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BELGIQUE  BELGIË

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MAI 2012

68e année - n°5 - Mai (mensuel) dépôt CHARLEROI X | P402047 | retour : CGSP place Fontainas, 9/11 1000 Bruxelles

CHEMINOTS

Le droit de greve Menotte

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ÉDITO

EUROPE

CHEMINOTS

Les services publics, de première utilité, plus que jamais !

Les « eurobonds » ou les avantages de la coopération

Un travailleur est mort

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ACtUALitéS

Sécurité à la StiB Nous sommes tous consternés par le drame qui a touché notre collègue de la STIB, décédé dans l’exercice de ses fonctions. Cette cruauté, sur une personne qui exerce juste son métier, mérite d’être sévèrement punie. Il est intolérable pour la famille mais aussi pour tous les travailleurs des entreprises publiques d’accepter autant de violence gratuite. Il a fallu 6 jours de grève et une mobilisation sans précédent pour faire prendre conscience de la difficulté que vivent, au quotidien, les agents des transports en commun. Il va de soi que toutes les organisations syndicales veilleront à ce que soient respectées dans le temps les promesses qui nous ont été faites, afin de garantir définitivement un maximum de sécurité. Jeudi 12 avril, jour des funérailles de notre collègue, les agents du groupe TEC, De Lijn et de la SNCB ont souhaité marquer leur soutien tant à la famille qu’aux collègues de la STIB. Cette solidarité s’est marquée par quelques minutes de silence en arrêtant le travail, cette action s’est déroulée dans la dignité, le calme et sans couleur syndicale. Nous tenons à présenter toutes nos condoléances à la famille, nous lui souhaitons beaucoup de courage pour surmonter sa peine.

Charleroi Conférence « Le service laïque d’aide à la personne » Le Comité régional intersectoriel des Pensionnés (CRIP), vous invite le mardi 5 juin 2012 à 10h à la CGSP, 42 rue de Montigny, 6000 Charleroi à une conférence avec pour thème : « Le service laïque d’aide à la per-

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Pas touche à l’index La CGSP a réagi avec force aux propos du secrétaire d’État à la Fonction publique Hendrik Bogaert (CD&V) qui souhaite « diluer » l’indexation des salaires dans la loi sur la compétitivité. Si l’indexation interfère avec la compétitivité des entreprises, Hendrik Bogaert propose de la « raboter » de 0,92 % pendant 5 à 10 ans, le temps de combler l’écart salarial avec nos pays voisins et surtout de faire économiser au gouvernement près de 229 millions d’euros ! Bien que l’accord gouvernemental de Di Rupo I stipule clairement le maintien de l’indexation automatique, on peut se demander où est la concertation sociale tant primée par le Secrétaire d’État ? « Que les choses soient claires. Tout comme la FGTB, la CGSP s’oppose à toute atteinte à l’index. » Plafonner les hautes rémunérations publiques Le secrétaire d’État à la Fonction publique, Hendrik Bogaert (CD&V), souhaite plafonner les rémunérations des patrons des Entreprises publiques au double du salaire du Premier ministre dont les émoluments atteignent 201 640 euros par an. Un sérieux coup de rabot pour des responsables comme Didier Bellens (Belgacom) ou Johnny Thijs (bpost) qui ont touché respectivement 2,6 millions d’euros en 2011 et 1 million d’euros en 2010. Des montants plus qu’indécents au moment où les travailleurs sont toujours soumis à la modération salariale !

sonne ». Participation de Madame Éliane Janssens, représentant le CAL (Centre d’action laïque de Charleroi). Renseignement : Vanden Broeck Alphonse 0495 34 09 28.

Air France « corrigée » pour des contrats de travail irlandais La compagnie Air France a été condamnée pour avoir embauché, entre 2006 et 2008, du personnel résidant en France, sous contrat irlandais au sein de sa filiale CityJet. Le tribunal correctionnel de Bobigny (région parisienne) lui a infligé une amende de 100 000 euros pour « complicité de travail dissimulé ». Les travailleurs concernés ont également reçu une indemnité pour préjudice moral et financier. Entre 2006 et 2008, les salariés, qui résidaient en France, avaient signé des contrats irlandais, alors qu’ils avaient passé leurs entretiens d’embauche en France et pris leur service dans les aéroports de Roissy ou d’Orly. Ils payaient pourtant leurs impôts en Irlande et leurs bulletins de salaire laissaient apparaître des prélèvements sociaux irlandais. Toute ressemblance avec une situation existante ou pouvant exister – notamment avec une compagnie irlandaise établie à Charleroi – est bien sûr fortuite…

Luxembourg (Libramont) Permanences syndicales Le secteur Admi tient des permanences syndicales les quatre premiers lundi de chaque mois hors vacances scolaires à Libramont, rue Fonteny Maroy, 13 de 10h à 12h et de 13h à 15h. Renseignement : 063 23 01 00.

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édito

Les services publics, de première utilité, plus que jamais !

