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BELGIQUE  BELGIË

P.P.  P.B. B386

JUIN 2012

68e année - n°6 - juin (mensuel) dépôt CHARLEROI X | P402047 | retour : CGSP place Fontainas, 9/11 1000 Bruxelles

TÉLÉCOM AVIATION

e h c u a G a l e d r u o t e p Le re o r u E n e t e e c n en Fra DOSSIER P. 4

ÉDITO

EUROPE

Quelle démocratie « européenne » nous construit-on ?

La Commission, toujours libérale, prône la baisse des salaires

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TÉLÉCOM AVIATION L’avenir, la seule chose qui compte !

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aCtUalités Fonction publique fédérale : un arrêté royal imbuvable L’arrêté royal concernant le recrutement et la promotion des agents de la Fonction publique fédérale inquiète vivement la CGSP. En effet, en cas d’emploi vacant, le ministre entend faire appel simultanément à tous les modes de nomination possibles, c’est-à-dire en passer par le recrutement, la promotion, l’accession ou la mobilité interne. Cela signifie concrètement que des candidats venant du privé pourront postuler dès le départ et non seulement après appel interne ou à la mobilité fédérale. C’est le cœur-même de notre fonction publique qui est touché. Basée sur la carrière, elle s’efface au profit à court terme de l’emploi à pourvoir. Souvent, les emplois vacants étaient l’occasion pour les agents en poste de briguer une promotion. Désormais, si cet AR voit le jour, c’est le principal outil de motivation du personnel qui disparaîtra vu l’afflux envisageable de concurrents extérieurs. En outre, étant donné l’absence d’harmonisation entre les différents modes de nomination, il y a tout lieu de penser que la transparence et le traitement équitable des candidats ne soient pas totalement garantis. Ainsi, il est à craindre que de nombreux recours et procédures au Conseil d’État seront introduits par ceux qui se seront sentis lésés. Cela ne pourra que ralentir la bonne marche de l’Administration. Enfin, en ces temps de disette budgétaire, il est bon de rappeler que le coût d’un recrutement est nettement supérieur à celui d’une promotion.

PerMaNeNCes FisCales Dans un souci d’efficacité, veuillez vous munir de tous les documents nécessaires tels que : - la carte d’identité et du code PIN ; - le carnet syndical en règle de cotisations ; - la déclaration et avertissement extrait de rôle de l’année précédente ; - l’avertissement extrait de rôle du précompte immobilier (revenu cadastral) ; - les fiches de salaire et/ou pension, mutuelle, chômage ; - attestation assurance-vie, épargnepension, ALE, libéralité ; - prêt hypothécaire ; - impôts des personnes physiques (IPP) de la commune du domicile ;

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Fonction publique : un manager sur six devra être une femme Dorénavant un quota de femmes est fixé dans la fonction publique. Un manager sur six devra être une femme. Les services qui n’arriveront pas aux normes imposées devront donner la préférence à la candidate, en cas de lauréats classés de manière équivalente. réforme du chômage : « ce n´est pas en affamant les gens qu´ils retrouveront plus vite du travail » Suite à l’annonce du plan de réforme du chômage qui sera d’application en novembre prochain, la FGTB qualifie la mesure « d’antisociale ». Elle plongera inévitablement de nombreuses personnes dans la pauvreté. Le Secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB, Thierry Bodson, explique avoir combattu bec et ongles cette mesure de dégressivité des allocations de chômage parce qu’avec elle, très rapidement, tous les chômeurs se retrouveront à un plancher qui équivaut au minimex. Déjà, 27 000 jeunes travailleurs à temps partiel seront exclus du chômage en janvier 2015, dont 22 000 Wallons. « Ce n’est pas en affamant les gens qu’ils retrouveront plus rapidement du boulot. »

- les congés payés ; - preuves des déductions diverses (rente alimentaire, économie d’énergie, …) ; - composition de ménage, handicap + 66 % ; - si contexte particulier, joindre les pièces y afférant. Charleroi Le mercredi 20 juin 2012, à partir de 9h à la CGSP de Charleroi, rue de Montigny, 42 Huy Le mercredi 20 juin de 9h à 12h et de 13h à 15h à la CGSP, rue du Neufmoustier, 8. irb bruxelles Du lundi 4 au vendredi 8 juin de 8h30 à 11h30 (dernière entrée), en salle B (1er étage), rue du Congrès

17-19 à Bruxelles. Pour les affiliés de l’Interrégionale de Bruxelles uniquement. Welkenraedt Les jeudi 14 juin et vendredi 22 juin de 9h à 12h et de 13h30 à 16h30 (Cde José Nicolaye) à la CGSP, rue de la Gare, 14. Pour les affiliés uniquement et exclusivement aux dates précitées. Hainaut occidental Horaire d’été Nos locaux sis place Verte 15 à Tournai seront accessibles du lundi 2 juillet au vendredi 31 août inclus, de 8h à 15h du lundi au jeudi et de 8h à 12h le vendredi. Avant tout déplacement, prendre contact aux 069 22 61 51 afin de s’assurer de la présence de votre responsable de secteur.

