3 minute read

Paris

PARIS/PHOTOGRAPHIE L’ŒUVRE DE VIVIAN MAIER EST UNE VRAIE RéVéLATIoN

Vivian Maier, Chicago, (1956). Tirage argentique, 2014.

Advertisement

C’est une belle découverte que propose le musée du Luxembourg avec la rétrospective, riche de quelque 260 clichés, consacrée à l’œuvre de la photographe Vivian Maier (New York, 1926-Chicago, 2009). D’ascendance française – la famille est d’un petit village des Alpes-de-Haute-Provence, non loin de Gap –, elle vivra aux ÉtatsUnis, tout en effectuant trois séjours là-bas. Gouvernante durant quarante ans dans de riches familles, elle a pratiqué toute sa vie la photographie en amateur. Une activité presque clandestine, jusqu’à ce qu’on découvre, après sa mort, le trésor de son œuvre, qui la met au niveau des Doisneau, Cartier-Bresson, Diane Arbus… Elle excelle dans les scènes de rue, prises sur le vif à Chicago, New York ou Milwaukee. Elle serre de près les visages dont elle éternise l’expression fugace en noir et blanc. Elle sait donner à voir en grand le paysage urbain, que ce soit depuis Notre-Dame de Paris ou des hauteurs de New York. Elle sait, de l’enfance, capter l’innocente étrangeté. Ne lui échappent ni l’allure des corps en mouvement, ni le geste qui révèle l’être, dans la foule des inconnus qu’elle inscrit, à la longue, dans la comédie humaine de son époque, dont elle traque les personnages avec affection, jusque dans des lieux de misère, ces repoussoirs du fameux rêve américain. Cette femme élégante et discrète, qui a su se faire oublier, a laissé d’elle d’admirables autoportraits, comme des preuves d’une sorte de narcissisme en soi et pour soi. Elle a également manié la couleur et tourné des films en super 8, d’une forte valeur documentaire, sur la fébrilité de la grande ville de son temps. Ce n’est que justice qu’on la place aujourd’hui très haut dans l’estime artistique.

Stéphane haRCOURt

• JusQu’Au 16 JANVIER, Au MuséE Du LuXEMBOuRG, 19, RuE DE VAuGIRARD, PARIs 6e . hTTPs://MusEEDuLuXEMBOuRG.fR

MARTIGUES/ ONE-MAN-SHOW VINCENT DEDIENNE JOUE A CAPPELLA

Le tout nouveau spectacle du comédien, humoriste et chroniqueur Vincent Dedienne a pour titre Soirée de gala. Il en annonce la couleur en ces termes : « C’est un spectacle qui ressemble à la Louisiane, à l’Italie, avec des personnages dedans, des jeunes, des vieux, des gentilscomme-tout, des cinglés, des optimistes et des foutus. Des héros et des ordures… Des gens, tous différents et tous réunis pour un soir de gala. Un point commun, c’est moi qui les joue. A cappella.» Vincent Dedienne (né en 1987), écrit son premier spectacle à l’âge de 14 ans. C’est après avoir débuté, non sans succès, dans le théâtre public, qu’il a décidé d’une carrière en solo.

• LE 20 NOVEMBRE, à 19 hEuREs, DANs LA GRANDE sALLE DEs sALINs (sCèNE NATIONALE DE MARTIGuEs), 19, QuAI PAuL-DOuMER, MARTIGuEs (13). hTTPs://LEs-sALINs.NET

SoRTIES fIlMS

I am Greta

NATHAN GROSSMAN (ALLEMAGNE-SUèDE) Le réalisateur de ce documentaire a suivi, pas à pas, la militante suédoise Greta Thunberg – devenue l’égérie planétaire de l’écologie – d’août 2018 à septembre 2019. On la découvre jeune et fragile, mais ne cédant en rien sur sa résolution, fût-ce devant Emmanuel Macron, Angela Merkel ou le pape François. Plus qu’une curiosité, ce film est une contribution non négligeable à la sociologie de l’époque.

Eugénie Grandet

MARC DUGAIN (FRANCE) Inépuisable roman balzacien ! Le cinéma ne peut décidément s’en passer, tout comme de Flaubert et de sa Madame Bovary, dont on ne compte plus les adaptations filmiques. Bref, à Saumur, au début du xixe siècle, Félix Grandet (Olivier Gourmet) a bâti une énorme fortune en vivant plus que chichement. L’avarice, en lui, a porté ses fruits. Et voilà que sa fille Eugénie (Joséphine Japy) s’éprend du cousin Charles, venu de Paris après la ruine de son père… Les portraits des personnages sont réussis, quand bien même la condition de la jeune femme est trop lourdement soulignée, à la façon du féminisme actuel.

This article is from: