Rapport du Conseil général au XXIe Chapitre général - Janvier 2009
Table des matières
Directeur : Fr. AMEstaún
INTRODUCTION
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Commission des Publications : Frères : Emili Turú, AMEstaún, Onorino Rota et M. Luiz Da Rosa.
1. Notre cheminement comme communauté du Conseil général
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Coordination des traducteurs : Frère Josep Roura Bahí Traducteurs : Espagnol : Frère Carlos Martín Hinojar Français : Frère Gilles Beauregard Frère Joannès Fontanay Frère Aimé Maillet Frère Josep Roura Frère Jean Rousson Anglais : Frère John Allen Frère Edward Clisby Frère James McKnight Portugais : Frère Virgilio Balestro Frère Aloisio Kuhn Père Eduardo Campagnagni-Ferreira Photographie : AMEstaún, Archives de la Maison générale Registres et statistiques : Gabriela Scanavino Maquette et trames : TIPOCROM, s.r.l. Via A. Meucci 28, 00012 Guidonia, Rome (Italie) Rédaction et Administration : Piazzale Marcellino Champagnat, 2. C.P. 10250 - 00144 ROMA Téléphone (39) 06 54 51 71 Télécopie (39) 06 54 517 217 E-mail: publica@fms.it Web: www.champagnat.org Éditeur : Institut des Frères Maristes Maison générale - Rome Imprimeur : C.S.C. GRAFICA, s.r.l. Via A. Meucci 28, 00012 Guidonia, Roma (Italia) Janvier 2009
2. Notre vision de l’Institut à partir des cinq appels du XXe Chapitre général
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– 2.1 Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive
p. 24
– 2.2 Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !
p. 36
– 2.3 Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente
p. 46
– 2.4 Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume
p. 56
– 2.5 Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres
p. 68
3. Conclusion. Cœurs nouveaux pour un monde nouveau ANNEXE DU PERSONNEL
p. 90 p. 103
introduction
F. Seán Sammon
F. Luis García Sobrado
F. Maurice Berquet
F. Pedro Herreros
6 Janvier 2009 Fête de l’Épiphanie
Chers frères,
C’
est avec plaisir que nous présentons à l’Institut ce rapport sur la vie et le travail du Conseil général au cours des sept dernières années et demie. Nous avons eu le privilège de servir en une période de grands défis pour la vie religieuse et aussi pour les Petits Frères de Marie de Marcellin. Comme vous le verrez en lisant ce texte, notre vie en communauté, avec son esprit de fraternité et son rythme de prière, a été le fondement sur lequel nous avons construit notre gouvernement et développé notre tâche d’animation.
Le XX e Chapitre général nous a confié une grande responsabilité. La vision que les capitulants avaient de l’avenir de l’Institut était très vaste et considérait plusieurs aspects essentiels concernant notre style de vie et notre mission. Pour réaliser le travail qui nous était confié, il nous a semblé nécessaire d’appeler d’autres personnes pour nous assister. Elles ont accepté notre invitation de façon désintéressée, ont appliqué leur compétence aux tâches demandées et ont généreusement partagé leur bon esprit. Chacun des membres du Conseil général et l’Institut tout entier ont eu la chance de bénéficier de leurs nombreux services. A la fin de ce rapport, vous trouverez la liste complète de tous ceux qui ont collaboré de différentes manières au travail de l’Administration générale.
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• Rapport du Conseil général
F. Théoneste Kalisa
F. Antonio Ramalho
F. Peter Rodney
F. Emili Turú
Le rapport que nous vous présentons est né dans un contexte comprenant les trois temps de prière communautaire qui ponctuent la vie quotidienne du Conseil général : Eucharistie du matin, prière mariale en début d’après-midi et la révision de vie en fin de journée. A mesure que le travail avançait, le contenu du document est devenu, assez souvent, le centre de notre temps passé avec Dieu comme communauté ; nous pouvons vous assurer que nous avons osé demander la grâce de sa lumière. En un mot, nous avons voulu le plus possible nous assurer que le rapport que nous allions soumettre, comme celui des Conseils précédents, contribuerait au processus de discernement mis en place par ceux qui ont préparé le Chapitre.
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Nous avons essayé de présenter une image équilibrée de nos travaux, en introduisant dans le texte les domaines où nous croyons que l’Institut a fait des progrès, mais aussi ceux qui attirent encore notre attention. En tant que Conseil nous avons dû prendre des décisions sur les questions où il nous faut concentrer davantage nos efforts. Ainsi, nous n’avons évidemment pas pu aborder les autres. Nous croyons qu’une telle démarche est inévitable dans tout gouvernement si l’on veut atteindre certains objectifs. Le rapport est divisé en trois parties principales : une partie où nous décrivons notre cheminement comme communauté, une deuxième partie qui analyse notre réponse aux cinq appels de notre XXe Chapitre général, et une conclusion où nous exposons, dans un plus large contexte, notre vision de l’Institut et de son avenir. Nous avons décidé de bâtir notre rapport dans ce cadre parce que les cinq appels étaient en fait le fondement des directives et recommandations que les délégués au dernier Chapitre général ont adressées au nouveau gouvernement général. Une lecture approfondie de la deuxième partie de ce texte sera particulièrement nécessaire à ceux qui attendent un compte-rendu détaillé de notre mandat.
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• Rapport du Conseil général
Le Conseil a aussi produit une annexe à ce rapport. Elle rend compte du travail réalisé dans les différents services et bureaux, ainsi que des travaux des membres des commissions. Une copie de cette annexe sera remise à chaque capitulant avant le début du Chapitre général. Comme vous le lirez dans la conclusion, nous éprouvons un sentiment d’immense gratitude quand nous passons en revue nos années de mandat : gratitude pour avoir été appelés à servir l’Institut, gratitude pour les frères et laïcs maristes qui nous ont fidèlement accompagnés, gratitude pour le charisme donné à notre Église par Marcellin Champagnat. Quelle immense grâce pour chacun d’entre nous !
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1. NOTRE CHEMINEMENT COMME COMMUNAUTÉ DU CONSEIL GÉNÉRAL
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Dans cette première partie nous vous présentons un aspect important de la vie et du travail du Conseil général : notre cheminement en tant que communauté. Ce partage se veut une contribution au discernement du Chapitre général et une expression de notre solidarité avec tous les frères, dans leur vie quotidienne en communauté, dans leur témoignage religieux au sein de l’Église et de la société, et dans leur engagement apostolique. Ainsi, à travers vous, frères capitulants, nous nous adressons aussi à tout l’Institut.
1.1 NOTRE
VIE DE COMMUNAUTÉ COMME CONSEIL GÉNÉRAL
N
otre communauté comme Conseil général s’est construite jour après jour, à travers les expériences et les événements que nous avons vécus ensemble. Dès le départ nous nous sommes rendu compte que le temps passé ensemble comme groupe serait bien limité. Nous n’allions être tous à Rome qu’une centaine de jours par an, soit le temps des deux sessions plénières, quelques jours de repos ensemble et le temps de la retraite communautaire. Il nous est apparu clairement que la nature de notre mission et les structures adoptées pour l’accomplir allaient façonner notre communauté. Cela entraînerait quelques défis particuliers. Dans les réflexions qui suivent nous nous référerons surtout à notre expérience comme communauté pendant les temps des sessions plénières.
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Notre cheminement comme communauté du Conseil général
En référence au Chapitre général nous nous sommes orientés vers la vie et le témoignage de communion, tant au sein de notre communauté que dans l’Institut. Le caractère particulier de notre communauté exige l’engagement personnel de chacun pour créer la communion. Un développement interne était nécessaire pour que le groupe arrive à un témoignage extérieur de communion. L’expérience nous a montré que l’interpellation permanente à vivre l’amitié fraternelle pendant le temps de la diaspora créait une dynamique constructive de la communauté. Notre compréhension de la communauté s’exprimait aussi à travers l’effort de chacun pour vaincre les limites que nous imposaient les distances et les difficultés de communication. 1
XXe
Actes du Chapitre général III, 3.2.B.1
Les nombreux voyages que nous avons dû faire un peu partout dans le monde nous ont mis en face de la diversité au sein de l’Institut. Notre compréhension de la communauté du Conseil général est qu’elle avait entre autres objectifs l’approfondissement de la communion entre toutes les communautés de l’Institut. Nous étions aussi conscients que ce but nécessitait des actions concrètes. Ce travail devait se faire en unité avec les Provinciaux et les Supérieurs de District avec qui nous avons voulu être en contact fréquent. Nous nous sommes aussi donné comme but de favoriser la communion et le contact avec les frères. Les retraites que nous avons animées dans toutes les Provinces ont été comme un moyen privilégié pour répondre à ce défi. Ce contact était pour nous, en tant que communauté, une occasion de partager la vie et la foi avec un grand nombre de frères et de servir comme facteur d’unité spirituelle dans l’Institut. À un autre niveau nous avons voulu et vécu les Conseils généraux élargis comme une occasion de partager et de témoigner de notre communauté comme une réalité et comme un élément de communion. Nos rencontres avec les groupes régionaux des jeunes ont aussi été une action communautaire délibérée. Nous avons posé ensemble des actes de pastorale des jeunes et de pastorale des vocations comme cela est demandé de toutes les communautés de l’Institut.
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1.2 NOS DÉBUTS L a communauté a commencé en octobre 2001. Elle était formée par dix frères, dont deux, le Secrétaire général et l’Économe général, n’étaient pas membres du Conseil général. Quatre membres de la nouvelle communauté avaient appartenu à la communauté du Conseil précédent. Les membres de notre communauté provenaient de neuf pays et étaient de neuf nationalités. Conformément à la tradition, le lieu physique de la communauté se situe à Rome dans la Maison générale. La conclusion du Chapitre général et le retour des capitulants dans leurs Provinces nous ont rapidement fait prendre conscience de l’envergure de la tâche qui nous était confiée. Il fallait commencer le travail, mais il fallait décider par quoi. La distribution linguistique des frères dans l’Institut nous a conduits à prendre l’espagnol et l’anglais comme les deux langues de travail du Conseil général. Il a fallu identifier rapidement quelques écoles de langues pouvant garantir une bonne connaissance de l’espagnol ou de l’anglais en quelques semaines de travail intensif. Une fois l’instrument linguistique du travail acquis, nous sommes revenus à Rome pour organiser le travail de gouvernement et d’animation. Ariccia, dans les collines du Sud Est de Rome, était élu comme endroit idéal pour le tout premier travail de notre équipe. Dès le départ nous avons affirmé la réalité de notre communauté comme un important aspect de notre travail d’animation et de gouvernement de l’Institut. Depuis lors elle a été le lieu où nous avons vécu les appels du XXe Chapitre Général. Le projet de vie communautaire fut notre premier travail accompli ensemble. Nous l’avons élaboré comme un outil d’intégration pour des personnes provenant de différents horizons, appelées à témoigner des valeurs maristes et à travailler ensemble. Tenant compte de cette réalité, nous avons cherché à faire l’expérience d’une équipe centrée sur Jésus, témoin d’une fraternité internationale et d’une intégration des différences de cultures. Ces éléments nous ont affermis face à la mission confiée par le Chapitre général. C’est dans ce contexte communautaire que les membres du Conseil général ont développé l’imagination et la créativité pour accomplir ce qui sera présenté dans la deuxième partie du rapport.
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Notre cheminement comme communauté du Conseil général
1.3 NOTRE CHEMINEMENT DANS LA FOI ESPRIT DE DISCERNEMENT 1.3.1 Écoute de Dieu a) Partage de la vie et de la foi Répondant à l’appel du Chapitre général, nous avons fait de notre partage de la vie et de la foi un point important et un exercice régulier de notre construction de la communauté. Nous avons pris l’habitude de porter dans la prière de chaque jour les événements les plus marquants du moment, notamment ceux de nos familles respectives qui pour la plupart d’entre nous se trouvent loin. Le partage quotidien des Écritures nous a ouverts à la vie intérieure les uns des autres et a été ainsi un précieux exercice de construction communautaire. Ces deux formes de partage de la vie et de la foi nous ont aidés à intégrer notre vie dans notre prière et peu à peu aussi notre prière dans notre vie. Les célébrations des anniversaires, les repas et recréations ensemble ont toujours été objet de grande attention. Ils nous ont aussi aidés à mieux nous connaître et à nous accepter. Nous avons expérimenté le rôle très important que ces petits gestes accomplis dans la simplicité et l’amour fraternel peuvent jouer dans la construction d’une communauté vivante. A chaque retour à Rome nous avions chacun l’occasion de partager l’expérience du travail de Dieu dans nos cœurs au cours de la période passée dans les visites des Provinces et autres travaux d’animation. Les aspects relevés par chacun de nous éclairaient les autres sur l’image de l’Institut dans la partie du monde qu’il avait visitée. C’était des moments de grand enrichissement mutuel et de croissance dans l’écoute de Dieu à travers les autres. À ces occasions nous nous sommes souvent encouragés à améliorer nos communications pendant le temps où nous étions dispersés hors de Rome. En effet l’abondance du travail et parfois les moyens de communications limités nous ont mis dans la difficulté d’être en contact régulier avec les autres.
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b) Une communauté qui prie De par sa nature la tâche d’animation et de gouvernement de l’Institut est au-delà des simples moyens humains. C’est le travail de Dieu. Une rencontre régulière avec Le Seigneur est donc nécessaire pour discerner sa volonté, et pour accomplir selon son cœur la tâche qu’il nous confie. Nous avons cherché ce contact dans la Parole de Dieu, dans les diverses autres formes de notre prière et dans l’écoute des autres. Dès les premiers jours nous avons posé les bases d’une vie communautaire qui favorise la relation avec Jésus. Nous avons pris l’option de rythmer notre journée par deux temps de prière, le matin et le soir, avec un moment marial au début de l’après-midi. Ces trois rencontres communautaires, nous les avons voulues sobres, avec des espaces de silence pour l’intériorisation et permettant de porter la vie de la communauté et de l’Institut dans notre prière quotidienne. Les prières du matin et du soir, particulièrement, étaient autour d’un partage de la Parole de Dieu dans les textes liturgiques du jour. Notre prière communautaire a évolué avec le temps, au fur et à mesure des évaluations et ajustement de notre projet de vie communautaire et aussi au gré des intentions les plus variées pour lesquelles nous priions. Pendant la période des sessions plénières la prière communautaire était un moment privilégié d’intégration de notre travail d’animation. Les appels du monde et de l’Église, les événements liés à la vie de l’Institut et des frères particuliers y étaient constamment présents. Chaque jour les actions d’animation de l’Institut y avaient aussi une place très importante. Nous demandions à toutes les communautés de l’Institut de prier à cette intention ; quant à nous, nous le faisions aussi, spontanément. Au commencement des sessions plénières, la prière était dominée par l’action de grâce pour la joie de nous retrouver et pour le travail accompli pendant les mois de diaspora. Peu à peu elle devenait la forme quotidienne de porter devant Dieu les projets et dossiers sur lesquels nous étions en train de travailler. A la fin nous priions davantage pour la prochaine mission extérieure et les personnes que nous allions rencontrer.
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c) Une communauté qui cherche à vivre dans l’esprit de l’usage évangélique des biens. À plusieurs reprises nous avons réfléchi sur la meilleure façon de vivre dans un esprit de vie simple, de solidarité avec les plus pauvres et dans l’esprit de l’usage évangélique de biens. Nous avons étudié en communauté nos dépenses et établi un nouveau formulaire des comptes pour plus de transparence. Nous nous sommes rendu compte qu’il n’est pas facile d’arriver à un projet communautaire sur ce point. Notre façon de vivre ces valeurs fondamentales pour la vie religieuse et pour toute communauté mariste a été, avant tout, d’encourager partout le partage généreux avec les plus pauvres et de nous rappeler que ceuxci doivent être au cœur de tout projet mariste. Comme communauté nous nous sommes encouragés à mener un style de vie simple et à nous approcher des pauvres quand l’occasion se présentait. Ce fut, par exemple, les cas de l’accueil d’un immigrant et la prise en charge d’un enfant malade équatorien.
d) Retraite annuelle Fidèles à la tradition mariste, nous avons décidé de faire notre retraite annuelle ensemble en communauté. Avec le recul d’aujourd’hui nous pouvons dire que le respect de cet engagement montre l’importance que nous y avons attachée et surtout le bénéfice que nous en avons tiré.
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Nous avons cherché ensemble le modèle de retraite qui nous aiderait le plus à saisir la présence de Jésus dans notre vie et à intégrer la rencontre avec Lui dans notre vie communautaire et dans notre mission. Finalement nous avons implicitement pris l’option de revoir la forme pour chaque retraite, mais, quel que soit le modèle, deux axes spirituels devaient être assurés. En premier lieu nous avons exigé de nous-mêmes d’avoir quotidiennement un temps personnel suffisant pour la prière, la réflexion et la lecture. Ensuite nous avons tenu à ce qu’il y ait un moment de partage tranquille et suffisamment long, au sujet de nos expériences spirituelles au cours de l’année écoulée et aussi au sujet de ce que Dieu nous inspirait au cours de la retraite même. Il est apparu dans nos partages que la retraite était pour tous une occasion de faire le point dans la vie intérieure. Mais souvent aussi c’était le temps d’un regard sur la mission du Conseil général après une année de plus. Finalement nous pouvons dire que nos retraites annuelles ont été des moments forts de discernement personnel, d’approfondissement spirituel et de détente communautaire dans le Seigneur.
1.3.2 À l’écoute des autres a) Accueil Le nombre de visiteurs maristes à Rome a augmenté ces dernières années. La plupart de ces personnes veulent visiter la Maison générale et saluer le Frère Supérieur général. La communauté de la Maison générale s’est distinguée par son excellent esprit d’accueil pour toutes les catégories de visiteurs. Nous lui disons nos remerciements et nos encouragements fraternels. Quand nous étions présents à Rome, notre communauté a aussi voulu donner une attention particulière à l’accueil et à la disponibilité. Toute la communauté était invitée à contribuer pour que chaque visiteur ou groupe de visiteurs se sente chez soi, de sorte à favoriser un partage franc et fraternel. Nous cherchions à offrir un témoignage de charité et un signe de la présence de Jésus parmi nous, pour tous ceux qui nous visitaient.
b) Sessions plénières Nos sessions plénières ont bien évolué. Il y a eu de grands efforts pour les rendre plus rentables, mieux orientées vers les objectifs et moins fatigantes. Comme lieux de discernement, de confrontation des idées, elles ont été aussi les lieux où les limites se sont manifestées. C’est dans les sessions plénières que nous avons expérimenté notre tendance en tant que groupe à ignorer les conflits entre nous plutôt qu’à les
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résoudre. C’est là aussi que nous avons éprouvé notre difficulté à nous assurer un temps suffisamment long pour approfondir la réflexion sur un sujet. Nous avions toujours plusieurs sujets, peut être trop, à l’ordre du jour. Nous pensons que c’était là le signe du tempérament collectif d’un groupe préoccupé par faire le plus possible. Nous avons passé des moments, nombreux et longs, dans les travaux en commissions ou tous ensemble, dans la réflexion, les discussions, le partage, etc. Le souci de connaître et suivre le mouvement de l’Esprit nous animait tous. Malgré les différences de point de vue, parfois fortement marquées, l’ouverture mutuelle et la recherche de la volonté de Dieu ont toujours prévalu. La quantité de travail et les limites de chacun n’ont jamais entamé la simplicité et la fraternité que nous étions tous heureux de partager.
c) À l’écoute des autres familles religieuses Conscients que ce monde complexe et varié est le lieu où Dieu nous parle, nous avons élargi nos horizons en écoutant les expériences des quelques familles religieuses et d’autres personnes compétentes extérieures à l’Institut. Nous avons beaucoup écouté au sein de la grande famille mariste, favorisant ainsi l’amitié et la collaboration entre nous. Nous avons décidé d’avoir des rencontres annuelles des Conseils généraux des quatre branches maristes. A l’occasion de nos réunions nous avons partagé
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nos plans d’animation et de gouvernement, et aussi les défis que nous rencontrions. Quatre commissions furent créées en vue d’un travail plus large et plus concret. Ces commissions créées entre les Conseils généraux ont élargi notre vision du charisme mariste. Nous nous sommes soutenus mutuellement et ensemble nous avons cherché comment rendre plus effective la contribution spécifique mariste dans l’Église. Les rencontres avec les Conseils généraux des Frères des Écoles Chrétiennes et des Marianistes nous ont aussi enrichis. Nous nous sommes informés les uns les autres sur nos différentes structures et méthodes d’animation et de gouvernement. Nous avons appris comment ces deux congrégations assez semblables à la nôtre identifient et relèvent les défis de ces temps. Nous avons aussi écouté quelques experts de l’extérieur quand nous avons pensé en avoir besoin. La Sœur Christine Anderson FCJ, consultante de l’Institut Craighead, Glasgow et M. Bruce Irvine de L’Institut Grubb, Londres, tous les deux spécialistes en organisation du travail nous ont, chacun en son temps, aidés à revoir notre façon de travailler. Nous croyons que leurs avis nous ont permis de mieux comprendre nos structures de fonctionnement et de les adapter à notre mission spécifique.
d) À l’écoute du personnel de la maison Au cours des sessions plénières semestrielles nous avons enrichi notre discernement en écoutant les différents responsables des services de l’Administration générale. Ces moments d’écoute et de partage nous ont permis d’avoir une vision d’ensemble et de nous resituer comme groupe de leaders. Avec le temps, une séance d’information et d’échange, destinée à tout le personnel de l’Administration générale, était organisée à la fin des sessions plénières. Les rencontres avec le personnel ont mis en évidence le nombre croissant des laïcs dans les services de l’Administration générale et l’impact de leur contribution au discernement de la mission commune. Cela nous a interpellés au sujet des efforts que nous faisons pour partager le charisme mariste avec nos collaborateurs les plus immédiats. La plus grande partie du personnel de l’Administration générale est constituée par la communauté des frères. La visite annuelle faite
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par des Conseillers généraux a été un moyen important d’écoute et d’animation des membres de cette communauté, de la part du Conseil général.
e) Les Visites des Provinces Les visites des Provinces ont été une excellente école de la fraternité et de la mission mariste, et une pièce importante dans notre processus de discernement. Les éléments recueillis au cours des visites ont souvent orienté les actes concrets de notre travail d’animation. L’engagement apostolique des frères et laïcs dans le vaste chantier de l’Institut donne lieu à des expériences les plus variées ; l’école formelle, l’intégration des enfants intellectuellement moins doués, l’attention des jeunes en situation de risque, les œuvres sociales, etc. Mais on reconnaît partout la marque des valeurs maristes traditionnelles dans les coutumes locales des frères et chez les jeunes qui nous sont confiés. L’accueil, le dialogue et le partage nous ont constamment ramené aux valeurs maristes des origines telles que l’amour et l’évangélisation des enfants et des jeunes, la simplicité, l’esprit marial et l’amour du travail. En ce moment, la vie quotidienne des frères et leurs apostolats dans différents milieux de l’Institut sont parmi les éléments les plus importants dans notre vision et notre discernement de la mission. Soulignons toutefois que c’est aussi au cours des visites des Provinces que nous avons expérimenté le plus fortement nos limites tant person-
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nelles que comme groupe. Au cours de la première visite, plusieurs d’entre nous avons dû travailler dans des langues que nous avions à peine commencé à apprendre. Les frères ont montré une grande ouverture, en donnant leur attention au message transmis plutôt qu’aux limites des visiteurs. Nous avons vécu cette expérience avec une profonde gratitude pour les frères. Finalement les visites des Provinces ont jeté une lumière sur notre expérience comme communauté du Conseil général. Elles nous ont en même temps instruits, défiés, interpelés et confirmés sur l’éducateur (frère ou laïc) mariste dans son apostolat aujourd’hui. S’agissant de l’éducateur mariste, nous avons vu une personne au milieu des jeunes et qui se préoccupe d’eux. Nous avons vu une personne aux réalisations extraordinaires en faveur des enfants et des jeunes mais avec des défis tout aussi grands. Le Mariste d’aujourd’hui nous est apparu comme une personne qui a une grande vision mais qui est aussi victime des grandes pesanteurs. Quelle personne zélée, le Mariste ! Mais, face à l’indifférence religieuse, face au nombre toujours décroissant des frères et face au juridisme parfois excessif dans les relations avec les jeunes, quelle quantité de doutes ! C’est une personne qui a des nombreuses et grandes raisons d’hésiter mais c’est aussi une personne aux grands élans. Ces oppositions et contradictions sont parfois des signes d’un esprit en processus de véritable discernement. Puissent ces tensions être toujours vécues dans la paix, la sérénité et la recherche de Dieu.
1.4 QUELQUES ÉVÉNEMENTS QUI ONT MARQUÉ NOTRE CHEMINEMENT EN TANT QUE COMMUNAUTÉ
Nous venons de vous présenter plusieurs faits et événements. Ils ont tous marqué notre cheminement en tant que communauté du Conseil général. Cependant nous voulons mentionner d’autres événements qui ont marqué de façon spéciale notre communauté.
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1.4.1 La Conférence générale de 2005 La Conférence générale de 2005 fut avant tout une expérience de fraternité entre la communauté du Conseil général et les Provinciaux. La joie de se rencontrer était profonde et largement exprimée. Le choix de l’Asie comme lieu de la conférence était le résultat d’un discernement du Conseil général. Ce continent est la nouvelle terre privilégiée pour la mission ad gentes dans l’Église. La tenue de la Conférence générale à Negombo, Sri Lanka, trouvait bien sa place dans le contexte de l’appel lancé par Le Pape Jean-Paul II pour l’Évangélisation de l’Asie. Cette grande assemblée fut un moment clé d’évaluation et le point de départ d’une nouvelle vision. Les Provinciaux réunis avec le Supérieur général se sont exprimés sur le travail d’animation et de gouvernement de l’Administration générale en fonction depuis 4 ans, et ils ont participé à la vision et aux projets pour la deuxième moitié du mandat. Ils ont suggéré des rectifications sur certains points et ont dit leur encouragement pour des initiatives nouvelles.
