant des problèmes de santé, notamment un cancer de la prostate, il meurt le 27 mai 1916 des suites d'une intervention chirurgicale dans une clinique de Versailles
Le redéploiement français La poursuite allemande * « Sa Majesté ordonne que l'armée allemande se porte en direction de Paris : la Ire armée, avec le deuxième corps de cavalerie, marchera à l'ouest de l'Oise, vers la basse-Seine. La IIe armée, avec le premier corps de cavalerie, poussera entre La Fère et Laon sur Paris […]. La IIIe […] progressera entre Laon et Guignicourt, sur Château-Thierry […]. La IVe […] marchera, par Reims, sur Épernay […]. La Ve […] s'avancera vers la ligne Châlons-Vitry […]. Verdun sera investi. […] Si l'ennemi oppose une forte résistance sur l'Aisne et ultérieurement sur la Marne, il pourra être nécessaire de faire converger les armées de la direction du sud-ouest dans la direction du sud. » Directive générale du commandement Suprême pour la continuation des opérations du 27 août * « Intention du Commandement Suprême est de refouler les Français en direction du sud-est en les coupant de Paris. Ire armée suivra la IIe en échelon et assurera en outre couverture du flanc des armées » 2 septembre
3ème réaction salutaire : les taxis de la Marne ? Les 6 et 7 septembre 1914, sur ordre du général Galliéni, environ 600 taxis parisiens, mais aussi quelques cars pouvant transporter 20 à 30 soldats, sont réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de la 7e division d'infanterie. Les véhicules sont en majorité des Renault AG1 Landaulet roulant à une vitesse moyenne de 25 km/ h. Galliéni en a besoin de 1 200 pour transporter 6 000 soldats, chaque taxi pouvant embarquer cinq hommes avec leur paque- une réelle portée psychologique tage, quatre à l'arrière (banquette pour deux sur la population et deux strapontins), un à côté du chauffeur.
La course à la mer – Sept./Déc. 14 La course à la mer désigne la dernière étape de la guerre de mouvement au début de la Première Guerre mondiale. Elle a lieu sur le front occidental de septembre à décembre 1914 à l'issue de la bataille de la Marne qui voit l'arrêt de l'offensive allemande et la consolidation du front ainsi obtenue de l'Oise jusqu'à la Suisse ; les belligérants tentent de se contourner au nord par le flanc ce qui les conduit jusqu'à la mer du Nord. Le front se stabilise sur près de 700 km sur une ligne allant de la mer du nord à la frontière Suisse, traversant l'Artois, la Picardie, puis plus à l'est la Champagne et la Lorraine.