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Entretien avec Yves Schepers

« Les belles photos s’obtiennent en anticipant minutieusement la situation et en attendant patiemment l’instant. »

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Entretien avec Yves Schepers, photographe de renommée internationale

Originaire de Bonheiden, Yves Schepers est un photographe professionnel au style journalistique bien à lui, qui apprécie par-dessus tout capturer l’authenticité, les émotions, les interactions et les relations. Il crée des photoreportages de mariage, de famille et d’entreprise aux accents puissants et créatifs. Ses photos de mariage ont été récompensées par des prix nationaux et internationaux et il fait partie de la crème des photographes, reconnu par Fearless Photographers. Il a même été nominé pour le titre de photographe de l’année 2019 par la Wedding Photojournalistic Association (WPJA). Il est à l’affiche de conventions internationales, fait partie du groupe de photographes qui a fondé le collectif « Mind the Moment » et est ambassadeur Sony. C’est également lui qui réalise les photos de mariage pour le programme « Blind getrouwd » sur VTM (synonyme de « Mariés au premier regard », sur RTL).

Quand vous est venue votre passion pour la photographie ?

Je suis ingénieur de formation et je travaillais comme ingénieur de projet dans une entreprise de logistique. J’ai acheté un premier appareil photo Canon en 2010, avec lequel j’ai commencé à expérimenter sans avoir d’ambitions professionnelles. Après avoir acquis de l’expérience pendant quelques années et glané des conseils auprès d’un photographe de mariage, j’ai décidé de changer le cours de ma vie.

J’ai laissé derrière moi mon ancienne vie d’ingénieur et je me suis lancé comme photographe professionnel à l’été 2014. Aujourd’hui, c’est principalement la photographie de mariage qui m’occupe, mais je réalise aussi des photoreportages de famille et d’entreprise avec beaucoup de passion. J’aime prodiguer des conseils lors de séances de mentoring, de séances individuelles et d’ateliers.

Vos photos sont réalistes et authentiques, et donnent l’impression que vous n’êtes pas présent. Comment faites-vous ?

Je prends toujours bien le temps d’apprendre à connaître la famille. Nous commençons par faire connaissance autour d’une tasse de café. Si c’est une jeune famille, je joue avec les enfants pour les mettre en confiance et pour qu’ils soient à l’aise en ma présence. J’essaie de découvrir ce qui rend la famille unique. J’analyse leurs interactions, leurs petites habitudes et ce qui les caractérise. Si, au cours de la journée, les enfants me demandent de jouer avec eux, je prends amplement le temps de le faire. Après un temps, ils retournent toujours chercher l’attention de leurs parents et je peux alors immortaliser ces fantastiques moments. Je travaille avec un appareil photo hybride Sony α9, qui ne fait pas de bruit au déclenchement grâce à son obturateur silencieux. Du coup, personne n’est distrait lors de ces moments uniques et riches en émotions.

“La photographie journalistique est un jeu passionnant qui consiste à chasser, rechercher, découvrir et raconter.”

Il faut penser à tellement de choses pour réaliser un photoreportage. Comment parvenez-vous à immortaliser le moment unique et plein d’émotion ?

Pour capturer l’instant, j’anticipe certains événements et je m’arme de patience. Je dois rester à l’affût en permanence et

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mettre tous mes sens en éveil. J’écoute les conversations ou j’essaie de reconnaître des comportements qui se sont déjà produits plus tôt dans la journée. J’utilise la prise de vue continue pour être sûr de capturer le bon moment. Car il n’y a rien de pire pour un photographe que de passer à côté de l’instant. Après une séance photo d’une demi-journée, je rentre chez moi avec 4 à 5 000 photos, pour finalement parvenir à une sélection de 200 à 300 images.

L’instant est fugace. Comment vous assurez-vous de disposer des bons réglages au bon moment ?

Je photographie en mode manuel pour avoir tout le contrôle créatif sur la situation que je capture et que je raconte. Avec l’expérience, je reconnais les circonstances et j’arrive à faire rapidement les bons réglages.

“Avec mes photos, je veux raconter l’histoire personnelle qui se cache derrière ces moments bruts, intenses et ludiques.”

Comment parvenez-vous à raconter une histoire avec vos photoreportages ?

Lors d’une séance photo pour un photoreportage, je ne me contente pas de capturer les bons moments. Je me suis aussi entraîné à capter les détails et à réaliser des photos d’ambiance. Pour donner un sens à l’histoire, il m’arrive souvent de mettre les sujets sur le côté et de me focaliser sur un détail, comme un numéro de maison, un reflet ou encore un espace de vie. J’immortalise de temps en temps la lumière, les couleurs ou les formes graphiques présentes dans l’environnement, qui font le lien avec le sujet et dominent l’image. Ces éléments viennent aussi renforcer les impressions que suscitent les interactions entre les membres de la famille. Je veille toujours à ce que la composition, la lumière ou l’équilibre attire le regard dans la bonne direction.

“J’aime jouer avec les formes graphiques, la lumière, les couleurs et les lignes, c’est ma marque de fabrique, et un fil rouge dans mon travail.”

La sélection des photos prend énormément de temps, car c’est l’étape à laquelle je dois décider des émotions que je veux faire passer dans l’histoire. Je retouche chaque photo, deux fois en fait. Une fois au moment où je la prends et une fois dans Lightroom pour en

PHOTO : YVES SCHEPERS Photo de gauche Photo de droite

Angle de champ : 35 mm Angle de champ : 123 mm Diaphragme : f5,6 Diaphragme : f5,6 Vitesse d’obturation : Vitesse d’obturation : 1/800 1/640

Envie d’admirer d’autres de ses photos ?

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maximiser l’impact.

Comment faites-vous pour obtenir cette netteté ?

Lorsqu’une photo est floue, il faut se demander pourquoi. S’il y a du mouvement, il faut figer l’action. J’utilise généralement une vitesse d’obturation de 1/250. En cas de mouvements très rapides, je passe à 1/400, 1/500. En l’absence de mouvement, si vous souhaitez isoler votre sujet, vous pouvez utiliser une ouverture de diaphragme de f2,8 ou moins (f2,0, f1,8, etc.). En présence de mouvement, il vaut mieux choisir une petite ouverture de diaphragme (valeur élevée) : f4 minimum. Optez aussi pour la mise au point continue et osez utiliser des valeurs ISO assez élevées.

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