France fulfills so much of what I love about life: art, history, nature, food and wine, and a certain soulfulness that I find hard to explain. The humblest baguette tastes amazing, the array of cheese is dazzling, the cherries late in June sublime, you can spend days lost in art and history or simply enjoy forests, rivers, lakes, the sea and you can spend time lost in language and ambience. The first time I visited France was 1989 and despite a curious encounter with a one eyed man at a shabby gothic looking hotel which reminded me of a Victor Hugo novel I can honestly say I loved everything about France.
Photo: Annecy, sometimes called the venice of France
La France comble presque tout ce que j’aime dans la vie : l’ art, l’ histoire, la nature, la nourriture et le vin, et un certain soulfulness difficile à décrire. La plus humble des baguette de pain a un goût exceptionnel, l ’ étalage des fromages est éblouissant, les dernières cerises de juin sublimes, et on peut passer des journées entières à se perdre dans l’ histoire et l ’art de ce pays ou plus simplement profiter des rivières, des forêts, des lacs et de la mer et passer aussi du temps immergé dans la langue et l’ ambiance du pays. Ma première visite en France date de 1989 et, en dépit d’une curieuse rencontre avec un aveugle et d’ un séjour dans un hôtel miteux au look gothique - qui m’ avait rappelé une nouvelle de Victor Hugo - et bien je peux dire que j’ aime tout de la France.
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I came predisposed to love France and I do not really know why. Was it because Bernard, a young man who had worked with my father, and his family arrived in a small Renault station wagon in the late 1950’s; parents and siblings pouring out of the small car to greet my parents smelling of the strange odour of garlic, a smell then unknown to me? Was it the stories my father told of a French past because originally our surname had an accented “e”. Later I was to find out, the name came from a Huguenot enclave in the Dutch Zeeland islands. Had they escaped the religious wars in France like other Huguenots? Why had they kept the story of a French past alive?
Photo: The medieval village of Saint Martin-desLondres
J’ étais prédisposée à l’ aimer et pourtant je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut - être parce qu’ un jeune homme, Bernard qui venait pour travailler avec mon père, est arrivé chez nous avec sa famille dans une camionnette Renault des années 50, et que toute la parenté sortait à flots du véhicule pour remercier mes parents; et ils sent- aient une délicieuse odeur d’ ail, inconnue de moi! Ou alors étaient - ce les histoires que mon père rapportait d’ un récent passé français, lorsque l ’accent prononcé du é de notre nom… Plus tard je découvris que notre nom venait d’ une enclave huguenote dans les iles hollandaises allemandes. S’étaient - ils enfuis au temps des guerres de religion en France et pourquoi gardaient – ils si vivante l’ histoire du passé ?
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When I was a young university student I read and dreamt of the “intellectual” life of Paris, of Simone de Beauvoir, and Sartres, Simone Weil and others, of Camus and the naughtiness yet clear sightedness of Colette- it all seemed impossibly far away from Australia. Somewhere my imagination decided that those intellectual and earthly riches would be there the moment I arrived in France, just there on the sidewalk café. Of course real life has ways of being different to your dreams, but there is enough in Paris and the whole of France to make the heart leap and the creative mind jump and like any great love you have to learn to love and embrace.
Photo: Coffee at Place de la Contrascarpe
Lorsque j’ étais jeune étudiante à l’ université je rêvais de la vie « intellectuelle « de Paris : Simone de Beauvoir, Sartre , Simone Weil et d’autres , Camus et la vision sans méchanceté mais si pertinente de Colette; et tout cela était incroyablement loin de l’Australie ….mais mon imagination décida cependant que l’intelligence comme les richesses de la nature, seraient présents dès le moment où j’allais arriver en France, juste là sur le trottoir, devant le café. Bien entendu la vie réelle n’est pas tout à fait celle des rêves. Mais il y a dans Paris et dans toute la France de quoi faire bondir le cœur de plaisir , et pousser à la créativité, mais comme dans toute forme d’ amour il faut surtout apprendre à aimer et à comprendre.
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People have said to me that they think of French textiles as soft coloured, in a shabby chic pared down look, but when I think of my favourite artists, like Bonnard and Cezanne, or Vincent van Gogh who made the South of France home, their colours sing like bright sparks. It is those colours that I love and want to play with. From Bonnard I have learnt that yellow is beautiful, that tiny moments are set alight with yellow, from Cezanne I have learnt to get to the heart of things, to understand what it is I am seeing and from Van Gogh I have learnt that you must make with emotion and put your heart into your creation.
