Centre Antoine Martinet
Cycle d’Initiation à l’Histoire Régionale ème 19 année
1914 1918 9
Le 1er Conflit Mondial en Tarentaise
Erich Georg Alexander Sebastien von Falkenhayn, né le 11 septembre 1861 à Burg Belchau (aujourd'hui Białochowo en Pologne) et mort le 8 avril 1922 à Potsdam, est un officier prussien qui a servi dans l'armée allemande notamment durant la Première Guerre mondiale. Après une carrière d'officier d'état-major marquée par ses voyages en Chine, général dès 1912, il est le ministre de la Guerre de Prusse de 1913 à 1915 et le chef de l'état-major général de septembre 1914 à août 1916, à ce titre un des concepteurs de l'offensive de Verdun. Après sa démission, il est envoyé en Transylvanie comme commandant de la 9e armée avec laquelle il fait la conquête de la Roumanie, puis en Palestine comme chef de la Heeresgruppe F (un groupe d'armées ottomanes) à partir de juillet 1917. De février 1918 jusqu'à la fin de la guerre, il est le commandant de la 10e armée.
Joseph Joffre Généralissime des armées françaises (1914-1916) GQG
Philippe Pétain Responsable du secteur de Verdun 25 février – mai 1916
Georges Nivelle Responsable du secteur de Verdun à partir juin 1916 Charles Mangin – Adjoint
Pourquoi Verdun ?
La théorie officielle : bataille d’attrition (> latin : attritio : frottement > usure de la peau > fatiguer l’adversaire, le démoraliser). Justification de von Falkenhayn : « il faut saigner les Français à mort » Théorie contestée aujourd’hui : plutôt une justification a posteriori pour masquer l’échec d’une tentative de percée du front.
Le « saillant » de Verdun
Verdun, sous la direction des ingénieurs Argencourt, Jean Alleaume et Châtillon, probablement sur les plans d'Erard de Bar-le-Duc, reçut à partir de 1624, en lieu et place des anciennes fortifications médiévales, une ceinture de remparts renforcée par une citadelle reprenant le tracé et la plupart des éléments bâtis de la muraille fortifiant l'abbaye SaintVanne, dont on arasa et élargit les tours médiévales pour en faire les sept bastions que nous connaissons aujourd'hui encore. Cinquante ans après, Vauban y mit sa griffe, modifiant surtout l'enceinte urbaine, mais complétant principalement la citadelle en défenses accessoires telles que contre-gardes, ravelins, tenailles, etc., dont quelques-unes restent en place. Après 1870, Verdun entra dans le système défensif de Séré de Rivières, complété bien évidemment à l'extérieur de la ville par les célèbres forts que chacun connaît. Le système Séré de Rivières est un ensemble de fortifications bâti à partir de 1874 le long des frontières et des côtes françaises, en métropole ainsi que dans quelques colonies. Ce système défensif remplace les fortifications bastionnées mises en place notamment par Vauban. Il doit son nom (non officiel) à son concepteur et promoteur, le général Raymond Adolphe Séré de Rivières. Le système est fondé sur la construction de plusieurs forts polygonaux enterrés formant soit une ceinture fortifiée autour de certaines villes, soit un rideau défensif entre deux de ses places, soit des forts isolés. Ces éléments ont été partiellement modernisés de la fin du XIXe siècle jusqu'en 1918, pour former ce que les Allemands ont appelé la « barrière de fer ».
Les 2 faiblesses de Verdun en février 1916 : - Une position défensive quasi abandonnée ( Joffre ne croit plus dans les forteresses, l’artillerie a été déplacée dans la Somme, les troupes sont réduites …) - Une position défensive très mal desservie (Chemin de fer meusien à voie étroite et route départementale Bar-le-Duc – Verdun)
Celui qui voyait clair : Émile Driant Émile, Augustin, Cyprien Driant, 11 septembre 1855 - 22 février 1916, était un officier de carrière français. Gendre du général Boulanger, écrivain sous le pseudonyme de Danrit ou capitaine Danrit, député de Nancy, il reprend le service au début de la Première Guerre mondiale. Il meurt à Verdun à la tête des 56e et 59e bataillons de chasseurs, en février 1916.
Député à l’entrée de la guerre, il a 59 ans. Son mandat de député et son âge l’écartent facilement de toute obligation militaire. Il demande pourtant à reprendre du service contre l'Allemagne et obtient le 14 août 1914 le commandement des 56e et 59e bataillons de chasseurs. C’est à l’automne 1915 qu’il prend en charge le secteur du bois des Caures, devant Verdun. Fin 1915, sans préjuger encore d’une attaque sur Verdun qu’on n’imaginait pas, Driant avait alarmé les élus, et même le président de la République, sur la très grande insuffisance des moyens de défense de la zone. Le 1er décembre, il en faisait état auprès de la Commission de l’Armée de la Chambre. Gallieni, ministre de la Guerre écrivait le 16 suivant à Joffre, qui prit mal la chose ...
