Poste tbm web avril 2012

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BELGIQUE  BELGIË

P.P.  P.B. B386

AVRIL 2012

68e année - n°4 - Avril (ne parait pas en août) dépôt CHARLEROI X | P402047 | retour : CGSP place Fontainas, 9/11 1000 Bruxelles

POSTE - TBM

c i l b u p r u e t e c c e n s e u d m s m n o o c i s e n p e a s P e d l i a v a r t le

DOSSIER P. 3

ÉDITO

POSTE

TBM

La descente aux enfers du monde du travail : inéluctable ?

On repasse les plats…

Élections sociales

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édito

La descente aux enfers du monde du travail : inéluctable ? Le 28 décembre 2011, passait sauvagement une loi-programme, fruit du gouvernement Elio Di Rupo 1er qui marque un tournant décisif dans la régression sociale en Belgique. Cette loi « sauvage » – puisque les différentes phases démocratiques habituellement appliquées pour le vote ont été courtcircuitées : pas de négociation syndicale et si peu de débats politiques ! – n’est que la première étape d’un accord gouvernemental qui en produira malheureusement d’autres… tout aussi noires.Déjà en juillet dernier, à la lecture du préaccord institutionnel, le front commun syndical criait en chœur sa désapprobation estimant les choix déséquilibrés au détriment du monde du travail (et donc au profit des entreprises, dont les banques pourtant reconnues par tous comme responsables de la crise). L’accord de gouvernement, finalisé le 5 décembre 2011, n’a fait qu’aggraver ce déséquilibre. La confection du budget 2012 a, en plus, nécessité des mesures à hauteur de 11,3 milliards d’euros qui affectent surtout les travailleurs.

aux soins de santé, aux fins de carrière, aux chômeurs, aux pensions… et aux services publics. Et puis, vient le contrôle budgétaire de mars 2012 : encore 2,3 milliards à trouver. Et, une fois de plus, le secteur public est visé de façon visible mais aussi de façon beaucoup plus insidieuse par les mesures d’économies difficiles à évaluer dans les dépenses dites « usurpées » par lesquelles le fédéral évacue des problèmes vers d’autres niveaux de pouvoir. Là aussi, le secteur public doit s’attendre à tout. Alors que dans les six priorités définies par la FGTB pour évaluer la situation, figure en 5e place : « la fin des «coupes sombres» linéaires et des attaques idéologiques contre les services publics » (sic), le Comité fédéral de la FGTB du 14 février « constate que grâce à nos actions syndicales et grâce à la grève du 30 janvier (NB : où la CGSP s’est montrée particulièrement active sur le terrain), nous avions réussi à obtenir des corrections aux mesures antisociales en matière de pensions et de prépensions, de chômage et crédit-temps » (sic). Il est impossible pour nous de rester muets devant pareil discours. Nos affiliés des services publics ne s’y retrouvent plus. Les citoyens non plus ! Et tout le monde va en subir les conséquences.

La réaction syndicale : trop tôt, trop tard ? Si la condamnation est unanime sur le banc syndical – et cette confection appréciée sur le banc patronal – la réaction à apporter par le monde syndical est diffiTous les camarades présents savent que lors de cile à définir. La cohésion du front commun ce Comité fédéral de la FGTB, le président l’accord de syndical interprofessionnel est faible et, au de notre centrale est monté à la tribune pour sein de la FGTB, chaque centrale y va de son gouvernement présente expliquer qu’aucune négociation n’avait encore analyse et de ses priorités, voire de ses intérêts. des aspects imbuvables commencé en ce qui concerne les interruptions Trop tôt, trop tard, trop mou, trop fort, les de carrière (crédit-temps) et les pensions dans le dénoncés par tous élections sociales arrivent, disent certains, secteur public. Pour la petite histoire, nos négoles conventions collectives aussi, ajoutent ciations n’ont débuté qu’après le 14 février : d’autres. Bref, le cocktail est idéal pour l’inertie ! nous n’avons toujours pas de texte pour les pensions et la négociation officielle pour les interruptions de carrière est programmée Néanmoins, des actions ont lieu en interprofessionnelle et pour le 22 mars prochain. C’est fâcheux de devoir le rappeler ! pour le secteur public. Nous avons été, chaque fois, présents en interprofessionnelle aux côtés des centrales du privé et on Il est difficile pour la CGSP de travailler sereinement dans un peut dire que la CGSP a été un élément essentiel de la réussite contexte interprofessionnel où nous avons le sentiment de nous de ces actions. Par contre, nous avons été esseulés quand, le retrouver isolés quand il s’agit du seul sort du secteur public. 22 décembre, il s’agissait du secteur public. Bien sûr, nous avons été inondés du soutien verbal de tous. Mais sur le ter- Aucune centrale ne pourra à elle seule défendre tous les travailrain, seuls les métallos wallons se sont manifestés de manière leurs. Il faudra un peu plus de solidarité interprofessionnelle significative. Pourtant, l’accord de gouvernement présente des si on espère vraiment contrecarrer la régression sociale mise aspects imbuvables dénoncés par tous : on touche à la sécu, en route par ce gouvernement.

dans nos régionaLes

Francis Wégimont, Secrétaire général de l’IRW-CGSP Alain Lambert, Vice-président de la CGSP fédérale

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namur Festivités du 1er mai 10h30 : Accueil, Maison syndicale « André Genot », rue de l’Armée Grouchy 41 à Namur. 11h : Meeting avec Jean-Claude Hubert, président FGTB, Joseph Thonon, secrétaire intersectoriel

régional CGSP-Namur, Guy Fays, secrétaire régional interprofessionnel FGTB et Anne Demelenne, présidente IW/FGTB et secrétaire fédérale FGTB. 12h : Barbecue géant (12 €/adulte – 6 €/enfant) Réservation obligatoire avant le

20 avril par versement sur le compte n° 636-3827404-08 communication : « SACNam 1er mai 2012 » ou par téléphone : 081 72 91 12 081 72 91 43, fax : 081 72 91 31 ou mail maryse.dussart@cgsp.be – veronique.lenaerts@cgsp.be Ambiance musicale et animations.