S

i l’utilité des services publics reste une évidence pour nos militants, à droite, c’est par le mépris qu’on les traite. Coûteux, ringards, contraignants donc inutiles disent-ils. Pour certains responsables politiques, libéraux notamment, s’attaquer au service public, c’est un fonds de commerce, une rente de situation politique bien commode. Cela leur évite de se poser trop de questions. Avoir des services publics, performants, nécessite, au contraire, un investissement constant, au plan politique comme au plan financier et humain. C’est le sens du message que nous voulons rappeler lors de la fête du travail, le 1er mai, et de notre Congrès qui se tiendra à la fin du mois de mai. Les services publics et leurs agents ne sont pas un accessoire supplémentaire dans l’organisation de notre société ; certains semblent trop souvent vouloir l’indiquer. Ce n’est pas une variable d’ajustement sur laquelle on peut jouer pour boucler un budget. Les services publics participent toujours à l’économie et à la croissance, et c’est encore plus visible en période de crise. Ils permettent à chacun de disposer d’un ensemble de services à prix modérés, qui coûteraient bien plus chers s’ils étaient assurés par le secteur privé. Pensez au coût fastidieux des études si l’enseignement public n’existait pas ! Organiser des transports en commun efficaces est fondamental. Cela permet aux personnes de choisir leur lieu d’habitat qui ne doit pas automatiquement être celui du lieu de travail. C’est un « plus » appréciable et apprécié… Certes, ils sont perfectibles : les transports publics ne sont pas suffisants, en nombre ou en qualité. C’est un fait. Il est nécessaire de développer les transports, qu’ils soient plus réguliers, plus nombreux, mieux sécurisés. Que tous ces services aillent comme l’esprit olympique le décrit : « plus vite, plus haut, plus fort ». Le citoyen doit rester un usager du service public et non un client. Ce n’est pas en instillant une dose de gestion privée et d’esprit lucratif qu’on y arrivera. Au contraire… Parler aujourd’hui de privatisations, de méthode de gestion privée ou de réduction de services publics est donc non seulement une erreur politique mais un non-sens économique et social. Restreindre le champ des services publics aux seules fonctions régaliennes est également une erreur fondamentale et même un danger pour toute la société. Malheureusement, peu de partis politiques osent le dire et encore moins le défendre. Le secteur public n’est pas seulement là pour fournir un service. Ce n’est pas une entreprise de services mise à disposition du patronat pour faciliter le commerce. Le secteur public a un rôle important à jouer en matière d’arbitrage et de régulation de l’économie. Il fait la balance entre des intérêts parfois divergents, il prend en compte les intérêts économiques et les tempère en considérant des facteurs sociaux pour le bon équilibre de toute la société. Quel que soit leur âge, leur richesse, leur couleur de peau ou leur santé, les citoyens reçoivent la même protection sociale grâce au secteur public. Il sert encore de bouclier social, les protégeant de la fameuse liberté des marchés, des lois de la jungle économique. C’est un régulateur efficace, donc peu apprécié du patronat. Il est aussi l’arbitre chargé de faire respecter les règles économiques, sociales, fiscales… C’est dans ce rôle-là que les patrons le détestent le plus. Établir des réglementations, sans mettre en place des instruments de contrôle est un leurre. Ils sont là pour y veiller pour une meilleure stabilité sociale. Le travail qu’ils accomplissent dans les finances, la police, la justice, les transports, l’enseignement… le prouve tous les jours. Encore faut-il qu’on lui laisse jouer son rôle de régulateur et d’arbitre, et surtout qu’on lui donne les moyens humains et matériels de le faire. Dans cette période difficile où il est de bon ton de dénigrer le secteur public, nous tenons à (re)dire avec force que des services publics bien organisés, bien dotés en personnel et en moyens, soutenus politiquement, sont une nécessité. Aujourd’hui, plus que jamais… Francis Wégimont, Secrétaire général de l’IRW-CGSP Alain Lambert, Vice-président de la CGSP fédérale

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Europe : le droit de grève menotté

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a dernière proposition de la Commission européenne visant à réglementer le droit de grève ne nous plaît pas. Sous couvert de clarification, c’est un droit fondamental qui se retrouve ainsi encadré, de manière pernicieuse… Encadrer, limiter, contrôler le droit de grève, c’est une vieille lubie des partis libéraux et du patronat. Ils ont trouvé apparemment une oreille attentive et un relais, efficace, dans les institutions européennes, toujours bienveillantes quand il s’agit d’ouvrir et de libéraliser les marchés, beaucoup moins quand il s’agit de développer les services publics, de préserver les travailleurs ou agents. La Commission européenne a ainsi proposé, fin mars, un texte – le règlement « Monti II » qui a vocation officielle-

ment à clarifier la situation confuse née des arrêts Laval, Viking et autres de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Intention louable en apparence mais qui part d’un présupposé idéologique visant, en fait, ni plus ni moins, à amoindrir l’exercice d’un droit fondamental. La Confédération européenne des syndicats (CES) a d’ailleurs réagi en rejetant cette proposition. « Les propositions de la Commission sont loin de corriger les problèmes provoqués par les affaires Viking et Laval. Le droit de mener une

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action collective est un droit fondamental qui doit être garanti », explique Bernadette Ségol, la secrétaire générale de la CES. La Confédération milite pour un « contrat social » pour l’Union européenne au travers duquel tous les travailleurs jouissent de leurs droits fondamentaux. « Elle ne soutient pas un système économique où la concurrence envahit toutes les sphères de la société et affecte le progrès social. » On ne peut qu’approuver ce point de vue. Car l’objectif de la Commission n'est pas très clair. Un droit amoindri Le droit de grève « n’a pas de caractère absolu et son exercice peut faire l’objet de certaines conditions et restrictions, qui peuvent également (c’est nous qui soulignons) résulter de constitutions, législations et pratiques nationales ». Cela sous-entend en effet que les institutions nationales ne sont pas seules à déterminer ce droit. Les États membres « restent libres de déterminer les conditions de l’existence et de l’exercice des droits sociaux en cause ». Mais « lorsqu’ils exercent ce pouvoir, les États membres doivent respecter le droit de l’Union, et notamment les dispositions du Traité relatives à la liberté d’établissement et la libre prestation de services, qui sont des principes fondamentaux de l’Union » rappelle d'ailleurs la Commission dans son préambule. Une visée idéologique L’article qui fonde ce texte ne fait que quelques lignes. Mais il est révélateur d’un état d’esprit. Son article 2 met ainsi

sur le même pied d’égalité les libertés économiques et sociales, la liberté du commerce et le droit fondamental de la grève. « L’exercice de la liberté d’établissement et de la libre prestation des services énoncées par le traité respecte le droit fondamental de mener des actions collectives, y compris le droit ou la liberté de faire grève, et, inversement, l’exercice du droit fondamental de mener des actions collectives, y compris le droit ou la liberté de faire grève, respecte ces libertés économiques. » Raccourci inacceptable. Une base d'action contestable Plus étonnant est le choix fait par les spécialistes de la Commission du format de texte. Cela peut paraître un détail. Mais il a son importance ! Tout d’abord, c’est un article fourretout, le « 352 », qui a fourni la base juridique pour agir. Cet article – de l’aveu même de la Commission – « est réservé aux situations dans lesquelles les traités ne prévoient pas les pouvoirs requis pour mettre en œuvre les actions nécessaires, dans le cadre des politiques définies par les traités ». Cela présente, en fait, quelques avantages : s’éviter la procédure spécifique de concertation entre partenaires sociaux prévue pour toute question touchant à la « politique sociale ». Et surtout, contourner l’interdiction édictée expressément dans le Traité européen (à l’article 153) de toute action et harmonisation en matière de droit de grève (comme de lock-out, de rémunérations ou de droit d’association). Selon les experts de la DG Emploi, qui ont conçu ce texte, « les arrêts de la Cour montrent clairement que le fait que l’article 153 ne s’applique pas au droit de grève ne signifie pas, en tant que tel, que l’action collective est exclue du

