Une histoire des Chrétiens en Tarentaise V

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Cycle d’Ini a on à l’Histoire Régionale

Les 12ème et 13ème siècles

20ème année

Une histoire des chrétiens en Tarentaise / V (de 420 à nos jours)


Ils s’appelaient tous Pierre !

Les 3 Pierre •

Saint Pierre Ier

de Tarentaise

(archevêque-comte - 1132-1140) •

Saint Pierre II de Tarentaise (archevêque-comte - 1142-1174)

Saint Pierre III de Tarentaise (archevêque-comte - 1271-1283)

Ne pas confondre : •

Pierre de Tarentaise (origine : Tarentaise, Val d’Aoste, Bourgogne, Bas-Forez ?) - v.1225-1276 - pape Innocent V en 1276

Pierre d’Aigueblanche (+ 1268) Évêque d’Hereford et conseiller d’Henri III d’Angleterre

Pierre II de Savoie « le Petit Charlemagne » (1203-1268) - sire de Faucigny, comte de Richmond en Angleterre et comte de Savoie de 1263 à sa mort.


Essai de chronologie 12ème et 13ème siècles - v.1096 - 1099, Bozon, Boson

Saint BRUNO 1030-1101 1098 : fonda on de Cîteaux par saint ROBERT

- 1132 - 1140, bienheureux Pierre lʹAncien ou saint Pierre Ier -CISTERCIEN - v.1140/1141 - 1142, Isdrael, Isdrahel (usurpateur)

Saint BERNARD de Clairvaux 1090-1153

- 1142 - 1174, Saint Pierre de Tarentaise ou Pierre le Vénérable ou saint Pierre II de Tarentaise. CISTERCIEN

Saint DOMINIQUE 11701221

- 1174 - 1210/11, Aymon le chartreux ou Aymon Ier de Briançon. CHARTREUX 1186 Bulle d’or de Frédéric Barberousse - 1213 - 12 octobre 1222, Bernard de Chignin

Saint FRANCOIS d’Assise 1181-1226 Saint Antoine de Padoue 1195-1231

- 1223, Jean II CHARTREUX - 1224 - 1246 (?), Herluin de Chignin - 1246 (49 ?) - 1271, Rodolphe Ier Grossi du Châtelard - juin 1271 - 22 juillet 1283, saint Pierre III Grossi du Châtelard - 1283 - 1297, Aymon III de Bruisson - avril 1297 - 9 mai 1334, Bertrand Ier de Bertrand

Saint Bonaventure 12171274 Saint THOMAS d’AQUIN 1224-1274


Le grand écartèlement •

Peut-on être moine et évêque ?

Des racines anciennes : le changement de paradigme du 4ème siècle avec le passage du martyr au moine. Le moine devient le modèle et l’on veut « diffuser » le modèle dans l’ensemble du groupe. Le moine vit dans le retrait / l’évêque vit dans l’exposition (cellule vs cathèdre). Donc le moine-évêque doit renoncer au choix qu’il a fait (sauf à perpétuer le modèle augustinien). •

Peut-on avoir le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel ?

« Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu » Les deux clés ou les deux glaives dans l’ecclésiologie médiévale •

Peut-on avoir un titre impérial et dépendre du Pape ?

La Querelle des Investitures : La querelle des Investitures est le conflit qui opposa la papauté et le Saint-Empire romain germanique entre 1075 et 1122. Elle tire son nom de lʹinvestiture des évêques. Au Moyen Âge, l’investiture est un acte par lequel une personne met une autre en possession dʹune chose. Au XIe siècle, les souverains estiment que le fait de confier à un évêque ou à un curé des biens matériels leur permet de choisir lʹofficiant et de lui accorder les investitures spirituelles. CeQe mainmise du pouvoir temporel sur le pouvoir spirituel a comme conséquence une défaillance profonde du clergé, qui nʹassure plus son rôle. La réforme grégorienne qui débute au milieu du XIe siècle entend luQer contre les manquements du clergé à ses devoirs, ce qui incite le pape à vouloir le contrôler, au détriment du pouvoir politique. Les monarques du Saint-Empire romain germanique, pour qui les évêques sont aussi des relais de lʹautorité impériale, sʹopposent alors à ceQe prétention. Après une luQe sans merci entre les empereurs et les papes, la querelle

des

Investitures aboutit à une victoire provisoire du spirituel sur le temporel. Le conflit

rebondit sous le règne de Frédéric Barberousse avec la lu+e du sacerdoce et de l’Em-

pire. Il prend un tour particulièrement violent sous son règne et celui de Frédéric II. Le Saint-Empire romain germanique en sort très affaibli. Toutefois, la papauté ne parvient pas plus à imposer sa vision d’une théocratie mondiale.


