Enquête conjoncturelle 2011-2012

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enquĂŞte conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Sommaire

Siège de la Chambre: 4, bd du Théâtre | 1204 Genève Adresse postale: Case postale 5039 | 1211 Genève 11 Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 918 91 00 E-mail: cci@ccig.ch

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Éditorial

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Commentaires généraux

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Assurances et gestion des risques

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Automobiles

11

Banques, sociétés financières

14

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

17

Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

20

Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

22

Éducation, formation

25

Énergie, environnement

29

Grands magasins, commerces spécialisés

33

Horlogerie, bijouterie

36

Immobilier, courtage, régies

39

Site internet: www.ccig.ch Editeur: Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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Sommaire

IMPRESSUM

3

Médias, édition, arts graphiques

42

Métallurgie, machines, mécatronique, électronique

44

Négoce international

47

Ressources humaines

50

Santé

52

Technologies de l’information et de la communication

54

Tourisme, hôtellerie, restauration

56

Transports et logistique

59

Viticulture et commerce de vin

62

Autres secteurs

65

Résultats globaux

67

Les membres ont la parole

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Publiée par la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) Responsable de l’Enquête: Philippe Meyer, CCIG Rédaction: Commentaires: Philippe Meyer, CCIG

Interviews: Fabio Bonavita, Odile Habel, Anthony Kaeser Les membres ont la parole: Eric Bourgeaux, Banque Cantonale de Genève; Luc Perret, Fédération genevoise des métiers du bâtiment; Guy Vibourel, Migros Genève Coordination et relecture: Géraldine Siegenthaler, CCIG Renseignements/commandes: p.meyer@ccig.ch Tél. 022 819 91 11 | Fax 022 819 91 00 Sources: L’Enquête conjoncturelle se base sur 804 questionnaires reçus en janvier et février 2012. Nos remerciements vont à: Banque Nationale Suisse – BCGE – Credit Suisse – OCSTAT – seco – UBS Reproduction autorisée (à l’exception des illustrations et photos) avec indication des sources. Photo de couverture: Photo Vacheron Constantin Impression: ATAR Roto Presse, Genève Concept, édition: Roland Ray, Promoédition SA Graphisme, mise en page: Atelier Promoédition Production: Maryse Avidor Conseiller éditorial: Fabio Bonavita Coordination: Viviane Cattin Régie publicitaire: Promoguide SA Tirage en 3900 exemplaires Avril 2012

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Éditorial

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Jacques Jeannerat Directeur de la ccIG

LA CONFIANCE MALGRé TOUT la publication de l’enquête conjoncturelle fait partie des missions fondamentales de la chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (ccIG). elle permet de vous soumettre un certain nombre de pistes de réflexion et de vous proposer une photographie de l’année écoulée. À cet égard, la ccIG représente une indispensable plate-forme de rencontre, de confrontation d’idées et d’échange, tant lorsque nous profitons de la croissance que lorsque la crise s’invite dans notre quotidien. et 2011 a été particulièrement difficile, même si la Suisse a bien résisté au milieu des remous européens. Même si Genève a su tirer son épingle du jeu. Même si les produits dits de luxe ont plus particulièrement tenu bon. Même si la prudence restera de mise en 2012. cette tendance, c’est la douzième édition de l’enquête conjoncturelle qui nous la dévoile. et l’enquête, c’est les quelque 2000 membres de la ccIG, dont 40% ont contribué à ce débat original, via notre site internet. c’est absolument remarquable! ce sont des centaines de sociétés et d’individus, représentant une vingtaine de secteurs d’activité, si différents mais si complémentaires, qui nous ont renseignés sur leurs aspirations, leurs craintes, leurs difficultés et leurs réussites; qui ont interagi avec dynamisme pour faire de cette étude un réel instrument de travail. une longue-vue sur l’économie. À toutes et tous, je tiens à vous dire «merci» pour votre engagement aux côtés de la ccIG et à vous encourager dans vos efforts et votre créativité qui font la réussite de Genève. enfin, je vous invite à vous plonger dans cette enquête, dont les résultats sont pleins d’espoirs et de pistes intéressantes, malgré la crise sans précédent que l’économie mondiale traverse. À toutes et tous, je vous souhaite bonne lecture et une année 2012 faite de confiance et d’enthousiasme.

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Commentaires généraux

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Philippe Meyer Membre de la Direction

CONJONCTURE MONDIALE, SUISSE ET GENEVOISE Préambule le commerce global s’est stabilisé à un niveau élevé. l’économie mondiale est certes lente, mais reste en croissance et ne devrait pas entrer en récession en 2012. alors que les États-unis enregistrent une légère reprise économique, le rythme de la croissance des économies asiatiques ralentit. À court terme, l’évolution de la zone euro est la menace la plus sérieuse. en effet, plusieurs de ses membres sont menacés de faillite en raison de leur gigantesque dette publique, frappée par des taux d’intérêt croissants. En Suisse en 2011, l’économie suisse a pâti de la cherté du franc et de la mauvaise conjoncture des pays occidentaux. la majorité des secteurs a connu des chiffres rouges et les baisses de prix se sont avérées inévitables. toutefois, la demande florissante d’asie a compensé la stagnation de l’europe, ce qui a quand même permis à la Suisse de connaître un nouvel excédent record de sa balance commerciale.

ménages suisses, la cause principale étant l’instabilité de la conjoncture internationale. cependant, pour certains secteurs, les valeurs intrinsèques de la Suisse reprennent de l’importance et la qualité de ses finances publiques en est un atout. à Genève la persistance du niveau élevé du franc et le ralentissement des exportations vers l’asie sont deux facteurs qui toucheront particulièrement l’économie genevoise pour l’année à venir. la croissance de l’économie cantonale, démarrée début 2009, a diminué en 2011. en effet, depuis l’été dernier, la plupart des indicateurs sont dans le rouge. les exportations, quant à elles, poursuivent leur croissance. la décision de la BnS de fixer le cours de l’euro à 1,20 francs n’y est pas étrangère, car la baisse immédiate de la monnaie suisse a été un soulagement pour les exportateurs.

les branches exportatrices ont connu des évolutions diverses. la croissance du domaine horloger s’est avérée hors norme avec un taux de près de 20%, suivi de près par la chimie. a contrario, l’industrie des machines et de l’électronique a souffert du recul des prix.

la croissance genevoise dépasse légèrement celle de la Suisse, grâce à son économie orientée vers des activités à haute valeur ajoutée et ses exportations vers les économies émergentes à forte croissance. en effet, plus de la moitié de nos exportations vont vers l’extérieur de l’europe. la chine n’est-elle pas devenue le premier partenaire commercial de l’économie genevoise?

la tendance pour 2012 de la croissance suisse est au ralentissement en raison de l’affaiblissement de l’économie mondiale et de la force du franc. en effet, le climat de consommation se détériore, reflétant le pessimisme des

la chimie et l’horlogerie, qui représentent deux tiers des exportations cantonales, sont les principaux moteurs de la croissance genevoise. l’installation continue à Genève de nouvelles sociétés de négoce international confirme le

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statut de notre ville comme capitale mondiale du secteur et permet également de développer toujours plus les activités de trade finance. le secteur des multinationales, quant à lui, génère des recettes qui permettent de financer les prestations sociales de l’État et de diminuer la charge fiscale de la classe moyenne. Indicateur avancé LEA-PICTET-OCSTAT l’indicateur avancé lea-PIctet-ocStat de l’économie genevoise est un indicateur conjoncturel synthétique, construit sur la base de l’évolution relative de 10 séries statistiques cantonales (6 mensuelles et 4 trimestrielles), dont la propriété est d’anticiper l’évolution conjoncturelle avec un décalage de deux à trois trimestres. les données relatives au mois de décembre 2011 donnent lieu à un recul de l’indicateur avancé lea-PIctet-ocStat. cette baisse appelle peu de commentaires. elle conforte la tendance de l’indicateur entamée depuis le pic de mars 2011 (les fortes variations enregistrées en août-septembre ne doivent pas être prises en compte, les fluctuations de court terme ne constituant pas des cycles). la phase de ralentissement de l’économie genevoise devrait ainsi se poursuivre au cours des prochains mois.

Source: LEA-PICTET-OCSTAT

les commerces. À noter également que 43% des réponses proviennent de petites entreprises de moins de 10 employés et 77% de moins de 50 salariés. en ce qui concerne le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé en Suisse ou à l’étranger, il est intéressant de constater que les deux catégories les plus importantes sont, d’abord, les entreprises purement locales, ne travaillant pas à l’international (59%), et, ensuite, celles qui, au contraire, réalisent leur chiffre d’affaires presque totalement à l’étranger (13%).

au cours de la dernière période observée (le mois de décembre ou le quatrième trimestre 2011), on note que 60% des composantes de l’indicateur lea-PIctet-ocStat enregistrent une évolution favorable à l’économie genevoise. ainsi, le 40% des séries à l’origine du recul de l’indicateur est constitué de l’évolution annuelle des entrées de commande dans l’industrie, des importations réelles par jour ouvrable (en données corrigées des variations saisonnières), du volume des bâtiments mis en chantier et des perspectives des commissions et honoraires dans les services immobiliers.

D’une manière générale, et ceci à l’inverse des années précédentes, jugées bonnes ou mauvaises par les entreprises, 2011 se caractérise par une forte tendance à l’incertitude. en effet, du point de vue des résultats obtenus, l’année se divise en 3 parts égales: pour un tiers des sondés, elle fut bonne (27%) à très bonne (9%), stable pour 32% d’entre eux et difficile à très difficile pour les 32% restants. en 2011, par rapport à 2010, pour 65% des entreprises interrogées, le volume d’affaires est resté stable ou a augmenté (0 à +10% et plus), mais pour 35% d’entre elles, il a diminué (0 à –10% et moins). Si l’on ajoute à cela les statistiques concernant la rentabilité en 2011 en comparaison annuelle avec 2010, on constate le même type d’évolution: une rentabilité maintenue en équilibre ou augmentée (0 à +10% et plus) pour 63% d’entre elles et une diminution (0 à –10% et moins) pour 38% des entreprises interrogées. Plus de la moitié des entreprises ont stabilisé leurs effectifs en 2011 (61%), voire les ont augmentés (26%).

à propos de l’Enquête conjoncturelle genevoise comme chaque année, l’enquête a été adressée début janvier 2012 à l’ensemble des 2027 membres de la ccIG; elle a été menée en ligne, le questionnaire papier restant une alternative. le taux de retour à fin février s’élevait à 40% avec quelques disparités en fonction des secteurs. les services représentent plus de la moitié des réponses reçues (55%) contre 14% pour l’industrie et 17% pour

les prévisions pour 2012, quant à elles, sont bonnes: 68% des entreprises interrogées estiment que leur chiffre d’affaires sera stable ou en hausse; par contre, un tiers des sondés (33%) le voit en diminution. les prévisions de rentabilité pour 2012 suivent la même tendance: 68% les voient stables ou positives contre 32% négatives; idem pour les effectifs qui devraient se stabiliser (70%), voire augmenter (20%).

on précisera que les valeurs les plus récentes de l’indicateur lea-PIctet-ocStat ont été calculées sur la base de l’ensemble des composantes, tant mensuelles que trimestrielles. À noter que l’une des séries trimestrielles (le volume des bâtiments mis en chantier) a vu ses valeurs révisées sur toute l’année 2011, entraînant un léger déplacement des valeurs de l’indicateur.

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Assurances et gestion des risques

Depuis début avril 2010, Ghislain de Kerviler est ceo d’International SOS Suisse, leader mondial des services de santé et sécurité auprès des entreprises et organisations internationales. Français d’origine, il vit depuis plus de dix ans en Suisse. Il bénéficie d’expériences internationales dans les domaines de la vente, du marketing et de la gestion de projets, acquises notamment au sein d’arthur andersen en Suisse ainsi qu’en tant qu’associé dans le cabinet d’audit et de conseil KPMG.

Il y a eu de nombreuses catastrophes en 2011… Comment s’est porté le secteur de l’assistance? Deux points bien distincts doivent être soulignés. D’abord, d’une manière générale, l’assistance se porte plutôt bien. les entreprises vont de plus en plus loin pour chercher de nouveaux marchés, par exemple dans la prospection de minerais ou les forages pétroliers. cette réalité implique donc des risques nouveaux (épidémies, maladies infectieuses, accidents du travail, inadéquation des structures médicales sur des sites isolés) auxquels il faut faire face pour accompagner les entreprises. Mais, d’un autre côté, parallèlement à ces nouveaux besoins, les premiers budgets que les entreprises réduisent lorsqu’une crise se présente concernent les voyages et les expatriés. les employés voyagent donc moins, mais de manière plus précise et surtout plus pragmatique. la conjugaison de ces deux aspects, nouveaux risques et budgets plus serrés, permet à la conjoncture de se maintenir, mais sans être exceptionnelle. La tendance sera-t-elle la même en 2012? oui, je pense que globalement le secteur atteindra des chiffres plus ou moins identiques ces douze prochains mois. le point d’interrogation principal porte sur les conséquences du Printemps arabe dans les pays concernés. et, surtout, quel va être leur degré d’ouverture au reste du monde. espérons aussi qu’il y aura moins de crises majeures cette année que lors de la précédente, qui fut vraiment hors norme de ce point de vue. Mais les catastrophes comme le tremblement de terre au japon, le nuage

«Les conséquences du Printemps arabe restent la principale inconnue de 2012.»

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8

de cendres sur l’Islande ou encore les inondations en thaïlande ont permis de tester la capacité opérationnelle de notre secteur. et, à vrai dire, le résultat est à ce niveau très satisfaisant. L’assistance ne consiste-t-elle pas d’abord en un travail de prévention auprès des entreprises notamment? clairement. c’est l’un des plus gros défis de ces prochaines années pour notre secteur. les entreprises doivent surtout comprendre qu’elles ont une responsabilité morale et légale vis-à-vis de leurs employés qui partent à l’étranger pour un court ou long séjour. avec la globalisation, les gens pensent pouvoir voyager très facilement aux quatre coins du monde. ce n’est pas toujours aussi simple et il convient de prendre les bonnes dispositions pour anticiper et donc diminuer les risques. Le marché a-t-il encore des capacités de développement? effectivement, le secteur de l’assistance peut encore prendre de l’ampleur ces prochaines années. Mais, cela concernera surtout l’assistance globale. À savoir, un mélange d’informations, de prévention et d’assistance. Par exemple, des applications pour les appareils mobiles comme les tablettes ou les smartphones sont actuellement mises à disposition de nos clients afin d’être encore plus réactifs lorsqu’un problème survient à l’autre bout de la planète. Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

0.5 4% 12%

12% 0%

9

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

30% 40%

2011 versus 2010

27% 20%

Prévisions CA pour 2012

0.2 0.8

15% 12%

12% 16% 4% 12%

12% 0%

0.1 0.7 0.0

27% 20%

12% 0%

+10% et plus +5% à +10%

évolution de la rentabilité 0.4

0% à 5%

0% à -5%

n

Hausse de la rentabilité,

tassement prévu pour 2012

–5% à –10% –10% et moins

Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

19% 8%

8% 20% 12% 16% 12% 0%

0.1 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

n

Stabilité des investissements

n

Hausse des effectifs, tendance

l

12% 28%

0.2

pour 2012

qui s’accentuera en 2012

37% 28%

Rentabilité 2011 versus 2010

0.0

Prévisions Stabilité du CA, léger CA 2012

CA 2011 versus 2010 tendance positive confirmée

0.6 0.5

4% 12%

n

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

50% 69%

0.5

a branche des assurances a réalisé les consolidations attendues en 2011 et prévoit de recruter en 2012. la gestion des risques a eu la plus forte croissance, due à la pression légale. le principal défi auquel la branche devra faire face en 2012 aura trait aux modifications de la fiscalité. la branche de l’assurance se compose de grands établissements pour les affaires d’assurance-vie et de réassurance et de plus petits pour les assureurs non-vie. le marché intérieur lié aux activités de non-vie et de réassurance est saturé, le potentiel de croissance en est ainsi limité. De fait, le secteur bénéficie, et continuera de bénéficier, du besoin de sécurité supérieur à la moyenne internationale de la population suisse.