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champ d’application du droit de l’UE. » On peut se demander alors pourquoi la Commission européenne a toujours utilisé, jusqu'ici, l’argumentation contraire pour refuser l'établissement de salaires minima en Europe ? très utile pour les PME ! Ensuite, la Commission n’a pas fait le choix d’une directive – qui donne les grands principes et laisse aux États membres le soin de choisir les mesures d’application – mais d’un règlement – qui est d’application directe. Un choix dicté, officiellement, par des raisons pragmatiques. « L’applicabilité directe du règlement réduira la complexité de la réglementation et apportera une plus grande sécurité juridique à ceux qui sont assujettis à la législation dans l’ensemble de l’Union, en donnant une définition plus uniforme des règles applicables. La clarté et la simplicité de la réglementation sont particulièrement importantes pour les PME. » explique le document européen. Étonnant ! Tout d’abord, c’est relativement inconvenant de justifier, pour une seule catégorie économique, les PME, ce qui est l’application d’un droit fondamental reconnu pour tous les citoyens et les travailleurs ! Ensuite, cette proposition s’inscrit dans un cadre où les pratiques et les législations nationales sont divergentes, empreintes d’une tradition et d’une histoire différentes. Il paraît difficile de ne pas laisser chaque pays adapter ces principes à sa propre situation. Enfin, un simple règlement européen peut-il l’emporter sur des dispositifs souvent garantis, ou réglementés, dans les pays par des lois constitutionnelles. Cela pose questions ! Un objectif très économique En fait, la Commission cache à peine que les objectifs de cette proposition sont avant tout économiques. Dans son communiqué de presse, elle explique vouloir « favoriser des emplois de qualité

et augmenter la compétitivité de l’UE en révisant et en améliorant le mode de fonctionnement du marché unique, tout en préservant les droits des travailleurs ». La préservation de ce droit fondamental qu’est le droit de grève paraît donc bien annexe… Un encadrement qui ne dit pas son nom Le projet établit deux principes d’encadrement du droit de grève. L’un concerne directement les travailleurs et syndicats avec le règlement amiable du conflit (médiation et conciliation) et la possibilité d’intervention du juge. L’autre vise plutôt les gouvernements avec la mise en place d’un « mécanisme d’alerte » qui pourrait avoir des conséquences indirectes non négligeables sur les conflits. Règlement amiable du conflit Si des mécanismes de résolution de conflit ont été établis, l’égalité d’accès à ceux-ci doit être garantie dans les « situations transnationales ou présentant un caractère transfrontière ». On ne sait pas concrètement à qui cette égalité d’accès doit être appliquée ni vraiment dans quelle situation. On peut estimer qu’en cas de blocage de frontière, d’axe routier ou ferroviaire international, voire de nœud de circulation important (dans une capitale ou une grande ville), ce mécanisme pourrait être activé. C’est-à-dire dans beaucoup de cas. Les organismes patronaux et syndicaux de toute l’Europe vont-ils alors participer aux dispositifs amiables mis en place au niveau national, voire local ? Cela promet un beau foutoir ! Point positif (le seul ?), ce dispositif reconnaît la possibilité aux partenaires sociaux européens de conclure des accords ou de mettre en place des lignes directrices pour la médiation, la conciliation ou autres mécanismes de

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règlement extrajudiciaire des conflits. Faut-il souligner que rien n’empêchait déjà de le faire. Un coup d’épée dans l’eau ! Le rôle du juge dans les conflits Le recours à ces mécanismes amiables ne peut empêcher une partie de saisir la justice si une résolution amiable « n’aboutit pas à une solution dans un délai raisonnable », précise le projet de texte. Il ne « porte pas atteinte au rôle des juridictions nationales en matière de conflits de travail, notamment lorsqu’il s’agit d’apprécier les faits et d’interpréter la législation nationale ». Ils auront également à « déterminer si et dans quelle mesure une action collective (…) ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre le ou les objectifs poursuivis ». Ce « sans préjudice du rôle et des compétences de la Cour de Justice ». Un mécanisme d’alerte Les États membres devront signaler à la Commission européenne et aux autres

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États membres concernés « chaque fois qu’ils se trouvent confrontés à des actes ou circonstances graves qui portent atteinte à l’exercice effectif de la liberté d’établissement ou de la libre prestation de services » qui sont de nature à : - « perturber fortement le bon fonctionnement du marché intérieur ; - nuire gravement à son système de relations du travail ; - ou entraîner des troubles sociaux considérables sur son territoire ou sur le territoire d’autres États membres. » L’État concerné doit alors informer « immédiatement » l’État membre « d’établissement ou d’origine du prestataire de services et/ou les autres États membres concernés, ainsi que la Commission ». En gros, tout le monde. Car s’il y a une manifestation sur la voie publique, tous les États sont potentiellement concernés. « Le ou les États membres concernés répondent dans les meilleurs délais aux demandes d’informations émanant de la Commission et des autres États membres à propos de la nature de l’entrave ou du risque d’entrave. Toute information que se transmettent les États membres est également communiquée à la Commission. » Cette procédure apparemment anodine va mettre une pression supplémentaire sur les gouvernements en cas de mouvement de grève quel qu’il soit. La définition de ce mécanisme est tellement générale et imprécise qu’elle pourra être appliquée dans de nombreux cas. Elle va générer une charge administrative importante sur les administrations

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concernées qui ont peut-être autre chose à faire qu’à remplir des formulaires pour la Commission européenne. Sous couvert de procédure administrative, il y a, bel et bien, une mécanique administrative et politique qui se met en place au niveau européen, alors qu’elle n’existe pas toujours au niveau national. L'exécutif européen, d'ordinaire très soucieux de réduire les charges administratives, paraît avoir oublié ce leitmotiv. Bizarre non ! Un projet inacceptable Cette proposition présente certes quelques améliorations par rapport à une première version du texte, transmise aux syndicats en février. Cette version confiait aux cours et tribunaux le soin de vérifier le caractère approprié et nécessaire d’une action collective par rapport à l’objectif poursuivi, ceci au mépris des pratiques nationales qui encadrent l’exercice du droit de grève ! Elle prévoyait l’obligation pour l’État concerné de non seulement donner « l’alerte » mais aussi de prendre des mesures nécessaires pour y remédier. Ce qui était « particulièrement intrusif dans l’exercice du droit de grève » selon nous. Ce projet « totalement inacceptable » a été rejeté par la Confédération européenne des syndicats. Et la Commission priée de revoir sa copie. Il faudra cependant rester vigilant durant les débats parlementaires ou au Conseil des ministres pour que, par voie d’amendement, certaines de ces dispositions ne réapparaissent pas. Car la seconde ébauche ne frappe pas vraiment par son esprit progressiste… Elle met sur le

même pied d’égalité « droits sociaux » et « économie ». Elle élève le principe de libre prestation économique au rang de principe supra-constitutionnel, les législations nationales s’effaçant, dans tous les cas, devant ce principe. Elle permet aux cours et tribunaux de vérifier la légalité d’une action collective, sans trop tenir compte des us et pratiques nationales. Comme la FGTB, la CGSP estime qu’« il s’agit là d’une ingérence particulièrement grave dans les pratiques nationales qui encadrent l’exercice du droit de grève ».  Le dumping social reste d’actualité La Commission européenne a fait une autre proposition concernant le détachement des travailleurs. Ce projet de directive vise à compléter le texte existant (datant de 1996). Il définit les modalités de coopération entre les différents pays concernés – celui d’origine de l’entreprise, celui d’emploi des travailleurs – de contrôle ou d’inspection. Une initiative qui intervient quelque temps après les différentes jurisprudences de la Cour de Justice de l’Union européenne. Un dispositif largement incomplet. La Confédération européenne des syndicats considère, en effet, que « la nouvelle directive d’application est insuffisante, en particulier concernant la possibilité de tenir un entrepreneur pour responsable. Le Président Barroso s’était lui-même engagé à prendre les mesures nécessaires pour combattre le dumping social. Les propositions mises sur la table sont encore très loin d’atteindre cet objectif. »

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Les « eurobonds » ou les avantages de la coopération Les syndicats belges, en front commun, réclament l’émission d’« eurobonds » ou « euro-obligations ». En quoi ces « eurobonds » sont-ils bons ?