TARENTAISE En deux siècles : deux archevêques cisterciens et deux chartreux sur 11 archevêques. La fuite de saint Pierre II et l’exil dans un monastère allemand

TARENTAISE - Archevêques-comtes Archevêques suite à un concile « carolingien », comtes suite au comitatus conféré par le roi de Bourgogne Rapports internes : comtes et vicomtes de Tarentaise – archevêques vs Briançon) Rapports externes : comtes de Tarentaise vs comtes de Savoie

TARENTAISE - Archevêques-Princes du Saint Empire romain germanique


L’aventure cistercienne : un vent de réforme Lʹordre cistercien se construit en opposition à Cluny, même si la critique de Cluny nʹest pas explicite dès le début. Robert, moine clunisien, quiQe son monastère pour créer lʹabbaye de Molesme, avec lʹintention dʹy faire mieux respecter la règle de Saint Benoît. Le succès trop prompt de lʹabbaye fait échouer son projet. Il quiQe donc Molesme pour fonder avec 21 condisciples lʹabbaye de Cistels en 1098. Les conditions de vie particulièrement difficiles (le terrain est marécageux) découragent les vocations dans un premier temps. Mais la ferveur de Cistels aQire les nouvelles recrues. Le monastère prend le nom de Cîteaux en 1119 et se place sur le patronage de Notre-Dame. Des abbayes filles prennent leur essor et essaiment à leur tour. La Charte de la charité (1119) organise le réseau et affirme plusieurs principes : le respect de la règle de Saint Benoît, lʹautonomie de gestion, la tenue dʹun chapitre général annuel, la surveillance exercée sur Cîteaux par ses filles. La formidable expansion de lʹordre est en grande partie due à la forte personnalité de Bernard de Clairvaux (1090-1153).


Le rapt de Pierre et la fondation de Tamié Cîteaux : 22 compagnons dont Pierre

La Ferté : Pierre 3ème Père Abbé 1123 à 1132

Bonnevaux

1ère fille de Cîteaux

7ème fille

Rome Déplacement de Pierre (1131/32, avant ?) Il y a incer tude sur le début de l’archiépiscopat tarin et il y a pareillement incer tude sur le début de l’abba at à la Ferté de Barthélémy le frère de saint Bernard qui succède à Pierre.

Moûtiers

Tamié

Rapt

1132

de Pierre « Intercepté »

16 février 1133

(1131/32 ?) Archevêque de Tarentaise

La même année on a donc : •

un nouvel archevêque qui est l’un des fondateurs de l’ordre cistercien et qui a été le Père Abbé de la première fille de Cîteaux et qui devient le premier évêque issu de la famille cistercienne,

Une abbaye cistercienne qui va s’établir aux confins de l’archidiocèse. Tamié a été tarine jusqu’à la Révolution.


Pourquoi Tamié ? Le point de vue de l’archevêque : •

Donner à son archidiocèse une abbaye

Promouvoir l’Ordre qu’il a fondé Le point de vue des frères de Chevron : •

Faire un acte de piété en permeQant à l’Église locale et à un ordre monastique de se développer,

Montrer leur puissance en se dessaisissant d’un vaste territoire.

> Point de vue qui sera partagé par de nombreux autres nobles avec les Granges de Tamié.

