Mémoire final PFE Céline Coderch

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Exalter l’Architecture pour contenir la Ville Deux interventions architecturales pour un développement raisonné de Loches

Directeur d’étude : Philippe Simon Second encadrant : Sébastien Memet Membres du jury : Philippe Simon Sébastien Memet Orfina Fatigato Alain Guez David Miet Robert Prost Céline Coderch Mémoire de Projet de Fin d’Etudes Master 2 • Département Transitions Juin 2015 ENSA Paris Malaquais


Table des matières

I.

Préambule

5

Introduction

7

Ville aujourd’hui, ville demain

9

1. Augmentation de la démographie ; une population urbaine et vieillissante

10

2. Entre étalement urbain, recul des territoires ruraux et zonage : phénomène de ségrégation socio-spatiale

12

Les acteurs de l’étalement urbain Rayonnement vers les grandes villes Traduction architecturale de l’étalement urbain

II.

Une marge de manoeuvre dans les petites villes

17

1. La Touraine Côté Sud

18

Une répartition hétérogène sur la région Centre La Communauté de communes Loches Développement Géophysiques, Architecture et matérialités locales Parcours résidentiels et déplacements quotidiens 2. Loches, petite ville vieillissante mais au potentiel fort Loches en quelques chiffres Les dynamiques lochoises : héritages culturel, paysager et architectural forts Espaces occupés - espaces libres Un taux de vacance notable Secteurs d’activités principaux

26


3. Contradiction urbaine

40

Le centre-ville : évolutions et vacance pérenne Expansion des zones d’activités et de l’habitat individuel vers les périphéries de la ville 4. Nouvelles perspectives : prévoir et encadrer le développement de Loches

48

Quelle sera la population lochoise en 2030 ? Quel scénario pour Loches en 2030 ?

III.

Tentative de stratégie pour un développement maîtrisé de Loches

51

1. Chartes urbaine et architecturale lochoises

52

Requalification de l’espace public : place à la rencontre et au participatif Assurer la continuité en assumant une rupture

2. Tirer parti de l’existant

56

Regrouper les programmes dans les édifices vacants Rendre le centre-ville accessible : interventions par acupuncture 3. Densifier pour répondre aux modes de vie contemporains

66

Densification horizontale Densification verticale

In fine

71

Remerciements

73

Bibliographie

74

Annexes

77


“Chaque semaine, 1 million de personnes s’installe en ville.”

“Les villes représentent 2% de la surface de la planète mais 50% de la population y vivent.”

“Les villes représentent 2% de la surface de la planète mais 50% de la population y vivent.”

“En 2050, il y aura 6,7 millions d’urbains contre 3,6 millions aujourd’hui.”

«Les villes représentent 80% de l’utilisation des ressources énergétiques et d’émission de CO2.»

4


Préambule

« Les villes et agglomérations urbaines, désignées aussi sous le terme unique d’unité urbaine, dont la délimitation est fondée sur le seul critère de continuité de l’habitat, peuvent être constituées : - de deux ou plusieurs communes, c’est-à-dire d’une ville-centre et de sa banlieue (exceptionnellement de plusieurs villes-centres), sur le territoire desquelles une zone agglomérée contient plus de 2 000 habitants ; une telle unité urbaine porte alors le nom d’agglomération multi communale ; - d’une seule commune, dont la population agglomérée compte au moins 2 000 habitants ; une telle commune est dite ville isolée ou plus communément ville. »1 Ces deux notions de continuité et de centralité ont suggéré les orientations phares de cette étude qui vise un développement raisonné de la ville.

1

Définition de la ville selon l’INSEE

5



Introduction

Depuis plusieurs années, articles, ouvrages et documentaires se multiplient à propos de la ville, de sa forme future, des outils pour la rendre plus compacte, plus dense. La notion de Développement Durable a conforté cette préoccupation. L’effort poursuivi dans le cadre du projet du Grand Pari(s) pourrait-il être déployé sur les différentes unités du territoire français ? Peut-on faire en sorte que les petites unités urbaines fonctionnent de manière indépendante ? Il peut sembler intéressant d’explorer un contre-principe, c’est-à-dire de tenter d’homogénéiser le territoire pour pallier les conséquences de la centralité à grande échelle qui s’est développée dans la plupart des agglomérations. Des unités urbaines plus diffuses permettraient-elles de diminuer les distances de transport et de réduire les inégalités géographiques ? Effectivement, on peut se demander si la métropole est réellement le site propice à la densification et quel en est le seuil de la saturation. Ce travail a pour propos de reprendre la définition contemporaine de la ville afin de rendre à ses habitants les espaces qui la composent. Il repose sur trois préoccupations principales : une conscience écologique qui valorise le low-tech à l’high-tech et cherche à diminuer le transport entre villes, une volonté de lutter contre les inégalités socio-géographiques en modifiant l’offre en logements et l’organisation de la ville et enfin le désir d’adapter le patrimoine aux modes de vie actuels afin d’assurer sa préservation. Dans un premier temps, il s’agira d’énoncer les problématiques actuelles et les freins au développement des petites villes. Dans un deuxième temps, nous partirons à l’exploration d’un territoire afin d’asseoir nos expérimentations. Le choix a été fait de travailler à partir d’une ville avec un potentiel de développement relativement certain, c’est-à-dire une ville qui présente de l’espace disponible et une attractivité culturelle et économique. L’étude prend appui sur la ville de Loches en Indre-et-Loire. Depuis plusieurs années, Loches a tendance à s’étendre. Elle attire de nouveaux habitants pour des raisons précises. Il s’agit aussi d’une petite ville aux tendances typiques : la population vieillit et le centre-ville historique se muséifie petit à petit. Un travail d’analyse, d’entretiens avec les usagers et les acteurs de la ville et de projection a été possible grâce l’échelle maîtrisable de Loches. La troisième et dernière partie s’attachera à proposer des directives d’évolution pour différentes typologies existantes dans Loches. Si on peut agir à l’échelle de la ville, alors l’impact peut être global. Cette tentative de stratégie locale pourra peut-être être appliquée ailleurs. 7


8


I. Ville aujourd’hui, ville demain L’architecture est un mélange de nostalgie et d’anticipation extrême. Jean Baudrillard, 2009

9


1. Augmentation de la démographie ; une population urbaine et vieillissante

L’urbanisme et l’architecture ont leur rôle à jouer dans cette quête du « correct pour demain ». Effectivement, la ville concentre la plus grande partie des activités de l’Homme. Elle a donc des impacts conséquents sur l’environnement.

On le sait, on nous le répète chaque jour : la planète va mal. Pour lutter contre sa disparition, l’espèce humaine cherche cependant à préserver les ressources qui lui sont indispensables pour assurer sa survie. Voici l’une des définitions du Développement Durable2.

Aujourd’hui, scientifiques, intellectuels, politiques et aménageurs de la ville tentent d’appliquer la définition du développement durable de Brundtland qui est toujours d’actualité.

Depuis plusieurs décennies, les ressources s’épuisent , la biodiversité disparait. L’Homme est un loup pour l’Homme dirait le dramaturge latin Plaute. Par son activité et ses grandes ambitions, il engendre des ilots de chaleur4 autour des zones urbaines les plus denses ainsi que des pluies acides qui accentuent l’effet de serre, et contribue à l’épuisement des ressources naturelles5. 3

En trente ans, la population française a augmenté de 17% sur le territoire métropolitain avec des évolutions régionales allant de -1% à 42% . D’après le scénario Afterres 20506 , développé par Solagro7 , « en 2050, nous serons dans l’Hexagone 8 millions de personnes de plus qu’en 2010. La demande de produits agricoles pour l’alimentation, l’énergie, les matériaux, la chimie verte sera plus forte encore ». Quatre-vingts pourcent de la population française vit aujourd’hui en ville. Quelle en sera la part en 2050 ? Alors que l’artificialisation des sols français réduit tous les ans de 60 000 à 70 000 hectares notre surface cultivable, on peut se demander si, demain, nous disposerons des surfaces nécessaires pour satisfaire, dans des conditions durables, nos besoins vitaux. Peu peuplé par rapport à sa surface, le territoire français est

Évolutions des émissions par secteur depuis 1990 en Mt éq. CO2

Evolution des émissions par secteur depuis 1990 en Mt éq. CO2 600

500

400

300

200

Etude Pluridisciplinaire des Impacts du Changement Climatique à l’Echelle de l’Agglomération Parisienne, 2012 4 Cf annexe n°1, “Date prévisible d’épuisement des stocks” 5 Agreste Primeur, n°313, Juin 2014 6 Correspond à un scénario soutenable en ce qui concerne l’agriculture et l’utilisation des terres en France à l’horizon 2050. 7 Créé en 1981, Solagro est une entreprise associative à but non lucratif qui réalise des études et répond à des appels d’offres publics et privés, soutenus par l’ADEME (Agence de Développement et de la Maîtrise de l’Energie). 3

100

Transports

Agriculture / Sylviculture

Résidentiel - Tertiaire

Industrie de l’énergie

Traitement des déchets

20 11

20 12

20 09

Industrie manufacturière

20 10

20 08

20 07

20 06

20 05

20 04

20 02

19 90

20 00

20 01

19 99

19 98

19 97

19 96

19 95

19 94

19 93

19 92

19 90 19 91

0

Source : Inventaire France, périmètre Kyoto, CITEPA/MEDDE, soumission avril 2014

Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien écrivait en 1987 qu’il fallait instaurer « un développement qui répond[e] aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l’égide des Nations Unies, officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.

2

10


cependant hétérogène. Les grosses et petites villes sont essentiellement réparties en Ile-de-France et sur le littoral. Ce schéma est différent dans l’Europe rhénane notamment où les villes de plus de 400 000 habitants sont plus nombreuses et réparties sur l’ensemble du territoire, d’après Francis Beaucire, dans sa conférence Ville compacte, Ville diffuse8. Le vieillissement en Europe s’est, par ailleurs, étalé sur un siècle. En France, la population est particulièrement vieillissante dans les zones rurales. Attirées par les commerces et services de proximité, nombreuses sont les personnes qui souhaitent passer leur retraite dans les centres de petites villes. Tous les bâtiments doivent aujourd’hui être prévus ou être adaptés aux règlementations pour les personnes à mobilié réduite. Les pays scandinaves ont commencé cette adaptation depuis les années 1980. Il s’agit donc de prévoir la forme architecturale française qui va répondre aux besoins de la population de demain : âgée, à mobilité réduite et urbaine.

Variation annuelle de population entre 1975 et 2007 (%)

Les régions françaises aussi doivent répondre aux attentes du Grenelle de l’Environnement. Les régions Centre, Ile-de-France, Picardie et Rhône-Alpes ont prévu d’engager le même type de travail que Solagro sur leur territoire.