0.4

0.3

27%

23%

0.5 0.4

0.2

0.3

23% 8%

0.2 0.1 0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 71%

21%

4% 4%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

26 réponses dont 25 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en autres

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CCIG - Mazda xp:GB &M 20.02.12 12:31 Page1

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Automobiles

Quelle est votre analyse économique de l’année qui vient de s’écouler? au vu des chiffres, notre secteur a bien évolué. on peut cependant relever des différences entre les divers acteurs de la branche. Il y a, par exemple, une forte augmentation des importations directes. De plus, les marques européennes ont réalisé de meilleures performances que les japonaises. la baisse de l’euro, entre autres, leur a permis de séduire de nouveaux clients. autre fait remarquable, les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima pour les firmes nipponnes. la production de voitures a été nettement ralentie et il a fallu faire face à de nombreux imprévus, ce qui n’a évidemment pas été favorable pour les ventes. Pour les sociétés européennes, par contre, les clients ont pu bénéficier d’offres très intéressantes. les actions ont permis de faire de bonnes affaires; les consommateurs ne s’en sont pas privés. 2012 s’annonce donc sous les meilleurs auspices? Il reste encore beaucoup d’inconnues pour déterminer avec précision de quoi l’année à venir sera faite. Si la tendance générale va probablement rester positive, il y aura cependant une petite baisse du marché global, notamment celui de l’occasion. ce dernier va subir le contrecoup des réductions sur les voitures neuves effectuées en 2011; les ventes seront moins importantes vu que de nombreux utilisateurs ont fait le pas pour un véhicule neuf l’année dernière. la situation économique actuelle est un autre élément négatif. De nombreuses inquiétudes subsistent dans l’esprit des consommateurs, notamment à propos de la crise de

«Le secteur automobile n’aura pas à affronter de crise profonde en 2012.»

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Ivo Stoeckli est né en 1968 à romanshorn (thurgovie). Installé à Genève depuis 1987, il a repris la direction de GB&M Garage et Carrosserie le 1er décembre 2010. Il a auparavant travaillé au sein de Fiat Suisse pour devenir ensuite «zone manager» chez Fiat et Mazda durant dix ans. en 2003, il a été nommé directeur de Honda Fribourg, puis, en 2007, directeur de Honda automobiles à Genève.

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l’euro, de la conjoncture et des risques pour l’emploi. De tels facteurs n’aident jamais un secteur. De plus, les réductions sur les automobiles neuves vont être moins importantes cette année; cela rendra la tâche des vendeurs plus difficile. reste que, globalement, le secteur automobile n’aura certainement pas à affronter de crise profonde en 2012. Internet et ses offres à prix cassés ne brisent-ils pas le secteur automobile? Internet prend de l’ampleur dans le secteur automobile comme dans tous les autres domaines. Mais, dans notre métier, nous ne sommes pas vraiment touchés par cette tendance de fond. et le marché ne va pas s’en trouver fondamentalement modifié non plus. Il faut aussi préciser, et c’est important, que le consommateur suisse n’a pas forcément le même réflexe que ses voisins européens. Il apprécie d’être conseillé par un spécialiste et le contact humain avec un vendeur reste encore important et même primordial pour que l’acte d’achat se réalise. ces prestations n’existent pas sur internet lorsqu’une voiture est vendue. rappelons, enfin, que l’automobile est le deuxième poste de dépenses des Suisses, derrière l’achat d’une maison ou d’un appartement, soit un poste clef qui mérite toute notre attention. en résumé, si la conjoncture s’annonce ardue, le secteur de l’automobile dispose de nombreux atouts pour pouvoir «tirer son épingle du jeu» et réaliser de bons chiffres d’affaires dans les mois et les années à venir. Propos recueillis par Fabio Bonavita

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Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

automobiles

0.5 4% 12%

12% 0%

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évolution Prévisions CA 2012 0.4 d’affaires du chiffre

CA 2011 versus 2010CA

0.3

22% 44%

34% 22%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

22% 22%

0.2 0.8 11% 12%

n

11% 0%

dans une moindre mesure

0.1 0.7 0.0

27% 20%

pour 2012 0%

0.6

0%

n

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0.5

4% 12%

12% 0%

évolution de la rentabilité

22% 0%

–5% à –10% –10% et moins

0% 22%

0% +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0.3

44%

0% à -5%

33%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011 89%

1.0

23%

0.8

0.6

0.2

0.4

0.1

0.2

0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

n

Baisse des investissements

n

Baisse des effectifs,

D

22% 12%

0.1

0.4

stabilisation prévue pour 2012

pour 2012

34% 22%

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0.5

2011 versus 2010 CA Hausse de la rentabilité,

perspectives plus optimistes

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

0% à -5%

22% 44%

0.4

0.0

Prévisions Forte baisse du CA, confirmée CA 2012

Inférieurs

11%

0%

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 60%

ans le secteur automobile, le nombre de nouvelles immatriculations de voitures en Suisse a progressé de 10%. Dans cette branche, les possibilités de croissance sont limitées en raison de la saturation du marché. en effet, pour de nombreux ménages, l’automobile est l’objet de consommation le plus coûteux. comme son achat peut être repoussé, le secteur dépend de la confiance et de la situation financière des ménages. les cycles sont donc marqués. les activités de réparation sont en revanche bien moins sensibles à la conjoncture et plutôt tributaires de l’âge et du taux d’utilisation des véhicules. la densité des garages-ateliers, petites entreprises en moyenne, reste élevée. toutefois, leur proximité géographique et la connaissance de la clientèle expliquent leur bonne résistance. les importations directes sont en forte hausse. les marques européennes ont réalisé de meilleures affaires que les marques japonaises, grâce, d’une part, à la baisse de l’euro et, d’autre part, au ralentissement de la production au japon dû à la catastrophe de Fukushima.

40%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

9 réponses dont 2 en commerce de gros, 5 en commerce de détail, 1 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en autres

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Banques, sociétés financières

Manuel Jetzer, Managing Director, est le responsable région Genève depuis 2009, fonction qu’il cumule avec celle de responsable Private Banking des activités onshore Genève depuis 2006. Il a été membre du Managing Director evaluation committee (MDec) de 2007 à 2010. titulaire d’un Master in Business administration de l’université de Genève, Manuel jetzer est entré au Credit Suisse en 1992.

Le secteur bancaire subit d’importants remous ces derniers temps. Comment jugez-vous l’année 2011 en matière économique? la réponse à cette question est multiple, car il convient de distinguer les types d’activité bancaire. ainsi, de façon générale, les affaires de négoce – très importantes dans le canton de Genève – comme celles relatives aux activités corporate Banking et clientèle privée en Suisse se sont très bien déroulées. concernant les activités de gestion de fortune, il faut différencier les activités selon les aires géographiques de la clientèle. D’une façon générale, dans un contexte économique et réglementaire encore incertain, caractérisé par ailleurs par des taux d’intérêt très bas, les activités offshore se sont révélées plus difficiles en europe de l’ouest. Inversement, le Moyen-orient de même que les pays émergents sont restés dynamiques. Quelles sont vos projections pour 2012? les projections restent très délicates à formuler. elles sont tributaires de nombreux facteurs, dont celui de la croissance économique des pays occidentaux – qui reste morose –, et des incertitudes quant aux mesures prises pour maîtriser la crise de la dette de plusieurs de ces derniers. tous ces éléments pénalisent les activités et les décisions d’investissement de la clientèle. Par ailleurs, dans un environnement de taux d’intérêt qui resteront bas et d’une baisse tendancielle des marges, la concurrence sera vive.

«Le nerf de la guerre passera par la maîtrise des coûts.»

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le nerf de la guerre passera en très grande partie par la maîtrise des coûts. l’avenir appartient à ceux qui auront su anticiper les changements et s’y préparer en conséquence. La crise va-t-elle toucher la Suisse de plein fouet? À ce jour, la Suisse a moins souffert que ses voisins européens. le taux de chômage est faible et, paradoxalement, la Suisse est l’un des rares pays d’europe à remplir les critères de Maastricht! notre pays n’est toutefois pas une île dans le monde et nos entreprises sont très dépendantes de nos partenaires étrangers, européens en tête. nous devons nous attendre à une croissance très faible de notre PIB, avec les conséquences que cela engendre. Quels sont les défis majeurs de ces prochaines années? les défis sont multiples. Ils relèvent du contexte actuel: croissance atone, vigueur du franc suisse et durcissement général des réglementations en matière de fonds propres par exemple. Dans cette perspective, il est impératif que la place financière suisse comme celle de Genève restent de premier ordre et irréprochables. Il nous appartient, dès lors, de défendre nos atouts – qui restent indéniables – pour répondre à la globalisation croissante de notre économie comme à celle de nos clients. Propos recueillis par Fabio Bonavita

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Prévisions CA 2012

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% 20%

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12% 0%

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évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

Prévisions CA pour 2012

27% 36%

2011 versus 2010 20% 21%

15% 19%

0.2 0.8

15% 9%

6% 13%

17% 2% n

Prévisions CA très diversifié, optimisme CA 2012

n

Légère baisse de la rentabilité,

n

Stabilité des investissements

n

Légère hausse des effectifs,

d’ensemble pour 2012

0.1 0.7 0.0

27% 20%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

0.5

4% 12%

12% 0%

évolution de la0.4rentabilité

confirmée pour 2012

29% 42%

l

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

19% 14%

15% 18%

0.2

3% 10%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011 0.8

0.7 0.6

0.5

0.5

0.4

0.2

0.4

20%

17%

–5% à –10% –10% et moins

67%

0.8

0.6

0.3

0% à -5%

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

63%

0.7

19% 2% 15% 14%

0.1 0.0

CA 2011 versus 2010

hausse prévue pour 2012

0.6

0.3

24% 9%

0.2

0.1

0.1

0.0

e secteur financier subit les conséquences du taux de change. Pour 2012, il ne prévoit pas de déflation ni de hausse des taux. le défi est plutôt lié aux réglementations financières. les contraintes sont de plus en plus nombreuses et compliquent le métier. l’exemple de l’exigence de l’augmentation des fonds propres reflète bien la tendance. Malgré les pressions régulatrices croissantes, la place financière genevoise conserve une bonne position au niveau international, grâce notamment à sa forte diversification. Ses atouts sont mondialement reconnus: son savoir-faire, son expertise en matière de gestion de patrimoine privé, une activité au bon potentiel de croissance dans les pays émergents, et le secteur du négoce international, où le trade finance joue un rôle unique au niveau mondial. une tendance inquiétante de ces derniers mois: la forte réduction de taille de la gestion de fortune.

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 51%

25%

2% 12%

10%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

56 réponses dont 4 en négoce, 52 en Services (conseil, gestion, etc.)

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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né en 1969, Hugues Hiltpold obtient son diplôme d’architecte en 1996, puis fonde, en 2001, la société Hiltpold Architectes. Sur le plan politique, il a été député au Grand conseil de 2001 à 2007, et est conseiller national depuis 2007. Passionné par les questions telles que la construction durable et la politique énergétique, thèmes sur lesquels il s’illustre fréquemment à Berne et à Genève (surélévations d’immeubles notamment), il promeut aussi avec succès l’initiative populaire genevoise pour l’accueil continu des élèves.

© freshfocus

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

«Les décisions d’investissement dans de grandes infrastructures par les pouvoirs publics amèneront un bol d’air salutaire.»

Comment analysez-vous l’année qui vient de s’écouler en termes économiques? 2011 fut une année économiquement bonne pour le secteur de la construction, et ce malgré la crise qu’on a pu constater dans d’autres domaines. les chantiers démarrés l’année précédente se sont maintenus, ceux qui devaient débuter dans les trois premiers trimestres de 2011 ont, pour la plupart, été engagés. on a toutefois pu constater, lors du quatrième trimestre de 2011, un tassement de ce secteur, ce qui semble augurer d’une année 2012 plus difficile. les travaux ont été reportés soit sur 2012, soit simplement sur les exercices suivants.

que le secteur des cleantechs. Beaucoup de bâtiments actuels présentent encore un mauvais bilan: il devient impératif aujourd’hui de les rénover dans les plus brefs délais afin de réduire au maximum la consommation calorique et, par conséquent, limiter drastiquement les déperditions (en Suisse, près de la moitié de la consommation énergétique est dévolue au chauffage des locaux). Il faudra, en parallèle, installer systématiquement des Pac (pompes à chaleur) et des panneaux solaires (photovoltaïques et thermiques). Il sera indispensable également d’adapter la législation en conséquence pour promouvoir les cleantechs.

Et quel est votre sentiment pour 2012? Le secteur se portera-t-il mieux ou la situation peut-elle se dégrader? les perspectives économiques pour 2012 ne sont pas réjouissantes, même si l’impact sur le secteur de la construction semble moindre en comparaison avec d’autres branches. les taux historiquement bas et les décisions d’investissement dans de grandes infrastructures ou bâtiments publics notamment (ceVa, réseau de tramways, agrandissement de la prison, nouveau bâtiment des lits aux HuG, etc.) par les pouvoirs publics amèneront un bol d’air salutaire pour les entreprises et les mandataires locaux.

Finalement, le secteur est très peu touché par la crise, c’est l’un des plus florissants de l’économie genevoise... Il est vrai que le secteur de la construction genevoise a été épargné par la crise en 2011, mais il faut aussi reconnaître que les taux hypothécaires historiquement bas et la politique d’investissement des pouvoirs publics ont favorablement influé sur ses résultats. cela étant, il convient de savoir raison garder, car les perspectives pour 2012 ne sont pas réjouissantes. Il appartient plus que jamais aux autorités de conserver cette politique anticyclique permettant d’injecter des capitaux dans l’économie locale (le budget d’investissement 2012 s’élève à près d’un milliard de francs). Il en va de la sauvegarde de beaucoup d’emplois genevois. Propos recueillis par Anthony Kaeser

Quels sont les principaux défis pour le secteur du bâtiment dans les années à venir? Il s’agira de développer encore la construction de bâtiments à très hauts standards énergétiques, ainsi

17

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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1.0

Prévisions CA 2012 CA 2011 versus 2010

0.8

% 20%

Bâtiment, génie civil, bureaux d’architectes

0.6

4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 du chiffre d’affaires

CA 2011 0.4 versus 2010CA Prévisions CA pour 2012

32% 49%

2011 versus 2010 29% 10%

1.2 0.2

17% 18%

n

6% 11%

8% 10%

8%

1.0 0.0

27% 20%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

2%

–5% à –10% –10% et moins

0.8 4% 12%

12% 0%

Prévisions de rentabilité pour 20120.4

18% 18% 11% 5%

11% 13% 6%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

6%

7%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

57%

0.6

0.8

61%

0.7 0.5 0.6 0.4

0.3

de la rentabilité, confirmée pour 2012

CA 2011 versus 2010

n

Stabilité des investissements

n

Hausse des effectifs,

l

47% 58%

Rentabilité 2011 versus 2010

0.0

Prévisions Hausse solide du CA et CA 2012

confirmée pour 2012

évolution de la0.6rentabilité

0.2

19

0.5

23%

20%

0.4

31%

0.3 0.2

8%

0.2 0.1

es membres du secteur de la construction sont satisfaits de la marche de leurs affaires pour 2011, qui a confirmé son mouvement de consolidation. la croissance dans le domaine du bâtiment est soutenue et la menace d’une bulle n’est pas d’actualité, les prix restant sous contrôle (+3%). les réalisations de grands projets dans le domaine des transports et des infrastructures lui ont à nouveau assuré une croissance continue de son ca. la branche se caractérise par de petites entreprises particulièrement exposées aux fluctuations conjoncturelles. les faibles barrières à l’entrée et le grand nombre de petits acteurs provoquent une forte pression sur les prix et la faiblesse des marges accroît les risques de faillite en cas de conjoncture basse. les sociétés spécialisées dans les matériaux innovants et produits Minergie s’en sortent, quant à elles, mieux, car elles profitent de la tendance à la rénovation, même en période basse.

0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 76% 22%

1% 1%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

85 réponses dont 31 en Production, 4 en commerce de gros, 1 en négoce, 36 en Services (conseil, gestion, etc.), 13 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Chimie, pharmacie, parfumerie, cosmétiques

Ingénieur en génie chimique, Daniel Schupbach a débuté chez Firmenich au département projet. Il a ensuite travaillé chez rhône Poulenc dans la vente de spécialités chimiques. le virus de l’entrepreneuriat aidant, il a développé des systèmes de dosage volumétrique pour les métiers des parfums et arômes. la société Contexa SA, dont il est le directeur technique, a été créée en l’an 2000 afin de promouvoir et commercialiser ses développements.

