LES JEUNES DIPLÔMÉS CRÉATEURS VERRIERS 2020
Inattendue et exceptionnelle, deux qualificatifs qui peuvent s’appliquer à l’année que nous venons de vivre ! Malgré l’adaptation, la souplesse et l’ingéniosité de l’équipe pédagogique pour maintenir et développer la transmission des compétences, vous avez pu en tant que Créateurs Verriers, vous sentir parfois esseulés, avoir le sentiment de perdre le contact avec la matière, et ressentir la frustration de vous tenir éloignés de l’atelier mais pour finalement y revenir plus forts ! Car c’est bien là ce que je souhaite retenir de cette année, c’est la qualité de vos travaux que vous nous présentez ici. Vous savez que j’ai coutume de dire que notre réussite est votre réussite, alors pour ces deux années partagées et ces belles réussites, je vous dis Merci ! Sébastien Kieffer Directeur pédagogique Cerfav
PROMOTION CREATEUR VERRIER 27 Ils sont un arc-en-ciel. Ils sont orage noir et lumière étincelante. Couleur franche et pourtant nuancée dans ses pourtours. Ils sont mille horizons ; venus des quatre coins de la France, mais aussi de Corée et de Suisse pour apprendre à travailler le verre au Cerfav. Ils ont déjà eu de nombreuses vies avant de venir ici : étudiants en céramique, design ou typographie, mais aussi orthophoniste, logisticienne, journaliste, pompier, graphiste de jeux vidéo. Au Cerfav, ils ont appris les techniques verrières, et en même temps qu’ils façonnaient la matière, celle-ci les modelait tout autant. Car pour devenir créateur, il faut d’abord se révéler à soi-même. Ce processus accompli, il est alors possible de sublimer le verre. Les douze créateurs verriers vous invitent donc à les suivre, à chercher l’ombre pour trouver la lumière.
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Matériau emblématique du patrimoine des savoir-faire des métiers d’art du Grand Est, le verre propose aujourd’hui au public un très large univers d’expression dont témoigne bien la variété des entreprises qui constituent le secteur verrier dans le Grand Est. De l’atelier artisanal aux grandes manufactures, du créateur d’une pièce contemporaine au verrier tailleur-graveur héritier de gestes séculaires, la Région Grand Est sait l’importance de tous ces acteurs pour porter une dynamique régionale des métiers du verre. Au cœur de cette dynamique, la transmission des compétences, l’encouragement à porter un regard nouveau sur le matériau verre constitue les raisons d’être du CERFAV. Développement de l’apprentissage, accompagnement et formation à l’innovation dans les arts verriers, résidence questionnant la place du verre, autant d’orientations que complète un fort investissement dans la valorisation régionale de la filière. L’exposition « Verre à verse » offerte par les stagiaires de la 27ème promotion Créateurs Verriers est ainsi l’illustration parfaite de la volonté régionale de faire vivre les métiers d’art au présent et d’en préparer l’avenir. Merci à chacun des élèves d’avoir su, malgré les conditions particulières de cette année, faire chemin dans son travail du verre et de porter demain le témoignage de cette passion intimement liée à notre Région.
Le Président du Conseil Régional Grand Est
Ils ont choisi de se tourner vers un métier d’artisanat d’art, faisant d’eux les véritables héritiers d’un savoir-faire noble et ancestral. Et pourtant, la plupart d’entre eux a déjà exercé une profession bien ancrée dans la culture de notre société. Ces femmes et ces hommes de talent sont les invités de Saverne et de son Musée, nous sommes fiers de les accueillir. Douze créateurs verriers présenteront au public les pièces qu’ils ont réalisées pour leur diplôme. Tous élèves du Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers, ils vont transmettre à travers ces œuvres inédites leur passion de la matière. Notre ville est sur la route du verre et elle souhaite jouer pleinement son rôle de vecteur culturel et touristique. Le patrimoine naturel et architectural de notre territoire va s’enrichir de cette confrontation avec le verre. La transparence, la beauté, la fragilité nourriront l’émotion du visiteur. L’excellence sera au rendez-vous.
Stéphane Leyenberger Maire de Saverne
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Le centre de recherches et de formation aux arts verriers, lieu incontournable pour l’art verrier en France, a été fondé en 1991 à Vannes-le-Châtel (54). Il est devenu depuis la référence en matière de formation professionnelle : la plupart des verriers installés en France s’y sont formés. La formation de Créateur verrier dure deux ans et est divisée en trois options : soufflage de verre à la canne, décoration sur verre et vitrail. Cependant, la séparation est poreuse afin de mêler les différentes techniques et créer des ponts innovants entre les disciplines. oufflage de verre à la canne S C’est l’amour du « verre chaud », la passion de cette matière encore en fusion que le verrier, avec le temps et l’expérience, modèle et souffle selon ses envies et besoins. Nos cinq souffleurs ont également appris à tailler et polir le verre soufflé à froid. écoration sur verre D Nos « décorettes », au nombre de quatre, pratiquent un large éventail de techniques pour transformer le verre « froid » : sablage, taille, gravure ou encore polissage. Les décorettes ont aussi appris à maîtriser le thermoformage, le fusing et la pâte de verre. Vitrail Trois d’entre nous ont d’abord appris la base traditionnelle de cette technique millénaire, à travers la coupe et le montage au plomb de pièces de verres colorées. Ils ont aussi élargi leur palette de travail avec la peinture sur verre et les multiples techniques de décoration sur verre.