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???dossier

Pensions du secteur public : le travail de sape commence Si le gouvernement Di Rupo 1er a bouclé le volet secteur privé de la « réforme des pensions » (et interruptions de carrière), on est encore loin du compte du côté des pensions publiques Depuis le vote de la loi du 28 décembre 2011, sauvagement adoptée sans aucune négociation syndicale, nous n’avons cessé de dénoncer l’agression scandaleuse contre les pensions publiques portée par cette loi dont les objectifs sont bien plus idéologiques qu’économiques. Début janvier, l’annonce de négociations sur les pensions du privé et du public ouvrait l’espoir pour les organisations syndicales d’endiguer les dégâts déjà occasionnés par la loi du 28 décembre. Les négociations se sont terminées rapidement dans le privé tandis qu’elles n’avaient pas encore démarré dans le public ! Une négociation qui a tardé à démarrer Lors des rencontres informelles des groupes de travail du Comité A, les organisations syndicales ont mis sur la table toutes leurs récriminations sans qu’aucun projet de texte sur les pensions ne soit soumis. Le cabinet du ministre des Pensions s’est contenté d’écouter les observations et doléances des syndicats, attentif à quelques remarques techniques mais ignorant toute considération, même motivée, de nature à adoucir un tant soit peu l’accord de gouvernement. Durant plusieurs réunions houleuses, le Cabinet Van Quickenborne n’a cessé de faire preuve d’une méconnaissance flagrante des dossiers et d’une détermination sans faille à maintenir la régression prévue par l’accord gouvernemental et la loi du 28 décembre 2011. Il a fallu attendre le 23 février pour discuter en groupe de travail sur base d’un texte de grands principes rédigé par le gouvernement. À l’heure où ces lignes sont écrites, nous venons seulement de recevoir la note technique exposée par l’Autorité telle que complétée après la réunion du 23 février 2012. Nous sommes donc encore bien loin d’une négociation officielle sur base d’un projet de loi relatif aux pensions comme le prévoit le statut syndical. Cette négociation est toutefois prévue pour fin mars. Quelles sont les grandes lignes débattues et « virtuellement » retenues par l’Autorité ? Voici une synthèse des principaux éléments (à jour au 16 mars). Ils sont loin de nous satisfaire. La règle générale est que la Droite a taillé un costume idéologique pour tous les pensionnés de la fonction publique aux mensurations suivantes : 1. Le tantième de prédilection est 1/60e. 2. La pension anticipée ne commence qu’à 62 ans. 3. Il faut 40 années de services admissibles pour avoir droit à une pension complète. 4. Le calcul de la pension s’effectue sur la base des dix dernières années de service. Ce costume dessiné dans la loi du 28 décembre 2011 va subir des retouches en fonction de nos interventions ; certaines sont

Demain, une réalité ? (Crédit : CGSP) définitives, d’autres ne constituent qu’une période transitoire vers le régime général.

L’ouverture du droit à la pension

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Règle générale pour l’obtention d’une pension à partir de 65 ans La réforme des pensions ne change rien à l’ancienne réglementation : à partir de 65 ans, le fonctionnaire peut obtenir sa pension s’il remplit la condition de carrière de 5 ans dans la fonction publique (hors bonifications pour diplôme).

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Augmentation de la condition d’âge et de carrière pour la pension anticipée (règle générale – tantième 1/60e) Pour les personnes pour lesquelles la pension est calculée avec le tantième 1/60e, l’âge minimum du départ à la pension anticipée et la durée de carrière requise seront progressivement augmentés dès 2013 jusqu’à atteindre 62 ans et 40 ans de carrière. Des exceptions sont cependant prévues pour les carrières longues. Année

Âge minimum

2012

60 ans

5 ans

/

2013

60 ans 1/2

38 ans

60 ans si carrière de 40 ans

2014

61 ans

39 ans

60 ans si carrière de 40 ans

2015

61 ans 1/2

40 ans

60 ans si carrière de 41 ans

2016 et plus

62 ans

40 ans

60 ans si carrière de 42 ans 61 ans si carrière de 41 ans

Pour certaines catégories professionnelles issues de la SNCB (personnel roulant), de l’armée et de la police, les conditions de pensions en matière d’âge et de durée de carrière pour l’obtention d’une pension anticipée ne sont pas modifiées.

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Condition Exceptions carrières longues de carrière

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dossier

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Congés et absences en cours, préalables à la mise à la retraite Les personnes dont les congés et absences préalables à la pension ont été introduits avant le 28 novembre 2011 auprès de leur employeur peuvent toujours accéder à la pension à 60 ans s’ils répondent aux conditions suivantes : - maintien de la rémunération ou du traitement d’attente durant l’absence ; - réduction/cessation irréversible des activités ; - le congé doit précéder immédiatement la mise à la retraite. Certaines exceptions sont cependant possibles en fonction des réglementations en vigueur.

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Augmentation des conditions de carrière et d’âge pour la pension anticipée (règles particulières – tantième 1/50e et 1/55e) Les pensions de certaines catégories de personnel se calculent sur base d’un tantième plus avantageux que le 1/60e. Celles-ci bénéficient donc de dérogation à la règle générale en matière de condition de carrière et d’âge pour la pension anticipée. Un tableau a été imaginé par l’autorité pour régler la transition jusque 2022 et établir les possibilités de départ anticipé entre 60 et 62 ans pour les agents qui bénéficient d’un tantième de 1/50e ou de 1/55e et pour ceux qui peuvent faire valoir une carrière longue. (Voir tableau ci-dessous)

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Mesures transitoires complémentaires pour les personnes qui sont sur le point de prendre leur pension La première mesure implique que celui qui satisfait, à un moment donné, aux conditions pour partir à la retraite antici-

Demain, une réalité ? (Crédit : CGSP) pée, conserve ces conditions, quelle que soit par la suite la date de prise en cours effective de sa pension (y compris en cas de passage vers une autre catégorie de personnel). La seconde mesure transitoire limite, pour les personnes proches de l’âge de la retraite, à deux ans le nombre d’années supplémentaires à prester pour obtenir une pension anticipée. En effet, sans cela, dans certains cas, suite à l’obligation de couvrir 40 ans de service, certains agents allaient devoir travailler jusqu’à cinq années de plus.

Le calcul de la pension

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Adaptation jusqu’à 1/48e des tantièmes avantageux Pour des raisons historiques, le secteur public dispose de plusieurs tantièmes avantageux pour certaines catégories de personnel permettant d’atteindre plus rapidement une pension maximale. Pour les années de service prestées à partir du 1er janvier 2012, ces tantièmes avantageux supérieurs au 1/48e seront réduits à 1/48e.

Augmentation des conditions de carrière et d’âge pour la pension anticipée : règles particulières Année

Âge minimum 1/50

2012

60 ans

Condition de carrière 1/55

60 ans

1/50 5 ans

Exceptions carrière longue

1/55 5 ans

1/50 /

1/55 /

2013

60 ans et 6 mois

60 ans et 6 mois

31a 8m 1j 34a 9m 30j

60 ans si carrière de 33a 3m 30j

60 ans si carrière de 36a 8m 2j

2014

61 ans

61 ans

32a 6m

35a 9m 1j

60 ans si carrière de 33a 3m 30j

60 ans si carrière de 36a 8m 2j

2015

61 ans et 6 mois

61 ans et 6 mois

33a 3m 30j

36a 8m 2j

60 ans si carrière de 34a 2m 2j

60 ans si carrière de 37a 6m 30j

2016

62 ans

62 ans

33a 3m 30j

36a 8m 2j

60 ans si carrière de 35 ans 61 ans si carrière de 34a 2m 2j

60 ans si carrière de 38a 6m 1j 61 ans si carrière de 37a 6m 30j

2017

62 ans

62 ans

34a 2m 2j 37a 6m 30j

60 ans si carrière de 35a 9m 30j 61 ans si carrière de 35a 0m 1j

60 ans si carrière de 39a 5m 2j 61 ans si carrière de 38a 6m 1j

2018

62 ans

62 ans

35 ans

60 ans si carrière de 36a 8m 1j 61 ans si carrière de 35a 9m 30j

60 ans si carrière de 40 ans 61 ans si carrière de 39a 5m 1j

2019

62 ans

35a 9m 30j

60 ans si carrière de 37a 6m 61 ans si carrière de 36a 8m 1j

2020

62 ans

36a 8m 2j

60 ans si carrière de 38a 4m 61 ans si carrière de 37a 6m 1j

2021

62 ans

37a 6m

60 ans si carrière de 39a 2m 2j 61 ans si carrière de 38a 3m 30j

2022

62 ans

38a 3m 30j

60 ans si carrière de 40 ans 61 ans si carrière de 39a 2m 2j

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38a 6m

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Cela a pour conséquence de relever sensiblement le nombre d’années de carrière nécessaires pour atteindre la pension maximale. Cependant, les personnes ayant déjà atteint l’âge de 55 ans au 1er janvier 2012 conservent l’actuel mode de calcul de pension, avec un tantième avantageux.

