Bulletin IHS n°3

expansion dans toutes les sphères d’activitÊ.

Mai 1970 -­ /¡8*,&7 propose aux autres organisations de cadres une rencontre pour Êlaborer un programme revendicatif commun.

24 octobre 1970 -­ /¡8*,&7 tient un colloque VXU OH WKqPH   Etre  une  femme  cadre  en  1970   ([FHSWLRQ " 9RFDWLRQ " &KDQFH " 23 janvier 1971 -­ ConfÊrence des techniciens avec 350 dÊlÊguÊs. Au plan international, O¡8GICT est à l’origine de la crÊation du CLICT(comitÊ de liaison international‌).

24 et 25 novembre 1975 -­ 1Êres rencontres d’237,216 sur le thème de la rÊvolution VFLHQWLÀTXH HW WHFKQLTXH 30 mai 1985 -­ Ouverture du 9Ême congrès à 7RXORXVH SULRULWp GH O¡DFWLYLWp j O¡HQWUHSULVH HW contribution au 42ème congrès.

24 octobre 1985 -­ Rassemblement de plusieurs milliers d’ICT à Beaubourg à l’appel de l’8*,&7 1987 -­ Le coquelicot devient l’emblème de l’8*,&7 15 novembre 1988 0DQLI GH O¡8GICT à Paris 6DLQW /D]DUH 5pSXEOLTXH DLQVL TX¡D /LOOH Bordeaux, Lyon, Marseille.

DÊcembre 1988 -­ 10Ême FRQJUqV HQ $UOHV progrès remarquables en organisations VSpFLÀTXHV FRPPLVVLRQV GpSDUWHPHQWDOHV 0LVH HQ SODFH GX er niveau de formation syndicale et du stage national HW PLVH HQ ¹XYUH GH OD GLYHUVLÀFDWLRQ HQ S{OHV , & HW 7$0 17 au 21 juin 1992 -­ 11ème FRQJUqV GH O¡8GICT j 1DQWHUUH   Construisons  ensemble  le  syndicalisme  dont  les  ICTAM  ont  besoin  .

Mai 1994 -­ Publication dans Cadres infos des   Repères  revendicatifs  pour  un  statut  de  technicien-­technicien  supÊrieur  , contribution à un statut de l’encadrement et au statut du travail salariÊ.

1996 -­ 12ème congrès à Nantes   Donnons  un  DYHQLU j OœHPSORL TXDOL¿p ª. PÊriode de forte LPSOLFDWLRQ GH O¡8GICT sur la rÊduction du temps de travail de cadres, loi Aubry.

2000 -­ 13ème congrès à Pantin   DÊbattre-­ agir-­se  syndiquer  .  Publication d’un texte commun sur la responsabilitÊ sociale des FDGUHV DYHF O¡8&& &)'7 OH &-'(6 MHXQHV dirigeants de l’Êconomie sociale) et le CJD (centre des jeunes dirigeants).

13 au 18 mars 2003 -­ 14ème congrès à Clermont-­Ferrand   Professionnellement  engagÊ-­e-­s,  socialement  responsables  .  Marie-­JosÊ Kotlicki et Jean-­François %RO]LQJHU GHYLHQQHQW VHFUpWDLUHV JpQpUDX[ en remplacement de GÊrard Delahaye.

27 au 30 mars 2007 -­ 15ème congrès à Marseille   Professionnalisme,  citoyennetÊ,  responsabilitÊ.  Un  syndicalisme  au  coeur  de  vos  rÊalitÊs  .

29 mars au 1er avril 2011 -­ 16ème congrès à 9LFK\   L’UGICT-­CGT,  votre  force  d’avenir  . /¡8GICT s’engage fortement sur la question du management et publie deux livres dans FHWWH SpULRGH Š 3RXU HQ ¿QLU DYHF OH ZDOO street  management   (paru en 2009) et en RFWREUH   Laissez  nous  bien  travailler  

de l’autre caricaturer un bloc de la contestation non frÊquentable, l’enjeu, pour la CGT n’est donc plus seulement d’aller rencontrer des cadres, mais d’être reprÊsentative parmi les cadres et techniciens.

La CGT ne peut plus se payer le luxe bien longtemps de n’être que première organisation des ouvriers-­employÊs si elle veut rester première organisation du salariat dans le paysage syndical français.

