Nano City: International Architecture Workshop

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Un réseau d’échange

Inter Ecoles d’Architecture An Exchange Network Between

Universities of Architecture Elodie Nourrigat + Jacques Brion

Un séminaire de travail inscrit dans le cadre d’un réseau d’échange inter-école d’architecture, a été mis en place depuis 2001 par trois enseignants Hitoshi Abe (Tohoku University), Jacques Brion, Elodie Nourrigat (ENSAM). Le principe de ce réseau est basé sur des liens pédagogiques entre des ateliers de projets et propose aux étudiants de travailler sous forme de séminaires communs dans lesquels interviennent des écoles d’architecture étrangères. Chaque année,

The school of architecture’s exchange network has existed since 2001. It was been created by three architects and teachers, Hitoshi Abe (Tohoku University), Jacques Brion and Elodie Nourrigat (ENSAM). The principal of this network is based upon pedagogical links between project workshops, and it offers students the opprotunity to work in common seminars in which foreign architecture schools intervene. Every year, one of the schools a member of the network, has [7]

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une des écoles membres du réseau prend en charge l’accueil des autres universités et initie la thématique de travail. Les étudiants de chaque atelier reçoivent au préalable (début octobre) un dossier d’information sur la thématique et le site d’étude. Ils doivent en étudier les données, et établir des premières propositions d’intervention. Ensuite, accompagnés de leurs enseignants, ils vont pour une durée d’environ 10 jours, dans le pays organisateur et travaillent en commun à la mise en place de projets. Les équipes sont mixtes. Les enseignants des universités encadrent simultanément le workshop. Des conférences sont proposées afin d’apporter des informations complémentaires dans le cadre du sujet de recherche. A la fin du séminaire, un jury commun est organisé en présence de personnalités extérieures ayant un lien avec la problématique étudiée. Les thématiques de travail proposées chaque année sont nécessairement issues d’un contexte local spécifique, celui du pays d’accueil. Le premier échange a eu lieu en novembre 2002 à Sendai au Japon. La thématique en était «Shrinking Japan» appliquée à un territoire en périphérie de Sendai, la ville de Watari. Il s’agissait de s’inscrire dans une situation paradoxale: prendre en compte le «rétrécissement» de la ville. L’enjeu n’était pas de dynamiser un territoire mais cette notion de «Shrinking Japan» sous-entendait une question à priori improbable: Comment aider une ville à disparaître? Comment lui donner forme tout au long de son «rétrécissement»? Comment l’accompagner dignement vers sa mort? Ou, tout du moins, vers une autre vie. C’est un tel décalage de pensée qu’il est important de mettre en place dans cet enseignement. Oublier les certitudes pour repositionner son regard. Ce premier travail réunissait l’Ecole d’architecture de Mont-

the responsibility of welcoming other universities and introduces the themes of study. About ten students from each workshop receive an information pack about the themes and site of study. They have to analyze its data and draw up their first suggestions of intervention. Then, with their teachers’ help, they travel to the country that organizes the event for about fifteen days and work together on project settings. Teams are mixed. University teachers simultaneously supervise workshops. Conferences are held in order to bring additional information concerning the theme of research. At the end of the seminar, a common board of examination is organized in the presence of personalities coming from outside but who have a link with the studied subject. The themes of study, which are suggested each year, necessarily come from a specific local context, the one of the receiving country. The first exchange occurred in November 2002 in Sendai Japan. The theme was «shrinking Japan» applied to a territory located around Sendai, the city of Watari. The participants had to fit in a paradoxical situation: taking into account the shrinking process undergone by the city. The stakes were not to make the territory more dynamic but this notion of «Shrinking Japan» implied an unlikely question: How can we help a city to disappear? How can we provide it with a shape during its «shrinking process»? How can we accompany it with dignity to the end? Or at least to another life? It is so big a gap that it is important to set it up within the teaching program. To forget about our certainties and to refocus our gaze. This first study joined the school of architecture of Montpellier and three other schools of architecture in Sendai. Then, in

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pellier et trois écoles d’architecture de Sendai. Puis en 2003 un nouveau séminaire commun s’est déroulé à Montpellier, il réunissait trois pays. Le Japon avec la Tohoku University, la Miyagi University et la Tohoku Institute of Technology, de Sendai, (avec les enseignants: Hitoshi Abe, Yasuaki Onoda, Masashige Motoe, Osamu Tsukihashi) l’Australie avec le RMIT de Melbourne (avec les enseignants: Paul Minifie, Jan Van Schaik), et la France avec l’ENSAM (Studio ADN, E. Nourrigat, J. Brion). C’est en tout 35 étudiants qui ont travaillé sur la thématique des «architectures inondables» autour de la ville de Sommières située à 40km de Montpellier. Il était intéressant de percevoir quelles pouvaient être les réactions et propositions d’étudiants (mais aussi d’enseignants) japonais et australiens, face à cette question des inondations, mais aussi à celle d’un patrimoine propre à la France. En 2004, c’est donc le RMIT de Melbourne qui accueillait le séminaire de travail commun, la thématique enétaient «Leisure Landz». Le site d’étude est Philip Island, confrontant les étudiants à la question de ces nouveaux urbanismes côtiers où des villes se développent avec une volonté de préserver un caractère naturel au lieu, mais trop souvent par des constructions massives et mal maîtrisées. Le propos sera de trouver une alternative à l’idéal bucolique. Par-là nous espérons dissiper le paradoxe qui consiste à détruire les qualités qui font l’attractivité du lieu et par la même proposer un schéma qui ne viserait pas comme seul modèle urbain celui de nos villes contemporaines. Un an plus tard rejoints par des étudiants de Détroit, les étudiants japonais, français et australiens se sont réunis à Sendai pour la deuxième fois. La thématique en 2005 les a amenés à repenser l’urbanisme d’un quartier protégé de l’urbanisme contemporain, un quartier resté «innocent» et organisé autour

2003, a new common seminar took place in Montpellier, uniting three countries. Japan, with Tohoku University, Miyagi University and the Tohoku Institute of Technology, of Sendai (with the following teachers: Hitoshi Abe, Yasuaki Onoda, Masashige Motoe, Osamu Tsukihashi); Australia with the RMIT of Melbourne (with the teachers Paul Minifie and Jan Van Schaik), and France with the ENASM (A.D.N studio, Elodie Nourrigat and Jacques Brion). In total thirty-five students worked, on the following theme: «easily flooding architecture», about the city of Sommières situated 40 kilometres away from Montpellier. It was interesting to see the Japanese and Australian reactions to this question of flood and also to the question of this inheritance proper to France. In 2004, the RMIT of Melbourne received the common seminar; the theme was «Leisure Landz». The studied site was Philip Island, confronting students with the question of these new urban coastal areaswhere cities are blooming with a will to protect the natural environment, but which too often destroy it because of ill-managed mass construction. In 2005, they went back to Japan with the arrival of a new university, the Detroit University of Michigan. The theme of the seminar was: «The City of Innocence». It dealt with an area provided with huge storage units which used to serve large volume distribution (Oroshi-machi), but which have now become obsolete. Thus, how can this area be made habitable? It seems necessary that the work provided by students every year should find echoes beyond present participating people. Therefore, exhibitions and publications are carried out. Teachers hope they are able to able to establish a greater spreading of the [9]

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d’une seule activité, le commerce de gros. Le travail sur cette enclave urbaine donna lieu à des propositions réalistes ou utopiques, toutes apportant des pistes de réfléxions nécessaires pour repenser la ville. Par ailleurs il est nécessaire que le travail fourni par les étudiants chaque année puisse trouver des échos au-delà des personnes qui y participent. Ainsi, des expositions et publications sont réalisées. La volonté des enseignants est de pouvoir établir une plus grande diffusion des travaux menés en école d’architecture, afin d’en valoriser les productions. «Shrinking Japan»1, fut la première «Easily flooding architecture»2 s’inscrit dans cette continuité. En 2006 est parue «City of innocence»3. La présente publication présente le workshop Nano City qui a eu lieu à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier. Il a réunit cinq pays (France, Japon, Espagne, Australie et EtatsUnis d’Amérique), quatre-vingtèneuf étudiants et quatorze enseignants. Le prochain se déroule à l’école d’Architecture et d’Urbanisme Taubman, Université du Michigan en 2007.

work achieved within schools of architecture in order to increase the value of this work. «Shrinking Japan» was the first one; «Easily flooding architecture» stands as a continuity of the previous work. The following publication presents the workshop The National and Superior School of Architecture of Montpellier welcomed in 2006. Five countries joined this workshop with about eighty-nine students and fourteen teachers. The next workshop will take place at the Taubman College of Architecture and Urban Planning of Detroit, Michigan in 2007.

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«Beyond Shrinking Japan», éd. Champ Libre mai 2003. Exposition présentée à EALR, DRAC, Corum, Antenne de la Réunion 2 «Easily flooding architecture», éd. Champ Libre avril 2004 3 «City of Innocence», éd. Champ Libre septembre 2006. 1 «Beyond Shrinking Japan», ed. Champ Libre May 2003. An exhibition showed in EALR, DRAC, Corum, Antenne de la Réunion. 2 «Easily Flooding Architecture», ed. Champ Libre April 2004.

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Bienvenue à

NaNo City Welcome to

NaNo City Nicolas Mignani, Maire de Villeneuvette Mayor of Villeneuvette

Villeneuvette est un lieu à part dans le département de l’Héraut; un îlot préservé du fléau des lotissements, qui poussent à grande vitesse, allant jusqu’à dénaturer les paysages séculaires. En même temps, le lieu ne peut prétendre à vivre en autarcie, comme par le passé. La tradition manufacturière des 17ème et 18ème siècle est révolue; l’usine mécanisée du 19ème siècle a été démantelée en 1956. Le Sud de la France prévoit d’aménager son territoire pour l’accueil des estivants et

Villeneuvette is a place apart in the department of Hérault; a preserved small island far from the plague of urban spread, which grows at high speed and denatures the secular landscapes. At the same time, this place cannot pretend to live in autarky, as it used to in the past. The manufacturing tradition of 17th and 18th century is completed; the mechanized factory of the 19th century was dismantled in 1956. The South of France plans to arrange its territory to welcome estivants and of those whom, [11]

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de ceux, toujours plus éparpillés, étalés et nombreux dans l’arrière-pays, 1000 à 1500 personnes par mois selon les statistiques de l’INSEE. Ils s’imaginent une vie et un travail à la campagne, loin de la périphérie des grandes villes avec leur enfilade de problèmes connus: embouteillage du soir au matin, anonymat social, saturation psychologique… Cet aménagement est loin d’être neutre et le penser dans la durée devient un enjeu majeur. Ainsi, l’échelle «micro» de la commune de Villeneuvette pousse à l’observer comme un laboratoire. Son positionnement au regard des agglomérations voisines, la préservation de son environnement en font un site exceptionnel. Ce laboratoire doit s’inscrire dans une dynamique forte de propositions. Observer pour agir, proposer, changer le monde existant: celui qui laisse le visiteur pantois lorsqu’il découvre la façade Nord de la Cité, devant le spectacle romantique des bâtiments en ruine. L’architecture, l’urbanisme sont des sciences prospectives. Nous n’en attendons pas moins de ce travail à venir. C’est en ce sens que s’inscrit notre intérêt marqué pour ce workshop prenant Villeneuvette pour sujet d’étude et d’avenir, en terme de réflexion et de programme d’aménagement contemporain. Ce projet ne peut que s’avérer fructueux grâce à la participation des étudiants et de leurs enseignants venus d’horizons aussi différents que les Etats-Unis, l’Australie, le Japon, la France.

are increasingly scattered, spread out and numerous in the back-country: 1000 to 1500 people per month according to statistics’ of INSEE. They think a life and a job in the countryside, far from the periphery of huge cities with their myriad of known problems: congestion from the morning to the evening, social anonymity, psychological saturation… This location is not neutral and it is essential that we invest a lot of thought in it in the near future. Thus, the «micro» scale of the commune of Villeneuvette encourages one to observe it like a laboratory. Its settlement close to agglomerations, the safeguarding of its environment make it an exceptional site. This laboratory has to part ofin one strong dynamic of proposals. To observe to act, to propose, to alter the existing world: the same one that leaves the visitor stunned when he discovers the Northern frontage of the City, in front of the romantic sight of the buildings in ruin. Architecture and town planning are prospective sciences. We do not expect any less about of the work to come. It is in the sense show our interest in this workshop that take Villeneuvette as a subject of study and a site of potential future planning. This project is only profitable thanks to the participation of the students and their teachers coming from different horizons such as the United States, Australia, Japan and France.

Merci aux architectes de l’Ecole d’Architecture de Montpellier, Elodie NOURRIGAT et Jacques BRION, d’avoir eu l’idée et l’énergie exemplaires pour l’organiser.

I would like to take the opportunity to thank the architects of the National School of Architecture of Montpellier, Elodie Nourrigat and Jacques Brion, for having had the bright idea and energy of organizing this workshop.

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«Nano City» Workshop international d’architecture

«Nano City» International architecture workshop Elodie Nourrigat + Jacques Brion

A l’heure de la globalisation, du rayonnement et de la fascination pour les mégalopoles, de l’émergence d’une certaine prise de conscience du pouvoir qu’exercent les nouvelles technologies sur les sociétés contemporaines, comment imaginer notre cadre de vie sans un pessimisme grandissant? Nombreux sont les articles et travaux qui tentent de nous mettre en garde de cet apport massif de la technologie dans nos modes de vie. Ils nous les présentant comme destructeurs de

In the age of Globalization, of the influence and fascination for megalopolis present in the rise of a kind of realisation of the power that new technologies exercise on contemporary societies, how can we imagine our environment without an increasing pessimism? There are numerous articles and works that try to warn us against the massive influx of technologies in our way of life. They present them as agents that are responsible for the destruction of social communication and the [13]

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sociabilité, dévastateurs de notre environnement, voire même un danger pour l’homme. Laissant jusqu’à supposer une ère «posthumaine». Peut-être que pour partie ils ont raison et que la technologie à grande échelle, sous un aspect de mondialisation, possède ce pouvoir de destruction. Peut-être que nos mégalopoles de plus en plus nombreuses et apparaissant sous des formes nouvelles deviennent des lieux inhabitables. Mais alors, peut-être que l’avenir des villes et des sociétés se situe dans une autre dimension? Sans chercher à apporter une réponse exhaustive, l’enjeu de la réflexion menée tente d’explorer de nouvelles pistes et notamment de proposer une sorte de nouvelle culture. Une culture exploratrice qui se situerait dans une autre dimension: celle de la petite échelle. A la manière d’un manifeste pour une ville contemporaine «NaNo City» cherche à parcourir de nouvelles questions. Retourner les problématiques contemporaines pour les observer dans cette nouvelle échelle. Et voir si des émergences positives ne peuvent pas apparaître dans l’étude des nouvelles technologies à l’échelle de NaNo City. Afin de ne pas s’évaporer dans de pures spéculations et pour prendre la mesure de cet enjeu, un site d’étude bien réel est choisi. Ce sera la ville de Villeneuvette, ancienne manufacture royale. Cette ville se situe très loin des grands champs médiatiques mondiaux et pourrait au premier abord ne présenter aucun intérêt particulier. Trop petite, trop éloignée, trop mal desservie, trop peu équipée, trop peu aménagée, voire même trop en ruine… Tel pourrait en être le constat qui nous pousse-

devastation of the environment, or even as a danger for mankind. They even lead us to think that a post-human era is at hand. To a certain extent, they may be right. As the spread of megalopolis increases, the less it becomes possible to live. But then, maybe the future of cities and societies lies on another level? Without trying to find an exhaustive answer, the theory tries to explore new hints and somehow to offer a new culture. A culture based on exploration which would be placed in a small scale. In the manner of a manifesto for a contemporary city, «NaNo city» tries to reverse the problematic, and see if positive aspects can emerge from the study of new technologies in the scale of micro-urbanism. In order not to lose ourselves in mere speculations, and in a will of understanding the full extent of this stake, a study site has been. It will be the old royal factory of Villeneuvette, in the department of L’Hérault. Its geography and history make it stand very far from the world’s great media fields. At first, it seemed as though it were of no interest whatsoever. Too small, too far, poor transportation, poor equipment, or even too much in ruins…however, it has all of the ingredients for an interesting study. This city of about 80 inhabitants surrounded with walls, seems to possess the premises of the new shapes of modernity. Villeneuvette came of the establishment of water mills along the river. It received, in the 17th century, Louis XVI’s gratitude and was turned into a royal factory. This exceptional status transformed it. From a mere work place it became a thriving com-