Bientôt 30 ans d’existence du Cerfav, 27 promotions déjà et au moins 270 élèves Créateurs Verriers qui marquent par leurs œuvres, par les savoir-faire sauvegardés grâce à la pratique exercée chaque jour, par les ambitions et les projets, l’histoire du verre en France et en région Grand Est. Le Directeur du Cerfav que je suis est fier de cette réussite et d’un Cerfav mobilisé en entier et qui, le moment venu, pousse au premier plan, les jeunes talents. Grâce à cela sont offertes à l’appréciation du visiteur, des œuvres déjà accomplies et non de banals travaux de fin d’année. Pourtant, ne nous le cachons pas, la partie n’était pas certaine en cette année 2020 si particulière. Nous aurions pu craindre une « promotion Covid » plutôt qu’une « promotion Cerfav ». Intensifiant les exercices en atelier, soumettant doublement les dessins et concepts à la critique, allongeant les journées d’atelier, recommençant et recommençant en mode accéléré toutes les étapes et travaillant d’arrache pied… Le résultat est là : mission accomplie ! Félicitations à toutes et tous pour vos réalisations et votre devenir de Verriers ! Denis Garcia, Directeur du Cerfav 5 5
Claire Lagriffoul. . . . . . . . . . . . . 28 + 42 Erell Quintin . . . . . . . . . . . . . . . . 8 + 32 Anaïs Pégourié. . . . . . . . . . . . . 30 + 40 Sa Hyun Kim. . . . . . . . . . . . . . . 44 + 46 Andréa Berthet. . . . . . . . . . . . . 36 + 48
DÉCORATION / PÂTE DE VERRE Flore Delfosse. . . . . . . . . . . . . . .16 + 18 Laura Pierson . . . . . . . . . . . . . . 20 + 22 Laëtitia Bontems. . . . . . . . . . . . 24 + 26 Aline Laroche . . . . . . . . . . . . . . 10 + 34
VITRAIL Catherine Cattin. . . . . . . . . . . . 38 + 52 Jonathan Dri. . . . . . . . . . . . . . . . 12 + 14 Maya Thomas . . . . . . . . . . . . . 50 + 54
PROMOTION CREATEUR VERRIER 27
SOUFFLAGE
© J.Frechuret
Erell Quintin
Lampyris La forme tentaculaire est présente depuis longtemps dans mes carnets de dessin. Elle me permet aujourd’hui de créer avec le verre en fusion des objets fantasmagoriques qui surgissent devant nous, prêts à nous envahir. Fascinée par l’étrange et l’épouvante, j’utilise le nombre et l’accumulation afin de questionner nos inquiétudes.
1 Cornes de Dragon Erell Quintin (Option Soufflage)
Lampyris est une installation à la frontière de la sculpture et du luminaire, entre projet artistique et objet fonctionnel. Elle met en lumière des espaces extérieurs, à la lisière de l’inquiétude et de la tranquillité. Cette installation est destinée à des parcs ou vastes jardins à la recherche d’une atmosphère lumineuse originale. Lampyris attire le visiteur par sa séduisante lumière pour le plonger dans une aventure intérieure entre rêve et cauchemar.
© J.Frechuret
Je présente ici « un module de base », composé de 15 tentacules de verre, pièces uniques, soufflées et façonnées à main levée. Ces tentacules sont élaborés selon des paramètres de tailles et de décors ajustables à l’envi. Ce module sera ensuite multiplié autant de fois que nécessaire pour aboutir à une installation complète.
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Aline Laroche
Mon blanc Prendre soin de son petit jardin. Notre petit jardin en ce temps de mondialisation, c’est la Terre. Avec nos déchets j’imagine des solutions. Au lieu de les laisser au fond du petit jardin, sous le tapis de feuilles mortes, les voici invités à illuminer nos intérieurs et nos regards. La survie de l’ours polaire et le maintien de la banquise sont des emblèmes du réchauffement climatique. Mon Blanc est un ours qui disparait. Sa peau, mi-cuir mi-glace, se désagrège. Il fond. La peau de l’ours, une peau de déchets. Le corps de Mon Blanc est composé d’icebergs de déchets de verre et de peau de chambre à air qui figurent à la fois l’animal et son territoire. La peau d’ours est aussi un symbole de l’animal devenu objet pour l’homme, de l’appropriation du vivant par l’humain.