En 1029, lors de la fonda on du prieuré de Lémenc par Rodolphe III de Bourgogne, l'acte nomme le premier seigneur de Chevron, Wilfried. Wilfried de Chevron réside à Châteauvieux et gouverne sur les terres de Mercury, Allondaz, Thénésol au pied du col de Tamié, sur la voie romaine transversale Genève - ad Publicanos (proche d'Albertville) et le col du Pe t-Saint-Bernard. Guillaume II de Chevron, de retour de la deuxième croisade où il a accompagné le comte Amédée III de Savoie, ob ent le tre de baronnie en 1149. Il épouse la fille du seigneur de Ville;e dont il aura trois filles. N'ayant pas de descendant mâle, Guillaume II favorise le mariage de ses filles avec Amédée et Humbert de Ville;e. En 1277, la première associa on des deux noms est constatée avec Amédée.


Le point de vue du comte de Savoie Amédée III : établir un lieu sécurisé en un col stratégique jusque là plutôt mal fréquenté. Hospitalité.

Lyon

Genève Annecy Tamié - « sta medium » ? Ad Publicanos

Grenoble

Italie

« Abbaye de Thamié fondée et dotée par différentes personnes à la requeste de Pierre archevesque de Tarantaise : Mrs de Chevron donnent à Thamié tout ce qu'ils possédaient au Mont de Thamié dès le sommet des monts des deux costés jusqu'au ruisseau qui est au milieu de la vallée, excepté certains fiefs, mas et chènevières par eux possédés. Ponce et Aynard de Tournon donnent leur part d'un grand pré, sis en ladite montagne. Aynard de Tournon donna la 4e par e d'un pré qui est au dit lieu. Brocart et Cambert de Cléry donnèrent une terre audit lieu que Dode tenait d'eux. Pierre archevesque de Tarantaise donna, du consentement du chapelain et paroissiens de Mercury paroisse de Thamié, les dismes et les dots appartenants à l'église de Mercury en ladite montagne. Arfred de Chevron et Anselme de Vers donnèrent leurs por ons de ces dismes … » Etc.


"Donation du 16 février 1132 : L’an de l’Incarnation 1132, Dieu dans sa bonté propageait et gouvernait alors l’ordre cistercien ; Amédée, comte de Maurienne et marquis d’Italie pria Dom Pierre, archevêque de Tarentaise, de chercher dans son comté, pour cet ordre, un lieu de culte. Par l’immense bonté de Dieu, dom Pierre archevêque de Tarentaise fixa son attention sur un lieu appelé Tamié, situé dans son diocèse et qui lui parut propre à y établir l’Ordre de Cîteaux. Il demanda ce lieu à ses possesseurs, c’est-à-dire aux frères Pierre, Guillaume et Aynard de Chevron. Il plut ensuite à ce vénérable archevêque de convoquer à Tamié dom Jean abbé de Bonnevaux, les frères de Chevron et un grand nombre d’autres personnes. Tous étant réunis, Pierre et sa femme, Guillaume avec sa femme et son fils Guillaume, du consentement d’Aynard absent, donnèrent le domaine de Tamié à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à Jean abbé de Bonnevaux ainsi qu’à ses Frères qui désiraient y servir Dieu. Ils firent cette donation pour le salut de leur âme et celle de leurs parents, sur la prière du susdit archevêque et en présence de tous les témoins. Ils donnèrent tout ce qu’ils possédaient au mont de Tamié comme l’eau tombe du sommet des montagnes, des deux côtés jusqu’au ruisseau qui court au milieu de la vallée, à l’exception toutefois de certains fiefs, maisons, et fermes qu’ils occupaient. Si cependant les religieux parvenaient dans la suite à acquérir quelques-uns de ces fiefs, ils les leur céderaient à condition de ne pas perdre leurs servis. Mais si cela arrivait, ils ne rendraient pas la communauté des Frères responsable de cette perte. Et de même que Pierre et Guillaume de Chevron avaient donné tout ce qu’ils possédaient au susdit mont de Tamié, ainsi Aynard leur frère avec son fils et son épouse donna tout ce qu’il possédait au même lieu. Les témoins de cette donation sont Pierre, archevêque de Tarentaise, dom Jean, abbé de Bonnevaux, Frère Amédée d’Hauterive, Frère Aldemar, Frère Pierre, Frère Wilfred qui tous ensemble ont reçu la donation. Sont aussi témoins : Sibold prieur de Cléry, Sigismond de Chevron, le prêtre Julien, le clerc Ponce et son frère Aynard, Bertrand et son fils Hugues et Bonnefoy de Tournon, Roland de Saxo, Anthelme de Bellecombe, Guillaume

Romestang, Hugo de Séthenay."


