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Europe
EuropE veRs un dRoit à la déconnexion?
xppp VADAM / MA L Lione
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Le 21 janvier, le Parlement européen a adopté une proposition de loi sur le droit à la déconnexion visant à donner aux travailleurs la possibilité de ne pas répondre aux demandes des employeurs en dehors du temps de travail. « Cette proposition intervient dans le prolongement de la mobilisation d’Eurocadres», souligne l’Ugict-Cgt dans un communiqué, après le lancement de la campagne «Endstress.eu» pour une directive sur les risques psychosociaux et le droit à la déconnexion. Au moins deux arguments ont plaidé en faveur de cette proposition. Le premier renvoie au vide juridique qui caractérise cette question dans de nombreux pays de l’Union européenne. Seuls quatre pays, en effet, disposent d’une législation spécifique: la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la France, où ce droit est par ailleurs loin d’être effectif. Pour le garantir, il s’agit de mettre en place un cadre clair avec des mesures applicables dans toute l’Europe. Le second argument renvoie à la situation créée par la généralisation du télétravail dans le cadre de la crise sanitaire. Si le droit à la déconnexion s’est à nouveau imposé dans les débats, c’est notamment pour mettre en lumière les risques d’une «connexion permanente», en opposition au respect du temps de travail et des temps de repos. Réalisée lors du premier confinement, l’enquête de l’Ugict-Cgt « Le travail sous épidémie » a ainsi montré que 80 % des télétravailleurs n’ont pas disposé de ce droit, en dépit de la loi. Si la connectivité permanente était déjà un problème avant la pandémie, elle l’est d’autant plus que près d’un tiers des salariés européens se sont retrouvés en télétravail intégral au printemps 2020, selon une étude d’Eurofound, contre 5% avant la crise sanitaire. Toujours dans un communiqué, l’Ugict-Cgt se félicite de cette initiative européenne tout en formulant deux demandes: la réalisation d’un bilan de la mise en place du droit à la déconnexion en France «pour le renforcer et le rendre effectif»; l’ouverture de négociations visant ces objectifs dans les branches professionnelles et dans les entreprises. C. L.
Édition Revues toujouRs en lutte
C’est toujours «en lutte» que s’affichent, début 2021, 158 revues scientifiques, toutes disciplines confondues, organisées en parlement depuis novembre dernier. Alors qu’une deuxième session de ce « Parlement des revues » doit prochainement se tenir, une « motion commune » se diffuse progressivement sur les sites web de plusieurs d’entre elles, dénonçant notamment « les pièges délétères de l’hyper-compétition» créée par la loi de programmation pluriannuelle de la recherche pour la période 2021-2030. La crise sanitaire n’aura pas entamé détermination de rédactions qui s’interrogent sur leur avenir et veulent initier un débat sur le service public de l’édition scientifique. Publications de numéros blancs, suspension des activités éditoriales ou d’évaluation des articles… dès son origine, en janvier 2020, le mouvement s’est caractérisé par une diversité des formes de mobilisation pour alerter sur les enjeux de l’enseignement supérieur et de la recherche (Esr), contre la réforme des retraites. Un an plus tard, le site web de la revue d’histoire 20&21 (anciennement Vingtième Siècle) continue de publier le bandeau «Rédaction en lutte», affirmant: «Nous entendons dénoncer la précarisation accrue des personnels de l’Esr, la mise en concurrence des établissements ainsi que l’atteinte à la liberté académique qu’elles entraînent.». C. L.