Comment analysez-vous l’année qui vient de s’écouler en termes de conjoncture pour votre secteur? Dès septembre-octobre 2009, l’ensemble du secteur a bloqué la totalité de ses investissements, y compris ceux pour de petits montants. au point que même certaines pièces détachées, devant assurer le fonctionnement des outils de production, n’étaient plus réapprovisionnées. Il était choquant de voir les acteurs de la maintenance stoppés dans leurs travail quotidien pour du matériel valant une centaine de francs! cette situation a duré quelques mois, jusqu’au printemps 2010. en 2011, la confiance est revenue, avec des investissements pratiquement équivalents à ceux de 2009. À partir de cette période, le marché asiatique, moins touché en 2009-2010 que l’américain et l’européen, a continué sur sa bonne lancée. en europe, les dettes publiques et les non-performances boursières ont fait craindre un scénario identique à 2009; le secteur n’a pas eu, pour le moment, à l’affronter. on sent toutefois une inquiétude quant à l’avenir de manière générale. le franc suisse fort représente aujourd’hui un problème majeur de compétitivité pour notre secteur, surtout dans la mesure où les prix ont tendance à baisser. Et quel est votre sentiment pour 2012? Le secteur se portera-t-il mieux ou la situation peut-elle se dégrader? 2012 démarre fébrilement ou, respectivement, n’a pas encore vraiment démarré. le marché arabe, normalement très porteur pour nos clients, est tourmenté et amène son lot de questions sur l’avenir. De plus, tous les gros acteurs sont en réflexion sur les opportunités futures des différents marchés. très clairement, la zone asie tire son épingle du jeu et, a contrario, la zone europe est en lent déclin. les principaux investissements ont tendance à se concentrer en

«Les principaux investissements ont tendance à se concentrer en Asie.»

© DR

20

asie. l’amérique du Sud est active, mais d’une approche plus difficile, alors que l’amérique du nord reprend un peu des couleurs. Si 2012 s’annonce faible sur le premier semestre, le second devrait toutefois être plus porteur, pour autant que l’on soit présent sur l’ensemble des marchés. Personne ne peut et ne veut prédire un effondrement de l’europe. Il faut donc tout entreprendre pour ne pas en arriver à cet extrême, car les conséquences qui en découleraient seraient désastreuses pour la planète entière. Quels sont les principaux défis pour votre secteur dans les années à venir? notre défi sera de rester compétitif à tous les niveaux: sur le produit, le personnel et les services. Pour le produit, cela passe par l’innovation. Garder une longueur d’avance implique un développement continu, une amélioration incessante des produits. un client ne verra pas d’objection à payer plus pour un produit innovant et performant. concernant les ressources humaines, le recrutement de personnel adapté à nos besoins est un défi quotidien. ce personnel est difficile à trouver, d’autant plus qu’il est très peu mobile et que la Suisse, de manière générale, en forme peu. le service après-vente est également une carte fondamentale de l’image d’une entreprise. Finalement, le secteur est très peu touché par la crise ou en subit-il les difficultés? le secteur est, en soi, peu affecté par la crise. Mais c’est bien la gestion financière à plus que court terme qui engendre blocages et redémarrages en trombe. le temps des certitudes étalées dans le temps est terminé; tout est immédiat, dans un sens comme dans un autre. Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

0.5 4% 12%

12% 0%

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évolution Prévisions CA 2012 0.4 d’affaires du chiffre

CA 2011 versus 2010CA

0.3

32% 37%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

18% 22%

0.2 0.8

14% 7%

14% 15%

14% 15% 8%

0.1 0.7 0.0

27% 20%

12% 0%

n

Rentabilité très diversifiée,

prévue pour 2012

CA 2011 versus 2010

tout comme les perspectives

0.6

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

évolution de la0.4rentabilité

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

42% 32%

Rentabilité 2011 versus 2010

0.2

8% 15%

15% 4%

8% 15%

0.1 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011 0.5

41%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

81%

41% 0.8

0.4

0.6

0.3

18%

0.4

0.1

0.2

0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

15%

Supérieurs

4%

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Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 58%

n

Baisse des investissements

n

Stabilité des effectifs, légère

D

12% 4%

0.0

2012

hausse prévue pour 2012 15% 30%

Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

0.2

Prévisions Hausse du CA, stabilisation CA 2012

4%

0.5

4% 12%

n

15%

19%

oté d’une position de premier plan en Suisse dans les domaines de la recherche et de l’innovation, ce secteur parvient à s’imposer face à la concurrence mondiale. Il est largement axé vers l’exportation, avec plus de 90% de son chiffre d’affaires réalisé à l’étranger. l’innovation, la liberté de recherche et les brevets sont des enjeux de développement primordiaux pour le secteur, notamment au vu des coûts salariaux et de production élevés en Suisse et à Genève en particulier. la recherche et le développement coûtant cher, le secteur est très concentré, constitué pour moitié de grandes entreprises, et de l’autre, à l’opposé, de micro-entreprises occupant des marchés de niche ou de start-up. la dynamique exportatrice de Genève s’appuie sur l’industrie chimique qui représente, avec l’horlogerie, les deux tiers des exportations du canton. la branche pharmaceutique profite, quant à elle, du vieillissement démographique et de la place croissante de la santé dans le budget des ménages. les perspectives du secteur s’annoncent bonnes et ce, malgré la concurrence internationale qui pèse sur les marges, notamment dans la chimie.

8%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

30 réponses dont 8 en Production, 15 en commerce de gros, 1 en commerce de détail, 2 en négoce, 2 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Conseils économiques, juridiques, commerciaux, scientifiques

Eric Wavre est titulaire d’une licence en droit de l’université de Genève et d’un brevet d’avocat. Pendant quinze ans, il a travaillé au sein de la défunte SBS, dans le domaine commercial principalement. Il a exercé la fonction de directeur de la succursale de Genève et a codirigé la filiale de SBS à luxembourg. Il a ensuite intégré la direction générale d’unilabs. après quinze années au sein de cette société, il rejoint BDO au 1er mars 2009, où il est partenaire et responsable de la succursale de Genève.

Le secteur des sociétés fiduciaires a-t-il vécu paisiblement les douze derniers mois? cela dépend du type de clientèle de chaque fiduciaire. Globalement, 2011 n’aura pas été une grande année. le franc fort et les perspectives d’une augmentation du chômage ont affecté un nombre important de clients des fiduciaires. les grandes structures ont une clientèle plus internationale et diversifiée et donc ce sont surtout les petits fiduciaires locaux qui sont les plus touchés, particulièrement ceux qui ont une clientèle suisse exportatrice. cela a nettement compliqué leur tâche et fait baisser leur chiffre d’affaires de l’année qui vient de s’écouler. les clients deviennent de plus en plus attentifs aux coûts en raison du ralentissement économique. cette situation ravive la concurrence entre les différents acteurs. Cela signifie-t-il que l’année 2012 s’annonce incertaine? Il est très difficile de faire des prévisions. l’évolution va beaucoup dépendre de la politique qui sera menée, notamment dans la zone euro. certaines études prédisent, en cas d’explosion de la zone euro, une diminution de 30% du PIB des pays du Sud, et, du coup, de 10 à 15% pour l’allemagne. Si cela s’avérait exact, les conséquences seraient dramatiques. Heureusement, ce scénario n’est pas celui privilégié ni par les prévisionnistes ni par les politiques. Dans tous les cas, c’est l’incertitude qui prévaut actuellement. tant que celle-ci sera présente dans les esprits, il n’y aura pas de reprise. en Suisse, je pense que l’on va assister à une poursuite du ralentissement. nous avons l’avantage, dans notre branche d’activité, que les métiers d’auditeurs et de conseillers fiscaux en particulier deviennent incontournables, car la réglementation se complexifie. D’un autre côté, il y a une forte pression sur les prix et une très vive concurrence. ce sont donc plusieurs

«Les métiers d’auditeurs et de conseillers fiscaux deviennent incontournables, car la réglementation se complexifie.»

© DR

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paramètres qui se superposent et qui rendent les prévisions difficiles, même à court terme. Le secteur va-t-il engager ou licencier? Globalement, je pense qu’il devrait y avoir une stabilité des effectifs, même si, comme dans tous les secteurs d’activités, certains acteurs croissent alors que d’autres stagnent ou constatent une diminution de leur volume d’affaires. Il n’est pas rare de voir, alors que les prévisions sont soit pessimistes soit optimistes, la conjoncture s’inverser. nous sommes donc peut-être à un tournant, car la reprise est possible, mais freinée par l’incertitude liée aux décisions politiques relatives à l’endettement du monde occidental, zone euro et États-unis. c’est un aspect que les entreprises ne maîtrisent pas. Par ailleurs, le secteur particulier de l’audit n’est pas un marché homogène; les exigences toujours plus poussées de l’autorité de surveillance de révision rendent la tâche sans cesse plus complexe, entre autres pour le contrôle ordinaire. ce secteur est très dépendant de la régulation qui s’intensifie. Peut-on imaginer des fusions entre les différents acteurs de la branche, notamment les «big four»? certainement pas, car il y aurait, dans de telles circonstances, un risque de monopole et probablement peu ou pas de synergies, mais potentiellement d’importants conflits d’intérêts. Il est difficile d’imaginer une réduction des «big four» à trois ou même à deux et ce n’est pas, à mon avis, à l’ordre du jour. en revanche, des rapprochements entre fiduciaires de taille moyenne ou petite sont probables, du fait des contraintes de la règlementation et des compétences requises pour poursuivre leurs activités. Propos recueillis par Anthony Kaeser

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

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évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

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2011 versus 2010

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Prévisions CA pour 2012

21% 9%

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2011 versus 2010 CA pour 2012 +10% et plus +5% à +10%

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0.6 évolution

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Baisse des investissements

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Hausse des effectifs, confirmée pour 2012

de la rentabilité

35% 47%

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Rentabilité 2011 versus 2010

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Prévisions de rentabilité pour 2012

19% 28%

0.2 11% 8%

14% 7%

13% 4% 8%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

6%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

55%

0.6

de la rentabilité,

stabilisation prévue

0.8

0.0

Prévisions Légère hausse du CA et CA 2012

71%

0.8 0.7

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36%

0.4

une part, la globalisation et l’interconnexion croissante de l’économie et de la société ont des effets positifs sur les demandes de la branche, avantageant les grandes sociétés fiduciaires, même si elle est principalement composée de petits établissements. D’autre part, les domaines de la fiscalité et de l’audit ne cessent de se complexifier, développant les demandes de mandat. les clients du secteur étant de plus en plus attentifs aux coûts, ravivant ainsi la concurrence, la consolidation des acteurs de la branche à moyen terme n’est pas impossible. les membres du secteur prévoient une confirmation de leurs affaires en 2012, principalement due aux nouveaux standards de régulation et de besoin en conseils lors de restructurations.

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Répartition géographique des investissements 2012 71%

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Genève Suisse France voisine Europe Autres

96 réponses dont 3 en négoce, 92 en Services (conseil, gestion, etc.), 1 en autres

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Vicky Tuck est directrice générale de l’Ecole Internationale de Genève depuis août 2011. avant cela, elle était directrice du cheltenham ladies’ college, au royaume-uni, où elle a pris ses fonctions en 1996. elle a introduit le diplôme du Baccalauréat international dans cette école qui accueille des élèves externes et internes de 11 à 18 ans.

© Andrew Weekes

Éducation, formation

«Le réseau d’organisations internationales et de sociétés multinationales dont bénéficie Genève représente un cas unique au monde, qu’elle se doit de maintenir.»

Comment votre secteur a-t-il vécu l’année 2011? la demande dans le secteur privé de la formation est restée très stable par rapport aux années précédentes. les gens accordent toujours autant leur confiance aux institutions indépendantes, cela n’a pas changé. les élèves sont les enfants de personnes travaillant dans les organisations internationales, les multinationales ou dans le domaine financier et bancaire. Si ces secteurs continuent à bien se porter, la demande restera identique.

nationalité dominante dans les écoles privées genevoises, contrairement à d’autres écoles internationales ailleurs dans le monde. les élèves viennent de dizaines de pays différents. Il y a évidemment des étudiants chinois, russes, indiens ou brésiliens, mais leur proportion est relativement faible. le réseau d’organisations internationales et de sociétés multinationales dont bénéficie Genève représente un cas unique au monde, qu’elle se doit de maintenir.

Les douze mois à venir seront-ils aussi réjouissants? Il est toujours difficile de faire des prédictions à douze mois, mais l’année 2012 sera certainement aussi bonne que 2011. Il faut pourtant toujours rester vigilant, ne jamais se reposer sur ses lauriers. Il y a, par exemple, un paramètre relativement important: les salariés sont souvent payés en dollars dans les organisations internationales; la force du franc suisse a donc tendance à diminuer leur pouvoir d’achat. De plus, l’organisation Mondiale de la Santé (oMS) va réduire ses effectifs. D’autres nouvelles sont cependant réjouissantes: l’organisation des nations unies (onu) a annoncé qu’elle entreprenait un projet de rénovation de ses bâtiments à Genève. nous suivons attentivement tous ces développements, car cela concerne directement le secteur de l’enseignement privé.

Quels sont les défis qui vous attendent? Ils sont multiples, mais tous passionnants. la première chose, et certainement la plus importante, est de ne jamais croire que tout est acquis. Il ne faut jamais relâcher la pression. Il est fondamental de maintenir une éducation de haute qualité dans le secteur privé, notamment en privilégiant la qualité des professeurs retenus pour donner des cours. ensuite, il est essentiel d’investir dans la formation des enseignants. le monde change en permanence, et les connaissances aussi; il apparaît donc primordial d’effectuer des mises à jour pour proposer des cours à la fois intéressants et actuels. De plus, la concurrence pour rentrer dans les différentes universités du monde est de plus en plus féroce; il faut donc tout faire pour que les élèves aient le maximum de chances d’y parvenir. les universités aussi deviennent un marché mondial, il faut savoir s’y adapter et répondre à leurs exigences élevées. Propos recueillis par Fabio Bonavita

La demande des pays émergents (Chine, Brésil et Inde) est-elle essentielle? l’avantage d’être installé à Genève permet une véritable mixité. en d’autres termes, il n’y a pas vraiment de

25

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

0.5 4% 12%

12% 0%

Éducation, formation

26% 47%

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

Prévisions CA pour 2012

2011 versus 2010 26% 12%

16% 26%

0.2 1.0

16% 5% 11% 5%

0.1 0.0

27% 20%

4% 12%

12% 0%

27

n

Prévisions Hausse du CA, excellentes CA 2012

n

Hausse de la rentabilité,

perspectives pour 2012

5%

5%

CA 2011 versus 2010 confirmée pour 2012

0.8 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

33% 60%

0.6 évolution

n

Stabilité des investissements

n

Hausse des effectifs,

confirmée pour 2012

de la rentabilité

l’

Rentabilité 2011 versus 2010

0.4

Prévisions de rentabilité pour 2012

28% 17%

0.2

17% 6% 11% 11%

11% 6% 0%

0.0

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011 36%

0.40

32%

0%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011 79% 0.8

32%

0.7 0.6

éducation fait partie des secteurs qui bénéficient le plus de la croissance économique. cette branche, de par son caractère anticyclique, est, avec la santé, celle qui a le mieux traversé la crise, avec une progression annuelle continue de près de 4%. elle englobe principalement des écoles privées, un secteur qui enregistre une hausse structurelle depuis plusieurs années. les écoles privées sont victimes de leur succès, à la fois auprès des Genevois qui n’approuvent plus le système offert par l’enseignement public et aussi auprès de la communauté internationale de Genève, à la recherche de places dans les écoles, principalement anglophones, du canton. le domaine de l’éducation est l’un des secteurs dont l’augmentation d’effectifs pour 2012 est la plus forte.

0.5 0.4 0.3 0.2

16% 5%

0.1 0.0

0.00

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 57%

30% 4%

9%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

19 réponses dont 1 en commerce de détail, 13 en Services (conseil, gestion, etc.), 5 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Jaeger:Jaeger xp 14.03.12 16:33 Page1

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Énergie, environnement

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«Il est difficile de trouver de nouveaux apprentis qui souhaitent faire carrière dans ce secteur» © DR

Alain Bosshard est le fils du créateur de l’entreprise Jaeger & Bosshard, fondée en 1942, à nyon. en 1958, elle s’installe à la Praille, lieu qu’elle occupe encore aujourd’hui. l’emplacement est idéal car proche des rails. alain Bosshard rejoint l’entreprise familiale le 1er août 1970. Il en est aujourd’hui le directeur.