Verdun, l’entrée dans une 3ème guerre ? 1914 : la guerre de mouvement 1915 : la guerre de positions 1916 : la guerre d’usure Une autre conception du rapport infanterie / artillerie 1914 : l’artillerie accompagne l’assaut de l’infanterie 1915 : l’artillerie prépare, l’infanterie conquiert 1916 : l‘artillerie conquiert, l’infanterie occupe
Celui qui voyait clair : Philippe Pétain En 1901, il occupe un poste de professeur adjoint à l’École supérieure de guerre de Paris où il se distingue par des idées tactiques originales. Il y retourne de 1904 à 1907 puis de 1908 à 1911 en tant que titulaire de la chaire de tactique de l’infanterie. « Un minimum d’infanterie, un maximum d’artillerie » « le canon conquiert, l’infanterie occupe »
Développer l’artillerie, en particulier l’artillerie lourde. La réponse allemande : Février 1916 : 1 225 pièces d’artillerie dans le secteur de Verdun (les Français en ont 270) dont 13 obusiers Krupp de 420 mm (« Grosse Bertha »). 2 500 000 obus sont stockés avec ce matériel.
Bertha Krupp, petite-fille du fondateur Alfred
Une autre conception du rapport front / arrière 1914 : la guerre de mouvement : stocks limités – Industries au ralenti : on a besoin des hommes à l’avant 1915 : la guerre de positions, et plus encore, 1916 : la guerre d’usure : stocks de + en + importants > une industrie qui fonctionne à plein régime. Avec qui ? Les exemptés du front, les blessés versés dans l’auxiliaire et les femmes.
« Les munitionnettes »
Verdun, la débâcle ? : 21 – 25 février 1916 - 21 février 1916 vers 7 h 15 : un obus de 380 mm explose dans la cour du palais épiscopal de Verdun - 21 et 22 février 1916 : 2 000 000 d’obus s’abattent sur les positions françaises – un obus toutes les 3 secondes. La technique employée est celle du Trommelfeuer (« feu roulant ») : les canons ne tirent pas en salves mais en feu à volonté de manière à obtenir un pilonnage continu. - 22 février : mort du lieutenantcolonel Driant ainsi que 1 120 de ses hommes. Il n’y aura que 110 rescapés des 56° et 59° bataillons de chasseurs à pied.
- 25 février 1916 : prise du fort de Douaumont, les Allemands sont à 5 km de Verdun.
Le bilan des 302 jours Enlisement allemand
TOTAL
France
Allemagne
712 000
379 000
333 000
Tués
163 000
143 000
Blessés
216 000
190 000
La bataille d’attrition n’a pas fonctionné
06 août au 13 septembre 1914 : 329 000 français morts ou disparus
… Mais - Les combattants Français, dans un piteux état, résistent … - 2 Divisions sont envoyées en renfort (environ 36 000 hommes) - Joffre fait appel au général de Castelnau (son chef d‘État-Major, qui l’incite à confier au général Pétain le commandement en chef du secteur de Verdun.
- Pétain entreprend immédiatement la réorganisation du secteur : - réorganisation de la défense en quatre secteurs. Réarmement des forts. - réorganisation de la logistique : - instauration du « tourniquet » : les troupes se relaient pour la défense de Verdun – En 1916, 70 des 95 divisions françaises ont participé à la bataille de Verdun (environ 1 260 000 hommes). - « création » de la « Voie sacrée » : 3 000 camions entre Bar-le-Duc et Verdun (un toutes les 15 secondes) pour transporter 90 000 hommes et 50 000 tonnes de munitions chaque semaine.
- réorganisation de l’armement : - création d’un groupement d’artillerie lourde, - création de la première unité de chasse aérienne : dégager le ciel des engins ennemis et renseigner sur les positions et les mouvements des ennemis. Les prouesses les plus extraordinaires sont accomplies grâce au courage et au sang-froid des pilotes. De nouvelles figures militaires sont inventées telle que le tir en piquer pour profiter de l'effet de surprise. En France comme en Allemagne, tous ces exploits suscitent un grand intérêt de la part du public. Les combats sont relatés dans les journaux. Les escadrilles les plus prestigieuses sont vantées et craintes, elles portent un nom et possèdent un emblème. Les pilotes les plus méritants prennent le nom "d'as" et chacune de leurs victoires est médiatisées. Cependant, cet honneur impose à se plier à quelques règles bien établies : La destruction de l'adversaire ne peut être " homologuée " que si elle est incontestable et observée par au moins 3 témoins. En Allemagne, les "As" les plus connus sont : Manfred Von Richthofen, " le baron Rouge " qui comptabilise 80 victoires ; Ernst Udet avec 62 victoires ; Oswald Boelcke avec 40 victoires et 34 pilotes qui obtiennent plus de 30 victoires. En France, les "As" sont entre autre : René Fonck avec 83 victoires homologuées ; Georges Guynemer avec 53 victoires ; Charles Nungesser avec 30 victoires. Lorsque l'année 1916 s'achève, l'aviation a fait d'énormes proprets dans toutes les armées en guerre, l'aviation de chasse notamment. Les combats ont été incessants à Verdun et dans la Somme. Les aviateurs ont été énormément sollicités, au même titre que les fantassins et les artilleurs. Leurs pertes ont été très importantes aussi bien en vies humaines qu'en matériels.
Février 1916 : 1 225 pièces d’artillerie allemandes – 270 pièces françaises Été 1916 : 2 220 pièces d’artillerie allemandes – 1 800 pièces françaises
Verdun = 55 à 60 millions d’obus Environ 100 000 obus par jour tirés par les Français 6 obus au mètre carré A la fin de la bataille, la cote 304 a une altitude de 297 m.