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BELGIQUE - BELGIË

P.P. - P.B. B386

JUILLET-AOÛT 2013

69e année - n°7- juillet-août 2013 (mensuel) dépôt CHARLEROI X | P402047 | retour : CGSP place Fontainas, 9/11 1000 Bruxelles

Admi ALR - PARA - BRU

ÉTÉ MEURTRIER

POUR LES SERVICES PUBLICS

La Règle d’or : surveiller & punir

DOSSIER P. 4

TSCG : Tous Saignés Comme des Grecs !

ÉDITO

L’été meurtrier

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LE MOT QUI PUE

La Gouvernance

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Admi

ASSEZ ! ASSEZ !

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ACTUALITÉS AUSTÉRITÉ La mobilisation continue L’injustice sociale ne fait qu’augmenter et ce sont encore et toujours les travailleurs et les allocataires sociaux qui doivent mettre la main au portefeuille. La CGSP et la FGTB refusent que le bien-être et les droits des travailleurs soient sacrifiés sur l’autel de la compétitivité et des marchés financiers.

Le 23 mai à Tournai contre la précarité

Le 29 mai à Namur contre le TSCG

Le 6 juin où nous étions plus de 35 000 à arpenter les pavés bruxellois pour réclamer un changement de cap radical, une répartition des richesses plus équitable et une meilleure protection des travailleurs.

DANS NOS RÉGIONALES

Charleroi Musée de l’aviation – Dressage de chien – Visite à la base de Maardael La Commission intersectorielle des Pensionné(e)s de la CGSP, organise le 24 septembre, un voyage en car. Matin : visite au musée de l’aviation de Beauvechain et démonstration de chiens dressés à la recherche d’explosifs, etc. Après-midi : visite de la base de Maardael à Oud Heverlée. Rendez-vous à 8h15, derrière la gare de Charleroi Sud (coin des rues de la Villette et Libioulle), départ 8h30 précise. Retour à Charleroi vers 18h30-19h. Coût : 39 € pour les affiliés et 42 € pour les sympathisants, à verser sur le compte de la CGSP BE86 8772 0285 0150 avec mention « Beauvechain » pour confirmer la réservation et ce pour le 10 septembre au plus tard.

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Le 30 mai à Bruxelles avec la FGTB de Verviers contre l'austérité

Inscription : Lili au 071 797 111. Renseignements : Alphonse Vanden Broeck 0495 340 928. Hainaut occidental Horaire d’été Du lundi 1er juillet au vendredi 30 août 2013 inclus, nos locaux sis place Verte 15 à 7500 Tournai seront accessibles : - de 8h à 15h du lundi au jeudi, - de 8h à 12h le vendredi. Avant tout déplacement, veuillez prendre contact au 069 22 61 51 afin de savoir si votre responsable de secteur est présent. Huy Solidaris Day La Régionale participera activement au Solidaris Day de la mutualité le dimanche 1er septembre à Huy dès 11h.

Nous vous invitons à nous rejoindre au stand de la CGSP pour participer à des jeux ludiques et instructifs. Horaire d’été Durant les vacances d’été, nos bureaux seront fermés du 1er au 16 août inclus. Luxembourg Permanences – secteur Admi Permanences syndicales du secteur Admi les quatre premiers lundis de chaque mois, à l’exception des vacances scolaires, à la régionale du Luxembourg située à Arlon, rue des Martyrs, 80. Ces permanences débuteront le lundi 2 septembre 2013, entre 10h et 12h et entre 13h et 15h. Pour tout renseignement ou rendezvous : 063 230 100.

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ÉDITO

L’été meurtrier C’est le titre d’un film de Jean Becker, qui a rendu célèbre Isabelle Adjani, mais également d’un roman de Sébastien Japrisot. Il semble taillé sur mesure pour décrire la situation des services publics non seulement en Belgique mais dans toute l’Europe. La télévision publique grecque a été sacrifiée sur l’autel de l’austérité, faisant de la Grèce le premier pays européen sans télévision publique. Toutes proportions gardées, la situation en Belgique n’est guère plus brillante. De budgets étriqués en ajustements budgétaires, de recommandations européennes en menaces de sanctions, personne n’est épargné, tout le monde est concerné à des titres divers et avec une intensité variable. Les pouvoirs publics locaux subissent de plein fouet le transfert de compétences de la part du fédéral sans pour autant une compensation financière adéquate. La charge des pensions publiques explose à cause du manque de nominations. Bref, la majorité des communes du royaume prennent des mesures d’assainissement : non remplacement des départs, voire licenciements, augmentations du prix des prestations aux citoyens… À la Région wallonne et à la Communauté Wallonie-Bruxelles, le dialogue social est touché, les politiques ne veulent même plus rencontrer les organisations syndicales et André Antoine évoque une politique du scarificateur, outil dont le travail est d’enlever les mauvaises herbes. C’est dire la considération que l’on y a du personnel. Au fédéral, les carrières des agents sont tout simplement arrêtées unilatéralement et ce sans parler de la chasse aux malades et du sous-financement de pans entiers de l’administration (par exemple les prisons). À la SNCB, on diminue les dotations à une entreprise qui transporte chaque année plus de voyageurs et donc c’est le service public qui en pâtit. On peut aussi faire le même calcul en téléphonie ou à la poste avec moins de dotations pour assurer les obligations (sans cesse diminuées) du service public. La même logique prévaut dans les transports publics des TEC et de la STIB. Les enseignants n’ont de leurs autorités que des engagements sur les prochaines conventions collectives et aucun des nombreux problèmes n’a vu de solution dans ce cadre. Bref, rien ne va plus dans les services publics alors que les banques, que l’argent public a sauvées, font à nouveau des bénéfices qu’elles distribuent à leurs actionnaires qui essaient de ne plus payer d’impôts. CQFD ! Ce Qu’il Faut Détruire ! C’est dans cet esprit que le 24 juin a été une journée de grève et d’actions spécifiques au service public. Et après un contrôle budgétaire à un milliard d’euros d’efforts supplémentaires et l’élaboration d’un budget 2014 à 4 milliards supplémentaires, l’automne sera chaud, n’en doutons pas !