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Jonathan Dri
Le flipper de la fin des temps Que se passerait-il si je faisais se rencontrer et se confronter deux univers qui me sont chers, mais qui ne partagent à priori aucun point commun ? Ce principe simple est devenu mon fil conducteur pour ce projet qui consiste à appliquer les codes visuels du monde du Flipper sur la trame iconographique du Vitrail Historié. Ce flipper de la fin des temps est un vitrail qui a pour thème une représentation très répandue dans les vitraux médiévaux : Le jugement dernier. Il reprend le format d’un plateau de flipper (55x100cm) et la plupart des éléments qui le caractérisent (flippers, bumpers, rampes, cibles et voyants lumineux). Ces différents éléments se mêlent aux personnages représentés, saints, diables et anges, dans un décor qui évoque l’architecture gothique. Le tout forme un objet hybride, à la fois amusant et grotesque, à la confluence de deux univers très différents.
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Jonathan Dri
Le jeu du cimetière “La vie est un jeu. Il faut savoir perdre.” Philippe le Guillou
Le Jeu de l’oie est probablement l’un des jeux de société les plus connus en Europe. C’est un jeu de hasard apparu en Italie au XVIe siècle, où les lancers de dés font avancer les pions des joueurs sur un plateau décoré. Le premier joueur à atteindre la case finale remporte la partie. Le jeu a évolué au fil du temps, si bien qu’il existe de nombreuses variantes exploitant différents thèmes et sujets, tout en conservant une disposition et un ensemble de règles similaires. Le projet présenté ici, Le jeu du cimetière est une de ces variantes. Il a pour cadre l’univers macabre d’un cimetière : les cases représentent des tombes, les pions des gargouilles grimaçantes... Enfin, le but du jeu est l’inverse de celui qu’on connaît habituellement, puisqu’ici, l’objectif est d’être le dernier à atteindre la dernière case, le caveau ; l’idée étant d’être celui qui réussira à tromper la mort le plus longtemps possible.
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Flore Delfosse
La Maison des Chimères Des chimères comme amies imaginaires qui habitent ma psyché. Mon imagination comble les vides de ma solitude, embellit mon quotidien. Mes chimères représentent mes angoisses et mes espoirs, elles sont mes illusions et mes craintes. Tantôt bienveillantes, elles m’habitent et m’amusent. Parfois mauvaises, elles me hantent et me déconcentrent. Sans elles, que la vie serait triste. Sans elles, qu’auraient été ces deux étranges années ? Pour les remercier, je leur donne un toit, un décor, une maison de poupée. Des petites scènes vides où l’on devine l’histoire que je me conte ou qui je suis. Les chimères évoluent entre les murs, elles sont fantomatiques, oniriques mais aussi inaccessibles et absentes. Elles deviennent un recueil à rêves. Je crée ainsi un contraste d’histoires, un jeu entre les dimensions, entre le vrai et l’imagination.
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Flore Delfosse
Pâte à Porter Fantastiques Farfalles Pour cette parure, vous aurez besoin : - 400g d’identité : un jour, j’ai été destituée de mon identité visuelle. J’ai porté les mêmes vêtements. Ma coiffure et mes vêtements étaient normés, mon sourire l’était également. Ma seule différenciation était une paire de boucles d’oreilles tolérée. Le bijou était devenu facteur d’identité. - 100g de facétie : une idée part d’un rien, d’une conversation amusante, d’un jeu de mots possibles avec la pâte de verre. Après les pattes sont venues les pâtes, puis, le collier de pâtes. L’idée de la Pâte à Porter naissait… - 20cl d’embellissement : une farfalle, objet de tous les jours qui sous mes doigts devient belle, propre et élégante. Le verre lui donne délicatesse et préciosité et ma touche de sel en fait un objet amusant, surprenant et exceptionnel. - 200g d’auto-dérision : quelle délicieuse ironie que le collier de pâtes en pâte de verre ! La matière première à l’origine bon marché se transforme en matière noble. Chaque farfalle est réalisée à la main. La parure devient alors unique et objet de luxe. - et une pincée d’âme d’enfant.
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Laura Pierson
memento mori Ici, au premier coup d’œil une forme émerge. Un fluide sombre serpente dans la masse transparente du verre. Épanchement de la vérité ? Il faudra s’approcher, pour comprendre. On décèle un crâne humain sous un drapé. Il crie. Pudeur ou sublimation de l’éphémère ? Grâce à cet objet d’étude anatomique qui se voile, je vous invite au dépassement de l’image, à la suggestion, à la réflexion sur l’éphémère de la vie par la présence de l’os qui lui est permanent. Où la beauté de la quête de la vérité sublime la pensée négative de la mort, voici une pièce méditative qui renvoie à une réflexion sur soi-même, à notre rapport au temps, à l’infini et à l’immatériel. À échelle humaine, le regardeur développe un sentiment d’altérité. Cette intersubjectivité renvoie à la responsabilité totale de soi-même. Ici c’est à la fois soi et le monde que l’on regarde.