Pour Standard & Poor’s, l’Allemagne est notée AAA comme « as des as ». La Belgique a un AA mais l’Espagne n’a qu’un A. Puis viennent les BBB, les BB, les B, les CCC. Et, enfin, la Grèce était jusqu’à peu encore affublée d’un CC comme « cancre » (une note aujourd’hui remontée par certaines agences à B-). Résultat : fin janvier, le premier de la classe (Allemagne) pouvait emprunter à 10 ans à un taux de 1,82 % tandis que le dernier (Grèce) le devait à 25,91 %. La Belgique à 4,11 % ; le Portugal à 13,85 %, etc. on ne prête qu’aux riches En clair, on ne prête qu’aux riches. La Grèce surendettée ne peut se financer qu’à des taux usuraires qui accroissent encore sa dette malgré la restructuration de celle-ci et l’effacement d’une partie de l’ardoise. Et plus les surendettés s’enfoncent, plus leur notation baisse, plus ils paient cher leurs emprunts, plus ils s’enfoncent… Plus on exige d’eux des efforts d’austérité qui réduisent les revenus, la consommation, plombent l’activité économique et les rentrées fiscales, etc. C’est un cercle vicieux ! Mutualiser les dettes Pour en sortir, on peut « mutualiser les dettes ». C’est ce qu’on a fait pour la monnaie. Avant l’euro, les pays étaient soumis à la spéculation sur les différentiels de taux de change. Les pays attaqués pouvaient soit soutenir leur monnaie, soit procéder à une dévaluation compétitive. Avec la monnaie unique on a mis fin à ces spéculations à l’intérieur de la zone euro. On peut faire plus ou moins la même chose avec les dettes souveraines. Faire non pas une « dette unique » mais mettre en place un emprunteur européen unique (une Agence de la dette européenne ou la Banque centrale européenne) auprès

duquel les pays peuvent à leur tour emprunter sans être à la merci des agences de notation, sans subir la spéculation et les taux d’intérêts prohibitifs. On consoliderait ainsi l’euro sans étrangler les pays surendettés. Qu’est-ce qu’on attend ? Cela ne signifie pas que les Allemands ou les Belges paieraient les dettes des Grecs mais que tout le monde pourrait emprunter à un taux avantageux et réduire ainsi sa facture d’intérêts. Ceci dit, il y a quand même une facture à payer pour les pays dit vertueux : le taux d’intérêt ne serait sans doute pas aligné sur le plus bas mais sur une moyenne. L’Allemagne par exemple, en plus d’être disciplinée et compétitive, devrait payer plus cher ses emprunts et donnerait une prime aux mauvais élèves… C’est ce qui explique son refus. Il n’y a pourtant pas d’autre solution pour sauver l’euro et l’Europe. Mais cela suppose que l’on joue la carte de la coopération – de la fédération – au lieu de tout miser sur la compétition salariale, fiscale et sociale qui ne conduit qu’à la désindustrialisation de l’Europe et à l’appauvrissement de ses peuples. 

trop, c’est trop ! « Trop, c’est trop ! Nous voulons plus d’Europe, mais une Europe basée sur la solidarité, sur la justice et la cohésion sociales. Une Europe qui investit pour la justice sociale et la solidarité. Une Europe qui profite à tous. » C’était le mot d’ordre lors de la journée d’action organisée, fin février, à la veille d’un Sommet des 27, dans le quartier européen par la Confédération européenne des syndicats (CES). Des délégations françaises, néerlandaises, grecques et espagnoles étaient présentes en Belgique, aux côtés de la CES et des syndicats belges. Près de 2000 militants de la FGTB se sont rassemblés aussi devant le siège de la Banque nationale de Belgique, pour s’adresser symboliquement aux responsables de la crise : les banquiers et les financiers. Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, et Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES, ont ainsi rappelé nos alternatives pour sortir de la crise et réclamer une relance économique durable, l’émission d’euro-obligations et l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. (Extraits de Syndicats FGTB n° 4, 24 février 2012)

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interrégionale de Bruxelles Bruxelles fait son 1er mai ! C’est un rendez-vous militant et populaire : le 1er mai, sur la place Rouppe et alentours, la FGTB-Bruxelles organise la fête solidaire, toute en convivialité avec les stands des centrales de la FGTB, dont celui de la CGSP-Bruxelles et en musique avec Zaz en tête d’affiche de concerts gratuits.

En cette année d’élections sociales, le meeting du 1er mai réservera une surprise à tous les militants présents. 12h00 Lunch (place Fontainas !) 13h30 Meeting de l’Action commune à la CGSP 14h30 Cortège avec la fanfare Jour de Fête jusqu’à la place Rouppe Concerts gratuits, stands associatifs, animations avec entre autres le Magic Land Théâtre pour petits et grands ; village des Mutualités socialistes : maquillage enfants, château gonflable, carrousel, attractions, stand info, etc. 13h – 14h30 Animations

15h Concerts Internationals Une dizaine de musiciens s’emballent pour former un des plus captivants orchestres de ska jamaïcain en Europe… Roland La musique de Roland est pure et exécutée avec « l’intolérance du talent » par un géant du blues… Squadra Bossa et Buscemi Squadra Bossa et Buscemi, c’est un savant mélange d’afro, bossa, house, electro, balkan beats, dub, drum’n’bass ! ZAZ Partie de « rien », vivant et chantant dans la rue, ZAZ est aujourd’hui l’icône d’une musique française teintée d’influences de tous styles : jazz, soul, latino… une combinaison groovy de poésie et de fête. Venez, en famille et avec vos amis, partager cette belle journée avec nous ! Jean-Pierre Knaepenbergh Secrétaire général de l’IRB Infos : 02 552 03 57 et/ou

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édito

cheminots Un travailleur est mort Des arrêts de travail symboliques de quelques minutes se sont déroulés le jeudi 12 avril dans l’ensemble des transports en commun. Le but étant que chaque travailleur puisse marquer son soutien et exprimer sa colère après l’agression mortelle dont a été victime un travailleur de la STIB.