L’année 2011 a-t-elle profondément changé votre secteur? non, même si des phénomènes sont apparus. Globalement, ce fut une bonne année, mais nous avons pu remarquer une réduction des marges qui se révèle inquiétante, malgré des chiffres d’affaires en hausse. une concurrence de plus en plus féroce et une attention plus grande portée aux coûts par les clients de notre secteur en sont les causes. De plus, avec l’informatique et internet, les prix sont connus de tous; cela nous oblige à pratiquer des marges très réduites. cependant, le point positif est que les prix des ferrailles et des métaux restent élevés. Les prix risquent-ils d’augmenter cette année? c’est très fluctuant, car la Bourse des métaux de londres est très volatile sauf en ce qui concerne les aciers, car les aciéries fixent les prix chaque mois. Il est donc difficile de prévoir ce qui va arriver dans les mois à venir. Mais pour l’instant, les cours restent à des niveaux semblables à ceux de 2011. les premiers mois de l’année 2012 ont été bons pour la plupart des entreprises du secteur, ce qui laisse augurer de résultats réjouissants. Mais il faut garder à l’esprit que cela peut basculer très rapidement. Si les Bourses ne sont pas gérées par les fonds monétaires, ces derniers ont

néanmoins une grande influence sur les cours des matières, dont le secteur est fortement tributaire. Le fait de vendre en Europe est-il un problème avec un franc suisse très fort? Pour minimiser les risques, il faut vendre en euros et acheter de la monnaie européenne dans le même temps, cela permet de se couvrir en cas de problème majeur. les aciéries, comme les sociétés d’autres secteurs, ne vivent pas une période facile. Comment le secteur de la ferraille et des métaux peut-il encore évoluer? l’évolution se fera surtout au niveau des nouveaux traitements des matières. Par exemple, depuis peu, on fabrique des fibres pour oreillers grâce au Pet. c’est une innovation intéressante. Il y a une évolution dans la technique de valorisation. le métier de base, lui, ne va pas changer. Est-ce un secteur qui embauche? les effectifs restent et vont rester stables ces prochaines années. l’essentiel est de former de nouveaux apprentis. Il existe un cFc de recycleur, mais il est toujours relativement difficile de trouver de nouveaux apprentis qui souhaitent faire carrière dans ce secteur. Propos recueillis par Fabio Bonavita

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

Énergie, environnement

0.5 4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

36% 40% 14% 33%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

22% 7%

0.2 1.0

14% 7%

0% 13%

14% 0%

n

Prévisions CA très disparate, de même CA 2012

n

Rentabilité également

que les prévisions pour 2012

0.1 0.0

27% 20%

4% 12%

12% 0%

CA 2011 versus 2010 disparate, prévisions inégales

0.8 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

0.6 évolution

Hausse des investissements

n

Stabilité des effectifs,

l

0.4

20% 27%

0.2

13% 13%

0.0

n

40% 46%

Prévisions de rentabilité pour 2012

7%

pour 2012

baisse prévue pour 2012

de la rentabilité

Rentabilité 2011 versus 2010

13% 7%

0%

7%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

7%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

50%

e domaine de l’énergie dans le cadre de sa consommation est influencé par deux facteurs principaux: la production industrielle et les conditions climatiques. la concurrence, vive dans ce secteur, entraîne une réduction des marges. entre les activités de recyclage, les nouvelles technologies et les sociétés actives dans le pétrole, les disparités ne permettent pas de tirer un bilan conjoncturel clair de la branche, dont la seule donnée commune semble être des investissements à la hausse.

60%

0.5

0.4

31

0.6

36%

0.5

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27%

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14%

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13%

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Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 67%

33%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

15 réponses dont 5 en Production, 2 en commerce de gros, 2 en commerce de détail, 1 en négoce, 3 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Grands magasins, commerces spécialisés

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«Le confort des consommateurs passe par des horaires étendus.»

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Jean-Bernard Rondeau a effectué toute sa carrière dans le secteur des grands magasins. après quelques années passées en France, il arrive en Suisse allemande en 1985, notamment pour y apprendre l’allemand. Il intègre Manor la même année. en 1993, il rentre chez Maus Frères SA, à Genève, et devient secrétaire général du groupe.

Les commerces spécialisés et autres grands magasins se sont-ils bien portés en 2011? ce fut une année correcte, sans plus. elle a bien démarré avec un premier semestre que l’on pourrait qualifier de bon, mais une nette diminution a affecté l’ensemble de la consommation dès le mois d’août. cet état de fait est valable pour Genève, mais aussi pour l’ensemble de la Suisse. Il n’y a pas particulièrement de problèmes supplémentaires avec les zones frontalières. Si l’on tente une analyse de ce ralentissement, on constate qu’il n’y pas vraiment d’explication rationnelle. en Suisse, le chômage est resté bas l’année dernière, l’endettement ne pose pas de problèmes, mais la période vécue pendant une quinzaine de mois – avec les multiples annonces de crise de la zone euro – a créé de l’angoisse dans l’esprit des gens. le Suisse est prudent; il s’est alors mis à épargner plutôt qu’à consommer. La crise est dans tous les esprits... Cela va-t-il influencer la consommation ces prochains mois? nous n’osons plus faire de pronostics tant l’incertitude est grande. nous vivons trimestre après trimestre, il n’y a pas d’autre alternative. cependant, nous avons constaté un bon démarrage pour le début de l’année 2012. le grand froid y a contribué, spécialement pour le secteur textile avec une ruée sur tous les articles permettant de faire face à des températures «polaires». Au niveau de l’emploi, quelles sont les perspectives? Sincèrement, il n’y a pas de perspectives d’embauche. les grands magasins se sont mis en veille et attendent

de voir comment la conjoncture va évoluer avant d’imaginer de nouveaux recrutements. tant que la visibilité ne dépassera pas les trois mois, aucune démarche ne sera entamée. Le secteur devra-t-il évoluer pour faire face aux nouvelles demandes des clients, notamment sur internet? cela dépend des produits. Dans le domaine culturel, internet est un réel concurrent avec des prix cassés qui poussent parfois le consommateur à commander en ligne. Pour le reste, on ne peut pas dire qu’il représente une forte concurrence. Il s’agirait davantage d’un complément pour les grands magasins; ce nouvel acteur ne va pas remplacer le commerce de détail. l’idée est de combiner une présence en magasin avec une autre en ligne afin de séduire une nouvelle clientèle, très habituée aux réseaux sociaux ou aux plateformes de vente sur le web. L’ouverture généralisée des magasins le dimanche permettrait-elle de nouvelles perspectives? avec les magasins ouverts en France le dimanche matin et plus tard les jours de semaine, il est évident qu’un alignement sur les horaires français serait logique. Proposer le plus grand confort aux consommateurs passe notamment par des horaires étendus qui correspondent aux nouveaux modes d’achat. Propos recueillis par Fabio Bonavita

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

Grands magasins, commerces spécialisés

0.5 4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

35

30% 40%

2011 versus 2010

13% 26%

Prévisions CA pour 2012

0.2 1.0

13% 5%

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13% 14%

15% 7% n

diversifiés, tout comme

0.1 0.0

27% 20%

4% 12%

12% 0%

leurs prévisions 2012

0.8 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

de la rentabilité

Baisse des investissements

n

Stabilité des effectifs, légère

l

36% 46%

0.4

Prévisions de rentabilité pour 2012

16% 28%

0.2 10% 5%

0.0

CA 2011 versus 2010

n

baisse prévue pour 2012

0.6 évolution

Rentabilité 2011 versus 2010

13% 6%

12% 10%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

13% 5%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011 79%

49% 0.5

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0.7 0.6 0.5

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Prévisions CA et rentabilité très CA 2012

13%

a marche des affaires de la branche s’est dégradée dans le commerce de détail genevois. en effet, la fréquentation et le chiffre d’affaires sont en baisse. la situation positive due à l’excellent climat de consommation en 2010 se détériore, malgré la baisse des prix. une légère stabilisation des affaires semble se profiler pour 2012, selon les membres du secteur interrogés. une perspective qui aurait pu s’avérer bien plus positive sur le long terme si les Genevois avaient accepté la lHoM en 2010. le commerce de détail genevois est soumis à la pression des commerces de France voisine, qui profitent d’un franc fort. alors qu’au niveau suisse, la situation des affaires est bonne et que le climat de consommation est soutenu, à Genève, dans un contexte de concurrence accrue et de renchérissement, la situation est jugée seulement stable par les commerçants.

0.3 0.2

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Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 63%

27% 6%

4%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

73 réponses dont 6 en Production, 15 en commerce de gros, 37 en commerce de détail, 5 en négoce, 6 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Horlogerie, bijouterie

nommé à la tête de Vacheron Constantin par le Groupe richemont en octobre 2005, Juan-Carlos Torres connaît parfaitement la manufacture horlogère dont il dirige aujourd’hui la destinée. entré en 1981, il fête ses 31 ans de maison en 2012. juan-carlos torres a fortement contribué à développer l’implication de Vacheron constantin en tant qu’entreprise citoyenne et ouverte sur le monde.

Comment pourrait évoluer le secteur de l’horlogerie en 2012? la croissance sera de mise, mais avec des taux plus modérés qu’en 2011, dus notamment au léger ralentissement de la croissance chinoise qui pourrait durer plus d’une année. concernant l’europe, il y a encore beaucoup d’incertitudes politiques et économiques qui risquent de dégénérer en problèmes sociaux importants. De plus, trois événements vont influencer l’avenir mondial: les élections présidentielles en France, en russie et aux États-unis. Donc globalement, les pays européens demeureront très attentistes. la Suisse, malgré le franc fort, restera une importante plaque tournante pour l’horlogerie. en ce qui concerne Genève, une implication forte du canton serait nécessaire pour accueillir les touristes étrangers, en prenant exemple sur lucerne qui sait accueillir ces visiteurs venant entre autres faire leurs achats horlogers dans notre pays. Partout, on parle de crise, mais la branche continue à bien se porter... la crise est l’une des raisons de la bonne santé économique de la branche. lors de périodes troubles, l’horlogerie et le luxe sont des exutoires. Si, en plus, le luxe devient une valeur refuge, spécialement pour les montres haut de gamme, alors cela dopera naturellement les ventes. quant au franc fort, ce n’est pas un frein aux ventes, mais plutôt à la rentabilité des marques. Il faut à cela ajouter un prix de l’or qui a pris l’ascenseur ces dernières années et l’on

«Une implication forte du canton serait nécessaire pour accueillir les touristes étrangers, en prenant exemple sur Lucerne.»

© DR

36

obtient des marges qui s’érodent très nettement. Il est difficile de répercuter toutes ces augmentations sur les prix de nos montres en magasin, il faut donc le faire sur nos marges. nous devons rester attentifs, car ce phénomène ne doit pas avoir d’influence sur la qualité ni stopper les investissements sur la formation ou le secteur recherche et développement qui sont essentiels pour l’avenir. Dans le secteur de l’horlogerie, quelle est l’évolution des pratiques d’achat ou de distribution? les grands groupes auront de plus en plus d’influence et ils s’organisent de mieux en mieux autour du core business de chacune de leur marque. un grand travail en amont a été fait pour les investissements et la maîtrise de l’aspect industriel. en aval, ces financements vont s’accentuer afin de maîtriser qualitativement la distribution et trouver un équilibre entre les boutiques en nom propre et le réseau de détaillants. Le «Swiss Made» est-il dépassé? non, il est essentiel. tout le monde doit être solidaire dans ce combat. nous avons une industrie unique, dans le cadre du «swissness», et j’espère que les autorités ont compris que nous devons jouer la carte du «Swiss Made» fort et contrôlé. Pour ce qui est de l’horlogerie, nous avons la chance de posséder le Poinçon de Genève, qui va au-delà de ce label suisse et promeut le «Geneva Made». Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

0.5 4% 12%

12% 0%

37

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

versus CA 2011 versus 2010CA 2011 27% 28% 0.3

34% 28%

2010

Prévisions CA pour 2012

0% 20%

0.2 0.8

19% 12% n

12% 8%

0.1 0.7 0.0

27% 20%

8%

de la rentabilité,

4%

confirmée pour 2012 n

0.6

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

12% 0%

évolution de la0.4rentabilité

l’

19% 23% 5% 19%

0.2

19% 15%

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0.1 0%

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+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

60% 0.6

72%

0.8 0.7

0.5

0.6 0.4

29%

0.3

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0.5 0.4 0.3

11%

21%

0.2

7%

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0.0

Supérieurs

Hausse des effectifs, confirmée pour 2012

42% 35%

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

CA 2011 versus 2010

Légère baisse des investissements

n

0.5

4% 12%

Prévisions Hausse du CA et CA 2012

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 55%

21%

9%

15%

Genève Suisse France voisine

industrie horlogère poursuit en 2011 sa reprise spectaculaire de 2010, avec un taux de croissance phénoménal de près de 20%. Parmi les secteurs d’exportation, elle se trouve hors norme. notons que la dynamique des exportations genevoises s’appuie sur l’horlogerie, qui, avec la chimie, représentent deux tiers des exportations cantonales. les montres sont des biens durables dont 95% partent à l’exportation, la moitié à destination de l’asie. les horlogers dépendent donc de la conjoncture internationale. l’industrie horlogère genevoise se concentre sur un marché haut de gamme dont elle est leader. la tendance aujourd’hui va vers l’intégration de l’ensemble du processus de fabrication au sein d’une entité: la «manufacture». Grâce à sa tradition ancestrale, son savoir-faire unique et son prestige mondial, l’industrie horlogère genevoise a un potentiel de croissance élevé. l’industrie horlogère repose sur l’augmentation sensible d’une population à fort pouvoir d’achat en provenance des pays émergents et notamment de la demande en asie (principalement en chine). en 2012, les horlogers prévoient la poursuite de leur évolution, toutefois de manière plus modérée en raison notamment du léger ralentissement de la croissance asiatique. Parmi les autres préoccupations du secteur figure également le renforcement du label «Swiss Made».

Europe Autres

29 réponses dont 8 en Production, 7 en commerce de gros, 11 en commerce de détail, 1 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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après son diplôme de l’ecole Supérieure de commerce de Genève et quelques années d’expérience dans l’immobilier, Thierry Rosset, 45 ans, a rejoint l’entreprise familiale Rosset & Cie en 1993, où il est associé depuis 2003. cette agence immobilière est présente dans les cantons de Genève, Vaud et Fribourg. Il a été également président de l’association Sr-uSPI de 2003 à 2005 et il est actuellement membre du comité.

