Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2016 – 2017
Valoriser et relier les quartiers de Mory-Acacias Révéler le patrimoine rural, cheminot et métropolitain de Mitry-Mory Morane Gac, Cécile Renard Delautre, Loïc Tatinclaux École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée
Valoriser et relier les quartiers de Mory-Acacias Révéler le patrimoine rural, cheminot et métropolitain de Mitry-Mory Étudiants Morane Gac, Cécile Renard Delautre, Loïc Tatinclaux, Commanditaire de l’étude Mairie de Mitry-Mory
Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2016 – 2017 École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée
Remerciements page 5 Préambule page 7 Introduction page 9 • Mitry-Mory, commune périurbaine • “Puzzle urbain”, histoire d’une fragmentation • Rétablir la cohérence du territoire : le bon registre de projet A. Révéler les grandes composantes du territoire : le patrimoine et le pôle de Mory-Acacias page 29 • Grand paysage, agriculture, héritages cheminot et métropolitain • Mory-Acacias, impulsion du pôle gare et valorisation des pièces urbaines B. Habiter et connecter les quartiers de Mory-Acacias page 67 • 1. Resserrer le quartier de la gare et le redonner aux mitryens • 2. Cité en bois, quartier réhabilité au cœur de Mory-Acacias • 3. Un système de Grand parc central • 4. Faire muter le hameau de Mory en conservant son caractère rural • 5. Un système de promenade le long du ru des Cerceaux • 6. Protéger le patrimoine de la Cité en Dur : quelques outils Conclusion page 175 Bibliographie page 181
Remerciements
Nous tenons à remercier nos professeurs encadrants du DSA d’architecte-urbaniste, Messieurs Frédéric Bonnet, Christophe Delmar et Eric Alonzo, avec lesquels nous avons pu élaborer et développer les grands axes de notre étude tout le long du semestre. Nos remerciements à Philippe Gasser et Thomas Hebert pour leur expertise sur le transport et le développement du pôle gare de Mitry-Mory, ainsi qu’à Thibault Barbier et Mathieu Delorme qui nous ont permis de développer concrètement les aspects économiques et écologiques de notre étude. Nous avons apprécié collaborer avec les responsables du service d’urbanisme de la ville de Mitry-Mory, en l’occurrence Mesdames Aline Razafindrajao, Christelle Tellier, ainsi que Madame Marianne Margaté, présidente de la Semmy, société d’économie mixte d’aménagement et de construction de Mitry-Mory. Enfin, pour la réalisation de ce cahier, nous tenons à remercier Julien Martin et Marie-Charlotte Dalin pour leur aide précieuse.
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Préambule
Cette étude commanditée par la mairie de Mitry-Mory concerne le secteur de Mory-Acacias, composé de quartiers extrêmement contrastés. La Ville souhaite obtenir des éléments de réflexions sur l’évolution urbaine de chacune de ces entités : le Hameau de Mory, les anciennes cités cheminotes, la zone industrielle et le quartier situé autour du pôle de la gare RER de Mitry-Claye. Elle nous interroge également sur leur mise en lien dans le but de regagner la cohérence globale et une plus grande lisibilité du secteur fragmenté. De plus, l’un des enjeux de cette étude est d’aider à penser le développement urbain de la commune. Le PLU de 2005, actuellement en vigueur, doit être révisé mais un projet présenté en 2013 a été invalidé. Notre projet doit donc doter la commune d’outils susceptibles de l’aider dans l’orientation de son nouveau cadre règlementaire.
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Mirum est notare Introduction quam littera gothica
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Juilly Thieux Nantouillet Compans
Mitry-Mory Aéroport du Bourget
Parc des expositions de Villepinte
Messy Gressy
Claye-Souilly
Stade de France
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Mitry-mory et son intercommunalité - porte d’entrée sur Paris
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Saint-Mesmes
Mitry-Mory, commune périurbaine
« L’urbanisation contemporaine s’étale, mais parallèlement de nouvelles centralités apparaissent partout, ce qui complexifie les organisations spatiales car les polarisations deviennent multiples et font système. (...) Ce brouillage de la géographie classique (...) est l’une des grandes caractéristiques de l’urbanisation de notre époque. Il est donc plus que temps d’accepter de considérer que le périurbain constitue désormais à la fois un modèle de spatialisation des réalités sociales et un genre de vie dont il importe de tenir compte, quoi qu’on pense des pratiques et des valeurs qu’il exprime, et dont il va s’agir d’inventer une politique ». Lussault, 2013.
L’apparition du périurbain en tant qu’espace urbain spécifique caractérise l’urbanisation contemporaine. En Ile-de-France, le périurbain concerne 70% du territoire régional, définit 869 communes et concerne 11% des franciliens (chiffres IAU, 2014). Le périurbain est précisément définit par l’INSEE qui lui donne ainsi une existence statistique. Pour l’INSEE, une commune périurbaine est une commune qui présente une discontinuité bâtie avec l’agglomération proche mais dont au moins 40% de la population active travaille dans une aire urbaine. Du point de vue des espaces et des interactions qu’il présente, le périurbain peut se traduire en termes « d’intensité » et de « diversité » urbaines moyennes (Lévy et Lussault, 2013).
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Echelle zoomée : Mitry-Mory, trois entités distinctes
Echelle dézoomée : Mitry-Mory, continuité de l’urbanisme parisien
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Avoir conscience de cette identité périurbaine spécifique permet d’adapter les réponses à un registre approprié. En effet, Mitry-Mory met en jeu des problématiques à la fois métropolitaines, périphériques, intercommunales mais aussi agricoles et rurales, qui parce qu’elles sont combinées, forment la complexité inhérente à la périurbanité. Le périurbain, étant une forme très contemporaine d’urbanisation métropolitaine, est le sujet de nombreuses études et recherches. Éric Charmes (2011), notamment a montré que deux éléments structurent « la ville émiettée » : la relation à la métropole parisienne et la relation aux autres communes. Il a montré par ailleurs que les petites villes périurbaines peuvent être des lieux de construction d’entre-soi. Prenant le cas de Gressy − commune amalgamée à Mitry-Mory par un rapport fonctionnel à la gare de Mitry-Claye − Éric Charmes illustre la manière dont elle a sciemment orienté son projet de ville vers la construction d’un « club résidentiel ». Par différents mécanismes, la ville a favorisé l’implantation d’une population aisée cherchant à tout prix à protéger son cadre de vie rural. Cette orientation n’est pas celle de la municipalité de Mitry-Mory qui, bien qu’elle communique elle aussi sur l’aspect « ville à la campagne » et souhaite protéger la plaine agricole, s’affirme haut et fort comme « ville solidaire » et souhaite avant tout consolider l’unité sociale de sa population. La situation périurbaine conduit donc à interroger le positionnement des communes qui peuvent mettre en place des stratégies très contrastées. Une étude concernant un territoire périurbain ne peut que tenir compte des tous les éléments que nous venons d’évoquer. D plus, la stratégie de projet ne peut concerner strictement le secteur d’étude délimité mais implique une appréciation des enjeux intercommunaux. Mitry-Mory en limite de métropole Mitry-Mory se situe au Nord-Est de la métropole parisienne, là où finit l’urbanisation dense du Grand Paris. Cette commune de 19.800 habitants, à l’ouest de la Seine-et-Marne fait partie intégrante du pôle aéroportuaire Roissy Charlesde-Gaulle. La surface de la commune accueille en effet une partie du terminal 2 de l’aéroport. À vol d’oiseau, Mitry-Mory est à une distance 25 kilomètres
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Lycée polyvalent 1.200 élèves Z.I. 6.500 employés
Gare de Mitry-Claye 3.800 voyageurs /jour
Aéroport CDG
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Gare de Villeparisis- Mitry-le-Neuf
100.000 à 200.000 véhicules/jour
Mitry-mory, un lieu de transit intercommunal
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de la gare de Châtelet les Halles à laquelle elle est reliée par le RER B par un trajet de 45 minutes. Mitry-Claye est d’ailleurs l’un des terminus de la ligne B sur l’embranchement parallèle à celui qui rejoint l’aéroport. Une question de cadrage Une vue aérienne cadrée sur la commune fait apparaître clairement trois entités urbanisées principales et distinctes : a) au nord, l’emprise de l’aéroport Charlesde-Gaulle qui représente près de 17% des 30 km2 de la commune ; b) au sudouest, Mitry-le-Neuf, quartier développé dans les années 1920 avec comme point d’ancrage la gare Villeparisis-Mitry-le-Neuf ; et c) à l’est, l’urbanisation originelle de la commune, née de l’union des bourgs de Mitry et de Mory en 1839, prolongée par la zone industrielle Mitry-Compans. L’indépendance de ces entités est soulignée par d’importantes infrastructures qui quadrillent le territoire. L’autoroute dite « francilienne », la ligne TGV ou encore des lignes à haute tension structurent le paysage et distancient particulièrement Mitry-leNeuf (b) et le centre de Mitry-Mory (c). Les zones urbanisées sont ceinturées de terres agricoles, d’espaces naturels et de parcelles forestières. L’aire dédiée à l’agriculture représente environ 60% du territoire de la commune tandis que seuls six agriculteurs sont recensés parmi la population active mitryenne (soit 0,1%). À l’échelle de la commune, la grande plaine agricole centrale de près de 1.480 hectares semble prédominante et invite à une interprétation par le prisme de la ruralité. Cependant, un cadrage dézoomé du territoire à l’échelle du nord-est grand-parisien, engage à une toute autre lecture. L’urbanisation métropolitaine apparaît comme une tâche continue et la plaine agricole comme une interface fragile, soumise aux aléas de la pression foncière et de l’avenir de l’agriculture en périurbain. Mitry-Mory, polarité intercommunale Mitry-Mory doit se comprendre au sein de son système territorial. Raccordée à Paris par son réseau ferré (RER B) et par la Francilienne, la ville est un carrefour intermodal pour l’intercommunalité. D’un point de vue fonctionnel,
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Ballet quotidien de flux piétons vers la zone industrielle ou vers le lycée Honoré de Balzac
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Mitry-Mory joue un rôle fondamental auprès des communes proches qui ne possèdent pas de gare RER. Mitry-Mory est la porte d’entrée sur Paris pour de plus petites communes : Claye-Souilly, Gressy, Saint-Mesmes, Compans et Messy, Thieux, Juilly ou encore Nantouillet. Mitry-Mory n’est pas uniquement attractive en raison de la présence de Mitry-Claye, elle est aussi une polarité en tant que telle. En effet, chaque jour, ce sont 6.500 employés de la zone industrielle (la plus grande de Seine et Marne) qui s’en viennent puis s’en vont massivement. Il en est de même avec le lycée intercommunal Honoré de Balzac qui accueille 1.200 élèves. C’est donc un ballet de flux piétons qui anime le quartier de gare le matin et le soir. Ce ballet est imposé par le chapelet de petites communes qui vampirisent Mitry-Mory et qui sont, inévitablement, concernées par ce projet. Les enjeux intercommunaux doivent donc être pris en compte. Mitry-Mory appartient à plusieurs syndicats intercommunaux aux contours différents, n’englobant pas toujours strictement les mêmes communes. En termes de gestion et de gouvernance, différents intérêts et politiques communales peuvent alors s’affronter. En l’occurrence, la gestion du vaste parking pied de gare, géré par un syndicat intercommunal est la source d’oppositions qui devront être dépassées pour faire émerger un projet urbain. Le contexte périurbain de Mitry-Mory est ainsi très fonctionnel. Une relation servicielle est en place avec les petites communes proches tandis que Mitry-Mory est également tributaire des grandes échelles, celle de métropole et de la communauté d’agglomération. Cependant, tirant parti de ce caractère attractif et de la présence des flux, la Ville souhaite valoriser le secteur Mory-Acacias qui accueille la gare de Mitry-Claye. L’objectif de la ville est de cerner les qualités intrinsèques du secteur afin de valoriser ce territoire en tant que tel et d’orienter son développement.