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rait à poursuivre notre chemin après l’avoir croisée. Et tel en est malheureusement le constat pour de nombreuses autorités locales qui aujourd’hui n’y accordent que peu d’intérêt. Et pourtant, tout est là. Cette ville d’environ 80 habitants emprise dans ses murs, semble posséder aujourd’hui les prémisses de nouvelles figures de la modernité. Villeneuvette s’inscrit dès le moyen age grâce à l’implantation d’un moulin à grains et elle reçut au XVIIe siècle la reconnaissance de Louis XIV qui en fit une manufacture royale. Dès ce moment son statut se transforma, de simple lieu de travail elle devient lieu de vie. Des maisons sont construites dans son enceinte pour loger les personnes travaillant dans la manufacture. La vocation de ce site et le sens même de la ville étaient uniquement liée à la production de tissus. Au fils du temps, Villeneuvette conserva son nom de manufacture royale et continua sa production jusqu’au milieu du XXe siècle. Suivant les évolutions des techniques d’importantes modifications sont opérées dans la deuxième partie du XIXème siècle. Furent alors construits de nouveaux ateliers empiétant sur les jardins du XVIIIème siècle. Jusqu’au jour où dépassée par les techniques et engloutie dans l’ère de la mondialisation technologique sa production cessa. Démunie de son sens et de sa raison d’exister la majeure partie de la ville fut laissée à l’abandon et aujourd’hui encore c’est environ les trois quarts de ses structures qui ne sont pas utilisées. Cette ville pensée et construite à l’ère de la technique et selon des critères liés à la pro-

munity and a ceremonial place. Houses were built inside the city to serve as dwelling-places for the workers of the factory, and a manor house stood there for the crown. According to the evolution of fabric production techniques, important modifications were made in the second part of the 19th century. The 17th century landscape gardens were overwhelmed with new mechanized workshops, with a new factory chimney and a steam engine. In 1956, production stopped for it was decided not to renew it, it was progressively engulfed in the

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duction mécanique, doit aujourd’hui trouver un nouveau sens. Comment peut-elle renaître dans un monde technologique? Sa taille, son éloignement, son absence totale de tout lien avec un «monde global» tant décrié en font peut-être aujourd’hui sa plus grande force. Les nouvelles technologies permettront peut-être de faire naître un nouveau sens à la ville. A la manière des nanotechnologies, nous sommes ici face à une NaNo ville. Alors tel que le disait le physicien Richard Feynman: «Plutôt que de diviser sans cesse la matière, pourquoi ne pas partir de l’infiniment petit pour construire quelque chose?». Passer de la technique à la technologie afin de préserver un cadre de vie exceptionnel tel sera l’enjeu de cette exploration. NaNo city est peut-être aujourd’hui une des bases de la construction d’un avenir plus optimiste en accord avec notre ère technologique.

changes threatening the textile industry due to new competitions coming from the developing countries of the world Deprived of their reason to exist, most manufactories were forsaken. This city, which was conjured up and built in the age of industrial development and according to mechanical production, has to find itself a new significance. The aim of this project will revolve around the fact that it has to go from technique to technology in order to keep its exceptional environment. Thus, the context does not offer any direct connexion to «NaNo City» which was conceived by the group OdescO and by Alex Kilian, it proposes a «machine city», ruled by nano-technologies. The foundations of this project will try to draw a parallel with the words of the physicist Richard Feynman: «Instead of constantly dividing matter, why don’t we start from the infinitesimal to build something?». Maybe NaNo city will turn out to be one of the construction bases of a more optimistic future in keeping with our technological horizon.

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Professeurs Teachers Hitoshi ABE1 Architecte. Il a établi l’Atelier Hitoshi Abe à Sendai au Japon en 1992. Il est professeur à l’Université de la Tohoku University à Sendai, il est depuis avril 2007 le Directeur et professeur au Département Architecture et Urbanisme de l’Université de Californie, Los Angeles (UCLA). Architect. He established Atelier Hitoshi Abe in Sendai Japan in 1992. He is a Professor at Tohoku University in Sendai, and has been the Chair and a Professor in the Department of Architecture and Urban Design at University of California, Los Angeles (UCLA) since April of 2007.

Architect and lecturer at the Institute of Technology and Tohoku University in Sendai, Japan.

Yasuaki ONODA1 Architecte programmiste et professeur à l’Université de la Tohoku University à Sendai, Japon. Architectural planner and associate professor at Tohoku University in Sendai, Japan.

Tohru HORIGUCHI1 Architecte et chercheur à l’Université de la Tohoku University à Sendai, Japon. Architect and research associate at Tohoku University in Sendai, Japan.

Masashige MOTOE1 Architecte et enseignant à l’Université de la Tohoku (ancien conférencier à l’Université de Miyagi), Sendai, Japon. Architect and associate professor at Tohoku University (former lecture at Miyagi University), Sendai, Japan.

Osamu TSUKIHASHI1 Architecte et professeur à l’Institut Technologique et Tohoku University à Sendai, Japon.

Elodie NOURRIGAT2 Architecte DPLG et enseignante titulaire à l’Ecole d’Architecture de Montpellier. Elle a créé N+B Architectes avec Jacques Brion. Elle est depuis mars 2007 la Présidente du Conseil d’Administration de l’ENSAM. Montpellier, France. Architect DPLG and professor at the National and Superior School of Architecture of Montpellier. She established N+B Architectes with Jacques Brion. SInce March 2007, she

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has been the President of the DIrectors Council of the ENSAM. Montpellier, France.

Jacques BRION2 Architecte DPLG et enseignant titulaire à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier. Il a créé N+B Architectes avec Elodie NOURRIGAT. Montpellier, France. Architect DPLG, and professor at the National and Superior School of Architecture of Montpellier. He co-founded N+B Architectes with Elodie NOURRIGAT. Montpellier, France

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a Hitoshi Abe

h Frédéric Devaux

b Yasuaki Onoda

i Romain Jamot

c Masashige Motoe

j Gretchen Wilkins

d Osamu Tsukihashi

k Paul Minifie

e Tohru Horiguchi

l Jan Van Schaik

f Elodie Nourrigat

m Ignasi Pérez Arnal

g Jacques Brion

n Silvestre Castellani

Frédéric DEVAUX2 Architecte DPLG et enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier. Il a créé MDR Architectes avec Sancie MATTE DEVAUX et Arnaud ROUSSEAU.

Architect DPLG and teacher at the National and Superior School of Architecture of Montpellier. He co-founded MDR Architectes [19]

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with Sancie MATTE DEVAUX and Arnaud ROUSSEAU. Montpellier, France

Romain JAMOT2 Architecte DPLG et enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier. Montpellier, France Architect DPLG and teacher at the National and Superior School of Architecture of Montpellier. Montpellier, France.

Gretchen WILKINS3 Architecte et enseignante à l’Ecole d’Architecture et d’Urbanisme Taubman, Université du Michigan. Elle a créé Wilkins + Comazzi Design. Michigan, Etats-Unis

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Architect and assistant professor at the Taubman College of Architecture and Urban Planning. She is a founding member of Wilkins + Comazzi Design. Michigan, United States of America.

Paul MINIFIE4 Architecte et enseignant au Département Architecture à l’Université RMIT, et cofondateur de Minifie Nixon Architects, Melbourne, Australie. Architect, professor in the Department of Architecture at the RMIT University and principal of the practice Minifie Nixon Architects. Melbourne, Australie.

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier, France

Taubman College of Architecture and Urban Planning, University of Michi3 gan, Detroit, USA

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Escola Tècnica Superior d’Arquitectura, UIC, Barcelona, Spain

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Jan van SCHAIK4 Architecte et enseignant au Département Architecture de l’Université du RMIT, Melbourne, Australie. Architect and professor in the Department of Architecture at the RMIT University, Melbourne, Australia

Ignasi PÉREZ ARNAL5 Architecte et vice-directeur de l’Escola Técnica Superior d’Arquitectura à Barcelone. Il a cofondé l’agence Actar Arquitectura et la maison d’édition Actar Editorial.

1

Architect and vice-dean at the Technic and Superior School of Architecture in Barcelona. He co-founded Actar Arquitectura and the Editions Actar Editorial.

Silvestre CASTELLANI5 Silvestre Castellani est architecte diplômé de l’Université de Buenos Aires. Il a créé en 2002 Esetudio. Barcelone, Espagne. Silvestre Castellani is an architect UBAFADU from Buenos Aires. He founded Esetudio in 2002, in Barcelona, Spain. .

Tohoku University, Sendai, Japan

89 students 14 professors 3 guests 5 universities 4 continents

Assistants Johana BATICLE, architecte Julien BONNOT, architecte Valérie HOAREAU, architecte 4

RMIT University, Melbourne, Australia

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Invités Guests Chris YOUNÈS Philosophe, professeur à l’école d’architecture de Paris La Villette et Responsable du Laboratoire de Recherche le GERPHAU. Philosopher, professor at the School of Architecture Paris La Villette. She is in charge of the Laboratory of Research GERPHAU. Chris Younès est professeure à l’École d’Architecture de Paris la Villette et professeure associée à l’École spéciale d’architecture de Paris. Elle a obtenu un doctorat en philosophie ainsi qu’une Habilitation à Diriger les Recherches (HDR). Ses travaux de recherche développent une interface architecture et philosophie sur la question des lieux de l’habiter, au point de rencontre entre éthique et esthétique. Elle assure la responsabilité du GERPHAU (philosophie, architecture, urbain) et du réseau international «Philosophie, architecture, urbain» entre écoles d’architecture et universités. Elle a dirigé plus de 17 ouvrages collectifs dont les plus récents Philosophie, ville et architecture (La Découverte, Paris, 2002), Art et philosophie, ville et architecture (La Découverte, Paris, 2003) et Géométrie, mesure du monde (La Découverte, Paris, 2005). Teacher at the School of Architecture Paris la Villette and associated professor at the Special School of Architecture of Paris. Chris Younès has a PhD in Philosophy and an accreditation to manage research. Her several

works develop an interface between architecture and philosophy upon living spaces, both meeting ethic and aesthetic. She is in charge of GERPHAU (philosophy, architecture, urban) and of an International Network «Philosophie, Architecture, Urbain» linking together schools of architecture and universities. She has supervised more than 17 collective publications, the most recent ones are Philosophie, ville et architecture (La Découverte, Paris, 2002), Art et philosophie, ville et architecture (La Découverte, Paris, 2003) et Géométrie, mesure du monde (La Découverte, Paris, 2005).

Georges TEYSSOT Architecte, Théoricien de l’architecture, enseignant à l’Université Laval de Québec. Architect, and scholar at the University Laval of Québec. Georges Teyssot, né à Paris. Thèse en histoire de l’architecture de l’Institut Universitaire d’Architecture de Venise (IUAV) en 1971. Architecte DPLG (France) sur travaux

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en 1978. Il enseigne l’histoire de l’architecture à l’IUAV, puis à l’École d’Architecture de l’Université de Princeton (Princeton, NJ, USA), où il dirigera le programme de doctorat en architecture (1994-2000). Actuellement, il est professeur titulaire à l’École d’Architecture de l’Université Laval de Québec (QC, Canada). Il publie et dirige de nombreux ouvrages, relatifs notamment aux écrits du critique E. Kaufmann sur C-N. Ledoux, aux textes de A.C. Quatremère de Quincy sur l’esthétique néoclassique, à l’architecture des Bâtiments civils et des Ponts et Chaussées à l’époque du Consulat et de l’Empire en France, et à l’iconographie du paysage en Europe et aux États-Unis de la Renaissance à nos jours. Créateur et commissaire, avec Diller + Scofidio, d’une exposition sur: Surface du quotidien. La pelouse américaine, au Centre Canadien d’Architecture (1998), il est l’auteur de l’ouvrage sur The American Lawn (New York, Princeton Architectural Press, 1999). Ses recherches actuelles portent sur l’invention de dispositifs spatiaux, architecturaux et technologiques à

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a Chris Younès b George Teyssot c Manuel Gausa

l’origine de nouvelles conditions d’habitation dans les sociétés industrielles puis informatisées entre 1830 et 2006. Georges Teyssot (born in Paris, 1946) is an architect and a scholar. He has taught history and theory at the Instituto Universitario di Architettura of Venice (I.U.A.V.) in Italy, and at Princeton University’s School of Architecture (NJ, USA), where he was Director of the Ph.D. program in architecture (1994-2000). Presently, he is Professor at Laval University’s School of Architecture in Quebec (QC, Canada). He has published a volume on Interior Landscapes (New York, Rizzoli, 1988). He has directed a collective volume, with [23]

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Monique Mosser, entitled The Architecture of Western Gardens (Milan, Electa, 1991; now, Thames and Hudson, 2000, and Flammarion, 2002). More recently, he was the curator, with Diller + Scofidio, of an exhibition on The American Lawn. Surface of Everyday Life, at the Canadian Center for Architecture (Montréal, 1998), and the editor of a volume on The American Lawn (New York: Princeton Architectural Press, 1999). Lately, his research and his teaching discuss the invention of spatial, architectural and technological devices that have allowed for the creation of habitations in Western industrial and post-industrial societies from 1830 to 2006, seeking to draw at a topo-analysis of micro-spaces.

Manuel GAUSA Architecte, Actar Architecture Barcelone Architect, Actar Architecture Barcelona Manuel Gausa est membre fondateur de l’agence Actar Arquitectura et de la maison d’édition Actar Editorial, deux pratiques catalanes qui s’intéressent aux thèmes du design, de l’architecture et de la réflexion sur le territoire et l’espace contemporain. Il a obtenu son diplôme d’architecte en 1986 à la Escola Tècnica Superior d’Arquitectura de Barcelona. De 1985 à 1991, il a fait partie de l’équipe de rédaction de la revue Quaderns d’Arquitectura i Urbanisme, une publication officielle du Collège des architectes de Catalogne. Manuel Gausa a également été professeur de projet à l’ETSAB-UPC de Barcelone de 1995 à 1999. En 1998, il fonde le groupe Metapolis, qui se veut une plateforme d’architecture avancée. En 2000, il devient directeur du programme d’études supérieures «Architecture avancée et villes digitales» de la fondation Politechnique

de Catalogne et en 2003 il devient président du Conseil scientifique de l’Iaac, l’institut d’architecture avancée de Catalogne. Il a également été membre de l’équipe internationale de critiques experts d’EUROPAN et membre du conseil scientifique de l’Institut européen de design, et ARCHILAB 2002. Manuel Gausa is a founding member of the agency Actar Arquitectura and the publishing house Actar Editorial, two Catalan practices which are interested in the subjects of design, architecture and reflection on territory and the contemporary space. He graduated in architecture in 1986 to the Escola Tècnica Superior d’ Arquitectura de Barcelona. From 1985 until 1991, he was the editorial chief of the review «Quaderns d’Arquitectura I Urbanisme». Manuel Gausa was also a professor of a project in the ETSAB-UPC of Barcelona from 1995 until 1999. In 1998, he creates the group Metapolis, which wants a platform of advanced architecture. In 2000, he becomes the director of the program of «advanced Architecture and digital cities» of the Polytechnical foundation of Catalonia and in 2003 he becomes President of the Scientific Council of the IAAC, the Institute of Advanced Architecture of Catalonia. He was also member of the international team of expert critics of EUROPAN and scientific member of council of the European Institute of design, and ARCHILAB 2002.

