M INISTERE DE L’ENSEIGNEM ENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE U N I V E R S I T E DE C A R T H A G E ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISM E DE TUNIS
MEMOIRE D’ARCHITECTURE :
La reconquête d’un port: revitalisation de Chott Krekna à Sfax
Elaboré par Chedi KHEMAKHEM Dirigé par : M. Safouen YAHYAOUI Consultante : Mme. Hayet BADRANI Session de juin 2018
LA RECONQUETE D’UN PORT Revitalisation de Chott Krekna à Sfax
Chedi KHEMAKHEM
À la mémoire de ma grand-mère À l'âme de Monsieur Mohamed Ouali
Remerciements
En préambule à ce mémoire, je souhaitais adresser mes remerciements les plus sincères à toute personne qui a contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce travail, ainsi à tous mes enseignants de l’ENAU, pour leurs apports considérables durant mon cursus universitaire. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à M. Safouen Yahyaoui, mon directeur de mémoire et Mme. Hayet Badrani, ma consultante de mémoire, pour leurs accueils bienveillants, leurs soutiens et leurs conseils avisée lors de l’élaboration de ce mémoire. Mes plus vifs remerciements s’adressent aussi à mes parents, mes frères et ma sœur, qui ont cru en moi tout au long de mon cursus et qui ont toujours veillé à m’offrir toutes les chances pour réussir. Je tiens également à remercier tous ceux qui ont facilité mes recherches et qui m’ont aidé à l’obtention des éléments nécessaires pour mener à bien ce travail ; la mairie de Sfax, M. Ridha Kallel, chercheur et auteur, M. Soufien Souissi, architecte en patrimoine à l’Institut National de Patrimoine de Sfax , Mme. Kaoula Tobji, directrice de la direction régionale de l’urbanisme à Sfax, et M. Nazih Keskes de la part de l’APIP… Ces remerciements ne seront pas complets sans une pensée pour une personne, exceptionnelle, avec un grand cœur, qui m'a apporté du soutien aux moments où j'avais besoin d'aide. Je te suis très reconnaissant Ikram. Merci à tous et à toutes.
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Introduction et problématique
Introduction et problématique « La ville est une ‘’œuvre d’art sociale’’, sa structure profondément intégrée est le produit de milliers d’esprits et de milliers de décisions individuelles, sa diversité résulte de juxtapositions inattendues et d’interactions imprévisibles » (Claude Lévi-Strauss). La stabilité urbaine est un signe de la mort de la ville. Par conséquent, plusieurs formes de connectivité s’établissent dans la ville dont certains de ces fondements galopent à les revoir. Ainsi le statut des espaces publics et des infrastructures à intégrer, demeure une des questions cruciales posées. Le développement des villes forgées par une activité industrielle en déclin, touche nombreux domaines et peut changer l’image de la ville. Ceci est le cas de nombreuses villes portuaires. Il est à préciser que toute ville qui se trouve sur le littoral n’est pas nécessairement une ville portuaire. Il fallait vérifier des conditions pour y être à savoir une position stratégique, un savoir-faire maritime, une source de richesse. Ainsi, le développement de ces villes portuaires dépend largement de l’importance de leurs ports et de leurs activités. Toutefois, avec le développement urbain, certaines villes portuaires se trouvent aujourd’hui complètement détachées de la mer. La question qui se pose est alors : Comment établir une connexion entre la ville et la mer à travers la façade maritime ? Sfax est une ville tunisienne de la côte orientale. Elle est connue depuis l’Antiquité comme une ville portuaire. Elle a connu différentes civilisations successives, dont chacune a laissé son empreinte sur le tissu urbain de la ville et a marqué son identité ; d’où les diverses extensions urbaines toujours distinguables. Le port, en tant qu’un élément structurant de la ville de Sfax n’a pas échappé à ces transformations ; les changements morphologiques qu’il a subit à travers le temps ont directement influencé la structure urbaine de la ville. Cependant, aujourd’hui on assiste à un port qui n’est pas mis en valeur et un détachement total entre le centre historique (la Médina) et le port. La mer a toujours été un espace de commerce et de pêche pour les Sfaxiens. Ceci se manifeste à travers les infrastructures maritimes qui se trouvent au niveau du littoral, dont on distingue l’ancien port de pêche connu par le nom de Chott Krekna et le port commercial. Le port commercial occupe la façade maritime et caractérisé par une activité économique ainsi que chimique à travers l’industrie de phosphate de Gafsa. C’est à cause de cet effet nocif qu’il est devenu rejeté par les citoyens. Le port a fait ignorer la plaisance en fonction de l’industrie. Donc, la ville de Sfax affiche toujours un manque au niveau de sa façade maritime qui ne
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Introduction et problématique constitue pas un refuge pour les citoyens ; la rupture urbaine est aggravée par le tracé des lignes de chemin de fer mal placées et le trafic routier non aboutit. Pour assurer la plaisance, l’État a fait de Chott Krekna un espace de divertissement. Toutefois, ce dernier a connu une ignorance à cause de son positionnement par rapport au port commercial. Il a perdu la valeur qu’il l’avait autrefois ; l’espace accueille aujourd’hui des installations éphémères. Ceci nous mène à nous demander : Serait-il possible de changer la perception de citoyens envers la façade maritime et construire un nouveau centre de loisir ouvrant sur de nouvelles expériences ? La façade maritime est dédiée à l’activité économique et commerciale. C’est dans cette perspective que ces dernières années ont été le témoin d’un remarquable intérêt pour le réaménagement de ses ports. La question est : Quelles stratégies adopter pour l’aménagement des ports sfaxiens ? La question est pluridisciplinaire ; les compétences se côtoient alors pour la traiter à différentes échelles, pour en faire un des sujets pour : les études d’urbanisme, les opérations de restructuration urbaines et les schémas d’aménagement à l’échelle territoriale, etc. Depuis sa création, la ville de n’a pas cessé, pour ses particularités, de susciter l’intérêt des voyageurs, des géographes et des historiens qui lui ont consacré des lignes, de longues pages, pour exprimer leurs impressions et leurs jugements tout en mettant l’accent sur ces spécificités. En effet, la ville de Sfax se transformait rapidement sous le règne de plusieurs civilisations. Ces extensions ont mené à un enrichissement du paysage urbain et architectural et ont donné le visage actuel de la Ville. D’ailleurs, Sfax n’a pas cessé de se développer et elle est le sujet de plusieurs stratégies actuelles. Les organismes étatiques présentent différentes stratégies pour le développement de la ville et pour assurer son fonctionnement optimal. Ces stratégies affectent la structure urbaine de la ville de Sfax et tendent à changer son image globale. Mais : Comment lire, considérer et interpréter architecturalement les stratégies de l’Etat en ce qui concerne la façade maritime de la vile de Sfax ? Notre réflexion vise l’élaboration d’une résolution spatiale touchant à quatre échelles : historique, paysagère, urbaine et architecturale. Et ce, en vue de requalifier la façade maritime et contribuer ainsi à donner un nouveau caractère à la ville. Une intervention ciblée est attendue à Chott Krekna en lui attribuant des activités ludiques, de plaisance et de loisir.