1.4.2 Béatifications La béatification de 47 frères maristes, martyrs en Espagne, fut un des événements les plus marquants de notre mandat. Ces frères Bienheureux sont proches de nous dans le temps. Plusieurs frères vivants aujourd’hui les ont connus personnellement. Nous avons le sentiment que l’histoire qu’ils ont vécue aurait pu ou pourrait être la nôtre. Mais nous reconnaissons que le martyre est un don. Et nous remercions Dieu pour la grâce d’identification avec le Christ que ces frères ont reçue. Le 28 octobre 2007, le don du martyre, généreusement dispensé à ces 47 frères, rejaillit dans toute l’Église comme un temps de grâce. Pour la famille mariste, particulièrement les disciples de Champagnat, ce fut un grand moment de célébration joyeuse de notre identité. Malgré notre préparation, et le sens de l’importance de ce qui se passait, la force de l’Esprit qui s’est manifesté dans cet événement a dépassé toutes nos attentes. L’intensité de l’expérience nous a surpris. Familles des martyrs, laïcs et frères maristes, nous nous sommes rencontrés pour reconnaître que Dieu nous avait visités, et nous avons, ensemble, célébré sa présence parmi nous. L’importance de l’événement par la signification que l’Église lui donne nous a raffermis dans notre foi dans les valeurs du Royaume dont nous témoignons par notre consécration.
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Le déplacement des élèves, anciens élèves, familles, amis, laïcs et frères maristes pour la célébration à Rome, nous a instruits sur le rayonnement du témoignage quotidien d’un frère engagé. En effet ce qui a frappé la plupart de témoins est que le martyre a été le prolongement normal de la vie de ces frères. Ils sont morts comme ils ont vécu, témoins de la charité et de l’accueil, même au milieu de la plus grande violence. Face aux nombreux défis qui mettent à l’épreuve notre foi, nous avons senti qu’à travers ces béatifications, le Seigneur s’est manifesté à l’Institut. Il nous a réconfortés et il nous a donné un nouvel élan.
1.4.3 Assemblée de la Mission Du 3 au 12 septembre 2007 la phase finale de l’Assemblée internationale de la Mission mariste a eu lieu à Mendès, au Brésil. Représentants des cinq continents, laïcs et frères, nous nous sommes rencontrés à la fin d’un processus de presque deux ans, pour aborder ensemble les grands thèmes de la Mission mariste. Ce fut une expérience historique pour notre communauté de participer à cette rencontre où pour la première fois les frères et les laïcs se sont retrouvés de tous les continents et Unités administratives pour discuter des questions d’intérêt commun et sur pieds d’égalité. Déjà, au cours de nos visites, nous avions pu apprécier la vitalité de la Mission mariste mais en voyant le nombre de personnes réunies dans l’Assemblée, l’enthousiasme observé pendant les séances, l’apport d’idées nouvelles, la volonté d’imaginer l’avenir, la radicalité de l’engagement et la puissance des formulations, nous aussi nous avons été saisis par l’enthousiasme. Toutes ces réalités indiquaient clairement que nous étions à une croisée de chemin décisive.
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1.4.4 « L’Eau du Rocher » La publication du document sur la spiritualité L’Eau du Rocher est certainement un jalon dans la vie de l’Institut. Le document fut tant attendu ! Les frères aspiraient à voir mise par écrit l’expérience spirituelle qui les fait vivre et qui les soutient dans leur apostolat. Le mandat que le Chapitre général a confié au Conseil général exprimait ce désir des frères. En tant que communauté nous avons eu la joie de voir évoluer ce document. Nous avons eu le privilège de participer à son élaboration en exprimant nos points de vue sur différents aspects, en donnant des suggestions, et nous l’avons fait ensemble, en communauté. Il y avait un sens de soulagement chez plusieurs à la vue et à la lecture de ce livre. Ils s’y sont reconnus. Le livre n’est pas un traité de spiritualité. Plus que le résultat d’une bonne réflexion il est le fruit d’une bonne observation. Il dit au frères et laïcs le meilleur d’eux-mêmes, ce à quoi ils aspirent, le chemin que Champagnat leur indique pour aller vers Jésus, une formulation simple de la voie mariste vers la sainteté. Le travail de recherche et discussion au sein du Conseil général, qui nous a conduits à l’approbation de ce document, a été un temps fort de partage de nos convictions les plus profondes de foi et de spiritualité. La parution de L’Eau du Rocher fut un événement pour notre communauté. Elle a suscité beaucoup d’enthousiasme. La prière communautaire s’en est inspiré presque quotidiennement.
1.5 OÙ
EN SOMMES-NOUS
À la fin de ce mandat de huit ans, nous nous sentons heureux du chemin parcouru ensemble comme communauté. Nous remercions le Seigneur pour tout ce qu’il a accompli dans chacun de nous. ■ Somme toute nous nous sentons comme n’importe quelle autre communauté, avec ses hauts et ses bas. Au bout de huit ans, nous apprécions mieux la difficulté de partager nos vulnérabilités.
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■ Parfois nous avons eu le sentiment que les responsabilités nous poussaient à aller au-delà de nos limites et atteindre le meilleur de nousmêmes. ■ Dans notre travail nous avons bénéficié de l’accueil et de la confiance des frères et des laïcs dans les Provinces, partout où notre mission nous a conduits. Nous disons à vous tous nos remerciements pour votre fraternité. ■ Nous sommes émerveillés par la qualité de tant de personnes rencontrées au long de ces huit années.
■ Les rencontres avec les jeunes des différentes Régions nous ont enrichis et encouragés. Nous sommes aussi impressionnés par leur enthousiasme et leur esprit mariste.
■ Nous demandons pardon pour nos erreurs et omissions. Il est possible que nous ayons fait souffrir l’un ou l’autre. Croyez que ce ne fut jamais intentionnellement.
Dans la deuxième partie de ce rapport, la plus grande, le Conseil général vous présente en détail son travail au cours de son mandat. Nous vous en souhaitons une lecture fructueuse.
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les cinq appels
2. NOTRE
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VISION DE L’INSTITUT À PARTIR DES CINQ APPELS E DU XX CHAPITRE GÉNÉRAL
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2.1 Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive
2.2 Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !
2.3 Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente
2.4 Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume
2.5 Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres
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2.1
CENTRÉS SUR JÉSUS-CHRIST : À LA SOURCE DE L’EAU VIVE CENTRER PASSIONNÉMENT NOS VIES ET NOS COMMUNAUTÉS SUR JÉSUS-CHRIST, COMME MARIE. ET POUR CELA, METTRE EN ŒUVRE DES PROCESSUS DE CROISSANCE HUMAINE ET DE CONVERSION.
2.1.1 Sens que nous donnons à cet appel
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Choisissons la Vie. Le document officiel du XXe Chapitre Général. A partir d’ici, chaque fois que nous citerons ce document, nous donnerons uniquement le numéro de référence à l’intérieur du texte.
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Par cet appel, le Chapitre a proclamé clairement, simplement, sans aucune équivoque qu’un frère mariste doit centrer sa vie sur Jésus. C’est l’affirmation que notre vie est une vie religieuse dont les racines sont un engagement pour la personne de Jésus. Notre vie religieuse est une libre réponse à une invitation qui nous a été adressée, que nous réalisons par une relation personnelle avec Jésus dont nous affirmons l’amour inconditionnel.
Notre Conseil considère que cet appel nous demandait d’affirmer clairement la valeur de la vocation de frère mariste et de faire tout ce qu’il était possible pour renforcer la spiritualité qui sert d’appui à cette vocation et lui donne sens et orientation. Et aussi qu’avec les Provinciaux nous donnions à chaque frère les moyens nécessaires pour continuer son propre chemin de conversion vers la personne et la Bonne Nouvelle de Jésus. En décrivant nos communautés comme des « écoles de foi2 », le Chapitre nous rappelle que notre vie de communauté a un rôle indispensable pour renforcer notre vocation, notre mission et notre spiritualité.
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En outre, plutôt que de nous enfermer en nous-mêmes, le Chapitre nous a demandé de prendre notre place au sein de l’Église à la manière de Marie, comme le voulaient les fondateurs maristes. Nous croyons qu’un frère a un rôle spécifique au sein de l’Église. Nous situant en dehors de sa structure hiérarchique, mais à l’intérieur de sa structure charismatique, par le témoignage de nos vies nous pouvons être la conscience de l’Église et la mémoire des valeurs dont témoignèrent les premier chrétiens, un témoignage si fort que d’autres ont décidé de s’exposer à la persécution pour les rejoindre. Avant de développer notre conception de l’appel, nous voulons éviter toute incompréhension. Cet appel nous centre très clairement sur la vocation de frère et sur sa vie religieuse. Ce recentrement ne diminue en rien la vocation de laïc mariste, ni notre engagement à susciter cette vocation. Nous réaffirmation l’existence à la fois de la vocation de frère et celle du laïc mariste. Nous voyons deux vocations, chacune avec leurs caractéristiques et leur rôle propre dans l’Église et dans l’Institut. En même temps, elles partagent en commun des spécificités de ces vocations (apostolat et spiritualité). Ainsi elles sont complémentaires et se renforcent mutuellement.
2.1.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel Comme Conseil, nous croyons qu’un changement profond du cœur de chacun d’entre nous est nécessaire si un authentique renouveau doit pouvoir se produire. Faire de Jésus la passion et le centre de nos vies
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2.1 n’est pas un idéal lointain à rechercher, c’est bien plutôt un point de départ nécessaire à un travail de transformation.
a) Renforcer la vocation et la vie religieuse du frère mariste Cela a été la grande priorité de ce Conseil général (47.2). Les trois circulaires du F. Seán sont centrées directement sur des traits fondamentaux de la vie des Petits frères de Marcellin : la spiritualité, la communauté et la mission. Les 3 lettres du Supérieur général à des frères d’âges spécifiques ont eu pour but de les encourager dans leur vie religieuse mariste, spécialement face aux défis propres à chaque période de la vie. Il est prévu qu’en 2009, il y aura une dernière circulaire pour analyser et affirmer l’identité du frère.
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À l‘intérieur de ce rapport, nous ne mentionnons que les noms de ceux qui sont habituellement au service de l’Administration générale. Les noms de tous ceux qui ont travaillé avec nous pendant notre mandat de 8 années apparaissent en appendice.
En nous organisant pour remplir les mandats reçus, nous avons formé une Commission de la vie religieuse. A la suite de la réorganisation de nos structures en 2006, cette commission a eu la responsabilité des domaines de la spiritualité, de la formation initiale et de la formation continue et de la vie communautaire. A l’expérience, il est apparu que ces responsabilités étaient trop lourdes pour cette seule commission. La Commission exprime sa vive reconnaissance pour le travail dévoué de son secrétaire Fr. Teofilo Minga3. Il a apporté une aide inestimable à la Commission en assurant le contact avec les frères des Provinces responsables des divers aspects de la vie religieuse. Dans beaucoup de Provinces, il a animé des ateliers et des retraites qui ont été très efficaces pour la formation spirituelle de beaucoup de frères et de laïcs maristes. Nous avons commencé notre mandat par une Commission des Vocations dont le travail a été poursuivi par le Bureau des Vocations. Le frère Ernesto Sanchez a dirigé ce bureau avec enthousiasme. Grâce à son énergie, sa netteté de vue, ses convictions personnelles et son amabilité, il a aidé beaucoup de Provinces à reprendre confiance pour le service des vocations. Bien que l’appellation de la Commission et du Bureau aient pu ne pas être assez claire ou assez précise, leur mission a été la promotion de la vocation de frère mariste. Une étape significative de cette démarche de promotion a été l’Année des Vocations (septembre 2004 – août 2005). Les fruits de cette année se poursuivent encore aujourd’hui. La dynamique de cette année a encouragé la réflexion, la prière, le témoignage et l’action, en relation avec toutes les vocations dans l’Église, plus spécialement celle du
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frère mariste. Menée sérieusement, une telle démarche conduit certains d’entre nous a être confrontés à ces questions : est-ce que la vocation de frère mariste garde toute sa valeur et son sens dans l’Église et la société où je vis ? La où je suis, à mon époque, est-ce que Dieu invite encore des jeunes à la sainteté dans la vocation de frère mariste ? Existe-t-il aujourd’hui autour de moi des jeunes comme Jean-Baptiste Montagne ? Dieu appelle-til des personnes déterminées pour qu’elles répondent à ces besoins en tant que frères maristes ? Progressivement, des personnes, des communautés et des Provinces se trouvent confrontées à ces questions. Cette démarche se déroule dans le cadre plus large de questions qui s’y rapportent comprenant la nature de la vocation dans l’Église, les grandes orientations de la mission mariste dans ce nouveau siècle, la vocation du laïc mariste, etc. Le Bureau des Vocations nous a lancé le défi de créer une « culture des vocations », une « culture » dans laquelle le terme « vocation » est employé et a du sens. En créant cette « culture », tout Mariste a un rôle à jouer (42.5). Dans l’Église, il y a diverses vocations et une part essentielle de notre mission auprès des jeunes : c’est de les accompagner dans le choix de leur vocation. Découlant de notre propre engagement pour l’Année des Vocations en tant que communauté du Conseil général, nous avons eu des rencontres avec les jeunes dans chaque Région de l’Institut. Nous avons fait de ces rencontres un moyen concret d’écoute de l’expérience des jeunes ; leur expérience de la vie et de l’Église, leur rapport avec les activités apostoliques maristes et leur vision sur la vie religieuse mariste. Certains Conseils provinciaux ont mis en œuvre une démarche similaire, une équipe de dialogue avec des groupes de jeunes. Certaines Provinces et Régions ont eu l’aide de nombreuses activités, visites, rencontres etc. La rencontre de Les Avellanes en avril 2008 a eu une signification toute particulière. Elle a rassemblé ceux qui travaillent au service des vocations dans des pays qui sont sécularisés ou qui le deviennent rapidement. Dans ces situations particulières, le travail apostolique de la promotion des vocations, surtout pour la vie religieuse, est un défi tout spécial. Le partage sincère d’expériences, de plans et de prévisions a suscité de nouvelles énergies pour le service des vocations dans de nombreuses Provinces.
b) La spiritualité qui nourrit la vie religieuse mariste La vie religieuse mariste n’a aucun sens si elle n’est pas centrée sur Jésus. Sa valeur pour l’Église et pour le monde, c’est son caractère religieux et mariste qui évangélise. Sans une spiritualité propre qui l’entretient et la développe, elle devient du sel qui a perdu sa saveur4. Dès le début de notre mandat, nous avons décidé d’accentuer le rôle central de la spiritualité (48.1). Avec l’aide d’autres frères, le Conseil a animé des retraites dans chaque Province de l’Institut. Nous avons
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Cf. Mt 5, 13
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2.1 mis en place la démarche qui a conduit à la publication du texte L’Eau du Rocher : la spiritualité mariste jaillie dans la tradition de Marcellin Champagnat. Le texte exprime la spiritualité qui s’est développée à partir de Saint Marcellin et des premiers frères et qui se vit aujourd’hui. Nous avons engagé l’Institut dans une Année de la Spiritualité (octobre 2007–octobre 2008) pour l’inviter une fois encore à vivre le premier Appel du Chapitre et à promouvoir un environnement favorable dans lequel le nouveau texte sur la spiritualité pourrait être diffusé et étudié. Nous croyons que la réponse des Provinces et les fruits produits témoignent à la fois de la soif de spiritualité et de l’efficacité d’avoir un texte comme référence pour la formation spirituelle. Ce document, en lien avec les résultats obtenus dans tout l’Institut, a été le point de référence pour la révision du Chapitre 4 des Constitutions que nous proposons au XXIe Chapitre général (48.4). En tant que Conseil, il nous fallu quelque temps pour y voir clair sur la meilleure façon de mettre en œuvre le mandat pour l’animation régionale sur la spiritualité (48.2). Notre expérience confirme la valeur d’une certaine forme de structures régionales de spiritualité. Nous en sommes arrivés à la conclusion que quatre réseaux suivant les langues n’étaient pas la réponse la plus appropriée aux besoins de l’Institut. Notre expérience, et celle du précédent Conseil général, nous a appris que, par suite de la grande variété des situations dans l’Institut, les réseaux avaient des orientations et des façons différentes de répondre aux besoins de leur contexte culturel. Si certains réseaux formés d’après les langues se débattaient pour trouver leur orientation, c’était dû à l’immense diversité des cultures, des ressources et des besoins, etc. qui existaient chez eux. Par conséquent nous avons pris la décision de redonner forme aux structures sur la base des Régions plutôt que des langues. Notre point de vue a été communiqué dans le Bulletin aux Provinciaux 6 (mai 2004). Depuis cette époque, nous travaillons avec les Provinciaux pour établir ou renforcer des structures dans toutes les Régions. Dans certains endroits, des réseaux régionaux de spiritualité bien organisés vont continuer à se développer. Dans d’autres Régions nous espérons que des commissions régionales vont se former, à partir des membres des commissions provinciales de spiritualité ou de groupes semblables. Nous avons été lents pour accompagner les réseaux existants. Après la réorganisation des structures du Conseil général, à la suite de la Conférence générale de 2005, nous avons essayé d’être plus présents à des rencontres. Nous reconnaissons que les réseaux régionaux de spiritualité n’ont pas reçu de notre part l’aide et les encouragements qu’ils espéraient.
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Cette participation nous fait prendre conscience que si notre héritage spirituel doit vraiment s’inculturer dans les diverses cultures de notre Institut international, c’est donc les Maristes vivant au sein de ces cultures qui vont le rendre possible. Les structures régionales sont d’une valeur inestimable pour enrichir et développer notre spiritualité dans les traditions religieuses à travers lesquelles elle s’exprime, en la vivant quotidiennement dans des situations de défis : l’injustice institutionnalisée, la pauvreté qui opprime, les familles détruites par le Sida, le consumérisme, etc. Le 20e Chapitre général a encouragé les Maristes à participer au dialogue interreligieux (45.5). Puisque l’urgence d’un tel dialogue varie suivant les pays, nous pensons qu’une structure régionale de spiritualité est le lieu le plus approprié pour faciliter un tel dialogue. Nous avons travaillé de façon régulière avec les Provinciaux, en leur faisant part de notre point de vue sur des structures régionales de spiritualité et en les encourageant à consacrer des ressources pour ces structures dont l’activité renforce alors les programmes de la Province pour la formation spirituelle. Tandis que L’Eau du Rocher a été un moyen éminent de réaffirmer notre patrimoine spirituel parmi les réalités d’aujourd’hui, cette tâche est le mandat continu du Postulateur général et de la Commission Internationale du Patrimoine. Plus haut dans ce rapport nous avons parlé de la façon dont la béatification de 47 de nos frères – les Martyrs espagnols – nous a stimulés comme membres du Conseil et comme communauté de frères. Cet événement, et aussi ses liturgies et commémorations très vivantes, ont été le point culminant du travail intensif et consciencieux du frère Giovanni Maria Bigotto, de ses vice-postulateurs, et du frère Gabriele Andreucci qui l’a précédé comme Postulateur général. Pour ces hommes, ce fut un travail affectueux puisque le témoignage de nos frères méritait d’être proclamé. Chacun d’entre nous fut touché de différentes façons. La mort ne les a pas pris par surprise. C’étaient bien évidem-
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ment des temps de dangers et d’épreuves. Leur ferme engagement dans le choix de leur vocation de frère mariste et leur fidélité au service des jeunes nous encouragent à nous réengager nous-mêmes dans notre propre vocation religieuse. Le mandat du Postulateur général continue à être un mandat qui puise dans nos trésors de richesses spirituelles de façon à présenter à notre génération des valeurs maristes qui sont de tous les temps. La tâche de la Commission internationale du Patrimoine a une orientation semblable. Son travail est indispensable pour que nous sachions qui nous sommes. Comme notre spiritualité continue d’évoluer, cette Commission nous aide en nous assurant que cette évolution est authentique et fidèle à notre héritage. La tâche de la Commission est à la fois de faire un travail de recherches savantes et de former un groupe de réflexion pour l’Institut. Sans de nouvelles générations bien préparées pour ces tâches, notre développement spirituel en tant qu’Institut va perdre de sa vigueur. D’où l’importance du travail en cours du CEPAM en Amérique Latine et en Espagne, et du Programme International du Patrimoine qui s’est déroulé à Rome (février – juin 2008).
c) Les éléments clés du renouveau de la vie religieuse mariste La Commission internationale du Patrimoine est l’un des éléments du renouveau de la vie religieuse mariste. Il y en a beaucoup d’autres. Très signifiante est la Formation initiale. Chaque formateur et chaque équipe de formation doivent constamment revenir à deux questions clés : Quel est le monde mariste pour lequel on prépare le jeune ? Comment ce programme peut-il le préparer au mieux pour ce qui
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va venir ? Une équipe du Conseil général a rendu visite à chaque noviciat et chaque scolasticat (et à la plupart des postulats) de l’Institut, posant ces questions et dialoguant avec les formateurs au sujet de leurs réponses. Les résultats de ce premier contact avec la réalité de l’Institut ont donné lieu à un document de réflexion présenté aux Provinciaux et aux Supérieurs de Districts à la Conférence générale de 2005. Ce document a fait apparaître sept défis d’importance. Nous croyons que le défi majeur concernant la formation initiale. La formation initiale est que les programmes donnent la priorité à la spiritualité, à la consécration et à l’évangélisation. En termes simples, la tâche de nos communautés de formation est de former des jeunes frères pleins d’amour de Jésus et enflammés à proclamer la Bonne Nouvelle. Une telle tâche n’est possible qu’avec une équipe dont la responsabilité principale est la formation. En formant de jeunes apôtres, nous formons leur identité mariste et religieuse. Pour conclure la formation initiale, les deux aspects de l’identité ont besoin d’être profondément développés. Une instance clé de cette étape est la communauté de formation elle-même. Nous croyons que pour être efficiente, la communauté a besoin de se composer d’un certain nombre de jeunes (non d’un seul) que l’on forme ensemble et qui se forment les uns les autres. En beaucoup d’endroits de l’Institut, la vie religieuse mariste se vit dans des contextes culturels et religieux sensiblement différents de ceux qui existaient il y a quinze ans quand se préparait le Guide de la Formation. Il y a maintenant une plus grande diversité culturelle dans l’Institut. Nous voulons être sûrs que nous préparons des jeunes pour ces réalités et celles que nous pouvons prévoir. Un événement nouveau important, c’est que les communautés de formation sont, de façon prédominante, internationales et interculturelles, comme le deviennent un nombre croissant de communautés dans différentes Provinces. C’est une vision de la vie mariste qui est internationale et c’est bien plus que l’expérience d’une seule Province ou d’un seul pays qui est un aspect essentiel de l’identité d’un frère mariste de notre temps. Après la Conférence générale, ce document de réflexion a été adressé à chaque équipe de formation pour encourager l’évaluation et l’engagement personnels. L’emplacement des communautés de formation a de nouveau été soulevé comme sujet de réflexion (48.7). Là où cela nous a été possible, nous avons utilisé les rencontres régionales des formateurs pour continuer cette réflexion. La rencontre des Formateurs d’Afrique en juillet 2007 est un exemple significatif de cette réalité. En février 2007, le Conseil a invité à Rome des représentants de chaque scolasticat en vue de réfléchir ensemble sur le caractère des jeunes qui sont en formation actuellement et pour unifier notre point de vue sur le contenu et les progressions qui sont nécessaires à leur formation à cette étape de la formation initiale.
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Au point de vue du Conseil, cette étape de formation a une importance critique pour renforcer l’identité mariste et religieuse du jeune frère et favoriser en lui l’intégration personnelle qui est nécessaire à la vie d’un frère (47.1). Nous avons beaucoup d’inquiétude pour les Provinces qui ont, à notre point de vue, pris des décisions ayant affaibli les programmes de leur scolasticat. Notre contact avec des jeunes frères dans divers contextes nous a conduits à nous inquiéter du peu de profondeur de certains quant à leur identité et de la superficialité avec laquelle l’engagement et les vœux, surtout le célibat, sont compris. Pour être efficace, la formation Initiale a besoin d’assez de formateurs qui, utilisant les méthodes et le langage actuel, puissent accompagner et aider des jeunes d’aujourd’hui à découvrir leur vocation mariste, à en comprendre la richesse et la profondeur, et à vivre la vie religieuse mariste avec engagement et passion. Nous continuons à demander aux Provinciaux de continuer à préparer plus de formateurs. Le besoin reste urgent. Nous en avons donné l’occasion au moyen d’un cours (août 2005–juin 2006 à Nairobi) pour la préparation de nouveaux formateurs maristes. Dans le domaine de la formation initiale, comme dans d’autres, nous avons appris par suite de l’expérience de notre mandat. En jetant un regard en arrière, nous comprenons que nous n’avons pas été assez proactifs pour exercer notre rôle de leader dans ce domaine. Nous comprenons maintenant que pour l’avenir de l’Institut nous aurions dû être plus actifs, en soulignant les déficiences que nous avons vues dans certains programmes de formation initiale. Pour beaucoup de frères, les programmes de formation continue proposés par l’Institut (à l’Escorial et à Manziana) sont des moments clés du renouveau. Les programmes sont régulièrement évalués par les Équipes et par nous-mêmes pendant les visites à ces centres de spiritualité. Forts de ces évaluations, nous croyons que ces sessions sont de vrais moments de grâce qui aident les frères à redécouvrir leur vocation religieuse, à renforcer leur identité mariste et à s’en retourner chez eux avec un engagement renouvelé pour prendre au sérieux des aspects essentiels comme la prière personnelle, la vie communautaire et la mission (47.1). Nous voulons exprimer notre gratitude aux frères des Équipes de Renouveau pour leur service inestimable à l’Institut : Javier Espinosa, Alfonso Levis, Inocencio Martínez, Diamantino N. Duque, Barry Burns et Antoine Kazindu. Pendant notre mandat, nous avons soutenu ces programmes par notre présence au cours de leur déroulement et par l’accompagnement des Équipes. Pendant les premières années de notre mandat, notre accompagnement n’a pas été suffisant. Au cours de ces dernières années, nous avons essayé de mieux faire. Un apport significatif a été la démarche que nous avons entreprise au début de l’année 2006 de faire une évaluation des programmes alors en cours. Une partie de cette démarche fut l’estimation des
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programmes inter-congrégations que nous avons avec les Marianistes. Ce qui a motivé cette révision, c’était de nous assurer que nos programmes proposaient le contenu et les démarches les mieux appropriées pour les besoins des frères et de l’Institut. Un « renouveau » efficace et durable de chaque frère est une manière efficace de renouveler la vie religieuse de l’Institut tout entier. Cette estimation a fait apparaître deux groupes d’âge de frères aux besoins desquels il n’était généralement pas répondu. Des programmes sont mis en place pour ces frères qui se trouvent confrontés à des questions d’importance, après la profession perpétuelle (Programme Horizons), et au moment où quelques frères cherchent à vivre leur engagement religieux dans une forme d’apostolat qui convient mieux à leur âge. (Programme Transitions).