Pierre, Guillaume et Aynard de Chevron da n a m de Amédée III pria

Dom Pierre con voq ua

Tamié Fixa son attention

Dom Jean de Bonnevaux Albertville

Faverges


Saint Pierre II de Tarentaise ou de Bonnevaux Né en 1102 à Saint-Maurice-lʹExil (Dauphiné) Mort le 14 septembre 1174 en lʹAbbaye Notre-Dame de Bellevaux (commune de Cirey, Haute-Saône)

Moine à l’abbaye cistercienne de Bonnevaux en 1121. Lʹabbaye de Bonnevaux est une abbaye cistercienne (7ème fille de Cîteaux), située entre Saint-Jean-de-Bournay et La Côte-SaintAndré, en Isère (France). Fondée en 1117, elle est vendue comme carrière de pierres vers 1830. Jean fut le premier Père abbé de Bonnevaux, sous son abbatiat furent fondée : les abbayes de Tamié (1ère fille de Bonnevaux), de Léoncel, au diocèse de Valence et de Mazan, au diocèse de Viviers (abbaye déjà fondée avant d’être affiliée à l’ordre cistercien, mère de Sylvanès, du Thoronet et de Sénanque). Jean est devenu évêque de Valence. Premier Père Abbé de Tamié à la fondation en 1132. Archevêque-comte de Tarentaise, Prince du Saint empire Romain Germanique, en 1142. (Première sollicitation en 1141, refus, intervention de saint Bernard et du chapitre de Cîteaux). Canonisé le 10 mai 1191, soit 17 ans après sa mort, il est le premier saint du diocèse de Tarentaise pour lequel l’on possède un véritable acte de canonisation suite à la Vita rédigée par Geoffroy dʹAuxerre, Père abbé d’Hautecombe, alors cistercienne (traduite par le chanoine Germain Roche en 1974).


L’homme de la Paix et de la Réconciliation, l’ami des Pauvres. « Pierre de Tarentaise a été saisi par cet amour du Christ qui l’a conduit à aimer les pauvres partout où il se trouvait : à Tamié, sur le siège de Moûtiers et au cours de ses voyages. Le signe auquel on reconnaît qu’un homme ou une femme a été saisi par cet amour du Christ est sa façon de regarder les autres et particulièrement les pauvres. St Jacques nous le rappelait dimanche dernier. On ne peut être saisi par l’amour du Christ et porter sur les autres ou le monde un regard de jugement et de condamnation. Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à ceQe réconciliation ? Il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation. CeQe parole de réconciliation saint Pierre a su la communiquer puisque c’est au cours d’une mission de réconciliation que la mort le surprit en 1174. Notre vie fraternelle et notre accueil seront signe de ceQe réconciliation opérée par Dieu dans le Christ si nous savons adresser à tous un langage de réconciliation et de paix. » Homélie du Père Abbé de Tamié pour la fête de saint Pierre II de Tarentaise


Un diplomate européen Des différences essentielles avec ses successeurs qui ont également exercé une activité diplomatique : •

ceQe activité n’est pas faite parce qu’il a des titres temporels, aucun texte d’ailleurs n’en fait mention,

Il n’est pas l’ambassadeur d’une Puissance temporelle si ce n’est du pape,

Il est donc une personnalité reconnue de son temps (« un sage ») et il bénéficie du prestige de son ordre et du réseau européen qu’il constitue : 340 abbayes cisterciennes à la mort de saint Bernard en 1153. On peut donc voyager dans une grande partie de l’Europe en allant d’une abbaye cistercienne à l’autre.