Comment s’est présentée la situation du marché immobilier en 2011? Il convient d’abord d’analyser les différents marchés. en ce qui concerne la location d’appartements et de villas, le marché a été très tendu avec des prix à la relocation à la hausse. en revanche, ceux des objets loués sont restés stables en raison d’un taux hypothécaire inchangé. la pénurie concerne tous les styles de logements, qu’ils soient libres ou subventionnés. la classe moyenne est la plus défavorisée dans le contexte actuel et peine à trouver des objets correspondant à sa demande. le marché des villas et appartements à vendre est, lui aussi, sous pression avec une demande très forte suscitée par un taux hypothécaire favorable, mais une offre assez restreinte. Dans ce secteur, les prix ont été confortés et certains ont même augmenté. les autorisations de construire étant toujours aussi difficiles à obtenir, le nombre d’ouvertures de chantiers s’est avéré insuffisant pour répondre à la demande de logements. quant au marché des immeubles de rendement à vendre, il est resté bloqué en raison du peu d’objets de qualité disponibles. Malgré la complexité grandissante des demandes administratives, la quantité de chantiers de rénovation a enregistré une augmentation. ce dynamisme relatif s’explique notamment par l’octroi de subventions énergétiques. Quelles sont vos prévisions pour 2012? la situation économique mondiale est tellement fluctuante qu’il est extrêmement difficile de faire des prévisions. Mais, en se basant sur les paramètres d’aujourd’hui, c’est-à-dire des taux hypothécaires bas, l’attrait qu’exerce Genève sur les étrangers et l’instabilité

© DR

Immobilier, courtage, régies

39

«Les autorisations de construire étant toujours aussi difficiles à obtenir, le nombre d’ouvertures de chantiers s’est avéré insuffisant pour répondre à la demande de logements.»

boursière, on peut s’attendre à ce que le marché immobilier connaisse les mêmes difficultés qu’en 2011. la demande pour les logements et pour des immeubles de rendement devrait rester forte, mais le changement d’un seul des paramètres peut suffire à modifier profondément la configuration du marché. les premiers mois de l’année ont montré un léger tassement des prix pour les objets de gamme supérieure, ce qui pourrait laisser penser que 2012 s’annonce difficile. Le secteur des villas et appartements de très grand luxe semble s’être développé ces dernières années. Qu’en pensez-vous? effectivement, il y a une forte demande pour ce type d’objets et plusieurs maisons de courtage spécialisées dans ce secteur ont fait leur apparition. cette demande de très grand luxe n’est pas uniquement concentrée sur Genève; elle concerne aussi l’ensemble de la riviera et certaines stations de montagne. Quelles sont les perspectives en matière d’emploi dans l’immobilier? elles sont positives. Il y a un réel besoin de personnel qualifié en raison de la complexité toujours accrue des métiers de l’immobilier. le secteur offre, notamment, des possibilités de carrière intéressantes pour de jeunes licenciés universitaires grâce à des formations complémentaires établies par les associations professionnelles immobilières. l’accent est aussi mis sur la formation continue et l’apprentissage. Propos recueillis par Odile Habel

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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1.2

Prévisions CA 2012

1.0

CA 2011 versus 2010

% 20%

Immobilier, courtage, régies

0.8 4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 0.6 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

41

47% 55%

2011 versus 2010

0.4 Prévisions CA pour 2012 1.2 0.2

17% 20%

n

15% 5% 10% 10%

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dans une moindre mesure

8% 10%

1.0 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

0%

12% 0%

évolution de la0.6rentabilité

13% 18%

18% 10% 3%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

5%

8%

3%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

53%

68%

0.8 0.7

0.5

0.6 0.4

0.3

0.5

25%

22%

0.4 0.3

0.2

24% 8%

0.2 0.1 0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Stabilité des investissements

n

Hausse des effectifs,

c 10% 10%

0.6

n

confirmée pour 2012

Prévisions de rentabilité 0.4 pour 2012

0.0

confirmée pour 2012

48% 54%

Rentabilité 2011 versus 2010

0.2

pour 2012

CA 2011 versus 2010 n Hausse de la rentabilité,

–5% à –10% –10% et moins

0.8 4% 12%

Prévisions Hausse du CA, confirmée CA 2012

Inférieurs

Supérieurs

Inférieurs

Inchangés

e secteur est très fragmenté et composé d’activités diverses: gestion immobilière, courtage, promotion, gérance. Il comporte quelques grandes sociétés et de nombreuses plus petites. les professionnels de ces services immobiliers considèrent avoir bénéficié d’une bonne conjoncture en 2011. la branche profite de l’externalisation toujours plus étendue de la gérance immobilière. Du fait du faible taux de vacance, la hausse des loyers a un effet positif sur les marges des professionnels. la pénurie d’objets qui perdure et l’augmentation des prix poussent de plus en plus de sociétés à quitter le centre-ville pour s’installer en périphérie (Vernier/Meyrin), ce qui était encore impensable il y a quelques années. observée ces derniers mois, l’une des préoccupations de la branche est la tendance à une forte réduction de taille de la gestion de fortune.

Répartition géographique des investissements 2012 66%

30% 4%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

42 réponses dont 39 en Services (conseil, gestion, etc.), 3 en autres

.ch

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

IÉTÉS

03.12 15:41

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14.03.12 16:38


Médias, édition, arts graphiques

42

«Le livre numérique est l’un des défis majeurs des années à venir.»

© DR

née en 1966, Caroline Coutau est directrice des éditions Zoé depuis une année et active dans le monde de l’édition depuis neuf ans. titulaire d’un Master en français de l’université de Genève, elle a travaillé pour les éditions noir sur blanc et labor et Fides. elle a vécu notamment à Madrid, new York et jérusalem.

Comment analysez-vous l’année qui vient de s’écouler en termes économiques? l’année 2011 aura été très moyenne. la profession a vu ses chiffres d’affaires baisser d’environ 15%. quatre raisons fondamentales expliquent cette situation. la première est la présence de sites de vente de livres en ligne, qui détiennent presque le monopole de la vente d’ouvrages. lorsque des lecteurs ouvrent un compte sur ces boutiques, il est très difficile de les ramener ensuite en librairie. ce constat est préjudiciable pour les livres, car ces sites privilégient fortement les ouvrages à succès, tandis que les autres sont relégués aux oubliettes. la deuxième cause concerne le prix du livre. l’écart entre les prix suisses et français a augmenté avec la baisse du cours de l’euro. De nombreux consommateurs n’hésitent ainsi pas à acheter leurs ouvrages en France voisine. autre explication à la mauvaise santé du secteur de l’édition, les diffuseurs – notamment français – s’octroient des marges très importantes lorsqu’ils revendent un livre dans notre pays, arguant principalement du fort pouvoir d’achat de la population helvétique. enfin, constat probablement le plus inquiétant, les gens lisent moins qu’auparavant. Il s’agit là d’un réel fait de société. Et quel est votre sentiment pour 2012? Le secteur se portera-t-il mieux ou la situation peut-elle encore se dégrader? Des librairies ont fermé en 2011, ce sera encore le cas en 2012. Pour modifier la donne,

il faudra inventer de nouvelles voies. la récente annonce de la Fnac de se passer des diffuseurs suisses pour les ouvrages français est un changement important à venir. le problème à régler concerne les éditeurs suisses, mais on peut espérer que le grand magasin parviendra à le résoudre et continuera à les distribuer. Quels sont les principaux défis pour le monde de l’édition dans les années à venir? le livre numérique sera l’un des principaux défis à venir. nous avons intérêt à nous y atteler dès maintenant. Pour l’instant, dans notre pays, il ne remporte qu’un succès mitigé, car l’offre est faible et la technique pas encore au point. aux États-unis, le livre numérique représente déjà 10% du marché et, dans les cinq ans à venir, il sera ancré dans les habitudes des consommateurs. l’autre défi majeur est la diversité éditoriale, qui est essentielle. S’il y a certes la tentation d’éditer uniquement les ouvrages dont le succès est garanti, il est déterminant, dans notre métier, de réaliser ce en quoi l’on croit profondément. Propos recueillis par Anthony Kaeser

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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14.03.12 16:38


0.6

Prévisions CA 2012

0.5

CA 2011 versus 2010

% 20%

0.4 4% 12%

12% 0%

43

évolution Prévisions CA 2012 0.3 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

24% 32%

18% 32%

24% 15%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012 0.2

0.8

13% 2%

13% 12%

n

0.1 0.7 0.0

27% 20%

8%

7%

confirmée pour 2012 n

12% 0%

Hausse de la rentabilité,

CA 2011 versus 2010 confirmée pour 2012

0.6

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

0.5

4% 12%

Prévisions Hausse du CA, CA 2012

0.4

Stabilité des effectifs, tout

l

23% 28%

Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

15% 13%

5% 15% 8% 10%

0.1 +10% et plus +5% à +10%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à 5%

0% à -5%

8%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

76%

0.8

n

41% 34%

Rentabilité 2011 versus 2010

0.0

Baisse des investissements comme les prévisions 2012

évolution de la rentabilité

0.2

n

es budgets publicitaires des entreprises conditionnent l’évolution de ce secteur d’activité, dont un quart du ca est constitué par les imprimés publicitaires. la branche, presqu’exclusivement axée sur le marché intérieur, réagit fortement aux fluctuations de la conjoncture et à la concurrence des médias électroniques. Petit à petit, le lectorat dépasse l’habitude du papier et se tourne vers internet pour s’informer. les nouvelles offres numériques influencent les habitudes de consommation de médias imprimés, dont la moitié des recettes proviennent de la publicité, et font ainsi pression sur les prix.

83%

0.7 0.6 0.5 0.4

17%

0.3 0.2

7%

10%

7%

0.1 0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inférieurs

Inchangés

Répartition géographique des investissements 2012 49%

37%

2% 10%

2%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

43 réponses dont 11 en Production, 2 en commerce de gros, 3 en commerce de détail, 3 en négoce, 22 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Métallurgie, machines, mécatronique, électronique

44

«Les partenariats entre les sociétés et les grandes écoles sont essentiels à la survie des acteurs du secteur.»

© DR

Yvette Ramos, 42 ans, est directrice générale de la société Firstec SA depuis janvier 2010. Ingénieure de formation, elle a obtenu son Master en France ainsi qu’un MBa avec, comme option, la gestion des ressources humaines. avec près de vingt ans d’expérience en ingénierie, elle est également présidente de l’antenne genevoise de l’association Swiss engineering.

Comment votre secteur s’est-il porté l’année dernière? Globalement, la situation est plutôt morose. Il y a énormément de concurrence, tant sur le plan national qu’international. le secteur de l’électronique en général fait face aux plus importants défis de son existence. Si certaines sociétés ont cependant enregistré des chiffres d’affaires en légère hausse en 2011 – par rapport aux deux années précédentes notamment –, ce sont principalement celles actives sur des marchés de niche et qui produisent de la haute qualité. les grandes commandes sont toutes ou presque délocalisées dans des pays étrangers. Sans parler de la crise de la zone euro, un contexte peu propice à une augmentation des commandes. le climat n’est certes pas clément, mais cela nous permet de repenser notre métier chaque jour et de tenter d’apporter des solutions innovantes pour séduire nos clients, ce qui est passionnant. Les perspectives sont-elles identiques pour 2012? les chiffres d’affaires vont certainement s’équilibrer. Pour rester compétitif, il est essentiel de travailler sur des marchés plus serrés. Mais si l’on juge de manière générale notre secteur, l’année à venir restera tout de même très difficile. Comment lutter contre la forte concurrence que représente la Chine dans le domaine de l’électronique notamment? ce phénomène de délocalisation existe depuis une quinzaine d’années environ. les commandes partent

souvent en chine, en tunisie ou en europe de l’est. cet état de fait a modifié notre secteur en profondeur et la tendance se poursuit. la problématique est simple: les sociétés n’ont souvent pas suffisamment anticipé cette migration des commandes. Dans le domaine de la vidéosurveillance, la situation économique s’annonce-t-elle réjouissante? Il est évident qu’il s’agit d’un marché en plein développement. Mais, là aussi, les opérateurs requérant des services de vidéosurveillance comparent les prix. Il est donc de prime importance de rester compétitif et, surtout, de miser sur la qualité des produits fabriqués. Quels sont les principaux défis qui attendent votre secteur? le défi absolument fondamental concerne les partenariats entre les sociétés et les grandes écoles ou les spin-off. Dans ce type de démarches, l’État de Genève est d’un soutien absolument remarquable, c’est une chance pour les entreprises. ces partenariats sont tout simplement essentiels à la survie des professionnels exerçant dans notre secteur d’activité. l’innovation s’en trouve également favorisée; il est déterminant de maintenir flexibilité, créativité et rentabilité pour exister. Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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1.0

Prévisions CA 2012 CA 2011 versus 2010

0.8

% 20% 45

0.6

4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 du chiffre d’affaires

CA 20110.4 versus 2010CA

31% 56%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

25% 16%

1.0 0.2

6% 16% 9%

n

Hausse du CA, prévisions Prévisions CA 2012

n

Hausse de la rentabilité,

13% 0%

positives pour 2012

9%

CA 2011 versus 2010 confirmée pour 2012

0.8

0.0

27% 20%

16% 3%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

n

Légère baisse des

n

Baisse des effectifs,

investissements 4% 12%

12% 0%

0.6 évolution

de la rentabilité

stabilisation prévue

32% 50%

pour 2012

Rentabilité 2011 versus 2010

0.4

Prévisions de rentabilité pour 2012

l

23% 17%

0.2

16% 17% 13% 13%

10% 3% 6%

0.0

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0.8

0.6

0.5

0.5

0.4

0.2

71%

0.7

0.6

0.3

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

0.8

64%

0.7

0% à -5%

0%

0.4

21%

15%

0.3 0.2

0.1

16%

13%

0.1

0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

a situation des affaires dans l’industrie genevoise des machines s’est dégradée durant l’été 2011. elle a particulièrement souffert du recul des prix et les carnets de commandes n’étaient dans l’ensemble pas suffisamment remplis. Dans un contexte monétaire défavorable, la décision de la BnS de plafonner le taux de change de l’euro à 1,20 francs a soulagé les entreprises industrielles exportatrices. en effet, la marche des affaires des industriels orientés vers l’extérieur n’est pas plus mauvaise que celle orientée vers le marché intérieur. la hausse des prix des matières premières et de l’énergie est également un véritable problème pour le secteur. ainsi, l’industrie des machines représente près de 3% de la consommation totale d’électricité en Suisse.

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 52%

28%

6%

6%

8%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

33 réponses dont 21 en Production, 3 en commerce de gros, 2 en commerce de détail, 3 en Services (conseil, gestion, etc.), 4 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Pierre-Olivier Fragnière a rejoint la Banque Cantonale de Genève (BCGE) en 2000 et est, depuis mars 2011, membre de la direction générale, responsable de la division «clientèle internationale», en charge des activités de financement et de conseil pour les sociétés suisses ou étrangères basées à Genève. Il est titulaire d’un certificat fédéral de capacité d’employé de banque, option gestion-comptabilité, du diplôme de l’ecole Professionnel commerciale et du diplôme de l’ecole de Banque et de cadres uBS.

Comment le secteur du négoce international a-t-il évolué en 2011? le secteur du négoce international de matières premières a été inévitablement et négativement impacté par les problèmes de refinancement en dollars uS rencontrés par la communauté bancaire, surtout européenne et, en particulier, celle ne disposant pas d’une large base de ressources dans cette devise. cela a eu un effet direct sur les coûts, qu’ont dû supporter les traders, de même que sur les volumes traités. en outre, les établissements concernés, ayant été amenés à réviser la taille de leur bilan, d’une part, et le financement des opérations de trade Finance étant par nature à très court terme, d’autre part, ont opté en priorité pour une réduction des activités de financement de matières premières. ce d’autant plus que les nouvelles réglementations de Bâle III, induisant des contraintes renforcées en fonds propres pour un niveau d’encours crédit équivalent, les ont encouragés à réduire leurs engagements. Parallèlement à cela, l’environnement économique global a nécessité une veille particulièrement attentive et une sélection conservatrice des contreparties bancaires. les sociétés de négoce, quant à elles, ont expérimenté une lecture difficile des marchés et décidé, pour bon nombre d’entre elles, d’opérer un retrait partiel et ciblé desdits marchés au cours du dernier trimestre civil. en conclusion, malgré un contexte financier difficile et un ralentissement global de l’économie, l’année 2011 apparaît malgré tout positive, dans son ensemble, pour le secteur du négoce international de matières premières, à l’exception toutefois et a priori du secteur des soft commodities. Quelles sont les perspectives pour 2012? S’agissant du volet «financement», les perspectives restent pour le moins moroses. les implications de Bâle III, ainsi que

© DR

Négoce international

47

«La position de Genève en tant que place centrale du négoce international de matières premières pourrait effectivement être “challengée”, notamment en cas de durcissement de l’environnement fiscal.»

les tensions toujours présentes sur les marchés financiers, ne permettront pas de rétablir une pleine confiance interbancaire. la première conséquence sera le maintien d’une pression certaine tant sur les coûts des financements que sur les volumes de financement alloués à cette activité. concernant les sociétés de négoce, la persistance des incertitudes en termes de croissance, y compris et notamment pour la chine, gros consommateur de matières premières, renforcera la nécessité d’une approche prudente et attentive ainsi que d’une stratégie commerciale bien ciblée. Genève a une place centrale dans le négoce international mondial… Cette position est-elle menacée? la position de Genève en tant que place centrale du négoce international de matières premières pourrait effectivement être «challengée», notamment en cas de durcissement de l’environnement fiscal, des politiques de financement, en particulier les conditions d’obtention de crédit des banques étrangères présentes sur la place genevoise. cet environnement pourrait porter préjudice à la place genevoise, ainsi qu’à ses concurrents. la cherté du franc suisse et ses conséquences directes sur les frais généraux constituent également un facteur de risque. À cela s’ajoute l’impossibilité pour les banques suisses de se substituer totalement à ces banques étrangères. les sociétés de négoce pourraient ainsi être amenées à se tourner vers d’autres sources de financement telles que la levée des capitaux sur le second marché par exemple. elles pourraient également envisager de réduire leur activité globalement. une telle évolution serait a priori favorable à la place londonienne, voire à certaines places asiatiques. Propos recueillis par Fabio Bonavita

