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Centre Antoine Martinet

Cycle d’Initiation à l’Histoire Régionale 18ème année

1914 1918 5

Le 1er Conflit Mondial en Tarentaise


L’Église dans la géographie urbaine

8 décembre 1938 Arrivée de Mgr Terrier Devant le monument aux morts de la Place Aristide Briand


09 novembre 1924


Diocèse de Tarentaise

Mobilisés

TOTAL

Curés

30

80

Vicaires

12

13

Professeurs

9

10

Missionnaires diocésains

3

3

Prêtres hors diocèse

4

4

TOTAL

58 - 53 %

Grands séminaristes et élèves philosophie

16

Cités et décorés

30 - 40 %

Morts

12 - 16 % FRANCE

Mobilisés TOTAL

Cités et décorés Morts

45 253 14 000 - 31 % 4 953 - 11 %

110


Histoire d’une rumeur Benoît XV Pape du 3 septembre 1914 à sa mort le 22 janvier 1922 à Rome. Suite à ses appels à la Paix et à sa position de neutralité, Léon Bloy le rebaptise « Pilate XV » et Clemenceau « le pape boche ». « Le pape soutient l’Allemagne pour détruire la France laïque. »

« Le pape a versé un milliard … 36 milliards à l’Allemagne … »

Loi du 15 juillet 1889 But : conscription pour tous avec réduction des exemptions. Étudiants ecclésiastiques : un an ( + 2 ans si, à 26 ans, ils ne sont pas devenus des ministres du culte). Perception par la population qui éprouve durement la loi des 3 ans : les curés sont des privilégiés. En cas de mobilisation : services de santé, sauf pour les + jeunes qui vont dans les unités combattantes. Perception par la population : les curés sont des privilégiés.

«Dans le train de Gap à Montmélian, j'entends soit de la part de mes camarades, soit de la part de civils des conversations qui me font bien de la peine "Les curés sont des embusqués, ce sont eux qui sont la cause de la guerre". Avant d'arriver à Grenoble, une dame certifie que le pape a envoyé 36 milliards à l'Allemagne avant la déclaration de guerre. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer, mais mon cœur saignait. Ces infamies seront un des points les plus noirs de la guerre» Un séminariste tarin – 24.03.1915


DUNAND Edouard-Julien O. 6/2/1878 Villarly + 20/2/1941 Bourg-Saint-Maurice Ordonné prêtre le 24 juin 1902, il est pendant plusieurs années vicaire à Genève : à Carouge (19021904), puis à la paroisse Saint-Joseph (1905-1910). En 1904-1905, il est surveillant au Petit Séminaire de Moûtiers. Revenu dans le diocèse, il est nommé curé de Villargerel 1910-1920, d'Hauteluce 1920-1928 et de BourgSaint-Maurice 1929-1941. Il a été chanoine honoraire (23 oct. 1934). Mobilisé (S.A.) à la XlVe section d'infirmerie militaire, affecté le 2 août 1914 au G.B.D./64 (Groupe de brancardiers divisionnaires). Il est, tout en étant brancardier, aumônier volontaire au 2e R. A.C. (début 1916); puis il passe au 202 R.A.C. (Rég. d'artillerie de campagne). Il est démobilisé le 24 fév. 1919. État de services : 1914 Grand Couronné ; 1915 Champagne ; 1916 Mort-Homme ; 1917, Cote 304 ; Avocourt, Italie (La Piave) ; 1918 Hangard en Santerre ; Juvigny ; Soissons ; Margival ; Canal de l'Oise. Citations : Ordre 65 D.I., 29 juin 1916 "Au cours des bombardements subis par les batteries du Groupe dans la nuit du 16 au 17, la journée du 19 et la nuit du 19 au 20 juin 1916, n'a cessé de faire preuve d'une bravoure et d'un dévouement remarquable, se portant spontanément sous un feu intense au secours des blessés d'une batterie voisine, puis contribuant à la corvée de ravitaillement dont le dispensaient ses fonctions". Ordre 64 D.I. 12 sept. 1918. Type du soldat français par son abnégation et son mépris du danger, a donné maintes preuves de bravoure au cours de la campagne ; a été grièvement blessé en se portant au secours de camarades blessés. Le 9 sept. 1918 s'est porté spontanément, malgré le bombardement ennemi au secours d'un camarade mortellement blessé, l'a transporté faisant l'admiration de tous ses camarades. Une blessure, une citation". Il a été décoré de la Médaille militaire .