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DOSSIER

TSCG : Tous Saignés Comme des Grecs ! La Règle d’or impose l’austérité à perpétuité

LE

Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), aussi appelé « Pacte budgétaire », va graver l’austérité dans les législations nationales des États membres qui l’auront adopté. Il contient une « Règle d’or » qui implique de limiter le déficit budgétaire à maximum 0,5 % du PIB (au lieu des 3 % prévus actuellement). autant dire qu’aucun État membre ne pourra atteindre cet objectif, même en sabrant dans les budgets à tous les niveaux. Le TSCG représente un important recul démocratique. En effet, il confisque l’élaboration des budgets nationaux à nos parlements et confie cette étape politique cruciale à des institutions non élues, dont la Commission européenne. Pourtant, la Belgique est sur le point d’adopter ce TSCG… dans la plus grande discrétion ! Tous les Parlements du pays seront amenés à se prononcer. Il suffirait que l’un d’eux dise « non » pour bloquer le processus et ouvrir, avant tout vote, le débat sur les enjeux

qu’il recouvre… pour des générations. Après le vote du Parlement flamand et du Sénat, cinq autres assemblées doivent encore se prononcer pour ou contre la ratification du TSCG. Pour le moins, nous exigeons un débat public sur ce Traité ! Suite à l’action de la FGTB wallonne ce 29 mai à Namur, le parlement wallon a promis d’organiser un débat. Par contre, la Commission de la Chambre a refusé la demande d’audition des syndicats. Pourtant, rien ne justifie l’empresse-

Relevons les stéréotypes et les mauvaises informations concernant le TSCG et la Règle d’or ! De toute façon, le Pacte budgétaire est déjà en vigueur en Belgique

faux ! Le TSCG ne s’appliquera pas aux États qui refusent de le ratifier. La Belgique peut donc encore décider, de manière souveraine, et au nom de l’intérêt général de sa population, de ne pas se soumettre à cette logique. Un État membre, fondateur de l’UE, qui oserait rompre l’unanimité forcerait certainement un débat salutaire dans d’autres États membres. De plus, nous avons jusqu’au 1er janvier 2014 pour mener un débat citoyen sur le TSCG et éventuellement le ratifier.

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ment des parlementaires à ratifier le traité, si ce n’est la peur du débat luimême. En effet, la Belgique a jusqu’au 31 décembre 2013 pour ratifier, et transposer le cas échéant, le TSCG. Voter pour ou contre la ratification peut donc largement se faire jusqu’en automne, ce qui permettrait le débat démocratique sur un enjeu tout aussi démocratique. Car si le TSCG est ratifié par la Belgique, nos élus eux-mêmes n’auront plus qu’un rôle d’exécutants de la politique de la Commission européenne…

?

? ? ?

Ratifier le TSCG ou non ne change rien car les éléments du TSCG sont déjà contenus dans d’autres règlements européens

Vrai mais...

La mise sous tutelle des budgets des États et les principales dispositions du TSCG sont effectivement déjà présentes dans le « 6 pack », le « Semestre européen » et le « 2 pack ». Mais comment affirmer avec force qu’il est très dangereux de ne pas le ratifier et, dans le même temps, déclarer que cela ne change rien ? Ce raisonnement ne tient pas la route… Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’une mauvaise mesure est appliquée au niveau européen qu’il faut l’inscrire dans notre droit national ! C’est l’inverse qu’il faut faire, à savoir : combattre l’orientation ultralibérale prise par l’Union européenne.

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L’austérité budgétaire va permettre de réduire les déficits et la dette

Archi fAux ! Partout où elle est appliquée, l’aus-

térité produit exactement l’effet inverse. Il suffit de regarder du côté des pays du Tiers-monde où le mécanisme est à l’œuvre depuis 30 ans. Le TSCG prévoit en son article 3 que les budgets des administrations publiques des États signataires sont en équilibre ou en excédent. C’est la Règle d’or. C’est une absurdité ultralibérale ! En effet, ainsi que le souligne l’économiste Jacques Généreux (Nous, on peut ! Manuel anticrise à l’usage du citoyen), la Règle d’or est « une règle des ânes en économie politique ! Imposer un quasi-équilibre permanent des comptes publics, en dehors des déficits conjoncturels engendrés par les récessions, revient à considérer qu’en temps normal toute dépense publique supérieure aux recettes courantes est un mal en soi, que l’endettement est en soi un moyen de financement condamnable ! C’est là évidemment une ineptie. Sans dette, les économies modernes n’existeraient tout simplement pas. Dans toute économie développée, le secteur des entreprises, considéré globalement, est en déficit permanent, en raison des dépenses d’investissement étalées dans le temps. » Aujourd'hui, l’Union européenne est officiellement en récession et son chômage a atteint des records. Efficace, l’austérité !!! Le TSCG a été « rééquilibré » par le Pacte pour la croissance et l’emploi

N’importe quoi ! Ce Pacte ne comporte pas réel-

lement de budget supplémentaire. Par ailleurs, il ne fait que confirmer l’orientation prise par le TSCG : approfondissement du marché unique, mise en œuvre des « nouveaux outils de la gouvernance économique » (« 6 pack », « Semestre européen », « 2 pack »…)… Rien de neuf, ni d’alternatif, sous la morosité de l’austérité. En réalité, le TSCG est incompatible avec un plan de relance. En plus de la fameuse « Règle d’or », il impose également aux pays de ramener rapidement leur dette publique à un niveau de maximum 60 % du PIB. Concrètement, cela signifie que toute politique de relance deviendrait quasiment impossible. Toute éventuelle nouvelle recette fiscale liée à des mesures progressistes devrait être utilisée obligatoirement pour diminuer le stock de la dette.

Si la Belgique ne ratifie pas le TSCG, elle ne pourra pas bénéficier de l’aide du MES (Mécanisme européen de stabilité)

VrAi mAis... Cet argument n’est pas crédible quand

on connaît la vraie nature du MES : un FMI (Fonds monétaire international) à l’européenne qui va prêter de l’argent aux pays en difficulté, mais à la condition d’une perte de souveraineté et d’une dose d’austérité supplémentaire. Si la Belgique ne ratifie pas ce Traité, elle n’aura peut-être pas droit à l’aide du MES, mais elle évitera ainsi de se mettre elle-même la corde au cou avec des critères absurdes, hypercontraignants et directement passibles de sanctions ! C’est justement la ratification du TSCG qui amènerait la Belgique à avoir un jour besoin de cette aide ! Si on ne ratifie pas le Traité, les taux d’intérêts payés par l’État belge vont augmenter

PAs sur du tout ! Les facteurs qui influencent

le taux d’intérêt sur les titres de la dette publique belge sont nombreux et variés. Les pays du Sud de l’Europe qui ont ratifié le Traité connaissent d’ailleurs des taux d’intérêt très élevés. Le TSCG va rassurer les marchés financiers

Peut-etre, mAis... À l’époque de la crise finan-

cière, après avoir débloqué plus de 2 000 milliards d’euros pour sauver les banques de la faillite, les dirigeants européens avaient alors promis de moraliser le capitalisme, réguler les marchés financiers et de lutter réellement contre la spéculation. Or, le TSCG impose le contraire : soumettre l’intérêt des peuples aux appétits voraces des marchés financiers. Leurs partisans ne veulent pas d’un État qui persiste à investir dans les services publics, l’éducation, la santé, la recherche, le logement, les transports collectifs, etc. Ils souhaitent que toutes ces activités productives soient confiées à des entreprises privées, pour étendre la part de la vie sociale qui est ouverte à la libre course aux profits marchands. Tel est le projet strictement politique que d’aucuns tentent de maquiller en bon sens économique.  Plus d’infos sur www.fgtb-wallonne.be. Et la mobilisation continue avec la plateforme belge pour l’Alter Summit (www.altersummit.eu) à laquelle adhèrent notamment la FGTB, la CSC, le CNCD et Attac.