Pour des raisons pratiques, la durée de cet arrêt de travail avait été programmée, par les deux organisations reconnues du groupe SNCB, de 14h30 à 14h45. Hélas, suite à des pressions de la direction, nous avons enregistré, en dernière minute, un refus de nos collègues de l’autre organisation. Les « colverts » ont opté pour la proposition du patron et ont décidé de respecter l’arrêt symbolique de deux minutes. À l’avenir, lors des prochaines actions, et afin d’éviter des palabres inutiles, j’en parlerai en priorité avec… ma sœur. Un homme est mort et le politique nous parle d’un recrutement de 100 policiers supplémentaires dans les deux mois, dont 70 affectés dans la surveillance des transports en commun. Un homme est mort dans l’exercice de ses fonctions et le politique parle de travailler sur toute la chaîne de la gouvernance ; l’éducation, la prévention sociale et le fonctionnement de la justice. Les politiciens estiment que la sécurité doit devenir un thème social majeur à la base de toutes les autres politiques que l’on doit mener au niveau de toutes les villes. Un premier pas, je vous l’accorde, mais n’oublions pas… UN HOMME EST MORT. Au niveau du groupe SNCB, notre organisation dénonce depuis des mois, des années, l’augmentation des agressions et réclame des mesures concrètes et plus adéquates. Pour obtenir des résultats, il faut que les pouvoirs publics et les responsables du groupe SNCB prennent des mesures pour véritablement lutter contre les agressions. Le 25 janvier 2012, nous avons envoyé un courrier au monde politique et aux responsables de la SNCB pour revendiquer : •  Plus de moyens financiers fournis par les pouvoirs publics : - le recrutement supplémentaire de personnel pour l’accompagnement des trains ; - des services à deux personnes sur les trains et lignes à risque ; - revoir l’accès aux quais dans les gares ; - mettre un terme dans la détérioration des gares - lancer une véritable campagne de sensibilisation contre les agressions. •  Une autre approche de la criminalité par le biais d’une initiative des pouvoirs publics : - la reprise des agressions dans les transports en commun, comme priorité dans le droit pénal ; - application de la comparution immédiate. •  Au niveau du groupe SNCB : - la révision des mesures d’accompagnement pour les trains et les lignes à risques ; - empêcher la fermeture systématique des guichets. Celle-ci contribue à l’insécurité des accompagnateurs qui possèdent des sommes d’argent conséquentes ; - d’abandonner la décision relative au projet « tarif à bord » ; - l’installation de brigades permanentes « sécurail » dans certaines gares à risque ; - une attention particulière aux autres groupes également exposés au sein de la SNCB, à des agressions. À ce jour, hélas pas de réponse concrète. À nous de faire en sorte que l’on obtienne un return positif et que les solutions aux agressions ne donnent pas naissance uniquement à un état « policier » !!! Michel Abdissi Secrétaire général TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP ChEmINoTS - maI 2012

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Composition du Bureau exécutif francophone Le Congrès IRW/RB du 1er mars 2012 a ratifié la mise en place du nouveau Bureau exécutif francophone. Voici sa composition. - Martin Christian, régionale de Namur - Coune Thierry, régionale de Verviers-Welkenraedt - Chauvenne Bertrand, régionale de la Louvière

Président - Dubois Francis Vice-présidents - Peers Filip - Duplat Léopold Secrétaire général - Abdissi Michel Membres du Bureau national francophone - Lejeune Pierre, Secrétaire national - Piteljon Serge, Secrétaire national - Praillet Michel, Secrétaire national - Deschaepmeester Claudy, Secrétaire national Membres permanents francophones - Dubois Philippe, régionale de Bruxelles - Lambot Claude, régionale de Charleroi - Libert Étienne, régionale de Charleroi - Maes Alain, régionale de Liège - Moers Thierry, régionale de Liège - Servais Gérard, régionale du Luxembourg - Durieux Jean Marc, régionale de Mons

Membres du Bureau exécutif national - Croeisaerdt Jordan, Bruxelles - Pansaerts Florence, District Sud-est - Botterman Philippe, District Sud-est - Pestieau Vincent, mandat francophone - Slagmeulder Sédrich, District Sud-ouest - Rousseau Françoise, District Sud-ouest Membres du Bureau exécutif national Pensionnés - Bayet Roger, District Sud-est - Rosy Jean Marie, District Sud-ouest Membres Jeunes du Bureau exécutif national - Jacobs Johan, District Sud-est - Scaillet Séverine, Bruxelles

Présidents des régionales - Bouchat Richard, Namur - Eloy Rinaldo, Luxembourg - Itri Giovanni, Charleroi - Decavele Marc, Hainaut occidental - Demol Jean-Jacques, Mons - Noël Frédéric, Welkenraedt - Peeters Véronique, Bruxelles - Denoni Daniel, Liège Membre Pensionné - Smets Charles, Bruxelles Membres Jeunes suppléants - Davaux Arnaud, Bruxelles - Hedebouw Line, District Sud-est - Bouret Valérie, District Sud-ouest

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Compte rendu de la sous-commission paritaire du 4 avril 2012 interruption de travail Nous demandons la suppression de toutes les rubriques relatives à la limitation au droit individuel à la grève, à l’instauration du service minimum au travers de la notion de continuité du service public. La déclaration préalable de la CGSP a mis en évidence 4 points : •  La prolongation de l’allocation Cargo n’a toujours pas été rendue effective. •  Les visites médicales relatives au personnel d’accompagnement doivent être impérativement organisées en début de prestation. •  L’évolution de l’effectif du personnel nous interpelle particulièrement, en effet, les derniers chiffres en notre possession laissent clairement apparaître des réductions inquiétantes (environ 100 agents/mois). Les effets s’en font ressentir non seulement parmi les services opérationnels mais aussi au sein des services administratifs (pensions, service social…). Nous insistons pour que les recrutements adéquats soient réalisés rapidement. •  La réglementation doit être adaptée, de telle sorte à intégrer les dernières dispositions légales en vue de l’octroi d’un 4e mois de congé parental. Le Président répond : Un document visant à prolonger l’octroi de l’allocation Cargo jusque fin 2013 sera soumis à la prochaine S/CPN. Les visites médicales relatives au personnel d’accompagnement se déroulent en début de prestation, les dispositions sont mises en œuvre en ce sens. La législation concernant le congé parental sera respectée et le règlement adapté en conséquence.

