Rapport de fin de séjour du Québec

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CHARLOTTE BENNIER M A S T E R C I M U N I V E R S I T É L U M I È R E LY O N I I

2019


Je m’appelle Charlotte Bennier, je suis étudiante en design graphique et web en Master à Lyon II. Au moment où j’écris ces lignes, j’effectue encore mon stage de fin d’études à Montréal. Je vais vous parler de mon expérience durant mes 5 premiers mois d’immersion canadienne.


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PRÉPARER SON DÉPART LE VOYAGE SUBVENIR À SES BESOINS SORTIR À MONTRÉAL LA VILLE DE MONTRÉAL LES MONTRÉALAIS TRAVAILLER AU QUÉBEC RESTER À MONTRÉAL REMERCIEMENTS


PRÉPARER SON DÉPART

Ce n’est pas une légende lorsque l’on dit qu’il est difficile de venir au Canada. En effet obtenir son permis de travail lorsqu’on effectue un stage n’est déjà pas simple de par la complexité du site du gouvernement canadien, de la multitude de documents à fournir mais aussi de par les délais de traitement des dossiers. Cela peut s’expliquer par un grand nombre de demandes d’immigration. Pour ma part ce fut rapide (moins d’un mois) mais il arrive très fréquemment que cela prenne plusieurs mois (c’est le fruit du hasard), c’est d’ailleurs le cas de plusieurs étudiants français que j’ai rencontré. C’est pour cela qu’en amont il est important de prévoir une marge et de ne pas vouloir commencer son stage trop tôt.

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J’ai donc décidé de me laisser une marge d’un mois entre la fin de mes cours et le début de mon stage, de ce fait, j’ai pu m’occuper tranquillement de la recherche de logement, des changements à faire au niveau de mon forfait téléphone et de ma banque. En ce qui concerne le forfait téléphone, ceux au Canada sont extrêmement coûteux, ils peuvent varier entre 60 à 80 dollars canadiens pour les plus abordables et les services restent très limités. J’ai donc décidé de garder mon numéro français étant donné que je ne prévois de rester que 6 mois. En effet cela peut poser problème sur le long terme car il inflige parfois des coûts aux personnes qui vous appellent avec un numéro canadien. J’ai donc opté pour le forfait RED à 15 euros par mois qui me procure appels

et sms illimités vers la France et l’Amérique du Nord ainsi que de 60 Giga Internet. De plus, sachez que le wifi à Montréal est très présent et qu’il est possible d’en avoir dans la quasi-totalité des endroits que vous visitez. Pour ma banque, j’ai préféré garder mon compte français et prendre une carte bancaire gold me permettant de faire des retraits gratuits à l’étranger pour 8 euros par mois. Ceci dit, ouvrir un compte québécois est très facile et sans frais grâce à la banque Desjardins par exemple. Je conseillerais d’ailleurs aujourd’hui plutôt cette option d’après mon expérience. Une chose est certaine, le meilleur conseil qui s’applique presque toujours : Plus on se prépare à l’avance, moins on a de frais.


LE VOYAGE Afin de bénéficier des meilleurs services à moindres coûts j’ai recherché mon billet sur Kayak, un site de comparateurs de vols. J’ai donc trouvé un vol Paris-Montréal via la compagnie Air Transat à 374 euros ainsi qu’un TGV Lyon-Paris Aéroport Charles de Gaules à 70 euros (en général les vols directs Lyon-Montréal sont extrêmement chers). Si vous avez peur de rater votre avion à Paris, il est vraiment primordial de prendre le train jusqu’à l’aéroport car celui-ci est excentré des autres gares parisiennes et pour les

vols internationaux, il faut également prendre une navette pour se rendre au terminal concerné.

SUBVENIR À SES BESOINS

En ce qui concerne la nourriture à Montréal et au Canada plus généralement, sachez qu’elle est souvent plus chère car il s’agit essentiellement de produits importés dû à l’hiver très rude qui sévit ici. Les fromages sont extrêmement coûteux, il va falloir réduire votre consommation je préfère vous prévenir. La démarche à suivre et de bien choisir ses commerces. Il existe une multitude de fruiteries qui proposent des produits à prix corrects où j’achète la majorité de mes aliments. Lorsque je souhaite un produit très

C’est donc parti pour 20h de voyage : Levée à 4 heures du matin, départ en TGV de la gare Lyon Part-Dieu à 6h, décollage à Paris à 12h15 et arrivée à Montréal à 15h15 (soit 21h en France car 8h de vol). Je ne vous parle pas du « jet lag » avec le décalage horaire, une journée sans voir le soleil se coucher. Néanmoins si vous ne voulez pas être complètement déréglé en arrivant sur le sol canadien,

une seule règle : Ne pas dormir. Heureusement, j’avais déjà mon logement et mes futures colocataires qui m’attendaient, elles ont su me guider de l’aéroport à l’appartement, ce qui m’a grandement facilité la tâche. Je suis arrivée dans mon nouveau chez moi sur les coups de 19h et réussi à me tenir éveillée suite aux conseils de mes colocataires jusqu’à 21h puis finalement je fini par m’écrouler. Néanmois, attendez-vous à vous réveiller le lendemain entre 4h et 6h.