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ÉCONOMIE

Grand marché transatlantique : le libéralisme contre les libertés ! Le 23 mai, le Parlement européen a donné mandat à la Commission européenne pour négocier les accords de libreéchange Union européenne/États-Unis. Aux seuls profits des multinationales…

Cela fait plusieurs années que la FGTB wallonne, et tout particulièrement les chercheurs Bruno Poncelet et Ricardo Cherenti, met en garde contre le projet de Grand marché transatlantique qui se trame dans le dos des peuples. Celuici vient de connaître une accélération spectaculaire à l’initiative d’Obama et Merkel, qui ont décidé que les négociations commenceraient cet été pour une application qui pourrait débuter dès 2015. Le mandat de négociation de la Commission européenne a été voté au Parlement le 23 mai et a été adopté définitivement le 14 juin par le Conseil. Ce mandat stipule clairement « l’objectif d’atteindre les niveaux les plus élevés de libéralisation des investissements. » ! Les négociations ont été lancées en marge du sommet du G8 du 17 juin. Dans l’opacité la plus totale puisque la négociation commerciale est une compétence exclusive de la Commission… et donc du très libéral Karel De Gucht… L’Europe tirée vers le bas Pour libéraliser l’accès aux marchés, l’UE et les USA vont devoir faire converger leurs réglementations dans tous les secteurs car les normes plus contraignantes sont considérées comme des obstacles au libre commerce. Or, les USA sont aujourd’hui en dehors des principaux cadres du droit international en matière écologique, sociale et culturelle. Ils refusent d’appliquer les principales conventions sur le travail de l’OIT, le protocole de Kyoto contre le réchauffement climatique, la convention pour la biodiversité mais aussi les conventions

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de l’Unesco sur la diversité culturelle. rapport à l’euro profitera encore plus Leurs règlements sont donc, dans la aux USA au détriment des productions européennes qui seront plupart des cas, incitées à délocaliser. Commoins contraiCet accord durcira la gnants que ceux de biné avec la faiblesse écopression contre l’Europe. Ce marlogique et sociale des coûts les protections sociales de production américains, ché commun libéet les services publics cet accord deviendra ainsi ralisé avec les USA une machine à délocalisatirerait donc toute tions. La Commission reconnaît par l’Europe vers le bas, tant en matière de exemple que cela entraînera une « baisse normes que de conditions de travail. importante » de l’activité et de l’emploi dans la métallurgie. Cela aggravera le Cet accord est aussi une incitation au chômage. Et cela durcira la pression pire productivisme au détriment de la qualité sociale et écologique des procontre les protections sociales et les duits. Par exemple dans la construction, services publics. les normes européennes sont beaucoup plus contraignantes que les américaines. Une impasse géopolitique Idem en matière de limitation de la Cet accord est enfin un moyen politique pollution automobile, de production pour les USA d’arrimer l’Europe à leur d’énergie, de gestion de l’eau, de traidomination mondiale en déclin. Les tement des déchets. Idem bien entendu USA se heurtent depuis 2001 à l’OMC en matière de protection de la vie privée, à la résistance des pays du Sud (Chine, des données informatiques, des droits Brésil, Argentine, Inde) qui bloquent un nouveau cycle de libéralisation comd’auteur ou des brevets… merciale et financière (notamment le fameux AGCS). Le Grand marché transDans le domaine agricole, l’ouverture atlantique est un moyen d’écraser cette du marché européen entraînerait aussi l’entrée de produits à bas coûts de l’agro résistance en enrôlant l’Europe dans business états-unien : bœuf aux horun ensemble libéralisé dont le poids mones, volailles lavées au chlore, OGM, économique serait tel (50 % du PIB animaux nourris aux farines mondial) qu’il imposerait les intérêts animales… de Washington au monde entier. Un désastre productif et social Contrairement à ce qu’avance la Commission, un tel accord de libreéchange se ferait au détriment de l’Europe. Le taux moyen des droits de douane est en effet de 5,2 % dans l’UE et de 3,5 % aux USA. Les USA retireront donc un avantage 40 % supérieur de la suppression totale des droits. Et la faiblesse du dollar par

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LE MOT QUI PUE " Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet et voilà qu’après quelques temps, l’effet toxique se fait sentir " Victor Klemperer Le mot qui pue Les mots sont importants. Dans la vie politique et syndicale, le choix des mots n’est jamais anodin. En effet, le langage n’est pas un simple outil qui reflète le réel, mais il crée également du réel en orientant les comportements et la pensée. Pour le dire autrement, le langage revêt une importance capitale par sa capacité à imposer l’usage de certains mots ou de certaines expressions, tout en en interdisant l’usage d’autres. Cet outil de communication s’avère par conséquent aussi être un puissant outil de domination. Et vivre dans l’omission de cette évidence peut faire des ravages. Comme nous l’illustrerons avec le concept de gouvernance, les mots sont rien moins qu’innocents : à travers les mots, ce sont aussi des comportements et des attitudes en définitive que l’on fait naître, que l’on prescrit ou proscrit selon le cas. Les mots participent et aboutissent à une nouvelle construction de la réalité politique et sociale. Le langage sera donc destiné, selon les cas, à faire accepter le monde tel que les intérêts de la classe dominante le façonnent ou à désarmer ceux qui auraient tout intérêt à lutter contre ce monde pour en faire advenir un autre. Face à ces mots qui sont partout mais dont la définition n’est nulle part, face à ces termes qui saturent l’espace lexical disponible au point de rendre les autres termes caducs, face à ces discours automatiques dont nous pensons être les locuteurs alors que ce sont eux, en fait, qui parlent à notre place, l’objectif de cette rubrique serait de traquer les pirouettes sémantiques, les ruses de langage, de faire le tri entre les mots qui libèrent et les mots qui oppriment, d’accroître notre vigilance et notre lucidité et de prôner une désobéissance sémantique, synonyme du refus du prêtà-penser idéologique.

