Tarentaise Val d'Aoste - Rencontre 5 Livret

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Rencontre V


Des racines du côté de Belley et un nouvel enracinement en SavoiePropre … Vient ensuite une stratégie d’occupation des lieux qui passe par des mariages et l’insertion ecclésiale. Par son mariage avec Ancilie d’Aoste, Humbert devient le beau-frère de l’évêque d’Aoste et le beau-fils du recteur laïc de Saint Maurice d’Agaune. La Maison de Savoie a donc, dès le départ, un lien intime avec Agaune et saint Maurice deviendra naturellement le saint Patron de cet État. Cela a aussi un impact territorial sur le Chablais (Chablais français d’aujourd’hui et Chablais suisse dans la partie du Bas-Valais avec donc la route du Col du Grand Saint-Bernard). L’un des fils d’Humbert deviendra évêque de Sion. La Maison de Savoie a donc également dans ses possessions premières le Val d’Aoste. Le beau-frère d’Humbert qui est évêque d’Aoste sera remplacé sur ce siège épiscopal par l’un des fils d’Humbert et Ancilie. Sans doute pour avoir apporté son aide à l’empereur dans la période un peu troublée qui suit la fin de la dynastie des Rodolphiens, Humbert va se voir a3ribuer la Maurienne, territoire sur lequel il va devoir trouver un mod us vivendi avec l’évêque (qui doit lui-même composer avec ses chanoines). Cela se passe sans doute dans les années 1040, donc la Maurienne n’est nullement le berceau de la Maison de Savoie, ni au sens des racines familiales, ni à celui de l’ancienneté de la possession.


Portiers des Alpes Humbert et ses descendants vont acquérir un réel pouvoir en devenant les Portiers des Alpes. Les Alpes constituent l’axe de passage essentiel entre l’Europe du Nord et du Sud. Contrôler le passage c’est devenir péagiste. Du temps d’Humbert, il y a le contrôle du Grand Saint-Bernard avec un fils évêque de Sion et un autre évêque d’Aoste. Mais c’est ponctuel. De plus l’altitude de ce col fait qu’il n’est pas le plus pratique. Le col du Petit Saint-Bernard est plus compliqué à maîtriser : si Humbert possède le Val d’Aoste, il n’a pas la Tarentaise qui est aux mains de l’archevêque-comte de Tarentaise qui réside à Moûtiers. Le coup de maître va consister à marier Odon (3ème comte) avec Adélaïde de Suse qui amène le Val de Suse donc une partie du Piémont et donc, la famille ayant déjà la Maurienne, à pouvoir totalement contrôler le col du Mont-Cenis. Avec Humbert ce col devient le col majeur, me0ant fin à la suprématie remontant aux Romains du col du Petit Saint-Bernard et, en privilégiant le Piémont, Turin va progressivement prendre la suprématie sur Ivrée. Au moment de sa mort, Humbert a donc constitué un domaine, certes morcelé, mais non négligeable : possessions dans le diocèse de Belley, Savoie-Propre, Chablais, Bas-Valais, Val d’Aoste, Maurienne et Piémont.

Au même moment, la Maurienne ecclésiastique a déjà rejoint la Province de Vienne. Il reste donc une Province ecclésiastique qui unit à la Tarentaise les diocèses d’Aoste et de Sion.


Dans la synchronie : une famille a tout intérêt

à posséder plusieurs châteaux car un château n’est pas d’abord une habitation mais la face visible d’un domaine et un « centre fiscal », Dans la diachronie, rares sont les châteaux

qui n’ont connu qu’une famille au cours de Une famille

leur histoire.

Si l’on excepte le Pape et

= un château

l’Empereur qui sont pleineUne hiérarchie non pyramidale

ment des suzerains, chaque

car les territoires ne sont pas

sal d’un autre suzerain. La

suzerain est toujours le vaspuissance se calculant au nombre de suzerains que l’on a au-dessus de soi.

Le paysan tarin ou valdotain •

vit dans un village qui est géré par le Conseil communautaire (chefs de familles), qui peuvent intégrer un Conseil plus large, ancêtre des conseils municipaux. PRINCIPE de SUBSIDIARITÉ.

C’est la paroisse qui fait l’unité avec le rôle important du curé et le poids de l’impôt

ecclésiastique

:

la

dîme.

PROFONDE

IMBRICATION

ÉGLISE/ÉTAT. •

En Tarentaise en particulier va se me3re en place une « répartition » entre l’archevêque-comte, en tant que comte, et le comte de Savoie. La partition ne passe pas nécessairement par les frontières communales (ex. de Conflans ou Saint-Jean de Belleville). DÉCALAGES HIÉRARCHIQUES.

D’autres seigneurs, vassaux des comtes, gardent des droits par le biais de propriétés ou de banalités. MILLE FEUILLES.