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Laura Pierson
pluton L’idée ici est de créer un objet utilitaire, mais aussi un objet utile à la pensée. Je propose une mise en abyme d’un univers personnel, un trou-noir, un univers de rangement secret à échelle humaine. Les petits encombrants de nos poches font partie de notre vie, nos souvenirs, nos pensées… Ils sont une partie de nous. Grâce à cet objet au premier abord décoratif ou juste curieux, on peut se mettre à l’abri du temps. Le trou noir les compacte et les met aux oubliettes. Un nouveau rapport au temps s’offre à eux, ils sont en pause, en sécurité. Un trou noir personnel. Chaque objet ou fragment apporte sa singularité et sa charge émotionnelle à l’ensemble du produit. L’objet génère une atmosphère qui s’insère dans un réseau d’éléments à la fois différents et semblables. Seul son propriétaire saura créer son big bang et libérer la graine de son univers. Et vous, qu’avez-vous dans vos poches ?
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Laëtitia Bontems
Gravité Sculpture en pâte de verre et pièces de moteur de moto
Cette créature bio-mécanique, faite de métal et de verre est le monstre, l’étranger, la part d’inconnu de ma propre nature qui me questionne et me dérange. C’est un être en pleine métamorphose qui s’élève et porte dans ses entrailles les traces du passé. Avec Gravité, je travaille le verre comme un fluide, une énergie qui anime et qui se fond dans la brutalité de la matière froide et métallique. Par le jeu de la transparence, le verre suggère d’aller au-delà des apparences, de lier l’interne à la surface, et ainsi de révéler une nouvelle forme de beauté.
9 La Femme Biomécanique Läetitia Bontemps (Option Décoration) 24 24
Laëtitia Bontems
Paré(e) Définition : Paré(e) 1. qui porte une parure. Parées d’étoffes sombres et le bandeau de perles au front, les femmes s’accoudent (...) sur les lits de pourpre (Villiers de L’I.-A.,Contes cruels, 1883, p.381) 2. qui est en mesure d’affronter un danger. Dirige le bouclier pour qu’il pare tous les coups qu’on nous portera (Dumas père, Reine Margot, 1845, iii, 7, p.98) Porté, je me plais à imaginer que le pendentif agit comme un bouclier émotionnel me protégeant du jugement de l’autre. En son centre, une pierre brute de carbure de silicium, matériau indispensable au travail du verre pour son extrême dureté. Elle suggère le noyau dur de chacun, comme une carte intérieure. Lorsque cette parure quitte le corps, elle prend sa place au sein d’une plus grande composition. Ce changement d’échelle lui confère une autre existence au-delà de son seul rapport au corps. Cette composition repose alors sur une roche volcanique évoquant la puissance des énergies telluriques.
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Claire Lagriffoul
Matin. En hiver le soleil se lève avec nous, à peine, il tarde. Nous partons de l’appartement, on se parle peu, on divague encore entre le sommeil et la réalité. On dégivre la voiture, on allume la musique, douce. Sur la route, les automobilistes sont peu nombreux. Nous croisons les phares des autres voitures, la brume, le givre. Les oiseaux parfois, sur le bord des chemins. Et la campagne.
BRUME Si l’on s’arrête pour observer un paysage à l’aurore, le temps semble s’arrêter avec nous. L’espace de quelques secondes, ce moment pourtant fugace, nous appartient. Alors il nous englobe avec lui, comme en apesanteur le temps d’un instant. J’ai eu envie de capturer ce moment unique. Par le biais d’un travail de soufflage et de couleurs, j’interprète la brume. Elle devient vaporeuse, minérale, parfois semblable à des bulles qui éclatent à la surface de l’eau. Ses reflets sont lunaires, aquatiques. À la manière d’un photographe, je viens figer l’instant, non plus sur papier mais en volume. Mon installation est une invitation à la méditation, à la contemplation. J’invite le visiteur à marquer un arrêt, à suspendre le temps.