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Prise en compte et admissibilité des périodes d’interruption de carrière Tant les agents statutaires que les contractuels ont la possibilité de prendre des périodes d’interruption de carrière, chacun dans le respect des législations adéquates publique ou privée. Il faut souligner la particularité des agents statutaires ou contractuels qui relèvent d’une autorité locale et pour lesquels s’applique la législation résiduaire du privé rendue obsolète depuis le pacte des générations sauf pour eux ! À côté de l’interruption de carrière « ordinaire », il existe une forme d’interruption de carrière « thématique » accordée pour des circonstances de vie particulières : congé pour soins palliatifs ; congé parental et assistance ou soins à un membre malade du ménage ou de la famille. Ces types d’interruption de carrière sont toujours admissibles gratuitement à partir du 1er janvier 2012, sans que la règle des 60 mois (ou des 20 %-25 %) ne soit d’application.

Avant 60 ans, une seule année civile (éventuellement suivie de 24 mois supplémentaires pour les périodes durant lesquelles le membre du personnel ou son conjoint perçoit des allocations pour un enfant de moins de 6 ans) pour l’interruption de carrière totale ou à mi-temps et pendant cinq ans pour une interruption de carrière à 1/5e temps (si, pour un motif exceptionnel, elle est prise à mi-temps, la première année d’interruption de carrière sera totalement assimilée). En matière de crédit-temps à mi-temps spécifiques aux fins de carrière, une assimilation basée sur le salaire lié au montant du droit annuel minimum s’applique à compter de l’âge de 55 ans à 60 ans et ce, pour autant que les assimilations susmentionnées soient épuisées (21 326,67 euros). Une assimilation de cinq ans est prévue à compter de l’âge de 60 ans pour les interruptions de carrière à un cinquième temps. Quant à l’interruption de carrière à mi-temps, une assimilation supplémentaire de deux années civiles est appliquée à partir de l’âge de 60 ans ainsi que, pour autant que les assimilations susmentionnées soient épuisées, une assimilation basée sur le salaire lié au montant du droit annuel minimum (21 326,67 euros). départ anticipé à mi-temps ou semaine volontaire des 4 jours (loi Vande Lanotte)

Quelles sont les nouvelles mesures ? statutaires (avec réserve pour les agents des administrations locales) L’agent bénéficie au total d’un maximum de 180 mois d’interruptions de carrière (ordinaires) admissibles. Avant 55 ans, 60 mois d’interruption de carrière sont admissibles dont 12 mois gratuits (plus éventuellement 24 mois supplémentaires si enfants de moins de 6 ans à charge) temps plein ou mitemps ou 60 mois 1/5e temps.

La réforme des pensions prévoit aussi de nouvelles règles relatives à l’admissibilité des périodes d’absence pour le départ anticipé à mi-temps et de la semaine volontaire des 4 jours. Pour celui qui a moins de 55 ans, à partir du 31 décembre 2011, une période maximale de 60 mois pour la semaine volontaire de 4 jours peut être admissible gratuitement. La période pour la semaine volontaire de 4 jours sera déduite de la période maximale de 60 mois admissible pour l’interruption de carrière avant l’âge de 55 ans. Pour ceux qui se trouvaient déjà en semaine volontaire de 4 jours, le compteur sera remis à zéro et ils pourront donc encore prendre une semaine volontaire de 4 jours durant 60 mois (admissible gratuitement). En outre, en cas d’épuisement des cinq années de semaine volontaire de quatre jours, les intéressés ont le droit de continue continuer de travailler à temps partiel, sans toutefois toucher la prime et sans admissibilité possible.

Après 55 ans, 120 mois d’interruption de carrière sont admissibles gratuitement pour les interruptions de carrière 1/5e temps tandis que pour les interruptions de carrière à mi-temps l’admissibilité est limitée à 84 mois dont 12 mois gratuits et le restant régularisable. Contractuels (avec réserve pour les agents des administrations locales) Pour les interruptions de carrière des contractuels ce sont les règles en vigueur dans la réglementation des salariés qui s’appliquent.

Demain, une réalité ? (Crédit : CGSP)

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Celui qui a 55 ans et qui, à partir du 31 décembre 2011, accède au régime du départ anticipé à mi-temps ou à la semaine volontaire des 4 jours, peut le faire en principe jusqu’à l’âge de 65 ans. En cas

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de semaine volontaire de 4 jours, la période entière de 10 ans est interruption de carrière à mi-temps avec un départ anticipé à admissible gratuitement. En cas de départ anticipé à mi-temps, mi-temps, l’admissibilité est limitée aux sept premières années l’admissibilité gratuite est limitée aux sept premières années ou ou à 84 mois en tout. à 84 mois en tout. Pour ceux qui font la combinaison d’une Admissibilité Secteur public Interruption de carrière des agents statutaires et loi VDL

Assimilations Secteur privé Crédit-temps Avant 55 ou 60 ans

Après 55 ans

Avant 60 ans : Avant 55 ans : 1 an maximum 60 mois = 1 an à temps plein = 1 an à temps plein gratuit ou 1 an à mi-temps ou 1 an à mi-temps gratuit ou 5 ans à 1/5e temps ou 5 ans à 1/5e temps gratuit Si motif spécial, la deuxième année mi(+ év. 24 mois à temps plein ou mitemps est assimilée temps gratuits pour enfant < 6 ans) Loi Vande Lanotte Manne maximum qui contient les assimilations IC 60 mois 1/5

Crédit-temps motivé/ interruption de carrière motivé Congés thématiques

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idem

Assimilé

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À partir de 60 ans : = 5 ans à 1/5e temps ou 2 ans à mi-temps 3 années restantes : droit annuel minimum, si la manne pour les 55 ans est épuisée Inexistant

Max 4 ans = 4 ans à temps plein ou 4 ans à mi-temps ou 4 ans à 1/5e-temps

24 mois gratuits pour soins à un enfant < 6 ans

Assimilation illimitée

Remplacement du salaire moyen des cinq dernières années par celui des dix dernières années de service Selon la loi du 28 décembre 2011, pour tous les régimes de retraite du secteur public, le montant de la pension est calculé au 1er janvier 2012 sur la base des dix dernières années de service. Cependant, les pensions suivantes sont calculées sur base des traitements des cinq dernières années : •  les pensions des personnes qui avaient déjà atteint l’âge de 50 ans au 1er janvier 2012 (nées avant 1962) ;

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Avant 60 ans : 1 an = 1 an à temps plein ou 1 an à mi-temps ou 5 ans à 1/5e temps Si motif spécial, la deuxième année mi-temps est assimilée