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La zone industrielle Mitry-Compans, pièce urbaine de Mory-Acacias
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« Puzzle urbain », histoire d’une fragmentation
Le secteur sur lequel nous interroge la municipalité de Mitry-Mory est celui de Mory-Acacias. Il se caractérise par différentes pièces urbaines, très contrastées qui semblent coexister sans interactions. Du point de vue des échelles et des masses urbaines, la zone industrielle de Mitry-Compans est la plus remarquable du secteur. Sur 237,5 hectares dont une partie sur la petite commune voisine de Compans, elle développe un tissu bâti de hangars logistiques de grandes dimension, distribués par des voiries rectilignes adaptées aux camions, en totale rupture avec le reste du secteur. Si la zone industrielle est une entité particulièrement identifiable, les autres quartiers qui composent Mory-Acacias ne sont aussi très contrastées. Le Hameau de Mory, les deux Cités cheminotes (Cité en Bois et Cité en Dur) ou le pôle gare sont autant de pièces urbaines bien distinctes « façon puzzle ». Leur fragmentation s’explique par l’histoire du développement de Mitry-Mory. Mitry-Mory, commune rurale Jusqu’aux années 1850, Mitry-Mory, née de la rencontre des deux bourgs de Mitry et de Mory en 1839, est une commune agricole. Sa population reste faible (moins de 1500 habitants en 1839) et principalement composée d’ouvrier agricoles, d’artisans et de commerçants. L’essor industriel et ferroviaire L’arrivée du chemin de fer lui donne son élan urbain. En effet, le développement de la ligne Paris-Soissons bouleverse Mitry-Mory puisque deux gares y sont installées : celle de Mitry-claye en 1861 puis celle de Mitry-le-Neuf en 1881. Les alentours de la gare de Mitry-claye sont alors consacrés à l’implantation de hangars, de voies de garage et d’ateliers de réparation pour locomotives. Cette 19
Comprendre la fragmentation de Mitry-Mory par son évolution historique.
Juilly Thieux
Nantouillet
Nantouillet
Compans
Compans
St. Mesmes
St. Mesmes Le tremblay
Le tremblay Mitry-Mory
Mitry-Mory 1861 Gare de Mitry-Claye Messy
Villepinte
Gressy
Villepinte
1861 Voie de chemin de fer
1881 Gare de Villeparisis-Mitry-le-Neuf
Messy
1920 Lotissement de Mitry-le-Neuf
Gressy
Souilly
Souilly
Villeparisis
Villeparisis
Sevran
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Vers 1850 : le développement ferroviaire
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Entre deux guerres : lotissement de Mitry-le-Neuf
Juilly Thieux
1974 Terminal 1 Aéroport Paris CDG
Nantouillet
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1972 Zone d’activité Mitry-Compans St. Mesmes Le tremblay Mitry-Mory
1930 Cités Cheminotes
1920 Lotissement Acacias
Villepinte
1960 Logements sociaux collectifs
Gare de Mitry-Claye
Messy Gressy
Gare de Villeparisis- Mitry-le-Neuf
Souilly
Villeparisis Sevran
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Entre deux guerres : les cités cheminotes
Les années 1970 : l’essor industriel
1974 Terminal 1 Aéroport Paris CDG
1982 Terminal 2 Aéroport Paris CDG
Gare de Mitry-Claye
Gare de Mitry-Claye
2000 ZAC des Acacias
1987 La Francilienne 1994 TGV - CDG
Gare de Villeparisis- Mitry-le-Neuf
Gare de Villeparisis- Mitry-le-Neuf
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Les années 1980-1990 : Intensification des infrastructures
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Les années 2000 : la ZAC des Acacias
période est ainsi marquée par les infrastructures mais aussi par l’essor industriel qui l’accompagne. Ainsi, des usines telles que la fabrique de sucre s’implantent en 1864 et sont des véritables ponts entre l’identité agricole et l’identité cheminote. Les betteraves cultivées dans la plaine fournissent en effet la matière première et le rail achemine la production sur les voies réservées au fret. Dans les années 1930, deux cités cheminotes sont construites pour héberger le personnel cheminot. La cité du Nord dite « en bois » est constituée d’une quarantaine de maisons sommaires en bois, récupérées de la cité provisoire de Tergnier, par la compagnie de chemin de fer du Nord et remontées à Mitry-Mory en 1929 pour loger les ouvriers dépendants de la gare de Mitry-Claye. La Cité cheminote « en dur » a quant à elle été construite en 1931 et réservée au personnel roulant, rattachée au dépôt de Mitry-Claye. Les deux cités étaient de véritables communautés, constituées autour d’équipements collectifs (salles communes, écoles). Intensification des infrastructures Les années 1970 marquent un autre élan territorial fondamental avec, en 1972, l’implantation de la zone industrielle, puis en 1974, celle du 1er terminal de l’aéroport Charles de Gaulle. En 1982, 2e terminal de l’aéroport est construit en partie sur le territoire de la commune. Enfin, de grandes infrastructures sont construites, la Francilienne en 1987 puis la ligne de TGV vers l’aéroport en en 1994. En raison du développement de la ville et du bassin d’emploi créé par la zone industrielle, la ville s’urbanise de nouveau, avec, notamment la ZAC des Acacias en 2000. La ZAC est composée de logements et d’équipements (collège, maison de quartier) mais surtout d’un lycée polyvalent intercommunal. Aujourd’hui, en raison de la présence de la gare de Mitry-Claye, le secteur Mory-Acacias est un polarité très attractive. La Zone industrielle accueille 250 entreprises et elle emploie 6.500 personnes, c’est la plus grande zone industrielle de Seine-et-Marne. Le lycée compte 1.200 élèves qui viennent de Mitry-Mory et des communes proches. Ainsi, retracer l’histoire de l’urbanisation de Mitry-Mory aide à comprendre les logiques qui ont conduit à la création de ce « puzzle urbain ». Cette fragmentation est donc issue des différentes phases économiques et sociales par lesquelles est passé la commune. Le développement des grandes infrastructures marque des ruptures paysagères qui souligne la fragmentation. Appréhender cette histoire et lui associer une dimension patrimoniale est une première étape pour faire émerger la cohérence du territoire. 21
Des infrastructures routières et ferrÊes qui fragmentent le secteur de Mory-Acacias
Rétablir la cohérence du territoire : le bon registre de projet
Intervenir sur le « puzzle urbain » La fragmentation est ce qui caractérise Mory-Acacias. Ses quartiers contrastés sont autant de témoignages de son développement urbain et mérite d’être individuellement mis en valeur. Cependant les fortes ruptures topographiques et le manque de fluidité des liaisons urbaines doit être corrigé. Si cette fragmentation se rapporte à une réalité physique, de nombreuses ruptures existent aussi dans la représentation mentale du secteur Mory-Acacias. En effet, son imaginaire est lui aussi fragmenté. Certaines pièces urbaines sont inexistants de l’imaginaire local des habitants. L’enjeu du projet réside donc dans le rétablissement d’une cohérence territoriale, en agissant sur les dimensions urbaines : valorisation et connexion des quartiers ainsi, que sur les représentations mentales : affirmation patrimoniale. En effet, les différentes pièces urbaines dont est composé Mory-Acacias ont une histoire, une raison d’être et correspondent à un usage quotidien pour les Mitryiens ainsi que pour les habitants de l’intercommunalité. On se rend à Mory-Acacias pour travailler (zone industrielle) et pour apprendre (lycée). Les cheminots et l’infrastructure ferroviaire font partie de l’histoire sociale de la ville au même titre que l’agriculture fait partie intégrante du paysage quotidien. La stratégie est donc d’agir sur ces pièces habitées et identitaires du territoire car elles participent de sa construction physique et surtout mentale. Elles sont déterminantes pour la transformation et le retour à la cohérence. Ainsi notre
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Mory-Acacias, un secteur aux fortes ruptures topographiques
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action se fonde sur l’appréhension des grandes composantes territoriales qui génère six interventions cibles. Ces interventions vont « retisser » mentalement − par la valorisation des usages et du patrimoine − et physiquement − par une meilleur connexion des quartiers et pour certains, une mutation programmatique − les quartiers entre eux pour mieux habiter Mory-Acacias. Ainsi, notre projet est très contextuel car nous restons sur la logique propre du territoire en intervenant « par pièces ». Les six intervention cibles, de plus ou moins grandes échelles ne sont pas hiérarchisées mais toutes ont un impact fort sur la stratégie d’ensemble. Les grandes composantes du territoire comme structure (Partie A.) Notre proposition repose en premier lieu sur une stratégie liée à la dimension patrimoniale qui nous permet d’ancrer le projet dans le territoire. En effet, pour réintroduire de la cohérence et limiter les ruptures dans le secteur Mory-Acacias, il faut identifier les éléments fondateurs et fédérateurs du territoire. Les patrimoines paysager, agricole et l’héritage cheminot sont des éléments de liaisons. Préserver le bâti (Cité en Dur) ou n’en garder que la trace parcellaire et faire preuve de résilience (Cité en Bois), raviver des pratiques (maraîchage, marché local), renouer avec le cours d’eau fondateur (Promenade du ru des Cerceaux), renforcer la patrimoine naturel (Grand parc central), conserver l’esprit de bourg rural (Hameau de Mory) sont autant d’objectifs qui guide nos situations de projets. Les patrimoines mitryens s’inscrivent au sein de sa vaste entité paysagère, celle du parc du Canal de l’Ourcq et notre projet renforce les liaisons paysagères nord-sud en organisant, notamment, le réseau de promenade entre Mitry-Mory et les abords du Canal de l’Ourcq.