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édito

Quelle démocratie « européenne » nous construit-on ? La démocratie a trouvé son berceau au cœur de la Grèce antique et, aujourd’hui, c’est là qu’elle est la plus malmenée. Mais à quoi sert la démocratie ? On peut se poser cette question quand on observe le résultat des dernières élections en Europe. Que ce soit en France ou en Grèce, au Royaume-Uni comme en Italie, il y a dans nos populations un refus très net des politiques d’austérité suivies jusqu’ici par les États membres et imposées par des contraintes supranationales qui n’ont souvent rien à voir avec les structures issues d’un fonctionnement démocratique (pression des agences de notation, du FMI, OCDE, banques centrales…). Avec en plus un ras-le-bol général des décisions, prises de façon opaque, de la Commission européenne. Un refus du diktat égoïste d’Angela Merkel, la chancelière allemande issue de la droite chrétienne, qui veut imposer à toute l’Europe la vision allemande de la monnaie forte et, de ce fait, mène les économies du sud de l’Europe à la faillite. Malgré ces rendez-vous démocratiques dans les États membres, l’exécutif européen continue cependant de n’en faire qu’à sa tête, selon son propre agenda, et les institutions financières continuent à dicter leur loi, selon leurs propres intérêts. Quant au gouvernement allemand, dirigé par une chancelière aux abois car battue à toutes les élections régionales, il prétend toujours bloquer toute avancée vers une autre politique. Une position suicidaire. Comme si il n’y avait pas eu d’élections, les pressions supranationales d’institutions non élues continuent ainsi de s’exercer avec de plus en plus d’acuité. On peut légitimement aujourd’hui se demander : à quoi sert-il d’organiser des élections si leur résultat est immédiatement nié par un pouvoir non élu ? Est-il encore possible d’avoir un fonctionnement démocratique dans une société cadenassée par l’économie, par les financiers, par des technocrates le doigt sur la virgule du déficit ? Où nous conduit cet aveuglement ? Nous savons déjà que le massacre du secteur public est une conséquence directe de cette politique létale pour le social. Mais, en plus, elle s’avère liberticide. Ce procédé consistant à oublier le résultat des urnes, sitôt le vote exercé, est en effet non seulement choquant mais aussi dangereux. Aujourd’hui on dit aux Grecs, vous avez voté c’est un fait, mais comme le résultat du vote n’est pas le bon, retournez aux urnes ! À force de nier le message envoyé par les populations, on flatte l’esprit populiste, l’extrême droite dans ses pires relents. En Grèce, la résurgence d’un parti qui n’est pas seulement extrême, mais clairement néonazi et négationniste comme le prouvent les dernières déclarations de son leader, devrait interpeller et faire réagir davantage. Mais il faut croire qu’il est plus facile pour la Commission de s’accommoder avec un gouvernement néonazi plutôt qu’avec un gouvernement d’obédience socialiste. Notre devoir est de leur rappeler que l’Europe n’a pas été créée pour mettre en place un programme d’austérité, de libéralisation et de privatisation. Ils ont tendance à l’oublier. Elle s’est créée pour assurer plus « de solidarité entre les peuples », pour « promouvoir le progrès économique et social de leurs peuples » et non le développement du marché, pour renforcer les libertés et la démocratie et non flatter les extrémistes les plus nauséabonds. Nous avons le devoir aujourd’hui de rappeler ce message fondateur à ceux-là mêmes qui sont chargés de le faire respecter. Apparemment, ils l’ont oublié… Francis Wégimont, Secrétaire général de l’IRW-CGSP Alain Lambert, Vice-président de la CGSP fédérale

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dossier

le retour de la Gauche en France et… en europe Les politiques d’austérité mises en place en Europe à la suite des crises financières ont raison l’un après l’autre des gouvernements en place. Prévues ou anticipées, les élections semblent annoncer un changement qui paraît inébranlable. La victoire du parti socialiste en France est, à cet égard, symbolique, et donne une note d’espoir dans un panorama souvent sombre… La cure drastique d’austérité et de rigueur imposée à toute l’Europe depuis plus de trois ans provoque une transformation politique. Il était temps ! Un à un les gouvernements de droite tombent et basculent à gauche. Ici, ce

retour de la Gauche au pouvoir, portée par le socialiste François Hollande, dépasse les frontières de l’Hexagone. Particulièrement suivie en Belgique, sa campagne, résolument axée sur la justice sociale et le refus d’une économie et d’une société serrées à la gorge par la récession, est un message entendu dans plusieurs pays européens. Sa promesse d’ajouter un pacte de croissance au pacte budgétaire devra aussi être suivie de près. Mais d’ores et déjà son arrivée dans le cercle des chefs d’État et de gouvernement européens produit un effet positif. Les langues se délient. Les esprits se sont des élections prévues. Là, c’est libèrent. Un à un, des responsables poliune motion de censure soudainement tiques embrayent cette voie. Le chanacceptée ou le retrait du soutien ou de celier autrichien Werner la participation d’un parti Faymann l’a exprimé claiau gouvernement. Ailleurs, L'élection de ce sont des élections François Hollande rement à la veille du sommet européen informel du partielles. Mais le résultat en France suscite 23 mai réclamant l’adopsemble inébranlable. Les populations européennes une note d'espoir tion d’un pacte de croissance au prochain sommet redécouvrent les vertus en Europe. (28 et 29 juin), d'investir d’un langage plus social, Attention dans l’éducation, l’emploi moins obsédé par le chiffre du déficit et à ne pas décevoir ! et les infrastructures grâce à une politique de grands davantage porté pour la projets financés par des « obligations » croissance. En France, en Slovaquie et en Roumanie, hier ; aux Pays-Bas ou en lancées en commun. Allemagne demain ? Même dans les pays Un point est à remarquer particulièoù il n’y a pas d’élection générale prévue rement. La Gauche n’est plus monolià court terme, comme en Espagne et au Royaume-Uni, les élections partielles thique et composée d’un seul courant social-démocrate. Dans de nombreux locales ou régionales marquent le tempo. pays, on voit aussi poindre, à l’image du Front de Gauche en France, la parole Le résultat des élections françaises est à d’une « gauche de gauche » comme l’apcet égard symbolique, et important. Le

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pelait de ses vœux le sociologue Pierre Bourdieu, qui permet de redonner une visibilité et une dimension politique à la transformation sociale. Ils redonnent du dynamisme et du souffle à des partis socio-démocrates qui se sont souvent « endormis » sur leurs lauriers, bercés par les sirènes de la compétitivité et de la mondialisation. slovaquie (mars 2012) majorité absolue pour la Gauche Démocratie sociale (SMER-SD), le parti dirigé de Robert Fico, est arrivé largement en tête des élections législatives anticipées qui se sont déroulées en Slovaquie le 10 mars. Avec 83 des 150 sièges au Parlement, il détient la majorité absolue. C’est la première fois qu’un parti obtient ce score depuis l’indépendance du pays en 1993 après la séparation de la république tchèque. roumanie (avril 2012) la Gauche revient au pouvoir Le gouvernement de centre-droit dirigé par Mihai Razvan Ungureanu a chuté, fin avril, sur fond de cure d’austérité drastique. La motion de censure présentée par l’opposition de gauche critiquait le programme de privatisations du gouvernement et l’allocation « préférentielle » de fonds publics a eu raison d’un gouvernement qui n’aura pas tenu plus de trois mois et avait bien du mal à justifier sa politique. Un nouveau gouvernement de centre-gauche a été constitué, autour de Victor Ponta, un jeune juriste et procureur de 39 ans, chef du parti social-démocrate. Son projet dans l’opposition était d’avoir davantage de justice sociale dans un pays gangrené par la corruption. Il prône aussi la hausse des salaires des fonctionnaires, la réduction des cotisations sociales, l’imposition des grandes fortunes et la dépolitisation de l’administration. Des élections générales sont prévues en novembre