2.1.3 Orientations pour l’avenir a) Une nouvelle vision convaincante de la vie religieuse mariste La vitalité de notre vie et de notre mission en bien des endroits de l’Institut requiert que nous ayons une nouvelle vision convaincante de la vie religieuse mariste pour le 21e siècle. C’est le défi qui sous-tend ce que l’on exprime souvent comme le besoin de bien mettre au clair l’identité du frère mariste. Jusqu’à ce que cela soit fait, nous courons le risque de vivre nos engagements avec hésitation et de rester indécis sur notre mission. Nous observons aussi une recherche de la spiritualité « à la carte ». C’est un choix individuel, sans que soit envisagée une place pour la participation à la communauté mariste et à l’Église. Dans d’autres domaines, nous voyons un fléchissement de la foi, qui a diminué le sens de la consécration et sérieusement affaibli la compréhension de la vie religieuse. En bien des endroits, les laïcs maristes prennent leur juste place dans la mission et le cha-
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2.1 risme de Marcellin. À mesure que l’identité du laïc mariste progresse, des frères se demandent : quelle est alors l’identité d’un frère mariste ?
b) Vivre avec authenticité les valeurs centrales de la vie religieuse Qu’il y ait une sérieuse mise au point sur une façon de vivre avec authenticité les valeurs centrales de la vie religieuse (sainteté, consécration, communauté, mission, vœux) en accord avec une fidélité créatrice à notre charisme. La démarche demanderait d’entreprendre une totale rééducation de nous-mêmes quant à des termes tels que vocation et appel ; les vocations qui existent dans l’Église – à la fois leur spécificité et leur complémentarité. Nous croyons que cette démarche serait aidée par une étude des dimensions religieuses et apostoliques de la vocation. Une telle démarche renforcerait la « culture de la vocation » que nous croyons nécessaire pour la vitalité de l’Institut.
c) Les programmes de formation spirituelle Tandis que nos efforts pour la rénovation spirituelle de l’Institut ont porté des fruits, nous voyons qu’il faut faire encore plus. Le texte L’Eau du Rocher a donné aux frères et aux laïcs maristes un point de référence adéquat pour comprendre et vivre notre spiritualité. L’Année de la Spiritualité a été un cadre pour ces activités de formation. Nous croyons que les programmes de formation spirituelle doivent se développer. Ils doivent exister, influencer la vie des participants, être novateurs dans leur démarche et être régulièrement perfectionnés. Nous réaffirmons que les structures régionales de spiritualité ont à jouer un rôle significatif. Pour les frères, nous observons qu’en bien des endroits beaucoup reste à faire pour mettre en place une spiritualité et des formes de prière qui soient vraiment apostoliques. Notre voyage spirituel est celui d’un continuel approfondissement de nos relations avec Jésus et Marie. Nous encourageons chaque Mariste à s’y engager.
d) La formation initiale Le Conseil général occupe une place privilégiée pour connaître les réalités de l’Institut à travers les diverses Provinces, les diverses cultures et situations qui existent parmi nous. En outre, le Conseil a une responsabilité toute particulière pour ce qui est de la vitalité et de la mission dans l’Institut. Un moyen de base pour assurer cette vitalité est un programme efficace et coordonné de formation initiale pour chaque Province et chaque Région. Pour que se réalise cette vitalité, nous recommandons que le Supérieur général et son Conseil jouent un rôle de guide très actif pour assurer la coordination et l’efficacité de la formation initiale.
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Centrés sur Jésus-Christ : à la source de l’eau vive
Comme nous l’avons dit plus haut, voilà maintenant 15 ans qu’a été publié le Guide de la Formation. Le texte est le fruit de larges démarches de consultation, de réflexions et de synthèse d’expériences. Nous croyons qu’il est opportun de reprendre cette démarche – une évaluation complète de la formation initiale dans l’Institut. Alors que la nature humaine reste la même, les contextes culturels ont changé de manière significative. Est-ce que les contenus, les structures et les démarches de notre formation initiale prennent en compte à la fois les capacités et les défis de ces nouvelles réalités ? En plus, nous nous demandons si de nouvelles approches sur la formation ont été faites depuis que le Guide a été rédigé.
e) Formation continue Nous encourageons ceux qui sont responsables de la formation continue à poursuivre leurs évaluations régulières des programmes qui servent à la fois au renouveau personnel d’un frère et aussi à celui de l’Institut en général. Des programmes inter-congrégations (surtout avec des congrégations de frères) ont intérêt à être développés comme un moyen de renforcer notre compréhension de la vocation de frère. Le prochain Chapitre général proposera à ces équipes des orientations et des priorités pour l’Institut. Elles serviront de points de référence pour des programmes de renouveau. Le prochain Conseil général aura aussi le rôle significatif de donner des orientations clés à ces programmes étant donné qu’il anime l’Institut d’après les vues du Chapitre général. Pour que nos programmes continuent à être la meilleure expérience de renouveau que nous puissions proposer, nous recommandons qu’il soit fait une évaluation très complète des programmes de formation continue organisés par le Conseil général. Nous pensons que cette évaluation devrait être faite par une équipe « ad hoc » extérieure.
f) Coordination des efforts Au niveau de l’Administration générale des processus de réflexion qui seraient un effort plus complet et mieux coordonné aideraient beaucoup à la formation spirituelle dans l’Institut. Nous pensons que dans la prochaine Administration générale ceux qui auront la responsabilité de la Vie religieuse, la Spiritualité, le Patrimoine et la Postulation auraient intérêt à se retrouver pour réfléchir et établir ensemble des projets et pour harmoniser leur animation de l’Institut. Étant donné que cela est important pour la vitalité de l’Institut, nous recommandons que le prochain Conseil général mette en place des structures appropriées qui assureront le développement de notre spiritualité et son animation continue dans tout l’Institut.
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DES COMMUNAUTÉS RENOUVELÉES : QU’IL EST BON DE VIVRE ENSEMBLE ! REVITALISER NOS COMMUNAUTÉS POUR QU’ELLES SOIENT DES FOYERS DE FRATERNITÉ, DE SIMPLICITÉ ET DE VIE ÉVANGÉLIQUE, AU SERVICE DE LA MISSION.
2.2.1 Sens que nous donnons à cet ’appel
L’expérience de la vie communautaire que les membres du Chapitre général de 2001 ont apportée de leurs Provinces s’est vue confirmée et complétée par les réflexions et débats de cette assemblée. Le sentiment que nos communautés avaient besoin d’un renouvellement profond pour être fidèles à leur identité et répondre à leur mission, était fort et largement partagé (22). La revitalisation de nos communautés s’est imposée comme un élément essentiel de la vision « Choisissons la vie ».
La communauté vivante, cette valeur essentielle chez nous, s’affirme aujourd’hui dans le monde comme une source de renouvellement des sociétés et comme un des meilleurs moyens de faire face aux incertitudes du futur. Cette affirmation est tout aussi vraie pour notre Institut en tant que groupe, large, international et implanté dans plusieurs cultures. Toutefois notre type de communauté se distingue de plusieurs autres ; elle n’est pas le fruit d’une volonté humaine. Elle n’est pas le résultat d’un développement social. Elle est réunie par Jésus, et construite sur sa personne. De cette façon la communauté religieuse mariste est un signe de la présence de Jésus partout où elle est implantée. Cham-
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pagnat lui a assigné la mission spécifique de rayonner l’amour de Jésus parmi les jeunes, surtout les plus défavorisés. Nous croyons, et c’est cela notre force, que quand Jésus est le centre de notre communauté, nous sommes des personnes et des groupes toujours nouveaux. Jésus nous oriente alors, comme communauté, vers un avenir à transformer par la force de son évangile. Le Chapitre général recommande aux Frères Provinciaux et à leurs Conseils de promouvoir des communautés qui permettent l’affermissement de la vocation des jeunes frères, l’accueil des laïcs et l’accompagnement de ceux qui sont en recherche de vocation (44.5). L’appel à donner plus de vitalité à nos communautés, c’est donc celui de les renouveler de sorte qu’elles puissent repartir de leurs fondements véritables. Ainsi, non seulement elles sont fortifiées de l’intérieur pour devenir des lieux de croissance et d’épanouissement pour les frères, mais aussi elles deviennent un signe, une présence et un témoignage prophétique au sein de la société. Nous sommes convaincus que la façon concrète de revitaliser la communauté, c’est d’abord la rendre simple et viable en y cultivant les valeurs humaines liées à la confiance mutuelle entre les frères. Le climat nouveau ainsi créé révèle la présence de Jésus et favorise l’adhésion à une vision de la communauté comme une valeur essentielle pour la vitalité de l’Institut.
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2.2.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel A différents niveaux de l’Institut nous avons tous été invités à contribuer à cette transformation au service de la mission évangélisatrice. La réponse est à l’image de l’Institut : variée, complexe, exigeante et engageante. La différence des cultures, pour ne citer que celle-là, apporte certainement une variété d’éléments et d’accents qu’il faut accepter et valoriser pour enrichir la réponse commune. Ces différences s’observent au cours de la recherche sur la vie communautaire en général et pendant le travail d’animation dans les Provinces et Régions de l’Institut. La diversité qui s’affirme, renforce en même temps le bien-fondé de la fidélité à la tradition mariste de la vie communautaire. La mise en pratique de notre compréhension de l’appel à revitaliser les communautés s’est enrichie au cours de nos visites des Provinces. Nous la décrivons en huit points, commençant par les trois aspects suggérés par l’appel même du Chapitre.
a) Lieu de la fraternité Dans nos visites nous avons constaté qu’à travers tout l’Institut la communauté est affirmée comme un foyer de fraternité (23). Des nombreux frères disent leur amour de la communauté. Ils affirment que ce qui les aide le plus à se rapprocher de Jésus et à être fidèles, c’est le partage de la vie et de la foi en communauté. Nous avons constamment encouragé les frères à garder dans leur cœur les expériences vécues en tant que « compagnons merveilleux », afin qu’elles soient une référence pour les moments difficiles. Toutefois, il est important de souligner que le profond sentiment de fraternité exprimé par les frères n’est pas idyllique. Ceux-ci ont aussi partagé leur inquiétude au sujet de l’individualisme ambiant qui envahit les communautés et menace instamment ses valeurs, notamment celle de la fraternité. Par ailleurs un bon nombre de frères qui demandent de quitter l’Institut mettent en cause la qualité de la vie communautaire. Il y a lieu de s’interroger. Avec le 2e appel, l’Esprit nous a interpelés à revitaliser le grand amour fraternel qui caractérise l’expérience de vie de plusieurs frères, comme un signe fort de la vitalité d’une communauté mariste. Aujourd’hui, huit années plus tard, nous constatons qu’il y a un éveil mais en même temps, l’appel reste de grande actualité.
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• Rapport du Conseil général
Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !
b) La simplicité La simplicité s’est toujours imposée comme un trait essentiel de la communauté mariste selon Champagnat. Ceux qui nous connaissent pour nous avoir côtoyés longtemps nous disent qu’elle est ce qui les a marqués le plus. D’autres disent que c’est elle qui nous caractérise. La simplicité évoque le dépouillement, mais c’est elle qui, chez nous, donne le sentiment de plénitude et d’orientation. Dans les moments d’incertitude, devant la croisée des chemins, nous considérons la simplicité comme un élément essentiel de la direction que nous prenons et de la vie que nous choisissons. Le Chapitre général l’a indiquée comme une caractéristique des communautés revitalisées. Notre travail d’animation nous a souvent conduits à parler de la simplicité des attitudes et de la vie matérielle des frères. Dans une communauté, elle est avant tout la confiance mutuelle dans les relations entre les frères. Lorsque chacun accepte ses limites et sa vulnérabilité, la communication fraternelle devient possible et agréable en communauté. Il se crée alors un climat qui favorise la maturité de chacun et la vitalité de la communauté. Nos visites des Provinces ont souvent été pour nous une véritable école de simplicité, particulièrement dans l’usage des biens matériels. Nous avons souvent été témoins, chez plusieurs frères, du contraste entre d’une part, la complexité, la sophistication et même l’opulence du milieu et des œuvres, et d’autre part la volonté de rester simple. La faiblesse de simplicité dans la vie matérielle ou dans les relations entre frères suscite rapidement des appels spontanés et vigoureux à la fidélité aux valeurs maristes. Cependant il faut avouer aussi qu’en plusieurs endroits la lutte est permanente et l’issue de plus en plus incertaine. La pression du consumérisme est si grande que la tentation d’acquérir tout ce qui flatte les sens ou ne rien se refuser est constante. Dans ce domaine, pour rester témoins des valeurs du Royaume il nous faut être vigilant et actifs. Devant la complexité croissante de la société, les frères et les jeunes qui leur sont confiés ont besoin de communautés où se vit la simplicité mariste. Ils ont besoin de ces havres de liberté et de sérénité où ils sont écoutés et peuvent rencontrer Jésus. La formation de communautés vivantes, accueillantes et assainies par la simplicité est un aspect crucial de notre mission aujourd’hui.
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2.2 c) Lieux de vie évangélique au service de la mission Notre mission exige une croissance et une maturité spirituelles des frères et des communautés ; une croissance qualitative, du dedans. Un certain nombre d’expériences communautaires dans l’Institut disent qu’un tel cheminement s’exprime d’une part à travers la simplicité de vie et l’attention aux autres, et d’autre part dans la vie et le partage des valeurs évangéliques au sein d’une communauté et avec ceux qui l’entourent. Ces attitudes et gestes d’engagement chrétien sont le fondement et la source de revitalisation de notre mission dans la société. Il y a donc besoin d’un mouvement permanent entre les deux pôles – communauté et mission – pour que d’une part la motivation et le renouvellement, et d’autre part le travail d’évangélisation, soient continuels. Mettre en pratique l’appel du Chapitre dans notre mission, c’est aussi animer les Provinces à faire face à l’envahissement des média et du sécularisme qui attaque la vérité de notre vie en communauté. Pour cela nous avons, au cours de nos visites, discerné avec les Provinces comment créer et offrir des lieux physiques où la vie évangélique est tangible. Il a été souvent dit que l’homme d’aujourd’hui veut l’expérience et le témoignage. Dans nos diverses rencontres avec les jeunes au cours de nos visites, nous avons constaté que le jeune aussi – destinataire de notre mission – veut la vie évangélique sous une forme palpable, la foi intégrée dans la vie de chaque jour, pour nourrir sa foi et soutenir son engagement. La communauté mariste est appelée à être à l’avant-garde de ces lieux privilégiés où les jeunes peuvent faire et vivre cette expérience.
d) Perceptions de la communauté Nous avons observé que les frères ont une vision diversifiée de la communauté. Selon leur âge, leur formation, leur type d’apostolat, etc., les frères tendent à développer une vision particulière de la communauté. Par exemple, les générations nouvelles vivent la liberté individuelle comme le trait essentiel de leur vie religieuse et communautaire, alors que les frères plus âgés donnent une plus grande valeur aux structures et à la discipline religieuse. Ces deux approches se complètent bien par leurs contenus évangéliques, pourvu que les différences invitent à créer des foyers animés par l’écoute mutuelle et le dialogue entre les générations (24). La mentalité individualiste et indépendante, caractéristique de la société actuelle, fait des ravages dans les communautés. D’autre part la tendance à considérer la communauté comme un simple phénomène social se répand. La dimension prophétique, essentielle à l’existence même de la vie communautaire, faiblit et parfois tend à disparaître. Dans ce cas il devient de bon ton de réduire une bonne vie de communauté à une simple question d’organisation efficace et de courtoisie.
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Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !
Face à ce malentendu pernicieux, aux racines si profondes et si envahissantes, l’énergie paraît manquer. Les actions menées ne sont pas à la hauteur du besoin. Souvent les bonnes réactions suscitées par telles ou telles initiatives n’ont qu’un retentissement bien limité.
Les contacts avec les Provinces nous ont révélé l’importance des difficultés dues à des perceptions différentes de la communauté. Mais nous avons aussi noté l’ampleur des efforts accomplis par les Provinciaux et leurs Conseils pour répondre à ce défi. Parmi les résultats de cet effort, aujourd’hui des groupes de frères disent leur admiration pour des vertus propres à une génération différente de la leur, plus jeune ou plus âgée. D’autres admirent l’esprit de dialogue qui peu à peu s’installe dans les communautés. Nous avons constamment suggéré que la réponse à cette situation pourrait se trouver dans la formation initiale. Mais nous avons aussi besoin d’animateurs de communauté bien préparés pour gérer les différences d’approche qui se multiplient et s’amplifient au fur et à mesure que la société change et devient plus complexe.
e) Formation des supérieurs Dans un monde de plus en plus sophistiqué, avec des changements rapides dans la société et une diversité croissante des expériences d’un frère à un autre, l’animateur d’une communauté mariste a besoin de com-
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2.2 pléter ses dons naturels nécessaires par une bonne préparation à sa mission, et ensuite par une mise à jour continuelle (44.3). Nous avons eu écho des efforts des Provinces à donner une formation aux animateurs de communautés. Plusieurs Provinces ont créé une structure permanente permettant aux supérieurs locaux de se rencontrer régulièrement pour échanger les expériences et pour réfléchir ensemble sur des thèmes et des questions communes. Certaines Provinces ont élaboré des plans de formation s’étendant sur plusieurs années (44.2-3). D’autres ont agi en groupe de Provinces ou de Régions. Il y a des frères qui ont parfois exprimé leur déception quant au résultat concret dans la vie des communautés pour tant d’efforts consentis. En effet la formation des animateurs de communauté continue à être un grand défi dans plusieurs Provinces. Mais il y a aussi des résultats encourageants. Par exemple, les animateurs de communauté se sentent plus soutenus dans leur rôle et de façon générale il s’est développé un climat de détente qui favorise la liberté et le dialogue. D’autre part il existe désormais un consensus sur la nécessité d’une bonne formation des animateurs de communauté. Notre compréhension de l’appel sur la revitalisation des communautés a grandi au fur et à mesure de nos contacts avec les Provinces et les frères. Nous avons appris que l’inquiétude sur le sujet est profonde et largement partagée. Nous sommes convaincus que l’enjeu est crucial et qu’il nous faut rester attentifs, ouverts et créatifs. Mais, fort heureusement, nous avons aussi observé la détermination de plusieurs frères, supérieurs provinciaux et autres, à poursuivre l’approfondissement spirituel, la réflexion et l’action en vue de créer des communautés qui soient véritablement au service de l’évangélisation.
f) Visite des Provinces Dans nos visites des Provinces nous avons accordé une attention spéciale aux besoins d’animation des communautés (44.2-5). Au cours de la première visite, d’une façon particulière, l’attention était portée sur la communauté en tant que structure de base de l’Institut. Nous avons séjourné dans toutes les communautés. Les réunions communautaires ont été des grands moments de partage. Les frères avaient l’occasion de partager sur les événements de leur vie et sur leur chemin dans la foi (42.2). Nous avons eu aussi un entretien personnel avec chaque frère. Nos rencontres avec les Provinciaux et les Conseils provinciaux ont été l’occasion de partager sur la vitalité des communautés et d’offrir nos encouragements. Nos entretiens étaient, pour l’essentiel,
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consacrés à la réflexion et à la recherche de possibles approches des différentes situations et questions qui se posaient. Dans plusieurs Provinces nous avons rencontré des communautés pleines de vitalité. Ces communautés, malgré leurs différences notoires, présentaient pourtant des traits communs. Elles avaient, par exemple, une fidélité remarquable aux moments communautaires tels que les temps de prière, les repas, des moments gratuits ensemble, etc. (43.6)5. Selon l’expérience partagée, ces moments réguliers de rencontre ont contribué à développer l’écoute mutuelle et la disponibilité dans les communautés (43.3). Nous avons aussi rencontré des communautés qui, s’inspirant de l’appel du Chapitre général, avaient explicitement introduit l’option « centrés sur Jésus-Christ » dans leur projet de vie communautaire. La référence régulière à un tel projet aidait les frères à rester fidèles à cette option essentielle. Nous avons aussi admiré et soutenu la créativité des communautés qui accueillent les jeunes de façon habituelle pour un partage de vie et de foi (43.1). En général les rencontres comprennent un moment de prière, un repas et un temps de recréation. Le tout se passe sans formalité et les jeunes peuvent s’exprimer très librement. Dans la mesure où ces expériences heureuses étaient isolées et peu connues, nous avons encouragé les Provinciaux et les frères de ces communautés à bien identifier les raisons de leur vitalité, à les approfondir et à les partager avec les autres, le plus largement possible.
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Seán Sammon, De merveilleux compagnons, Vie communautaire chez les Petits Frères de Marie, p. 68-70
Les rapports de visite des Provinces ont toujours réservé une place importante à la vitalité des communautés (22). Les communautés y sont présentées comme les cellules de base et donc le lieu où se mesure le niveau de la vitalité de l’Institut. Les frères sont invités, ensemble et personnellement, à être créatifs dans l’animation et le renouvellement de leurs communautés (43.1 et 6). Les frères sont animés et sensibilisés au rôle crucial de la communauté dans leur équilibre personnel et dans la vitalité de la Province et de l’Institut.
g) Cours organisés par l’Administration générale pour les animateurs de communauté En 2005, la Commission de la Vie religieuse du Conseil général organisa et offrit un cours de deux mois pour les animateurs de communauté (44.3). Toutes les Provinces de l’Institut furent invitées à envoyer des participants. Finalement deux sessions en langue espagnole furent organisées à l’Escorial, en Espagne, et une session en langue anglaise fut organisée à Nemi, à Rome. Les participants au cours devaient pouvoir contribuer au programme d’animation des communautés dans leurs Provinces et étendre la formation reçue à d’autres animateurs de communauté de leur Région.
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2.2 En 2007 la commission de la Vie religieuse du Conseil général a établi un contact avec les frères qui ont participé au cours d’animateurs pour s’enquérir de leur contribution dans leurs Provinces et Régions. Environ 45% des participants donnèrent une réponse au questionnaire envoyé. L’information reçue montrait des différences remarquables. Un certain nombre de ces animateurs formés participent activement à l’élaboration et à la réalisation des programmes provinciaux et régionaux en faveur du leadership des communautés. D’autres, par contre, sont engagés dans des apostolats peu liés à l’animation des communautés et n’ont pas la possibilité de partager les acquis de leur formation.
h) « De merveilleux compagnons » L’action la plus large au sujet de l’appel à revitaliser les communautés a été sans doute la circulaire De merveilleux compagnons6. Au cours de nos visites, les Provinciaux nous ont demandé parfois de faire un travail d’animation sur la vie communautaire. De merveilleux compagnons fut alors un instrument précieux. En ces temps de confusion sur plusieurs aspects de la communauté, cette circulaire a apporté à de nombreux frères clarté et sérénité. En donnant des références communes, la circulaire a contribué au dialogue sur la communauté.
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Seán Sammon, De merveilleux compagnons, Vie communautaire chez les petits Frères de Marie, Rome 2005.
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La communauté est bien apparue comme une construction où chaque membre du groupe apporte une part significative. Les questions posées aident les frères à s’interroger sur leur lecture de la réalité et leur participation en communauté. La circulaire a fourni de bonnes bases pour ceux qui veulent réfléchir sur le sujet. Une des difficultés que nous voyons souvent dans les communautés consiste en une polarisation. D’une part il y a ceux qui se sentent sûrs dans des structures connues et rejettent le changement, et d’autre part ceux qui veulent une liberté débridée et déclarent la spiritualité comme une affaire individuelle. Dans les deux cas la communauté tend à devenir irréelle. « De merveilleux compagnons » a sorti la réalité communautaire de son isolement en établissant ses liens profonds avec l’identité, avec la mission et avec la diversité des cultures. Les frères sont animés à vivre une vie communautaire située dans un monde réel et vivant, soumis à des changements qu’elle doit accueillir et auxquels elle doit s’adapter. Les jeunes, cible privilégiée de notre mission, représentent ce monde. Ils en font partie.
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Des communautés renouvelées : qu’il est bon de vivre ensemble !
Finalement la circulaire interpelle les frères sur la regrettable tendance à réduire la communauté à un pur phénomène social. Elle nous présente la communauté comme un acte de foi qui échappe aux définitions trompeusement rassurantes. Ainsi le défi de la communauté est resitué à sa véritable place, c’est-à-dire au sein de la relation avec Dieu.
2.2.3 - Orientations pour l’avenir a) La réflexion et l’animation Nous croyons que la vitalité des communautés continuera à être un défi majeur de l’Institut au cours des années qui viennent. Pour y répondre de façon effective et durable, les initiatives auront besoin d’être bien étudiées. Une façon possible de faire serait d’assurer la réflexion et l’animation des communautés au sein de l’Administration générale, au niveau des Régions et au niveau des Provinces, et que les trois instances harmonisent leur travail. Cette réflexion pourrait porter sur les point suivants : ■ Un approfondissement et une clarification théologiques de la vie communautaire. ■ Affirmation du lien essentiel entre notre vie communautaire, notre identité mariste et notre mission et son expression dans les structures de la communauté. ■ La valorisation et la revitalisation du rôle de supérieur de communauté et la clarification de la mission liée à cette fonction. b) Les cours de formation Les cours de formation de type Escorial et Nemi 2005 ont eu un impact dans plusieurs Provinces, surtout lorsqu’il y avait un mécanisme de suivi. Des initiatives semblables pourraient être utiles.
c) Restructuration des communautés Faudrait-il promouvoir la restructuration de certaines communautés ? Les communautés éloignées, trop petites et avec énormément de travail tendent à développer une vision contraire à l’invitation du deuxième appel du Chapitre général de 2001.