« Percevoir l’échelle et apporter la bonne réponse à la bonne dimension est à mon sens la clé de la réussite d’un projet de recomposition d’un territoire » Michel Desvigne, Le paysage en préalable, 2011
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Grand parc central
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Six interventions ciblées pour un schéma de cohérence territorial
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Les interventions ciblées, procéder par pièces (Partie B.) À l’échelle territoriale et la dimension patrimoniale, se combinent des stratégies d’interventions localisées sur des fragments d’espace public repérés comme stratégiques. Ces six situations de projets interdépendantes concernent tout d’abord 1) le pôle gare, que nous proposons de densifier. L’objectif est de donner à la gare de Mitry-Claye l’allure d’une gare multimodale et intercommunale qu’elle devrait avoir. Le parvis est resserré et animé grâce la création d’un parking silo combiné à des commerces, des logements ainsi que d’une médiathèque d’échelle intercommunale. Une passerelle connecte la gare à la Cité en Bois qui est par conséquent désenclavée. 2) La Cite en Bois, actuellement en impasse, pourrait devenir alors une liaison paysagère et fonctionnelle centrale. Si le patrimoine bâti de la Cité est difficilement conservable, son patrimoine immatériel, peut être revalorisé. Des maisons bois neuves pourraient reloger les habitants actuels attachés à leur mode de vie. Son patrimoine naturel qu’est sa vaste étendue boisée, serait quand à lui largement mis en valeur et intégré au projet. 3) Nous proposons de créer un grand parc central avec comme pièce maîtresse le jardin inondable libéré par l’ouverture du bassin d’orage de la zone industrielle. Le parc fondé sur la trame hydraulique est l’occasion de nouveaux usages et appropriations. 4) Nous proposons de faire muter le Hameau de Mory en anticipant le départ de l’agriculteur de la ferme principale en activité. Un programme de logements neufs et proposé ainsi que la réhabilitation des corps de ferme anciens, réaffectés pour l’accueil d’un centre de séminaire, idéalement placé à proximité de Roissy Charles-de-Gaulle. Deux places sont réaménagées pour accompagner la mutation du Hameau. 5) Le ru des Cerceaux est valorisé par l’aménagement de ses abords en promenade. La dépollution naturelle de l’eau est assurée par phytodégradation (peupliers) et bassins de lagunage. Les abords du ru sont traités comme une lisière urbaine épaissie par une bande maraîchère et d’agroforesterie. 6) Enfin, la Cité en Dur, en passe d’être partiellement vendue par lots, nécessite d’être protégée. Ici, nous procédons à la préconisation de ce qui pourrait être toléré en termes de densification.
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L’eau, un rapport fondateur au territoire réseau hydrographique et bassin versant de la Beuvronne.
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Grand paysage, agriculture, héritages cheminot et métropolitain
Le patrimoine comme structuration mentale et territoriale L’une des forces du patrimoine est d’ancrer les habitants dans le territoire. Le patrimoine peut être perçu comme un bien commun, une valeur, une relation des hommes au lieu. Alors que « le territoire n’existe pas par nature. Il n’est pas une chose mais un ensemble de relations » (Magnaghi, 2014, p.9), la mise en valeur du patrimoine est donc une manière de redonner de une cohérence territoriale mentale, avant même d’agir physiquement sur le bâti ou l’espace public. Mitry-Mory possède un patrimoine paysager, bâti et immatériel riche qu’il est important de révéler. Hydrologie : le rapport fondateur au territoire Comme la plupart des territoires urbanisés, les villages de Mitry et de Mory se sont ancrés dans le territoire à travers l’hydrologie. Le ru des Cerceaux, fondement de l’implantation puis du développement de Mitry-Mory, apparaît comme le tuteur de l’urbanisation de la commune, offrant une lisière à l’ouest. Le mince cours d’eau qui semble contenir Mitry-Mory et lui donner son orientation urbaine va finalement se jeter, au sud, dans le canal de l’Ourcq. A l’est, parallèle au ru des Cerceaux, la Biberonne (qui devient ensuite la Beuvronne) suit le même trajet. Le réseau hydrographique du parc du Canal de l’Ourcq nous indique l’inscription de Mitry-Mory dans le bassin versant de la Beuvronne. Élément territorial fondateur de Mitry-Mory, le ru des Cerceaux a aujourd’hui rompu son lien avec la commune. Oublié des mitryens, il est semblable à un égout à ciel ouvert que des habitants utilisent, sans complexe, comme déversoir en y raccordant leur réseau d’assainissement. La Mairie semble pourtant avoir la volonté de valoriser le ru. Ainsi, depuis le centre de Mitry-bourg, une promenade longeant le cours d’eau est proposée et le PLU 31
Bois du Moulin des Marais
Bois Greffier
Bois de Claye Prairie de Souilly
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La trame verte et bleue, structure du territoire de Mitry-Mory
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en vigueur circonscrit des réserves foncières en vue de son prolongement. Un panneau indique le démarrage de la promenade et dresse un plan qui l’inclut dans son environnement paysager. Le tracé existant du parcours mais aussi le tracé projeté sont représentés. La promenade nous emmène à travers bois, sur des chemins forestiers agréables mais le ru reste invisible pendant les cinq premières minutes de marche. La présence d’un regard indique qu’il doit se trouver, busé, en sous-sol. Le ru finit par apparaître en un mince filet d’eau charmant mais encombré ça et là de détritus divers. Le potentiel est évident et la promenade inachevée mérite de l’être. Finaliser et valoriser la promenade du ru des Cerceaux est donc l’une des orientations de notre projet. Patrimoine forestier Au sein du système-parc du Canal de l’Ourcq, les espaces boisés constituent une trame paysagère à part entière. Le secteur de notre étude, Mory-Acacias, est bordé au sud par le Bois du Moulin des Marais (280 hectares), situé sur les communes de Mitry-Mory, Villeparisis et Gressy, en continuité forestière avec le Bois de Claye mais aussi avec les parties boisées qui longent le canal de l’Ourcq : le bois Greffier qui se prolonge en Prairie de Souilly. Le Bois du Moulin des Marais est une ancienne peupleraie, implantée au début du XIXe siècle - grande période d’aménagement du territoire qui correspond à la construction du Canal de l’Ourcq (1815) - pour assécher progressivement les marais. Aujourd’hui quelques peupliers subsistent, repérables en vue satellite par leur alignement régulier. Cependant, l’agence des espaces verts (AEV) qui gère le bois, tente de limiter leur propagation. Son objectif est de rétablir la physionomie antérieure de l’espace forestier, c’est à dire de favoriser une diversité d’arbres afin d’encourager la biodiversité. Celle-ci est actuellement composée d’une faune de chevreuils, sangliers, pics, pigeons et d’une flore composée, outre de peupliers, de frênes, saules, aulnes, érables, aubépines, charmes, Perce-neige, Carex et joncs, Iris des marais et d’oenanthes aquatiques. Quel dialogue entre le patrimoine rural et l’agriculture périurbaine ? L’agriculture est l’activité fondatrice de Mitry-Mory, c’est elle qui a lui a donné ses contours communaux actuels. En effet, Mitry-Mory faisait partie d’un système de bourgs composés « en étoile » à partir des ferme et de ses champs accessibles à une journée de labour. Un tissu maraîcher faisait la jonction entre les anciens bourgs de Mitry et de Mory, le long du ru des Cerceaux, comme en témoigne la carte d’Etat major. Cette liaison maraîchère est aujourd’hui disparue. 33
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Un système maraîcher rayonnant
Un système d’agriculture intensive
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L’agriculture a été l’activité fondatrice et continue d’être très présente, notamment dans le paysage, comme en témoigne la vaste plaine agricole qui représente 60% du territoire communal. Au gré de l’évolution des modes de production et de consommation, la technique du maraîchage a laissé place à une culture intensive et à ses larges parcelles céréalières (blé, betterave, maïs) qui découpent la plaine. Bien entendu, la population de Mitry-Mory n’est plus composée de « paysans » l’on ne dénombre aujourd’hui plus que cinq familles d’agriculteurs résidant sur la commune. La ferme Novion, dans le Hameau de Mory est encore en activité mais une grande incertitude concerne son avenir. Son terrain est soumis à une forte pression foncière et il est nécessaire d’anticiper le départ de l’agriculteur exploitant. Le cas de la ferme de Novion est symptomatique des enjeux de l’agriculture périurbaine aujourd’hui. Celle-ci se caractérise par le fait que les espaces agricoles franciliens sont à la fois des outils de production pour les agriculteurs et des espaces valorisant le rural comme un cadre de vie pour les habitants. Ainsi, le rapport des citadins à l’agriculture peut être ambigu, pouvant aller jusqu’au manque de tolérance de la population vis-à-vis de nuisances agricoles en décalage avec une vision “romantique” de la paysannerie (odeurs, bruit, etc.). L’héritage cheminot Mitry-Mory est une ville cheminote. Le développement de la ligne Paris-Soissons est le point de départ de l’élan urbain de la commune avec notamment l’installation des deux gares de Mitry-claye en 1861 et de Mitry-le-Neuf en 1881. Le secteur Mory-Acacias est alors aux hangars, aux voies de garage et à divers ateliers de réparation pour locomotives. Dans les années 1930, deux cités cheminotes sont construites pour héberger le personnel cheminot : la Cité en Bois et la Cité en Dur qui sont aujourd’hui constitutive du patrimoine mitryen. Les cités cheminotes de Mitry-Mory sont chacune très singulières. La Cité en bois est constituée d’une quarantaine de maisons sommaires en bois, récupérées de la cité provisoire de Tergnier, par la compagnie de chemin de fer du Nord et remontées à Mitry vers 1929 pour loger les ouvriers dépendants de la gare de Mitry-Claye. Les maisons ont été disposées le long d’une unique voie qui se termine en cul-de-sac, selon un plan masse ordonné. Une école était disposée au centre de la composition. La Cité cheminote « en dur » a quant à elle été construite en 1931 et réservée au personnel roulant rattaché au dépôt de Mitry-Claye. Elle s’organise autour d’une place centrale ronde, originellement non bâtie, qui le sera pourtant dans les années 1970. Elle était équipée de bâtiments communautaires : une salle des cheminots, une salle des fêtes et de plusieurs terrains de sport (tennis, 35