La novlangue néolibérale http://arterroriste.pagesperso-orange.fr

La Gouvernance La gouvernance est un de ces termes qui a insidieusement pris place dans le vocabulaire politique et dont la malléabilité est telle qu’il peut être utilisé dans tous les domaines. Ce concept pragmatique est actuellement tellement en vogue qu’il est utilisé à toutes les sauces : on parle de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance européenne, de gouvernance mondiale…1. Après avoir été utilisé en ancien français dans le sens de l’art de bien se tenir puis comme équivalent de « gouvernement », le mot traverse la Manche avec la même signification pour tomber ensuite en désuétude. Son grand retour s’effectue à la fin des années 1980 dans le discours d’organes néolibéraux. Mais il se mue là en un concept extrêmement malléable qui permet d’imposer une mutation du rôle de l’État. Ce dispositif mis au point pour gérer les entreprises privées va devenir en peu de temps le modèle de la gestion publique : sous le prétexte de la nécessité de bien gérer l’argent public, le terme va impliquer la mise en œuvre des critères du privé dans les affaires publiques pour gérer l’État comme une entreprise et c’est ainsi que la politique est remplacée par la gestion, simple technique hissée au rang de politique. Ensuite, en concentrant le débat sur les instruments et moyens d’une action politique à entreprendre et non sur l’action en tant que telle, elle cache le conflit : il n’y a plus de choix politique, mais tout simplement une gestion rigoureuse et efficace. La gouvernance et toute sa quincaillerie conceptuelle permettent de ne plus voir en la société qu’un rassemblement d’acteurs privés : son mode de fonctionnement se caractérise par une prise de décision mise en réseau où tout le monde est partenaire de tout le monde. Ses autres traits caractéristiques sont une suprématie du pouvoir exécutif, la perte de toute substance du travail législatif parlementaire et sa mise en concurrence avec la société civile qui se substitue au peuple souverain. En somme, la gouvernance est un coup d’état conceptuel, une révolution anesthésiante2, car à partir du moment où le débat ne porte plus sur la politique à mener mais sur le choix du meilleur opérateur, il n’y a plus d’espace pour le débat. 1. 500 occurrences par an en 2009 et 2010 dans Le Soir. 2. Expression que nous empruntons à Alain Deneault, auteur de Gouvernance, le management totalitaire, Lux, Montréal, 2013.

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IRB

Interrégionale de Bruxelles Vers un New Deal bruxellois qui tienne ses promesses ?

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vec l’arrivée de Rudi Vervoort à la tête de l’éxécutif bruxellois, on assiste à un regain de l’activité politique et à un rebond dans la prise en charge de dossiers fondamentaux pour la Région de Bruxelles-Capitale, mais surtout, il semble que la concertation sociale, trop longtemps à l’arrêt, reprenne cours. Il est question d’un ambitieux New Deal dont découle une impressionnante série de mesures. Mais est-il crédible et équilibré ? Aussitôt installé dans sa fonction, le nouveau ministre-président avait égrené, à travers sa déclaration de politique générale, une analyse de la situation agrémentée d’un catalogue de bonnes intentions qui devaient aboutir à des mesures effectives à implémenter suivant un échéancier précis durant l’année à venir. L’accent y était mis sur la démographie, le chômage, la formation, le multilinguisme, le développement urbain durable, la mobilité et le vivre ensemble. Il annonçait aussi la reprise du dialogue social -en panne depuis près de dix ans !-, à l’occasion du « sommet extraordinaire » réunissant les partenaires sociaux le 21 mai. Dans la foulée, le gouvernement s’est réuni deux jours en séminaire à Ostende d’où sont sorties pas moins qu’une quarantaine de mesures qui se veulent réalistes. Le « sommet social extraordinaire » Il a l’ambition de réactiver le pacte conclu en 2011 entre partenaires sociaux et gouvernement pour une croissance urbaine durable conclu et baptisé New Deal bruxellois. Il identifiait les défis majeurs auxquels la Région doit répondre : essor démographique ; emploi ; formation ; enseignement ; défi environnemental ; lutte contre la dualisation de la ville et l’internationalisation.

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Le gouvernement s’engage sur trois axes fondamentaux : 1. La création d’outils et de dispositifs en vue de favoriser la mise à l’emploi des Bruxellois. 2. Le renforcement de l’offre de formation, de stage et de première expérience professionnelle. 3. Le soutien à l’activité économique porteuse d’emplois pour Bruxelles. Parmi les vingt-quatre mesures, accompagnées de leurs échéances de mise en œuvre et enveloppes budgétaires, qui ont été présentées par le gouvernement, les partenaires sociaux ont précisé les dix qu’ils considèrent comme prioritaires. La principale concerne la mise en œuvre de dispositifs relatifs à la mise à la formation, au stage ou à l’emploi de 4 350 jeunes susceptible de satisfaire le tiers des demandes des jeunes chercheurs d’emploi à Bruxelles. Par ailleurs, 900 000 euros seront dévolus à l’apprentissage des langues et 100 nouveaux contrats d’embauche viendront renforcer les moyens humains des crèches. Le gouvernement mettra également en place un observatoire des prix de référence des marchés publics dans le but de préserver l’économie régionale de dumpings destructeurs d’emplois. Un pôle de compétences consacré aux

métiers de l’industrie sera mis sur pied. Un quatrième axe consiste à renforcer la concertation sociale, la méthodologie de suivi ainsi que l’évaluation des dispositions en instituant une rencontre mensuelle entre les membres du gouvernement et les partenaires sociaux pour assurer le suivi des actions engagées. Si la CGSP se félicite de la volonté de dialogue social à la Région, elle reste très attentive à ce que cette dynamique nouvelle ne puisse se résumer à un effet d’annonce opportun à l’approche des prochaines élections. Elle entend bien mettre à l’ordre du jour les problématiques de services publics qui sont d’actualité. Notamment les transferts de compétences qui interviendront dans le cadre de la 6e réforme de l’État et leurs conséquences pour les agents des institutions régionales et l’organisation des services rendus aux citoyens. Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté. (Antonio Gramsci) Jean-Pierre Knaepenbergh Secrétaire général de l’IRB

