SMARTPHONES Leurs vraies performances en photo & vidĂŠo
Avec les mesures
Tests
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Photophones
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N° 350 • Janvier-février 2013
Qui n’a pas son tout-en-un de poche? • Rédaction générale Guy-Michel Cogné (directeur de la rédaction), Ronan Loaëc (rédac’chef), Benoît Gaborit, Isatis, Pascal Miele, Pascal Druel, Frédéric Polvet. • Responsables des rubriques Tests reflex, hybrides & compacts : Guy-Michel Cogné, Ronan Loaëc, Pascal Miele, Pascal Druel. Objectifs, écrans, imprimantes : Pascal Miele. Logiciels : Guy-Michel Cogné. Expos, concours, stages : Benoît Gaborit. Événements : Hervé Le Goff. Leçon de Photo : Pascal Druel. Critique : Jean-Guy Couteau. Autres : Jean-Jacques Cagnart (Image), Patrice-Hervé Pont (rétro), Mana2C (livres). • Publicité – Nadège Coudurier et Marie-Thérèse Périssat. Courriel :pub@photim.com • Production – Petites annonces : Sylvie Guimard. Studio : Jean-Guy Couteau, Emmanuelle Dartayet, Lucie Marembert. Coordination : Marie Cogné. • Envoyer infos & communiqués de presse : - Matériel, livres, actu : redaction@chassimage.com - Expos, concours, stages : calendrier@chassimage.com • Poser une question technique : Uniquement via le service “Questions à la Rédaction” (réservé aux abonnés), sur www.chassimages.com. Nous ne pouvons pas répondre par téléphone, ni aux questions nécessitant courriels ou courriers privés. • Abonnements : Éditions Jibena, BP 80100, 86101 Châtellerault Cedex. Tél : (33) 0-549-85-4985. Fax : (33) 0-549-85-4999. Service abonnements : abonne@photim.com Boutique Photim : commande@photim.com • Direction : Chasseur d’Images, 13 rue des Lavoirs, 86100 Senillé. Tél : (33) 0-549-85-4985. Fax : (33) 0-549-85-4999. GPS : N46 46 32 EO 00 35 02 • Service Photo : Chasseur d’Images, BP 80100, 86101 Châtellerault Cedex (merci de ne pas envoyer de photos par courriel mais sur clé USB, CD ou DVD, avec l’index-catalogue imprimé… c’est super pratique ! ). • Service Publicité : Courriel :pub@photim.com Éditions Jibena, 13 rue des Lavoirs, 86100 Senillé. Tél : (33) 0-549-85-4985. Fax : (33) 0-549-85-4999. • Réseau Presstalis : Presse-Promotion, 15 rue des Lavoirs, 86100 Senillé. Ligne réservée aux diffuseurs de presse : (33) 0-549-85-4970. Membre de l’OJD et du BVP. Dépôt légal à parution – Directeur de la publication : Guy-Michel Cogné. – Édité par Jibena, S.A. au capital de 549.000 €, 4 rue de la Cour-des-Noues, 75020 Paris – Printed in France par RPG, La Chapelle-en-Serval. – ISSN : 0396-8235 (normal) et 1961-5043 (Pocket). Copyright © 2012. “Chasseur d’Images", “Chassimages”, "Photim", “Photimage”, “Nat’Images”,"L’ABC de la Photo",“PhotoFan” et "DPI’Mag" sont des marques déposées – Tous droits réservés pour tous pays. Reproduction interdite, quel que soit le procédé (y compris, photocopie, numérisation, Internet, bases de données…). Toute représentation ou reproduction, même partielle, sans accord préalable est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle). Commission paritaire : n° 1012K82200. Chasseur d’Images n’accepte aucune publicité rédactionnelle. Les marques citées le sont dans un seul but d’information et à titre gratuit. Ces citations ne signifient pas que les procédés soient tombés dans le domaine public. L’envoi de textes ou photos suppose que l’auteur possède les autorisations éventuellement nécessaires à leur diffusion et implique l’accord des auteurs et modèles pour une reproduction libre de droits. Les documents, insérés ou non, ne pourront être rendus.
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Ce numéro est tiré à 167.000 exemplaires
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uand, il y a quelques années, les premiers appareils photo numériques ont fait leur entrée dans les colonnes de Chasseur d’Images, il nous a fallu faire face à une véritable levée de boucliers de la part de lecteurs tellement attachés au film qu’ils considéraient que nous les trahissions en parlant d’image électronique. On connaît la suite et, sans renier le plaisir que nous prenons encore à patouiller dans l’hyposulfite et à voir naître une image noir et blanc dans la cuvette du labo, cela ne nous empêche pas d’utiliser le jet d’encre Epson pour réaliser des tirages géants sur du papier Baryta qui n’a rien à envier aux supports d’hier… En ouvrant ce numéro, certains risquent d’être surpris de voir que nous testons désormais les téléphones photo avec la même rigueur que les objectifs et les appareils numériques. À cela, une raison: certains d’entre eux sont devenus des appareils photo à part entière et offrent désormais une qualité d’image équivalente à celle des compacts d’il y a deux ou trois ans! 41 millions de pixels pour l’un, un mode panorama 25 Mpix pour l’autre, la vidéo HD pour la plupart… et des fonctions d’échange et de mise en ligne à rendre jaloux le plus expert des photographes. L’image est devenue l’une des nouvelles priorités des fabricants pour séduire une clientèle demandeuse en la matière. Côté prise de vues, le photophone reste, bien sûr, un outil des plus basiques. Compacité oblige, il ne reçoit pas encore les zooms optiques puissants qui font le succès des “bridge-cameras” et il reste donc peu adapté à la photographie de sujets lointains ou de scènes d’action, car il ne permet pas d’aller chercher le sujet là où il se trouve. Victime de sa miniaturisation extrême, il doit se contenter de capteurs minuscules qui avouent leurs limites en basse lumière. Enfin, sa forme n’est pas idéale pour le photographe qui doit tenir le précieux objet entre ses doigts écartés tout en faisant en sorte de déclencher sans que l’ensemble bascule.
Il n’en est pas moins vrai que, derrière l’objectif, les neurones du photophone sont mis à rude épreuve et que les logiciels de traitement embarqués délivrent des images qui font illusion. Tirer un 30 x 40 d’après un fichier de téléphone photo n’est plus un rêve et certains reporters ne se privent pas d’utiliser cette possibilité pour traiter des sujets où un téléphone passe inaperçu, alors qu’un appareil photo serait rejeté. Que ce soit lors d’une réunion de famille, dans la rue ou en toute autre occasion, dès qu’un événement imprévu survient, c’est une forêt de téléphones qu’on voit fleurir! Toujours à portée de main, le photophone est vite opérationnel alors qu’il est fréquent que l’appareil photo soit resté… à la maison! Pour toutes ces raisons, il était logique que les téléphones photo soient testés à égalité avec les compacts et c’est pourquoi nous avons installé une collaboration avec DxOLabs pour présenter côte à côte les mesures DxOMark et nos observations de terrain. Le but n’est évidemment pas de nier le potentiel des reflex (indétrônables sur le terrain des possibilités, des performances et de la qualité), ni les avantages des compacts (dont certains rejoignent les téléphones sur le terrain de la “libre circulation des images”), mais d’offrir à ceux qui en ont assez de voir leurs poches squattées par quantité d’objets plus ou moins redondants, des éléments sérieux et objectifs pour bien choisir ce qu’il faut bien appeler un “tout-en-un”.
Guy Michel Cogné
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PhotoPhoneTest
Le photophone atteint l’âge adulte Voici venu le moment de le tester comme un véritable appareil photo ! Un téléphone qui signe des photos de 41 mégapixels, un autre qui réalise des panoramas à main levée, des photophones qui filment les bons moments de la vie en Full-HD et rendent l’échange de photos et de vidéos aussi simple que l’envoi d’un SMS… Pas de doute, le photophone est devenu adulte! Dans ses laboratoires, DxOMark teste la qualité d’image des mobiles selon une procédure aussi rigoureuse que celle appliquée aux boîtiers et objectifs et confirme que certains téléphones ont déjà dépassé les compacts que nous admirions il y a quelques mois. Sans renier les mérites d’un véritable appareil photo, le temps est venu de nous intéresser à ces outils… avec l’œil d’un photographe! quelques pas de la tour TF1, dans l’atmosphère feutrée d’une pièce entièrement peinte en noire, un technicien s’affaire entre des mires, des boîtes à lumière, des chartes de couleur, d’innombrables instruments de mesure et de drôles de tableaux composés d’objets colorés, mats et brillants. Demain, il sillonnera Paris en suivant un itinéraire rigoureusement balisé de Beaubourg à la tour Eiffel, avant de rentrer au bercail pour une série de portraits, eux aussi minutieusement contrôlés. Nous sommes chez l’éditeur de DxOMark et nous venons d’arriver au beau milieu du test d’un nouveau téléphone mobile qui fera bientôt son apparition dans les vitrines mais dont les premières évaluations sont déjà très prometteuses. Les tests DxOMark des téléphones photo reposent sur un constat simple : il se vend, dans le monde, plus d’un milliard de mobiles, dont 640 millions de smartphones. Rien qu’en France, 4,5 fois plus de photophones que de compacts numériques et 27 fois plus que de reflex! La qualité d’image est devenue l’un des premiers critères de choix des acheteurs… mais elle n’a jamais encore été évaluée de façon rigoureuse. Forte d’une expérience, qui repose sur 2.500 couples boîtier-objectif déjà testés et plus de 200.000 mesures disponibles, la société française DxOLabs s’est donc attaquée à ce vaste chantier en se donnant pour mission de réaliser des mesures objectives et de permettre la comparaison, en termes de qualité d’image, entre des appareils qui, jusqu’alors, n’étaient pas attendus sur ce terrain.
À
Q Tester en comparant Le challenge n’était pas évident à tenir car, contrairement aux objectifs ou aux reflex, dont de nombreux éléments peuvent être mesurés séparément, le téléphone
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photo est un tout: un ensemble homogène mais fermé qui, pour l’instant, ne permet pas à l’utilisateur de contrôler tous les paramètres de prise de vues. Sans réglage d’exposition, sans contrôle du diaph, pratiquement toujours utilisé en mode autofocus et enregistrant en Jpeg des images affectées de défauts spécifiques (dont le “color shading”), le photophone délivre des résultats qui sont très dépendants des conditions d’utilisation, ce qui rend la comparaison objective entre différents modèles extrêmement délicate à réaliser. C’est en partant de ce constat que DxOMark a rédigé une procédure rigoureuse qui consiste à mettre tous les appareils dans des conditions parfaitement contrôlées et à combiner mesures de laboratoire et analyse perceptuelle de scènes naturelles. Couleur, exposition, contraste, bruit numérique et restitution des détails, artefacts, autofocus, flash et vidéo… tout est mesuré, comparé, et chiffré dans le seul but d’aboutir à une évaluation de la qualité d’image qui se résume en une seule page, mais qui repose sur une trentaine de pages de données obtenues après 400 photos et 20 vidéos réalisées dans des conditions de lumière reproduisant les scènes types auxquelles l’appareil sera confronté une fois dans les mains de l’utilisateur.
Q L’analyse perceptuelle Conçus pour permettre des prises de vues faciles et rapides, les photophones ne comportent pratiquement aucun réglage et s’adaptent automatiquement au sujet. Cette logique grand public est idéale pour l’utilisateur mais place le technicien dans une situation délicate quand il lui faut évaluer les performances de chaque modèle car la moindre variation de cadrage ou de lumière peu conduire à un résultat différent.
Tests & mesures Au labo DxO, on teste les téléphones photo! Prises de vues sur mire et mesures physiques de la couleur et des performances optiques sont complétées par l’analyse perceptuelle de sujets types. Ici, un technicien effectue des prises de vues sous éclairage contrôlé, qui seront analysées afin de mesurer la façon dont, selon les conditions, un photophone restitue les couleurs. De nombreux autres tests seront réalisés, tant sur mires que sur des sujets réels afin d’analyser et comprendre tous les paramètres qui font qu’au final, certaines photos sont meilleures que d’autres.
• Lumière : qualité et quantité. La procédure de DxOMark s’affranchit de ce problème en simulant des conditions d’éclairage normalisées, représentatives de l’usage auquel est destiné l’appareil. Lors des tests, le mobile sera soumis à différentes températures de couleur (lumière du jour D65, tungstène A, fluorescente TL84 et blanc-clair CW), en même temps qu’à des intensités lumineuses progressives: 5 lux (rue de nuit), 20 lux (restaurant), 100 lux (salle bien éclairée) et 700 lux (ciel gris nuageux). Cas qui en diront long sur les performances de cet ensemble indissociable que sont capteur et logiciel embarqué et qui permettront de révéler que tel appareil, excellent en plein jour, voit la qualité de ses images s’effondrer face à des scènes peu éclairées. Pour ce test, outre l’appareillage utilisé pour faire varier la lumière en qualité et en quantité, DxOMark photographie une scène standard composée d’une multitude d’objets. L’analyse des images permet de comparer la manière dont les téléphones restituent couleurs, textures, zones denses ou plages claires. Certains points sont mesurés, d’autres évalués visuellement par comparaison. Cette analyse est révélatrice du soin apporté par le fabricant à l’optimisation de l’image avant sa transformation en un fichier Jpeg: votre photo! • Sur le terrain… Le test est ensuite complété par des mesures en plein air, sur des sujets choisis en fonction des pièges qu’ils comportent. Sur telle image, les ingénieurs rechercheront les artefacts sur des points lumineux ou la manière dont le mobile gère le délicat compromis entre lissage du bruit numérique et restitution des détails fins. Sur un autre sujet, ils analyseront les franges colorées ou évalueront la dynamique, c’est-àdire l’aptitude de l’appareil photo à restituer des sujets comportant de forts écarts de contraste.
• Dans les conditions de l’utilisateur. Pour assurer la fiabilité des mesures perceptuelles, l’appareil en test est évalué en même temps qu’un modèle de référence, à nouveau soumis aux mêmes conditions. Toute variation de la procédure sera ainsi mise en évidence. Mais les “DxO men” ne sont pas que des hommes de laboratoire et savent se mettre dans les conditions de l’utilisateur, les images sont donc évaluées sur les équipements auxquels elles sont destinées: téléviseur HDTV, écran d’ordinateur à 100 %, web… Il ne s’agit pas là d’un excès de précautions, mais d’une façon fiable de mettre en évidence des défauts ou imperfections qui seraient invisibles sur le trop petit écran du mobile.
Q Mesures “physiques”: le savoir-faire DxO appliqué aux téléphones photo Depuis près de dix ans, les tests de Chasseur d’Images sont réalisés avec l’outil DxO Analyzer qui permet de mesurer la qualité des objectifs et des appareils photo numériques. Ils reposent sur un ensemble de mesures physiques également utilisées pour les modules du logiciel de traitement des fichiers Raw, DxO Optics Pro. La société DxOLabs fournit ses outils aux fabricants de capteurs, d’objectifs, d’appareils et de mobiles pour la mesure de leurs produits en cours de fabrication ou en fin de chaîne et on les retrouve jusque dans les puces de certains modèles; c’est dire si son expertise est importante! Il était donc logique que DxOLabs applique ce savoir-faire aux photophones et complète ses analyses perceptuelles par les mêmes mesures physiques que celles appliquées aux objectifs et reflex! Au labo DxOMark, nous avons retrouvé les mobiles face à des mires que nous connaissons bien: mire damier de couleur, mire de points pour mesurer netteté,
Résolument dédié aux tests et aux mesures, le site internet DxOMark est devenu le point de passage favori de ceux qui veulent en savoir plus sur les capteurs, les objectifs, les boîtiers… et, désormais, les mobiles! On y trouve les courbes et les données chiffrées d’un grand nombre de matériels, réunies dans une base de données enrichie dès que des nouveautés arrivent sur le marché. Seul obstacle pour les francophones : les commentaires sont rédigés en anglais seulement. Un comparateur permet de réaliser l’évaluation simultanée de plusieurs matériels et d’en visualiser points forts et faiblesses. À découvrir sur www.dxomark.com
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PhotoPhoneTest résolution et distorsion. Mêmes conditions, mêmes mesures… mais, des points de contrôle qui prennent en compte les spécificités des photophones (AF ne faisant pas le point entre deux images ou lissage du bruit qui change selon le niveau de lumière, par exemple!).
Q Les étapes du test d’un téléphone photo
Ci-contre, image réalisée avec un iPhone 4s, sous éclairage tungstène à 20 lux. En bas, la même image, réalisée avec le même appareil, mais en lumière du jour sous 700 lux. L’analyse de chacun des multiples sujets de référence que comporte ce “tableau” permettra une première évaluation de la qualité des images délivrées par le mobile sous différentes conditions d’éclairage, variant à la fois en qualité et en quantité. D’autres salves de mesures, sur des sujets en extérieur ou en studio, suivies par des mesures physiques sur mires ou charte de couleur, complètent le protocole DxOMark Mobile.
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Avant de délivrer leur rapport d’une trentaine de pages de données chiffrées, courbes et graphiques, les ingénieurs doivent réaliser plusieurs centaines d’images dans des conditions rigoureuses. La note globale reposera sur sept catégories de tests : couleur, exposition, contraste, bruit, texture, optique et autofocus. • Couleur. Le test consiste à photographier, sous un éclairage connu, une charte Gretag-Macbeth puis à analyser chacune de ses 24 plages pour mesurer l’exactitude de la restitution des tons. Le résultat est rapporté sous la forme d’un graphique CIE-Lab sur lequel les points colorés symbolisent la vraie couleur (celle qu’aurait dû restituer l’appareil); les flèches qui s’en éloignent symbolisent l’écart et le sens de la dérive. DxO double cette mesure par un test de perception consistant à photographier un personnage porteur de la charte Gretag au centre d’un fond uniforme sous éclairage tungstène. On visualise ainsi à la fois l’exactitude des couleurs et l’uniformité dans le champ. En raison de leur extrême compacité, les photophones présentent souvent un défaut se traduisant, par exemple, par une sorte de dégradé allant du rose au centre vers le vert sur les bords: gênant quand la mariée est en blanc! • Exposition et contraste. Faute des réglages présents sur les reflex et compacts évolués, l’utilisateur doit s’en remettre à l’exposition automatique. Le test repose sur une série de prises de vues réalisées sur des sujets types et analysées visuellement: exposition globale de la scène et aptitude à restituer de forts écarts de contraste. N’oublions pas que, sur ces appareils, les photos sont enregistrées en Jpeg et que les corrections ultérieures sur ces fichiers au potentiel limité ne seront pas aussi efficaces que s’il s’agissait de fichiers Raw. • Bruit et texture : l’impossible compromis. Le “bruit” est à la photo numérique ce que le grain était au film: aux limites du capteur, les images deviennent “floconneuses”, bruitées, et présentent un rendu qui s’apparente à un amalgame de pixels. Pour limiter ce phénomène et retarder l’apparition du bruit, les fabricants utilisent des algorithmes de lissage… mais un lissage trop poussé détruit les détails les plus fins. Les mesures DxOMark visent à comprendre et évaluer le traitement effectué avant enregistrement, à déceler l’action d’un filtre d’accentuation des détails et/ou d’une fonction de débruitage. Le juge de paix est un tableau de feuilles mortes, sujet composé de textures aléatoires, telles qu’on en trouve dans la vie courante (par exemple chevelure, vêtement froissé, feuillages…). En pratique, le bruit numérique se manifeste à mesure que la luminosité diminue et se perçoit davantage dans les zones sombres de l’image. Il peut aussi apparaître dans un ciel ou une zone claire si, confronté à un manque de sensibilité, le logiciel du photophone choisit de booster l’image au lieu d’allonger le temps de pose! On comprend la difficulté qu’il y a à quantifier ce genre de problème ; le photophone est un ensemble fini qui produit des images optimisées selon les préférences de son concepteur, lesquelles peuvent changer
Tests & mesures d’un modèle à l’autre ou évoluer au hasard des mises à jour! Ainsi, un fabricant confronté à un capteur peu sensible, pourra obtenir de belles performances en allongeant le temps de pose (donc en fournissant davantage de photons au capteur!), avec tous les risques de flou de bougé qui en découlent. Un autre activera le flash ou réduira la durée de la pose. Un autre choisira des compromis, privilégiant, selon la lumière, tantôt les détails, tantôt le lissage du bruit, tantôt un compromis entre les deux… solution idéale mais compliquée à développer et pénalisante en temps de calcul. Ces choix n’échappent pas aux techniciens de DxO et, rapportés à l’usage, comptent dans la note finale. • Qualité optique. Les objectifs des photophones sont testés selon un protocole voisin de celui des objectifs photo ; nous sommes en terrain connu, puisqu’il s’agit du type de mesures que nous réalisons depuis que le labo-CI a adopté les outils DxO. Tout commence par la photographie d’une mire de points, puis par l’analyse des images obtenues via le logiciel Analyzer. On mesure les principaux défauts de l’objectif: aberration chromatique, distorsion, vignetage en différents points (centre, bords et angles) comme pour une optique de reflex. Sans oublier que, sur un mobile, l’objectif, le capteur et le logiciel sont indissociables et qu’il peut donc arriver à DxO d’analyser des images qu’il a contribué à corriger, avant enregistrement du Jpeg, si le fabricant de l’appareil s’est offert sa technologie. • Quand la lumière manque… Au début privés de flash, les photophones reçoivent désormais un dispositif d’assistance permettant de réaliser des photos dans l’obscurité totale ou de sauver des sujets insuffisamment éclairés. Autant le dire, ils n’offrent ni la portée ni la couverture ni la qualité des flashs des reflex, mais DxO les teste loyalement en mesurant l’intensité des éclairs, la répartition lumineuse, la balance des blancs, la répétabilité, mais aussi la fidélité des couleurs et des dégradés ou l’exposition d’après des images réalisées avec le flash seul ou en éclairage combiné. Le score obtenu est à nos yeux un critère de choix important pour un téléphone mobile qui, en tant que compagnon quasi permanent du “photographe-mobile” est appelé à opérer dans des conditions de lumière les plus improbables. • Autofocus. Le fonctionnement des photophones varie énormément d’un modèle à l’autre. Dans un premier temps, certains descriptifs audacieux (!) faisaient un adroit amalgame entre mise au point automatique et absence de mise au point, les objectifs étant calés sur l’hyperfocale. L’arrivée de capteurs plus performants a rendu nécessaire un réglage plus précis et l’autofocus se généralise, mais avec d’importantes différences. Sur certains modèles, l’AF ne fonctionne pas à tous les niveaux de lumière, sur d’autres c’est à l’utilisateur d’indiquer sa plage de référence, sur d’autres encore une fonction de détection de visages facilitera le réglage. Autant de variantes qui nécessitent à la fois un examen poussé de l’appareil pour comprendre son fonctionnement et qui obligent les testeurs à une grande vigilance. Les tests sont réalisés sur la base de la norme ISO 12233 et reposent sur un sujet à fréquence progressive qui permet de mesurer la capacité de détection de l’AF, sa précision et sa répétabilité sur 30 déclenchements successifs (avec défocalisation entre chaque image), en mode auto ou en mode forcé (tap-to-focus). Ils sont effectués en haute et en basse lumière.
Ici, l’un des tests les plus délicats pour les mobiles: ces textures aléatoires permettent d’analyser la restitution des détails fins, le bruit numérique et quantité d’autres points qui résultent à la fois des performances du capteur, du traitement d’image et même de la façon dont sont compressées les images avant l’enregistrement du fichier Jpeg final qui deviendra… votre photo! Installé sur un hexapode piloté par ordinateur, le photophone subit la dernière salve de mesures: DxO teste la stabilisation en lui imposant des cycles vibratoires variant en intensité et en durée. La mesure est automatique et repose sur les algorithmes de traitement du logiciel DxO Analyzer v5. Le protocole DxOMark a mis en évidence des carences jusque-là insoupçonnées, certains automatismes étant volontairement désactivés par les fabricants, en basse lumière, quand le processeur ne parvient plus à traiter tous les flots de données. Couleur, exposition, texture, bruit, autofocus et stabilisation sont des mesures physiques ; les artefacts sont, quant à eux, évalués de façon perceptuelle.
Q Le photophone à l’assaut des compacts Lors de sa première présentation des tests DxOMark Mobile, Jérôme Ménière a fait sensation en affichant un tableau comparatif du score global obtenu, par trois appareils photo célèbres et un photophone : 77 pour le Canon PowerShot G9, 88 pour le PowerShot S100, 95 pour le reflex Nikon D700… et 81 pour le Nokia 808 Pureview! Cette note ne préjuge en rien des possibilités offertes par chacun de ces outils, mais elle pose une réalité : en termes de qualité d’images, les meilleurs téléphones mobiles entrent en concurrence avec les appareils photo classiques. Le marché ne s’y trompe pas: toutes les études montrent que la qualité des photos et des vidéos est devenue l’un des premiers critères de choix des acheteurs de téléphones multimédia et, dans le même temps, les ventes de compacts numériques sont en baisse de plus de 40%. On constate que le téléphone est devenu un objet dont beaucoup ne se séparent jamais; c’est sur lui qu’on se précipite dès que survient l’occasion de prendre une photo ou d’enregistrer une vidéo. Toujours prêt à déclencher
et à partager ses images, il fait de plus en plus partie du paysage des photographes. Pour Chasseur d’Images, le moment est venu de considérer les photophones à égalité avec les compacts numériques et à présenter loyalement les avantages et les inconvénients de ces deux familles d’outils. Sans prosélytisme, mais en considérant la qualité des images et les possibilités et limites des uns et des autres. À ce titre, la procédure DxOMark Mobile représente un apport considérable, car elle permet à nos journalistes de se reposer sur des mesures fiables, comparables et répétitives qui ne sont pas basées sur des chiffres, mais sur une appréciation objective de la qualité des résultats. Pour la première fois, nous avons à notre disposition des données permettant de connaître et de comprendre avec précision le fonctionnement de ces appareils face à tous les types de sujets qu’ils sont appelés à croiser. Nous allons donc pouvoir dissocier deux phases importantes d’un banc d’essai : d’un côté l’analyse du produit, de ses fonctions, de son ergonomie et de ce qu’il apporte sur le terrain et de l’autre le chiffrage des résultats. Jusqu’à maintenant, les téléphones photo nous avaient habitués à des descriptifs succincts mettant en avant le nombre de pixels, l’esthétique ou les fonctions gadgets: désormais nous saurons tout ce que les fiches techniques ne nous disent pas… Guy-Michel Cogné
Sur ce graphique, la qualité d’image comparée entre deux compacts numériques, un reflex et le photophone Nokia 808 (41 Mpix en mode Pureview). Chasseur d’Images n° 350 - 15 décembre 2012
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APPLE iPhone5
PhotoPhoneTest
La naissance d’un nouvel iPhone est toujours saluée par les médias comme un événement mondial. Pourtant, quand le iPhone 5 a été dévoilé, beaucoup lui ont reproché le peu de différences avec le 4S. Apple met en avant ses nouvelles fonctions photo-vidéo; c’est justement sur ce terrain que nous l’avons testé!
Janvier 2013
72/100
epuis quelques années déjà, Apple travaille à l’amélioration de la qualité des images délivrées par ses téléphones. Le iPhone 4, avec son capteur 5 Mpix a été l’un des premiers à crédibiliser la prise de vues avec un mobile ; le 4S et, plus récemment le iPhone 5, marquent un nouveau pas en avant et se positionnent comme des alternatives sérieuses aux appareils photo compacts. 8 millions de pixels, un autofocus performant, la possibilité de personnaliser de nombreux paramètres, des fonctions avancées tel le panoramique jusqu’à 28 Mpix… cela parle aux photographes!
D
• Photos 8 mégapixels • Autofocus • Reconnaissance de visages
Q Prise en main & ergonomie
• Fonction HDR • Mode panorama 28 Mpix • Vidéo Full-HD • Géolocalisation des images • Écran Retina 1.136 x 640
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Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
Nous ne reviendrons pas sur les critères d’esthétique et de taille déjà maintes fois décrits: le iPhone 5 est plus haut que ses prédécesseurs mais moins épais. Un argument pour la poche mais pas un atout au quotidien car il est si fin que, sur une table, il devient difficile à saisir! Le vrai bénéfice tient à l’écran Retina 1.136 x 640 pixels qui offre, par sa surface et sa finesse, un réel agrément même si, nous le verrons plus loin, il ne respecte pas les cadrages et tronque sévèrement les images. Un appui sur la touche principale réveille l’écran et donne le choix entre une flèche qui mène aux applications ou, surprise, l’icône d’un appareil photo pour passer directement en prise de vue! Ce raccourci placé dès l’écran d’accueil prouve la volonté d’Apple de faire du iPhone le témoin des bons moments de la vie: une seconde suffit pour passer de la veille au déclenchement, délai idéal en cas d’événement impromptu.
Le déclenchement se fait soit par les touches +/- sur le côté de l’appareil, soit par un bouton “déclencheur” simulé sur écran mais si mal placé qu’on le confond facilement avec la touche principale (on quitte alors le mode photo!) et que l’appareil pivote quand on le presse. L’objectif, situé dans l’angle supérieur, est tout aussi mal placé: tenir correctement le iPhone oblige à écarter les doigts et les cadrages à faible distance sont délicats car on cherche le sujet. Bref, la forme du iPhone est loin d’offrir la prise en main idéale pour la photo. À l’inverse, la navigation à l’écran bénéficie du savoirfaire d’Apple: choix entre photo et vidéo, paramétrage du flash, accès aux fonctions évoluées (HDR, panorama, affichage d’une grille de cadrage), tout est simple et intuitif. Seul “détail chagrin”, il faudra aller dans les sousmenus de l’application Réglages pour paramétrer les flux de photos (transferts automatiques), le diaporama ou le mode HDR (enregistrement des versions “avec et sans” ou “avec seulement”). Dommage qu’un raccourci n’ait pas été prévu quelque part dans les menus photo.