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Le tournant d’une stratégie urbaine des lieux et des milieux

The turning of an urban strategy of places and mediums

Chris Younès

Le 20e siècle a été le terrain d’affrontement de deux visions fortement antagonistes quant au devenir de la ville, celle d’une ville maîtrisée par la planification ou au contraire celle d’une ville spontanée échappant au dessein et au contrôle formel. Ces deux visées extrémistes et simplificatrices ont trop souvent abouti à des formes d’anti-ville produisant un monde sans qualité dont on perçoit ici et là les situations explosives, la déqualification des lieux conduisant à de l’inhabitable. Si la superpo-

The 20th century was the ground for confrontation of two strongly antagonistic visions as for the future of the city, of a city controlled1 by planning or on the contrary that of a spontaneous city escaping from intention and formal control. These two extreme and simple aims led too often to shapes of anti-city producing a world without quality in which one perceives here and there explosive situations, the devolution of the places leading to be uninhabitable. If the superimposition of [27]

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sition des mobilités et des communications ouvre désormais des possibilités sidérantes dans un vaste tohu-bohu d’urbanisation planétaire, de multiples maux sont à combattre tels la pollution, le désarroi, l’uniformisation, la solitude, l’exclusion, l’errance, le tapage publicitaire, l’aliénation d’un homme soumis au marché et réduit au rôle de consommateur. Entre Terre et Monde, la ville n’a cessé, dans les tourmentes et dans les turbulences, de se recomposer, se réinventer, par-delà les intentionnalités urbanistiques uniformisantes ou les brutalisations liées à une logique du profit et à une arrogance technocratique. La stratégie contemporaine d’aménagement se doit d’affronter les paradoxes de la complexe condition urbaine en reconsidérant les lieux et les milieux.

Localisation La persistance de la cité à travers le temps et l’espace tient certainement à sa capacité à se transformer et à assurer une potentialité d’interactions sociales et de stimulations existentielles. «Faire ville», c’est tout à la fois faire corps avec elle, être pris individuellement comme collectivement dans ses rythmes mais aussi déterminer les conditions de l’agir et du vivre ensemble. La dynamique urbaine qui oriente les coexistences et les évolutions, ne peut pas plus être dissociée d’une organisation sociopolitique relevant d’un contrat social que de ses caractéristiques écologiques, géographiques et culturelles ainsi que de son impact sensuel, émotionnel et symbolique. Une violence est faite à l’homme chaque fois que les dimensions corporelles, sensori-motrices et interpersonnelles sont niées, que ce soit par un positivisme obscène ou une conception désincarnée. Des expériences pauvres et uniformes réduisent les humains à une masse

mobilities and communications opens from now on possibilities striking in a vast hurlyburly of planetary urbanization, multiple evils are to be fought such as pollution, distress, standardization, loneliness, exclusion, wandering, din of advertising, Earth and World2, the city did not cease, in the storms and turbulences, to recompose themselves, reinvent themselves, beyond standardizing urban intentionalities or the brutalization related to a logic of the profit and a technocratic arrogance. The contemporary strategy of installation must face the paradoxes of the complex urban3 condition by reconsidering the places and the mediums.

Localization The persistence of the city through time and space is certainly due to its capacity to change and ensure a potentiality of social interactions and existential stimulations. «To make the city», it is at the same time to form a unit with it, to be taken individually as collectively in its rhythms but also to determine the conditions of acting and living together. The urban dynamics which direct the coexistences and the evolutions, cannot be dissociated more from a socio-political organization concerned with a social contract that of its ecological, geographical and cultural characteristics as well as its sensual, emotional impact and symbolic system. Violence is made to a man each time the bodily dimensions, sensorimotor and interpersonal functions are denied, whether it is by an obscene positivism or a disembodied design. Poor and uniform experiments reduce humans to live homogeneous mass but do not support a company of free men, explains the philosopher Peter Sloterdijk who wonders «how to distinguish the overlapping

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homogène vivante mais ne favorisent pas une société d’hommes libres explique le philosophe Peter Sloterdijk qui se demande «comment discerner les bulles imbriquées dont se composent l’écume de nos villes». Face à des territoires compacts ou distendus maltraités, il convient d’explorer d’autres possibles de qualification et d’urbanité. La stratégie des lieux se révèle déterminante en ce qu’elle passe par des reconfigurations liant le local au global, sans perdre l’un ou l’autre, ce qui peut susciter, en entrelaçant les échelles et les milieux, d’autres rapports créatifs plus responsables entre nature et technique, contextes physiques, sociaux et culturels, capables d’accueillir l’altérité et de stimuler les expériences du sentir et du poétique. En tant que topos, le lieu ne désigne ni le local ni le territorial mais une localisation, un «où». Il «signifie une place, une région. Sa racine indique que c’est là où l’on est parvenu, là où l’on veut aller». Espace habité, il implique paradoxalement une centration ponctuelle et une tension entre l’ici et l’ailleurs, correspondant non à une fixation territoriale figée mais à un espace vécu qualifié et ouvert. Chaque lieu est unique parmi d’autres lieux, ses limites relevant d’une «secrète évidence». Si le lieu est source de fortes polémiques, c’est qu’il a été souvent associé à l’idée de fermeture ou d’enracinement alors même qu’il ne peut être caractérisé que comme entité relationnelle à la fois hyper et translocale, qui permet d’être situé, de s’orienter et de mettre en commun des espaces. Territorialisé et déterritorialisé, comme l’ont analysé Deleuze et Guattari dans Mille Plateaux, le lieu engage aussi bien le mental que le charnel, le sens que les données concrètes. C’est dans une rythmique de visible et d’invisible, de lieux et de liens que la vie urbaine se déroule, faite d’accélérations

bubbles which is make with the scum of our cities»4. Facing compact or maltreated slack territories, it is advisable to explore other possibilities for qualification and urbanity. The strategy of the places appears determining in what it passes by reconfigurations binding global to local5, without losing one or the other, which can cause, interlacing the scales and the mediums, other more responsible creative relationships between nature and technique, physical contexts, social and cultural, able to accommodate the otherness and to stimulate the experiments of feeling and the poetic. As a topos, the place indicates neither the room nor the territory but a localization, a «where». It «means place, region. Its root indicates that it is where one arrived, where one wants to go»6. Inhabited space, it paradoxically implies a specific centration and a tension between here and elsewhere, corresponding not to a territorial determination fixing but to a qualified and opened lived space. Each place is unique among other places, its limits concerned with a «secret obviousness». If place is a source of strong polemic, it is that it was often associated with the idea of closing or rooting while at the same time it can be characterized only as a relational entity that is simultaneously hyper and translocal, which makes it possible to be located, to be directed and put spaces together. Territorialized and deterritorialized, like Deleuze and Guattari put forward in Thousand Plates, the place engages the mental one as well as the carnal one, the senses and the concrete data. It is in rhythmic of visible and invisible, places and links7 that urban life proceeds, made of accelerations and lulls, of concentration of uses, implication of the bodies and spirits, of heterogeneity and plurality, escap[29]

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et d’accalmies, de concentration d’usages, d’implication des corps et des esprits, d’hétérogénéité et de pluralité, échappant à la totale maîtrise pour mieux s’adapter aux circonstances et aux projets.

Dislocations Les territoires de l’urbain, dénommés parfois après-ville, hyper ou meta-polis, exigent une grande attention au moment d’envisager les potentialités des espaces disloqués de l’habiter. Lorsqu’ils ont abordé la grande ville du 19e ou du début du 20e siècle, Baudelaire, Simmel et Benjamin ont mis l’accent sur les expériences qu’elle suscitait, sur les manières dont les corporéités et les socialités étaient affectées, sur une économie affective et des pratiques définissant une façon de vivre. Simmel a insisté sur son caractère de lieu cosmopolite brassant les cultures, les temporalités et les mobilités. La figure de l’étranger lui est apparue comme particulièrement significative de cette modernité en ce que l’étranger est porteur d’une altérité au sein du milieu citadin. Il a de même souligné combien l’intensification de la vie nerveuse par la multiplication des sollicitations et l’ambivalence fondamentale de l’anonymat conduisant à des échanges distanciés entraînaient une certaine civilité. Walter Benjamin a décrit aussi à quel point l’expérience devenue de plus en plus pauvre dans une organisation industrialisée du travail produisait de fait une perte de monde alors que la grande ville en tant que lieu-monde, par les chocs émotionnels qu’elle provoquait, pouvait réveiller d’une certaine léthargie. A près d’un siècle d’intervalle, la situation urbaine se présente fort différemment. L’extension du périurbain, la montée préoccupante des phénomènes de repli, de disparité sociale et de précarité comme la plainte d’une désur-

ing the total control for better adapting to the circumstances and the projects.

Dislocations Urban territories, called sometimes the aftercity, hyper or meta-polis, require great attention when considering the potentialities of dislocated8 spaces. When they approached the large city of the 19th or the beginning of the 20th century, Baudelaire, Simmel and Benjamin stressed the experiments which it caused, on the ways in which the corporeities and the socialities were affected, on an emotional economy and practices defining a way of living. Simmel insisted on its character of cosmopolitan place brewing the cultures, temporalities and mobilities. The figure from abroad appeared to him as particularly significant of this modernity in which the foreigner is carrying an otherness within the town. In the same way Simmel underlined how much the intensification of the nervous life caused by the multiplication of the requests and the fundamental ambivalence of anonymitylead to increasingly distant exchanges that resulted in a certain civility. Walter Benjamin also described at which point the experiment became increasingly poor in an industrialized organization of work that produced in fact a loss of world whereas the large city as a ‘place-world’, by the emotional shocks that it caused, could awake a certain lethargy. With nearly one century of interval, the urban situation arises extremely differently. The extension of the periurban, the alarming rise of the phenomenon of fold, social disparit and precariousness like the complaint of a desurbanity associated with nostalgia with a lost urbanity pass in the foreground. New figures emerge. Radkowski, in his anthrological9 works, insists on that of the urban

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banité associée à la nostalgie d’une urbanité perdue passent au premier plan. De nouvelles figures se dégagent. Radkowski, dans ses travaux anthropologiques, insiste sur celle du nomade urbain comme expression et effet d’une autre modernité. Virilio parle d’errance vide. Ce nomade urbain désorienté, très différent de celui des sociétés préindustrielles, apparaît emblématique d’une modernité qui le condamne paradoxalement à vivre sans image du monde mais saturé, par une surpuissance médiatique et un primat de l’économie marchande, d’images manipulatrices et d’injonctions pressantes. Cet urbain est exposé à la labilité des repères, à l’uniformisation dans une société de masse, aux déplacements imposés pour vivre et travailler. S’y superposent paradoxalement l’enfermement dans des espaces spécialisés ou enclavés plus ou moins denses ainsi que de nombreuses contradictions entre les valeurs de solidarité qui restent vivaces au cœur des sociétés démocratiques et les individualismes féroces qui s’y déchaînent. Si densité et intensité semblent associées à la vitalité urbaine, ce peut être pour s’opposer ou se conjuguer; s’opposer si densité rime avec promiscuité, se conjuguer si densité rime avec urbanité. Ce qui est en cause n’est pas de l’ordre du quantitatif mais d’un ethos urbain dans lequel les limites et les interférences établies par et entre les lieux comme entre les personnes instaurent ou non les conditions d’une nouvelle urbanité. Il s’agit de limiter l’étalement urbain et les ségrégations en veillant aux espacements, à la fluidité des accès et aux solidarités, afin que l’intensité qui suppose

nomad like expression and effect of another modernity. Virilio speaks about empty wandering. This disorientated urban nomad, very different from that of the pre-industrial companies, appears emblematic of a modernity which paradoxically condemns living without an image of the world but also saturated, with manipulative images and pressing injunctions due to the powerfulness of the media. This urban is exposed to the lability of the reference marks, with the standardization in a society of mass, where people are forced to commute between home and work. Paradoxically confinements are superimposed in the specialized spaces or wedged more or less densely as of many contradictions between the values of solidarity which remain long-lived in the middle of the democratic companies and individualism wild which break out there. If density and intensity seem associated with urban vitality, it may be to be opposed or combined; to be opposed if density rhymes with promiscuity, to combine themselves if density rhymes with urbanity. The question is not a quantitative one, but one of an urban ethos, in which the limits and the interferences established by and between the places as between the people found or not the conditions of a new urbanity. It is a question of limiting urban sprawl and segregation while taking care of spacings, the fluidity of the access, and solidarity, so that the intensity which supposes an immersion in a strong and violent thing at the same time, is vivifying and not destructive or blind. To take into account the invisible inthe city and in particular to recognize those who are relegated10 as well as the possibilities of instal-

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une immersion dans quelque chose de fort et violent à la fois, dans des situations, des comportements ou des itinéraires contrastés, soit vivifiante et non destructrice ou aveugle. Prendre en compte l’invisible de la ville et reconnaître notamment ceux qui s’y trouvent relégués ainsi que les possibilités d’aménagement de l’être-ensemble se révèlent des enjeux cruciaux si l’on veut que l’espace urbain, soumis à des luttes de pouvoir et à des intérêts contradictoires, résiste pourtant aux seules logiques de la séparation, de la fonctionnalité ou au triomphe du profit. La qualité de la vie urbaine est indissociable de la façon dont, au cœur de la pluralité des pratiques, se nouent l’individuel et le collectif et de la façon dont l’en-commun composite l’irrigue. Les promiscuités ou les ségrégations liées aux activités et aux appartenances, récurrentes dans les établissements humains, ainsi que les difficiles mixités sociales soulignent la nécessité de dispositifs favorisant la cohabitation des personnes comme des divers groupes culturels. La modernité a toujours eu indissociablement partie liée avec une accélération des mises en mouvement, physiques et psychologiques. Le rôle des mobilités est encore plus accru dans les structurations et différenciations économiques et sociales comme dans les représentations et énergies de la ville-territoire. Mais ce sont les dialectiques entre le mobile et l’immobile, entre le commun et le domestique, qui s’avèrent être déterminantes pour permettre l’accessibilité et les contacts, les liaisons d’un point à un autre, d’une échelle à une autre, du logis aux espaces publics. Le logis a toujours orienté une centration c’est-à-dire la valorisation d’un interstice dans un territoire de flux et de réseaux. Ce point fixe est le lieu d’où on se meut et auquel on retourne. C’est la raison pour laquelle l’habitat est une des composantes essentielle des structurations territoriales. Mais

lation of being-together reveal crucial stakes if one wants that the urban space, subjected to power contradictory interests, resists the single logics of separation, the functionality or with the triumph of profit. The quality of the urban life is indissociable of the way in which, in the middle of the plurality of practices, tie the individual and the collective one and in the way in which the in-common composite irrigates it. Promiscuities or segregations relating to the activities and the memberships, recurring in the human settlements, as well as difficult social co-educations underline the need for devices supporting the cohabitation of people like various cultural groups. Modernity has always been synonymous with the acceleration of movement notably physicial and psychological. The role of mobility is even more increased in the structuring and economic and social differentiations as in the representations and energies of the cityterritory. But it is the dialectical mobility between the mobile and the motionless, between the common and the servant, which proves to be determining to allow accessibility and contact, the connections of a point with another, of a scale with another, the home with public spaces. The abode always directed a centration i.e. the valorization of an interstice in a territory of flow and networks. This fixed point is the place from where one is driven and to which one returns. This is why the dwelling is one of the essential components of the territorial structuring. But the fact of establishing a continuum between domestic spaces and urban spaces constitutes an antidote with the threats of minoritiest or isolation. The fixed points of the space inscriptions, more or less permanent, more or less selected or undergone, only functioned [33]

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le fait d’établir un continuum entre espace domestique et espace urbain constitue un antidote aux menaces d’enfermement communautariste ou d’isolement. Les points fixes des inscriptions spatiales, plus ou moins permanents, plus ou moins choisis ou subis, n’ont jamais fonctionné que grâce aux lignes de mobilité physique et mentale qui les traversent et dont ils participent. Cette double capacité essentielle de mobilité propre à chacun implique des retournements: non plus le primat de l’automobile mais la revalorisation, dans un contexte de préoccupations environnementales, des déplacements doux (à pied ou en vélo), des transports collectifs, sans négliger l’accès à des formes plus rapides, ainsi que des anfractuosités qui permettent d’accueillir, dans une cinétique fortement technicisée, l’arrêt, l’imprévisible, les échanges. Les lieux des mobilités (les rues, les gares, les stations de bus ou de métro…) sont avec les autres espaces du commun tels les places, les parcs, les paysages…, des vecteurs précieux de reliance. L’émotion, la contagion affective ou érotique de la vie urbaine sont associées aux flux de déplacements ou à ceux des rassemblements autour de la musique, du sport, des fêtes, des spectacles. S’y exaltent le pulsionnel, la commutation des désirs ou le primat des corps jusqu’à un culte qui marque d’une certaine manière leur disparition en les traitant comme des entités d’énergie, des objets ou des jeux de signe. Penser l’être-avec urbain, c’est sans aucun doute tirer parti de ces ambiances mais aussi les affronter en instaurant des lieux ouverts à la fois à de possibles rencontres et retraits.