Dernier vestige de la citĂŠ en bois
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pétanque). Près de 90 ans plus tard, les cités cheminotes subissent les méfaits du temps. La plus abîmée est la cité en bois qui n’avait pas été pensée pour durer si longtemps. Sur les 44 bâtisses importées en 1929, seules une dizaine subsistent aujourd’hui. La cité est dans un état d’enfrichement avancé, des arbres ont investi les lieux. De plus, la cité est complètement enclavée par les voies et le faisceau ferré de la SNCF et du fret, ainsi que par l’avenue du 8 mai 1945, cachée derrière un talus. La cité en dur, elle, a subit l’abandon de près de six maisons et la destruction de deux bâtisses parmi les 103 d’origine. Les arbres d’alignement qui se dressaient de part et d’autres des voies dans l’esprit « cité-jardin », ont aujourd’hui disparus et sont remplacés par des voitures garées sur les trottoirs. Les deux cités cheminotes soulèvent deux problématiques différentes. La cité en bois, quasiment invisible, demande à retrouver une fonction, un usage, de par sa proximité avec la gare, actuellement très mal reliée. Le cas de la cité en dur est différent. Étant constituée de bâtiments remarquables, la ville souhaite aujourd’hui la protéger. En effet, ICF la Sablière, le propriétaire de la cité cheminote, souhaite vendre près de 36 maisons, soit deux îlots. Face à cela, la Mairie craint de voir les parcelles divisées et que les nouvelles constructions dénotent avec la typologie des bâtiments existants. Il s’agit donc d’imaginer une stratégie de projet prospective, intégrable au PLU, afin d’encadrer et d’encourager le développement futur de la Cité en Dur. Un patrimoine métropolitain Le caractère périurbain de Mitry-Mory est au centre de sa construction identitaire. Parler de patrimoine métropolitain est donc une évidence. Dans la lignée du patrimoine cheminot, il s’agit d’ouvrages infrastructurels propres à la situation et au rapport fonctionnel de Mitry-Mory à la métropole parisienne. Interpréter ces ouvrages comme des éléments constitutifs de l’identité du territoire permet de leur porter un autre regard et de les mettre en valeur. C’est notamment l’approche favorisée pour les abords de la gare de Mitry-Claye. Ainsi, Mory-Acacias possède des composantes territoriales très fortes qui à la fois expliquent la fragmentation des pièces urbaines mais sont aussi des supports projet en vue pour retrouver une cohérence territoriale. Notre projet pour Mory-Acacias repose donc en grande partie sur l’appréhension et la valorisation des aménités urbaines.
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Mitry-Mory se situe dans le parc du canal de l’Ourcq véritable liaison paysagère vers Paris.
La ripisylve marque le paysage de sa vĂŠgĂŠtation indiquant le passage du ru des Cerceaux.
La lisière urbaine de Mory-Acacias n’existe pas réellement. Nous passons des nouvelles constructions aux champs d’agriculture intensive sans intermédiaire.
Le bois du Moulin du Marais marque une lisière Êpaisse entre les terres cultivÊes et le lotissement des Acacias.
L’infrastructure morcelle la plaine agricole. Ici, les lignes à hautes tensions et la francilienne habillent le paysage.
La cité en bois enfrichée, devenue un vértibale poumon vert au coeur de Mory-Acacias
Des composantes végétales aux richesses exploitables - la « plaine sportive » et le basssin d’orage en premier plan
Un paysage divisĂŠ et structurĂŠ par de grandes infrastructures nationales
Des fractures paysagères et urbaines omniprÊsentes
Chaque jour, les voyageurs du RER B passent devant la citÊ cheminote en dur. Ils ne savent pourtant pas qu’elle existe.
Une entrĂŠe de ville dĂŠsastreuse
Mory-Acacias, impulsion du pôle gare et valorisation des pièces urbaines
Mory-Acacias, l’impulsion de la gare Mitry-Claye Ce qui caractérise le secteur Mory-Acacias est la présence de la gare qui implique un rapport serviciel à la métropole ainsi qu’à l’intercommunalité. La gare est le centre nerveux de Mory-Acacias et par conséquent, l’élément de projet le plus déterminant. Le pôle gare souffre d’un déficit en termes d’image. En effet, en pied de gare le parking de 650 places qui permet de laisser sa voiture pour prendre les transports en commun offre une entrée de ville désastreuse. Ce parking est donc l’un des enjeux de cette étude et pose la question de ce qui tolérable à l’échelle locale au nom de l’intercommunalité. Mory-Acacias doit-il être un territoire servant des communes proches parce qu’il possède une gare ? De quelle considération cela fait-il preuve pour le résidents du secteur Mory-Acacias ? Que dire de l’entrée de ville que le parking dessine ? Notre projet répond à ses questions en se positionnant clairement en faveur d’une qualité améliorée pour les habitants du secteurs Mory-Acacias. En effet, notre projet repose sur une mise en valeur du pôle gare en lui donnant l’aspect qu’il devrait avoir en termes de densité, d’intensité et d’activité. Nous commencerons donc le détail de nos interventions cibles en partie B par le pôle gare. Des alternatives paysagères à la route de Claye La route de CLaye est l’épine dorsale de Mitry-Mory et de Mory-Acacias. Tout le long, les différentes pièces urbaines y sont adressées, plus ou moins visibles, plus ou moins bien connectées. La Route de Claye ne présente pas un front bâti uniforme. Au contraire, elle se caractérise par plusieurs séquences « de
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Ouverture sur le paysage depuis le hameau de Mory
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vides » qui laissent voir le ciel. C’est le cas face au Hameau de Mory où une vaste prairie sportive est une respiration. Les deux cités cheminotes, également, ne présentent pas de front bâti sur la Route de Claye. Par contre, la séquence gare-Acacias est de ce point de vue plus urbain, plus dense, la Route de de Claye y devient une rue commerçante. Notre projet aurait pu prendre la voie de la mise en valeur de cette épine dorsale, sa densification, son urbanisation. Si son rôle de connecteur est fondamental il repose essentiellement sur l’usage de la voiture. Améliorer les cheminements piétons et vélo le long de cet axe est certes souhaitable mais ce n’est pas le parti fort de notre projet. En effet, notre démarche procède de la connexion « des vides », des entités paysagères qui possèdent un fort potentiel inexploité et qui, reliées, proposent des alternatives à l’axe fonctionnel de la Route de Claye. Ainsi ce sont deux grandes liaisons qui sont crées. Au nord, un grand parc central permet de relier la gare à la prairie sportive en désenclavant la Cité en Bois et le bassin d’orage. Au sud, le ru est mis en valeur et c’est une promenade insérée dans le réseau de promenades du Canal de l’Ourcq qui est imaginée. Les vides sont ainsi magnifiés et notre parti est d’inciter la Ville à prendre conscience des potentialités qu’ils réservent. Une lisière de Mory-Acacias Le concept de lisière urbaine traite les bords en tant qu’éléments complexes, d’épaisseurs variables et porteurs de projets. Notre interprétation de la lisière sud, dessinée par le ru des Cerceaux va dans ce sens. Nous épaississons le ru, nous donnons à ses abords une nouvelle fonction d’interface entre en les champs de culture intensive de la plaine agricole et la ville. La lisère formée par la ru est le support d’activités de maraichage, qui marquent un retour à des pratiques qui avaient anciennement lieu. C’est donc une épaisseur utile constituée des terres cultivées qui vient consolider l’aménagement du ru et renforcer son impact en termes d’usages. Ainsi, notre projet repose sur une mise en valeur du patrimoine paysager et urbain du territoire. Les forces en présence sont repérées et valorisée dans le projet. Les vides, les espaces paysagers inexploités sont connectés et magnifiés. Ils deviennent des liaisons alternatives à l’axe fonctionnel et très routier de la Route de Claye. Si le projet de gare marque une impulsion, il est interdépendant des autres interventions cibles qui viennent individuellement mettre en valeur les pièces urbaines et, de ce fait, redonner une cohérence à Mory-Acacias.
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Des composantes paysagères et architecturales comme patrimoine Mitry-Mory présente de nombreux vides entrainant des ruptures, ainsi qu’une lisière à épaissir entre la ville, la campagne et la forêt. Les continuités paysagères à renforcer permettraient de reconnecter entre eux les pièces urbaines des différents quartiers.