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AVEC
LES LAÏCS
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ÉLARGIR L’ESPACE DE LA TENTE NOUS NOUS SENTONS APPELÉS À APPROFONDIR NOTRE IDENTITÉ SPÉCIFIQUE DE FRÈRES ET DE LAÏCS, DANS LE PARTAGE DE LA VIE : SPIRITUALITÉ, MISSION, FORMATION…
2.3.1 Sens que nous donnons à cet appel
Le Pape Jean-Paul II a exhorté l’Église universelle pour qu’en ce millénaire naissant les laïcs aient un rôle spécial à jouer : « Des situations nouvelles, dans l’Église comme dans le monde, dans les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles, exigent aujourd’hui, de façon toute particulière, l’action des fidèles laïcs. » Et le Pape de les inviter à accepter l’appel du Seigneur « à prendre une part très vive, consciente et responsable à la mission de l’Église, en ce moment magnifique et dramatique de l’histoire7. »
Comme le suggérait le Pape, l’Institut, au cours de ces dernières années, s’est engagé dans la tâche de « susciter et alimenter une prise de conscience plus nette du don et de la responsabilité que tous les fidèles laïcs – et chacun d’eux en particulier - ont dans la communion et la mission de l’Église8. » Lorsque nous nous référons concrètement à l’appel venant du Chapitre général, il nous semble que derrière lui se trouve l’expérience des capitulants dans leurs propres Unités administratives, plus qu’une réflexion 8 Christifideles laici, 2 théorique. On parle, en fait, d’une riche expérience de partage entre 7
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Christifideles laici, 3
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frères et laïcs (un des termes les plus utilisés dans cette section), et une conviction profonde y est affirmée : « Nous sommes convaincus que l’Esprit de vie nous conduit sur ce chemin commun » (29). Au cours de ces dernières années, l’Institut a parcouru un chemin aux défis multiples, que frères et laïcs ont parcouru en commun. Nous croyons, cependant, que le titre que le document du Chapitre donne à cet appel exprime bien une invitation profonde, adressée surtout aux frères : « Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente ». Une claire invitation, donc, à ce que chaque frère, chaque communauté mariste ouvre ses portes et son cœur, accueille sans préjugés, s’enrichisse dans le partage. Nous nous trouvons devant un phénomène nouveau dans l’Institut et, comme il est normal, à mesure que nous avançons se posent de nouvelles questions auxquelles il faudra répondre ensemble. Nous relevons en particulier un grand souci de l’identité : on recommande au Conseil général de faire en sorte que frères et laïcs puissent « expliciter leur identité mariste : ce qui est commun, ce qui est spécifique, ce qui est complémentaire dans notre vocation propre, et clarifier les formes différentes d’être laïc mariste » (47.2). Lors de nos visites nous avons souvent entendu la question : « Qu’est-ce qu’un laïc mariste ? », demandant une définition et une clarté plus grandes à ce sujet. Mais il nous semble que, souvent, cette question en suppose une autre corrélative : « Qu’est-ce qu’un frère mariste ? » En effet, pour le Chapitre il était préoccupant que « Avec la perte de leurs fonctions traditionnelles, plu-
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2.3 sieurs frères s’interrogent sur le sens de leur vocation et remettent même en cause le choix qu’ils avaient fait » (11.3). Il nous semble aussi que, en englobant dans cet appel l’identité des laïcs et celle des frères, le XXe Chapitre général voulait souligner la complémentarité charismatique des deux vocations et le besoin d’agir ensemble, sûrs que « une telle dynamique ecclésiale sera entièrement au bénéfice du renouvellement même et de l’identité de la vie consacrée9. »
2.3.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel a) Les laïcs maristes, une priorité : avancées et réticences
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Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique : Repartir du Christ 31; cf Vita Consecrata, 55.
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Dés le début de notre mandat, et pour souligner l’importance que nous accordions au sujet, nous avions créé d’abord une Commission sur les laïcs maristes et ensuite, après la Conférence générale de 2005, un Bureau. Pour diverses raisons et jusqu’en 2005, il n’y a pas eu de continuité en ce qui concerne les frères nommés comme Secrétaires de la Commission. De ce fait, celle-ci ne s’est pas beaucoup renforcée. L’arrivée de F. Pau Fornells, en avril 2006, comme Directeur du nouveau Bureau des laïcs a signifié un nouvel élan, tant au niveau de l’Administration générale qu’au niveau des contacts avec les différentes Régions de l’Institut. Notre reconnaissance à F. Pau pour son enthousiasme et sa grande capacité de travail dont on voit déjà les fruits parmi nous.
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Avec les laïcs : élargir l’espace de la tente
Sachant que l’invitation à « élargir la tente » s’adresse surtout aux frères, nous avons l’impression que, en général, d’importants progrès ont été faits dans l’Institut en ce qui concerne l’ouverture aux laïcs, la coresponsabilité dans nos œuvres éducatives et une plus grande prise de conscience de la vocation mariste des laïcs.
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F. Seán Sammon, Faire connaître et aimer Jésus, p. 54 11
Toutefois, « certains frères parmi nous n’ont admis l’idée d’un partenariat mariste qu’avec des réticences. Le voyant comme un autre signe de diminution, ils l’estiment nécessaire par suite de la diminution du nombre de frères10. » Cette position fait naître chez ces frères une attitude de méfiance qui, dans certains cas, se manifeste aussi dans des options prises par quelques Supérieurs d’Unités administratives et leurs Conseils, spécialement lorsque dans la prise de décisions ou dans leur application on va à l’encontre des grands principes auxquels nous disons adhérer.
b) Clarifier notre identité mariste
F. Seán Sammon, Circulaire de convocation du XXIe Chapitre général, p. 36 12
Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique : Repartir du Christ 31
À la fin de notre mandat, nous croyons que l’appel à « expliciter l’identité mariste » reste un défi pour l’Institut : « La vocation d’un frère mariste et celle d’un laïc mariste sont deux appels différents mais sont tous les deux nécessaires à la vie de l’Église. Il nous faut clarifier certaines confusions actuelles sur l’identité de chacun, en précisant des éléments communs aux frères maristes et aux laïcs maristes ainsi que les caractéristiques respectives de ces deux vocations uniques11. » Dans cet effort de définition et de clarification, il nous faudra approfondir notre propre expérience, en prenant en compte les avancées de la théologie du laïcat et de la vie religieuse. Un dialogue ouvert et fraternel avec les expériences d’autres institutions peut aussi nous aider. Un autre sujet à approfondir est celui des relations mutuelles entre ces identités : voir comment nous nous aidons et dans quelle mesure nous avons besoin de l’autre, puisque « la communion et la réciprocité dans l’Église ne sont jamais, en effet, à sens unique. Dans ce nouveau climat de communion ecclésiale les prêtres, les religieux et les laïcs, loin de s’ignorer réciproquement ou de s’organiser uniquement en vue d’activités communes, peuvent retrouver le juste rapport de communion et une expérience renouvelée de fraternité évangélique et d’émulation charismatique mutuelle, dans une complémentarité toujours respectueuse de la diversité12. » Nous espérons que la publication prochaine de « La vocation du laïc mariste », après un long processus d’étude et consultation, sera une bonne contribution dans cette ligne. Le document, confié à une Commission internationale de laïcs et de
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2.3 frères qui a commencé ses travaux en 2006, n’a pas la prétention d’être un traité, pas plus que de dire le dernier mot sur le sujet, mais il voudrait répondre à l’objectif suivant : essayer d’expliquer la vocation du laïc mariste en s’appuyant surtout sur des témoignages de vie de laïcs maristes.
c) Processus de formation conjointe et vitalité charismatique Le XXe Chapitre général a invité les Provinciaux et leurs Conseils à mettre en place ou à poursuivre des processus de formation conjointe pour frères et laïcs (29 et 44.6). Au Conseil général, par contre, il a été demandé de soutenir le Unités administratives qui auraient plus de difficulté dans la réalisation de ces programmes (47.4). Nous pourrions placer dans ce même contexte l’appel à promouvoir dans chaque Unité administrative « des expériences qui exigent de partager la mission, la spiritualité et la vie des laïcs » (44.8), et à faciliter l’échange d’expériences significatives au niveau international à travers les moyens de communication de l’Institut (47.6). En 2004 nous avons envoyé un questionnaire sur les différents aspects se rapportant aux laïcs maristes. Lorsque nous avons posé des questions sur les programmes de formation existants, nous avons perçu que la plupart des Unités administratives disposaient de programmes pour les laïcs, mais que très peu d’entre elles répondaient au désir du Chapitre, qui demandait des programmes de formation pour frères et laïcs. C’est pour soutenir cette ligne d’action qu’en mai 2007 s’et tenue à Les Avellanes (Espagne) une rencontre internationale à laquelle ont participé 22 Unités administratives de l’Institut, avec pour thème « Processus de formation conjointe de laïcs et frères ». Nous pensons que la rencontre de Les Avellanes a été très significative pour donner une nouvelle orientation à des programmes de formation conjointe, comme en témoigne une série « d’éléments fondamentaux » issus de cette réunion et appliqués dans deux rencontres afin de donner une suite à ce qui avait été vécu : l’une a eu lieu à Quito (Équateur), en juillet 2008, pour la zone linguistique hispano-portugaise, et un autre aura lieu à Saint-Paul-Trois-Châteaux (France). Le seul nom de ces rencontres (« Expériences sur des processus de formation conjointe et vitalité charismatique ») indique déjà quelques aspects de leur contenu, comme par exemple, l’importance de l’expérience communautaire ou l’union inséparable entre le vécu du charisme, de la spiritualité et de la mission.
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d) Association, coresponsabilité, participation Nous voulons attirer l’attention sur un événement hautement significatif du cheminement conjoint des frères et des laïcs : la célébration de l’Assemblée de la Mission Mariste. Le processus mené à bien a supposé une collaboration et une interaction étroites dans chacune des phases de l’Assemblée et à tous les niveaux de l’Institut, reflétant une riche diversité de participation à la mission mariste et d’adhésion au charisme. Une section du document final de l’Assemblée témoigne de l’importance du sujet : « Maristes de Champagnat en mission partagée », lui consacrant une section propre. Les convictions et les suggestions exprimées dans ce document, tant au niveau de la vocation qu’au niveau de la mission, reflètent bien ce qui est ressorti dans les Unités administratives pendant le processus de l’Assemblée, et partant de ce que pensent et sentent frères et laïcs dans l’Institut.
Au sujet de l’association des laïcs et de leur participation à la vie de l’Institut, le Chapitre invitait les Unités administratives à « établir les structures nécessaires pour que la coresponsabilité entre frères et laïcs soit effective au niveau de la planification, de l’animation et de la gestion des œuvres où nous travaillons » (44.7). Le Conseil général quant à lui veillera à ce que les laïcs « puissent participer de façon appropriée dans des instances de l’Institut » (47.5). Il est donc invité, en outre, à « envisager l’étude de diverses formes d’appartenance à l’Institut et de permettre à des laïcs, en concertation avec les Provinciaux et leur Conseil, de vivre (ad experimentum) diverses formes d’engagement mariste. À partir de ces expériences, le Conseil général veillera à mettre en place le cadre juridique qui permettra, éventuellement, de prendre une décision à ce sujet, au 21e Chapitre général » (47.3).
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2.3 Durant les années de notre mandat, nous avons été témoins de l’effort consenti par de nombreuses Unités administratives et par l’Administration générale elle-même pour trouver et mettre en route des structures qui facilitent l’exercice de la coresponsabilité demandée par le Chapitre. En ce sens, nous devons reconnaître que certaines Unités administratives ont fait de grandes avancées, alors que d’autres n’en sont qu’à leurs débuts. Pour faciliter concrètement la participation des laïcs dans l’Administration générale, spécialement dans un domaine qui les touche si directement, un « Bureau élargi » a été crée au sein du Bureau des laïcs, à caractère consultatif, formé par trois laïcs et deux frères. Le Mouvement Champagnat de la Famille Mariste compte en ce moment quelque 300 Fraternités, auxquelles participent 3 600 personnes environ. Presque 95% de ces Fraternités se trouvent en Amérique et en Europe ; le reste, en Afrique et en Asie. Il n’y a aucune Fraternité en Océanie. Tout au long de notre mandat, nous avons essayé de promouvoir la coordination et le partage au niveau régional, particulièrement en Amérique et en Europe. De fait, un Conseil de délégués du Mouvement Champagnat fonctionne dans ce dernier continent depuis 2007. Comme l’avait déjà affirmé le XIX° Chapitre général, nous croyons que « le Projet de vie du Mouvement Champagnat offre un chemin valable aux laïcs pour vivre la spiritualité mariste », et nous sommes conscients que pour beaucoup ce Mouvement a été un lieu tout à fait adéquat pour vivre leur croissance personnelle et leur engagement chrétien. Lors de nos contacts avec les Fraternités du Mouvement Champagnat, nous avons perçu un haut niveau d’adhésion institutionnelle, de l’enthousiasme et une volonté sincère de vivre le charisme mariste en communauté. Toutefois, dans la plupart des Unités administratives nous avons senti le souci de la relève des générations puisque, pour différentes raisons, le Mouvement Champagnat n’a pas réussi à toucher les nouvelles générations issues de la Pastorale Mariste des Jeunes. Rappelons-nous que le Chapitre avait invité toutes les communautés de l’Institut à promouvoir la constitution de Fraternités du Mouvement Champagnat ou à accueillir d’autres formes possibles d’association (43.10). L’étude sur les « différentes formes d’appartenance à l’Institut » que demandait le XXe Chapitre général sera intégrée dans le document sur « La vocation du laïc mariste » ; nous pensons toutefois que nous n’avons guère avancé
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dans ce domaine. Dans quelques Unités administratives, des essais sur de nouvelles manières d’Association sont en cours, mais ils se trouvent encore à l’état embryonnaire. Les rares expériences réalisées dans l’Institut nous semblent insuffisantes pour en tirer des conclusions en ce moment et faire des propositions d’avenir. Plus de la moitié des Unités administratives de l’Institut ont des communautés dans lesquelles, par choix délibéré, il y a des laïcs, comme le recommandait le Chapitre (30 et 44.8). Les styles et les manières concrètes de s’organiser et de mener à bien l’expérience sont très divers selon les lieux et les circonstances de chaque Unité administrative, tels les facteurs culturels ou autres, mais nous pourrions les classer sous trois grands ensembles : celles qui ont été créées pour favoriser le volontariat, celles qui mettent l’accent sur le discernement de la vocation, et celles qui sont nées en vue de partager la vie et la mission. Une communauté spécialement significative, étant donné son importante pour l’Institut, sera sans doute la communauté d’accueil de la Maison remodelée de l’Hermitage. Internationale dès le départ, cette communauté a été créée conjointement par le Conseil général et la Province de l’Hermitage. Même si elle ne démarrera officiellement qu’en février 2010, ses futurs membres ont déjà commencé à se préparer et à planifier ensemble. Ils disent se percevoir « comme une communauté mariste de frères et laïcs engagés à vivre avec ferveur le charisme et la spiritualité qui nous viennent de Saint Marcellin. Nous inspirant de l’attitude d’écoute de Marie, notre Bonne Mère, nous cherchons à faire en sorte que les « lieux maristes » deviennent un centre de spiritualité ouvert à tout l’Institut Mariste et à l’Église locale. Aussi souhaitons-nous travailler de toutes nos forces pour que, grâce au témoignage de vie de notre communauté, les « lieux maristes » soient un espace où chacun se sente accueilli avec la chaleur du charisme mariste, où chacun trouve une motivation et une occasion de renforcer des processus de croissance spirituelle, où chacun approfondisse son expérience et sa connaissance du charisme mariste. »
2.3.3 Orientations pour l’avenir a) La vocation du laïc mariste Nous pensons que la publication du document « La vocation du laïc mariste » peut être une excellente occasion pour que frères et laïcs prennent conscience de cette vocation spécifique ainsi que de sa relation avec la vocation
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2.3 du frère. Cela dépendra en grande partie de la façon dont cette étude sera envisagée et approfondie dans chacune des Unités administratives. Un défi particulier consistera à porter une attention spéciale à des laïcs maristes ayant conscience d’une vocation plus spécifique, sans pour autant exclure qui que ce soit, de manière que d’autres personnes qui témoignent d’un autre type d’adhésion sentent qu’il y a aussi de la place pour elles.
b) Processus de formation conjointe et vitalité charismatique En plus de poursuivre des programmes de formation qui existent à plusieurs niveaux, nous croyons qu’il convient d’approfondir les processus engagés avec les « Expériences sur des processus de formation conjointe et vitalité charismatique ». Il nous semble, donc, que ces processus devraient continuer jusqu’à leur concrétisation dans chacune des Unités administratives.
c) Nouvelles formes de rattachement au charisme mariste Quant aux « différentes formes d’appartenance à l’Institut », il nous semble que l’Assemblée de la Mission Mariste a indiqué un changement d’orientation important, puisqu’elle parle de « susciter de nouvelles formes de rattachement au charisme mariste » plus que de rattachement à l’Institut. Nous croyons que ce chemin, suggéré par laïcs et frères, devrait être exploré à l’avenir.
d) Une nouvelle pastorale mariste de la vocation Compte tenu de la complémentarité de la vocation du frère et de celle du laïc mariste, nous relevons le défi lancé par l’Assemblée de la Mission Mariste, de « promouvoir une nouvelle pastorale mariste de la vocation ». Le XXe Chapitre général avait déjà exprimé ce défi lorsqu’il invitait chacun des frères à « promouvoir la vocation mariste des frères et des laïcs » (42.5).
e) Processus de formation et accompagnement personnel Concernant les laïcs qui veulent vivre leur vie chrétienne comme Maristes, nous pensons qu’il faudra préparer des processus de formation adaptés à leurs besoins, ainsi qu’un accompagnement personnel de qualité, tant au niveau humain qu’au niveau spirituel. Souvent, dans les Unités administratives la priorité est donnée à l’accompagnement des groupes, mais de nombreux laïcs ont
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exprimé ce besoin particulier qui, dans des nombreux cas, ne se concrétise pas.
f) Une plus grande articulation des laïcs maristes Une plus grande articulation des laïcs maristes au niveau provincial, régional et international est essentielle. Les laïcs qui s’identifient davantage avec le charisme mariste et témoignent d’une capacité de réflexion et de leadership, devraient pouvoir se rencontrer pour approfondir les réponses que l’Esprit leur demande.
g) L’élément communautaire Nous croyons que l’élément communautaire, essentiel dans le charisme que nous avons hérité de Marcellin Champagnat, doit continuer à se développer à travers ses différentes expressions : Fraternités du Mouvement Champagnat ou autres groupes, communautés formées par frères et laïcs, etc. En 2010 nous fêterons le 25e anniversaire du lancement du Mouvement Champagnat: ne serait-ce pas un bon moment pour évaluer ce mouvement et envisager son avenir?
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MISSION
ET SOLIDARITÉ :
UN FEU QUI EMBRASE ET CONSUME ALLER DE L’AVANT ENSEMBLE, FRÈRES ET LAÏCS, DE FAÇON RÉSOLUE ET MANIFESTE, EN NOUS RAPPROCHANT DAVANTAGE DES ENFANTS ET DES JEUNES PLUS PAUVRES ET EXCLUS, À TRAVERS DE NOUVEAUX CHEMINS D’ÉDUCATION, D’ÉVANGÉLISATION ET DE SOLIDARITÉ.
2.4.1 Sens que nous donnons à cet appel
Nous croyons que le XXe Chapitre général s’est fait l’écho, en premier lieu, d’un appel pour unir « mission » et « solidarité » sous un même titre, en constituant pour cela une seule Commission qui a traité les deux sujets, à la différence de tout ce qu’ont fait les capitulants du XIXe Chapitre général. Il nous semble y reconnaître une invitation à tout l’Institut de vivre dans l’unité de cœurs et d’action cet appel si fort, et à dépasser les luttes de « factions » entre nous.
Mais l’appel lui-même ne semble pas prêter tellement à des interprétations et il est absolument clair dans son objectif : « aller de l’avant … en nous rapprochant davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et exclus » (31). Les capitulants, tout en reconnaissant le travail réalisé dans nos institutions éducatives, expriment un sens de l’urgence dans l’appel, puisque « il reste encore beaucoup de chemin à faire » (32) : « aller de l’avant … de façon résolue et manifeste » (31) ; « nous brûlons du désir que nos institutions soient plus porteuses d’évangile et promotrices de justice » (33) ; « nous cherchons de nouvelles présences qui pourront exprimer notre option préférentielle pour les pauvres » (34 et 48.7).
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Le Chapitre nous offre en plus deux grands axes comme critères d’évaluation de nos œuvres éducatives : « l’évangélisation et l’option préférentielle pour les pauvres et les exclus » (45.2).
2.4.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel a) « Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume » L’appel adressé à l’Institut est très clair, mais nous nous rendons compte que, en fait, il y a entre les frères « de grandes différences d’opinion » sur ce sujet13. Comment réaliser le mandat si clair de « favoriser de nouvelles présences et le déplacement des frères, des communautés et des œuvres vers les pauvres » (48.7) et en même temps contribuer à dépasser ces différences d’opinion qui ont créé des barrières invisibles entre nous ? Dans notre travail, tout au long de ces années, nous avons essayé d’être clairs dans ce que le Chapitre demandait à l’Institut (la Circulaire « Faire connaître et aimer Jésus-Christ » pourrait en être un bon exemple) et ainsi que nous l’exprimions dans nos visites aux Unités administratives de l’Institut, spécialement dans le rapport final. Mais en même temps nous avons fait part de notre conviction profonde que c’est un appel pour unir et non pour diviser ; unir nos forces plutôt que de les dépenser en discussions
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F. Seán Sammon, Faire connaître et aimer Jésus. p. 63 et ss.
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2.4 stériles : nous sommes tous appelés à « aller de l’avant … en nous rapprochant davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et exclus » (31), bien que nous ne soyons pas tous appelés à le faire de la même façon, comme le reconnaissait déjà le XIXe Chapitre général14. À travers le travail de la Commission de la Mission (F. Juan Miguel Anaya, que nous remercions pour son excellent travail comme secrétaire principal, y a tenu un rôle important,), nous avons aussi choisi, expressément, de soutenir de la meilleure manière possible les différents domaines de la mission mariste (un bon exemple serait l’organisation de rencontres internationales : gestion des œuvres éducatives, pastorale mariste des jeunes, universités maristes, œuvres sociales maristes…). Nous pensons que ce fut une manière pratique de souligner, dans l’esprit de « Mission Éducative Mariste » qu’il n’existe qu’une seule mission qui s’exprime par des formes et visages différents. Et c’est là justement une richesse, plutôt qu’une limite. Nous avons l’impression que, bien que « de grandes différences d’opinion » persistent encore entre nous, plutôt liées à des facteurs émotifs, celles-ci sont affrontées maintenant avec des attitudes plus sereines et pacifiques que dans le passé. En ce qui concerne les avancées au sujet de « nous rapprocher davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et exclus », nous croyons que des avancées significatives ont été faites dans l’Institut, d’abord par une sensibilisation croissante de frères et laïcs à cet appel, indépendamment du 14 Documents lieu où ils exercent leur mission mariste. Mais il y a eu aussi une avancée du XIXe Chapitre général, grâce à la création de nouvelles présences directement au service de ces Solidarité, 19 enfants et jeunes, ainsi que par le travail réalisé au sein de nos actuelles
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Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume
institutions : éducation pour la solidarité, souvent théorique et pratique ; plus grande ouverture dans les admissions aux centres, en donnant une préférence aux plus défavorisés ; attention particulière aux élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux, etc. Malgré tout, sur la base des impressions de nos visites, nous croyons qu’un bon nombre d’Unités administratives n’ont pas fait de pas significatifs ces dernières années pour réaliser la directive du Chapitre de « créer de nouvelles présences parmi les pauvres … qui favorisent un nouveau style de vie religieuse mariste, en vivant avec et comme les gens simples et pauvres, et en nombre tel que nous puissions reconnaître que notre option préférentielle est par ceux-ci effective » (48.7). De notre côté, comme Conseil général, nous reconnaissons que, après avoir opté pour un type d’animation de la mission qui comprenait de multiples aspects, nous n’avons pas réalisé une animation explicite et suffisante de quelques mandats du Chapitre général à ce sujet, comme par exemple, quand il est demandé au Conseil de « favoriser de nouvelles présences et le déplacement des frères, des communautés et des œuvres vers les pauvres » (48.7), ou lorsqu’il est demandé aux responsables des Unités administratives « que soient évaluées les œuvres apostoliques et, si nécessaire, qu’elles soient réorientées de manière qu’elles se situent dans la ligne de l’évangélisation et de l’option préférentielle pour les pauvres et les exclus ». (45.2)
b) Évangéliser, notre raison d’être Conscients que « faire connaître et aimer Jésus-Christ » est le cœur de notre mission, nous nous sommes efforcés pendant nos visites aux Unités administratives d’apprécier les efforts réalisés dans ce domaine de l’évangélisation et de les encourager. Il nous semble que, dans une grande partie de l’Institut, de notables efforts ont été faits pour transformer nos œuvres éducatives en centres d’évangélisation pour les enfants et les jeunes : dévouement de personnes et moyens au niveau provincial ; établissement d’équipes de pastorale dans les établissements ; création de matériels propres pour la formation religieuse, les célébrations, les retraites ; évaluation des établissements selon les critères d’évangélisation établis préalablement ; promotion de la pastorale des jeunes, etc. Malheureusement, il existe encore quelques lieux où il est difficile d’imaginer que l’évangélisation soit la priorité et le centre de nos œuvres éducatives. Dans plus de la moitié des Unités administratives de l’Institut, la Pastorale Mariste des Jeunes (PMJ) existe d’une manière organisée et systématique et, souvent, riche d’une longue expérience. Celle-ci nous dit que la PMJ est un lieu privilégié pour l’évangélisation des jeunes, puisqu’elle
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2.4 essaie de promouvoir leur croissance intégrale, ainsi que de les accompagner dans leur cheminement pour devenir des disciples actifs de Jésus. Dans le but de profiter de l’expérience de l’Institut avec la PMJ, nous avons créé une Commission internationale qui prépare un Document de référence, de manière à faciliter sa consolidation où elle existe déjà, et sa mise en route dans les Unités administratives où elle n’existe pas.
c) Fondazione Marista per la Solidarietà Internazionale (FMSI) Depuis sa fondation en 1995, le BIS (Bureau International de Solidarité) a joué un rôle très positif dans différents domaines : animation de la solidarité, financement de microprojets, soutien pour la préparation de projets et recherche de financement externe, travail en réseau avec d’autres organisations. En s’arrêtant seulement sur le soutien financier à la mission de l’Institut, nous pouvons dire que dans le domaine des microprojets (financés avec les fonds de l’Institut avec un maximum de 5.000 USD par projet), de 2001 à 2008 à peu près un million d’USD a été apporté. Pendant la même période le BIS a aidé le financement de 138 projets, pour plus de cinq millions d’USD. Cela vaut la peine de relever la réponse extraordinaire de l’Institut devant les situations d’urgence pour lesquelles la collaboration économique a été demandée, comme pour Goma et Bobandana, ou après le tsunami dans le sud-est asiatique (1.700.217 USD au total). En janvier 2004, le Conseil général, comme il le fait avec d’autres organismes de l’Administration générale, a confié une évaluation du BIS à une équipe internationale, qui a donné ses recommandations en juin de la même année. En se basant surtout sur cette évaluation, un Plan Stratégique pour le BIS (2005-2009) a été approuvé par le Conseil en janvier 2005. L’un des plus beaux fruits de ce temps de réflexion est l’accent mis sur la défense des droits de l’enfant au nom de l’Institut, comme tâche primordiale du BIS. Dans ce but, le F. César Henríquez a été nommé en 2005 « délégué à la promotion et à la défense des droits de l’enfant » devant l’organisme correspondant des Nations Unies, dont le siège est à Genève, en suivant une recommandation du XXe Chapitre général qui encourageait
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« la représentation auprès des organismes internationaux d’éducation et de solidarité » (48.6). En septembre 2006 César est allé vivre à Genève, s’insérant dans une communauté de la Province de l’Hermitage, que nous remercions pour les facilités accordées à cet accueil fraternel. Les trois ans de travail de F. César dans ce nouveau domaine pour l’Institut mariste ont été utiles pour établir les bases de développements futurs : merci beaucoup ! Nos remerciements aussi pour la disponibilité et la générosité de F. James Jolley, nouveau Délégué à Genève, qui continuera ce travail important dans les prochaines années. Pour que l’Institut puisse réaliser cette mission de défense des droits de l’enfant devant les Nations Unies, il a fallu créer une ONG avec un caractère international en octobre 2007, la « Fondazione Marista per la Solidarietà Internazionale » (FMSI). En avril 2008 elle a été officiellement inscrite au Registre de Personnes morales du Gouvernement d’Italie. Quelques mois avant elle avait reçu la reconnaissance de « ONLUS » (organisme à but non-lucratif et d’utilité sociale). Dès que la FMSI fut dotée d’une personnalité juridique, des démarches ont été entamées afin de recevoir le statut d’ONG reconnu devant l’ECOSOC (Conseil Économique et Social des Nations Unies) ; elles s’achèveront probablement en 2010. D’autre part, la création de la FMSI et sa reconnaissance comme “ONLUS“ offre à l’Institut la possibilité de recueillir des fonds qui peuvent aider à financer notre mission parmi les enfants et les jeunes les plus pauvres et les exclus. La création de la FMSI rend nécessaire une réorganisation du BIS. La FMSI sera gérée par le personnel du BIS. Il faudra séparer clairement les projets qui peuvent être soutenus par la FMSI et ceux qui devront continuer d’être aidés par le BIS. Toute l’équipe du BIS (Rome et Genève) a travaillé avec joie et enthousiasme pour que la FMSI puisse être créée et reconnue. Actuellement les membres de cette équipe soutiennent avec grande créativité les premiers pas de cette nouvelle ONG mariste qui représente tout l’Institut. Notre reconnaissance la plus sincère à F. Dominick Pujia, à Sara Panciroli et à Angela Petenzi qui délicatement, avec enthousiasme et une grande dose de patience, apportent un précieux appui à la mission de l’Institut. Dès maintenant nous souhaitons la bienvenue la plus cordiale à F. Richard Carey qui remplacera F. Dominick le 1 novembre 2009.