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Grèce (mai 2012) la surprise syriza À la surprise générale, le mouvement de Gauche SYRIZA est devenu aux élections du 6 mai, la seconde force du pays avec presque 17 % des voix, talonnant le parti de Droite, Nouvelle Démocratie (Droite) et devançant le parti socialdémocrate PASOK (13 %). De façon générale, les électeurs ont refusé une politique d’austérité, drastique, jugée trop aveugle et suiviste des recommandations du FMI et de la Commission européenne. Les autres partis de Gauche – communistes du KKE et Gauche démocratique – recueillent respectivement 8 et 6 %. Le point le plus critique, et dangereux, est l’apparition d’un parti néonazi, qui pointe à 7 % et témoigne d’un désarroi d’une partie de la population. De nouvelles élections

sont annoncées le 17 juin, les différents partis n'ayant pas réussi à constituer un gouvernement de coalition. royaume-Uni (mai 2012) déroute des tories aux élections locales Le gouvernement de coalition libéraltory est en difficulté. Les conservateurs ont subi une défaite notable aux élections locales partielles début mai. Sur plus de 5 000 sièges en jeu, les travaillistes ont décroché 824 sièges supplémentaires et contrôlent 75 des 181 conseils qui étaient en jeu lors de ce scrutin, tandis que les conservateurs ont perdu 403 sièges et ne dirigent plus que 42 conseils municipaux. Plusieurs grandes villes basculent : Birmingham, la deuxième ville du pays, Cardiff, la capitale du Pays de Galles, Plymouth et Southampton.

trois élections essentielles à venir Pays-bas (septembre 2012) basculement possible Aux Pays-Bas, le phénomène est plus récent mais bouleverse la scène politique. Le SP – parti socialiste, partisan du « Non » à la Constitution européenne – est devenu le premier parti du Royaume, selon un récent sondage paru en février. Il fait jeu égal avec les libéraux du VVD, le parti du Premier ministre Mark Rutte, et a fait reculer, le parti des libertés (PVV) du populiste Geert Wilders à la troisième place. italie (avril 2013) le parti de berlusconi défait aux élections locales Le parti des libertés (PDL), fondé et dirigé par Silvio Berlusconi, a été balayé aux dernières élections municipales partielles qui concernaient une commune sur huit. Au premier tour des élections municipales qui s’est tenu début mai, il a divisé son score par deux, perdant

45 villes au premier tour. Un nouveau venu arrive sur la scène politique nationale : « 5 étoiles », le mouvement du comique Beppe Grillo. allemagne (septembre 2013) la CdU battue à chaque élection régionale La chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel (CDU) subit, élection régionale après élection régionale, de sérieux revers. En dernier lieu, c’est l’élection dans la Rhénanie-Palatinat qui a donné le ton. Non seulement la majorité verte-sociale-démocrate dans une des régions les plus peuplées d’Allemagne (18 millions d’habitants) et le cœur industriel du pays a été conservée. Mais elle a été confortée. Et la CDU a reculé de 9 points. Désaveu cinglant pour la Chancelière. Si le parti de gauche Die Linke ne fait pas un gros score, il reste très présent dans certains Länder, notamment à l’Est. Ainsi il représente près d’un quart de l’électorat en Saxe-Anhalt, la région de Magdebourg. 

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Participation au gouvernement au nord de l’europe Qui dit victoire locale ou intentions de vote ne dit cependant pas inflexion gouvernementale. Si en Allemagne, « Die Linke » participe au gouvernement de nombreuses communes et Länder, il paraît exclu d’un gouvernement fédéral, les socio-démocrates préférant faire alliance avec la CDU qu’avec leur aile gauche. Une situation identique dans nombre de pays. Mais au nord de l’Europe, cette conversion s’est déjà réalisée. Au Danemark, aux dernières élections, en septembre 2011, l’Alliance Rouge-Verte a décidé d’apporter son appui au parti social-démocrate et aux centristes libéraux. Ses 12 sièges – un triplement de son score – ont ainsi permis le basculement de la majorité du centre-droit au centre-gauche. Un revirement pour ce parti qui avait affirmé sa réticence à participer à un gouvernement où seraient également présents des centristes. Même situation un peu plus au nord, en Finlande, où l’Alliance des gauches (VAS) dirigée par le jeune Paavo Arhinmäki (35 ans) est « montée » au gouvernement dans un attelage plutôt hétéroclite rassemblant aussi bien la droite que les sociaux-démocrates ou les Verts…

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eUroPe

la Commission, toujours libérale, prône la baisse des salaires

C

ertains ont vu dans la dernière communication de la Commission sur l’emploi, une révolution sociale. Nous y voyons une régression. Adapter à la baisse les rémunérations, flexibiliser le marché du travail et transformer les services publics en agences semi-privées… ce n’est pas du progrès !

Intitulée « Vers une reprise génératrice d’emplois », la communication publiée le 18 avril est à l’image de la Commission européenne aujourd’hui : brouillonne, inconséquente, contradictoire. On ne sait si ce document d’une trentaine de pages produira un seul emploi. Mais ce que l’on voit sûrement c’est qu’elle reste fidèle à quelques idées bien

remarquer que la Commission ne parle pas de la croissance ou de l’inflation. « On peut envisager des hausses ciblées, qui aident à maintenir la demande globale, lorsque l’évolution des rémunérations a pris beaucoup de retard sur l’évolution de la productivité. » Cette mécanique est donc fort différente et éloignée de la conception de notre index.

Un marché du travail flexible…

éloignées de l’idéal européen de progrès social. Faisant des constats parfois justes, proposant des idées parfois intéressantes, cette communication ne tire pas les conséquences de ses constats ou prône des solutions en contradiction. Et, surtout, au détour des paragraphes, elle se révèle particulièrement pernicieuse. La Commission Barroso, fidèle à son tropisme libéral, ne peut s’empêcher de répéter certaines de ses antiennes favorites, notamment sur la flexibilité du marché du travail, la condamnation de l’index et la baisse des rémunérations. Des points négatifs qui n’ont pas vraiment été mis en avant par les communicants de la Commission européenne. On comprend pourquoi…

Pas d’index La Commission souligne ainsi l’intérêt de dispositifs de rémunération complémentaire permettant « d’augmenter la rémunération nette » des « ménages à faible revenu » et se prononce aussi sur la hausse de certaines rémunérations, notamment pour le secteur santé-social. Mais elle refuse d’endosser les mécanismes d’indexation tels qu’ils existent aujourd’hui en Belgique. « Les rémunérations devraient évoluer en fonction de la compétitivité des États membres ». On peut