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Méthodologie d’approche
Méthodologie d’approche Notre approche opte pour le réaménagement de la façade maritime de Sfax et la revitalisation de la zone Chott Krekna, toute en s’inscrivant dans les stratégies de développement de l’État. Ceci vise non seulement d’exploiter les potentiels du site mais il également d’assurer l’attractivité de la ville à la mer. Nous adoptons alors le développement suivant pour la méthodologie d’approche : Dans le premier chapitre, nous allons entamer notre étude avec une lecture historique qui étudie l’évolution urbaine de la ville. Puis, dans le deuxième chapitre, nous allons analyser la ville de Sfax pour expliciter les potentiels et les contraintes de cette région. Notre recherche s’étale sur les différentes décisions et planifications urbaines élaborées par l’État. Dans le troisième chapitre, nous essayerons d’expliquer le choix de notre site en analysant la zone d’intervention. En effet, nous allons dégager quelques concepts en présentant des projets similaires, à travers le monde, qui vont nous servir par la suite d’entamer notre intervention. Enfin, le quatrième chapitre présentera la phase conceptuelle, elle s’établira sur trois phases: la première présentera le contexte d’intervention, la deuxième énoncera les concepts et notions utilisés lors de la conception et la dernière présentera le projet lui-même.
Figure 1. L'émergence de l'idée. Dessin personnel
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Sfax : une ville résiliente
CHAPITRE I. SFAX : UNE VILLE RESILIENTE I.1 Présentation « Les villes portent les stigmates des passages du temps, et occasionnellement les promesses d’époques futures.» Marguerite Yourcenar L’émergence de l’idée se présente suite à une procédure cohérente de l'enquête immersive pour atteindre une réponse architecturale adéquate à une problématique bien déterminée. Notre étude se veut une réflexion autour de tout ce qui a existé, tout ce qui se présente et tout ce qui va être proposé comme solution par l’État pour le développement de la ville de Sfax. En effet, dans ce chapitre, on va essayer de rechercher les racines profondes de Sfax, d’explorer sa situation actuelle, de comprendre sa spécificité et d’analyser son évolution, en décortiquant chaque phase de l’extension urbaine de Sfax. L’objectif principal de notre recherche est l’étude de la ville qui vise à dégager ses potentiels à l’échelle urbaine et l’architecturale.
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Sfax : une ville résiliente
I.2 Cadre physique et naturel Sfax est une ville tunisienne de la côte orientale, située au Sud-Est du paysage sur une vaste plaine littorale. Elle est bordée à l'Est par la mer Méditerranée et l'amorce du golfe de Gabès. (figure2). C’est une ville portuaire riche par ses industries et son port. Elle est desservie par les grandes routes nationales et régionales, un aéroport et une gare. Elle est considérée comme la deuxième ville et centre économique de la Tunisie. Il est courant de l'appeler «Capitale du Sud».
Figure 2. La position de Sfax source Google Earth. Dessin personnel
«Connaitre une ville n’est pas simple, surtout quand elle est vaste et que chaque époque est venu disposer sans précaution sa marque sur celle des générations précédentes.» (P. Panerai, 1999). La ville de Sfax s’est transformée rapidement sous la contrainte de nouvelles extensions. Elle représente une des villes les plus étalées de la Tunisie. Elle a subi un développement urbain important depuis des décennies, ce qui est la cause de l’étalement urbain de la ville. L’analyse de la ville de Sfax nous permet de dégager les différentes phases de l’extension urbaine de la ville. Nous allons décortiquer chaque phase et étudier les relations entre elles.
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Sfax : une ville résiliente
I.3 La stratification historique : les phases de l’extension urbaine de la ville de Sfax «La forme urbaine est un processus continu… et, s’il est possible de la décrire ou de la caractériser à une période précise, on ne peut négliger, pour la comprendre, l’étude des périodes antérieurs qui ont conditionné son développement». (C. Aymonino, 1975) Il est important d’analyser l’évolution urbaine de la ville, de noter la transformation de la côte, maniée puis remaniée au fil des années et d’interpréter l’extension sur l’eau et en périphérique de la médina ainsi que sur les terres, pour arriver à l’état existant (figure 3).
Figure 3. Les époques de transformation de la ville de Sfax source livre de Ridha Kallel : Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Dessin personnel
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Sfax : une ville résiliente
I.3.1 Sfax antique Après la chute de Carthage en 146 avant J.C, le territoire de Sfax était occupé par les romains et les berbères. Elle était connue chez les romains sous le nom de Taparura. Située entre Usula au nord et Thaenae au sud, Taparura est représentée par les tableaux de «Peutinger»1 comme un château-fort identique à ceux d'Hadrumète (Sousse) et de Tacape (Gabès). Taparura, tout comme Thaenae (Thyna), autre ville romaine du littoral à 10 km au sud de Sfax, sont des noms à consonance grecque. De nombreux
témoignages
attestent également
archéologiques
une forte
implantation
punique dans la région (figure 4). Figure 4. Ruines romaines de Thyna et le phare source carte postale
Le site de Sfax était un monticule sur lequel se seraient installées des familles, vivaient de pêche et de chasse dans des cabanes rustiques (eucha-s) faites de feuilles et de palmier et de branchages. Il fut d’abord édifié, à la place de l’actuelle Casbah (figure 5), un genre de fortin appelé Borj Lahmer construit à proximité du marabout Sidi Jebla.
Figure 5. Casbah à Sfax source carte postale
1 La Table de Peutinger (Tabula Peutingeriana ou Peutingeriana Tabula Itineraria), appelée aussi Carte des
étapes de Castorius est la copie datant du XIIIe siècle d’une carte du réseau routier de l’Empire romain (IVe siècle) conservée à l’Hofbibliothek de Vienne (Autriche), œuvre d’un anonyme, le " Moine de Colmar ", vivant en 1265. Elle fut découverte à Worms en 1494 par Konrad Meissel alias Celtes (Celtis Porticius) qui la transmit en 1508 à un antiquaire Konrad Peutinger (1465-1547).
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Sfax : une ville résiliente
I.3.2 La fondation de la ville du IXème siècle : La Médina, la ville islamique
«... Pour qu'une cité se trouve à l'abri des surprises, il faut que toutes ses maisons soient à l'intérieur d'une enceinte. De plus, elle doit être située en un lieu inaccessible, sur une hauteur abrupte, sur une île ou sur un fleuve que seul un pont peut franchir. Ainsi, il sera difficile de la prendre et on en fera une vraie forteresse... » Ibn Khaldoun La Médina renferme un riche patrimoine historique, culturel et architectural. C’est le noyau initial de la ville de Sfax et son centre historique actuel. Sfax prend son appellation berbère : Syphax veut dire la place fortifiée.
9 Figure 6. La Medina, ville islamique du IXème siècle source plan d’archive. Dessin personnel
Sfax : une ville résiliente Aperçu historique Sfax, l’ancienne Syphax berbère et par la suite
Taparura
romaine,
a
été
un
prolongement de la ville romaine tel que Thina au Sud et Botria au nord (figure7). Elle était rebâtie par les Aghlabides à partir des matériaux de la ville romaine. Elle a été construite dans un emplacement stratégique sur la mer Méditerranéenne. Connu par la
Thina au Sud et Botria au nord source
plantation des Olivers et par la pêche.
Urbanisme et architecture « Construite sur un terrain plat, écrit Georges Marçais, Sfax présente un plan d'une rare régularité et les rues sont perpendiculaires entre elles. Au centre s'élève la Grande Mosquée ». La Médina est un tissu organisé sur un quadrillage qui reprend les tracée ruraux. Elle est conçue comme un ensemble urbain dédié à l'échelle du piéton. Elle est fortifiée par des remparts. Le tissu urbain est certainement un point essentiel qui différencie la Médina de Sfax de toutes les autres cités arabes du Maghreb. Elle est construite à l’exemple du Koufa à l’Irak. En effet, elle est régulière, la mosquée est au centre autour duquel on trouve les souks. Les maisons occupent le reste de l’espace. Elles sont séparées par des rues étroites et à angle droit. Il s’agit d’une architecture arabo-musulmane (figure 8).