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2.4 d) Notre internationalité au service de la mission « Nous sommes un Institut international depuis plus d’un siècle, mais nous ne nous sommes pas toujours comportés comme tel15. » En conséquence, c’était l’intérêt du Conseil général de promouvoir le sens d’appartenance à un Institut international ainsi que de profiter des possibilités que nous offre cette réalité. Forts de la conviction que l’internationalité est une richesse dont on doit tirer partie, la Commission de la Mission a renforcé le travail en réseau au niveau continental, en favorisant la création d’Équipes continentales de Mission là où elles n’existaient pas, en les prenant en charge lorsque les circonstances l’ont exigé, ou encore en les soutenant lorsqu’elles ont été créées par des Unités administratives associées, comme cela a été le cas en Océanie. Dans le cas de l’Amérique, de l’Europe et de l’Afrique, de nouvelles Équipes ont été créées, en dialogue avec les Provinciaux du secteur correspondant. Dans tous les cas, toujours selon les possibilités de la zone, les Équipes ont été très actives et ont facilité le partage dans différents secteurs de la Mission Mariste. La restructuration tardive de l’Asie n’a pas permis à une Équipe d’être créée sur ce Continent.
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F. Seán Sammon, Lettre de convocation de la Conférence générale de 2005, p. 12
D’autres exemples de travail en réseau dans ce secteur de la Mission, audelà des limites géographiques de nos Unités administratives, pourraient être la consolidation d’un Réseau international d’Institutions Maristes qui travaillent dans l’Éducation Supérieure, ainsi que la création d’un document sur son identité et sa mission, et la proposition commune d’un diplôme universitaire sur la Mission et la Spiritualité Maristes ; la création d’une équipe internationale pour accompagner la Pastorale Mariste des Jeunes en Amérique ; la constitution d’une Équipe internationale pour créer un Document d’orientation sur la Pastorale Mariste des Jeunes pour tout l’Institut. À un moment de notre mandat nous avions pensé à la possibilité d’offrir un service de Volontariat International pour tout l’Institut, mais finalement nous avons décidé que si des demandes dans ce sens nous arrivaient, nous les transmettrions aux organisations maristes déjà existantes. Malgré tout, il nous semble qu’un service que l’Administration générale pourrait offrir à des personnes volontaires (frères et laïcs), c’est de promouvoir des actions coordonnées devant des situations d’urgence.
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Une des activités les plus significatives réalisées pendant notre mandat dans la ligne des appels du XXe Chapitre général a été l’organisation de « l’Assemblée Internationale de la Mission Mariste ». Pendant presque deux ans, plus de 20.000 personnes impliquées dans la Mission Mariste ont participé à un travail de réflexion, de dialogue et de rencontre. Les différentes étapes (locales, provinciales, régionales et finales) ont supposé un approfondissement des grandes lignes données par le XXe Chapitre général. Le document élaboré pendant la phase finale de l’Assemblée, à Mendès (septembre 2007), recueille trois urgences directement liées à la Mission Mariste, en même temps qu’il offre des suggestions pour l’application de celles-ci : l’évangélisation, les nouveaux défis de l’éducation mariste, la défense et la promotion des droits des enfants et des jeunes.
e) Mission « Ad gentes » Les frères capitulants ont reconnu que « le feu de Pentecôte nous pousse à avancer dans la mission ‘ad gentes’ de toute l’Église » (36 et 46).
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2.4 Après la Conférence générale de 2005, et en réponse à cet appel, le Conseil a impulsé le « projet de mission ad gentes », centré surtout sur l’Asie. Le projet est sous-tendu par la conviction que « c’est un des éléments qui sont dans le cœur de notre identité comme Petits Frères de Marcellin » et que « cet appel à une nouvelle mission ad gentes en Asie vient de l’Esprit16. » Une lettre personnelle de F. Supérieur général à tous les frères de l’Institut (le 2 janvier 2006) explique le projet et invite ceux qui entendront l’appel à se proposer comme volontaires ; elle a été un stimulant pour beaucoup de frères. Ainsi l’ont compris les 186 qui ont répondu personnellement à la lettre de F. Seán. Bon nombre nous ont dit qu’avancer dans ce projet leur a semblé renouveler leur idéal et revenir aux sources de leur vocation religieuse. 16
D’une manière plus générale, nous pensons que le projet a contribué à créer une « nouvelle culture missionnaire » parmi nous, en nous aidant à relativiser les frontières arbitraires de nos Unités administratives ou de nos pays, et à cultiver la disponibilité d’un cœur missionnaire, indépendamment du pays où l’on se trouve.
F. Seán Sammon, Faire connaître et aimer Jésus, p. 93 et 106
Le projet a augmenté considérablement le travail de l’Administration générale, mais grâce au savoir-faire des FF. Michael Flanigan et Iván Buenfil à Rome, ainsi qu’au travail patient d’accompagnement et à la préparation de l’Équipe de formation de Davao (FF. Tim Lee, Alfredo Herrera et Roy Dita), tout s’est déroulé de la meilleure manière. Nous soulignons le travail patient de F. Michael Flanigan, qui a ouvert le chemin aux nouvelles présences missionnaires par un échange avec les Évêques et a cherché des possibilités dans 8 pays. Notre reconnaissance la plus sincère à tous. Merci beaucoup aussi aux FF. Michael de Waas et Jude Pieterse (Supérieur et Économe du Secteur, respectivement) ; grâce à leurs grandes qualités de leadership et d’administrateur, ils assurent l’accompagnement concret de nos frères au jour le jour. Nous devons remercier également pour la contribution généreuse de quelques Provinces au financement du projet. Cette contribution s’est
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Mission et solidarité : un feu qui embrase et consume
ajoutée à d’autres revenus venant des agences et des donateurs externes. En juillet 2008 le Secteur Ad Gentes d’Asie avait envoyé en mission 41 frères de 21 nationalités dans 6 pays (Bangladesh, Cambodge, Inde, Thaïlande et deux autres). Probablement, quand le XXIe Chapitre général commencera, 10 autres frères auront rejoint ce Secteur. Il faut aussi noter que 15 frères volontaires pour le projet ont été orientés vers des communautés d’autres continents (3 en Haïti, 3 en Algérie, 5 au Canada, 2 à Cuba, 1 au Ghana, et 1 en Angola), en plus de ceux qui, pour diverses raisons, ont commencé leur formation à Davao mais ont décidé de retourner dans leur Province d’origine. Sachant que 26 frères sont volontaires pour le projet après 2009, nous pensons que, finalement, quand ce programme arrivera à son terme, près d’une centaine de frères auront quitté leur lieu d’origine pour rejoindre le Secteur Ad Gentes d’Asie ou bien pour travailler dans d’autres continents. Bien qu’au début on ait envisagé de joindre des laïcs au projet sous forme de volontariat à partir de 2008, le Conseil général a pensé qu’il était préférable d’attendre pour cela que les communautés soient mieux consolidées.
2.4.3 Orientations pour l’avenir a) L’appel du Chapitre général Nous croyons que l’appel du Chapitre général reste d’actualité et qu’il devrait demeurer comme point de référence de la mission mariste : « Aller de l’avant ensemble, frères et laïcs, de façon résolue et manifeste, en nous rapprochant davantage des enfants et des jeunes plus pauvres et exclus, à travers de nouveaux chemins d’éducation, d’évangélisation et de solidarité ». Toutes nos Unités administratives devraient se distinguer par un engagement réel envers les enfants et les jeunes les plus pauvres et exclus, soit par l’ouverture et les priorités de nos institutions actuelles, soit par des aides mises directement à leur service, ainsi que par le nombre de personnes qui s’y consacrent.
b) la défense et la promotion des droits des enfants et des jeunes Nous pensons que la défense et la promotion des droits des enfants et des jeunes est une manière concrète de se mettre au service des exclus, comme le reconnaissait l’Assemblée Internationale de la Mission
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2.4 Mariste. La consolidation de notre bureau à Genève ainsi que sa diffusion progressive à tout l’Institut sera une manière excellente de promouvoir ce nouvel apostolat.
c) la récolte de fonds Face aux difficultés croissantes pour appuyer économiquement beaucoup de nos présences apostoliques, nous pensons que la FMSI devra promouvoir dans les années prochaines la récolte de fonds publics et privés.
d) L’internationalité de l’Institut Malgré les résistances de quelques Unités administratives à s’impliquer de manière active dans le travail et la collaboration à des niveaux supra-
provinciaux, il nous semble que c’est un chemin qui doit être poursuivi à l’avenir, en approfondissant ce que signifie vraiment l’internationalité de l’Institut. Il s’agit de la disponibilité à participer dans des équipes ou des rencontres internationales, mais surtout, de prendre conscience que les frères se sont engagés vis-à-vis de l’Institut et pas seulement au niveau d’une Unité administrative ou un secteur géographique.
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Nous suggérons d’accentuer le développement de la Pastorale Mariste des Jeunes (PMJ) dans tout l’Institut, à partir des orientations contenues dans le document futur sur la PMJ, et d’employer pour cela des moyens adaptés aux différents niveaux : local, provincial, régional, Administration générale. Il nous semble que le processus vécu comme conséquence de l’Assemblée Internationale de la Mission Mariste est valable pour l’avenir et qu’il faudrait donc promouvoir quelque chose de semblable dans les prochaines années. L’Assemblée Internationale de la Mission Mariste se fait écho, dans son document final, de l’importance de contribuer à garantir le droit à l’éducation des enfants et des jeunes, et relève quelques défis actuels : « éducation inspirée de l’Évangile ; éducation engagée dans la solidarité et la transformation sociale, attentive aux cultures et au respect de l’environnement ; et éducation sans discrimination, qui crée des espaces pour ceux qui en manquent ». Il nous semble qu’elle offre tout un plan d’action pour l’Institut dans les prochaines années. Nous croyons que la « mission ad gentes » par le biais de communautés internationales, comme l’a proposé l’actuel projet en cours, répond parfaitement à l’identité de notre Institut ; nous la voyons comme une source excellente de vitalité. Il nous semble que, d’une manière ou d’une autre, cette ligne d’action devrait se poursuivre dans l’avenir, en maintenant la priorité pour l’Asie. Nous pensons également qu’il serait bon qu’un frère de l’Administration générale continue de s’investir à plein temps dans ce projet. En vue d’assurer un travail éducatif dans des situations d’urgence aux enfants et jeunes en grave danger (camps de réfugiés, zones d’immigration massive, etc.), nous recommandons le développement d’un service de volontariat mariste international (pour frères et laïcs) au niveau de tout l’Institut, qui permette des actions rapides et coordonnées.
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2.5 SERVICE
D’ANIMATION ET DE GOUVERNEMENT : LAVEZ-VOUS LES PIEDS LES UNS LES AUTRES CRÉER, À TOUS LES NIVEAUX, DES STRUCTURES D’ANIMATION ET DE GOUVERNEMENT QUI FAVORISENT LA VITALITÉ DANS NOTRE INSTITUT.
2.5.1 Sens que nous donnons à cet appel 17
Nous partons de la vision du XXe Chapitre général exprimée globalement dans le Document officiel du XXe Chapitre général, 38-40, et plus particulièrement dans les Actes du XX e Chapitre général17. Cet objectif ultime est clairement énoncé : soutenir la vitalité de l’Institut. Pour faire cela, le Conseil général remplit deux fonctions : le gouvernement et l’animation18.
Le rôle du gouvernement est précisé dans nos Constitutions19. Il porte sur des décisions comme : nommer les Provinciaux, approuver les normes provinciales, approuver les ventes de propriétés et les constructions, Actes du XXe Chapitre etc. Le Conseil offre aussi son avis au Supérieur général pour les demangénéral, III.3.2.A.2 des d’abandon de l’Institut, d’exclaustration, etc. Le XXe Chapitre général demande au Conseil d’adopter une attitude pastorale dans ce domaine20.
Actes du XXe Chapitre général, III.3, p. 55-58.
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Constitutions, 130-137
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.1.5
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.1.4
La responsabilité de l’animation est moins définie dans nos Constitutions. Chaque Conseil général commence son mandat avec des demandes et des recommandations reçues du Chapitre général qui l’a élu. Puis, avec le temps, le Conseil connaît mieux la réalité de tout l’Institut et sent le besoin de prendre des initiatives nouvelles pour assurer la vitalité de l’Institut dont il est responsable. Le XXe Chapitre général a demandé au Conseil d’être créatif dans l’exercice de cette fonction21.
• Rapport du Conseil général
La vision présentée par le Chapitre général offre des principes directeurs liés entre eux : ■ en toute chose, viser à la vitalité de notre vie et de notre mission, planifier et décider pour faire croître la vie. Comme Conseillers nous devons « être au service de la vie » (38). Cela implique que nous devons chercher les signes de vie qui existent parmi nous ; même s’ils ne forment qu’une faible étincelle aujourd’hui, nous devons les attiser en un « feu » de décision et d’action. ■ Favoriser la communion (38). Nous savons que la mondialisation est une force irrésistible. Nous nous demandons : où est Dieu en cela ? Comment les éléments positifs de la mondialisation peuventils contribuer à l’accomplissement du Royaume de Dieu ? Les éléments négatifs de la restructuration peuvent-ils être corrigés si nous vivons les valeurs évangéliques ? Pour un Institut international comme le nôtre, la mondialisation est à la fois une bénédiction et un défi. Nous devions respecter la riche diversité d’une congrégation internationale et favoriser l’unité pour que nos valeurs maristes essentielles soient clairement proclamées22. On nous demandait d’être dynamiques pour encourager la collaboration régionale, interprovinciale et internationale (39). ■ Respecter la coresponsabilité et la subsidiarité (38). Selon nous, ces principes signifient qu’à tous les niveaux de responsabilité dans
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.B.3
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2.5 l’Institut, chaque frère ou laïc mariste est coresponsable de la vitalité de notre mission. En animant et dirigeant, les responsables respectent les responsabilités des autres. Nous devons favoriser la collaboration entre les Provinciaux23. En clair, pour réaliser une collaboration effective, il faut consulter régulièrement, dialoguer et planifier ensemble. ■ Notre priorité est d’accompagner les Provinciaux24. ■ Il faut être souple (39). Notre Institut est diversifié. Nos approches doivent donc varier selon les divers besoins de nos différents milieux. Il faut tenir compte du contexte local. ■ Une approche aussi souple devient essentielle pour réaliser notre dernier principe : que la vitalité de chaque Unité administrative devienne la préoccupation de tous (39). Les défis des Unités administratives varient beaucoup selon la géographie, les ressources, la culture, l’histoire, etc. 23
Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.G.1
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.F.1
25
Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.C.4 et III. 3.2.E.3
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.C.5
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.F.1
2.5.2 Comment nous avons mis en pratique cet appel Le Chapitre général, en plus de nous donner des principes directeurs, nous suggère des structures précises d’animation et de gouver nement25. Ainsi, au fur et à mesure que nous avons acquis davantage l’expérience de l’Institut, nous avons pris le temps de décider comment mieux répondre aux besoins qui ont surgi durant notre mandat. Au début de notre terme et au moment de la Conférence générale de 2005, nous avons choisi les structures les plus efficaces pour exercer nos responsabilités.
a) Favoriser la communion Ce principe a inspiré notre décision de créer des Conseillers de liaison pour les Régions et les Provinces26. Nous désirions maintenir un contact permanent entre les Conseillers provinciaux et le Conseil général. Cette structure a assuré au Provincial un contact régulier avec quelqu’un du Conseil général qui était familier avec la réalité de sa Province. Pour notre part, nous avons utilisé ce lien pour accompagner et appuyer les Provinciaux dans leur tâche27. Des Conseillers de liaison ont aussi été nommés pour les communautés du MIC, du MAPAC, du Collège international et de la Maison générale. De même, chaque équipe de renouveau a eu son Conseiller de liaison.
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• Rapport du Conseil général
Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres
Nous croyons que le rôle de Conseiller de liaison est précieux bien qu’il ait besoin d’être mieux développé et mis en œuvre. Tout d’abord, il faut clarifier cette fonction. S’il s’agit avant tout d’un rôle d’accompagnement et d’appui aux Provinciaux et aux Provinces, comment mieux remplir ce rôle considérant notre grande diversité de situations ? Quand est-ce qu’une présence et un contact sont suffisants pour une Unité administrative ? Des Provinces ont l’habitude de collaborer avec le Conseil général et apprécient ce type d’accompagnement. Il est difficile d’assurer une présence suffisante dans certaines situations où les Régions sont immenses, les moyens de communication pauvres et la distance physique avec Rome rend les voyages coûteux en temps et en argent. Notre calendrier des visites et les déplacements qu’il engendre limitent aussi notre présence. Nous reconnaissons que le fait d’avoir deux Conseillers de liaison par Région a été un avantage important pour enrichir notre perception. Mais nous ne sommes pas certains s’il est préférable qu’un Conseiller soit nommé pour sa propre Région ou non. On peut apprécier le fait de connaître la langue et la culture de la Région. On peut voir ce Conseiller comme quelqu’un qui est bien au fait des réalités du milieu et qui est aussi capable de défier la Province pour répondre aux besoins de la grande Région. D’autre part, il y a le risque de la subjectivité et le manque d’un regard neuf posé sur des défis familiers. Les deux visites officielles à chaque Province ont permis au Conseil général de pouvoir garder le contact avec la réalité de la vie et de la mission de la Province, d’y connaître les personnes clés et d’être une source d’idées et d’encouragement pour chacun. La première visite a été plus approfondie puisque nous étions au début de notre mandat ; chaque communauté a été visitée et chaque frère a eu l’occasion d’une rencontre personnelle. Nous avons visité la plupart des œuvres de chaque Province. La deuxième visite a été différente et plus brève. Son but était de voir le chemin parcouru par la Province depuis la première visite, surtout dans les principaux domaines identifiés dans le rapport de la visite précédente. Le point central de la deuxième visite n’a pas été bien compris par tous. On s’attendait parfois à quelque chose d’autre.
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2.5 Le lien a parfois été renoué par d’autres moyens. Il y a eu les programmes d’orientation à Rome pour les nouveaux Provinciaux. Nous avons mis sur pied des réunions du Conseil général élargi (CGE) à la fin de chaque tournée de Région. Le CGE a permis à tout le Conseil général de connaître la réalité d’une Région et les frères responsables, d’exercer la coresponsabilité pour la vitalité de l’Institut et de témoigner de la communion à l’intérieur du Conseil général lui-même. Selon nous, ces rencontres ont aussi contribué à former de futurs responsables. Dans la mesure du possible, les Conseillers généraux ont assisté aux Chapitres provinciaux, toujours dans le but de mettre à jour notre connaissance de la Province, de favoriser la communion et d’appuyer les Provinciaux et leurs Conseils.
Les Conférences générales ont été deux moments importants pour favoriser la communion : en 2005 au Sri Lanka et en 2007 à Rome. La première, au milieu de notre mandat, a été très importante pour réfléchir avec les Provinciaux et les Supérieurs de District à la mise en œuvre de la vision du Chapitre général pour l’Institut. De plus, nous avons étudié ensemble des plans ayant une implication à long terme comme : la mission ad gentes, la promotion des droits de l’enfant et la rénovation de l’Hermitage. Le lieu de cette Conférence générale a permis d’attirer l’attention de l’Institut sur l’Asie. À la deuxième Conférence générale, ce rassemblement des responsables de l’Institut nous a permis de rechercher ensemble des formes d’animation et de gouvernement porteuses de vie. C’était un défi nécessaire à cause des changements survenus dans l’Institut suite à la restructuration et à une plus forte régionalisation.
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Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres
La Conférence générale de 2005 a amené le Conseil général à revoir nos structures d’animation. Alors que nous avions débuté notre mandat avec six Commissions (Mission, Vie religieuse, Laïcs, Gouvernement, Usage évangélique des biens et Promotion des vocations), nous les avons réduites à trois : Mission, Vie religieuse et Usage évangélique des biens. Ces Commissions avaient chacune un secrétaire permanent. Le Chapitre général nous avait encouragés à employer d’autres personnes pour nous aider28. Dans ce but, trois Bureaux ont été créés : Vocations, Usage évangélique des biens, Laïcs. Grâce à la générosité des Provinces, nous avons pu trouver d’excellents secrétaires de Commissions (FF. Juan Miguel Anaya, Teófilo Minga et Guy Palandre) et responsables de Bureaux (FF. Ernesto Sánchez, Pedro Ost et Pau Fornells). Pendant plusieurs années, les Conseils généraux ont utilisé des Commissions internationales pour les aider dans leur travail. Le Conseil a beaucoup employé cette structure. Certaines de ces Commissions sont permanentes : Conseil international des affaires économiques, Commission du patrimoine. D’autres répondent à un but précis qui, une fois atteint, entraîne la fin de la Commission. Par exemple : Commission de la spiritualité mariste (L’Eau du Rocher), de la vocation du laïc mariste, la pastorale mariste des jeunes, des lieux maristes (rénovation de l’Hermitage, formation d’une communauté et choix des programmes), du Guide pour les secrétaires provinciaux, de la révision du chapitre 4 des Constitutions, etc. En procédant ainsi, le Conseil a pu profiter de l’expérience des nombreuses cultures et situations qui existent parmi nous, pour sa réflexion, sa synthèse et son partage dans tout l’Institut. À l’occasion, le Conseil a aussi utilisé des équipes externes ad hoc, composées surtout de frères, pour évaluer certains domaines du Conseil général tels les services administratifs de l’Administration générale, la gestion de la propriété de la Maison générale, le BIS, les services techniques et les archives. De même, le Conseil lui-même a parfois employé des ressources externes pour l’aider dans l’exercice de ses responsabilités.
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.C.3
Nous remercions tous ceux qui ont participé à ces Commissions et à ces équipes. Grâce à leur compétence et à leur dur labeur, le Conseil général a pu réaliser ses mandats effectivement et de manière créative, tout en maintenant son calendrier de visites aux Provinces. Si presque toutes ces Commissions et ces équipes se sont réunies à Rome, d’autres groupes ont aussi favorisé la communion. Nous pensons
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2.5 particulièrement aux réseaux régionaux pour la mission et pour la spiritualité que le Conseil général a encouragés avec l’appui des Provinciaux des Régions29. Il s’agit là d’une autre manière de favoriser la communion quand des Maristes qui partagent un même apostolat peuvent rencontrer des Maristes d’autres pays pour faire face à des défis communs. De telles rencontres permettent à la fois d’encourager et de former les participants pour qu’ils servent mieux la mission de l’Institut.