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La nécessaire flexibilité du marché du travail est répétée à plusieurs reprises. « La crise a révélé que la flexibilité interne pouvait être un moyen très efficace, en période de contraction de l’économie, de préserver l’emploi et de réduire les coûts d’ajustement » mentionne la Commission. Elle accepte, du bout des lèvres, les mesures de chômage partiel qui, si elles ont « souvent diminué quelque peu la productivité, […] ont permis de retenir les compétences, de préserver des emplois et de maintenir la confiance, et leurs coûts sont généralement inférieurs à ceux des prestations de chômage ». Mais elle estime que le remède a une fin et encourage plutôt… la flexibilité interne. « La marge budgétaire pour financer de telles mesures étant actuellement inférieure à ce qu’elle était il y a deux ans, le dialogue social dans les entreprises et aux niveaux de décision supérieurs tient une place plus importante dans la recherche de solutions optimales de flexibilité interne. »

lutter contre les abus des stages et faux indépendants La volonté de la Commission de « mettre un terme à l’abus de contrats atypiques et d’emplois de faux indépendants » doit être saluée. De même que celle de permettre à « tous les types de contrat d’ouvrir un ensemble de droits aux travailleurs (y compris des droits à pension) à compter de la signature du contrat, notamment en matière d’accès à l’apprentissage tout au long de la vie et de protection sociale et financière en cas de résiliation non imputable au travailleur. » La Commission reste cependant plus évasive sur l’application de ces principes. Elle prévoit ainsi une recommandation sur « un cadre de qualité pour les stages » d’ici la fin de l’année et quelques modifications des textes existants pour les travailleurs expatriés. Mais c’est tout…

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salaire minimum : régression en filigrane Le paragraphe le plus commenté, et le plus critiquable, est celui sur les salaires minimums. Il peut particulièrement semer la confusion car il décrit d’abord la situation existante avant de passer aux recommandations. Certes la Commission se prononce pour un revenu minimum. Mais, dans son esprit, il s’agit d’un salaire minimum « différencié ». Elle rejette ainsi la solution d’un salaire unique pour tout un pays et préfère une solution adaptée à chaque branche ou secteur d’activité. Autrement dit, elle prône le plus petit dénominateur commun. Ce qui signifie une régression nette au plan social dans nombre de pays. La Commission ne s’arrête pas là. Elle estime que le montant de salaire minimal « doit pouvoir être ajusté suffisamment, en concertation avec les partenaires sociaux, pour refléter l’évolution de la conjoncture économique générale ». À première vue, la phrase paraît anodine et justifiable. Mais rien n’est mentionné sur une hausse. En fait, si on prend la conjoncture économique actuelle, l’ajustement peut se produire plutôt à la baisse, notamment dans les pays qui font l’objet d’une récession. C’est d’ailleurs dans cet esprit que la phrase a été tournée qui, là encore, apparaît comme une critique implicite des formules d’indexation automatique.

dans d’autres États membres. » Qui dit services personnalisés, dit moyens, humains comme financiers. Ce n’est pas avec une diminution des effectifs, une moindre présence sur le territoire, et un temps minuté par personne que l’on pourra améliorer le service rendu. La notion de développement de partenariat est relativement floue et appelle une vigilance plus que redoublée. On connaît la « passion » de la Commission européenne pour les partenariats publics-privés qui n’ont pas vraiment prouvé leur efficacité jusqu’ici. 

Mutation des services publics pour l’emploi La Commission prône un changement du rôle des agences publiques pour l’Emploi, en prônant un développement de certaines fonctions. Elles « doivent se muer en «agences de gestion des transitions» et assumer dorénavant des fonctions «actives» et «passives» en faveur des transitions durables tout au long de la vie professionnelle des travailleurs. Leurs tâches devraient consister, pour l’essentiel, à récolter les dernières données sur les marchés du travail, à prendre des mesures actives et préventives relatives à ces marchés et d’aide à l’employabilité dès le début, à fournir des services personnalisés, à exploiter les services en ligne et à constituer des partenariats solides, notamment avec d’autres services pour l’emploi, y compris

dialogue social européen La Commission veut établir des « échanges de vues » sur l’emploi, dans le cadre du Semestre européen, avec les partenaires sociaux européens avant les réunions des Conseils des ministres de l’Économie et des Finances ou de l’Emploi au printemps (avant la session du Conseil européen consacré aux stratégies économiques). Elle prône également un dialogue tripartite européen pour « suivre et débattre l’évolution des rémunérations en rapport avec la productivité, l’inflation et la demande intérieure, le chômage et les inégalités de revenus ».

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irb

Coût des soins de santé : la fin des préjugés Les prétendues différences de coût des soins de santé entre les trois régions du pays ont souvent servi d’argument pour ceux qui veulent diviser travailleurs et citoyens et porter atteinte à la solidarité entre les personnes. Une étude récente démonte cette allégation qui à force d’être entretenue et martelée s’était élevée au rang de préjugé. Chiffres à l’appui, l’étude - digne de confiance puisqu’elle a été menée par l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) - démontre, qu’il n’y a pas de différence sensible entre la Flandre et la Wallonie, mais encore que Bruxelles dépense moins malgré un contexte social qui ne lui est pas favorable. Selon la N-VA et le Vlaams Belang, les francophones seraient de grands dépensiers. Selon ces partis politiques, il suffirait donc de scinder la Belgique pour que tous les problèmes (financiers) soient résolus. L’INAMI vient de confirmer que cette analyse superficielle ne tenait en tout cas pas la route pour le principal poste de dépenses de notre sécurité sociale : les dépenses de santé. La nouvelle étude confirme des études plus anciennes : en moyenne, par habitant, les dépenses de santé sont égales en Flandre et en Wallonie. À Bruxelles, elles sont nettement moindres. Les dépenses moyennes pour un Flamand (2 114 euros par habitant par an) sont tout à fait dans la lignée de la moyenne pour l’ensemble de la Belgique (2 109 euros par habitant par an). En Wallonie, elles sont légèrement supérieures, avec 2 133 euros (par habitant par an). À Bruxelles, par contre, elles sont nettement moins élevées avec moins de 2 000 euros/habitant/an. Pour analyser ce type de données, il faut toutefois aussi tenir compte des différences dans la population : l’âge moyen, la proportion des personnes bénéficiant d’un meilleur rem-

Non à l’homophobie ! Il est à nouveau question d’homophobie. On croyait que les mentalités avaient évolué, les préjugés régressé, mais depuis quelques temps, on assiste à un retour de l’intolérance dans ce domaine. L’Interrégionale de Bruxelles de la CGSP s’associe et soutient la campagne « Non à l’homophobie lancée par la FGTB ». Entre autres actions de la FGTB de Bruxelles dans le cadre de cette campagne, soulignons l’édition d’une fiche syndicale consacrée aux discriminations liées à l’orientation sexuelle.

