Kiss my Glass - catalogue de l'exposition des créateurs verriers du Cerfav - promotion 25 - 2018 by Cerfav

C R É AT E U R S V E R R I E R S

ADu verre soufflé, taillé, décoré, coupé ou encore assemblé… C’est le verre dans tous ses états que vous pourrez admirer à l’exposition de fin de formation Kiss My Glass de la promotion 25 des créateurs verriers du Cerfav de Vannes-le-Châtel, à la Maison de l’Outil et de la Pensé Ouvrière de Troyes. Au fil des salles d’exposition de l’Hôtel de Mauroy, vous pourrez découvrir les 18 pièces des jeunes créateurs verriers, fruits de longues heures de réflexion et de travail passionné : des pièces fonctionnelles ou décoratives, toujours pleines de cœur et d’envie. Des pièces qui vont se mêler aux outils des collections permanentes. Bonne visite !

Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière 7, rue de la Trinité - 10000 Troyes www.mopo3.com

18 euros ISBN 978-2-9521991-3-1

C RÉATEURS VERRIERS 2016/18 - KIS S M Y GL A SS

2016/18

C R É AT E U R S V E R R I E R S 2 0 16 - 2 0 18 PROMOTION 25 - Cer fav

Catalogue publié dans le cadre de l’exposition conçue et réalisée par la promotion 25 du Cerfav, présentée à la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière du 29 juin 2018 au 01 octobre 2018.

Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière 7 rue de la Trinité - Troyes www.mopo3.com

SOMMAIRE

Préface de Jean Rottner, président du conseil régional du Grand Est.

Préface de Denis Garcia, Direteur du Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers.

Préface de Jérémie Mosnier, Premier Conseiller de l’Association Ouvrière des Compagnons du Desvoir du Tour de France.

KISS MY GLASS

Introduction

Parcours de visite

Plan de l’exposition

Louis Delaire

Thomas Parmentier 40

Tibault Crilout

Charles Forzinetti

Claire Malicorne

Angélique Pascal

Antoine Titière

Philomène Roulleau-Thery

Faune Robe Rubis

Créateurs Verriers Promotion 25 KISS MY GLASS

Carottage sensible Le pensoir

24 26

30 32

Soline Boury-Wallet 34 Ce que ses mains racontent Carbone

36 38

Cale Éruption

Histoire de chèvre Rideaux de lumière

Tessons Gobelets

42 44

48 50

54 56

CHRISTOPHE CHEUTIN

Lumens Héliaki

Engrenages Éclat

La flûte (se) manifeste Onde

60 62

66 68

72 74

Rédacteur, directeur de la publication. Directeur de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière.

INDEX

Les créateurs verriers

CLAIRE MALICORNE

Coordinateur et mise en page du catalogue N°11.

Curriculium Vitæ Contacts des créateurs verriers

Créateur Verrier 2016-2018, promotion 25.

L’ENSEMBLE DE LA PROMOTION 25

MAISON DE L’OUTIL ET DE LA PENSÉE OUVRIÈRE

Rédacteurs du catalogue, créateurs des œuvres exposées. Créateurs Verriers 2016-2018 au Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers.

Remerciements

Parmi les nombreux savoir-faire des métiers d’art de notre Région Grand Est, les savoirfaire verrier constituent une richesse particulière parce qu’ils sont assurément l’une des marques majeures de notre territoire. A la croisée du patrimoine et de la création, dans les plus grandes manufactures comme dans les ateliers artisanaux, nombreux sont ceux, ouvriers d’art, artisans d’art, créateurs qui au quotidien font vivre ces savoirs et contribuent ainsi au rayonnement national et international du Grand Est. Par son positionnement de pôle régional de compétence, soutenu avec beaucoup d’attention par la Région, le Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers joue un rôle essentiel d’animateur de la filière verre en Région et de laboratoire pour les évolutions à venir. De sa mission de centre d’apprentissage pour les ateliers et manufactures, à celle de développement de la formation à la création dans les arts verriers, en passant par le développement de l’innovation dans l’artisanat ou la conduite de projets de recherches techniques, le CERFAV est aujourd’hui un acteur qui compte et un atout concret pour le développement territorial du sud du territoire lorrain. Préparer l’avenir est donc un principe fondateur que la Région est fière d’appuyer et dont témoigneront la présentation des travaux de fin de formation de la 25ème session de formation du CERFAV et la deuxième attribution du titre de « Créateur Verrier ». Au cœur de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière de Troyes cette exposition offerte aux stagiaires à l’issue de leur formation au CERFAV témoigne de l’importance que nous attachons à cet échange permanent entre la tradition du geste, de l’outil et le développement d’une pensée contemporaine voir parfois de la mise en œuvre de nouveaux outils. Nous remercions tous ceux qui ont contribué à assurer votre formation au CERFAV comme dans les ateliers qui vous ont accueilli et souhaitons à chacun de vous, futurs créateurs, de faire votre chemin, de valoriser ces métiers et ces valeurs que la Région Grand Est est fière de promouvoir à vos côtés.

Jean ROTTNER Président du Conseil Régional. 9

Verrier je suis par ma maitrise des mailloches, des cannes, des pinces et diamants, des roues et autres outils et technologies. Verrier je suis par la connaissance et la maîtrise du verre, matériau synthétisé par l’Homme depuis des millénaires. Verrier je suis par ma capacité à penser et diriger mes créations et productions. Verrier je suis par le lien que j’entretiens par mon art avec mes contemporains et leurs suivants. La formation au Cerfav se construit selon ces quelques préceptes. La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière de Troyes nous fait l’honneur de nous accueillir et je l’en remercie. Cette exposition hors les murs du Cerfav montre que les travaux de fin d’année en se mutant ainsi en oeuvres, engagent le devenir professionnel de cette nouvelle génération d’élèves. Eux-mêmes mutent, proposent, se livrent, s’engagent avant d’être. Des pays européens à forte tradition verrière le Grand Est appartient, par ses manufactures du cristal, par ses vitraux et son patrimoine, par les professionnels qu’on y forme et qui s’y installent à présent, artistes, artisans, designers verriers à part entière. La promotion 2018 rejoint naturellement cette « Génération Cerfav » des verriers contemporains. Merci à celles et ceux qui permettent cela.

Denis Garcia Directeur du Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers. 11

La construction et l’invention des savoir-faire d’aujourd’hui et de demain dans la découverte et la compréhension de ceux du passé – voici les liens qui unissent naturellement le Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers et l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France par le biais de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière. L’outil, constant et essentiel, soutient et fonde le travail exécuté par la main de l’homme dans le respect de la matière. Mais ne dit-on pas un rabot de menuisier ou encore une canne de souffleur ? En quelques mots, le savoir-faire et le savoir-être, l’outil et l’homme sont liés à jamais. Le CERFAV l’a bien compris et tire ses cartes du jeu quant à l’art verrier. L’exposition d’art contemporain dans ce lieu de transmission marque l’aboutissement d’une formation, le devenir de ces hommes et femmes de métier et leur épanouissement dans la découverte. Je souhaite bonne continuation à la promotion 25, qu’ils puissent faire vivre leur passion au travers de leur travail et de leur art. Par l’exposition Kiss my glass, soyez les témoins de leur apprentissage ainsi que de leurs expériences retranscrites dans leurs œuvres.