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Actes du XXe Chapitre général, III.3.2.G.1
Tous n’ont pas l’occasion de participer à des réunions internationales pour rencontrer d’autres Maristes face à face. Pour la plupart, le monde mariste leur est révélé par le site Internet de l’Institut : www.champagnat.org. Grâce au talent du F. Antonio Martínez Estaún, ce service est devenu un atout inestimable dans l’Institut par ses ressources et ses nouvelles internationales. On y trouve généralement ce qu’on désire connaître. Au fil des ans, son usage s’est accru de manière importante – comme le démontrent les statistiques. La qualité des mises à jour et son développement sont en grande partie le résultat de l’habileté et de la créativité de son webmestre Luiz da Rosa. Le Département des communications, comprenant aussi F. Onorino Rota, est responsable des publications imprimées destinées aux communautés et aux œuvres apostoliques. La qualité des publications demeure élevée. Nous avons pris des mesures pour que ces publications ne soient pas trop nombreuses. Après consultation, leur nombre a été réduit et rationalisé par les Nouvelles maristes hebdomadaires. Ce qui limite surtout ces moyens de favoriser la communion, ce sont : la disparité des moyens technologiques, l’accès à la communication moderne dans l’Institut et le coût de l’expédition des imprimés à l’étranger. Même si une bonne partie des frères ne sont pas directement concernés par la mise à jour du Vade-mecum, celui-ci est un moyen indispensable de promouvoir la communion et l’unité dans l’Institut. L’initiative du F. Jean Ronzon, Secrétaire général, de préparer un guide pour les Secrétaires provinciaux se situe dans cette même ligne, mais avec un écho plus grand grâce à la série de rencontres régionales faites pour présenter le document et en faire l’application pratique ensemble. Des Provinces ont pu tirer profit du logiciel Archivum pour organiser leurs archives tout en étant en lien électronique avec les Archives de l’Administration générale. Ces initiatives ont accru de manière importante les responsabilités déjà lourdes du Secrétaire général. Nous remercions le F. Jean pour le service rendu au Conseil général et à l’Institut, pour son dévouement humble, son dur labeur et sa bonne humeur. Nous avons aussi une dette de reconnaissance envers la Province de l’Hermitage pour son soutien financier et technique du logiciel Archivum. Voilà ce que nous avons réalisé pour consolider les archives de l’Institut. Ce travail considéra-
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ble a été une œuvre d’un grand professionnalisme due au F. Juan Moral, à Mmes Emanuela Lisciarelli, Lucia Distefano et Dorotea Cinanni. Nous remercions également F. George Fontana et Mme Gabriela Scanavino qui, de manière très professionnelle, ont assisté le Secrétaire général dans son travail.
Le Chapitre général nous a confié la responsabilité de continuer l’accompagnement de la restructuration et de promouvoir la coopération interprovinciale et régionale dans l’Institut30. Une réflexion incessante durant notre mandat nous a convaincus que ces deux structures sont bien distinctes, chacune avec ses potentialités et ses limites.
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Actes du XXe Chapitre général, III.4; III.3.2.G
Au début de notre mandat, il existait deux Provinces nouvellement restructurées (Europe Centre-Ouest et Afrique australe). Des dates avaient été fixées pour 13 autres (Afrique Centre-Est, L’Hermitage, Mediterránea, Compostela, Ibérica, Canada, Norandina, Santa María de los Andes, Cruz del Sur, Brasil Centro-Norte, Rio Grande do Sul, Brasil Centro-Sul, et United States of America). Un District avait été créé (Amazônia) et deux Districts devaient être restructurés (Afrique de l’Ouest et Melanesia). Il avait été décidé de garder trois Provinces inchangées (Nigeria, Madagascar, América Central). Onze autres Provinces et Districts continuaient de réfléchir à la restructuration (México Central, México Occidental, Chine, Philippines, Sri Lanka, Corea, New Zealand, Fidji, Samoa, Melbourne et Sydney). Nous pouvons dire sans hésiter qu’il s’agissait de la plus importante réorganisation de l’histoire de notre Institut. La diversité des situations décrites exigeait un différent type d’accompagnement. Nous revenions sans cesse au défi du Chapitre : « Nous avons créé de nouvelles Provinces. Il faut en profiter pour créer des Provinces ‘nouvelles’. » (37)
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Notre rôle avec les deux Provinces restructurées a été de les accompagner alors qu’elles tentaient de consolider leur unité. De plus, nous avons jugé important de partager avec le reste de l’Institut les leçons apprises durant la restructuration de ces pionnières. Nous voulions être des yeux extérieurs capables de voir si la vitalité envisagée pouvait être réalisée et si les structures d’animation et de gouvernement étaient pastorales et efficaces. Dans les Provinces d’Afrique Australe et d’Afrique Centre-Est, les frères de ces Provinces et nous-mêmes avons réalisé que la grande étendue géographique de ces Provinces et les pauvres moyens de communication rendaient l’accompagnement pastoral peu efficace. Puis les frères de Madagascar ont réalisé que leur isolement de l’Afrique n’était pas propice à l’essor de la vie et de la mission maristes dans leur pays. Ils ont alors commencé à réfléchir avec les frères d’Afrique pour voir comment répondre à cette réalité. Cette réflexion se poursuit et l’on n’en prévoit pas l’aboutissement avant la clôture du prochain Chapitre général. Durant notre mandat nous avons souvent réfléchi et dialogué au sujet de la restructuration. Il nous est apparu essentiel de comprendre clairement le sens de l’expression « processus de restructuration ». À notre avis, il s’agit d’inviter la Province à évaluer en profondeur et honnêtement sa vitalité présente et future ainsi que la viabilité de sa vie et de sa mission maristes. Le but est la solidarité entre les Provinces plutôt qu’un repli sur les besoins particuliers de chacune. Vue dans cette lumière, la reconfiguration géographique des Provinces peut s’avérer nécessaire pour assurer la vitalité et la viabilité recherchées. Notre rôle était de faciliter ce « processus de restructuration ». En 2007, le processus de restructuration des Provinces et du District d’Asie a débouché sur la création de deux
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nouvelles Provinces. La Province d’Asie Australe comprend le Secteur de l’Inde, qui dépendait autrefois de la Province de Melbourne. Comme ailleurs, le défi de créer l’unité et l’identité de ces Provinces progresse malgré les tensions internationales, ethniques et religieuses, et la violence dans la région. En plus de la perte de vies humaines, du sens communautaire, de la confiance et de l’intérêt commun pour ces nations, ces tensions internationales ont eu des répercussions pratiques pour les voyages, l’obtention de visas et de permis de travail, ce qui gêne fortement le déplacement des frères. Le processus de restructuration dans le Pacifique a produit un engagement ferme pour créer les structures nécessaires en vue de l’essor et de la viabilité de la vie et de la mission maristes. Pour les responsables de la Région, la prochaine étape serait de développer des structures régionales. Ces initiatives peuvent aboutir finalement à la reconfiguration géographique, en suivant une évolution naturelle évidente. Dans le cas des deux Provinces du Mexique, le processus de restructuration mené par le Conseil général précédent a conduit à une coopération interprovinciale plus étroite. Au début de notre mandat, nous avons demandé aux deux Provinces de voir si les buts envisagés en 2001 avaient été atteints et nous leur avons demandé de continuer cette réflexion. C’est ce qui se passe à présent. Le Conseil général, après consultation avec les deux Provinces, croit que la majorité des frères approuverait une reconfiguration géographique dans la Région de l’Arco Norte. La Province de México Occidental s’est aussi internationalisée en incorporant les communautés et les œuvres d’Haïti. La Province d’América Central s’est également internationalisée en incorporant les communautés de Cuba. En accompagnant le processus de restructuration, nous avons tenté de respecter la direction indiquée par le Chapitre général, d’être souples dans notre approche et de respecter la diversité de l’Institut et la variété des milieux. Cela nous permet d’offrir maintenant quelques réflexions générales : ■ Le processus de restructuration et les reconfigurations géographiques ont été positives. Dans les nouvelles Provinces, la grande majorité des frères ne souhaite pas revenir en arrière. En même temps, les membres de la Province, frères et laïcs, témoignent du souci et de l’intérêt pour continuer à construire leur nouvelle Province ! ■ Le Conseil général apprécie grandement le dur labeur et l’évidente bonne volonté manifestés par les Provinciaux et leurs Conseils pour donner une direction, des valeurs et une identité aux nouvelles Provinces.
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2.5 ■ Nous sommes également préoccupés au sujet du bien-être de nos frères Provinciaux. Nous croyons que plusieurs accomplissent une tâche pour laquelle on a des attentes indues et irréalistes, surtout au sujet de leur présence. Selon nous, ce qu’on attend d’eux relève davantage du supérieur de communauté ou pourrait être délégué à d’autres. ■ Nous appuyons les efforts des Provinces pour créer de nouvelles structures d’animation et de gouvernement qui libèrent les Provinciaux pour des tâches propres à leur fonction, qui modèlent un leadership de consultation et de collaboration, et où les laïcs maristes puissent occuper la place qui leur revient et assumer les responsabilités qui leur incombent. ■ Il est nécessaire de mieux comprendre le rôle du Vicaire provincial. Dans les Provinces qui ont adopté ce rôle en suivant les directives du dernier Chapitre général31 (L’Hermitage, Santa María de los Andes), le résultat a été positif. Il est considéré efficace et utile pour soutenir le Provincial32. Mais, pourquoi ce rôle n’est-il pas plus fréquent dans l’Institut ? Que peut-on apprendre de cette expérience ? Nous croyons que certaines Provinces n’ont pas été assez créatives pour se donner des structures répondant aux changements de réalités apportés par la reconfiguration géographique. Il faut sans doute continuer à réfléchir aux structures d’animation et de gouvernement. 31
32
Constitutions, 123.1
En 2008, la Province de Santa Maria de los Andes a décidé de ne plus avoir de Vicaires provinciaux.
La Régionalisation existe depuis longtemps dans l’Institut. Les structures régionales permettent de réfléchir plus en profondeur dans la Région, d’évaluer les défis et de planifier effectivement les moyens de répondre à des priorités communes en coordonnant et partageant les ressources (personnel, programmes, etc.). D’un autre côté, les Conférences régionales de Provinciaux peuvent être aussi très importantes pour la formation des ces derniers. Ce rapport comporte aussi de l’information sur des initiatives concernant la mission, la solidarité et la spiritualité. Nous croyons néanmoins que la Régionalisation a encore à atteindre son plein potentiel. Notre expérience est que l’Institut fonctionne généralement comme une fédération de Provinces plutôt que comme un seul corps international. Nous avons souvent vu le besoin de structures régionales d’engagement et d’inte-
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raction entre Provinces, et nous en avons établi les mécanismes. Nous nous demandons si cela continuera si le Conseil général ne s’y implique pas activement. Tout en reconnaissant la valeur de la Régionalisation, nous devons garder à l’esprit la diversité des situations dans l’Institut, d’une Région à l’autre. Les besoins et les ressources varient. Là où le Conseil a eu de la difficulté pour établir une réelle coordination, c’est dans notre propre maison. Il ne s’agit pas d’une réflexion négative sur les frères et les laïcs qui y travaillent. Les frères de la Communauté de la Maison générale ont travaillé dur pour établir une commune union – réalisation difficile dans une communauté internationale. Les visiteurs qui passent du temps avec nous remarquent souvent l’accueil chaleureux, la fraternité et l’esprit de prière de la maison. Pour cela, le Conseil a une dette de gratitude envers les frères de la communauté et le F. Onorino Rota qui a dirigé la communauté avec bonne humeur, attention pastorale, animation spirituelle et grande créativité. La présente Administration générale a augmenté le nombre de bureaux, de commissions et de services du secrétariat. La capacité de bien planifier pour quatre ans a aidé les chefs de départements et de bureaux à développer leurs propres plans et calendriers. Le calendrier a fait l’objet de mises au point régulières à chaque session plénière, grâce à la participation de chaque membre du Conseil général qui a consulté les différents départements dont il était responsable. Afin de répondre adéquatement aux besoins croissants des services du secrétariat, nous avons évalué leur organisation. Ainsi, le Secrétaire général a été chargé de coordonner ces services et un « Manuel » du personnel de l’Administration générale a été produit. On a aussi demandé au Vicaire général d’appuyer et de suivre le Secrétariat général. Ce mode de coordination des services du secrétariat a très bien fonctionné. Durant notre mandat, nous avons eu la chance d’avoir de nombreux secrétaires aux langues/traducteurs. Tous ont partagé généreusement leur temps et leur habileté. Nous profitons de l’occasion pour remercier chacun d’eux pour son service inestimable. Sans eux, un Institut internatio-
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2.5 nal comme le nôtre, qui utilise plusieurs langues pour la traduction orale et écrite, ne pourrait pas fonctionner. L’usage d’un plus grand nombre d’ordinateurs et davantage d’équipement technique nous a amenés à évaluer les services techniques.
Nous avons pu ainsi rationaliser les tâches du technicien et lui donner l’aide supplémentaire dont il avait besoin. Notre technicien, M. Stefano Angelucci, a assuré un excellent appui professionnel aux membres toujours plus nombreux de l’Administration générale. Au niveau de l’Administration générale (y compris le Conseil général) il n’y a pas eu assez de communication et de coordination pour fixer les priorités, éviter le dédoublement des efforts et partager les compétences et l’expérience. Notre incapacité à bien nous coordonner a eu un effet négatif sur le leadership provincial qui a reçu un flot constant de communications, d’informations sur des activités planifiées souvent sans grande consultation, des demandes diverses d’informations et des invitations à plusieurs réunions internationales. Nous reconnaissons avoir alourdi leur tâche en rendant la planification, la prise de décision et les prévisions budgétaires plus difficiles.
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Constitutions 132.
Une caractéristique positive de cette Administration a été la collaboration et la communication entre le Supérieur général et le Vicaire général. On peut vraiment dire que le Vicaire général a été « le plus proche collaborateur du Supérieur général ».33 L’excellent service du secrétaire du Supérieur général, F. Don Neary, a grandement contribué au bon fonctionnement du Bureau du Supérieur général et à l’harmonie avec son Vicaire. Nous remercions F. Don Neary pour son travail fraternel et efficace.
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Les Constitutions exigent tellement du Supérieur général qu’il serait peut-être nécessaire d’augmenter le personnel de son Bureau. Pendant deux ans, le Vicaire général a reçu l’aide à temps partiel du F. Iván Buenfil. Si on veut que le Vicaire collabore plus effectivement avec le Supérieur général pour l’animation et l’administration, il faudrait développer davantage son Bureau en lui adjoignant du personnel.
b) Vitalité et autonomie financière des Unités administratives Ce souci est basé sur notre esprit de famille, ainsi que sur la solidarité mutuelle que ce même esprit suppose si nous voulons qu’il devienne réalité. La solidarité prend plusieurs formes dans l’Institut ; l’une des plus importantes est la solidarité financière entre les Provinces et l’Institut, et entre les Provinces elles-mêmes. L’usage évangélique des biens et leur gestion responsable sont en lien direct avec cela. L’Économe général exerce un rôle essentiel pour l’usage évangélique de nos biens, ce qui constitue de fait la solidarité financière dans l’Institut. Sans les contributions financières des Provinces et la gestion prudente des investissements, l’Administration générale et les Provinces qui en dépendent ne pourraient pas fonctionner. F. Antonio Martínez Fernández, avec l’aide du F. Guy Palandre, a fourni au Conseil général un avis franc et informé pour assurer la durabilité économique de l’Administration générale et de l’Institut. Ils sont aidés par la Conseil international des affaires économiques qui est très compétent. F. Antonio a organisé des rencontres régionales d’Économes provinciaux pour renforcer la communion dans l’Institut et pour mieux coordonner la planification financière. Nous souhaitons la bienvenue au F. Víctor Preciado qui poursuivra l’excellent travail accompli par le F. Antonio Martínez F. en tant qu’Économe général. Un an avant le XXe Chapitre général, F. Benito Arbués a exprimé sa préoccupation pour l’usage évangélique de nos biens : « Il est clair que l’usage et l’administration des biens ont des incidences sur notre vie mariste. Le vœu de pauvreté ne concerne pas seulement les individus, mais il a aussi une dimension collective et institutionnelle. Il nous est difficile de séparer pauvreté et économie et vice versa. Dans notre mission d’évangéliser les jeunes (les pauvres de préférence), l’administration des biens est étroitement liée à la vie de pauvreté évangélique. Les personnes et les institutions doivent vivre la pauvreté et en témoigner, parce qu’elles disposent de moyens matériels. »34
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F. Benito Arbués, À propos de nos biens, page 129
Le XXe Chapitre général a fait sienne cette préoccupation et a demandé au Conseil général d’élaborer un Plan pour l’usage évangélique des
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2.5 biens et d’accompagner son application dans les Unités administratives (48.5). En 2002, le Conseil général créait une Commission pour exécuter ce mandat et il lui fixait le défi de « voir comment faire progresser dans tout l’Institut l’usage évangélique des biens afin d’arriver à une vision et à des convictions communes à ce sujet. » En 2004, après une consultation d’envergure, le Conseil général a approuvé le Plan pour l’usage évangélique des biens préparé par la Commission. Aujourd’hui, on peut dire que la plupart des Unités administratives ont accompli quelque chose à l’égard de ce Plan, bien que peu d’entre elles aient vécu le processus en son entier. À la fin de 2005, le Supérieur général a créé le Bureau pour l’usage évangélique des biens. Voyant que plusieurs Unités n’avaient qu’une vision financière du sujet, notre priorité a été d’enrichir cette vision « pour développer une culture d’usage évangélique des biens, surtout les valeurs de solidarité et de simplicité de vie. » Nous connaissons tous l’enthousiasme du F. Pedro Ost qui, avec dynamisme et conviction, a porté cette préoccupation du Conseil général aux Régions les plus éloignées du monde mariste. Nous lui en sommes très reconnaissants. En travaillant à assurer la vitalité de chaque Unité administrative, la FMSI et le BIS jouent un rôle clé pour la distribution équitable et effective des fonds de solidarité, qu’ils proviennent de Provinces maristes ou d’organisations externes.
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Nous relevons d’immenses défis dans l’Institut. Nos ressources financières sont concentrées dans les Régions où l’Institut ne croît plus en nombre. Cependant, les Provinces et les Districts qui augmentent en nombre ont peu de ressources et n’ont pas de sécurité financière durable pour Actes du XXe Chapitre l’instant. La création du Fonds du XXe Chapitre général a été une façon général, III.6.4.3 d’y apporter un correctif35. À présent, un tiers de l’objectif établi par le Chapitre a été atteint. Un autre défi est le besoin d’unifier et de mieux coordonner les opérations financières dans certaines Provinces. Sans cela, le Provincial et son Conseil peuvent difficilement prendre des décisions saines et responsables pour le bien de toute la Province. Le Fonds de l’Institut pour la formation, qui a été établi grâce à la générosité de la Province du Canada, fonctionne efficacement. Il soulage plusieurs Provinces du fardeau financier de former leurs nombreux frères, même si ce fardeau est porté avec joie. En consultation avec les Provinciaux et leurs Conseils (surtout en Afrique), le Conseil général a travaillé pour que les Provinces dépourvues d’une base économique durable en aient une. Malgré plusieurs années d’aide financière, ce n’est pas encore chose faite. Un de nos moyens traditionnels a été d’établir des écoles qui produisent un surplus pour financer d’autres œuvres de la Province. Le Bureau pour l’usa-
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ge évangélique des biens joue un rôle clé dans la planification visant à assurer la durabilité économique de toutes les Provinces. Un défi semblable consiste à assurer la durabilité économique de l’Administration générale elle-même. Le XXe Chapitre général nous a donné le mandat de continuer nos efforts pour réduire les dépenses de l’Administration générale36. Si la volonté n’a pas manqué, les moyens d’y parvenir sont compliqués. Si, pour un instant, nous ne tenons pas compte des bureaux, des réunions des commissions internationales, des projets spéciaux comme la Mission ad gentes et la rénovation de l’Hermitage, les dépenses habituelles de l’Administration générale sont au moins demeurées constantes durant notre mandat. Nous apprécions l’attention soignée et la gouvernance responsable de l’Administrateur de la Maison générale et de l’économe de la communauté – FF. Antoni Salat et Javier Ocaranza, respectivement.
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Actes du XXe Chapitre général, III.5 et III.6.4.2
L’augmentation des dépenses annuelles a été causée par les commissions, les bureaux et les projets mis sur pied pour animer l’Institut. Durant notre mandat, nous avons appris à être plus soigneux lorsque nous budgétons nos initiatives, et à trouver des sources externes de financement quand cela a été possible. Nous avons trouvé des bailleurs de fonds permanents pour certains programmes. Néanmoins, nous reconnaissons qu’il faudrait faire davantage pour que les initiatives d’animation soient mieux budgétées et financées. Pour cela il faut d’abord bien fixer nos priorités. Les bonnes œuvres sont infinies et nous ne pouvons pas toutes les réaliser. Un de nos défis est de mettre en place un mécanisme durable de financement pour les opérations de l’Administration générale, qui ne change pas avec les années et qui soit responsable et juste pour ceux qui financent l’Administration générale comme c’est le cas pour les Provinces. Le traditionnel per capita devient de plus en plus intenable à cause du changement démographique et économique dans l’Institut comme on l’a noté plus haut. Nous avons formé une Commission pour étudier le financement à long terme de l’Institut et de l’Administration générale, et pour faire des recommandations au prochain Chapitre. Chaque année, lorsque nous demandons les contributions financières des Provinces pour les dépenses courantes de l’Administration générale et le fonds de solidarité, nous avons l’obligation d’être responsables et transparents dans nos comptes-rendus des dépenses. Une telle transparence est essentielle pour rechercher des fonds à l’extérieur. Nous savons aussi que les gouvernements de nombreux pays sont de plus en plus exigeants à l’égard des organismes religieux en ce qui concerne la
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2.5 reddition des comptes. Dans ce but, nous avons exécuté le mandat du Chapitre général requérant le recours à des vérificateurs de comptes externes37. Il y a eu progrès. Nous avons cependant dû relever des défis de taille : trouver des vérificateurs expérimentés quant aux particularités financières d’un organisme religieux international et établir les méthodes de gestion demandées par ces vérificateurs. Après beaucoup de travail, surtout de la part du F. Guy Palandre, nous avons établi un manuel des procédures pour organiser nos comptes selon les exigences des vérificateurs. Nous préparons nos rapports annuels selon ces nouveaux critères. Sans le soutien financier généreux des Provinces, il ne nous aurait pas été possible de mettre en place notre vision pour l’Institut et de nous assurer que chaque Unité administrative est viable financièrement. Nous avons souvent fait appel aux Provinces pour nous financer et elles ont répondu généreusement, mais non parfois sans un œil critique. Nous apprécions les critiques reçues ainsi que les demandes d’information sur notre vision et nos plans. Nous apprécions la générosité des Provinces envers les Districts qui dépendent d’elles, car ces Provinces ont su instaurer des plans solides pour assurer l’avenir économique de ces Districts.
2.5.3 Orientations futures Avant de proposer des lignes d’action précises, il peut être bon de résumer des éléments clés. ■ Le Conseil général est responsable de l’animation et du gouvernement de l’Institut. 37
Actes du XXe Chapitre général, III.6.4.1
■ Cette responsabilité s’exerce en coresponsabilité avec les Provinciaux que le Conseil général accompagne en priorité. Fidèles au principe de subsidiarité, nous respectons les responsables à chaque niveau. ■ L’objectif fondamental est la vitalité de notre vie et de notre mission. ■ Les moyens utilisés par le Conseil général doivent ✧ reposer sur une connaissance approfondie de chaque Unité administrative et Région, ✧ refléter des priorités claires, limitées et réalisables,
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✧ développer la communion, ✧ favoriser la coopération dans l’Institut et au niveau régional, ✧ être caractérisés par le dialogue, la planification commune et la coordination, ✧ comprendre une planification financière évangélique, responsable, durable et soucieuse de leurs conséquences financières dans les Provinces et Districts, ✧ respecter la diversité des réalités locales.
■ Les structures mises en place doivent envisager quatre éléments des Constitutions : ✧ Que le Conseil général forme une communauté avec le Supérieur général38. ✧ Que le Vicaire général soit « le collaborateur le plus proche du Supérieur général »39. ✧ Que le Supérieur général ou son délégué visite chaque Unité administrative, au moins deux fois durant son mandat40. ✧ Qu’il y ait quorum aux réunions ordinaires mensuelles du Conseil pour que ce dernier puisse remplir ses obligations. Gardant cela à l’esprit, nous proposons quelques lignes d’action. Nous désirons débuter notre réflexion en offrant des modèles de gouvernement général apparus dans l’Institut. D’autres modèles apparaîtront durant notre réflexion. Pour cela, nous prévoyons d’établir une Commission avant le Chapitre pour étudier l’animation et le gouvernement de l’Institut. Nous demanderons à cette Commission d’étudier la relation entre le Gouvernement général et les responsables provinciaux, spécialement pour l’animation, et nous lui demanderons aussi d’offrir des modèles de développement pour la Régionalisation.
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Constitutions, 136
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Constitutions, 132
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Constitutions, 130.1
A. Modèle actuel I - Un Conseil général (Supérieur général, Vicaire général et six Conseillers généraux) où tous sont basés à Rome.
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2.5 II - Un Conseiller général joue un rôle de Conseiller de liaison avec une Région et des Provinces spécifiques (deux Conseillers font la liaison avec chaque Région). III - Chaque Conseiller est chargé d’animer une activité (par ex. mission, vie religieuse, etc.). IV - Les Conseillers généraux sont délégués par le Supérieur général pour visiter chaque Unité administrative deux fois durant leur mandat. Après réflexion, nous croyons que ce modèle peut être amélioré et mieux appliqué.
B. Modèle Régional I - Le Supérieur général, le Vicaire général et trois Conseillers généraux sont basés à Rome. II - Cinq Conseillers généraux sont basés dans les Régions de l’Institut. III - Le Conseil général se réunit lors de sessions plénières durant l’année. IV - Les Conseillers basés à Rome font communauté avec le Supérieur général, forment le quorum pour les réunions ordinaires du
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Conseil, sont disponibles pour visiter les Provinces avec un Conseiller Régional, etc. V - Cinq Conseillers sont basés dans les Régions de l’Institut. Il faudra définir leurs rôles dont voici quelques éléments : coordonner les visites canoniques, servir de lien entre les Provinciaux et les Conseils, coordonner les activités régionales organisées par le Conseil général et les Provinciaux de la Région.