Figure 8. Tissu urbain de la médina de Sfax source Dr.Asma Baklouti (ASM). Dessin personnel
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Sfax : une ville résiliente Les remparts, à l'origine en pisé, avec des pierres de taille aux encoignures pour les renforcer, et peints en blanc, présentent une limite matérielle contre l’étalement de la ville. Il se densifie à l’intérieur de ses limites. Ils constituent une barrière de croissance et favorisent la classification interne. Ils sont occupés par des forts (figure 9).
Figure 9. Les remparts de la Médina de Sfax source carte postale
Les remparts sont occupés par deux portes principales d’accès à la ville : Bab Bhar au Nord, qui s’ouvre devant la mer, appelé par la suite Bab Diwan, sous la dynastie Ottomane, et Bab Jebli au Sud, qui s’ouvre devant la forêt. S’allongeant depuis Bab Jebli à Bab Bhar, en joignant les deux portes, se forme l’axe principal de la Médina qui devient un noyau fortement structuré (figure 10).
Figure 10. Les portes et l’axe de la Médina de Sfax source Histoire de Sfax. Dessin personnel
Actuellement on trouve 15 portes ouvertes dans des différentes époques historiques dont la dernière porte était ouverte après l’indépendance.
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Sfax : une ville résiliente L’espace est devenu très restreint en raison de l’augmentation démographique, ce qui a fait que les commerçants ont exploité l’espace verticalement sur 3 niveaux : Ghorfa, Hanout et Dehliz (figure 11).
Figure 11. La maison de la médina de Sfax source Histoire de Sfax
Extension Le commerce a été développé, la Médina ne peut plus supporter le développement démographique. À l’intérieur de l’enceinte, le tissu est devenu saturé, donc toutes les possibilités de croissances internes ont été exploitées. Par conséquent, les habitants ont construit l’extension vers le Sud, R’bat Quebli.
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Sfax : une ville résiliente Le Quartier Franc ou R’bat Quebli
Ce quartier voyait le jour en 1775-76, comme il a noté le chroniqueur sfaxien Magdish dans son ouvrage « nozhat al andhar ». Cette extension, qui a été créé à l’extramuros, a touché le rempart. Située au Sud-Est de la Médina, elle représente un espace tampon entre la Médina, centre d’affaires, et le port. Il s’agit d’une croissance continue (figure 12).
13 Figure 12. R’bat Quebli source plan d’archive. Dessin personnel
Sfax : une ville résiliente Le Rabat constitue un archétype majeur. Sa morphologie reprend dans ses grandes lignes le modèle Médinal, mais se distingue par son réseau viaire plus aéré. L’intérieur de ce grand enclos fut organisé selon un plan orthogonal. Trois axes parallèles structurant le faubourg, de direction Est-Ouest dont le plus important est celui qui borde la Medina. D’autres axes de direction Nord-Sud dont le plus important est celui qui relie Bab al-Diwàn et Bab al-Qibli formant la Rue de la République, qui s’ouvre vers le port et qui est le prolongement de l’axe de la Médina (figure 13).
Figure 13. Le quartier Franc ou R’bat Quebli source plan d’archive. Dessin personnel
La Médina constitue une centralité locale qui résulte d’une organisation interne de l’espace et qui déborde assez peu du noyau. La relation de la Médina avec la mer est assurée par la rue de la république qui est le prolongement de l’axe de la Médina Bab Jebli - Bab Diwan.
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Sfax : une ville résiliente Le port entre 850 et 1886 Sfax était construite dans l’intersection des routes des marchandises et devenait le portail de commerce dans l’Afrique et du Moyen-Orient. Sa situation était donc propice au commerce qui fut pendant des siècles la vocation de Sfax et qui fut sa prospérité jusqu’au XIe siècle. Elle ne possédait pas une infrastructure portuaire, seulement des quais en bois, c’est une zone pour l’abri des navires. En effet, les îles de Kerkennah servent de protection naturelle du littoral de la ville en amortissant l’intensité des vagues (figure 14).
Figure 14. Le port à cette époque source edusfax. Dessin personnel
En outre, malgré les bénéfices économiques, le port de Sfax représentait un vrai problème dans la ville à cette époque. En effet, le port de pêche et le port de commerce se font sur la même infrastructure, ainsi que le fond de mer était petit, il n’était pas fonctionnel pour les navires.
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Sfax : une ville résiliente
I.3.3 Sfax : La ville coloniale Aperçu historique L’année 1881, date de la colonisation française de la Tunisie, constitue un repère temporel de l’étalement urbain de Sfax. Elle connaissait une extension urbaine du côté de la Médina, un nouvel ensemble urbain appelé Bab Bhar. Dans cette époque on note plusieurs transformations sur le plan urbanistique et architectural.
16 Figure 15. La prise de Sfax source carte postale.
Sfax : une ville résiliente I.3.3.1 1ere noyau d’extension coloniale
17 Figure 16. 1ere noyau d’extension coloniale source plan d’archive. Dessin personnel
Sfax : une ville résiliente I.3.3.2 2ème phase d’extension
18 Figure 17. 2ème Phase d’extension vers la mer source plan d’archive dessin personnelle.
Sfax : une ville résiliente Le phosphate de Gafsa L’activité de phosphate débute quand le géologue français, Philippe Thomas, a découvert des couches puissantes de phosphates de calcium sur le versant Nord de Jebel Thelja, dans la région de Metlaoui. Et à partir de cela, une nouvelle activité industrielle du phosphate a vu le jour dans le pays à travers la création de "la Compagnie de Phosphate et de Chemin de Fer de Gafsa". Le phosphate est extrait par la Compagnie des phosphates de Gafsa dans plusieurs gisements situés dans le centre de la Tunisie et en particulier dans la région de Gafsa. Sfax, constitue un maillon de la chaine de cette activité. Elle assure l’export. Pour le transport du phosphate à Sfax, un chemin de fer a été exécuté (figure 18).
Figure 18. La voies ferré source carte postale
En arrivant à Sfax dans les wagons, le phosphate est transporté dans le convoyeur de phosphate de la compagnie de phosphate de Gafsa,
une
structure,
dévoile
une
ligne
directrice, qui a pour aboutissement le dépôt pour stocker le phosphate prêt à exporter (figure 19).
Figure 19. Port commercial, quai de phosphate source http://www.sfax1881-1956.co m/port/phos01.htm
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Sfax : une ville résiliente Urbanisme et architecture Développement des radiales XIXème siècle à mi-XXème siècle En 1929, il a eu promulgation du plan d’aménagement, le 1er de la ville. Au cours de cette période, Sfax a subit le traçage de grands axes partant de la médina vers les terres, les radiales (figure 20).
Figure 20. Le développement des radiales source Google Earth. Dessin personnel
À cette époque, il y a eu un changement de la politique française au niveau de l’architecture et l’urbanisme. Suite à un passage de terme vainqueur au protecteur : une évolution a marqué le passage de la théorie colonisatrice à la théorie protectrice. Cette articulation historique a marqué l’apparition du style arabisant ou style néo-mauresque. Un style fondé sur la juxtaposition des termes de l’architecture arabe et de ceux de la civilisation française colonisatrice. En effet, le minaret, en tant qu’élément architectural, surmonta it la plupart des édifices de cette période. Bab Bhar a réalisé au cours de cette période une
grande
partie
de
commerciale, industrielle,
sa
structure
administrative
et
culturelle. Les architectes ont façonné la forme de cette ville avec des longues avenues droites,
des
jardins,
des
places,
des
constructions verticales, et des logements ouverts sur l’extérieur (figure 21).