0

200 Variation annuelle de population Km

Source : Insee, 2010, Manuel Wolff, Hélène Roth, UMR Géographie-cités

entre 1975 et 2007 (%) < -0,5 < -0,5 à 0 0 à 0,5 0,5 à 1

Conférence Ville compacte, ville diffuse de Francis Beaucire, directeur du master Urbanisme et aménagement du territoire à la Sorbonne, agrégé de géographie, membre du Conseil scientifique du Plan Urbanisme, Construction et Architecture (Puca) et chercheur au Centre de recherche sur les réseaux, l’industrie et l’aménagement (Cria)

8

>1

Population des aires urbaines en 2007 11 175 000

500 000 50 000

11


2. Entre étalement urbain, recul des territoires ruraux et zonage : phénomène de ségrégation socio-spatiale

Au lieu d’améliorer ce qu’il possède, l’Homme va chercher plus loin. Qu’il vive en milieu urbain ou rural, l’herbe lui semble toujours plus verte ailleurs. De nombreux projets de villes écologiques, extrêment coûteuses, sont en cours de construction, notamment au Moyen-Orient. Est-il envisagé de laisser les villes existantes à l’abandon ? Cette démarche apparaît comme contradictoire aux ambitions du développement durable. Elle nie la part sociale de la définition en ne s’adressant qu’à une partie de la population. L’étalement urbain correspond au repoussement des limites de la ville vers et sur le territoire rural. D’après les résultats d’enquêtes d’Agreste Primeur, « en trente ans, les terres agricoles ont reculé de près de 7%, au profit de l’urbanisation »9. La croissance démographique est pourtant quatre fois plus lente que l’artificialisation des sols. La consommation de terre agricole est de fait imputable à la fois à l’augmentation de la population, à la préférence donnée à la maison individuelle par les politiques d’urbanisation, au déplacement de la population sur le territoire (certains territoires sont en train de se vider) et aux résidences secondaires. La demande en surface par habitant a également tendance à augmenter, passant de 6 à 8 ares en moyenne (jardins, routes et parkings)10 et à l’évolution à la baisse de la taille des ménages (décohabitation, vieillissement, divorces…) amenant à multiplier les logements (deux logements par enfants de parents divorcés par exemple). 9-10

Evolution des superficies selon le type d’occupation du sol, stabilité des sols naturels Stabilité des sols naturels

Indice 100 en 1981 170

5,0 millions d’hectares

160 150 140 130 120 110

Sols naturels

21,7 millions d’hectares

100 Sols agricoles

90

28,2 millions d’hectares

80 1981

1985

1990

1995

2000

20052

012

Source : SSP - Agreste - Enquêtes Teruti-Lucas Source : SSP - Agreste - Enquêtes Teruti-Lucas

Ce phénomène engendre des conséquences importantes au niveau de l’urbanisme et de l’architecture ainsi que pour chaque citoyen : coût collectif pour la construction de nouveaux réseaux, typologies d’habitat pensées principalement pour la voiture et non pas pour la communauté, disparition de la campagne, désertification des bourgs, villages et petites villes.

Afterres 2050

12


La notion de ville compacte est née aux Pays-Bas il y a plusieurs décennies, avant la naissance de celle du développement durable11. Ce dernier a donné une nouvelle jeunesse à la ville compacte en y intégrant un souci d’économie : une économie en énergie, que la ville diffuse ne permet pas de développer, mais aussi financière. En effet, la ville diffuse est coûteuse en réseaux à la fois pour les ménages, l’état et les collectivités territoriales.

Distances parcourues et durées des déplacements locaux, entre 1982 et 2008 Déplacement un jour de semaine des indibidus âgés de 6 ans ou plus résidant en France métropolitaines Distances parcourues et durées des déplacements locaux, entre 1982 et 2008 Déplacement un jour de semaine des individus âgés de 6 ans ou plus résidant en france métropolitaine

26 25,2 24 23,1 22

Les Certificats d’Economies d’Energie, créés par le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie prônent la maîtrise de la demande énergétique et ce, par un remplacement de la « politique du zonage strict par une utilisation multifonctionnelle de l’espace urbain, notamment en favorisant les logements dans le périmètre de la ville ». L’objectif consiste donc à travailler principalement dans le périmètre de la ville et à mettre en valeur le patrimoine architectural plutôt que de diffuser un style international. Il s’agit aussi et surtout d’échapper aux problèmes de la ville en étendant la périphérie : « il faut résoudre ses problèmes dans les limites existantes ». L’architecte international Jean Nouvel écrit ainsi que « de la diminution des émissions de gaz à effet de serre va naître une architecture »11.

20

18 17,4 17,3

16

17,9

16,4

14 1994

1982

2008

Distances quotidiennes parcourues par personne (en km) Durée moyenne d’un déplacement (en mn)

Source : SoeS, Inrests, enquêtes nationales 1982, 1994, 2008 Source : SoeS,Insee, Insee, Inrets, enquêtes nationales tranportstransports 1982, 1994, 2008

Conférence Ville compacte, ville diffuse de Francis Beaucire, directeur du master Urbanisme et aménagement du territoire à la Sorbonne, agrégé de géographie, membre du Conseil scientifique du Plan Urbanisme, Construction et Architecture (Puca) et chercheur au Centre de recherche sur les réseaux, l’industrie et l’aménagement (Cria) https://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/ville_compacte_ ville_diffuse_francis_beaucire.1463

11

13


Les acteurs de l’étalement urbain

Le rayonnement vers les grandes villes

Les municipalités détiennent le pouvoir de délivrance des permis de construire, notamment pour l’habitat groupé. Il faut noter qu’en Allemagne par exemple, on a compté de nombreux échecs électoraux causés par des refus de délivrance de nouveaux terrains à construire. Il s’agit là d’une question de crainte politique. Aujourd’hui, nous cherchons à rendre compactes et durables des villes diffuses et non durables, afin de répondre à des promesses électorales qui ne peuvent se réaliser faute de politique foncière et immobilière. On développe aujourd’hui les grandes villes au détriment des petites. Faut-il ainsi retirer à la municipalité ce pouvoir décisionnel pour le donner à des urbanistes conseil ? Les urbanistes et architectes ont également leur part de responsabilité dans la forme de la ville actuelle. On peut aussi travailler à l’extérieur des métropoles afin de lutter contre le désert architectural.

La tendance à l’étalement est apparue au XIXème siècle avec la mise en place du chemin de fer. Elle repart de plus belle au XXème siècle avec la démocratisation de la voiture particulière. Plus on est mobile et rapide, plus on peut aller travailler loin de son lieu d’habitation. Plus une ville et ses zones périphériques sont grandes, plus le trafic a tendance à se densifier. Le transport, premier émetteur de gaz à effet de serre, il devient une des principales préoccupations des municipalités.

Schéma classique

Schéma prospectif dans le cadre Tentative de schématisation de l’évolution des formes urbaines du Grand Paris Schéma classique

Espaces urbaines Centre-ville et banlieue

? Espaces urbaines

Périurbanisation

?

Centre-ville et banlieue

Ancien village

Périurbanisation

Lotissements pavillonnaires

Ancien village Lotissements pavillonnaires

Aménagements, équipements

Aménagements, équipements Zone commerciale Zone d’activités

?

Zone commerciale

Dynamiques

Zone d’activités

Extension de la ville Centre revitalisé

Dynamiques Extension de la ville

? Centralité classique

Expansion et effet concentrique selon le modèle du Grand Paris

14

Indépendance envisagée des petites et moyennes villes

Centre revitalisé


Mais c’est surtout le fait de l’évolution du marché du travail et de la concentration des activités économiques autour des grandes villes qui ont accentué ces mouvements. « La région parisienne détient à elle seule 40% des services aux entreprises et près de 80% du tertiaire supérieur le plus avancé en France », d’après l’agrégé de géographie Francis Beaucire12. Les mesures le plus souvent envisagées sont : les limitations de vitesses, la circulation alternée, l’augmentation du coût du transport, les circulations douces, le covoiturage et les véhicules électriques. Cependant, celles-ci risquent d’être perçues par la population comme de nouvelles contraintes si elles ne sont pas combinées à un développement des transports en commun et à une modification de l’organisation urbaine pour réduire les déplacements subis. Pour résoudre le problème, il faut traiter le problème à la source en s’orientant vers une homogénéisation du territoire en répartissant les activités. L’analyse des exodes urbains montre une inégalité face au parcours résidentiel selon la classe socio-professionnelle des

1975

1999

ménages. En effet, les classes aisées qui se sont dirigées vers la périphérie des villes afin d’améliorer le cadre de vie de leurs enfants pourront retourner dans les centres-villes pour y vivre leur retraite. Les classes moyennes, quant à elles, prennent un trajet sans retour. Le prix élevé du foncier en centre-ville amène ainsi les classes les moins aisées toujours plus loin dans la périphérie. La ville se définit aussi par le mouvement de ses habitants et notamment par les allers et retours quotidiens des actifs qui viennent y travailler. 12 Conférence Ville compacte, ville diffuse de Francis Beaucire, directeur du master Urbanisme et aménagement du territoire à la Sorbonne, agrégé de géographie, membre du Conseil scientifique du Plan Urbanisme, Construction et Architecture (Puca) et chercheur au Centre de recherche sur les réseaux, l’industrie et l’aménagement (Cria)

2004

2009

+ 25 %

+ 33 %

= 51 % des résidences principales

= 56 % des résidences principales

Crise financière

= 58 % des résidences principales

Hyper-centre Périphérie

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Zones rurales Etalement urbain


La traduction architecturale de l’étalement urbain Dans Le cauchemar pavillonnaire13, Jean-Luc Debry, écrivain, journaliste et essayiste, dépeint un modèle architectural, administratif et économique qui se répète et qui renferme ses habitants sur eux-mêmes. Ces maisons, vendues sur plan, entraînent un endettement sur une vingtaine d’années. Elles satisfont des enjeux politiques afin, d’après l’auteur, de contrôler le peuple et ses possibles dérives. En résultent des centres-villes figés représentant une « reconstruction de scène rurale à l’ancienne », recherchée par les touristes anglais et hollandais. Ces centres en deviennent financièrement inaccessibles pour les habitants locaux. La typologie propre aux lotissements répond à une volonté de sécurité, d’hygiène et de réciprocité. En effet, les habitations sont similaires et souvent parfaitement alignées. « Cette organisation résulte du découpage en parcelles d’un terrain acquis dans le cadre d’opérations immobilières de plus ou moins grande ampleur ». On compte aujourd’hui dix-neuf millions de maisons individuelles en France. C’est ce modèle qui attire la classe moyenne, soit la plus grande part de la population. Un même modèle administratif et économique se répand indépendamment du lieu, du climat et des traditions architecturales antérieures malgré quelques règlementations inscrites au Plan Local d’Urbanisme. C’est ainsi que se développe une production industrielle de l’habitat individuel. Administrativement, de nouvelles parcelles sont rendues constructibles du fait de 13

leur inscription dans le PLU et génèrent parfois, d’après l’auteur, des prises illégales d’intérêts. Les lotissements s’avèrent être des entre-deux entre la campagne et la ville, sans avoir les avantages ni de l’un ni de l’autre. C’est ainsi que l’on peut expliquer le regain d’intérêt pour la densification des villes. Ces phénomènes doivent être pris en compte par les architectes, les urbanistes et les politiques. Mais ils peuvent aussi être une source d’inspiration pour de nouveaux gestes architecturaux.

