Les petits polars
S E U Q I G O L O H T Y M de Massenet
2018 - 2019
Le précieux casque La soif de pouvoir Le mystère d 'Ariane Triple homicide divin Les labyrinthes du cœur
Collège Jules Massenet 35 boulevard Massenet 13014 Marseille
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AVANT-PROPOS Au cours de l'année scolaire 2018-2019, les classes de 6ème ont participé au projet baptisé "Petits Polars Mythologiques". Ce projet leur a permis de consolider leurs savoirs sur la mythologie grecque, de découvrir le genre policier et surtout de prendre plaisir à écrire et à créer, ensemble. Nous vous invitons à partager l'imaginaire de ces élèves qui ont écrit et illustré ces histoires policières pleines de mystère ! Que tous ceux qui ont permis la réalisation de cet ouvrage soient remerciés : mesdames Carment, Giacardi, Michelon, Siousarram et Serra, professeures de français, Monsieur Calippe, principal du collège, ainsi que le Département des Bouches-du-Rhône qui a financé notre projet. Bettina Vély Professeure documentaliste
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Le mystère d'Ariane
Classe de 6°A Auteurs et illustrateurs : Inès - Yanis - Fahardine - Houways - Nasser Mohamed - Françoise - Chams - Sana - Elias Firat - Gabriel - Sumeyragul - Shaïna Abid - Débora - Nassuf - Cléa Onur - Céline - Yusuf - Sarah
Professeure de français : Mme Carment
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1. Pris en flagrant délit Cette histoire se déroule sur le Mont Olympe, la montagne des dieux, la plus haute montagne de Grèce. Tous les dieux s’y réunissent pour se divertir et discuter. On y organise des banquets où le nectar coule à flots et où l’on consomme l'ambroisie qui les rend immortels. Le sommet de l'Olympe, entièrement caché par les nuages, est invisible aux hommes et femmes mortels, c'est pourquoi les dieux s'y sont installés. Zeus et sa femme y placèrent leur trône afin de régner sur le monde. Zeus, le dieu des dieux, est en couple avec sa sœur Héra, la déesse des foyers.
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Zeus, bien qu’il soit marié et dieu suprême, est un petit coquin. Il aime courtiser les jeunes demoiselles. Mais sa femme Héra ne voit pas ça d’un très bon œil. Héra l’avertit plusieurs fois que son attitude est indigne, mais Zeus est très têtu, il n’en fait qu'à sa tête. Ces derniers jours, le courtois enchaîne les rencontres secrètes avec Ariane, la femme de Dionysos, une princesse mortelle qui vit sur terre, plus précisément en Crète. Héra le surprend en flagrant délit alors qu’il passait du bon temps avec Ariane. Elle lui demande de cesser sur le champ. Zeus réussit à tenir trois jours sans voir sa belle. Mais au bout du troisième, il ne résiste plus. Pour se cacher de sa femme, il prend l’apparence d’un lapin et décide d’aller rendre visite à Ariane. Il frappe à sa porte, mais personne ne répond. Déçu, il décide alors de s’en aller. Sur le chemin, il croise une jolie nymphe et tombe sous son charme. Mais la demoiselle, qui connaît bien les ruses de Zeus pour conquérir les femmes, file à toute allure et sème le dieu, qui finit par rentrer bredouille chez lui.
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2. Présumée disparue Comme tous les matins, dans le palais de Cnossos en Crète, la servante apporte le petit déjeuner à Ariane. Elle trouve étrange que la porte ne soit pas fermée totalement : elle est légèrement entrouverte. Elle entre, et là elle se rend compte que la fille du roi Minos et de la reine Pasiphaé n’est pas dans sa chambre. La servante pense alors que la princesse est avec son mari, le dieu Dionysos. Elle ne s’inquiète pas davantage et retourne dans la cuisine débarrasser le plateau.
Vers midi, Dionysos frappe à la porte du palais et s’installe avec le couple royal pour déjeuner. Tout le monde attend l’arrivée d’Ariane, qu’ils pensent en train de se préparer. Ils demandent à la servante de bien vouloir aller aider Ariane à passer sa robe au plus vite avant que les plats ne refroidissent. La servante, très étonnée, leur annonce que la princesse n’était pas dans sa chambre au réveil. Minos s’emporte et gronde la servante, la somme de la chercher dans le palais et les
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jardins. Elle doit bien être quelque part ! Après ses recherches, la servante revient penaude sans avoir retrouvé Ariane. C’est à ce moment précis qu’on peut lire l'inquiétude sur tous les visages. Mais où est Ariane ? Lui est-il arrivé quelque chose ? Pasiphaé se souvient être allée la veille au soir souhaiter une bonne nuit à sa fille dans sa chambre. Elle n’a rien remarqué de suspect, Ariane était en train de lire dans son lit. Tout le monde se met alors à chercher la princesse dans les moindres recoins du palais. Sans succès.
Minos et Pasiphaé prient les dieux de faire revenir leur fille. Ils préparent des offrandes et demandent aux Crétois de se joindre à eux. Le soir, le palais est plein de monde et d’offrandes. Les Crétois adorent leur princesse et veulent participer. Le sacrifice des gens les plus pauvres est un mélange composé de farine, de vin et d'huile appelé « thulema ». Le couple royal sacrifie quatre bœufs pour implorer les dieux de faire quelque chose. De son côté, Dionysos monte sur l’Olympe et appuie la demande des Crétois. Lui aussi veut retrouver 8
sa femme bien aimée.
Zeus est attristé par la nouvelle. Il saute sur son char et arrive le premier au palais de Cnossos. Là, il rassure le peuple et les parents d’Ariane en leur assurant qu’il retrouvera la belle princesse coûte que coûte.
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3. La femme suspecte
Zeus se demande par où et par quoi commencer l’enquête. Il cherche déjà à lever tout soupçon de fugue. En interrogeant l’entourage de la princesse, il se rend compte qu’elle avait tout pour être heureuse et qu’elle n’avait aucun intérêt à s’enfuir de chez elle. Si ce n’est pas une fugue, c’est donc qu’elle a été enlevée.
Le dieu des dieux décide d’aller fouiller le dernier endroit où Ariane a été vue : sa chambre. Si elle a bien été enlevée, il est fort probable que la chambre soit le lieu du crime. Il entre dans la pièce. Les volets sont encore fermés, les fenêtres aussi. Il interroge la servante pour savoir si elle a touché à quelque chose dans la pièce en apportant le petit déjeuner. Elle assure n’avoir touché à rien et précise que la porte était entrouverte, alors qu’elle est habituellement fermée. Le coupable a donc pris le risque de se déplacer dans le palais... Zeus ouvre d’abord le placard en bois sacré, ensuite il regarde dans les 10
armoires qui sont en or. Il y voit de magnifiques robes de déesses. Il lui semble reconnaître le modèle que sa tante Aphrodite portait le jour de son mariage avec Héra. Sur la table de chevet, quelques livres, et un parfum au miel, un parfum envoûtant. Seule Aphrodite porte du parfum. L’enquêteur pense donc que c’est un cadeau de la déesse de la beauté. Zeus se rapproche de la table de chevet et y trouve
le
fil
rouge
d’Ariane,
ce
qui
l’intrigue
énormément. Il s’assoit sur le lit, prend l’un des oreillers de la disparue et le sent. L’odeur lui rappelle tous les bons moments qu’il a passés avec Ariane. Dans ses souvenirs remontent aussi les menaces de sa femme. Il se rappelle qu’elle les a vus ensemble et il connaît la jalousie de sa femme. Se serait-elle vengée d’Ariane ?
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N’ayant pas d’autre piste pour le moment, il rentre chez lui où l’attend Héra. Il lui explique la situation et lui annonce qu’il a décidé de mener l’enquête pour retrouver Ariane. Héra s’emporte et rouge de colère et de jalousie, elle jette un vase sur le sol qui se brise en mille morceaux. Zeus n’a pas encore dit à sa femme qu’elle est pour lui la première suspecte et vu sa colère il a maintenant peur de l’interroger. Il prend son courage à deux mains, et fait de gros efforts pour ne pas que son épouse sache qu’il la soupçonne, tout en essayant quand même d’avoir des informations. Mais Zeus n’est pas très fin. Il utilise les questions classiques d’un enquêteur et demande à sa femme où elle était à l’heure de la disparition d’Ariane, c’est-à-dire la veille entre vingt et une heures et sept heures du matin. Héra en tombe des nues. Elle reste sans rien dire et fixe bêtement son mari. Puis elle se met à rire aux éclats. Zeus la croit folle. Mais elle se lève, et, son sérieux revenu, va vers son mari. Elle lui rappelle, les sourcils froncés, que pour une fois ils ont passé la nuit ensemble. Zeus se gratte la barbe, penaud. Effectivement, il était bien avec Héra toute la nuit. Il s’en 12
veut de ne pas y avoir pensé avant. Il fait un bien piètre enquêteur ! Héra a donc un alibi, elle n’est pas coupable. Mais Zeus a quand même des doutes. Et si Héra avait fait appel à un tueur à gages ? Héra le coupe dans ses réflexions et lui demande s’il a pensé à interroger son fils Dionysos. Après tout, sa femme aussi le trompait ! Peutêtre est-ce lui le coupable...
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4. Dans le doute Zeus part interroger Dionysos. Il pensait le trouver au palais de Cnossos entouré de Minos et de Pasiphaé, mais le dieu de la vigne, du vin et de la fête se trouve sur l’île de Naxos. C’est sur cette île qu’il a croisé pour la première fois le regard d’Ariane et qu’il en est tombé amoureux. Zeus trouve son fils assis au bord d’une rivière, les pieds dans l’eau et le regard dans le vague. Zeus se dit que si c’est lui qui a enlevé sa femme, il joue très bien la comédie du mari éploré. Zeus s’installe à côté de son fils en silence. Dionysos lance alors mille louanges adressées à sa femme. Il dit à Zeus à quel point elle était belle, à quel point elle était intelligente et douce. Zeus, en profite pour annoncer à son fils qu’il sait bien tout cela car il a eu une liaison avec Ariane. Dionysos regarde son père avec des yeux ronds. Il n’en croit pas ses oreilles. Voyant sa réaction, Zeus se dit que Dionysos n’était pas au courant de cette relation; ça ne peut donc pas être le mobile du crime. Zeus demande plus de précisions sur le quotidien d’Ariane. Il souhaite savoir quelles étaient ses activités, qui elle voyait. Dionysos réfléchit. Ariane 14
passait beaucoup de temps en famille, auprès de lui mais aussi auprès de Minos et de Pasiphaé. Tout comme Dionysos, elle aimait faire la fête. Depuis la dernière fête réalisée sur le Mont Eryx, dans le palais d’Aphrodite, Ariane passait beaucoup de temps avec la déesse de l’amour. Elles sont devenues très complices. Aphrodite lui prêtait robes et maquillages, parfums et astuces pour séduire les hommes. Dionysos avoue que cette nouvelle amitié ne lui déplaisait pas, car grâce à Aphrodite, Ariane rayonnait de plus en plus jour après jour. Zeus console son fils comme il peut et lui garantit qu’il fera le nécessaire pour retrouver Ariane. Il pense en apprendre davantage chez Aphrodite, étant donné que les deux femmes passaient beaucoup de temps ensemble.