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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1.0

Prévisions CA 2012 CA 2011 versus 2010

0.8

% 20%

négoce international 49

0.6

4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 du chiffre d’affaires

CA 20110.4 versus 2010CA

39% 43%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

0.8 0.2

0.0

18% 9% 12% 11%

0.7 27% 20%

6% 23%

21% 3%

12% 0%

Prévisions Hausse du CA, stabilisation CA 2012

n

évolution incertaine de

prévue pour 2012

2011 versus 2010 CA la rentabilité, tout comme

0.6

+10% et plus +5% à +10%

0.5

4% 12%

n

4% 11%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

30% 46%

évolution de la rentabilité

les prévisions 2012 n

Stabilité des investissements

n

Hausse des effectifs, stabilisation prévue

0.4

pour 2012

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

18% 23%

0.2

9%

0.1 0.0

18% 11%

18% 3% 7% 11%

6%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011 0.8

0% à -5%

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

63%

0.7

–5% à –10% –10% et moins

81% 0.8

0.6 0.5

0.6

0.4 0.3

20%

17%

0.4

0.2 0.2 0.1 0.0

11%

8%

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 40%

22%

22% 16%

Genève Suisse France voisine Europe

P

ar définition, ce secteur est uniquement international, puisqu’il dépend des flux mondiaux. une forte augmentation de l’activité de négoce international a été observée en 2011 à Genève, qui consolide ainsi son statut de carrefour mondial du négoce international. les filiales des compagnies américaines se sont en effet concentrées ici lors des années 40 ou 50. Durant la guerre froide, Genève offrait une place neutre pour établir des relations d’affaires et accélérait les procédures administratives pour le commerce avec les pays de l’est. À cette période, l’importance stratégique croissante du Moyen-orient semble également jouer un rôle. Genève a toujours été l’une des destinations favorites des riches arabes. Dans les années 60, les grands marchands égyptiens de coton, voulant fuir l’Égypte de nasser, déplacent leurs activités à Genève. avec la première crise du pétrole (1973-1974), un certain nombre de négociants en pétrole font de même. Dans les années 1990, c’est au tour des sociétés russes d’ouvrir des bureaux à Genève. ainsi, selon la «Geneva trading and Shipping association (GtSa)», Genève est aujourd’hui la plaque tournante pour plus de 30% du commerce mondial de céréales et de blé, 25% du négoce mondial du pétrole, dont 75% du pétrole russe.

Autres

38 réponses dont 6 en commerce de gros, 25 en négoce, 7 en Services (conseil, gestion, etc.)

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Ressources humaines

50

«Le secteur des ressources humaines fonctionne un peu comme le baromètre de la conjoncture.»

© DR

actif depuis 1989 dans le travail temporaire, Massimo Tosi a débuté sa carrière en tant que conseiller en personnel. en 2008, il prend la fonction de responsable du département technique au sein de Star(t) Emploi SA, à Genève. en juin 2011, il est nommé directeur de la société qui a fêté ses dix ans la même année.

D’un point de vue conjoncturel, l’année 2011 a-t-elle été un bon cru? non, pourtant elle avait bien commencé, avec un marché stable durant le premier semestre. ensuite, il y a eu un tassement dès le début du second semestre, suivi d’une fin d’année plutôt honorable. le secteur s’attendait certes à de meilleurs résultats. les raisons de ce ralentissement sont multiples. Dans le domaine technique, par exemple, les sociétés exportatrices ont énormément souffert de la cherté du franc suisse. la capacité de l’ensemble des entreprises à engager du personnel a été fortement réduite. compte tenu des menaces de crise, personne n’a osé prendre de risques, ce qui a conduit à une léthargie. en ce qui concerne le commerce, beaucoup de Genevois sont allés faire leurs courses de l’autre côté de la frontière, en France. cet état de fait a indéniablement porté préjudice à l’économie locale. Et que pronostiquez-vous pour l’année à venir? comme beaucoup d’autres secteurs, celui des ressources humaines est dans l’expectative. nous oscillons entre optimisme et pessimisme, mais nous restons finalement tout de même plutôt positifs, dans l’espoir bien évidemment d’un redémarrage de l’économie. S’il y a une reprise en 2012, elle ne sera cependant pas visible avant le second semestre.

En temps de crise, le travail temporaire est-il le premier touché? c’est exact, les premières victimes d’une conjoncture difficile sont les employés temporaires, mais le travail temporaire est aussi le premier à redémarrer lorsque la situation économique s’améliore. le secteur des ressources humaines fonctionne un peu comme le baromètre de la conjoncture. quand une société annonce des licenciements d’employés fixes, cela signifie qu’elle s’est auparavant séparée de ses temporaires. notre secteur est toujours un peu en décalage avec l’économie. Peut-on assister en Suisse à une précarisation des travailleurs, comme c’est le cas en Allemagne avec le choix du chômage partiel pour maintenir les emplois? non, ce risque semble peu probable, même s’il faut rester vigilant. la Suisse s’en sortira toujours mieux que ses voisins européens, c’est une chance énorme. un autre élément est à souligner. Genève compte beaucoup de travailleurs frontaliers. or, lorsqu’ils se retrouvent en situation de chômage, ils vont grossir les statistiques du chômage français et non suisse. cela peut avoir son importance lorsqu’il s’agit de comparer la situation des deux pays. Propos recueillis par Anthony Kaeser

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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14.03.12 16:38


0.6

Prévisions CA 2012

0.5

CA 2011 versus 2010

17% 43%

% 20%

0.4 4% 12%

12% 0%

51

évolution Prévisions CA 2012 du chiffre0.3 d’affaires 21% 26%

CA 2011 versus 2010CA

24% 13%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012 0.2

17% 5% 13% 13%

0.6

n

0.1

8%

0%

prévisions positives pour 2012

0.5

n

0.0

27% 20%

+10% et plus +5% à +10%

0.4 4% 12%

12% 0%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

13% 9%

0.1 5%

+10% et plus +5% à +10%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0.3

0% à -5%

5%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

43%

0.8

Baisse des investissements

n

Légère hausse des effectifs,

l

e marché du travail vit une grande incertitude. les sociétés exportatrices souffrant de la faiblesse de l’euro, l’économie locale des achats des Genevois hors frontières, ajoutées aux menaces continuelles de crise, l’embauche est bloquée. toujours en décalage avec la conjoncture, le travail temporaire est le premier à souffrir de la crise mais également le premier à bénéficier d’une reprise. le secteur est un bon baromètre conjoncturel.

66%

0.7

35%

0.4

0% à 5%

n

confirmée pour 2012

23% 0%

23% 18%

Prévisions de rentabilité pour 2012 0.2

0.0

la rentabilité, pour 2012

13% 32%

0.3

Rentabilité 2011 versus 2010

CA 2011 versus 2010 Légère hausse de

très bonnes prévisions

23% 36%

évolution de la rentabilité

0.5

Incertitude du CA, Prévisions CA 2012

0.6 0.5

22%

0.4

0.2

0.3

21%

13%

0.2 0.1 0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 56%

32% 8%

4%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

26 réponses dont 24 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Santé

le docteur Marc Kaplun est pédiatre, médecin du sport et «entrepreneur par passion». après des études de médecine à l’université de Genève, il suit diverses formations. Il obtient ainsi, entre autres, les titres de docteur en médecine, de pédiatre FMH et de médecin du sport SSMS. le Dr Kaplun lance ainsi, en 2008, un nouveau concept, DOC in the CITY®, plate-forme d’orientation et de prise de rendez-vous médicaux à l’intention notamment des expatriés. Il est (co-)fondateur et membre du conseil d’administration de la société.

Comment analysez-vous l’année qui vient de s’écouler en termes économiques? l’année dernière a été globalement bonne. Même si de nombreuses incertitudes persistent, il n’y a pas eu de grandes révolutions dans notre secteur. l’entrée en vigueur de la nouvelle facturation va forcément modifier la manière de pratiquer la médecine. Il est encore difficile d’en saisir les vraies conséquences. au niveau de la conjoncture, il faut relever que nous ne sommes pas touchés par les crises économiques comme le sont d’autres secteurs. Il y a toujours des personnes qui ont besoin de soins. la vraie évolution cependant concerne les cabinets médicaux individuels. Dans dix ans, ils n’existeront certainement plus, la tendance est au regroupement. Du reste, les médecins qui souhaitent remettre leur cabinet individuel trouvent très difficilement des repreneurs. Et quel est votre sentiment pour 2012? Le secteur se portera-t-il mieux ou la situation peut-elle se dégrader? l’évolution sera semblable à 2011. la grande nouveauté de cette année concerne la médecine hospitalière, avec l’introduction des Swissdrg et l’expiration de la clause du besoin. elle a pris fin le 31 décembre 2011 et cela aura forcément des répercussions, puisqu’elle permet l’ouverture du marché à des médecins venant d’autres pays d’europe. Difficile à dire aujourd’hui

«Le cabinet médical avec un seul médecin n’existera plus dans dix ans.»

© DR

52

s’il s’agit d’une bonne chose. Dans un sens, il y a une pénurie de généralistes et donc cette nouvelle mesure est bonne. De l’autre, il faut rester très vigilant à ce que les praticiens qui viennent dans notre pays aient les mêmes diplômes que les suisses. avant, il y avait le plombier, désormais il y aura aussi le médecin polonais. Quels sont les principaux défis pour le monde de la santé dans les années à venir? le principal risque est financier. Vu que les médecins gagnent moins et que les prix des prestations sont souvent cassés, il y a un évident risque de baisse de qualité des soins. Mais, au lieu de se plaindre, les praticiens devraient plutôt remettre en question leur métier, pour l’adapter aux exigences actuelles. cela va forcément accentuer une médecine à deux vitesses avec, d’un côté, une pratique bon marché et, de l’autre, une filiale privée avec des soins de meilleure qualité. à Genève, la qualité des soins est-elle meilleure que dans les pays voisins? oui, l’accès aux soins est encore bien meilleur. Il y a une grande densité de généralistes et d’infrastructures dans le canton, c’est encore flagrant. c’est pourquoi de nombreux patients européens viennent se faire soigner à Genève. Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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1.2

Prévisions CA 2012

1.0

CA 2011 versus 2010

% 20%

0.8 4% 12%

12% 0%

53

évolution Prévisions CA 2012 0.6 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

47% 59%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012 0.4

20% 27%

1.0

20% 7%

0.2

n

confirmée pour 2012

13% 0% 0%

0.0

27% 20%

Prévisions Hausse du CA, CA 2012

7%

0.8

n

0% +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

Légère hausse de la

CA 2011 versus 2010 rentabilité,

0%

fortes augmentations prévues pour 2012

4% 12%

12% 0%

0.6 évolution

de la rentabilité

43% 46%

l’

7% 20% 14% 7% 0%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à -5%

7%

7%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011 75%

0.8

64%

0.7 0.6

0.6

0.5

0.5

29%

0.4

0.4

0.3

0.3

0.2

0.2

0.1

7%

25% 0%

0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Hausse des effectifs,

29% 20%

0.2

0.7

n

pour 2012

0.4

Prévisions de rentabilité pour 2012

0.8

Baisse des investissements confirmée fortement

Rentabilité 2011 versus 2010

0.0

n

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

augmentation et le vieillissement démographiques, dont les besoins en prestation de santé sont importants, assurent une demande solide au secteur. celui-ci est composé d’acteurs très différenciés. une multitude de cabinets et de petites structures viennent compléter l’offre proposée par les grands hôpitaux et centres de soins. tous ont connu une évolution positive de la demande durant ces 10 dernières années, conduisant à une concentration et une spécialisation des établissements, processus qui devrait se poursuivre en raison de la forte pression sur les coûts. Grâce à la dynamique et au niveau d’exigence élevé de la demande en soins, les membres du secteur prévoient une croissance supérieure à la moyenne.

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 66%

28% 6%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

16 réponses dont 2 en Production, 2 en commerce de détail, 1 en négoce, 8 en Services (conseil, gestion, etc.), 3 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Technologies de l’information et de la communication

Philippe Favre est né en 1966. après un bac scientifique et deux années en Maths Sup, il intègre l’eSIM (ecole centrale de Marseille) et sort diplômé, en 1989, avec une spécialisation en informatique industrielle. Il rejoint, en 1995, Paul antiochus, Patrick Favre et Vinay Menon pour développer Serial SA et contribuer à en faire la société actuelle, reconnue pour sa compétence et le respect de ses engagements. Il est en aujourd’hui le directeur.

L’année écoulée a-t-elle été bonne au niveau conjoncturel? nous avons vécu une situation de crise. l’année aura été coupée en trois. le premier trimestre a été favorable avec une bonne dynamique. au mois de mai, un début d’inquiétude s’est fait jour; les entreprises ont été attentistes jusqu’en novembre avec une baisse des dépenses liées à l’informatique. Il y a eu un léger regain d’activité les deux derniers mois de l’année avec l’utilisation du solde des budgets. Globalement, ce fut donc mouvementé et assez faible au niveau de la conjoncture pour notre secteur. La crise sera-t-elle la seule difficulté pour 2012? non, car si elle impactera nos activités, il y a un phénomène de fond qui touche l’informatique. Il faut distinguer les projets des compétences. Dans le domaine de la délégation de ces dernières, le marché est à la baisse, car les entreprises demandent à leurs fournisseurs de réduire leurs prix. c’est une réalité difficile, car le marché reste très compétitif et les informaticiens avec une bonne expertise exigent dans le même temps des salaires de plus en plus élevés, car ils savent qu’ils sont très demandés à travers le monde. cette situation va poser problème à la profession dans les années à venir, avec un risque de précarisation des informaticiens. ensuite, en ce qui concerne les

«Les compétences des informaticiens seront vraiment la clef du succès.»

© DR

54

projets, la situation est également particulière, car nous sortons d’un cycle constitué d’applications verticales avec une intégration relativement faible. c’est particulièrement vrai pour internet. le nouveau cycle intègre la mobilité avec un niveau d’exigences plus élevé et de nouveaux challenges, notamment dans le cloud computing. ce dernier offre de très grandes opportunités avec un niveau d’intégration accru et des fonctionnalités encore jamais atteintes. Les années à venir seront donc difficiles? certainement, car nous sommes dans une phase transitoire. le marché se réorganise. le basculement vers le nouveau cycle va se faire au fur et à mesure. la mutualisation des systèmes à travers le cloud computing constitue la face sombre de cet avenir. le côté réjouissant est qu’il est possible d’aller beaucoup plus loin dans l’innovation de projets, sans financement lourd. la tendance générale est évidemment à une diminution des budgets destinés à l’informatique et nous devrons donc augmenter notre taille pour diminuer en proportion nos frais de fonctionnement. De plus, les grands projets d’investissement sont moins nombreux qu’auparavant. les compétences des informaticiens seront vraiment la clef du succès. Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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0.6

Prévisions CA 2012

0.5

CA 2011 versus 2010

% 20%

0.4 4% 12%

12% 0%

55

évolution Prévisions CA 2012 29% 16% du chiffre0.3d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

26% 29%

2011 versus 2010 14% 19%

Prévisions CA pour 0.22012

19% 19%

0.8

12% 12% n

0.1 0.7 0.0

27% 20%

0%

0.6

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

de la rentabilité,

5%

confirmée pour 2012

–5% à –10% –10% et moins

12% 0%

CA 2011 versus 2010 Stabilité des investissements

n

Forte hausse

confirmée pour 2012

évolution de la rentabilité

0.4

D

28% 35%

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions de rentabilité 0.3 pour 2012

24% 16% 19% 16%

0.2

10% 19%

17% 14%

0.1 2%

0.0

+10% et plus +5% à +10%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0% à 5%

0% à -5%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

48%

57%

0.5

0.6

0.5

0.4

0.3

n

des effectifs 2011,

0.5

4% 12%

Hausse du CA et Prévisions CA 2012

27%

25%

0.4

ans un marché saturé, le progrès technologique reste le moteur de croissance. la baisse des prix permet à un nombre croissant de consommateurs d’exploiter au mieux les services de télécommunication. la libéralisation du marché des télécommunications est à l’origine de la baisse de 25% des prix dans ces 10 dernières années. en comparaison internationale, ces prix restent toutefois élevés. Si la téléphonie mobile n’est pas aussi répandue que dans d’autres marchés européens, le domaine du haut débit, en revanche, bénéficie d’une excellente infrastructure. le développement technologique et le potentiel de la fibre optique offrent des perspectives de croissance élevées. De plus, la tendance à l’externalisation des services informatiques s’étend des grandes entreprises aux PMe.