De 55 ans à 59 ans inclus : De 55 ans à 59 ans inclus : Après 55 ans : Si la manne pour les 55 ans est épuiSi la manne pour les 55 ans est épuisée, Interruption de carrière de 120 mois sée, droit annuel minimum droit annuel minimum = 120 mois à 1/5e temps gratuits ou 84 mois à mi-temps ou 96 mois à 1/3 temps ou 108 mois à ¼ temps admissibles dont 12 mois à mi-temps gratuits (év.+ 24 mois mi-temps gratuits pour enfant < 6 ans) Période restante à mi-temps régularisable Loi Vande Lanotte Manne maximum qui contient les assimilations IC 120 mois 1/5, 84 mois 1/2 À partir de 60 ans : = 5 ans à 1/5e temps ou 2 ans à mi-temps 3 années restantes : droit annuel minimum, si la manne pour les 55 ans est épuisée

Entreprise en restructuration / en difficulté

Assimilations Secteur public Interruptions de carrière des agents contractuels

Admissibilité illimitée et gratuite

Inexistant 24 mois gratuits pour soins à un enfant < 6 ans

Assimilation illimitée

•  les pensions pour cause d’inaptitude physique ; •  les pensions du personnel du Groupe SNCB et autres agents de l’État, pour lesquels la pension était calculée, selon les anciennes dispositions en vigueur, sur base de moins de 5 ans ; •  les pensions les plus faibles (si le montant de la pension calculé sur les dix dernières années est inférieur à un certain montant à définir ultérieurement par arrêté royal). 

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CongrÈs 2012 Congrès statutaire fédéral des 14 et 15 juin 2012

Le Bureau exécutif fédéral de la CGSP a décidé de débuter, via les Interrégionales, la procédure statutaire fédérale permettant l’organisation du Congrès statutaire de la CGSP fédérale des 14 et 15 juin 2012. Dès lors, les instances des trois Interrégionales ont été invitées à publier les appels aux candidatures afin de pourvoir les mandats des cinq membres du Secrétariat permanent et des trois membres du Collège des vérificateurs aux comptes.

Extraits des statuts de la CGSP

Ils sont actuellement pourvus comme suit : •  Cinq membres du Secrétariat permanent

Congrès statutaires CgsP – appels aux candidatures Deux Secrétaires généraux fédéraux (parrainés par leur groupe linguistique respectif et élus par le Congrès fédéral) : - néerlandophone : Karel Stessens (Président), sortant et rééligible ; - francophone : Alain Lambert (Viceprésident), sortant. •  Trois Secrétaires interrégionaux (élus par leurs Congrès respectifs et ratifiés par le Congrès fédéral) : - IRW : Francis Wégimont, sortant ; - VLIG : Chris Reniers, sortante et rééligible ; - Bruxelles : Jean-Pierre Knaepenbergh, sortant et rééligible. •  Trois vérificateurs aux comptes Le Congrès élit également trois vérificateurs

Article 49bis des statuts Tout candidat à un mandat de délégué permanent signe, dès le dépôt de sa candidature, un formulaire modèle A, défini dans l’Annexe VIII des présents statuts, par lequel il s’engage en cas d’élection à respecter les obligations en matière de gestion financière et comptable qui y sont précisées. Tout candidat à un mandat non permanent qui entraîne une participation à la gestion financière et comptable d’une des composantes de la Centrale signe dès le dépôt de sa candidature un formulaire modèle B, défini dans l’Annexe VIII des présents statuts. La signature du modèle A ou B constitue une condition d’éligibilité.

aux comptes de la CGSP (un par Interrégionale) : - IRW : Marcel Van Baelen, sortant et rééligible ; - VLIG : Marcel Van Impe, sortant et rééligible ; - IRB : Pascal Quensier, sortant et rééligible. Conformément à l’article 16 et aux annexes III et V des statuts de la CGSP fédérale (voir extraits ci-dessous), ainsi qu’au ROI respectif de chaque Interrégionale, les candidatures sont à adresser à : Karel Stessens, Président de la CGSP, Maison des Huit Heures, 9-11 place Fontainas, 1000 Bruxelles, par le canal d’une Interrégionale.

- Pour être parrainé, le candidat doit obtenir au moins 50 % des voix de son groupe linguistique. - Les membres du Secrétariat permanent de la Centrale sont réputés d’office candidat au renouvellement de leur mandat sauf avis contraire de leur part. - L’élection des Secrétaires généraux des Interrégionales est ratifiée par le Congrès fédéral. (…)

Annexe V — Élection des vérificateurs aux comptes - Les candidatures sont introduites auprès du Président de la Centrale par le canal des Interrégionales. Annexe III — Élection des membres du Secrétariat permanent - Seuls les secteurs et les régionales intersectorielles peuvent présenter des candidatures aux Interrégionales mais ils ne peuvent présenter qu’une Pour l’application de l’article 16 : candidature par poste à pourvoir. - Les candidatures sont introduites auprès du Président de la Centrale - Les Interrégionales procèdent au parrainage. par le canal d’une Interrégionale. - Seuls les secteurs et les régionales intersectorielles peuvent présenter - Pour être parrainé, le candidat doit obtenir au moins 50 % des voix de son Interrégionale. des candidatures aux Interrégionales mais ils ne peuvent présenter - Le Congrès fédéral élit les vérificateurs. qu’une candidature par poste à pourvoir. - Les groupes linguistiques procèdent au parrainage.

Congrès statutaire de l'interrégionale wallonne de la CgsP des 30, 31 mai et 1er juin 2012

Suite au lancement de la procédure statutaire fédérale permettant l’organisation des Congrès, seuls quatre mandats de vérificateurs aux comptes sont à conférer au sein de l’IRWCGSP (deux émanant des régionales et deux des secteurs) : - Guy Bourgeois, sortant ; - Marie-Jeanne Debus, sortante et rééligible ; - Charline Goemine, sortante ; - Stéphan Thoumsin, sortant et rééligible. Les mandats ci-après sont à conférer au sein de la CGSP fédérale : - Secrétaire général fédéral : Alain Lambert (Vice-président), sortant ; - Vérificateur aux comptes : Marcel Van Baelen, sortant et rééligible. Les annexes III et V des statuts de la CGSP évoqués ci-avant dans l’appel fédéral sont

également d’application pour le présent appel wallon. Pour rappel, les mandats suivants ont déjà été pourvus pour l’IRW-CGSP, suite à la décision du Bureau wallon d’anticiper l’appel aux candidatures, d’une part, pour les mandats de Secrétaire général et Secrétaire général adjoint de l’IRW-CGSP et, d’autre part, du mandat de Secrétaire général fédéral francophone à conférer à la CGSP fédérale (voir Tribune de juin 2011). Réuni le 17 octobre 2011 à Namur, le Congrès extraordinaire a élu Gilbert Lieben comme Secrétaire général et Laurent Pirnay comme Secrétaire général adjoint de l’IRWCGSP. Le Secrétaire général devra être ratifié par le Congrès fédéral. Ce même congrès a désigné Michel Meyer comme candidat au parrainage francophone de la CGSP pour le mandat de Secrétaire général fédéral francophone de la Centrale générale des services publics. TRIBUNE DES SERVICES PUBLICS - CGSP - aVRIL 2012

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Le bureau communautaire francophone de la CGSP, réuni le 29 novembre 2011, a désigné Michel Meyer au mandat de Secrétaire général francophone de la CGSP fédérale. Celui-ci devra être élu par le Congrès fédéral (voir Tribune de décembre 2011). Ils entreront en fonction après les congrès statutaires de mai et juin 2012. Les candidatures éventuelles aux mandats de vérificateurs aux comptes wallons (quatre) et de vérificateur aux comptes fédéraux (un) doivent parvenir par l’intermédiaire des secteurs ou des régionales, au secrétariat de l’IRW-CGSP, Espace Solidarité, 47 rue de Namur, 5000 Namur (Beez), pour le 16 avril 2012 à 12 heures au plus tard. Par ailleurs, le congrès sera appelé à ratifier les candidatures présentées par les régionales et les secteurs pour la constitution du Bureau exécutif de l’IRW-CGSP et du Bureau exécutif fédéral CGSP. 