Or, la reprÊsentativitÊ n’est pas qu’une question Êlectoraliste, il s’agit bien d’être reprÊsentatif des revendications des ICT, de ce qu’on est capable de gagner ensemble. Ce qui implique SRXU O¡8JLFW &*7 XQ WUDYDLO UHYHQGLFDWLI beaucoup plus important concernant la masse GHV ,&7 GDQV OHXU GLYHUVLWp MHXQHV GLSO{PpV cadres de proximitÊ, DRH, cadres managers, personnel de haute technicitÊ, commercial‌ Cet effort doit se rÊaliser dans le secteur privÊ comme dans le secteur public mais aussi dans la fonction publique, oÚ l’on sait pertinemment que les cadres seront les vecteurs principaux des rÊformes (RGPP -­ Acte III de la dÊcentralisation) qui dÊstructurent la conception même des SULQFLSHV UpSXEOLFDLQV GX VHUYLFH SXEOLF DYHF XQ UHWDUG UpFXUUHQW GDQV OD Upà H[LRQ &*7 VXU O¡DFWLYLWp VSpFLÀTXH RUJDQLVpH QRWDPPHQW DX VHLQ GH OD IRQFWLRQ SXEOLTXH G¡eWDW Nous avons besoin d’être la rÊfÊrence syndicale qui gagne la reconnaissance sociale des ,&7 TXL UHGpÀQLVVH OHXU SODFH GDQV O¡HQWUHSULVH TXL FRQVWUXLVH XQH QRXYHOOH ÀJXUH HW LGHQWLWp VRFLDOH GH O¡HQFDGUHPHQW OHXU SHUPHWWDQW G¡H[HUFHU SOHLQHPHQW WRXWHV OHXUV TXDOLÀFDWLRQV HW responsabilitÊs. À dÊfaut, les cadres risquent d’abandonner aux portes de l’entreprise leurs valeurs Êthiques professionnelles et personnelles, d’abdiquer sur les moyens d’exercer leurs responsabilitÊs VRFLDOHV HW G¡rWUH DORUV LQVWUXPHQWDOLVpV HQ WDQW TX¡DUWLVDQV GpVLQFDUQpV GH OD ÀQDQFLDULVDWLRQ du travail et de l’entreprise et chevaux de Troie de la dÊstructuration des garanties collectives pour tout le salariat.

La CGT est bien la ConfÊdÊration GÊnÊrale du Travail. Elle dÊfend à ce titre les travailleurs, mais aussi leur travail. /¡8JLFW &*7 GpIHQG GRQF OHV LQWpUrWV VRFLDX[ GHV ,&7 SDUWLH LQWpJUDQWH GX VDODULDW PDLV HOOH GRLW DXVVL GpÀQLU DYHF HX[ OD IRQFWLRQ G¡HQFDGUHPHQW GH KDXWH WHFKQLFLWp DOODQW GH SDLU DYHF la transformation des rapports sociaux que l’on souhaite.

Quelle nouvelle conception de l’encadrement pour gagner une entreprise qui soit une FRPPXQDXWp GH WUDYDLO FUpDWLYH HW QRQ XQH VLPSOH VRFLpWp G¡DFWLRQQDLUHV " &H ÀO URXJH HVW FHOXL TXH VXLW O¡8JLFW &*7 GHSXLV cinquante ans.

Nous fêtons donc un anniversaire qui ne vise pas à tourner une page du passÊ, mais un anniversaire profondÊment d’actualitÊ pour sortir de la crise et se projeter vers l’avenir.

Poursuivre cette histoire GH O¡8JLFW GDQV OD &*7 DYHF XQH 8JLFW pWURLWHPHQW imbriquÊe dans la CGT, en capacitÊ de construire une DFWLYLWp UHYHQGLFDWLYH VSpFLÀTXH RUJDQLVpH SDUWRXW R VH WURXYHQW GHV ,&7 F¡HVW HQJDJHU XQH bataille contre le partage de la pÊnurie au sein du salariat qui dÊdouane le capital. RÊpondre aux prÊoccupations des ICT est un point nodal oÚ se joue le renoncement ou non au progrès social pour les gÊnÊrations à venir, pour la sociÊtÊ de demain.

