Etats généraux Techniciens

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Fabrice FORT Introduc2on aux E tats généraux des professions techniciennes

Chers camarades, au nom de toute la direc2on de l’Ugict je vous présente tous nos meilleurs vœux. Nous sommes à 2 mois ½ du 16ème congrès de l’UGICT qui se 2endra du 29 mars au 1er avril à Vichy et nos travaux d’aujourd’hui font par2e du débat préparatoire. La date peut sembler rapprochée de celle de l’ouverture du congrès mais je vous rappel que la date ini2ale était le 23 septembre 2010 et que c’est la mobilisa2on sur la bataille des retraites qui nous a conduit à décaler a ce jour. Nous pouvons donc dès à présent nous féliciter du niveau de par2cipa2on d’aujourd’hui qui n’était pas gagné au vu de la mul2plica2on des rendez-­‐vous en ce début janvier. D onc merci aux organisa2ons CGT et à vous d’avoir répondu présent. Il nous faut prendre collec2vement du recul par rapport aux référen2els professionnels en vigueur dans chacune de nos professions et par2culièrement sur la matérialisa2on des grilles de salaire et des systèmes de rémunéra2on qui peuvent être différents avec un vocabulaire propre à chaque profession. Le rôle de l’Ugict est de produire des repères CGT transverses pour les techniciens. I l incombe en revanche à chaque profession de les décliner dans le vocable et sa réalité professionnelle. Où en sommes-­‐nous sur un sujet revendica2f comme celui des salaires des catégories techniciennes ? Cet état des lieux devra nous permeYre de réactualiser nos repères et proposi2ons. Mais également de dégager des pistes de débouchés revendica2fs pour alimenter le travail du pôle « professions techniciennes » et des autres collec2fs de l’Ugict (temps de travail, salaires et qualifica2ons, santé au travail…). E nfin, de réfléchir à la meilleure méthodologie syndicale pour faire avancer nos repères et nos proposi2ons revendica2ves auprès de nos collègues. Ce ma2n nous allons donc nous consacrer pour l’essen2el à la reconnaissance


salariale des professions techniciennes à travers la réalité du terrain mais, avant tout, à par2r de nos proposi2ons CGT. I l s’agit de reconquérir des grilles permeYant de retrouver de la per2nence entre catégories toute en assurant un véritable déroulement de carrière. La ques2on de la reconnaissance des professions techniciennes n’est pas une probléma2que nouvelle, elle a toujours été une source de conflit entre ceYe popula2on et le patronat ou l’Etat. La CGT a pris conscience très tôt que les « ni-­‐ ni » comme on les appelle, du fait qu’ils ne sont ni ouvriers, ni cadres, avaient besoin de référen2els communs. I l n’est donc pas surprenant qu’à la fin des années 50, des conflits majeurs éclatèrent dans de nombreuses professions concernant des techniciens. E n 1968 les techniciens prendront également une part très ac2ve et ce d’autant plus que ceYe catégorie se féminise. L’UGICT lancera d’ailleurs un projet de statut des professions techniciennes. T outes ces luYes permeYront à la CGT d’affiner ses proposi2ons salariales et nous conduiront à proposer des grilles avec le socle fort des seuils d’accueil, qui permeYent la structura2on hiérarchique des salaires de base. Les direc2ons d’entreprises comme l’Etat refusent de céder sur la structure hiérarchique des salaires de base. C’est là en effet que se joue durablement l’évolu2on de la masse salariale. Face à cela, élaborons un contenu revendica2f per2nent, refusons l’usage de pra2ques salariales différentes entre catégories. N’avons-­‐nous pas à exiger la reconstruc2on d’une hiérarchie salariale cohérente et légi2me ? CeYe ques2on des écarts hiérarchiques doit nous interpeller. D e l’échelle salariale dépend en effet la possibilité de définir les seuils d’accueil des diplômes, du CAP au doctorat, les salaires d’embauche des jeunes et les évolu2ons de carrière tout au long de la vie professionnelle. Je vous rappelle que la CGT revendique des seuils d’accueil qui sont le SMIC pour une personne sans diplôme, 1,2 fois le SMIC pour un CAP/BEP, 1,4 pour un bac, 1,6 pour un bac+2, 1,8 pour un bac+3, 2 fois le SMIC pour un bac+5 et 2,3 fois le SMIC pour un bac+8.

Pour les jeunes et les carrières, reconstruire une hiérarchie salariale cohérente !


Rendre jus2ce à la réalité de l’échelle salariale permet de mieux comprendre pourquoi et comment les salaires des catégories ingénieurs et cadres forment un plafond de verre sur lequel buYent les salaires et les carrières des techniciens. E t pourquoi, en cascade, cela pénalise les ouvriers. Au-­‐delà de l’urgence à imposer des augmenta2ons générales en % iden2ques pour toutes les catégories, ceYe réalité salariale ne doit-­‐elle pas amener la CGT à proposer une remise en ordre de la hiérarchie des salaires et des qualifica2ons ? Pour répondre correctement aux exigences de reconnaissance des diplômes et de carrière pour toutes les catégories tout en assurant une cohérence sociale, la CGT formule la proposi2on d’une échelle des salaires de 1 à 5, à par2r d’un bas de grille fixé au SMIC repère CGT (porté à 1 600 €). D ans beaucoup de grilles de nos professions, la hiérarchie salariale est inférieure à 5. Une telle échelle salariale garan2rait à toutes les catégories de salariés un doublement minimum du salaire sur une carrière complète comme la CGT le propose par ailleurs. Une grille unique est une grille dont les salariés partagent la même échelle et le même système de coefficients et dans laquelle ils entrent en fonc2on de leur qualifica2on ini2ale. Elle ne signifie pas dispari2on des iden2tés professionnelles ni dispari2on des différences de fonc2ons qui sont liées à la place dans le travail. Dans une grille unique, un salarié peut changer de mé2er ou de fonc2on : être ouvrier et passer technicien par exemple. Mais un tel passage n’est pas la condi2on de l’évolu2on de carrière. Sans devenir cadre ou ingénieur, un salarié 2tulaire d’un B TS peut, dans une grille unique, aYeindre un même niveau de reconnaissance et de qualifica2on qu’un cadre ou un ingénieur puisqu’il peut doubler sa qualifica2on. D’ailleurs si aujourd’hui, quand un technicien part en retraite, il est remplacé par un jeune ingénieur, cela signifie-­‐t-­‐il la dispari2on des techniciens ? N’est-­‐ce pas plutôt lié au fait que le technicien à été bloqué dans son évolu2on de carrière ? Si le patronat embauche un jeune ingénieur n’est ce pas que le niveau de


qualifica2on du « vieux » technicien et équivalente à celle du « jeune » ingénieur ? N’avons-­‐nous pas besoin de retravailler des modules de forma2on sur ceYe ques2on de la grille unique pour permeYre aux professions techniciennes de reconquérir une vraie évolu2on de carrière ?


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