particulier je me rends dans un IGA ou un Provigo, des commerces un peu plus onéreux mais immensément grands. En ce qui concerne les produits hygiéniques, de beauté ou pharmaceutiques, je me rends dans les Pharmaprix ou dans les Jean Coutu qui sont des magasins spécialisés pour cela, établis un peu partout dans la ville. Une dernière chose, il ne faut pas oublier que les taxes ne sont pas inclues dans le prix du produit et sont rajoutées au moment du paiement en caisse. Aïe.

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SORTIR À MONTRÉAL

Montréal est une vie très vivante et très artistique où les bars et les théâtres pullulent. Sortir à Montréal à bas coût est possible car énormément de bars organisent des concerts gratuits ou des micro-ouverts, il est également possible de voir des shows gratuits de Drag-Queen dans le Village Gay de Montréal, quartier emblématique de cette ville. Il existe chaque jour de la semaine une multitude de shows de théâtre d’improvisation pour la modique somme de 5 dollars. Enfin, l’endroit incontournable en matière

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de spectacle se trouve à l’Abreuvoir : Un établissement modeste constitué de plusieurs comptoirs, d’une cour intérieure mais surtout d’une salle de spectacle au sous-sol où vous pourrez découvrir les nouveaux humoristes de la scène Montréalaise, et cela pour seulement 5 dollars. Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, tous les musées de la ville sont gratuits chaque 1er dimanche du mois. Le point noir de cette catégorie restera le prix des boîtes de nuits et des consommations à l’intérieure de cellesci mais ici il faut savoir

que les québécois préfèrent envahir les bars et les 5 à 7 (after-work en québécois) plutôt que les clubs. Une dernière chose importante à savoir est qu’ici le salaire des serveurs n’est pas compris dans le prix des consommations, ce sont en fait les pourboires qui constituent leurs salaires. Il est donc très mal vu de ne pas donner de pourboires, en général on donne 15% de plus du prix que l’on doit régler, en dessous cela est considéré comme un mauvais service, à vos risques et périls…



LA VILLE DE MONTRÉAL

Montréal, une ville verte jonchée de parcs et d’arbres, qui changent de couleurs et de visages selon les saisons. Amoureuse de cette ville autant par la diversité de ses quartiers que par son unité. Il y en a pour tous les goûts, le poétique Mile-End

peuplé de galeries d’art, de disquaires et de librairies; le Plateau de Mont-Royal très frenchy, où fleurissent les squares et s’étendent les bons restaurants. L’hyper-centre traversant Peel et Mc Gill où l’on se sent comme une fourmi de par l’immen-

sité des tours de verre. La Place des Arts investie par les musées et l’histoire du Québec, le Vieux-Montréal hors du temps qui longe le fleuve Saint-Laurent sur lequel on peut patiner sans crainte sous les flocons de l’hiver...


LES MONTRÉALAIS

Montréal composée à 50% d’autochtones et à 50% d’expatriés est une ville cosmopolite où beaucoup viennent pour ne jamais repartir. Concernant les québécois de pure souche, la mentalité est très appréciable. Ce sont des personnes majoritairement engagées, plutôt écolos et pour notre plus grand bonheur les femmes, très féministes. Nous sommes par ailleurs, les français assez mal vus

par les québécois, perçus comme prétentieux, malpolis, arrogants ou encore pour la gente masculine, insistants avec les femmes. Mais si les français ne sont pas toujours très bien vus par les québécois, les françaises, elles, suscitent beaucoup l’intérêt de ces derniers, l’accent y est pour quelque chose.

la communication non-violente. On parle même ici de méthode « sandwich », où le québécois dissimule la critique au milieu de compliments pour ne pas froisser son prochain. Cela peut parfois avoir ses limites car lorsqu’on rencontre un québécois on a souvent du mal à savoir s’il nous apprécie vraiment ou s’il est juste poli.

Le québécois, lui est un bon vivant, il est simple et prône

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TRAVAILLER AU QUÉBEC

Le travail au Québec est totalement différent qu’en France. D’emblée, trouver un emploi sur le territoire canadien est plus simple car il s’agit d’un très grand pays toujours en recherche de main d’œuvre. De plus, nous les français, vouons une véritable passion à la collection des diplômes et des stages, ce qui n’est pas pour déplaire aux Canadiens. Cela ne s’arrête pas là évidemment, une des plus grandes différences entre ces deux pays, c’est le rythme de travail. Les journées ici sont courtes, elles commencent généralement à 9h et se terminent vers 17h. Cela ne sert à rien de rester car au-delà il n’y a généralement plus personne. Parfois il est possible d’avoir une ou deux heures supplémentaires pour terminer un projet avant de l’envoyer au client mais cela reste un cas assez rare. Et je ne parle pas qu’en mon nom, mes amis travaillant dans divers domaines relatent les mêmes faits. En ce qui concerne les retards, il n’y a pas de crainte à avoir, ici à