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Des interventions ciblées pour valoriser et intensifier l’existant
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Resserrer le quartier de la gare et le redonner aux mitryens
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Cité en bois un quartier réhabilité au coeur de Mory-Acacias
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Un système de Grand parc central
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Faire muter le Hameau de Mory en conservant son caractère rural
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Un système de promenade le long du ru des Cerceaux
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Protéger le patrimoine de la Cité en Dur : quelques outils
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Habiter et connecter les quartiers de Mory-Acacias
1. Resserrer le quartier de la gare et le redonner aux mitryens
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Resserrer le quartier de la gare et le redonner aux mitryens
Impulsion Dans une volonté de lier les quartiers fragmentés de Mory-Acacias, notre projet s’appuie sur une impulsion. Celle-ci est symbolisée par une réflexion sur le quartier de gare qui est loin d’être la hauteur de ce qu’il pourrait être aujourd’hui. En effet, il n’a ni l’allure d’une gare intercommunale, ni d’une gare intermodale. Central dans Mory-Acacias, il pourrait être véritablement fédérateur, en générant des liaisons induites des flux existants. Nous nous sommes donc intéressés aux abords de la gare en terme d’espace public, de densification, d’activités ainsi que de liaisons.
D’une gare rurale à une gare intercommunale et intermodale. La gare de Mitry-Claye aujourd’hui et en 1947.
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De la nappe de voitures au parking silo L’immense parking en pied de gare est l’un des grands enjeux de l’étude. Notre positionnement fait prévaloir une qualité de vie des habitants de Mory-Acacias mais il implique aussi la question de l’image de la commune offerte à la sortie de la gare. La création d’un parking en superstructure est donc proposée avec la certitude qu’elle représente l’opportunité de repenser l’intégralité du fonctionnement et de l’identité du quartier de gare. Le parking silo est conçu pour accueillir 480 voitures. Il serait implanté dans la continuité de la gare afin de minimiser les trajets des personnes laissant leur voiture pour prendre un transport en commun. Ainsi placé, il orienterait le parvis de gare non plus vers la route de Claye, mais vers l’arrivée prochaine de la RN 02-03, au nord-est. En effet cette dernière amènera alors le principal flux de voyageurs. Le parking silo imaginé est composé de trois étages et son accès se fait par une rampe ouvrant sur les quais. En superstructure, il a la spécificité de donner l’accès à une passerelle qui enjamberait les voies ferrées et relierait ainsi la zone d’activité, en passant par le nouveau quartier de la Cité en Bois. Le financement de la passerelle pourrait être rendu possible grâce à la création du technicentre à proximité, le long de la route de Claye. En effet, l’implantation du technicentre représente l’occasion d’un dialogue avec la SNCF et se présente comme un potentiel levier financier. De plus, nous pourrions imaginé qu’un accès au tecnicentre soit créé depuis la passerelle. Celle-ci connecterait alors directement la gare au technicentre.
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Un parvis de gare dĂŠdiĂŠ au retournement des bus.
Dès l’aurore, le parking est plein. Il n’y a plus aucune place, si bien que les voitures se garent à la sauvage.
Etat existant
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Donner au quartier l’identité urbaine qui lui manque L’espace libéré au niveau parking aérien permettrait une densification des abords de la gare. Actuellement, le parvis de gare est un espace très fonctionnement entièrement dédié au stationnement et au retournement de bus. L’objectif de la proposition de réaménagement est alors de redonner de la priorité aux piétons sur cet espace. Aussi le parvis est resserré par l’implantation de nouvelles entités bâties et son usage est intensifié par la création d’équipements. Il deviendrait alors une véritable place aux qualités plus urbaines. Le trajet des bus pourrait alors être rectifié : ces derniers tourneraient simplement autour de l’îlot et ne seraient plus contraints aux manoeuvres de demi-tours en pieds de gare. Cette solution permet, non seulement de fluidifier l’ensemble des lignes mais aussi de proposer de nouveaux arrêts à proximité des commerces de la rue du 8 mai 1945. La requalification des espaces se matérialise également rue Jean Caille. Redessinée, la rue est également le support d’un développement bâti qui accueille une pépinière d’entreprise dans la continuité bâtie de la gare et du parking silo.
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Une programmation liée aux temporalités des flux L’une des problématiques de l’animation d’un quartier fortement soumis aux flux (usagers des transports, travailleurs et lycéens principalement) est de favoriser une dynamique tout au long de la journée. Les équipements doivent ainsi être pensés en termes de temporalités complémentaires. Ainsi, la supérette de plus de 600 m2 en pied de gare est combinée à une salle de danse (utilisée en journée ou le soir) et propose un terrain de football en toiture. Une médiathèque de 790 m² est implantée, principalement à destination du flux de lycéens et pensé comme un point d’arrêt dans leur trajet quotidien. Un jardin, équipé de terrains de sports (basketball et pétanque), intègre l’EPHAD dans le quartier et permet des connexions entre jeunes et plus âgés. Enfin, un marché est implanté directement en pied de gare pour permettre aux maraîchers de vendre leur production localement (partie 5). L’essentiel de la densification du quartier se fonde sur des programmes de 145 logements. Contrairement à l’offre résidentielle du quartier plutôt locative, ceux-ci sont destinés à l’accession à la propriété. Les typologies vont de la maison individuelle à des immeubles collectifs R+2 et R+3. Les rez-de-chaussée seraient principalement dédiés à l’implantation de services non marchands (locaux associatifs, médiation patrimoniale, etc.) ne rivalisant ainsi pas avec la route de Claye plus commerçante.
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2. Cité en bois Quartier réhabilité au coeur de MoryAcacias
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Cité en bois Quartier réhabilité au coeur de MoryAcacias
Connexion Connectée à la gare par la passerelle, la cité en bois est de ce fait désenclavée. Alors qu’elle se terminait en impasse, elle prend place désormais une place centrale dans Mory-Acacias, à l’interface entre la gare et la zone industrielle. Avec ces liaisons, c’est un potentiel énorme qui s’offre au quartier de la Cité en Bois. Mais comment appréhender son patrimoine bâti, composé de quelques maisons en bois restantes de l’ancienne cité cheminote ? Si les mémoires du lieu et la qualité de vie « dans les arbres » mérite l’attention, notre parti repose sur la capactié de résilience. De nouveaux logements sont proposés associé à un petit programme de bureaux.
La cité du Nord dite « en bois » est constituée d’une quarantaine de maisons sommaires en bois, récupérées de la cité provisoire de Tergnier, par la compagnie de chemin de fer du Nord et remontées à Mitry vers 1929 pour loger les ouvriers dépendants de la gare de Mitry-Claye. Elle offrait un véritable mode d’habiter en commun à ses résidents et était dotée d’une école.
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L’ancienne cité cheminote s’est peu à peu vidée de ses habitants et son urbanisation actuelle est très éloignée du plan d’origine dont le dessin est lisible sur d’anciennes vues aériennes. Les quelques maisons qui subsistent de la cité en Bois sont en mauvais état et de nombreuses parcelles vacantes connaissent un enfrichement : le quartier est aujourd’hui extrêmement boisé. La voie centrale sur laquelle les parcelles de la Cité sont alignées semble plus ou moins privatisée (on y répare des voitures) et se termine en une impasse grillagée, donnant sur les terrains de la SNCF. La question de la valorisation patrimoniale est donc difficile à envisager en l’état. Les maisons en bois, importées d’une autre cité cheminote en 1929 n’étaient sans doute pas envisagées pour le long terme et leur dégradation est problématique.
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Quel patrimoine ? L’ancienne cité cheminote s’est peu à peu vidée de ses habitants et son urbanisation actuelle est très éloignée du plan d’origine dont le dessin est lisible sur d’anciennes vues aériennes. Les quelques maisons qui subsistent de la cité en Bois sont en mauvais état et de nombreuses parcelles vacantes connaissent un enfrichement : le quartier est aujourd’hui extrêmement boisé. D’autre part, la voie centrale sur laquelle les parcelles de la Cité sont alignées semble plus ou moins privatisée (on y répare des voitures) et se termine en une impasse grillagée, donnant sur les terrains de la SNCF. La question de la valorisation patrimoniale est donc difficile à envisager en l’état. Les maisons en bois, importées d’une autre cité cheminote en 1929 n’étaient sans doute pas envisagées pour le long terme et leur dégradation est aujourd’hui problématique.
Etat existant
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Les quelques derniers résidents de la cité en bois, vivent aujourd’hui au milieu des arbres.
Un nouveau quartier central À l’interface entre la gare et la zone d’activité, et très prochainement à proximité du technicentre de la SNCF en projet sur l’emprise voisine, la Cité en Bois offre une localisation stratégique. Notre proposition sera donc de désenclaver ce quartier résidentiel, de l’intégrer au grand système de parc central en l’ouvrage sur le bassin d’orage. La Cité en Bois devient alors un lotissement niché au cœur d’un espace boisé, idéalement situé et relié à la gare de Mitry-Claye par une passerelle pour mobilités douces. Si la patrimonialisation ne peut résider dans la conservation du bâti, elle s’appuie sur les qualités de boisement et les valorise.
Etat projeté
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Un quartier réhabilité au coeur de Mory-Acacias La Cité en Bois réhabilitée propose essentiellement un programme de logements en maisons individuelles. L’esprit du parcellaire originel est interprété et une densification est proposée afin de correspondre aux réalités immobilières actuelles. 64 logements, des maisons à R+1, sont donc projetées. Des poches de parking sont intégrées au dessin du parcellaire et sont l’occasion de créer des cheminements qui intègrent le projet dans son environnement paysager. Ces traversées sont des appels vers le grand parc central de Mory-Acacias. Le quartier prend une place nouvelle dans le secteur grâce à la passerelle créée au dessus des voies ferrées qui le connecte directement à la gare. Il devient alors central, ouvert ; il est alors l’interface privilégiée de la zone d’activité qu’il relie par un passage piéton et vélo à niveau des voies de fret. La passerelle est conçue comme un objet métallique, léger, qui déposent piétons et cyclistes dans un écrin de verdure, au sein du grand parc central de Mory-Acacias. Au pied de la passerelle, il serait donc pertinent de développer un programme de bureau, directement connecté au nœud intermodal (bus, trains, RER) de Mitry-Claye. L’implantation du technicentre de la SNCF est un important levier pour le financement de la passerelle.