Zeus monte sur son char et survole le mont Eryx. Il y voit au centre le palais d’Aphrodite, dont les grandes verrières réfléchissent le soleil. Il s’arrête près de la piscine, là où bronze la déesse, sur un transat doré. Aphrodite se lève et salue son neveu. Zeus est ébloui par la beauté de sa tante et sa jeunesse éternelle. Il en 15
bafouille. Aphrodite sourit. Elle est habituée à cette réaction de la part des hommes. Aphrodite demande à Zeus s’il est venu pour la disparition d’Ariane. Zeus est étonné, il ne lui en pas encore parlé. Il acquiesce et lui demande si elle a des informations à lui donner, un changement dans le comportement d’Ariane récemment. Aphrodite répond qu’elle n’a rien constaté, qu’Ariane était une bonne amie. Zeus voit sur la table basse le médaillon préféré d’Ariane. Il demande à sa tante ce qu’il fait là, Aphrodite lui répond, assez gênée, qu’elles s'échangent très souvent des affaires. En revoyant ce collier, Zeus repense à Ariane et se met à rêver d’elle. Aphrodite se rend compte que sa beauté n’a plus toute l’attention de Zeus et elle serre tellement le verre qu’elle a dans sa main qu’elle le brise. Zeus revient à lui et aide Aphrodite à panser sa plaie. Suite à quoi, Zeus repart.
Pour faire le point, le dieu des dieux s’isole. Qui va-t-il maintenant interroger ? Il fait le tour des personnes qui pourraient être impliquées. Il ne croit pas en la culpabilité des parents d’Ariane. Ils s’entendaient très 16
bien avec leur fille. Pareil pour son mari Dionysos. En revanche, en repensant à Aphrodite, quelques détails le chiffonnent, mais il ne sait pas trop comment les interpréter. Il décide d’aller inspecter un peu mieux Eryx, à l’insu de la maîtresse des lieux.
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5. La fin approche Zeus attend la nuit et se rend donc de nouveau sur Eryx. Il entre par effraction dans le palais de sa tante. Le médaillon d’Ariane n’est plus sur la table basse. Il inspecte le rez-de-chaussée. A cette heure-ci, Aphrodite doit se trouver dans sa chambre. Il évite d’y entrer mais fouille les autres pièces. Sur les murs, on peut voir des photos de sa tante avec ses différentes conquêtes. Aphrodite est belle, elle le sait et elle en joue. A part elle, il n’y a aucune autre femme en photo, pas même son amie Ariane. Zeus entre dans la cuisine. Il regarde les victuailles et se dit qu’il a un petit creux. Mais il ne prend pas le temps de manger, il a autre chose à faire. Il voit sur la table un plateau préparé, avec de la nourriture pour mortels : des légumes et de l’orge. Pourtant, les dieux et les déesses ne se nourrissent que de nectar et d’ambroisie. Aphrodite serait-elle avec un nouvel amant dans sa chambre ? Il se dirige vers la chambre et tend l’oreille. Il n’entend personne parler et continue sa fouille dans la salle de bain. Tout à coup, la porte de la chambre d’Aphrodite s’ouvre. Zeus se cache derrière le rideau de 18
douche tout en espionnant sa tante. Il la voit se rendre dans la cuisine, récupérer le plateau et prendre une porte vers le sous-sol. Zeus attend patiemment qu’Aphrodite remonte.
Quelques minutes plus tard, Aphrodite passe la porte du sous-sol et retourne dans sa chambre. Zeus en profite pour se rendre à son tour discrètement dans le sous-sol. Le lieu n’a rien à voir avec le raffinement du rez-dechaussée. Les murs sont sales et délabrés. Sur le sol, on peut voir des rats courir dans tous les sens. Un long couloir donne sur une porte moisie. Zeus n’a maintenant plus aucun doute sur ce que cache cette porte. Il est persuadé qu’Ariane s’y trouve emprisonnée. Il tente d’actionner la poignée mais elle est verrouillée. Il regarde alors par la serrure, il ne voit rien. Il appelle doucement Ariane, mais personne ne répond. Il appelle un peu plus fort et entend un cliquetis derrière lui. Il se retourne et tombe nez à nez avec Aphrodite, qui avait entendu Zeus fouiner. Les mains sur les hanches, elle dispute Zeus et lui demande de sortir immédiatement de chez elle. Zeus 19
accepte, à la condition qu’elle lui montre ce qu’il se passe derrière cette porte verrouillée. Aphrodite hésite, puis sourit et met la clé dans la porte. Elle entrouvre et laisse Zeus entrer. Zeus est abasourdi. La pièce est vide ! Il s’excuse auprès d’Aphrodite et va pour partir quand soudain, il entend un grand fracas. Il se précipite dans la pièce vide et voit une trappe dissimulée au sol. Il l’ouvre et voit Ariane, bâillonnée et attachée à une chaise. Elle est faible mais encore vivante. Ariane a entendu Zeus et a jeté par terre le plateau apporté par Aphrodite pour faire du bruit. Zeus détache Ariane et la prend dans ses bras. Il menotte Aphrodite et tous remontent dans le salon.
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6. La peur de l'ombre Au petit jour, Zeus fait venir chez Aphrodite toutes les personnes concernées par la disparition d’Ariane. Il contacte Minos et Pasiphaé, Dionysos et Héra. Quand ils voient Ariane, tous se jettent sur elle pour l’embrasser. Sauf Héra bien sûr, qui aurait préféré que l’amante de son mari disparaisse à jamais. Après ces embrassades, tous se tournent vers Zeus pour avoir des explications. Son regard se pose alors sur Aphrodite. C’est alors que la déesse se met à pleurer et explique ce qu’il s’est passé.
Aphrodite aimait beaucoup Ariane, au début, elle la voyait comme une petite sœur. Mais, au fur et à mesure qu’elles se côtoyaient, Aphrodite se rendait compte que la beauté d'Ariane était de plus en plus spectaculaire. Lors des soirées, Ariane arrivait même parfois à lui voler la vedette. Alors, par jalousie, Aphrodite s’est rendue dans le palais de Minos. Elle a appelé Ariane en pleine nuit, prétextant qu’elle avait quelque chose d’important à lui montrer. Ariane ne s’est douté de rien car elle avait 21
confiance en son amie. Aphrodite a conduit Ariane chez elle et là, elle l’a ligotée et conduite au sous-sol. Ariane étant mortelle, Aphrodite souhaitait la garder jusqu’à ce qu’elle vieillisse assez pour ne plus lui faire de l’ombre.
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7. Retour à la normale Zeus a fait appel à Athéna, la déesse de la sagesse, pour juger
Aphrodite,
coupable
d’enlèvement
et
de
séquestration sur la personne d’Ariane. Le jugement a lieu dans le temple d’Athéna, à huis clos, c’est à dire que personne n’y a assisté. Athéna, déesse de la sagesse, condamne Aphrodite à passer 20 ans en exil au fond de l’Etna, dans la grotte sale, sombre et bruyante de son mari.
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Quelques jours après la fin de l’enquête, Ariane s’est bien reposée et a repris des forces. Elle fait très attention à son mari et lui promet une chose merveilleuse : celle de ne plus jamais le tromper. Dionysos est aux anges. Il est tellement heureux d’avoir retrouvé sa femme saine et sauve ! Il se lance dans les préparatifs d’une nouvelle fête où le nectar et le vin vont couler à flots. Il sait à quel point sa femme adore danser et faire la fête. Il veut fêter son retour et lui organiser une belle cérémonie. Il compte inviter tous ses amis mortels ainsi que les dieux et déesses. Mais ils ont encore du mal à pardonner l’acte d’Aphrodite et ne lui envoient pas de carton d’invitation.
Zeus a déjà commencé à flirter avec une autre femme, ce qui a le don d’énerver Héra. Elle est encore fâchée contre son mari, mais la vie ne s’arrête pas là. Ils connaîtront encore des hauts et des bas… La vie reprend son cours sur l’Olympe et en Crète.
FIN
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La soif de pouvoir
Classe de 6°B Auteurs et illustrateurs : Djamel - Iliane - Yacine - Sophia Abdel Wahhab - Salama Amaria - Yazid Mohamed B. - Mohamed H. - Yanis Mathéo - François - Shahym
Professeure de français : Mme Siousarram
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1. Peur sur Sparte Sparte est une ville située dans le Péloponnèse, une péninsule grecque. C’est une ville charmante avec ses paysages verdoyants. Ses espaces verts permettent aux populations de se promener et de profiter du beau temps qui règne en Grèce. Il y a de nombreux restaurants luxueux au bord de la mer. Les touristes aiment s’y rendre pour profiter de la nourriture succulente et des activités comme les parcs d’attraction. Ce lieu touristique accueille de nombreux monuments comme des palais somptueux pour vénérer les dieux, des armures de combattants, de très belles maisons de villageois. C’est une ville qui est devenue moderne grâce à ses panneaux solaires qui diminuent le CO2. Il n’y a pas de déchets dans les rues, il y a des personnes qui s’entraident. Sparte est donc une ville très en avance pour son temps. C’est l’une des plus grandes puissances de l'Antiquité grecque. Sa domination s’étend sur toute la Grèce et audelà.
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Mais dans cette magnifique ville, de nombreux meurtres sont commis. Hermès le dieu des voyageurs et cinq chercheurs Athéniens ont été assassinés. Un climat de peur règne sur tout Sparte. Dieux comme mortels sont effrayés. Pour élucider cette affaire, Zeus, le dieu des dieux, a décidé de missionner Héphaïstos, le dieu du feu connu pour sa force et son courage, et son beau-fils Éros. Les nouveaux enquêteurs sont fiers de se voir confier cette mission. Mais Aphrodite, mère d’Éros, n’est pas rassurée à l’idée de savoir son mari et son fils lancés sur les traces d’un tueur en série.
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2. Noyades en série
Héphaïstos et Éros se rendent sur les différents lieux des crimes pour récupérer des témoignages et des indices. Ils se rendent compte que les victimes ont toutes un point commun : elles ont été assassinées alors qu’elles se baladaient seules. Il n’y a donc aucun témoin. Le seul indice qu’ils possèdent, c’est le mode opératoire utilisé par le meurtrier. En effet, les victimes ont toutes été retrouvées noyées, quand bien même elles ne se trouvaient pas à côté d’un point d’eau. Ces découvertes laissent nos enquêteurs bien perplexes. Comment le meurtrier arrive-t-il à noyer ses victimes ? Se balade-t-il toujours avec une grande quantité d’eau avec lui ? Comment est-ce possible ? C’est avec toutes ces questions en tête qu’ils regagnent leur demeure, le palais d’Aphrodite, après une longue journée d’enquête.