Institut  d’Histoire  Sociale  UGICT-­CGT  X  Case  408  X  93516  Montreuil  Cedex Ihs-­ugict.cgt@laposte.net Tel.  :  01  55  82  83  40  -­  Fax  :  01  55  82  83  33

IHS UGICT-­CGT BULLETIN  DE  LIAISON  N°  3 EDITO

Cinquante  ans  dÊjà Nous nous retournons sur ce SDUFRXUV DYHF ÀHUWp DQDO\VHV de revendications nouvelles ;͞ travail infatigable pour être connus et reconnus ;͞ le journal Options ;͞ des campagnes Êlectorales ;͞ des appels à manifester ;͞ des nÊgociations rÊussies ;͞ la recherche de formes d’organisations ;͞ des Êchecs parfois. Des doutes Êgalement, ici et là , des doutes HW GHV UHIXV TX¡LO Q¡D SDV VXIÀ d’attribuer à l’ouvriÊrisme parce qu’ils exprimaient des interrogations lÊgitimes. Car c’est dans l’action qu’il s’agit de dÊvelopper la convergence, dans l’action au sein de la CGT, organisation de lutte et pas simplement de nÊgociation dans un cadre imposÊ.

Tout en revenant sur tel ou tel de ces Êpisodes, l’Institut d’Histoire 6RFLDOH GH O¡8*,&7 s’efforce d’organiser la conservation de nos archives.

Il faut penser aux historiens et Ă notre image dans la sociĂŠtĂŠ.

Cinquante ans‌ toujours MHXQH O¡8*,&7 AndrÊ JAEGLÉ 6HFUpWDLUH GH O¡8GIC puis de l’8*,&7 (1963-­1981) 3UpVLGHQW GH O¡,+6 GH O¡8GICT-­ CGT

UGICT INGÉS CADRES TECHS

La rĂŠfĂŠrence syndicale

Â

MAI Â 2013

INTERVENTION  DE  MARIE-­JOSÉ  KOTLICKI,  SECRÉTAIRE  GÉNÉRALE,  AU  CONSEIL  NATIONAL  DE  L’UGICT-­CGT  DES  15  ET  16  MAI  2013 /¡pYROXWLRQ GX VDODULDW FDUDFWpULVpH SDU XQH pOpYDWLRQ JpQpUDOH GHV TXDOLÀFDWLRQV une jeunesse de plus en plus diplômÊe (43 % diplômÊe de l’enseignement supÊrieur) et une fÊminisation plus forte de l’encadrement se poursuit et connaÎt une nouvelle accÊlÊration depuis le dÊbut des annÊes 2000.

Ainsi, en 1962 Les Ictam constituaient 14 % du salariat, dont 4 % de cadres.

En 1982 Les Ictam totalisaient 24 % du salariat, dont 8 % de cadres.

En 2003 Les Ictam reprĂŠsentaient 37 % du salariat, dont 14 % de cadres.

En 2011 Ils constituaient 46 % du salariat, dont 19,2 % de cadres.

La composante Ictam ne cesse de s’accroÎtre, mais à un rythme accÊlÊrÊ (une augmentation de 1 % ou 2 % tous les dix ans de 1982 à 2000), puis en une dÊcennie de 1 % an. L’Êvolution HVW GRQF EHDXFRXS SOXV UDSLGH DX SURÀW GH OD PDVVH GHV ,FWDP GDQV OH VDODULDW C’est dans ce contexte que la CGT est aujourd’hui la deuxième organisation du pays reprÊsentative parmi les cadres et les techniciens, derrière la CFDT, devant la CGC. &H UpVXOWDW Q¡HVW SDV VDQV OLHQ DYHF O¡DQWLFLSDWLRQ HW OD Upà H[LRQ GH OD GLUHFWLRQ FRQIpGpUDOH HW GHV RUJDQLVDWLRQV GH OD &*7 GH VH GRWHU G¡XQH RUJDQLVDWLRQ VSpFLÀTXH HQ VRQ VHLQ j XQ moment oÚ beaucoup estimaient ces catÊgories comme quantitÊ nÊgligeable, voire à part du salariat.

Au-­delà donc d’une perception numÊrique, la direction confÊdÊrale de l’Êpoque a mesurÊ l’enjeu stratÊgique que reprÊsentait l’encadrement et la nÊcessitÊ de l’unitÊ du salariat pour le rapport de forces.