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Habiter un collectif au milieu du végétal
Typologie 1 - 34 maisons Du côté du bassin d’orage, les maisons sont positionnées autour de poches de parkings qui ouvrent sur la promenade. Les jardins font le tour de chaque bâtisse, de sorte qu’elles se retrouvent au milieu des arbres.
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Typologie 2 - 30 maisons Du côté du technicentre SNCF, les maisons sont construites en bande de manière oblique par rapport à la rue. Elles sont donc toutes orientées au sud, avec des jardins avant et arrières. Réparties ainsi elles forment une sorte de barrière aux occasionnels bruits qui pourraient provenir du technicentre.
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3. Un système de Grand parc central
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Un système de Grand parc central
Ouverture Face à la Cité en bois, le jardin d’orage de la zone industrielle présente un potentiel paysager très important. Ses abords grillagés le rendent inaccessible. Pourquoi ne pas mettre en valeur les quatre hectare de faune et de flore qui se laissent entrapercevoir ? Le grand parc central repose sur l’ouverture du bassin d’orage et sa mutation en un jardin inondable. C’est alors une vaste liaison paysagère qui vient souder les quartiers de Mory-Acacias. La trame hydraulique est mise en valeur : le bassin d’orage et mis en charge et une rigole évacue l’eau jusqu’au ru des Ceraux. La grande prairie sportive est requalifiée et l’ensemble devient support d’usages, d’appropriations et de potentialités pédagogiques pour expliquer la biodiversité.
D’un bassin d’orage clôturé en jardin inondable
Entourée de clôtures métalliques et de panneaux interdisant l’accès pour cause de “montée d’eau subite”, le bassin d’orage se laisse apercevoir. Décaissé de six mètres, ce sont quatre hectares de faune et de flore qui s’offrent à la vue.
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D’un bassin d’orage clôturé à un jardin inondable À l’interface entre la Cité en Bois et la zone d’activité, le bassin d’orage, véritable poumon vert de la commune aujourd’hui strictement inaccessible, possède un potentiel paysager inexploité. Actuellement, ses quatre hectares servent à collecter et assainir l’eau de ruissellement du bassin versant de la zone d’activité en amont. En cas de très fortes précipitations (orage), le bassin est capable d’emmagasiner l’eau polluée et éviter l’inondation des quartiers résidentiels en aval. Entourée de clôtures métalliques et de panneaux interdisant l’accès pour cause de “montée d’eau subite”, le bassin d’orage se laisse apercevoir. Décaissé de six mètres, ce sont quatre hectares de faune et de flore qui s’offrent à la vue. Notre projet propose de faire muter le bassin d’orage, rendu accessible en conformité avec les consignes sécuritaires, en un jardin inondable. Le fonctionnement et les raccordements du bassin sont repensés. Le bassin est laissé en permanence « en charge », c’est-à-dire en eau. En amont, un bassin de rétention filtre l’eau provenant de la zone d’activité. Le niveau du débit de fuite du bassin est relevé, ce qui permet d’alimenter une rigole qui alimente un nouveau bassin, avant de reverser l’eau dans le ru.
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Le parc central, liaison paysagère de la gare à Mitry-Bourg Le jardin d’orage rendu accessible offre l’opportunité de définir un système pertinent de grand parc central qui désenclave les quartiers de Mory-Acacias. Il offre un paysage agréable au nouveau quartier de la Cité en Bois entièrement réhabilitée (partie 2). Ce quartier de logement densifié profite d’une situation centrale, il est notamment connecté à la gare par une passerelle qui offre une liaison fonctionnelle pertinente entre le quartier de gare et la zone industrielle. Au sein du grand parc, la promenade de la Cité en bois se prolonge dans la prairie qui accueille les terrains de sport existants. Les usages sportifs de la prairie sont conservés mais la prairie est agrémentée du nouveau tracé de la promenade qui borde la rigole.
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Le parc central, liaison paysagère de la gare à Mitry-Bourg
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Le grand parc central se fonde sur l’hydrologie et dessine un schéma cohérent de connexion des trames vertes et bleues. Il peut également être le support d’une pédagogie liée à l’environnement qui pourrait prendre place dans un local dédié, situé au bord du bassin d’orage. Des panneaux expliquant les dispositifs de phytoremédiation et des principes hydrauliques accompagnent la promenade.
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Le parc central, liaison paysagère de la gare à Mitry-Bourg
Le grand parc central se fonde sur l’hydrologie et dessine un schéma cohérent de connexion des trames vertes et bleues. Il peut être le support d’une pédagogie liée à l’environnement qui peuvent prendre place dans un local dédié, situé au bord du bassin d’orage.
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Des panels expliquant les dispositifs de phytoremĂŠdiation et des principes hydrauliques accompagnent la promenade
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4. Faire muter le Hameau de Mory en conservant son caractère rural
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Faire muter le Hameau de Mory en conservant son caractère rural
Mutation La prairie centrale fait face au Hameau de Mory. Véritable pièce urbaine rurale, le destin du hameau est lié à celui de la ferme de Novion, encore en activité. Nous anticipons le départ de l’agriculteur et proposons la mutation du quartier. Les bâtiments agricoles laissent place à un petit programme de logements neufs tandis que les corps de ferme anciens accueille en réhabilitation un centre de séminaire, idéalement situé à proximité de l’aéroport. Pour accompagner cette mutation, deux petites places sont rémanénagées.
Deux places qui lient les deux systèmes paysagers Pièce urbaine la plus ancienne de Mory, le Hameau de Mory peut être considéré comme une entrée de ville de Mitry-Mory, par laquelle on arrive depuis la francilienne. Cette entrée de ville donne une identité rurale, très différente de l’urbanisation pavillonnaire et continue de la fin de métropole que l’on quitte. Ce caractère rural est donné par le bâti composé de maisons de bourg, de corps de fermes et de hangars agricoles, ainsi que par le traitement de l’espace public qui évoque un village de campagne. Notre projet d’espace public respecte ce registre rural, tout en organisant l’inscription du Hameau de Mory dans le système paysager. La requalification des deux places connectées à la rue Danielle Casanova accompagne une mutation du Hameau annoncée. La première est la place Guy Moquet. Elle forme l’entrée de ville visible depuis l’avenue du 8 Mai 1945. La deuxième est la place Gabriel Péri. Elle est située en cœur de bourg et sert d’aire de stationnement devant le café-tabac. Ces deux places forment un réseau d’espaces publics dont nous proposons de transformer la pratique urbaine en réduisant l’aire réservée au stationnement et en rééquilibrant leur usage en faveur des riverains. Ces réhabilitations se basent sur des interventions légères, et économes en matériaux ; elles s’inscrivent dans l’esprit de bourg que nous souhaitons conserver. Les deux places sont traitées dans le même registre de projet, c’est-à-dire en proposant de modestes réglages de l’espace public.
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La place Guy Moquet telle qu’elle existe aujourd’hui, située en entrée de ville avec la forte présence visuelle du transformateur EDF.
La place Gabriel Péri n’en est pas une, les voitures des clients viennent s’y stationner pêle mêle.
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La place Guy Moquet ne possède pas de véritable statut d’espace public, les voitures y stationnent de manière désordonnée.
Le projet de la place Guy Moquet simplifie l’espace organisant un ensemble mobilier autour du transformateur EDF. Le traitement du sol, en pavés d’herbe, invite à la régulation du stationnement sauvage.
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Le bar Gabriel Péri n’offre pas de véritable terrasse sur l’espace public. La place est utilisée comme une aire de stationnement.
La mise en valeur de la place Gabriel Péri par un système de terrasse et d’emmarchement s’appuyant sur la pente naturelle, pourrait augmenter l’attractivité du bar tabac.
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Un programme mixte dans l’ancienne ferme Actuellement le Hameau de Mory apparaît comme une pièce urbaine enclavée. La ferme encore en activité se présente comme une enceinte délimitée par des murs, sans lien avec le quartier d’immeubles collectifs et l’école Guy Moquet. Le Hameau de Mory possède des composantes pittoresques qui sont à la base de son identité et autant d’atouts à exploiter. En effet, le système viaire est constitué de rues étroites et sinueuses connectées à de petites places, ce qui produit des séquences visuelles caractéristiques d’un tissu de bourg. Les formes urbaines héritées des ilôts des fermes produisent des effets de pincement alors que les dilatations de l’espace public coïncident avec l’ouverture sur les champs et le territoire. La mairie de Mitry-Mory nous a déjà fait part de l’intention de l’actuel exploitant de la ferme de Novion de déménager ses locaux dans le secteur d’entrée de ville. Nous imaginons donc la vente de cette parcelle à un promoteur et nous dessinons un projet suivant le respect des qualités urbaines de l’existant. Le programme envisagé est mixte : 40 logements (5000 m² de surface plancher) et un centre de séminaires (1130 m²).
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Notre projet se fonde sur l’hypothèse d’une désertion du Hameau par sa principale ferme actuellement en activité. Ce scénario est envisageable en raison de la forte pression foncière qui s’exerce sur la Plaine de France, du fait notamment de l’attractivité de l’aéroport Charles de Gaulle.
La ferme de Novion comporte des anciens corps de bâtiments remarquables, pouvant facilement être reconvertis et abriter de nouveaux programmes.
Les rues sinueuses et étroites du hameau de Mory sont caractéristiques des vieux bourgs historiques.
Le bourg de Mory présente des fermes encore en activité, elles pratiquent la mise en commun de certains locaux.
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La ferme de Novion comporte à la fois des hangars agricoles et des anciens corps de ferme utilisés comme logements par l’actuelle famille exploitante.
La reconversion des anciens corps de ferme en centre de séminaire (en bleu), pourrait redynamiser le bourg en profitant de la proximité de l’aéroport Charles de Gaulle. De nouveaux logements remplaceraient les actuels hangars agricoles (en rouge).
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Ouvrir le hameau de Mory sur la ville Les formes urbaines héritées des ilôts des fermes produisent des effets de pincement alors que les dilatations de l’espace public coïncident avec l’ouverture sur les champs et le territoire. Notre projet consiste à ouvrir le hameau de Mory sur la ville en l’intégrant à une même séquence d’espaces publics.