Le palais d’Aphrodite est immense. Il surplombe le mont Eryx. Toute en pierre blanche, il réfléchit la lumière et 29
scintille au soleil. La demeure divine est entourée par un jardin à la française où les buissons sont taillés en cœur. Face à la porte du palais se trouve une fontaine. La statue qui crache de l’eau représente Aphrodite, la maîtresse des lieux.
Ils entrent et sont étonnés qu’Aphrodite ne se soit pas précipitée pour les accueillir, elle qui était si inquiète à cause de la mission qui leur a été confiée. Ils ne se posent pas plus de questions et ressortent jouer dans le jardin. Ils pensent qu’Aphrodite est dans la salle de bain, en train de se faire belle, comme à son habitude. Ce n’est qu’à l’heure du repas qu’Éros et Héphaïstos commence à se faire du soucis. D’habitude, Aphrodite est toujours à l’heure pour les appeler à table. Éros monte alors les marches du palais quatre à quatre et se rend dans la chambre de sa mère. Il pousse la porte et le silence qui règne dans la pièce rend l'atmosphère lourde. Il avance et voit de dos sa mère dans son bain. De son bras sorti de la baignoire coule un mince filet de sang. Il ne s’approche pas d’avantage et se met à hurler. Quelques secondes 30
après, c’est Héphaïstos qui arrive en trombe dans la chambre. Il s’approche de la baignoire et voit le corps sans vie de sa femme. Après le choc, ils fondent en larmes. Ils se ressaisissent et se demandent si ce meurtre est lié à leur enquête. Est-ce le même tueur en série ? Est-ce un message à leur intention ? Quoi qu’il en soit, c‘est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour ces deux hommes qui sont plus déterminés que jamais à élucider l'enquête et venger la mort d’Aphrodite.
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3. Sur la piste du tueur
Les deux enquêteurs fouillent la chambre à la recherche d’indices. Dans la chambre d’Aphrodite il y a un grand lit noir, des plantes, un placard, un miroir et une grande baignoire. Ils se rendent compte que tout a l’air à sa place. Seules les flaques d’eau sur le sol changent de d’habitude. Pour Héphaïstos, ce sont des signes de lutte. Aphrodite a dû se défendre contre son adversaire. Mais il a été le plus fort et a réussi à la tuer. Ils s'approchent du corps et voient trois énormes trous au niveau du ventre de la victime. Quelle arme a donc pu causer ces blessures ? Eros et Héphaïstos, face au cadavre de cet être aimé sont perturbés et ont du mal à réfléchir. Ils détournent leurs regards embués. Quand soudain, ils entendent du bruit dans le placard. Ils sursautent et s’imaginent que le meurtrier est toujours sur les lieux. Éros a trop peur pour ouvrir l’armoire. C’est donc Héphaïstos, plus courageux, son marteau en main, qui se dirige lentement et silencieusement vers le meuble pour ouvrir la porte. Il lève son marteau et au moment où il 32
allait l’abattre, c’est la colombe d’Aphrodite qui surgit en volant. Elle a dû se cacher dans la bagarre. Si seulement elle pouvait parler et dire ce qu’elle a vu !
Les enquêteurs s'assoient pour reprendre leurs esprits et réfléchir à la situation. Ils mettent bout à bout leurs indices. Ils savent que toutes les victimes sont mortes noyées. De plus, la forme de la blessure du cadavre rappelle quelque chose à Héphaïstos… Le trident ! Et si ça correspondait au trident de Poséidon, le dieu de la mer ? A ce nom, la colombe gémit et s’agite. Il n’en faut pas plus aux enquêteurs pour se précipiter vers le palais du dieu de la mer, convaincus de sa culpabilité.
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4. L'assassin envoûté
Éros et Héphaïstos se rendent au palais de Poséidon en une quinzaine de minutes. Grâce à Dédale, un inventeur de génie, les deux enquêteurs ont pu gagner du temps en portant des ailes que l’inventeur avait fabriqué pour eux. Arrivés devant le palais de Poséidon, nos héros font face à dix gardes qui protègent l’entrée. Sans se faire repérer, ils font le tour du palais à la nage. C’est un palais divisé en deux parties. La première est un immense coquillage qui abrite la porte principale. La seconde a la forme d’un corail qui renferme les pièces à vivre de Poséidon. C’est un palais tout rose et orange nacré. La seconde entrée est elle aussi gardée. Mais il n’y a qu’un seul garde. Éros et Héphaïstos décident de se séparer pour semer le garde. Éros doit l’attirer loin de l’entrée afin qu'Héphaïstos puisse entrer. Une fois à l’intérieur, Héphaïstos se trouve dans un long couloir aux nombreuses portes. Il ouvre quelques portes et trouve des salles vides. Quand tout à coup, il se retrouve nez à nez avec Poséidon. Le dieu de la mer tient son trident fermement. A ses côtés, des requins 34
menaçants sont prêts à l’attaque. Poséidon a une expression grave sur son visage et un sourire maléfique. Sur sa couronne, on peut apercevoir des pierres ensorcelées qui peuvent jeter des malédictions à tous ceux qui s’en approchent. Éros, qui a semé le garde, assiste à l’affrontement des deux hommes. Il est habile avec son arc mais a peur de toucher Héphaïstos : il est encore trop loin de la scène. Il se rapproche sans se faire voir et à bonne distance, il décoche une flèche qui vient perforer le cœur de Poséidon. Poséidon regarde en direction de son agresseur, voit Éros… et le charme opère, il en tombe amoureux ! Le pauvre Poséidon, tout envoûté regarde Éros avec des yeux amoureux. Voyant son état transit, Éros en profite pour lui poser des questions relatives aux meurtres. Héphaïstos, qui n’a pas eu le temps de comprendre ce qu’il vient de se passer, écoute attentivement les réponses de leur suspect numéro un.
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5. Bataille divine Poséidon se met à table et avoue, toujours sous l’emprise du sortilège d’Éros, être l’auteur des meurtres en série. Il explique qu’il est le frère de Zeus et d'Hadès. Tous les trois sont des dieux puissants. Ils se sont réparti le monde à la mort de leur père. Poséidon a hérité de l'empire des eaux aussi bien salées que douces. Or, ce dernier dit qu'il n'aime pas l'eau et qu’il a toujours été avide de royaumes terrestres. Son objectif est de conquérir le monde. Pour y arriver, il tuera tous ceux qui se dressent sur son passage. Il a tué les Athéniens car ils se montraient trop curieux vis-à-vis de lui. Il a tué Hermès car il avait compris son objectif. Il a tué Aphrodite pour dissuader Héphaïstos et Éros de mener l’enquête. Et maintenant, il compte tuer Héphaïstos. Alors que Poséidon avoue les raisons qui l’ont poussé à une telle haine, son frère Zeus apparaît derrière l’une des portes du long couloir. Zeus, très en colère par ce qu’il vient d’apprendre, jette des éclairs en direction de son frère. Le sortilège d’Éros disparaît alors et Poséidon retrouve ses esprits. Poséidon contre attaque et une violente bataille s’engage entre ces deux puissants dieux. 36
Éros et Héphaïstos préfèrent se mettre à l’écart. Poséidon lance ses requins vers Zeus et le dieu des dieux riposte en lançant des éclairs. Les murs s'effritent, les plafonds tombent et Poséidon se retrouve enseveli sous les décombres.
Il
ne
s’en
relèvera
jamais.
Fort
heureusement, les deux enquêteurs ont réussi à s’enfuir hors du palais avant qu’il ne s’écroule. La bataille fut longue et douloureuse et Zeus s’évanouit. Héphaïstos porte son beau père et le ramène sur le Mont Olympe.
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6. Sous haute protection Quelques jours après la mort de Poséidon, une commémoration est faite pour toutes ses victimes. Zeus se place face à la foule et fait un discours pour tous les dieux et les mortels : -” Je vous annonce que le tueur en série a été appréhendé et est mort lors de son arrestation. Il s’agissait de mon frère Poséidon. Il est devenu avide de pouvoir et s’était mis en tête de tuer tous ceux qui se mettaient sur son chemin. Son objectif était de prendre le contrôle du monde. Mais tout cela est fini. Désormais, je vous promets ma protection. Vous n’avez plus rien à craindre. Je remercie vivement Eros et Héphaïstos, deux enquêteurs héroïques sans qui l’affaire n’aurait jamais été résolue. Je salue leur courage et les nomme enquêteurs officiels de Sparte et de l’Olympe.” Suite à son discours, la fête fut lancée. Un banquet avait été organisé, avec des gâteaux, du champagne et des sodas. Pour les plus jeunes, les dieux avaient prévu des 38
châteaux gonflables, des jeux sportifs et éducatifs. Zeus tint parole et veilla sur le monde des mortels jours et nuits. Il n’y eut plus jamais aucun incident à déplorer depuis lors dans le monde des mortels. FIN
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Les labyrinthes du cœur
Classe de 6°C Auteurs et illustrateurs : Soraya – Karim – Halid – Salma – Ammar Mohamed-Billel – Ferhat – Ummu Eliya – Jawad – Nisrine – Ibrahim – Camélia Mohamed- Sohayb – Chahine – Mohamed-Islam Keysha – Idriss – Fatima – Narimen Imane – Ouassim – Nabila
Professeure de français : Mme Serra
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1. Mauvais climat en Crète Il neige sur la Crète. L'île de Méditerranée est recouverte d’un épais manteau blanc, fait extrêmement rare dans cette région du monde. Au nord de l'île trône l’immense palais de Cnossos dans lequel siège Minos, le roi de Crète. On accède au palais par un escalier monumental. Arrivé en hauteur, il y a de quoi se sentir perdu : les multiples entrées, les cours secondaires, les pièces innombrables (environ 1300 chambres) et les longs couloirs parallèles aux magasins de vivres donnent une impression de labyrinthe. Le palais de Minos ne ressemble en rien aux châteaux médiévaux. Ici, seuls quelques bâtiments sont réservés au roi, le reste fait partie de la ville.