Cette dÊcision n’est pas tombÊe du ciel, mais tirÊe des enseignements des pÊriodes prÊcÊdentes. $LQVL OD FUpDWLRQ RIÀFLHOOH GH O¡8*,& ORUV GH OD FRQIpUHQFH QDWLRQDOH j 6DLQW 'HQLV OH mai 1963, fait suite à d’importantes luttes de cadres et d’ingÊnieurs sur les questions industrielles.

Dans son rapport introductif au 34ème Congrès confÊdÊral, BenoÎt Frachon Êvoque l’attitude des Ict après la grève des mineurs   (‌)  Au  cours  de  la  grève  des  mineurs,  les  ingÊnieurs  et  cadres  des  mines  ont  manifestÊ  leur  inquiÊtude  à  propos  du  grave  prÊjudice  portÊ  à  l’intÊrêt  national  par  la  dÊcadence  de  l’industrie  houillère  dans  laquelle  nous  entraÎnent  infailliblement  les  clauses  du  marchÊ  commun‌  Dans  toutes  les  industries,  des  ingÊnieurs,  des  techniciens  de  haute  valeur  s’inquiètent  de  ce  que  leurs  compÊtences,  leurs  savoirs  sont  dÊtournÊs  du  but  qu’ils  en  attendent.  Parfois  pour  favoriser  l’Êpanouissement  des  monopoles  Êtrangers  ou  cosmopolites,  on  brise  leur  Êlan  et  leur  enthousiasme‌  . /D FUpDWLRQ G¡XQH RUJDQLVDWLRQ VSpFLÀTXH &*7 pSRXVH DXVVL OHV H[LJHQFHV GHV FDGUHV GH QH pas être exclus des nÊgociations sur les salaires, les retraites et la prise en compte de leur situation particulière dans les process de travail ainsi que leur volontÊ de rassemblement. ÀQ CrÊation de nombreux syndicats de techniciens et cadres alors que la loi des 8 heures excluait un certain nombre de techniciens et tous les cadres.

Ou encore en 1945 /H V\QGLFDOLVPH FDGUHV SUHQG GH O¡DPSOHXU FRQIURQWp j OD FUpDWLRQ GH OD 6pFXULWp VRFLDOH avec un rÊgime de retraite plafonnÊ.

DATES  ET  REPĂˆRES 1905 O¡86,& XQLRQ V\QGLFDOH GHV LQJpQLHXUV catholiques).

1919 -­ CUpDWLRQ GH O¡867,&$ XQLRQ GHV syndicats de techniciens de l’industrie, GX FRPPHUFH HW GH O¡DJULFXOWXUH (W O¡86,) (union des syndicats d’ingÊnieurs français). /¡867,&$ et la CGT collaborent pour des propositions Êconomiques, notamment un programme de nationalisations proposÊes par le CET (le conseil Êconomique du travail crÊÊ en 1920 par la CGT).

1920 -­ AIÀOLDWLRQ GX V\QGLFDW QDWLRQDO GHV instituteurs à la CGT. 1920 -­ CrÊation de la CTI (confÊdÊration des travailleurs intellectuels), les non-­salariÊs.

1925 -­ Constitution du Bureau international des cadres (dont ceux des chemins de fer français).

1928 -­ L¡867,&$ GHYLHQW O¡867 TXL GHYLHQW O¡867(, HQ DYHF OHV HPSOR\pV 1930 -­ CrÊation de la fÊdÊration des cadres qui adhèrera à la CGT en 1936.

1936 -­ Le bureau confÊdÊral lance un   appel  aux  ingÊnieurs  et  techniciens  de  l’industrie  .

10 et 11 mai 1936 -­ Pourparlers entre la fÊdÊration des dessinateurs de France DGKpUHQWH j OD &*7 HW O¡867(, (OOHV fusionnent le 21 juin donnant naissance à la fÊdÊration des techniciens Dessinateurs et AssimilÊs de l’industrie et des Arts appliquÊs.

6 mars 1936 -­ À 7RXORXVH OD &*7 VH UpXQLÀH &*7 HW &*78 *UDQG pODQ XQLWDLUH HQWUDvQDQW O¡HQWUpH j OD &*7 GHV 953 GH OD 0DULQH marchande et la crÊation du GNC (Ênergie), de la fÊdÊration des cadres cheminots, des techniciens de la mÊtallurgie.