« A la campagne, on a toujours de quoi manger autour de sa maison, quand on ne se fait pas chasser par un paysan »14.

Editions l’Echappée, 2012

14

16

Partisan lochois de la vie à la campagne


II. Une marge de manoeuvre dans les petites villes ? Ce n’est pas parce que nous vivons en ville que nous devons vivre plus mal qu’à la campagne. Jean Nouvel, 2009

La réciproque peut aussi être un objectif : vivre aussi bien à la campagne qu’en ville

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1. La Touraine Côté Sud

Située en région Centre-Val de Loire dans le département d’Indre-et-Loire, Loches est considérée comme la capitale de la Touraine côté Sud. Elle a été labellisée « Ville d’Art et d’Histoire ». Elle fait aussi partie des « Plus Beaux Détours de France ».

Un autre aéroport se trouve à Châteauroux. Il est principalement dédié au fret et dessert la Corse, Madère, la Croatie, les Canaries, le Portugal, la Grèce et Nice. Le reste du territoire est desservi par quelques lignes d’autocar et des lignes SCNF que les habitants ruraux souhaiteraient plus denses. Le Sud de la Touraine se désertifie petit à petit avec l’abandon de certains bourgs.

Une répartition hétérogène sur la région CentreVal de Loire Dans l’aire urbaine de Tours, plusieurs zones d’emploi se déploient, notamment à Saint-Pierre-des-Corps, à ChambrayLès-Tours et à Joué-Lès-Tours. En parallèle, les zones résidentielles caractérisées par un habitat essentiellement individuel se développent et accentuent les déplacements quotidiens de la population vers les zones d’activités. ROUEN La région échappe à la diagonale du vide. En effet, Tours est une ville qui s’enrichit et qui connait un faible turn over, ce qui limite PARIS la mixité des habitants. Dreux Il existe une petite liaison à l’international depuis le département d’Indre-et-Loire.Chartres Depuis l’aéroport de Tours,Son einepeut se rendre à Londres en trente minutes (deux allers-retours hebdomadaires), à Porto en une heure (trois AR/sem), à Marrakech enTROYES deux heuRENNES res (deux AR/sem), à Dublin (deux AR/sem) aux Orléans

ROUEN PARIS Dreux Chartres

Seine TROYES

RENNES

Orléans

Tours

Montargis Loi re

Blois

LYON Amboise

Loi re Canaries, à MadèreBlois et à Figari. A l’échelle nationale, une liaison avec Marseille Tours assure deux allers-retours hebdomadaires. LYON

Axe de commun

Vierzon

LOCHES

Montargis

Bourges

Ind

Métropole région

Axe central du V

er

Ch

re

0

Amboise Axe de communication

Vierzon

LOCHES

Bourges

Ind

Métropole régionale Axe central du Val de Loire

er

Ch

re

0

CLERMONTFERRAND

50 km

18

CLERMONTFERRAND

50 km


La Communauté de communes Loches Développement La Communauté de communes Loches Développement a été créée en décembre 1995. Les chiffres de l’INSEE montrent qu’en 2011, elle regroupait vingt communes et 21 550 habitants sur 440 km². La densité sur le territoire de la Communauté de communes était d’environ 49 hab/km². Loches Développement s’attèle à plusieurs missions et présente divers domaines de compétences : l’aménagement de l’espace communautaire, le développement économique, la politique du logement social, l’aménagement et l’entretien de la voirie, l’assistance technique et administrative aux communes, l’environnement, le sport, la culture et les loisirs, le tourisme, les problèmatiques liées aux gens du voyage, et les secours. Les plus gros projets urbains et architecturaux sont menés par des promoteurs. Mais Loches Développement reste décideur du choix des acteurs à installer. Elle a par exemple pour tâche de trouver un nouvel acquéreur pour la gendarmerie de Loches qui souhaite déménager dans un nouveau bâtiment. Loches Développement cherche donc à déterminer ce qu’il est intéressant de construire autour de ce nouveau projet. Le Service Urbanisme (au sein du Service Technique) délivre, quant à lui, les permis de construire pour les projets privés de plus petite envergure. Lorsqu’un propriétaire souhaite réaliser des modifications de façade qui vont se voir depuis une rue de Secteur Sauvegardé par exemple, l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France est requis. Il s’agit donc d’une mission essentiellement administrative. Il n’existe cepandant pas de lien entre Loches Développement et le Service Urbanisme, ce qui limite les études à grandes échelles.

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Géophysiques, Architecture et matérialités locales Souterraines d’Indre-et-Loire assure la surveillance des cavités souterraines et des masses rocheuses instables.

C’est au crétacé, il y a environ 100 millions d’années, que commence l’histoire des troglodytes en Touraine. A cette période, la terre connait une longue période de réchauffement climatique. Les océans atteignent alors des niveaux exceptionnels. Les bassins parisien et aquitain se rejoignent et les futures provinces d’Anjou et de Touraine sont recouvertes par quelques trois cent mètres d’eau chaude. Pendant les trente millions d’années suivantes, la mer se retire et laisse une boue sédimentaire et crayeuse qui va s’épaissir et se densifier. Plusieurs périodes vont créer différents types de roches : la craie marneuse, le tuffeau blanc et le tuffeau jaune sur une centaine de mètres d’épaisseur. Un centimètre de pierre correspond à environ trois siècles de sédimentation. Un fleuve est resté et a creusé de profonds sillons dans la roche qui permettront plus tard à l’Homme d’extraire la pierre pour la construction de son habitat15.

Lorsque la pierre n’est pas trop abîmée, on peut simplement nettoyer la façade par rabotage au chemin de fer. En aucun cas, il ne faut la nettoyer à haute pression. L’eau douce projetée est corrosive, elle peut détériorer la structure minérale de la pierre. Lorsque la façade est en mauvais état, on peut remplacer certaines pierres, notamment dans les chaînages, utiliser le plaquage sur certaines pierres, pratiquer une retaille de l’ensemble, le tout en veillant à la cohérence entre les duretés des pierres. Les toitures reposent, quant à elles, sur des charpentes en bois. Traditionnellement réalisées à deux pans, supérieurs à 40°, en ardoise et en tuiles, leur faîtage était autrefois perpendiculaire à la rue. La plupart est aujourd’hui placée parallèlement à la rue, probablement dans le but de lutter contre la propagation des incendies.

Le tuffeau est une roche tendre mais suffisamment dure pour être employée dans la construction. C’est une roche blanche, symbole de pureté, qui a été prisée par les architectes des Châteaux de la Loire. C’est ainsi qu’aujourd’hui, de nombreuses constructions se situent sur des sols fragiles constitués de falun, une pierre très poreuse constituée de coquillages, qui absorbe facilement l’humidité. Depuis 1985, le Syndicat Intercommunal des Cavités

Les villes tourangelles ont subi des expansions qui ont transformé le paysage. Les toitures à double pans en ardoise sont toujours de mise mais la structure des constructions nouvelles est aujourd’hui constituée de parpaings, de briques creuses et de charpentes bois pré-fabriquées pour constituer un habitat individuel en R+combles ou R+1+combles. Les quartiers anciens et neufs connaissent aujourd’hui des difficultés à se raccorder et des paradoxes se dessinent.

15 Les troglodytes en Val-de-Loire, Marc Nagels, Hervé Hugues, Editions OuestFrance, 2009

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Tailleur de pierre en Touraine Source : Loches au XVIème siècle, Aspects de la vie intellectuelle, artistique et sociale, Editions Laffite, Marseille, 1979

Carrière de falun à Doué-la-Fontaine Source : Loches au XVIème siècle, Aspects de la vie intellectuelle, artistique et sociale, Editions Laffite, Marseille, 1979

21


Une partie du centre-ville de Loches ainsi que le Nord-Est et le Sud-Ouest de la ville sont consernés par des aléas moyens et faibles en raison de présence d’argiles. Certains pavillons des années 1970 subissent des retraits d’argiles. Du fait des caves situées sous les habitations, les fondations sont fragiles. Une zone présumée sous cavée a été définie sur plusieurs quartiers de Loches. Une zone inondable recouvre la tranche Est de la ville, le long de la rivière l’Indre. Dans les zones de basse altitude, les risques naturels dûs aux crues sont élevés, dans les secteurs plus élevés, il existe des risques d’effondrement liés à la forte présence de cavités.

Zone inondable non constructible Espace boisé classé Indre Zone présumée sous-cavée

22

0 0,1

0,5

1 km

N

Les risques et limites naturelles


Types d’aléas

Argiles dans le lochois Source : www.argiles.fr

23

N


Parcours résidentiels et déplacements quotidiens Loches est desservie au niveau régional par une gare SNCF. Environ six allers-retours quotidiens permettent aux habitants d’aller travailler à Tours (en une heure). En une heure quinze, on peut aussi se rendre à Châteauroux. La ville est donc bien reliée sur un axe Nord-Sud. Mais la plupart des habitants préfèrent utiliser une voiture particulière16. Elle est effectivement obligatoire pour les autres destinations. Récemment, une aire de co-voiturage a été mise en place à la périphérie du centre-ville, sur le parking du concessionnaire Renault dans la zone d’activité principale. Mais elle connaît un succès très relatif, limitant l’autonomie des usagers. L’accessibilité autoroutière est de plus en plus difficile du fait des flux et des limitations de vitesse. L’A85 est l’autoroute la plus proche, à vingt minutes. L’A10 est accessible à Sainte-Maure-deTouraine à trente-quatre minutes. La D943 permet d’atteindre Tours en une heure et Châteauroux en une heure cinq. La D31 permet d’atteindre Châtellerault en une heure. Les habitants souhaiteraient la mise en place de ces mêmes liaisons par la SNCF. Deux lignes d’autobus desservent Rilly-sur-Vienne–Loches–Amboise (ligne LMC) et Genillé–Loches–Ligueil–Descartes (ligne TC). Il existe peu, voire pas de transports en commun à l’échelle de Loches. A l’échelle de la ville, on compte deux lignes d’autobus. Une ligne de car scolaire passe une fois le matin et une fois en fin

d’après-midi pour amener les enfants à l’école. La seconde ligne fonctionne les mercredis et samedis matins, jours de marché dans le centre-ville. Enfin, trois taxis privés et un « fil vert » offrent un service payant de transport à domicile avec réservation la veille du déplacement envisagé. La Mairieestime que la création d’une ligne de bus régulière serait un investissement trop élevé pour la ville17. A Amboise, ville du département de 13 200 habitants située à 37 km de Loches, une ligne a été créée et représente un budget annuel de 100 000€. Ne souhaitant pas imposer à ses administrés une augmentation des impôts, la mairie hésite à adopter ce type de projet, dans une ville nettement plus petite. La circulation douce et des aménagements spécifiques sont valorisés. Dans le centre-ville, l’accessibilité en voiture est réduite. De nombreux parkings permettent le stationnement. On compte près de mille places de parking à cinq minutes à pied du centre. Aucune rue n’est entièrement piétonne mais le Plan de Déplacement Urbain a instauré des zones semi-piétonnes en centre-ville avec des zones 30. La cité royale est accessible uniquement aux piétons. La première borne électrique vient par ailleurs d’être inaugurée sur le plus grand parking de la ville, Place de Verdun.