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boursement (régime préférentiel et statut OMNIO) et la proportion de femmes et d’indépendants. Ces facteurs ont été neutralisés pour obtenir une image plus juste. Si l’on tient compte de ces différences au sein de la population, on obtient le tableau suivant :

Année 2010

Dépense avec neutralisation des différences Dépense par habitant de structure de population

Bruxelles

2 000 €

2 043 €

Flandre

2 114 €

2 143 €

Wallonie

2 133 €

2 114 €

En examinant la situation à des niveaux sous-régionaux, on peut toujours constater des différences dues à des particularités dans la population telles qu’évoquées ci-dessus, mais il existe souvent une explication à ces constats (comme par exemple la présence d’un nombre élevé de personnes âgées et/ou les hôpitaux et la psychiatrie). Dans d’autres cas, ce seront des hypothèses : par exemple la sous-consommation en raison d’un problème d’accessibilité à Bruxelles… Mais dans l’ensemble, les différences entre régions ou sousrégions ne sont certainement pas plus grandes que dans d’autres pays. Bon à savoir, non ? Quand on vous dit qu’on nous ment ! Jean-Pierre Knaepenbergh, Secrétaire général de l’IRB

www.cgsp-acod-bru.be

Contacts Cellule diversité de la FGTB de Bruxelles Samantha SMITH - Conseillère diversité (fr) samantha.smith@fgtb.be/diversite.bruxelles@fgtb.be 02 552 03 55/0498 87 14 17 Service Jeunes de la FGTB de Bruxelles Wouter Vanaelst wouter.vanaelst@fgtb.be 02 552 03 63/0499 55 07 83

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aNalyse

Faut-il revoir l’index ? « Discuter de l’indexation, la remettre à plat, la revoir, l’améliorer ». Quelle que soit la formulation, on revient à la case départ : un index revisité ne pourrait pas refléter correctement le coût de la vie et entraînerait automatiquement une perte de pouvoir d’achat.

gagnerait pas grand-chose côté dépenses mais verrait ses recettes réduites. Résultat : perte de pouvoir d’achat pour certains et moins de rentrées pour l’État.

retirer les produits énergétiques du panier pour ralentir l’inflation ? Si les carburants ne sont pas dans le panier de l’index, le gaz, le mazout de chauffage et l’électricité y sont bien. Vu que ce sont ceux-là qui font monter les prix, pourquoi ne pas les escamoter ?

Mauvaise idée. Les employeurs y trouveraient un avantage mais l’État verrait ses recettes réduites. Les travailleurs y perdraient du salaire différé : tant que les allocations sociales (maladie, chômage, accident du travail, pension) sont calculées sur le salaire brut, l’indexation en net entraînerait donc une réduction progressive de la base de calcul. Résultat : perte de pouvoir d’achat et moins de rentrées pour l’État.

Mauvaise idée. Les retirer du panier ne les empêchera pas d’augmenter. Cela ne changera rien à l’inflation. Par contre, le pouvoir d’achat avec des revenus sousindexés diminuerait. Résultat : perte de pouvoir d’achat. sauter une ou plusieurs indexations ? On a fait trois sauts d’index dans les années 1980. Pourquoi pas aujourd’hui où l’endettement est presque aussi élevé ? Mauvaise idée. Des sauts d’index permettent à l’État et aux entreprises de faire des économies mais c’est au détriment des travailleurs et des allocataires sociaux. C’est socialement inacceptable. Résultat : perte de pouvoir d’achat. Une indexation forfaitaire ? Une indexation mais la même pour tous et non en pourcentage ne serait-elle pas plus égalitaire ? Mauvaise idée. Ajoutons que lorsque les salaires sont adaptés au coût de la vie, les rentrées de cotisations sociales et fiscales augmentent aussi. L’État n’y

Une indexation du salaire net ? Pourquoi pas une indexation calculée sur le net ?

Une indexation annuelle ? Une indexation annuelle ralentirait l’inflation ? Mauvaise idée. Un tel système existe déjà de fait puisque pas mal de conventions collectives le prévoient. Il est d’autre part assez exceptionnel qu’il y ait plusieurs indexations en un an. C’est arrivé en 2009 pour les allocations sociales. De plus, le lissage sur 4 mois de l’index santé ralentit aussi l’indexation. Généraliser le système provoquerait des indexations par à coups sans rien changer au taux d’inflation. Résultat : inutile. 

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Pourquoi l’indexation automatique est-elle si importante ? En 5 ans, le coût de la vie a augmenté d’environ 20 %. Heureusement, en Belgique, les salaires et les allocations sociales sont indexés automatiquement. Grâce à ce mécanisme, notre pouvoir d’achat demeure inchangé. L’indexation automatique n’est donc pas une augmentation de revenu ! Elle permet simplement de protéger votre pouvoir d’achat. Sans ce système, les travailleurs des secteurs faibles et les allocataires sociaux s’appauvriraient rapidement. Malgré tous ses avantages, l’indexation automatique est de plus en plus souvent remise en cause. Faites vos courses avec luc et Marianne La FGTB a mis en ligne un petit module interactif qui vous permet d’accompagner Luc et Marianne au supermarché. Vous pourrez y constater la différence de prix entre 2006 et 2011. Site : www.fgtb.be/web/guest/indexation

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édito

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l’avenir, la seule chose qui compte ! À l’heure d’écrire ces lignes, la période des congrès touche à sa fin. Les congrès des interrégionales de la CGSP (IRW, VLIG et IRB-BIG) ainsi que le congrès fédéral de la CGSP sont imminents. Le 23e congrès statutaire du secteur (les 23 et 24 mai) aura alors vécu. Il est donc prématuré de tirer des conclusions. Mais, ce que nous pouvons d’ores et déjà affirmer, c’est que le secteur joue la carte de la concertation et de l’action si nécessaire. Dans tous nos sous-secteurs, nous nous efforcerons de réaliser un front commun soit avec le SLFP ou avec la CGSLB. Les résolutions qui sont soumises à l’approbation du congrès, en disent long sur notre force de frappe. Nous pouvons vous assurer que nous appelons tous nos membres à concrétiser sur le terrain notre slogan Action - Cohésion - Vision. Le rapport d’activité regorge de réalisations. Que nos militants en soient félicités ! Mais nos remerciements, nous tenons à les adresser tout particulièrement à nos membres qui, en ces temps implacables de crise financière et économique, n’ont eu de cesse de soutenir l’action syndicale. Et cela, même au moment où l’Europe vacille sur ses gonds. Le message que nous adressons au congrès, est un message d’espoir ! Un secteur Télécom Aviation confiant mettra tout en œuvre pour défendre ses membres envers et contre tout. Ses positions sont portées par une large majorité des affiliés représentés par nos instances régionales, nos instances fédérales et le bureau fédéral. Un secteur combatif que l’action ne rebute pas. Un secteur qui a une vision, un secteur qui « fait ce qu’il dit », un secteur qui « accomplit ce à quoi il s’est engagé » ! Nous allons davantage investir dans la formation ! Dans tous nos sous-secteurs, nous entendons renforcer notre présence sur le terrain. Nous irons expliquer la substance de nos décisions de politique syndicale aux membres du personnel et à nos affiliés en particulier. Nous communiquerons davantage ! Encore une fois : « nous ferons ce que nous disons et nous accomplirons ce à quoi nous nous sommes engagés ! ».