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Anaïs Pégourié
Carapace céleste [....] Atlas leur répondit : - C’est que je porte un monde. Victor Hugo, Les feuilles d’automne (1831)
1 Cornes de Dragon Erell Quintin (Option Soufflage)
Mon monde, c’est mon avenir. Il sera déterminé par notre implication collective dans la sauvegarde de l’environnement ou notre capacité à ne rien changer : C’est mon fardeau, et qu’il est pesant à porter… Je mets en relation deux porteurs de fardeaux emblématiques. L’un est une légende mythologique, le titan Atlas, condamné à porter la sphère céleste pour l’éternité sur ses épaules. L’autre est la tortue, un animal symbole de sagesse et de savoir si près de devenir une légende tant elle est menacée. Elle porte son monde sur son dos tandis qu’elle brave les océans et les éléments pour la survie de son espèce. Une constellation pour mettre l’Humanité face aux lois de l’univers et à l’immensité du cosmos. Une carapace pour se réfugier, comme une armure organique, lourde et puissante. Une carapace-voûte qui nous invite à réfléchir sur soi et notre rapport au monde. 30 30
Erell Quintin
Fécondations Mue par l’envie de travailler avec mon compagnon ferronnier d’art, j’ai expérimenté de nombreuses formes de rencontres entre verre et métal. C’est ainsi que sont apparus les œufs du projet “Couvée” en 2019. La réaction chimique née de la rencontre du verre et du métal dans un contexte fortuit est progressivement devenu un process éprouvé. Ces œufs m’attirent et m’intriguent : il y a quelque chose à l’intérieur. Je les ai agrandis pour mieux observer leurs fécondations intérieures. La photographie m’a ensuite permis d’y poser un regard différent, de révéler l’infime, le détail et l’enfoui.
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Aline Laroche
régénération Luminaire
Marbre de verre issu de la transformation de verre industriel habituellement destiné au rebus. Champignon en pâte de verre.
Pourquoi une lampe ? La lumière est un élément essentiel à la photosynthèse des végétaux. Elle est indispensable à notre propre organisme. Le développement des champignons se produit entre ombre et lumière. Par un juste dosage, un fragile équilibre. Pourquoi un champignon ? Pour rappeler l’importance des tous petits, des invisibles. Sans champignon, aucune plante n’aurait pu se développer. Les continents ont d’abord été peuplés par ces organismes arrivés il y a plus d’un milliard d’années qui, en se développant, ont créé un sol propice aux futurs végétaux. Ce sont eux qui permettent aux éléments organiques de se dégrader pour laisser place à une nouvelle forme de vie. Le champignon permettant de détruire pour recréer une nouvelle forme de vie, il est juste qu’il trouve sa place sur un terreau de déchet, fut-il de verre. Le marbre de verre est comme l’humus. De sa dégradation nait une matière, fertile et propice à un nouvel objet : un champignon, garant de l’équilibre.
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Andréa Berthet
Aléas Mes sculptures sont des corps de verre, des rocs, exposés à l’érosion, à la vie. Ces corps de verre prennent vie entre mes mains d’artisan, de créatrice, de verrier. Ils puisent leurs origines dans la chimie organique : le verre en fusion. Dans leurs chemins de vie, ils sont en proie à l’érosion, entre sable, air et eau. Les aléas laissent apparaître un mouvement intérieur, des strates : des lignes de vie. Ces sculptures sont des corps marqués par la vie, des corps livrés à l’introspection.
Nous sommes des corps terrestres. Nous sommes des rocs. Nous sommes des corps minéraux ancrés dans le sable à la merci des marées. Nous sommes des corps bouleversés. Nous sommes des corps parmi des corps. Nous sommes des corps qui, dans l’éboulement, créent un nouvel équilibre.
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15 Vanité Andréa Berthet (Option Soufflage)
Catherine Cattin
En apesanteur Le dégel est survenu, inattendu : Au rythme de mes pas. Mon corps en mouvement a ouvert ses carcans. De ma féminité barricadée, j’ai tendu la main à l’enfant que j’ai été. J’ouvre les portes du jardin condamné. J’ouvre le vitrail à mon espace sensible. Je suis allée cueillir une feuille de noisetier dans la forêt voisine. Ses nervures répondaient aux lignes de ma main, comme un écho lointain. J’ai pris leurs empreintes et j’ai réuni ces deux univers dans le verre, comme deux parts de moi-même. Réconciliée par le minéral, libérée du poids du passé, ici commence le lent dégel de ma sensibilité retrouvée. Le verre s’écoule, définit ma nouvelle dimension intérieure. Je suis un univers en apesanteur.
En apesanteur est une suspension composée de 300 empreintes en pâte de verre, chacune étant unique et singulière, accrochées à une plaque de plexiglas d’un mètre carré.
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Anaïs Pégourié
Croissance végétale L’essence même de la vie d’une plante dépend de la lumière, de l’eau et des minéraux.
Le fondement même de la vie d’une plante provient de la cellule végétale, elle est son âme. Seule, une cellule est inerte. Ensemble, les cellules forment un système autonome. Mes recherches formelles se nourrissent de cette vie fascinante par sa capacité d’agencement et de développement cellulaire. Mon projet est une applique murale modulaire destinée à un usage en intérieur. Ce luminaire accueille trois cellules de verre soufflé dans un support en bois de frêne. Les cellules de verre soufflé jouent sur les effets de transparence. La cellule transparente peut accueillir une plante, tandis que les autres, opalines, tamisent la lumière qu’elles renferment. Les cellules ont été conçues pour être multipliées et associées entre elles à l’infini. On retrouve ainsi un système qui paraît aléatoire tout en respectant une géométrie. C’est le principe d’organisation du végétal. Ensemble, mes cellules forment à leur tour un système vertueux et autonome. Les cellules lumineuses alimentent les plantes et permettent leur croissance naturelle.