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Admi ALR-PARA-BRU ISP-PSI-IOD-ISKA

www.world-psi.org

ASSEZ ! ASSEZ ! L’heure des bilans est plutôt une affaire de fin d’année. Pourtant, j’ai à la veille de cette période estivale une furieuse envie de faire le point et de m’écrier ASSEZ, ASSEZ ! Il y a fort longtemps, mes collègues m’ont chargée de défendre leurs intérêts professionnels, mais pas seulement. Ils souhaitaient également que je me batte pour une société plus juste, plus égalitaire, s’appuyant sur la solidarité, sur une sécurité sociale forte et pour la justice et l’égalité, sur des services publics solides. C’était et c’est toujours ma lettre de mission. Que constate-t-on aujourd’hui ? Bien que les intérêts professionnels tels que l’emploi, les salaires, la pension… de nos affiliés nous mobilisent en permanence, les coups de butoirs se font toujours plus forts. Ainsi, les décisions des autorités politiques portent atteintes aux pensions, aux salaires, à la nomination, on assiste à une précarisation de l’emploi, à des pertes d’emplois et à des licenciements secs. Du côté des services publics, les mêmes décident de diminuer les budgets, le personnel ou carrément de privatiser, réduisant d’autant les services rendus aux citoyens. Quant au sort réservé à la sécurité sociale, on assiste à une diminution des moyens, à des mesures contre les chômeurs, augmentant ainsi le taux de pauvreté dans notre pays d’une manière inimaginable. Ainsi en Belgique, chez nous, à notre porte, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. En outre, et comme si cela ne suffisait pas, les dirigeants politiques ont décidé d’en régionaliser des pans entiers comme le secteur des allocations familiales par exemple. Le mois de juillet va être mis à profit par le gouvernement fédéral pour prévoir de nouvelles économies. Un milliard d’euros cette année et cinq l’année prochaine, c’est infernal, cela ne pourra que faire mal ! Partout et tout le temps, vos représentants dénoncent, argumentent, expliquent, menacent, mais il faut oser l’avouer, sans trop de succès. À présent, nous devons dire, nous devons hurler même ASSEZ, ASSEZ. Il est de notre devoir de vous informer qu’il faudra passer « à la vitesse supérieure » dans nos réactions si nous voulons influencer le cours des choses. Jamais la loi du plus fort ne s’arrête spontanément. Les pays pauvres en attestent, il n’y a pas un seuil de pauvreté en dessous duquel les « riches », « les forts », s’arrêtent et changent de stratégie. Il faut établir un contre-pouvoir, en un mot il faut remettre des règles. La finance doit être encadrée par des lois, sans cela c’est la jungle. Or, la démocratie c’est le contraire de la jungle. Il faut changer de voie, l’austérité n’est pas une option, au contraire il faut investir, reconstruire. L’argent est là, chez les spéculateurs, dans les trusts. Voilà, je ne vous ai pas habitués aux discours catastrophistes et celui-ci n’en est pas un, au contraire c’est un appel : parfois il faut imposer un vrai rapport de force pour soutenir vos représentants, et chacun doit y participer. Rejoignez-nous donc dans l’action, chaque fois que vous le pouvez, nous n’avons d’autres forces que la vôtre ! Liliane Lemauvais Secrétaire générale

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Admi

RÉGION WALLONNE Congrès du 7 juin 2013, un pas de plus pour nos candidats : l’élection Membres du secrétariat wallon

Les délégués du secteur étaient réunis en congrès extraordinaire ce 7 juin 2013 à la CGSP de Namur. L’ordre du jour prévoyait principalement l’élection des futurs présidente et secrétaire général du secteur. Les délégués ont bien entendu également abordé les problèmes syndicaux actuels, tant au niveau sectoriel qu’au niveau de la situation générale. La Présidente a accueilli nos délégués mais aussi les nombreux invités qui nous ont fait le plaisir de répondre à notre invitation. Nous entendons ensuite les secrétaires généraux, Liliane Lemauvais et André Gilles, faire rapport sur les dossiers chauds du moment et notamment sur les actions en cours (en collaboration avec nos collègues du secteur AMiO) à la Région et à la fédération Wallonie-Bruxelles au niveau des OIP, tandis que Liliane Lemauvais insistait sur les conséquences inévitables pour le personnel de la 6e réforme de l’État notamment la régionalisation de tous les systèmes de financement de l’emploi (APE, PTP, ART 60…). Venait ensuite l’élection des candidats, celle-ci a eu lieu par acclamations, puisqu’il y avait un seul candidat par mandat à pourvoir. C’est donc chaleureusement que les camarades Martine Ugolini et Olivier Nyssen furent élus, ils prendront effectivement leur mandat respectivement de présidente et de secrétaire général dans un peu moins d’un an, le 1er juin 2014, au départ à la retraite des mandataires actuels.

Assemblée

Martine Ugolini, future présidente

Olivier Nyssen, futur secrétaire général

Pour faire plus ample connaissance avec les nouveaux élus, lisez l’interview ci-dessous. Enfin et pour conclure, l’intervention du Camarade Gilbert Lieben, Secrétaire de l’Interrégionale wallonne de la CGSP, nous a permis de mieux comprendre la situation actuelle, au niveau des enjeux de société qui se jouent derrière ce que « les puissants de ce monde » appellent la crise, mais qui est avant tout « une escroquerie » dont les travailleurs sont les victimes. II a ensuite abordé la politique syndicale au niveau du pays. Un riche débat avec la salle s’en est suivi, avant que la Présidente Josiane Dekoker, n’invite les délégués à prendre le verre de l’amitié. 

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Gilbert Lieben, Secrétaire général de l’IRW-CGSP

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Faisons connaissance !

I

nterview croisée des deux camarades élus lors du congrès du 7 juin 2013, respectivement la camarade Martine Ugolini à la présidence du secteur Admi et le camarade Olivier Nyssen au mandat de secrétaire général. Ils prendront leur fonction dans un peu moins d’un an, en juin 2014. Le journal Tribune leur a posé quelques questions visant à faire un peu connaissance.

