Prévoyance-vieillesse 2020: les organisations patronales romandes disent OUI Service d’information
23 août 2017 / no 3152
Service d'information Publication hebdomadaire
N° 3152 – 23 août 2017
Prévoyance-vieillesse 2020: les organisations patronales romandes disent OUI Face à la tentation de l’immobilisme, ou à celle d’un hypothétique «plan B» politiquement irréaliste, les organisations patronales de Suisse romande sont unies pour défendre une vision responsable et pragmatique. La réforme Prévoyance-vieillesse 2020 n’est certes pas exempte de défauts, mais elle a le mérite d’exister et d’avoir une chance de passer. Il faut donc saisir cette occasion de faire un premier pas et voter 2 x OUI (à la loi et à la modification constitutionnelle).
L’immobilisme n’est pas une solution La réforme Prévoyance-vieillesse 2020 est combattue par l’extrême-gauche, qui refuse par principe toute réforme incluant des mesures d’économie, et par une partie de la droite libérale, qui insiste pour obtenir une réforme plus rigoureuse… mais politiquement irréaliste dans le contexte actuel. Les deux positions aboutissent ainsi, en pratique, à un même immobilisme et à une prolongation du blocage politique dont souffrent les assurances sociales depuis une vingtaine d’années.
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Cet immobilisme n’est plus tenable face à la dérive financière qui guette la prévoyancevieillesse. Celle-ci doit faire face à l’évolution démographique (allongement de l’espérance de vie, augmentation de la proportion des rentiers par rapport à la population active), ainsi qu’à la faiblesse des rendements sur les marchés financiers. Ces difficultés concernent l’AVS, dont les déficits entament désormais le fonds de réserve, mais elles touchent aussi la prévoyance professionnelle, où les rentes versées aux retraités actuels risquent de puiser peu à peu dans le capital-retraite de la génération active. La conscience de ce risque financier doit logiquement conduire à tout entreprendre pour «débloquer» la situation. Il faut se souvenir que la 11e révision de l’AVS, dans sa
version initiale, a échoué devant le peuple en 2004; qu’un second projet, en 2010, n’a même pas passé la rampe du Parlement; qu’en 2010 encore, un abaissement modéré du taux de conversion LPP a été refusé en votation populaire. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de nous prononcer sur une réforme qui a obtenu l’aval du Parlement et qui a de réelles chances d’être acceptée par le peuple. Cette réforme contient certains éléments peu satisfaisants, mais rien d’inacceptable sur le plan institutionnel; elle comporte aussi des mesures utiles qui n’auraient probablement aucune chance si elles étaient présentées isolément. C’est l’occasion ou jamais de faire enfin un pas en direction de l’assainissement. Le patronat romand uni pour dire 2 x OUI Cette position pragmatique et responsable est celle des organisations économiques et patronales de Suisse romande. Celles-ci sont quasiment unanimes à soutenir la réforme Prévoyance-vieillesse 2020. Elles appellent à voter 2 x OUI le 24 septembre prochain (OUI à la loi fédérale sur la réforme de la prévoyance-vieillesse et OUI à la modification constitutionnelle permettant le financement additionnel par la TVA, les deux questions étant indissociables). Les représentants du patronat romand sont allés exprimer leur position aux côtés notamment des présidents du Parti démocrate-chrétien et du Parti Suite au verso
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socialiste, ainsi que des syndicats, lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Berne la semaine passée.
La conscience du risque financier doit logiquement conduire à tout entreprendre pour «débloquer» la situation.
Il ne s’agit pas de nier les faiblesses de la réforme. Des concessions importantes ont été faites à l’égard des revendications de la gauche. Mais cette dernière a aussi consenti quelques sacrifices non négligeables. Le résultat est un compromis, le meilleur qui ait pu être obtenu à ce jour. Sachant à quel point le thème des retraites est actuellement sensible auprès de la population, on imagine difficilement qu’on puisse se passer d’un compromis. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras Il convient enfin de souligner que les critiques émises par les opposants ne sont souvent pas convaincantes, pas plus que ne le sont les bribes de «plan B» évoquées ici ou là. On nous dit que la réforme coûtera cher aux femmes, aux jeunes, aux retraités, aux patrons et à la caisse fédérale; mais imagine-t-on une réforme qui assainirait les assurances sociales
sans rien coûter à personne? On peine à trouver des contre-propositions qui soient à la fois réalistes et plus économiques. Quant aux critiques visant certains aspects techniques de la réforme, elles sont souvent inadéquates et omettent de prendre en compte les raisons qui ont motivé les choix du législateur. On peut toujours rêver d’une «meilleure réforme». Mais force est de constater que les options plus rigoureuses qui avaient été envisagées durant les débats parlementaires n’ont pas réussi à s’imposer. Faute de mieux, il faut saisir l’occasion de faire au moins un premier pas avec Prévoyance-vieillesse 2020, car un tiens vaut mieux que deux tu l’auras… Pierre-Gabriel Bieri
Retrouvez plus d'informations sur le site de la campagne 2 x OUI: www.reforme-retraites.ch