Figure 21. Avenue Jules GAU, avenue principale bordée de palmiers, un élement de l’ensemble architectural source http://www.edusfax.com/Sfaxtour.html#
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Sfax : une ville résiliente En effet cette dynamique urbaine a fait apparaitre beaucoup de monument important dans l’histoire de la ville : le siège de la compagnie Sfax-Gafsa, la gare, le port, l’électrification et l’extension en direction de Picville et de Moulinville et le fameux trio composé de L’ancien théâtre municipal, l’hôtel de ville et l’immeuble de Ben Romdhane. L’hôtel de ville En 1904 débute la construction de l’hôtel de la ville. Il se trouve en plein centre de la ville moderne (figure 22).
Figure 22. L’hôtel de ville source plan et photos d’archive
Le théâtre municipal Le théâtre municipal conçu en 1903, est situé sur l’avenue principale Jules GAU. Il fut le centre de la vie culturelle sfaxienne pendant presque quatre décennies. Il a été bombardé au cours de la 2ème guerre mondiale (figure 23).
Figure 23. Le théâtre municipale source plan et photos d’archive
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Sfax : une ville résiliente L’immeuble Ben Romdhane : Inauguré en 1909 à côté de l’hôtel de la ville et en face de l’ancien théâtre municipal, l’immeuble Ben Romdhane est un procédé pour encourager la construction d’édifices privés mêlant les deux styles arabes et européens. Au niveau du rez-de-chaussée, l’architecte propose des galeries, construites en pierre calcaire, qui donne un ombre artificiel par la construction des arcades en face du soleil (figure 24).
Figure 24. Immeuble Ben Romdhane avec la Galerie source carte postale
L’ancien théâtre municipal, l’hôtel de ville et l’immeuble de Ben Romdhane forme un trio qui représente le cœur battant de la ville à cette époque (figure 25).
Figure 25. L’ancien théâtre municipal, l’hôtel de ville et l’immeuble de Ben Romdhane forme un trio source carte postale
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Sfax : une ville résiliente Hôtel Les Oliviers En 1923 l'hôtel Les Oliviers ouvre ses portes dans la nouvelle ville (figure 26).
Figure 26. Hôtel les oliviers source carte postale
Jardin Paul Bourde C’est un jardin ou square qui se trouve entre deux grands monuments de cette période : l’Hôtel de la Ville et Hôtel les Oliviers. Ce jardin prend le nom de Paul Bourde directeur des renseignements et du contrôle de l’agriculture. C’est à partir de ses découvertes et conclusions, que la culture de l’olivier en Tunisie, et en particulier dans la région de Sfax, prit son essor. En 1930, un monument fut élevé en son honneur dans ce jardin (figure 27).
Figure 27. Jardin Paul Bourde avec le monument Paul Bourde source http://www.sfax18811956.com/Ville/bourde3.gif.
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Sfax : une ville résiliente Le chenal : L’extension qu’a subit le port de Sfax, suite à la nouvelle industrie de phosphate, est importante. Mais, ce qui marque cette période c’est le chenal pour les petits bateaux de pêche. Suite à cette action une nouvelle organisation des activités portuaire a vu le jour. On parle d’activités commerciales installées dans le quai principal et le nouveau quai de phosphate, des activités de pêche installées dans le petit chenal et le nouveau marché aux poissons (figure 28).
Figure 28. Le nouveau chenal et les bateaux de pêche source carte postale
Léandre Vaillat décrit dans son ouvrage « Le Collier de Jasmine » une scène du quotidien au bord du nouveau chenal en 1946 « C'est l'heure où rentrent les barques. Lentement, leur unique voile glisse au ras de la berge, reflétant dans les eaux calmes du chenal un peu de la pourpre dont elle est teinte. J'assiste au déballage de la pêche, j'entends les poissons tomber un à un, sur les pavés, avec un bruit mou. De grandes corbeilles, formées de cerceaux que rattachent des cordelettes, sèchent au soleil. Le long du quai, les marchands trient avec soin les éponges pêches par les Grecs, dans les parages des îles Kerkennah. A la porte du marché, les Israélites achètent des coquillages blancs qu'ils réduiront en poudre, afin de polir les bijoux et de les rendre plus brillants. »
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Sfax : une ville résiliente D’un chenal à un port de pêche, Chott Krekna
Figure 29. L'évolution du port de pêche "Chott Krekna" source livre de Ridha Kallel : Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Dessin personnel
En 1907 le petit port était simplement un chenal face à la Kasbah. Il fallait attendre 1919 pour creuser la première darse.Plus tard, en 1924, le petit port disposa alors d'un chenal d'entrée et de deux darses creusées en face. l'ensemble, porté à la profondeur de 3 m (4 m pour la darse A), était bordé de quais. C'est en bordure de la plus vaste que fut construit, côté ville, le nouveau marché public couvert. En outre que sa fonction initiale, ce port représente un point de contact entre Sfax et kerkennah. Le transport des gens et des marchandises se fait par la voie maritime. Ceci est assuré par les "loudes" kerkenniens qui sont des barques. À partir de cela, elle vient l’appellation « Chott krekna ».
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Sfax : une ville rĂŠsiliente
I.3.3.3 La reconstruction après le bombardement
29 Figure 30. La reconstruction après le bombardement source plan d'archive. Dessin personnel
Sfax : une ville résiliente Urbanisme et architecture Le quartier commercial L’administration française s’est occupée de créer un quartier commercial, à la place du Quartier Franc ou R'bat Quebli. Il a été établi sur une nouvelle conception de l’urbanisme, et peu à peu se constitue la notion d’ilot ou de la parcelle caractérisée par la lente saturation de l’espace. Cette urbanisation fondée sur un ensemble de lots d’immeuble de parking en vue de construire un quartier moderne et animé en sauvegardant et associant avec le monument historique de la Médina (figure 31).
Figure 31. Le nouveau quartier commercial centré par l’avenue de la république, l’actuelle avenue Hédi Chaker source livre de Ridha Kallel : Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Dessin personnel
Le projet s’articule autour de la rue de la république, l’axe principale reliant Bab Diwan à l’hôtel de la ville sur l’avenue Jules GAU, vu qu’il était la voie de communication principal entre la Médina, ses R’bat d’un côté, la nouvelle ville et le port d’un autre côté. Ceci permet d’assurer la liaison de la ville avec la mer. On trouve deux circulations dans les deux sens avec des trottoirs sous des galeries pour leur assurer l’ombre et la fraicheur. C’est une façon de les inciter à visiter les magazines commerciaux. Ce système a permis de séparer la circulation piétonne de
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Sfax : une ville résiliente la circulation véhiculaire. Cette promenade piétonne connue et retenue dans la mémoire collective sous l’appellation du cent mètre. L’autorité française est optée pour une politique de reconstruction. Par la suite plusieurs travaux de reconstruction ont commencé. En effet, l’architecture a pris ses distances à l’égard de l’arabisance ornementale et s’est préoccupée d’une forme différente et moderne d’un même style : c’est l’arabisance abstraite comme le nommait Beguin, alors que le terme le plus usité est celui d’architecture de la reconstruction. Cet aménagement a fait révéler l’aptitude et le désir d’adaptation des Sfaxiens à ce nouveau mode de vie, ce qui aurait fait renforcer leur aspiration à plis d’aisance de commodités et de confort dans leur vécu quotidien. La nouvelle cathédrale Sur la partie du terrain vague face à Beb Kasba et sur l’axe reliant cette porte avec le port de pêche (Chott Krekna), La construction de la nouvelle cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul fit appel aux technologies les plus innovantes en matière de fondations, de structures bétonnées et de recouvrement. Avec ces façades rythmées et son emplacement stratégique, cet édifice reste toujours imposant dans la ville (figure 32).