Si à n’en pas douter, tes collègues et les membres de ta régionale te connaissent, ce n’est pas le cas pour l’ensemble de nos affiliés, dès lors peux-tu nous faire une brève biographie ? (âge, vie privée, ce que tu souhaites : parents, conjoints enfants… profession, parcours professionnel). Martine Ugolini : Née en 1961 dans une famille ouvrière d’origine italienne, je suis mariée et maman de deux grands garçons (22 et 18 ans). Kinésithérapeute indépendante depuis 1982, puis en maison médicale, j’ai rejoint la Province de Hainaut en 1987 (IMP Marcinelle) où je me suis spécialisée en psychomotricité relationnelle que j’ai pratiquée durant 19 années. Olivier Nyssen : J’ai 39 ans, suis marié à Virginie et je suis le père de 2 garçons : Vincent (10 ans) et Simon (8 ans). Licencié en sciences économiques à l’ULG en 1996, après plusieurs petits emplois, j’ai été engagé en 1998 en tant qu’employé d’administration au service des finances de la Ville de Seraing. J’ai suivi les sciences administratives pendant 3 ans en cours du soir, et en 2001, j’ai été nommé en tant qu’employé d’administration au service de la recette communale. En 2002, j’ai été désigné comme chef de service administratif, puis promu en 2005 chef de bureau administratif. Ensuite en 2008, j’ai été muté au service budgetcomptabilité. Et si on parlait un peu de ton engagement syndical ? M.U. : Déjà approchée pour un mandat local en 1999, je me suis engagée

officiellement dès 2003. Détachée en 2006 en tant que déléguée principale pour la Province de Hainaut, j’occupe toujours cette fonction à ce jour. O.N. : En 2001, je suis élu délégué syndical de la section des administratifs, bibliothécaires et paramédicaux. J’ai été ensuite désigné pour un mandat au sous-secteur des PPMS (Province, Petites et Moyennes Sections) à la régionale de Liège. Élu président en 2008 de la même section et dès lors secrétaire de « l’interprofessionnelle » de Seraing, organe qui a la particularité de reprendre des représentants des sections de la Ville, du CPAS, de la zone de Police mais aussi des deux intercommunales liées historiquement à la Ville à savoir l’AISH (Centre hospitalier du Bois de l’Abbaye) et Intersenior (maisons de repos et de soins). La même année, je suis désigné pour des mandats au sein de la régionale de Liège : bureau exécutif CGSP-Admi et bureau exécutif régional intersectoriel de la CGSP.

aussi pour l’avenir des travailleurs. C’est la richesse des nombreuses rencontres, tant avec les camarades que les membres de l’Autorité qui a révélé ma vocation au combat syndical. O.N. : Il y a de nombreuses personnes qui ont eu une influence sur mes positions syndicales.

As-tu rencontré des personnes ou des situations particulières qui ont influencé tes choix, qui ont forgé tes opinions ?

Si je ne devais en retenir que quelquesuns, je citerais en premier lieu mon père, Louis, ouvrier communal à Seraing et surnommé « le p’tit Louis » sur la cour des travaux. Il était militant socialiste actif (plus politique que syndical) et il a, je pense, fait naître en moi le besoin de justice sociale et la défense des « p’ptis ovries qu’on sprauche todi » (comme il se plaît à le répéter). Je me rappelle de quelques soirées organisées à la maison avec des prises de positions et de paroles hautes en couleurs de papa et ses camarades.

M.U. : L’élément déclencheur de mon engagement a été le projet de suppression pure et simple des SAJJ (Service d’Accueil de jour pour Jeunes handicapés). Il a fallu se battre non seulement pour les bénéficiaires mais

Ensuite, il y a un événement qui me semble significatif dans mon engagement syndical : lors de mes études à l’unif, j’ai été désigné par mes condisciples pour les représenter au conseil scolaire. C’est lors de ces réunions que

Enfin, depuis le dernier congrès en 2012, je suis élu président du soussecteur PPMS de la régionale de Liège et deviens dès lors l’un des quatre viceprésidents de la régionale.

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j’ai pris conscience du « rapport de force » que l’on peut avoir face aux représentants du corps académique peu enclin aux discussions. Au rayon des rencontres, j’en citerai une importante à mes yeux à savoir Tonio Luca, Président de ma section quand je débutai comme délégué. Ce camarade m’a ouvert les yeux sur les relations amicales que pouvaient avoir des collègues. Je lui en serai d’ailleurs toujours reconnaissant. Je ne pourrai pas passer sous silence deux collègues pensionnés maintenant (je devrais dire supérieurs hiérarchiques car ils étaient grades légaux) mais néanmoins anciens délégués syndicaux, à savoir Guy Guillaume et Michel Stultiens, que je considère comme mes mentors. Et puis, il y a toute une série de rencontres extraordinaires que seul le syndicat permet. Je voudrais en épingler deux, deux compagnons de route dans le combat syndical, qui m’ont toujours épaulé, surtout dans les moments les plus difficiles. À savoir Carinne Daenen et Philippe Piroton, de véritables chevilles ouvrières du travail syndical local. Dans nos combats, nous étions censés être complémentaires et il s’est avéré que nous sommes devenus complices. À ce stade, il n’est pas raisonnable, nous semble-t-il, de t’interroger sur tes intentions et objectifs précis dans le cadre de ton futur mandat ; nous te fixons, à ce sujet, un rendez-vous dans un an. Cependant, peux-tu nous décrire, à ce moment précis du début de ton engagement dans cette « aventure », comment tu t’imagines relever ce défit ? M.U. : Même si ma carrière a pris des chemins différents, j’ai toujours aimé ce que j’ai fait et y ai mis tout mon savoir, mon enthousiasme et surtout mon cœur. Je ne fais jamais les choses

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à moitié et c’est ainsi que je compte exercer ce mandat à la présidence fédérale de la CGSP-Admi wallonne. O.N. : Il est un fait qu’à l’heure actuelle, ce mandat me semble être un formidable défi. Ainsi, je compte utiliser mes capacités et compétences afin de le relever dans la continuité du travail initié par Liliane puisque, lors de ma prise de mandats, deux années se seront écoulées depuis nos congrès. Je compte aussi perpétuer le fonctionnement décentralisé de notre secteur dans les diverses régionales. Je voudrais également mettre l’accent sur deux éléments qui, à ce jour, me semblent cruciaux, à savoir : 1. La formation sectorielle des nouveaux délégués : qui reste fondamentale, non seulement en termes d’apprentissage, mais surtout afin de créer et tisser un réseau de liens syndicaux et d’échanges, primordial afin de mener au mieux son rôle de délégué. 2. L’utilisation des outils informatiques et de communication actuels afin de permettre la diffusion optimale de l’information à tous. Merci pour la sincérité de tes réponses, y a-t-il quelque chose que tu souhaites ajouter au contenu de notre entretien, quelque chose que tu souhaites dire à nos lecteurs ? M.U. : Ce nouveau défi, je compte le relever en toute complicité avec notre futur secrétaire général wallon, Olivier Nyssen, et je souhaite à notre tandem de parcourir une longue route parse-

Olivier Nyssen mée de nombreuses victoires syndicales. O.N. : Oui, je souhaite remercier l’ensemble des camarades qui ont été à mes côtés aux cours des combats syndicaux que nous avons traversés. Je ne me risquerai pas à lister ceux-ci de peur d’omettre l’un ou l’autre. Merci également à tous ceux qui m’ont fait confiance et ont soutenu ma candidature au mandat de secrétaire général de notre secteur. Je voudrais conclure en mentionnant que les attaques systématiques contre les services publics sont de plus en plus fréquentes, il suffit de lire la presse pour le constater. Mais je suis persuadé que ces attaques ne font que nous renforcer sur nos positions et ne pourront venir à bout de notre détermination à défendre des services publics de qualité et une fiscalité plus juste afin de financer ceux-ci. Ce défi, nous devrons le relever tous les deux, Martine et moi, avec l’ensemble du secrétariat wallon et tous nos délégués de terrain, sans qui rien ne serait possible. 