DUNAND Victor-Emile O. 24 mai 1880 Villarly + 20 oct 1946 Moûtiers Ordonné prêtre le 22 juin 1903, il est d'abord vicaire de son oncle à Marthod (1903), puis d'Aimé (1905), et Moûtiers (1906). Puis il fut curé du Planay (1910), de Pralognan (1922), d'Aimé (1934), de Moûtiers (1940). Chanoine honoraire 15 mai 1940.

Mobilisé à la XlVe section d'infirmiers militaires, il est affecté le 2 août 1914 au G.B.D. 164. En 1916 il est brancardier aumônier volontaire au 14e R.A.C. Il est démobilisé en mars 1919. État des services : 1914, Grand-Couronné ; 1915, Mont-sur-Fluey, Souain ; 1916, Mort-Homme, Côt< 3O4, Montzeville, Esnes, Bois Bourru ; 1917, Fille morte, Vauquois, Montfaucon ; Mont-Tomb; (Italie) 1918, Plateau de Gentelles, Hangard en Santerre, Chemin des Dames, Moulin de Lapflaux. Citations : Ordre A D 764 n° 185 14 juil. 1916. "Modèle de dévouement et d'esprit de devoir. Rappelf à l'intérieur en raison de son âge, a demandé à rester au front, s'est prodigué plusieurs fois pour porte secours aux victimes de bombardement des groupes voisins".



DUNAND Jules Adolphe O. 2 oct. 1884 Villarly + 21 oct. 1916 Villers-Bretonneux Ordonné prêtre le 18 sept. 1909, il occupa en Tarentaise les postes de vicaire de Queige (1909), de Séez (1910) et de Moûtiers (1912). Il est décédé de ses blessures le 21 oct. 1916.

" Sans la guerre, l'existence de notre cher défunt se fût sans doute écoulée, paisible et laborieuse, au milieu des populations de nos montagnes de Tarentaise et cette brochure n'aurait pas vu le jour. Mais, de même que la violence de nos torrents alpestres affine la pierre la plus rugueuse et parvient à la ronger complètement, ainsi la guerre, avec sa perspective fréquente de la mort et ses fatigues de tous les jours, a élevé de plus en plus haut, dans la voie du sacrifice et du dévouement, l'âme du prêtre-soldat qu' elle a enfin enlevé à notre affection. Aussi, après l'avoir vu à l'oeuvre dans le ministère paroissial, surtout après avoir pris connaissance de son action sacerdotale durant la guerre, de son rôle d'aumônier volontaire au 43e bataillon de chasseurs alpins et de ses dernières heures, la pensée est-elle venue à plusieurs de ne pas laisser cet exemple disparaître dans l'oubli." Brochure nécrologique lieutenant Rey, officier au 43e B.C.P. : "Je puis vous dire quel homme admirable

fut ce "bon géant", comme nous l'appelions tous au bataillon. L'abbé Jules Dunand fit l'admiration de nous tous par sa bravoure, son courage et son dévoûment. Il fut surhumain, ni plus ni moins, et nous attendons tous pour lui la récompense exemplaire qui fut demandée par le commandant et tous les officiers. C'est le prêtre, c'est l'homme, c'est le soldat, dans toute sa beauté". Mobilisé (S.A.) à la XIV section d'infirmiers Militaires, il est affecté le 2 août 1914 à l'ambulance 1/74. Puis il est brancardier, aumônier volontaire au 43e B.C.P. (avril 1915).