Malgré le climat austère, les crétois poursuivent leurs activités. Les artisans travaillent le métal, la laine ou font de la poterie. Les commerçants gardent leurs boutiques ouvertes. L’angoisse est renforcée par de fréquents cris monstrueux. Le monstre de Cnossos, le Minotaure, est 41
assoiffé de sang. Il est enfermé tout l’hiver dans une cage sous les appartements royaux. Dédale, artiste de génie, n’a pas encore construit le labyrinthe dans lequel le Minotaure pourrait profiter d’une certaine liberté sans chercher à dévorer le peuple. En attendant, on entend la bête hurler. A chaque hurlement, les Crétois pourtant habitués, relèvent à chaque fois la tête, se regardent, les yeux ronds et les poils hérissés de peur. Les plus méchants parents utilisent le monstre pour effrayer leurs enfants, les menaçant que le Minotaure viendra les manger s’ils ne sont pas sages. Mais jusqu’à présent, aucun incident n’est à déplorer. Les cages sont construites dans un métal très résistant. Les crétois utilisent même cette particularité sinistre pour favoriser le tourisme. Ils cherchent à attirer les gens qui aiment se faire peur. Ce qui est le cas de Thésée. Cet athénien, détective de profession, est venu en Crète pour faire du shopping, découvrir la ville et goûter à son ambiance si particulièrement angoissante.
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2. Panique au marché
A l’autre bout de la ville, Dédale lui aussi fait ses emplettes. Il lui reste du blé et de l’orge mais plus aucun légume. Il circule entre les étals à la recherche de choux, de radis et d’une laitue. Il s’arrête à un stand bien achalandé et tandis qu’il cherche la salade aux plus belles feuilles, une ombre le recouvre. Il se rend compte soudain que le silence s’est fait autour de lui. Plus d’enfants qui jouent, plus de marchands qui interpellent les clients. Il lève la tête et tombe sur celle, décomposée par la frayeur et l’étonnement, du marchand, les yeux rivés dans le dos de Dédale. L’artiste se retourne alors, et tombe nez à nez avec un museau gluant, des narines soufflant une haleine fétide, au bout d’une immonde tête de taureau. Il n’a pas le temps de réaliser qu’il fait face au Minotaure que ce dernier s’est déjà jeté sur sa proie.
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Le silence fait alors place à un vacarme énorme. Le Minotaure, alors libre et en furie, pousse un puissant cri que l’on entend dans toute la Crète. Dédale et les autres humains tentent de s’enfuir et renversent les étals des marchands en poussant des hurlements stridents. C’est la panique dans la ville. Dédale n’échappe pas longtemps aux dents du Minotaure. En quelques pas, l’immense monstre surplombe le pauvre homme, l’attrape par le bras et le jette au sol. La bête se jette ensuite sur sa proie et la dévore. On entend craquer les os et les articulations de l’artiste sous les coups de crocs. En un rien de temps, 44
il ne reste de Dédale que quelques os et des flaques de sang frais. Repus, le Minotaure se relève de toute sa hauteur. Autour de lui, les gardes du palais ont formé un cercle. Le monstre est assiégé. Il ne peut plus bouger. Les hommes
tirent
des
fléchettes
anesthésiantes.
Le
Minotaure plonge rapidement dans le sommeil. Il s’écroule sur le sol. Les gardes placent le monstre sur un treuil et le tirent vers les appartements du roi et de la reine, afin de l’enfermer de nouveau dans le sous-sol.
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3. La promesse de Thésée
Thésée était à l’autre bout de la ville lorsqu’il a entendu les cris. Il s’est précipité sur les lieux du grabuge, mais trop tard. Il a seulement eu le temps de voir au loin le Minotaure, endormi et tiré vers le palais. Tout en aidant les Crétois à remettre en ordre la place du marché, il se renseigne sur ce qu’il vient de se passer. Il a du mal à obtenir la moindre information. Les gens sont sous le choc. Voyant qu’il cherchait à savoir, un vieillard s’approche alors de Thésée. Il lui livre ce qu’il a vu : Dédale s’est fait manger par le Minotaure. Le vieux ne s’attarde pas trop sur les détails, au grand bonheur de Thésée qui n’a pas le cœur assez bien accroché pour écouter ça. Thésée avait entendu parler de la victime. Le talent de Dédale était connu au-delà des frontières. Thésée respectait beaucoup cet homme aux mains d’or. Il admirait son travail, notamment les dorures réalisées sur la porte du temple d’Apollon à Cumes. Il décide de savoir quelle mouche a 46
piqué le Minotaure. Le vieillard trouve cette situation très étrange. Il ne comprend pas comment le Minotaure a fait pour sortir de son cageot... Il est connu pour être indestructible ! Autour des deux hommes, un cercle a commencé à se créer. Chacun ressent maintenant le besoin d’exprimer ce qu’il a vu, de comprendre pourquoi cet incident est arrivé. Les crétois se posent des questions. Est-ce un accident ou bien un meurtre prémédité ? Dédale était-il personnellement visé ou était-ce le hasard ? Tout le monde est choqué. Dédale était beaucoup aimé par tous. Même s’il travaillait à la construction du labyrinthe royal et fréquentait des gens fortunés, il aidait les plus pauvres à repeindre leur maison. La tristesse est générale et les habitants confus. Thésée leur fait alors la promesse de trouver la vérité et d’élucider la mort de Dédale.
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4. Les recherches de Thésée Il commence son enquête en posant des questions aux personnes qui l’entourent. Il souhaite savoir s’il est possible que le Minotaure ait pu s’échapper de sa cage. Les Crétois sont formels : la cage est indestructible. Sans la clé, il est impossible d’en sortir. Quelqu’un a donc bien ouvert
volontairement
la
cage
du
monstre.
Il demande ensuite au plus savant des habitants, le bibliothécaire, si le Minotaure est capable d’aller tuer un homme de son plein gré. Le savant affirme que la bête a davantage un cerveau de taureau que d’homme. Il ne connaît pas la vengeance et ne fait pas très distinctement la différence visuelle entre deux personnes. Le monstre a donc été guidé pour tuer précisément Dédale. Mais comment ? Thésée demande ensuite si Dédale pouvait avoir des ennemis. Un silence se fait dans l’assemblée. Tout le monde réfléchit. Le vieillard prend enfin la parole. Il est persuadé que personne de sa connaissance ne pouvait en vouloir à un homme si bon que Dédale. Thésée demande 49
alors qui fréquentait Dédale. On désigna une femme, la voisine de Dédale. Celle-ci était en larmes. Dédale était, en plus d’être adorable, très beau, et sa voisine avait succombé à ses charmes. Entre deux pleurs, elle fait savoir que Dédale dînait très fréquemment auprès de Minos et de Pasiphaé, dans les appartements royaux. Thésée souhaite alors obtenir une audience auprès du roi afin de poursuivre son enquête. Il l’obtient, l’audience est fixée. Thésée regarde l’horloge solaire du palais : il a encore deux bonnes heures devant lui, qu’il va employer pour noter les indices dont il dispose déjà.
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5. Un suspect au palais
A l’heure dite, Thésée se rend au palais. Les gardes le mènent à la salle du trône. Pour y accéder, il faut traverser la cour centrale, rectangulaire, autour de laquelle sont construits rues et bâtiments. Une fois dans la salle du trône, Thésée observe la décoration pour patienter, le temps de l’arrivée de ses hôtes. La salle du trône a un aspect tout à fait royal avec son trône à dossier en gypse (roche tendre). Face au trône, quelques marches descendent vers un bassin, puis vers une porte donnant à un sous-sol. Sur les murs de la prestigieuse salle sont peintes des fresques représentant des griffons, des créatures mythologiques. Pasiphaé, la reine de Crète, femme de Minos, sort Thésée de sa rêverie. Elle a une longue robe brodée de pierres précieuses et des cheveux blonds et longs, coiffés en un chignon haut. Elle informe Thésée que Minos ne se sent pas très bien, qu’il a dû manger quelque chose de pas frais et préfère se reposer. Elle lui assure qu’elle est aussi compétente que son mari en affaires, voir même plus. Thésée l’informe qu’il n’est 51
pas là pour affaires. Il annonce qu’un crime a été commis en Crète, que Dédale a été dévoré par le monstre royal, le Minotaure, et qu’il compte bien découvrir la vérité. Pasiphaé, entendant cette nouvelle, éclate en sanglots. Elle connaissait bien Dédale, il venait souvent dîner avec le couple royal. Pasiphaé ne tarit pas d’éloges concernant la victime. Elle décrit Dédale comme un génie, un artiste et elle avoue même qu’elle le préférait beaucoup à son mari. Elle rougit, puis se renfrogne, pensant s’être bien trop dévoilée auprès de Thésée. A ces mots, Thésée comprend qu'il s'agit peut-être là du mobile du crime : Minos était-il jaloux de Dédale ? L’a-t-il éliminé pour ne plus être en concurrence ? Voilà une piste qu’il ne peut pas écarter. D’autant plus que Minos n’a pas bonne presse. Il est craint par tous les habitant pour sa cruauté. Thésée remercie Pasiphaé de l’avoir reçu et prend congé. Vu son état, il préfère ne pas insister, mais compte bien trouver un moyen pour parler à Minos. Car il en est persuadé, l’assassin est le roi de Crète.
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6. Le banquet A la nuit tombée, Thésée se rend à un banquet public. Les
banquets,
appelés
aussi
symposions,
étaient
fréquents. Il se divisent en deux parties : la première est consacrée à la nourriture, généralement assez simple, et la seconde à la boisson. C’est l’occasion, pour les nouveaux venus de faire connaissance. On mange, on boit, on discute et on joue.
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C’est lors d’une partie de cottabe, un jeu d’adresse dans lequel on doit atteindre une cible, que Thésée est approché par un homme encapuchonné. Il ne donne pas son nom car il préfère garder l’anonymat. Il précise simplement qu’il fait partie de la garde rapprochée de Minos et qu’il a des informations à donner concernant le meurtre de Dédale. Thésée est tout ouïe. C’est la première fois que le mot meurtre est utilisé, la piste de l’accident n’ayant pas encore été écartée. L’homme mystérieux demande à Thésée de ne pas faire de conclusions hâtives car les apparences et les rumeurs sont trompeuses : Minos n’est pas aussi un roi aussi méchant qu’on le prétend. C’est sa femme Pasiphaé qui est cruelle et manipulatrice. Sur ces révélations, le garde s’en va et laisse Thésée perplexe. Confus, il rentre se reposer. Dans son lit, Thésée dort mal. Il a horreur d’accuser quelqu’un à tort et réfléchit à comment faire pour élucider ce mystère.