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OIP wallons La politique du « chacun cherche son chat » Le 22 mai dernier, les syndicats de la Fonction publique wallonne et communautaire en front commun dénonçaient, lors d’une conférence de presse, la mauvaise gestion, le nouveau management et une dégradation du climat social, tant au Service public de Wallonie (SPW), au Ministère de la Communauté française (MCF) que dans les Organismes d’intérêt public (OIP) wallons et communautaires. En marge de cette conférence de presse, un petit tour d’horizon de la situation et des dossiers chauds dans les OIP wallons s’impose. En guise de préambule, un chiffre : aujourd’hui, près de 75 % des membres du personnel dans les OIP wallons sont contractuels… Le Forem : le dossier qui polarise les passions est sans conteste le projet de statut adapté cher à l’administratrice générale et au ministre de tutelle, André Antoine. La première note concernant ce statut est tout bonnement imbuvable : l’objectif est de déroger à toutes les règles de la Fonction publique wallonne et même de déroger à la loi de 1978 sur les contrats de travail. Le seul « intérêt » de ce document est de légaliser la carrière de quelque 300 personnes qui se trouvent dans des fonctions et barèmes illégalement attribués au regard de toutes les règles de la Fonction publique wallonne. La majeure partie de ces personnes fait partie de l’encadrement ou des « experts ». Ce document démontre d’ailleurs à souhait le manque de connaissance de la Fonction publique par la hiérarchie de cet organisme. La Société wallonne du Logement (SWL) : la Cour des comptes a déposé fin 2012 un rapport sur la gestion de la SWL et le ministre du Logement, Jean-Marc Nollet, a fait une « des-

cente » remarquée au CA en janvier pour y dénoncer le remboursement des frais de déplacement domicile-travail en voiture, la gestion RH, des prêts avantageux accordés au personnel, le service social propre à la SWL… Sous la menace d’une grève, les trois OS ont obtenu de régler ces problèmes en négociation, au Comité de secteur XVI, ce que le ministre leur refusait dans un premier temps. Un accord a ensuite été obtenu pour régler au mieux les problèmes rencontrés. Au terme de cette négociation, la CGSP a demandé – et obtenu – une réflexion sur l’avenir de la SWL. Il convient en effet de s’attaquer maintenant à d’autres problèmes : nouveau cadre, situation des commissaires de la SWL… La Société wallonne des Eaux (SWDE) : la Direction souhaite faire des économies de l’ordre de 20 millions d’euros en 10 ans. En mai, la Direction nous a dévoilé une partie de ses intentions. Dans les 10 prochaines années, 441 personnes vont quitter naturellement la société (essentiellement des retraites) ; la Direction envisage de ne remplacer qu’un agent sur deux. Et les remplaçants seront des contractuels… Le nouveau « management » s’annonce dans cet OIP où le personnel est (était ?) exclusivement statutaire ! L’Hôpital psychiatrique Les Marronniers : le statut adapté a enfin vu le jour fin 2012 après… 13 ans de négociations. En termes de statutarisation, le nouveau statut prévoit : 10 % de statutaires dans les 12 mois, 15 % dans

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les 18 mois puis 30 % du personnel minimum. Le texte finalisé est actuellement en examen au Conseil d’État. Dès finalisation du texte, il conviendra de traduire cela sur le terrain. ISSeP : gros soucis de management dans cet organisme. Et de budget, puisque le ministre Henry a raboté 800 000 euros (2 000 000 selon les estimations de la CGSP). Un consultant privé (payé 45 000 euros…) a été chargé de rédiger le nouveau Plan stratégique triennal (PST) qui n’assure en rien l’avenir de l’Institut ; la CGSP a d’ailleurs formulé de nombreuses remarques et a rejeté le texte. Wallonie Bruxelles International (WBI) : lors du Comité de secteur XVI du 3 mai, le Gouvernement wallon proposait de faire de l’administrateur général adjoint un mandataire de rang A2, au même titre que l’administrateur général, montrant là encore tout l’« intérêt » du nouveau management. Déjà une piste d’atterrissage pour un membre d’un Cabinet ? L’École d’Administration publique (EAP) : le « fleuron » du ministre Nollet, le joyau du nouveau mana-

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gement. L’école a son siège à Namur, mais se cherche toujours des bureaux… L’EAP a soumis à la négociation le projet de programme de formations pour les « top managers ». Dont coût : 1 700 000 euros pour former 70 top chefs… Assurément un « 5 étoiles ». À part ça, le Gouvernement wallon n’a pas d’argent pour ses fonctionnaires… L’Institut du Patrimoine wallon (IPW) : la situation actuelle est simple : un mandataire et 100 % de personnel contractuel… Des discussions sont en cours pour élaborer un projet de statut spécifique. Mais les exigences de la Direction sont du même acabit que celles du Forem : déroger aux règles de la Fonction publique wallonne et édicter des règles qui isolent l’IPW du reste de la Fonction publique : procédures de recrutement, évaluations et promotions propres à l’IPW, chambre de recours spécifique, possibilité de donner des primes qui n’existent pas dans le code de la Fonction publique, dispositions transitoires permettant d’entériner la situation RH actuelle, encadrement strict d’une éventuelle mobilité externe… Bref, laissez-moi gérer mon épicerie. Le Conseil économique et social de Wallonie (CESW) : haut lieu de la concertation sociale en Wallonie, le CESW est le seul organisme où il

n’y a pas de carrière pour les niveaux B, C et D. La CGSP a interpellé le ministre-président wallon en Comité de secteur XVI. Le dossier est à l’examen. Et les convoyeurs attendent… L’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées (AWIPH) : un des rares organismes d’intérêt public dont le budget a été maintenu en l’état. Des engagements ont d’ailleurs eu lieu. Mais ils ont lieu uniquement au siège central à Charleroi alors que des besoins criants en personnel se font jour dans les bureaux régionaux, là où sont traitées les (très) nombreuses demandes des bénéficiaires. Ces quelques exemples montrent les dérives dans les OIP : contractualisation importante ; management du « chacun cherche son chat » ; volonté de se couper de la Fonction publique wallonne ; budgets gelés, voire amputés de sommes importantes ; non remplacement du personnel alors que les missions augmentent. Et demain, lors du transfert des compétences du Fédéral, nombre de ces OIP se verront confier de nouvelles missions… Dans ces conditions, comment la Région

compte-t-elle rendre aux citoyens le service qu’il est en droit d’attendre ? Poser la question… La réponse du front commun syndical fut de décréter une grève d’un jour, qui a eu lieu le 5 juin 2013, Le secteur y était évidemment bien présent. 