1936 -­ CrÊation d’une section syndicale CGT d’employÊ-­e-­s, technicien-­ne-­s et cadres dans l’entreprise Alsthom-­Rateau à la Courneuve SDU 6X]DQQH 0DVVRQ WHFKQLFLHQQH 1936 -­ CrÊation de l’union syndicale des techniciens de l’aviation au statut de syndicat national rattachÊ à la CGT. 19 dÊcembre 1937 -­ Le congrès extraordinaire de la fÊdÊration des syndicats d’agents, de cadres et techniciens des chemins de fer français et coloniaux dÊcide d’adhÊrer à la fÊdÊration nationale des cheminots CGT. /¡8)&,& XQLRQ GHV FDGUHV LQGXVWULHOV GH OD France combattante) nÊe pendant la guerre se WUDQVIRUPH HQ 81,7(& 1943 -­ LHV DFFRUGV GX 3HUUHX[ UpXQLÀFDWLRQ

1944 -­ Constitution du syndicat national des FDGUHV HW LQJpQLHXUV 61&,0 DGKpUHQW j OD CGT. A la LibÊration, crÊation de la CGC, rÊsultant du refus de la CGT et de la CFTC d’accepter OD GRXEOH DIÀOLDWLRQ SRXU OHV RUJDQLVDWLRQV GH FDGUHV DX VHLQ GX &$6,& 14 novembre 1944 -­ La CFTC crÊÊe le fÊdÊration française des syndicats G¡LQJpQLHXUV HW FDGUHV ))6,&

D’autant que le cartel confÊdÊral des ingÊnieurs et cadres, mis en place en 1946 par la CGT, UHIXVDQW O¡RUJDQLVDWLRQ GH O¡DFWLYLWp VSpFLÀTXH UHYHQGLFDWLYH SDUPL FHV FDWpJRULHV QH SHUPHW pas à la CGT de se dÊployer parmi ces catÊgories qui rejoignent plus massivement la CGC, DIÀFKDQW XQH SOXV IRUWH OLVLELOLWp Et alors que ce cartel confÊdÊral des ingÊnieurs et cadres s’est s’impliquÊ fortement dans la crÊation d’un rÊgime complÊmentaire de retraite et de prÊvoyance pour les cadres (le 14 mai 1947, naÎt l’Agirc). /D QDLVVDQFH GH OD &*& V¡RSqUH j OD VXLWH GX UHIXV GH OD GRXEOH DIÀOLDWLRQ SURSRVpH j OD &*7 HW à la CFTC par les organisations catÊgorielles de cadres non confÊdÊrÊs. Le dÊveloppement de la CGC, la reconnaissance de sa reprÊsentativitÊ sont aussitôt instrumentalisÊs et encouragÊs par le patronat. /H FKHPLQHPHQW GX EHVRLQ G¡XQH VWUXFWXUDWLRQ GH O¡DFWLYLWp VSpFLÀTXH &*7 YRLW DORUV OH MRXU Il existe plusieurs façons de crÊer et d’encourager la fracture dans le salariat ;͞ soit en dÊcrÊtant en amont l’uniformisation du salariat, indÊpendamment de la prise en compte de la place de chacune de ses grandes composantes dans le process de travail, ce qui a pour effet de laisser seul l’encadrement face aux contradictions auxquelles il est confrontÊ et sous la pression patronale d’accroÎtre les tensions entre ouvriers-­employÊs et ingÊnieurs, cadres et techniciens ;͞ soit en cultivant le corporatisme et aboutir ainsi à des impasses catÊgorielles (cadres contre les autres) structurant les divisions au sein du salariat.