Q Fonctions photo Le IPhone 5 dispose de deux objectifs (donc de deux capteurs!): l’un au dos de l’appareil pour les prises de vues photo ou vidéo de qualité, l’autre côté écran, plutôt destiné à la discussion en ligne (ici, FaceTime), en qualité dégradée pour épargner les réseaux. C’est bien évidemment le système principal que nous avons testé. Côté usage, Apple a privilégié la simplicité et n’offre
Sur le Terrain L’objectif principal au dos de l’appareil est fortement décentré. Résultat, à courte distance, on cherche le sujet…
La plupart des réglages sont accessibles depuis l’écran de prise de vue.
Photo ou vidéo? Objectif avant ou arrière? C’est ici que l’on choisit.
Le bouton faisant office de déclencheur est mal placé et ne tombe pas naturellement sous le doigt, d’où des flous de bougé fréquents.
Sur la face avant, un objectif secondaire sera plutôt utilisé pour les conversations, car il est couplé à un capteur dont la qualité est insuffisante en photo. Un écran qui brille… une hérésie chère à Apple et qui se paie au soleil: entre reflets et luminosité, cadrer un paysage avec précision relève de l’exploit.
Ne pas confondre avec la touche principale, qui fait quitter l’appli photo et ramène au menu du iPhone.
En mode prise de vues les touches +/permettent de déclencher avec le pouce et de limiter les risques de bougé.
que des réglages minimalistes. Pas moyen d’intervenir sur la sensibilité, la résolution ou la balance des couleurs: c’est l’appareil qui choisit… Plus tard, on pourra éditer les images et leur apporter quelques corrections (exposition, yeux rouges, recadrage) depuis l’application. Sans oublier les innombrables possibilités des applications optionnelles, payantes ou non, proposées sur l’Apple Store (Instagram, Photoshop Express, etc.). Cette apparente simplicité cache en fait des automatismes performants: l’autofocus détecte automatiquement la position du sujet, reconnaît jusqu’à 10 visages et signale la zone prise en compte en la surlignant… mais on peut aussi forcer la mise au point en posant le doigt sur la zone désirée. Cet AF est un peu lent, notamment à courte distance, mais il est précis et, surtout, très régulier, comme le démontrent les mesures DxO. À noter aussi la possibilité de zoomer, en écartant deux doigts sur l’écran. Attention, ce n’est pas un vrai zoom mais un recadrage numérique qui consiste à n’utiliser qu’une partie des pixels. Autant recadrer ultérieurement: ça ira plus vite et ce sera plus précis • Photo au flash. Si la lumière fait défaut, l’iPhone active son “flash”, à savoir une LED puissante qui fournit un éclairage d’appoint pour des sujets situés à moins de 1,50 m. Par défaut, en mode auto, ce flash peut être forcé ou coupé, mais il n’est pas assez puissant pour fournir un éclairage d’appoint utilisable en plein jour pour déboucher un contre-jour. Malgré un rendu de couleur correct et une couverture satisfaisante, nous considérons ce flash comme une bouée de sauvetage pour sujets vraiment sombres et, dans tous les autres cas, nous préférons le rendu jaunâtre et le “grain” (bruit numérique) des images prises dans la pénombre au rendu peu naturel des scènes éclairées par cette LED.
Un quadrillage (facultatif) facilite une composition rigoureuse. Le mode HDR peut enregistrer chaque image avec ou sans effet.
• Le mode HDR. Supposé améliorer le rendu des sujets comportant de forts écarts de contrastes, le mode HDR donne de bons résultats… si on se contente de visualiser les photos sur le iPhone. Mais la qualité est très inférieure à ce qu’on obtient avec de bons logiciels de HDR. À moins d’être réfractaire à tout traitement ultérieur, autant retravailler ses images plus tard. • Mode Panorama. La pub télé pour le iPhone 5 met en scène la façon d’utiliser le mode panorama. Elle ne ment pas, c’est réellement facile et spectaculaire ! On balaie la scène lentement de gauche à droite en se laissant guider par une ligne et des cadres qui font comprendre si on va trop vite ou pas et si on tient le bon axe de pivot ; pendant ce temps, le iPhone enregistre une série d’images qu’il assemble à la volée jusqu’à restituer un panoramique pouvant atteindre 28 mégapixels. Le résultat est stupéfiant, les raccords quasi parfaits et, si on a bien suivi le guide, les seuls accidents possibles viennent des sujets qui se déplacent dans le champ durant la rotation: s’ils vont dans le même sens, ils semblent rallongés, dans le cas contraire, ils sont comprimés. Ceux qui sauront transformer ce “défaut” en effet créatif auront tout gagné!
Un vue miniature rappelle la photo précédente et permet de basculer en mode lecture
Fiche technique • Capteur: 8 mégapixels. Back-lit CMOS. • Objectif principal: focale fixe équivalente à 33 mm. Ouverture f/2,4. • Objectif secondaire (FaceTime): 1,2 Mpix et vidéo HD 720p. • Plage de sensibilité: de 50 à 1.000 ISO en mode standard et jusqu’à 3.200 ISO (binning). • Écran: 4“ de diagonale (10,16 cm), 326 ppp. Résolution de 1.136 x 640 pixels. Technologie Apple Retina. Contraste 800:1 (standard). Luminosité maximale de 500 cd/m2 (standard). • Fonctions photo: autofocus avec possibilité de sélection de plage. Reconnaissance de visages par apprentissage (10 visages). Mode panorama avec autoguidage du déplacement et contrôle d’erreur en temps réel (image assemblée jusqu’à 28 Mpix). Mode HDR avec enregistrement au choix de 1 ou 2 vues (avec et sans correction). Flash Led. • Vidéo: Full HD 1.920 x 1.080, 24/30 fps. Stabilisation. • Divers: GPS pour géolocalisation des photos et vidéos. Wi-Fi 802.11a/b/g/n (802.11n 2,4 GHz et 5 GHz). Bluetooth 4.0. • Dimensions et poids: 12,4 x 5,9 x 0,76 cm - 112 g (en marche). • Prix moyen: à partir de 679 € si achat “sec” sans abonnement sponsorisé. Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
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PhotoPhoneTest Q Filmer avec un iPhone 5 En vidéo, on retrouve la même simplicité, ,mais on perd le zoom numérique. L’autofocus, quant à lui, se comporte étrangement : en mode prévisualisation, il fonctionne en mode auto ou forcé… mais dès qu’on enregistre vraiment, l’AF ne marche plus qu’en mode forcé. Idem pour la stabilisation, qui se déconnecte quand la lumière manque, c’est-à-dire quand on en a le plus besoin ! Visiblement le iPhone peine à gérer à la fois le flux d’images et les fonctions d’optimisation et il faudra attendre un modèle 6 plus puissant pour filmer dans la pénombre. Heureusement, en plein jour, les vidéos sont superbes et même sur grand écran HD, on a du mal à croire que ces images sortent d’un… téléphone, tellement les couleurs sont fidèles et les détails fins. Nous aurions aimé une fonction Pause, permettant d’enregistrer plusieurs scènes en un seul fichier: malgré les possibilités des logiciels de montage, le “tourné-monté” fait gagner du temps.
Q Le iPhone 5, jugé par des photographes Utilisé comme appareil photo, le iPhone 5 souffre de sa forme et de la position de l’objectif et du déclencheur, peu adaptées à la prise de vues. Son écran brillant et salissant n’améliore pas les choses même s’il reste plus lisible, au soleil, que nombre de compacts photo. Enfin, l’absence d’un zoom optique le prive des reportages qui nécessitent de cueillir le sujet au plus près. Ces défauts sont le prix de la compacité voulue pour un outil aux vocations multiples, mais ils ne privent pas d’une excellente qualité d’image, tant en photo qu’en vidéo. De ce fait, le iPhone 5 peut rivaliser avec des compacts simples, d’autant qu’il pré-
sente sur eux l’avantage d’être toujours à portée de main. Les mesures DxO démontrent que le iPhone 5 dispose de tous les neurones souhaités : face aux scènes bien éclairées, il remporte des scores très homogènes avec juste une petite faiblesse côté bruit et textures. On notera aussi que ces résultats sont assez peu différents de ceux du iPhone 4S et que changer l’un pour l’autre ne se justifie pas vraiment. Durant nos tests, nous avons aussi recherché certains défauts qui ont animé les forums… et nous les avons trouvés ! Le fameux purple haze, se manifestant par des halos intempestifs quand des sources lumineuses entrent dans le champ n’est rien d’autre qu’un phénomène de flare amplifié par la taille microscopique des lentilles de l’objectif. Dès la sortie de la boîte, le iPhone 5 est donc capable de fournir des photos et des vidéos offrant un excellent potentiel et susceptibles d’améliorations ultérieures. Il sait aussi, nativement, échanger et transmettre ses images, adapter leur taille à l’usage prévu (message, courriel, sauvegarde iCloud ou mise en ligne sur les réseaux sociaux…) et dispose des fonctions basiques de postproduction et/ou de montage. Le catalogue des applications ouvre ensuite la porte à toutes les possibilités créatives, ludiques, voire professionnelles et, sur ce point, le iPhone a plusieurs longueurs d’avance sur les appareils photo numériques qui commencent tout juste à découvrir que les images sont faites pour être vues! Le iPhone 5 n’est pas le meilleur des photophones, mais son ergonomie (tenue en main exceptée), sa facilité d’emploi, son intégration immédiate dans la chaîne de l’image et, surtout, son système d’exploitation et son énorme bibliothèque d’applications, en font l’un des meilleurs (GMC) • choix du moment.
MESURES Précision des couleurs
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Les mesures de laboratoire sur des sources contrôlées mettent en évidence une balance des blancs qui vire aux tons jaunâtres en lumière artificielle (A). L’équilibre chromatique s’améliore en lumière du jour et dès que les conditions d’éclairage deviennent plus favorables. On note les mêmes conséquences sur l’homogénéité et le bruit.
Vignetage coloré (Color shading)
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Détail, acutance & bruit visuel La courbe bleue montre la chute de l’acutance (restitution des détails fins) à mesure que la lumière diminue. Dans le même temps, le bruit visuel devient plus perceptible (barres rouges). A 20 lux le bruit altère sensiblement les détails et les images deviennent médiocres. Sur ce point, le iPhone 5 reste donc perfectible.
Flash – Uniformité 1,2 1,0
Notes de terrain Chasseur d’Images
0,8 0,6 0,4
Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . . QQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . . . QQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . . . QQQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . QQQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . . . QQQQ
150
Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
0,2
• 5 lux • 0 lux
0
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Autofocus – Précision et répétabilité En basse lumière
En haute lumière
100%
100%
80%
80%
60%
60%
40%
40%
20%
20% • Mode Auto • Mode forcé
0 1
5
10
15
20
25
30
• Mode Auto • Mode forcé
0 1
5
10
15
20
25
30
Tests & mesures Eclairage tungstène/20 lux
Lumière du jour/700 lux
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
À 20 lux sous éclairage tungstène, on note une balance des blancs équilibrée, malgré un rendu chaud (jaune). La finesse d’image est bonne, mais des détails disparaissent, certainement en raison d’un traitement d’image visant à atténuer un bruit numérique d’aspect granuleux, qui est toujours visible, notamment sur la peau. À 700 lux sous éclairage naturel, l’équilibre chromatique est meilleur et les détails fins sont évidemment mieux restitués mais avec toujours une petite granulation dans les zones les plus sombres.
74/100
– couleurs et exposition très bonnes dans la plupart des conditions d’éclairage (au-delà de 20 lux); – bonne restitution des détails, même en conditions difficiles (8 Mpix équivalent et faible lumière); – autofocus un peu lent, mais précis et régulier; – bonne restitution des tonalités.
Le contre: – balance jaunâtre sous faible éclairage tungstène; – bruit important et perte de détails en basse lumière; – apparition d’un flare pourpre important sur certaines images; – l’image écran ne couvre que 88% du champ vertical, d’où un cadrage précis délicat.
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (équ.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
70/100
– superbes détails en conditions de hautes lumières; – stabilisation vidéo efficace en extérieur; – bon rendu des couleurs.
Le contre: – stabilisation peu efficace en intérieur et sur les sujets en mouvement; – l’autofocus ne fonctionne qu’en mode forcé. Décalage de mise au point perceptible; – image bruitée en conditions de basse lumière et dans les zones sombres, avec une composante de chrominance désagréable; – variations d’exposition quand l’éclairage de la scène varie; hautes lumières coupées.
APPLE iPhone5
Score global
72 / 100 Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
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NOKIA 808 PureView
PhotoPhoneTest
Côté pile, c’est un appareil photo, avec objectif, flash, déclencheur et l’ergonomie d’un compact numérique. Côté face, c’est un téléphone multimédia doté d’un système d’exploitation efficace, mais un peu désuet. Et sous le capot, Nokia a glissé un capteur 41 mégapixels et une optique signée Carl Zeiss, faisant du 808 PureView le plus ambitieux des téléphones photo.
Janvier 2013
77/100
• Géolocalisation des images
voir raison trop tôt, c’est avoir tort, dit le dicton. Il y a quelques années, Nokia a fait figure de précurseur avec un N95 qui fut le premier photophone orienté vers des photos de meilleure qualité et qui, doté d’un vrai zoom optique développé par Zeiss, arrivait avec les arguments nécessaires pour séduire les photographes. Ses différentes versions ont connu un joli succès, avant d’être poussées dans l’oubli par la vague iPhone, bientôt suivie de celle d’Android. Le combat avait changé de camp et se jouait sur l’environnement, le système d’exploitation et l’interface. Avec le 808 PureView, Nokia remet la qualité d’image au premier plan avec un argument qui fait mouche : 41 mégapixels! Mais attention: s’il y a bien, derrière l’objectif f/2,4 de 8 mm (équivalent 26 mm en 24 x 36) un capteur Cmos 41 Mpix, on n’en utilisera au maximum “que” 38… et encore, à condition de quitter le mode PureView! Et là, les choses deviennent difficiles à expliquer car PureView désigne la mise en commun de trois sources de savoir-faire : Zeiss pour l’optique, Toshiba pour le capteur et Analog Digital pour le traitement d’image. L’idée de Nokia n’est pas d’exploiter la pleine résolution du capteur, mais de l’utiliser pour produire des images de la meilleure qualité possible, tout en permettant un “zooming numérique x 4” sans dégradation.
• Vidéo Full-HD
Q Prise en main et ergonomie
A
• Photos jusqu’à 38 mégapixels • Zoom optique émulé • Autofocus • Flash Xénon • Programmes “résultats” • Mode Expert Photo
Tout cela, vous en conviendrez, n’est pas simple à expliquer et il y a fort à parier que le nouvel utilisateur fier de son jouet et n’en ayant pas encore saisi toutes les subtilités tombe dans le piège auquel nous n’avons pas échappé, consistant à chercher, sans les trouver, les fameuses photos 41 Mpix ayant déclenché l’achat!
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Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
Par défaut, le 808 est réglé en mode Automatique, et il faudra appuyer sur l’icône centrale de l’écran pour accéder aux réglages évolués. Là, on découvre une longue, liste d’options permettant de quitter le mode Auto pour passer en mode Scènes, lequel donnera accès à différents réglages types: Paysage, Macro, Portrait, Sport, Nuit, Portrait nuit, Spots ou Neige, comme sur un reflex ou un compact. Mais toujours pas de 41 Mpix! Pour lancer le grand jeu, il faudra opter pour le mode Créatif qui non seulement devient plus bavard, mais qui renseigne enfin sur ce que fera le 808. On entre alors dans un très long menu défilant qui offre pas moins de 28 choix et qui permet de régler trois niveaux de résolution (8, 5 et 2 Mpix), deux formats d’image (16:9 ou 4:3), deux modes d’enregistrement Jpeg (Normal et Superfin) ou de passer en résolution maximale! Si on ajoute à cela la possibilité de jouer sur la saturation, le contraste, la netteté, les “teintes de couleur” (Normal, Vive, Sépia,
Sur le terrain Le 808 dispose d’un “vrai-faux” zoom (zoom optique émulé) C’est ici que l’on règle la focale.
En appuyant ici, on accède à tous les réglages évolués et notamment au choix de la résolution, du mode, etc. Un vrai menu d’expert!
L’objectif principal au dos de l’appareil est placé comme sur un compact photo: au centre, décalé vers la droite. On échappe aux doigts devant!
Photo ou vidéo? Objectif avant ou arrière? C’est ici que l’on choisit.
On déclenche au choix par le déclencheur latéral qui, si on l’a décidé dans les Préférences, est toujours opérationnel, même appareil en veille. L’accès au mode prise de vue est ainsi instantané.
La barre latérale ne présente que les réglages utiles en fonction du mode choisi (Auto, Scènes ou Créatif).
Un second déclencheur, tactile, est présent à l’écran.
L’écran du Nokia est grand, lisible, mais brillant et salissant.
N&B) et même le mode de capture (Normal, Bracketing, Intervalles ou Retardateur), on voit que la liste est longue, flatteuse pour le grand expert, mais déroutante pour le non technicien. Voilà comment, après avoir critiqué un iPhone trop basique, on reproche à Nokia d’être allé un peu loin… Si vous possédez un 808, calez sur C2 PureView-8Mo, réglage idéal pour obtenir les meilleurs résultats en toutes occasions. Heureusement, une fois le 808 configuré “comme on aime”, on retrouve enfin un fonctionnement simple. Par goût, nous avons placé l’icône Photo sur le menu d’accueil, personnalisable ; c’est plus pratique. Et dans les Préférences de l’application, nous avons activé Capture si téléphone verrouillé, grâce à quoi la petite touche latérale devient un déclencheur toujours opérationnel.
Q Fonctions photo La forme du 808 a été pensée pour une utilisation à l’horizontale et le dessin de sa face avant est sans ambiguïté sur ce point. On approuve car la prise en mains est bonne pour un téléphone, avec les touches de zoom et de déclenchement placées comme sur un compact.
Un quadrillage (facultatif) facilite la composition.
Le souci du détail va plus loin: le déclencheur fonctionne en deux temps, activation de l’AF puis, au deuxième palier, déclenchement. Cet autofocus se montre précis et stable en haute lumière, mais ses performances se dégradent à courte distance et quand la lumière est basse (voir mesures DxO). De plus, la sélection de zone à l’écran permet d’obtenir une mise au point plus précise que via le déclencheur. • Photo au flash. Délicate attention, le 808 reçoit un flash Xénon, réputé meilleur qu’une LED. De fait, il fournit des éclairs puissants, stables et répétables avec une température de couleur et une exposition excellentes, y compris en cas de sources mélangées. Grâce aux classiques réglages Auto/On/Forcé, nous avons même pu l’utiliser en extérieur pour déboucher des portraits en contre-jour, ce qui est inédit sur un téléphone. La couverture laisse malheureusement à désirer: bonne au centre, médiocre sur les bords… • Fonctions avancées. Nous avons apprécié de trouver de vrais réglages de photographes et notamment un mode bracketing, utile pour les sujets impossibles. L’intervallomètre et le retardateur peuvent aussi rendre service, mais dommage que le support nécessaire pour utiliser un trépied ne soit fourni qu’en option: il est quasi indispensable! En revanche, nous ne saisissons pas trop l’utilité des modes N&B, sépia ni des curseurs de saturation, contraste et netteté, qui compliquent la prise de vues et qui, mal gérés, peuvent concourir à gâcher des photos. Sur un téléphone et même d’après des fichiers Jpeg, autant réserver ces manipulations à un post-traitement, d’autant que nombre d’applications se chargent très bien de toutes ces actions.
Une vue miniature rappelle la photo précédente et permet de basculer en mode lecture.
Fiche technique • Capteur: 41 mégapixels (38 effectifs), 7.152 x 5.368 pixels. • Objectif principal: focale fixe équivalente à 26 mm. en 24 x 36. Ouverture f/2,4. Plage de mise au point: 15 cm à l’infini. • Objectif secondaire: VGA, 30 fps. • Plage de sensibilité: de 50 à 1.600 ISO (auto ou manuel). • Écran: 4“ de diagonale (10,16 cm). Résolution 360 x 640 pixels. Capacitif et multitouch. Technologie Amoled. • Fonctions photo: autofocus avec possibilité de sélection de plage. Détection de visages. Flash Xénon. Intervallomètre, retardateur, bracketing auto. Programmes Résultats, tout auto ou Créatif. Pas de stabilisation photo. Stockage interne 16 Mo + micro SD. • Vidéo: Full HD 1.920 x 1.080, 30 fps. • Divers: GPS pour géolocalisation des photos et vidéos. Wi-Fi 802.11a/b/g/n (802.11n 2,4 GHz et 5 GHz). Bluetooth 4.0. • Dimensions et poids: 12,4 x 6 x 1,4 cm - 169 g (en marche). • Prix moyen: à partir de 460 € si achat “sec” sans abonnement sponsorisé. Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
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PhotoPhoneTest Q Filmer avec PureView 808 En vidéo, Nokia sort le grand jeu: cette fois on filme en 16:9 et on utilise le plein potentiel du capteur. En 1080p, on peut même zoomer sans perte de qualité dans un rapport de x3,7 fois, grâce au fameux “zoom émulé” déjà évoqué. Détail appréciable : la Pause n’a pas été oubliée et il est donc possible de réaliser un “tourné-monté” en enregistrant plusieurs plans à la suite. Les résultats sont inégaux. Autant les images sont éclatantes, avec des couleurs naturelles et des détails fins merveilleusement rendus quand la lumière est abondante, autant elles se dégradent en basse lumière. Le 808 est aussi fortement sujet aux effets de “rolling shutter” et, en vidéo toujours, la stabilisation et l’autofocus atteignent leurs limites : même en AF continu, le réglage ne se fait que très lentement, avec un phénomène de pompage désagréable. Consolation : Nokia a visiblement soigné le son et nous avons été agréablement surpris par la qualité audio d’enregistrements effectués sans précaution particulière dans une salle de spectacle.
Q Le PureView 808 jugé par des photographes La forme particulière du 808, son épaisseur et la technologie PureView, associant un capteur haute résolution, un objectif Zeiss et un traitement d’image de haut vol démontrent que Nokia ne s’est pas contenté d’ajouter des fonctions photo à un téléphone… mais aurait plutôt greffé un téléphone sur un compact. Cette logique se retrouve dans ses menus, dans ses réglages, dans la position des commandes… mais aussi côté résultats puisque ce 808 est, de très loin, le meilleur des trois photophones testés ce mois. Rappelons que, pour ses performances photo, il
décroche un score DxOMark de 81, contre 74 pour le iPhone 5 et 73 pour le Galaxy SIII. Bel écart! Le PureView 808 se sort bien d’affaire là où ses concurrents s’effondrent, en particulier en basse lumière, où le bruit numérique ne nuit pas à la restitution des détails. En vidéo, les résultats sont moins bons, à cause de l’AF et de la stabilisation qui pataugent en basse lumière, vraisemblablement en raison d’un microprocesseur fort occupé à traiter les flux d’images délivrés par un capteur dont la résolution se paie par des temps de calcul élevés. Pour un photographe exigeant, qui recherche un photophone capable de remplacer un compact de bon niveau et doté d’un zoom virtuel utilisable, le Nokia 808 est donc assurément le meilleur choix car il s’agit de l’appareil qui offre à la fois le plus de possibilités et les meilleures images. On trouve même un filtre ND, gris neutre, permettant par exemple d’augmenter le temps de pose en pleine lumière (par exemple pour restituer le mouvement d’un sujet). Étonnant sur un téléphone! Mais les photophones sont aussi choisis sur d’autres critères qui pèsent lourd dans les décisions et notamment sur leur esthétique et leur interface graphique. Or, sur ce plan, les choses se gâtent un peu et, face à un iPhone ou un Galaxy, le 808 ne fait pas vraiment envie. Certes Nokia a bien intégré la circulation d’images via les réseaux sociaux (Dropbox ou ses propres services), certes on peut accéder à quelques applications célèbres, mais cet environnement a un petit goût rétro et Nokia lui-même s’en éloigne sur les modèles sortis depuis la naissance du 808. Bref, nous voilà face à un outil qui séduira davantage les pragmatiques que les geeks. Nous résumerons par une formule : beau travail d’ingénieur, mais (GMC) • pas assez sexy.
MESURES Précision des couleurs
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Les mesures de laboratoire sur des sources contrôlées mettent en évidence une balance des blancs qui vire aux tons jaunâtres en lumière artificielle (A). L’équilibre chromatique est bien contrôlé et les couleurs sont plus naturelles et moins contrastées que sur la plupart des photophones. Le vignetage coloré (ci-dessous) est très bien maîtrisé : peu de variations dans le champ.
Vignetage coloré (Color shading)
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Détail, acutance & bruit visuel Ce graphique démontre de façon éclatante la supériorité du 808 sur ses concurrents en mode photo. Même en basse lumière, situation la plus critique, l’acutance reste élevée et le bruit numérique extrêmement bas. Jamais les deux courbes ne se rencontrent: ce sont donc d’excellentes performances.
Flash – Uniformité 1,2 1,0
Notes de terrain Chasseur d’Images
0,8 0,6 0,4
Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . QQQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . QQQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . QQQQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . QQQQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . . . . . . QQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . . . . . QQQ
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Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
0,2
• 5 lux • 0 lux
0
0%
20%
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100%
Autofocus – Précision et répétabilité En basse lumière
En haute lumière
100%
100%
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20% • Mode Auto • Mode forcé
0 1
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• Mode Auto • Mode forcé
0 1
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25
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Tests & mesures Éclairage tungstène/20 lux
Lumière du jour/700 lux
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
À 20 lux sous éclairage tungstène, le rendu général est très chaud, avec une dominante jaune rouge bien perceptible. On conserve des détails dans les zones sombres et le bruit, particulièrement bien maîtrisé, n’altère pas les détails fins. À 700 lux sous éclairage naturel, l’équilibre chromatique est réellement excellent et les différentes plages de référence de la mire DxOMark permettent d’apprécier la finesse de l’image, la très bonne restitution des dégradés dans les tons chair et le rendu globalement neutre des couleurs. C’est un excellent résultat pour un photophone.
81/100
– très bonne restitution des détails, même dans les conditions de faible luminosité; – excellente gestion du bruit dans les conditions de faible luminosité, loin devant ses concurrents directs; – couleurs agréables et moins saturées que la plupart des smartphones; – flash de bon niveau.
Le contre: – AF imprécis ou irrégulier à courte distance ou quand il est activé par le déclencheur; – légère dominante rougeâtre en basse lumière (T); – quelques irrégularités d’exposition dans les conditions d’éclairage difficiles (sujets à fort contraste).
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
68/100
– très bonnes performances en pleine lumière, avec des couleurs agréables; – bonne restitution des détails fins, en haute lumière.
Le contre: – en basse lumière, le bruit numérique est très important; – l'autofocus est peu réactif et, en mode continu, ne parvient pas à faire la mise au point sur les sujets très rapprochés; – la stabilisation ne corrige pas l’effet “rolling shutter”, et la qualité varie selon le type de scène avec un rendu tremblé sur certains sujets en mouvement.
NOKIA 808 PureView
Score global
77 / 100 Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
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SAMSUNG Galaxy S III
PhotoPhoneTest
Samsung ne se satisfait pas de la place de vedette qu’occupe Apple depuis son arrivée dans la téléphonie. La gamme des Galaxy S a été créée pour mettre fin à cette hégémonie. Particulièrement soigné, le Galaxy S III est un modèle très haut de gamme, aux fonctions photo et vidéo évoluées.
Janvier 2013
72/100
• Photos 8 mégapixels
ongtemps la photo au téléphone a relevé du gag: de piètres images sans beaucoup de débouchés. Aujourd’hui les photos produites par ce biais présentent une qualité qui rivalise avec nombre de compacts. De plus, les téléphones peuvent les afficher sur leur écran de taille respectable ou les envoyer vers l’un des nombreux services Internet permettant aux utilisateurs de se les partager. Le Galaxy S III est conçu pour répondre à ce double objectif : capturer de bonnes images et les exploiter au mieux.
• Autofocus
Q Prise en main & ergonomie
L
• Reconnaissance de visages • Fonction HDR
Le Galaxy S III est un appareil très fin (moins de 9 mm) mais d’assez grande taille, la faute à son imposant écran HD (12,2 cm). Les bords arrondis bénéficient d’un cerclage métallique qui assure une bonne prise en main. L’écran HD 1.280 x 720 est de type Super AMOLED, technologie garantissant une moindre consommation et une meilleure lisibilité en pleine lumière.
• Mode panorama • Mode meilleure photo • Vidéo Full-HD • Géolocalisation des images • Écran AMOLED 1.280 x 720
156
Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
La touche de réveil du téléphone affiche l’écran de déverrouillage où figurent diverses icônes: téléphone, “chat” (le dialogue, pas le félin !), Internet et photo. La prise de vue est donc immédiatement possible. Quand le téléphone est en mode actif, l’icône photo peut être disposée sur n’importe quelle page par l’utilisateur. L’activation du mode photo prend un peu plus d’une seconde et la prise de vue – la mise au point comme le déclenchement – se pilote entièrement depuis l’écran tactile.