Il peut y avoir PERCEPTION FISCALE à chaque niveau + CORVÉES.



Un nom qui dit un emplacement : « au confluent », entre Savoie Propre, Tarentaise, Val d’Arly et Beaufortain.

> LA ROUTE : Ad Publicanos et les Chevaliers de Saint-Jean l’Hospitalier

> LA CITADELLE : Un résumé de la féodalité tarine : une famille (de Conflans) qui occupe une place fortifiée (remparts, portes) et qui va se diviser entre Maison de Savoie et archevêque-comte de Tarentaise, ce qui oblige à multiplier les châteaux ! Pour la Maison de Savoie, la place est d’autant plus importante qu’elle jouxte les domaines de l’archevêque-comte de Tarentaise, des barons de Faucigny (Beaufortain) et des comtes de Genevois. •

Le « château vieux » encore lisible dans certaines parties du Centre International de Séjours « la Citadelle »,

La Tour Nasine et la maison forte de la Petite Roche aujourd’hui disparues. Ancien siège du châtelain de la Maison de Savoie.

La Tour Sarrasine et la Maison forte de la Cour dévolues à la branche cade3e et dont les propriétaires postérieurs

résument

la

noblesse

sa-

voyarde : Chevron-Vile3e, de Duyn seigneur de la Val d’Isère, Forest de la Barre, [Bernardines], Perrier de la Bâthie, [propriété communale].


> LE BOURG : Conflans bourg commercial. Importance des foires et marchés.

> LES DEMEURES

Tour Ramus - XVe siècle ?

A l’origine : Les Locatel, marchands et bourgeois de Conflans,

originaires

de

Bergame.

Château Manuel - XVIe s.


A l’origine : Les Belletruche, des officiers Château Rouge - XIVe s.

du Comte de Savoie.

A l’origine : Pierre Voisin, secrétaire du comte de Savoie. Style siennois avec briques rouges. Un temps, propriété des Du Verger, puis intégrée au couvent des Bernardines et casernes à partir de la Révolution. Maison Rouge - fin XIVe s.


Claude Perrier-Bolliet est natif de Villard s/Doron. Il est marchand joaillier en France, à la tête d’une fortune considérable. En 1774, il achète pour 18 000 livres les biens des Rosset à Conflans (voir ci-dessous). L’année suivante, il achète pour 10 000 livres le fief de la Bâthie avec le titre de baron. (Un investissement de 28 000 livres équivaut à environ 700 vaches). Les Perrier-Bolliet descendants de Claude deviennent les Perrier de la Bâthie. La famille deviendra propriétaire de la Grande Roche et du Château Rouge.

L’ultime demeure conflaraine est à Tours-en-Savoie : le château « Baron ». Les Rosset sont des marchands drapiers qui ont fait fortune à Conflans. Spectable Ignace Rosset devient sénateur de Savoie. Vers 1756, il fait construire son château avec tour et chapelle et, en 1775, Tour est érigée en baronnie en faveur de ce0e famille Rosset > Rosset de Tours.


Construite vers l’an 1400, la maison forte de Blay, (sur une première bâtisse construite deux siècles plus tôt), improprement nommée « château », s’inscrivait parfaitement dans l’époque charnière de l’aube du 14ème

siècle : le

Moyen Age guerrier s’effaçant peu à peu, une nouvelle société féodale voyait le jour. Ce3e évolution, favorisée par un commerce florissant, des progrès techniques, et une large diffusion des idées grâce à l’imprimerie, suscitera de nouvelles manières de vivre et d’appréhender l’architecture. L’on passera du « tout défensif » au confort relatif. Les Seigneurs de Blay, qui s’étaient naturellement

dotés

d’une maison bien protégée, tant au niveau de la bâtisse elle-même que de l’armement dont ils disposaient, résidaient néanmoins dans un cadre de vie digne d’une grosse maison bourgeoise. Hélas, quelque deux siècles après sa construction, un violent incendie détruira la maison forte vers 1609.


Au départ c’est la famille d’Avalon qui possède la maison-forte. La famille apparaît vers le 11ème siècle. Elle est Seigneur de Saint -Hyppolite-sur-Isère ou Sous-Conflens, de Blay, coseigneur de la vallée de Bozel. Elle possède également de nombreux domaines sur la rive gauche de lʹIsère jusquʹen Grésivaudan. En 1354, François dʹAvalon transmet la seigneurie de Blay à François de Salins, originaire de Salins-les-Thermes, marié à une fille dʹAymeric dʹAvalon. François de Salins, le 3 juin 1390, reconnaît tenir la seigneurie en fief du comte Amédée VII de Savoie, mais en 1391 et 1392, il en fait reconnaissance à lʹarchevêque-comte de Tarentaise. Urbain de Salins, marié à Claude de la Frasse, sans héritier mâle, teste en faveur de sa fille, Jeanne de Salins, le 23 février 1535. Ce3e dernière, le 11 décembre 1537, désigne comme héritier universel son mari, Jean du Chatelard, dit de Riddes, fils de Mermet de Riddes, seigneur de Flumet et de Megève. A l’origine la famille vient de Riddes en Valais.