36%

0.3 0.2 0.2 0.1

7%

0.1

0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inférieurs

Inchangés

Répartition géographique des investissements 2012 57%

31%

6%3%

3%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

45 réponses dont 5 en Production, 2 en commerce de détail, 36 en Services (conseil, gestion, etc.), 2 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Tourisme, hôtellerie, restauration

Diplômé de l’ecole Hôtelière de lausanne, Thierry Lavalley a débuté sa carrière en hôtellerie au noga Hilton International de Genève. Il a occupé différents postes de direction à l’étranger et en Suisse, notamment au Swissôtel Métropole Genève où il a été promu directeur régional europe en juillet 2006. Depuis 2010, thierry lavalley est directeur général du Grand Hotel Kempinski Genève.

Quel est le bilan de 2011? ce fut une année assez moyenne pour l’hôtellerie genevoise en général, en raison notamment du mois du ramadan qui s’est déroulé en été. De ce fait, les clients du Moyen-orient, qui, traditionnellement, passent une partie de cette période de l’année à Genève, ont été beaucoup moins nombreux. cependant, la diversification sur différents marchés et segments est une stratégie payante. Comment se présente 2012? en ce qui concerne l’ensemble du secteur, les résultats de l’année devraient se situer au même niveau ou légèrement en dessous de ceux de 2011. cette situation est due à trois facteurs: le franc fort, les dates du ramadan et l’insécurité relativement nouvelle qui, jusqu’à présent, était un problème inconnu à Genève. les hôteliers genevois sont démunis. le manque de sécurité doit être la principale priorité des autorités. je suis confiant pour 2012, mais je sais aussi que l’année sera difficile. le ramadan, par exemple, s’étend du 20 juillet au 20 août, c’est-à-dire en plein été, ce qui privera les hôtels d’une clientèle importante et fortunée.

«Le manque de sécurité doit être la principale priorité des autorités.» © Pedro Neto / whitebalance.ch

56

établissements pourtant haut de gamme, appartiennent au passé. les investissements qui devaient être faits l’ont été et avec succès. l’arrivée sur le marché de grands groupes internationaux a aussi contribué à élever le niveau de professionnalisme, et ce, aussi bien en termes de management que de service. aujourd’hui, l’hôtellerie de luxe genevoise est le reflet de l’excellente réputation des écoles hôtelières suisses. en revanche, la situation est parfois plus délicate pour les établissements de trois ou quatre étoiles qui appartiennent à des indépendants. ceux-ci manquent souvent de standards, de procédures, mais aussi d’argent pour effectuer les investissements nécessaires. Par ailleurs, je pense que les hôteliers doivent s’engager pour soutenir l’image d’une Genève internationale, symbole de neutralité et de paix. Propos recueillis par Odile Habel

Quels sont les principaux défis que l’hôtellerie genevoise doit encore relever? les critiques qu’on lui adressait il y a une dizaine d’années, notamment sur la vétusté de certains

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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14.03.12 16:38


0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

20% 50%

0.5 4% 12%

12% 0%

57

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

20% 8%

0.2 1.0

20% 14%

15% 18% 12% 6%

13% 4%

n

diversifiés, évolution

0.1 0.0

27% 20%

Prévisions CA et rentabilité très CA 2012 incertaine pour 2012

CA 2011 versus 2010 n Stabilité des investissements

0.8 +10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

n

Hausse des effectifs, stabilisation pour 2012

4% 12%

12% 0%

0.6 évolution

31% 57%

de la rentabilité

D

Rentabilité 2011 versus 2010

0.4

Prévisions de rentabilité pour 2012

20% 15%

0.2 12% 7%

18% 4%

12% 15% 7%

0.0

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

59% 0.6

0.5

0.4

0.3

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

44%

0.5

0% à -5%

2%

29%

27%

0.4

0.3

22%

19%

0.2

ans le secteur hôtelier, les flux touristiques sont devenus instables. les réservations ne se faisant plus qu’à la dernière minute, il devient difficile de faire des prévisions sur l’année. les chiffres ont été maussades, particulièrement pour le mois d’août 2011 en raison des dates du ramadan. la faiblesse de l’euro et du dollar fait de l’europe et du reste du monde des destinations de vacances plus attrayantes pour les Suisses et nuit à l’attrait de Genève pour les visiteurs étrangers. le secteur de la restauration doit lutter contre les surcapacités et la forte pression concurrentielle. le taux de faillite dans la restauration est dans la moyenne supérieure des branches. la concurrence d’internet devrait encore exercer une plus forte pression sur les marges dans la branche du voyage.

0.2

0.1

0.1

0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 56%

26%

5%

8%

5%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

55 réponses dont 2 en Production, 10 en commerce de détail, 1 en négoce, 32 en Services (conseil, gestion, etc.), 10 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Somatra xp:Jaeger xp 13.03.12 11:50 Page1

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Transports et logistique

Comment le secteur du transport et de la logistique a-t-il évolué d’un point de vue économique en 2011, à Genève? Il est difficile d’y répondre globalement. certaines sociétés n’ont pas subi de pertes malgré la crise actuelle, la baisse du franc suisse et les autres éléments conjoncturels négatifs. cela dépend fortement du domaine dans lequel évoluent les clients des sociétés de transport. Par exemple, la crise n’a pas eu d’impact en 2011 sur les entreprises de transport actives dans le domaine de l’horlogerie. en effet, lors des fluctuations négatives de la conjoncture, les trafics dans des marchés de niche sont moins affectés que le transport traditionnel. Quelles sont les perspectives du secteur pour 2012? Dans le meilleur des cas, les perspectives seront identiques à celles de 2011. Il s’agira de veiller attentivement au contrôle des coûts et, surtout, d’assurer la pérennité des collaborateurs, deux vecteurs essentiels de notre activité. Si, par contre, l’embellie aux États-unis ne se confirme pas, les perspectives devront être revues à la baisse.

«Les prix exorbitants des loyers et les hauts salaires font que les entreprises s’interrogent sur la pertinence de maintenir leur présence à Genève.» © DR

Eveline Brechtbühl est née à Schaffhouse en 1958. après un apprentissage au sein de Kühne & nagel aG à Zurich, elle travaille pendant deux ans pour le compte de Wirz transport aG, toujours à Zurich. en 1978, elle arrive à Genève pour apprendre la langue française et entre chez Somatra SA au service avion. en 1981, elle devient cheffe du service avion, fondée de pouvoir en 1986 et, enfin, PDG et copropriétaire en 1989.

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exportatrices à délocaliser. les prix exorbitants des loyers et les hauts salaires font que les entreprises s’interrogent sur la pertinence de maintenir leur présence à Genève. Quels sont les défis majeurs que le secteur devra relever dans les années à venir? Il faudra encore améliorer l’efficacité des prestations afin de faire face à la détérioration de la situation économique et au ralentissement de la conjoncture mondiale, tout en espérant que l’aggravation de la crise en europe ne verra pas la disparition d’une partie de la clientèle requérant les services des sociétés de transport. en ce qui concerne les PMe, le défi majeur sera d’obtenir, en vue de ce qui précède, des crédits bancaires. le conseil fédéral ne cesse de prôner sa volonté de soutenir l’appui aux PMe. Malheureusement, on ne constate absolument aucun changement. Bien au contraire, il reste très difficile, voire impossible, d’obtenir une aide auprès d’un institut bancaire. Propos recueillis par Anthony Kaeser

Quels sont les impacts de la crise sur ce secteur? on constate une baisse substantielle de nos marges de bénéfices, car les exportateurs et les importateurs se retrouvent également à devoir réduire leurs coûts au maximum. le franc fort incite les entreprises

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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1.0

Prévisions CA 2012 CA 2011 versus 2010

0.8

% 20%

transports et logistique

0.6

4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 du chiffre d’affaires

CA 20110.4 versus 2010CA

61

51% 41%

2011 versus 2010

3% 35%

Prévisions CA pour 2012

1.2 0.2

19% 5%

16% 0% 8% 11%

3%

1.0

12% 0%

+10% et plus +5% à +10%

0.6

prévue pour 2012

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

57% 52%

Prévisions de rentabilité pour 20120.4

9% 28%

0.2

14% 6% 3%

6%

6%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011 53%

0% à -5%

8%

11% 0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

0.8

65%

0.7

0.5

0.6 0.4 0.5 0.3

25%

22%

0.4 0.3

0.2

24% 11%

0.2 0.1 0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

n

Stabilité des investissements

n

Hausse des effectifs,

D

Rentabilité 2011 versus 2010

0.6

Stabilité de la rentabilité,

confirmée pour 2012

évolution de la rentabilité

0.0

n

8%

0.8 4% 12%

Prévisions CA très diversifié, stabilisation CA 2012

CA 2011 versus 2010 confirmée pour 2012

0.0

27% 20%

n

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 52%

29%

3%

13%

3%

Genève

ans le secteur transports et logistique de marchandises, les branches distribution et stockage se sont avérées profitables en 2011, contrairement au transport lui-même, en chute de plus de 5%. le secteur ne croit pas au miracle pour 2012, même si les perspectives ne semblent pas se détériorer d’une année à l’autre. le commerce mondial a une forte influence sur le secteur logistique et du transport. De manière générale, la branche profite de la tendance à l’externalisation des activités de transport. la pression concurrentielle et l’érosion des marges ont assaini le marché et conduit à une augmentation substantielle de la taille moyenne des entreprises et à l’arrivée de prestataires de niche spécialisés. au niveau du transport aérien, l’optimisme est de mise pour 2012, malgré les incertitudes conjoncturelles mondiales. le nombre de passagers à Genève aéroport a continué de croître et a atteint le record de 13 millions en 2011, assurant ainsi une croissance de plus de 10% par rapport à 2010. Sur la même période, le total des mouvements n’a augmenté que de 6,61%, passant de 177 400 en 2010 à 189 121 en 2011. le secteur du fret connaît lui aussi une évolution remarquable, de l’ordre de 7,8%, répartie entre le fret avionné (46 000) et le camionné (19 200).

Suisse France voisine Europe Autres

40 réponses dont 3 en Production, 1 en commerce de détail, 28 en Services (conseil, gestion, etc.), 8 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Viticulture et commerce de vin

Martin Wiederkehr est directeur général de La Cave de Genève depuis mai 2009. après un apprentissage de vigneron, des études à la Haute ecole Spécialisée de Wädenswil lui permettent d’acquérir toutes les compétences touchant à la viticulture, à l’œnologie et à l’économie d’entreprise. Diplômé ingénieur œnologue, il complète sa formation à l’école des cadres de Saint-Gall avant d’être responsable de la station fédérale de recherches agroscope à Wädenswil pendant six ans.

Comment analysez-vous l’année qui vient de s’écouler en termes de conjoncture pour le secteur viticole genevois? comme toute l’industrie de l’alimentation et des boissons, nous sommes dépendants de la gastronomie, de l’hôtellerie et de la consommation en général, trois facteurs eux-mêmes tributaires de la conjoncture. Il faut ajouter à cela le problème du cours de l’euro par rapport au franc suisse, qui, depuis quelques mois, a nettement favorisé les produits d’importation au détriment des produits suisses. ces facteurs conjugués ont durci la concurrence et, de ce fait, le secteur n’a pu étendre sa part de marché. cependant, les producteurs qui produisent des vins d’une qualité constante connaîtront certainement moins de difficultés, car les efforts inlassables d’amélioration de la qualité ont permis de conquérir un public demandeur de produits indigènes de qualité. la gestion rigoureuse des coûts de production est évidemment un impératif, car, dans la situation actuelle, les hausses de prix ne seraient sans doute pas acceptées. Et quel est votre sentiment pour 2012? Le secteur se portera-t-il mieux ou la situation peut-elle se dégrader? je suis fermement convaincu que, sur le long terme, la qualité et les vertus suisses finissent toujours par triompher. ceux qui les prônent et les appliquent sans transiger ont de bonnes chances de poursuivre leur développement, même dans une période difficile. l’ouverture à l’innovation est

«Je suis fermement convaincu que, sur le long terme, la qualité et les vertus suisses finissent toujours par triompher.»

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un autre facteur de salut dans notre branche et tout entrepreneur qui adapte sa conduite à ces principes saura négocier avec succès les écueils qu’il rencontre sur son chemin. Quels sont les principaux défis pour la viticulture dans les années à venir? l’ouverture de nouveaux marchés et de nouveaux segments de clientèle est un défi fondamental pour notre profession. l’innovation doit être mise au premier plan, associée à une production de qualité dans le vignoble et à la cave, ainsi qu’à une bonne dose de marketing professionnel. Finalement, le secteur est-il très peu touché par la crise ou en subit-il les difficultés? Dans les exploitations agricoles, l’impact de nouveaux développements et de cycles conjoncturels est généralement moins immédiat que, par exemple, dans l’industrie des machines. un ralentissement économique sera moins vite ressenti, mais une reprise aussi. le vin bénéficie toutefois d’une position privilégiée dans la mesure où ce produit naturellement fermenté est le compagnon de l’homme depuis des millénaires. À Genève, les chroniques documentent sa présence depuis plus de 2000 ans et une table de fête serait inconcevable sans une bonne bouteille. la science a aussi établi les vertus salutaires du vin, puisqu’il est prouvé qu’un verre quotidien permet de diminuer les risques d’infarctus de 50%. Ses «vertus» lui permettent de mieux résister aux aléas de la conjoncture. Propos recueillis par Fabio Bonavita

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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1.0

Prévisions CA 2012 CA 2011 versus 2010

0.8

% 20% 62% 37%

63

0.6

4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 du chiffre d’affaires

CA 20110.4 versus 2010CA

2011 versus 2010

25% 37%

Prévisions CA pour 2012

0.8 0.2

n

0% 13%

0% 13%

13% 0%

de la rentabilité,

0.7 0.0

27% 20%

stabilisation prévue pour 2012 0%

0.6

+10% et plus +5% à +10%

12% 0%

0% à 5%

0% à -5%

0%

–5% à –10% –10% et moins

évolution de la rentabilité

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions0.3 de rentabilité pour 2012

13% 25%

0% 25%

0.2 0.1 0%

0.0

0%

0%

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011 38%

0% à -5%

0%

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

38%

75%

0.8

0.40

0.7 0.6

24%

0.5 0.4

25%

0.3 0.2 0.1 0.00

0%

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 67%

2011 versus 2010 CA Baisse des investissements

n

Stabilité des effectifs,

l

38% 25%

0.4

n

en baisse pour 2012

49% 25%

0.5

4% 12%

Prévisions Légère hausse du CA et CA 2012

33%

Genève

a moitié du canton genevois est consacrée à l’espace rural. le secteur est caractérisé par une activité majoritairement cantonale; seul un faible nombre d’acteurs se sont lancés dans l’exportation. Il dépend donc fortement de la conjoncture locale. le secteur souffre également de la faiblesse de l’euro, puisque les produits étrangers ont ainsi vu leurs prix baisser. la part des produits alimentaires dans les dépenses de consommation ne cesse de baisser. Seules exceptions: les labels bio, terre d’avenir ou produits de niche. Genève est le troisième canton viticole de Suisse. Satigny est la plus grande commune viticole, 12 cépages y sont vinifiés. la Suisse compte parmi les plus grands consommateurs de vin dans le monde et se place en 5e position au niveau mondial. la Suisse n’étant pas autosuffisante, elle importe une grande quantité de vins pour satisfaire la demande (60% de la consommation). elle tend à développer sa production à l’exportation. cependant, outre la conjoncture, le secteur souffre d’une législation extrêmement contraignante, augmentant encore la quantité de travail, mais pas forcément les revenus. ceux-ci restent peu attractifs par rapport à d’autres secteurs, n’incitant donc pas la relève à s’engager dans ce domaine d’activité.

Suisse France voisine Europe Autres

8 réponses dont 8 en Production

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

Autres secteurs

26% 53%

0.5 4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

31% 16%

2011 versus 2010 16% 26%

Prévisions CA pour 2012

0.2 1.2 11% 0%

11% 0%

0.1 1.0

5%

+10% et plus +5% à +10%

0.8 4% 12%

12% 0%

Prévisions CA 2012

5%

CA 2011 versus 2010

0.0

27% 20%

65

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

38% 74%

évolution de la rentabilité

V

ingt entreprises ayant répondu à notre sondage ne correspondent à aucun des secteurs figurant dans cette enquête. leurs réponses, regroupées ci-contre, confirment la tendance générale.