L’objectif, placé en haut et au centre de l’appareil (tenu verticalement), dépasse très légèrement du boîtier, ce qui n’est pas une disposition idéale… heureusement, il bénéficie d’un verre de protection. L’interface en mode photo est prévue pour une utilisation verticale ou horizontale. La présentation est identique, seule change l’orientation des icônes. Par défaut les photos sont au format 4:3 (comme un compact) ; en vidéo on a droit, bien entendu, au format 16:9 de la HD. Selon le mode choisi, le déclencheur (bouton tactile à l’écran) figure un appareil photo ou un gros point rouge pour la vidéo. Le format de prise de vue photo, moins long que l’écran, laisse de la place pour certaines commandes: à droite, on trouve le sélecteur photo/vidéo, le déclencheur et une vignette de la dernière photo prise (elle permet d’accéder à la galerie où sont toutes les images) ; à gauche, une série d’icônes permet de paramétrer l’appareil, nous y reviendrons. Un discret rappel de la destination de stockage (téléphone ou carte micro SD) est affiché et, si on le désire, une grille de cadrage (tiers horizontaux et verticaux). Par défaut, le point est fait au centre mais on peut, du bout du doigt, placer l’AF sur n’importe quelle autre région de l’image.
Sur le terrain La photo enregistrée offre un cadrage plutôt précis. On notera qu’en vidéo l’angle est un peu moins large qu’en photo.
L’objectif principal au dos de l’appareil est décentré vers la gauche (approximativement sous l’icône centrale de la barre de menu).
Un rappel de la destination des images: ici, la carte mémoire micro SD.
Cette touche permet de basculer de la fonction photo à la fonction vidéo.
Sur la face avant, l’objectif secondaire (1,9 Mpix) est principalement destiné aux conversations vidéo, il sert aussi à empêcher le passage en veille si un utilisateur éveillé (yeux ouverts) se tient devant le Galaxy.
Le déclencheur photo. En mode vidéo, il fait office de bouton “marche/pause” (un bouton “stop” s’ajoute alors juste en dessous).
La barre de menu avec les cinq icônes affichées par défaut. D’autres fonctions (ISO, correction d’expo, etc.) peuvent remplacer celles proposées d’office. La touche de volume +/sert à zoomer… attention, il s’agit d’un zoom numérique, donc d’un simple recadrage de l’image.
Q Fonctions photo Le Galaxy dispose de deux appareils photo, un pour l’autoportrait (1,9 Mpix) et le “vrai”, sur la face arrière, pour la photo générale (8 Mpix). Dans la première configuration, l’appareil sert avant tout au chat vidéo mais il vérifie aussi que l’utilisateur a les yeux ouverts devant l’écran et garde alors l’appareil actif (“Smart stay”). Par défaut, l’appareil photo fonctionne de manière simple: on touche le déclencheur et il photographie. Ce mode élémentaire peut être amélioré, la barre d’icônes à gauche permettant d’accéder à quelques options, comme le mode de capture (image unique, rafale, panorama, HDR, etc.). La barre comporte 5 icônes mais on peut les remplacer par 11 autres possibilités (ISO, balance du blanc, etc.). L’accès aux effets, proposé par défaut, est idéal pour le grand public mais le photographe plus expert peut préférer un accès direct à la correction d’exposition par exemple. Le zoom numérique (x4) s’actionne avec deux doigts. On procède exactement comme lorsqu’on veut agrandir une image, d’ailleurs c’est ce dont il s’agit: un recadrage dans les 8 Mpix du capteur. La manœuvre s’avère parfois un peu délicate : si les deux doigts ne sont pas posés en même temps à l’écran, l’appareil ne zoome pas mais déplace le point AF. La touche de commande de volume sert aussi à actionner le zoom numérique, méthode souvent plus pratique que l’écran tactile.
Quand le cadre de la zone AF est vert, le point est effectué ; rouge, il est impossible à réaliser. La zone AF se déplace en pointant du doigt la zone voulue.
• Photo au flash. Le mode flash (auto, forcé, éteint) fait partie des icônes présentes d’origine dans la barre de gauche. Samsung semble conscient des limites du flash: par défaut, il est éteint plutôt qu’en auto. Ce flash est en réalité une Led qui s’allume avant la prise de vue pour aider l’autofocus, puis envoie un éclair au moment du déclenchement. Il faut considérer ce flash comme un outil de dépannage en cas de manque de lumière, n’espérez pas l’utiliser en éclairage d’appoint “intelligent” à la façon des meilleurs compacts experts. • Rafale. La prise de vues en rafale (environ 6,5 i/s) permet d’enregistrer jusqu’à 20 vues. Un bouton active l’option “meilleure image” qui capture 8 images et propose de conserver la meilleure de la série. Le système a ses propres critères de sélection (visage de préférence de face et yeux ouverts), plutôt pertinents et qui peuvent, si besoin, être outrepassés. • Le mode HDR. Le HDR façon Samsung est assez fort, parfois à la limite de l’effet spécial, mais il a l’avantage de vraiment compresser la dynamique. En plus, les multiples vues qui composent le fichier final sont capturées dans un délai qui ne paraît pas plus long que pour une photo classique. • Mode Panorama. Le panorama peut se faire à la verticale ou à l’horizontale. L’appareil enregistre des images successives pendant le déplacement de l’appareil, un cadre guidant le photographe durant l’opération. L’image générée est correcte : avec un sujet placé à bonne distance, on déplore peu de faux raccords. La résolution du capteur 8 Mpix n’est pas pleinement exploitée, la taille des panoramiques est variable (généralement de l’ordre de 1 à 1,5 Mpix de haut et 4 à 6 Mpix de long).
Une vue miniature rappelle la photo précédente et permet de basculer en mode lecture (galerie).
Fiche technique • Capteur: 8 mégapixels. Backlite Cmos. • Objectif principal: focale fixe équivalente à environ 30 mm. Ouverture f/2,7. • Objectif frontal: 1,9 Mpix. • Plage de sensibilité: de 100 à 800 ISO en mode auto ou manuel. • Écran: Super AMOLED 4,8“ (12,2 cm) de diagonale, résolution HD (1.280 x 720 pixels). • Fonctions photo: autofocus avec possibilité de sélection de plage. reconnaissance de visages. Rafale (20 vues en 3 secondes); mode meilleure image (sélection de la meilleure photo dans une rafale de 8); panorama guidé (horizontal et vertical); HDR avec enregistrement des deux vues, avec et sans correction. Nombreux effets disponibles dès la prise de vue. Flash Led • Vidéo: Full HD 1.080 p. Stabilisation. Suivi AF pendant la prise de vue. Fonction pause. • Divers: Processeur Quad Core 1,4 Ghz. GPS pour géolocalisation des photos et vidéos. Wi-Fi 802.11a/b/g/n. Bluetooth 4.0, synchronisation PC, Wi-Fi Direct. Mémoire intégrée 32 ou 64 Go, carte mémoire micro SD (jusqu’à 64 Go). • Dimensions et poids: 13,7 x 7,1 x 0,86 cm - 133 g (en marche). • Prix moyen: 480 € si achat “sec” sans abonnement sponsorisé. Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
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PhotoPhoneTest Q La Galaxy S III vidéaste Le passage de la photo à la vidéo s’effectue via un bouton virtuel sur l’écran. Le cadrage diffère en photo et en vidéo : ce n’est pas qu’une question de format (4:3 et 16:9), en vidéo l’angle est moins large. L’exposition, la balance du blanc et l’autofocus sont actifs en mode vidéo, l’image s’ajustant automatiquement pendant le tournage. Les modifications se font très progressivement (1 à 2 s), ce qui évite les effets de “pompage” désagréables. Le zoom numérique restant actif, plus que jamais sa commande depuis la touche de volume est préférable à l’utilisation de l’écran tactile. Le stabilisateur est efficace pour les scènes statiques, c’est une autre histoire quand l’opérateur est en mouvement! Le bouton rouge du déclencheur vidéo se transforme en bouton Pause pendant le tournage et s’accompagne alors d’un second bouton Stop. Via le bouton Pause, on peut interrompre une séquence puis reprendre le tournage – plusieurs fois si nécessaire –, à l’arrivée on aura une seule et unique séquence vidéo (un moyen simple de faire du montage dès la prise de vue). Pour obtenir plusieurs films séparés, il faut recourir au bouton Stop.
Q Le Galaxy S III, jugé par des photographes Le Samsung est un appareil photo meilleur que certains compacts bas de gamme… si l’on accepte de ne pas avoir de zoom. Par sa position (en haut du téléphone) et le fait qu’il dépasse légèrement du boîtier, l’objectif se salit rapidement. On peut le nettoyer, mais il gagnerait à être mieux protégé. Le large écran AMOLED est superbe, très fin et plus lisible en pleine lumière que de nombreux compacts.
L’objectif, grand-angle, est souvent pratique, mais collé à une longuevue ou à des jumelles il ne permet pas la digiscopie dans de bonnes conditions… dommage, on aurait eu un super-télé. Le zoom numérique x 4 ne remplace pas un véritable zoom: il s’agit juste d’un recadrage. Disposer de réglages “experts” (correction d’expo, balance du blanc, sensibilité, etc.) en accès direct en cas de besoin s’avère très pratique. L’énorme avantage du téléphone face à l’appareil photo classique réside dans la façon dont il peut envoyer les images. Sur ce plan, Samsung a solidement pourvu le Galaxy S III. Nombre d’envois vers les réseaux sociaux sont préprogrammés (Picasa, Facebook, YouTube, Google+, etc.) mais sont aussi prévus d’autres types de connexion, Wi-Fi direct (vers des ordinateurs, tablettes, téléphones, etc.) ou BlueTooth par exemple. Les mesures DxO montrent que le Galaxy S III fonctionne plutôt bien : c’est l’un des meilleurs modèles du marché. Il est intéressant de noter que les différences avec l’iPhone viennent surtout de choix “esthétiques” de la part des concepteurs plutôt que d’une faiblesse d’un des deux modèles: détails plus fins chez Apple et faible bruit chez Samsung. Le mode vidéo bénéficie d’options utiles : autofocus continu et possibilité d’interrompre momentanément une séquence. Le S III n’est pas un camescope mais il sait produire des vidéos de qualité avec une grande facilité d’usage. Le Galaxy possède de nombreux atouts. À la qualité des photos et des vidéos, il faut ajouter la simplicité avec laquelle sont obtenues ces images ainsi que les nombreuses méthodes de partage et d’échange disponibles. Preuve de son succès, le nom “Galaxy” est d’ailleurs repris par nombre de modèles de la gamme. (PM) •
MESURES Précision des couleurs
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Les mesures de laboratoire sur des sources contrôlées mettent en évidence une balance des blancs qui vire aux tons brunâtres en lumière artificielle (A). L’équilibre chromatique est bon en lumière du jour et dès que les conditions d’éclairage deviennent plus favorables. On note les mêmes conséquences sur l’homogénéité et le bruit: l’appareil est bien meilleur en pleine lumière.
Vignetage coloré (Color shading)
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Détail, acutance & bruit visuel La courbe bleue montre la chute de l’acutance (restitution des détails fins) à mesure que la lumière diminue. Dans le même temps, le bruit visuel devient plus perceptible (barres rouges). À 20 lux (photo en ambiance très sombre), le bruit grimpe et la restitution des détails accuse une forte baisse.
Flash – Uniformité 1,2 1,0
L’œil du photographe Chasseur d’Images
0,8 0,6 0,4
Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . . QQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . . . QQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . . . QQQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . QQQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . . . QQQQ
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Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
0,2
• 5 lux • 0 lux
0
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Autofocus – Précision et répétabilité En basse lumière
En haute lumière
100%
100%
80%
80%
60%
60%
40%
40%
20%
20% • Mode Auto • Mode forcé
0 1
5
10
15
20
25
30
• Mode Auto • Mode forcé
0 1
5
10
15
20
25
30
Tests & mesures Éclairage tungstène/20 lux
Lumière du jour/700 lux
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
À 20 lux sous éclairage tungstène, la balance des blancs n’est pas parfaitement corrigée, et l’image bascule dans le rouge. Les images sont fines mais pas mal de détails disparaissent, victimes d’un traitement d’image antibruit un peu fort mais efficace. À 700 lux sous éclairage naturel (conditions de photo en plein jour), l’équilibre chromatique est bon et les fins détails très bien restitués.
73/100
– autofocus précis, régulier et progressif; – flash de qualité; – couleurs vives et plaisantes en photo en extérieur.
Le contre: – importante baisse de texture provoquée par un fort traitement du bruit en faible lumière; – l’exposition auto échoue parfois en conditions lumineuses difficiles à l’extérieur (ciel nuageux lumineux, contre-jour) ou en faible lumière; – léger vignetage coloré sensible sous certaines lumières; – couleurs un peu désaturées en faible lumière.
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
71/100
– exposition et couleurs agréables; – autofocus intuitif et réactif; – bruit invisible en bonnes conditions lumineuses.
Le contre: – l’autofocus en mode continuest instable, il produit un “pompage” visible; – bruit élevé en faible lumière; – vignetage coloré sensible en lumière tungstène; – la stabilisation ne compense pas les mouvements importants, notamment quand l’opérateur marche.
SAMSUNG Galaxy S III
Score global
72 / 100 Chasseur d’Images n° 350 - Janvier-février 2013
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PhotoPhoneTest
SAMSUNG Galaxy S 4
Apprécié pour ses performances et son écran géant, le Galaxy S3 est désormais doublé par un Galaxy S4 avec lequel Samsung va encore plus loin en le dotant d’un nombre impressionnant de fonctions ludiques et créatives. La partie image n’est pas oubliée et, en photo comme en vidéo, Samsung multiplie les astuces et fait de son photophone un appareil qui surclasse bien des compacts actuels, capable de combler même des photographes aguerris.
Juin 2013
75/100
Q • Reconnaissance de visages
uelques mois seulement après le lancement du S3, Samsung remet son appareil-vedette sur la planche à dessin et sort le S4. Vu de loin, les deux appareils semblent identiques mais, à l’examen, tout a changé. L’écran est discrètement agrandi : on passe de 4,9” de diagonale pour 1.280 x 720 pixels à 5” en Full-HD 1.920 x 1.080, soit une résolution doublée. Le capteur arrière 8 Mpix cède la place à un 13 Mpix pouvant travailler en duo avec le capteur frontal 2 Mpix. Enfin, Samsung a particulièrement travaillé la partie logicielle et doté son S4 de fonctions à la fois ludiques, mais aussi créatives et innovantes, qui ouvrent de nouvelles perspectives en prise de vues photo et vidéo.
• Mode panorama
Q Android boosté par Samsung
• Photos 13 mégapixels • Autofocus, flash
• Mode meilleure photo • Animation d’images • Suppression d’objets mobiles • Vidéo Full-HD • Géolocalisation des images • Écran AMOLED 1.920 x 1.080 • Détection du regard, des gestes et du survol du doigt 148
Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
Le S4 est d’abord un téléphone multimedia, basé sur Android 4.2.2 mais dopé à la sauce Samsung par une surcouche logicielle qui le différencie de certains modèles concurrents utilisant le même OS. On retrouve donc toute la logique Android, avec les mêmes applications standards et la possibilité de télécharger des applis supplémentaires, gratuites ou payantes, selon ses propres besoins. Lors de la première installation, l’utilisateur est invité à créer son compte sur l’espace Samsung qui lui permettra de disposer de sauvegardes ou de partages accessibles depuis n’importe quel ordinateur et, bien évidemment, de migrer facilement vers de futurs modèles sans perte de temps ni de données: ici, le marketing rejoint les préoccupations d’un utilisateur que la marque aide tout en l’aliénant un peu plus… Au titre des innovations, on découvre des “gestes”, comme le défilement de pages ou l’accès aux contacts par survol de l’écran, sans contact du doigt ou par des mouvements du poignet et, plus étonnante la sur-
veillance permanente du regard de l’utilisateur afin de deviner ses besoins et intentions. Ainsi, lors de la lecture d’une vidéo, le S4 saura se mettre en pause automatiquement si vous regardez ailleurs et reprendre le cours du film quand vos yeux reviendront sur l’écran! C’est le mode Smart Pause ou Smart Scroll, bluffant… mais heureusement facultatif car comme tout automatisme prédictif, il peut, selon les conditions, s’avérer perturbant. L’exploration du S4 réserve moult surprises et nous avouons avoir fait des découvertes en cours de test (comme la diffusion simultanée du son sur les S4 des alentours !). Ceux qui se contenteront de l’indigent mode d’emploi imprimé sur un coin de papier recyclé ignoreront de quoi leur S4 est capable et nous recommandons aux utilisateurs de consacrer un peu de temps à suivre les démos sur www.samsung.com/fr/galaxys4/
Q Prise en main & ergonomie Un peu plus fin que le S3 (7,9 mm au lieu de 9), le S4 reprend la même ergonomie: la touche de réveil affiche l’écran de déverrouillage où l’on trouve, par défaut, les icônes téléphone, dialogue, Internet et photo. Si un sujet se présente sans crier gare, il est possible d’accéder instantanément au mode prise de vues et de déclencher
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Sur le terrain Réglages avancés, paramètres, permutation entre capteur avant ou arrière…
Touche marche/arrêt
La photo enregistrée offre un cadrage plutôt précis. On notera qu’en vidéo l’angle est un peu moins large qu’en photo.
Rappel du mode de fonctionnement choisi
Cette touche permet de basculer de la fonction photo à la fonction vidéo.
Sur la face avant, capteur secondaire (2 Mpix) est plutôt dédié vidéo. Il surveille aussi le regard de l’utilisateur pour la mise en pause auto (automatisme débrayable)
Le déclencheur photo. En mode vidéo, il fait office de bouton “marche/pause” (un bouton “stop” s’ajoute alors juste en-dessous).
Capteur de luminosité, capteur de proximité, écouteur et témoin lumineux
Une vue miniature rappelle la photo précédente et permet de basculer en mode lecture (galerie).
Mais gare à ne pas appuyer sur la touche Accueil, car on quitte aussitôt le mode prise de vues !
La touche de volume +/sert à zoomer… attention, il s’agit d’un zoom numérique, donc d’un simple recadrage de l’image.
sans temps de latence, tout en bénéficiant de l’autofocus. De plus, la disposition des icônes peut être personnalisée, ce qui permet de placer “l’appareil photo” sur la page de son choix. Sitôt commuté en mode prise de vues, le S4 accueille l’utilisateur par un écran à faire pâlir d’envie le plus sophistiqué des compacts: grande taille (12,7 cm de diagonale!) finesse d’image, luminosité qui, qualité rare, le rend utilisable même en plein soleil. On tient l’appareil horizontal ou vertical, selon le cadrage choisi et les icônes suivent automatiquement cette orientation. Pendant ce temps, l’autofocus travaille, détecte les visages et signale par un petit pavé vert la zone qu’il a sélectionnée pour faire la mise au point, laquelle peut être modifiée d’un simple clic du bout de l’index. Classique, mais bien pratique et assez réussi, l’AF du S4 se révélant à la fois rapide et précis… sauf en vidéo et en basse lumière où il lui arrive parfois de perdre les pédales. Pour zoomer, c’est simple : on pose les doigts sur l’écran et on écarte ou on resserre… mais on peut préférer la touche latérale qui, en mode téléphone ou audio, sert à régler le niveau sonore. Rappel: ce n’est pas un vrai zoom, mais une fonction de recadrage numérique dans les 13 Mpix du capteur. Le déclenchement s’effectue sur l’écran tactile… mais gare à ne pas confondre avec la touche principale, faute de quoi on quitte le mode prise de vues et on revient aux menus courants. C’est énervant car au moindre bout d’index qui dépasse sur l’écran, on part dans la nature! Du coup, ceux qui filment ou photographient avec un téléphone sont obligés de le tenir doigts écartés et de s’exposer au flou de bougé et à la convoitise des voleurs. Via les préférences, il est possible de transformer la touche Volume en déclencheur.
Rappel de la zone AF (Automatique ou sélection manuelle par “tap” de l’index
Changement du mode de prise de vues (appel des programmes “Résultats”
Q Une pléthore de modes à explorer Le Galaxy S4 se veut convivial et se tient toujours prêt à photographier ou à filmer en se chargeant automatiquement de la mise au point et de l’autofocus. La présence de symboles, sur son écran, annonce néanmoins des possibilités supplémentaires et celui qui décide de les explorer sera étonné par le nombre impressionnant de modes et de fonctions. Un appui sur la touche Mode, et nous voilà partis vers 12 programmes différents : Nuit, Sport, Panorama, Gomme (suppression des passants ou des objets en mouvement!), HDR, Photo animée (possibilité de faire bouger certains éléments d’une image fixe), Dramatique (fusion de plusieurs sujets mobiles en une seule image, genre stroboscope), Son (ajout de 9 secondes de son sur une photo), Meilleure photo, Meilleure pose (sélection de la meilleure image parmi cinq vues successives), Beauté (lissage de portraits) et Tout Auto. Sur le papier tout cela semble à la fois alléchant et effrayant mais, grâce à des fenêtres auto commentées, on échappe à tout risque de confusion. Les résultats, eux, sont variables et dépendent un peu de l’opérateur. Si vous avez déjà goûté au mode Panorama, désormais présent sur de nombreux appareils numériques, vous savez que la qualité de l’assemblage des images dépend pour beaucoup de la régularité du balayage. On retrouve les mêmes limitations avec les effets liés aux sujets en mouvement avec un mélange assez aléatoire de réussites et d’échecs qui rappellent à qui l’aurait oublié que les modes créativités demandent à la fois technologie, savoir-faire… et un zeste de chance! Plus discrète, une flèche, en bas d’écran, ouvre la voie vers des effets spéciaux (Sépia, Vintage, Nuance…) pour
Fiche technique • Capteur: 13 mégapixels. Backlite Cmos. Taille d’image: 4.128 x 3.096 pixels (ratio 4 : 3). • Objectif principal: focale fixe équivalente à environ 31 mm. Ouverture f/2,2. • Objectif frontal: 2 Mpix. • Plage de sensibilité: de 100 à 800 ISO en mode auto ou manuel. • Écran: AMOLED 5“ (12,7 cm) de diagonale, résolution Full-HD (1.920 x 1.080 pixels), 441 ppp. • Fonctions photo: autofocus avec possibilité de sélection de plage. Reconnaissance de visages. Rafale (20 vues en 3 secondes); mode meilleure image (sélection de la meilleure photo dans une rafale); panorama guidé; HDR, suppression d’objets en mouvement, animation de photos, notes audio sur images fixes…Nombreux effets disponibles dès la prise de vue. Flash Led • Vidéo: Full HD 1.080 p. Stabilisation. Suivi AF pendant la prise de vue. Fonction pause. • Divers: GPS pour géolocalisation des photos et vidéos. Bluetooth 4.0, synchronisation PC, Wi-Fi Direct. Mémoire interne: 16 / 32 / 64Go + Port microSD (jusqu'à 64Go), Mémoire RAM: 2Go . • Dimensions et poids: 13,7 x 7 x 0,79 cm - 130 g (en marche). • Prix moyen: 580 € si achat “sec” sans abonnement sponsorisé. Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
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PhotoPhoneTest
MESURES Précision des couleurs
Au terme de six semaines d’essais avec le S4, force est de reconnaître que ce photophone nous a conquis. Certes, il garde une ergonomie de téléphone et la taille minuscule de son capteur limite ses capacités photographiques ; mais il compense ces défauts génétiques par une disponibilité permanente, un écran réellement confortable et des possibilités étonnantes. À condition de le concevoir comme un bloc-notes photo vidéo et non comme le rival d’un reflex, il peut parfaitement remplacer un compact expert, grâce à ses fonctions ludiques et créatives et à la facilité avec laquelle on échange ou transmet les images. Côté qualité, le Galaxy S4 détrône le S3, à peine sorti et déjà bousculé. Le nouveau capteur 13 mégapixels fait merveille sur les sujets riches en détail et délivre des images dont les experts apprécient le côté “croustillant”. En extérieur et en pleine lumière, les images obtenues sont véri-
Guy-Michel Cogné
•
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Les mesures de laboratoire sur des sources contrôlées mettent en évidence une balance des blancs pénalisée par une sous-exposition marquée d’où, sur des sujets courants, un rendu brunâtre. En lumière du jour, l’équilibre chromatique devient excellent avec des couleurs naturelles, riches et saturées.
Vignetage coloré (Color shading)
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D65) - 700 lux
Détail, acutance & bruit visuel • Bruit visuel • Détails
Bruit visuel
Q Impressions de terrain
tablement excellentes, avec une parfaite restitution des détails et des couleurs naturelles et brillantes. Mais il y a un bémol… ce petit capteur s’effondre quand la lumière fait défaut et, en intérieur ou sous faible éclairage, la montée du bruit est si importante que Samsung procède à un lissage qui, du coup, transforme les textures fines (cheveux par exemple) en zones cotonneuses. On se consolera en pensant que, pour une fois, le flash fonctionne plutôt bien… même si, dans une atmosphère tamisée ou les ambiances chaudes dominent, il a tendance à colorer les premiers plans en bleu. On pourra également regretter quelques lacunes en vidéo : l’écran du S4 est certes passé en Full HD mais côté prise de vues, les défaillances de l’AF, du stabilisateur et de la compression en basse lumière compromettent les tournages en ambiance intimiste. Au moment du classement final, le Galaxy S4 décroche un score DxO Mark de 75, ce qui le place en deuxième place derrière le Nokia PureView 808 et devant le iPhone 5. Une position d’autant plus flatteuse qu’au-delà des résultats purs, l’agrément d’un photophone aussi polyvalent risque de l’emporter sur quelques défauts qui, après tout, laissent encore un peu d’espoir aux véritables appareils photo!
Détail - Acutance (%)
transformer ses photos dès la prise de vues. C’est dommage: autant enregistrer une photo “propre” et lui appliquer ces effets, plus tard, en conservant l’original. Les menus experts, quant à eux, permettront de paramétrer les réglages avancés du S4: taille des photos, rafale, mode de mesure, enregistrement des données GPS, etc.
Illumination (Lux)
En haute lumière, les détails les plus fins sont exceptionnellement restitués. Au-dessous de 100 lux, l’acutance diminue et le bruit augmente. Pour compenser ce phénomène, Samsung applique manifestement un lissage qui nuit à la restitution des détails et donne, sur certaines textures (cheveux, feuillages…) une impression de flou.
Flash – Uniformité 1,2 1,0
L’œil du photographe Chasseur d’Images
0,8 0,6 0,4
Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . QQQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . . . QQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . . . . . QQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . QQQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . QQQQQ
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Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
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• 5 lux • 0 lux
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Autofocus – Précision et répétabilité En basse lumière
En haute lumière
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80% 60% 60% 40% 40% 20% • Mode Auto • Mode forcé
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20% • Mode Auto • Mode forcé
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Tests & mesures Éclairage tungstène/20 lux
Lumière du jour/700 lux
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
À 20 lux sous éclairage tungstène, la balance des blancs est correcte et les couleurs sont denses, mais le Galaxy S4 passe rapidement en forte sous-exposition… comme c’est le cas pour de nombreux autres smartphones. À 700 lux sous éclairage naturel (conditions de photo en plein jour), l’équilibre chromatique est bon. L’exposition est très bien gérée, même face à des sujets fortement contrastés. C’est en extérieur, en pleine lumière, que le S4 délivre les meilleures images et exploite le mieux le potentiel de son capteur 13 mégapixels.
79/100
– restitution des détails impressionnante pour les prises de vues en pleine lumière avec une amélioration très sensible par rapport au S3 8 Mpix. – autofocus rapide et précis, en mode auto comme en mode forcé (guidé par l’opérateur) – exposition auto correcte, y compris en plein jour en conditions difficiles (fort contraste, contrejour) – couleurs agréables et saturées – bonne qualité des images au flash.
Le contre:
– perte de détails importante en basse lumière, du fait d’une correction de bruit excessive. – sous éclairage tungstène, en faible lumière, couleurs brunâtres dans les zones sous-exposées.
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
68/100
– bonne restitution des couleurs. – bonne reproduction des détails fins (textures, sujets richement détaillés).
Le contre:
– aliasing (effet d’escalier) parfois perceptible. – face à des scènes peu éclairées, bruit numérique très présent et mal maîtrisé. - fort bruit dans des conditions de faible luminosité. - système de stabilisation vidéo décevant. - dans des conditions de faible luminosité, l’autofocus AF, bien qu’actif, ne corrige pas toujours la mise au point.
SAMSUNG Galaxy S 4
Score global
75 / 100 Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
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PhotoPhoneTest
SONY Xperia Z
Apple et Samsung donnent bien du fil à retordre à leurs concurrents qui, pour se faire une place au soleil, se voient contraints de trouver des idées “différentes”. Avec le Xperia Z, Sony surfe à la fois sur Android, un grand écran 5” excellent et une caractéristique inédite, une certaine résistance aux éléments extérieurs. Cela donne un produit séduisant, innovant et attachant, désormais décliné en de multiples versions.