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Aujourd’hui, l’indexation automatique des salaires est attaquée de toutes parts. D’aucuns ne manquent pas d’imagination : analyser le système d’indexation, en discuter, le réformer, appliquer un saut d’index, le limiter voire… le supprimer. Quelle que soit la formule qui sera concoctée, le résultat sera immuable : perte du pouvoir d’achat des travailleurs et hausse des prix. L’indexation automatique des salaires permet de préserver notre pouvoir d’achat. L’index doit être représentatif ! L’index doit refléter l’évolution du coût de la vie ! L’index doit être stable et contrôlable. C’est pourquoi : « Pas touche à l’index ! » Tout appel de la FGTB et/ou de la CGSP à l’action, quelle qu’elle soit, sera accueilli au secteur Télécom Aviation par un « OUI » franc et massif ! Pour la période statutaire à venir Action - Cohésion - Vision !

La CGSP secteur Télécom Aviation… tellement mieux !

André Vandekerkhove Président

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Belgacom chaleur excessive - Quelles sont les mesures à prendre par l’employeur ? Le temps n’est pas au beau fixe pour le moment ! Mais l’été approche… Lorsque la température extérieure devient trop importante, elle peut engendrer des désagréments sur le lieu de travail. Afin d’atténuer leur impact sur les travailleurs, l’employeur a l’obligation de prendre certaines mesures.

Attention ! Ces températures doivent être mesurées au niveau de chaque poste de travail non pas au moyen d’un thermomètre ordinaire mais à l’aide d’un thermomètre globe humide. Ce type de thermomètre détermine la sensation de chaleur sur les lieux de travail en tenant compte non seulement de la température mais également d’autres facteurs, tels que le rayonnement, la vitesse de l’air et le degré d’humidité. La température indiquée par un tel thermomètre est inférieure à celle fournie par un thermomètre ordinaire.

Coup d’œil sur ce que prévoit le règlement général (en son article 148 decies 2) pour la protection au travail à ce sujet. Qu’entend-on par chaleur excessive ?

Quelles sont les mesures à prendre ?

Selon la nature du travail, la chaleur est considérée comme devenant excessive et, par conséquent, peut provoquer un état de nuisance lorsque la température atteint : • 30° C, pour des travaux légers ; • 26,7° C, pour des travaux semilourds ; • 25° C, pour des travaux lourds.

En cas de dépassement des températures précitées, l’employeur est tenu de prendre certaines mesures. Il s’agit de : • mettre à disposition des travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct des moyens de protection individuels ou collectifs ;

Niveau des températures effectives

• prendre les dispositions utiles pour faire assurer la distribution de boissons rafraîchissantes appropriées conformément à l’avis donné à cet égard par le conseiller en prévention-médecin du travail ; • installer dans les locaux de travail des dispositifs de ventilation artificielle et ce, dans un délai de 48 heures prenant cours au moment de la constatation de l’état de nuisance. • Si, passé ce délai et malgré la mise en place de telles mesures, l’état de nuisance persiste, l’employeur est tenu d’instaurer un régime de travail qui alterne temps de présence au poste de travail et de temps de pause. Le tableau ci-dessous reprend les durées respectives des périodes de travail et de repos en fonction de la nature du travail.

Alternance du travail

Travail léger +/- 150 kcal/h

Travail mi-lourd +/- 250 kcal/h

Travail lourd +/- 350 kcal/h

Périodes d’exposition à la chaleur

Temps de repos à accorder

30,1° C

26,8° C

25,1° C

110 min.

10 min.

30,4° C

27,5° C

25,5° C

100 min.

20 min.

30,6° C

28,0° C

25,9° C

45 min.

15 min.

30,9° C

28,5 °C

26,6° C

40 min.

20 min.

31,2° C

29,0° C

27,3° C

35 min.

25 min.

31,5° C

29,5° C

28,0° C

30 min.

30 min.

31,8° C

29,8° C

28,7° C

25 min.

35 min.

32,1° C

31,1° C

29,4° C

20 min.

40 min.

32,4° C

31,4° C

30,1° C

15 min.

45 min.

32,7° C

31,7° C

30,8° C

10 min.

50 min.

33,0° C

32,0° C

31,5° C

5 min.

55 min.

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D1 : Frank Maegerman, 0477-65 53 63 ou frank.maegerman@belgacom.be. D2 : Guido Kerkchofs, 0477-73 31 02 ou guido.kerckhofs@belgacom.be. D3 : Renaud Brown (FR), 0476-88 16 66 ou renaud.brown@belgacom.be et Francis Lodewijk (NL), 0471-97 03 31 ou francis.lodewijk@belgacom.be. D4 : Rodolfo Martinez-Espinosa, 0472- 48 14 70 ou rodolfo.martinez@belgacom.be. D5 : André Leonard, 0477-22 66 60 ou andre.leonard@belgacom.be. 

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En cas de problèmes à cause de chaleurs excessives, n’hésitez pas à contacter nos chefs de délégation à la commission paritaire locale de prévention au travail :

The Brussels Airport Company élections sociales : les dés sont jetés ! Nous avons connu des moments haletants le 9 mai. Après une campagne retentissante que nos candidats ont menée avec un dynamisme jamais égalé, la parole (le crayon) était à l’électeur. Voici les résultats des élections et une toute première analyse. Conseil d’entreprise (CE) Cadres Nous perdons hélas notre siège. La perte de ce siège est purement une question de nombre. Sandrine était seule face à quatre candidats de la CSC et quatre autres candidats de la CGSLB. Résultat : deux mandats effectifs et deux suppléants pour la CSC au CE. Conseil d’entreprise (CE) Employés Là, c’est la surprise. Nous ratons le 4e siège à cinq voix près au profit de la CSC. Sur 389 votes valablement émis, nous en engrangeons 165, soit pas moins de 42,4 %. De plus, nous occupons les 1re, 2e, 3e et 5e places dans le top 5 des voix de préférence. Au CE (cadres et employés), nous obtenons 37,5 % des voix et trois mandats sur dix ; la CSC obtient 40,36 % des voix et emporte cinq des dix mandats tandis qu’avec 22,13 % des voix, la CGSLB emporte deux mandats.