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5. Un système de promenade le long du ru des Cerceaux
Un système de promenade le long du ru des Cerceaux
Lisière Le ru des Cerceaux est un élément fondateur du territoire mytrien. Aujourd’hui, une séquence du ru seulement est mise en valeur par une promenade dont le prolongement est projeté par la Municipalité. Notre projet va dans le même sens. Nous imaginons cette promenade en lui donnant de l’épaisseur afin de constituer une lisière de Mory-Acacias. La dépollution naturelle du ru est apportée par l’aménagement (plantation de peupliers, lagunage). Le maraichage et l’agroforesterie sont encouragés afin de renouer avec les productions locales.
Le paysage comme lien
Comme nous l’avons précédemment exposé, Mory-Acacias se caractérise par une forte fragmentation soulignée par les infrastructures (zone industrielle de 248 hectares, proximité de l’aéroport, francilienne, lignes à haute tension, voies ferrées du TGV, réseau ferré des RER B et ligne K du transilien) et par la topographie. En réponse à cette situation de fragmentation, notre projet répond par un renforcement des liaisons paysagères et de l’inscription dans le grand paysage. Les liaisons paysagères sont au cœur de notre projet, à la fois en tant que connexions urbaines fonctionnelles permettant de résoudre le problème de quartiers qui se tournent le dos mais également en tant que nécessité environnementale. En effet, rappelons que les principales pressions qui pèsent sur la biodiversité sont d’ordre anthropiques : réduction, fragmentation ou perte d’habitat animal par le changement d’affectation ou l’artificialisation, surexploitation des ressources naturelles renouvelables, introduction des espèces exotiques invasives, pollutions diverses, etc. Il nous appartient donc fondamentalement d’infléchir autant que possible nos manières de concevoir la ville.
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Le ru, support de mobilités douces Le ru des Cerceaux devient support de mobilités douces qui complètent les circulations, principalement motorisées, le long de la route de Claye. L’aménagement de la promenade donne de l’épaisseur au ru, elle permet d’accueillir de nouveaux usages récréatifs, elle en lui redonne une visibilité et une place dans le schéma fonctionnel de la ville.
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Un réseau de promenades intercommunal La promenade du ru n’est pas un segment isolé, elle fait partie d’un réseau plus vaste de cheminements reliant Mitry-bourg à Mory ainsi qu’à toutes les communes alentour jusqu’au Canal de l’Ourcq.
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La promenade existante le long du ru des Cerceaux met en valeur les richesses naturelles et agricoles de la commune.
Le ru des Cerceaux victime de la pollution Une promenade le long du ru suppose une action sur la pollution de l’eau. Cette question est actuellement le sujet de mécontentement d’une partie de la population rassemblée sous la forme d’une association (Association de défense de l’environnement de Claye Souilly et ses alentours). Il est difficile de déterminer la source précise des pollutions. (S’agit-il des maisons attenantes, des entreprises implantées en amont ou encore des parcelles agricoles voisines ?) Une action pédagogique ou répressive à destination des pollueurs incriminés pourrait avoir lieu mais nous faisons le pari d’une forte pression sociale exercée par le Mitryens eux-mêmes, une fois la promenade du ru devenue un espace approprié.
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Une dépollution naturelle de l’eau Notre levier n’est donc pas la non-pollution mais la dépollution du ru des Cerceaux. L’aménagement de la promenade prévoit l’implantation de peupliers endémiques (peupliers noirs et blancs) le long du ru. Cette action se situe dans le prolongement de celle de l’Agence des Espaces Verts (AEV), gestionnaire du Bois du Moulin des Marais, qui souhaite y limiter la peupleraie en proposant le déplacement de celle-ci. Notre objectif est surtout de profiter de la phytodégradation, procédé le plus efficace pour la dépollution des eaux. Son principe repose sur le métabolisme particulier de certaines plantes, telles que le peuplier, capables de détruire et/ou d’assimiler les polluants en éléments non phytotoxiques. Ce principe est efficace sur les HAP (hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), les BTEX (Benzène, toluène, Ethylbenzène, xylène), certains pesticides et les HPT (Hydrocarbures Pétroliers Totaux).
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Vers un ru des Cerceaux renaturé et réapproprié Les peupliers permettraient également de marquer le ru dans le paysage et de lui donner la visibilité qui lui fait défaut. Ils renforceraient la trame forestière tout en épaississant la lisière entre Mory-Mory et la plaine agricole, en faveur de la biodiversité. À la phytodégradation apportée par les peupliers, l’aménagement prévoit un élargissement du ru en quatre bassins de lagunage. La dépollution naturelle du ru des Cerceaux est combinée à la mutation progressive de la lisière agricole vers le maraîchage, permettant de limiter le rejet direct des engrais et pesticides de l’agriculture intensive dans l’eau.
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Une réponse fonctionnelle et urbaine Toutes les continuités vertes sont ainsi mobilisées dans l’optique d’affirmer cette visée environnementale, mais par ailleurs, ces liaisons paysagères sont également envisagées comme le support d’usages récréatifs et d’appropriations. Fondés sur les composantes du territoire mitryen, deux systèmes paysagers sont mis en valeur et sont reliés : une promenade, le long du ru des Cerceaux (sud) et un grand parc central (nord). De part et d’autre de la route de Claye et de l’épaisseur bâtie de Mory Acacias, ces deux systèmes paysagers viennent combler les interstices et donner de la cohérence aux pièces urbaines. D’un point de vue fonctionnel, ils raccourcissent les distances et donnent un nouvelle hiérarchie urbaine aux espaces désenclavés.
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Une bande maraîchère pour intensifier la lisière Notre projet s’appuie sur le passé agricole de Mitry-Mory. En effet, alors que la pression foncière continue de croître, l’avenir des agriculteurs Mitryens paraît incertain. Le gel de l’urbanisation des parcelles agricoles par un cadre réglementaire du PLU est une réponse, certes efficace, mais qui ne satisfait pas une réflexion sur le long terme impliquant de projeter les éventualités d’une mutation de la production. Ainsi, les agriculteurs sont incités à tourner tout ou une partie de leur activité vers le maraîchage. Cette alternative à l’agriculture intensive représente l’opportunité pour un agriculteur de diversifier et relocaliser sa production autour de circuits courts à destination d’une clientèle locale. Cette alternative pourrait séduire un agriculteur de la commune souhaitant renouveler sa pratique ou un agriculteur extérieur mobilisé pour le retour à une agriculture dite « paysanne ». Le maraîchage sous-tend une activité économique pouvant être liée à une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Ceci pourrait se concevoir, par exemple, au sein de l’AMAP « Mitry-Villeparisis » existante. La production maraîchère serait vendue localement sur le marché créé sur le parvis de la gare de MitryClaye.
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Produire et vendre la production localement est une source de lien social essentiel pour un territoire tel que Mitry-Mory. En s’engageant dans cette mutation, les agriculteurs pourraient construire une relation durable avec les habitants. La production biologique sera encouragée et un partenariat avec la municipalité pourra être mis en place pour l’approvisionnement des cantines scolaires de la commune. Un dispositif de sensibilisation à l’environnement et à l’agriculture verra le jour grâce à des jardins pédagogiques où se dérouleraient des ateliers. Ainsi, l’école Guy Moquet, située à proximité des nouveau maraichages, pourrait accueillir un potager pédagogique. Les parcelles agricoles concernées par cette mutation bordent le ru des Cerceaux et nous proposons qu’elles soient en partie combinée à une agroforesterie, soit l’implantation d’arbres fruitiers sur des terres cultivées. L’objectif est d’augmenter la diversité des fruits et légumes produits mais aussi de restaurer la fertilité des sols grâce aux 40% de biomasse de feuilles tombant des arbres contribuant aussi à la dépollution de l’eau irriguant les cultures au sol.
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6. Protéger le patrimoine de la Cité en Dur : quelques outils
Protéger le patrimoine de la Cité en Dur : quelques outils
Patrimoine Notre dernière situation de projet concerne la Cité en Dur, véritable patrimoine architectural des années 1930 lié à l’histoire cheminote de Mitry-Mory. Afin de financer l’entretien des maisons, le propriétaire tend à se séparer d’une partie d’entre elles, la plus intéressante du point de vue patrimonial. Cette vente représente un risque pour ce patrimoine. Si des mesures de protections doivent être prises du point de vue règlementaire, nous proposons par ailleurs une alternative à la vente par le biais d’une densification en cœur d’îlot.
La cité en dur est un véritable patrimoine cheminot des années 1930. A l’origine ses rues étaient plantées généreusement, donnant le sentiment d’habiter une véritable cité-jardin. Aujourd’hui les voitures stationnées dans la rue le long des haies de thuyas contrastent avec l’ambiance d’origine.
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Dans les années 1980, le coeur de la cité cheminote est bâti avec une opération de pavillonnaire groupé, contrastant avec les qualités architecturales des maisons jumelées des années 1920. Le bâtiment central est un nouveau repère de la cité en dur, il abrite les locaux de ICF Habitat La Sablière, propriétaire de la cité cheminote qu’elle a rachetée à la SNCF.
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Dès son origine la cité en dur a été pensée pour accueillir des équipements collectifs tel qu’un centre pour cheminots actuellement reconverti en centre de loisir (ci-dessus) ou une salle des fêtes à proximité du chemin de fer. Le centre de la cité cheminote, espace public non bâti à l’origine, est aujourd’hui occupé par les pavillons des années 1980 (en bleu). Aujourd’hui ICF la Sablière veut procéder à la vente de deux lots, soit 36 maisons des années 1920 (en rouge), et personne ne possède la garantie que les nouveaux propriétaires sauvegarderont ce patrimoine.
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Maisons des annĂŠes 1920 Maisons des annĂŠes 1980 0
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Sur la centaine de maisons des années 1930, près de cinq d’entres elles sont aujourd’hui à l’abandon. Deux ont été entièrement détruites.