Passages Tout lieu est indissociable de l’horizon de ses territoires associés mais il ne s’y confond pas. Dans un espace habité, les puissances symboliques et expressives combinent les résis-

but thanks to the lines of physical and mental mobility which cross them and take part. This double essential capacity of mobility suitable for each indivual implies reversals: either primacy of the car but revalorization, in a context of environmental concerns, of soft displacements (walking or cycling), collective transport, without neglecting the access to faster forms, as of anfractuosities which make it possible to accommodate, in strongly technicized kinetics, the stop, the unforeseeable one, exchanges. Places of mobilities (streets, stations, bus or subway stations…) with other spaces of the common such as central squares, parks, landscapes… are invaluable vectors of reliance. The emotions, the emotional or erotic contagion of urban life are associated to electric fluxes or those of the gatherings around the music, sport, festivals and performances. The impulsive individual exalts there, the commutation of desires or the primacy of bodies goes as far as a worship which marks in a certain manner their disappearance by treating them like entities of energy, objects or a game of sign. To think the urban beingwith, it is without any doubt to benefit from these environments but also to face them by founding places open at the same time to possible meetings and withdrawals.

Passages Any place is indissociable from the horizon of its associated territories but it does not merge there. In an inhabited space, the symbolic and expressive powers combine resistances and resources of the mediums with living situations. The care of the places in their singularity presupposes deciphering that wich already exists in its traces and its instability and to collect of them the forces [35]

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tances et ressources des milieux aux situations habitantes. Le ménagement des lieux dans leur singularité suppose de déchiffrer le préexistant en ses traces et son instabilité et d’en capter les forces comme l’a souligné Deleuze à propos de l’art, plutôt que de forcer les choses. Ce qui détermine une posture de régénérations dynamiques concernant notamment la quête d’une «nouvelle alliance» entre nature et urbanité. Après avoir commencé par opposer l’homme et la nature en refoulant ce qui était méprisé comme relevant de l’animalité ou de l’instinct, et après avoir cultivé l’idée du progrès en marche, la modernité se questionne sur les limites à ne pas franchir et les rapprochements à effectuer. Les préoccupations relatives à l’écologie qui ont attiré l’attention sur la précarité des milieux de vie poussent notamment à se demander comment en architecture optimiser les entrelacs des productions humaines et des puissances tectoniques, climatiques et biologiques plutôt que de poursuivre des volontés prométhéennes. Viser à ne pas dissocier, dans une perspective de développement sustainable ou durable, les actions humaines des dynamiques de la nature, requiert de mobiliser d’autres connaissances scientifiques et techniques et de penser d’autres imbrications de l’économique, du social, du culturel et de l’environnemental. En fait accorder les forces du naturel et de l’artificiel. La ville est une des grandes inventions humaines et un bien commun. Elle a manifesté au cours du temps son caractère protéiforme et sa dimension de résilience. Avec un «espace public médiatisé» qui, suivant l’expression de Dominique Wolton, s’est mis en place au cœur de la démocratie de masse depuis une cinquantaine d’années, et une métropolisation qui relève de systèmes d’activités en particulier économiques, il importe

as Deleuze underlined it in connection with art, rather than to force the things. This determines a posture of dynamic regenerations in particular relating to the search of a «new alliance»11 between nature and urbanity. After having started by opposing man to nature while driving back what was scorned such as concerning animality or instinct, and after having cultivated the idea of progress moving, modernity is questioned on the limits not to cross12 and the bringing together to be carried out. The concerns relating to ecology which drew the attention to the precariousness of the mediums of life in particular, encourages one to wonder how to optimize the interlacing of human productions and tectonic powers, climatic and biological rather than to continue Prometheans wills. To aim at not dissociating, in a sustainable or durable development prospect, the human actions of dynamic of nature, we are required to mobilize other scientific and technical training and to think of other overlaps of the economic, scientific and environmental training. To make grant the forces of naturalness and the artificial. The city is one of the great human inventions and a common good. It expressed in the course of time its protean character and its dimension of impact strength. With a «mediatized public space» which, according to the expression of Domnique Wolton, was set up in the middle of the democracy of mass for about fifty years, and a metropolization which concerns in particular economic systems of activities, it is important to find how in an urban environment To diversify, connect and to operate transversalities. Jean Rémy13 insists on the importance to associate a sociology of flux a sociology of the places of fixation, wondering which localities are generated by

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de trouver comment dans un milieu urbain diversifier, mettre en relation et opérer des transversalités. Jean Rémy insiste sur l’importance d’associer une sociologie des flux à une sociologie des lieux de fixation, se demandant quelles localités sont engendrées par des mobilités généralisées, Marcel Roncaloyo sur le fait que dans la métropole en «redéfinition symbolique», il y a toujours une valorisation de la demeure et que la territorialité joue sur la multiplicité des temps de déplacement. La question est de tirer parti de l’hétérogène, des diversités, des fluidités, des sociabilités, de rapprocher ce qui est séparé, sans vouloir forcer ni imposer des modèles simplistes, pas plus ceux de la ville classique ou du village traditionnel que celui d’une pseudo-rationalité. Et ménager donc les limites, les porosités, les contiguïtés, les traversées et les espacements tout en reconnaissant la puissance de l’indéterminé, de l’informe et de l’informel plutôt que de postuler d’illusoires unités ou de tristes mixtures. Configurer des lieux d’urbanité d’un nouveau type, où la rencontre et la méditation sont possibles, suppose l’imagination de médiations responsables et de connivences à la fois dans l’intégration de nouvelles technologies et dans l’invention d’autres scénarios articulant le court et le long terme aux différentes échelles territoriales et aux activités fabricatrices d’environnement. Hannah Arendt a attiré avec une grande acuité l’attention sur la crise, dans les sociétés modernes, d’un logos configurateur de monde: «Le domaine public, monde commun, nous rassemble mais aussi nous empêche, pour ainsi dire, de tomber les uns sur les autres. Ce qui rend la société de masse si difficile à supporter, ce n’est pas, principalement du moins, le nombre des gens, c’est que le monde qui est en-

generalized mobilities, Marcel Roncaloyo on the fact that in the metropolis in «redefinition symbolic system», there is always a valorisation of the residence and that the territoriality exploits the multiplicity of times of displacement. The question is to benefit from heterogeneous, from diversities, fluidities, of sociabilities, to bring closer what is separate, without wanting to force nor to impose simplistic models, not more those of the traditional city or traditional village that that of a pseudo-rationality. And to thus spare the limits, porosities, the adjacencies, the crossings and spacings while recognizing the power of the unspecified, formless and abstract rather than to postulate illusory units or sad mixtures. To configure places of urbanity of a new type, where meeting and meditation are possible, supposes the imagination of mediations responsible and complicities at the same time in integration for new technologies and the invention of other scenarios articulating the short and the long term on various territorial scales and the fabricator activities of environment. Hannah Arendt drew attention to the crisis with great acuity, in the modern societies, of logos configurator of world: «The public domain, common world, gather us but also prevents us, so to speak, from falling the ones on the others. What makes the society of mass so difficult to support, it is not, mainly at least, the number of people, it is that the world which is between them does not have the capacity any more to gather them, to connect [37]

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tre eux n’a plus le pouvoir de les rassembler, de les relier, de les séparer.» Alors que s’impose le devenir urbain de la Terre, en prendre la mesure c’est réintroduire fortement au cœur du ménagement des établissements humains à la fois les questions des milieux et de l’habiter. Il s’agit d’un tournant décisif de la cité terrestre dans lequel les passages à effectuer sont d’ordre éthique, esthétique et politique pour «faire monde».

them, to separate them.»14 Whereas Earth15 is essential, to take measurement of it is to strongly reintroduce in the middle of the care of the human settlements at the same time the questions of the places and of the living. It is about a watershed of the terrestrial city in which the passages to be carried out are of an ethical nature, aesthetic and policy «to make world»16.

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Ainsi le modernisme de la Charte d’Athènes, qui visait à promouvoir un modèle universel effaçant les différences locales et régionales pour créer un monde et un homme nouveaux, poursuivait la volonté amorcée avec la Renaissance occidentale de dominer un univers désacralisé. Cette modernité notamment opposait l’homme à la nature suivant en cela la représentation dualiste élaborée au 17e siècle par des scientifiques et des philosophes, tels Copernic [1473-1543], Galilée [1564-1642], Descartes [1596-1650], qui a traité la nature comme un système de lois mécaniques sur lequel l’action de l’homme pouvait s’exercer grâce aux progrès de la connaissance. 2 «C’est dans le Monde que la Terre trouve l’ouvert où se manifester. L’Art est le lieu de cette ouverture.» Henri Maldiney, Ouvrir le rien, l’art nu, Encre Marine, 2000, p. 430 3 Olivier Mongin, La condition urbaine. La ville à l’heure de la mondialisation, Paris, Seuil, 2005 4 P. Sloterdijk, Ecumes, Sphères III, [Sphären III — Schäume, Plurale Sphärologie, Suhrkamp-Verlag Frankfurt, 2004) trad. Olivier Mannoni, Paris, Maren Sell Éditeurs, 2006 5 «J’aime bien le local quand il donne à voir du global et j’aime bien le global quand on peut le percevoir à partir du local. On ne doit perdre ni l’un ni l’autre» explique Virilio dans Cybermonde, la politique du pire, Paris, Textuel, 1996 6 H. Maldiney, «Topos, logos, aisthèsis», in Le sens du lieu (M. Mangematin, Ph. Nys, C. Younès codir.), Bruxelles, Ousia, 1996, p.16. Maldiney précise: «Comment définir ce lieu? On échoue nécessairement à le définir en terme de représentation. Il est bien antérieur à toute forme de représentation. Il n’est définissable qu’en terme de présence.», p. 19 7 J.Y. Toussaint, M. Zimmermann (dir.), Projet urbain, ménager les gens, aménager la ville, Bruxelles, Mardaga, 1998 8 «L’espace est dislocation. L’espace c’est la disjonction des lieux, le partage originel qui ne cesse d’avoir lieu. C’est pourquoi il n’y a pas de lieu sans dislocation. La dislocation n’est pas d’abord ce qui détruit, déconstruit ou ravage le lieu. Elle est d’abord la condition de toute localisation, à savoir le partage des lieux.» B. Goetz, «La dislocation: critique du Lieu» in Lieux contemporains, C. Younès et M. Mangematin (dir.), Paris, Descartes & Cie, 1997, p. 97. Pour un approfondissement, se référer à B. Goetz, La dislocation, architecture et philosophie, Paris, éditions de la Passion, 2001 9 Georges-Hubert de Radkowski, Anthropologie de l’habiter. Vers le nomadisme [1963-1968], Paris, PUF, 2002 10 «Ne pas inscrire les souffrances dans le cycle production/consommation qui domine la ville contemporaine me semble évidemment dramatique pour les sujets trop lents, trop sensibles, trop ancrés, trop méditatifs ou trop fragiles, éliminés par le processus ou relégués à la marge mais, au-delà, me semble un aveuglement dramatique pour la survie du processus lui-même. Prendre en considération et faire revenir dans le processus de socialisation ces latéralités bien réelles mais reléguées dans l’invisible est un enjeu bien réel pour chacun d’entre nous» écrit Philippe Morillon dans son introduction «Les invisibles» du numéro 3 de Local. Contemporain, édition Le bec en l’air, 2006 11 Ilya Prigogine, La nouvelle alliance. Métamorphose de la science, Paris, Gallimard, 1979 12 Toutes les cultures ont produit au fil des âges des récits mythiques ou religieux relatifs aux dangers inhérents à un agir humain qui ne comporterait pas ses propres limites. Ainsi les Grecs se sont défiés des excès («hybris») de la technique avec le mythe de Prométhée qui symbolise l’enivrement fatal que procure une passion technique démesurée et les récits bibliques ont décrit les catastrophes entraînées par un dépassement aveugle des limites conduisant à des voies funestes (Adam et Eve chassés du paradis, le déluge, Babel, l’apocalypse…). 13 Conférence septembre 2005, UMR LOUEST 7145, Paris 14 Hannah Arendt, La condition de l’homme moderne, trad. Georges Fradier, Paris, Pocket Agora, 1983, p.93 15 Thierry Paquot, Terre urbaine. Cinq défis pour le devenir urbain de la planète, Paris, La Découverte, 2006 16 «Le monde, cela même qui surgit entre les hommes.» H. Arendt, De l’humanité dans de «sombres temps». Réflexions sur Lessing, (1959), trad. de l’all. par Barbara Cassin et Patrick Lévy, dans Vies politiques (Men in Dark Times), Paris, Tel/Gallimard, 1974, p.19 [39]

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Thus the modernism of the Charter of Athens, which aimed at promoting a universal model erasing the local and regional differences to create a new world and a man, continued the will started with the Western Rebirth to dominate a desacralized universe. This modernity in particular opposed the man to nature following in that the elaborate dualistic representation at the 17th century by scientists and philosophers, such Copernic [1473-1543], Galileo [1564-1642], Descartes [1596-1650], who treated nature as a system of mechanical laws on which the action of the man could be exerted thanks to progress of knowledge. 2 «It is in the World that the Earth finds the open where to appear. Art is the place of this opening.» Henri Maldiney, Ouvrir le rien, l’art nu, Encre Marine, 2000, p. 430 3 Olivier Mongin, La condition urbaine. La ville à l’heure de la mondialisation, Paris, Seuil, 2005 4 P. Sloterdijk, Ecumes, Sphères III, (Sphären III — Schäume, Plurale Sphärologie, Suhrkamp-Verlag Frankfurt, 2004) trad. Olivier Mannoni, Paris, Maren Sell Éditeurs, 2006 5 «I like the room when it gives to see the total one and I like the total one when one can perceive it starting from the room. One should lose neither one nor the other» explains Virilio in Cybermonde, la politique du pire, Paris, Textuel, 1996 6 H. Maldiney, «Topos, logos, aisthèsis», in Le sens du lieu (M. Mangematin, Ph. Nys, C. Younès codir.), Bruxelles, Ousia, 1996, p.16. Maldiney précise: «How to define this place? One necessarily fails to define it in term of representation. It is quite former to any form of representation. It is definable only in term of presence.», p. 19 7 J.Y. Toussaint, M. Zimmermann (dir.), Projet urbain, ménager les gens, aménager la ville, Bruxelles, Mardaga, 1998 8

«Space is dislocation. Space is the disjunction of the places, the original division which does not stop taking place. This is why there is no place without dislocation. Dislocation is not initially what destroys, unbuilds or devastates the place. It is initially the condition of any localization, namely the division of the places.» B. Goetz, «La dislocation: critique du Lieu» in Lieux contemporains, C. Younès et M. Mangematin (dir.), Paris, Descartes & Cie, 1997, p. 97. To go further refer to B. Goetz, La dislocation, architecture et philosophie, Paris, éditions de la Passion, 2001 9 Georges-Hubert de Radkowski, Anthropologie de l’habiter. Vers le nomadisme [1963-1968], Paris, PUF, 2002 10 «Not to register the sufferings in the cycle production/consumption which dominates the contemporary city in my opinion is obviously dramatic for the too slow subjects, too significant, too anchored, too meditative or too fragile, eliminated by the process or relegated to the margin but, beyond, for the survival of the process itself seems to me a dramatic blindness. To take into account and to make return in the process of socialization these lateralities quite real but relegated in the invisible one are a quite real stake for each one among us» writes Philippe Morillon in his introduction «the invisible ones» of number 3 of Local. Contemporain, édition Le bec en l’air, 2006 11 Ilya Prigogine, La nouvelle alliance. Métamorphose de la science, Paris, Gallimard, 1979 12 All the cultures produced with the wire of the ages mythical or religious stories relating to the inherent dangers of a hupman acting which would not comprise its own limits. Thus the Greeks defied excesses («hybris») of the technique with the myth of Prometheus which symbolizes the fatal intoxication a disproportionate technical passion gives and the biblical accounts described the catastrophes pulled by a blind going beyond of the limits leading to disastrous ways (driven out Adam and Eve forced to flee paradise, the flood, Babel, the apocalypse…). 13 Lecture of September 2005, UMR LOUEST 7145, Paris 14 Conférence septembre 2005, UMR LOUEST 7145, Paris 15 Thierry Paquot, Terre urbaine. Cinq defies pour le devenir urbain de la planète, Paris, the Discovery, 2006 16 «The world, that even which emerges between men.» H. Arendt, De l’humanité dans de «sombres temps». Réflexions sur Lessing, (1959), trad. de l’all. par Barbara Cassin et Patrick Lévy, dans Vies politiques (Men in Dark Times), Paris, Tel/Gallimard, 1974, p.19

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A

Urban Textility christel DE ABREU coline GIARDI matteo GREGORI shigeki HONMA

Group

Yvonne MENG erin SIGELKO

Masterplan

jonathan VINCENT

La planification de la manufacture dialogue avec le passé industriel de Villeneuvette. Accordant une grande place à la flexibilité par le biais des nouvelles technologies. La confrontation des deux époques produit un ensemble hybride, incluant de nouvelles fonctions, dont une principale qui est la recherche textile. Concrètement un voile tissé se superpose au tracé originel et dégage de nouveaux axes, en créant une multitude d’espaces. Le même matériau dévoilera de l’espace public, des espaces bâtis et fera émerger un laboratoire. La ville offre plus d’emplois et se dote d’une nouvelle identité qui permet une continuité avec l’histoire de la manufacture. The planning of manufacture faces the industrial past of Villeneuvette. Granting a great role to flexibility by the means of new technologies. The two times confrontation produces a hybrid unit, including new functions, the main one is dedicated to textile research. A real woven veil is superimposed on the original layout and releases new axes, by creating a multitude of spaces. The same pattern will reveal public space, built spaces and will let a laboratory emerge. The city offers more employment and obtains a new identity which allows continuity with the history of manufacture.

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Group A // Masterplan

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B

Topographic Ribbon baptiste GENOYER betty GUIVALOT in kyoung HAN guillaume HOUNY

Group

takastugu MARUI émilie PELADAN

Masterplan

nishan RATINAM guille SANTOMA

De l’importance du rapport entre Villeneuvette et la nature environnante, ce projet programme le développement futur de la nano city. Envahissant la ville, ses rues, ses logis, sa manufacture, le master plan envisage trois grandes entités programmatiques: logements, hôtels restaurants et magasins. Ces trois entités recouvrent à la fois le bâtit existant et les constructions projetées. Toutes les nouvelles constructions sont inclues dans des bandes programmatiques descendant de la colline et colonisant Villeneuvette en y définissant une nouvelle topographie. Aware of the importance of the relationship between Villeneuvette and surrounding nature, this project programs the future development of the nano city. Invading the city, these streets, these homes, its manufacture, the plane master considers three great programmatic entities: residences, hotels restaurants and stores. These three entities cover at the same time existing buildings and constructions to come. All new constructions are included in programmatic stripes going down from the hill and colonizing Villeneuvette by defining a new topography.

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Group B // Masterplan

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C

Pacemaker Technology benjamin CHAVARDES clément FABRE jeremy FREEMAN nur syazwani MOHD KHAIRI

Group

laury ROMAN yuki SHINDO

Masterplan

masataka TESTU romain VALLET

Ou quand la technologie est greffée à la ville tel un pacemaker. Littéralement il s’agit de construire la ville, la city pour l’homme, grâce aux technologies, nano. Villeneuvette devient un pôle, de recherche, d’enseignement et de soins. Villeneuvette est une plateforme qui fait le lien entre diverses entités scientifiques. Les liaisons souterraines pour voitures laissent le sol libre et entièrement piéton. La manufacture hautement technologie se veut tournée vers le futur et les nouvelles technologies. Or when technology is grafted to the city such as a pacemaker... Literally the project deals with how to build the city, a city for human kind, thanks to technologies, thanks to nano technologies. Villeneuvette becomes a pole of research, teaching and care. Villeneuvette is a platform establishing a link between various scientific entities. The underground connections for cars leave the ground free and entirely pedestrian. The hitech manufacture wants to be turned towards the future and new technologies.

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Group C // Masterplan

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D

Modular Mobility pilar CELORIO gregory FICARA davina zena HENG toshiya KAMOGAWA

Group

françois MASSAL aline PASQUIER

Masterplan

nick ROBERTSON

Villeneuvette devient un centre pour l’organisation de workshop sur la thématique de l’art. Conçu autour d’un module identique de trois mètres de côté, le centre d’art s’accroche sur les éléments patrimoniaux remarquables de Villeneuvette y projetant une intensité plus importante. Evoluant sur une durée de 7 jours, cet ensemble évolue à la fois horizontalement dans les zones libres et verticalement sur les bâtiments existants. La thématique de nano city est ici prise dans la multiplication de petits volumes. Villeneuvette becomes a centre for the organization of art workshops. Conceived around an identical module of three meters long and high, the center of art clings on the remarkable patrimonial elements of Villeneuvette projecting a more important intensity there. Evolving over a seven days term, this unit both evolves horizontally in the free zones and vertically on the existing buildings. The set of themes nano city is taken here in the multiplication of small volumes.

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Group D // Masterplan

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E

Grafted City nicolas CHAN LIAT yohann FLORENTIN laurianne GAU mike MITCHELL

Group

laureen ORLAC’H Nicholas SMITH

Masterplan

naoya TOCHIO

Le projet se pose comme objectif d’insuffler dans l’ancienne manufacture, l’activité qui était la sienne dans le passé. Il rétablit une liaison plus lisible entre l’eau et la ville. Les tracés d’origine restent les mêmes et laissent la vie et les activités s’immiscer avec douceur. La colline est investie récréant le paysage. Les insertions sont minimales et viennent creuser le sol comme pour amener du changement avec pondération et respect des lieux. La notion de nano prend son sens dans le minimum d’espace utilisé pour urbaniser et planifier un village inscrit dans son époque. Villeneuvette s’ouvre au monde en se greffant sur le territoire. The project’s objective is to insufflate in the old manufacture, the activity which was his in the past. It restores a more readable connection between the water and the city. The layouts of origin remain the same and allow life and activities to involve themselves softly. The hill is invested in order to recreating the landscape. Insertions are minimal and come to dig the ground like bringing change with weighting and respect of the places. The concept of nano is to be understood in the minimum of space used to urbanize and plan a village registered in its time. Villeneuvette opens up to the world while being grafted on the territory.

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Group E // Masterplan

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F

24 hour City nur syazana ADNAN sandrine BRUNET filipe DE HORTA rafa PARGA

Group

yasunori SHINTANI amandine VIGNON

Masterplan

jong seong YUN

Une ville se vit et respire au rythme l’activité humaine. A chaque activité correspond son moment. Villeneuvette tournée vers l’industrie se diversifie et se laisse envahir par la culture, le sport, les loisirs et la technologie. De nouveaux axes et une liaison directe à l’autoroute ouvrent Villeneuvette sur son contexte environnant. Une série de séquences font du contemporain une nouvelle donnée, qui ne perturbent pas pour autant l’ordre préexistants. La ville se vit maintenant du matin au soir, incluant les bâtiments anciens et devient un espace de passage, donc connecté, aussi bien qu’un endroit où s’arrêter pour quelque activité que ce soit. A city is to be lived and breathes in time to the rhythm the human activity. Each activity corresponds to a moment of the day. Villeneuvette turned towards industry, diversifies and invaded by culture, sport, leisure and technology. New axes and a direct connection with the highway open Villeneuvette on its surrounding context. A series of sequences make of the contemporary a new data, which does not disturb the order pre-existent. The city provides activities from morning till night, including old buildings and becomes a crossing place, therefore connected, as well as a place where to stop for any activity.

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Group F // Masterplan

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G

Eco-Technology City giulietta BOGGIO BERTINET camille DANIEL nicolas GERVAIS demian GRENIER

Group

testuro IKEDA thomas MORGAN

Masterplan

yossapol TANGSUPHOOM

Prime à nouveau la place laissée aux habitants et visiteurs. Des axes sont créés qui facilitent leurs déambulations. Les nanotechnologies sont efficaces, les échelles et ressources sont contrôlées et autorisent une fluidité et repousse la superficialité. Villeneuvette est conçue de la même façon. Une attention particulière est portée à un centre de recherche pour l’agriculture et l’hydraulique. La colline ici s’infiltre dans la manufacture et vient aérer les nouvelles activités implantées. Le contexte de Villeneuvette devient l’outil essentiel pour sa planification. La ville est rendue à la nature de même qu’elle est rendue au présent. Again the place left to the inhabitants and to visitors comes first. Axes are created to facilitate their movements. The nanotechnologies are effective, the scales and resources are controlled and authorize a fluidity and pushes back superficiality. Villeneuvette is conceived in the same. A detailed attention is paid in a research centre for agriculture and hydraulics. Here the hill filters through the manufacture and freshens up the new established activities. The context of Villeneuvette becomes the essential tool for its planning. The city goes back to nature just as it is turned to the present.

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Group G // Masterplan

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H

Bio-City thomas DALBY michel DREYER shunta FUJIKI kim KLANOW

Group

aurélien NICOLAS jennifer RIEHL

Masterplan

shu TAKAHASHI horia TASCA

A la reconquête de l’eau, le master montre l’intérêt que Villeneuvette peut avoir à se tourner à nouveau vers son réseau hydraulique. A le développer pour récréer son biotope, pour mieux accueillir loisir, culture et emploi. Rejetant les véhicules hors des murs, le sol ouvre de nouvelles failles pour la circulation et une plus grande appréhension des alentours, mais également pour créer à une échelle plus humaine des espaces pour échanger, se relaxer, habiter. La végétation marque à nouveau la manufacture et ponctue les nouvelles constructions établissant un lien avec l’existant. The master shows the interest that Villeneuvette can have to be turned again to its hydraulic network. The project is aware that developing the hydraulic system is essential to recreate its biotope, to accommodate more easily leisure, culture and employment. Rejecting the vehicles off the walls, the ground opens new failures for circulation and a greater estime of the neighbourhoods, but also to create on a more human scale spaces to exchange, to recreate, to live. The vegetation becomes a major element of the manufacture again, punctuates new constructions and establishes a link with the existing.

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Group H // Masterplan

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INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

I

Let’s art! mathieu BISCALDI mohamed DEHIMI marion DUPIN emika HANAGASAKI

Group

kazuya HANAMURA Lauren NAKLES

Masterplan

vincent POULIOT jennifer WOOD

Ville écologique autosuffisante énergétiquement, Villeneuvette développe aussi un plan d’autosuffisance culturelle. La rencontre de ces deux démarches engendre un frémissement dans la trame orthonormée sur laquelle a été érigée Villeneuvette. Ce frémissement accompagne une mutation des espaces vacants en zone de production d ‘énergie, en espace principal de workshop, en logements temporaires pour artistes et visiteurs, en centre d’accueil des visiteurs, lieux de service, théâtre extérieur et «black box theatre». Ce programme nouveau est réinjecté sans venir pertuber la destination des bâtiments préexistants. Self-sufficient ecological city, Villeneuvette also develops a plan of cultural self-sufficiency. The meeting of these two steps generates a quivering in the regular grid plan on which Villeneuvette was set up. This quivering accompanies a change of the vacant spaces into zone of production of energy, into workshops places, temporary residences for artists and visitors, in hall for visitors, places for employment, and eventually turns into an external theatre and «black box theatre”. This new program is injected without disturbing the functions of the existing buildings.

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Group I // Masterplan

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

J

Live, create and share sang hyun AHN ludovic BACON marianne CHARBONNEAU antoine LAROCHE

Group

yuta ONO benjamin VINCENT

Masterplan

Vivre, créer et partager. Le masterplan propose une ville réseau qui démultiplie les identités, sans imposer un modèle global. Pour ce faire il s’appuie sur les caractéristiques de Villeneuvette, en amplifiant à chaque fois leurs qualités, le réseau d’eau, les circulations piétonnes, les places. Le plan fait cohabiter ses atouts avec des fonctions nouvelles telles qu’un centre de recherche, une tour de télécommunication qui pose un nouveau jalon et affirme une identité matérielle forte mais également immatérielle, en s’inscrivant dans la mémoire collective. Le projet travaille l’existant et le magnifie tout en le régénérant grâce à des activités diversifiées. To live, to create, to share... The masterplan sets up a city network which multiplies the identities, without imposing a global model. The project points out the characteristics of Villeneuvette, and amplifies its qualities, such as the water supply network, the pedestrian’s walkways and the places. On the plan Villeneuvette assets cohabite with new functions: a research centre, a tower of telecommunication which is conceived as a landmark. It also affirms a strong and both material and immaterial identity, while falling under the collective memory. The project models the existing and magnifies it, while regenerating it thanks to diversified activities.

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Group J // Masterplan

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K

Silver City monique BRADY sabrina EL FERCHICHI gauri KHANNA hiroto NONAKA

Group

hassim pitiavana RANARIVELO masahito TANJI

Masterplan

christel VALAT

Les petites causes entraînent de grands effets. La revitalisation de Villeneuvette passe par une mixité fonctionnelle retrouvée. Pour cela ce projet ce propose d’injecter progressivement de nouvelles fonctions qui suivant un effet boule de neige appelleront de nouvelles fonctions, appelleront de nouvelles fonctions, puis encore d’autres. Dans un premier temps le master plan propose de satisfaire les personnes âgées en cherchant une nouvelle vitalité aux espaces verts, de là le développement de tout un tas d’activités autour de l’hédonisme et du rapport au corps amèneront une nouvelle population qui elle-même aura de nouveaux besoins à satisfaire. The small causes involve great effects. The revitalization of Villeneuvette calls for functional diversity. The project tends to gradually inject new functions according the swell of snow effect, to bring new functions, over and over again. Initially the master plan proposed to satisfy the old people by seeking a new vitality thanks to parks. From there the development of a whole heap of activities around the hedonism and of the relation to the body would bring a new population which would have to be satisfied all the same.

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Group K // Masterplan

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L

Urban Discovery medhi BLONDIN jean-yves DEMUYTER yuya KANAI jun taek KIM

Group

céline LORENTE john MURRAY

Masterplan

miki NAKADA romain SAS MAYAUX

Découverte, urbanité, jeunesse. Ainsi Villeneuvette devient une cité des découvertes axée exclusivement sur les enfants. Le centre urbain conservé tel quel, est entouré de trois zones thématiques: le jardin des découvertes, le parc aventure, la zone d’apprentissage. Ces espaces exclusivement pensés à destination des enfants, sont conçus à leur échelle, autour de forts groupes de socialisation assurant la pérennité de Villeneuvette. Discovery, urbanity, youth. Villeneuvette exclusively becomes a city of discoveries centred on the children. The urban centre is preserved just as it is, is surrounded by three theme zones: the garden of the discoveries, the adventure park and the training zone. These spaces were exclusively conceived for children, according their scale, around strong groups of socialization ensuring the stability of Villeneuvette.

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Group L // Masterplan

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Groupes de travail Working groups Group A // Urban Textility A1 jonathan VINCENT / shigeki HONMA A2 christel DE ABREU / matteo GREGORI / erin SIGELKO A3 coline GIARDI / Yvonne MENG

Group B // Topographic Ribbon B1 baptiste GENOYER / betty GUIVALOT / guille SANTOMA B2 guillaume HOUNY / in kyoung HAN B3 émilie PELADAN / takastugu MARUI / nishan RATINAM

Group C // Pacemaker Technology C1 benjamin CHAVARDES / clément FABRE / yuki SHINDO C2 laury ROMAN / masataka TESTU / nur syazwani MOHD KHAIRI

Group G // Eco-Technology City G1 nicolas GERVAIS / demian GRENIER / testuro IKEDA / yossapol TANGSUPHOOM G2 camille DANIEL / giulietta BOGGIO BERTINET / thomas MORGAN

Group H // Bio-City H1 jennifer RIEHL / horia TASCA / shu TAKAHASHI H2 aurélien NICOLAS / kim KLANOW H3 thomas DALBY / michel DREYER / shunta FUJIKI

Group I // Let’s art! I1 marion DUPIN / emika HANAGASAKI I2 mohamed DEHIMI / jennifer WOOD / Lauren NAKLES I3 vincent POULIOT / mathieu BISCALDI / kazuya HANAMURA

Group J // Live, create and share J1 ludovic BACON / marianne CHARBONNEAU / sang hyun AHN

C3 romain VALLET / jeremy FREEMAN

J2 antoine LAROCHE / benjamin VINCENT / yuta ONO

Group D // Modular Mobility

Group K // Silver City

D1 françois MASSAL / toshiya KAMOGAWA D2 aline PASQUIER / pilar CELORIO / davina zena HENG D3 gregory FICARA / nick ROBERTSON

Group E // Grafted City E1 nicolas CHAN LIAT / naoya TOCHIO E2 laureen ORLAC’H / laurianne GAU / mike MITCHELL E3 yohann FLORENTIN / Nicholas SMITH

Group F // 24 hour City

K1 hassim pitiavana RANARIVELO / christel VALAT / masahito TANJI K2 sabrina EL FERCHICHI / gauri KHANNA K3 monique BRADY / hiroto NONAKA

Group L // Urban Discovery L1 jean-yves DEMUYTER / medhi BLONDIN / john MURRAY L2 romain SAS MAYAUX / céline LORENTE / yuya KANAI L3 miki NAKADA / jun taek KIM

F1 filipe DE HORTA / amandine VIGNON / nur syazana ADNAN F2 sandrine BRUNET / rafa PARGA / yasunori SHINTANI / jong seong YUN

Tohoku University, Sendai, Japan

Universités participantes Participant universities

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier, France Taubman College of Architecture and Urban Planning, University of Michigan, Detroit, U.S.A. RMIT University, Melbourne, Australia Escola Tècnica Superior d’Arquitectura, UIC, Barcelona, Spain

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Group A

Group b

Group c

Group d

christel DE ABREU

baptiste GENOYER

benjamin CHAVARDES

pilar CELORIO

coline GIARDI

betty GUIVALOT

clément FABRE

gregory FICARA

matteo GREGORI

in kyoung HAN

jeremy FREEMAN

davina zena HENG

shigeki HONMA

guillaume HOUNY

nur syazwani MOHD KHAIRI

toshiya KAMOGAWA

yvonne MENG

takastugu MARUI

laury ROMAN

françois MASSAL

erin SIGELKO

émilie PELADAN

yuki SHINDO

aline PASQUIER

jonathan VINCENT

nishan RATINAM

masataka TESTU

nick ROBERTSON

guille SANTOMA

romain VALLET [79]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

Group E

Group F

Group G

Group H

nicolas CHAN LIAT

nur syazana ADNAN

giulietta BOGGIO BERTINET

thomas DALBY

yohann FLORENTIN

sandrine BRUNET

camille DANIEL

michel DREYER

laurianne GAU

filipe DE HORTA

nicolas GERVAIS

shunta FUJIKI

mike MITCHELL

rafa PARGA

demian GRENIER

kim KLANOW

laureen ORLAC’H

yasunori SHINTANI

testuro IKEDA

aurélien NICOLAS

nicholas SMITH

amandine VIGNON

thomas MORGAN

jennifer RIEHL

naoya TOCHIO

jong seong YUN

yossapol TANGSUPHOOM

shu TAKAHASHI

horia TASCA [80]

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Group I

Group J

Group K

Group L

mathieu BISCALDI

sang hyun AHN

monique BRADY

medhi BLONDIN

mohamed DEHIMI

ludovic BACON

sabrina EL FERCHICHI

jean-yves DEMUYTER

marion DUPIN

marianne CHARBONNEAU

gauri KHANNA

yuya KANAI

emika HANAGASAKI

antoine LAROCHE

hiroto NONAKA

jun taek KIM

kazuya HANAMURA

yuta ONO

hassim pitiavana RANARIVELO

céline LORENTE

lauren NAKLES

benjamin VINCENT

masahito TANJI

john MURRAY

christel VALAT

miki NAKADA

vincent POULIOT

jennifer WOOD

romain SAS MAYAUX [81]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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Projets architecturaux

jonathan VINCENT / shigeki HONMA

// Architecture

Projects

A1

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

jonathan VINCENT

A

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Projets architecturaux

christel DE ABREU / matteo GREGORI / erin SIGELKO

// Architecture

Projects

A2

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

coline GIARDI / yvonne MENG

A3

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Projets architecturaux

baptiste GENOYER / betty GUIVALOT / guille SANTOMA

// Architecture

Projects

B1

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

guillaume HOUNY / in kyoung HAN

emilie PELADAN / takatsagu MARUI / nishan RATIMAN

b2

B3

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Projets architecturaux

benjamin CHAVARDES / clĂŠment FABRE / yuki SHINDO

// Architecture

Projects

c1

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

laury ROMAN / masataka TESTU / nur syazwani MOHD KHAIRI

c2

romain VALLET / jeremy FREEMAN

C3

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Projets architecturaux

franรงois MASSAL / toshiya KAMOGAWA

// Architecture

Projects

D1

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

aline PASQUIER / pilar CELORIO / davina zena HENG

D2

gregory FICARA / nick ROBERTSON

D3

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Projets architecturaux

nicolas CHAN LIAT / naoya TOCHIO

// Architecture

Projects

E1 [97]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

laureen ORLAC’H / laurianne GAU / mike MITCHELL

yohann FLORENTIN / nicholas SMITH

E2

E3

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Projets architecturaux

// Architecture

ďŹ lipe DE HORTA / amandine VIGNON / nur syazana ADNAN

Projects

F1

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

sandrine BRUNET / rafa PARGA / yasunori SHINTANI / jong seong YUN

F2

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Projets architecturaux

// Architecture

Projects

nicolas GERVAIS / demian GRENIER / testuro IKEDA / yossapol TANGSUPHOOM

g1 [101]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

camille DANIEL / giulietta BOGGIO BERTINET / thomas MORGAN

g2

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Projets architecturaux

jennifer RIEHL / horia TASCA / shu TAKAHASHI

// Architecture

Projects

H1 [103]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

aurélien NICOLAS / kim KLANOW

h2

thomas DALBY / michel DREYER / shunta FUJIKI

h3

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Projets architecturaux

// Architecture

Projects

marion DUPIN / emika HANAGASAKI

I1

mohamed DEHIMI / jennifer WOOD / lauren NAKLES

I2 [105]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

vincent POULIOT / mathieu BISCALDI / kazuya HANAMURA

I3

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Projets architecturaux

// Architecture

ludovic BACON / marianne CHARBONNEAU / sang hyun AHN

Projects

J1

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

antoine LAROCHE / benjamin VINCENT / yuta ONO

J2

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Projets architecturaux

// Architecture

hassim pitiavana RANARIVELO / christel VALAT / masahito TANJI

Projects

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

sabrina EL FERCHICHI / gauri KHANNA

K2

monique BRADY / hiroto NONAKA

K3

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Projets architecturaux

// Architecture

jean-yves DEMUYTER / medhi BLONDIN / john MURRAY

Projects

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

romain SAS MAYAUX / céline LORENTE / yuya KANAI

L2

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Projets architecturaux

miki NAKADA / jun taek KIM

// Architecture

Projects

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

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// Texts

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Convivialité partagée Shared conviviality Agnès Jullian PDG de Technilum CEO of Technilum Mécéne culturel de l’association Lézigno Cultural sponsor of the association Lézigno

Situé près de Béziers dans le Languedoc Roussillon, Lézigno s’inscrit dans un contexte particulier. Au XIXème siècle, Lézigno était un domaine viticole. Au sein de l’ancien chai, récemment réhabilité en siège social et unité de fabrication de l’entreprise Technilum, –concepteur et fabricant de mobilier urbain d’éclairage–, nous avons créé un centre d’art, Lézigno, lieu d’innovation dédié à l’art, l’architecture, le design et le paysage contemporain, dont le financement est es-

Located near Béziers in the Region of Languedoc Roussillon, Lézigno joins in a particular context. In the 19th century, Lézigno was a wine growing estate. Within the ancient wine storehouse, recently rehabilitated in head office and manufacturing unit of the company Technilum, –designer and manufacturer of street furniture of lighting–, we created a centre of art. Lézigno, a place of innovation dedicated to art, architecture, design and contemporary landscape, whose fi[135]

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Nano City

INTERNATIONAL ARCHITECTURE WORKSHOP

sentiellement assuré par le mécénat culturel de Technilum. La mise au point d’une programmation culturelle exigeante nous permet d’entrevoir des réponses aux questions posées par les nouveaux enjeux urbains. C’est notre ambition: contribuer à la création de patrimoine urbain, en créant un lieu d’échange et de réflexion, dans lequel sont présentés les sujets et les œuvres qui nous semblent permettre au mieux de nourrir les débats et les enjeux de nos Villes. Il s’agit donc de favoriser les échanges entre maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et prestataires. Notre objectif est de «travailler ensemble». L’innovation, les réponses et les coïncidences naissent de ce travail commun. Plus qu’une collaboration il s’agit de se comprendre, de débattre, d’argumenter pour s’inscrire dans un élan heureux et prometteur. D’où la mise en place des «Heureuses Coïncidences», cycle annuel réunissant un colloque et une exposition dont la session inaugurale d’Avril 2006, présenta l’installation in situ de l’œuvre d’Eric Samakh et le colloque «Illuminer». Recevoir quelques mois plus tard un workshop international à Lézigno s’inscrivait parfaitement dans cette vocation. C’est ainsi qu’en décembre, plus de quatre-vingt étudiants arrivent à Lézigno, ils sont Espagnols, Japonais, Australiens, Américains et Français. Deux jours intenses ont clôturé un travail sur la commune de Villeneuvette, ancienne manufacture royale hébergeant une cinquantaine d’habitants. A eux seuls, lors de leurs visites sur le site, ils ont triplé la population, allant et venant sur les places et calades de ce charmant village.

nancing is essentially assured by the cultural sponsorship of Technilum. The clarification of a demanding cultural programming allows us to foresee answers to the questions put by the new urban stakes. It is our ambition: to contribute to the creation of urban heritage, by creating a place of exchange and reflection, in which are presented the subjects and the works which seem to us to allow in best to feed the debates and the stakes in our Cities. Therefore it is about facilitating exchanges between clients, and persons receiving benefits (providers). Our comment is on no account to give lessons; we aim at «working together». The innovation, the answers and the coincidences arise from this common work. More than collaboration it is a matter of understanding, of discussing, of arguing to join a happy and promising run-up. Where from the implementation of the «Serendipity», the annual cycle gathering a symposium and an exhibition, the inaugural session of April, 2006 of which, presented the installation in situ of Eric Samakh’s work and the colloquium «Illuminer». To receive months later an international workshop at Lézigno perfectly became part of this vocation. That is how in December, more than eighty students arrive at Lézigno, they are Spanish, Japanese, Australian, American and French. Two intense days enclosed a work on the commune of Villeneuvette, an ancient royal manufacture sheltering about fifty inhabitants. When visiting the site the students just tripled the population, walking through the pictur-

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Comme en effervescence, ils étaient à l’affût de la plus petite découverte, de trésors insoupçonnés. Confrontant leurs a priori à une réalité bien en chair. Deux semaines et quelques croquis plus tard, chaque étudiant a appris à communiquer de manière différente. Venant d’horizons divers, les cultures n’avaient d’autre possibilité que de s’entrechoquer, elles sont devenues un moteur. La richesse des projets finaux présentés en témoignent. Chacun à leur échelle, proposent différents scénarii pour un village qui s’inscrirait dans la modernité, passant de son état 19ème à la fin de notre millénaire. Leurs réflexions sont discutées, étayées, confirmées, elles amènent de nouveaux débats sur les enjeux urbains. Là réside l’importance et la nécessité de «travailler ensemble», d’apprendre à comprendre l’autre pour avancer. Le dernier jour fut celui du colloque. Une philosophe, un architecte et théoricien, ainsi qu’un architecte ont exposé leur réflexion à des étudiants, enseignants et autres auditeurs captifs. La table ronde qui a suivi nous a rappelé la nécessité d’écouter l’autre, de ne pas privilégier une prise de position confortable, mais de préférer la différence et le dialogue.

esque streets of the village. As in excitement, they were all looking for the smallest discovery, the unsuspected treasures. Confronting their a priori with the reality. Two weeks and some sketches later, all the students learnt to communicate differently. Coming from several horizons, the cultures had no other possibility but to collide, they became a real engine. The quality of the final projects testifies to this. Using different scales they all proposed different scenarios for a village whose would only wish to be part of the modernity, moving its 19th century’s state to the end of the millenary. Their reflections were discussed, supported and confirmed; they brought new debates upon the urban stakes. Therein lies the importance and the necessity «to work together», to learn to understand the other in order to move on. The last day was the day of the symposium. A philosopher, an architect and a theorist, as well as another architect exposed their reflections to the attentive students, teachers and other members of the audience. The round table which followed reminded us the necessity of listening each other, the necessity to take a stand that embraces difference and dialogue even if this requires us to leave our comfort zones..

Une certitude, le titre idéalement choisi de ce workshop «Nano City» illustre, au-delà des contrastes et de la vocation internationale, la justesse de l’évènement, tant au travers de son ampleur que de sa sensibilité. Il a très certainement été une des composantes de sa réussite.

It is certain that the title of this workshop «Nano City» was a perfect choice, as it demonstrates the accuracy of the event, beyond contrasts and international vocation, as much through its idea of scale as through its sensibility. It was one of very certain constituents of the success of this event.

Lézigno n’attend qu’une chose: renouveler cette expérience d’une convivialité partagée !

Lézigno can not wait to renew this experience of a shared conviviality!

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L’autre ville The other city Chris Younès

L’idée de l’insoutenable hante désormais les urbains dont l’existence est exposée à la précarité, à la labilité des lieux et des liens, à l’uniformisation. Les mégalopoles compactes comme les villes distendues ont du mal à ménager les conditions de l’urbanité à l’ère de la globalisation. Radkowski a décrit le passage de la sédentarité à un nouveau nomadisme très différent de celui des sociétés traditionnelles, rendant compte des changements déterminants des territorialités. La figure du nomade citadin se trouve associée à une modernité déstabilisée condamnée à vivre sans image du monde. En fait, l’habiter urbain est en crise et requiert l’invention d’autres possibles. Nous interrogerons comment peut s’opérer le passage d’un aprèsville à une autre-ville à partir de trois ferments utopiques déterminants: l’inscription au grand (global) par le petit (ultra-local), le geste urbain comme engagement collectif, la symbiose de la ville et de la nature.

The idea of the insupportable haunts from now on the urbanists whose existence is exposed to precariousness, with the mutability of the places and the bonds, with the standardization. The compact megalopolis as the slack cities experience trouble sparing the conditions of urbanity in the era of the globalization. Radkowski described the passage of the settled way of life in a new nomadism very differently from that of the traditional societies, reporting determining changes of the territorialities. The figure of the city nomad is associated with a destabilized modernity condemned to live without any image of the world. In fact, the urban way of life is in crisis and requires the invention of other possibilities. We will question how the passage of an after-city to another-city can take place starting from three determining utopian leavens: the inscription to the global by the ultra-local, the urban gesture being a collective engagement, the symbiosis of the city and nature. [139]

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Prélude à une organologie générale Situation de l’architecture à l’ère des nano technologies

Prelude to a general organology Situation of architecture at the era of nano technologies George Teyssot

Le «partage du sensible», relevé par Jacques Rancière, qui conditionnerait le politique, est lui-même conditionné par l’équipement technologique. Ce que Bernard Stiegler nomme une «organologie générale», prélude à une nouvelle esthétique, d’autres l’ont tenté à travers une théorie de l’être prosthétique. Il s’agirait aussi de reconsidérer le corps et de littéralement le (re-) créer comme un organisme amélioré et équipé d’instruments, de sorte qu’il puisse habiter le monde et négocier les transactions avec les multiples sphères de notre environnement. Par ces technologies d’amplification, dès lors, les catégories du confortable, du médiatique et de l’informatique deviennent des multiples, une multiplicité conduisant à une démultiplication des registres. L’intérieur de l’habitation, par conséquent, pourrait se redéfinir comme la projection du corps vers l’extérieur, une forme d’extase traversant différents filtres.

The «share of sensitive», noted by Jacques Rancière, who would condition the policy, is conditioned itself by technological equipment. What Bernard Stiegler names a «general organology», prelude to a new aesthetics; others tried it through a theory of the prosthetic being. It would also be a question of reconsidering the body and of literally re-creating it like an organization improved and equipped with instruments, so that it can live the world and negotiate the transactions with the multiple spheres of our environment. By these technologies of amplification, consequently, the categories of comfortable, the media one and data processing become multiples, a multiplicity leading to a reduction of the registers. The interior of the dwelling, consequently, could be redefined like the projection of the body towards theoutside, a form of ecstasy going through various filters. [141]

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Les champs opératives Champ-liens

Operative lands Land-links Manuel GAUSA

Le paysage dans une interprétation belligérante et véritablement ouverte, peut-être aujourd’hui l’authentique «bâtiment» de la nouvelle ville. Le paysage peut être l’élément structurant d’un possible nouvel ordre à grande échelle –plus flexible et pondéré– et non pas le résidu possible de l’ancienne planification. Le paysage doit être un ordre ouvert, capable de s’infiltrer et de reconduire les développements casuels et sauvages des actuelles structures urbaines et de générer des systèmes de relation plus versatiles «en résonance» avec les propres dynamiques métropolitaines aujourd’hui déchaînées. Ces dynamiques verront alors céder les anciennes limites de ce qu’on avait défini séculairement comme «ville» face aux nouvelles échelles de cet espace «urbano-territorial» où coexistent des présences et des absences, des préexistences et des latences: des noyaux consolidés et des marges incertaines,

The landscape in a belligerent and truly open interpretation might be today the authentic «building» of the new city. The landscape can be the structuring element of a possible new order on a large scale –more flexible and balanced– and not the possible residue of the former planning. The landscape must be an opened order, able to infiltrate and renew the accidental and wild developments current urban structures and to generate more changeable systems «in resonance» with the metropolitan and unchaineddynamics. These dynamics will then see the old limits of what one had defined as «city» yield, coping with the new scales of this «urbano-territorial» space where the presences and the absences, pre-existences and latencies coexist: consolidated cores and dubious margins, bastard growths and denaturalized grounds. We will end with a reality by the accumulation of frag[143]

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des croissances bâtardes et des sols dénaturalisés. Nous aboutirons à une réalité par l’accumulation de fragments sans relation apparente qui proclament la nouvelle condition métisse, progressivement colonisée et définitivement inachevée du territoire. Les infrastructures de communication et de transport se profilent comme les traces les plus évidentes de ce complexe système territorial. La force du travail sur l’idée de paysage tient précisément à sa capacité de prendre de nouvelles dimensions, de franchir les limites, d’estomper les silhouettes et de redessiner les profils familiers de ce que l’on entendait jusqu’à présent par «architecture». Cette possibilité a évidemment bénéficié du passage d’une génération obsédée par la relation entre l’architecture et la ville (la ville comme scène stable, résultat de l’édification) à une autre plus sensible et un nouveau contrat avec la nature (nature évidemment épique, métisse et sauvage plus que domestique et bucolique). Dans ces glissements, l’architecture se compose avec le paysage et le paysage «s’architecturalise».

ments without any relationship, which proclaim the new mixed condition, gradually colonized and definitively unfinished of the territory. The infrastructures of communication and transport are profiled like the most obvious traces of this complex territorial system. The strength of work upon the idea of landscape is precisely due to its capacity to carry on new dimensions, to cross limits, to blur silhouettes and to redraw the familiar profiles of what one understoof until now by «architecture». This possibility obviously took advantage of the passage of a generation obsessed by the relation between architecture and the city (the city being a stable scene, result of the construction) to another city more sensitive, to a new contract with nature (natural obviously epic, and savage more than domestic and bucolic). Into these shiftings, the architecture takes shape together with landscape and landscape gets «architecturalized».

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Table

Ronde Round

Table Modérateur: Christophe Leray

“Nano city» ou quand l’architecture à l’épreuve de la globalisation et des nouvelles technologies La table ronde qui a clôt le workshop NaNo City –comment inscrire la commune de Villeneuvette dans le monde global?– réunissait les architectes-enseignants Gretchen Wilkins (Détroit, USA), Ignasi Pérez Arnal (Barcelone, Espagne), Paul Minifie (Melbourne, Australie), Hitoshie Abe (Sendai, Japon) et Elodie Nourrigat (Ecole d’architecture de Montpellier, France)*. Compte-rendu. Publié le 21/03/2007 sur cyberarchi.com “Nano city» puts architecture and globalization to the test The round table closing the workshop Nano City –how to register the commune of Villeneuvette in the total world?– brought together the architect-teachers Gretchen Wilkins (Detroit, USA), Ignasi Perez Arnal (Barcelona, Spain), Paul Minifie (Melbourne, Australia), Hitoshi Abe (Sendai, Japan) and Elodie Nourrigat (Montpellier, France) *. Published on 21/03/2007 on cyberarchi.com

Modérateur: Le néologisme «Nano» évoque les nanotechnologies qui, par association de pensée, deviennent ‘nouvelles’ technologies, lesquelles n’ont bientôt plus de nouvelles que le nom; un étudiant sait-il le temps où il fallait se lever pour changer la chaîne à la télé et l’impact subséquent sur l’aménagement de l’espace (on sent d’ailleurs de

Regulator: The neologism «Nano» calls to mind the nanotechnologies which, by association of thought, becomes «new» technologies, which is quickly outdated; students probably do not remember or did not even know the time when it was necessary to go to the television to change the channel and this subsequent impact on how to [147]

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leur part une forme d’inquiétude tant vis-à-vis de ces technologies que de cette nanoéchelle)? Puis il y a «city», une ville? Une cité? Un Township? Londres a sa City, la ville de Paris son île de la Cité. Elodie Nourrigat, de quelle city parlons-nous?

design space. We can sense their concern as well with respect to these technologies as to nano-scale. And then there is «city», a town? Township? London has its City, the town of Paris has its «Île de la Cité». Elodie Nourrigat, what is the city we are speaking about?

Elodie Nourrigat: Nano City cherche à explorer tous les points positifs de ce qui peut justement apparaître comme des peurs. Effectivement les nouvelles technologies suscitent parfois des craintes et quelques-unes fonctionnent dans une logique de perte du lien physique. Ces craintes au fil du temps se révèlent infondées. Prenons par exemple l’invention du téléphone. La crainte était que les gens ne se déplacent plus. Il n’en est rien, au contraire. Aujourd’hui, Internet véhicule cette même inquiétude quant à la mobilité, cette peur que les gens ne deviennent statiques, restent chez eux au lieu d’aller explorer le monde puisque le monde arrive chez eux. Avoir le monde à portée de main et perdre cette notion de lieu… Paul Virilio parle très bien de ce rapport au lieu avec l’arrivée des téléphones portables. Jusqu’à présent, avec les téléphones fixes, lorsqu’on appelait quelqu’un, on l’appelait nécessairement dans un lieu, la personne était identifiée et associée à un lieu. Alors qu’aujourd’hui avec les téléphones portables c’est directement la personne qu’on appelle. Et quasi systématiquement la conversation commence par «t’es où?». D’ou cette crainte de perte de la notion de localité, de lien avec le lieu. Plutôt qu’une perte il y a, à mon sens, un déplacement de la notion de «localité», puisque le lieu existe toujours. Ce n’est pas parce qu’on est plus directement lié à un lieu, mais à une personne et que la personne a justement le monde qui vient à elle, que la notion de localité n’existe plus, elle est déplacée.

Elodie Nourrigat: Nano City was not simplyt to explore all the positive aspects of what can at first appear like fears. Indeed new technologies sometimes scare and some of them function thanks to logic of loss of the physical bond. These fears with time appear unconfirmed. Let us take for example the invention of the telephone. Society was afraid to have a whole population communicating but not moving anymore. It is the contrary. Today, Internet conveys this same concern In terms of mobility, this fear that people would become static, which would stay at home instead of going out to explore the world since the world would come to them. To have the world in one’s hand and to lose the concept of place… Paul Virilio describes very well the relationship to the place with the appearance of cellphones. Until now, with telephones, when somebody was calling, one necessarily called in a place, the person was identified and associated to a place. Whereas today with the cellphones we instantly call the person. And quasi systematically the conversation starts with «where are you?» Here is to be found the origin of the loss of concept of locality fear, link with the place. Rather than a loss there is, in my opinion, a displacement of the concept of «locality», since the place always exists. Still we are not connected to a place, as we were used to, but we are directly connected to a person and the person precisely has the world which comes to her, but it does not mean the concept of locality does not exist anymore, it has moved.

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Dans Nano City, il y a plutôt la volonté d’essayer de voir comment cette petite ville, cette entité qu’est Villeneuvette - et qui aujourd’hui ne vit quasiment plus - pouvait être considérée comme une entité de base, le minimum de la ville à venir, grâce aux nouvelles technologies. Certes Villeneuvette n’aura pas nécessairement vocation à se développer spatialement, à grandir, mais plutôt à se relier, et se connecter au monde. NaNo City repositionne cette notion de localité grâce aux technologies et fait en sorte que Villeneuvette se positionne à l’intérieur d’un réseau global, se retrouve à l’intérieur d’une connexion totale au monde et de fait offre une capacité à redéfinir sa localité. Il me semble que c’est pour cela que dans les travaux des étudiants les approches sont très diverses, voire surprenantes. Nous avons dû ici inventer de nouveaux outils; en tous cas nous avons pris conscience des limites de quelques outils classiques. Ainsi les notions de plan urbain, de développement, de masterplan... en ce lieu n’étaient pas tout à fait pertinentes. Le propos était peut-être de ne pas étendre la ville, de la transformer en grande ville, mais au contraire d’avoir la capacité d’en contenir sa taille et de l’inscrire dans une localisation, comme un lien entre le lieu et les technologies. Nous souhaitions que les étudiants travaillent à ce croisement entre la capacité de re-identifier un lieu sans le transformer en un style local tout en lui donnant a capacité d’exister dans une ère contemporaine. Le local ne s’inscrit plus comme un enracinement en un lieu, mais comme une connexion entre différents lieux.

In Nano City, there is rather the will to try to see how this small city, this entity which is Villeneuvette - and which today almost does not live any more - could be regarded as a basic entity, a minimum of the city to come, helped by new technologies. Villeneuvette will certainly have the necessary vocation to develop spatially, to grow, but also to connect itself to the world. Nano City repositions this concept of locality thanks to technologies and lets Villeneuvette be a part of the global network, and in fact offers a capacity to redefine its locality. Therefore it seems to me that in the student’s work the approaches are very different, even surprising. We had here to make up new tools; at least we became aware of the limits of some traditional tools. Thus the concepts of urban planning, development, master plan… in this place were not completely relevant. The matter was perhaps not to extend the city, to transform into a huge city, but on the contrary to have the capacity to contain its size and to register it in a localization, as being a link between place and technologies. We wished the students to work upon this crossing between the capacities to re-identify a place without giving it a «local style», giving Villeneuvette the capacity to exist in a contemporary era. The notion of local now connects places, it is no longer about taking roots. Regulator: We talked about information technologies as if they were only new technologies. If everyone here has Internet, computer, cellphones, it is that these technologies of information are not new any more. What genetic [149]

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Modérateur: On a beaucoup parlé des technologies de l’information comme si c’était les seules nouvelles technologies. Si tout le monde ici possède Internet, un ordinateur, un téléphone portable, c’est que ces technologies de l’information ne sont plus nouvelles. Qu’en est-il des technologies génétiques? Des matériaux? Peut-on imaginer des murs mous, comme il y a aujourd’hui des lavabos mous? Technologies de la santé, de la chirurgie? On en oublie. De quelles façons affecteront-elles la façon dont nous vivrons? Hitoshi Abe, comment l’architecte doit-t-il s’emparer de ces concepts? Hitoshi Abe: Elodie a parlé du téléphone portable et du sens de lieu. Cela me fait penser au «chien», surnommé Hashiko, une statue devant la gare de Shibuya. Vous savez le monde qu’il y a à Shibuya. Aussi cette statue était célèbre dans tout Tokyo en tant que point de rencontre. Les gens disaient «à 19h devant Hashiko». Mais avec le téléphone portable, il n’est plus nécessaire de donner ses rendezvous à des endroits et moments précis. Il y a toujours plein de monde à Shibuya mais plus personne aux pieds d’Hashiko. Hashiko était le symbole même du localisme et du sens du lieu mais a pourtant été remplacé par les nouvelles technologies qui, en ce cas et d’autres, travaillent contre l’architecture. La question est donc: l’architecture peut-elle survivre à un perte de sens du lieu? Je pense qu’il faut une approche positive. Peut-être que la technologie est suffisamment ‘mature’, et que c’est le concept derrière la technologie qui ne l’est pas suffisamment. Et que ce n’est pas tant la technologie qui serait ‘mauvaise’ que le concept sur lequel repose notre société. Mais il y a de bonnes nouvelles. Vous connaissez peut-être la nouvelle

technologies? Materials? Can one imagine soft walls, like today’s soft hand-wash basins? Technologies of health, surgery? One forgets some. In which ways will they affect the way we will live? Hitoshi Abe, how does the architect have to seize these concepts? Hitoshi Abe: Elodie spoke about the cellphones and the sense of place. And actually called cellphones sort of sensor places. That reminds me of Hachiko, a dog statue in front of Shibuya Station. If you know Shibuya, you know how crowded it is. This statue was really famous in Tokyo as meeting-point. People use to say «7 o’clock in front of Hachiko». But nowadays, what happens is that because of cellphones, it is not necessary any more to say exact time and exact meeting point. So you see many people, but nobody waiting near Hachiko. Hachiko symbolized sense of localism and sense of place. Some say it is bad, because it is killing architecture, new technologies are basically against the architecture. So the question is, can architecture survive a loss of sense of place? I think I want to be very positive about it. Maybe the technology is mature enough and maybe it is the concept behind the technology which is not it mature enough. So it is not the technology which is wrong, but the concept which our society is depending on is not efficient enough. The good news is if you know this new Nintendo machine, Wii. Video games were accused of losing human sense of physicality. With Wii, kids are playing with the little joystick and look at the tv. You have to throw balls holding this thing. So it is kind of weird to see people playing and moving with it, till you tried. Technology starts to recover the sense of physicality. So maybe [151]