Jérémie MOSNIER Premier Conseiller de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France. Président de l’Association Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière. 13

Si la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière ne présente pas d’outils verriers dans ses collections permanentes, l’art verrier n’en est pas moins méconnu de notre maison. Le travail du verre, bien que séculaire, est reconnu dans l’Aube notamment à partir du XIIe siècle. Le caractère unique et l’abondance notoire de vitraux dans le département ainsi que l’industrie du verre barsequannaise lie fortement le patrimoine aubois à l’art verrier. Le verre est un matériau exceptionnel et surprenant à la fois. Entre délicatesse et robustesse, fragilité et résistance, le verre métamorphose les idées, exprime la magie, il emprisonne la lumière et renferme les couleurs. On le fusionne, on le façonne, on le modèle, on le pigmente, on le décore. Travail à chaud, travail à froid, soufflage ou modelage, entre surface et profondeur, le verre se révèle dans son ambiguïté. Complémentarité et opposition, ces deux caractéristiques en font sa valeur et ses exigences, au sens de ce qui est authentique. La matière témoigne de sa liberté à se transformer et à s’exprimer. Chaque création nécessite alors une attention particulière, une présence, une émotion indépendamment de la technique et des savoir-faire. Pour autant, le verre n’est, pour certains, synonyme que de fragilité et de transparence. Les jeunes créateurs verriers de la promotion 25 du CERFAV vous démontrent le contraire au travers de cette exposition. Ces neuf stagiaires, de spécialités différentes – verre et lumière, verre et volume, soufflage - proposent ainsi à leur public de s’immerger dans leur sensibilité et leur imaginaire au travers des dix-huit œuvres qu’ils exposent. Inspirées de leurs expériences, parcours et histoires, leurs pièces ont trouvé en la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, un écrin de présentation. Pour nous, la logique était infaillible, accompagner ces jeunes dans leurs parcours et apprentissage s’inscrit dans la nature même de la pensée fondatrice de la Maison. Dans ce lieu dédié aux hommes et aux femmes emprunts de savoir-faire et de savoir-être, chaque pièce devient alors un témoin de la transmission intergénérationnelle et de l’apprentissage dont fait preuve l’humanité – au même titre que les outils de la collection permanente. Au travers d’une scénographie inédite prenant place à la fois dans l’espace muséal et dans les extérieurs, le travail de chacun fut réalisé à dessein de l’intégrer et de révéler son environnement qu’est notre Maison. L’exposition invite le visiteur à découvrir le travail indéniable de la matière mais aussi à la découverte de la personnalité des créateurs. La technique alors mise au service de l’art, leurs œuvres révèlent une part de chacun dans l’aboutissement de leur formation. Les œuvres présentées s’attachent à faire valoir la maitrise des techniques et les savoir-faire dans les réalisations artistiques et design propres à chacun. C’est dans cette dynamique qu’aujourd’hui, la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière est fière de vous faire découvrir l’exposition « Kiss my glass » ! Bonne visite ! Christophe Cheutin Christophe le Champagne Directeur de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière. 17

PARCOURS DE VISITE PLAN DE L’EXPOSITION

COURS EXTÉRIEURES JARDIN

SALLE HUBERT FANDRE

ESPACE PAUL FELLER

Pour vous aider à découvrir les œuvres des créateurs verriers au sein de l’exposition, retrouvez sur ces trois pages la liste des différentes pièces et la scénographie de la présentation.

PLAN DU REZ-DE-CHAUSSÉE SALLE HUBERT FANDRE

COURS EXTÉRIEURS

SALLE HUBERT FANDRE

CAROTTAGE SENSIBLE

TESSONS

GOBELETS

ROBE RUBIS

LUMENS

ÉRUPTION

ONDE

CALE

Charles Forzinetti

Louis Delaire

Antoine Titière

Thibault Crilout

Philomène Roulleau-Théry

Antoine Titière

Thomas Parmentier

HISTOIRE DE CHÈVRE Claire Malicorne

CE QUE SES RACONTENT

MAINS

Soline Boury-Wallet

PLAN DU DEUXIÈME ÉTAGE

PLAN DU PREMIER ÉTAGE

ENGRENAGES Angélique Pascal

ÉCLAT

Angélique Pascal

HÉLIAKI

Thibault Crilout

FAUNE

Louis Delaire

CARBONE

Soline Boury-Wallet

RIDEAUX DE LUMIÈRE Claire Malicorne

LA FLÛTE (SE) MANIFESTE Philomène Roulleau-Théry

RIDEAUX DE LUMIÈRE Claire Malicorne

LOUIS DELAIRE

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Volume - soufflage de verre © Crédit Photo Charles Forzinetti

Depuis toujours je souhaite créer et concevoir des objets en verre. Dans ce contexte, j’ai pu effectuer des stages dans ce milieu lors de mes études précédentes. Lors de ma licence 3 en design global, je me suis rendu dans l’atelier de soufflage de Cyril-John Rousseau ce qui a été pour moi une révélation. Cela m’a donc amené à suivre l’option souffleur de verre au sein du Cerfav. Avant d’intégrer cette école, j’ai effectué des études de design au cours desquelles j’ai développé des thèmes de travail qui me passionnent, à savoir l’utilisation et la modification des habitudes face aux objets du quotidien ainsi que l’anatomie humaine et la pilosité. Ces sujets récurrents dans mon travail ont été à l’origine des projets que vous pourrez découvrir dans cette exposition.

FAUNE

Prototype 3 Tête de faune, soufflé au moule (sculpté en terre), repris à chaud et à froid, cheveux. Dimensions : L : 17 cm / H : 20 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

Au fil de mes études, un thème est devenu récurrent dans mon travail : les poils. J’ai alors cherché une nouvelle manière de mettre en scène cette matière poil à travers le verre. Les jeux de transparence que propose le verre m’ont permis d’imaginer une mise en scène, permettant de renvoyer une image déformée de son propre corps. Déformer l’image, remettre en question l’animalité et le genre des personnes m’a permis de créer cet être hybride, traversant le miroir des rêves et des projections, amenant l’Homme à se ré-identifier, à se questionner sur sa propre humanité. Ce travail est pour moi révélateur d’une introspection personnelle, mais aussi d’un besoin de questionner l’animalité de chaque homme. J’espère créer ainsi un être remettant en question notre propre réalité ainsi que l’interprétation et la vision de nos propres genres. Dans cette démarche, je me suis appuyé sur les écrits de Pierre Daussy, son mémoire s’intitule «Sculpter le monstre : métamorphose, animalité, androgynie de l’être, vers l’hybridation». Au fil de sa réflexion, j’ai pu mettre en avant des thèmes et des idées se rapprochant de ma pensée : la monstruosité, l’impact de la culture dans notre interprétation de l’art, des autres et des genres.