Pierre dans la luQe du Sacerdoce et de l’Empire qui se double d’un schisme dans l’Église. « J’ai deux amours » : archevêque - Prince du Saint Empire > quelle fidélité : le pape Alexandre III ou l’empereur Frédéric Barberousse et les antipapes qu’il nomme : Victor IV, Pascal III et Calixte III ? Grande époque de l’affrontement des Guelfes (Welf) pour le pape et des Gibelins partisans de l’empereur. - Pierre n’hésite pas : l’Église prime sur l’Empire, - Il fait une campagne européenne contre les prétentions de Frédéric Barberousse mais celui-ci accorde du respect à l’archevêque de Tarentaise, ce qui prouve son autorité et sa loyauté. La bulle d’or de 1186, douze ans après la mort de Pierre, n’est sans doute pas sans rapport avec ceQe considération, - Lors de « l’accalmie » de 1165 qui permet à Alexandre III de rentrer à Rome, le pape y invite Pierre pour le remercier de son action.


Pierre dans le différend entre les cours de France et d’Angleterre. Le Traité de Wallingford (1153) met fin à la guerre civile en Angleterre en désignant Henri Plantagenêt, comte d'Anjou, comme futur roi d'Angleterre. Il devient roi (Henri II d'Angleterre) en 1154. Comme il a épousé en 1152 Aliénor d'Aquitaine (duchesse d'Aquitaine), qui avait divorcé d'avec le roi de France Louis VII (dont elle avait eu deux filles), Henri II se trouve à la tête d'un territoire immense, que les historiens appellent parfois « Empire Plantagenêt » (ou « empire angevin »). Il est le plus important vassal du roi de France, et il est plus puissant que ce dernier dont le domaine royal est beaucoup plus pe t que le domaine français des Plantagenêts. Henri II exerce un pouvoir fort. Il généralise la percep on de l'écuage (redevance remplaçant le service militaire) sur les barons. En 1164, les cons tu ons de Clarendon rétablissent le jugement par jury et visent à contrôler l'Église d'Angleterre en réduisant le rôle des tribunaux ecclésias ques. Le chancelier Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, s'y oppose. Après l'assassinat de ce dernier en 1170, Henri II doit faire pénitence publique sur sa tombe en 1174. La fin du règne d'Henri II est assombrie par les révoltes de ses fils. Le pape Alexandre III soucieux de la Paix en Europe envoie un groupe de négociateurs. Le groupe est conduit par Pierre de Tarentaise, il comprend : Ponce ancien abbé de Clairvaux et évêque de Clermont, Alexandre, abbé de Cîteaux, le prieur de la Grande Chartreuse, et Eudes de Saint-Amand, Grand maître de l’ordre du Temple. Résultats obtenus : •

une trêve précaire du 14 janvier au 24 mars 1174,

12 juillet : le roi Henri II d’Angleterre fait pénitence publique sur la tombe de l’archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket qu’il a fait assassiner,

30 septembre : traité de Montlouis (entre Tours et Amboise). Paix entre Henri II et Louis VII. Le roi d’Angleterre se réconcilie avec ses fils révoltés.


La première carte du diocèse—1170 Les différents chapitres moûtiérains •

Dès le 5ème siècle, quelques prêtres entourent l’évêque, formant « le presbyterium », en tenant le rôle de conseiller et en assurant le service de la prière dans la cathédrale.

Vers 1145, saint Pierre II de Tarentaise réforme son chapitre en lui enjoignant de désormais suivre la règle de Saint Augustin (chanoines réguliers). Les nouveaux chanoines venaient alors du prieuré de Pralognan-la-Vanoise.

En 1251, la réforme n’ayant pas donné les fruits aQendus, l’on revient à un chapitre de 20 prêtres séculiers.

En 1257, Moûtiers va posséder deux chapitres. Un chapitre de chanoines réguliers en

2 impératifs : •

l’importance de la

la cathédrale et un chapitre de séculiers en

Prière des Heures

l’église paroissiale Sainte-Marie.

(Office canonial)

En 1605, Monseigneur Berliet obtient une

dans la cathédrale,

bulle du pape Paul V qui réunifie les deux

le « moutier ».

chapitres dans la cathédrale avec un total de 20 chanoines séculiers ; nombre qui sera di-

Rien ne sert de

minué à une dizaine de chanoines après la

faire la Paix en Eu-

Révolution.

rope si elle ne règne pas en Tarentaise !