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Nintendo, la Wii. Avec elle, les gamins jouent vraiment, physiquement, lancent les balles, se déplacent. Il est étonnant de les regarder jouer, jusqu’à votre premier match de tennis sur la Wii. Or, on accusait les jeux vidéo de faire perdre le sens de la ‘physicalité’. Et voila que la nouvelle technologie vidéo le recouvre. Il est permis de penser qu’on puisse ainsi retrouver un sens du lieu, ou mieux, le sens d’un lieu partagé. De quoi réunir, recréer une communauté. Et peut-être, même sans énergie commerciale, revitaliser une petite commune comme Villeneuvette. Il faut donc à mon sens rester curieux et positif vis-à-vis des nouvelles technologies, quelles qu’elles soient, et se les approprier. Sinon ne reste qu’à penser «j’étais un bon architecte, avant» et ne plus jamais parler du futur. Modérateur: Nouvelles technologies à Villeneuvette, soit. Mais à la rencontre des vieux murs, des vieilles tuiles, des odeurs des olives et de vieux vins, il y a un choc culturel. Ces pierres qui ont cinq cent ans, rares sont les étudiants qui ont osé les violenter. Certes le poids des politiques, des associations, des contraintes réglementaires, de l’argent est un challenge; le plus simple est alors de faire consensus et de faire en sorte que les choses avancent à peu près en temps et en heure. Gretchen Wilkins, l’un des challenges de l’architecte aujourd’hui n’est-il pas de résister au consensus mou? Les architectes ne se doivent-ils d’accepter cette confrontation, au risque de la percussion d’ailleurs? Gretchen Wilkins: C’est une question intéressante pour moi en tant qu’Américaine. A Détroit, la pratique, que ce soit en architecture ou n’importe quel type de design, est de construire ce que l’on peut réaliser. Il n’y a

we can find the way to recover the sense of place, or the sense of the place that people can share. Such a felling to reunite, to recreate community. And in that sense, without bringing in commercialistic energy into such a small community like Nano City, maybe we can revitalize this area. And then we have to be very positive about technologies and think about what we can do, otherwise it would be behind of everything, and then we would just say «I was a really good architect before», and we would not be able to talk about the future. We have to be very positive. Regulator: New technologies with Villeneuvette, very well. But with the dialogue of old walls, old tiles, smells of olive trees and old wine, there is a cultural shock. These stones which are five hundred years old, rare are the students who dared to violate them. For sure the power of policies, associations, the regulation constraints, and money are challenges; it is easier then to make consensus and to do everything for things to be finished in time. Isn’t Gretchen Wilkins, one of the challenges of the architect today? To resist to the soft consensus? Should not the architects accept this confrontation, with the risk besides of the percussion? Gretchen Wilkins: It is an interesting question for me as I am American. In Detroit which is the closest city near the University of Michigan, the way of practising, whether it be architecture or any form of design, is kind of up for grabs. There is no conventional way to lean on. So the form of exchange, the kinds of forms of communication between politics, between politicians, between architects, between, educators, and between the inhabit-

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pas de convention ou de patrimoine sur laquelle s’appuyer. Alors l’échange et la communication entre les politiques, les architectes, les intellectuels et les habitants de la ville tournent seulement autour des moyens de réaliser le projet. L’architecture doit s’adapter aux différentes façons de communiquer entre des gens différents. Cette question de la technologie dans la ville me rappelle un essai de Kami Anthony Appiah. Il parle de ‘cosmopolitisme’. Non pas au sens de l’habitant cosmopolite d’une ville mais en tant que ville dans le cosmos. En ce cas, la connexion à un lieu donné n’est pas une question de géographie, ni plus une question de lieu de naissance, mais relève de la façon dont on communique, échange, interagit et agit. Cela devient une question de façon de penser et c’est ce qui va définir notre pratique. Ce n’est pas tant de se connecter à une géographie ou des particularités locales qui importe mais la qualité d’un dialogue et l’expérience qui en naît, une réalisation qui soudain existe là où elle est. Modérateur: Il me semble que l’une des questions posées avec Nano City, et Villeneuvette, est le rapport à la composition. Pour schématiser, on sortait du chaos avec une architecture mycénienne d’une rigueur absolue comme on sortait du chaos avec une agriculture tirée au cordeau. Sauf qu’au début du 21ème siècle, l’humanité a suffisamment de recul pour savoir là où cette composition a mené au 20ème siècle. On se souvient également de l’architecte démurge qui savait comment les

ants of the city, become really the only means by which actions can happen. The discipline of architecture has to adapt to these different forms of communication, between several participants. So in relationship to, I have been thinking when I listened to the presentation yesterday and today, thinking about this issue of technology in the city. It reminds me of this essay Kami Anthony Appiah wrote. He talks about «cosmopolitanism» and the idea not in the typical sense of the term cosmopolitan like someone there that looks like from the city, but rather this idea of cities in the cosmos. And in that case your connection to place is not necessarily about a kind of geography or even sort of where you were born, but more about forms of communication and exchange. It is how you interact, how you act, it is about in fact this kind of event of thinking and discussing new ways of practising. So in that case what become interesting I guess is that it redefines how we practice, it is not necessarily about connecting to a geography and a place and kinds of particularities of that place but more about kinds of dialogue and the experience that unfolds as a fact of being there. Regulator: It seems to me that one of the questions behind Nano City, and Villeneuvette, is the relationship with the composition. To schematize, we left chaos with a Mycenaean architecture of an absolute rigor as we left chaos with a drawn agriculture to the chalk line. Except that at the beginning of the 21st century, humanity has stepped back enough to know where this [153]

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gens devaient être heureux. Ignasi Perez Arnal, pour éviter l’ordre autoritaire, l’architecte doit-il (ré)inventer le chaos? Ignasi Pérez Arnal: composition, chaos et science agricole… Comment les architectes peuvent-ils répondre à cette question? Probablement en étant plus efficace je ne crois pas que l’efficacité soit l’ordre. Je peux utiliser mon portable comme téléphone, ou comme appareil photo, ou dictaphone. C’est de l’efficacité, je ne pense pas que ce soit de l’ordre. Il y a simplement plus de fonctions au même endroit. Par exemple, personne ne craint la technologie en voiture. Nos voitures sont d’une remarquable efficacité: les airbags, le GPS, l’ordinateur de bord, l’alarme et si j’y tiens, elle m’ouvre la porte toute seule quand je lui dis «bonjour». Il nous faut traduire ces technologies pour la maison, pour plus de confort. Aujourd’hui nous avons la matrice mais sans le confort. Il n’y a pas plus confortable que l’intérieur d’une voiture. Aussi je pense que nous devrions concevoir également des technologies de confort pour l’architecture. Voilà un premier challenge pour les architectes. Quand Elodie Nourrigat a invité notre université, je n’avais pas beaucoup d’information autour du concept de Nano City. J’ai donc demandé à notre directeur de l’urbanisme quelle est la différence entre une cité, une ville, un village, un hameau… Il m’a dit qu’il y a différents standards selon les sociétés. Ainsi, me dit-il, en Angleterre, une ‘town’ devient une ‘city’ quand elle a un hôpital. Donc une multitude de standards existent déjà. Quand on parle de Nano City cependant, il y a un effet de compression. Nous sommes dans une société où le temps est compressé, les relations humaines, l’es-

composition led the 20th century. One can remember the architect Demiurge who knew how people were to be happy. Ignasi Pérez Arnal, to avoid the authoritative order, does the architect have to invent chaos again? Ignasi Pérez Arnal: Composition, chaos and agricultural science… How can architects answer this question? Probably with more effi-ciency, and this efficiency, I don’t know if it is order. Because when I have a mobile like this one, it can work as a camera, you can write or whatever, I do not think it has more order. In someway it is more compressed. There are more functions in the same place. Also I think we do not have any problem with technology inside cars. Cars now are more efficient, we have airbags, we have GPS, we have Bluetooth, and we have alarm system. I can say «hello» and the car opens. I think as architects we have not been able to translate technology to houses. I would say comfortable tech to houses. There is no place more comfortable than a seat inside a car. So I think we would have to begin to design technology for architecture. This would be the challenge for architectes. When Elodie invited our university to come here, I did not have much information about nanotechnologies. I asked the director of the Urban Planning Departement at the university, «well I have to do this workshop Nano City. What is the difference between city/town/village/ house». He said «of course there are a lot of standards; a city is a city because it has a hospital. If a city has no hospital it is a town». And there are a lot of rules like this, that in some way are academic standards. When we are saying Nano City I think it is something about «compressing». We are in a civilization when time is compressed, relations are compressed,

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pace sont compressés. Temps / Lieu /Relations, tout est compressé. Mais une ville peut-elle l’être? S’il y a des raisons d’être ‘nanopessimiste’ quand au sens du lieu, il y a tout lieu d’être optimiste quant à l’importance de l’architecture. Nous avons travaillé à Villeneuvette, que je traduis par ‘petite ville neuve’. Mais ce ne serait pas la même si elle s’appelait «Ville-antiquette» ou «Villiette». Sauf que le challenge est que nous sommes au 21ème siècle et que je pense, modestement, que nous ne faisons pas de l’architecture du 21ème siècle. Nous connaissons déjà ce que nous savons faire mais qu’en est-il de nouveaux masterplans, d’un nouveau rôle pour une maison, d’un nouveau rôle pour le citoyen? L’idée de créer une nouvelle ‘urbs ‘ est séduisante. Mon directeur de l’urbanisme m’a dit qu’il y a les ‘urbs’, les ‘ager’ et les ‘saltus’. Urbs est le lieu urbain, ager la périphérie de la ville et saltus le lieu quand on n’est pas en ville mais dans le paysage, le territoire. Il y a donc cette idée de différents endroits et donc de différentes façons d’être citoyen mais je crois qu’aujourd’hui urbs, ager et saltus sont liés ensemble. J’ai la possibilité d’être au cœur de la forêt amazonienne, dans un musée de Barcelone ou dans un refuge de montagne, avec tout le confort et les services de la technologie nécessaires à ma survie. Aujourd’hui, il ne peut plus y avoir de différences entre les lieux.

and space is compressed. Time, relation and place, everything is compressed, so how has a city to be like this? I would say in someway I would be nanopessimistic about the importance of place and mega optimistic about the importance of architecture. And because we have work in Villeneuvette, what I understand in my poor French «little new ville». But it would change if it was «Ville-antiquette» or «Vieillette». I don’t think so, I think we have a big challenge because we are in the 21st century, and in my modest opinion, really modest nano-opinion, or mega-modest-opinion, and we are not really doing 21st century architecture. So here is the challenge, we have seen a lot of things that we could do, but this new role of master plans, new role of house, new role of citizen, citizenship… This idea about how to make an urbs, I think it is very nice. When I asked the director, he said there is the «urbs», the «ager» and the «saltus». «Urbs» is the urban place, «ager» the periphery of the city. And «saltus» is the place where you are not in the city. You are in the landscape, in the territory. So there is this idea of different place, to be citizen, and I think that now urbs, ager and saltus are all together. I have the possibility to be in the middle of an Amazonian forest, in a science museum in Barcelona, and I can be in a little hut in the mountain, with the comfortable technology and devices to survive. Now there is no difference between places.

Modérateur: Du coup peut s’opérer la déconnexion physique entre l’architecte et le lieu de création de sa construction. C’est-à-dire qu’aujourd’hui un architecte peut concevoir les détails les plus infimes d’un projet de charpente dans un lieu à des milliers de kilomètres pour un bâtiment qu’il ne verra peut-être ja-

Regulator: As a matter of fact the physical disconnection can operate between the architect and the place of creation of its construction. By means of which today an architect can conceive the tiniest details of a frame work in a place to thousands of kilometres for a building which it will perhaps

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mais. L’avenir de l’architecte est-il une architecture dématérialisée?

never see. The future of the architect is it about dematerialized architecture?

Paul Minifie: Le fait même que l’on soit tous réunis ici est un testament de la simultanéité de nos vies, qui ont toutes un lien entre elles. Il reste donc des circonstances où le lieu demeure crucial. Nous avons commencé à travailler sur le projet Villeneuvette en Australie. Et c’est là-bas que des décisions ont été prises mais en 24H sur le site, unique par principe, on découvre toutes les décisions qu’il reste à prendre Par ailleurs, cet évènement même démontre de la nécessité de localisations communes. C’est dans ce cadre que les connections entre individus se sont révélées les plus complètes et les contacts les plus sérieux parce que nous y portions toute notre attention. Cela restera je pense le mode de communication le plus significatif entre les gens, et les architectes doivent pouvoir s’appuyer dessus, surtout quand ce mode d’interaction se fait plus rare. En même temps, des volets entiers de nos vies flottent autour de nous sans aucune attention de notre part. Donc la responsabilité des architectes se trouve aussi dans leur capacité à porter leur attention autant sur le concret que l’invisible.

Paul Minifie: The fact that we can all be in this workshop is a testament to the kind of simultaneity of our lives. There are some circumstances in which place are still crucially important. We began working on the Villeneuvette project in twenty four hours flat from the word go. And there are still decisions we can make from there, but there are still decisions that we can’t either because we don’t have the knowledge of certain particularities of the site. The other reasons that places are being in the same location is still crucially important is event like this. Where attention becomes possible, where there is not this shock, serious fragments and threats that comprise life but even like this where there is complete attention, complete connection and serious contact. And that will always be the most significant mode of interaction, and architects need to be able to hold that, and to celebrate that because it becomes more and more special as a mode of interaction. But at the same time, facilities all together, packets of our lives that flow through and around the spaces of complete attention. And so architecture needs to do those things but it really needs to celebrate, like more important, this mode of complete attention.

* Les participants à la table ronde: Hitoshi ABE (Tohoku University, Sendai, Japon), Paul MINIFIE (RMIT, Melbourne, Australie), Gretchen WILKINS (Michigan University, Détroit, Etats-Unis), Ignasi PEREZ ARNAL (Escola Tècnica Superior d’Arquitectura, Universitat Internacional de Catalunya, Barcelone, Espagne), Elodie NOURRIGAT ( Ecole d’Architecture de Montpellier). Traduction simultannée assurée par Clare HART.

* Participants to the round table: Hitoshi ABE (Tohoku University, Sendai, Japan), Paul MINIFIE (RMIT, Melbourne, Australia), Gretchen WILKINS (Michigan University, Detroit, United States of America), Ignasi PÉREZ ARNAL (Escola Tècnica Superior d’ Arquitectura, Universitat Internacional de Catalunya, Barcelona, Spain), Elodie NOURRIGAT (School of Architecture of Montpellier). Regulator: Christophe LERAY. Simultaneous translation performed by Clare HART. [157]

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Remerciements Acknowledgments Mairie de Villeneuvette Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier Laboratoire du GERPHAU

Pour leur soutien For their support Association Lézigno Ministère de la Culture, Direction de l’Architecture et du Patrimoine Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier et Département Architecture et Patrimoine Association Champ Libre

Jury Georges TEYSSOT, Architecte, théoricien et professeur à l’Ecole d’Architecture, Université Laval à Québec Manuel GAUSA, Architecte, membre fondateur de Actar Arquitectura et de la maison d’édition Actar Editorial, Barcelone Chris YOUNÈS, Philosophe et professeure à l’Ecole d’Architecture Paris la Villette Christophe LERAY, Journaliste et rédacteur en chef de Cyberarchi Christophe CATSAROS, Journaliste indépendant et commissaire d’exposition Nicolas MIGNANi, marie de Villeneuvette François PRIVAT, Architecte et enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier Arnaud ROUSSEAU, Architecte et enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier Sancie MATTE DEVAUX, Architecte et enseignante à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier

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Universités participantes Participant universities Traduction Translation Valérie Hoareau

Photos N+B Architectes + Mari luz Vidal by Nebraska Project

Graphisme Graphic Design

Atlántida, 57 08003 Barcelona (Spain) www.federationofideas.com

Impression Printing ANMAN Gràfiques del Vallès S.L.

Edition Publishing Association Champ Libre

2 rue Saint-Côme 34000 Montpellier T: +33 4 67 92 51 17 F: +33 4 67 92 51 77 Email: asso_champlibre@yahoo.fr

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ISBN: 2-9519793-8-X EAN: 9782951979383

Autres livres de l’association Champ Libre Other books from the association Champ Libre Beyond Shrinking Japan, 2003 // ISBN: 2-9519793-0-4

Easily Flooded Architecture, 2004 // ISBN: 2-9519793-1-2

ADN Studios d’Architecture, 2005 // ISBN: 2-9519793-3-9

ADN Studios d’Architecture, 2006 // ISBN: 2-9519793-6-3

City of Innocence, 2006 // ISBN: 2-9519793-5-5

FAV – Pop-City (Montpellier), 2007 // ISBN: 2-9519793-7-1 +info: asso_champlibre@yahoo.fr

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