• Photos 13 mégapixels • Autofocus Juin 2013
61/100
• Reconnaissance de visages et de sourires • Panorama assisté • Rafale jusqu’à 14 images/sec. • Vidéo Full-HD • Géolocalisation des images • Écran TFT 1.920 x 1.080 • Etanche et “résistant”
152
Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
D
ans la boutique où je viens d’entrer, une charmante conseillère tente de calmer un client furieux dont le iPhone a été rejeté par le SAV pour cause d’oxydation. Le jouet n’a que quelques mois, mais un séjour trop prolongé dans une poche poitrine lui a été fatal. Tout en écoutant les explications embarrassées de la demoiselle, mes yeux se posent sur une affichette Sony montrant un Xperia plongeant dans l’eau et je comprends soudain l’intelligence d’une conception semi-étanche pour un téléphone dont le destin consiste à accompagner son maître durant plusieurs mois (je n’ose pas parler en années!) pour partager avec lui bons moments… et coups durs. Apple a glissé un détecteur de chocs et d’humidité dans son iPhone, pour piéger les clients peu soigneux ; Sony opte pour la solution inverse et travaille la robustesse. Autres mœurs! Son Xperia Z répond aux normes IP55 et IP57, résiste à la poussière, à une immersion jusqu’à 1 mètre et peut être passé sous le robinet s’il est sale. Dans sa communication, Sony met en avant l’écran en verre durci et une coque en polyamide renforcée de fibre de verre, qui devrait assurer sa survie en cas de chute. Des arguments qui parlent à ceux qui ont déjà vu leur téléphone plonger dans les toilettes (ne riez pas, c’est fréquent) ou tout simplement vers le plancher. Reste à savoir ce que donneront ces promesses et comment Sony gérera les inévitables problèmes de SAV. Car en examinant le Xperia Z, on découvre plusieurs points faibles: si une seule des trois petites trappes protégeant la carte Sim, la carte mémoire
ou le connecteur micro-USB n’est pas parfaitement refermée, l’étanchéité n’est plus assurée! Bref, au moindre grain de sable sur les minuscules joints toriques qui protègent chaque volet, le Xperia risque de prendre l’eau et, tout en le sachant plus résistant que d’autres, on ne conseille à personne de le malmener volontairement.
Q Android boosté par Samsung L’étanchéité du Xperia Z a plusieurs conséquences pratiques, à commencer par une prise USB cachée sous un volet, qui incite, pour la recharge quotidienne, à utiliser le support prévu à cet effet, plutôt que le cordon. Sony propose d’ailleurs plusieurs accessoires “fun”, complétant le Xperia, dont une montre communicante qui préfigure les téléphones de demain, que l’on gardera attachés au poignet. De même, la batterie n’est plus accessible et se remplace en SAV. Enfin, bien que basé sur un OS Android, comme les Samsung et HTC récents, le Xperia perd la touche de fonction Accueil “mécanique” qui devient l’une des zones sensibles de l’écran tactile. Du coup, le Z semble minimaliste: on lui donne vie par un appui sur la touche principale, sur le côté, puis on guide tout, du bout du doigt. On retrouve l’ergonomie sans surprise de tous les appareils Android, avec les applications standard façon Google, quelques applis de base ajoutées par Sony plus, évidemment, toutes celles que l’utilisateur ajoutera, par téléchargement. Le design du Xperia Z ne brille pas par son originalité. L’appareil est imposant, semble avoir été taillé à la serpe et on comprend rapidement que Sony a tout misé sur l’écran, une superbe dalle TFT de 5 pouces (12,7 cm de diagonale) Full-HD (1920 x 1080 pixels) qui, avec ses 441 ppp garantit
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Sur le terrain Localisation des images (dossier d’enregistrement)
Touche marche/arrêt
La touche de volume +/sert à activer le zoom numérique (recadrage).
Une vue miniature rappelle la photo précédente et permet de basculer en mode lecture (galerie).
Changement du mode de prise de vues (appel des programmes “Résultats”, effets, etc ) Ces trois points blancs symbolisent les zones tactiles qui remplacent les touches habituellement hors écran des photophones Android
Paramétrage du flash
Déclencheur photo et touche d’enregistrement vidéo
Capteur secondaire (pour vidéo-chat)
Accès au menu de réglages avancés
Rappel de la zone AF (Automatique ou sélection manuelle par “tap” de l’index avec possibilité de déclenchement immédiat)
des images d’une finesse jamais vue (idem sur le S4) qui, ici, est conjuguée avec la technologie Bravia qui modifie le rendu (auto étalonnage) en fonction de l’activité et de la luminosité. Regarder ses photos, ses vidéos, des films ou la télé sur un Xperia sera un régal mais, avant cela, il nous intéresse de savoir comment ce bel objet se comporte… en prise de vues!
Q Prise en main & ergonomie Un “tap” sur l’icône appareil photo et nous voici en mode prise de vues avec les classiques options photo, vidéo, capteur avant ou arrière. L’activation n’est pas instantanée, mais la latence est inférieure à une demie seconde et reste donc acceptable. Par défaut, on se trouve en mode “Automatique supérieur” (!), rappelé par un symbole jaune en haut et à gauche de l’écran mais en format 16 : 9. C’est un format agréable pour la photo, idéal pour la vidéo car identique à celui des écrans de télévision et, surtout, il permet de profiter de la totalité de la surface de l’écran. On n’enregistre alors “que” des photos 9 Mpix (3920 x 2204) et il faudra donc passer en format 4 : 3 (donc n’utiliser qu’une partie de l’écran) si on souhaite profiter pleinement des 13 Mpix du capteur. À vous de choisir entre photos “presque carrées” et format plus moderne. La programmation du Xperia a été bien pensée, mais l’utilisateur peut la revoir via un menu préférences dont l’organisation est claire. L’enregistrement des coordonnées GPS, par exemple, est facultatif, ce qui sera apprécié par ceux qui ne souhaitent pas que les curieux retrouvent, dans les données exif des images, l’endroit exact où elles ont été prises. De même, nous avons apprécié de pouvoir coupler déclenchement et autofocus: il suffit de toucher l’écran pour que le Sony fasse la mise
Changement de capteur (avant/arrière)
au point là où on lui a indiqué et enregistre l’image dans la foulée. Rapide et pratique! En quittant le mode auto, on accède à toute une série de choix: programmes spécialisés (Scène), filtres à effets, panorama par balayage mais le plus étonnant est assurément le mode rafale qui permet de transformer le Z en mitraillette à images, capable de grimper à la cadence de 14 images/seconde… mais seulement pour des images 1280 x 720 pour la vitesse la plus élevée. À part cela, le Xperia Z reste très classique et sage et nous n’y retrouvons ni la possibilité de supprimer les objets en mouvement dans un paysage, ni les animations d’images fixes que le Samsung S4 nous a fait découvrir. Sony se rattrape avec les options multimédias et, en lecture de photos et vidéos, le Xperia est à la fois très complet, simple à utiliser et excellent. Son écran, notamment, fait merveille ce qui s’explique facilement: on a, sur 12,7 cm, autant de pixels que sur un téléviseur Full-HD ou que sur un vidéoprojecteur! Du coup, le possesseur d’un Xperia ne perdra pas son temps à charger différentes applications pour communiquer avec les autres périphériques de son environnement vu que, même en liaison Wi-Fi avec un projecteur ou un disque dur NAS domestique, on obtient des vidéos fluides. Un bémol toutefois: que ce soit en prise de vues ou en lecture, le Xperia chauffe énormément, ce qui signifie que sa batterie est mise à rude épreuve. Les bonnes performances s’expliquent aussi par un processeur véloce, lequel a besoin de beaucoup d’énergie. Là encore, si vous avez le choix au moment de l’achat, préférez la version livrée avec le support DK-26 qui transforme le Z en mini-cadre photo vidéo et assure en même temps connexion et recharge.
Fiche technique • Capteur: 13,1 mégapixels. Taille d’image: 4.128 x 3.096 (ratio 4 : 3), 3.920 x 2.204 (16 : 9). • Objectif principal: focale fixe équivalente à environ 32 mm. Ouverture f/2,6. • Objectif frontal: 2 Mpix. • Plage de sensibilité: de 100 à 1600 ISO en mode auto ou manuel. • Écran: TFT Bravia 5“ (12,7 cm) de diagonale, résolution Full-HD (1.920 x 1.080 pixels), 441 ppp. • Fonctions photo: autofocus avec possibilité de sélection de plage et déclenchement immédiat. Reconnaissance de visages. Détection de sourire. Rafale programmable jusqu’à 14 images/seconde). Panorama assisté. Filtres créatifs. • Vidéo: Full HD 1.080 p. Stabilisation. Suivi AF pendant la prise de vue. • Divers: GPS pour géolocalisation des photos et vidéos. Radio FM. Bluetooth 4.0, synchronisation PC, Wi-Fi Direct. Mémoire interne: 16 Go + Port microSD (jusqu'à 64 Go). • Dimensions et poids: 13,9 x 7,1 x 0,79 cm - 147 g (en marche). • Prix moyen: 590 € si achat “sec” sans abonnement sponsorisé. Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
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PhotoPhoneTest
MESURES Précision des couleurs
Le bel écran du Xperia Z et les 13 millions de pixels de son capteur nous ont fait rêver… mais, à l’examen des résultats, force est d’avouer notre déception. Tant que l’on regarde photos et vidéo sur l’appareil qui les a réalisées, tout va bien : finesse remarquable, couleurs éclatantes, que du bonheur ; Mais dès que l’on extrait les images pour les reprendre sur ordinateur, les imprimer ou simplement les voir en plus grand, on découvre leurs limites. Le Xperia Z expose bien, son rendu des couleurs est très satisfaisant, voire excellent mais, face à des sujets très riches en détails fins (feuillages, cheveux ou tissus), la qualité des images n’est plus au rendez-vous et ce, quelles que soient les conditions d’éclairage. Nous avions détecté le problème dès les premières images avec nos sujets tests habituels : le pelage de Nounours semblait bien cotonneux et nous ne retrouvions pas toutes les courbes de niveau dans les zones les plus denses de notre carte routière étalon. Les mesures DxO Mark confirment ces impressions et l’aspect des radars, que l’on aimerait les plus larges et les plus réguliers possible, démontre bien les points de faiblesse. Plus inattendu est le fonctionnement de l’autofocus, souvent erra-
Guy-Michel Cogné
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D50) - 700 lux
Les couleurs sont très bien restituées, quelles que soient les conditions d’éclairage, avec des tons naturels, sans dérive marquée. On note toutefois, sur les sujets réalisés en extérieur, sous lumière du jour, quelques erreurs de la balance des blancs.
Vignetage coloré (Color shading)
Lumière artificielle (A) - 20 lux
Lumière du jour (D65) - 700 lux
Détail, acutance & bruit visuel • Bruit visuel • Détails
Bruit visuel
un peu décevants
tique en basse lumière. Un phénomène aggravé par les risques de flou résultant de la prise en main peu fonctionnelle d’un téléphone photo, mais aussi par des programmes d’exposition qui n’hésitent pas à sélectionner des temps de pose trop longs, incompatibles avec les sujets en mouvement. Le Xperia Z est donc capable de délivrer de très bonnes images en extérieur, sur des scènes bien éclairées, mais en intérieur, les flous de bougé et de mise au point sont nombreux. Au final, le verdict matérialisé par les notes DxOMark peut paraître sévère… mais tel est le but d’un test. Évaluer et, surtout, comparer avec les modèles concurrents. Nous terminerons donc sur ces mots: le Xperia Z est un très bon photophone, ses caractéristiques de robustesse et d’étanchéité sont un vrai plus pour l’utilisateur mais, côté qualité d’images, il reste en très net retrait derrière le Nokia PureView 808 (dont les autres caractéristiques ont malheureusement très mal vieilli), le Samsung Galaxy S4 (tout nouveau tout beau) et les iPhone 5 et 4s dont l’écran paraît bien étriqué mais qui restent d’excellents choix.
Détail - Acutance (%)
Q Des résultats photo vidéo
•
La courbe bleue est sans appel et démontre que le Xperia Z a tendance à sacrifier les détails fins, sous toutes conditions de lumière. Le bruit visuel, est en revanche assez bien géré… ceci explique sans doute cela, un lissage logiciel trop actif pouvant avoir des effets négatifs sur les textures.
Illumination (Lux)
Flash – Uniformité 1,2 1,0
L’œil du photographe Chasseur d’Images
0,8 0,6 0,4
Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . . . QQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . . . QQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . . . . . QQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . . . . . QQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . . . QQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . . . . . QQQ
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Chasseur d’Images n° 355 - Juillet 2013
0,2
• 5 lux • 0 lux
0
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Autofocus – Précision et répétabilité En basse lumière
En haute lumière
100%
100%
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60%
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20% • Mode Auto • Mode forcé
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• Mode Auto • Mode forcé
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Tests & mesures Éclairage tungstène/20 lux
Lumière du jour/700 lux
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
Ces deux agrandissements (partie centrale de la mire ci-contre), d’une photo réalisée en basse lumière sous éclairage tungstène et d’une autre en pleine lumière montrent que le Sony Xperia Z délivre des images homogènes qui apparaîtront très satisfaisantes sur l’écran d’un téléphone ou d’une tablette, mais qui avouent leurs limites si on passe à un usage purement photographique, avec agrandissement et tirage papier. Le bruit est bien géré, mais au détriment des textures et des détails fins et les photos 13 Mpix du Xperia Z ne supportent guère les agrandissements.
62/100
– Exposition globalement bonne. – Couleurs agréables en toutes conditions d'éclairage. – Faible niveau de bruit en basse lumière, sans composante chromatique.
Le contre:
– Très fort bruit de chrominance dans les ombres sur les sujets photographiés sous luminosité. – Détails fins et textures mal restitués, quelles que soient les conditions, mêmet en faible luminosité. – Autofocus peu fiable. Nombreux flous. – Quelques erreurs de balance des blancs en extérieur. – Phénomène de color shading en basse lumière. – Temps de pose trop longs en basse lumière, même quand le stabilisateur est coupé.
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
61/100
– Contraste et dynamique excellents (les meilleurs que nous ayons rencontrés). – Bonne gestion de la réduction du bruit.
Le contre:
– Détails fins et texture mal restitués, même sur les sujets en pleine lumière. – Artefacts nombreux (effets d’escalier sur les lignes droites) et phénomènes de scintillement. – Système de stabilisation inefficace en vidéo. – Autofocus insuffisamment réactif lors d’un changement de scène sans déplacement du téléphone.
SONY Xperia Z
Score global
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Modèle testé: Samsung Galaxy S4 Zoom Téléphone 4G Android Zoom 24-240 mm f/3,1-6,3 (x10 optique) avec stabilisateur optique OIS. Capteur CMOS 1/2,3" rétro éclairé 16 mégapixels.
Parc National de la Vanoise Bellecombe - 2400 m - Août 2013 Samsung Galaxy S4 Zoom SM-C101 Programme normal - 100 ISO Focale 64 mm (équivalente) 1/640 s à f/4,4 Fichier Jpeg 2.592 x 4.608 pixels. A 16h30, en été, la lumière est violente et crue, avec des contrastes marqués. Le Samsung restitue très fidèlement la couleur de la végétation, assez particulière en cette saison et à cette altitude.
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Chasseur d’Images n° 357 - Octobre 2013
CI357 132-137 Terrain Galaxy S4 oom_GMC 1313 05/09/13 15:01 Page133
Test terrain
J’ai osé…
Mes vacances avec un téléphone photo ! Désormais, les téléphones font des photos et, même s’ils n’offrent pas le niveau de qualité et de prestations d’un véritable appareil, ils ont prouvé qu’ils pouvaient produire des images correctes. Mais que dire d’un hybride mi-photo, mi-téléphone? C’est ce que propose Samsung avec le Galaxy S4 Zoom: un mutant dont le zoom 24-240 mm a de quoi attirer les photographes. Le S4 Zoom est arrivé à la rédaction à la veille des vacances. Par défi comme par curiosité, je me suis mis dans la peau d’un utilisateur qui, confiant en ses promesses, aurait décidé de vider ses poches et de remplacer son fourre-tout par un seul et unique objet. Et voilà comment on se retrouve face aux paysages grandioses de la Vanoise avec… juste un Galaxy S4 Zoom !
A
mesure que leur qualité s’améliore, les photophones grignotent les ventes des compacts, qui apparaissent de moins en moins indispensables aux utilisateurs dont les poches sont encombrées par maints objets technologiques. Mais, dans l’esprit des photographes, le téléphone reste une solution de dépannage ou un simple bloc-notes, incapable de se substituer à un bon compact. Avec son zoom 24-240 mm et ses 16 mégapixels, Samsung balaie ces préjugés et se place clairement en concurrence avec les véritables appareils photos. S’agit-il d’un téléphone doué pour la photo ou d’un photophone né pour communiquer? On vous laisse choisir. Toujours est-il que Samsung vient de mettre au point
mettant de téléphoner (tout de même!), d’échanger des mails, de surfer, voire de jouer, regarder la télé ou utiliser des milliers d’applications. – Bref, un tout-en-un de reportage, prêt à nous suivre partout et à photographier ou filmer les bons moments de la vie! Je n’aurais pas dû dire ça! A peine ma phrase terminée, sept paires d’yeux m’ont fait comprendre qu’au lieu d’évoquer un imaginaire “gars qui…”, je n’avais qu’à me paxer avec ce S4 Zoom dont je vantais les avantages! Nous étions à la veille des vacances, l’été s’annonçait chaud, c’était donc l’occasion idéale pour alléger la chemi-
sette, laisser le reflex et ses lourds objectifs à la maison et n’emporter pour tout bagage que cet hybride mi-téléphone, mi-appareil photo.
Recto, l’appareil photo Verso, le téléphone! Avant même de déballer mon nouveau copain, une évidence crève les yeux: Samsung est imprégné de la culture Apple! Comme le iPhone, le S4 Zoom arrive dans une boîte minimaliste mais couleur carton, histoire de faire plus naturel. Pas de vrai mode d’emploi non plus: on est sensé tout savoir et trouver… naturellement (!) les gestes qui permettent de faire ce
un outil d’autant plus intéressant que son prix, comme son poids, sont équivalents à ceux d’un seul des deux équipements qu’il réunit et que, sur le papier, les caractéristiques du S4 Zoom sont très alléchantes. Côté face, c’est un compact photo comme il en existe beaucoup: allure élégante, jolies courbes, compacité “compatible grandes poches”, poids raisonnable, finition blanche ou noire et, surtout, un zoom optique autofocus et stabilisé 24-240 mm f/3,1-6,3, associé à un capteur CMOS 16 millions de pixels. Côté pile, c’est un bel écran de 11 cm de diagonale qui, selon le cas, sera le tableau de bord de l’appareil photo ou deviendra un téléphone Android à part entière, perChasseur d’Images n° 357 - Octobre 2013
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Test terrain Un zoom 24-240 mm : pratique, mais gare au bougé ! Un zoom “dix fois” sur un compact avec une vraie position grand angle 24 mm: beaucoup en rêvent. Aussi, trouver cela sur un téléphone et disposer en plus d’une bague pour choisir la focale relève du miracle. De fait, le Galaxy S4 Zoom offre une très grande souplesse et les deux photos ci-dessous, prises du même endroit, parlent plus qu’un long discours. Malheureusement, on est en présence d’un téléphone et la prise en mains n’est pas idéale. Résultat, même en plein soleil et en faisant très attention, il est difficile d’échapper au flou de bougé. Un inconvénient qui n’a rien d’anecdotique et que plus de 3.000 photos en un été nous ont permis de vérifier.
Grand angle : 24 mm
Télé : 240 mm
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Chasseur d’Images n° 357 - Octobre 2013
que l’on veut. Né dans la famille Galaxy, le S4 Zoom tourne sous système Android 4.2.2, dopé à la sauce Samsung TouchWiz destinée à améliorer l’ergonomie Google. Les habitués trouveront leurs marques, mais ceux qui ont fait leurs classes sur iPhone seront déroutés par de nombreux doublons ou par une logique différente et le sentiment général d’un bazar organisé. Qu’importe: à peine sorti du test du grand frère S4 “normal”, je passe ma carte Sim de l’un vers l’autre et grâce aux sauvegardes effectuées chez Samsung ET chez Google (quand je vous dis que certaines choses sont redondantes), mon nouveau photophone récupère en quelques minutes ma configuration précédente: messages, répertoire, photos, tout y est! On m’avait décrit un S4 Zoom léger et compact: très vite, je constate que ses 210 grammes et ses 2,5 cm d’épaisseur semblent d’une autre époque, comparés aux ultrafins récents. La présence d’un vrai soom optique x10 est la cause de cet embonpoint qui risque de repousser bien des acheteurs potentiels, friands de miniaturisation. Avant même la première photo je m’interroge: vais-je vraiment avoir toujours ça dans la poche? Une question à laquelle beaucoup de clients semblent répondre non! On est entre photographes, vous lisez Chasseur d’Images, pas Mobiles Mag, on va donc glisser très vite sur les fonctions téléphone qui sont celles de tout Galaxy récent, légèrement amoindries. Le S4 Zoom ressemble à un “grand” S4, mais il se montre moins réactif, du fait d’un processeur moins performant. Non seulement l’écran est plus petit, mais certains menus ont été allégés et des fonctions disparaissent, tel le monitoring S-Health. On retrouve en revanche tout ce qu’il faut pour communiquer avec l’extérieur, y compris la possibilité de télécharger ses photos au fur et à mesure dans un dossier Dropbox distant, de manière totalement transparente. Ainsi, durant mes vacances, mes photos se sont enregistrées sur la carte Micro-SD 32 Go (optionnelle) du S4 Zoom mais, le soir venu, elles m’attendaient déjà sur mon Mac sans que je me sois occupé de quoi que ce soit. Quand nos chers reflex offriront-ils, en standard, les mêmes options de synchronisation?
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amsung alax Un appareil photo à l’ergonomie désagréable… Le S4 Zoom se veut un appareil photo à part entière et possède un déclencheur; je m’attendais donc à pouvoir photographier en pressant le bouton habituellement dédié au déclenchement mais, raté, c’est impossible! Si un sujet se présente, il faut d’abord réveiller le S4, glisser le doigt sur l’écran pour le déverrouiller, puis taper sur l’icône appareil photo! C’est long, trop long! D’autant que si on pose les doigts par mégarde sur l’une des zones sensibles, l’appli photo se referme et nous voilà de retour à l’accueil! Côté ergonomie, Samsung a raté son coup et je ne compte plus les sujets qui m’ont échappé à cause de cela. On trouve, certes, dans les paramètres, un bouton “Ouvrir l’appareil photo” sensé régler ce problème, mais c’est un pis-aller qui ne supprime qu’une étape et devient énervant si on doit juste téléphoner. J’ignore s’il est possible de régler ce problème via une mise à jour, mais il est indispensable que Samsung permettre l’activation directe et immédiate du mode photo/vidéo via une pression longue sur le déclencheur. Autre loupé colossal, l’impossibilité de poser le S4 Zoom sur l’un de ses côtés, par exemple pour prendre une photo au retardateur. Ici, le design l’emporte sur le fonctionnel et Samsung a préféré les courbes à un méplat qui aurait permis une position stable. À défaut, ils auraient au moins pu glisser un mini-pied de table dans la boîte! Ces mauvaises impressions de départ se confirmeront malheureusement sur le terrain, où le S4 Zoom s’avère très désagréable à utiliser. Ergonomie discutable et prise en main improbable font qu’il est difficile de cadrer précisément et plus encore de déclencher sans bouger. C’est dommage car la large bague crantée du zoom est très bien dessi-
née et plus pratique et précise que les commandes par touche ou par curseur présentes sur d’autres appareils. Idem pour l’écran, de grande taille et de bonne qualité, qui coiffe au poteau les écrans de bien des appareils photo et aide à oublier l’absence de viseur, logique sur ce type de matériel.
Sous le capot… Capteur : Cmos CMOS BSI 16 mégapixels (appareil photo) et second capteur 1,9 Mpix sur le côté téléphone. Objectif : Zoom Samsung 4,3-43 mm (équivalent 24-240 mm) f/3,1-6,3 avec autofocus et stabilisation. Bague pour zooming manuel (commande électrique). Volet de protection + filtre durci anti-poussière en façade. Ecran : 4,3” / 11 cm de diagonale. 540 x 960 pixels. Technologie Super AMOLED. Traitement anti rayures, verre Corning Gorilla Glass 3. Processeur : Double-coeur 1,5 GHz Pega-Dual + XMM6262. Mémoire : 1,5 Go de mémoire vive + 8 Go de mémoire interne Stockage optionnel : Port pour carte micro SD-HC jusqu’à 32 Go. Système/téléphonie : Android 4.2.2 + surcouche Samsung. 3G et 4G (compatibilité France à vérifier selon opérateur et date de commercialisation). Divers : Carte Micro SIM - WiFi & Wi-Fi Direct, Hotspot Bluetooth & USB. Bluetoth 4.0. Port Micro USB (recharge et communication). Localisation & compléments : Boussole - GPS - Accéléromètre - Gyroscope Capteur de proximité et lumière. Sortie audio sur jack 3,5 mm. Batterie : Accu 2330 mAh (interchangeable). Dimensions & poids : 12,6 x 6,4 x 2,5 cm - 210 grammes. Prix moyen : 440 € sans abonnement lié (septembre 2013).
…mais des modes prise de vues bien pensés Une fois configuré en mode prise de vues, le Galaxy S4 Zoom présente un tableau de bord semblable à celui de tous les photophones de sa famille: la scène visée apparaît en plein écran et quelques icônes, incrustées, donnent accès aux réglages de base.
• Intelligent. Pas moins de 25 configurations différentes préparent le S4 Zoom à des sujets spécifiques. On retrouve les désormais classiques programmes Macro, Paysage, Nuit, Intérieur, Neige, Action, etc, tous signalés par une vignette Sauf cas particulier, le mode par défaut, nommé Configuration automatique, laisse au S4 le choix de tous les paramètres. L’appareil identifie la scène, trouve le sujet et fait le point avec une efficacité tout à fait comparable à celle d’un bon compact haut de gamme. Si le sujet est décentré, le simple fait de poser le doigt sur l’écran permet de déplacer la zone active de l’autofocus: c’est simple, rapide et efficace et il reste alors à déclencher sans bouger, ce qui n’est pas une vaine précaution dès que l’on commence à zoomer un peu fort.. Envie d’aller plus loin? Explorons alors les modes Expert et Intelligent, qui ouvrent la porte à d’infinies possibilités car, cette fois, le S4 Zoom sort le grand jeu!
Nous avons imposé au S4 Zoom les mêmes mesures en laboratoire que n’importe quel autre appareil photo. Les résultats sont flatteurs et homogènes, excellents comparés aux meilleurs téléphones, mais en net retrait, comparés à ceux d’un compact-zoom de bon niveau. La qualité de l’objectif est pauvre dans les angles et faible sur les plus longues focales, mais correcte entre 35 et 85 mm (équ.). L’aberration chromatique est bien traitée, le vignettage est faible mais la distorsion importante. Le bruit numérique (graphique non publié) reste important et le capteur manque de sensibilité.
oom
En usage courant, le “tableau de bord photo” du Galaxy S4 Zoom n’appelle aucune critique. En mode expert, c’est une autre histoire…
explicite puis par un court texte résumant l’utilité de chacun. En macro, par exemple, l’objectif se cale sur une focale unique et il n’est plus possible de zoomer mais seulement de s’approcher ou s’éloigner du sujet, le S4 se chargeant du point. Une analyse fine des données Exif nous permettra de constater que Samsung est allé très loin dans
la programmation de ces modes, avec une optimisation judicieuse de l’autofocus, du diaph, de la vitesse, mais aussi de la balance du blanc ou de l’exposition. D’autres modes plus insolites ou plus techniques vont permettre de réaliser des panoramiques ou des effets inédits: par exemple éliminer les sujets en mouvement dans le champ ou fabriquer des images “composées” intégrant à la fois zones fixes et animées. C’est ludique et très créatif, mais la réussite nécessite tout de même un certain coup de patte, parfois un sujet complice et souvent… pas mal de chance. Seul bémol: la qualité des panoramiques est franchement décevante. Correctes, voire gratifiantes, sur le petit écran du photophone, les images manquent cruellement de piqué et s’effondrent si on les agrandit. Même en veillant à effectuer un balayage très régulier, un panorama comportant des détails fins se transforme vite en soupe de pixels. Dommage.
Le Galaxy S4 Zoom face aux mesures du labo
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Test terrain Paysage
• Expert. Choisir son diaph et sa vitesse, pousser la sensibilité ISO jusqu’à 3200, introduire une correction volontaire d’exposition ou ajuster le ton des couleurs, la saturation et le contraste… tout cela, et bien plus encore, est possible sur le Galaxy S4 Zoom via le mode Expert. Mais ne vous y trompez pas: non seulement l’accès à ces réglages pointus est peu naturel mais, en pratique, ils ne servent pas à grand chose car ils conduisent souvent en dehors des limites de l’appareil. Par conscience professionnelle, je me suis astreint à tenter quelques prises de vues en Manuel et j’ai commencé par m’émerveiller en visualisant l’effet de mes réglages à l’écran. Puis, fatigué de passer involontairement d’un réglage à l’autre, je suis allé chercher un pied, conscient que ce mode opératoire n’est compatible qu’avec des sujets tranquilles. En fin de compte, je suis revenu au programme standard, plus efficace et qui met le S4 dans sa configuration la plus favorable. Ce mode expert donne l’impression d’avoir affaire à un appareil du même nom; mais nous sommes en présence d’un compact aux performances limitées et il est illusoire de lui demander ce que fait un reflex.