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Claire Lagriffoul
RITUEL
Il est primordial de remettre le rituel au centre de notre attention : perpétuer les traditions de rassemblement, consolider les liens. Au-delà du partage d’un repas, la mise en place de la table devient un moment de communion. Mon but est de créer un scénario qui s’articule autour de la mise en valeur d’un service de table. Dans un premier temps, le service est assemblé au centre de la table. Il prend l’apparence d’une sculpture, d’un totem familial. Chaque personne est une entité individuelle faisant partie d’un tout. Chaque élément du service à son importance et sa fonction. Une fois rassemblés, ils s’équilibrent et redeviennent une famille. Dans un second temps, le totem s’ouvre à sa forme utilitaire. Ici, on ne cache plus la vaisselle, on la sublime. Une fois déployée, la sculpture devient un service complet pour quatre personnes.
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Sa Hyun Kim
Muguet
Après avoir étudié les arts du bois et de la poterie à l’Université d’Art de Séoul, Sa Hyun découvre en France les arts du verre. Cet artiste s’inspire des végétaux pour créer des pièces puissantes et bucoliques qui nous entraînent dans un univers où la nature s’impose à nous. Avec son Muguet, aux proportions géante, Sa Hyun nous propose un luminaire printanier.
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Sa Hyun Kim
La Ligne
Après avoir étudié les arts du bois et de la poterie à l’Université d’Art de Séoul, Sa Hyun découvre en France les arts du verre. Dans son projet de La ligne, Sa Hyun nous parle de l’évolution de la forme et de la vie. Une ligne qui colle à la forme, une ligne pour guider notre regard.
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Andréa Berthet
Révérence Un vase, comme une goutte d’eau qui trouble une surface lisse en une onde. Révérence est un vase mobilier qui accueille un bouquet dans l’entièreté de son cycle vie : de son apogée à sa fanaison, des boutons floraux aux pétales tombés. Les fleurs coupées sont la métaphore la plus quotidienne du cycle de la vie : Elles éclosent et fanent en un temps très court dans le vase qui les accueille. En Occident, au cimetière, elles sont le rappel de nos vanités. Réalisé en verre transparent, le vase sublime les fleurs tout autant qu’il laisse voir l’eau qui les nourrit. Le verre devient eau : la lumière réfléchit le mouvement de l’eau.
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Maya Thomas
Cloison Alzoujej Du verre pour dialoguer.
« Je suis la chose qui divise les origines en deux, je ne suis ni d’Afrique ni d’Europe, je suis au milieu, je suis la cloison Alzoujej... » Maya Thomas - Référence à « L’innommable » de Samuel Beckett
La création d’une frontière, qu’elle soit ouverte ou fermée, est aussi l’expression d’un dialogue entre deux espaces. Les qualités du verre permettent une interaction formidable des volumes qui, par les jeux de la transparence et des couleurs, s’exhibent ou se cachent. Le nom est un mariage entre le français et l’arabe : Cloisons « Alzoujej » = Cloisons « de verre » Les Cloisons Alzoujej offrent un dialogue entre deux espaces, qui se cachent et se montrent l’un à l’autre. Elles filtrent le regard et la lumière à travers le jeu des formes et des couleurs. Trois cloisons, trois approches graphiques, trois techniques : - MĀYĀGE - PARALLAX - MOSAÏK
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Catherine Cattin
Les marqueurs de l’eau On ne peut prendre soin des choses que lorsqu’on en a pris conscience. Pour rendre visible l’eau souterraine, j’ai décidé d’en marquer son passage. À travers la sculpture, la présence de l’eau jaillit hors de terre et devient apparente.
Le Marqueur de l’eau est une sculpture pédagogique qui révèle la présence souterraine de l’or bleu. Elle invite de manière ludique à découvrir la particularité de sa région. L’eau, en traversant le sol, se charge de tous mes éléments qu’il contient. Sa composition raconte ainsi l’histoire du lieu. Le verre du marqueur a pris l’empreinte des roches locales grâce à la technique du sand-casting. Ce premier marqueur raconte l’histoire de la Lorraine et l’importance de l’art verrier dans la région. Le propos est universel, le marqueur aussi : dans ses matériaux et ses formes, il est conçu pour s’adapter à son environnement, peu importe où il se trouve.