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7. De nouveaux indices Impatient, ne tenant plus en place et étant dans l’impossibilité de dormir, Thésée se lève alors en pleine nuit et décide de se rendre discrètement près du cachot du Minotaure. Dehors il fait nuit noire. Les rues sont désertes et Thésée n’a aucun mal à se rendre jusqu’au palais de Minos sans se faire voir. A l’entrée des appartements royaux, des gardes en uniformes font des rondes et surveillent que personne n’entre. Thésée sait qu’il lui sera impossible de passer par la porte principale. Alors il fait le tour des appartements, à la recherche d’un autre moyen d’entrer. Il aperçoit une porte secondaire, gardée par des hommes ivres qui jouent aux cartes. Il profite de leur concentration pour se faufiler à l’intérieur. Pour ne pas se faire repérer, il longe les murs et fait bien attention à ne faire aucun bruit. Il descend l’escalier qui mène au sous-sol. Des torches sont allumées dans l’escalier, procurant une lumière suffisante et réchauffant l’atmosphère. On n’entend aucun bruit, excepté le crépitement du feu des torches. Arrivé en bas, l’ambiance change. La lumière est beaucoup plus faible et l’on 55
entend le souffle inquiétant du Minotaure endormi. Arrivé près du cachot, Thésée sent l’odeur forte et insupportable de la bête, il entend son souffle rauque et lent. Il dort profondément, son estomac digérant sans doute en ce moment même le corps de Dédale. Thésée en a la chair de poule. Il fait l’effort de se concentrer et commence l’inspection des lieux. Il s’approche tout doucement de la cage dans laquelle est enfermé le monstre. Sur la grille, il trouve un long cheveu tout doré et lisse. Il le prélève et met l'indice dans un sac. Ce cheveu lui rappelle quelqu’un, mais il n’arrive plus à se rappeler qui. Il s’agit d’une femme c’est certain, mais qui ? Il poursuit son travail de recherche. Un peu plus loin, il voit un tee-shirt tout souillé de peinture et déchiqueté. Il se remémore ses interrogatoires de la matinée. Les habitants lui ont confié que Dédale aidait à repeindre les maisons. Serait-ce le tee-shirt de Dédale ? Que fait-il ici ? Il continue son inspection mais ne trouve rien d’autre. Puis il file car il a quand même un peu peur du monstre et l’odeur est insoutenable. Il ressort à l’air libre, regarde attentivement son indice : il se rappelle 56
maintenant à qui appartient ce cheveu soyeux : à la reine Pasiphaé ! La femme de Minos, roi de Crète ! Mais que faisait la reine près de la cage du monstre ?
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8. Le bain du mensonge Le lendemain, Thésée décide de coincer Minos pour aller l’interroger. Il pense qu’il est la clé dans la résolution de cette enquête. Il a bien compris que la première fois qu’il est passé, Minos ne souhaitait pas le rencontrer à cause du décès de Dédale. Sans doute sait-il quelque chose, ou pire encore a-t-il fait quelque chose d’inavouable ? Dédale repense au garde présent au banquet. Il doit rester vigilant et ne pas se laisser aller à croire ce qui semble le plus évident. Pour coincer Minos et l’empêcher de se soustraire à l’interrogatoire, Thésée a une idée. Il attend l’heure du bain et se faufile dans la salle de bain. Minos, seul, est surpris. Il tente de sortir de son bain, mais Thésée lui pique sa serviette. Il ne la lui rendra que si Minos répond à ses questions. Minos accepte donc à regret de se soumettre à l’interrogatoire. Thésée regarde Minos attentivement. Il a en face de lui un homme au crâne dégarni, aux traits tirés, aux rides creusées. Il est pâle et
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ne semble pas en très bonne forme. Il semble las, fatigué. Mais pas méchant. Il n’est en tout cas pas agressif et s’exprime avec beaucoup de douceur. Très rapidement après le début de l’interrogatoire, Minos avoue que c’est lui qui a fait tuer Dédale par le Minotaure. Il explique qu’il était jaloux de l’artiste. Il prétend qu’il s’est aperçu, lors des dîners avec Dédale, de l’intensité avec laquelle sa femme Pasiphaé le regardait. Il ne l’a pas supporté et a lâché le Minotaure sur Dédale.
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Mais quelque chose dans cette histoire n’est pas clair. Minos
s’embrouille
dans
l’explication
du
mode
opératoire. Il indique qu’il a montré une photo de Dédale au Minotaure et que ce dernier a ensuite foncé directement sur Dédale. Thésée, avec sa grande expérience, se rend vite compte qu’il ment et qu’il s’accuse à tort. En effet, il se souvient des paroles du savant, sur la place du marché. Il a clairement expliqué que le Minotaure voyait assez mal et qu’il lui était impossible de faire visuellement la différence entre deux hommes. Mais pour quelle raison Minos cherche-t-il à se faire inculper d'un meurtre qu’il n’a pas commis ?
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9. Menaces d'amour Thésée a beau chercher pourquoi Minos s’accuse, il ne trouve pas d’hypothèse plausible. Il réfléchit et se dit que pour faire repartir l’enquête, il va aller fouiller la demeure de Dédale. Dédale gagnait bien sa vie. C’est ce que peut en Déduire Thésée face à la maison de l’artiste. La large devanture d’entrée donne directement sur un péristyle, avec des chambres agencées tout autour. Thésée se dit qu’il va perdre un temps fou à fouiller cette grande maison ! Il cherche alors les pièces les plus occupées par Dédale afin d’y trouver des indices : la cuisine, la pièce commune et sa chambre. Dans la cuisine, il ne trouve que des jarres et des ustensiles de cuisine. Il se rend ensuite dans la chambre. Les murs sont blanchis à la chaux et il n’y a pas de décoration. Un coffre repose sous la fenêtre. Thésée l’ouvre et y trouve les vêtements de Dédale : plusieurs chitons et des sandales. Sur le cadre de bois qui lui sert de lit, il trouve des nattes tressées. Un tabouret sert de table de chevet. Posée dessus, il y a une boite entrouverte. Thésée la saisit 61
et l’ouvre. Ce qu’il y trouve le laisse sans voix. Ce sont des dizaines de lettres, toutes écrites par Pasiphaé !
Thésée les lit avec attention. Dans ces lettres, la reine clame son amour pour Dédale. Thésée se rend compte que Dédale n’y répondait pas et que Pasiphaé s’en offusquait. Dans sa dernière lettre, Pasiphaé va même jusqu’à menacer Dédale s’il ne l’acceptait pas comme amante. En voilà des preuves de la culpabilité de Pasiphaé ! Ça, plus le cheveu... C’en est assez pour 62
Thésée qui considère maintenant que la meurtrière est toute désignée. Thésée demande alors une grande explication sur la place publique afin de dévoiler ses recherches. Il tient à ce que tout le peuple soit présent ainsi que Minos et bien sûr, Pasiphaé.
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10. Thésée, le roi de l’enquête
Dans la grande cour du palais tout le monde est réuni. Enfants et vieillards, riches et pauvres, femmes et hommes. Personne ne souhaite louper les conclusions de l'enquête, tout le monde veut savoir d’une part si le monstre pourrait encore commettre un crime, d’autre part qui en voulait assez à Dédale pour le faire tuer. Chacun donne son pronostic. Beaucoup pensent que le roi Minos est le commanditaire de cet assassinat. Le roi est également présent. Il a demandé à ses esclaves de faire porter son trône et celui de sa femme à l’extérieur. Il regarde l’immense foule au pied de son palais. Il se rend compte qu’il est pointé du doigt. Il s’en réjouit, pensant que son plan a marché auprès de Thésée et qu’on le croit coupable. Ainsi, sa femme est à l’abri des soupçons. De son côté, Pasiphaé ne se sent pas en danger. Elle se croit intouchable suite à la petite mise en scène qu’elle a joué lors de son interrogatoire. Tous deux sont loin de se douter que Thésée est plus malin qu’eux et qu’il ne s’est pas laissé berner. 64
Thésée se place au centre du rassemblement et lève les bras au ciel pour demander le silence. Peu à peu, les gens se taisent et l’on entend plus que le vent souffler. L’enquêteur prend alors la parole. Il revient d’abord sur la vie de Dédale, cet homme au grand cœur et à la vie exemplaire : -“ Dans toute la Crète, le nom de Dédale n’est pas inconnu. Tous le connaissent comme un artiste de génie mais c’était aussi un homme bon et serviable. Nous regrettons tous sa disparition. Tous, sauf bien sûr son assassin. Car, chers habitants de Crète, son décès n’est pas un accident. Le monstre ne s’est pas échappé seul de son cachot, il a été aidé. Pire encore, cet acte prémédité visait spécifiquement Dédale. En effet, l’assassin a lancé le Minotaure sur la trace de ce pauvre homme. Comment ? Je ne le sais pas encore. En revanche, tous les indices convergent vers la culpabilité d’une seule personne : votre reine bien aimée.” Le peuple reste interdit, on entend une clameur de stupéfaction dans l’assemblée. Minos s’est levé de son 65
trône et proteste contre Thésée. L’enquêteur lève les bras pour réclamer de nouveau le silence. Il poursuit ses explications : - “ Je vais vous livrer les preuves dont je dispose. Je me suis rendu près des cachots et j’y ai trouvé l’un des cheveux de Pasiphaé. Cet indice était encore trop mince pour que je l’accuse. Je me suis alors rendu chez Dédale. J’y ai découvert une boîte, dans laquelle étaient rangées des lettres. Ces lettres sont des lettres d’amour. Elles sont toutes écrites par Pasiphaé. Mais la belle a été éconduite car Dédale ne voulait pas de son amour. Alors la reine lui a promis la mort.” Thésée montre les lettres et le cheveu de Pasiphaé retrouvé près de la cage du monstre. Le roi Minos se tasse sur son trône et cache son visage avec ses mains. Les Crétois huent la reine. Devant ce spectacle, Pasiphaé fond en larmes et avoue tout. Elle explique qu’elle a libéré le monstre, et pour qu’il n’attaque que Dédale, elle lui a fait sentir le tee-shirt volé à la victime. La bête, comme un chien, a retrouvé la trace de Dédale et l’a dévoré. 66
11 : L’exil de la reine Suite à cette annonce, Pasiphaé est jugée et bannie à l’exil à jamais. Les gens sont abasourdis. Autant ils n'appréciaient pas leur roi, autant ils plaignaient leur pauvre reine qu’ils croyaient sous l’emprise de Minos. Mais il n’en était rien. Thésée a également expliqué que leur roi, par amour pour sa femme, a voulu se donner comme coupable du meurtre de Dédale. Ils se rendent compte qu’ils ont colportés des rumeurs : ce n’était pas lui qui était cruel, mais Pasiphaé ! Pour s’excuser et pour aider le roi à surmonter sa peine, ils lui firent des offrandes pendant des mois. Pourtant, le roi, seul, est triste. Sa femme lui manque malgré tous ces présents. Mais petit à petit, il reprend goût à la vie et décide de reprendre le royaume en main. Thésée, le meurtre élucidé et la justice rendue, reprend ses emplettes dans le centre-ville qui a retrouvé son calme. Il décide de rapporter à ses enfants une figurine du Minotaure afin d’illustrer l’histoire passionnante qu’il leur racontera à son retour à Athènes ! FIN 67
Triple homicide divin
Classe de 6°D Auteurs et illustrateurs : Diksonne – Selanur – Mélissa B. Mélissa D. - Roji – Rania – Lina Shayma - Berfin
Professeure de français : Mme Siousarram
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1. La randonnée Le temps est orageux mais ce ne sont pas quelques gouttes qui vont gâcher le plaisir de Dédale. L’inspecteur est au repos. Sa dernière affaire a été très difficile à élucider et ses vacances sont bien méritées. Il chausse ses bottes de randonnées et met son imperméable à capuche. Il sort de chez lui et se rend compte qu’il est si tôt que le soleil ne s’est pas encore levé. Il quitte son village. Toutes les lumières dans les maisons sont encore éteintes, ses voisins doivent dormir. Il a décidé de se rendre au lac de Kournas, à quelques kilomètres de Géorgioupolis. Il s’agit du seul lac d'eau douce de la Crète et ses amis lui ont conseillé d’aller y pique-niquer. Il est entouré de montagnes et l'ambiance y est calme.