16 Cf annexe n°2 “Part des moyens de transport utilisés pour se rendre au travail en 2011”

17

Une déviation, ou rocade, encercle la partie Ouest de la ville. La mairie souhaite développer son taux de fréquentation. Effectivement, de nombreux automobilistes empruntent la rue Quintefol

24

Entretiens du 17 Avril 2015


et la rue de Tours pour traverser la ville plutôt que d’emprunter la rocade. Les quartiers en développement sont, eux, systématiquement desservis par des voies carrossables, ce qui satisfait un des articles du PLU.

Reignac Cormery Tours

D943

Ligne à créer pour limiter l’usage de la voiture particulière

D764

Les réglementations de construction sont élaborées selon le niveau de desserte des quartiers et notamment le long de la rocade, ce qui favorise les déplacements départementaux. Les habitants subissent les nuisances sonores liées au traffic18. Afin de limiter la dissémination des villes, il semble cependant intéressant de développer les zones délaissées dans le centre de la ville.

Beaulieu D760

18 Fiche portrait de Loches réalisée par l’Observatoire des Dynamiques Economiques et Stratégies des Villes Petites et Moyennes (ODES – Région Centre)

D943

D760

Les migrations domicile-travail concernant la zone d’emploi Les migrations domicile - travail des actifs concernant la zone d’emploi de Loches en 2007 de Loches en 2007 Migrations des actifs depuis la zone d’emploi de Loches

N

Ligne de bus scolaire 1 AR/j

Migrations des actifs vers la zone d’emploi de Loches

6 AR par jour

EHPAD

Mercredi et samedi pour le marché

D31 D943

Des moyens de transport irréguliers à Loches

0 0,1

Rocade 20

0

20

0

40 km

hors de la ZE de Loches

40 km

Ligne de bus pour les matinées de marché Ligne de bus scolaire

vers la ZE de Loches

67 12

3 58

5

41 9-

Voie ferrée 3 et 5 minutes à pied de la rue de la République

38

28

0 22

9

29 33

89

0 61 9-

29

7 40

16

9-

20

4

2

Ligne à créer pour relier le centre à la zone industrielle principale ?

Source : INSEE RP2007 - Fond de carte sous licence IGN / Réalisation : Conseil régional du Centre 2010

Source : Insee RP 2007 - Fond de carte sous licence IGN / Réalisation : Conseil Régional du Centre, 2010

25

0,5

1 km

N

Perrusson Châtillon-sur-Indre Châteauroux D93


2. Loches, petite ville vieillissante mais au potentiel fort

Loches en quelques chiffres Aucune formation post-bac, n’existe sur la zone d’emploi de Loches. Loches est cependant bien pourvue de formations prébac avec de nombreuses écoles, collèges, et lycées privés et publics, généraux et professionnels.

Superficie : 27,06 km² Population : 6 400 habitants en 2012 dans la commune, 23 102 habitants en 2010 dans la zone d’emploi Densité de la population en 2010 : 238,4 hab/km² au niveau de la commune, 27,3 au niveau de la zone d’emploi

Aujourd’hui, dans l’Indre, et surtout autour de Verneuil, l’économie prospère grâce à l’élevage. (Autour de Tours, c’est plutôt la production céréalière.). Il s’agit d’exploitations importantes mais qui n’emploient pas beaucoup de personnel. Jusque dans les années 60, une ferme de 40ha était considérée comme importante. Aujourd’hui, il est courant de posséder des fermes de 300ha. Il faudrait une exploitation de 150 ha pour pouvoir en vivre. L’élevage biologique et alternatif a commencé à se développer à partir des années 1950. Mais Loches est assise sur de mauvaises terres agricoles, soit argileuses, soit inondables. Dans le quartier de Vignemont, les paysans avaient planté quelques vignes par exemple.

Les emplois sont répartis sur plusieurs secteurs, le premier étant l’industrie. La Ville de Loches emploie environ cent personnes pour son fonctionnement. Elle compte de nombreux équipements avec 37,5 équipements pour 1 000 habitants dans l’ensemble de l’aire urbaine . Le nombre de services est également conséquent avec 72,4 commerces pour 10 000 habitants dans l’unité urbaine. Elle possède donc un potentiel attractif. La part de l’emploi industriel dans l’emploi total a diminué entre 1993 et 2010 mais celle des secteurs « recherche et développement et “ transport/logistique “ a augmenté. “L’emploi tertiaire s’est développé dans le domaine du commerce et des services aux personnes. Avec près de 4% des emplois de la zone, le tourisme est un élément important du paysage économique Lochois”.

La cueillette dans une champignonnière de Bourré

Comparaison de la répartition des salariés et nombre d’emplois par secteurs d’activités entre 1993 et 2010 dans la zone d’emploi de Loches

Source : Pôle Emploi 2010, 2003, 1993

Source : Loches au XVIème siècle, Aspects de la vie intellectuelle, artistique et sociale, Editions Laffite, Marseille, 1979

26


Les Pays de la Touraine Côté Sud Loir SARTHE (MAINE) MArray Pays Loire Nature

MAINE-ET-LOIRE (ANJOU)

LOIR-ET-CHER (BLESOIS)

184m

Château-Renault

Château-la-Vallière Sonzay Souvigné

Neuillé-leLierre

Channay-sur-Lathan Savigné-sur-Lathan

58m Tours Plus

Amboise

Loire

Saint-Pierredes-Corps

Lussault Montlouis

St-Avertin

Joué-lès-Tours Savonnières

Langeais

Vouvray

TOURS

Fondettes

Cher

Pont-Boutard Bourgueil Monts

Azay-le-Rideau

Le tourisme est un pôle essentiel de développement pour la ville. On compte 7 000 lits touristiques dans la Touraine côté Sud. Loches a trois hôtels avec une capacité de 105 lits, un camping avec 168 emplacements, deux résidences de tourisme avec 451 lits, un village vacances de 91 chambres et des chambres d’hôtes. Un projet d’hôtel de luxe avait été envisagé avec réhabilitation du Palais de Justice vacant, mais l’opération a été trop coûteuse. Une « opération façades » a par ailleurs été lancée entre 2009 et 2011 par Loches Développement et financée par la Région Centre-Val de Loire dans le centre-ville pour améliorer l’image de la ville et la rendre plus attractive pour les touristes. Les logements vacants au-dessus des commerces n’ont pas trouvé d’acquéreurs pour autant. La réhabilitation du Moulin des Cordeliers a permis d’installer un village de vacances en centre-ville et d’augmenter le nombre de lits touristiques.

Pays Loire Atlantique

Indre Artannes

188m

Pays Indre et Cher

Pays du Chinonais

28m

Pays de la Touraine Côté Sud Chinon Le Louroux Vienne

Montrésor

Loches

Ste-Maure-deTouraine

La Chapelle-Blanche-St-Martin Ciran

Verneuil-leChâteau

Richelieu

Ligueil

Creuse

Indre

Braslou Descartes

Paulmy

Ferrière-Larçon

Abilly Le Grand-Pressigny

0

Charnizay

VIENNE (POITOU)

10km

INDRE (BERRY)

Barrou Preuill-sur-Claise Bossay-sur-Claise

Le développement économique de la ville se projette aussi à travers le développement culturel. En effet, la durée moyenne de séjour des touristes est d’une journée pour visiter le logis royal et la collégiale. Mais on pourrait les faire rester deux jours si une offre culturelle diversifiée était plus largement communiquée19.

Les Communautés de Communes du Pays de la Touraine Côté Sud

Loches Développement Montrésor Le Louroux Montrésor Grand Ligueillois

La Touraine Côté Sud, a par ailleurs, lancé l’industrie du bois avec la filière bois-énergie avec l’aide de l’ADEME Centre-Val de Loire afin d’inciter à l’utilisation du bois pour l’énergie .

Loches

Ste-Maure-deTouraine

La Chapelle-Blanche-St-Martin Ciran Ligueil

Creuse

Indre Descartes

Paulmy

Ferrière-Larçon

19

Abilly 0

Le Grand-Pressigny

10km

Charnizay

Le Grand -Pressigny Barrou Preuill-sur-Claise Bossay-sur-Claise

27

Entretiens du 10 Mars 2015 avec l’Elu à la Culture de Loches


Les dynamiques lochoises : héritages culturel, paysager et architectural

Le Donjon Médiéval

Loches est inscrite comme l’un des « Plus Beaux Détours de France » et « Ville d’Art et d’Histoire ». A ce titre, un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur a été défini pour sauvegarder le secteur historique. La topographie offre plusieurs panoramas sur le paysage lochois.

28


La CollĂŠgiale Saint-Ours

Zone industrielle de Vauzelles

29


Ma maison à Loches Sur la fière hauteur où le royal château Dit les amours d’Agnès et l’histoire de Loches Les treilles, les rosiers et les aristoloches Font à l’humble logis, un somptueux manteau.

Afin de décrire l’atmosphère historique du centre-ville de Loches, relevons ce poème écrit en octobre 1886 par Emmanuel Lansyer, peintre français ayant longtemps séjourné à Loches.

Les vieux murs, sous les fleurs de l’arc et du linteau Suivent les remparts l’escarpement des roches, Et le jardin s’endort au tintement des cloches Dont l’écho va mourir aux vignes du coteau. En bas, les toits aigus s’irisent de fumées, Et l’Indre, aux calmes eaux, de nénuphars semées Serpente dans les prés verts les grands bois lointains Château de Loches, Lansyer, maître du luminisme, 1891

Et j’aime à me revoir au milieu de ces choses Tout petit, poursuivant de rêves enfantins La cousine rieuse, et lui cueillant des roses.