Le S4 Zoom sur le terrain Pour les besoins du test et quatre semaines durant, j’ai mis mon téléphone habituel au repos et accepté de déformer mes poches avec un objet dodu auquel elles n’étaient plus habituées. Pas question d’emporter mon compact fétiche ni mon
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Le S4 Zoom existe en blanc ou en noir mais dans les deux cas, il n'est pas pratique et sa prise en mains est désastreuse. On ne sait pas où placer les doigts et le bossage latéral est inutile car glissant. Du coup, j’ai été obligé de faire, avec les moyens du bord, ce que Samsung a oublié: un morceau de gaffer sur la face avant et les doigts ne glissent plus. Un petit “bloc” de gaffer près de la touche de démarrage crée une surépaisseur qui évite mises en route ou arrêts intempestifs. Ajoutons un mini-pied de table et une dragonne et le S4 est enfin configuré pour la photo.
fidèle reflex… sauf exception: le dévouement a ses limites! En vadrouille à Paris, j’ai apprécié de jouer les touristes. Du Trocadéro à Paris-Plage via la passerelle des arts et le Louvre, j’ai pu passer inaperçu et saisir quelques scènes cocasses grâce au zoom 10x sans que personne ne me prenne pour un photographe. Il faisait beau et les résultats sont plutôt bons mais malgré 1/2000 s et f/11, j’ai fait beaucoup de photos floues, dès que j’ai poussé un peu le zoom. Dans la piscine avec les enfants, j’ai regretté que Samsung n’ait pas prévu une meilleure étanchéité. Le geek-2013 ( !) vivant avec son téléphone greffé au corps, une union aussi fusionnelle justifierait que ce compagnon de chaque instant de la vie puisse en supporter les aléas, lesquels vont de la moiteur normale d’une poche aux petits chocs et au sable de la plage. Ce n’est pas le cas, donc c’est dommage! Attention aussi à l’autonomie! Dès que le S4 est en mode prise de vues, son écran est allumé et tous ses automatismes (AF, stabilisation exposition…) travaillent. Bref, il consomme pas mal d’énergie, ce que la douce chaleur qu’il dégage ne manque pas de rappeler. À ce rythme-là, la batterie ne tient pas la journée. Si vous partez en weekend, n’oubliez pas le chargeur et prévoyez une batterie de secours: ça tombe bien, chez Samsung, il est facile d’en changer! On attaque la montagne? Cette fois, le 24 mm me ravit et je prends un réel plaisir à composer des paysages avec des premiers plans fuyants ou à cadrer des petites fleurs sans me casser le cou. Mais quand arrive la harde de bouquetins, je peste contre le temps de mise en œuvre trop long et contre ce zoom 10x qui promet tant mais si sensible au bougé. De retour au chalet, mes craintes se confirment: 90% des photos prises à 240 mm sont floues, malgré l’emploi d’un monopode, accessoire que seul un expert têtu de mon genre osera associer à un photophone. À quoi servent de si longues focales si on ne peut pas les utiliser? Côté paysage, j’ai déjà dit ce que je pensais des panoramiques et de leur rendu fort décevant. Malheureusement, les photos au grandangle ne sont pas non plus à la hauteur de mes espoirs: la qua-
lité optique se dégrade dans les angles: les ciels purs de Vanoise et la belle végétation de cet été trahissent une perte de netteté dans les angles, des hautes lumières brûlées et des images assez fortement bruitées, même à 100 ISO. Quelques tirages plus loin, je comprends que le S4 Zoom a beau claironner 16 millions de pixels et délivrer des images flatteuses, un examen averti des résultats oblige à le classer dans la même catégorie que les compacts photo 10 Mpix.
Le Galaxy S4 Zoom montre le chemin Ce Galaxy S4 Zoom est un appareil attachant, mais paradoxal. Moins cher, moins gros et moins lourd qu’un téléphone plus un appareil photo, il réunit les deux en un hybride aux caractéristiques attirantes, mais qui ne supportent pas l’examen car la majorité des gens auxquels nous l’avons présenté l’ont jugé trop gros pour l’adopter à la place de leur téléphone habituel. De mon côté, j’étais prêt à faire le sacrifice de quelques poches craquées si la qualité était au rendezvous, mais je n’ai pas obtenu le minima escompté et l’ergonomie de l’objet m’a dissuadé: un appareil photo sur lequel on ne sait pas où poser les doigts est impropre à un usage quotidien et un téléphone aussi gros ne fait pas envie! Samsung est parti d’une bonne idée, mais ne l’a pas assez travaillée et aboutit à un appareil qui ne saura satisfaire ni le photographe épris de qualité, ni le client habituel des téléphones ultrafins. La polyvalence de l’outil est intéressante et sa capacité à faire circuler les images est une totale réussite. Samsung a montré le chemin et il faut espérer que d’autres réussiront à produire des hybrides disposant de tous les neurones nécessaires pour justifier réellement le remplacement du compact expert qui, pour l’instant, garde sa place dans la panoplie d’un vrai photographe. On remarque aussi que les options de synchronisation via les connexions Wi-Fi se généralisent sur les compacts récents: il était temps, de même qu’il serait temps que les reflex s’y mettent aussi, de naissance, sans module externe. Guy-Michel Cogné
Exposition très bien maîtrisée, bonne restitution des couleurs et des contrastes, mais le S4 Zoom peine dans les hautes lumières, souvent cramées et on note un grain (bruit) assez présent. Manque de piqué dans les angles mais vignetage plutôt bien maîtrisé pour un zoom de compact.
Macro, lumière ambiante Exposition excellente, profondeur de champ pardonnant les petites erreurs de mise au point mais non excessive. Gare au vent et au flou de bougé: multipliez les vues, c’est prudent.
Contrejour Si le contrejour n’est pas trop violent, le S4 Zoom s’en sort admirablement bien mais dans le cas contraire, le recours au flash est indispensable. Le résultat dépend donc de la distance: entre 1 et 1,50 m le dosage est bon. Au delà, le flash crame le premier plan et le fond semble trop sombre.
Scènes de nuit Le S4 Zoom manque de sensibilité et ça se sent: quand la lumière manque, le flou est présent à chaque instant et le bruit numérique monte très vite. Le recours aux différents programmes “intelligents” donne des résultats bizarres car la balance des blancs peut changer du tout au tout, sur une même scène, en fonction du programme choisi. Il ne faudra donc pas hésiter à passer de l’un à l’autre si la photo obtenue ne plaît pas.
Plein soleil et contraste Face à une scène très contrastée, le S4 Zoom sacrifie les hautes lumières et privilégie les ombres et les tons moyens. Un choix délibéré qui se comprend en présence d’un capteur dont la plage dynamique est un peu faible. Mais rappelons que les détails perdus dans les zones claires ne pourront être retrouvés par aucun logiciel: ils ne sont plus là!
Action, sujets rapides Le temps de mise en œuvre excessif du S4 Zoom le rend peu compatible avec ce type de sujet. C’est dommage car son obturateur rapide et son autofocus s’y montrent plutôt efficaces. Une fois encore, l’ergonomie n’est pas à la hauteur des attentes.
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alax
oom en reportage
Un paysage à 180°… pourquoi pas? Le S4 Zoom voit ce que nos yeux ne verront jamais et met sur un même plan la gauche et la droite. L’effet est amusant mais la qualité est liée à la régularité du balayage. Ici, malgré un balayage régulier et précis grâce à l’emploi d’un pied et d’un niveau à bulle, la photo manque de détails, la superposition de différentes vues nécessaires n’étant pas parfaite.
En macro, le zoom se cale sur une focale prédéfinie: on doit donc choisir son cadrage en s’éloignant ou en se rapprochant du sujet. Si on ne bouge pas et s’il n’y a pas de vent, le résultat est bluffant.
Scène volontairement choisie pour tester les effets de la compression Jpeg, ici très sollicitée. Une photo 4.608 x 2.582 pixels de 45,6 Mo est compressée en un Jpeg de 6 Mo environ.
Quoi de mieux que les milliers de cadenas de la passerelle des Arts, à Paris, pour jeter un œil sur les artefacs, ces petits éclats brillants sur les surfaces métalliques? Le S4 Zoom ne se fait pas trop piéger.
Mode nuit: le S4 Zoom a bien restitué la couleur du ciel mais le village, dans la vallée, disparaît dans l’ombre. Normal: sur la même scène, un D800 a fait à peine mieux, mais plus net.
En ombre découverte, le système d’exposition du S4 Zoom se sort bien d’affaire…
…mais sur un paysage ensoleillé, les nuages les plus clairs sont souvent surexposés.
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http://www.chassimages.com
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PhotoPhoneTest
Juin 2014
79/100 SAMSUNG Galaxy S5
8 mm d’épaisseur, vidéo 4K et des photos 5.312 x 2.988 pixels ! Un écran à faire pâlir d’envie les propriétaires de iPhone, une section photo intégrant un vrai objectif autofocus et un capteur 16 millions de pixels, un mode vidéo qui filme en 4K et le tout dans un appareil étonnamment fin… il ne manquerait plus que ce Galaxy S5 s’affiche à prix alléchant! Grâce au travail des opérateurs, c’est presque le cas, sous réserve de coûteux forfaits.
A
vec son écran 1.920 x 1.080 pixels de 13 cm de diagonale, ses 145 grammes et ses 8 millimètres d’épaisseur, le nouveau Galaxy S5 ressemble plus à une tablette miniaturisée qu’à un téléphone. Et pourtant, malgré cette extrême finesse, il s’offre le luxe d’intégrer un appareil photo/caméra très performant, basé sur un capteur 16 mégapixels et, surtout, un objectif 5 lentilles avec autofocus. On croit rêver! Avant cela, nous avons surtout eu très peur car à quelques semaines de la commercialisation du S5, les usines Samsung ont subi un incendie qui a fait craindre pour sa sortie, d’autant que Samsung communiquait, dans le même temps, sur les difficultés d’assemblage d’un objectif AF dans une si faible épaisseur. Malgré ces péripéties, le nouveau Galaxy est arrivé en temps et en heure et, depuis le mois de mai, les opérateurs s’en donnent à cœur joie pour monter autour de ce bel objet d’alléchantes promotions consistant à donner ou presque un appareil normalement tarifé près de 650 €, mais en imposant la souscription de coûteux forfaits dont personne ne pense à multiplier le prix par 24 (durée de l’engagement) pour en connaître le coût réel.
Les touches de fonction photo et vidéo sont des zones tactiles, en surbrillance sur l’image. Au début, on a tendance à déclencher en appuyant sur la touche principale. Perdu! Dans ce cas, on revient aux menus du téléphone.
Côté performances, le Galaxy S5 arrive en collision frontale avec le Sony Xperia Z2. Tous les deux avancent de nombreux arguments de taille d’écran, de qualité d’image et de son, voire d’usage (semi-étanchéité notamment) qui donnent un sacré coup de vieux au iPhone. Coûts de fabrication et légèreté obligent, Samsung reste fidèle à sa construction tout plastique, mais le S5 bénéficie d’une finition plus soignée que ses prédécesseurs, notamment grâce à sa coque arrière, déclinée en plusieurs couleurs, à la fois très esthétique et offrant un toucher agréable. En option, il est même possible de la remplacer par une coque contenant une boucle d’induction, permettant une recharge par contact, sans aucun branchement, autrement plus pratique que la prise Micro-USB, mal placée et fragile.
Q Prise en main & ergonomie En utilisation courante, le Galaxy S5 est un appareil sans surprise et tout habitué de Samsung retrouvera immédiatement ses marques, puisqu’il s’agit d’un système Android amélioré à la sauce maison. Mieux: si on possède un appareil “d’avant”, on migre automatiquement vers le nouveau depuis la sauvegarde effectuée sur son compte Samsung ou Google… et c’est là que les incohérences commencent ! En théorie, une “surcouche”, sur l’OS d’un téléphone est censée l’améliorer. Chez Samsung, ce n’est pas forcément le cas et de nombreuses options, services ou applis sont redondantes. La logique Apple est parfois énervante par le sentiment d’enfermement qu’elle suscite, mais le bazar organisé qui règne autour d’Android donne raison à la pomme: au moins, sur un iPhone, le rôle des touches ne change pas d’un appareil à l’autre! Avant de tester la téléphonie, nous avons voulu goûter aux nouvelles fonctionnalités du S5 et là encore, c’est la déception. L’identification par empreinte digitale, par exemple, fonctionne quand elle veut et se termine Chasseur d’Images n° 366 - Août-septembre 2014
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PhotoPhoneTest
MESURES
de fonctionnalités
Spectaculaire par sa taille, l’écran HD Super AMOLED est le premier atout du S5. Sa luminosité n’est pas exceptionnelle, mais il offre un rendu “very colored”. Côté rendu des couleurs, on est dans le grave-aigu avec une gestion colorimétrique qui se veut flatteuse à l’extrême. Un photographe soucieux de ses images passera donc un peu de temps dans les menus pour sélectionner le mode cinéma, moins boosté et plus naturel. Une fois ce réglage effectué, le moment est venu de prendre ses premières photos et de se retrouver confronté à l’ergonomie habituelle des téléphones. À l’inverse de Nokia, qui a conçu des accessoires permettant d’améliorer la prise en mains de son Lumia en rapprochant sa forme de celle d’un compact photo, Samsung laisse l’utilisateur se débrouiller avec cet objet plat qu’il faut tenir
L’œil du photographe Chasseur d’Images Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . QQQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . QQQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . . . QQQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . QQQQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . QQQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . QQQQQ
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Chasseur d’Images n° 366 - Août-septembre 2014
tos partent automatiquement sur le nuage (compte Samsung, Google ou Dropbox notamment), de sorte qu’on les retrouve sur son Mac ou son PC dès qu’on arrive chez soi ou au bureau, sans avoir à manipuler la carte microSD. En vidéo, le S5 est encore plus bluffant, car il filme en 4K-UHD et enregistre des séquences qui, une fois l’appareil raccordé à un téléviseur, sont réellement excellentes. Là encore, on dispose de nombreuses options et même d’un mode HDR… mais qui prive de la stabilisation : dommage ! On a aussi trouvé Samsung un peu pingre de ne pas avoir joint de câble de connexion, mais il est vrai que le S5 dispose d’une fonction spéciale permettant de transmettre ses images à un téléviseur de sa marque, simplement en faisant mine de jeter le téléphone vers l’écran. Magique!
Rendu des couleurs
Q Egalité avec le
En haute lumière, les détails les plus fins sont exceptionnellement restitués. Au-dessous de 100 lux, l’acutance diminue et le bruit augmente. Pour compenser ce phénomène, Samsung applique manifestement un lissage qui nuit à la restitution des détails et donne, sur certaines textures (cheveux, feuillages…) une impression de flou. On note curieusement un bruit plus important à 100 lux qu’à 20 lux.
Sony XPeria-2
Côté résultats, le S5 décroche la note de 79 au score DxO, c’est-à-dire la meilleure avec le Sony XPeria-2. Ce score signale donc de très bons résultats côté images fixes et vidéo mais récompense surtout l’homogénéité de ce Galaxy S5 qui en donne plus que l’on peut en attendre. Cela ne veut évidemment pas dire que l’appareil soit sans défauts et nous lui reprochons notamment sa tendance à cramer les hautes lumières ainsi que des performances parfois étranges en basse lumière. De la même manière que nous avons salué la vitesse de l’autofocus, il est honnête de signaler qu’il lui arrive aussi de se tromper lourdement de sujet ou de manquer de précision et ce, de façon imprévisible. Pour des sujets importants, il sera donc prudent de multiplier les vues. Quoi qu’il en soit, le résultat final se solde par une excellente note: le Galaxy S5 est parfaitement apte à remplacer un compact photo et présentera sur lui un avantage déterminant: il sera toujours dans la poche! Guy-Michel Cogné
•
Lors des mesures comme sur les scènes de terrain, le Galaxy S5 délivre des images bien exposées, avec des couleurs saturées et naturelles et une balance des blancs bien gérée. On constate néanmoins quelques défaillances, notamment en extérieur et sous très forte lumière, ou les zones les plus claires peuvent être “brûlées” et en intérieur, sous éclairage tungstène, où les ombres sont parfois marbrées. Dans tous les cas, l’appréciation globale oscille entre 4,5/5 et 5, sauf pour le rendu coloré en très basse lumière.
Détail, acutance & bruit visuel • Bruit visuel • Détails
Bruit visuel
Q Photo et vidéo: une foule
entre deux doigts et commander entièrement via l’interface tactile. En photo, ce n’est pas grave, car l’autofocus du S5 est très réactif. En vidéo c’est plus ennuyeux car faute d’une légère temporisation au démarrage ou à l’arrêt de chaque séquence, on risque d’enregistrer les mouvements résultant d’une pression maladroite sur le bouton de déclenchement. Côté fonctionnalités, Samsung sort le grand jeu et on dispose d’une liste impressionnante de fonctions : choix de la sensibilité, mode rafale, type de mesure de la lumière, détection de visages, plusieurs modes HDR, retardateur, effets spéciaux et même un Focus sélectif, qui permet de se concentrer sur les éléments importants de l’image en floutant le décor et en accentuant les détails sur le sujet. Cette gestion améliorée de la profondeur de champ préfigure la photo de demain, qui reposera non plus sur un seul objectif, mais plusieurs captures d’images simultanées, via des optiques séparées, autorisant une résolution très élevée avec des capteurs modestes ainsi que d’infinies possibilités de traitements ultérieurs. Sur le terrain, nous avons pris un réel plaisir à utiliser le S5 comme un compact d’appoint, sur des sujets proches et même en paysage. L’appareil est rapide, son autofocus efficace et si la lumière vient à manquer, le petit flash intégré sauve les prises de vues, jusqu’à 3 mètres environ. S’il est paramétré comme il faut, les pho-
Détail - Acutance (%)
presque toujours par la saisie du mot de passe. Quant à la reconnaissance vocale, elle n’en est qu’à ses balbutiements, comparée à la technologie Apple Siri (elle-même perfectible). À force de tester et comparer les modèles, nous sommes forcément devenus exigeants ; concernant les téléphones, force est de reconnaître que la surcouche Samsung est plus pénalisante que plaisante et que, quitte à ne pas vouloir de iPhone, on sera plus à l’aise avec un Sony ou un HTC, plus logiques et moins confus.
Illumination (Lux)
Autofocus – Précision, répétabilité En basse lumière 100% 80% 60% 40% 20% • Mode Auto • Mode forcé
0 1
5
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20
25
15
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En haute lumière 100% 80% 60% 40% 20% • Mode Auto • Mode forcé
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Tests & mesures Éclairage tungstène/5 lux
Lumière du jour/20 lux
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
Les téléphones photo n’étaient pas réputés pour leurs performances en basse lumière mais chaque nouvelle génération marque un progrès. À 20 lux sous éclairage tungstène, le Galaxy S4 offrait une balance des blancs correcte, mais passait rapidement en sous-exposition. Le nouveau S5 donne, dans la majorité des cas, une meilleure exposition, avec un résultat globalement satisfaisant. L’image de gauche, réalisée à 5 lux, soit dans des conditions vraiment très difficiles montre évidemment une dégradation du résultat. (Détails agrandis, voir image de référence, plein cadre, ci-contre).
79/100
– bons résultats en expo auto, couleurs agréables, riches et réalistes ; balance des blancs bien équilibrée. – images en basse lumière faiblement bruitées. – bonne restitution des fins détails en milieu d’image. – peu de franges colorées. – Photos au flash de bonne qualité
Le contre: – perte de détails significative en conditions de faible lumière. – la netteté n’est pas uniforme sur tout le champ de l’image. – en mode auto, autofocus parfois imprécis.
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
79/100
– la meilleure image vidéo rencontrée sur un photophone, à ce jour. – produit homogène, sans défaut majeur. – autofocus performant. – bon rendu des textures fines.
Le contre: – sous certaines conditions d’éclairage, mauvaise restitution des couleurs.
SAMSUNG Galaxy S 5
Score global
79 / 100 Chasseur d’Images n° 366 - Août-septembre 2014
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CI370 094-095 Panasonic Lumix CM-1_GMC4814 01/12/2014 15:00 Page94
Les mesures du labo
Recto, c’est un compact ; verso, un téléphone F
Bruit numérique et rendu des détails 15 RB Normal
10
5
0 125
200
400
800
1.600
3.200
6.400
12.800
Le niveau de bruit est faible et pratiquement constant jusqu’à 3.200 ISO. Évidemment, le traitement pour le réduire est fort en haute sensibilité, d’où une nette dégradation dans le rendu des détails. 800 ISO est la limite haute pour une image correcte.
Objectif : 10 mm f/2,8 (équivalent 28 mm)
Placer devant un grand capteur une focale fixe prenant peu de place est une prouesse technique qui demande des compromis et cela se voit dans les performances : très bonnes au centre, mais nettement en retrait dans les angles.
Aspect des images sur tirage A2 125 ISO
1.600 ISO
ace au combat des titans Apple et Samsung, Panasonic a délaissé les mobiles grand public. Le Lumix CM1 marque sa volonté d’y exploiter son savoir-faire photo-vidéo avec un appareil visant plus les experts, soucieux de la qualité de leurs images, que les geeks et les accros aux produits “mode”. Nous voici donc en présence d’un photophone réellement mixte avec, au recto, un équivalent 28 mm Leica Elmarit f/2,8 et, au dos, un mobile Android avec écran 4,7”. D’apparence robuste, le CM1 arbore une mine bien triste en raison d’un design taillé à la serpe et de détails de finition choquants pour un appareil vendu 800 €. L’impression se confirme quand on découvre son interface Android, basique, sans surcouche “maison”, qu’il faudra personnaliser pour en faire un téléphone multimédia correct. Comparé à un Galaxy ou à un iPhone, l’écran du CM1 paraît sombre, pâle, peu flatteur et l’ergonomie laisse franchement à désirer. Au recto, le bel objectif Leica rassure, jusqu’au moment où l’on comprend que l’optique ne fait qu’un centimètre de diamètre et que les énormes bagues qui la cernent servent surtout à “faire joli”. Quand on active le mode photo, le groupe avant de l’objectif s’érige et le CM1 atteint 2,5 cm d’épaisseur. Les bagues qui l’entourent servent à sélectionner certains paramètres mais ne protègent. Gare, aussi, à ne pas mettre le CM1 en marche quand il est face contre table: cela gêne la sortie de l’objectif et provoque un message d’erreur.
Q Pratique, la touche Camera! On vous fera grâce de la description de la section téléphone car le CM1 est un
Android comme tant d’autres qui, au sortir de la boîte, n’offre aucun panache. C’est à vous de le terminer avec les applis, gratuites ou payantes, à choisir parmi les milliers disponibles du Play Store Google. Un bon point en revanche pour la touche Camera, située sur le côté et dont le glissement permet de passer quasi instantanément du mode photo au mode téléphone. On se retrouve alors aux commandes d’un véritable compact expert, prêt à photographier ou à filmer et, surtout, doté d’innombrables possibilités. Premiers pas, premiers essais… le CM1 est capable de délivrer de bonnes images en mode auto sans se soucier d’autre chose que de presser le déclencheur (un vrai déclencheur, bien placé, sur le flanc droit) ou d’effectuer une “touchette” sur le bouton virtuel. L’appareil manque de réactivité et l’écran n’est pas assez lumineux mais la dalle tactile permet de situer le sujet et de guider l’autofocus. À ce stade, le CM1 ressemble aux autres photophones, avec les classiques commandes photo/vidéo, commutation objectif principal/selfie, relecture, etc. Une bardée de symboles apparaît en haut d’écran, si petits que la plupart des utilisateurs n’y prêteront pas attention. Dommage car, pour l’expert, c’est là que démarrent les choses sérieuses!
Q Des possibilités à explorer Conscient que le CM1 est décalé face aux iPhone et Galaxy, Panasonic ne le présente pas comme un téléphone, mais comme un “compact connecté”. Une appellation justifiée pour un appareil construit autour d’un bel objectif et d’un capteur réputé, le Cmos 1” 20 Mpix qui a fait ses preuves dans le bridge FZ1000.
Photo express
À 125 ISO, l’image est excellente pour un photophone, mais déjà en net retrait par rapport à un compact photo tel que le LX100 Panasonic. À 1600 ISO, le bruit numérique est perceptible. Sur des sujets riches en détails fins, la perte est importante. Sur des scènes de vie, la chute importante du piqué est masquée par le rendu plutôt naturel des images.
Qualité d’image selon la sensibilité 100
200
400
800
1.600
3.200
6.400
12.800
25.600
Le Lumix CM1 profite mal de la présence du capteur 1” de 20 Mpix. Si ce dernier est performant dans d’autres appareils (Sony RX100 et Canon G7X), ici, la miniaturisation de l’ensemble le pénalise. Pour un smartphone, c’est bien ; pour un compact expert, peut mieux faire.
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Chasseur d’Images n° 370 - Janvier-février 2015
Riche en infos, mais simple quand même Ici réglé en mode “Programme intelligent”, le CM1 affiche toutes les infos souhaitées, y compris un repère d’horizontalité. Des informations discrètes qui ne gêneront pas l’adepte du “tout auto” mais qui renseigneront utilement l’expert, dès qu’il accédera à l’un des innombrables modes avancés dont Panasonic a doté cet appareil.
Un véritable déclencheur et une touche Camera pour passer immédiatement du téléphone à l’appareil photo: deux points forts pour un outil qui prétend devenir le témoin des bons moments de la vie et des instants inattendus.
CI370 094-095 Panasonic Lumix CM-1_GMC4814 01/12/2014 15:00 Page95
Test compact connecté Panasonic CM1
Pour en tirer le meilleur parti, il faut explorer les innombrables possibilités du CM1. D’abord avec la molette des modes, digne d’un reflex haut de gamme, qui conditionne à la fois le fonctionnement de l’appareil et le rôle de la couronne cernant l’objectif. D’ici, on peut tout contrôler: diaph (f/2,8 à f/11), temps de pose (60s à 1/16.000 s), balance du blanc, sensibilité, AF et même profondeur de champ. Inutile de plonger dans le mode d’emploi: il faut consacrer une soirée à la découverte de son appareil afin de savoir tout ce qu’il pourra faire le jour où on en aura besoin. L’expert y trouvera tout ce qu’il cherche, le grand public un peu moins car la liste est impressionnante. Les modes Scènes, par exemple, qui vont de Portrait clair à Monochrome en passant par Beau dessert et Nourriture appétissante (!), donnent de bons résultats, mais sont bien cachés pour l’utilisateur pas trop aventureux!
Le menu Réglages ouvre, lui aussi, la porte à de nombreuses options de personnalisation, depuis la taille des images jusqu’au choix des temporisations d’affichage, de la géolocalisation, etc. Sur ce plan, Panasonic a vraiment bien travaillé et a doté le CM1 de toutes les armes nécessaires pour toucher les photographes avertis qui sont sa cible.
Autre point fort, la possibilité d’enregistrer les photos en Jpeg, mais aussi en Raw… ou les deux à la fois. Dans ce cas, toutefois, le processeur Snapdragon peine un peu, il faut subir une attente de 4 à 5 secondes entre chaque image et, surtout, il est utile d’ajouter une carte microSD, car les 16 Go de mémoire interne seront vite saturés. Le mode Raw est un atout réel car il permet d’échapper au rendu colorimétrique parfois surprenant (disons plutôt… aléatoire) constaté sur les Jpeg natifs du CM1. Il ouvre aussi la porte à des applications tierces si Panasonic accepte de partager ses données. Nous avons travaillé avec la dernière mise à jour du CM1, qui comprend l’application 4K Photo, très pratique pour extraire des photos de qualité d’après une vidéo. C’est un peu long à utiliser et limite pénible à cause de la petite taille d’écran du CM1 mais il s’agit néanmoins d’un réel avantage quand, face à un événement important, on hésite entre film et photo. Panasonic met en avant la vidéo 4K, mais il s’agit plutôt de photos à 15 i/s en MP4. En Full HD, on tourne à 30 i/s, d’où du scintillement sous nos éclairages européens 50 Hz. Malgré les mises à jour, le CM1 souffre, sur ce terrain, de nombreux défauts et s’il délivre de belles images face aux sujets fixes, le résultat est peu probant si l’appareil est en mouvement. Fluidité insuffisante, absence de stabilisation, fort recadrage en 4K Still Capture et même oubli d’une fonction StopMotion jusqu’à 240 i/s… bref, il reste du travail aux ingénieurs de Panasonic pour donner à cet appareil ambitieux et plein de promesses les neurones qui convaincront les experts de préférer un “appareil connecté” aux photophones à la mode. Panasonic l’a baptisé CM1 ; comme dirait le prof, “élève doué, mais peut mieux faire ! Doit travailler beaucoup avant de passer en CM2…”
À l’heure du bilan… Les premiers instants avec le CM1 donnent l’impression d’avoir acheté un vieux téléphone, avec une interface pauvre, un écran terne et un look désuet. À mesure qu’on le découvre et qu’on le personnalise, il révèle ses aptitudes: celles d’un outil conçu pour la photo, ce dont rêvent les experts depuis longtemps. La qualité des images est supérieure à celle des autres photophones (sauf en vidéo), mais très inférieure à ce que donne un bon compact. Et c’est là que le bât blesse car, côté prix, le CM1 laisse espérer mieux. Son 28 mm est correct mais, sur un photophone un petit zoom aurait été plus polyvalent. La présence de modes experts nombreux et performants ne suffit pas à faire oublier une ergonomie perfectible et des fautes impardonnables, telles l’absence d’écrou de pied, l’absence de tout support ou poignée et, surtout, cette batterie non interchangeable qui, en reportage, baisse les bras en à peine trois heures et rend le CM1 inopérant… même pour téléphoner!
Le Labo
La Rédac’
Le radar ci-dessous résume le CM1 : très bon pour un téléphone, mais faible pour un compact. On retrouve l’ambiguïté habituelle de beaucoup d’appareils “tout-en-un”.