Figure 32. La nouvelle cathédrale source http://www.sfax1881-1956.co m. Dessin personnel
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Sfax : une ville résiliente Les salines À Sfax il y a un produit qui n’a jamais été historiquement signalé malgré son importance économique ayant justifié des investissements. Il s’agit en l’occurrence du sel. Il a apparu dans cette période (figure 33).
Figure 33. Les Salines de Sfax source Google Earth. Dessin personnel
Récapitulatif
Figure 34. Trois cartes qui retracent l’extension de Sfax (1895,1910,1935) au tour de la Médina source livre de Ridha Kallel : Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité
La colonisation présente une centralité locale car elle est tournée vers un ensemble de territoires et de population dépassant largement le cadre strict du noyau. Elle est caractérisée par la masse des activités et des emplois, l’importance du commerce et la faible densité résidentielle. Et avec la construction du nouveau port, s’est constituée la base fondamentale de la ville et le sens de son extension.
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Sfax : La ville portuaire
I.3.4 Sfax après l’indépendance, la nouvelle ville
35 Figure 35. Sfax après l'indépendance source plan d’archive Dessin personnel
Sfax : une ville résiliente Urbanisme et architecture : Développement des rocades La croissance urbaine de Sfax s’est continue du côté Nord, en fonction des Jnein. L’extension de l’agglomération s’est effectuée sans destruction. La partie la plus récente s’est organisée de façon autonome à partir du tracé antérieur qui se raccorde avec l’ancien ancien par quelques voies. Après avoir tracé les axes qui ont comme point d’intersection la Médina, on note un développement des rocades qui viennent se relier entre eux (figure 36).
Figure 36. Le développement des rocades source Google Earth. Dessin personnel
31
Sfax : une ville résiliente
I.4 Synthèse : la morphogénèse de Sfax
38
Figure 37. Schéma de synthèse. Dessin personnel
Sfax : une ville entre terre et mer
Sfax : une ville entre terre et mer
CHAPITRE II. SFAX, UNE VILLE ENTRE TERRE ET MER II.1 Présentation «Notre Patrimoine est le témoin de notre histoire, notre mémoire et notre identité. Il est notre fierté, notre ciment et le support de nos projets. Il est notre culture, notre héritage et notre richesse aux dimensions et à la valeur inestimables. Notre devoir est de préservé cette valeur et nous garder de dilapider ce bien précieux que nulle autre richesse ne saurait refaire et que rien ne pourrait venir remplacer» (Ridha Kallel, 2009). Pour aboutir à réaliser un projet, il est indispensable d’analyser ce qui se présente dans le territoire. En effet, dans le chapitre précédent, nous avons décrit la morphogenèse de Sfax, dans ce chapitre on va analyser l’état actuel. Ce chapitre présente un travail d’étude divisé en deux parties. Commencerons tout d’abord par l’analyse de Sfax, dans laquelle nous allons dégager les potentiels du centre-ville et ses contraintes, et par la suite, nous allons voir ce que l’État a proposé comme solution pour résoudre les problèmes de l’urbanisation et pour contribuer au bon développement de la ville. Ceci va nous servir par la suite, dans le chapitre suivant, de localiser la zone d’étude et de déterminer notre intervention.
34
Sfax : une ville entre terre et mer
II.2 Analyse de Sfax II.2.1 La structure interne Sfax est comme une main tendue vers l'Ouest, vers l'intérieur des terres. Le plan de la ville apparaît comme une toile d’araignée. Il s’agit en effet d’une structure semi-radio centrique avec le centre de la Médina. Au Nord, on trouve la ville moderne, et plus loin on trouve les Jneins et les terrains d’Olivier. Au Sud, on trouve la ville européenne et le port commercial. Les radiales, partant de la médina, sont reliées l’une à l’autre par le biais de rocades ou des ceintures (figure 38).
Figure 38. La ville de Sfax source Google Earth. Dessin personnel
II y a un retour vers le noyau ancien de la Médina avec les percements des rues et des avenues. En effet, les axes routiers se convergent vers elle et non pas vers la mer.
35
Sfax : une ville entre terre et mer La Médina est simplement limitée par la ligne des grands boulevards qui se caractérisent par l’entrecroisement des lignes. Ils présentent un flux importants (figure 39).
Figure 39. Les boulevards qui limitent la Médina source Google Earth. Dessin personnel
Le flux se concentre au tour du centre-ville (figure 40).
Figure 40. Principaux flux motorisés (> 10 000 /jour) dans l’agglomération du Grand-Sfax source Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax
La Médina constitue un élément identifiable dans le paysage urbain. Toute l’activité économique se concentre au centre-ville et tous les flux également se convergent vers elle.
36
Sfax : une ville entre terre et mer
II.2.2 la gare et la ligne de chemin de fer La gare est située au centre-ville. Elle accueille les trains de la SNCFT2 en direction ou en provenance de Tunis au nord, Gafsa, Métlaoui et Tozeur à l’ouest et Gabés d’autre part au Sud. La ligne de chemin de fer est bordée par le littoral (figure 41).
Figure 41. La gare et la ligne de chemin de fer source Google Earth. Dessin personnel
Le tracé des lignes de chemin de fer et la localisation de la gare ferroviaire représentent une coupure imposante entre la Médina de Sfax et la frange littorale. Elle représente une contrainte et un obstacle (figure 42).
Figure 42. Rupture entre la ville et la mer source Google Earth. Dessin personnel
2
Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT)
37
Sfax : une ville entre terre et mer
II.2.3 Infrastructure maritime La relation des Sfaxiens avec la mer se construite à travers l’histoire. En effet la mer a toujours été un espace de commerce et de pêche. C’est un moyen de vivre. Elle ne présente pas un espace de plaisance pour eux. Sa façade maritime est dédiée pour le commerce et la pêche, (figure 43).
Figure 43. Infrastructures maritimes source Google Earth. Dessin personnel
II.2.3.1 Port de pêche Il occupe un espace étendu au niveau du littoral. Il joue un rôle important dans l’économie régionale (figure 44). II.2.3.2 Les salines
Figure 44. Port de pêche source Google Earth. Dessin personnel
C’est un espace naturel où on trouve des espèces d’oiseaux rares. Il présente une vue arienne particulière, grâce à sa couleur rouge causée par des bactéries qui vit dans les eaux saturées en sel. La vue aérienne de Sfax est classé parmi les 15 belles vue au monde, d’après un
Figure 45. Les salines de Sfax source personnelle
article de Naza3 (figure 45)
3
Article de Naza : https://www.nasa.gov/feature/top-15-earth-images-of-2015/
38
Sfax : une ville entre terre et mer II.2.3.3 Les anciennes plages Les anciennes plages étaient un lieu pour la baignade, le loisir, et l’animation des habitants de la ville avant d’être transformé en dépôt d’hydrocarbure. Elles étaient le poumon de la ville à travers lequel elle respire.
La
continuité
des
plages
aujourd’hui
dépolluées avec les plages projetées entraine une réconciliation
des
habitants
avec
la
mémoire
collective (figure 46). Figure 46. La page Casino source Google Earth. Dessin personnel
II.2.3.4 Le port commercial et industriel
Le port commercial occupe un terrain vaste plus étendu que le centre lui-même. Il occupe les activités économiques et industrielles de la ville (figure 47).
Figure 47. Le port commercial source Google Earth. Dessin personnel
Il occupe la façade maritime. Il forme une rupture avec la ville. Ceci est accentué avec la circulation qui est contrôlée et la présence de barrières qui interdite l’accès. L’activité chimique est concentrée au niveau du port commercial, à travers l’industrie du phosphate. Cette activité est reconnue comme étant nocive. Ceci a toujours été rejeté par les citoyens (figure 48).