0.6

Rentabilité 2011 versus 2010 Prévisions de rentabilité pour 20120.4

28% 13% 22% 13%

0.2 6%

0%

6% 0%

0.0

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

0.7

0.6

0.6

0.5

0.5

0.4

0.2

0.4

16%

0.3

11%

0.1

0.0

0.0

Inchangés

26%

0.2

0.1

Supérieurs

68%

0.8

0.7

0.3

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

73%

0.8

0% à -5%

0%

0%

Inférieurs

6%

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 72%

14%

14%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

20 réponses dont 1 en Production, 1 en négoce, 12 en Services (conseil, gestion, etc.), 6 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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0.8

Prévisions CA 2012

0.7 CA 2011 versus 2010

0.6

% 20%

Résultats globaux

0.5 4% 12%

12% 0%

évolution Prévisions CA 2012 0.4 du chiffre d’affaires

CA 2011 versus 2010CA

0.3

32% 42%

2011 versus 2010

Prévisions CA pour 2012

14% 21%

21% 11%

0.2 1.0

12% 14%

13% 5%

0.1 0.0

27% 20%

4% 12%

12% 0%

67

8%

Prévisions CA 2012

7%

CA 2011 versus 2010

0.8 +10% et plus +5% à +10%

0.6 évolution de la rentabilité

0% à 5%

0% à -5%

–5% à –10% –10% et moins

37% 46%

Rentabilité 2011 versus 2010

0.4

Prévisions de rentabilité pour 2012

18% 21%

0.2

14% 9%

11% 13%

12% 5% 8%

0.0

+10% et plus +5% à +10%

0% à 5%

Estimation de l’évolution des investissements 2012 versus 2011

–5% à –10% –10% et moins

Estimation de l’évolution des effectifs en 2012 versus 2011

55%

0.6

0% à -5%

6%

70%

0.8 0.7

0.5 0.6 0.4

0.2

0.5

27%

0.3

0.4

18%

0.3

20% 10%

0.2 0.1

0.1 0.0

0.0

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Supérieurs

Inchangés

Inférieurs

Répartition géographique des investissements 2012 61%

26%

2%6% 5%

Genève Suisse France voisine Europe Autres

804 réponses dont 111 en Production, 56 en commerce de gros, 77 en commerce de détail, 47 en négoce, 442 en Services (conseil, gestion, etc.), 71 en autres

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Les membres ont la parole

Banque cantonale De GenÈVe

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© Loris von Siebenthal

Eric Bougeaux, Membre de la Direction générale de la Banque Cantonale de Genève et Chief Financial Officer (cFo) depuis le 1er décembre 2000, est également Responsable de la division Finances et Contrôle des Risques de la BcGe. titulaire d’un diplôme de l’École Supérieure de commerce de Paris et d’un DecS, il est au bénéfice d’une vaste expérience, acquise notamment auprès d’institutions telles que Pricewaterhouse ou nokia.

LE

SECTEUR BANCAIRE À

GENÈVE:

en 2011, le secteur bancaire a été confronté à trois défis de taille. tout d’abord, une conjoncture économique exacerbée qui a impacté les marchés financiers; ces derniers se sont dégradés sur presque tous les fronts: actions, taux d’intérêts, devises particulièrement (euro, uSD). Parallèlement, le secteur a été mis sous pression par les exigences accrues de l’environnement fiscal et réglementaire, lui imposant de se doter de fonds propres en augmentation (Bâle III), les contraintes et attaques répétées des États-unis sur les banques suisses en matière de contrôle des avoirs clientèle, les négociations bilatérales européennes portant sur la retenue fiscale à la source libératoire des clients voisins. enfin, dans le domaine immobilier, les taux bas et la surchauffe des prix, notamment dans la région lémanique, ont pesé sur les marges des établissements bancaires. cependant, on retiendra qu’au cours de l’année 2011, l’activité commerciale des entreprises du canton a bien résisté au ralentissement économique mondial (en particulier les secteurs horlogers et pharmaco-chimiques, malgré la force du franc suisse pesant sur les exportations). Pour mémoire, l’économie du canton a progressé de 2%. en 2012, le secteur bancaire devrait faire face aux mêmes éléments conjoncturels que l’année dernière. Il est probable que la cherté du franc suisse continuera à peser sur les entreprises exportatrices et que la volatilité des marchés boursiers ralentira un peu les affaires en matière de gestion de patrimoine. en parallèle, la marge d’intérêt des banques sera pénalisée par les taux d’intérêt que nous entrevoyons toujours bas. Il faudra donc constituer des montants conséquents pour protéger les marges en fonction des limites de risques acceptées par les autorités bancaires. cela pourrait engendrer, par effet mécanique, une hausse des marges commerciales sur les crédits, en particulier les hypothèques. Il faut également garder en vue une possible remontée des taux et une éventuelle décrue des prix sur le marché immobilier.

UN ATOUT RÉSIDUEL

Des éventualités que, pour l’heure, les analystes n’envisagent pas à court terme. enfin, la mise en œuvre de l’avalanche de nouvelles réglementations financières, en Suisse et à l’international, impactera substantiellement les coûts et marges des organismes bancaires. nous tablons sur une lente reprise à Genève, comme pour l’ensemble de la Suisse, et écartons, à ce jour, le scénariocatastrophe assistant à une désintégration de la zone euro et à une épidémie de la crise de la dette: ce risque est jugé comme faible. Genève, qui exporte à hauteur de 40% vers les pays émergents, moins dépendants de la situation zone euro, devrait pouvoir maintenir son dynamisme commercial. Si Ie commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration continueront probablement à souffrir de la faiblesse de l’euro, le secteur public (santé, éducation), qui représente environ 22% du produit intérieur brut (PIB), participera à la stabilité de l’économie genevoise. le secteur des services aux entreprises (3 milliards de francs) reste aussi bien orienté. Grâce à sa forte diversification, la place financière de Genève est en mesure de contrer les éléments hostiles qui peuvent tenter de l’affaiblir. en premier lieu, parce que les banques actives à Genève soutiennent notablement l’économie locale qui dispose de sousjacents réels et forts. en deuxième lieu, parce que la république fait preuve d’un savoir-faire reconnu et d’une expertise de longue date en matière de gestion de patrimoine, en particulier privé. une activité qui conserve un bon potentiel de croissance en asie, en europe centrale et orientale, en russie, en Inde et au Moyenorient. en dernier lieu, parce que Genève bénéficie d’une position remarquable dans le secteur du négoce international de matières premières. Plus généralement, la marque de Genève est toujours un label de qualité, solide et fiable. Sur le plan mondial, la ville continue de jouir d’une excellente image grâce à sa stabilité politique, économique et monétaire, garante d’attractivité pour les investisseurs domestiques et étrangers. Eric Bourgeaux

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Visu Middle EAst xp:Middle East Vip 13.03.12 11:12 Page1

Middle East VIP intensifie son réseau au Moyen-Orient

Madame Nagatt Abdou Al Zuheiri

Middle East VIP: Corporate Members Un club de sociétés membres principalement suisses qu’elle représente au Moyen-Orient partageant les mêmes valeurs: produits de qualité, accueil personnalisé, réactivité, haute technicité, originalité et savoir-faire, ses sociétés sont dans la joaillerie, l’horlogerie, l’aviation privée, la scolarisation, l’architecture, les biens immobiliers rares et le secteur médical. «Nos clients recherchent des entreprises avec un savoir-faire et une expertise unique et des biens rares qui n’ont pas d’équivalent», indique Madame Al Zuheiri.

Fondée en 2007 par Madame Nagatt Abdou Al Zuheiri, la société Middle East VIP a pour vocation de défendre les intérêts de ses partenaires suisses au Moyen-Orient à travers son réseau de clients en provenance principalement du Conseil de Coopération du Golfe (Qatar, Emirats arabes unis, Bahreïn, Arabie saoudite, Koweït, Sultanat d’Oman).

Middle East VIP: Private Members pour les femmes arabes et les hommes d’affaires arabes Un club où se regroupent ses clients arabes recevant régulièrement les opportunités en biens et produits suisses lors de ventes privées, déjeuners d’affaires, réunions et lettres d’information. Des événements sont organisés tout au long de l’année pour ses partenaires et clients, notamment une soirée avec la chanteuse Najwa Karam, organisée en partenariat avec la Chambre de Commerce Arabo-Suisse et le groupe de presse Qatari Qatar Today pour l’été 2012.

Middle East VIP | Tél. +41 (0)22 732 48 10 | www.me-vip.com

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Les membres ont la parole

© DR

FÉDÉratIon GeneVoISe DeS MÉtIerS Du BÂtIMent

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Luc Perret est président de la Fédération genevoise des métiers du bâtiment (FMB), organisme faîtier qui, depuis plus de soixante ans, défend et préserve les intérêts de l’industrie de la construction. Fortement impliqué dans la vie politique locale, luc Perret est également administrateur de construction Perret Sa, une entreprise familiale fondée en 1920, aujourd’hui installée à Satigny, qui continue à bâtir dans le plus grand respect de l’environnement et des politiques sociales. Luc Perret président de la FMB administrateur de construction Perret Sa

LA CONSTRUCTION: UN PILIER SOLIDE DE NOTRE ÉCONOMIE Dans notre canton largement tertiarisé, le bâtiment demeure un pilier important de l’économie qui génère un chiffre d’affaires annuel de plus de 3 milliards de francs. Il est constitué d’environ 1400 entreprises et artisans, la plupart de moins de 10 personnes, occupant au total 12 000 collaborateurs. Il demeure le premier secteur formateur du canton avec plus d’un millier d’apprentis. Soumis à très forte concurrence, du fait de l’atomisation de l’offre, mais aussi de l’attractivité exceptionnelle de Genève, qui voit de nombreuses entreprises des autres cantons et de l’étranger venir tenter leur chance, notre secteur bénéficie de volumes importants, mais avec une pression accrue sur les prix. ce paradoxe oblige les entreprises locales à se montrer inventives, performantes et compétitives. elles y sont d’autant plus contraintes que les charges qu’elles doivent assumer, notamment salariales, sont le plus souvent plus élevées que celles de leurs concurrentes extérieures. Par rapport aux autres secteurs économiques, le bâtiment, structurellement sain, a cependant sans doute mieux résisté aux crises successives de ces dernières années, grâce aux programmes étatiques de relance, mais aussi en grande partie par une plus grande indépendance aux fluctuations boursières, aux marchés financiers et à la conjoncture mondiale. notre pays en a largement bénéficié. ce retour en grâce de la valeur ajoutée par le travail est une aubaine. en effet, notre canton souffre justement d’un déficit important en matière d’infrastructures, d’équipements, de logements, de rénovation de son patrimoine bâti. les entreprises du bâtiment sont là pour contribuer à le combler. elles méritent toute la considération voulue.

Dans ce contexte, l’année 2011 s’est révélée plutôt satisfaisante et 2012 devrait à nouveau bien occuper les effectifs, en espérant toutefois que les entreprises sauront ne pas céder à la panique face aux incertitudes qui ne manqueront pas de surgir, sauf à faire plonger encore un peu plus les prix et mettre en péril leur rentabilité. cela impose également de se montrer strict vis-à-vis des concurrents extérieurs qui se livrent au dumping. les métiers du bâtiment sont fiers d’inaugurer en 2012 leur nouveau centre de formation situé à la rampe du Pont-rouge, à lancy. Il s’agit d’un bâtiment labellisé Minergie et entièrement réalisé par des entreprises genevoises qui ont, à cette occasion, fait une fois de plus la preuve de leur compétitivité. Il délivrera de très nombreuses prestations dans des domaines aussi variés que la formation de base et continue; l’insertion et le perfectionnement professionnels; des logements pour les apprentis; un restaurant; un parcours sécurité permettant aux apprentis de se familiariser avec les risques rencontrés sur les chantiers et aux travailleurs d’actualiser leurs connaissances en la matière; une vitrine des métiers pour les jeunes encore scolarisés mais à l’heure des choix pour leur vie professionnelle future, etc. témoin du dynamisme du secteur secondaire genevois, ce centre réunira non seulement des métiers du bâtiment, mais également de la mécatronique, de l’horlogerie et du nettoyage. la réalisation de ce projet est remarquable à plus d’un titre et elle concrétise une volonté forte de fédérer différents intérêts, objectifs et buts. rendez-vous est pris pour une ouverture à la rentrée de septembre et une inauguration officielle sous forme de portes ouvertes le 26 septembre 2012. Luc Perret

enquête conjoncturelle annuelle 2011 - 2012

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Les membres ont la parole

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MIGroS GenÈVe

© Philippe Pache

Guy Vibourel est directeur de Migros Genève et membre de la Fédération des coopératives Migros depuis 2000. né en 1951, de nationalité française, il a effectué ses études universitaires à Genève et obtenu une licence en Sciences économiques. De 1979 à 1989, il a occupé diverses fonctions chez Migros Genève, avant de prendre la direction de Migros France jusqu’en 2000. Il est aujourd’hui également président de Migros France, Balexert Sa, Simga Sa, Ilem Sa.

LES

ENJEUX DU COMMERCE GENEVOIS

en 2011, les variations du taux de change entre le franc suisse et l’euro ont provoqué une hausse importante du tourisme d’achat. Particulièrement au second semestre. Pour maintenir leur attractivité, les commerçants genevois ont dû faire preuve de combativité. l’an passé, le commerce genevois a souffert. la crise qui sévissait dans les pays européens a aussi développé ses effets au bout du léman. Depuis quelques décennies, les enseignes genevoises ont certes poli leurs atouts face à la concurrence transfrontalière, mais, lorsque l’euro et le franc suisse ont frôlé la parité au second semestre, l’onde de choc s’est répercutée de manière drastique sur l’ensemble du secteur de la distribution. le tourisme d’achat a pris des proportions historiques. Dans le secteur alimentaire, on relève que le consommateur parti en France voisine choisir un bon morceau de viande à un prix défiant toute concurrence a eu tôt fait de remplir son panier avec d’autres articles. (Puisqu’on est sur place, autant rentabiliser le déplacement!) Dans le domaine non alimentaire, les tentations étaient tout aussi nombreuses. a Genève, petits et grands commerces ont accusé le coup mais ont vaillamment défendu leurs avantages: une proximité de choix avec le consommateur, un accueil et un conseil à la clientèle de qualité, une valorisation des produits régionaux et des baisses de prix partout où cela était encore possible; car là où il y avait des batailles à livrer, les commerçants se sont engagés, notamment pour proposer au consommateur genevois des produits importés à prix réellement concurrentiels. Pourquoi les Suisses, et les Genevois en particulier, devraient-ils payer plus cher que

les européens les articles fabriqués chez leurs voisins? Voyez le cas des produits cosmétiques ou des spécialités alimentaires de marques internationales, voyez la problématique du prix du livre, de l’automobile, etc. les commerçants de ce côté-ci de la frontière ont finalement fait valoir leurs exigences et obtenu des révisions de prix à la baisse, voire des importations directes. attaqués sur leurs marges, les distributeurs genevois ont relevé la prouesse de réduire celles-ci avec des paramètres fixes qui leur sont pourtant imposés par les marchés suisse et genevois: salaires, charges sociales, loyers, coûts des matières premières et des énergies notamment ne sont de loin pas les mêmes de part et d’autre de la frontière. a Migros Genève, par exemple, les prix ont diminué de 4% en 2011, bien que 75% de l’assortiment soit d’origine suisse. autre sujet de distorsion concurrentielle: les plages horaires d’ouverture des commerces tout au long de la semaine ainsi que les deux dimanches précédant noël. Si les Genevois ont récemment refusé en votation une modeste extension des horaires, les commerçants français bénéficient depuis des décennies d’ouvertures élargies sans commune mesure avec les nôtres et pratiquent les ouvertures dominicales tout au long de l’année. Mais les difficultés conjoncturelles ne doivent pas empêcher les commerçants genevois de maintenir leurs investissements pour les années à venir afin de répondre aux demandes des consommateurs, celles notamment liées au développement durable, aux nouvelles technologies et à l’influence des nouveaux médias. Guy Vibourel

chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève

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