Prototype 1 Tête de faune, pâte de verre et cheveux. Dimensions : L : 8 cm / H : 10 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

Prototype 2 et 2 bis Têtes de faune, sculpture en verre, à chaud, à main levée. Dimensions : L : 15 cm / H : 20 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

ROBE RUBIS

Prototype carafe à décanter, modélisation 3D et sculpture en cire, souffler fixe, finitions à chaud, socle en cerisier. Dimensions : L : 30 cm / H : 12cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

Depuis mon plus jeune âge je suis passionné par l’analyse des odeurs et l’œnologie. D’ailleurs, j’ai souhaité enfant être nez pour la création de parfums. Au cours de mes études de design de produit, j’ai, à plusieurs reprises, conçu des packagings et visuels pour des vins et des châteaux. C’est alors de manière très naturelle que j’ai souhaité concevoir des carafes. Les carafes à décanter sont des carafes répondant à des besoins spécifiques. Tout d’abord, la décantation ne s’adresse qu’à une certaine sorte de vins, les vins rouges présentant des dépôts. Pour garder le vin dans un bon état, la décantation doit se faire de façon lente. Le vin doit être versé dans la carafe de manière horizontale pour ne pas faire bouger les dépôts et aérer le moins possible le vin. Ces critères spécifiques m’ont permis de dessiner et de concevoir une carafe répondant réellement aux besoins de la décantation. Le choix du décor de ma carafe à décanter est né de l’envie de représenter l’arôme, le bouquet ou la robe d’un vin, afin de mettre en avant ce breuvage si précieux. Le silex a été le point de départ de la totalité de mon projet. C’est cet arôme qui m’a donné envie de travailler sur le carafage du vin en général. Peu à peu, mon travail s’est réorienté autour des carafes à décanter, et de ce fait des arômes propres au vin rouge. J’ai dû alors abandonner le silex qui est un arôme propre au vin blanc ne nécessitant donc pas de décantation. Au cours de mes recherches, j’ai expérimenté des décors en lien avec les fruits rouges, en particulier la framboise. Cet arôme correspond à des cépages tels que les cabernets (Bordelais, Loire, Sud-Ouest, Languedoc). Puis j’ai décidé d’orienter mon projet autour de la représentation de la robe rubis. En œnologie, la description de la robe est l’une des premières choses que l’on définit lors de l’analyse visuelle, elle nous permet en amont de la dégustation d’avoir une idée du bouquet et des arômes que l’on retrouvera dans le vin. Le fait de créer une carafe avec des facettes permet lors de la décantation de faire jouer le vin avec les différentes surfaces et ainsi de renvoyer aux clients cette idée de pierre précieuse qu’est le rubis. 26

CHARLES FORZINETTI Le verre, l’espace et le temps.

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Lumière - vitrail © Crédit Photo Soline Boury-Wallet

CAROTTAGE SENSIBLE

Carotte 1, 2, 3, “Tomber amoureux”, “Accident de voiture”, “Perdre un proche”. Pâte de verre avec différentes granulométries de groisil transparent. Dimensions : L : 45 cm / Ø : 10 cm © Crédit Photo Charles Forzinetti

Je suis attaché à la notion de voyage, les excursions physiques, dont les cartes indiquent les chemins, mais aussi au voyage intérieur, que l’on parcourt toute sa vie, celui qui nous construit, nous unit. Ce travail est alimenté par des références personnelles, comme La Carte de Tendre. Il fait écho aux récits de voyageurs, Jack London ou Silvain Tesson, ainsi qu’aux romans d’aventures écrits par Jules Verne, René Barjavel ou Bernard Werber. Si au départ, mon projet prenait la forme d’une carte, où le vitrail serait une élévation des courbes de niveau, c’était pour cartographier l’intime. Le cheminement de vie que l’humain fait pour se construire, les éléments personnels que l’on veut ou non montrer, voilà ce que je voulais mettre en image. Puis j’ai voulu amener l’intime vers l’universel, par le biais d’évènements importants pour tous : un accident, un amour, un accouchement, une mort. Ce sont ces instants du cycle de la vie que je veux montrer. En parler, c’est dédramatiser ces événements. Je fige dans le verre les joies et les souffrances pour leur donner une dimension humaine, et je montre la succession de ces moments par couches. Comme le Temps a ses heures et ses secondes, mes carottes ont la mémoire de ces instants. Les carottes de glace sont la mémoire de notre climat, les carottes de verre sont la mémoire de l’homme. Ces carottes sont constituées de couches alternatives de verre transparent et opaque. L’épaisseur symbolise la durée, et l’opacité les troubles et les tensions.

LE PENSOIR

Maquette Le Pensoir au 1/3 Panneaux de verre float peint à la grisaille, application à l’aérographie, structure en bois de hêtre. Dimensions : L : 160 cm / H : 110 cm / P : 80 cm © Crédit Photo Charles Forzinetti / © Crédit Rendu 3D Philippe Garenc

Je suis introverti de nature, il m’est important de trouver du temps seul, de m’isoler dans un espace, pour mieux revenir dans le monde.

C’est cette réflexion naturelle, sur l’habitat, le lieu de vie, le poste de travail, qui animait mes études dans le design d’espace, et trouve son accomplissement dans ce projet.

Je pense donc à la création d’un lieu en parenthèse avec l’espace collectif. C’est une cabane de verre, aux parois invitant à un voyage immobile, dans un confort casanier.

SOLINE BOURY-WALLET

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Lumière - vitrail © Crédit Photo Élodie Schneider

Depuis bien des années, j’ai un rapport particulier à la peau, la mienne et celle des autres. La peau est la mémoire silencieuse, l’organe sur lequel sont écrites, par l’usage ou l’instant, nos expériences, nos maladresses, nos

qualifications, nos habitudes. La peau est marquée, parfois pour quelques jours, le temps d’oublier par la cicatrisation. D’autres fois, quand la pratique est intense ou prolongée, elle ne peut désapprendre et

le souvenir s’incruste à jamais. À travers les réalisations que je présente ici, j’ai voulu explorer deux manières d’écrire la peau.

CE QUE SES MAINS RACONTENT

Vitraux en plomb montés dans un panneau de bois frotté à l’acrylique, piétement métal Dimensions : L : 90.8 cm / l : 32cm / H : 96cm © Crédit Photo Nicolette Humbert / © Crédit Photo Soline Boury-Wallet

Au cours de ces deux années de formation au métier d’artisan vitrailliste, j’ai fait à moult reprises l’expérience involontaire du marquage cutané. Mes mains ont notamment connu des centaines de coupures,

dont certaines sont devenues des cicatrices.