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interrégionale de Bruxelles Bruxelles, élections sociales en tête

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ous les quatre ans, les élections sociales permettent aux travailleurs d’élire leurs représentants dans les conseils d’entreprises (CE) et comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Elles se dérouleront du 7 au 20 mai dans tout le pays, tant dans le secteur privé que dans certains services publics qui sont bien présents dans la capitale. Pour une représentation syndicale forte et la défense efficace des travailleurs, la CGSP soutient ses délégués engagés dans la campagne pour porter haut nos valeurs de gauche et la défense des services publics et de ses travailleurs.

Les relations entre les autorités publiques et les organisations représentatives des travailleurs sont régies par le statut syndical qui reconnaît comme représentatives les trois organisations syndicales qui siègent au Conseil national du travail (FGTB, CSC, CGSLB) et peuvent faire la preuve de leur représentativité par le biais d’un décompte régulier du nombre de leurs affiliés. démocratie en mode hybride Si le statut syndical ne prévoit pas l’organisation d’élections sociales en tant que telles dans le secteur public, cela ne signifie pas que la démocratie n’est pas respectée. Elle est simplement organisée sur d’autres bases que dans le secteur privé. Étant donné les évolutions institutionnelles, plusieurs cas de figure existent. Dans les services publics régis par le statut, les affiliés de la CGSP élisent leurs délégués au cours d’élections syndicales au sein de leurs secteurs respectifs. D’autres, en raison de la dimension commerciale de leur activité, -Gazelco

(travailleurs de l’énergie) et la STIB (transports publics bruxellois)-, relèvent du droit privé et organisent des élections sociales. Les élections sociales concernent également d’autres segments des services publics où le personnel n’a pas de statut syndical spécifique comme, le secteur culture ou certaines missions locales et asbl qui relèvent du secteur ALR. Au secteur des Parastataux, c’est l’Université libre de Bruxelles (ULB) et Stater (ancien OCCH) qui se livreront à des élections sociales. Enfin, au sein du secteur AMiO, ce sont l’asbl du service social du SPF Affaires sociales et Santé publique ainsi que la Loterie nationale qui sont concernées. Être candidat, un engagement militant Les élections sociales, permettent donc aux travailleurs d’élire leurs représentants au CPPT et au conseil d’entreprise CE, deux organes composés de

Journée des candidats (sur invitation et inscription ; nombre de places limité) Samedi 21 avril de 10h à 18h - Tours & Taxis

représentants désignés de l’employeur et de représentants élus du personnel. Le CPPT a, comme son nom l’indique, des missions surtout consultatives en matière de sécurité et d’hygiène ; tandis que le CE a des compétences variées relatives aux aspects sociaux de la vie de l’entreprise avec certains pouvoirs de décision. En raison de l’importance qu’occupent ces organes dans le dialogue social, poser votre candidature aux élections sociales est un acte militant essentiel en ce sens qu’il permettra de faire passer via votre action les valeurs de solidarité, de progrès et de justice sociale en faveur des travailleurs. Engagement gratifiant aussi car à travers votre rôle, vous pourrez aider vos collègues et œuvrer pour l’intérêt collectif. Pour vous accompagner dans ce projet, la FGTB organise ce 21 avril une journée réservée aux candidats et à leur famille. Jean-Pierre Knaepenbergh Secrétaire général de l’IRB

Primes syndicales En complétant vos formulaires de prime syndicale, veillez à bien respecter les points suivants : - ils doivent mentionner un numéro de compte ; - être datés ; - porter la mention « lu et approuvé » ; - être signés.

www.cgsp-acod-bru.be

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grèce

« Pour l’instant, on espère juste survivre » Les récentes images d’Athènes font mal : une ville historique en feu, des Grecs hagards, un pays exsangue. Tandis que ses créanciers se contentent de « condamner les actes de violence » tout en mentionnant vaguement « comprendre la douleur des Grecs ». Mais en leur demandant de subir, encore. Un nouveau plan d'austérité a été voté le 12 février, imposé à la Grèce par les dirigeants de la zone Euro, en échange d’une nouvelle aide financière de 130 milliards, ainsi que d’une réduction de la dette, permettant au pays d’éviter une faillite fin mars. Depuis, l’aide a été accordée. Et les dirigeants européens s’en réjouissent. Le peuple grec calcule, lui, combien il perdra chaque mois. Ce plan frappe, une fois encore, les bas salaires, les retraités, les fonctionnaires. Cette nouvelle vague d’austérité a mis le feu aux poudres parmi la population grecque, qui se voit mal se serrer la ceinture une nouvelle fois. Dès jeudi 9 février, des dizaines de milliers de Grecs sont descendus dans la rue, défilant devant le Parlement. La violence est

Lydia, 22 ans, étudiante « Un sentiment général de dépression flotte autour de nous » J’essaie de voir les choses avec optimisme, en séparant la vie et ses aspects financiers. Je me concentre sur l’essentiel : les gens, les idées, plus importants que les biens matériels. Mais je vois mes parents, anxieux au quotidien, calculant tout, et ça ne rend pas les choses faciles. Je vis cela comme une injustice, aussi, comme si on nous refilait une dette que d’autres ont contractée bien avant notre naissance… Quotidiennement, on tente de dépenser le moins possible. Mais au-delà de ça, il

allée crescendo jusqu’au vote du plan d’austérité, et on connaît la suite : le centre d’Athènes en feu, des bâtiments historiques détruits, des pillages et actes de vandalisme aux quatre coins de la cité. Ce nouveau plan d’austérité comprend notamment : - la réduction du salaire minimal de 22 % (ce qui l’abaissera autour de 500 €). Cette mesure concerne 325 000 travailleurs ; - une coupe de 15 % dans les retraites complémentaires ; - la suppression de 15 000 emplois dans la fonction publique ; - des mesures fiscales à hauteur de 13 milliards d’euros d’ici 2015. De nouvelles mesures qui ne viennent qu’assombrir la vie des Grecs, placés sous le régime de l’austérité depuis mai 2010. Nous avons recueilli le témoignage de plusieurs Grecs, qui nous parlent de leur quotidien. Un avis qui tranche avec les discours des ministres des Finances, qui osaient hier parler d’« optimisme » face au nouveau plan d’aide.

y a une charge psychologique qui affecte notre vie. Anxiété, tristesse, attente… Un sentiment général de dépression flotte autour de nous. Notre gouvernement accumule les dettes depuis des années, nous ment depuis toujours, et a perdu notre argent. Ma mère cotise depuis trente ans, pour bénéficier d’une bonne couverture santé, et voilà qu’on lui enlève. Elle doit payer la moindre consultation chez le médecin. Pourquoi ? Parce que le gouvernement grec a dilapidé son argent. Et c’est encore à elle que l’on demande de couvrir les emprunts de ce même gouvernement. C’est de la folie ! Rembourser ces emprunts en surtaxant les gens ne va pas fonctionner. Mais ils