C. Modèle actuel mais avec un Secrétaire Régional I - Le Conseil général est basé à Rome. II - Les Conseillers généraux servent de Conseillers de liaison avec une Région et des Provinces spécifiques. III - Les Conseillers généraux coordonnent certains secteurs d’animation. IV - Un Secrétaire Régional est nommé par le Supérieur général en consultation avec la Conférence des Provinciaux de la Région pour coordonner les projets et les activités entre Provinces, et pour assurer la communication et la coordination avec l’Administration générale. On pourrait développer davantage ces différents modèles en leur ajoutant des détails. Nous recommandons de prendre en considération ce qui suit : a) Nous conseillons vivement au Conseil général de continuer à réfléchir avec les Provinces restructurées pour trouver des structures effectives d’animation et de gouvernement qui libèrent le Provincial. Celui-ci pourra alors donner la priorité à l’accompagnement des frères et des communautés, surtout à celui des jeunes frères. b) Traditionnellement, le nouveau Supérieur général et son Conseil occupent leurs postes de responsabilité immédiatement après le Chapitre général. L’expérience nous apprend que le Supérieur général et la plupart des Conseillers ont besoin d’au moins trois ou quatre mois pour faire la transition avec leurs anciennes responsabilités et préparer leurs successeurs dans leurs anciennes Pro-
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2.5 vinces ou Régions. De plus, la plupart des Conseillers généraux ont besoin de deux ou trois mois d’immersion pour apprendre l’une des langues officielles de l’Institut. L’Administration générale ne fonctionne donc pas effectivement durant les six premiers mois après l’élection du nouveau Supérieur général et de son Conseil. Nous proposons que le Supérieur général et le Conseil général sortants étudient ensemble avec le nouveau Supérieur général et son Conseil la manière la plus efficace de faciliter une transition ordonnée. Ils devraient s’entendre sur un plan et un calendrier. c) Afin d’animer de manière coresponsable et efficace, le Conseil général développe un plan (de trois ou quatre ans) après avoir sérieusement réfléchi aux mandats que le Chapitre général lui a confiés et après consultation avec les Provinciaux et les Supérieurs de District. (Les Conférences régionales de Provinciaux pourraient grandement contribuer à cette consultation. Il serait mutuellement avantageux si le Conseil général pouvait rencontrer tous les Provinciaux et les Supérieurs de District plus souvent que lors des Conférences générales). Un tel plan permettrait à la fois au Conseil général et aux Conseils provinciaux de planifier ensemble et d’harmoniser leurs priorités et projets. Ainsi tous profiteraient d’un calendrier précis et on ferait des économies pour les déplacements.
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Service d’animation et de gouvernement : lavez-vous les pieds les uns les autres
d) L’Administration générale (y compris le Conseil général) a besoin de structures claires et courantes permettant de mieux coordonner les activités des différents responsables de l’Administration. Cette harmonisation permettrait aussi un meilleur usage des ressources de l’Administration générale (par ex. la traduction). e) Il est clair que le Conseil général a la responsabilité de coordonner et de veiller au bon fonctionnement de toute l’Administration générale et de la Maison générale. Nous suggérons que le Conseil général confie ce rôle à un membre du Conseil qui devrait vivre presque toujours à Rome. f) Il nous semble que les Unités administratives doivent continuer d’accorder de l’importance à l’ « usage évangélique des biens », de sorte qu’après un bon discernement impliquant tout le monde, il y ait un effet réel à tous les niveaux : personnel, local et provincial. Nous rappelons que, pour que ce processus se développe, il faut une spiritualité puisqu’il s’agit d’un plan de discernement. Nous suggérons que l’Administration générale continue cette animation en lien direct avec l’Économat général. g) De plus, nous voyons l’accompagnement des Économes provinciaux et l’élargissement du nombre de membres du Conseil international des affaires économiques comme les priorités de l’Économe général. h) La relation qui existe entre le Secrétaire général et les réseaux de secrétaires provinciaux devrait être maintenue et développée. Elle devrait conduire à la coordination des procédures et au développement de ressources communes (par ex. Archivum). i) Nous proposons de continuer à promouvoir et adapter à nos besoins les communications dans l’Institut, tout en profitant des avantages offerts par les nouvelles technologies. Nous croyons que le cas des publications écrites doit être particulièrement étudié considérant le coût élevé de leur expédition dans les Unités administratives.
Nous croyons qu’en réfléchissant à l’animation et au gouvernement de l’Institut, le prochain Chapitre général ne devrait pas être trop concret dans ses décisions. Une fois qu’il a déterminé sa vision de l’Institut pour les huit prochaines années et qu’il a fixé les priorités pour réaliser cette vision, le Chapitre devrait laisser au Conseil élu le soin de déterminer les meilleures structures susceptibles d’apporter ce que le Chapitre désire pour l’Institut. Cependant, le Chapitre peut souhaiter réfléchir à l’opportunité d’avoir des structures permanentes pour assurer la continuité de l’animation de la vie et de la mission de notre Institut.
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conclusion
3. CŒURS
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NOUVEAUX POUR UN MONDE NOUVEAU
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Jusqu’à présent, nous avons partagé, en détail, notre vision de l’institut en relation avec les cinq appels que le XXe Chapitre général nous a adressés. Dans cette dernière partie, nous voulons reprendre cette vision, mais de manière plus globale, en essayant de la situer dans un plus vaste contexte. Nous voulons partager avec vous notre espérance et nous encourager à imaginer ensemble un avenir inspiré par le « rêve » de Marcellin : continuer à faire « connaître et aimer Jésus aux enfants et aux jeunes pauvres ».
Nous nous inspirons du logo du XXIe Chapitre : « Cœurs nouveaux pour un monde nouveau ». Nous sentons l’urgence de nous laisser transformer pour vivre évangéliquement dans un monde nouveau qui est en train de naître et dans lequel nous voulons apporter le meilleur de nous-mêmes afin que ce monde « nouveau » soit « différent » : plus humain, plus fraternel, plus harmonieux. Ce monde nouveau dans lequel nous sommes plongés et avec lequel nous avons une interaction mutuelle, est le contexte dans lequel nous vivons et à partir duquel nous envisageons quelques lignes d’avenir pour l’Institut.
3.1 Un monde nouveau est en train de naître 3.1.1 Une nouvelle civilisation Depuis quelques années, les observateurs et les spécialistes de la réalité sociale disent que nous assistons à la naissance d’une nouvelle civilisation41. Il s’agit d’une métamorphose de la société qui touche tous les aspects de la vie personnelle et collective, les relations des êtres humains avec l’espace et le temps, la fécondité et la démographie, les re-
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Brunsvick Yves et Danzin André, Naissance d’une civilisation : le choc de la mondialisation. Éditions UNESCO, Paris, 1999.
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Cœurs nouveaux pour un monde nouveau
lations sociales dans le travail et le temps libre, la condition de la femme, les habitudes, les valeurs et les relations de pouvoir. Une des nouveautés de l’époque actuelle est que ce changement de la vision du monde, cette modification des cultures et des traditions, touche l’humanité tout entière qui est à la recherche de nouveaux équilibres.
3.1.2 Métamorphose des religions
42
Henri de Lubac, Meditaciones sobre la Iglesia, Ediciones Encuentro, Madrid 1988, p. 133
L’Église, en tant qu’institution humaine, « n’est pas une réalité vaporeuse42 » et donc, se trouve profondément influencée par tout ce qui se passe dans les sociétés où elle est incarnée. Aujourd’hui aussi, comme en d’autres époques de l’histoire de l’humanité où sont apparus des phénomènes similaires de changement profond, les religions souffrent d’importantes crises internes dues à l’adaptation (et aux résistances) aux nouvelles réalités. En regardant l’histoire des religions, nous nous rendons compte que le vécu de la dimension spirituelle de l’être humain dans sa rencontre avec le sacré a subi une évolution constante, mais quelques-unes seulement des nombreuses étapes de transformation pourraient être considérées comme de véritables « métamorphoses » du religieux dans l’histoire de l’être humain. Parmi les spécialistes de la religion et les théologiens, une hypothèse se renforce de plus en plus : nous entrons dans un de ces moments de profonde métamorphose dont la religion sortira si transformée qu’elle en sera peut-être méconnaissable. Mais d’autre part, au cœur de la crise de la religion à laquelle nous faisons référence, se produit une grande effervescence religieuse qui peut être considérée comme la manifestation, le début ou l’approfondissement d’une étape nouvelle.
3.1.3 En route vers une nouvelle vie consacrée Les Ordres ou Instituts religieux, faisant partie de l’Église universelle, reflètent à petite échelle ce qui se passe dans le corps entier qui est l’Église. Celle-ci doit faire face à une crise profonde ; elle essaie de trouver de nouveaux chemins d’évangélisation plus adaptés aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui.
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C’est aussi un temps de crise pour la vie consacrée, et l’on avance à tâtons en essayant de trouver le type de vie consacrée qui répond le mieux aux besoins des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Ce sont des temps de recherche, de désorientation, et les familles religieuses en sont éprouvées : « Dans plusieurs régions du monde, les changements actuels de la société et la diminution du nombre des vocations pèsent sur la vie consacrée. Les œuvres apostoliques de nombreux Instituts et leur présence elle-même dans certaines Églises locales sont mises en danger. Comme cela s’est produit en d’autres périodes de l’histoire, des Instituts courent même le risque de disparaître43. » L’histoire de la vie consacrée nous enseigne que ces situations sont passagères et que, en fait, elles ont conduit à la naissance de nouvelles familles religieuses, à la disparition d’autres réalités religieuses, ou au renouveau profond des existences. 43
Comme il fallait s’y attendre, notre Institut aussi a été plongé dans tous ces phénomènes. À des degrés divers, nous avons tous été témoins des énormes changements qui se sont produits au sein de l’Institut. Certains de ces changements nous rendent plus attentifs à l’appel de l’évangile; d’autres, par contre, nous chagrinent parce que nous sentons que quelque chose de précieux s’est perdu en chemin.
Vita Consecrata, 63.
44
Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique : Repartir du Christ, 2.
3.2 Il nous faut des cœurs nouveaux Dans ce contexte d’un monde nouveau que nous sentons naître, le Conseil s’est demandé quels seraient les points que nous devrions considérer d’importance vitale, non seulement pour aujourd’hui, mais aussi pour l’avenir de notre cher Institut. Dans notre discernement, nous avons connu la même perplexité que recueille l’Instruction du Vatican « Repartir du Christ » : « Mais comment déchiffrer dans le miroir de l’histoire et dans celui de l’actualité les traces et les signes de l’Esprit, ainsi que les semences du Verbe, présents aujourd’hui comme toujours dans la vie et dans la culture humaine? Comment interpréter les signes des temps dans une réalité comme la nôtre, dans laquelle abondent les zones d’ombre et de mystère? Il faut que le Seigneur lui-même — comme avec les disciples en marche vers Emmaüs — devienne notre compagnon de voyage et qu’Il nous donne son Esprit. Lui seul, présent parmi nous, peut pleinement nous faire comprendre sa Parole et la rendre actuelle, éclairer les esprits et réchauffer les cœurs44. »
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Avec simplicité, de manière fraternelle, nous osons partager avec vous ce qui dans notre parcours de discernement, a « embrasé nos cœurs ». Puissions-nous vous transmettre non seulement nos paroles, mais aussi notre enthousiasme, notre passion, notre espérance. Nous avons vraiment senti une forte invitation à changer nos cœurs. Oui, il nous faut des cœurs nouveaux. Nous savons bien que quelques légers changements ne suffisent pas pour affronter les formidables défis de ce temps historique que nous avons le privilège de vivre. Nous sommes pleins d’espérance car nous savons que le Seigneur, selon sa promesse, nous précède sur le chemin vers la Galilée de notre vie quotidienne, et que là nous pourrons le rencontrer. (Marc 16, 7)
3.2.1 La mondialisation : défi et chance Nous entendons par « mondialisation », selon l’UNESCO45, le développement croissant, à l’échelle mondiale, des interactions qui unissent entre elles toutes les activités humaines. Un phénomène dont il faut chercher l’origine dans le mouvement de la science et de la technique ainsi que dans le prodigieux progrès des moyens de communication, plus que dans la pression de l’économie libérale. Une manifestation parmi d’autres, d’une transformation de la société dont la rapidité et la profondeur ne peuvent se comprendre que comme une rupture. Une mondialisation qui commence à apparaître comme une nouvelle étape de la Terre et de l’Humanité. Les derniers siècles de l’histoire de l’humanité se sont caractérisés par un accent, parfois exacerbé, donné aux États-nations. Il y a maintenant émergence d’une nouvelle cons45 Cf Brunsvick, Yves cience du fait que nous nous trouvons tous dans un monde dont nous et Danzin, André, sommes globalement responsables : la Terre est notre nouvelle Maison o.c. p. 8 Commune. En 1993 déjà Teilhard de Chardin écrivait : « L’âge des na-
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tions est passée. Si nous ne voulons pas mourir, c’est l’heure de secouer les vieux préjugés et de construire la Terre. La Terre ne prendra conscience d’elle-même que par une crise de conversion et de transformation46. » Immergés dans cette réalité inévitable, qui nous semble ambivalente avec ses profits spectaculaires et ses inégalités sanglantes, nous nous interrogeons sur le sens de ce que nous vivons et à quoi nous appelle l’Esprit de Dieu. ■ Avec les données en main, nous prenons conscience que le visage de l’Institut est en train de changer : le contexte d’aujourd’hui est beaucoup plus international et multiculturel que dans le passé.
46
Teilhard de Chardin, Pierre, Las direcciones del porvenir. Taurus, Madrid 1974, p.13
■ Certaines réalités nous apprennent que cette multi culturalité existe aussi au niveau provincial et local : les nouvelles Provinces restructurées sont en majorité internationales et, dans certains cas, les communautés aussi (comme la future communauté de l’Hermitage ou, dans le cas du projet ad gentes, toutes les communautés). ■ Nous percevons ce chemin de l’Institut comme un signe prophétique : une « mondialisation » à promouvoir dans laquelle chaque personne humaine, quelle que soit sa race, sa religion, sa culture, etc., est notre frère ou notre sœur, et où les plus faibles ont la priorité. ■ Il y a encore parmi nous des mentalités un peu « tribales » qui se manifestent au niveau provincial par des résistances à partager les ressources au sein de l’Institut, comme si elles étaient propriété exclusive de la Province ; de même dans la difficulté à céder des frères pour des missions en dehors des frontières de l’Unité administrative. Et même au niveau personnel il nous semble qu’il y a des conceptions plus « locales » qu’internationales. Pourtant, nous n’avons pas fait pas notre profession religieuse pour une Province particulière, mais dans un Institut international, présent sur les cinq continents. ■ Nous croyons donc qu’il nous faut créer une mentalité nouvelle, une vision nouvelle de ce signifie être membres d’un Institut international et des conséquences pour le développement de notre mission aujourd’hui. Dans nos relations personnelles, dans les relations entre l’Unité administrative et l’Administration générale, il nous semble que nous devons tendre à privilégier l’interaction et l’interdépendance comme attitudes de base.
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3.2.2 Les victimes de la mondialisation Nous avons déjà dit plus haut que le phénomène de la mondialisation est ambivalent. Après avoir montré son côté aimable, il nous faut aussi dire que pour certaines personnes la globalisation est surtout le processus mondial de l’homogénéisation des moyens de production capitaliste, de mondialisation des marchés et des transactions financières, de l’interpénétration des réseaux de communication et du contrôle mondial des images et des informations. « Tôt ou tard, en effet, tous doivent payer les conséquences des distorsions de systèmes injustes. Seule l’inconscience peut conduire à construire une maison dorée avec tout autour le désert et la désolation. La mondialisation, à elle seule, est incapable de construire la paix et, dans bien des cas, au contraire, elle crée des divisions et des conflits. Celle-ci révèle plutôt un besoin : celui d’être orientée vers un objectif de solidarité profonde qui veut le bien de chacun et de tous. Prise dans ce sens, la mondialisation doit être considérée comme une occasion propice pour réaliser quelque chose d’important dans la lutte contre la pauvreté et pour mettre à la disposition de la justice et de la paix des ressources qui semblaient jusqu’alors inimaginables47. » La logique qui régit ce système structurellement injuste, dans lequel les sociétés aux structures économiques fortes exploitent les plus faibles, est celle de la compétition de tous contre tous. Parmi les victimes de cette logique se trouve presque la moitié de l’humanité, condamnée à l’exclusion impitoyable et dépourvue de stabilité. Et, parmi ces victimes, les premières et les plus fragiles sont les enfants, comme nous le rappellent de manière récurrente les statistiques internationales. Alors que nous préparions ce rapport, le Pape a voulu rappeler ces victimes innocentes, dans son homélie de la Nuit de Noël :
47
Benoît XVI, Message pour la célébration de la Journée Mondiale de la Paix, er 1 janvier 2009, n° 14
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« Nous nous approchons en cette nuit de l’enfant de Bethléem, de ce Dieu qui, pour nous, a voulu se faire enfant. ✧ Sur chaque enfant, il y a le reflet de l’enfant de Bethléem. ✧ Tout enfant réclame notre amour ✧ En cette nuit, pensons donc d’une façon particulière à ces enfants auxquels l’amour des parents est refusé ✧ Aux enfants des rues qui n’ont pas de foyer ✧ Aux enfants qui sont utilisés d’une façon brutale comme soldats et dont on fait des instruments de violence, plutôt que de pouvoir être porteurs de réconciliation et de paix. ✧ Aux enfants qui, par l’industrie de la pornographie et par toutes les autres formes abominables d’abus, sont blessés au plus profond de leur âme. L’Enfant de Bethléem est un nouvel appel qui nous est adressé pour faire tout ce qui est possible afin que soient mis un terme aux épreuves de ces enfants, de faire tout ce qui est possible afin que la lumière de Bethléem touche le cœur des hommes48. »
■ Quand nous considérons la globalité de l’Institut du point de vue de la mission qui nous a été confiée, nous croyons que nous pouvons parler de vitalité : non seulement nous touchons beaucoup plus d’enfants et de jeunes que dans le passé, et beaucoup plus de personnes sont actuellement engagées dans notre mission, mais nous croyons que grandit aussi notre effort pour offrir une éducation de qualité en accord avec notre charisme.
48
Benoît XVI, Homélie de la messe de la Nuit de Noël 2008, dans la basilique St-Pierre du Vatican.
■ En soulignant les avancées réalisées tant en faveur de l’évangélisation des jeunes que pour une éducation solidaire, nous considérons que ces deux aspects, essentiels pour notre mission, sont des défis permanents qui devraient être prioritaires dans toutes nos œuvres. ■ L’Assemblée de la Mission Mariste a été une formidable expression de l’engagement des « Maristes de Champagnat », laïcs et frères, en faveur des enfants et des jeunes, surtout des plus défavorisés. Ce cheminement de « Mission partagée », qui fait déjà partie de tout projet mariste, devra être renforcé face à l’avenir, avec créativité et liberté d’esprit.
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■ Dans le vécu de notre mission, il y a une série de tensions qui nous semblent ne pas être résolues de façon satisfaisante chez nous. Nous soulignons notamment : – Comment augmenter le nombre de nos œuvres éducatives sans en faire un poids insupportable pour les générations à venir ; – Comment créer des œuvres éducatives capables de générer des revenus financiers sans être élitistes ; – Comment être de bons professionnels sans se laisser dévorer par un activisme effréné ; – Comment être fidèles à ceux qui nous ont accueillis dans un lieu déterminé, sans perdre la liberté d’aller vers d’autres lieux qui ont davantage besoin de notre présence ; – Comment promouvoir la vitalité dans nos institutions et avoir l’habileté suffisante pour aller « là où sont les jeunes », pour répondre aux nouveaux besoins qui surgissent, comme les phénomènes migratoires ou l’attention aux réfugiés ; – Comment approfondir notre identité et privilégier un dialogue œcuménique et interreligieux ; – Comment être une voix prophétique et critique au sein de la communauté ecclésiale et rester ouverts au dialogue et à la collaboration ; – Comment être respectueux de la liberté et de la diversité, et diffuser une annonce explicite de l’évangile. 49
Seán Sammon, Circulaire de convocation au XXIe Chapitre général, p. 34
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■ Dans certaines parties de l’Institut, peut-être à cause du vieillissement de ses membres et du poids croissant de la gestion de nos œuvres, les frères s’éloignent des jeunes. Nous croyons que nous sommes tous invités à inverser cette tendance « jusqu’à devenir des experts d’Église sur l’évangélisation des enfants pauvres, où qu’ils soient49 ».
• Rapport du Conseil général
3.2.3 Soif de spiritualité « Notre époque actuelle se caractérise par une soif de spiritualité50 ». Des études récentes, dans des pays traditionnellement « chrétiens », montrent que deux adultes sur trois ont une spiritualité personnelle, alors que moins de un sur dix va régulièrement à l’Église51. Cette période de l’histoire où nous avons le privilège de vivre manifeste une forte crédulité et une soif de mystère. La foi chrétienne y trouve la trace de quelque chose de fondamental et un encouragement. Aujourd’hui, on veut l’expérience, et non seulement une parole sur Dieu. Actuellement il faut approcher Dieu, offrir une expérience de Dieu. La tâche incombe à l’évangélisateur et l’on veut qu’il parle de ce qu’il a expérimenté. On veut des « maîtres spirituels » qui accompagnent sur le chemin et orientent la marche. Nous parlons d’une culture de la prière, de la méditation, du silence ; d’offrir à la majorité des croyants non seulement des pratiques de dévotion, mais quelque chose de plus mûr et de plus profond, peu importe qu’on l’appelle sagesse, contemplation, mystique ou conversion du cœur.
50
L’Eau du Rocher, 42
51
■ D’après notre connaissance de l’Institut, nous pouvons affirmer que nous avons rencontré des frères vraiment engagés dans la croissance de leur foi ; d’autres qui « remplissent » leurs obligations, mais qui ne vont pas plus loin ; et d’autres finalement, qui vivent comme dévorés par un activisme frénétique. Globalement, nous avons l’impression que nous n’avons pas pris au sérieux le besoin de devenir des « maîtres spirituels » capables de témoigner de leur propre expérience de Dieu.
Hay D ; Hunt K. Understanding the spirituality of people who don’t go to the church : a report on the findings of the adults’ spirtuality project. Nottingham : University of Nottingham, 2000.
■ Nous pourrions dire de nos communautés quelque chose de semblable. Il est vrai qu’en général, on a essayé d’améliorer la prière communautaire, mais il nous semble que nous sommes encore loin d’avoir une prière communautaire en accord avec notre vie et notre mission. Il ne nous semble pas que la majorité de nos communautés puissent être reconnues comme « écoles de spiritualité » par tant de personnes qui ont soif de Dieu et sont à la recherche d’un sens pour leur vie.
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■ Nous sommes conscients que certains des problèmes qui nous concernent dépendent de facteurs extérieurs, mais l’engagement pour notre croissance spirituelle, au niveau personnel comme au niveau communautaire, dépend essentiellement de chacun de nous. Pourquoi avons-nous tellement de peine à avancer dans ce domaine ?
52
Vita Consecrata, 109 53
Seán Sammon, Circulaire de convocation au XXIe Chapitre général, p. 35
■ Nous croyons que l’avenir de l’Institut est étroitement lié à notre capacité à nous engager sérieusement et profondément à vivre notre spiritualité. Non seulement nous avons à répondre à de futures vocations sur leur soif de Dieu, mais aussi à nous aider mutuellement à nous enraciner dans notre vocation. L’appel de Vita Consecrata nous semble très actuel : « Vous savez en qui vous avez mis votre foi (cf. 2 Tm 1,12) : donnez-lui tout ! Les jeunes ne se laissent pas tromper : venant à vous, ils veulent voir ce qu’ils ne voient pas ailleurs52. » ■ Dans cette perspective, il nous semble que nous devrions avoir un souci d’évaluation permanente de notre formation, pour qu’elle réponde vraiment aux nouveaux besoins d’aujourd’hui, ceux des personnes comme ceux de l’Institut. D’abord la formation initiale : « Il est normal de nous poser cette question : Les jeunes sortant de nos noviciats ont-ils l’amour de Jésus-Christ et sont-ils des portraits vivants de Marcellin Champagnat53 ? » Mais également la formation permanente. Nous pensons qu’il nous faut continuer à être créatifs, de manière que les processus que nous mettrons en place favorisent vraiment l’engagement pour notre propre croissance personnelle et nous en donnent les moyens nécessaires.
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3.3 En route, comme Marie, avec Champagnat Comme on peut le supposer facilement, la préparation de ce rapport nous a demandé de nombreuses heures de travail collectif. Nous les avons acceptées avec plaisir parce que cela nous a semblé être de notre devoir d’offrir à l’Institut une relation sincère sur la manière dont nous avons conduit les orientations et directives du XXe Chapitre général, de même que sur notre vision de l’Institut à la fin de notre mandat. Avec plus ou moins de succès, c’est ce que nous avons essayé de vous présenter dans les textes écrits jusqu’à maintenant. Pour terminer, nous sont venues à l’esprit deux images que nous voulons partager avec vous. D’abord, l’icône de Marie de la Visitation. C’est une image qui rend bien compte de ce que nous avons fait tout au long de notre travail au Conseil général : « visiter ». Cela nous a demandé sacrifice et capacité d’adaptation, mais nous avons eu cette chance et nous en sommes reconnaissants parce que cela nous a permis une connaissance profonde et détaillée de l’Institut, que peu de personnes peuvent avoir. Selon l’expression du frère Basilio Rueda, notre service nous « a conduits au cœur de l’institut ». Nous pouvons dire avec joie que nous y avons trouvé un cœur riche de fraternité. Nous avons senti les battements d’un cœur vivant et enthousiaste, en constatant l’extraordinaire service que l’Institut rend aux enfants et aux jeunes des cinq continents, dans les situations différentes et les contextes les plus divers. Nous avons été les témoins de la qualité et même de la sainteté de tant de frères et de laïcs, hommes et femmes, que nous avons rencontrés. Nous avons perçu que tout cela nous a fait grandir comme personnes et nous a fait aimer davantage l’Institut. Marie nous offre les paroles de son Magnificat pour rendre grâce au Seigneur. Car Il s’est servi de nous, malgré nos limites et nos erreurs, et nous avons fait l’expérience de sa miséricorde. Nous avons pu constater que les plus petits et les plus vulnérables « étaient comblés de biens » chaque fois que l’Institut acceptait d’être instrument de la tendresse de Dieu. Magnificat ! L’autre icône à laquelle nous nous sommes identifiés est celle de Saint Marcellin Champagnat construisant l’Hermitage. Nous sommes profondément impressionnés par l’image de cet homme de Dieu qui se lance dans la construction d’une maison pour accueillir le projet qui brûle son cœur, alors que beaucoup le traitaient de fou et d’aventurier.