Antoine-Gaspard, seigneur de Blay, en 1573, acense, en 1574, le château et la seigneurie à Jean Clément, notaire ducal de Flumet, et, en 1606, il lʹacense à Pierre de Rognaix, fils de Pierre Charles de Rognaix. Il est précisé dans le contrat que le seigneur de Blay ne réside plus au manoir sauf « 3 venues de 5 jours par an ». Il habite dans sa maison de Beauséjour à Saint-Paul. Mort le 18 septembre 1616, lʹinventaire de ses biens fait mention de moulins : « ung bastiment contenant trois moulins viran

avec leurs artifices ». Marié, en se-

condes noces, à Jacqueline de Salins, dont il nʹaura pas dʹenfants, il institue, le 15 novembre 16153, comme héritier, le fils de sa sœur Thomassine et de Jean du Verger, Gaspard du Verger, ce dernier héritant également de sa mère. Gaspard du Verger, qui épousera, avant 1620, Jeanne Charlo3e du Villard, est seigneur de Blay et de Saint Thomas-des-Esserts, co-seigneur de Saint-Paul, de la Vallée de Bozel et Cornillon.

À sa mort, il partagera ses biens entre ses deux fils, Gaspard Antoine et François. •

Son fils ainé, Gaspard Antoine, hérite de la seigneurie de Saint-Thomas des Esserts, de la co-seigneurie de la vallée de Bozel, du château de Melphes (Salins-les-Thermes) et de la maison de Grand-Cœur (Cors), et sera à lʹorigine de la branche des du Verger de Saint-Thomas.

Son frère cadet, François, recueille la seigneurie de Blay, la co-seigneurie de Saint-Paul, la Maison rouge (Conflans), ainsi que des biens à Marthod, et sera à lʹorigine de la branche des du Verger de Blay, branche qui sʹéteindra au début du 20ème siècle.


Du Verger (Du Vergier) •

Origine bourguignonne (hypothèse familiale) ?

Branche de la famille de Briançon (hypothèse abbé Bernard) ?

Première mention textuelle : hommage du Seigneur Guillaume Du Vergier de Biorge en juin 1231 à l’archevêque Herluin.

Son fils Rodolphe épouse Marguerite de Montmayeur (d’où peutêtre l’hypothèse de l’abbé Bernard ?)

Charles-Philibert (+ 1744) fut le premier à porter le titre de Baron et à normaliser le nom en « Du Verger ».


La maison-forte est inféodée par le comte Amédée V de Savoie, en 1301, en faveur dʹAymeric III dʹAvalon, mort vers 1312. Un de ses descendants, Guigue dʹAvalon, en sera investi avec la seigneurie de Saint-Paul le 30 mars 1473. En 1575, la dernière héritière de ce3e famille épouse Claude de Reydellet de Charasson ; leurs descendants demeureront dans la commune jusquʹen 1792, habituellement désignés Reydellet d’AvaCe3e autre demeure appartenait également à la famille Reydellet dʹAvallon. Elle a pu être construite

vers

1650,

sans

doute comme annexe de la maison-forte. Elle passe ensuite aux Du Verger de Blay et, en 1924, la propriété est vendue à Louis

Dimier, historien

d’art, dont la famille était originaire de Ville3e.


Le manoir de Beauséjour devient la résidence habituelle des Seigneurs de Blay avec les De Riddes au 16ème siècle. François Du Verger de Blay y établira la résidence principale de la branche de Blay des Du Verger. En 1907, le Petit-Séminaire de Moûtiers, suite à la Loi de Séparation, devient une propriété de l’État perme3ant à la commune d’y installer l’école primaire de garçons et le collège. Les Petits-séminaristes de Tarentaise vont quelques années au Collège-Petit-Séminaire de Saint-Pierre d’Albigny avant qu’en 1908/09 n’ait lieu la vente de la propriété de Beauséjour par les dernières représentantes des Du Verger de Blay à une SCI œuvrant pour le compte du diocèse de Tarentaise. Ainsi naquit le Collège-Petit-Séminaire Beauséjour.


BIORGES

CHANTEMERLE



Qu’est-ce qu’une bâtie ? C’est un ensemble fortifié avec à lʹorigine un rôle strictement militaire, contrairement au château qui peut être le centre dʹune seigneurie. Développés au cours des 13ème et 14ème siècles, les bâties se trouvent principalement dans les limites entre le comté de Savoie et le Dauphiné.