Les mains de l’artisan ont ceci de particulier qu’elles ont la mémoire des gestes ancestraux répétés quotidiennement, elles sont façonnées par la matière, elles muent. La peau, la paume,

J’ai voulu, dans ce projet, présenter la main de l’artisan vitrailliste, dans son environnement de travail, à travers son matériau le plus spécifique qu’est le plomb. Les vitraux reprennent les dimensions de la main

sont marquées par l’apprentissage et le perfectionnement empirique.

du vitrailliste ainsi que le dessin des lignes de sa main. Sur le plomb sont frappées les marques du temps. Le support, lui, fait écho aux établis d’ateliers.

CARBONE

Pâtes de verre sérigraphiées par décalcomanie à la grisaille, mises en chef d’œuvre. Dimensions : L : 33 cm / l : 36 cm // L : 36 cm / l : 37 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert / © Crédit Photo Soline Boury-Wallet

Le marquage de la peau peut être un geste volontaire. Beaucoup élèvent cet acte au rang d’art, qui porte le nom de modification corporelle, dont les premières traces datent de plus de cinq mille ans. J’ai

côtoyé des tatoués dès cinq ans, eu mes premières envies de tatouage avant d’avoir dix ans, mon intérêt envers cette pratique ne fait qu’accroître depuis mes 14 ans, si bien qu’aujourd’hui mes

plus grandes références artistiques sont tous des tatoueurs.

cette pratique, j’ai choisi d’y faire référence en reprenant l’esthétisme des prélèvements de peau du XIXe siècle. La pâte de verre, qui permet une imitation très fidèle de la peau humaine, est ici sujet ainsi que

support au décor peint. Chaque décor fait tour à tour référence à l’imagerie traditionnelle du tatouage, évoque l’art des cathédrales, faisant écho à l’artisanat du vitrail, montre un outil récurrent dans la

pratique de la pâte de verre, celui représenté a eu un rôle important dans la réalisation du projet. Le motif est apposé sur la texture peau, permettant dans la matière cette

À travers ce projet, j’explore, de mon point de vue de vitrailliste, l’art du tatouage. Étant attachée à l’histoire de

superposition de la peau et du dessin; l’art du dessin sous la peau.

THOMAS PARMENTIER

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Volume - soufflage de verre

Après avoir fait des études dans le design d’espace et de produit, j’ai orienté mon parcours vers un métier de l’artisanat. Ce qui m’intéresse c’est de pouvoir dessiner des projets, de les réfléchir en passant par le prototypage, et finalement de les réaliser. Le verre est un médium particulier et intéressant pour moi, la complexité de sa mise en œuvre le rendant unique. Mais ce qui m’attire le plus dans les propriétés de cette matière c’est sa faculté à prendre l’empreinte, à se contraindre à d’autres matériaux, à être transparente et à exprimer la fragilité tout en étant résistante. Ce sont ces qualités qui m’ont permi de concevoir et de justifier les projets “Cale” et “Eruption”.

CALE

Projet réalisé en avril 2018. Cales en verre soufflé filigrané, coloration à la balotte, contraint dans un moule fixe. Dimensions : sur-mesure © Crédit Photo Nicolette Humbert

La cale, objet de stabilité, élément qui contraint la bascule, est aussi la pièce d’équilibre. Cet objet est souvent petit, fait de rien, rien de précieux, destiné à être oublié. Pourtant ce qui m’intéresse c’est son importance pour l’objet qu’il soutient. Il est en charge de porter, de remplacer les centimètres manquants.

qui soutient une masse importante ne peut qu’intriguer et surprendre. La cale prend alors de l’importance. Le verre soufflé devient un élément de consolidation, un paradoxe entre fragilité et solidité.

Alors comment donner de l’importance à une cale? Comment la rendre précieuse et importante au sens utile et volumique? L’utilisation du verre est une réponse à cette problématique. Matériau précieux et dit «fragile», une cale en verre soufflé

ÉRUPTION

Cafetière, mars 2018 Tube de verre borosilicate soufflé au moule, coloré par cémentation. Travail à la canne et au chalumeau. Socle en hêtre et poignée en cuir. © Crédit Photo Nicolette Humbert / © Crédit Image 3D Philippe Garenc

On remarque aujourd’hui que certaines notions associées au café ont disparu après l’invention de la dosette en 1972. Pourtant, les grandes marques ont su diversifier les arômes car les consommateurs voulaient retrouver le goût du «bon café». La force commerciale de ces marques est tournée principalement sur la rapidité d’élaboration du café. Cependant certains consommateurs ne sont pas convaincus par le goût. Alors comment réintégrer et réinventer la cérémonie du café ? Imaginer une cafetière mettant en avant l’élaboration du café. Cet

objet constitue un rituel magnifiant les saveurs du café, son odeur, son arôme. Il reste dans un principe de transparence de fonctionnement. Boire un café c’est s’offrir un moment, voyager par les sens… C’est aussi et surtout le réveil, tel un volcan endormi qui entre en éruption. On peut aussi parler du caractère du café noir et des éléments volcaniques. Après recherche, c’est la dépression des cafetières type CONA qui m’intéresse. À une échelle plus grande, c’est ce qui se passe au cœur d’un volcan. La cafetière est donc un modèle réduit de volcan.

Je dessine la cafetière comme un bijou qu’on veut observer, qu’on veut comprendre. Elle doit aussi être présente dans la maison comme un objet de cérémonie pour célébrer le moment du café. Je décide donc de garder le principe de dépression et d’écoulement. Ce qui est supprimé dans les machines d’aujourd’hui c’est le contact avec le café. En effet, les dosettes ont enlevé l’image du grain, le bruit du moulin à moudre et surtout le geste délicat de venir déposer son café moulu à la cuillère.

CLAIRE MALICORNE Garant de savoir faire artisanaux.

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Volume / Verre & Lumière - décoration sur verre & vitrail © Crédit Photo Soline Boury-Wallet

Après des années d’études d’architecture, suivies d’un DMA Vitrail et d’une formation Peinture sur verre, je souhaite partager ma passion pour le métier d’artisan et ma vision du vitrail contemporain à travers ces deux projets.

Soucieuse de mettre en valeur les savoir-faire artisanaux d’exception, je perpétue la tradition tout en inscrivant le vitrail dans son temps, et en le dépoussiérant de son image médiévale.

Ces deux projets naissent ainsi d’un allerretour entre l’exigence technique de l’artisan, et l’exigence esthétique de la démarche artistique.

HISTOIRE DE CHÈVRE

Chimère Fragments de la chimère en pâte de verre. Croquis tête de chèvre. Détail de la texture : écailles. Dimensions : L : 10 à 30 cm / H : 65 cm/ Ø : 5 à 8 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

Puisant mon inspiration dans l’ornementation de la Renaissance, avec l’art de la grotesque, je vous propose ici un concept innovant et contemporain de vitrail en pâte de verre. Le volume apparaît dans le vitrail, avec des détails de texture et de relief.

Le vitrail est un art monumental qui n’existe que dans un contexte architectural. La baie de verre en plein cintre s’inscrit dans une architecture haussmannienne typique avec son calepinage de pierre, souvenir de ma vie étudiante parisienne.