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FÉDÉRAL Service social de la Police intégrée L’aide sociale est gravement menacée… La ministre de l’Intérieur va proposer au Gouvernement au travers d’un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres de réduire de 75 % les subsides dévolus au service social de la police intégrée.

De plus, les cotisations non versées par la police locale seraient récupérées au profit du budget de la police fédérale par un jeu d’écritures en diminuant proportionnellement les subsides fédéraux…

Pour compenser les coupes budgétaires sur le budget de la police fédérale, Madame Milquet envisage de récupérer plusieurs centaines de milliers d’euros sur le dos du service social de la police prenant le risque de mettre en difficulté les policiers sollicitant une aide individuelle à ce service.

De plus, le Conseil d’administration du service social n’a même pas été consulté alors qu’il a en charge au quotidien la gestion administrative et financière de l’aide sociale.

violemment à cette proposition consistant à réduire l’aide sociale en faveur du personnel. La CGSP estime qu’il est temps que le Gouvernement prenne l’argent là où il se trouve et qu’il arrête de faire subir cette crise aux travailleurs en réduisant leurs droits ou en les supprimant. 

La CGSP ne pourra jamais marquer son accord sur cet arrêté et elle s’opposera

COMITÉ B Nouvelles carrières : on efface tout et on recommence ! Dans nos éditions précédentes, nous vous avions fait le point sur les nouvelles carrières proposées par le Secrétaire d’État à la Fonction publique, hélas c’était sans compter sur le côté imprévisible de ce dernier, ainsi alors que de nouvelles propositions nous étaient promises depuis la mi-avril, nous les avons enfin reçues ce 22/05/2013. Vous pouvez oublier tout ce qui a été écrit dans les éditions précédentes de Tribune, même certaines échelles ont déjà été revues. ATTENTION, nous insistons sur le fait que le conditionnel est de mise, la négociation étant toujours au niveau informel.

II. Pour les membres du personnel en service à l’entrée en vigueur de l’arrêté royal, les garanties suivantes seraient fournies :

Quels sont les changements ?

1. Quelle que soit la date où le membre du personnel réussira sa formation certifiée, il bénéficierait de la prime de développement des compétences. 2. La prime de développement des compétences serait payée jusqu’à la fin de la période de validité. 3. Les passages à l’échelle supérieure qui auraient lieu le 1er janvier 2014 seraient considérés comme ayant eu lieu avant l’entrée en vigueur des nouvelles carrières.

I. Les nouvelles carrières et nouvelles échelles ne seraient applicables qu’aux membres du personnel entrés en service après l’entrée en vigueur du projet d’arrêté royal. Dans les niveaux D, C et B, des carrières spécifiques seraient maintenues là où elles existent actuellement.

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Évolution de la carrière pécuniaire La carrière pécuniaire des membres du personnel en service à l’entrée en vigueur se poursuivrait dans leur échelle de traitement actuelle appelée dans le projet « ancienne échelle » ou « ancienne échelle spécifique » sans limite de temps. L’évolution de cette « ancienne échelle » se ferait de deux manières à partir de 2017 : - par de nouvelles augmentations annales (échelons) qui se substitueront aux annales et biennales actuelles. Le nombre d’échelons

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reste celui de son « ancienne échelle » ; - par des bonifications d’échelle périodiques conditionnées à une évaluation favorable. Remarque : le traitement maximum serait fixé par le maximum du grade ou de la classe des nouvelles carrières sauf si le maximum de « l’ancienne échelle » devait le dépasser, auquel cas le maximum est le maximum de l’ancienne échelle (22B par exemple).

Accession au niveau supérieur et promotion à la classe supérieure Toute promotion devrait assurer une vraie avancée financière. Ainsi : - le passage vers le niveau C devrait garantir un gain d’au moins 500 € ; - le passage vers le niveau B devrait garantir un gain d’au moins 750 € ; - le passage vers le niveau A devrait garantir un gain d’au moins 1 500 € ; - le passage à la classe supérieure devrait garantir un gain d’au moins 3 000 €.

Passage de contractuel à statutaire Le contractuel ne recommencerait plus sa carrière à zéro, mais il passerait avec son échelle et son ancienneté d’échelle. Nous insistons à nouveau que pour l’instant tout ceci est à mettre au conditionnel. Les assemblées régionales d’informations aux agents fédéraux se poursuivent en collaboration avec le secteur AMiO. 

RÉGION WALLONNE

Erratum

Il y a bien lieu de lire dans Tribune de juin 2013, page 11, point 4, 2e paragraphe : «… Il en va de même pour les agents bénéficiant d’un repositionnement en D2 suite à la suppression des échelles D1 et D1.1… » et non en E2 comme mentionné erronément.

SOMMAIRE

TRIBUNE

Infos GÉNÉRALES

Infos Admi

2 / Austérité • La mobilisation continue 2 / Dans nos régionales 3 / Édito • L’été meurtrier 4 / Dossier • TSCG : Tous Saignés Comme des Grecs ! La Règle d’or impose l’austérité à perpétuité 6 / Économie • Grand marché transatlantique : le libéralisme contre les libertés ! 7 / Le mot qui pue • La Gouvernance 8 / IRB • Vers un New Deal bruxellois qui tienne ses promesses ? 2

09 / Édito • ASSEZ ! ASSEZ !

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Région wallonne 10 / Congrès du 7 juin 2013, un pas de plus pour nos candidats : l’élection 11 / Faisons connaissance ! 13 / OIP wallons • La politique du « chacun cherche son chat » Fédéral 15 / Service social de la Police intégrée • L’aide sociale est gravement menacée… 15 / Comité B • Nouvelles carrières : on efface tout et on recommence ! 16 / Région wallonne • Erratum

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Membre de l'Union des Éditeurs de la Presse Périodique Mensuel de la Centrale générale des services publics (CGSP) de la FGTB

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Éditeur responsable : Gilbert Lieben - Place Fontainas, 9/11 - 1000 Bruxelles - tél. 02 508 58 11

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