Les recrutements d’accompagnateurs de train se poursuivent selon l’agenda fixé, l’évaluation trimestrielle des effectifs permettra d’en mesurer l’évolution. En ce qui concerne les services administratifs, des renseignements seront demandés aux services concernés. Au sujet du déménagement des services HR du District Centre vers l’Administration centrale, il insiste pour souligner qu’il ne s’agit nullement d’une volonté d’intégrer ceux-ci au sein des services centraux. Les bâtiments du District Centre doivent être assainis et, par conséquent, tous les services doivent le quitter. La perspective est de trouver une solution durable pour l’ensemble du District Centre.

Indemnité pour usage d’un vélo. Un document est en préparation et sera soumis au Comité de Direction Holding. Épreuves de sélection, les plaintes que nous avons transmises sont à l’examen et une réponse sera fournie avant la 2e séance. L’allocation grand froid est accordée pour la période du 1er au 12/02/12. Revalorisation de la filière voie, Infrabel examine le dossier et une réunion interne est prévue le 10 mai.

Recrutements de s/chst temporaires pour B-MO : Bxl Midi : 3N + 4 F Bxl Nord : 3N RDV : 5N Antwerpen : 5N Aéroport : 2N Mons : 2F Tournai : 1F La Louvière : 1F Liège : 1F Nivelles : 1F 10 recrutements encore à réaliser

Il y a une dizaine de gardes temporaires, devenus aptes médicalement comme agent statutaire. Ils sont âgés entre 50 et 55 ans mais seul 1 d’entre eux est bilingue.

La liste des agents à transférer de Cargo et Infrabel vers B-MO sera transmise aux OR.

Suppression des permanences PAT, nous rappelons que la CGSP est opposée au principe de cette réorganisation et demandons que l’analyse de risque soit plus pertinente et complète en y intégrant l’ensemble des agents.

ordre du jour 1) Approbation du PV n° 1081 Octroi de l’échelle 325. Le dossier est toujours à l’examen, nous insistons, une fois de plus, pour un traitement rapide de ce dossier. Toilettage de l’avis 127P/70. Infrabel

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n’a toujours pas transmis tous les renseignements nécessaires. À titre transitoire, nous demandons que ces dispositions soient étendues en faveur des agents des ateliers I.

Nous proposons qu’ils puissent passer leur brevet Selor afin d’accéder au grade d’accompagnateur. Une évaluation relative au personnel de nettoyage des gares est prévue pour la SCPN du 2 mai.

Néanmoins, nous acceptons la proposition de postposer les phases 1b et 2 au 2 juin 2012. Afin d’apprécier correctement l’impact de cette mesure, à la veille et à l’issue des grandes vacances, une évaluation aura lieu le 5/07 et une autre le 27/08.

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De plus, un accord intervient au sujet de l’accès de la 1ère classe aux accompagnateurs et conducteurs HLP. Pour l’ensemble du groupe SNCB, environ 1 200 jobs étudiants seront disponibles durant l’été 2012. La procédure d’appel aux candidatures est lancée en collaboration avec les Districts. Une évaluation sera réalisée en mai 2012, si à cette occasion, l’ensemble des besoins n’était pas rencontré, la possibilité d’un appel externe est envisagée.

3) Organisation d’une épreuve fermée de technicien principal « Contrôles légaux »

4) Suspension par Selor des examens linguistiques article 9 § 1 – Mesure temporaire

Le grade de technicien « Contrôles légaux » a été créé au 1/04/2009. L’accès au grade de principal est prévu pour les agents comptant une ancienneté de 2 ans et en possession du signalement « bon ».

Suite à une décision du Conseil d’État du 24 janvier 2012, Selor ne peut plus délivrer de certificat linguistique pour les tests article 9 & 1 (connaissance élémentaire ou suffisante).

Il a été constaté que des techniciens d’autres spécialités exerçaient les mêmes attributions et disposaient de la même accréditation.

2) RGPS 548 – Interruptions de travail

Il est proposé que ces agents puissent avoir également accès à cette épreuve.

Nous formulons nos observations et amendements quant au document.

Nous intervenons pour demander si la condition d‘ancienneté est bien rencontrée par la majorité des agents concernés. Il nous est répondu affirmativement.

Celles-ci concernent la distinction qui doit être faite entre les dispositions du RGPS 55O et l’article 77bis du RGPS 548. Nous demandons la suppression de toutes les rubriques relatives à la limitation au droit individuel à la grève, à l’instauration du service minimum au travers de la notion de continuité du service public. Nous souhaitons que la responsabilité du management soit clairement établie dans le respect des engagements.

De plus, nous demandons que l’ancienneté de grade de 12 ans requise pour l’accès à l’échelle barémique 555, intègre les années de grade en qualité de vérificateurs. Dans le cas contraire, compte tenu de la pyramide des âges, les agents concernés ne bénéficieront jamais de cette échelle. Notre demande sera examinée.

Ce n’est que dans ces conditions que nous pouvons examiner le dossier.

De plus, au sujet de la possession du diplôme requis pour l’accès au grade de principal, nous soulignons qu’une distinction est opérée entre un régendat et un graduat. De telle sorte que, seul le graduat serait accepté. La Direction examinera. Ce dossier sera représenté à une prochaine réunion de la SCPN.

Malgré tout, l’Autorité semble vouloir inscrire ce point à l’ordre du jour de la CPN du 23 avril, nous aviserons de la suite éventuelle à donner à cet important dossier.

Au-delà, nous intervenons encore pour demander que les soudeurs Infra puissent bénéficier de l’indemnité liée au niveau de compétences acquis telle qu’elle est en vigueur à la SNCB.

Enfin, nous réitérons notre point de vue selon lequel, ce dossier doit s’inscrire dans le cadre d’un protocole d’accord social.

Dès lors, il est proposé : 1. Pour les candidats dont les résultats sont connus (tests entre le 30/01/2012 et le 27/02/2012) : - connaissance élémentaire : procédure article 10 avec maintien des résultats obtenus ; - connaissance suffisante : procédure article 12 avec maintien des résultats obtenus. 2. Pour les inscriptions procédure article 9 § 1 et inscriptions pour une date de test planifiée à partir du 28/02/2012 : Connaissance élémentaire : inscription est remplacée par inscription article 10 avec maintien de la date prévue. Connaissance suffisante : inscription est remplacée par inscription article 12 avec maintien de la date prévue. 5) Indemnité forfaitaire pour entretien d’un chien de garde L’indemnité est portée de 185,92 € à 200 € à partir du 1/03/2012. Document approuvé. 6) Règlement de travail Un document est présenté en vue d’instituer un règlement de travail. Une première lecture est réalisée mais ce dossier sera à l’examen lors de la SCPN du 12 avril. P. Lejeune, S. Piteljon Secrétaires nationaux