Il prend le chemin longeant la rivière qui mène au lac et c’est effectivement très calme. Il n'entend le gazouillis des oiseaux et les plongeons des nombreux poissons d’eau douce. Quand soudain, un cri bref de femme déchire le silence. Puis plus rien. Courageux, Dédale 69
presse le pas en direction du cri, c’est à dire vers le lac. L’orage tonne de plus belle, la pluie tombe à torrents et des éclairs zèbrent le ciel. Dédale se dit que Zeus doit être tendu.
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2. Le cadavre est dans le sac Il regarde autour de lui et ne voit rien. Il se dit que les personnes ont du s'en aller. Il décide d'aller déjeuner sur une barque, au milieu de la rivière. Il s’approche du bord de la rivière et monte dans la barque. Il repère des traces de sang dans la barque. Il se dit que ça doit être du sang de poisson, les pêcheurs n’ont pas bien nettoyé après leur passage ! Il regarde autour de lui, le lac est calme. Seul le bruit de la pluie vient troubler le silence. La surface du lac est plane, à l’exception au loin, d’un sac poubelle qui flotte au milieu du lac. Dédale maudit ces pêcheurs qui polluent. Il s’approche du sac pour le repêcher. Il touche le sac qui semble électrifié. Il sent au travers qu’il ne s’agit pas de déchets. Il remonte tant bien que mal le sac qui est très lourd. Il se dépêche de rejoindre la berge pour l’ouvrir. Il y découvre... un cadavre ! C’est une femme, c’est tout ce qu’il est possible de dire à cet instant, tellement le corps est recouvert de sang. Il remarque une petite plume de paon dans le sac. Le paon est l’attribut de la déesse Héra. Dédale fait vite le lien : et si la victime était Héra ? Ou bien est-elle la coupable ? 71
Une chose est certaine, Héra est impliquée dans cette affaire. Voilà une nouvelle enquête à résoudre pour l’inspecteur Dédale ! Il écourte ses vacances et décide de retrouver l’assassin de cette femme afin de ne pas laisser le crime impuni.
Dédale appelle son fils Icare afin qu’il puisse l’aider dans son enquête. Ensemble, ils nettoient le corps de la victime et se rendent compte qu’il s’agit bien de la déesse des foyers. Icare devient tout pâle. Il aimait beaucoup la déesse. Il se penche sur le corps et pleure à chaudes larmes. Dédale ne comprend pas la réaction de son fils. Pourquoi est-il autant affecté par la mort d’Héra ? Une fois calmé, Icare explique tout à son père. Il était l’amant d’Héra. Voilà maintenant quelques mois qu’ils se 72
voyaient en cachette. Dédale n’en croit pas ses oreilles. Il se demande s’il peut garder son fils pour l’enquête car comme il était en lien avec la victime, il peut être suspect. Mais Dédale connaît bien son fils et a toute confiance en lui. Puis, Dédale s’inquiète. Zeus est le mari d’Héra. S’il apprend qu’Icare était l’amant de sa femme, il court un grand danger ! Finalement, Dédale demande à Icare de rester en dehors de l’enquête pour assurer sa sécurité. Il lui somme de bien vouloir s’enfermer chez lui et surtout de n’ouvrir à personne. Une fois fait, Dédale se rend sur le Mont Olympe, la montagne des dieux, pour annoncer la nouvelle de la mort d’Héra.
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3. Zizanie chez les dieux Dédale, après une longue marche, arrive sur le Mont Olympe. Il croise Athéna, la déesse de la justice, et lui demande de bien vouloir réunir tout le monde pour annoncer une bien triste nouvelle, une nouvelle de la plus haute importance. Tous se réunissent dans le palais de Zeus. Tout le monde est présent sauf Héra. Athéna dit à Dédale qu’elle ne la trouve pas et que personne ne sait où elle se trouve. Dédale lui répond que c’est normal. Il annonce qu’il vient de retrouver le corps de la déesse défunte au milieu du lac de Kournas. Entendant cela, Zeus se lève et s’en va. Dédale remarque son départ et se dit qu’il part pour cacher sa peine. Un grand silence règne sur l’Olympe. Tous les dieux sont sous le choc. Puis brusquement, Héphaïstos, fils d’Héra, se lève et se jette sur son frère Arès, le dieu de la guerre. Il vocifère qu’il est sûr que c’est lui le coupable. Héphaïstos avance qu’Arès a toujours été jaloux de lui, car Héra l’a toujours préféré. Et que c’est pour cette raison qu’il a tué leur mère. Arès repousse Héphaïstos et lui demande de se calmer. Il se
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défend de ces accusations, prétextant que malgré sa jalousie, il n’aurait jamais tué Héra. C’était sa mère, il l’aimait malgré sa préférence pour Héphaïstos. A son tour, il accuse Aphrodite, la femme d'Héphaïstos. En effet, Héra a forcé Aphrodite à se marier avec le plus moche des dieux. Aphrodite et Héphaïstos clament leur innocence et une bagarre éclate. C’est la zizanie sur le Mont Olympe ! Dédale hausse la voix pour avoir le calme et réclame le silence. Il leur demande de se calmer, car ce n’est pas ainsi que l’on saura qui est le coupable. Il leur assure qu’il mènera son enquête et qu’il trouvera l’assassin. Mais les dieux ne l’écoutent pas et poursuivent leur dispute. Il entraîne alors Héphaïstos à l'écart pour les séparer et en profite pour lui poser quelques questions.
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4. Dédale mène l'enquête Pour être au calme, Héphaïstos propose à Dédale de se rendre dans sa grotte, dans la montagne de l’Etna. Une fois arrivés, Dédale commence son interrogatoire. Héphaïstos se défend tout de suite du crime et clame son innocence. Il reconnaît qu’il peut facilement passer pour un meurtrier car il a un physique repoussant et qu’il est parfois bourru. Mais en réalité, il ne ferait jamais de mal à une mouche et encore moins à sa mère. Il se souvient que la dernière fois qu’il a vu Héra, c’était la veille. Elle descendait du Mont Olympe pour se rendre chez les mortels. Elle adorait parcourir le monde des Hommes. Dédale revient sur les accusations portées par Arès à l’encontre de sa femme Aphrodite. Héphaïstos prend alors un air rêveur à l'allusion de sa femme. Il affirme qu’elle est aussi belle que douce et qu’elle n’avait aucune raison de tuer Héra. Elle est, selon lui, heureuse d’être son épouse. Dédale lève un sourcil face à l’innocence de son interlocuteur. Tout le monde connaît les infidélités d’Aphrodite ! Héphaïstos conclut l’interrogatoire en apportant un alibi. Au moment du meurtre, il était avec 76
sa femme dans leur palais à Eryx. Dédale se rend ensuite à Eryx dans le palais d’Aphrodite. Aphrodite guettait l’arrivée de Dédale car elle se savait suspectée. Elle a alors pris soin de passer sa plus belle robe et mettre son parfum enjôleur au miel, dans le but de séduire Dédale. Dédale frappe à la porte et la déesse l’accueille avec un grand sourire. Elle le regarde intensément avec des étoiles dans les yeux. Elle répond aux questions de l’enquêteur avec une voix douce et ensorcelante. Mais Dédale n’est pas dupe. L’attitude d’Aphrodite la rend encore plus suspecte à ses yeux. Qu’a-t-elle à cacher ? Pour avoir un maximum d’informations, il fait semblant de succomber à ses charmes. Mais finalement, Dédale n’a presque rien tiré de cet entretien. De plus, elle dit avoir été en compagnie de son mari à l’heure du crime, version donnée également par Héphaïstos.
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5. Le poulet d'Icare Dédale va faire un compte rendu à son fils Icare. Arrivé chez lui il sent une odeur de poulet grillé. Il se dit qu’il va bien dîner car son fils lui a préparé un bon petit plat. Il entre dans la maison mais il se rend compte que ce n’est pas un poulet qui a grillé mais que c’est son fils Icare qui est mort, électrocuté ! En voyant ça, Dédale est sous le choc. Il a du mal à réaliser ce qu’il se passe. Puis il fond en larmes. Il se dit que tout est de sa faute car s’il n’avait pas mis son nez dans cette affaire, son fils serait encore en vie. Mais très vite, il se ressaisit et est bien décidé à élucider ce double meurtre. Il s’assoit et essaye de réfléchir. Il rassemble les morceaux du puzzle. Et soudain, tout s’emboîte. Il se rappelle du jour où il a découvert le corps d’Héra. Des éclairs étaient dans le ciel et le sac était électrifié. Puis, il se rappelle que Zeus avait quitté rapidement la salle du palais à l’annonce de la mort de sa femme. Si ce n’était pas pour cacher sa peine, c’était peut-être pour ne pas que son attitude le trahisse ? Dédale est maintenant convaincu que c’est Zeus qui est à l’origine de ces meurtres. Il a dû apprendre l’infidélité 78
d’Héra et a voulu la punir, puis il s’est ensuite vengé en tuant Icare. Triste et n’ayant plus rien à perdre, Dédale monte sur l’Olympe pour vérifier son hypothèse et réclamer la vérité à Zeus.
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6. Impuissant face aux dieux Zeus reçoit Dédale dans la salle du trône. Il est assis, imposant, avec des éclairs dans une main. Dédale n’est pas trop rassuré, il a même très peur de ce qu’il peut lui arriver. En un rien de temps, il peut finir grillé comme son fils.
Avant même que Dédale ne parle, Zeus avait compris que l'enquêteur le savait coupable. Il savait aussi qu’il était venu pour avoir des explications. Alors Zeus reprend du début et détaille l'enchaînement des événements. Tout a commencé avec l’intérêt soudain de sa femme pour le monde des mortels. Zeus ne comprenait pas pourquoi sa femme avait besoin de quitter l’Olympe alors qu’ils disposaient de tout ce qu’il y a de mieux dans le royaume des dieux. Un jour, Zeus la suivit discrètement et réalisa qu’il ne s’agissait pas de voyages anodins : Héra retrouvait son amant. Zeus était jaloux et furieux. Sa colère grandissait à chaque escapade d’Héra. Un jour, il s'aperçut qu'Héra était enceinte. Et il le savait bien, 80
l’enfant était un demi-dieu, le fils ou la fille d’un mortel. C’en était trop pour lui. Il attendit qu'Héra soit dans le monde des mortels, déchaîna sa colère et transperça le ventre de sa femme avec des éclairs. Il cacha le corps dans un sac poubelle et le lança dans le lac afin que son corps disparaisse à jamais. Puis, il se mit en tête de retrouver l’amant de sa femme. Il n’eut pas à attendre beaucoup.