Membres effectifs au CE Caty Vanderheyden Patrick Fostier Serge Dejonckheere Membres suppléants au CE Jan Geeraerts Roger Van Cauwenbergh Albert Vanhorenbeeck

Il ne reste plus désormais qu’à se retrousser les manches pour mettre en œuvre notre programme !

CPPT Nous remportons 203 des 581 votes valablement émis, soit 34,9 % des voix. Ce qui nous donne trois mandats, soit un gain d’un mandat ! La CGSP se place ainsi aux 1re, 2e et 5e places dans le top 5 des voix de préférence.

Nous allons une fois encore passer notre programme en revue et nous prenons l’engagement formel de tout mettre en œuvre pour le réaliser. Nous allons également engager des pourparlers avec la CGSLB aux fins de constituer un front commun.

Avec 34,94 % des voix, nous obtenons trois des huit mandats au CPPT ; la CSC (44,75 %) remporte quatre sièges et la CGSLB (20,3 %) un siège.

1. La sécurité d’emploi The Brussels Airport Company doit conférer une garantie d’emploi aux contractuels sous contrat à durée indéterminée.

Membres effectifs CPPT Caty Vanderheyden Bert Vanhorenbeeck Serge Dejonckheere Membres suppléants CPPT Sandrine Béka Patrick Fostier Roger Van Cauwenbergh Nous tenons avant tout à remercier tous nos membres pour leur soutien,

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leur sympathie et leur voix. Par ce canal, nous adressons toutes nos félicitations à tous nos candidats pour les efforts qu’ils ont consentis et le résultat qu’ils ont obtenu.

2. Le pouvoir d’achat • Négociation d’une augmentation collective du pouvoir d’achat au travers d’accords bisannuels. • Instauration d’un don aux jubilaires pour les membres du personnel comptant 20, 25 et 35 ans de service. Ce don peut être payé brut pour net (donc sans retenue fiscale ni de sécurité sociale) à concurrence d’un mois de salaire brut pour

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25 ans de service et d’un double mois de salaire brut pour 35 ans de service. • Prolongation du système de l’avantage non récurrent lié aux résultats. • Prévoir un package de départ lors de la mise à la retraite. • Octroi d’un pack Télécom identique à tous les membres du personnel.

tions dont on peut admettre que la charge (physique ou psychique) est telle qu’il est difficile de les exercer jusqu’à l’âge de la retraite. • Il convient, pour certaines fonctions, de créer des emplois d’atterrissage dans le cadre de la fin de carrière. Nous demandons une extension du droit au crédit-temps (en excluant certaines catégories de personnel du seuil des 5 %) ainsi 3. Une politique de l’emploi que l’octroi d’une allocation comde qualité plémentaire. Le management est responsable de la • Le travail à temps partiel est une qualité de l’emploi. Ce qui implique : manière de pouvoir rester au travail • la recherche d’un équilibre entre vie plus longtemps et doit être stimulé. privée et vie professionnelle. Ce qui Des efforts supplémentaires doivent peut se faire au travers d’une batteêtre consentis pour que davantage rie de mesures, petites et grandes. d’emplois puissent s’exercer à temps C’est ainsi que nous demandons, partiel. par exemple, une dispense de ser• Compte épargne-temps : prévoir la vice de 2 heures le jour de la renpossibilité d’économiser des jours trée scolaire pour les de congé de vacances membres du personnel extralégaux tout au Faire ce que nous qui ont des enfants en long de la carrière disons ! Exécuter ce pour les prendre en âge scolaire ; • une politique en fin de carrière. On à quoi nous nous matière de limitapourrait également tion du stress et de la travailler à 80 % en sommes engagés ! charge de travail sur les prenant les jours écolieux de travail. Cela nécessite tout nomisés et continuer à être payés à d’abord de définir correctement et 100 % (cette proposition peut égade combler les besoins en personnel. lement être étendue en dehors du Nous exigeons une nouvelle méthocontexte de la fin de carrière). dologie pour le relevé des besoins en personnel. Les calculs en amont 5. La formation et la préparation et en aval ne donnent pas l’effet aux promotions escompté. L’effectif minimum n’est The Brussels Airport Company doit pas une donnée correcte ; dispenser la formation nécessaire aux • une prise en compte de tous les membres du personnel. Il convient de prescrits en matière de sécurité. tenir compte de la fonction, de la classe • un «people management» qui soit de fonction et de la catégorie d’âge. respectueux et à l’écoute du personGarantir un nombre d’heures moyen nel et qui génère la confiance au trade formation par travailleur n’est pas vers de la motivation. suffisant. Il faut tendre vers un pourcentage minimum du groupe-cible qui De plus, tous les moyens doivent être doit recevoir un nombre minimum mis à la disposition du membre du d’heures/jours de formation sur une personnel afin de lui garantir ce job de période de référence bien précise. qualité Pour la préparation à la participation 4. Une politique de personnel axée aux promotions, nous exigeons : sur l’âge • une formation ponctuelle ; • Il convient d’élaborer un trajet • la négociation du programme des de fin de carrière pour des foncépreuves.

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6. Un plan diversité Un plan diversité doit se focaliser tout particulièrement sur l’égalité des chances notamment pour les catégories de personnel suivantes : • femmes et hommes ; • personnes d’origine ou nationalité non belge ; • personnes ayant un handicap ; • travailleurs âgés ; • personnes pratiquant une autre langue nationale. Un plan diversité doit garantir l’égalité d’accès aux fonctions, l’égalité des droits en matière de formation, l’égalité des droits en matière de rémunération… quelle que soit la catégorie de personnel à laquelle on appartient. Ce sont les qualités des intéressés qui priment. 7. Un accord-cadre concernant l’outsourcing La CGSP recherche des garanties pour l’emploi en interne. C’est la raison pour laquelle elle entend conclure une convention avec la direction qui balise clairement les limites de l’outsourcing. 8. L’exécution des accords d’entreprise Force est malheureusement de constater que des accords antérieurs n’ont pas été entièrement exécutés. Certaines discussions traînent en longueur et c’est surtout le volet emploi qui coince. Il va de soi que nous exigeons l’exécution intégrale et correcte de toutes les conventions collectives Les quatre années de lutte, qui nous séparent des prochaines élections sociales, montreront que nous respectons notre parole : Faire ce que nous disons ! Exécuter ce à quoi nous nous sommes engagés ! 