30


Evolution de la ville de loches

Atlas de Trudaine, réseau viaire, 1780

Cadastre Napoléonien, première moitié du XIXème siècle

Carte de Cassini, XVIIIème siècle

Carte de l’Etat Major, 1820-1866


Dans le centre-ville de Loches, la grande majorité des immeubles sont en maçonneries de pierres de taille ou en maçonneries de moellons enduits.

A l’époque Gallo-romaine, le Donjon a été édifié sur la colline Luca. Au Moyen-Âge, des habitations se sont développées à l’intérieur de remparts. Puis de nouveaux remparts ont été construits pour permettre le développement de la ville. A partir de la Renaissance, la ville s’est développée et a franchi les anciennes limites, sur moins d’un demi-kilomètre.

Qu’est-ce qu’un secteur sauvegardé ? Instaurés par la loi du 4 août 1962 par André Malraux, les secteurs sauvegardés sont des espaces urbains protégés qui présentent de nombreux monuments historiques et des éléments patrimoniaux bâtis. Le secteur sauvegardé de la ville de Loches date de 1979. Il concerne un périmètre qui couvre l’équivalent de l’ancienne citadelle et de la ville basse, à l’intérieur de la première enceinte. Le règlement de 1979 est toujours en vigueur et la municipalité a engagé une procédure de révision du secteur sauvegardé afin de faire coïncider le développement du centre-ville ancien avec le développement durable, les énergies renouvelables et les logiques de densification demandées par le Grenelle de l’Environnement. En secteur sauvegardé, tous les travaux doivent faire l’objet d’une demande spécifique (déclaration préalable, permis de construire, permis de démolir, demande de pose d’enseigne) pour une modification de la destination d’un immeuble, création de surface supérieure à 20m², tous les travaux qui modifient la structure porteuse d’un immeuble existant, suite à un changement de destination. Tous les travaux sur un immeuble inscrit ou se situant en secteur sauvegardé doivent être validés par l’Architecte des Bâtiments de France.

Une Charte d’Elégance urbaine de la ville de Loches a été réalisée pour le Secteur Sauvegardé sous le mandat de l’ancien maire, Jean-Jacques Descamps, avec la participation de commerçants et des représentants de l’UCIAL, l’Union Commerciale Industrielle et Artisanale de Loches. Elle a pour objectif d’assurer l’unité des rues. Les recommandations portent sur la composition des façades, les devantures commerciales, la préservation des façades, les ouvertures et menuiseries, les enseignes, les stores, l’espace public et les terrasses, le mobilier extérieur et la publicité. La verticalité de la façade est organisée suivant la logique des travées ou des trumeaux. L’horizontalité de la façade est organisée suivant la logique des étages, soulignés par un bandeau, une modénature, un joint creux, etc. Les RDC, occupés par l’entrée de l’immeuble ou une devanture commerciale, ont généralement entre 3 et 4 mètres sous plafond. Les corniches, en saillie, permettaient autrefois de rejeter les eaux de pluie à l’avant afin d’empêcher qu’elles ne s’écoulent directement le long de la façade. En Touraine, les ouvertures sont généralement plus hautes que larges, sauf pour les vitrines.

32


Détail d’une représentation de la ville de Loches, d’après une gravure sur bois de la fin du XVIème siècle

33


Nord - Paris

Nord - Paris

Rue Saint-Jacques

Nord - Paris

Ouest - Poitou

Ouest - Poitou

Est - Beaulieu

Est - Beaulieu

Collégiale Saint-Ours

Colline Lucca bâtie

Donjon édifié

Route d’Espagne

Sud - Espagne

Epoque gallo-romaine

Sud - Espagne

Epoque gallo-romaine

Sud - Espagne

Epoque médiévale

34


Nord - Paris

Nord - Paris

Nord - Paris

Enclos à bestiaux?

Ouest - Poitou

Enclos seigneurial de Sibille

Ouest - Poitou

Ouest - Poitou

Est - Beaulieu

Est - Paris

Est - Beaulieu

Cordeliers

Enclos ecclésiastique ?

Sud - Espagne

Sud - Espagne

Epoque médiévale

Epoque médiévale

Sud - Espagne

Epoque renaissance

35


Vue pittoresque de Loches par Amédée Faure vers 1840

36


² Aujourd’hui, la ville de Loches est relativement étendue sur la campagne. De multiples terrains sont disponibles pour de nouveaux habitants. Le développement de la ville s’établit selon un zonage défini avec des fonctions spécialisées : zones d’activités, lotissements, centre-ville historique, espace naturel sensible, voies de circulation principales, etc. L’urbanisme contemporain semble se rassurer avec des grilles palpables. Il semble intéressant de faire disparaître petit à petit ce zonage et de donner aux quartiers une mixité programmatique avec à la fois du logement, du tertiaire, des commerces et des espaces verts. Pour ce faire, un travail sur l’espace libre, sur la densité et sur les parkings peut être envisagé.

37

0,5

1 km

N

0 0,1

Bâti


Les zones de développement actuelles se situent principalement à la périphérie de la ville.

Zone d’activités Zone d’activités en développement Zone d’habitation Zone d’habitation en développement

38

0 0,1

0,5

1 km

N

Emprise du bâti


La ville de Loches regroupe l’essentiel des équipements de la Communauté de commues, accentuant le délaissement des zones plus rurales au Sud. Sous le mandat municipal actuel, le développement du pôle scolaire est un impératif afin d’attirer les familles. De gros projets tels que la restauration de la Porte Royale, de la Collégiale SaintOurs et des remparts illustrent l’investissement pour développer le tourisme.

0 0,1

0,5

1 km

Jardin éco-touristique Espace boisé classé

39

Etablissements pour personnes âgées

Equipements sportifs

Equipements culturels

Bâtiments historiques

Etablissements scolaires

Etablissements touristiques

N

Fonctionnalités de la ville


3. Contradiction urbaine

La progression de l’habitat individuel La ville se développe aujourd’hui le long de l’axe principal de circulation. Le premier objectif de la municipalité est de maintenir les commerces de qualité, de proximité et variés qui souffrent du même problème d’accessibilité. Les problèmes de logement viennent en deuxième position, car ils sont moins visibles.

On compte cinquante lotissements et permis groupés à Loches. Le premier a été construit en 1954. Les vagues de construction les plus importantes sont, dans l’ordre croissant : les années 70, puis 80. Depuis les années 2000, ce phénomène s’accélère mais vers la périphérie de la ville et les campagnes. La Zone d’Aménagement Concertée des « Bas-Clos » a été construite dans les années 1970. Ce « pavillonnaire social » était destiné à héberger la main d’œuvre peu qualifiée qui travaillait dans la production de champignons. Depuis, le taux de chômage a fortement augmenté. Les locataires se sont tournés vers de plus grandes villes telles que Tours ou Châteauroux.

Un éco-lotissement, le « Clos de Vignemont » , avec 24 maisons individuelles BBC, avait été prévu dans le quartier de Vignemont, au Sud de la ville. Conçu par Arc A3 Sud Touraine architecte, investi et validé par l’Architecte des Bâtiments de France, le projet a finalement été abandonné, faute de financements. Il était prévu du logement semi-collectif dans lequel les eaux de pluie étaient récupérées, la perméabilisation des sols assurée par des noues d’infiltration. Un parking souterrain permettait de garer une voiture sous chaque maison. Les rez-de-chaussée des maisons et l’espace public se voyaient ainsi libérés pour le piéton.

En 1999, la gare de Loches et ses abords ont été réaménagés et deux parkings ont été créés. Les travaux, d’un montant de 1,3 million de Francs, ont été financés par le Conseil Régional, la SNCF, le département et le Sivom (Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples). Depuis les années 1990, l’opérateur « Francelot » décline les tranches de constructions sur l’unité urbaine alors que certains pavillons ont du mal à trouver acquéreur du fait de leur mauvaise adaptation aux nouveaux modes de vie et des retraits d’argile.

Emprise des lotissements à Loches 0,1

N 40

0,5

1 km

N

0


41


Un taux de vacance notable En dix ans, l’habitat s’est développé à travers des lotissements, notamment à proximité de la zone industrielle de Vauzelles au Nord-Ouest, ainsi qu’au Sud de la ville, en direction de Perrusson. De nombreux logements en centre-ville sont vacants de manière durable car les prix d’achat, de location et de travaux de rénovation sont trop élevés. Les ménages de une et deux personne(s) dominent (50% et 20%) et demandent principalement des F220. En centre-ville, les bâtiments en R+1+combles ou R+2+combles sont difficilement accessibles. Le PLH de Loches comptait 7,2% de logements vacants en 1999 et 8,8% en 2008 (moyenne nationale de 7,1% en 2011 d’après l’INSEE).

Concernant les autres communes de l’unité urbaine, Beaulieu-lès-Loches perd des habitants alors que la démographie augmente à Perrusson, au Sud de Loches et à Ferrière-sur-Beaulieu, au Nord-Est de Loches. Loches et Beaulieu-lès-Loches sont deux villes anciennes qui s’adaptent plus difficilement aux besoins et aux demandes actuelles. Evolution de la démographie lochoise entre 1968 et 2011

La démographie de l’unité urbaine de Loches croît. Si l’on considère l’évolution entre 1968 et 2008, la croissance démographique est de 12,6% Cette croissance est inférieure à celle de la région (27,2%). Dans la commune de Loches, la démographie de 2008 correspond à celle de 1968. Jusque dans les années 1980, la production de champignons de Paris dans les caves faisait vivre de nombreux lochois. A partir de 1982, cette production ralentit jusqu’à s’arrêter complètement. Depuis 1999, l’économie de la ville reprend grâce à plusieurs secteurs (voir diagramme “Evolution de la population lochoise et secteurs d’activité dominants”. 20

Entretiens du 9 Mars 2015 avec Mme Serrault, Val Touraine Habitat Loches

42


La répartition par classe d’âge montre le nombre de personnes de 45 ans et plus a fortement augmenté alors que l’on note une baisse des 15 à 44 ans entre 1990 et 2008. Loches suit ainsi la tendance régionale, à savoir un vieillissement sensible de sa population. L’INSEE prévoit une nette augmentation du nombre de personnes âgées pour 2030, combinée avec une diminution du nombre de personnes par ménage. La mairie cherche donc à adapter le foncier existant via Val Touraine Habitat, unique bailleur social et Le Pacte, bailleur privé spécialisé dans l’accessibilité des logements pour les personnes âgées.

Une population vieillissante et homogène Répartition de l apopulation par classe d’âge en région Centre de 1990 à 2008 en %

Loches subit la proximité de Tours et de Cormery, où se trouvent les grandes zones d’activités. Elle tend ainsi à devenir une cité dortoir te accueillent de plus en plus de personnes âgées. Cela se traduit par une relance du secteur de la construction et une multiplication des maisons individuelles sur le territoire. Différentes typologies de lotissements se sont développées, de l’impasse à la typologie rayonnante, en passant par l’alignement en bande21 et répondent à une partie importante de la demande. Une offre qui ne répond pas à la demande de l’ancien, une offre qui se plierait à la demande dans le neuf… Notre projet s’attachera donc à retravailler ces zones problématiques car nous estimons qu’elles ont un potentiel fort et qu’elles peuvent constituer une exemplarité à suivre pour un développement dynamique et maîtrisé des villes.