La CGT s’appuie aussi sur des expÊriences structurelles en son sein et son audience dans les SURIHVVLRQV FRPPH O¡pQHUJLH HW OHV FKHPLQRWV TXL FUpHQW OHXU RUJDQLVDWLRQ VSpFLÀTXH IpGpUDOH /D &*7 DIÀUPH VD Upà H[LRQ VXU OD V\QGLFDOLVDWLRQ des cadres. Avec la crÊation de l’organisation VSpFLÀTXH O¡8*,& OD &*7 SRXVVH j WRXUQHU GpÀQLWLYHPHQW OD SDJH G¡XQH VWUDWpJLH G¡DOOLDQFH avec les cadres pour mieux se structurer en son sein et travailler aussi leurs propres revendications. /D QDLVVDQFH GH O¡8*,& HVW VDOXpH FRPPH XQH bouffÊe d’air par un certain nombre de cadres, qui d’emblÊe en validant cette nouvelle conception du VSpFLÀTXH UHMRLJQHQW OD &*7 Le mouvement de Mai 68 donne un nouvel Êlan à O¡8*,&7 TXL JDJQH VRQ 7 GH WHFKQLFLHQV VXLWH DX[ occupations d’usines des techniciens. Lesquels dÊcouvrent les responsabilitÊs que leur confèrent OHXU TXDOLÀFDWLRQ HW OHV FDSDFLWpV G¡LQWHUYHQWLRQ dans la gestion stratÊgique des entreprises.

En 1968, le CNPF (Medef de l’Êpoque) ne s’y trompe pas non plus en dÊclarant aux Assises de 9LOOHSLQWH   (‌)  Il  faut  empêcher  à  tout  prix  que  les  cadres  basculent   et en poussant la CGC à se structurer dans les entreprises au plus près des cadres.

FRQVWLWXH DXVVL XQ QRXYHDX WRXUQDQW GDQV OD Upà H[LRQ VXU OH VSpFLÀTXH GH OD &*7 $YHF OH FKDQJHPHQW GX SpULPqWUH GH O¡RUJDQLVDWLRQ VSpFLÀTXH ,&7 O¡DQDO\VH OD FRQFHSWLRQ GX VSpFLÀTXH &*7 pYROXH HQFRUH /D &*7 QH VH VWUXFWXUH SOXV VXU OH VHXO UDSSRUW KLpUDUFKLTXH au capital, les cadres en tant qu’encadrant, mais elle se structure Êgalement sur les rapports DX WUDYDLO HW LQWqJUH GDQV OD Upà H[LRQ GX VSpFLÀTXH ,&7 OH UDSSRUW j OD TXDOLÀFDWLRQ j OD SODFH et au rôle dans le process de travail des composantes du salariat, la question des rapports sociaux dans l’entreprise. &HWWH QRXYHOOH G\QDPLTXH GH O¡8JLFW SRUWpH SDU OD FRQIpGpUDWLRQ HVW YDOLGpH GDQV OHV IDLWV Des luttes se dÊveloppent, arrachant au patronat des conventions collectives et des grilles de FODVVLÀFDWLRQ GDQV OH SULYp FRPPH OHV JULOOHV   techniciens   et la Convention nationale des cadres dans la mÊtallurgie dans les annÊes 70. /D SULVH HQ FRPSWH FROOHFWLYH GH OD QpFHVVLWp HW GH O¡pYROXWLRQ GH O¡RXWLO 8JLFW SHUPHW DX[ ,&7 GH EpQpÀFLHU VXU OHV OLHX[ GH WUDYDLO GH WRXWH OD IRUFH GH OD &*7 HW G¡rWUH DLQVL O¡DIIDLUH GH WRXWH OD &*7 /HV DQQpHV YRQW GH SDLU DYHF OHV SUpPLFHV G¡XQH DXJPHQWDWLRQ VLJQLÀFDWLYH GX QRPEUH de cadres et de techniciens dans le salariat, de luttes fortes de cette population contre la dÊsindustrialisation (exemple Creusot-­Loire).