État des services : 1914. Lorraine ; 1915, Lorraine, Forêt de Parroy (janv-juillet), Alsace, Bois de Schonholz, Seppois le Haut ; 1916 Somme, Beauchavesnes, Maurepas. Blessé le 8 oct. 1916 à Rancourt; décédé à l'H.O.E. de VillersBretonneux le 21 octobre 1916. Citations : Ordre 133e D.I., 9 juil. 1916 "Sous un bombardement des plus violents s'est précipité au secours des camarades blessés. A été blessé dans l'accomplissement de sa mission et refusa d'être évacué."


Ordre Armée 25 sept. 1916 (J.O. 19 fév. 1917) Brancardier d'un dévouement sans bornes. Le 3 sept. 1916 sous un bombardement effroyable, apercevant deux blessés menacés d'écrasement par obus, renvoie son équipe de brancardiers pour ne pas l'exposer, va seul prendre les deux chasseurs qu'il rapporte, un sous chaque bras". Médaille Militaire 25 déc. 1916 (J.O. 4 janv. 1917) "Brancardier d'un courage et d'une abnégation au dessus de tout éloge, allant de jour comme de nuit jusqu'au devant des premières lignes et malgré les feux d'infanterie et d'artillerie, chercher les blessés et les porter en lieu sûr. Dans la période du 5 au 8 sept. 1916 grâce à sa bravoure et à son mépris du danger, a sauvé à lui seul plus de 20 blessés graves. Deux blessures."





La p.a.c., ligue nationale des droits des prêtres anciens combattants, bulletin n° 1, 1er trim. 1926

Congrès PAC de Savoie à Albertville le 23 mai 1935 sous la présidence de Mgr Termier, évêque de Tarentaise - au centre -, et de l'abbé Bergey, président national - premier rang, deuxième à partir de la gauche - (Archives diocésaines de Tarentaise).


« Une association joue en effet un rôle essentiel dans la reconnaissance de la place tenue par le clergé, c'est l'Association des Prêtres anciens combattants (PAC), formée dans les deux départements savoyards durant le second semestre 1924. Le P. Voiron, des Missionnaires de Myans, qui en fut longtemps l'animateur, rédigea le communiqué suivant : «Loin de vouloir se séparer de ces divers groupements [d'anciens combattants], les prêtres savoyards anciens combattants entendent au contraire leur demeurer fidèles et, malgré le but spécifique qu'ils se proposent, veulent rester unis comme au front aux vaillants poilus savoyards, afin de sauver à tout prix des divisions politiques la belle camaraderie des tranchées». Il est bien évident - malgré ou plutôt à cause du rappel de cette union et de cette camaraderie - que ce discours et la création de l'association interviennent à un moment où, suite à la victoire du Cartel des gauches, cette union est compromise, des menaces pesant en particulier sur les religieux, déjà regroupés au sein de la DRAC (Ligue des droits du religieux ancien combattant). Les prêtres anciens combattants ne veulent donc pas créer une amicale, mais un organe de défense pour leur reconnaissance et pour sauvegarder les liens noués dans les années qui ont directement suivi la guerre. L'association savoyarde rejoignit rapidement l'association nationale présidée par l'abbé Bergey, qui fut longtemps député. Cette affiliation se fit d'autant plus facilement que l'abbé Alfred-Isidore Gonthier, prêtre du diocèse de Tarentaise, était un proche du président national, son ancien camarade de combat. L'abbé Bergey participa à la plupart des assemblées savoyardes et l'association contribua à mieux intégrer les prêtres anciens combattants, tout en jouant un rôle, dans les années 1930, pour le rapprochement avec les combattants des autres nations. Il faudrait rappeler ici le rôle de l'abbé Secret, du diocèse de Chambéry, dans l'organisation des pèlerinages nationaux et internationaux des anciens combattants. »



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