À la place des têtes de lion ou d’animaux fantastiques habituellement présentes sur la clef de voûte de l’arc, j’ai sculpté une tête de chèvre, animal domestique. Elle est mise en relation avec une chimère mi-aigle mi-serpent, et les deux sculptures ont le même niveau de minutie et de détail. C’est un vitrail sur-mesure, dont le volume apporté par la pâte de verre vient dialoguer avec l’architecture.

La lumière vient habiter l’ensemble, et je vous invite à être témoins de ce jeu lumineux qui attrape notre regard, interroge nos sens et sollicite notre imaginaire, que le rêve commence...

RIDEAUX DE LUMIÈRE

Carreaux : Damassé Bleu 1, Damassé Rouge 2, Tartan Rouge 1 & Tartan Bleu 2 Verre plaqué soufflé bouche, motif sablé, polyfeu, collage résine sur verre feuilleté de 44.2. Panneau : l : 32cm / H : 192 cm // Carreaux : carré de 16 cm de côté. © Crédit Photo Nicolette Humbert

Le vitrail est un vecteur de lumière, il illumine un espace. Chaque fenêtre, entrée ou cloison peut ainsi transformer l’architecture d’intérieur par la lumière. Rideaux de verre, mes créations habillent l’intérieur tout en respectant l’intimité des pièces ainsi séparées. Par la création artisanale, personnalisable, le vitrail devient un moyen d’expression. Il peut être image ou motif décoratif, qui, une fois traversés par la lumière, se reflètent sur le sol, les meubles et la peau. La cloison n’est plus seulement frontière, elle crée une chorégraphie dans l’espace qu’elle contient. Je propose une gamme que j’ai réalisée, inspirée de motifs textiles et de papiers peints. Mon catalogue allié aux échantillons permet au client de se faire une idée précise du rendu, de choisir ou même d’imaginer son propre motif. C’est le lien avec le client qui alimente le processus de création et l’enrichit. 46

ANTOINE TITIÈRE

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Volume - soufflage de verre © Crédit Photo Charles Forzinetti

Sculpteur et souffleur, mon travail explore les possibles du verre. Fasciné par le verre antique, par la Sculpture, je souhaite avant tout parler des Hommes. Ces deux années au Cerfav m’ont montré que le verre est avant tout un lieu d’échanges : que ce soit la transmission de gestes, les rencontres qui s’y produisent, ou bien l’indispensable travail d’équipe, le verrier est social. Le rapport à l’autre est le fondement de ces travaux : Tessons parle du souvenir des anciens, quand mon gobelet invite au partage avec mes contemporains. « Je marche dans l’antiquité la plus reculée. Je veux relier le passé au présent, reprendre le souvenir, juger et arriver à compléter. » Auguste Rodin

TESSONS

Tessons, 2018. Verre soufflé en 3 parties vissées sur quatre points d’appuis au sol. Peinture pour extérieur noir mat. Pièce unique. Collection du Cerfav. Dimensions : L : 70 cm / l : 70 cm / H : 170 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

Tessons naît d’une volonté d’explorer le corps, et le processus de la Sculpture. Le verre soufflé permet de s’émanciper du bloc, de représenter la peau, quand le socle joue le rôle du squelette. J’ai rêvé des bras de la Vénus de Milo, des membres du torse de Milet, et le fragment du corps implique que le reste existe, qu’il est à imaginer. Je sculpte selon ma mémoire, et non d’après modèle. Le creux d’une hanche, est relié au pied par la composition, et leur sens change en fonction de leur disposition dans l’espace. Tessons, c’est l’élan de l’humain vers l’autre. Une main tendue vers le futur, vers autrui, le souvenir du passé pour vivre demain. L’autre n’est plus si différent de nous quand il partage nos souvenirs, notre culture.

GOBELETS

Service de 4 verres et leur carafe // Gobelets bicéphales, 2018, soufflés artisanalement dans un moule en bronze. Disponible en transparent blanc brillant, noir brillant, noir mat, et verre vert recyclé. Dimensions : H : 7cm / Ø : 6 cm / Capacité gobelet : 30 cL // Capacité carafe : 1,5 L © Crédit Photo Nicolette Humbert

Le gobelet est un exercice indispensable au verrier. Parmi l’infinité de ses formes, il est nécessaire de se démarquer. Je me suis alors rapproché des premiers gobelets soufflés au moule, où les artisans s’amusaient à créer grappes de raisin ou fioles bicéphales. De cette inspiration antique, j’ai emprunté la forme, puis j’ai modelé mon propre gobelet. L’héritage de la forme me relie au passé, quand ma vision la complète. Mon savoir-faire m’a permis de devenir autonome et de fondre un moule en bronze, duquel sont sortis tous ses petits frères en verre.

THIBAULT CRILOUT Artisanat Social

Créateur Verrier 2017-2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Lumière - vitrail © Crédit Photo Nicolette Humbert

Dans l’artisanat, je cherche à créer un langage, un point de réflexion entre l’homme et la matière. La capacité humaine de pouvoir concevoir, imaginer et surtout fabriquer de ses propres mains est quelque chose que je trouve extraordinaire. Le fait que le verre soit une matière de synthèse rend l’acte d’autant plus fantastique.

Cette année de création au sein du Cerfev, en option verre et lumière, m’a orienté dans une envie d’exposer mon regard, ma vision, mon sens de lecture, celui que j’ai éprouvé au fil de mes expériences dans les métiers d’arts. Je souhaite transmettre ma sensibilité à travers cette matière dotée de molécules « vivantes » pour faire partager une expérience nouvelle, mise au service de ma réflexion dans le domaine du design et de l’art.

Ces œuvres sont ainsi dédiées à cette idée de transmission. Elles sont le reflet de mon questionnement au sujet du rôle de l’individu et de son positionnement social dans notre société. Comment faire partager un ressenti ainsi que la sensibilité de nos métiers ? Quel sens la production a-t-elle dans le milieu de l’artisanat face à un monde de plus en plus consumériste et industrialisé ?

LUMENS

Ensemble de sept pièces réalisées en lames de verre collées au silicone. Dimensions : l : 10 cm / H : 200 cm. © Crédit Photo Nicolette Humbert

Lumens est une installation scénographique portée sur l’appréciation de la lumière par le vitrailliste. Je mène ainsi la réflexion sur l’aspect chromatique de la lumière, diffractée dans le prisme et le verre. L’artisan de son œil avisé, choisit et capture ces instants, pour les retransmettre via le médium verre. Il analyse l’architecture, se place, se positionne dans l’espace et le temps pour choisir au mieux sa palette. Chaque instant dans une journée fait évoluer l’intensité de la lumière, ses reflets comme les fréquences de couleurs capturées, développés par la forme des plaques en verre coloré. Ce verre fragile, cassant, est un présent de la recherche et de l’intelligence humaine. Ce matériau de synthèse, sans nul autre pareil, qui élève nos architectures de lumière, transcende ces espaces pour les anoblir, les enrichir et nous transmettre une vision de la lumière dans toute sa splendeur. Cette lumière unique et même sacrée dont les hommes domptés, se reconnaissent, se confrontent et s’identifient pour devenir eux même ces fragments d’âmes qui constituent les piliers du genre humain. Ainsi émergent ces piliers de lumière. Éparpillé par un accord chromatique naturel, Lumens invite le spectateur à découvrir et à s’assimiler à ces entités. Il aperçoit, par ces lames de verre, la mouvance de la diffraction se réunissant en une couleur, pour s’évanouir aussitôt dans la cour de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière.