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andreas, 29 ans, professeur « J’ai l’impression d’errer, de porter des chaînes invisibles » Les gens vivent la situation actuelle selon trois états : la panique complète, l’errance d’un jour à l’autre ou le désespoir résolu. Tout dépend de la manière dont vous suivez les bulletins d’informations, les critiques, les actions dans la rue. À moins de pouvoir garder la tête froide, les options offertes face à ce qui se passe sont soit l’hystérie soit la dépression. J’ai opté pour une approche « au quotidien »… Et même comme ça, j’ai l’impression d’errer, de porter des chaînes invisibles qui peuvent à tout moment restreindre mes actes. Financièrement, je gère actuellement, car étant un travailleur freelance, mes revenus n’ont jamais été très stables, et donc actuellement le changement n’est pas très palpable. Mais je sais que ça pourrait mal tourner à tout moment. (…)

jouent sur la peur. La peur de la faillite du pays. Donc nous continuons de payer. Nos dirigeants devraient reconnaître la vérité. « Nous avons emprunté de l’argent sans pouvoir le rembourser, nous ne paierons plus ». Même si cela signifie qu’on ne pourra plus emprunter dans le futur. Nous avons eu tort, punissez-nous, excluez-nous de l’Union européenne, de l’euro, des marchés. Faites ce que vous voulez, mais ne laissez pas les gens payer pour les erreurs du gouvernement. (…) Quelque part je comprends les créanciers. La réaction de la France, de l’Allemagne. Ils veulent récupérer leur argent, ok. Mais derrière ces chiffres, cette dette, il y a des gens. Des millions de vies qui sont touchées.

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eUroPe files devant les homes qui fournissent de la nourriture ou des vêtements. Les gens font la manche partout, même des gens qui avaient de quoi nourrir leur famille, qui avaient une maison et une dignité. Tout cela est terminé. Notre gouvernement, et les précédents, porte la responsabilité des mauvais choix qui ont été faits. Aujourd’hui, ils sortent des excuses que même un enfant de dix ans ne croirait pas. Je me demande si ces gens peuvent encore dormir la nuit. À nos « partenaires » de France et d’Allemagne, ceux qui prétendent

veiller à notre prospérité, je voudrais dire « Messieurs, les Grecs ne sont pas des numéros. » Nous devons survivre, nous avons des rêves, nous sommes des familles, dont les enfants ont un futur très incertain. Nous sommes des gens plus âgés, conduits vers une mort lente depuis qu’on nous a privés d’une couverture basique de soins, d’accès aux médecins, à la nourriture. Nous aspirons maintenant à un temps où on nous laissera vivre debout, nous aspirons à une Grèce qui n’arrêtera jamais de rêver.

Les salariés du public et les retraités ont payé dans un premier temps le coût le plus important : en 2010 baisse de 17 à 21 % du pouvoir d’achat des fonctionnaires, de 21 à 25 % de celui des employés des entités et entreprises publiques, et d’environ 14 % de celui des retraités des secteurs public et privé. Les nouvelles mesures adoptées fin octobre 2011 conduisent à des baisses encore plus fortes.

ciation individuelle entre travailleur et employeur.

Les jeunes ont fait les frais des suppressions massives de contrats à court terme et du gel du recrutement dans le secteur public en 2010 alors que la situation sur le marché du travail suite à la récession n’offre actuellement aucune perspective (taux de chômage des jeunes 35 % en 2011).

Les changements L’objectif est de réduire le coût du travail de 15 % d’ici à 2015, pour que le marché du travail grec devienne plus compétitif en comparaison avec le Portugal, l’Espagne et la Bulgarie. Voici quelques-unes des nouvelles mesures imposées aux Grecs.

- Privatisation immédiate de plusieurs sociétés publiques. - Réduction et suppression du 13e et 14e mois de salaire et des primes/ allocations.

Un déni de la négociation collective

Secteur public - Fin des CDI. Tous les nouveaux contrats seront à durée déterminée. - Révision des barèmes. - Réduction des fonctionnaires de 150 000 jusqu’en 2015. 15 000 licenciements d’ici la fin 2012. - Une embauche pour cinq départs à la retraite. - Programme massif de « réserve d’emploi », ou de mise au chômage technique.

eleni, 73 ans, retraitée « Nous devons survivre, nous avons des rêves » Chaque Grec, actuellement, est dévasté. Nous sommes une nation optimiste, toujours joyeuse. Les Grecs aiment la vie, chérissent leur culture, l’histoire de leur pays. Aujourd’hui, tout le monde est déprimé. Les gens ne sourient plus, chaque pas est incertain. L’impact financier est énorme. On le voit au nombre croissant de gens sans logement, aux

Ce que l’on a imposé aux grecs

Les décisions prises viennent poignarder les conventions collectives et le travail syndical mené en Grèce. Au programme, conventions collectives d’entreprises moins favorables que les conventions sectorielles, remise en cause du principe d’application de la convention la plus favorable pour le travailleur, le tout dans le but non avoué de favoriser la négo-

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Secteur privé Réduction de 22 % du salaire minimum dans le secteur privé. Les salaires ne seront pas revalorisés tant que le taux de chômage dépassera les 10 % (20 % actuellement). Les études évaluent à cinq ans ce gel des salaires. Les moins de 25 ans subissent une réduction supplémentaire de 10 %. Réduction de 22 % de l’allocation de chômage Baisse de 461 euros à 369 euros. L’indemnité de chômage ne doit plus dépasser 313 euros. (Extraits de Syndicats n° 4 du 24 février 2012 de la FGTB)

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MoBiLisation

Les femmes ne veulent pas payer la crise Les statistiques et indicateurs de genre, publiés récemment par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, ont montré, une fois de plus, très clairement à quel point l’écart était déjà grand entre les situations socio-économiques des femmes et des hommes.

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vec les mesures d’économies actuelles, les femmes vont payer encore plus cher pour les responsabilités familiales qu’elles assument, ce qui est inadmissible. Lors de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, plusieurs organisations féminines ont tiré ensemble la sonnette d’alarme sur les mesures d’économie du gouvernement qui affectent en premier lieu les femmes. des restrictions économiques… Ainsi, par exemple, le crédit-temps, majoritairement pris par les femmes, sera plus difficilement accessible. Des conditions plus strictes en matière de chômage s’ajoutent encore au tableau. Un emploi est désormais jugé convenable, et doit être accepté, s’il est situé à moins de 60 km du domicile (au lieu de 25 km) sans prendre en compte la durée des déplacements (avant un maximum de 4 heures par jour) et le manque de place d’accueil pour enfants n’est pas une raison valable pour refuser un emploi. Davantage de femmes risquent donc de se retrouver dans un emploi à

temps partiel ou de se voir exclues du chômage. Sans parler de l’accélération de la dégressivité des allocations, plus grave encore pour les femmes qui sont surreprésentées dans la catégorie « cohabitant » et son forfait ridiculement bas. …Qui appauvrissent les femmes La limitation des pensions de survie va dans le sens d’une individualisation des droits – revendiquée depuis les années 80 par de nombreuses associations féministes. Néanmoins, les organisations de femmes insistent pour que cette individualisation des droits se fasse dans le cadre d’une réflexion globale sur la modernisation de notre système de sécurité sociale en lien avec les évolutions de la société et sans appauvrir les femmes. Par ailleurs, il faut préciser que 44,3 % des femmes travaillent à temps partiel et que les femmes sont déjà surreprésentées parmi les bénéficiaires des pensions les plus basses (59 % des femmes touchent une pension mensuelle de moins de 1 000 € contre 33 % des hommes). De plus, rappelons qu’il y a à peine dix ans, les femmes ont déjà vu passer l’âge de