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Montréal on est « cool ». D’ailleurs, la phrase de ma maître de stage dont je me souviendrais à jamais lorsque mon bus avait du retard « Il n’y a pas de trouble ». Et cela se ressent à grande échelle, lorsque vous prenez le bus ou le métro, personne ne se pousse, les gens font même la queue le long du trottoir, et si le transport est plein? Personne ne rentre, on attend le prochain. Tout simplement. Il n’y a pas de trouble !

er quelques heures ou prendre une journée c’est tout à fait possible. Certains aménagent même leur emploi du temps en fonction de cela. J’ajouterai que la hiérarchie au travail se fait moins ressentir, tout le monde se tutoie et cela rend l’atmosphère plus légère. Les lieux sont aménagés pour qu’on s’y sente comme à la maison, d’ailleurs pour ma part tout le monde travaille dans la même pièce.

Ce rythme de 5 à 7 permet aux québécois d’avoir une autre vie après le travail et de pratiquer de nombreuses activités voire même de combiner un deuxième job. D’ailleurs vous noterez que de nombreux événements ont lieu en semaine et commencent dès 17h tapante.

Un dernier point positif que j’ai noté est le versement du salaire bimensuel (pas systématique néanmoins) qui peut s’avérer utile pour ceux qui dépensent toute leur paie et qui attende tristement chaque fin de mois. Je me sens un peu concernée.

Vous l’aurez compris, si en France on attend avec impatience le week-end, au Québec on a l’impression de profiter tout au long de la semaine. De plus, des sorties entre collègues se font très souvent après le travail. D’autre part, la vie de famille passe avant le travail, s’il faut s’absent-

Pour conclure ce point sur le travail, en tant que stagiaire il m’arrivait parfois de me tourner un peu les pouces mais il s’agissait d’une petite agence de 4 personnes et le r ythme « cool » québécois y est aussi pour quelque chose.


RESTER À MONTRÉAL 1 mois après être arrivée à Montréal, je commençais à me demander à quoi ressemblerait ma vie après mon stage, comment se passerait mon retour en France. Et l’idée de repartir me rendait profondément triste. En discutant avec d’autres expatriés, on m’a suggéré de faire une demande de permis de travail qui me permettrait de rester 2 ans de plus après mon stage tout en ayant la possibilité de travailler si je le désire. Il faut savoir que ce permis de travail canadien déchaîne les foules car chaque année le gouvernement met sur son site internet plusieurs milliers de places (cette année 15 050) et les distribue au fur et à mesure de l’année aux individus inscrits qu’il aura tiré au sort. Certains attendent des années avant d’être tirés, d’autres quelques jours,

la raison pour laquelle les individus sont tirés au hasard demeure encore un mystère pour tous. Au moment de m’inscrire, j’avais d’ailleurs fait un rapide calcul à partir du nombre de personnes inscrites et de places restantes, mes chances d’être tirée était de 1 chance sur 11, autant vous dire que je n’y croyais pas. Mais comme l’inscription dans le bassin n’est pas payante tant que vous n’êtes pas tiré, je me suis dit que je ne perdais rien à essayer. 2 mois après mon inscription je voyais le nombre de places disponibles diminuer, les rondes d’invitations s’enchaîner mais sans jamais recevoir aucun mail du gouvernement. Je profitais de chaque instant mais je ne m’investissais pas dans l’amélioration de mon logement, ne faisais pas de pro-

jets sur le long terme, j’étais toujours dans la retenue sur le plan émotionnel ayant conscience que je devais reprendre l’avion dans 4 mois et quitter les gens que j’aime. Profiter sans trop profiter finalement. Et puis au moment où je n’y croyais plus, le mail du gouvernement est arrivé. Ni trop tôt, ni trop tard. Il est arrivé au moment de ma vie où il le devait. Les démarches furent les mêmes que pour celles de mon stage à quelques choses près, avec les données biométriques en moins à fournir car celles-ci sont valables 10 ans. Quelques jours après j’obtenais ma lettre m’autorisant à venir récupérer mon visa. Bon, le seul bémol maintenant c’est de devoir sortir du territoire et donc de se faire obligatoirement un petit road-trip aux États-Unis.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier la direction de la Bourse Régionale de Mobilité Internationale pour m’avoir grandement aidée à financer mon voyage et qui sans eux cela n’aurait pas eu lieu.

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Je tiens également à remercier l’Université Lumière Lyon II et tout particulièrement Valérie Raison pour m’avoir guidée pendant toutes les démarches administratives dans l’obtention de cette bourse.

Je souhaite pour finir, remercier l’agence Bivouac Studio pour m’avoir permis de réaliser mon stage dans leur structure.


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