HÉLIAKI

Un luminaire réalisé en pâte de verre colorée, sculptée à la main avec un dispositif électronique. Dimensions : D : 20 cm / H : 28 cm. © Crédit Photo Nicolette Humbert

Heliaki est une lampe qui mêle à la fois le design et l’objet d’art. Conçu par un travail numérique et un travail manuel (technique de la pâte de verre), ce produit est pourvu d’un système électronique qui donne ainsi à un espace une harmonie nouvelle et inédite.

Cette lampe a été élaborée grâce à différentes études scientifiques afin d’apporter dans la maison une ambiance douce et reposante. Étant interactive, c’est par son contact que cette lampe partage son élégance, sa légèreté et sa vision.

Son verre au teint bleuté avec ses variations de cyan nous montre un univers plein de secrets. La lumière qui le traverse permet à la matière de prendre vie, de révéler ses nuances sculptées d’inspiration marine, rappelant le mystère des grandes profondeurs. Au contact de LED, la lampe met en scène la membrane de verre incolore. Réagissant au toucher, cette lumière évolue pour échanger et communiquer avec nous, par un dispositif sonore et lumineux.

ANGÉLIQUE PASCAL

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Volume - décoration sur verre © Crédit Photo Philomène Roulleau-Théry

« Les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail. »

Léonard de Vinci

Recherche d’absolu, recherche de nous-même et de nos possibles. J’ai baigné dans les domaines de l’Histoire, la Culture et l’Art depuis petite. J’ai toujours été sollicitée dans le sens d’apprendre et le seul moyen de synthétiser tout ce que je « mangeais » était et est de créer. C’est alors pour moi une évidence. Mes études sont principalement théoriques. Ma pratique a été de l’ordre de l’autodidacte. Mais celles-ci ont été une riche nourriture intellectuelle et visuelle. Je peux facilement m’amuser à faire des ponts sur ce que j’ai vu, expérimenté, appris (sur les bancs de l’université, aux musées, aux galeries, dans la rue, aux détours de rencontres,…). C’est faire sans cesse des références esthétiques ou philosophiques et jouer avec les codes stylistiques. Voilà ce sur quoi s’assoit mon travail. Cela fait quelques années maintenant que le verre m’accompagne et c’est pour cette raison que ces deux années au Cerfav en tant que créateur verrier sont un accomplissement personnel technique et artistique. J’ai trouvé aujourd’hui quel medium principal servait au mieux mon inspiration et voici la synthèse de mes savoir-faire, mes compétences et mes recherches philosophiques à travers ces deux projets de fin de formation « Créateur Verrier », effectuée au Cerfav.

ENGRENAGES

Œuvre artistique, réalisée en 2018. Rouages en pâte de verre transparent bullés, taillés et polis, moteur, ruban Led, rideaux noirs. Dimensions de l’installation : l : 4,50 m / L : 1,50 m / H : 2,30 m © Crédit Photo Nicolette Humbert

« Le mouvement est le principe de toute vie. »

Léonard de Vinci

Mon projet artistique est une installation immersive dans laquelle est placé un système d’engrenage animé en verre impliquant le spectateur dans une démarche d’expérimentation de ce qu’il est et représente. L’Art est pour moi avant tout, quelque chose de l’ordre de l’expérience personnelle. Mon projet est la synthèse de mes recherches actuelles sur l’interaction du spectateur avec ce qu’il voit et entend. L’installation est alors porteuse d’expériences spatiales et sensorielles (le corps, la vue et l’ouïe). Les deux sens sont activés de façon arbitraire de ma part. Amener à voir et alpaguer par le son de l’animation qui sera devant lui, il vivra alors pendant un laps de temps qui lui est propre un questionnement sur le temps, sa personne, sa place dans l’œuvre et sa place dans la réalité de la vie quotidienne. Un double-jeu se fait entre la réalité hors de l’installation, donc sa réalité, et celle à l’intérieur, le “maintenant”, qui le met dans un état second. Le visiteur peut cohabiter avec l’œuvre que je lui propose et devient alors un “interacteur”. J’ai créé un lieu dans lequel il est possible de vivre, de se retrouver soi face à soi et soi avec soi. Plongé dans le noir complet, l’engrenage n’attend que l’intrusion du visiteur qui incarne la première roue du mécanisme. En acceptant d’entrer, il devient alors le déclencheur de l’œuvre par sa simple présence. Provoquer un rendez-vous entre lui, sa conscience et l’œuvre.

De gauche à droite: Parcours du visiteur dans le sas et interaction

Vue 3D schématisé de l’installation

Expérience spatiale dessinée. Croquis.

Éclat, Vue de face, dessin technqiue, réalisé à l’ordinateur.

ÉCLAT

Luminaire réalisé en 2018, édition en cours. Structure réalisée par Sebastien Robinet. Carreaux en verre fusionné, plaqué noir, enlèvement de matière par taille et bouchardés. Dimensions : Structure : L : 120 cm / l : 80 cm / H : 80 cm // Pampilles : 14 x 14 cm / 20 x 20 cm. © Crédit Photo Nicolette Humbert.

Éclat, Maquette à échelle 1/10e, bois, colle, verre, encre blanche.

Ci-dessous de gauche à froite : Pampilles Réalisation des carreaux de verre : - Taille du verre à l’aide d’une roue diamantée. - Bouchardage, marteau et burin en tungstène, thérébentine.