Alors qu’il venait tout juste de tuer sa femme, il entendit des pas et alla se cacher derrière un arbre. Il surprit alors la conversation entre Dédale et Icare. Il entendit que ce dernier reconnaissait être l’amant de sa femme ! La colère le reprit mais il tenta de se calmer car il ne souhaitait pas tuer Dédale. Il n’avait rien à faire dans cette histoire. De plus, il admirait son travail d’architecte et de sculpteur. Il entendit Dédale demander à son fils de rester chez lui. Alors Zeus le suivit. À peine Icare rentré chez lui, il le foudroya à son tour. Pour tuer un mortel, une toute petite décharge suffit.
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Zeus se dit désolé pour Dédale. Mais son fils est allé trop loin en engageant une relation avec une déesse, sa femme de surcroît.
Suite à ces explications, Dédale rentre chez lui. Il est triste et se sent impuissant. Ce triple homicide ne sera jamais puni car la justice des dieux est mal faite. Zeus est intouchable. Il se promet que jamais plus il ne se mêlera des affaires divines.
FIN
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Le précieux casque Classe de 6°E Auteurs et illustrateurs : Angélica – Mélanie – Yanis – Sabrina – Haroun – Kymil Anissa – Busra – Manin – Leila Métin – Ahmed – Ahmed – Sherine Ismail – Iwan – Hatim Amine – Amir Mohamed – Denise - Ruben
Professeure de français : Mme Michelon
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1. C'est la fête !
Nous sommes en juillet, le dernier jour de la fête des Panathénées à Athènes. L'ensemble de la cité participe à la fête en l'honneur de la déesse protectrice de la cité, Athéna. Pour cette occasion, Athéna elle-même a invité dieux et mortels à célébrer sa fête dans son temple, le Parthénon. C’est un bâtiment immense, tout en pierre, et décoré de marbre peint. Dans l’entrée trône une gigantesque grande statue d'Athéna Parthénos, de douze mètres de haut, recouverte d'or et d'ivoire. La salle de fête est somptueusement décorée et tous les invités sont sur leur trente et un. Les hommes arborent leur plus beau chiton, celui aux tissus le plus noble. Les femmes portent leur plus beau péplos, orné de leurs broches les plus scintillantes. Autour de leur cou, de leurs poignets et aux oreilles, des bijoux d’or et d’argent pour les plus riches, de bronze pour les plus modestes. Bandeaux, tresses et ornements divers égayent les coiffures. Les déesses se démarquent des mortelles avec leurs diadèmes, magnifiques pièces d’orfèvrerie. 85
La réception est bien réussie. C’est Dionysos, dieu du vin et de la fête qui est aux platines. Le banquet est copieux : galettes, bouillie de céréales grillées, poissons gras, cochon de lait mariné et rôti, figues, raisin, gâteaux de miel et pour les dieux, du nectar et de l’ambroisie.
Il est deux heures du matin et la fête touche à sa fin. Les derniers invités quittent les lieux, laissant le Parthénon sans dessus-dessous. Il y a des confettis partout, les tables sont recouvertes de vaisselle sale et des restes de nourriture écrasée jonchent le sol. Mais Athéna est trop fatiguée pour s’en occuper. De plus, elle a une ampoule au pied d’avoir trop dansé. Elle congédie ses serviteurs, leur ordonnant de mettre de l’ordre demain matin dès l’aube. Avant de se mettre au lit, elle va comme tous les soirs faire un bisou sur son casque fétiche. Son casque, tout comme son bouclier et sa lance, fait partie de ses attributs de déesse de la guerre et de la sagesse. Elle tient par-dessus tout à son casque en or et selon la légende, 86
Athéna serait même sortie tout armée et casquée du crane de son père Zeus. Elle se rend donc dans sa pièce secrète au centre de laquelle est exposé, sous verre, telle une pièce de musée, son précieux casque. Enfin... est habituellement exposé. Car ce soir-là, la cloche de verre est vide et le casque a disparu !
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2. Vol, déception et colère Athéna n’en croit pas ses yeux, qu’elle écarquille. Elle croit d’abord à une hallucination, ou bien à un excès d’alcool. Elle ferme alors les paupières, compte jusqu’à trois pour retrouver ses esprits. Un… Deux… Trois… Elle rouvre les yeux et… Le casque n’est pas réapparu. Elle se précipite vers la stèle de pierre sur laquelle est habituellement posé son précieux casque. Elle soulève la cloche de protection. Elle place une main sur le coussin de soie rouge sur lequel devrait reposer son bien, comme pour s’assurer qu’il n’y est pas. Elle réalise alors que son casque a bel et bien disparu. De rage, elle jette par terre la cloche qui se brise. Elle se fracasse au sol et le recouvre de verre brisé. Elle court aux quatre coins de la pièce, hurlant à la fois sa colère et son désespoir, tout en cherchant son casque. Elle retourne tout sur son passage, telle une tornade. Ses yeux sont révulsés, ses dents sont sorties. Elle ressemble à une folle sortie de l’asile. Elle sort de la salle secrète, tombe sur des esclaves alertés par les cris, en empoigne un qu’elle colle contre le mur. 88
Elle leur somme à tous de lui rendre son casque, elle les fouille, leur arrache leurs vêtements. Les pauvres esclaves ont du mal à comprendre ce qui se passe et n’osent réagir face à la colère d’Athéna. Elle ordonne ensuite à chacun de fouiller de fond en comble le palais. Les esclaves s'exécutent. Pendant des heures, le palais est tout retourné, les placards fouillés, les tapis soulevés, les dessus des meubles vérifiés. En vain. Athéna est épuisée. Elle s’approche du canapé, s’y effondre et se met à pleurer, les mains cachant son visage. Une jeune esclave s’approche doucement et s’agenouille pour être à la hauteur d’Athéna. Elle la rassure et lui propose d’appeler l'inspecteur Minotaure. Athéna s’arrête net de pleurer et reprend espoir. Qui mieux que cet inspecteur reconnu par les Dieux pourrait retrouver le casque ? Sans tarder, elle envoie son esclave le plus rapide chez Minotaure.
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3. L'inspecteur Minotaure
Il est cinq heures du matin quand l’inspecteur Minotaure entend tambouriner à la porte. Il espère que ce soit une erreur, se retourne dans son lit et met la tête sous l’oreiller. Il attend que l’intrus se lasse et s’en aille. Mais il n’en est rien. Quelques minutes plus tard, Minotaure prend son courage à deux mains et se lève difficilement de son lit douillet. Il jette un œil à son miroir avant d’aller ouvrir la porte. Son reflet ne l’enchante pas. Minotaure est comme son nom l’indique, un minotaure : un cou et une tête de taureau sur un corps d’homme. Mais ce n’est pas ça qui le chiffonne, il s’est habitué à son corps peu banal et se trouve d’ordinaire plutôt fringant. Mais présentement, avec ses poils en bataille, ses crottes dans les yeux et son pyjama en pilou, il n’est pas très classe. Tant pis, si ça se trouve, il ne s’agit que de sa voisine, la mère Michel, qui a encore perdu son chat. Il se dirige vers la porte, regarde dans le judas et voit le visage angoissé d’un homme qui saute d’une jambe sur l’autre à cause de son impatience. Minotaure devine tout de suite 90
qu’il s’agit d’un esclave à cause de sa tenue. Il s’imagine alors ce qui peut pousser cet homme à venir frapper à sa porte à l’aube. Aurait-il commis ou est il témoin d’un acte répréhensible ? Il lui ouvre sans plus tarder. L’esclave, sur le pas de la porte, s’est planté sur ses deux pieds et fixe maintenant d’un air hébété l’immense inspecteur Minotaure. Minotaure est habitué à faire cet effet là aux personnes qui ne le connaissent pas. Il faut dire que faire face à ses deux mètres cinquante est impressionnant.
L’esclave brise alors le silence qui devenait pesant et raconte l’objet de sa venue. Athéna requiert l’aide de l’inspecteur. Elle souhaite qu’il se rende immédiatement au Parthénon. L’inspecteur Minotaure ne refuse jamais une affaire. Il aime trop élucider les mystères et rendre la justice. En revanche, même s’il s’agit d’une déesse, il a horreur qu’on le bouscule. Il aborde toujours les choses avec calme et avec le plus grand flegme. Alors pour 91
l’immédiateté,
Athéna
repassera
!
L’inspecteur
Minotaure fait entrer l’esclave, le temps de prendre sa douche et d’enfiler une tenue plus professionnelle. Le Minotaure a la propreté d'un chat et s'habille avec une certaine élégance, du genre strict. Il s’est élaboré une tenue qui a ensuite inspiré les plus grands détectives anglais : il porte un costume de tweed ou une redingote, ce qui est hors du commun dans l’Antiquité. Un chapeau vient compléter la tenue de ce mi-homme mi-bête distingué. Une fois prêt, il se rend au Parthénon. Athéna, qui le guettait, l'aperçoit d’une fenêtre et court à sa rencontre. Elle ouvre la porte, se jette sur le Minotaure pour l'entraîner dans la salle secrète tout en lui indiquant les faits dans une grande précipitation. Le Minotaure se dégage de l’emprise d’Athéna et lui demande de se calmer. Se précipiter ne fera pas revenir le casque plus vite. Une enquête nécessite de la minutie et de la patience. Minotaure observe autour de lui et constate qu’une fête a eu lieu. Ironiquement, il remercie Athéna de l’avoir invité, lui tourne le dos et commence à inspecter le Parthénon. 92
4. Le début de l'enquête L’inspecteur Minotaure va commencer son enquête par l’inspection des lieux du crime, autrement dit, par la recherche d’indices dans la salle secrète, salle dans laquelle le casque a été volé. Pour y accéder, il faut tirer sur un fil invisible. Il enfile sa paire de lunettes, mets des gants de protection pour protéger les indices potentiels et se poste à l’entrée de la salle secrète. Sans y entrer, il fait ses premières constatations. Il sort de sa poche un petit calepin pour prendre des notes. Il a une bonne mémoire, mais relire ses découvertes l’aide parfois à élucider ses enquêtes. Il y écrit ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il sent. Il fait appel à ses cinq sens pour ne rien laisser au hasard. La salle est rectangulaire. Sur les murs, de grandes fresques représentant les exploits d’Athéna sont peintes. Au sol, il y a des tas de bouts de verre éparpillés. L’inspecteur demande à Aphrodite si la pièce était ainsi quand elle a découvert la disparition du casque. Elle avoue l’avoir fouillée et avoir brisé la cloche de verre de la stèle. Le Minotaure fronce les sourcils et gronde Athéna. 93
Elle a souillé la scène de crime ! Et si les empreintes du voleur se trouvaient sur la cloche ? Elle a peut être détruit une précieuse preuve. En colère, le Minotaure demande à Athéna de sortir de la pièce et referme la porte derrière elle. Maintenant seul, il reprend la fouille. Il voit une minuscule fenêtre, tellement petite que personne ne pourrait entrer ou sortir de la pièce par elle. Pourtant, la fenêtre est ouverte et il aperçoit une éraflure, comme si on avait essayé de forcer quelque chose ou quelqu’un à passer par cette ouverture. Il le note et s’approche de la stèle. Il inspecte la pierre taillée, mais ne voit rien de suspect. Au pied de la stèle sont disposés une perruque et des cotillons. Des restes de la fête d’hier soir. Minotaure les mets dans un plastique comme indices. Serait-ce une blague ? A qui appartient cette perruque ? Pourquoi le voleur a-t-il laissé des preuves de son passage ? Est-ce pour faire accuser une autre personne à sa place ?