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Maya Thomas
ÉCLATS D’ÂME DE L’HARMONIE DES ÂMES L’arc-en-ciel est la matière première des âmes. L’intimité entre deux êtres devient harmonieuse lorsque l’addition de leurs âmes offre l’intégralité du spectre lumineux. Chaque éclat est unique. Il est à l’image de l’usure et de la corrosion de l’âme selon son ancienneté dans le cycle des renaissances. DU SPIRITUEL À L’INTIME Les âmes se dessinent au nombre de couches qu’elles accumulent. Elles se logent dans le creux de la main, elles y tournent et se retournent pour mieux nous offrir l’éclat de leurs couleurs. Certaines âmes ont un équilibre fragile, elles ont besoin des autres pour se tenir d’aplomb. Tandis que d’autres, translucides et colorées, viennent illuminer les éclats aux teintes plus sombres et plus intenses.
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CREATEUR VERRIER 27 BIOGRAPHIES
© Nicolette Humbert
PHOTO PROMO 27
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Anaïs Pégourié
Catherine Cattin
Benjamine de sa promo et ancienne étudiante céramiste. Elle est venue d’Aveyron apprendre le verre soufflé par passion pour cette matière. Ces sources d’inspirations sont issues de la nature et l’observation. Anaïs expérimente les techniques, textures et matériaux pour mieux les assembler.
Journaliste suisse, Catherine Cattin découvre les vitraux en Iran, à la mosquée de Shiraz. L’éblouissement à la couleur la mènera en France, où elle intègre une formation de vitrailliste au Cerfav. Le verre la séduit par sa capacité à se métamorphoser. À travers les variations de ce matériau, ce sont ses propres mouvements d’âme que Catherine exprime.
Curieuse du monde qui l’entoure, elle décompose et recompose avec minutie son environnement. Organique ou géométrique, la différence est subtile. Dans son travail ces nuances se croisent et s’enchevêtrent jusqu’à se confondre. @parouxceram
@catherine_cattin
Andréa Berthet
Maya Thomas
Étudiante en design graphique, Andréa découvre le soufflage de verre lors d’un stage. Son premier contact avec le verre en fusion est un choc, un sentiment d’implosion. Cette matière s’impose à ses mots – maux.
Maya grandi en Afrique. Son origine est européenne et sa culture est africaine. Sa vie est à Strasbourg et ses émotions sont plurielles.
Fraîchement diplômée en graphisme, Andréa décide de se consacrer à l’apprentissage du verre soufflé et intègre le Cerfav. Ses créations révèlent l’indicible équilibre entre la vie et la mort, l’ombre et la lumière. Sa pratique s’imprègne du Wabi-Sabi, une esthétique du zen japonais. Il s’agit d’entrevoir le cycle de la vie comme un espace voué à la renaissance.
Elle se forme à l’architecture d’intérieur et apprend à penser les volumes à vivre. Plus tard, spécialisée dans la reconstruction d’urgence, elle apprend alors à « panser » les espaces. C’est désormais sous le regard des corps qu’elle conçoit les volumes. Les intérieurs ne sont pas figés, on s’y meut et on s’y émeut. @ni__ckel
@vanyelma
Aline Laroche
Les voyages colorent ses dessins de touches vives et subtiles. Aujourd’hui Maya s’inscrit dans une approche contemporaine du verre architectural avec un regard multiculturel et bigarré.
Laëtitia Bontems
Aline nous offre un univers charmant peuplé de déchets, de rebus et d’indésirables. Elle nous fait l’éloge de ce qui est caché et laissé pour compte. Cette créatrice nous parle d’un monde qui change et nous rappelle que ces importuns sont aussi porteurs de solutions et d’heureuses transformations.
Les objets-sculpture de Laetitia sont en prise directe avec les battements de son cœur. Le verre qu’elle confronte avec la pierre dure ou le métal froid en est une allégorie.
Le travail de cette amoureuse du verre nous apporte une approche très riche de cette matière. Au Cerfav, elle se forme au vitrail et travaille la pâte de verre pour élargir son expérience de souffleuse.
Laetitia imprime ses battements sur ses œuvres, émerveillée que ses émotions et ses souvenirs parfois les plus douloureux finissent par révéler une lumière inattendue. @a.l.i.n.e_l.a
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L’artiste joue avec les pièces de verre comme avec les mots : en les décomposant pour les recomposer selon sa sensibilité dans l’espace ouvert. Libérées du cadre de plomb, ses créations assemblent de multiples pièces uniques qui donnent corps et âme à l’œuvre de verre.
@bontems
C’est ainsi que son travail d’aujourd’hui pose une question simple : comment renaître ? 59
Erell Quintin
Sa Hyun Kim
« Je peux passer des heures sur la plage à la recherche des rares petits bouts de verre dépolis au milieu des coquillages. Je les ai toujours préférés pour leur douce rugosité, leur rondeur et leur luminosité. »
Enfant, Sa Hyun préférait les activités plastiques au travail scolaire. L’expression artistique est une passion lui permettant de canaliser son énergie. À l’Université d’Art de Séoul, ce jeune coréen a étudié les arts du bois et de la poterie.