Au détour de l’atelier de conception et d’assemblage des lustres de la Maison de cristal Baccarat, je me suis trouvée face à un grand lustre d’environ deux mètres de diamètre sur lequel étaient en train de travailler deux personnes. Il est intéressant de voir d’aussi près, le nombre de choses qui composent un seul ensemble. Chaque pampille y joue un rôle clé, le squelette en verre soutenant celles-ci se développe dans l’espace avec une telle ampleur que cela en devient presque provocateur. Son symbole et sa valeur dans l’Histoire de l’art et la place qu’il détient au sein de l’opinion publique sont aussi deux points sur lesquels j’ai eu envie de discuter et travailler. Dès lors, pour ce projet, ma volonté première a été de m’inscrire dans le domaine du luminaire en jouant avec les codes traditionnels du lustre. J’ai choisi par goût et par style artistique ce qui me parle le plus personnellement et qui semble judicieux aujourd’hui : du doré sablé pour la structure et un verre plaqué noir travaillé jusqu’au transparent à certains endroits. La forme graphique de la structure est simple, linéaire et fine afin de mettre en avant les carrés de verre. Ce choix esthétique métal/verre, or/ noir, est un rappel de nos chères Années Folles, période durant laquelle chaque matière était mise en valeur dans un raffinement décoratif bien particulier. C’est justement cette flatterie des matières que je recherche dans l’ensemble du luminaire. Une recherche esthétique soucieuse et systématique est donc posée pour chacun des composants, noir uni et brillant du verre, lignes claires et élancées de la taille, un éclat sans concession du bouchardage, un assemblage des pièces de laiton travaillé intelligemment pour cacher tout usinage afin qu’il ne reste que la ligne structurelle du luminaire. Ma volonté de créer un décalage entre chaque « conventions traditionnelles s» du domaine du lustre se matérialise de la façon suivante : - Les pampilles des lustres, éléments phares, deviennent ici les éclats de verre créés par le bouchardage sur les carrés de verre noir qui accaparent la lumière et la renvoient. Un jeu d’absorbeur et de réflecteur se met alors en place. - Ensuite, j’ai choisi délibérément que la lumière ne vienne pas du luminaire directement. Je veux mettre en scène celui-ci pour rappeler que même s’il est acheté et utilisé pour illuminer un espace, il est aussi et avant tout choisi pour son charisme spatial, presque comme une sculpture. Dès lors, il est pour moi important de revenir sur cette notion et de faire de mon luminaire une sculpture presque scénographiée.

PHILOMÈNE ROULLEAU-THERY

Créateur Verrier 2016 - 2018 / Promotion 25 au Cerfav Verre & Volume - soufflage de verre © Crédit Photo Charles Forzinetti

La musique, que je pratique depuis l’enfance, fait partie intégrante de mon appréhension du monde et de mon développement personnel. C’est pour moi une évidence qu’elle ait sa place dans mes projets et plus particulièrement dans mon travail du verre. Il existe en effet une dualité entre musique et soufflage. Un verrier est un musicien jouant sur l’harmonie et l’accord de ses mouvements pour créer son oeuvre. Une pièce en verre est alors une symphonie devenue matière. C’est cette ambivalence que j’ai voulu retranscrire dans les deux projets présentés ici.

LA FLÛTE (SE) MANIFESTE

Œuvre artistique réalisée en avril 2018. Détail des bulles de la flaque. Bulles en verre soufflées, bec en pâte de verre, canne de soufflage, flaque en verre thermofromée et eau. Dimensions : L: 100 cm / l : 80 cm / H : 120 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

La fûte à bec est un instrument souvent dénigré et oublié. Elle est inscrite dans notre mémoire comme l’instrument de torture des premiers cours de musique au collège. Un enfant choisissant son premier instrument de musique ne s’orientera pas vers la flûte à bec. Il lui préfèrera le piano, le violon, la guitare, au mieux la flûte traversière. Au même titre que la flûte à bec est le parent pauvre des instruments de musique, les outils servant à la fabrication d’objets d’art et d’artisanat restent cachés, d’autant plus s’ils sont vieux ou abîmés. Dans une société de consommation on veut du flambant neuf, du rutilant. Ici, la vieille canne et la flûte à bec, ces deux laissés pour compte, se retrouvent et se manifestent. Elles veulent se faire remarquer et reconnaître. Et, pour cela, rien de mieux que des bêtises, les enfants l’ont bien compris ! La flûte s’est faufilée dans l’atelier de soufflage pour y causer la pagaille, renverser les outils, souffler dans le four de fusion, et, instant pris en flagrant délit, renverser des flaques de verre chaud pour y faire des bulles.

ONDE

Luminaire réalisé en mai 2018. Fréquences modélisées par ordinateur, verre soufflé au moule fixe, sablé et poli, acier inoxydable, LED Dimensions : L : 100 cm / l : 15 cm / H : 120 cm © Crédit Photo Nicolette Humbert

Ce luminaire a comme point de départ une réflexion sur le son créateur de formes. Dans de nombreuses cultures, musique et création sont en effet intimement liées. Dans les religions hindouistes, bouddhistes ou jaïnistes, on trouve par exemple la syllabe sanskrite AUM désignant le son originel par lequel l’Univers s’est structuré. Chez les Mayas, les Dieux auraient créé l’Homme par le son et le Verbe. Enfin dans J. R. R. Tolkien, le monde est construit par le chant des Valars, êtres spirituels associés à des dieux. J’ai donc voulu que le luminaire Onde soit créé par la musique. Ce sont des notes devenues forme et matière, une symphonie suspendue. La portée musicale est symbolisée par la structure métallique, élément immuable et constant sur lequel évoluent les sonorités. Les notes, elles, deviennent bulles de verre soufflé, suspendues dans l’air. Leurs reliefs, créés par les fréquences sonores, donnent vie à un espace lumineux qui rend visible l’architecture que développerait une musique.

Détail d’une note soufflée, Si bémol, 932 Hz.

Détail d’une note soufflée, Mi, 660 Hz.

Louis Delaire

Charles Forzinetti

Soline Boury-Wallet

Créateur Verrier CAP Arts du Verre et Cristal Option Soufflage Licence Design global Option Numérique. BTS Design de produit Bac ST2A

Créateur Verrier CAP Arts et Techniques du Verre Option Vitrailliste. DNAP Arts MANAA Bac ES

Créateur Verrier CAP Arts et Techniques du Verre Option Vitrail DNAP Arts Bac STD2A

http://charlesforzinettidesignet dessins.e-monsite.com/

dela_glass louis.golfier.delaire@gmail.com 06 48 37 82 98

https://www.linkedin.com/in/ charles-forzinetti-22838b106/ https://500px.com/charlesforzi charles.forzi@gmail.com 06 35 97 73 92

f.wallet86@hotmail.fr 06 46 70 16 50

Thomas Parmentier

Claire Malicorne

Antoine Titière

Thibault Crilout

Angélique Pascal

Philomène Roulleau-Théry

Créateur Verrier CAP Arts du Verre et Cristal Option Soufflage DNAP Design Process BTS Design d’Espace MANAA Bac S

Créateur Verrier CAP Arts et Techniques du verre Option Décoration CAP Arts et Techniques du Verre Option Vitrail DMA Vitrail FCIL Peinture sur Verre Licence d’Architecture Bac S

Créateur Verrier CAP Arts du Verre et du Cristal Option Soufflage DMA Décor Architectural Option Métal MANAA Bac L

Créateur Verrier CAP Arts et Techniques du Verre Option Vitrail Licence 1 Histoire de l’Art CAP Serrurier / Métallier CAP Monteur en Bronze Option A : Monteur en Bronze BMA Ébéniste CAP Ébéniste

Créateur Verrier CAP Arts et Techniques du Verre Option Décoration. CAP Arts et Techniques du Verre Option Vitrail FCIL Peinture sur verre Licence Histoire de l’art Bac L