Les faiblesses en vidéo et en basse lumière donnent l’impression d’avoir affaire à un appareil inachevé. Son prix dissuasif nous empêche d’être plus gentils.
Guy-Michel Cogné Possibilités et fonctions
Prestations smartphone
Performances vidéo
Écran
Objectif en érection! Le bloc optique de faible diamètre est cerné d’une couronne dont la circonférence n’est justifiée que par un souci d’esthétique. La lentille frontale n’est pas protégée et, au moment où il sort de sa cavité, l’objectif ne doit rencontrer aucune résistance, faute de quoi il se bloque et provoque un message d’erreur. Cela fait craindre pour la longévité de cette fragile mécanique qui ne supporte pas que le CM1 soit mis en fonctionnement alors qu’il est posé sur une table.
Qualité de l’objectif
Flash
Qualité d’image à 3200 ISO
Autofocus
Qualité d’image à 800 ISO
Qualité d’image en bas ISO
Chasseur d’Images n° 370 - Janvier-février 2015
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Testés !
Nikon D750 Une vraie réussite
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Maîtrisez la couleur
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Test compact
Sony QX30
Gros zoom cherche petit téléphone ! Votre téléphone est un piètre photographe ? Qu’à cela ne tienne : greffez-lui un Sony QX30 et il se transforme en un très bon appareil photo avec zoom x30 et capteur 20 mégapixels. L’offre est tentante… l’ergonomie beaucoup moins ! Les adeptes de la photo au smartphone pestent régulièrement contre l’absence de zoom optique. Le Sony QX30 propose un zoom puissant, mais au prix d’un encombrement conséquent.
out le monde n’étant pas spécialiste du catalogue Sony, il est bon de rappeler ce que sont les QX. Extérieurement, la forme de ces appareils est proche de celle d’un objectif – il est vrai que l’optique occupe l’essentiel du volume. Les QX sont constitués d’un zoom, d’un capteur et d’une partie électronique pour assurer prise de vue et transmission Wi-Fi vers un téléphone intelligent ou une tablette. On ajoutera un accu pour alimenter l’ensemble. L’écran de visualisation et l’essentiel des commandes sont renvoyés vers le smartphone ou la tablette. Le premier modèle, QX10, nous avait moyennement convaincus, la qualité d’image et les caractéristiques générales étant celles d’un compact de milieu de gamme. Conçu dans le même esprit, le QX30 dispose d’un zoom nettement plus
T
puissant (x30). Un gain de focale qui peut convaincre certains utilisateurs. Ce zoom de bonne qualité donne des images assez piquées, même en position télé. Le capteur, un Cmos rétroéclairé 20 Mpix 1/2,3 (7,8 mm de diagonale), assure une qualité photo équivalente à celle d’un compact classique. Nos mesures montrent qu’à faible sensibilité (80 ISO) la définition est un peu plus faible que sur un Canon S120 par exemple.
Q Forme générale
Sony avait inauguré la série QX avec deux modèles : QX10 et QX100. Le QX30 succède plutôt au QX10, même si son encombrement s’apparente à celui du QX100. L’appareil à la forme d’un cylindre relativement long (65 mm de diamètre et 57 mm de long) qui prendra de la place dans une poche : difficile de
l’envisager comme l’accessoire quotidien du téléphone. L’arrière du QX comporte une baïonnette destinée à recevoir un système de fixation universel pour smartphone, une pince à écartement variable plutôt efficace. Un accessoire spécifique (une coque à emboîter) existe en option pour certains smartphones Sony. Le côté gauche du QX (dans le sens de prise de vue) comporte un déclencheur et une commande de zoom. Quand le QX est fixé au téléphone, cela rend la prise en main plus agréable que si l’on déclenche et zoome depuis l’écran.
Q Connectivité
J’ai utilisé le QX30 avec un Samsung Galaxy S4. La liaison Wi-Fi avec NFC est idéale: on allume les deux appareils, on les met en contact et, automatiquement, le S4 lance l’ap-
plication PlayMemories Mobile. Si cette appli n’est pas présente sur le téléphone, il est automatiquement proposé de la charger. La liaison est établie en une quinzaine de secondes et reste stable ensuite. Je n’ai pas eu de déconnexion intempestive. Quand le téléphone est trop éloigné du QX (plus d’une dizaine de mètres) et que la connexion est perdue, elle se rétablit dès que les deux appareils sont à nouveau à bonne distance. Un léger délai entre l’action et l’affichage est perceptible, particulièrement quand on zoome. L’image visualisée est légèrement saccadée mais cela n’a pas d’effet sur l’enregistrement (la fluidité des vidéos le confirme). Sony a publié un “sdk” (ensemble d’outils et d’interfaces de programmation) qui permet à des développeurs indépendants de contrôler
Le zoom du Sony QX30… Sony G 4,3-129 mm f/3,5-6,3 Vignetage et distorsion sont au meilleur niveau… probablement grâce à une correction informatique. L’aberration chromatique est assez faible, sauf en longue focale où elle monte légèrement mais sans atteindre des niveaux trop pénalisants. Le piqué est élevé à toutes les focales et toutes les ouvertures. La focale de 44 mm (équivalent 250 mm) montre une légère dispersion dans les angles à f/6,3 et plus encore à f/8 (les traits noirs de dispersion sont assez hauts). Dans l’ensemble, les résultats sont plutôt homogènes pour un zoom équivalent 24-720 mm.
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Le Sony QX30 ajoute un zoom x30 (équivalent 24-720 mm) à votre téléphone. Le capteur est identique à celui d’un compact, la qualité d’image est donc meilleure que celle de la plupart des smartphones.
ses appareils depuis un téléphone intelligent ou une tablette. La série des QX fait partie des boîtiers pris en compte, mais il ne semble pas qu’il y ait actuellement d’autre application disponible que celle proposée par Sony.
Q En pratique
Le QX se monte facilement et rapidement sur le téléphone et l’ensemble tient correctement… un détail important si on ne veut pas voir son smartphone voler au moindre petit choc. La fixation est bien conçue mais, malgré tout, dans une foule ou quand la situation est instable, mieux vaut tenir son smartphone avec la main en complément de la pince. En position télé, il est plus pratique de fixer le téléphone sur le QX. On peut ainsi tenir l’ensemble à
Fixé à un téléphone et avec le zoom en position de prise de vue, le QX30 semble assez encombrant. En pratique, une fois replié, il est bien moins volumineux… mais pas au point de se glisser facilement dans une poche.
deux mains, ce qui assure une meilleure stabilité. Aux focales courtes, on peut viser sur le téléphone et promener le QX avec l’autre main: un moyen facile pour expérimenter des cadrages amusants. En mode “séparé du téléphone”, l’encombrement du QX30 est bienvenu car il offre une bonne prise en main. L’appareil peut travailler en position horizontale ou verticale, le smartphone adaptant alors son cadrage. Quand le QX est tourné à 180° (à l’envers), l’image est automatiquement redressée. C’est pratique pour les cadrages acrobatiques ou lorsque l’appareil est fixé à un support (perche, etc.). La photo, ou mieux encore la vidéo, “selfie” (autoportrait) se fait très simplement en séparant le téléphone du QX. Lors du déclenchement, regardez l’appareil, pas
l’écran, si vous voulez une photo sympa! Installé sur un petit pied, le QX est idéal pour se filmer soi-même, car il est facile de contrôler l’appareil et le cadrage depuis le téléphone.
Q Le QX30, pour qui? Au moment où les téléphones tendent à remplacer les compacts, le QX30 se veut un pont entre les deux mondes. L’appareil a pour lui un zoom très puissant et une qualité d’image supérieure à celle délivrée par les smartphones, tout en profitant des possibilités de communication du téléphone. Mais les compacts modernes disposent aussi du Wi-Fi. Piloter un appareil à distance ou partager ses photos à travers un téléphone ou une tablette ne pose aucun pro-
Fiche technique • Capteur: Cmos rétroéclairé 1/2,3 - 20 Mpix. • Objectif: 4,3-129 mm f/3,5-6,3 (24 -720 mm). • SensibilitésISO: Auto et 80 à 12.800 ISO. • Vidéo: Full HD 60p. • Mise au point: autofocus, sélection tactile de la zone AF - MAP mini 5 cm (GA) et 2 m (télé). • Obturateur: 1/1.600 s à 30 s. • Rafale: environ 10 i/s (buffer 10 vues Jpeg). • Exposition: iAuto, iAuto+, PAS, Mesure multizone. • Flash: pas de flash. • Mémoire- Connectique: micro SD - USB2. • Alimentation: batterie Li-ion NP-BN (200 vues). • Dimensions: 65 x 68 x 57 mm - 193 g. • Tarif annoncé: 300 €.
blème à la majorité d’entre eux. Il aurait donc fallu que le Sony QX30 apporte des fonctions innovantes pour s’en démarquer, mais ce n’est malheureusement pas le cas. L’application PlayMemories Mobile fait son travail sans originalité: pas de modes Scènes ni d’intervallomètre (pour du timelapse) par exemple ; aujourd’hui, ce sont pourtant des fonctions basiques. Bref, les QX ont un potentiel intéressant mais pas complètement exploité. Imaginez s’ils étaient capables de déclencher au bruit ou au mouvement ; ils deviendraient d’excellents pièges photographiques. Ce qui parviendrait peut-être à convaincre les acheteurs de téléphones ultra minces de leur greffer un appendice aussi disproportionné. Pascal Mièle
Ce qui plaît
• Excellente connectivité • Zoom puissant de qualité correcte • Ergonomie simple
Ce qui fâche
• Trop gros pour devenir le compagnon d’un téléphone qu’on emporte partout • Pas de flash et pas moyen d’en ajouter un ! • Application limitée (pas de modes Scènes ni d’intervallomètre) • Cher pour un compact finalement très basique, même avec son zoom x30 Chasseur d’Images n° 368 - Novembre 2014
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Test photophone
Samsung Galaxy K Zoom Un gros zoom et plein de pixels, mais bien trop mou ! Le photophone parfait, tel qu’on l’imagine, serait à la fois un excellent appareil photo et un téléphone discret, léger et pratique. Malheureusement, il n’existe pas encore et les fabricants qui s’y essaient se voient contraints à des compromis entre deux exigences contradictoires: compacité et performances. Sur le papier le Galaxy K Zoom semble proche du but. Malheureusement la qualité de ses images n’est pas à la hauteur des espérances. Replié, le K Zoom est très fin… pour un compact photo, mais assez épais pour un téléphone. Sa coque plastique amovible et de couleur garantit une bonne résistance mécanique et un contact agréable et non glissant. Malgré une ergonomie améliorée, un mode “mise en service rapid” en 0,3 s et des touches zoom et déclenchement bien placées, la tenue en mains, doigts écartés, reste celle d’un téléphone. On aurait aimé un écrou de pied et une coque spéciale pour prise de vues stables ou sur perche.
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l y a un an nous rapportions ici même le récit d’un mois de rando et de quelques milliers de photos avec le Galaxy S4 Zoom, premier photophone réussissant à peu près la fusion entre téléphone et véritable appareil photo. Au terme d’une courte carrière, il est déjà remplacé par le Galaxy K Zoom qui reprend son concept, avec de nombreuses retouches. Hasard du calendrier, il est arrivé à la rédaction au moment où nous repartions sur nos sentiers de haute montagne ; le petit nouveau nous a donc accompagnés pour les mêmes photos!
I
Q Compact zoom ou téléphone?
Le K reste construit autour d’un zoom optique 24-120 mm associé à un capteur 20,7 mégapixels. Le tout est logé dans un boîtier qui bénéficie du design de la famille Galaxy et notamment d’une coque plastique microperforée esthétique, agréable au toucher, peu fragile, disponible en plusieurs couleurs et interchangeable. Au repos, l’ensemble mesure 2 cm d’épaisseur pour 200 g avec accu et carte mémoire. La différence avec son prédécesseur se joue sur quelques millimètres, mais Samsung a surtout supprimé le bossage qui, sur le S4 Zoom, effrayait les consommateurs. Du coup, le nouveau K Zoom tient dans la poche et, s’il reste encombrant pour un téléphone, il est compact pour un appareil photo ! La synthèse est donc réussie.
Côté prise en mains, le progrès est important et, pour peu qu’on l’équipe d’une dragonne, le K-Zoom peut rester au poignet le temps d’une balade ou d’une fête, toujours prêt à photographier. Le gainage velouté type Galaxy améliore la préhension et les doigts tombent pile sur les touches de zooming (index gauche) ou le déclencheur (index droit). L’appareil risque moins de glisser. De plus, on peut lancer la prise de vues soit via le déclencheur latéral, soit via la touche de fonction, soit en posant le doigt sur la zone à prendre en compte pour l’autofocus. Samsung a bien travaillé et le seul point à revoir tient à l’usage du zoom, qui passe son temps à rentrer et sortir entre chaque période sans photo. Il serait agréable, lors d’une sortie photo, de laisser le zoom en position mais d’éteindre l’écran, afin d’épargner les accus. Un bon point également pour la mise en route rapide (0,3 s) par pression simultanée sur deux touches, sans passer par la page d’accueil. Le K est gourmand en énergie : un touriste partant en excursion a intérêt à prévoir un accu supplémentaire s’il ne veut pas se retrouver en panne de photo (et de téléphone!) vers 16 heures. Côté écran, le K reçoit une dalle HD Super AMOLED de 4,8 pouces de diagonale, pour 1280 x 720. C’est moins confortable qu’un S5, mais l’image est excellente, très contrastée et flatteuse. On peut néanmoins
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Pile, c’est un téléphone Android qui s’inscrit dans la lignée des Galaxy: bel écran, nombreuses fonctionnalités et excellentes performances multimédias. Face, c’est un compact photo carrément prometteur, grâce à son zoom 24-240 mm et son capteur 20 mégapixels. Le tout pour environ 400 €, hors forfait opérateur.
lui reprocher un manque de finesse et, surtout, un côté “grave-aigu”. Pour un usage téléphone et multimédia, c’est parfait ; en photo, ça claque un peu trop.
Q Android sous le capot
La section téléphonie est soignée, mais moins complète que sur un Galaxy S4 ou S5. On retrouve les caractéristiques des appareils Android, avec la surcouche Samsung et la compatibilité avec la plupart des applis du Play Store Google. La réactivité du K Zoom est moins bonne que sur un S5, mais la différence est peu perceptible au quotidien. En pratique, le K Zoom nous est apparu comme un excellent téléphone, y compris pour des usages gourmands en ressources. Le seul point où il pêche reste la lecture de textes denses, mais on ne peut attendre d’un petit écran le confort d’une tablette. Le K Zoom est-il un téléphone ou un appareil photo ? Sans mauvais jeu de mot, tout dépend de quel côté on se place! Son zoom 10 x autofocus, ouvrant entre f/3,1 et f/6,3 et doté d’un stabilisateur optique est une arme redoutable qui fera rêver plus d’un photographe. C’est assurément son plus gros atout. Le capteur 1/2,3" 20,7 Mpx, le flash xénon et les innombrables modes photo présents ici ont aussi de quoi exciter le plus expert des experts: le K sait certes fonctionner en mode tout auto mais, si on veut se faire plaisir, il y a de quoi explorer
Score mitigé : le K Zoom à tout pour plaire et nous l’aurions volontiers glissé dans une poche en acceptant son épaisseur s’il avait eu un zoom moins médiocre ! Un 24-240 sur un photophone, c’est inutile et néfaste : refaites-nous le même avec un 24-80 lumineux et plus homogène !
à travers menus et programmes créatifs. HDR, panorama, visite virtuelle, photo animée… prenez un siège et découvrez, ça vaut le voyage. Malheureusement, Samsung n’est pas allé au fond des choses et a notamment oublié un écrou de pied, qui fait cruellement défaut à chaque fois que survient la nécessité de fixer l’appareil sur une perche ou un pied. C’est dommage. La présence d’un capteur boosté derrière ce zoom ambitieux nous avait donné l’espoir d’obtenir de biens meilleurs résultats avec le K Zoom qu’avec son prédécesseur S4. En basse lumière et au flash, c’est le cas : le K Zoom devance légèrement le 4 grâce à une dynamique augmentée et, surtout, au flash xénon très bien calé pour les sujets compris entre 1,50 et 3 mètres. En extérieur, les choses se gâtent
car si les images sont véritablement excellentes au centre, la qualité se dégrade à grande vitesse à mesure que l’on s’approche des bords de l’image. Le phénomène existait déjà sur le S4, mais il ne s’est malheureusement pas amélioré sur le K Zoom et le nouveau capteur trahit les faiblesses de ce zoom qui, du coup, est globalement moins bon que celui qu’il remplace. Un comble!
Q Pas besoin d’un zoom x 10
Ce manque de piqué dans les angles est moins criant en vidéo qu’en photo et le mode full HD à 60 images/seconde du K Zoom donne d’excellents résultats. Au labo ou quand l’appareil est fixé sur un support, l’image est superbe mais, si on filme à main levée, il faut prendre garde aux mouvements intempestifs mais aussi à la commande de
Ce qui plaît
• Synthèse téléphone / compact photo plutôt réussie • Qualité vidéo FullHD 60 i/s. • Facilité d’échange et de transmission des photos et vidéos • Batterie et carte mémoire (MicroSD) accessibles • Prix très compétitif par rapport aux autres Galaxy
Ce qui fâche
• Qualité d’image fortement dégradée en bord d’image • Autonomie insuffisante de l’accu pour un usage reportage • Préhension encore perfectible
zooming si rapide et si peu progressive que nous déconseillons carrément de l’utiliser en filmant. Au terme de deux mois d’usage intensif, le K Zoom nous laisse le même sentiment de perplexité que le S4 Zoom. Le concept est attirant, le zoom alléchant et le mélange entre téléphone et compact photo est de mieux en mieux réussi, mais nous restons sur notre faim côté qualité d’image. Or, c’est sur ce point que les clients potentiels, prêts à renoncer aux téléphones “tendance” et à charger leur poche d’un galet de 200 grammes se montreront les plus regardants. Pourquoi Samsung s’obstine-t-il à glisser un zoom 24-240 médiocre là où les utilisateurs de ce type de matériel attendent un 24-85 mm… lumineux et de qualité? Guy-Michel Cogné
Fiche technique • Capteur: Cmos 1/2,3 - 20,7 Mpix. • Objectif: 4,4-44 mm, x10 (24-240 mm) f/3,1-6,3. • Vidéo: Full HD 1080 / 60p. • MAP / Stab: autofocus, sélection tactile de la zone AF - Stabilisateur optique. • Ecran: AMOLED 4,8 » /121,9 mm 1280 x 720 . • Téléphonie: environnement Android 4.4 KitKat. Processeur Exynos 5 Hexa-cœur 1,7 GHz. 3G/4G. • Exposition: iAuto, iAuto+, PAS, Mesure multizone. • Flash: flash Xénon. • Mémoire : 2 Go et carte Micro SD jusqu’à 64 Go. • Alimentation: batterie Li-ion 2430 mAh. • Dimensions: 138 x 71 x 20,2 mm - 200 g. • Tarif : 399 € environ (octobre 2014, hors forfait) Chasseur d’Images n° 368 - Novembre 2014
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PhotoPhoneTest Apple iPhone 6 & 6 Plus
8 millions de pixels carrément doués
Octobre 2014
82/100
La sortie d’un iPhone est entourée d’un tel buzz, qu’elle suscite une légitime réaction de rejet chez ceux qui n’ont pas l’esprit moutonnier. Cette fois, ce n’est pas un mais deux iPhone que présente Apple, en mettant en avant leurs performances photographiques. Il était donc logique que Chasseur d’Images regarde de près la qualité réelle des images produites par les iPhone 6 et iPhone 6 Plus… d’autant que, dotés des mêmes capteurs 8 mégapixels que leurs prédécesseurs, ils ne partaient pas forcément gagnants dans les tests… sur le papier tout au moins ! 120
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S
ur ma table, les deux nouveaux iPhone sont arrivés! Non, je n’ai pas campé devant un AppleStore pour être le premier à les broyer au mixer afin de battre un record de like et de bêtise: ils sont venus par la Poste, le jour du lancement officiel, Apple tenant à son cérémonial, à ses files d’attente, au buzz gratuit et à la pénurie organisée, qui rendront ses objets indispensables aux uns et détestables aux autres. Pour ma part, une seule chose m’intéresse ce matin: ces nouveaux iPhone 6 font-ils vraiment de meilleures photos et vidéos que les anciens? Comme ça, sur le papier, le pari semble impossible à tenir: là où Sony, Nokia, Samsung ou HTC annoncent de 16 à 40 millions de pixels, Apple se contente d’un “modeste” capteur 8 mégapixels, déjà vu sur ses précédents modèles. A priori, rien de mieux à en attendre: on a beau avoir écrit des centaines de fois qu’il y a pixels et pixels, la lecture de cette caractéristique jette un léger doute. Lequel ne s’envole pas quand on découvre la finesse des deux nouveaux modèles: 6,9 mm d’épaisseur pour le 6 et 7,1 mm pour le 6-Plus. Mais comment ont-ils fait pour glisser en si peu de place un objectif autofocus ouvert à f/2,2? Justement, ils n’y sont pas tout à fait parvenus! Ça ne se voit pas sur les photos officielles, sur lesquelles l’objectif a été savamment gommé mais, en fait, il dépasse du boîtier arrière. La lentille frontale n’est pas affleurante mais se trouve à l’intérieur d’une couronne qui fait légèrement saillie. De ce fait, elle se trouve protégée des rayures, mais pas des empreintes digitales ni de la poussière et l’objectif, au fond de cette cavité de faible diamètre sera même assez difficile à nettoyer. Or, une empreinte un peu grasse et une légère couche de poussière fabriquent un très efficace filtre soft! Sans doute les designers d’Apple ont-il songé
que la majorité des téléphones passent leur vie dans une housse et que, même dans un étui ultra-fin, l’objectif ne dépassera plus.
Q iPhone 6 ou iPhone 6-Plus: les différences Jusqu’alors, il était de bon ton, du côté des applemaniaques, de se moquer du gigantisme des écrans Samsung Galaxy S5. Mais, dans le même temps, certains utilisateurs de iPhone trouvaient leur chouchou bien petit pour leurs petits yeux et leurs gros doigts. Désormais, plus de polémique ni de jalousie: on peut choisir! Vous l’avez lu partout: le iPhone 6 reçoit un écran 4,7” (11,9 cm de diagonale) et le iPhone 6-Plus un écran de 5,5” (14 cm). Dans le premier cas, on dispose d’une dalle de 1.334 x 750 contre 1.920 x 1.080 pour le plus grand. La différence est importante, tant au moment de passer à la caisse que pour l’ergonomie et, à peine sortis, une polémique naissait sur les iPhone mous, les blogueurs en quête de public multipliant les concours de pliage. On ne glisse pas impunément des objets aussi grands et aussi fins dans la poche d’un jean moulant et, comme il faut bien trouver un coupable en cas d’avarie, on reproche à Apple un manque de rigidité, sans songer à demander aux vendeurs de pantalons de prévoir des poches adaptées aux outils d’aujourd’hui. Et, surtout, sans attendre des utilisateurs un minimum de bon sens. Le magazine américain Consumer Reports s’est livré à un test comparatif démontrant qu’il faut appliquer une force de 45 kg au milieu d’un iPhone pour le plier. Une valeur plutôt rassurante, mais bien moins amusante que la démo d’un blogueur. Cette inévitable parenthèse étant bouclée, force est de reconnaître que le choix entre 6 et 6-Plus nécessite mure
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Sur le terrain Attention au train qui va entrer en gare, sans arrêt, éloignez-vous de la bordure du quai ! Quelques secondes plus tard, la rame surgit à 200 km/h. Je tiens le iPhone 6 entre les doigts et je déclenche dès que le nez du TGV apparaît en bord d’écran. Pas de temps pour le moindre réglage ni pour peauffiner le cadrage : on verra ! Vu l’angle et la vitesse du sujet, c’est un peu le hasard. Surprise : la photo est nette, et plutôt bien cadrée. Je zoome sur l’écran : c’est propre. J’aurais sans doute pu choisir un sujet plus sexy pour illustrer cet article, mais j’ai pensé que confrontrer un photophone à un sujet rapide était un bon challenge.
100%
TGV à 200 km/h mode AF, tout auto
réflexion. Outre les problèmes de résistance, le 6-Plus offre un indéniable confort d’utilisation, mais il faudra l’assumer au quotidien. Le modèle 6 est le meilleur compromis mais l’écran du 6-Plus permet de l’utiliser comme une tablette et donc d’éliminer un objet hi-tech de sa panoplie. On ne choisira pas à votre place, chacun ayant ses critères mais si vous hésitez, prenez obligatoirement les deux en mains avant de trancher. Dans les deux cas, la dalle est fabriquée par Samsung, mais Apple a préféré, aux très belles dalles AMOLED des Galaxy S5, réputées pour leur contraste et leurs noirs profonds, une dalle PLS (technologie LCD), moins chère et moins gourmande en énergie. Celle-ci est disposée derrière un verre légèrement bombé, qui améliore la lecture et elle donne des images franchement convaincantes, certes moins contrastées, mais plus fines, plus précises et offrant un rendu fidèle des couleurs, sans dominante et avec un étagement agréable des valeurs entre hautes lumières et ombres. Apple a également apporté des améliorations invisibles, qui facilitent l’usage: le “retard tactile” a été raccourci de quelques millisecondes et l’écran supporte une position neutre: même si le pouce déborde sur la zone tactile, on peut continuer à piloter l’interface avec un autre doigt. C’est important sur des appareils si petits qu’on ne sait pas toujours comment… cramponner. Sous le capot, les deux iPhone 6 reçoivent le même processeur A8 double cœur 64 bits cadencé à 1,5 GHz mais c’est côté “hard & soft” que se cachent les vraies différences entre 6 et 6-Plus. La plus visible concerne la bascule des pages d’accueil, présente sur le Plus (comme sur un iPad, les icônes pivotent horizontalement/verticalement), mais pas sur le “normal”. Pour nous photographes, c’est côté objectif que se
trouvent les plus grosses différences. Dans sa version 4,7”, le iPhone 6 dispose d’un stabilisateur d’image numérique; mais grâce à 0,2 millimètre d’épaisseur supplémentaire, le 6-Plus reçoit un stabilisateur optique. La différence entre ces deux systèmes ne se verra pas forcément là où on l’imagine et la netteté des images ne change pas vraiment. Mais en ambiance sombre, le stabilisateur optique permet au programme d’exposition d’augmenter le temps de pose plutôt que de tirer sur la sensibilité, ce qui a des conséquences bénéfiques sur le rendu des images, tant en photo qu’en vidéo, le bruit numérique (le grain) étant moins perceptible. Toujours en relation directe avec la taille écran, seul le 6-Plus permet réellement de filmer et revoir ses vidéos en full-HD 1.920 x 1.080.
Q Faire des photos avec un iPhone… À chaque fois que nous publions un test de photophone dans Chasseur d’Images, des voix s’élèvent: “Ne mélangez pas tout, un téléphone est fait pour téléphoner”. Certes, mais s’il peut aussi faire des photos et des vidéos, pourquoi s’en priver? D’autant que le téléphone est devenu un objet dont beaucoup ne se séparent plus et qui est donc le premier arrivé sur tout événement imprévu. Tiens, justement, combien de temps faut-il pour sortir un iPhone 6 de sa léthargie et prendre une photo? On a essayé: une seconde environ! Comme Samsung, Apple a prévu un accès direct au mode photo, sans déverrouiller l’appareil par code ou reconnaissance d’empreinte (nettement plus efficace sur iPhone que sur Galaxy). Si Sophie perd son maillot en sortant de la piscine, on pousse l’icône Photo vers le haut et la voilà déjà à l’écran, parfaitement localisée par
l’autofocus et son système de détection de visage (on a dit le visage!). Vas-y, déclenche, coquin! Quand un photographe expert découvre un nouvel appareil, il cherche en général le menu… Expert, où se trouvent les réglages dits évolués, qui justifieront son statut. Peine perdue sur un iPhone 6: il n’y en a pas! Là ou les autres fabricants proposent une longue suite d’options permettant de choisir diaphragme, plage de vitesses, sensibilité, balance des blancs, taille d’image, taux de compression et modes Scènes multiples, Apple joue la carte de l’ergonomie. En bons professionnels, nous devrions protester contre un tel dépouillement; mais en pratique, le choix d’Apple se révèle particulièrement judicieux. Dès que l’on active le mode photo, le iPhone détecte immédiatement le sujet, localise et signale les visages: on n’a plus qu’à déclencher. Si le sujet choisi par l’appareil ne convient pas, on pose le doigt sur la zone à prendre en compte et l’autofocus s’adapte. C’est désormais classique sur beaucoup d’appareils mais ici, ça marche très bien et l’autofocus du iPhone est exceptionnellement rapide, précis et, surtout, constant. Nos tests, comme les mesures DxO démontrent une parfaite répétabilité et un taux de réussite élevé (voir “radars” en fin de test). Si on a besoin d’une rafale, pas besoin de plonger dans la jungle des menus. Sans quitter la scène, on laisse le doigt sur le déclencheur et c’est parti: un compteur d’images s’incrémente à la cadence de 8 i/s (variable selon le sujet et la lumière). Mieux encore: si l’exposition ne convient pas (contrejour mal corrigé par exemple), on pose le doigt sur la zone AF puis on pousse vers le haut pour éclaircir, vers le bas pour assombrir. Ces gestes deviennent très vite naturels et renvoient Chasseur d’Images n° 368 - Novembre 2014
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PhotoPhoneTest
aux oubliettes correcteur d’exposition et réglages divers: nos fabricants de “vrais” appareils photo feraient bien de s’inspirer de cette ergonomie qui exploite intelligemment les possibilités du mode tactile. De la même manière, nous apprécions, sur un téléphone, d’avoir à l’écran la représentation exacte de ce qui sera enregistré… alors que sur bien des appareils dits professionnels, on a, après déclenchement, un résultat différent (notamment côté exposition) de ce qu’on avait en visant! Parmi les autres bonnes surprises du iPhone 6, signalons un mode HDR mieux maîtrisé que par le passé, même si nous ne sommes pas fanas de ces effets très… spéciaux. Un gros bémol, en revanche, pour la prise en mains toujours délicate, notamment avec le grand iPhone. Photographier ou filmer en tenant ce fragile objet entre des doigts écartés est très périlleux: faute de dragonne, il ira au sol (ou à l’eau) si on trébuche ou à la moindre bousculade. Gare aussi au doigt qui entre dans le champ de l’objectif, situé trop près
du bord, ou aux étuis avec rabat, peu pratiques en prise de vue. On rêve qu’un accessoiriste épris de photo se penche sur la question et pense quelques compléments adaptés aux réalités du terrain. Simple et efficace au moment d’enregistrer les images, le iPhone l’est tout autant après. Retoucher, transmettre, échanger est un jeu d’enfant et le nouveau iOS8 intègre un grand nombre de fonctionnalités tant en photo qu’en vidéo. Si on y ajoute la très large bibliothèque d’applications, chacun y trouvera les outils souhaités. Soulignons simplement une meilleure interactivité entre le iPhone et le Mac qui rendent pratiquement transparent le passage de photos de l’un à l’autre… quand tout va bien côté réseaux et quand les outils sont de même génération. Deux conditions impératives pour que la vraie vie (!) ressemble au monde idéal des démonstrations et des promesses.
