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Emploi

EMPLOI À QUEL PRIX?

Chômage partiel et liCenCiements: le CoCktail de demain pour lutter Contre le Chômage? plutôt que de miser sur des proteCtions aCCrues des salariés pour lutter Contre le Chômage, le gouvernement opte pour un assouplissement plus grand enCore du Code du travail.

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Le 17 juin, l’information a fait la une de la presse : la baisse du Pib au 2e trimestre ne serait pas de 20 % mais de 17 %. Cette nouvelle suivait celle du département des études statistiques du ministère du Travail, publiée deux jours plus tôt, annonçant qu’au dernier recensement, près de la moitié des salariés avaient rejoint leur établissement – contre un tiers fin avril et un quart fin mars. Et puis patatras. Le lendemain, Air France a annoncé vouloir supprimer jusqu’à 10 000 postes de travail. Ces 10 000 sont à ajouter aux 497 400 emplois détruits au 1er trimestre 2020, et à tous ceux qui suivront avec les plans annoncés chez Renault, Astronics Pga, Tui, Total, Derichebourg ou encore Nokia. En avril, Pôle emploi enregistrait une hausse spectaculaire du nombre de demandeurs d’emploi (+ 843 000). Une explosion qui touchait particulièrement les jeunes de moins de 25 ans (+149 800 ce même mois)…

Aéronautique

L’aéronautique aussi a eu son plan de soutien. Jusqu’à 10 milliards d’euros vont lui être consacrés. Une somme qui devra aider les entreprises du secteur à faire face à leurs problèmes de trésorerie et à financer un plan de soutien à l’exportation, autant que des programmes de recherche et d’innovation pour développer l’«avion vert» espéré pour 2035 et voir émerger l’«usine 4.0». Des fonds qui devront aussi faciliter le recours au système de chômage partiel de longue durée qui va émerger. Le syndicat Cgt d’Airbus en prend acte. Regrettant le gâchis suscité par la rupture de milliers de contrats d’intérimaires et de sous-traitants, il réclame que l’argent dévolu à l’avion du futur soit géré par la Bpi et demande que les organisations syndicales soient associées aux tables rondes consacrées au déploiement de ce plan dans les bassins d’emplois concernés.

Rarement l’avenir a été aussi incertain. Seule question qui vaille désormais : le gouvernement va-t-il innover pour éviter que la sortie progressive du dispositif de chômage partiel n’entraîne une augmentation plus grande encore des suppressions d’emplois, ou va-t-il renouer avec ses vieux démons, en flattant l’illusion que le démantèlement du Code du travail peut favoriser l’emploi ? Une chose est sûre : sous prétexte de mesures d’urgence à prendre face à la crise sanitaire, le gouvernement a fait voter, le 10 juin, au Parlement, quelques dispositions dont il ne s’est pas vanté: la possibilité d’imposer aux salariés en chômage partiel bénéficiant du maintien de leur rémunération de céder une partie de leurs jours de repos ou de leur 5e semaine de congés payés à un fonds de solidarité. Autrement dit, résume la Cgt, «ceux qui ont la “chance” de bénéficier d’un maintien de leur rémunération devront financer la perte de salaire des autres». Ce n’est pas tout. Il a demandé à sa majorité d’introduire dans le Code du travail

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