Créateur Verrier CAP Arts du Verre et Cristal Option Soufflage DMA Décor Architectural Option Métal Bac ST2A

www.ateliervitrailclairemalicorne.fr clairemalicorne cmalicorne@gmail.com 06 25 12 00 48

http://.antoinetitiere.com/ antoinetitiere antoinetitiere@gmail.com 06 95 72 42 54

https://thibaultcrilout.wixsite.com/ swaplab thibaultcrilout@gmail.com 06 48 09 34 98

thomas-parmentier@outlook.fr 06 59 07 15 42

h t t p: // p h i l o m e n e r o ul l e a u. www.angéliquepascal.com angelik_pascal@yahoo.fr 06 26 97 08 07

wixsite.com/philomeneroulleau philomene_roulleau philomene.roulleau@gmail.com 06 73 53 53 17

MAISON DE L’OUTIL PENSÉE OUVRIÈRE

MAISON DE L’OUTIL ET DE LA PENSÉE OUVRIÈRE La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière présente une collection de 12 000 outils de façonnage à main des xviie, xviiie et xixe siècles, scénographiée de façon prodigieuse dans 65 vitrines. Elle abrite également un centre de ressources contenant 32 000 ouvrages anciens et récents ainsi qu’une librairie spécialisée. Les 12 000 outils présentés dans le musée sont des témoins de la transmission intergénérationnelle des hommes de métier. Ils invitent le visiteur à un périple temporel et constituent des clefs pour la compréhension des métiers aujourd’hui. Unique au monde, elle est une vitrine ouverte sur les métiers d’hier et de demain, pour tous ceux qui s’intéressent à l’artisanat comme aux technologies industrielles, à l’histoire comme aux métiers. Riche d’une programmation constamment renouvelée, la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, en valorisant tous les hommes et toutes les femmes de métier, valorise leurs savoirs, leurs savoir-faire et leur savoir-être.

Un bâtiment exceptionnel Ravagé par un incendie en 1524, le bâtiment fut reconstruit en 1556 par Jean Mauroy, riche marchand troyen. Il entreprend des travaux de transformation, avant d’y fonder l’Hôpital et le Collège de la Trinité pour les orphelins afin de leur apprendre un métier. Le bâtiment verra en son sein de nombreux occupants ; au xviiie siècle, il accueillera même les premiers métiers à tricoter de la bonneterie troyenne. En 1862, l’hôtel Mauroy devient le premier bâtiment privé de l’Aube à être classé monument historique. La ville de Troyes le rachète et le rénove en 1966 avant de le mettre à disposition des Compagnons du Devoir, qui en assurent la restauration intérieure dans le but d’accueillir les collections d’outils et de livres précédemment léguées par le père Paul Feller s.j. Aujourd’hui, au coeur d’un centre-ville réhabilité, l’hôtel Mauroy est un joyau du patrimoine

12 000 outils, 65 vitrines, une scénographie hors du commun...

troyen dont il reprend de nombreuses spécificités architecturales.

Il est aisé de saisir les oeuvres matérielles qu’abrite la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, mais parfois plus compliqué de comprendre le sens de leur présence en ces

L’instigateur des collections Paul Feller, homme d’Église né en 1913, va parcourir la

murs. Nul doute qu’une œuvre immatérielle inestimable s’y dissimule, n’appelant qu’à être

France tout au long de sa vie pour compléter sa bibliothèque et sa collection d’outils. Il a

interprétée par tous les visiteurs attentifs à son message.

pour objectif de placer les apprentis face à leur propre histoire, d’éveiller en eux le désir

Plus encore qu’un bel objet, l’outil est chargé du témoignage d’une vie d’homme, de maîtrise

d’acquérir une culture ouvrière inhérente à la pratique d’un métier.

et de culture. Il est essentiel à l’observateur, au collectionneur ou encore au visiteur de la

Pour lui, le travail manuel, grâce à l’outil, valorise la matière mais surtout l’homme de métier

Maison de s’interroger sur celui qui fut derrière l’outil, avant de s’interroger sur la fonction

lui-même. Le remplacement de l’outil par la machine a inversé le rapport entre l’homme et

de l’outil. L’outil n’est « beau » que s’il est « bon », alors qu’un bon outil n’est pas forcément

le produit de son travail. L’idée n’est pas de refuser le progrès scientifique ou technique,

beau ! Dans les vitrines ne sont présentés que les outils « aboutis », ceux qui font le mieux

mais de le remettre au service de l’humanité. Plus encore, l’apprentissage d’un métier

ce pour quoi ils sont destinés. Ils démontrent alors l’attachement du propriétaire dans la

manuel est la pédagogie du réel. L’expérience physique lui paraît être le meilleur garant de

nécessité et la poésie que développe l’exercice du métier.

l’équilibre psychique de l’adolescence proprice à l’illusion. Il propose donc l’apprentissage

Dans une période où chaque parent s’inquiète encore pour l’avenir de son enfant, le

d’un métier comme « rite de passage » entre l’enfance et la vie adulte.

message de Paul Feller n’a jamais été autant d’actualité. Car l’homme de métier ne peut

En 1969, convaincu que son oeuvre doit être poursuivie, il lègue sa collection aux

pas être uniquement réduit à sa main : chacune de ses actions, chacun de ses gestes est

Compagnons du Devoir, qui l’installeront dans l’hôtel Mauroy.

le fruit d’un acte intellectuel et d’une riche sensibilité. 89

REMERCIEMENTS

L’ouvrage KISS MY GLASS, catalogue d’exposition N°11 a pu être réalisé grâce à l’aide de nos partenaires institutionnels :

La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière tient à remercier chaleureusement :

Jérémie Mosnier, Premier Conseiller de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France,

François Baroin, maire de Troyes,

Philippe Pichery, président du conseil départemental de l’Aube,

Christophe De Lavenne, référent métiers d’art, correspondant Lorraine Institut National des Métiers d’Art, DCC Service Artisanat Création Reprise,

Les membres du conseil d’administration de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière,

Denis Garcia, directeur du Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers, ainsi que toute l’équipe pédagogique,

L’ensemble de la promotion 25, tient à remercier tout particulièrement les formateurs : Jean-Pierre Mateus, Ali Deli, Olivier Léonard et Maryline Didier, ainsi que Toute l’équipe de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, Pour la réalisation des œuvres de l’exposition Kiss My Glass,

Les créateurs verriers 2016-2018, promotion 25 du Cerfav par ordre d’apparition :

Louis Delaire, Charles Forzinetti, Soline Boury-Wallet, Thomas Parmentier, Claire Malicorne, Antoine Titière, Thibault Crilout, Angélique Pascal, Philomène Roulleau-Théry.

Le Centre Européen de Recherches et de Formation aux Arts Verriers (Cerfav). Et tous ceux grâce à qui ce livre a pu voir le jour...

7, rue de la Trinité - 10000 Troyes 03 25 73 28 26 - contact@mopo3.com www.mopo3.com

Crédit photographique : Nicolette Humbert et la Promo 25. Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière Droits réservés Éditeur : Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière 7, rue de la Trinité - 10000 Troyes ISBN 978-2-9521991-3-1 Dépôt légal 2e trimestre 2016 Imprimé en France © “Tous droits réservés” Toute reproduction ou transmission, même partielle, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation écrite du détenteur des droits.