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leur pension légale de 60 à 65 ans sous prétexte d’égalité, et cela sans contrepartie (meilleure rémunération, conditions de travail, places d’accueil…) ! Les femmes paient toujours plus Face à cette augmentation de la dépendance financière, et donc du risque de pauvreté des femmes, est-ce une solution durable que de veiller, ainsi que le propose le gouvernement, à ce que les CPAS puissent faire face à une augmentation de leurs dépenses ? En 2007, une loi sur le mainstreaming du genre a pourtant été votée. Elle prévoit que chaque politique doit être évaluée quant à ses effets différenciés sur les femmes et sur les hommes. Mais cinq ans après, cette loi reste toujours lettre morte. Le mouvement des femmes belges souhaite que le gouvernement applique ses propres règles et organise un audit permettant d’estimer la contribution financière des femmes à cette crise. Plus que jamais, les femmes refusent de voir reculer leurs droits sociaux pourtant déjà insuffisants et réclament avant tout plus d’égalité et de justice sociale. 

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édito

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on repasse les plats… Le Gouvernement a vu arriver d’un bon œil, surtout en ces temps de disettes, le remboursement qui nous est imposé par la Commission européenne. Lors du contrôle budgétaire, cette somme a été incorporée dans l’effort nécessaire en vue de satisfaire aux desiderata de la rigueur budgétaire. Rigueur dans la douceur (ils sont gonflés quand même) selon Joëlle Milquet. Pendant ce temps, la Commission paritaire du 7 mars a été annulée pour cause de contrôle budgétaire. Nous repasserons donc les plats ce 15 mars en espérant que tous les éléments seront réunis afin que les débats relatifs à la Convention collective 2011-2012 puissent avoir lieu. Il nous faut toujours l’accord des actionnaires afin que la part de bénéfices qui échoit au personnel soit disponible. Que nous réservent-ils ? Pour sûr cela ne se passera pas dans la douceur si les actionnaires devaient faire preuve de rigueur à notre égard. Au niveau des négociations sur les pensions et les aménagements de fin de carrière, nous sommes toujours un peu dans le flou. Décidément rien n’est facile en ce pays. Rendez-vous dans la tribune de mai pour la suite du menu. Michel Meyer Secrétaire général

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tbm élections sociales Cher(e)s Collègues, Comme tous les quatre ans, les agents du groupe TEC sont amenés à élire leurs représentants au Conseil d’entreprise (CE) et au Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Les élus seront vos porte-parole auprès de la direction pour lui transmettre vos remarques et revendications. Voilà pourquoi votre participation aux élections du 10 mai (9 mai pour Liège/Verviers) et votre vote pour la CGSP/FGTB sont tellement importants. Voter pour la CGSP/FGTB, c’est déterminer le futur rapport de force de la délégation. Vous comprendrez aisément l’enjeu de ces élections et l’importance d’élire des représentants actifs, déterminés et tenaces. Le groupe TEC est en pleine mutation, l’Europe l’oblige à travers l’application de sa note 1370 (libéralisation du secteur des transports). Nous devons rester vigilants car la SRWT souhaite mettre la main sur les TEC et se positionner comme l’autorité absolue alors que, par défaut, les TEC sont toujours autonomes ! La CGSP/FGTB travaille son organisation interne pour axer notre rapport de force au niveau wallon et ainsi anticiper les mauvaises intentions de nos dirigeants. Alors que notre entreprise engage du personnel, alors qu’elle rencontre un succès de plus en plus croissant auprès des usagers, entourer les travailleurs, préserver leurs acquis et renforcer leur bien-être au travail est essentiel… la CGSP s’y engage. Yves Depas

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Régionale de Charleroi L’ouverture de la boucle du métro de Charleroi Tout le monde attendait avec impatience cette fameuse ouverture de la boucle. Voilà qui est fait. Mais à quel prix, une inauguration grandiose qui leur a sûrement coûté un gros paquet d’euros (mais comme d’habitude, quand c’est pour eux, on ne compte pas !).

En dépit du bon sens, la direction du TEC Charleroi a voulu cette ouverture absolument le 27 février. On ne sait pas pourquoi, car celle-ci, sans problème, a déjà été reportée précédemment. Derrière cette belle affiche d’inauguration se cachaient beaucoup d’anomalies. Ils n’étaient pas prêts, mais ce n’est rien, on y va pour la parade ! En précipitant les choses, ils ont oublié : l’information correcte aux voyageurs des nouveaux trajets, les films indicateurs des nouvelles lignes sur les autobus, les informations dans la nouvelle gare de Soleilmont pour l’embarquement et le débarquement, la formation complète et correcte des agents etc., etc. Mais ils ont ouvert. Après deux jours de fonctionnement, de nouveaux problèmes surgissent : les correspondances entre bus et métro ne fonctionnent pas, la liaison entre Sud et Beaux-arts présente de grosses lacunes, des numéros de ligne identiques et partant dans des directions différentes, les horaires de nouvelles lignes trop courts et donc impossibles à respecter etc., etc. Ce qui nous amène, à un mouvement de grève spontanée, le jeudi suivant l’inauguration. Seulement après trois jours, les agents n’en peuvent plus de travailler dans de pareilles conditions. Ils en ont marre de ne plus savoir rouler à l’heure et de ne plus avoir de battement aux terminus, de renseigner sans arrêt des voyageurs qui ne savent pas comment utiliser ce nouveau réseau à cause du manque d’informations. Et tout ça, c’est de la responsabilité de la direction. Ils n’ont pas voulu écouter les

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remarques que l’on a faites sur cette restructuration. Ils nous ont associés à leur travail pour chronométrer les temps de parcours pour les nouveaux ordres de marche. Quand ils ont créé ces nouveaux ordres de marche, ce ne sont pas les temps que l’on avait relevés ensemble qu’ils ont appliqués mais bien des temps qu’ils ont estimés. Ils n’ont pas tenu compte de nos chronométrages mais, ont, par-ci par-là, enlevé des minutes qui, pour eux, sont insignifiantes et pour nous ô combien importantes. Ces minutes, pour le bien-être et les conditions de travail des agents n’auraient jamais dû être enlevées, mais sûrement par souci d’économies (pour rembourser l’inauguration peut-être ?), ils ont raboté ! Travailler dans un climat de stress continuel, ce n’est pas possible. Ne pas avoir le temps de « respirer » sur la journée nous met dans des conditions de travail inacceptables.