Figure 48. Rupture de la ville et la mer à travers le port commerciale source personnelle
39
Sfax : une ville entre terre et mer II.2.3.5 Chott Krekna Après avoir étudié sa valeur historique dans la première partie de la stratification historique, on va analyser le rôle de Chott Krekna et son ampleur d’aujourd’hui. Il s’agit d’un port de plaisance. En effet sa morphologie est dédiée pour accueillir les navires (figure 49).
Figure 49. Chott Krekna source personnelle
Mais il ne joue pas cette valeur de plaisance et ne présente pas un espace d’embarquement vu la difficulté de l’accès. En effet, la présence de doubles ponts, assurant la continuité entre les deux infrastructures du port commercial et de Chott Krekna, entraine une désactivation du trafic routier de rue Hafouz lorsqu’il y a un accès d’un navire (figure 50).
Figure 50. Rupture entre Chott Krekna et le port commercial source Google Earth. Dessin personnel
Le port de Chott Krekna est délaissé et il est en rupture avec le port commercial. Ceci entraine une mauvaise odeur. C’est un espace pour les évènements temporaires. Il accueille des installations éphémères. Sinon il devient un espace de stationnement pour les camions qui travaillent au port commercial (figure 51).
Le cirque et de manège
Stationnement des camions
Figure 51. Installation temporaire de Chott Krekna de source personnelle
40
Sfax : une ville entre terre et mer
II.2.4 À retenir
41 Figure 52. RĂŠcapitulatif de l'analyse de Sfax. Dessin personnel
Sfax : une ville entre terre et mer
II.3 Les stratégies de l’État II.3.1 Projet Taparura Présentation Taparura est un projet urbain en cours d’exécution depuis 1985. Son nom nous envoie à l’époque antique de Sfax. Ce projet vise à dépolluer la côte de Sfax, étant affectée par les rejets industriels de phosphogypse et de métaux lourds (figure 53).
Figure 53. Site Taparura source Google Earth. Dessin personnel
Taparura représente une nouvelle forme de ville et de nouveau langage architectural et paysage urbain, proposant une nouvelle ville dans la ville. Elle occupe une grande partie de la façade maritime. Cette extension semble échapper à la logique de l’évolution urbaine de Sfax qui doit être en liaison avec le centre historique de la ville. Ce projet est très important sur le plan touristique et influence forcément l’image de la ville. Le programme prévoit de doter la ville d’une plage propre à la baignade. Pour permettre le développement du tourisme balnéaire.
42
Sfax : une ville entre terre et mer Pour améliorer l’attractivité de la zone, les soucis d’animation et loisirs est bien présent dans le programme d’aménagement avec une marina, des centres commerciaux, des aires de spectacles, des équipements sportifs, des parcs d’attractions ainsi qu’une esplanade maritime riche en animation qui a comme aboutissement Chott Krekna (figure 54).
Figure 54. L’esplanade maritime de Taparura source Google Earth. Dessin personnel
Les principes d’aménagement Il y a une continuité urbaine entre la trame de la ville européenne et celle de la Médina pour faciliter l’articulation entre les différentes entités existantes (figure 55).
Figure 55. Les voies assurant la continuité urbaine source Google Earth. Dessin personnel
43
Sfax : une ville entre terre et mer Durabilité L’objectif est de desservir l’ensemble de la zone par des espaces verts. En effet, on prévoit un parc urbain et plusieurs jardins publics, squares, alignements verts, répartis dans l’ensemble de la zone. On peut citer aussi l’éco boulevard (Ali Benhouane) reliant le jardin public avec le parc de Taparura et ensuite la totalité du projet. Pour assurer l’aménagement de la zone de dépôt de phosphogypse en parc paysager des travaux de dépollutions et d’isolement étaient lancés en 2006. Le résultat est un dôme de 11 m de hauteur et 1000m de diamètre (figure 56).
Figure 56. Structure végétale du projet source Google Earth. Dessin personnel
. .
44
Sfax : une ville entre terre et mer
II.3.2 La gare et la ligne de chemin de fer La nécessité de revoir le tracé de la ligne du chemin et l’emplacement de la SNCFT semble être une des clés du développement de Sfax et du bon fonctionnement du centre-ville. En effet, l’État opte à (figure 57): -Déplacer la gare ferroviaire du centre-ville et créer deux autres gares l’une au Nord (Sidi Salah) et l’autre au Sud (Thyna). -Créer une nouvelle ligne de chemin de fer qui contourne l’agglomération. - Transformer le site actuel de la SNCFT en un pôle multimodal.
Figure 57. Deux gares projetées à Thyna et Sidi salah source Google Earth. Dessin personnel
II.3.3 Développer le transport en commun L’opération de transformation de la ligne de chemin de fer est suivie par une nouvelle planification du transport en commun. En plus que le réseau d’autobus de 31 lignes urbaines exploitées par la SORETRAS 4 , on prévoit 5 autres lignes dont 2 lignes de tramways et 3 lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) : Ligne T1 de Tramway : cette ligne s’étale du nord-ouest vers le Sud-ouest en passant par le centre-ville.
4
Société Régionale de Transport du Gouvernorat de Sfax
45
Sfax : une ville entre terre et mer Ligne T2 de Tramway : cette ligne emprunte la route de Gremda puis assure la desserte de la ville Européenne par l’avenue Bourguiba. Ligne BH3 de BHNS : c’est une ligne forte et attractive de transport collectif du futur quartier de Taparura. Cette même ligne assure la desserte entre le centre-ville de Sfax et le secteur de Thyna sur la route de Gabès. Ligne BH4 de BHNS : cette ligne prend un itinéraire sur la route de Menzel Chaker. Ligne BH5 de BHNS : cette ligne prend le corridor de la route de Mahdia comme itinéraire. Ces nouvelles lignes serviront les différentes zones de la ville avec un terminus au centre-ville au niveau du pôle multimodal de la gare SNCFT (figure 58).
Figure 58. Réseau TCSP à l’horizon 2030 source Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax
46
Sfax : une ville entre terre et mer
II.3.4 Projets routiers programmés La pénétrante nord-sud de Sfax Le Ministère de l’Équipement de l'habitat et de l'aménagement du territoire, en tant que Maître d’ouvrage, propose un projet touchant la structure actuelle du réseau routier de l’agglomération du Grand–Sfax. C’est la pénétrante nord-sud de la ville visant à relier par une liaison littorale le nord au sud en passant par la zone Taparura, débutant au niveau de Sidi Mansour, desservant la zone Taparura, le port commercial pour se raccorder, à la fin, à la route nationale n°1 au niveau de Thyna. Il s’agit d’une route bidirectionnelle à 2 voies reliant le nord de Sfax au sud sur une longueur de 28 km (figure 59).
Figure 59. La pénétrante nord-sud de Sfax source Google Earth. Dessin personnel
Le projet vise à : +Améliorer les conditions de circulation au centre-ville de Sfax et la restructuration de l’espace urbain des zones de passage y compris la zone Taparura +Relier la zone industrielle de Thyna avec Sidi Mansour. Le passage par le centre-ville va être assuré par un tunnel en sou sol pour libérer la façade maritime.