Un patrimoine de cité-jardin La Cité en Dur a été dessinée sur le modèle des cités-jardins mais elle a subit des transformations dommageables de ses espaces publics qui l’ont en partie dénaturée. Comme nous l’avons montré, les maisons se distinguent par deux périodes de construction, une des années 1930 et l’autre des années 1980, dont la valeur patrimoniale est très contrastée. Malheureusement, la vente de 36 maisons par ICF Habitat La Sablière (propriétaire de la cité qu’elle a rachetée à la SNCF), actuellement en cours, concerne les maisons de la première vague de construction, soit celles qui ont la plus grande valeur patrimoniale. Cette vente par lots individuels fait courir un risque élevé de transformation du bâti. En effet, actuellement dans le PLU, rien ne s’oppose à des divisions parcellaires, l’extension des maisons voire leur destruction. La première recommandation est donc d’inciter ICF Habitat La Sablière à vendre en priorité les maisons de la seconde vague de construction.
Densifier pour protéger Comme nous l’avons vu, le patrimoine des années 1930 de la cité en Dur est mis en péril par un enjeu financier indéniable. La vente de plusieurs maisons trouve son explication dans la nécessité pour le propriétaire-bailleur de financer la rénovation des maisons conservées pour lesquelles une somme de 60.000 euros (par maison) est allouée. Afin de proposer une alternative à la cession de ces maisons, nous proposons d’encadrer la densification en cœur d’îlot de la cité cheminote. Nous élaborons des schémas de remembrement parcellaire possibles, qui permettraient de construire de nouvelles maisons tout en conservant à la fois l’équilibre économique de la Cité et l’aspect des îlots originaux.
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1. Etat actuel des deux ilôts destinés à la vente
2. La bande constructive de 16 m démimite clairement l’emplacement actuel des maisons
3. Les grandes parcelles des maisons créent un coeur d’ilot généreux.
4. La vaste superficie des terrains offre la possibilité de densifier en fond de parcelle.
5. Les nouvelles maisons desservies par des venelles respectent les vis à vis en se dissimulant dans les plantations.
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Conclusion
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Conclusion
La démarche de ce projet est de proposer une vision souhaitable de Mory-Acacias en s’appuyant sur une analyse contextuelle des forces en présence qui sont des leviers pour penser la cohérence mentale et géographique du secteur. Le projet repose ainsi sur la révélation du patrimoine, qu’il s’agisse de patrimoine bâti comme de patrimoine immatériel. Ainsi, le paysage, la ruralité et l’agriculture ou encore l’héritage cheminot sont autant d’ancrages territoriaux essentiels qui guident le développement imaginé pour Mory-Acacias. La vision globale est mise en œuvre à travers six interventions cibles, sorte de micro-réglages qui se combinent. Ces six projets sont interdépendants et ne se trouvent pas dans un rapport hiérarchique, bien que certains soient plus conséquents que d’autres. En effet, la densification des abords de la gare se trouve sur le même plan que le réaménagement d’une petite place du Hameau de Mory. C’est par leur coexistence que ces interventions servent le projet général. En ce sens, notre démarche est assez fine, elle procède par actions très ciblées déterminées par une analyse multi scalaire du territoire. En effet, au delà de l’attention portée strictement aux secteur délimité de l’étude, nous avons ouvert le cadre d’analyse pour intégrer des caractéristiques propres à la situation périurbaine de Mitry-Mory. Alors que le périurbain ne cesse de croître, les études commanditées sur des territoires aux problématiques proches de celles du secteur Mory-Acacias pourraient se multiplier. Il est donc pertinent de se doter d’outils théoriques et de méthodes d’analyse propres aux territoires périurbains. En ce sens, notre projet est l’expérimentation d’une démarche qui pourrait être appliquée à des études aux enjeux similaires. En particulier, la résurgence de ces problématiques dans le périurbain francilien donne à notre étude un caractère modélisant.
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Des interventions ciblées pour valoriser et intensifier l’existant
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Resserrer le quartier de la gare et le redonner aux mitryens
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Cité en bois un quartier réhabilité au coeur de Mory-Acacias
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Un système de Grand parc central
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Faire muter le Hameau de Mory en conservant son caractère rural
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Un système de promenade le long du ru des Cerceaux
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Bibliographie
Ouvrages Éric Charmes, La Ville émietté. Essai sur la clubbisation de la vie urbaine, Paris, PUF, 2011. André Corboz, Le territoire comme palimpseste et autres essais, Paris, Les éditions de l’Imprimeur, 2001. Michel Desvigne, Le paysage en préalable, Michel Desvignes, Grand Prix d’urbanisme, Paris, Éditions Parenthèses, 2011. Alberto Magnaghi, La biorégion urbaine. Petit traité sur le territoire bien commun, Eterotopia, 2014. Bernardo Secchi et Paola Vigano, La ville poreuse : un projet pour le grand Paris, Genève, MétisPresses, 2011 Jean Taricat, Suburbia : une utopie libérale, Paris, Éditions de la Villette, 2013. Vincent Bradel (dir.), Urbanités et biodiversité. Entre villes fertiles et campagnes urbaines, quelle place pour la biodiversité, Publications de l’Université de SaintEtienne, 2014. Articles Christophe Bayle, « Les lisières, territoires d’innovation pour le Grand Paris », Métropolitiques, 20 avril 2011. Jacques Lévy et Michel Lussault, « Périphérisation de l’urbain », Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, nouvelle édition, Paris, Belin, 2013.
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Lussault, Michel, « L’urbain s’étale ! », Esprit, Tous périurbains, 3, de mars-avril 2013, pp. 131-143. Monique Poulot, « Des arrangements autour de l’agriculture en périurbain : du lotissement agricole au projet de territoire », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, 11 : 2 de septembre 2011. Séréna Vanbutsele et Bernard Decleve, « La lisière des espaces ouverts : support de densification qualitative des métropoles », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, de 28 mars 2015, Littérature grise Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, synthèse, Caractéristiques et problématiques de l’agriculture périurbaine en Île-de-France, 2010. Références de projets Atelier du Midi (architecte), Parking-mur de soutènement, Parc de la gare d’Issy-Val de Seine, Issy-les-Moulineaux, 1995. Atelier du Rouget - Simon Teyssou et Associés (architecte-urbaniste), Requalification des espaces publics, Chaliers, 1er prix régional, valeurs d’exemples 2015, dans la catégorie espace public, commune de moins de 2000 habitants. Maryse Axelroud (architecte), Rénovation de la gare de Lignan-Bordeaux et réaménagement des quais en terrasse. Boris Bouchet (architecte), Reconversion d’une ferme en trois logements à Domaize. Jones & Jones (paysagistes) et Richard Haag Associés (architecte), Cedar Lake park and trail (cheminement cyclage écologique), Minneapolis, 1992-1996. Lépinay Meurice (architecte), Reconversion d’une ferme en 9 logements sociaux Juziers, Yvelines.
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Valoriser et relier les quartiers de Mory-Acacias Révéler le patrimoine rural, cheminot et métropolitain de Mitry-Mory Morane Gac, Cécile Renard Delautre, Loïc Tatinclaux, Cette étude a été menée d’octobre 2016 à février 2017 dans le cadre de l’atelier de projet urbain et territorial du DSA d’architecte-urbaniste encadré par Éric Alonzo, Frédéric Bonnet et Christophe Delmar. La rédaction du présent cahier a été accompagnée par Marie-Charlotte Dalin et sa mise en page par Julien Martin.
Diplôme de spécialisation et d’approfondissement d’architecte-urbaniste délivré par le ministère de la Culture et de la Communication, dirigé à l’École nationale supérieure d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée par Éric Alonzo et Frédéric Bonnet, architectes urbanistes. Coordination administrative Nathalie Guerrois tél. +33 (0)1 60 95 84 66 nathalie.guerrois@marnelavallee.archi.fr Directeur de l’établissement Amina Sellali Directrice des formations, de la pédagogie et de la recherche Isabelle Calvi École nationale supérieure d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée 12 avenue Blaise Pascal, Champs-sur-Marne 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2 www.marnelavallee.archi.fr
Au sein de l’École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée, le diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) d’architecteurbaniste forme chaque année une vingtaine d’architectes et de paysagistes déjà diplômés au projet urbain et territorial. La majeure partie de ce post-diplôme est dédiée à la réalisation d’études à caractère prospectif commanditées par des collectivités territoriales, des institutions publiques ou des organismes privés.
Au-delà des réponses particulières à des problématiques urbaines spécifiques, ces travaux contribuent bien souvent à faire émerger de nouveaux questionnements et à expérimenter de nouvelles approches dont la portée peut être plus générale. Ces cahiers sont ainsi destinés à faire partager le résultat de ces recherches auprès du monde universitaire et professionnel et plus largement auprès de tous ceux qui s’intéressent aux questions que posent l’architecture, la ville et les territoires.
Valoriser et relier les quartiers de Mory-Acacias Révéler le patrimoine rural, cheminot et métropolitain de Mitry-Mory
Mitry-Mory est une commune périurbaine du Nord-Est Parisien. Son secteur Mory-Acacias se présente tel un « puzzle urbain » composé de pièces aux caractères contrastées et mal reliées entre elles. Il se caractérise surtout par la présence de la gare de RER B de Mitry-Claye, une porte d’entrée sur Paris pour tout un chapelet de petites communes proches. Cette étude analyse la fragmentation de Mory-Acacias et repère les forces en présence sur le territoire. Les patrimoines locaux : paysage, agriculture, héritages cheminot et métropolitain sont les supports d’un projet qui vise en premier lieu à la valorisation intrinsèque des différentes pièces urbaines. Six situations de projets sont le lieux de micro-réglages pour lé rétablissement de la cohérence globale du système : 1) Le quartier de gare est densifié, 2) la Cité en Bois est désenclavée et réhabilitée, 3) Un grand parc central est créé comme liaison paysagère de Mory-Acacias, 4) la mutation du Hameau de Mory est imaginée 5) le ru des Cerceaux est valorisé par une promenade qui fait sen à l’échelle territoriale, et enfin, 6) des outils pour penser la protection de la Cité en Bois sont présentés.