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À liRE

la Belgique endettée. mécanismes et conséquences de la dette publique Avec ce livre, Xavier Dupret, chercheur au GRESEA (Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative), nous livre une analyse de la situation et de l’origine de la dette publique belge. L’intervention publique de 2008 pour « sauver » les banques en difficulté explique largement l’accroissement de l’endettement public du plat pays. À ce propos, les chiffres prouvent qu’il est impossible, à moyen terme, de compter sur les dividendes que les banques rapporteront à l’État pour « repayer » la dette de ce dernier. Et c’est ici qu’intervient l’austérité. Il s’agit là d’une analyse radicale, en ce qu’elle s’attaque à la racine du problème, à savoir, ici, la libéralisation du secteur financier qui a pris en otage les États. Y compris la Belgique… Une lecture utile, pour comprendre et donc pour agir. Xavier Dupret, chercheur au Gresea (Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative). Auteur de « Krach mondial » (2009) et coauteur de « Capital contre travail » (2007) aux éditions Couleur livres. Xavier Dupret, La Belgique endettée. Mécanismes et conséquences de la dette publique, Éd. Couleur livres, février 2012, 144 p., 14 €

aaa : audit, annulation, autre politique La prétendue « crise de la dette publique », crise de la finance privée, a été instrumentalisée par les politiques pour accréditer l’idée que les Européens n’ont plus les moyens de se payer des services publics et des protections sociales trop coûteuses. Ainsi se trouvent justifiés les plans de rigueurs imposés dans toute l’Europe et l’appel aux marchés et aux assurances privées pour occuper le terrain abandonné par les pouvoirs publics. Cette stratégie mène l’Europe à une impasse financière car la rigueur assèche les ressources publiques en maintenant la sous-activité des entreprises et le sous-emploi des travailleurs. D’autres solutions pratiques, réalistes, existent, plus justes socialement et plus efficaces économiquement. Forts de leur expertise et des expériences accumulées dans le règlement de la crise d’endettement des pays en développement, les deux principaux animateurs du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM) explicitent les moyens juridiques et techniques mobilisables immédiatement pour se débarrasser d’une dette excessive et pour sortir de la crise par la prospérité, au lieu de nous enfoncer plus avant dans l’impasse de l’austérité. Damien Millet, professeur de mathématiques, est porte-parole du CADTM France. Éric Toussaint, docteur en sciences politiques, est président du CADTM Belgique. Éric Toussaint et Damien Millet, AAA : Audit, Annulation, Autre politique, Éd. Le Seuil, Paris, mars 2012, 180 p., 15 €. 15 idées reçues sur la fiscalité La France est la championne du monde des prélèvements obligatoires ! Le poids des charges fiscales plombe notre compétitivité ! Les impôts découragent les initiatives et font fuir les entrepreneurs ! La fraude sociale est une plaie aussi grave que la fraude fiscale ! Qui n’a jamais entendu ces assertions du discours dominant, martelées comme des évidences ? Pourtant, elles sont tout simplement contraires aux faits. Ce livre reprend et déconstruit les idées reçues sur la fiscalité. Il contribue ainsi à poser les termes d’un débat si nécessaire du fait de la crise, de la hausse des inégalités et des besoins en matière de politiques publiques. Il livre également les principaux axes permettant de mettre la justice fiscale et sociale au cœur d’une future réforme des impôts. Car sans justice fiscale, donc sans impôts légitimes, la vie en société est impossible. Une pensée tout à fait transposable au cas belge. Les auteurs de cet ouvrage sont Thomas Coutrot, Vincent Drezet, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon, tous membres du Conseil scientifique d’Attac France. Attac, 15 idées reçues sur la fiscalité, Éd. Les liens qui libèrent, Paris, mars 2012, 144 p., 7,30 €.

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À liRE

le protectionnisme et ses ennemis Après L’Art d’ignorer les pauvres (LLL) voici le nouvel opus du monde diplomatique. Sur un thème éminemment politique et définitivement actuel, il réunit cinq textes sur la question du protectionnisme. Celui du grand économiste américain Chang fils spirituel de Stiglitz, l’un des premiers à avoir étudié le mythe du libre-échange dans l’histoire, celui de Jacques Sapir, auteur de la déglobalisation qui explique pourquoi aujourd’hui le retour du protectionnisme est vital pour nos économies anémiées, celui de Frédéric Lordon, auteur notamment de D’un retournement l’autre (Seuil) qui dénonce la mauvaise foi des thuriféraires du libre-échange et les dangers d une idéologie dominante qui a créé les conditions de la crise, celui de François Ruffin qui raconte comment ce mot est devenu imprononçable alors que nos industries sont sacrifiées, et celui enfin de Serge Halimi qui réinscrit le protectionnisme à l’aube du développement des États-Unis. En près de soixante ans d’existence, Le Monde diplomatique a publié des milliers d’articles. Certains d’entre eux répondaient à des questions cruciales d’aujourd’hui et de demain. Les éditions Les Liens qui libèrent, en collaboration avec le mensuel, ont décidé de les rendre accessibles au plus large public. C’est tout le sens de cette collection. Ha-Joon Chang, Serge Halimi, Jacques Sapir, Frédéric Lordon, François Ruffin, Le protectionnisme et ses ennemis, Éd. Les liens qui libèrent, Paris, avril 2012, 95 p., 7 €.

SOMMAIRE

tRiBUnE

infos GénéRalES

infos télécom aviation

2 / Actualités • Dans nos régionales 3 / Édito • Quelle démocratie « européenne » nous construit-on ? 4 / Dossier • Le retour de la Gauche en France et… en Europe 6 / Europe • La Commission, toujours libérale, prône la baisse des salaires 8 / IRB • Coût des soins de santé : la fin des préjugés 9 / Analyse • Faut-il revoir l’index ?

10 / Édito • L’avenir, la seule chose qui compte ! 12 / Belgacom • Chaleur excessive – Quelles sont les mesures à prendre par l’employeur ? 13 / The Brussels Airport Company • Élections sociales : les dés sont jetés ! 15 / À lire

www.cgsp-wallonne.be

Membre de l'Union des Éditeurs de la Presse Périodique Mensuel de la Centrale générale des services publics (CGSP) de la FGTB

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Éditeur responsable : Francis Wégimont - Place Fontainas, 9/11 - 1000 Bruxelles - tél. 02 508 58 11

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