21

Source: INSEE, 2008

Cf images satellites pages suivantes

43


Lotissement “Mariaude”

Lotissement mixte des “Bas-Clos”

ZAC Vauzelles

Lotissement “Bardines”, 2007, ancienne friche industrielle

44


Comment dynamiser un lotissement ?, lotissement “Mariaude”

Peut-on apporter de la mixité ?, Résidence services dédiés aux personnes retraitées “Mary Flor”

Structure des pavillons, ZAC Vauzelles

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Le centre-ville : entre projets et vacance pérenne Comme dans plusieurs villes médiévales, les RDC des immeubles étaient à vocation commerciale et les commerçants vivaient dans les étages. Dans les années 1970-80, les commerces ont pris de l’ampleur et se sont étalés sur les façades, détruisant de ce fait les accès aux étages depuis la rue. Ainsi, de multiples immeubles ne possèdent pas de double accès permettant aux logements situés en R+1 d’être autonomes vis-à-vis des commerces. De nouvelles générations de commerçants se sont installés, désireux d’un confort qu’ils ne pouvaient trouver dans le centre-ville, ils ont préféré des logements plus modernes, en périphérie. C’est ce qui explique la vacance notable dans ces logements. D’autre part, les propriétaires des commerces et des immeubles du centre-ville ne vivent pas à Loches, mais plutôt à Tours et à Paris. Ils bénéficient du paiement des baux des commerces et se préoccupent peu de restaurer leurs biens.

après la mise en place de la Loi Malraux. Cette loi a permis aux propriétaires d’immeubles anciens, ayant fait l’objet d’une restauration complète et mis en location, de déduire le déficit foncier résultant des travaux de restauration de leur revenu global. Depuis 2013, les montants de la défiscalisation Malraux sont de 30% du montant des travaux réalisés en secteur sauvegardé (limité à 100 000€/an) et 22% du montant des travaux réalisés en Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysage (ZPPAUP) également dans la limite de 100 000€/an au maximum pendant trois ans. Les loyers sont par ailleurs extrêmement élevés au vue de l’état des logements (1250€/mois en moyenne). Peu de monde souhaite vivre dans ces logements. Des mesures ont été prises pour développer l’attractivité du centre-ville. Une “opération façades”. Des terrasses ont investi les trottoirs pour attirer les passants. Les commerçants, soucieux de mettre en valeur leur outil de travail, ont choisi de faire réaliser des enseignes en fer forgé et des vitrines respectueuses de l’environnement historique. Des « fiches immeubles » vont être réalisées à partir de Septembre 2015 afin de mettre à jour le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du centre-ville historique. En effet, de nombreux bâtiments en fond de cours sont inscrits comme « bâtiments à démolir » dans le PSMV alors qu’ils peuvent

C’est aux XVIIe et XVIIIe siècles que les immeubles lochois ont le plus évolué avec notamment la construction de nombreuses annexes dans des cours existantes. La ville de Loches connait aujourd’hui des difficultés pour se développer sur elle-même. Peu d’évolution et peu d’extensions ont lieu. Cette difficulté s’explique en partie par un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur désuet, datant de 1978, soit dix-huit ans

46


Enseigne en fer forgé

avoir un intérêt architectural. Leur destination future peut être redéfinie. Plusieurs projets sont en cours de discussion tels que le déplacement de la gendarmerie actuelle sur le site de Vauchignard, l’installation du CIAS dans les anciens locaux d’EDF, le transfert de la Sous-Préfecture à l’Hôtel des finances et la construction par le Conseil Général d’un nouveau bâtiment d’accueil de ses services lochois sur l’ancien terrain Glémarec. L’objectif est de rationalisation les bâtiments publics. Un projet avait prévu de transformer le Palais de Justice en hôtel de luxe. La gendarmerie était, quant à elle, destinée à Val Touraine Habitat. Mais le bailleur social estime ne pas posséder les fonds nécessaires pour réhabiliter les bâtiments à destination future de logements sociaux.

Réhabilitation en Secteur Sauvegardé

Résidence pour personnes retraitées Mary Flor

Enseigne en fer forgé

C’est en créant une atmosphère de communauté, une offre diverse de typologies, en rassemblant certains logements, accessibles par circulations communes dans les cours qu’une des solutions semble se dessiner.

Réhabilitation du Moulin des Cordeliers en résidence Pierre & Vacances

Maison en bois sur les hauteurs de Loches

Enseigne en fer forgé

Surélévation sur pierres de taille et moellons

47


4. Le développement futur de Loches

Quelle sera la population lochoise en 2040 ? Nous ajouterons à cette tendance un souhait personnel de rassembler les habitants sur ces espaces publics, avec une plus grande transparence entre les cours intérieures afin d’amener, en ville, les atouts de la campagne et un esprit collectif.

L’INSEE a publié l’évolution de la démographie et prévoit que la région Centre aura 2 807 000 habitants en 2040, contre 2 527 000 aujourd’hui. C’est à la ville de Loches de décider la part qu’elle souhaite et peut accueillir sur son territoire. La ville souhaite par ailleurs attirer une population jeune, un public capable de dynamiser le centre et qui correspond à l’offre de logement. Or la ville ne propose pas de formation post-bac.

Le Schéma de Cohérence Territorial de Loches fixe désormais des objectifs de densification et de lutte contre l’étalement urbain. Le PLU Intercommunal est, quant à lui, en cours de développement afin de mettre en place un schéma d’aménagement du territoire.

Quel scénario pour Loches en 2040 ? La municipalité a mené des études et une politique volontaire pour requalifier son centre dans la durée. Deux idées principales ont été développées : le renfort de l’attractivité de la ville et l’amélioration de la vie quotidienne des Lochois. Elle a ainsi mis en place un plan de déplacement cohérent ainsi que des orientations en matière d’aménagements et de circulation. Dans le cadre du Plan de Développement Urbain, une étude est engagée pour améliorer le stationnement et les déplacements en centre-ville. La rocade pourrait en effet supporter une circulation plus dense, contrairement au centre-ville. Ce contrôle se combine avec une volonté forte de requalifier l’espace public et rendre les rues du centre plus vivantes, plus attractives pour les touristes et les commerçants.

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Vieillissement de la population tourangelle en 2040

Evolution de la population lochoise et secteurs d’activité dominants

habitants

en milliers d’habitants

6 772

6 455 6 375

2 807

2 527 Secteur teritiaire

?

Production de champignons de Paris

Commerces

Construction ? 500-749

0

0 2007

Source: INSEE, 2011

1982

2040

2006

2011

Evolution de la population lochoise et secteur d’activité dominant

Prospection de la démographie tourangelle en 2040 Vieillissement de la population

Source: INSEE, 2011, PLH

49

A Activités pour lla santé h humaine

? 2040



III. Tentative de stratégie pour un développement maîtrisé de Loches Comment desserrer le corsage de l’urbanisme pour donner plus de respiration à la vie de nos quartiers et villages ? Bernard Kaleski, 2010

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1. Chartes urbaine et architecturale

Assurer la continuité en assumant une rupture Comment intervenir sur un tissu urbain existant ? Des greffes ponctuelles peuvent assumer une architecture contemporaine qui répond à des obligations actuelles. Notamment, la réponse énergétique et la demande de logements. Des réhabilitations respectueuses du patrimoine ou des additions qui mettent en œuvre des matériaux innovants peuvent être l’occasion de créer une matériauthèque locale riche en adéquation avec les couleurs et les textures locales.

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Requalification de l’espace public et des logements : place à la rencontre et au participatif De nouveaux types d’habitat se développent et des associations permettent aux habitants de se rassembler pour améliorer leur cadre de vie.

D’autres « études-actions » se développent suivant des démarches originales. L’association Eco Défi Rénovation Solidaire a prouvé la capacité des habitants à se mobiliser pour la rénovation énergétique de leur lotissement de 1 300 maisons datant des années 1970 à Villers-lès-Nancy (54). Grâce à des études collectives effectuées par la région Lorraine, l’ADEME, le CAUE 54, la Communauté urbaine du Grand Nancy, des experts et les habitants, la consommation énergétique a été ramenée de 50 000kw en 1974 à 30 000kw en 2009. Les habitants ont été «formés» aux critères du Développement Durable : biodiversité, énergie grise, gestion de l’eau. Jacques Trémon, le président de l’association, explique l’importance de la diffusion des travaux en cours afin d’élargir le projet à l’ensemble des habitants du territoire. «Sur le plan juridique, nous envisageons de créer une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) qui organisera les travaux, négociera les modalités d’intervention et devra garantir un résultat en termes de consommation. Depuis 2011, onze rénovation ont été réalisées»22, soit les maisons de 10% des adhérants à l’association.

Sur l’îlot Saint Martin de la commune de Cunlhat (63), le Collectif Etc, a développé de multiples pistes de réflexion pour faire revivre un centre-ville en déshérence. « La proposition consistait à mêler une réflexion urbaine et la réalisation d’un court-métrage. La réalisation de ce court métrage artisanal était une occasion de créer des conditions de dialogue, de proposer un regard sur la culture locale et de mettre en scène des possibles », explique le collectif. Une ancienne grange a ainsi pu être réhabilitée en commerce et un espace vacant a été transformé en jardins partagés par les habitants eux-mêmes. Le questionnement de départ portait sur la direction préférentielle à adopter : est-il plus judicieux d’adapter l’existant ou de faire venir des personnes qui correspondent à l’offre ? Ce travail peut sembler particulièrement conséquent à l’échelle entière d’une ville. Mais il semble nécessaire pour développer un scénario cohérent de développement. Des échanges entre les habitants et les élus peuvent faire évoluer et accepter les réglementations par les acteurs qui fabriquent la ville.