/¡8JLFW UpDOLVH VHV SUHPLHUV JUDQGV UDVVHPEOHPHQWV GH OXWWHV LQWHUSURIHVVLRQQHOOHV -­ 2 000 cadres et techniciens). C’est aussi l’apparition des premiers signes de divorce entre les cadres et les stratÊgies des directions d’entreprise. /¡8JLFW SU{QH GDQV OD &*7 XQH GpPDUFKH GH FRQTXrWHV SURSRVLWLRQQHOOHV /D FKXWH GX 0XU GH Berlin scellera le passage d’une dÊmarche d’adhÊsion des cadres, encore plutôt idÊologique, au primat du revendicatif. En effet, le 44ème Congrès confÊdÊral, sous l’impulsion d’Henri .UDVXFNL SRXVVH DORUV OHV WUDQVIRUPDWLRQV GH OD &*7 &¡HVW XQ QRXYHDX VRXIà H SRXU O¡8JLFW CGT pour dÊployer une syndicalisation de masse des ICT sur des bases revendicatives d’interventions dans la gestion et dÊmocratique avec la consultation des salariÊs. /¡8JLFW FRQVWUXLW DORUV VRQ LGHQWLWp &*7 GDQV XQH GpPDUFKH G¡RXYHUWXUH GpPRFUDWLTXH et revendicative, dÊpassant l’Hexagone, puisqu’elle adhère à Eurocadres, organisation VSpFLÀTXH GH OD &(6 DYDQW O¡DGKpVLRQ GH OD &*7 j OD &(6 (Q O¡8JLFW &*7 VH GRWH G¡XQ ORJR   le  coquelicot   SRXU LGHQWLÀHU OD FRPPXQDXWp HW OD WUDQVYHUVDOLWp des prÊoccupations des cadres et des techniciens, au-­delà de la diversitÊ des organisations CGT qui OD FRQVWLWXHQW &HOD DFFRPSDJQH O¡DIÀUPDWLRQ GH OD GRXEOH QDWXUH GH O¡8JLFW &*7 RUJDQLVDWLRQ GH OD CGT pour s’adresser et se dÊvelopper parmi les ICT et, dans le même temps, l’organisation qui rassemble les ICT dans la CGT comme l’indique les statuts GH OD &*7 O¡8JLFW &*7 j OD IRLV XQH RUJDQLVDWLRQ VSpFLÀTXH DXWRQRPH HW FRQYHUJHQWH Dans le but de mieux interprofessionnaliser son DFWLYLWp O¡8JLFW &*7 VH GpSORLH VXU OHV WHUULWRLUHV dans les annÊes mi 80 à 95 en dÊveloppant les FRPPLVVLRQV GpSDUWHPHQWDOHV 8JLFW j OD IRLV RXWLO GH O¡XQLRQ GpSDUWHPHQWDOH HW GH O¡8JLFW QDWLRQDOH Des premiers mouvements d’ensemble de cadres XQLWDLUHV FRQGXLWV SDU O¡8JLFW HW OD &*& UHYHQGLTXHQW dans les annÊes 99-­2000, une rÊduction du temps de WUDYDLO /¡8JLFW DIÀUPH GDQV OD &*7 HW DXSUqV GHV ,&7 OD QRWLRQ GH   cadres  salariÊs,  non  pas  comme  les  autres  mais  au  même  titre  que  les  autres  salariÊs  .

Les annÊes 2000 voient une augmentation constante des ICT avec pour corollaire une FURLVVDQFH GH OD SDUW LQWHOOHFWXHOOH GDQV OH WUDYDLO HW XQH VXUH[SORLWDWLRQ GX WUDYDLO TXDOLÀp VRXUFH GH OD SOXV PRQWDQWH SOXV IRUWH UHQWDELOLWp ÀQDQFLqUH PDLV DXVVL XQ UHGUHVVHPHQW GHV HIIHFWLIV GH O¡8JLFW PrPH VL RQ QH FRPEOH SDV HQFRUH OH UHWDUG SULV SDU WRXWH OD &*7 VXU XQH conception de syndicalisation de masse des ICT.) )DFH j FHWWH UHFUXGHVFHQFH GH OD FURLVVDQFH GHV ,&7 GDQV OH VDODULDW GH OD GLYHUVLÀFDWLRQ des fonctions d’encadrement (cadre manager, de proximitÊ, commercial, expert‌), s’Êmerge une plus forte lisibilitÊ des prÊoccupations transversales et communes de l’encadrement.

Au-­delà de la RTT et de l’Êquilibre vie privÊe -­ vie au travail, la quête de sens et la soif de reconnaissance, de moyens pour exercer ses responsabilitÊs sociales, traversent les luttes de dÊbut 2000 et structurent un changement d’Êtat d’esprit des ICT, attentifs, disponibles, à la recherche d’alternatives.