Photo: Left to right - Outside the Window by Pierre Bonnard, Musée des Beaux-Arts de Lyon; Arles: View from the Wheat Fields by Van Gogh, Musée Rodin; Flowers; Fleurs sur un Tapis Rouge by Pierre Bonnard, Musée des Beaux-Arts de Lyon.
les gens m’ avaient dit que les textiles en France étaient de couleurs douces, mais en pensant à mes artistes préférés Bonnard ou Cézanne ou même Vincent Van Gogh qui habitèrent le sud de la France, leurs couleurs étaient de pures étincelles de lumière et ce sont ces couleurs là que moi j’aime et que j’ ai envie de travailler . De Bonnard j’ ai appris la beauté du jaune et que de petits instants prennent vie avec une pointe de jaune, de Cézanne j’ ai appris à aller au cœur des choses et à comprendre tout ce que je vois et de Van Gogh que l’ on peut travailler avec ses émotions et mettre son cœur dans sa création.
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I spent almost a year living in France in 2010 staying mostly with my friend Liwanag Sales and her husband Michel Fromont and Liwanag’s children. There were days of wine and roses, of sunbathed terraces, evening showers of meteors whilst listening to the mellow jazz of Jacky Azéma wafting on the evening breeze. There was cold gazpacho made from an excess of homegrown tomatoes and cucumbers, of eggplant aperos in the late afternoon. A day filled with the vibrant art of Raoul Dufy, a salute to Paul Valéry in the most beautifully situated graveyard facing the shimmering Mediterranean blending into clear blue sky, lunch on the marina; and days working in the studio, and early mornings walking the dog.
Photo: Left to right - Le Cargo Noir by Raoul Dufy, Musée des Beaux-Arts de Lyon; Graveyard in Sete; Eggplant apperos
J’ ai passé presque une année en France en 2010 vivant la plupart du temps chez mon amie Liwanag Sales, son mari Michel Fromont et leurs enfants. Les jours passaient avec du vin, des roses, des terrasses baignées de soleil et chaque soir des météores tandis que nous écoutions les doux morceaux de jazz de Jacqui Azima flottants dans la brise du soir. Il y avait, pour les apéritifs du soir, du gazpatcho frais composé des excédents de tomates, concombres et aubergines du jardin. Les jours étaient remplis de l’ art de Raoul Dufy, d’ un salut à Paul Valery dans le superbe cimetière face à la mer méditerranée dont la couleur se fond à l’ horizon dans le bleu du ciel, d’ un déjeuner sur le port de plaisance; d’autres jours c’ était le travail en studio avec une balade tôt le matin avec le chien.
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To stand in front of something you have only ever seen in books is magical. To go back more than once is even more magical. To have it become a part of your life, is simply to spend some of the happiest days you can imagine. It is as if all the bad things, all the unhappy things disappear and you are left with a kind of euphoric feeling. To admire Rapheal’s portrait of Baldassare Castiglione in the Louvre, to see Dufy’s colourful interior paintings, to see Van Gogh’s Arles, and to see Monet’s water lilies and his garden at Giverny, to walk the streets of Paris is to be inspired by great moments.
Photo: Baldassare Castiglione by Raffaello Sanzio, The Louvre
Se retrouver en face de quelque chose que vous avez seulement aperçu dans les livres est proprement magique. Et pouvoir faire cela plusieurs fois, c’ est encore mieux. Cette chance devient alors une part de votre vie c’est comme vivre le souhait le plus heureux que vous puissiez imaginer ; et que toutes les mauvaises choses disparaissaient en vous laissant juste un sentiment d’euphorie. Admirer au, Louvre le portrait de Balthazar Castiglione de Raphaël, voir les intérieurs richement colorés de Dufy, voir Van Gogh et Arles, découvrir les nymphéas de Monet dans son jardin à Giverny, marcher dans les rues de Paris, c’est pouvoir être inspirée par de grands moments.
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I yearned for the artists’ life, hoped to be inspired by what went before, but in all reality you have to find your own inspiration, your own way of seeing things, your own way of making things, and then something remarkable happens you fall in love with a country, its people , its language, its history and art.
Photo: Postcards from travel in diary with sketches on envelopes.
Je souhaitais vivre la vie d’un artiste espérant être inspirée par tout ce qui s’était créé « avant », mais en réalité il faut trouver sa propre inspiration, sa propre façon de voir et de faire les choses ; et puis ensuite seulement, quelque chose de « bon » arrive : vous tombez amoureux d’ un pays, de ses habitants, de sa langue, de son histoire et de l’ art qui s’y déploie.
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