22

53

http://www.clairlieuecodefi.fr/


Open House 1 : spectacles publics

Nombreuses sont les personnes frileuses à l’idée de mutualiser les espaces. Lors d’entretiens avec les Lochois, il est apparu que le principe même de la cohabitation leur était inconnu. Il s’agit donc d’une part d’une évolution d’ordre culturel mais également d’une nécessité d’information sur les possibles. Puique ces modèles s’écartent des techniques économiques habituelles, rares sont les groupes qui peuvent mobiliser l’énergie nécessaire à de tels changements. Des exemples d’associations ou de micro-entreprises ont pourtant été mises au point. Le projet Open Houses23, développé par une équipe de designers américains et hollandais, Droog, dans l’Etat de New-York, a mis en place un concept de partage ou de location de locaux (garage) et de services (garde d’enfants, réception de colis) entre les habitants d’un même lotissement. Les modèles de co-habitation24 danois et anglais sont fondés sur l’économie d’argent et de temps, grâce à l’entraide le principe de base du développement d’une nouvelle façon de vivre ensemble. http://openhouse2011.com/ LIETAERT, Matthieu, Le cohabitat, Reconstruisons des villages en ville !, Editions Couleur livres, 2012 23 24

54

Open House 2 : échange de plats cuisinés


Open House 4 : vente d’herbes aromatiques du jardin

Open House 6 : clinique

Source: www.openhouse.com

55

Open House 7 : vente de pancartes


2. Tirer parti des espaces vacants

La gendarmerie est en forme de U autour d’une cour avec annexe. Le bâtiment donnant sur la rue de Tours se distingue des trois autres ailes par sa matérialité et son style tourangeau du XIXème siècle. Ce bâtiment aurait été construit entre 1817 et 1827. Les plans d’archive datent de 1867-1871. Ils ont été dessinés par l’architecte Guérin-Rohard. En pierres de taille de tuffeau, ce bâtiment sur rue s’élève en R+2+combles. Il accueille les bureaux des gendarmes et d’anciennes « chambres de sûreté ». Les trois autres bâtiments semblent dater des années 1980 et accueillent les logements collectifs pour les gendarmes. L’aile Sud est en RDC uniquement. L’aile Nord est en R+3+combles. L’annexe, parallèle à l’Indre, est en R+2+combles. Sur la parcelle 497, une trentaine de places de parking sont destinées aux gendarmes avec accès réglementé.

Pour réfléchir à une stratégie de développement et d’amélioration d’une ville, il paraît intéressant de travailler sur différentes typologies. Il existe de nombreuses friches dans le patrimoine lochois existant : des troglodytes, des caves, des édifices publics, des logements en centre-ville, des lotissements vacants, etc. Regrouper les programmes dans les édifices vacants La gendarmerie actuelle, située au 20, rue de Tours, à quelques pas de la gare SNCF et du centre-ville, doit fermer ses portes d’ici à 2016. Des bâtiments neufs accueilleront la nouvelle gendarmerie, prévue pour 2015-2016, dans le quartier Vauchignard, au Nord-Ouest de Loches. La mairie avait proposé que Val Touraine Habitat en devienne le propriétaire. Mais ce bailleur social ne peut se permettre un tel investissement. Il préconise plutôt un programme mixte avec des logements pour personnes âgées. VTH recommande ainsi le développement de l’accession au collectif mixte.

« La meilleure maison, c’est celle qu’on ne construit pas »25

25

Vue panoramique de la gendarmerie depuis l’Indre

56

Point de vue exprimé lors d’un entretien au Service Urbanisme


Sous-Préfecture (1860)

Gendarmerie (1856) Palais de Justice (Gustave Guérin, 1860)

Chaque édifice public vacant peut se voir approprier un programme adéquat et en cohérence avec les nécessités de la ville. Par exemple, une pépinière d’entreprises au sein du Palais de Justice pourrait faciliter l’installation de nouvelles entreprises dans le centre-ville. Une auberge de jeunesse et un hébergement saisonnier dans la gendarmerie permettraient de pallier au manque de lits touristiques saisonniers.

Hôtel et supermarché

Co-formation

Co-habitation

Ancienne piscine municipale (1970 ?)

Co-habitation et commerces

57

0,5

1 km

N

0 0,1


Hébergements saisonniers pour les agents du tourisme Auberge de jeunesse

Commerces, terrasses vers l’Indre

Gallerie d’exposition d’art contemporain

Programmation mixte pour l’ancienne gendarmerie 58


Château abandonné derrière l’EHPAD

Sous-Préfecture

59 Ancienne piscine municipale, projet de réhabilitation en maison des associations à l’arrêt


Rendre le centre-ville accessible : interventions par acupuncture Nous l’avons vu précédemment, la problématique du centre-ville repose sur un manque d’accessibilité des logements situés à l’étage des commerces. En résulte une vacance ou au mieux une dépendance de ces logements aux commerces. D’après une estimation personnelle, plusieurs dizaines de logements au-dessus des commerces sont vacants. L’objectif d’inscription du centre-ville en secteur sauvegardé était de limiter les modifications effaçant les traces du passé. Il laisse toutefois une part de liberté pour moderniser les habitations.

Exemples de coursives et de balcons dans le secteurs sauvegardé

Dans le secteur sauvegardé, Grande Rue, la trace d’anciennes coursives, probablement en bois, a été découverte par l’ABF et le Service Urbanisme. C’est ce type de circulations que l’on souhaite développer sur le secteur sauvegardé, lorsque la typologie du bâti existant le permet, c’est-à-dire lorsque des cours intérieures permettent un accès par l’arrière. Ainsi, des entrées communes permettraient l’échange entre les habitants.

60


Afin de libérer l’espace public et de réduire les problèmes de circulation en centre-ville, la transformation de la Place de Verdun est envisagée. Il s’agirait d’un projet lourd. Le PLU exige en effet de prévoir des places de stationnement pour tout logement créé. Il semble par ailleurs essentiel d’ajouter également des parkings pour les logements existants afin de libérer l’espace public. Le parking de surface a par ailleurs modifié l’atmosphère de cette place devant le Palais de Justice. Un parking souterrain permettrait à la Place de Verdun de retrouver sa fonction initiale de marché. La rue de la République, actuellement bloquée les jours de marché, serait ainsi rendue à la circulation.

La Place de Verdun face au Palais de Justice

« Protéger sans figer »26

26

La Place de Verdun et le Donjon au XXème siècle

61

Point de vue exprimé lors d’un entretien avec le Service Urbanisme


4-6, rue du Château

Des projets de petite échelle peuvent améliorer le centre-ville. Jean-Paul Teston, élu à la culture, au tourisme et aux loisirs, grpace à son apport de fonds, associés à ceux de la Communauté de commune, a pu financer la réhabilitation d’un immeuble. Quatre logements avec terrasses privatives et un restaurant ont été créés en centre-ville créant six nouveaux emplois. Le projet a obtenu un Prix d’excellence rurale et des subventions pour financer les 600 000 euros de travaux. La façade du 4, rue du Château date du XVème siècle. On peut observer une double structure qui sépare les deux immeubles. Deux parcelles semblent avoir été réunies au fil du temps. Cette liaison se fait par le biais d’un escalier à vis en pierre, situé côté cour, à l’intersection des deux immeubles, formant actuellement un L. Il dessert les différents niveaux des deux immeubles, décalés l’un par rapport à l’autre.

Façade sur rue avant réhabilitation

D’autres bâtiments ont été transfomés pour créer des activités utiles pour la ville. Par exemple, les anciens abattoirs ont été réaménagés en Spa Bains Douches avec soins spécialisés et hydrothérapie grâce à un traitement de l’eau puisée dans l’Indre. Façade sur rue après réhabilitation

62 Les Bains Douches adjacents à l’Indre, anciens abattoirs

Plan après réhabilitation


Etat actuel réhabilité du restaurant et des logements situés aux 4-6 rue du Château

63


64


Interventions ponctuelles pour des circulations semi-collectives en centre-ville

65


3. Densifier l’existant pour répondre aux modes de vie contemporains Des désirs qu’il appartient aux bâtisseurs non seulement d’entendre mais de susciter. Elisabeth de Fontenay, 2010

Densification horizontale Plusieurs facteurs peuvent pousser à la densification, à l’intérieur ou à l’extérieur d’un logement : l’hébergement d’un parent ou d’un adolescent, un projet de vie écologique, un nouvel espace pour son entreprise ou encore un divorce.

La densification urbaine peut être envisagée en retravaillant le tissus existant. Dans les zones pavillonnaires, l’opération « BIMBY » menée par l’architecte-ingénieur David Miet à Guerche-de-Bretagne (35), propose une nouvelle démarche d’urbanisation en redécoupant le parcellaire existant. L’intérêt financier de l’opération a convaincu de nombreux habitants. Ils revendent une partie de leur terrain ou louent une maison construite dans leur jardin lorsqu’un accès privé est aménageable. Le PLU bloque aujourd’hui les ventes de parcelles. Mais on peut envisager qu’il soit modifié.

La surélévation, qu’elle soit directe, en retrait, en habillage ou en extension27, constitue à la fois un programme et une forme architecturale qui est au cœur de l’actualité, aussi bien en architecture qu’en politique, en Europe comme en Asie, en métropole comme dans les villes plus modestes. Est-elle applicable partout et à toutes les échelles ?

Le processus mis en place est intéressant car il repose sur une densification douce par la maison individuelle. Il propose un débat entre les élus, les habitants et les professionnels sur la réglementation et l’avenir des villes. L’évolution projetée permet aussi d’intégrer la réhabilitation énergétique des bâtiments, de répondre au vieillissement de la population et de recréer de l’échange entre les habitants, au minimum le temps de débats sur l’avenir de leur quartier.

Surélévation en retrait

Surélévation extension

L’argument mis en avant par les habitants est lié à l’aspect économique : les habitants acceptent de louer une partie de leur terrain pour percevoir un revenu régulier supplémentaire. « Diviser sa parcelle rapporte de l’argent. Les fonds récupérés par les propriétaires leur permettent d’investir dans des travaux pour leur maison, dans le développement de leur entreprise, dans le remboursement de dettes… La division foncière peut aussi être motivée par des solidarités familiales. On découpe pour construire un logement pour Mamie (qui ne veut plus vivre seule dans sa grande maison) ou pour les enfants (qui ne trouvent pas de bien adapté à leurs besoins et à leur capital sur le marché immobilier). », explique BIMBY.

Surélévation directe

Surélévation en habillage

27 MOOSER, M., FORESTIER, M., PITTET-BASCHUNG, M., Surélévations en bois, densifier, assainir, isoler, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2011

66


“Vers un urbanisme démocratique”, BIMBY

Densification verticale L’intensification peut également être verticale si l’on accorde plus d’importance à l’espace extérieur et que l’on souhaite conserver la surface de jardin. Il est possible de proposer un habitat dense en mixant les typologies. La densification verticale peut toutefois s’avérer plus coûteuse car elle nécessite un diagnostic sur la structure existante afin de savoir quelles sont les charges supplémentaires qu’elle est capable de supporter. En cas de résultats négatifs, une structure secondaire est nécessaire. Notons qu’une structure secondaire peut-être l’occasion d’évolutions d’envergure.

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L’expansion de la ville de Loches TOURS Cormery Reignac

Nord - Paris

D943

Enclos à bestiaux?