Une fois l’inspection finie, l’inspecteur sort de la pièce et passe aux interrogatoires. Il commence par Athéna. Il lui 94
demande qui pourrait lui en vouloir. Les autres dieux apprécient son sens de la justice, elle pense n’avoir jamais commis d’erreur de jugement. Quand aux hommes, ils la vénèrent et lui font toujours autant d’offrandes. Elle ne voit pas qui pourrait vouloir lui causer du tort. Puis, elle se tourne vers ses serviteurs l’œil soupçonneux et dit en chuchotant au Minotaure qu’elle n’a aucune confiance en eux. En revanche, elle ne sait
pas
expliquer
pourquoi.
Athéna
serait-elle
paranoïaque ? C’est ce que se demande l’inspecteur. Il exige
alors
le
nom
des
personnes
qui
avaient
connaissance de cette pièce secrète et qui ont eu l’occasion de voir comment y accéder. Les personnes qui ont eu accès à cette salle sont Apollon, l’un de ses serviteurs, et Aphrodite. L’inspecteur le note dans son carnet, pour penser à les interroger. Le Minotaure montre la perruque à Athéna en lui expliquant qu’il l’a retrouvée au pied de la stèle. Elle reconnaît celle de son demi-frère, Dionysos. Pour l’inspecteur, c’est le suspect numéro un.
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5. Le deuxième indice Le Minotaure va interroger le serviteur qui se trouve dans
le
palais.
Athéna
demande
à
assister
à
l’interrogatoire, car elle est persuadée de la culpabilité de cet homme. Elle n’a pas son personnel en bonne estime car une fois, l’une de ses servantes lui a volé un vase en or. Elle ne les paye pas très bien, elle l’avoue. Mais l’inspecteur Minotaure ne veut pas tout mélanger. Chaque affaire est différente et il ne faut pas accuser à tort. Il lui demande de garder le silence et de bien vouloir quitter la pièce car elle est de parti pris. De plus, c’est lui l’enquêteur, par elle. Athéna s’en va, vexée. Après l’interrogatoire, Minotaure est certain de l’innocence du serviteur. De plus, ce dernier se souvient très bien avoir vu Dionysos sortir de la salle, pendant la fête, en courant. Encore un indice qui pointe Dionysos du doigt !
Le Minotaure va donc voir Dionysos. Ce dernier lui demande pourquoi il n’est pas venu à la super soirée. Il se vante d’avoir mixé de la bonne musique, d’avoir 96
commandé les meilleurs vins. Le minotaure, vexé, dit qu’il n’a pas été invité. Un blanc s’installe entre les deux hommes. Dionysos est très gêné et enchaîne sur les raisons de la visite de l’inspecteur chez lui. L’inspecteur lui annonce que le casque d’Athéna a été volé dans la nuit et qu’il est chargé de l’enquête. Dionysos a l’air très étonné par cette annonce. Il dit qu’il ne pourra sans doute pas être d’une grande aide dans l’enquête car le vin qu’il a bu lors de la soirée lui a fait perdre en partie la mémoire. Minotaure lui dévoile alors qu’un serviteur d'Athéna l’a vu s’enfuir de la salle secrète en courant. Dionysos explique que ce n’est pas ce qu’il croit, qu’il n’a rien volé, qu’il est innocent. S’il courrait, c’est parce qu’il cherchait les latrines ! Il s’est trompé de pièce, il faut dire que le Parthénon est tellement grand. Il confie avoir pas mal bu et qu’il est même possible qu’il ait fait tomber sa perruque dans la précipitation. L’enquêteur hoche la tête pour acquiescer. Le Parthénon est en effet immense, sa surface est de 2170m². Dionysos a l’air sincère et il n’a pas d’alibi, aucune raison valable de voler le casque de sa demi-sœur. Il est le dieu de la fête et du vin, on peut le 97
croire sur parole : il devait être bien trop occupé aux préparatifs de la soirée pour commettre un vol. L’inspecteur sort son calepin et raye le nom de Dionysos. Sur la liste des suspects, Apollon est le suivant. Prochaine destination pour Minotaure : Delphes, où se trouve le palais d’Apollon.
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6. Le drap
Arrivé à Delphes, Minotaure se pose sur la colline et admire les portes du palais d’Apollon. Tout en or, ont dit qu’elles ont été sculptées par Dédale, un artiste de génie. On y voit Apollon, Dieu de la lumière, fier sur son char étincelant, tiré par de magnifiques chevaux ailés. L’inspecteur entre. Un serviteur vient le voir et lui demande de patienter dans le hall le temps qu’il aille prévenir Apollon. Quinze minutes plus tard, l’inspecteur est toujours dans le hall, seul. Las de patienter, il commence à fouiller le palais à la recherche du casque. Apollon arrive alors et gronde Minotaure : -“Comment osez-vous fouiller mon palais sans mon autorisation ? Vous allez le regretter!” La colère d’Apollon n’effraie pas l’inspecteur. Il garde son calme et lui explique la situation. Apollon aime beaucoup sa demi-sœur et accepte de coopérer à l’enquête. Mais il refuse catégoriquement que l’on fouille son palais. Il préfère fouiller dans sa mémoire. En cherchant bien, il se 99
rappelle d’une chose. Alors qu’il abreuvait ses chevaux dorés avant de quitter la soirée et de reprendre la route, il a aperçu Héphaïstos avec un gros sac sur le dos. Il ne s’est pas posé de question sur le moment, mais en y repensant, il trouve que l’attitude de son demi-frère très suspecte. Héphaïstos, le dieu des forgerons ? Voici un nouveau suspect pour l’inspecteur Minotaure. Il l’ajoute à sa liste, remercie Apollon et poursuit son enquête.
Avant d’aller chez Héphaïstos, le Minotaure se rend à Eryx, dans le palais d’Aphrodite, la dernière personne ayant eu accès à la salle secrète qu’il a noté dans son calepin. Il frappe à la porte, mais personne ne lui ouvre. Il va alors à une fenêtre et aperçoit Aphrodite en train de rapidement
recouvrir
quelque
chose
d’un
drap.
Minotaure trouve ça suspect. Il frappe plus fort à la porte et Aphrodite lui ouvre. Aphrodite, déesse de l’amour, mérite amplement sa réputation de plus belle femme du monde. Ses longs cheveux bouclés sentaient bon le miel et la rose. Ses yeux verts en amande et sa bouche à 100
croquer faisaient fondre n’importe qui. N’importe qui mais pas l’inspecteur Minotaure, qui préfère les bovins. Aphrodite
tente
de
charmer
Minotaure
pendant
l’interrogatoire. Mais il reste de marbre. Petit-à-petit, il se dirige vers l’objet que la déesse s'est empressé de cacher. Il est bien décidé à découvrir de quoi il s’agit. Arrivé assez proche du drap, il se demande comment atteindre son but. Un plan lui vient soudain. Tout en continuant à questionner Aphrodite sur son alibi le soir du vol, il fait semblant de trébucher et s'agrippe au drap. L’objet caché est alors dévoilé. Il s’agit du casque d’Athéna !
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7. L’attrait de l’or Aphrodite, démasquée, est toute honteuse. L’inspecteur Minotaure lui demande des explications. La déesse s’effondre dans le canapé et avoue tout. Lors de la soirée, Athéna a fait visiter le Parthénon à sa demi-sœur qui venait pour la première fois. Arrivée dans la salle secrète, Aphrodite a tout de suite été éblouie par la beauté du casque d’Athéna. Elle a demandé à Athéna si elle pouvait l’essayer et faire un selfie avec mais elle a refusé. Aphrodite s’est vexée et s’est juré d’obtenir ce casque. Pour ne pas avoir à se salir les mains elle a demandé à son mari Héphaïstos d’aller le voler pour elle. Héphaïstos est tellement amoureux de sa femme qu’il ne lui refuse rien. Aphrodite avait même anticipé la suite : elle souhaitait que son mari forgeron fasse fondre le casque pour récupérer l’or et lui fabriquer des bijoux. Ainsi, le casque aurait disparu de la circulation et n’aurait plus jamais
été
retrouvé.
Heureusement,
l’inspecteur
Minotaure est arrivé avant qu'Héphaïstos ne vienne récupérer le casque. 102
8. La clémence d’Athéna Victorieux, le Minotaure rapporte le casque à Athéna. Il a tenté lui aussi de l’essayer pour faire un selfie, mais sa tête de taureau est trop grosse. En voyant son casque, Athéna retrouve le sourire et court le récupérer. Elle l’embrasse et lui promet de ne plus jamais laisser quiconque
s’en
approcher.
En
plus
du
casque,
l'inspecteur Minotaure a apporté les coupables. Athéna demande ce qu’il s’est passé. L’inspecteur raconte le mobile et le mode opératoire. Il donne tous les détails de cette affaire sans oublier aucun détail. A côté de l’inspecteur, Aphrodite regarde ses pieds, honteuse. Héphaïstos lui, regarde sa femme, la bouche en cœur, inconscient du mal qu’il a pu faire tellement il est envoûté par sa beauté. Athéna est la déesse de la guerre, mais aussi la déesse de la sagesse : elle fait donc la morale à Héphaïstos et à Aphrodite, mais elle les laisse libres, à la condition qu’Aphrodite aille voir un psychologue et qu'Héphaïstos 103
se fasse désenvoûter. Athéna est tellement heureuse d’avoir retrouvé son casque qu’elle se propose d’organiser une nouvelle fête le soir même. Et cette fois, l’inspecteur est un invité d’honneur. Ce qu’elle ne lui dit pas, c’est qu’elle compte aussi sur lui pour que tout se passe bien cette fois-ci !
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ImprimĂŠ en mai 2019 par : Radigraph 80 chemin de la Parette 13012 Marseille
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