9RLOj SRXUTXRL FH TXL V¡HVW SDVVp DX GHUQLHU FRQJUqV FRQIpGpUDO HVW SDUWLFXOLqUHPHQW LPSRUWDQW le fait que la CGT se donne les moyens de porter confÊdÊralement le dÊploiement des ICT en V¡DSSX\DQW VXU OH VDYRLU IDLUH GH O¡8JLFW &*7 HW VRQ GpYHORSSHPHQW DYHF XQH FDPDUDGH GH OD GLUHFWLRQ GH O¡8JLFW DX %XUHDX FRQIpGpUDO Ce bref retour historique nous permet de mesurer la longue et lente maturation de la CGT sur OD SODFH TXH GRLW DYRLU O¡8JLFW GDQV OD FRQIpGpUDWLRQ HW O¡HQVHPEOH GH OD &*7 ­ OD IRLV RXWLO GHV syndiquÊs ICT, outil de la CGT toute entière, imbriquÊe dans la CGT et portÊe par toute la CGT. /D Upà H[LRQ VXU OH VSpFLÀTXH Q¡D MDPDLV pWp XQH TXHVWLRQ GH QRPEUH F¡HVW OD SRLQWH pPHUJpH GH O¡LFHEHUJ PDLV WRXMRXUV XQH DQDO\VH TXDOLWDWLYH HW VWUDWpJLTXH PrPH VL FHUWDLQHV GH FHV pYROXWLRQV FRPPH O¡LQWHUYHQWLRQ GH OD JHVWLRQ UHVWH REMHW GH GpEDW YRLUH GH FRQà LW PDOJUp les orientations confÊdÊrales alors que les questions d’implication et d’anticipation sur les VWUDWpJLHV GHV HQWUHSULVHV VH SRVHQW ELHQ DX GHOj GH OD IHUPHWXUH GHV HQWUHSULVHV ­ OD YHLOOH GH PRGLÀFDWLRQV VWUXFWXUHOOHV ORXUGHV GX V\QGLFDOLVPH HQ )UDQFH VXLWH j OD ORL VXU la reprÊsentativitÊ, qui relance la stratÊgie de constituer un fort bloc syndical rÊformiste et

Avril 1946 -­ A son 26ème congrès, la CGT met en place le cartel confÊdÊral GH LQJpQLHXUV HW FDGUHV &&,& &*7

qui s’implique dans la crÊation d’un rÊgime complÊmentaire de retraite et de prÊvoyance pour les cadres.

14 mars 1947-­ Naissance de l’AGIRC. Avril 1948 6XLWH DX SODQ 0DUVKDOO VFLVVLRQ et crÊation de FO. D’oÚ la FEN qui devient autonome, sauf les enseignants du technique.

24 et 25 avril 1948 -­ ConfÊrence nationale rÊunissant 250 dÊlÊguÊs ingÊnieurs et cadres destinÊe à remplacer le Cartel.

1DLVVDQFH GH O¡8GIC dont ANDREJEAN est secrÊtaire gÊnÊral. Dans les dÊpartements VRQW FUppHV GHV 8',& HQ OLHQ DYHF OHV V\QGLFDWV QDWLRQDX[ G¡, HW & /¡8*,& SXEOLH une revue   Travail  et  technique  .

1959 -­ Congrès de la CGT à Toulouse, BenoÎt Frachon appelle à renforcer les organisations CGT d’I. et C. 14 dÊcembre 1961-­5 juillet 1962 &RQà LW dans l’entreprise grenobloise Neyrpic dans lequel les I.C.T. sont partie prenante.

DÊcembre 1961 -­ LH VHFUpWDULDW GH O¡8*,& signe une circulaire provoquant l’acte de UHGpPDUUDJH GH O¡8*,& 1963 -­ Importante grève des mineurs appuyÊe par les ingÊnieurs et cadres. Forte progression du nombre de ces catÊgories.

11 mai 1963 -­ ConfÊrence nationale de O¡8GIC j 6DLQW 'HQLV HOOH UpXQLW participants.

1964 -­ sortie du 1er n° d’237,216 15 et 16 mai 1965 -­ 1er congrès de O¡8GIC avec 380 dÊlÊguÊs. La place des techniciens et maitrises est abordÊe.

18 novembre 1966 -­ CrÊation de l’APEC. 18 mai 1968 -­ Appel de l’8*,& en direction des ICT pour qu’ils s’engagent dans l’action.

1969 /D &*7 PRGLÀH VHV VWDWXWV SRXU SUpFLVHU OD SODFH GH O¡8GICT en son sein.

La même annÊe, à son 3ème congrès, O¡8GIC devient 8*,&7 avec la prise en compte de la catÊgorie des techniciens en pleine