Q Pour l’instant, iPhone 6 premier de la classe! En apprenant que les nouveaux iPhone 6 conserveraient le capteur 8 Mpix de leurs prédécesseurs (mais retravaillé) nous avons pensé, comme d’autres, que la pomme prenait du retard. Pourtant, à l’issue des tests, les résultats sont formels : les nouveaux 6 surclassent ses concurrents, preuve s’il en est que les pixels ne font pas tout. L’excellent objectif y est pour beaucoup, mais le traitement logiciel opéré en interne explique aussi beaucoup de choses. Résultat, le iPhone 6 apparaît comme une excellente alternative aux compacts, y compris experts, pour les scènes survenant de manière inopinée. Nos tests comprennent à la fois des images réalisées en labo, dans des conditions parfaitement repro-
L’œil du photographe Chasseur d’Images Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . QQQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . . . QQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . QQQQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . . . . . . . QQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . QQQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . QQQQQ 122
Chasseur d’Images n° 368 - Novembre 2014
L’atelier Retouche des iPhone 6 offre, de nombreuses possibilités, après la prise de vues. Filtres à effets, mais aussi réglages pointus pour affiner le rendu des couleurs, la clarté, le contraste, les ombres, etc, le tout sans altérer l’image de départ et sans besoin d’un logiciel extérieur.
Le nouvel écran Retina HD 5,5” 1920 x1080 pixels du 6 Plus offre une résolution de 401 ppp. Sur le iPhone 6 4,7” 1334 x 750 pixels, la résolution est de 326 ppp. Dans les deux cas, luminosité, contraste et rendu des couleurs sont excellents, avec un angle de vision confortable.
ductibles (clause indispensable à toute comparaison sérieuse) et des photos de tous les jours, réalisées dans les conditions du terrain. La première chose qui saute aux yeux est l’homogénéité des résultats avec une exposition et un rendu des couleurs parfaitement maîtrisés, naturels et agréables. A l’écran, les photos et vidéos des iPhone 6 sont excellentes et flatteuses. Passées à la loupe, elles vont évidemment révéler quelques faiblesses : à 100%, sous Photoshop, le lissage apparaît élevé et le grain numérique est sensible… si on compare à un reflex, mais excellent face aux autres photophones testés jusqu’à maintenant. Bref, le bilan est réellement satisfaisant. Les tests DxOMark, décriés par ceux qui ne les connaissent pas, sont basés sur des mesures chiffrées et sur des valeurs perceptives : ils cumulent donc rigueur scientifique et réalités du terrain et confirment nos propres évaluations. Ils mettent en évidence leur très bon système d’exposition automatique et leur autofocus rapide et précis, ainsi qu’un excellent comportement en basse lumière. La réduction du bruit est bien gérée tant côté luminance (finesse du grain) que chrominance, avec avantage au iPhone 6 Plus, grâce à son stabilisateur optique, pour le bruit numérique en basse lumière.
Les radars qui synthétisent les résultats de plusieurs centaines de mesures démontrent le caractère très homogène des deux iPhone qui obtiennent des scores identiques, à quelques nuances près. La précision du protocole DxO donne une fois encore un léger avantage au 6 Plus en mode HDR (moins d’effets parasites, d’images fantômes) mais avec une petite faiblesse en vidéo ou, cette fois, la stabilisation numérique génère de petits artefacts. En vidéo, les deux modèles enregistrent en mode 1080p / 60 fps avec possibilité de ralenti à 120 et 240 fps. Apple n’a pas cédé au chant des sirènes de la 4K, pourtant très à la mode… se réservant peut-être la possibilité de relancer ses ventes dans quelques mois en introduisant ce mode sur de prochains modèles! Notre rôle consistant à évaluer les performances photo et vidéo de tous les outils à notre disposition, sans aucune discrimination, nous terminerons ce compte rendu par un satisfecit général. Loin de nous l’idée de remplacer un véritable appareil photo par un iPhone… mais on ne peut nier l’intérêt d’avoir toujours à portée de main un appareil capable d’enregistrer dans les meilleures conditions une scène inattendue…
Guy-Michel Cogné •
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iPhone 6
iPhone 6 Plus
Performances en PHOTO
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Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
SCORE GLOBAL tous usages
Le pour
Le contre
– Très bonne exposition globale. – Autofocus impressionnant en haute comme en faible lumière. – Bon rendu des couleurs. – Superbe restitution des détails en intérieur comme en extérieur – Bon comportement au flash (expo, couleur, détails et faible bruit).
– Bruit de luminance visible sur les images réalisées en faible lumière. – En mode HDR, quantification des couleurs et franges colorées perceptibles sur les images.
Performances en VIDÉO
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Performances en PHOTO
/100
84/100
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
SCORE GLOBAL tous usages
Le pour
Le contre
– Très bonne exposition globale. – Autofocus très rapide en haute comme en basse lumière. – Bon rendu des couleurs. – Superbe restitution des détails et bonne gestion du bruit en intérieur comme en extérieur. – Bon comportement au flash (expo, couleur, détails et faible bruit).
– En mode HDR, quantification des couleurs perceptible sur les images.
Performances en VIDÉO
/100
79/100
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
SCORE GLOBAL tous usages
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
SCORE GLOBAL tous usages
Le pour
Le contre
Le pour
Le contre
– Autofocus très rapide, précis et constant dans ses performances. Le meilleur que l’équipe DxOMark Mobile ait testé! – En conditions normales de lumière, les vidéos sont très bien stabilisées. – Très agréable rendu des couleurs sous toutes les conditions de lumière.
– Quelques cas d’instabilité de l’exposition ont été remarqués.
– Autofocus très rapide, précis et constant dans ses performances. Au moment du test, le meilleur AF jamais testé par l’équipe DxOMark Mobile! – En conditions normales de lumière, les vidéos sont très bien stabilisées. – Très agréable rendu des couleurs sous toutes les conditions de lumière. – Grain/bruit numérique très fin.
– Quelques cas d’instabilité de l’exposition ont été remarqués. – La stabilisation génère parfois des artefacts en vidéo fixe (bref décrochage occasionnel d’une ligne horizontale).
Apple iPhone 6
Score global
82 / 100
Le bilan de la rédaction Premiers au test DxOMark, les deux iPhone 6 offrent d’excellentes performances en photo comme en vidéo, quelles que soient les conditions de lumière. Excellente restitution des détails fins, bonne gestion des couleurs (avec une petite exception pour les tons chair sous éclairage tungstène), exposition très bien maîtrisée et, surtout, autofocus rapide, précis et
Score global Apple iPhone 6 Plus
82 / 100
constant… bref, voilà deux photophones prêts à enregistrer les bons moments de la vie. Tout juste peuton leur reprocher une stabilisation encore perfectible, ce point restant critique sur un téléphone dont la préhension n’est pas idéale pour la prise de vues. L’appareil photo iSight, son nouveau capteur Focus Pixel et l’objectif ouvert à f/2,2 sont à la hauteur des performances des écrans Retina des iPhone 6. Ils feront merveille en association avec les innombrables
fonctionnalités d’iOS8. Celles-ci, développées spécialement pour la photo et la vidéo, faciliteront à la fois la prise de vues, la retouche, le montage, le partage et la transmission ou l’échange des images. Certains ont pensé “8 Mpix seulement”. Certes, mais ils sont si bien gérés que les deux iPhone 6 prennent la tête du classement DxO.
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iPhone 6
iPhone 6 Plus
Performances en PHOTO
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Le pour
Le contre
–Très bonne exposition globale. –Autofocus impressionnant en haute comme en faible lumière. – Bon rendu des couleurs. –Superbe restitution des détails en intérieur comme en extérieur – Bon comportement au flash (expo, couleur, détails et faible bruit).
– Bruit de luminance visible sur les images réalisées en faible lumière. –En mode HDR, quantification des couleurs et franges colorées perceptibles sur les images.
Performances en VIDÉO
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Le pour
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–Très bonne exposition globale. –Autofocus très rapide en haute comme en basse lumière. – Bon rendu des couleurs. –Superbe restitution des détails et bonne gestion du bruit en intérieur comme en extérieur. – Bon comportement au flash (expo, couleur, détails et faible bruit).
– En mode HDR, quantification des couleurs perceptible sur les images.
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SCORE GLOBAL tous usages
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
SCORE GLOBAL tous usages
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Le contre
–Autofocus très rapide, précis et constant dans ses performances. Le meilleur que l’équipe DxOMark Mobile ait testé! –En conditions normales de lumière, les vidéos sont très bien stabilisées. –Très agréable rendu des couleurs sous toutes les conditions de lumière.
– Quelques cas d’instabilité de l’exposition ont été remarqués.
–Autofocus très rapide, précis et constant dans ses performances. Au moment du test, le meilleur AF jamais testé par l’équipe DxOMark Mobile! –En conditions normales de lumière, les vidéos sont très bien stabilisées. –Très agréable rendu des couleurs sous toutes les conditions de lumière. – Grain/bruit numérique très fin.
– Quelques cas d’instabilité de l’exposition ont été remarqués. –La stabilisation génère parfois des artefacts en vidéo fixe (bref décrochage occasionnel d’une ligne horizontale).
Apple iPhone 6
Score global
82 / 100
L’analyse de la rédaction Premiers au test DxOMark, les deux iPhone 6 offrent d’excellentes performances en photo comme en vidéo, quelles que soient les conditions de lumière. Excellente restitution des détails fins, bonne gestion des couleurs (avec une petite exception pour les tons chair sous éclairage tungstène), exposition très bien maîtrisée et, surtout, autofocus rapide, précis et
Score global Apple iPhone 6 Plus
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constant… bref, voilà deux photophones prêts à enregistrer les bons moments de la vie. Tout juste peut-on leur reprocher une stabilisation encore perfectible, ce point restant critique sur un téléphone dont la préhension n’est pas idéale pour la prise de vues. L’appareil photo iSight, son nouveau capteur Focus Pixel et l’objectif ouvert à f/2,2 sont à la hauteur des performances des écrans Retina des iPhone 6. Ils feront merveille en association avec les innombrables fonc-
tionnalités d’iOS8. Celles-ci, développées spécialement pour la photo et la vidéo, faciliteront à la fois la prise de vues, la retouche, le montage, le partage et la transmission ou l’échange des images. Certains ont pensé “8 Mpix seulement”. Certes, mais ils sont si bien gérés que les deux iPhone 6 prennent la tête du classement DxO. Chasseur d’Images n° 368 - Novembre 2014
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Avant-première
DxO One
Avec ou sans iPhone, l’appareil connecté réinventé Il fallait bien que ça arrive un jour : à force de corriger les images des autres, DxO n’a pas pu résister à la tentation de produire ses propres photos ! Cela donne un objet jamais vu, déroutant mais plein de ressources : le One. Un appareil conçu pour être attaché à un iPhone ou utilisé seul, au creux de la main. A la croisée des chemins entre photographie et photophonie le DxO One promet une qualité d’image comparable à celle d’un reflex. De quoi faire fantasmer les experts, qui ne sont pourtant pas les seuls visés… e matin, c’est l’effervescence chez DxO. Jérôme Ménière, le boss, nous attend avec son staff et je devine, à leur mine réjouie, que l’objet de la rencontre ne porte pas uniquement sur la dernière mouture d’Optics Pro ou sur le nouvel habillage du site internet. D’ailleurs il y a là, un coffret pas bien gros mais qui, vu la façon dont on le protège, semble contenir une chose précieuse. Et parmi les intervenants, une tête que je ne connais pas encore et qu’on me présente comme l’un des créateurs du logiciel Aperture d’Apple et désormais associé au futur de DxO. Autre détail remarquable: tout le monde a posé son iPhone bien en évidence… Très vite, on entre dans le vif du sujet et je découvre le dernier bébé de DxO: une caméra ultra-compacte, de la taille d’une petite boîte d’allumettes, présentée dans un boîtier joliment dessiné et tout en rondeurs. Parce que je vous sais impatients et parce que la vue des photos qui illustrent cette page vous ont déjà renseignés, en voici un rapide portrait: il s’agit du premier appareil fabriqué par DxO autour d’un capteur 1 pouce / 20 mégapixels et d’un objectif ouvert à f/1,8 dont la focale est équivalente à un 32 mm. On part donc d’un grand-angle ultra-lumineux et d’un grand capteur, complétés par le savoir-faire de DxO en termes de traitement d’image, ce qui est le garant d’une qualité de résultat assurément très prometteuse.
C
Dans ce petit boîtier de 7 cm se cache un objectif de 32 mm (équ.) ouvert à f/1,8, un capteur 20,2 mpix mais, surtout, une intelligence embarquée qui lui permettra de réaliser des photos dont la qualité sera comparable à celle des reflex. Une sacrée promesse !
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Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
Mais l’innovation ne s’arrête pas là et la première originalité de ce petit One tient à son concept et au double usage pour lequel il a été pensé. À la fois appareil photo ou caméra vidéo, l’objet s’utilise indifféremment seul ou connecté à un iPhone ou un iPad. Dans le premier cas, on photographie ou on filme comme avec une GoPro, le One étant tenu entre deux doigts ou dans la main, pour des images en toute liberté, voire en toute discrétion. Dans le second cas, on dispose à la fois des excellentes performances d’un appareil externe et de toute la souplesse d’un téléphone ou d’une tablette pour ce qui concerne la qualité et la taille de l’écran et les infinies possibilités des logiciels embarqués. Sur le principe, le DxO One n’est donc pas très différent des objectifs connectés CyberShot QX1, 10, 30 ou 100 déjà commercialisés par Sony, eux aussi utilisables seuls ou en tandem avec un téléphone et qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’ont pas reçu un accueil délirant. DxO s’attaque donc à un marché sur lequel tout reste à faire et l’aborde sous un angle nouveau en mettant en avant poids plume, compacité record et grande facilité d’utilisation, tout en capitalisant sur l’aura qualitative dont bénéficie la marque auprès des utilisateurs experts et des professionnels. Le pari est osé, mais les arguments mis en avant par les concepteurs de cet appareil ont de quoi exciter la curiosité.
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DxO ONE
Appareil connecté pour usage autonome ou avec iPhone et iPad Utilisable pour prise de vue photo et/ou vidéo Objectif grand-angle, équivalent 32 mm, à grande ouverture (f/1,8) Capteur 20,2 mégapixels / 1 pouce Photos Jpeg et Raw 5.406 x 3.604 pixels+ mode SuperRaw (86 Mo !) 6,7 x 4,9 x 2,6 cm pour 108 grammes 590 € (prix probable, automne 2015)
Q Tous les neurones d’un bon photographe Nos poches ne sont pas extensibles et sont déjà squattées par un téléphone qui délivre des photos devenues excellentes et, en tout cas, suffisamment bonnes pour enregistrer les bons moments de la vie. On sait qu’un utilisateur le consulte en moyenne 221 fois par jour et en est donc devenu quasi inséparable. D’où l’idée d’un périphérique dédié à la prise de vue, venant se greffer sur leurs habitudes, capable de fonctionner en osmose avec les outils ou services habituels du téléphone, mais avec un argument justifiant quelques grammes de plus : des images irréprochables. Bien que DxO reste discret sur ce point, sa technologie est déjà implantée dans de nombreux photophones. Ses ingénieurs ont appris à résoudre, par le calcul, l’invraisemblable contrainte qui consiste à loger un objectif et un capteur en 7 mm d’épaisseur. Ils savent aussi que le principal problème des téléphones photo n’est pas le nombre de pixels, mais le bruit numérique,
résultant de la taille microscopique des capteurs. Afin de donner au One un potentiel supérieur, ils ont choisi un capteur Cmos BSI 20,2 mégapixels, d’un pouce de diagonale (13,2 x 8,8 mm), vraisemblablement fourni par Sony, qui le place au même niveau que les meilleurs compacts experts du moment, RX100 Sony notamment. La taille de ce capteur impose un objectif apte à couvrir toute la surface de la cible mais, pour le loger dans un boîtier si petit, DxO a dû réaliser des prodiges et braver les lois de l’optique. Son 11,9 mm (focale équivalente à un 32 mm) ouvre à f/1,8 et comporte 6 lentilles dont une, asphérique. Il est pratiquement accolé au capteur, ce qui serait impossible sans le savoir-faire de DxO. À ce stade, le calcul vole au secours de l’optique ; chaque appareil est étalonné individuellement pour éviter pertes de sensibilité et soucis chromatiques en bord d’image, résultant de l’incidence trop forte des rayons lumineux. Cet ensemble objectif/capteur est un petit joyau. Au-delà de la performance optique, DxO l’a doté d’un
véritable diaphragme à six lamelles, ajustable de f/1,8 à f/11, qui travaillera en association avec un obturateur électronique dans une plage allant de 15 s à 1/8000 s. La gamme de sensibilités s’étend de 100 à 51.200 ISO (mode Hi-2) avec les classiques modes d’exposition Programme, Priorité vitesse, Priorité ouverture, Manuel et de plusieurs programmes “résultat” (Auto, Sport, Paysage, Nuit). Grand capteur, objectif lumineux, vrai diaphragme, autofocus par détection de contraste avec reconnaissance faciale, mesure de lumière spot, centrée ou multizone, programmes d’exposition performants, le tout complété par un traitement interne DxO assuré par un microprocesseur développé pour l’occasion, promettent une qualité d’image exceptionnelle. De fait, les quelques exemples qui nous ont été montrés sont époustouflants, notamment en photo de nuit. Le One excelle également pour le portrait grâce à un bockeh (qualité du flou d’arrièreplan) très agréable. Les concepteurs de l’appareil ne nous ont pas caché qu’ils avaient
Bien qu’il puisse être utilisé seul, le DxO One est avant tout un appareil connecté et ce n’est que relié à un iPhone ou iPad qu’il prend toute sa dimension. Pendant la connexion, les images sont stockées en RAW sur la carte mémoire du One et accessibles en Jpeg dans la bibliothèque du iPhone. D’où une interopérabilité totale et transparente entre les deux. Les réglages choisis sur iPhone restent actifs quand le One retrouve sa liberté.
énormément travaillé sur la dynamique et sur le traitement du bruit (le “grain” des photos numériques), qui constituent la marque de fabrique DxO et que ce savoir-faire leur permet, dans les programmes d’exposition, de favoriser les temps de pose courts, garants de la netteté des images pour les sujets en mouvement. Seule ombre au tableau, il n’y a pas de stabilisation d’image en mode photo, mais seulement une stabilisation électronique en vidéo.
Q Tel un galet dans la main Tout nu au bout de sa dragonne et privé d’iPhone ou de tablette, le One est un galet qui ne ressemble à rien de connu: impossible de savoir qu’il s’agit d’un appareil photo! Pour lui donner vie, il faut glisser le volet de protection vers le bas, viser le sujet, puis presser l’unique bouton, situé sur le dessus: le déclencheur! J’ai dit “viser”? Là, j’avoue m’être un peu avancé car le One ne comporte aucune aide au cadrage: ni viseur, ni écran permettant de visualiser l’image! Pour faire une photo, on le dirige vers la scène et on déclenche au jugé, en se souvenant du
Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
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Photo connectée temps où l’on apprenait, à l’école, les vertus du triangle équilatérale: à un mètre de distance, on photographie un champ d’un mètre de large. Ce parti pris va faire jaser car on se retrouve dans la même situation qu’avec une caméra GoPro sans écran. Il peut présenter des avantages si l’on doit réaliser des prises de vues en toute discrétion car un One tenu dans le creux de la main sera totalement indécelable. Ne l’ayant pas suffisamment expérimenté, nous ne pouvons, pour l’instant, dire si les cadrages approximatifs qui en découlent sont acceptables mais nous avons tout de même remarqué que l’on trouve immédiatement la bonne façon de le tenir, soit dans la paume avec déclenchement par le pouce, soit entre deux doigts avec déclenchement par l’index avec, dans les deux cas, une excellente préhension et une stabilité rassurante. En mode autonome, l’utilisateur devra donc se contenter du minuscule écran arrière, qui affiche des informations sommaires sur les réglages de l’appareil. Il s’agit d’un écran tactile, mais uniquement pour passer d’un menu à l’autre, sans possibilité de changer les réglages ni de visualiser les photos. À l’occasion de mises à jour futures, des aides au cadrage pourraient apparaître, mais elles ne sont pas prévues dans l’immédiat car, à la vérité, le One est d’abord et principalement conçu pour être associé à un iPhone ou à une tablette!
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Q iPhone et iPad deviennent des viseurs grand format
Prix et délais… On vous le présente en avant-première, mais le One ne sera pas en vente en France avant début octobre. Il fera ses premiers pas aux Etats-Unis où on pourra le commander dès juillet, mais pour livraison à la fin de l’été, donc pas avant les derniers jours d’août. C’est à cet époque que DxO lâchera les premiers exemplaires définitifs, aptes aux tests. Le prix probable est de l’ordre de 590 € avec la suite logicielle, mais avec un OpticsPro à durée limitée.
Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
Une pression supplémentaire sur le volet d’objectif et voilà le connecteur Lightning qui sort de son logement, sur le côté du One! Connexion… c’est parti: l’appli DxO démarre et nous voilà en possession, cette fois, d’un appareil photo doté d’un écran géant (celui de l’iPhone ou du iPad) et d’un “objectif” qui pivote librement sur +/60° avec, cette fois, un accès facile à tous les réglages. Choix du mode, du diaph, de la sensibilité, contrôle du point… tout est là! On cadre, on vise, on contrôle la profondeur en temps réel et on déclenche, au choix, sur l’iPhone ou sur le One. Les images, quant à elles, circulent de façon transparente, mais particulière: elles sont enregistrées en format RAW DNG sur la carte mémoire du One, mais en Jpeg sur l’iPhone. S’il faut les transmettre, les partager ou les traiter avec quelque application que ce soit, elles sont directement accessibles, même si l’appli DxO est fermée ou si le One a été déconnecté, car elles sont tout simplement ajoutées à l’album du iPhone. C’est écrit sur l’appareil: designed in Paris and San Francisco. Et la présentation du One par l’un des pères d’Aperture était un signe fort: DxO s’est installé en Californie pour faciliter les échanges avec Apple. Son appareil exploite donc pleinement l’environnement de la pomme et devient un périphérique d’acquisition
d’images ouvert à tout logiciel actuel ou futur. Le connecteur Lightning du One est lui-même une exclusivité DxO protégée par un grand nombre de brevets. Pour être agréé par Apple, il ne doit exercer sur l’iPhone aucune contrainte, ni mécanique, ni électrique, susceptible de l’endommager. Quand on connecte le One, par simple emboîtement, il communique et pivote mais en cas d’arrachage violent, il se détachera sans rien casser. Au-delà de ces considérations mécaniques, la connexion est transparente à l’utilisateur et Jérôme Ménière sourit en soulignant que les futures mises à jour de l’appareil photo seront automatiques, dès qu’il sera connecté: “Quand tu te réveilleras le matin, ton appareil aura reçu de nouvelles fonctions…”
Q Commande à distance ? La liaison directe, via la prise Lightning, permet au One d’échanger ses données avec l’iPhone six fois plus vite qu’en WiFi et d’éviter tout paramétrage ou tout problème de réseau: on branche, ça marche. Revers de la médaille, le One, dont on avait apprécié l’ergonomie et la compacité en usage autonome ne peut pas être piloté à distance! C’est ballot, car on aurait aimé le promener au bout d’une perche pour filmer au-dessus des têtes tout en contrôlant l’image sur iPhone, voire profiter de son poids plume et de sa qualité d’image pour le fixer sous un drone, à la place d’une GoPro. Ou encore l’utiliser en photo animalière en le posant devant un terrier et taper le carton dans la Kangoo en attendant que maître Goupil apparaisse plein cadre sur l’iPad. Là encore, Jérôme sourit: “Il y a le Wifi, mais on ne le dit pas encore; on verra plus tard: peut-être en février, mais n’en parle pas. On a plein d’idées dans les cartons”. Et pour passer à autre chose, il retourne le One pour me montrer comment, en mode Selfie, il transforme l’écran du iPhone en boîte à lumière avec température de couleur corrigée pour m’éclairer correctement, même si je suis dans la pénombre. Malin! Plus on approfondit et plus ce minuscule One fait rêver. Tandis qu’on m’explique tout ce qu’il fait (notamment en vidéo Full-HD), je pense à tout ce que j’aimerais faire. J’aurais aimé un écrou de pied, mais il n’en a pas car il serait
périlleux de le fixer solidement et de lui faire supporter le poids d’un iPad. Des accessoires spécifiques sont prévus et DxO compte aussi sur la créativité des spécialistes de ce marché, qui n’ont pas encore vu le One mais en recevront bientôt les spécifications. Il le faudra car, dans l’état, la forme de l’ensemble iPhone + One n’est pas idéale si on doit bouger ou évoluer dans la foule et il n’est pas envisageable, par exemple de porter “l’appareil” en bandoulière lors d’une balade.
Q Jusqu’à 160 Mo en mode SuperRaw ! Je m’interroge aussi sur l’utilité d’un mode Raw en photophonie et je découvre l’autre atout maître du One: les photos sont enregistrées en mode RAW sur une carte MicroSD et l’appareil sera livré avec lDxO Connect. Relié à un PC ou un Mac via un port USB elles seront transférées et optimisées. Ces fichiers RAW pourront être traités avec DxO FilmPack et Optics Pro Elite, ce dernier étant,au début, fourni gratuitement, pour une durée limitée. En mode SuperRaw, le One enregistre, à chaque déclenchement, quatre fichiers successifs (à la cadence de 22 i/s, donc compatibles avec un sujet en mouvement) qui pourront être recombinés pour réaliser des images encore mieux débruitées. Ce mode sera très utile en photo de nuit et dans les ambiances très sombres, mais il est gourmand: avec les 20 mégapixels de base du capteur il va générer des fichiers de 80 Mo à moins de 6400 ISO et de 164 Mo s’il a fallu faire appel à une sensibilité supérieure à 6.400. Les utilisateurs habitués à Optics Pro reconnaissent ici le traitement Prime et ce traitement si particulier, qui sait si bien fouiller les moindres détails dans les ombres et lisser le bruit. Là encore, on retrouve tous les avantages de la parfaite intégration avec iOS: si on a réalisé des corrections, retouches ou autres opérations sur iPhone ou iPad avec les logiciels tiers, les infos correspondantes auront été transmises en même temps que les RAW originaux (qui, rappelons-le, ne sont jamais modifiés, quoi qu’il arrive, car ce sont nos négatifs numériques) et pourront donc être prises en compte.
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DxO ONE A deux colonnes d’ici, vous avez sans doute, comme je l’ai fait, sursauté en découvrant un One sans écran ni viseur. Et vous voilà maintenant en train d’imaginer cette minuscule caméra connectée à un iPad ou un iPhone 6 Plus. Et c’est vrai que la transformation de ces matériels en caméra à écran géant et objectif pivotant fait envie (d’autant que l’appli iPad comporte des fonctionnalités supplémentaires). Ceux qui ont préféré Android à la pomme seront certainement déçus: si le One reçoit un bon accueil, on peut imaginer que DxO sorte une version avec un autre connecteur, mais cela supposerait aussi que les fabricants standardisent la position et la forme des prises, ce qui n’est pas gagné. L’environnement Apple est en cela plus rassurant puisque le One est directement compatible avec tous les iPhone et iPad dotés du port Lightning.
Ci-dessus, le DxO One “en approche” sur l’iPhone qu’il va transformer en appareil photo ou caméra vidéo de qualité. Ci-dessous, après retournement, la caméra en mode selfie. Le iPhone peut alors devenir une boîte à lumière avec température de couleur contrôlée !