Enclos seigneurial de Sibille

Ouest - Poitou

Est - Beaulieu

Moulin des Cordeliers

D760

N

Manthelan Chinon Saumur ANGERS

Ligueil Descartes Châtellerault POITIERS

D31

D943 Perrusson

Châtillon-sur-Indre CHÂTEAUROUX

Sud - Espagne

0 0.1 0.2

0.5

Emprise de la ville au Moyen-Âge

1 km

Emprise actuelle de la ville

Emprise du bâti

Zones non constructibles du fait de la topographie

Zones d’extension

Zones inondables donc non constructibles

68

ORLEANS Blois Amboise Montrésor


TOURS Cormery Reignac

TOURS Cormery Reignac

D943

Manthelan Chinon Saumur ANGERS

D943

Manthelan Chinon Saumur ANGERS

D760

Ligueil Descartes Châtellerault POITIERS

ORLEANS Blois Amboise Montrésor

D31

D943 Perrusson Châtillon-sur-Indre CHÂTEAUROUX

Projections horizon 2030 selon le PLU actuel

D760

Ligueil Descartes Châtellerault POITIERS

D31

D943 Perrusson

Châtillon-sur-Indre CHÂTEAUROUX

Phase d’intervention sur l’existant menée dans le projet

Axes de circulation principaux : Rocade, routes et voie ferrée

L’Indre

Remparts

Zones ponctuelles d’intervention sur l’existant

69

ORLEANS Blois Amboise Montrésor



In fine

Loches s’est présentée comme un territoire d’expérimentation. Entre ville et campagne, elle offre plusieurs avantages. Le cadre de vie y est paisible et rempli d’histoire. Toutefois, les problèmatiques y sont multiples. Elle n’a pas le budget conséquent des grandes villes mais elle cependant doit répondre aux soucis de l’allongement du temps de transport de sa population, de la transformation de son paysage et délaissement de son patrimoine habitable. Le propos a cherché à montrer qu’il existe de nombreux possibles dans le tissu existant, capables d’accueillir l’innovation architecturale. Un travail de recomposition et de requalification peut s’avérer bénéfique à plusieurs types de quartiers. Une densification massive ne résout pas les problèmes de vacance ou des zones dortoir de manière systématique. Par contre, un travail méticuleux d’analyse qui tire parti des points forts existants peut mener à une résolution générale en apportant une valeur ajoutée à un quartier, par le biais du geste architectural.

« Il n’y a que les utopies qui se réalisent. »

L’architecture classée et l’architecture «clefs en main» doivent se tourner vers plus de flexibilité, à la fois dans leur matérialité et dans leur fonctionnalité. C’est précisément ici qu’intervient le travail de l’architecte et que sa créativité doit se démultiplier.

71



Remerciements

Je tiens à exprimer ma grande reconnaissance à mes deux encadrants Monsieur Philippe Simon et Monsieur Sébastien Memet pour m’avoir orientée et conseillée tout au long de mon étude. Je remercie très sincèrement les enseignants qui ont soutenu mon travail et m’ont apporté de précieuses critiques. Je souhaite également remercier tous les intervenants que j’ai pu solliciter en Touraine et qui ont fait preuve de générosité et de disponibilité à mon égard et tout particulièrement : Les habitants du lotissement Veautrompeau, Loches M. Sylvain Naviner et Mme Marine Riffault, Service Urbanisme, Loches Mme Dominique Bourianne, Gestionnaire du Pays Touraine Côté Sud, Loches M. Marc Angenault, Maire de Loches M. Franck Charnassé, ABF, Tours M. Grégoire Bruzulier, Architecte, Tours M. Jean-Paul Teston, Elu à la culture, Loches M. Antoine Sanchez, Commerçant de la Maison de la Presse, Loches Mme Marylène Serrault, Responsable de Val Touraine Habitat, Loches Mme Adeline Lamour, Propriétaire de la Lingerie Tamara, Loches M. Antoine Colineau, Services Eau & Assainissement, Loches M. Stéphane Blond, Elu au Patrimoine, Loches Mme Véronique Lourme, Responsable Patrimoine, Loches M. Hervé Flink-Michel, Cabinet F.M.H., Maîtrise d’oeuvre-Bureau d’étude technique, Le Liège Mme Marie El Omari-Damour, Responsable médiathèque, Loches Mme Anne Léger, Conseillère habitat au Pacte, Loches M. Gilles Le Cunff, Directeur de l’aménagement, de la construction et de l’environnement, Loches Développement M. Pascal POIRIER, Chargé de mission écotourisme, Loches Un grand merci à mes proches et collègues de travail pour leur soutien.

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Bibliographie L’habitat individuel groupé -DEBRY, J-L, Le cauchemar pavillonnaire, Ed. L’Echappée, 2012 -KALESKI, B., POËNCES, E., Urbanisme & Volupté, La France pavillonnaire enchaînée, Ed. Apogée, 2010 L’étalement urbain -HAMELIN, E., RAZEMON, O., La tentation du bitume, Où s’arrêtera l’étalement urbain ? , Ed. Rue de l’échiquier, 2012 -CHARMES, E., La ville émiettée, essai sur la clubbisation de la vie urbaine, Ed. La ville en débat, puf, 2014 L’architecture et l’histoire tourangelle -SCHWEITZ, A., La maison tourangelle au quotidien, Façons de bâtir, manières de vivre, Publications de la Sorbonne, 1997 -NAGELS, M., HUGHES, H., Les troglodytes en Val-de-Loire, Ed. Ouest-France, 2009 -BORGE, J., VIASNOFF, N., Archives du Val-de-Loire, Collection Archives de la France, Ed. Balland, 1981 L’approche du projet d’architecture -VIGANO, P., Le projet comme producteur de connaissance, Les territoires de l’urbanisme, Ed. Métis Presses, 2014 -VIGANO, P., Comment j’ai dessiné certains de mes desseins, Cycle de conférences à l’ENSAPM « Dessin et Représentation : comment communique-t-on les idées ?, 14 mai 2008 Le développement durable (appliqué à l’urbanisme) -Rapport final de l’Etude Pluridisciplinaire des Impacts du Changement Climatique à l’Echelle de l’Agglomération parisienne (EPICEA, 2012) -CASTAIGNEDE, F., Les villes du futur, Documentaire sur Arte, 20 janvier 2015 -Habiter le Grand Paris, Atelier International du Grand Paris, Archibooks, Ed. Bertrand Lemoine, 2013 L’intensification -«Comment encourager l’intensification urbaine ?», Les Carnets pratiques, Institut d’aménagement et d’urbanisme, 2009 -GUILPAIN, L., LOYER, S. J., RAPIN, A., SCHAEFER, T., STABLON, J., S(t)imulation pavillonnaire, DSA d’architecte-urbaniste, EAV&R Marnela-Vallée -«Faut-il densifier Paris ?», Architecture intérieure CREE, n°305, 3e trimestre 2002, p. 34-37 -FOUCHIER, V., La densification : une comparaison internationale entre politiques contrastées, Eclairage du schéma directeur francilien par des exemples étrangers, Les annales de la recherche urbaine, n°67 « Densités et espacements », juin 1995, p.95-107 -MOIROUX, F., NAMIAS, O., De la ville dense à la ville intense¸ D’Architectures, n° 158, octobre 2006, 9. 39-56 -NOUVEL, J, DUTHILLEUL, J.M., CANTAL-DUPART, M., Naissances et renaissances de mille et un bonheurs parisiens, Ed. Mont-Boron, 2009 -Projet de recherche « BIMBY » (Build In My Backyard), sélectionné en 2009 par l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre de son appel à projets « Villes Durables ». -PFE Ville en décroissance – mutation urbaine, MOREL, J., CELESTE, P., ENSAPM, 2010 -«Stratégie d’intensification, Développement de la ville nouvelle d’Almere», Techniques et architecture, n°447 « Pays-Bas, la densité ?», p. 50-55 -WORTMANN, A., « Plaidoyer pour la densification », Techniques et architecture, n°447, février 2000, p. 54-61 -PFE Juliette Cogos, C. Comiot, « Un je ne sais quoi à Aubusson-synopsis pour un réseau de délaissés » -PFE BLONDEAU, L., «Un petit pas sur les toits, un grand pas sur la vi(ll)e ?», SIMON, P., 2007 74


-Conférence Toit sur toit 2/3, Mairie du Xème arrondissement, septembre 2014 -Conférence Toit sur toit 3/3, ENSA Paris-Malaquais, 4 décembre 2014 -Colloque «Surélévation & Réhabilitation, Solutions Bois», organisé par le CNDB à la Halle Pajol, 11 décembre 2014 -Exposition Toit sur toit, Maison de l’architecture, juillet 2014 L’agriculture urbaine -L’apiculteur des toits de Paris, Nicolas Géant, Ruches sur la Tour EDF de La Défense pour obtenir certification HQE, Grand Palais, Siège social de Louis Vuitton, sur laboratoire d’un chocolatier, chef cuisinier au-dessus de la Tour d’Argent, https://www.youtube.com/watch?v=sgQlqFhV80U La dynamique municipale et politique -ALBERT, L., « Centres-villes : élus et gouvernement se mobilisent », Les Echos, Jeudi 26 mars 2015, p.25 La réhabilitation -SIMON, P., Architectures transformées, Réhabilitations et reconversions à Paris, Publication du Pavillon de l’Arsenal, 1997 Le co-habitat -LIETAERT, M., Le cohabitat, Reconstruisons des villages en ville, Ed. Couleur livres asbl, 2012 Le bois et la ville -«Le bois et la ville», Séquences Bois, n° 96, Juil-Oct 2014 -«Surélévations», Séquences Bois, n° 6, sept 1995, p.6 -MOOSER, M., FORESTIER, M., PITTET-BASCHUNG, M., Surélévations en bois, densifier, assainir, isoler, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2011 -GREEN, M.C., Rapport “Tall Wood», 2012 -«Techniques d’assemblages pour structure bois : dernières évolutions, dernières innovations», FCBA, juin 2014 Le projet participatif -Collectif etc. https://vimeo.com/66013330 , http://www.collectifetc.com/realisation/la-glace-a-la-fourme/ -BONNEFOI, S., Un Atlas participatif des paysages de Chaussan, « Comment l’éducation populaire m’a fait aimer le projet de paysage », TPFE ENSAP Bordeaux sous la direction d’Alise Meuris, 2014 Loches et la communauté de communes -http://www.lochesdeveloppement.com/joomla/actualite -JOLLET, U., Loches en Touraine Ville de pierre et de cœur, Ed. Passé simple, Alan Sutton, 2002 -RAUST, J., Loches au cours des siècles, C.L.D., 1992

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Annexes 1. Date prévisible d’épuisement des stocks

3. Part en 2011 des personnes qui résidaient dans un autre logement 1 an auparavant selon l’âge

Source: Etude du Ministère de l’Industrie

Source: INSEE, RP2011, exploitation principale

2. Part des moyens de transport utilisés par les actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi pour se rendre au travail en 2011

Source: INSEE, RP2011, exploitation principale

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