47
Sfax : une ville entre terre et mer Pour ce faire, l’État opte à trois options, dont une en sous-sol, l’autre en viaduc et la dernière au sol. On est opté à choisir l’option1. Option 1 : -Voie ferré enterrée. -Pénétrante enterrée. -Canal couvert. -Gare Multimodale au sol. Figure 60. Pénétrante nord-sud en sous-sol source PAD
Option 1 en tunnel
Contre voie
Figure 61. Pénétrante nord-sud enterrée source PAD
48
Sfax : une ville entre terre et mer L’État opte à dégager les lieux en face des remparts et à doter la ville d’une place publique et d’une gare multimodale. Voie ferrée
Figure 62. Voie ferré source PAD
I.3.5 Circulation pédestre Une volonté de rendre la ville aux piétons et aux modes doux de mobilité. Les options d'aménagement qui ont prévalu jusqu'ici ont favorisé la voiture privée où l'élargissement de la voirie s'est réalisé au détriment des trottoirs piétons. Plusieurs actions entreprises ont porté préjudice aux déplacements pédestres. Au niveau de la Médina de Sfax, le développement de centre-ville piétonnier pour soulager cette zone est à prévoir, en appliquant des rues piétonnes. Dans cet ordre, il est important de rendre à la bicyclette sa place et de renouer avec une vieille tradition Sfaxienne en voie de disparition.
49
Sfax : une ville entre terre et mer
II.3.6 Le centre-ville Le développement de la centralité Le partage de la centralité à travers les diverses composantes du centre-ville n'a pas été assuré. Ainsi, le projet Taparura, comme celui de Sfax El Jadida doivent concourir à l'affermissement des pouvoirs du centre et ne doivent pas être des projets qui viennent concurrencer le vieux noyau. Le développement de Sfax El Jadida a été réalisé à travers un vidage des fonctions tertiaires (siège du gouvernorat, Banque Centrale, AFH, sièges sociaux des banques, migration des médecins de libre pratique…). Le centre doit être aussi un symbole de la force de la ville et un repère de l'appartenance de sa population. Il doit jouer le rôle de lieu de convergence des populations par l'animation qu'il doit offrir (médiathèque, théâtre, loisir, librairie, espace public…). Il doit être aussi un lieu de créativité (ateliers pour les beaux-arts, clubs, association…). Dans cet ordre, les jeunes surtouts de l'université doivent reconquérir le centre et les collectivités publiques sont amenées à trouver les moyens et les modalités pour les attirer. Valorisation du patrimoine historique Le gouvernorat de Sfax est riche en patrimoine historique. La revalorisation des cités historiques se justifie non seulement par le besoin de sauvegarder l’identité de la ville comme élément socio-économique pour ses citoyens, mais aussi par le rôle que peuvent jouer ces cités anciennes, en tant qu’espaces centraux patrimoniaux. Trois approches sont à considérer : -L’approche patrimoniale : un besoin de sauvegarder l’identité historique, urbaine et architecturale de la ville. Cette démarche permet la transmission de la mémoire collective. -L’approche urbaine ou la revalorisation de l’image de la Médina : le rôle que peut jouer la Médina en tant qu’espace central polarisateur et en tant que noyau historique. -Approche économique et/ou culturelle : revitaliser le patrimoine culturel matériel et immatériel de Sfax. Le développement du tourisme culturel et éducatif va lui permettre de faire revivre les vieux noyaux urbains, de revivre et de poursuivre leur existence.
50
Sfax : une ville entre terre et mer
II.3.7 Le port commercial et l’ancien port de pêche ‘’Chott Krekna’’ L’État opte à transformer le port de Sfax en un port de plaisance. En effet, l’État tend à délocaliser l’activité chimique au niveau du port commercial et à transformer le port en un port de plaisance à travers la réalisation des établissements de loisir et de tourisme sur les terrains riverains. La municipalité de Sfax a réalisé l’étude du plan d’aménagement de cette zone qui a été approuvé en première lecture par le Conseil Municipal (figure 63).
Figure 63. Le nouveau port de plaisance source PAD. Dessin personnel
On note la création d’une Marina et un quartier d’affaires tout autour. Ceci favorisera le dégagement des activités industrielles polluantes et permettra de résoudre le problème du trafic des camions dans le centre-ville. Le quartier d’affaires redonnera à la ville de Sfax un éclat d’une ville d’investissement et développera le tourisme d’affaires. Critique L’intégration prévue de la marina dans Taparura a diminué l’importance de la nouvelle vocation de Chott Krekna comme étant un port de plaisance.
51
Sfax : une ville entre terre et mer
II.3.8 À retenir
66
Figure 64. Récapitulatif des stratégies de l’État. Dessin personnel
Sfax : une ville en terre et mer
II.4 Synthèse : Sfax entre contrainte, atouts et stratégies L’analyse de Sfax est une étude qui vise à déterminer les potentiels de la ville et à dégager ses contraintes.
L’État
présente
de
différentes
stratégies
qui
tendent
à
corriger
le
dysfonctionnement de la ville. Nous allons proposer des recommandations toute en s’inscrivant dans les stratégies de développement de L’État qui tendent à réaménager l’ancienne façade portuaire et assurer le rapport entre la ville et la mer. Nous allons traiter l’axe de revitalisation de Chott Krekna, qui deviendra attractif à travers un espace récréatif. Ceci sera un aboutissement de l’esplanade maritime issue de Taparura. Nous allons essayer d’établir une communication entre la Médina, la façade portuaire et la mer. Ainsi, nous essayons de changer la perception des sfaxiens envers cet espace qui a toujours été reconnu comme étant un espace de commerce et de pêche (figure 65).
Figure 65. Schéma de synthèse. Dessin personnel
53
Sfax : une ville en terre et mer
54
De la Médina à la mer
CHAPITRE III. DE LA MEDINA A LA MER III.1 Présentation « Vous ne pouvez pas simplement mettre quelque chose de nouveau dans un endroit. Vous devez absorber ce que vous voyez autour de vous, ce qui existe sur la terre, puis utiliser cette connaissance avec la pensée contemporaine pour interpréter ce que vous voyez» Tadao Ando Partout dans le monde, des projets de revitalisation de la vie collective se mettent en place, parfois par nécessité vitale, parfois par volonté de faire mieux avec tout ce qui existe. Notre démarche est une démarche évolutive, c’est à partir de cela que l’idée se construit. En effet, dans le chapitre qui précède et après avoir analysé Sfax et avoir fait sortir ces dysfonctionnements et interpréter les stratégies de développement de l’État, nous nous sommes positionnés par rapport à tout cela pour définir notre intervention. Dans ce chapitre, nous allons localiser et analyser notre zone d’étude. Par la suite nous allons analyser la zone d’intervention. Cette analyse nous permettra de définir nos interventions et de dégager des concepts.
55
De la Médina à la mer
III.3 Analyse de la zone d’étude III.2.1 La zone d’étude Notre zone d’étude s’étale de la Médina vers la mer englobant la façade portuaire de l’ancien port commercial (figure 66).
Figure 66. Zone d’étude source Google Earth. Dessin personnel
56
De la Médina à la mer
III.3.2 Paysage urbain Nous allons repérer les éléments du paysage urbain (figure 67).
Figure 67. Le paysage urbain source Google Earth. Dessin personnel
Les repères constituent les polarités du centre-ville. Sont considérés comme polarités, les espaces et équipement qui présentent une certaine attractivité. Ce sont ces lieux qui donnent vie au quartier. On remarque que l’emplacement de ces polarités est anodin. Ses polarités se concentrent près du centre-ville.
57
De la Médina à la mer
III.3.3 Tissu urbain
La qualité de l’ancien tissu tient d’abord sa capacité à accepter l’histoire et à maintenir ses traces. On remarque une volonté structurée. En effet, le tissu est ordonné de plein et de vide. Les voies définissent les parcelles. Elles forment un espace public auquel s’opposent globalement les terrains. Elles constituent l’armature de la forme urbaine. Le tissu urbain se présente comme architecture. «La ville entière devient architecture, œuvre d’art, artefact» (P. Panerai, 1999). Figure 68. Le tissu urbain source Google Earth. Dessin personnel
58
De la Médina à la mer III.3.2.1 Étude des voies secondaires À partir de l’avenue Ali Benhaoune, des voies secondaires forment une liaison avec la mer grâce à la présence du port. En effet, pour accéder à la façade portuaire plusieurs chemins y disposent (figure 69).