Q Grand public et expert Découvert à quelques jours du bouclage de ce numéro, le DxO One nous a fait forte impression, tant par son intelligence que par ses performances. Nous en sommes, pour l’instant, aux premières impressions et aux premières images de démonstration, à deux mois des premières livraisons. Les ingénieurs travaillent actuellement à l’optimisation des traitements, à la recherche de bugs résiduels et à des corrections de détail résultant des premières observations reçues. Ses caractéristiques très particulières et la promesse qualitative qui l’accompagne ont bien entendu interpellé l’expert qui sommeille en nous et qui avait jusqu’alors tant de mal à considérer le téléphone comme un outil de photographe. Cette fois, les choses changent et les compacts experts actuels ne gardent pour eux que l’ergonomie propre à un appareil photo que l’on tient bien en main, plus le confort d’utilisation du zoom dont le One est privé. Mais DxO vise aussi le grand public en espérant l’attirer avec une qualité jamais vue sur un téléphone. Reste à savoir si l’argument sera suffisant pour persuader cette clientèle d’alourdir sa poche de 108 grammes tout en l’allégeant de 600 € pour améliorer des images dont ils se disent déjà si satisfaits. L’avenir le dira. Guy-Michel Cogné
Capteur 1” - Grand-angle f/1,8 - 20,2 Mpix - RAW et SuperRAW Résolution photo : 20,2MP (5406 x 3604 pixels). Résolution vidéo : 1080p-30ims, 720p-120ims. Capteur : CMOS - BSI - 13,2 x 8,8 mm (format 1”). Objectif : 11,9 mm (équivalent à 32 mm en plein format). f/1,8 ajustable jusqu’à f/11. Plage de mise au point : 20 cm – infini. Autofocus : détection du contraste utilisant la détection faciale. Modes de mise au point : en continu, “one shot” ou choix de la zone sur écran iPhone/iPad.
Stabilisation : électronique (pour la vidéo). Modes de mesure de la lumière : spot, centrée et multizone. Ecran : affichage des paramètres, écran tactile. Sensibilité : de 100 ISO à 51 200 ISO (Hi 2). Vitesse d’obturation : de 1/8000s à 15 s. Modes : Auto, Sport, Portrait, Paysage, Nuit, Programme, Priorité ouverture, Priorité vitesse, Manuel, Selfie. Zoom numérique : x 3 (par recadrage).
Modes vidéo : Full HD, Ralenti (x4). Formats de fichiers : JPG, .DNG, .DXO (SuperRAW™), .MOV (H.264). Accu : Lithium-ion, non interchangeable. Dimensions : 67,5 x 48,85 x 26,25 mm. Poids : 108 g (en ordre de marche). Compatibilité : iPhone® 6 Plus, iPhone 6, iPhone 5s, iPhone 5c, iPhone 5, iPad® Air 2, iPad mini 3, iPad Air, iPad mini 2, iPad (4e génération), iOS 8 ou supérieur.
Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
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Test PhotoPhone
Samsung Galaxy S6 & S6 Edge
Premier de la classe image Avec ou sans bords arrondis ? Telle est la première question que se posera l’acheteur de ce nouveau photophone, qui devra choisir entre le Galaxy S6 “normal” et le Galaxy S6 Edge à l’écran courbé. Ce détail a une grosse incidence sur le prix, mais ne change rien aux caractéristiques des deux appareils, strictement identiques. Côté photo et vidéo le Galaxy S6 nous réserve une bonne surprise, car il est premier de la classe, avec une qualité d’image étonnante. es Galaxy se suivent, mais ne se ressemblent pas! Lors de précédents tests, nous avions apprécié les S4 et S5, photophones performants et polyvalents, excellents sur le terrain de la prise de vue. Samsung en a vendu des millions… mais pas assez à son goût et s’est aperçu que les acheteurs potentiels bloquaient sur le design de la coque plastique, qui était pourtant pratique, agréable au toucher, ne se rayait pas, ne glissait pas et se changeait en une seconde pour qui voulait varier la couleur. Elle offrait aussi au S5 une étanchéité salutaire et l’accès facile à la batterie ou à la carte mémoire; bref, elle n’avait que des avantages! Mais des fâcheux l’avaient méchamment comparée à une barquette de viande et cet argument semblait avoir prise sur les geeks. Alors Samsung a abandonné tout ça: batterie amovible, coque interchangeable, étanchéité et carte mémoire, le S6 adopte la recette
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Apple et privilégie look et finesse. Il le fait d’ailleurs plutôt bien et ce nouveau Galaxy S6 représente certainement le meilleur compromis encombrement/surface d’écran et permet de remplacer une tablette sans être embarrassé par un téléphone trop grand, comme c’est le cas avec un iPhone 6 Plus. Reste à trancher entre S6 de base, à la forme classique et version Edge à l’écran recourbé sur les bords. Pour nous, et au terme de plusieurs semaines d’expérimentation, la cause est entendue: la version Edge est plus belle, mais nettement moins pratique. L’écran courbe n’apporte aucun avantage fonctionnel déterminant et on ne sait pas comment le saisir quand il est posé sur une table, ni où poser les doigts quand on s’en sert. Vu qu’il est plus cher et que l’autonomie de l’accu est moindre, on préfère sans hésiter le S6 classique qui, pour le reste, est identique.
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Samsung GALAXY S6 E DGE • Photophone 16 Mo - Images 5.312 x 2.988 pixels • Video UHD 4K 3.840 x 2.160 • Ecran tactile 2.560 x 1.440 pixels - 5,1” (env. 13 cm de diagonale) • Système Android 5.0.2 Lollipop + interface Samsung TouchWiz • Mémoire interne 32 Go, dont 25,3 disponible utilisateur • 14,3 x 7,1 x 0,7 cm - 138 grammes • 700 € (environ), hors offre d’abonnement
Q Prêt à photographier Le premier point fort du S6 saute aux yeux: son grand écran Super Amoled 5,1” (soit presque 13 cm de diagonale!) offre une image remarquable, grâce à une définition de 2560 x 1440 pixels, identique à celle des meilleures tablettes, mais sur une surface réduite, donc avec une finesse exceptionnelle. C’est un atout appréciable pour qui veut surfer sur le net ou consulter des documents, mais cela augure également de très bonnes choses pour ceux qui voudront utiliser leur téléphone pour visualiser photos ou vidéos. L’ensemble est géré par un processeur octocœur développé par Samsung qui assure une excellente fluidité, malgré une particularité propre à la marque, son interface TouchWiz posée en surcouche sur un système Android Lollipop 5. Dans un passé lointain, nous avions émis des réserves sur ce choix, l’interface Samsung ne faisant que ralentir et compliquer un peu plus un Android déjà pas si évident; sur le S6, ces problèmes sont résolus, Samsung a éliminé tout un tas de choses inutiles et redondantes et la navigation est devenue plus conviviale, plus naturelle, ouf! Exception faite des réserves déjà émises à propos des bords incurvés du Edge, qui imposent de le tenir avec des pinces de crabe afin qu’aucun doigt ne vienne effleurer une zone sensible de l’écran, la prise en main du S6 est agréable. L’appareil est léger, ni trop grand ni trop petit et reste compatible avec toutes les poches. Il est bien fini, inspire confiance, mais son dos est une
vitre, miroir à traces de doigts qui, même entre des mains propres, prend un aspect “cradouille” au bout de quelques secondes et gâche le travail des designers. De plus, l’objectif photo dépasse d’un bon millimètre ce qui ne permet pas de poser l’appareil parfaitement à plat et inquiète le photographe respectueux de son matériel: même en verre durci, la lentille avant est directement exposée à tous les risques et il ne fera pas bon poser son téléphone sur un mur de pierre! Si les options de sécurité ont été activées, l’entrée sur le S6 se fait par un code ou via le bouton principal, qui fait office de capteur d’empreinte digitale. Celui du S5 était capricieux; cette fois, plus besoin de glisser le doigt, il suffit de le poser pour être identifié. La phase d’apprentissage reste longue, mais déterminante dans l’agrément futur de cette fonction. Verrouiller son téléphone pour le protéger en cas de vol ou de perte est une précaution utile, mais incompatible avec la réactivité qu’un photographe attend de son appareil si un sujet se présente inopinément. Samsung a résolu ce souci avec élégance: quel que soit l’état du S6, un double clic sur le bouton central le commute immédiatement en mode prise de vue. Si on était déjà sur une autre application, donc identifié, on accède à toutes les fonctions de l’appareil; si le S6 était en veille, seuls les modes photo et vidéo sont actifs, on peut enregistrer des images mais ni les partager, ni naviguer dans la mémoire. Une façon intelligente de concilier sécurité et réactivité.
Juin 2015
Q Test-terrain: que de bonnes surprises! La section photo du Galaxy S6 repose sur un objectif ouvert à f/1,9 et associé à un capteur Sony IMX240 16 mégapixels. Malgré l’extrême compacité de cet ensemble, on dispose d’un système de stabilisation optique et d’un autofocus à détection de phase, ce qui est de bon augure pour la qualité des images. L’interface du photographe est sobre, pour ne pas dire évidente, avec une bande de circulation permettant de choisir le mode de prise de vue, puis des icônes via lesquelles l’expert accède à des réglages complémentaires. Prendre une photo ou enregistrer une vidéo en mode tout auto est d’une simplicité déconcertante: l’appareil détecte seul le sujet, fait le point et sait le suivre: parfait! Si on veut aller plus loin, ça se complique un peu. Les modes “photo”, supposés permettre de choisir le diaph ou la vitesse sont à notre sens anecdotiques sur un photophone, ces réglages d’expert n’ayant pas le même effet que sur un reflex du fait de la taille microscopique du capteur et de la très grande profondeur de champ. La galerie des effets spéciaux ne nous attire pas davantage: nous préférons enregistrer et conserver de bonnes images et nous amuser avec, plus tard, si le cœur nous en dit, les innombrables et très efficaces applis prévues pour ça.
Les bords incurvés de la version Edge en font un appareil très esthétique, mais pas pratique : censés offrir des fonctionnalités supplémentaires, ils rendent la préhension sur une surface plane très difficile et… on ne sait plus ou poser les doigts. Pour cette raison, nous préférons de très loin le Galaxy S6 normal, bien plus pratique, beaucoup moins cher, offrant une meilleure autonomie et, pour le reste, strictement identique.
Sur le Edge comme sur le S6 classique, l’objectif photo dépasse de la surface arrière et sera donc exposé aux salissures et rayures. Bien doté d’un verre durci, c’est un point qui déplaira aux photographes : gare aux surfaces rugueuses !
86/100 Sur le terrain, et pour les photos courantes, le mode auto fonctionne à merveille. L’autofocus est rapide et précis et le déclenchement quasi immédiat témoigne d’une réactivité de bon aloi: on ne rate plus l’instant précis, on ne manque plus l’instant précieux! Les résultats obtenus en standard sont excellents et le S6 sait s’affranchir des situations de contrejour même s’il faut parfois l’aider un peu, soit en posant le doigt sur l’écran pour notifier la zone sensible, soit en modifiant légèrement le cadrage pour déplacer dans le champ une zone lumineuse perturbant la mesure, spot violent ou fenêtre par exemple. Mais il existe aussi quelques conditions particulières ou le S6 étonne encore plus. Pour la macro, on pourra choisir entre débrayer la profondeur de champ ou utiliser le focus sélectif et obtenir des résultats à faire pâlir d’envie un utilisateur de reflex. Nous nous sommes ainsi retrouvés en montagne, dans un vallon fleuri mais balayé par le vent, incapables de saisir nos fleurs “gigotantes” avec un Nikon et son 100 macro alors que le S6 nous a offert de très belles images, au ras du sol, avec une perspective permettant d’entrer dans le même cadre fleurettes et cimes lointaines. Le mode Panorama est tout aussi bluffant. Si on prépare bien la rotation du corps et ayant prévu point d’entrée et point de sortie, le (Suite page 138)
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Images Exemples • Ci-contre, photo en ambiance sombre (soirée anniversaire). Mode auto. Mesure pondérée centrale. Le Galaxy S6 Edge a choisi un temps de pose de 1/25 s (d’où le flou sur la personne qui marche), à pleine ouverture (f/1,9) et pour 400 ISO. L’image est excellente, peu bruitée. • En bas : pour la tour, le S6 reste à f/1,9, mais à 1/2400s et 40 ISO. En macro (photo recadrée), il passe à 1/320 s pour 40 ISO.
Pour vous permettre d’analyser vousmême ces images, nous avons mis en ligne, sur notre site internet, les fichiers originaux de nos essais. Vous pouvez les consulter et les télécharger librement (portrait excepté), sur www.chassimages.com
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Samsung GALAXY S6 E DGE
• Paysage en mode auto - 1/1000 s, 40 ISO. Le premier plan très riche en détails n’est pas exagérément pénalisé par la compression Jpeg lors de l’enregistrement. Les lointains sont correctement rendus compte tenu de l’ambiance et de la distance (voile atmosphérique).
• Face au plein soleil, et en raison de la grande ouverture de l’objectif (f/1,9), le Galaxy S6 n’a d’autre choix que d’adopter un temps de pose très court (1/5.400 s pour 40 ISO). L’exposition reste étonnamment bien maîtrisée : un compact expert n’aurait pas fait mieux.
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Test PhotoPhone
MESURES (Suite de la page 135)
Quand nous avons commencé à tester les photophones, on se gardait bien de les comparer à de “vrais” appareils photo: on les évaluait comme ce qu’ils étaient, à savoir des solutions de secours permettant de sauver une image, pour les jours où le reflex ou le compact étaient restés à la maison. Les choses ont changé et des modèles comme les iPhone 6 ou Galaxy S6 sont devenus de vrais appareils photo, certes avec quelques particularités, mais parfaitement aptes à remplacer un compact expert. Les mesures DxoMark complètent utilement nos observations de terrain. Il s’agit d’une procédure très stricte et, surtout, répétitive, permettant une évaluation compa-
L’œil du photographe Chasseur d’Images Rapidité d’accès au mode photo-vidéo . . . . . . . QQQQQ Prise en mains, stabilité, cadrage . . . . . . . . . . . . QQQQ Performances en très basse lumière . . . . . . . . . . QQQQ Fonctions de prise de vues avancées . . . . . . . . . QQQQQ Qualité globale des photos . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQQ Qualité globale des vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . QQQQQ Environnement/Services/Applications . . . . . . . QQQQQ Cote d’amour Chasseur d’Images . . . . . . . . . . . QQQQQ 138
Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
par la finesse des détails, le rendu des couleurs et la qualité d’exposition.
Q Désormais apte à remplacer un compact expert! Nous savons que nombre de nos Lecteurs sont allergiques, par principe, à la photophonie. Bien sûr, on ne défendra pas l’absence de viseur, pas plus que cette prise en main si peu stable, obligeant à tenir l’appareil doigts écartés. On ne niera pas non plus le caractère très typé d’images issues de si petits capteurs et nous n’expliquerons pas qu’un téléphone peut remplacer un reflex. Mais au terme de deux mois entiers passés avec un S6, on se demande ce qui reste à un compact, fût-il expert, en dehors de son zoom et de la sensibilité accrue d’un grand capteur en très basse lumière! Nos photos avec le Galaxy S6 sont parfaites et, sur le plan de l’agrément d’usage, il est imbattable. Non seulement il est toujours disponible mais son écran reste lisible, même en plein soleil, quand tous ceux des compacts sont transformés en miroirs noirs. Enfin, sitôt rentrés à la maison ou au bureau, on retrouve nos images sur Mac ou PC de manière totalement transparente, confort auquel on s’habitue et qu’aucun appareil photo n’offre encore de façon aussi immédiate. On redoutait sa mémoire interne un peu juste (32 Go!) et l’absence de carte mémoire; un réel handicap pour les voyageurs au long cours, mais sans gravité si on approche régulièrement un point WiFi pour synchroniser les images. En prise de vue photo ou vidéo, la seule chose qui manque vraiment au S6 est une coque ergonomique, pensée pour cet usage et offrant une préhension plus sûre et plus naturelle, une fixation sur pied et une meilleure autonomie car, au terme d’une journée de vagabondage photographique, notre Galaxy S6 était tout chaud, et sa batterie vide ce qui le rendait… beaucoup moins efficace! Guy-Michel Cogné
Rendu des couleurs et exposition Les mesures DxO créditent le Galaxy S6 d’excellents résultats avec, en particulier, une bonne exposition et, en extérieur, une balance des blancs équilibrée et des couleurs agréables, dans toutes les conditions . En conditions de faible lumière et sous éclairage tungstène , la balance des blancs vire au jaune. En faible lumière toujours, on remarque un très léger phénomène de shading dans les ombres.
Détail, acutance & bruit visuel • Bruit visuel • Détails
Bruit visuel
Q Premier au test DxO!
rative. Elle repose sur des mesures et sur une analyse perceptuelle des résultats. Au terme de ce parcours, le Galaxy S6 apparaît comme le meilleur des photophones actuels, juste devant l’iPhone 6 Plus avec une note globale de 86 sur 100, contre 82 pour l’iPhone 6 plus. Pour la photo, le rapport de test DxOMark met en évidence les excellentes performances en pleine lumière (son vrai terrain de prédilection), la qualité de l'exposition et la rapidité de l'autofocus. En basse lumière, les résultats sont légèrement moins bons, le bruit numérique devenant plus perceptible, ce qui est logique sur des capteurs minuscules. Le Galaxy S6 n’est pas à l’aise non plus sur les scènes comportant des éclairages tungstène et nécessitant le flash: on obtient alors un rendu vertjaune peu agréable. Mais dès que les conditions de lumière sont plus favorables, on obtient des couleurs idéales, une parfaite restitution des détails les plus fins et un très faible niveau de bruit. En vidéo, le Samsung Galaxy S6 creuse encore l'écart avec ses concurrents et ne démontre qu'un point faible côté stabilisation d'image, critère qui reste le talon d'Achille de la plupart des photophones. Le labo DxO met en évidence de petits problèmes de flare en très haute lumière et, inversement, une faiblesse dans les ombres sur les sujets sombres. Le résultat global est néanmoins excellent et les séquences obtenues avec les Galaxy S6 brillent toujours
Détail - Acutance (%)
S6 saura assembler les images à la quasi perfection. Avec une belle surprise lors de la relecture sur son propre écran: un défilement progressif de la scène, par balayage, permettant de se retrouver… comme quand on y était. En vidéo, le S6 offre également des résultats excellents et la stabilisation d’image évite les séquences sautillantes. On peut aussi expérimenter de multiples modes ludiques ou créatifs, mais cette fois sans HD ou sans stabilisation, selon le cas: ralenti de 120 à 340 i/s, “image rapide” pour de mini-clips accélérés. Ou, tout simplement, utiliser la fonction Pause si on est adepte du tourné-monté.
Illumination (Lux)
En haute lumière, les détails les plus fins sont exceptionnellement restitués. Au-dessous de 100 lux, l’acutance diminue progressivement, mais très lentement, tandis que le bruit augmente progressivement. La façon de lire ce graphique est très simple : plus la courbe d’acutance (les détails) se rapproche de la barre du bruit, moins l’image est bonne. On voit ici que, même à 20 lux, condition de très faible lumière, elles sont encore loin de se réjoindre, ce qui témoigne d’une excellente qualité.
Autofocus – Précision, répétabilité En basse lumière 100% 80% 60% 40% 20% • Mode Auto • Mode forcé
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En haute lumière 100% 80% 60% 40% 20% • Mode Auto • Mode forcé
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Samsung GALAXY S6 E DGE
Mire de référence DxOMark
Score PHOTO Le pour:
Ces deux images montrent un détail fortement agrandi, issu de la mire ci-contre et éclairé, successivement, à 20 lux en lumière artificielle (photo de gauche), puis à 700 lux en lumière du jour (à droite). Un simple coup d’œil sur les tests publiés dans nos précédents numéros suffit à comprendre les progrès réalisés par le S6 et son score final. Chaque photo issue du Galaxy S6 est un fichier Jpeg de 5.312 x 2.988 pixels, soit 45,4 Mo. Si ces valeurs ne vous parlent pas, sachez que cela donne des images de 1,90 x 1 m sur un écran 72 ppp et 25 x 45 cm sur des tirages qualité photo à 300 ppp. Joli score pour un téléphone !
88/100
– Très faible niveau de bruit et excellente restitution des détails en pleine lumière – Bonne exposition – Mise au point automatique rapide – Balance des blancs et rendu des couleurs en extérieur – Bon niveau de détail préservé en faible luminosité – Excellents résultats au flash: images peu bruitées et bon équilibre des couleurs
Le contre: – Bruit numérique plus marqué en faible lumière – Franges de couleur perceptibles – Rendu vert-jaune lors du mélange du flash et d'éclairage tungstène
Score VIDÉO Le pour:
Photo 8 Mpix (éq.), basse lumière
Score global, tous usages
Vidéo en basse lumière
Score global vidéo, tous usages
84/100
– Finesse des détails et images peu bruitées en haute comme en basse lumière – Bonne exposition – Bonne balance des blancs et la couleur
Le contre: – Effet fortement "jello" – Flare assez sensible en forte luminosité – Shading perfectible dans les ombres et en faible luminosité
SAMSUNG Galaxy S 6
Score global
86 / 100 Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
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CI375 140-141 Honor6_GMC 2215 10/06/2015 00:42 Page140
Test Photophone
Huawei Honor 6+
Le don de double vue Deux capteurs 8 mégapixels, deux objectifs, deux cartes SIM… le nouveau photophone Huawei fait tout en double! Son fabricant le présente comme le premier smartphone bionique (!) et justifie cette appellation par un fonctionnement calqué sur la vision humaine. Et effectivement, il a deux yeux. Voit-il mieux pour autant? C’est ce que nous avons voulu savoir. n beau matin, un communiqué de presse tombe à la rédaction: “le premier smartphone au monde, doté d’un appareil photo bionique, arrive en France” ! Avouez que ça excite la curiosité, d’autant que ça fait un moment qu’on entend parler d’appareils photo du futur qui, au lieu d’utiliser un seul capteur bourré de pixels combineraient les images acquises simultanément par plusieurs objectifs légèrement décalés. L’idée n’est pas nouvelle et a déjà démontré son efficacité dans le domaine de l’astronomie où l’on préfère désormais observer le ciel avec plusieurs petits télescopes qu’avec un grand miroir. C’est aussi en multipliant les vues qu’on réalise panoramiques ou photos géantes; adopter ce principe pour déjouer les contraintes de la miniaturisation d’un téléphone est une bonne idée, mais nécessite savoir-faire et processeur puissant. Contre toute attente, le premier smartphone “bionique” porte une signature peu connue en France, Huawei. Ce constructeur chinois, qui emploie plus de 200.000 salariés, jouit d’une solide réputation dans le domaine des réseaux et s’est récemment lancé sur le marché de la téléphonie, où il multiplie les modèles, tous basés sur Android. Le dernier né, Honor 6+ présente une caractéristique inédite, son système Eagle Eye, composé de deux
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Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
capteurs photo 8 mégapixels et d’un moteur algorithmique qui lui permet d’utiliser le principe de la triangulation (comme en astronomie) pour combiner deux images à chaque déclenchement et les transformer en photos de 13 mégapixels, soit 4.160 x 3.120 pixels.
Q Un écran aussi grand que celui d’un iPhone 6+ Au premier contact, l’appareil inspire confiance, grâce à une excellente qualité de fabrication et à un look furieusement inspiré d’Apple. L’écran de l’Honor 6+ a d’ailleurs les mêmes dimensions que celui d’un iPhone 6+ (diagonale 5,5” / 14 cm), avec une définition identique, 1.080 x 1.920 pixels. Malgré cet écran géant, la hauteur du Honor 6+ est inférieure d’un centimètre à celle de son concurrent. Bien joué! Visiblement fier de sa dalle, Huawei affiche, à chaque démarrage, une superbe photo puisée dans son répertoire de démonstration. Piqué, contraste, saturation, tout y est: si les images que je vais faire tout à l’heure sont de la même veine, Honor 6+ va faire un carton… d’autant que son prix de vente est inférieur de moitié à celui d’un iPhone ou d’un Galaxy S6: 399€, hors promotion opérateur! Obsédé par le système double objectif/double capteur, je n’avais pas remarqué que ce téléphone est
aussi compatible “double SIM”, ce qui signifie qu’il sait gérer deux abonnements téléphoniques à la fois. Très pratique pour qui dispose d’un numéro professionnel et d’un forfait personnel ou pour ceux qui, évoluant dans des zones mal couvertes, souhaitent bénéficier, avec un seul appareil, des réseaux de deux opérateurs différents. Malheureusement, Huawei s’est arrêté en chemin: cette fonctionnalité n’est pas documentée et c’est à l’utilisateur de comprendre qu’il doit utiliser deux cartes de taille différente (ou deux cartes “nano” avec adaptateur) et que s’il veut disposer de deux réseaux, il lui faudra renoncer à enregistrer ses photos sur carte mémoire car dans l’un des compartiments, c’est microSD ou SIM, mais pas les deux à la fois! L’autre déception concerne le système d’exploitation qui, sur notre appareil de test, était un Android 4.4.2 (KitKat). Une mise à jour vers Lollipop (Android 5) serait prévue, mais sans date pour l’instant. Animé par un processeur Kirin 925 octocore 1,8 GHz, associé à 3 Go de mémoire vive, l’Honor 6+ est véloce et offre une navigation très fluide. Nous l’avons utilisé avec des applis gourmandes en ressources, sans rencontrer de problème ni de bug. L’appareil est bien francisé et tout habitué d’Android trouve immédiatement ses marques.
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Huawei HONOR 6+
La mémoire de stockage (ROM) est de 32 Go, ce qui, même sans carte additionnelle, représente un espace confortable pour héberger photos et vidéos; il faudra simplement penser à les sauvegarder sur un autre support, soit par connexion directe USB, soit en WiFi, afin de ne pas se retrouver bloqué pour cause de mémoire saturée.
Q Paramétrez-moi! Pour basculer l’Honor en mode prise de vue il suffit, c’est évident, de lancer l’appli Photo, comme sur n’importe quel smartphone. On retrouve alors une interface classique, avec bouton de déclenchement au centre; on est en terrain connu, en mode tout auto. C’est toutefois en entrant dans le menu Paramètres que l’on découvre toutes les fonctionnalités de l’appareil. D’ici, on pourra choisir la résolution, activer ou non le marquage GPS, choisir l’emplacement des images (mémoire interne ou carte microSD), définir certaines options de mise au point (détection de sourire, suivi d’objet) ou accéder à des réglages plus pointus comme la personnalisation de la saturation, du contraste et de la luminosité. Sans oublier la possibilité de définir le rôle de certaines touches et de déplacer le déclencheur. Huawei n’a pas oublié d’ajouter à cette impressionnante panoplie d’options quelques fonctions plus ludiques, telle cette série d’effets à laquelle on accède directement depuis le menu principal. A l’usage, ce petit photophone se révèle très pratique, surtout si on a affecté le déclenchement direct à l’une des touches: en cas d’événement fortuit, on peut déclencher très rapidement et cette réactivité est un point important. L’autofocus et l’exposition automatique fonctionnent bien mais les images obtenues avec les réglages
par défaut semblent un peu sombres et moins claquantes que sur un Galaxy S6, qui reste la référence absolue du moment.
Q Floutage et focusage… Sur le terrain, le fameux mode “bionique” passe inaperçu: on photographie comme avec n’importe quel autre téléphone, à ceci près que les images de 13 mégapixels sont issues de deux capteurs de 8 mpix. C’est en glissant l’index vers le mode Grande ouverture que l’on peut commencer à “flouter et focuser” (!) et à doser sa profondeur de champ en jouant à la fois sur la mise au point, le diaphragme (de f/0,95 à f/16) et la triangulation. Le résultat est violent (ci-contre) et nécessite souvent qu’on s’y reprenne à plusieurs fois si on ne veut pas tomber dans la caricature. Mais ça marche, et l’Honor préfigure sans doute les appareils de demain qui devraient être de plus en plus nombreux à plonger vers le mode multiobjectif. Au-delà de l’amusement et de la découverte, l’apport du mode bionique n’est pas évident et Huawei semble manquer d’expérience dans l’art de combiner deux images, qui demande un réel savoir-faire. En pleine lumière, l’Honor donne des résultats… honorables, mais qui se dégradent dès que les conditions d’éclairage se font plus difficiles. Le bruit numérique reste important et la température de couleur mal gérée: il manque à l’évidence un traitement interne plus performant et l’Honor 6 ne fait pas jeu égal avec les meilleurs photophones du moment. Reste que son prix est un argument de poids : deux objectifs, deux capteurs et deux cartes SIM pour moitié moins cher… ça justifie quelques indulgences! Guy-Michel Cogné
BI - CAPTEUR
Ci-dessus, un aperçu sur les différents écrans que découvrira le photographe ou vidéaste. A gauche, l’écran en mode prise de vue, avec le gros bouton du déclencheur et les classiques icônes de navigation. Au centre, le menu Paramètres qui montre la richesse fonctionnelle de l’Honor 6+ A droite un accès rapide aux modes de prise de vue les plus usuels.
Avec ou sans profondeur de champ? En mode Grande ouverture, c’est l’utilisateur qui choisit! La première image a été réalisée à f/13, la seconde à f/0,95. Mais ce sont là des valeurs théoriques car, en réalité, le diaphragme ne change pas: Huawei joue simplement sur la mise au point et la triangulation pour gérer le décalage des images issues des deux objectifs. (La dominante verte de ces images est due au feuillage, non au photophone). Chasseur d’Images n° 375 - Juillet 2015
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