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Le 4e paquet ferroviaire… Le 28 mars 2011, lorsque le Commissaire européen aux transports Siim Kallas a présenté le Livre blanc, nous savions que le 4e paquet ferroviaire serait annoncé endéans les deux ans. Aujourd’hui, c’est chose faite puisque la Commission européenne est entrée dans la phase de consultation des partenaires sociaux. En effet, lors du dernier bureau du dialogue social européen du 27 mars, la Commission est venue en force pour présenter ce que nous appellerons les prémices de ce quatrième paquet ferroviaire. Dans la foulée, elle a fixé ses objectifs quant à la poursuite des orientations politiques ultralibérales entreprises depuis l’avènement de la Directive 91/440/CCE du 29 juillet 1991. Pour rappel, cette directive a jeté les bases de la libéralisation en ouvrant le marché ferroviaire à la concurrence. De manière récurrente, la Commission revient avec un toilettage de cette directive dans le cadre des différents paquets ferroviaires. Pour comprendre les enjeux de ces dispositions européennes et réaliser leurs impacts, citons quelques exemples évocateurs. D’une part, en 2005, la transposition du 1er paquet ferroviaire a contraint l’État belge à concevoir une structure « en Holding » pour répondre à ces exigences européennes. D’autre part, la libéralisation du trafic marchandise en janvier 2007 et son lot de restructurations qui ont fini par déboucher sur la création d’une filiale de droit privé : B-Logistics ! Toutes ces mesures ont apporté le chaos sur le rail (accidents, retards de trains, réduction de la qualité du service, désinvestissements…) mais également conduisent les États membres à supprimer des milliers d’emplois et à générer le dumping social. D’emblée, les membres de la Direction générale « Move » ont rappelé le cadre politique clairement énoncé dans le livre blanc et leur intention de respecter ces orientations quant à une concurrence saine et non faussée. Leur objectif sera de jeter de nouvelles bases en matière de séparation structurelle du gestionnaire de l’infrastructure et des entreprises ferroviaires.

Enfin, de manière très dogmatique, ils ne cachent pas leur attachement à la philosophie de la pensée unique, à savoir d’entrer dans une phase de libéralisation totale du trafic intérieur voyageur. Ils soulignent que les processus qui sont ou seront engagés en matière d’octroi sur le plan de l’accès à l’infrastructure voire même au matériel roulant, ne constitueront pas une barrière technique insurmontable. Aussi, la Commission européenne s’appuie sur une étude externe qu’elle a commanditée dans le but de fixer les objectifs en matière d’étude d’impact. C’est sur base d’un cahier de charge très rigoureux qu’un consultant espagnol (EVERIS) a été retenu en 2010. Dans son rapport, il préconisait, entre autres, d’effectuer une consultation préalable des partenaires sociaux. Ensuite, c’est une société de consultance anglaise « Steer Davis Glaere » qui a été sélectionnée pour finaliser cette étude d’impact afin de permettre au Collège d’adopter le 4e paquet ferroviaire avant la fin de cette année. Notons encore que cette étude s’appuie sur l’expérience acquise en matière de libéralisation dans plusieurs pays européens tels que la Suède, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre… Bravo pour le manque d’impartialité ! La première phase consistera donc à envoyer un questionnaire à choix multiples aux partenaires sociaux qui devront répondre pour le 16 avril au plus tard ! Cependant, ce questionnaire reste très souple, disent-ils, dans la mesure où il permet d’ajouter des commentaires ou des cas concrets voire même des données chiffrées.

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Selon la Commission, il devrait permettre de constituer une base empirique solide et faire l’objet d’une analyse qui permettra d’engager des contacts afin d’effectuer des interviews durant le mois de mai. Sur base de ces éléments concrets, un rapport final pourra être établi vers la fin du mois de juin. Ensuite, nous entrerons dans une phase rédactionnelle et donc d’échanges lancés dans le cadre d’une consultation au sein de la Commission. D’ores et déjà, les membres de la DG « Move » considèrent que le niveau de qualité du service ferroviaire est insuffisant et que la compétitivité est trop faible. Elle met en exergue le fait que les États membres persistent dans les modèles orientés vers des monopoles juridiques et que cela représente un frein à l’ouverture du marché. Elle souligne que le manque de concurrence évite qu’une pression soit exercée sur les opérateurs historiques. Cette approche laisse entrevoir une plus grande compétitivité entre les opérateurs ferroviaires avec toutes les conséquences néfastes pour les cheminots. Elle parle de l’inadéquation des conditions cadres qui régissent le trafic voyageur national et qui créent des barrières pour les nouveaux entrants… Des exemples sont cités en ce qui concerne l’accès aux gares ou au matériel roulant. L’approche de la Commission est édifiante et montre combien elle est déterminée à en découdre avec les Sociétés publiques dites « historiques » et le Statut des cheminots ! Elle estime qu’il existe une trop grande diversité quant à l’application des directives et que certains États membres ont tendance à freiner cette

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ouverture au marché. Elle considère qu’il s’agit ni plus ni moins d’une question de réciprocité ! Quant à la séparation du Gestionnaire d’infrastructure et de l’opérateur ferroviaire, de façon très dogmatique, elle juge la procédure actuelle insuffisante pour prévenir les cas de discrimination. Cependant, nous savons que contrairement à la libéralisation du trafic voyageur, cette approche ne fait pas l’unanimité parmi les États membres… Quoi qu’il en soit, 3 options semblent être retenues dans le cadre de cette libéralisation du trafic Voyageurs, à savoir : 1. Le scénario de base (the base case) •  Maintien d’un statu quo avec une certaine souplesse en matière d’appels d’offre dans le cadre de l’application du Règlement OSP 1370/2007 (règlement relatif aux Obligations de services publics). •  La mise en œuvre de la refonte du 1er paquet ferroviaire (on attend un vote en deuxième lecture en mai…). •  Introduction des accès aux services ferroviaires en « open access ». •  L’ensemble du trafic voyageur national reste sous contrat de service public.

2. Le scénario medium (the medium case) •  Accès libre et concurrence basée sur le règlement OSP 1370/2007 et des appels d’offre mais limités aux articles 5-6 (attribution des contrats de service public et compensation de service public). •  Les États membres auraient le choix quant à la manœuvre pour l’application de ce règlement. •  Cette option ouvre la voie vers une plus grande flexibilité et le spectre de la concurrence en matière de coûts du marché… 3. Un scénario maximal (the worst case) •  Les États membres devront ouvrir le marché ferroviaire, en ce y compris, le trafic national voyageur sur base du règlement OSP 1370/2007 – Un appel d’offre sera exigé pour accorder les missions de service public (scénario anglais !). •  Ils devront modifier un certain nombre de dispositions pour faciliter l’accès aux fonctions essentielles, au matériel roulant, aux règles de tarification et en matières sociales, entre autres pour le transfert du personnel. •  Séparation organique complète du GI et de l’opérateur ferroviaire.