C’est par une prise de conscience assez soudaine de son attrait pour le verre et le besoin d’un nouveau souffle, qu’Erell est arrivée au CERFAV pour apprendre à travailler cette matière. La répétition gestuelle nécessaire à l’apprentissage permet à la souffleuse de trouver une forme de confort. Celui-ci peut ensuite être bousculé par l’introduction de multiples variations. Ses créations sont ainsi le fruit d’une démarche empirique, dans laquelle Erell a trouvé sa forme d’expression.
En visionnant un documentaire, Sa Hyun découvre le soufflage du verre. L’art du verre est devenu une tentation qui durant ses deux années de service militaire se fit de plus en plus forte. Il décide de se former au verre soufflé au Cerfav. Cet artiste s’inspire des végétaux pour créer des pièces puissantes et bucoliques qui nous entraînent dans un univers où la nature s’impose à nous.
@erellqui
@4sa_hyun
Laura Pierson
Flore Delfosse
Laura Pi est une artiste transdisciplinaire qui s’intéresse aux sciences et au monde en général. Elle crée à échelle humaine et trouve une forme d’expression différente en chaque matériau.
“Ne grandissez pas trop vite”, conseille Flore au visiteur avant de l’entraîner dans son univers empreint d’une enfance glacée et enchanteresse. Elle l’invite à rêver, à rire et à observer le monde qui l’entoure grâce à ses couleurs parfois nostalgiques, tendres ou joyeuses. D’une riche palette composée à la fois de vitrail, de peinture sur verre, de verre au chalumeau et de pâte de verre, elle dessine des histoires oniriques mais familières, s’amusant des jeux de mots, des paradoxes, s’émerveillant du petit, des anecdotes.
La première étape de recherche est le modelage à l’argile. Faire corps avec cette matière révèle l’instinct primaire, le retour à la source. La toucher, la sentir, l’explorer est une façon de mieux comprendre la nature, le réel. Sublimer le corps dans toutes ses imperfections est essentiel. @floredelfosse
@atelier.laurapi
Le verre ? Pour la vibration, la casse, le changement d’état, la transparence, le miroitement, la permanence…
Jonathan Dri
Claire Lagriffoul
Depuis tout petit, Jonathan aime s’inventer des passages secrets pour y rencontrer fantômes et squelettes. Passionné d’histoire, il s’inspire des enluminures et gravures médiévales pour enrichir son univers fantastique peuplé de diables et de damnés.
À la suite de ses études d’architecture d’intérieur et de design, Claire rencontre le verre. C’est une révélation. Les états de cette matière en fusion la fascinent. Bercée par l’effervescence des réunions familiales et des voyages, son intérêt pour le rituel se traduit aujourd’hui dans son travail, qui tente de rendre l’intime visible.
Cet artiste met à l’œuvre sa maîtrise de la peinture sur verre pour nous emmener dans un monde décalé où viennent parader des créatures mystérieuses, tour à tour, menaçantes ou ridicules. @jonathan.dri
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@lagriff
Le repas, le lever, ces moments confidentiels et singuliers, deviennent un terrain d’idées. Ces idées prennent une dimension physique à travers le verre qui s’empare alors du rôle de médiateur, de révélateur. 61
REMERCIEMENTS Les Créateurs Verriers de la promotion 27 tiennent à remercier chaleureusement toutes les personnes, qui par leur engagement et leur travail, ont permis d’aboutir collectivement à cette exposition. Nous remercions tout particulièrement : Le Cerfav, son équipe pédagogique et technique sans qui tous ces beaux projets n’auraient pu aboutir. Nous souhaitons tout particulièrement exprimer notre gratitude à l’ensemble de nos formateurs pour leur suivi, leur belle énergie et leur bienveillance. La région Grand Est qui nous a accompagnés et soutenus financièrement pendant ces deux années de formation. Christophe De Lavenne, Référent Métiers d’Art du Pôle Métiers d’Art Région Grand Est – DCC, pour son investissement personnel et son soutien. La mairie de Saverne ainsi que le Musée du Château des Rohan. Nous souhaitons également remercier Gabrielle Feyler, conservatrice du musée, et Anne Pluymakers, responsable du service mediation artistique et culturelle, pour l’organisation complexe de cette exposition dans le contexte si particulier de la crise sanitaire. L’ensemble des membres du jury pour sa participation et son écoute attentive. L’association Hyaloïde pour la réalisation de ce catalogue. Un grand merci à Emmanuel Somot pour la création graphique du catalogue et des outils de communication, ainsi qu’à Nicolette Humbert pour son accompagnement photographique. Celles et ceux qui ont veillés sur nous : amis, conjoints et famille. Merci pour vos encouragements, votre confiance et surtout pour votre patience !
LES JEUNES DIPLÔMÉS CRÉATEURS VERRIERS 2020