UN PRIEURE OUBLIE : PRALOGNAN Au IVe siècle, saint Augustin, évêque dʹHippone (Afrique du Nord), institue pour un groupe dʹhomme, probablement dans son propre diocèse, un type de communauté permeQant de mener conjointement une vie dʹesprit monastique et un ministère sacerdotal. CeQe règle de vie (Kanon en grec) a donné le mot chanoine (canonicus) .Au Moyen Âge, de très nombreux groupes de clercs séculiers, desservant une église, furent érigés en chapitres ou communautés régulières sous la règle de saint Augustin au cours des siècles, à lʹinitiative du pouvoir politique et / ou ecclésiastique. Le phénomène prit une ampleur particulière au XIe siècle, en particulier sous lʹimpulsion du pape Urbain II.

Saint Maurice d’Agaune Abbaye d’Abondance 4 abbayes « filles » 22 prieurés


En 1145, une bulle du pape Eugène III ratifie le dispositif mis en place par l’archevêque saint Pierre II de Tarentaise : - les chanoines nobles de la cathédrale de Moûtiers seront remplacés à leur décès par des chanoines réguliers, - ceux-ci devront suivre la Règle de saint Augustin, - ils viendront du prieuré de Pralognan. une volonté : des chanoines réguliers pour assurer au mieux la prière dans la cathédrale Un vivier : le prieuré de Pralognan et ses chanoines augustins

Quels moyens ? > une juste répartition des dîmes et autres biens.


« Mais, pour qu’à l’avenir ne puisse s’élever entre l’archevêque et les chanoines aucune de ces dissensions qui vont à la ruine des âmes autant qu’à la perte des biens, j’ai pris soin (…) de bien définir et distinguer dans cette charte ce qui me paraissait revenir à l’archevêque d’une part, aux chanoines de l’autre ... » L’archevêque est chargé de l’administration générale, de prononcer l’admission de ceux qui veulent entrer en religion, de leur donner la bénédiction et de recevoir leurs vœux et leur obéissance. L’archevêque nomme et dépose le cas échéant le prieur et les autres officiers du chapitre. Aux chanoines reviennent : les offrandes et les droits de sépulture de l’église cathédrale et de l’église paroissiale de Moûtiers. A l’archevêque les dîmes de Moûtiers à l’exception de celles des champs ou des vignes que les chanoines font cultiver à leurs frais ou des dîmes déjà cédées à des religieux. Aux chanoines reviennent également les églises de Saint-Paul, Cevins, Feissons, Rognaix et Pralognan. Comme cela est insuffisant, l’archevêque y ajoute : une partie du verger qui touche à la cathédrale, une partie de la forêt qui descend jusqu’à l’Isère, une partie de la Condamine derrière le bourg et la moitié de la forêt de Centron. L’archevêque ajoute encore, l’église de Sainte-Foy et ce qui lui reste sur l’église de Séez (l’autre part ayant été cédée à l’hospice de Colonne-Joux). Ainsi que les églises de Landry et de Peisey, d’Hauteville, Hautecour, Villargerel, Cor, Naves, Aigueblanche, Saint-Nicolas, Bellecombe, Saint-Oyen, Briançon, Pussy, Queige, Pallud, Marthod, Mercury, avec toutes leurs dîmes et dépendances. Les églises de l’archevêque sont Le Bourg, Aime, Ville+e, Saint-Jacques, Le Pré, Montagny, Bozel, Les Allues, Saint-Martin et Saint-Jean des Esserts, Mont-Pont, Celliers, Saint-Didier, Saint-Piat, Conflans, Venthon, SainteLuce, Cornillon, Césarche, Saint-Sigismond, Gilly, Gemilly, Saint-Vital et Cléry.


Comment se faire aimer ?

L’acte de 1278 et son renouvellement lors de l’arrivée de chaque nouvel archevêque •

Les ventes, les cessions et les albergements de biens et de maisons opérés par les cives musterii (citoyens de Moûtiers pouvant aQester d’un titre de propriété et de la résidence depuis un an et un jour) pourront se faire sans aucun consentement. Donc franchises économiques.

Reconnaissance d’une certaine vie communale : un groupe de dix citoyens présents lors de la signature de l’acte dont deux cités nommément - Jacques Bosson et Gontier de Boveria. (les termes de « syndic » et de « conseil » n’apparaîtront qu’au 15ème siècle.

Le psautier de saint Pierre III


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