Quelques exemples : Château de la Bâtie dans la commune de Montceaux dans lʹAin ; Bâtie ou bastide de Gironville dans la commune de Ambronay dans lʹAin ; Château des Allymes sur la commune dʹAmbérieu-en-Bugey dans lʹAin ; Bâtie de Vieu-sous-Varey dans la commune de Saint-Jean-le-Vieux ; Bâtie de Luisandre (1304-1305) dans la commune de Saint-Rambert-en-Bugey dans lʹAin ; La Bâtie de Baix actuellement dénommé château de Montrond dans la commune de Plan-de-Baix dans la Drôme ; La Bâtie-dʹArvillard (XIVe siècle) dans lʹancienne commune de La Bâtie-dʹArvillard dans lʹIsère ; Château de la Bâtie-Montgascon (castellania Bastide Montis Gasconis, XIVe siècle) dans la commune de La Bâtie-Montgascon dans lʹIsère ; Château de la Bâtie dans la commune de Vienne dans lʹIsère ; bâtie ou château dit de la Bâtie, située à Saint-Martin-en-Haut dans le Rhône ; Château de la Bâtie dans la commune de Barby en Savoie ; Château de La Bâthie (XIIIe siècle, Actum apud Bastiam in castro) dans la commune de La Bâthie en Savoie ; Château de La Bâtie-Dardel ou dʹArthaz, dans la commune Arthaz-Pont-NotreDame en Haute-Savoie. Bâtie du Pont (XIVe siècle), situé à Pontechianale, dans la région Piémont en Italie.


Une triple fonction, évoluant au fil des siècles et modulable selon les circonstances. •

Une place-forte (bâtie) perme3ant de verrouiller l’accès à la Tarentaise par la vallée principale ; rôle d’autant plus important après que Conflans soit, en partie, aux mains de la Maison de Savoie. LA GUERRE

Le siège d’une châtellenie archiépiscopale comprenant Beaufort, Saint-Vital, Blay, Saint-Paul, puis également Cléry. LA PAIX

Une résidence secondaire pour les archevêques-comtes de Tarentaise.

22 mètres de hauteur en 5 niveaux avec un mur qui a une épaisseur à la base de 2,65 m. La hauteur équivaut à un bâtiment de 8 à 9 étages aujourd’hui.

8,50 m


Lecture diachronique faite par Vincent Borrel

Priorité à la défense Fin 13ème s.

14ème s.

14ème / 15ème s.


Priorité à l’habitat

15ème s.

État terminal




La Tour du Châtelard La Salle - Val d’Aoste Le Châtelard est composé par un haut donjon circulaire (18 m de hauteur et plus de 5 m de diamètre) avec une résidence adjacente et une enceinte irrégulière, pour sʹadapter au territoire.


Rodolphe Grossi

est originaire du Valdigne en Vallée dʹAoste. Il

est le fils du seigneur Guillaume. Prévôt de la cathédrale dʹAoste en 1235, il est ensuite qualifié de procureur de lʹéglise dʹAoste par une charte du 13 avril 1244. Durant ce0e

période, il fait construire la maison forte Châtelard sur le territoire de La Salle dans la première moitié du XIIIe siècle. Le château est cité la première fois dans un document de 1248. Cʹest à partir de la construction de ce3e maison forte quʹil commence à associer à son nom « Du Châtelard » = Rodolphe Grossi du Châtelard. Il est élu à lʹévêché dʹAoste et mentionné comme évêque par le Pape Innocent IV dans une correspondance du 18 décembre 1243 envoyée du Palais du Latran.

Le 2 mars 1246, le même Pape le transfère à lʹarchevêché de Tarentaise. En 1270 il rédige son testament dans lequel il y a la première mention du château de Saint Didier (nom de la paroisse de la Bâthie). Il y a donc une forte probabilité que le valdotain qui a fait construire la tour du Châtelard pour surveiller la voie descendant du Petit-Saint-Bernard , a également fait construire, sur le même plan initial, la bâtie de Saint Didier pour surveiller la voie d’accès à la Tarentaise. Vers 1245

Vers 1255


Le dessous des cartes : les enjeux du 13ème siècle •

La « Porte de Tarentaise » est aux mains du comte de Savoie,

La bâtie de Saint-Didier devient la nouvelle porte de Tarentaise,

Un secteur important (de Feissons à Aigueblanche) est

aux

mains

des

« vicomtes » de Tarentaise, •

L’enchevêtrement

des

possessions des 3 personnages va ouvrir un conflit majeur des 13ème et 14ème siècles.



DEUX INSÉPARABLES : VIEILLES PIERRES & CEPS

Raoul Blanchard - La répartition de la vigne dans les Alpes françaises. RGA 1930


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