Une autre directive sera reprise dans ce paquet ferroviaire et mettra en exergue le renforcement de l’agence ferroviaire (ERA) sise à Lille-Valenciennes. À l’instar de la refonte du 1er paquet ferroviaire, notre objectif sera de suivre le processus démocratique qui se mettra en place dans les prochains mois. Nous resterons également très attentifs en ce qui concerne l’impact que pourrait avoir ce 4e paquet ferroviaire sur la nouvelle structure envisagée dans l’accord gouvernemental. Dans un tel contexte, nul doute que nous serons amenés à déterrer la hache de guerre si la version ultralibérale devait être mise en avant. En tout cas, nous n’avons pas l’intention de les laisser faire ! À suivre… Serge Piteljon Secrétaire national

Régionale de Mons - Pensionnés et Prépensionnés Cheminots Le Comité « Pensionnés et Prépensionnés Cheminots » de la régionale, organise le samedi 16 juin 2012 un très intéressant voyage dans la charmante, et toute proche, région de Chimay. Voyage en car de luxe de Mons/St-Ghislain à Chimay, Rocroi et retour par Maroille suivant l’organisation suivante : Matinée •  Visite à Chimay de serres tropicales et de papillons exotiques en libertés. Midi •  Repas dans un restaurant renommé pour son excellente table comprenant : apéritif, entrée, plat de résistance et dessert – boissons comprises (vin blanc/vin rouge)

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Après-midi •  Visite du musée de la célèbre bataille de Rocroi qui eut lieu du 10 au 19 mai 1643 pendant la guerre de 30 ans entre les Français et les Espagnols. •  Retour par Maroille (temps libre). Aller •  8h : départ de Mons-siège de la régionale avec possibilité de parking gratuit dans la cour (accès par la rue de Dinant). •  8h30 : départ de Saint-Ghislain – rue du Port. Retour •  Vers 19h30 à Saint-Ghislain – 20h à Mons. Frais de participation •  55 € comprenant les transferts en car, les visites et le repas de midi (apéritif et boissons compris). Acomptes et inscriptions •  25 €/participant à verser au compte 034-1915338-38 de « L’Amicale des Cheminots pensionnés » avant le vendredi 8 juin 2012. Informations complémentaires éventuelles Entre 18 et 20 heures aux téléphones : - 065 64 44 46 – 0479 73 28 70 (Albert Mahieu) - 065 31 36 05 – 0473 57 93 66 (Marcel Debrichy) - 065 67 92 37 – 0479 42 95 16 (Jean-Claude Dufrane) - 065 31 59 66 – 0477 65 28 21 (Jacques Depuyt) Invitation cordiale à tous : pensionnés et actifs. 

À LiRE Néo-libéralisme(s) Pour beaucoup, le néo-libéralisme constitue le phénomène majeur de notre temps. C’est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la « privatisation du monde ». Il est pourtant difficile d’y voir clair à travers cette notion. Le néo-libéralisme, est-ce le « laisser-faire » ou bien l’avènement d’un État fort au service de la concurrence ? S’agit-il d’un modèle hyperindividualiste et libertaire, ou bien d’un nouveau conservatisme normalisateur ? Pour s’y retrouver, ce livre propose une généalogie internationale des idées néo-libérales depuis les années 1930. Il montre comment la crise du libéralisme, après le Krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Cette redéfinition du libéralisme a fait l’objet de conflits féroces entre ceux que l’on appellera les « néo-libéraux ». Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l’on confond trop souvent : le conservatisme, le néo-conservatisme, le libertarisme et le néo-libéralisme. Revenant sur le travail des think tanks et des principaux théoriciens de ces mouvances, le livre montre aussi la présence de traditions nationales hétérogènes. Alors que la « droitisation » de l’Europe semble aujourd’hui en marche, une telle mise en perspective permet de mieux déchiffrer la crise de légitimité du capitalisme et les réponses politiques qui lui sont données. Serge Audier est maître de conférences en philosophie politique à l’Université Paris-Sorbonne. Serge Audier, Néo-libéralisme(s). Une archéologie intellectuelle, Éd. Grasset, Paris, mars 2012, 631 p., 27 €.

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À LiRE

Comment osent-ils ? L’éruption du volcan Eyjafjallajökull est un phénomène naturel. La crise économique non. Pas question ici d’impuissance face à des forces indomptables, mais d’indignation. Les banquiers et autres fabricants de bulles financières ont reçu… davantage encore de pouvoir qu’avant la crise. Dans un gigantesque hold-up, des millions d’euros ont, de nouveau, été transférés aux millionnaires. En Europe, les spéculateurs jouissent d’un statut impérial et se font appeler gentiment « les marchés ». Comme l’empereur Néron, ils décident – en tendant le pouce vers le haut ou vers le bas – du sort de peuples entiers. En Grèce, en Italie et ici, ils exigent encore que vous et moi payions la crise, pour la deuxième fois. Comment osent-ils ! Ce livre fait revivre l’esprit de Thyl Ulenspiegel et donne voix à ce mouvement qui, à contre-courant, veut reconquérir démocratie, liberté et économie des mains des papes et des gouvernements de technocrates de l’Europe capitaliste. Ce livre est paru en décembre 2011 en néerlandais sous le titre Hoe durven ze ? et est immédiatement devenu un best-seller en Flandre. Peter Mertens est sociologue et président du PTB. En 2009, il a écrit Priorité de gauche. Pistes rouges pour sortie de crise avec Raoul Hedebouw (Éditions Aden). David Pestieau est responsable du Service d’études du PTB et rédacteur en chef de Solidaire. Peter Mertens, en collaboration avec David Pestieau, préface de Dimitri Verhulst. Comment osent-ils ? La crise, l’euro et le grand hold-up, Éd. Aden, Bruxelles, mars 2012, 324 p., 19 €.

SOMMAIRE

tRiBUNE

infos GéNéRALES

infos CHEMiNotS

2 / Actualités • Dans nos régionales : Charleroi Luxembourg 3 / Édito • Les services publics, de première utilité, plus que jamais ! 4 / Dossier • Europe : le droit de grève menotté 7 / Europe • Les « eurobonds » ou les avantages de la coopération 8 / IRB • Bruxelles fait son 1er mai !

9 / Édito • Un travailleur est mort 10 / Composition du Bureau exécutif francophone 11 / Compte rendu de la sous-commission paritaire du 4 avril 2012 13 / Le 4e paquet ferroviaire… 14 / Régionale de Mons • Pensionnés et Prépensionnés Cheminots 15 / À lire

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Éditeur responsable : Francis Wégimont - Place Fontainas, 9/11 - 1000 Bruxelles - tél. 02 508 58 11

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