De plus, nous avons d’autres dossiers assez complexes, difficiles à gérer pour que le personnel des TEC ne subisse ni pertes financières, ni désagréments. Nous restons vigilants à tout ce qui vous touche et nous ne les laisserons pas faire ce qu’ils veulent sans qu’il n’y ait une réaction de notre part. Nous espérons que le jour des élections sociales, le 10 mai 2012, vous nous donnerez encore votre confiance, pour que nous ayons toujours le poids pour les contrer. Ensemble on est plus forts ! Ne l’oubliez pas. Fasano Carmino Secrétaire régional

Au moment où j’écris ces quelques mots, un autre mouvement de grève est en cours. Encore de leur faute, malgré les demandes répétées que nous avons introduites lors de ces dernières réunions, ils prennent leur temps pour faire des comptages, minutages, et contrôlent si nos remarques sont fondées. Ils savent que c’est urgent, mais, grâce à l’incompétence de certains responsables, nous perdons du temps pour solutionner les problèmes que rencontrent les agents au quotidien. Ils nous incriminent dans la presse, mais à l’heure actuelle, nous ne sommes en rien responsables de cette situation malsaine qui règne au TEC Charleroi.

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Régionale du Hainaut/Brabant wallon élections sociales Au moment où vous lirez ces lignes, la composition de nos listes électorales en vue des prochaines élections sociales sera déjà connue de tous La mise en place de ces listes est un exercice difficile. En effet, au-delà du militantisme et des compétences des candidats, il faut tenir compte d’un savant dosage permettant une répartition géographique équilibrée de nos candidats dans les différents dépôts. Nous avons voulu aussi – et c’est un choix délibéré – permettre à un grand nombre de candidats de se présenter afin d’obtenir ainsi une palette la plus large possible représentant toutes les sensibilités du personnel. Notre seul regret : peu de collègues féminines ont souhaité se porter candidates. Qu’elles se rassurent néanmoins : leurs priorités sont aussi les nôtres, sans exclusivité. Cette année encore ces choix furent

ardus, néanmoins, ils ont fait l’accord d’un consensus au sein de nos instances et de l’ensemble des candidats de la liste CGSP. De plus, nous sommes fiers de vous informer que nos listes comprennent des candidats, qui se présentèrent naguère sous la bannière d’une autre organisation. Ces candidats nous ont rejoints parce qu’ils ont pu apprécier notre manière de travailler et d’aborder les problèmes, d’y trouver des solutions, de maintenir et de consolider la paix sociale, sachant nous montrer fermes chaque fois qu’il le fallait. La CGSP largement majoritaire au sein du secteur sera une nouvelle fois la cible des critiques de personnes qui n’ayant ni bilan, ni projet choisiront

d’attaquer une organisation afin de l’affaiblir plutôt que de fédérer les travailleurs autour des défis qui s’annoncent, tels de gros nuages noirs à l’horizon, comme la privatisation ou les coupes budgétaires dans les enveloppes de fonctionnement des TEC. À la CGSP, grâce à votre soutien massif et à votre détermination, nous avons toujours affronté fermement et sereinement les difficultés qui se présentaient à nous, c’est pourquoi cette fois encore nous comptons sur votre soutien inconditionnel lors du vote du 10 mai prochain qui non seulement nous permettra de continuer dans cette voie mais la renforcera ! D’ores et déjà merci de votre fidélité et de votre appui. FGTB N° 3 : le seul vote utile !!!

À LiRe L’enjeu du salaire La souveraineté populaire doit être défendue. Patronat et banquiers pratiquent le chantage à l’emploi et à la dette pour réduire les droits sociaux. Les gouvernants de droite et de gauche, loin de leur résister, s’évertuent à leur envoyer des « signaux » qui les incitent à réclamer davantage. Est-il possible de briser cette soumission ? Oui, répond cet ouvrage, qui propose de porter plus loin les institutions qui sont nées des luttes pour le salaire, et dont nous faisons à grande échelle l’expérience de l’efficacité : la qualification personnelle et la cotisation. La qualification personnelle peut faire disparaître le marché du travail, à condition d’attribuer à chacun, à sa majorité, une qualification et donc un salaire. Et contre les projets de remplacer la cotisation sociale par la CSG, la TVA ou les mutuelles, il faut au contraire l’étendre en créant une cotisation économique pour un financement de l’investissement sans crédit et donc sans dette. L’enjeu du salaire, c’est la disparition du marché du travail, et donc du chantage à l’emploi, ainsi que la suppression du crédit lucratif, et donc du chantage à la dette. Ce n’est ni d’une réforme fiscale ni d’une plus grande régulation étatique que nous avons besoin, mais de plus de pouvoir populaire sur l’économie et sur le travail. Bernard Friot est un sociologue et économiste français. Il enseigne à l’Université Paris X et anime l’Institut européen du salariat. Ses recherches portent sur la sociologie du salariat et la comparaison des systèmes de protection sociale en Europe. Friot, Bernard, L’enjeu du salaire, Éd. La Dispute, Paris, mars 2012, 176 p., 15 €.

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À LiRe

Le capitalisme en 10 leçons Au fil d’une dizaine de chapitres clairs et pédagogiques illustrés par Charb, Michel Husson propose un petit cours d’économie critique, résolument à contre-courant de l’idéologie dominante, destiné à mieux faire comprendre les rouages essentiels, mais aussi les contradictions structurelles d’un système économique qui domine aujourd’hui le monde. Pour y voir clair et saisir le mode de fonctionnement d’une économie qui gouverne nos vies et les rend invivables. Michel Husson est économiste, membre du conseil scientifique d’Attac. Il a notamment publié Les casseurs de l’État social (La Découverte, 2003) et Un pur capitalisme (Page Deux, 2008). Charb, dessinateur corrosif, est journaliste à Charlie Hebdo, où il dessine notamment les aventures de Maurice et Patapon. Husson, Michel, Le capitalisme en 10 leçons. Petit cours illustré d’économie hétérodoxe, Éd. Zones, Paris, février 2012, 256 p., 16 €. Les ennemis intimes de la démocratie On peut regarder l’histoire politique du XXe siècle comme l’histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs : le fascisme et le stalinisme. Ce combat s’est achevé avec la chute du mur de Berlin. D’après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis – islamo-fascisme, terrorisme, dictateurs sanguinaires… Pour Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c’est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu’à l’existence même. Liberté et barrières, tolérance et responsabilité, balance des contre-pouvoirs – seul un dosage subtil pourra permettre à la démocratie de durer en étant autre chose qu’un paravent ou un fauxsemblant : un modèle où les forces contradictoires qui agitent individus et sociétés trouvent une forme d’équilibre perpétuellement instable, et où le « vivre-ensemble » garde un sens. Tzvetan Todorov est directeur de recherches au CNRS, critique, historien, philosophe et universitaire mondialement reconnu. Tzvetan Todorov, Les ennemis intimes de la démocratie, Éd. Robert Laffont, Paris, janvier 2012, 259 p., 20 €.

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SOMMAIRE

infos GéNéRALes

infos poste

2 / Édito • La descente aux enfers du monde du travail : inéluctable ? / Dans nos régionales 3 / Dossier • Pensions du secteur public : le travail de sape commence 7 / Congrès statutaires 2012 – Appels aux candidatures 8 / IRB • Bruxelles, élections sociales en tête 9 / Europe • Grèce : « Pour l’instant, on espère juste survivre » 11 / Mobilisation • Les femmes ne veulent pas payer la crise

12 / Édito • On repasse les plats…

infos tBM 13 / Édito • Élections sociales 14 / Régionale de Charleroi • L’ouverture de la boucle du métro de Charleroi 15 / Régionale du Hainaut/Brabant wallon • Élections sociales / À lire

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