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Nous considérons le nouveau projet pour l’Hermitage et la configuration des nouveaux espaces comme un puissant symbole du travail intérieur de rénovation qui se réalise dans l’Institut. En ce temps de crise généralisée qui nous a profondément touchés, l’Institut trouve l’énergie pour remplir sa mission, non sans souffrance, en payant parfois le prix fort, surtout au niveau des personnes. L’Hermitage nous rappelle le souvenir de Champagnat préoccupé de former ses frères de la meilleure façon possible et nous invite aujourd’hui aussi à nous approcher de la source de L’Eau du Rocher de notre spiritualité, mais nous rappelle également le fondateur passionné qui ne met aucune limite à son zèle apostolique (« tous les diocèses du monde entrent dans nos vues ») et qui lance l’Institut du XXIe siècle en Asie. Enfin, nous sentons que la construction et le nouveau projet de l’Hermitage sont un acte de foi en l’avenir. Champagnat croyait en son projet parce qu’il avait la certitude intérieure que c’était l’œuvre de Marie. Nous voulons, nous aussi, affirmer que nous sommes profondément convaincus que notre mission est plus actuelle que jamais et que l’Institut a de l’avenir. De nombreux signes de vitalité confirment notre espérance et nous font croire que, comme Institut, le Seigneur nous conduit dans un temps de purification et de croissance intérieure. Les cris des enfants et des jeunes d’aujourd’hui, surtout des plus fragiles, nous font sentir l’urgence et l’actualité de notre vocation. Il y a un avenir pour l’Institut mariste, même si parfois certains signes nous découragent. Sans doute l’avenir que le Seigneur nous a préparé ne correspondra pas toujours à nos attentes fréquemment liées davantage aux situations passées qu’à la nouveauté de l’avenir. L’ouverture de nos cœurs à la créativité de l’Esprit nous permettra de vivre avec joie sa présence toujours agissante parmi nous.
Marie, notre bonne et tendre Mère, nous mettons en tes mains tous et chacun des membres de l’Institut Mariste. C’est ton œuvre. Bénis-nous et accompagne–nous. Réveille notre foi, notre espérance, notre engagement.
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• Rapport du Conseil général
ANNEXE DU PERSONNEL
Notre remerciement le plus cordial à toutes les personnes citées ci-après, dont la contribution a été précieuse pour notre tâche d’animation et de gouvernement de l’Institut tout au long de notre mandat. Janvier 2009 •
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A. ADMINISTRATION
GÉNÉRALE
:
■ Secrétaire général : F. Richard Dunleavy (jusqu’en 2003) F. Jean Ronzon (2003-2009)
■ Économe général : F. Yvon Bédard (jusqu’en 2002) F. Antonio Martínez F. (2003-2008) F. Víctor Preciado (2009…)
■ Supérieur de la communauté : F. José Contreras (jusqu’en 2002) F. Roque Ari Salet (2002) F. Mariano Medina (2002-2003) F. Onorino Rota (2003-2009)
■ Directeurs de la Maison générale : F. José María Rius (jusqu’en 2002) F. Juan Arconada (2002-2008) F. Antoni Salat (2008…)
■ Économes : F. Réal Fournier (jusqu’en 2002) F. Gaudencio González (2002-2008) F. Javier Ocaranza (2008…)
■ Secrétaire général adjoint : F. Henri Réocreux (jusqu’en 2004) F. George Fontana (2007…)
■ Économe général adjoint : F. Mariano Medina (jusqu’en 2003) F. Guy Palandre (2003-2009)
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• Rapport du Conseil général
■ Secrétaire personnel du Supérieur général : F. Roberto Clark (2001-2003) F. Don Neary (2003-2009)
■ Procureur général : F. Pietro Sto (jusqu’en 2002) F. Juan Miguel Anaya (2002…)
■ Postulateur général : F. Giovanni Maria Bigotto (2001-2010)
■ Statistiques : F. Jesús Sainz de Vicuña (jusqu’en 2002) Mme Erika Gamberale (2003-2006) Mme Gabriela Scanavino (2006-2008) Mme Emanuela Lisciarelli (2009…)
■ Services généraux : F. Joseph Frassy (jusqu’en 2003) F. Joseph de Meyer (2003-2007)
■ Réception : Mme Iolanda Gallo, M. Antonio García, M. Claudio de Francesco
■ Publications/Communications : ■
Responsable : F. Lluís Serra (jusqu’en 2004) F. Onorino Rota (2004-2005) F. Antonio Martínez Estaún (2005…)
■
Collaborateurs : M. Luiz da Rosa (Webmaster, 2003…) F. Onorino Rota (2005...)
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■ Service informatique : ■
Responsable :
F. Henri Réocreux (jusqu’en 2003) M. Stefano Angelucci (2004…)
■
Collaborateur :
M. Stefano Angelucci (jusqu’en 2003)
■ Traducteurs : ■
Anglais :
F. Gerry Brereton (jusqu’en 2004) F. Ross Murrin (jusqu’en 2007) F. Edward Clisby (2009…)
■
Français :
F. Aimé Maillet (jusqu’en 2002) F. Lucien Labelle (2002-2003) F. Gilles Beauregard (2003-2006) F. Fabricio Galiana (2006-2007) F. Josep Roura (2008…)
■
Portugais :
F. João Fagherazzi (jusqu’en 2004) F. Manoel Soares (2004-2006) F. Aloísio Kuhn (2007...)
■
Espagnol :
F. Francisco Castellanos (jusqu’en 2002) F. Miguel Angel Sancha (2002-2005) F. Carlos Martín F. (2005-2008) Mme Marcela Quesada (2008) Mme Gabriela Scanavino (2009…)
■ Archives :
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• Rapport du Conseil général
■
Responsables :
F. Jean-Pierre Cotnoir (jusqu’en 2005) M. Massimiliano Grandi (2005) F. Juan Moral (2006…)
■
Collaborateurs :
F. Jean-Paul Salvas (jusqu’en 2002) Mme Luigia Romani (2004-2005) Mme Emanuela Lisciarelli (2004-2008) Mme Annamaria Ruggiero (2004) M. Emanuel Quintas (2004) Mme Gabriela Scanavino (2004-2006) Mme Lucia Distefano (2006…) Mme Dorotea Cinanni (2009)
■ BIS : ■
Responsable :
F. Allen Sherry (jusqu’en 2003) F. Dominick Pujia (2003-2009) F. Rick Carey (2009…)
■
Collaborateurs :
M. Stefano Oltolini (jusqu’en 2004) Mme Letizia Quintas (jusqu’en 2004) Mme Marcela Ossandon (2004-2005) M. Riccardo Ducci (2005) Mme Sara Panciroli (2005…) Mme Angela Petenzi (2006…)
■
Délégué a Genève :
F. César Henríquez (2005-2008) F. Jim Jolley (2009…)
■ Commissions et Bureaux : ■
Commission Vie Religieuse et Commission Vocations : F. Ernesto Sánchez B. (2002-2005)
■
Commission Vie Religieuse :
F. Teófilo Minga (2006…)
Bureau des Vocations :
F. Ernesto Sánchez B. (2006-2008)
■
■
Commission Mission et Commission Laïcs : F. Paulo Celso Ferrarezi (2003-2004)
■
Commission Mission :
F. Juan Miguel Anaya (2004…)
■
Commission Laïcs :
F. Michael Flanigan (2004-2005)
■
Bureau des Laïcs :
F. Pau Fornells (Directeur, 2006…)
■
Commission du Gouvernement :
F. Juan Miguel Anaya (2002-2005)
Commission de l’usage évangélique des biens :
F. Guy Palandre (2002-2006)
Bureau de l’usage évangélique des biens :
F. Pedro Ost (Directeur 2006…)
■
■
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107
■ Projet Mission ad Gentes : ■
Délégué du Supérieur général : F. Michael Flanigan (2005…)
■
Collaborateurs :
■
Conseil assesseur : F. Luis García Sobrado (2006-2009) Sœur Helen Mendonça fmm (2007-2009) P. Joseph Nguyen Cong Doan sj (2006-2008) F. Peter Rodney (2006-2009) F. Michael Flanigan (2006-2009) F. Tom Chin (2006-2007) F. Barry Burns (2007) F. Michael de Waas (2007-2009) F. Sunanda Alwis (2008-2009) F. Manny de Leon (2008-2009)
■
Coordinateur à Chicago :
■
■
■
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• Rapport du Conseil général
Responsable du Secteur d’Asie :
F. René Reyes (2006) F. Iván Buenfil (2006-2008)
F. José Contreras
F. Barry Burns (2007) F. Michael de Waas (2007-2010)
Économe du Secteur :
F. Jude Pieterse (2007-2009)
Cours à Davao : (2006-2009)
F. Timothy Leen, F. Alfredo Herrera F. Roy Deita
■ Aumôniers : ■
de la communauté de la Administration générale : P. Juan G. Díaz (jusqu’en 2002) P. Libardo Garcés (jusqu’en 2002) P. Néstor Iván Mejía (2002-2005) P. Jorge Correa (2005-2008) P. John Jairo Franco (2008…)
■
du Collège International : P. Tarcisio Vieira (jusqu’en 2002) + P. Carlos Rogério Groh (2003-2006)
■
del Conseil général :
P. Vicente Hernández (jusqu’en 2003) P. Roberto Madrigal (2003-2005) P. Ignacio Vargas (2005-2007) P. Jesús Castillo (2007) P. José de León Chávez (2008…)
■ Collegio Internazionale : ■
Directeur :
F. Wency Calimpon (2001-2005) F. Iván Buenfil (2005-2006)
■
Sous-directeur :
F. Giovanni Maria Bigotto (2001-2002) F. Roberto Clark (2003-2004) F. Giovanni Maria Bigotto (2005-2006)
■ Cours de recyclage à l’Escorial ES/PT : ■
Directeur :
F. Santiago Cisneros (jusqu’en 2003) F. Javier Espinosa (2003-2009)
■
Sous-directeur :
F. Félix Rodríguez (jusqu’en 2002) F. Teófilo Minga (2003-2006) F. Afonso Levis (2006-2009)
■
Économe :
F. Jesús Luengo (jusqu’en 2004) F. Elías Peña (2004) F. Alfredo Villanueva (2004)
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■ Cours de renouveau à Manziana EN : ■
Directeur :
F. Desmond Howard (2001-2007) F. Barry Burns (2008…)
■
Sous-directeur :
F. Sunanda Alwis (2001-2004) F. Antoine Kazindu (2008…)
■
Économe :
F. George Fontana (2001-2007) F. Réal Fournier (2007) F. José Martín Descarga (2007…)
■ Cours de recyclage à Manziana FR (2005) : ■
Directeur :
F. Gaston Robert (2005)
■
Sous-directeur :
F. Antoine Kazindu (2005)
■
Économe :
F. George Fontana (2005)
■ Cours de recyclage à Manziana FR (2007) : ■
Directeur :
F. Antoine Kazindu
■
Sous-directeur :
F. Antonio Rieu
■
Économe :
F. George Fontana
■ Cours du troisième âge à Manziana ES/PT :
110
• Rapport du Conseil général
■
Directeur :
F. José María Ferre (jusqu’en 2002) F. David Aranda (2003-2006) F. Inocencio Martínez (2006…)
■
Sous-directeur :
F. Amabile Gentile Biazus (jusqu’en 2003) F. Diamantino Duque (2004-2005; 2007-2008) F. Carlos Wielganszuk (2006)
■
Économe :
F. George Fontana (jusqu’en 2006) F. Réal Fournier (2007) F. José Martín Descarga (2008…)
■ Cours du troisième âge FR Manziana (2005), Rome (2007) : ■
Directeur :
F. Gaston Robert
■
Sous-directeur :
F. Maurice Goutagny
■ Cours de Formateurs Nairobi (2005-2006) : ■
Directeur :
F. Enrique Escobar
■
Sous-directeur :
F. Barry Burns F. Antoine Kazindu
■ Cours d’Animateurs EN, Nemi (2005) : ■
Directeur :
F. Desmond Howard
■
Sous-directeur :
F. Barry Burns
■ Cours d’Animateurs ES/PT, à l’Escorial (2005) : ■
Directeur :
F. Javier Espinosa
■
Sous-directeur :
F. José F. Calleja
■ Cours du Patrimoine EN, Rome (2008) : ■
Supérieur :
F. Michael Green
■
Directeur :
F. Aureliano Brambila
■
Aumônier :
P. Willie Weemaes sm
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B. ÉQUIPES ET COMMISSIONS NOMMÉES PAR LE CONSEIL GÉNÉRAL
1. Conseil International des Affaires Économiques : F. Darío Bortolini (Brasil Centro-Sul, 2003-2008) F. Joël Capon (L’Hermitage, 2003-2008) F. Alberto Oribe (Ibérica, 2003-2008) F. Carlos Huidobro (Cruz del Sur, 2003-2005) F. Víctor M. Preciado (México Occidental, 2006-2008)
2. Équipe d’évaluation de l’Administration générale : (2002) F. Clemente Ivo Juliatto (São Paulo) F. John Klein (Esopus) F. Antonio Martínez Fernández (Norte)
3. Rencontre consultative sur propositions des vocations : (décembre 2002) F. Bernard Beaudin (Canada) F. Joaquim Sperandio (Brasil Centro-Sul) F. Peter Ernst (Sydney) F. Rémy Mbolipasiko (Congo) F. Valerià Simon (L’Hermitage)
4. Équipe d’évaluation de la Gestion de la Maison générale : (juin 2003) F. Clemente Ivo Juliatto (Brasil Centro-Sul) F. Alberto Oribe (Norte) F. Ronald McEwan (Europe Centre-Ouest)
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• Rapport du Conseil général
5. Rencontre consultative des collaborateurs du Patrimoine : (décembre 2003) F. Manuel Mesonero (Ibérica) F. Dionisio Rodrigues (Rio Grande do Sul) F. Aureliano Brambila (México Occidental) F. André Lanfrey (L’Hermitage) F. Alain Delorme (L’Hermitage) F. Edward Clisby (New Zealand) F. Genuino Benini (Rio Grande do Sul) F. Ivo Strobino (Brasil Centro-Sul) F. Jaume Parés (L’Hermitage) F. Juan Moral (L’Hermitage) F. Jean-Pierre Cotnoir (Archives Rome) F. Michael Flanigan (United States of America) F. Michael Green (Sydney) F. Paul Sester (L’Hermitage)
6. Commission Internationale du Patrimoine : (2004-2009) F. André Lanfrey (L’Hermitage, coordinateur) F. Aureliano Brambila (México Occidental) F. Ivo Strobino (Brasil Centro-Sul) F. Jaume Parés (L’Hermitage) F. Michael Green (Sydney) F. Paul Sester (L’Hermitage, jusqu’en 2007) F. Robert Teoh (East Asia, desde 2008) F. Henri Réocreux (L’Hermitage, secrétaire depuis 2005)
7. Rencontre consultative sur la Spiritualité Mariste : (juin 2003) F. André Lanfrey (Beauchamps Saint Genis) F. Antonio Peralta (Santa María de los Andes) F. Carlos Martínez Lavín (Cuba) F. John McDonnell (Esopus) F. John Thompson (Sydney) F. Juan Carlos Fuertes (Levante) F. Lawrence Ndawala (Southern Africa) F. Michael de Waas (Sri Lanka) F. Raúl Figuera (León) F. Vanderlei Soela (Rio de Janeiro)
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8. Document de Spiritualité « L’Eau du Rocher » : (2003-2006) F. Peter Rodney, Conseiller général (coordinateur) F. Benito Arbués (L’Hermitage) F. Bernard Beaudin (Canadá) F. Nicholas Fernando (Sri Lanka) Sr Vivienne Goldstein sm F. Maurice Goutagny (L’Hermitage) F. Lawrence Ndawala (África Austral) F. Spiridion Ndanga (Afrique Centre-Est) F. Graham Neist (Sydney) Mme Bernice Reintjens (Europe Centre Ouest) Mme Agnes Reyes (Philippines) F. Vanderlei Soela (Brasil Centro Norte) F. Miguel Angel Santos (México Occidental) F. Luis García Sobrado (Vicaire général)
9. Comité de communication du document « L’Eau du Rocher » : (2005-2007) F. Antonio Martínez Estaún (Administration générale) F. Federico Andrés Carpintero (Compostela) F. Jean-Pierre Destombes (L’Hermitage) F. Joadir Foresti (Rio Grande do Sul)
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• Rapport du Conseil général
10. Équipe d’évaluation du BIS : (2004) F. Chris Wills (Sydney) Sr. Caroline Price AGS M. Pablo Villalba (SED España)
11. Équipe consultative sur le rôle des Secrétaires provinciaux : (2004) F. Jean Ronzon, coordinateur Mme Nellie Beleen (Europe Centre-Ouest) F. Roque Brugnara (Brasil Centro-Sul) F. Gregory McCrystal (Melbourne) F. José M. Ferre (District de Afrique de l’ Ouest) F. Josep M. Soteras (L’Hermitage) F. Peter Rodney (Conseiller général)
12. Équipe pour l’animation et la formation des Secrétaires provinciaux : (2006) F. Jean Ronzon, coordinateur F. Fernand Dostie (Afrique Australe) F. José M. Rius (Mediterránea) F. Isaac Revilla (Norandina) F. Anthony Robinson (Sydney) F. Ivo Strobino (Brasil Centro-Sul) F. Luis G. Sobrado (Vicaire général) F. Juan Miguel Anaya (Adminitration générale)
13. Commission des Lieux Maristes : (2004-2005) ■
Nommés par le Conseil général : F. Onorino Rota (coordinateur) F. Javier Espinosa F. Albert André F. George Fontana F. José Pérez
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Nommés par la Province de L’Hermitage : F. Josep M. Soteras (coordinateur) F. Michel Morel F. Maurice Goutagny F. Jean-Pierre Destombes F. Alain Delorme Janvier 2009
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14. Commission Centrale du Projet Hermitage : (2006-2009) ■
Administration générale : F. Luis García Sobrado (coordinateur) F. Antonio Martínez Fernández F. Onorino Rota F. Michael Flanigan
■
Province de l’Hermitage : F. Josep M. Soteras (coordinateur) F. André Déculty F. Jean-Pierre Destombes F. Heribert Pujolàs F. Michel Morel
15. Commission Préparatoire Assemblée Internationale de la Mission Mariste : (2004-2007) F. Emili Turú (Conseiller général, coordinateur) Mme Dilma Alves Rodrigues (Brasil Centro-Norte) Mme Erica Pegorer (Melbourne) F. Alphonse Balombe (Afrique Centre-Est) F. John Y Tan (Philippines) M. José María Pérez Soba (Ibérica) F. Juan Miguel Anaya (Commission Mission) F. Michael Flanigan (Commission Laïcs, 2004-2005) F. Pau Fornells (2006-2007) (Bureau Laïcs) F. Pedro Herreros (Conseiller général) M. Colin Quine (faciliteur).
16. Groupe consultatif de laïcs : (mai 2005) M. Achi Godwin Chibueze (Nigeria) Mme Adrienne Egbers (Afrique Austral) M. Andrés Magallanes (Philippines) Mme Anne Dooley (Melbourne) Mme Claudia Rojas C. (Norandina) M. Edison Oliveira (Rio Grande do Sul) Mme Encarna García (Mediterránea) M. Frank Aumeier (Europe Centre-Ouest) M. Joe Reganato (United States of America) Mme Marta Portas (L’Hermitage)
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• Rapport du Conseil général
17. Bureau des laïcs élargi : (2007-2010) Mme Ana Sarrate (Ibérica) Mme Linda Corbeil (Canada) M. Tony Clarke (Sydney) F. Afonso Murad (Brasil Centro-Norte)
18. Équipe d’évaluation du Collegio Internazionale : (2004) F. Antonio Ramalho (Conseiller général) F. Javier Espinosa (El Escorial) F. Wency Calimpon (Directeur Collegio Internazionale) F. Christian Gisamonyo (Afrique Centre-Est)
19. Document « La vocation du laïc mariste » : (2006-2009) F. Pau Fornells (Bureau Laïcs, coordinateur) Mme Anne Dooley (Melbourne) Mme Annie Girka (L’Hermitage) Mme Bernadette Ropa (Melanesia) M. Carlos Navajas (América Central) M. José María Pérez Soba (Ibérica) + M. Noel Dabrera (Sri Lanka) M. Sérgio Schons (Rio Grande do Sul) F. Rémy Mbolipasiko (Afrique Centre-Est) F. Afonso T. Murad (Brasil Centro-Norte)
20. Document « Pastorale Mariste des Jeunes » : (2006-2009) F. Emili Turú (Conseiller général, coordinateur) F. Raúl Goitea (Cruz del Sur) M. Fabiano Incerti (Brasil Centro Sul) M. Paul Salmon (Melbourne) F. Ramon Rúbies (L’Hermitage) F. Ifeanyi Mbaegbu (Nigeria) F. Rommell Ocasiones (East Asia) F. Michael Schmalzl (Europe Centre-Ouest) F. Juan Miguel Anaya (Administration générale)
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21. Commission Préparatoire du 21e Chapitre général : (2007-2009) F. Maurice Berquet (Conseiller général, coordinateur) F. Albert Nzabonaliba (Afrique Centre-Est) F. Carlos Vélez (América Central) F. Graham Neist (Sydney) F. João Carlos do Prado (Brasil Centro Sul) F. Josep Maria Soteras (L’Hermitage) F. Lindley Sionosa (East Asia) F. Luis García Sobrado (Vicaire général) F. Seán Sammon (Supérieur général) F. Teodoro Grageda (secrétaire)
22. Équipe d’évaluation de la Postulation : (2008) F. Michael Flanigan, responsable F. Onorino Rota F. Afonso Levis
23. Revisión du chapitre 4 des Constitutions : (2008) F. Antonio Ramalho (Conseiller général, coordinateur) F. Antoine Kazindu (Afrique Centre-Est) F. Tony Clark (Melbourne) F. Pere Ferré (L’Hermitage) F. Maurice Goutagny (L’Hermitage) F. Pedro Herreros (Conseiller général)
24. Commission sur la formation à la spiritualité et à la mission maristes au niveau international : (2007-2008) F. Emili Turú (Conseiller général, coordinateur) F. Evilázio Teixeira (PUCRG, Rio Grande do Sul) M. Jaime Nieto (Réseau Universités du Méxique) F. Juan Ramón Alegre (École Universitaire d’Alcalá de Henares, Espagne) M. Ricardo Tescarolo (PUCPR, Brasil Centro-Sul) F. Juan Miguel Anaya (Commission Mission)
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• Rapport du Conseil général
25. Commission préparatoire de la 2e Rencontre de Gestion des œuvres éducatives : (2008-2009) F. Juan Miguel Anaya (Commission Mission, coordinateur) F. Carlos Huidobro (Cruz del Sur) F. Juan Ignacio Poyatos (Mediterránea) F. Luis Carlos Gutiérrez (América Central) F. Michael Green (Sydney) F. Wellington Medeiros (Brasil Centro-Norte)
26. Communauté d’accueil de N.D. de l’Hermitage : (2009-2011) ■
Nommés par le Conseil général : F. Neville Solomon (Sydney) F. Diogène Musine (Afrique Centre-Est) F. Miro Reckziegel (Rio Grande do Sul) F. Allan de Castro (East Asia) M. et Mme Ernesto et Norma Spagnoli (Cruz del Sur) Mme Elida Quiñones (México Occidental)
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Nommés par la Province de L’Hermitage : F. Jean-Pierre Destombes (Supérieur) F. Benito Arbués F. George Palandre Mme Annie Girka
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PRÉSENCE Provinces AMÉRIQUE du SUD ■ BRASIL CENTRO – NORTE ■ BRASIL CENTRO – SUL ■ CRUZ DEL SUR Argentine, Uruguay ■ NORANDINA Colombie, Équateur, Venezuela ■ RIO GRANDE DO SUL ■ SANTA MARÍA DE LOS ANDES Bolivie, Chili, Pérou
Provinces AFRIQUE ■ SOUTHERN AFRICA Angola, Malawi, Mozambique, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe
■ PARAGUAY (DISTRICT) ■ AMAZÔNIA (DISTRICT)
■ AFRIQUE CENTRE-EST République Démocratique du Congo, République centrafricaine, Kenya, Rwanda, Tanzanie ■ MADAGASCAR Madagascar ■ NIGERIA Nigeria ■ AFRIQUE DE L’OUEST (DISTRICT) Cameroum, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Equatoriale, Tchad, Liberia
Provinces AMÉRIQUE du NORD et AMÉRIQUE CENTRALE ■ AMÉRICA CENTRAL Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Nicaragua, Puerto Rico, Cuba ■ CANADA Canada ■ UNITED STATES OF AMERICA États Unis d’Amérique, Japon ■ MÉXICO CENTRAL Mexique ■ MÉXICO OCCIDENTAL Haïti
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• Rapport du Conseil général
MARISTE DANS LE MONDE Provinces ASIE ■ EAST ASIA Philippines, Corée, Chine, Malaysie, Singapour ■ SOUTH ASIA Pakistan, Sri Lanka, Inde ■ AD GENTES MISSION (SECTEUR) Bangladesh, Cambodge, Chine, Inde, Thaïlande, Vietnam
Provinces EUROPE ■ COMPOSTELA Espagne, Honduras, Portugal ■ EUROPE CENTRE-OUEST Belgique, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni ■ IBÉRICA Espagne ■ L’HERMITAGE Algérie, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Suisse ■ MEDITERRÁNEA Espagne, Italie, Liban, Syrie
2009 Provinces OCÉANIE ■ MELBOURNE Australie, Timor Oriental ■ NEW ZEALAND Fidji, Kiribati, Nouvelle-Zélande, Samoa ■ SYDNEY Australie, Cambodge ■ MELANESIA (DISTRICT) Nouvelle-Calédonie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Iles Salomon, Vanuatu