Figure 69. Liaison de la Médina avec la mer à travers les voies secondaires source Google Earth. Dessin personnel
Le port est relié à son arrière-pays par des voies de circulation urbaine dont l'indicateur d'odonymie5 prend le nom de « quai ». Il doit être relié à d'autres moyens de transport. Ces quais entrainent des communications entre les avant-pays et les arrière- pays à travers le port et donc mettre en contact les deux territoires et assurent l’intégration dans le tissu urbain. L’ouverture de la ville sur son port a une logique de porosité en réorganisant les circulations et en ouvrant les espaces afin de permettre maritime.
l’ouverture En
effet,
sur les
une percées
façade sont
aménagées dans ces îlots afin de préserver et de créer des perspectives visuelles sur l’eau, sur le port et ses activités (figure 70). Figure 70. L'intégration dans le tissu urbain source Google Earth. Dessin personnel
Mais ses voies sont non abouties, elles atteignent la rue Hafouz et font un détournement de parcours puisque le port commercial constitue un obstacle. Et avec les stratégies de l’État, les voies secondaires vont être en liaison avec la nouvelle façade portuaire.
L’odonymie est l'étude des odonymes, parfois écrits hodonymes, un nom propre désignant une voie de communication 5
59
De la Médina à la mer III.3.2.2 Choix des voies Pour avoir une connexion entre la Médina et la mer, nous allons choisir d’étudier les axes qui forment un parcours, et qui introduisent un rattachement entre la Médina et la mer. Les axes sont (figure 71). : -L’avenue Habib Achour et l’avenue Hedi Chaker avec la promenade des cents mètres parce qu’ils ont une valeur historique et ils présentent une perspective vers la mer. -Rue Hafouz parce qu’il forme la rupture entre la Médina et la mer et parce qu’il fait partie des stratégies de l’état. Il relie le nouveau pôle de Taparura avec la nouvelle façade portuaire.
Figure 71. Vue aérienne de Sfax source Google Earth. Dessin personnel
60
De la Médina à la mer III.3.2.3 Analyse des voies Promenade le cent mètre Cette promenade piétonne fait le lien entre la Médina et l’ancienne ville coloniale. Orienté Nord-Sud, cet axe relie la porte Sud de la Médina, Bab Diwan à la municipalité. Elle est limitée par l’avenue Ali Belhouane et le boulevard Farhat Hached (figure 72).
N
Figure 72. La promenade des cents mètres source Google Earth. Dessin personnel
Les bâtiments de cette voie se caractérisent par un rez-de-chaussée commercial et des étages supérieurs qui accueillent des habitations et des bureaux (figure 73).
Figure 73. La façade de l’axe cent mètre. Dessin personnel
La promenade dite le cent mètre est bordée par des bâtiments à arcades sur toute la longueur. C’est une galerie utilisée pour le passage piétonnier où on peut profiter des espaces commerciales. Ces arcades assurent une ambiance d’ombre et de lumière. Malgré son flux est important, on note l’absence de morbier urbain pour se reposer. 61
De la Médina à la mer Les lampadaires sont présents, ils sont en alternance. Ils accentuent l’effet de perspective vers la municipalité.
Figure 74. Le cent mètre. Dessin personnel
Rue Hedi Chaker C’est la continuité de promenade du cent mètre. Cet avenue est un axe secondaire qui se trouve limité par le boulevard Farhat Hached et rue Hafouz. Il s’agit d’une rue descente vers le port. C’est un ancien axe qui relie la Médina et la mer. N
Figure 75. Rue Hedi Chaker source Google Earth. Dessin personnel
62
De la Médina à la mer Plusieurs polarités se concentrent au niveau de cet axe (figure 76). L’entrée est marquée par les minarets, l’immeuble Ben Romdhane et la municipalité.
Figure 76. Rue Hedi Chaker souce Google Earth. Dessin personnel
Les RDC sont consacrées pour les activités commerciales et les équipements de loisirs tandis que les étages supérieurs accueillent des résidences d’habitation et des bureaux (figure 77).
Figure 77. La façade de la rue Hedi Chaker. Dessin personnel
Les galeries qui occupent les rez-de-chassées préservent un jeu d’ombre et de lumière. Cet effet souligne la trajectoire vers la mer (figure 78).
Figure 78. La galerie. Dessin personnel
63
De la Médina à la mer La Rue Hedi Chaker est une rue secondaire à un seul sens qui se ramifie en rues tertiaires. Elle se caractérise par un flux important (figure 79).
Figure 79. Profil de la voie. Dessin personnel
Avenue Habib Achour C’est un axe secondaire compris entre l’avenue principale de ‘Ali Benhaouane’ et la rue secondaire de Hafouz. Il s’agit d’une rue descente vers Chott Krekna et elle présente une perspective vers le port commercial. C’est un ancien axe reliant la Médina et la mer. N
Figure 80. Avenue Habib Achour source Google Earth. Dessin personnel
64
De la Médina à la mer Plusieurs polarités se concentrent au niveau de cet axe (figure 81).
Jardin
Dakar
représente un obstacle visuel entre Bab Kasbah et l’église. En effet, on note l’absence d’une perspective directe qui peut mettre en valeur l’axe qui mène à Chott krekna. Les arcades sont présentes seulement au niveau du centre commercial. Les constructions sont alignées. Le retrait est respecté pour la perspective urbaine. L’avenue
Habib
Achour
est
une
rue
secondaire à double sens qui se ramifie en rues tertiaires. Elle se caractérise par un flux important (figure 84). On note une rupture de la rue mennant au port.
Figure 81. Avenue Habib Achour. Dessin personnel
Figure 82. Façade de l'avenue Habib Achour. Dessin personnel
L’avenue
Habib
Achour
est
une
rue
secondaire à double sens qui se ramifie en rues tertiaires. Elle se caractérise par un flux important (figure 83). On note une rupture de la rue mennant au port.
Figure 83. Profil de la voie. Dessin personnel
65
De la Médina à la mer Rue Hafouz C’est l’aboutissement de l’axe Habib Achour et Hedi Chaker, ainsi que les autres voies secondaires. Elle prend une autre dimension avec la présente de Taparura. En effet, elle fait la liaison entre Taparura et Chott Krekna à travers la façade portuaire mais elle sépare la ville à la mer. Rue Hafouz est une rue secondaire. Elle est parallèle au port commercial et elle détermine la zone portuaire.
Figure 85. Rue Hafouz source Google Earth. Dessin personnel
Figure 84. La façade de rue Hafouz. Dessin personnel
Cette rue comporte des équipements commerciaux et résidentiels.
Rue Hafouz comporte encore une ligne de chemin de fer qui se trouve au milieu qui la divise en deux voies.
Figure 86. Profil de la voie. Dessin personnel
66
De la Médina à la mer
III.4 Analyse de la zone d’intervention Chott Krekna Chott Krekna est défini par les bâtiments qui l’entourent, et la circulation véhiculaire tout autour. C’est un vide urbain. En effet, le vide n’est pas spontané, il est le résidu des pleins (figure 87).
Figure 87. Chott Krekna source Google Earth. Dessin personnel
Il est marqué par les rues secondaires : rue Hafouz, Avenue Habib Achour, rue Ali Bach Hamba, et avenue Mohamed Hédi khefacha (figure 88). La rue Bach Hamba présente le flux le plus important surtout avec la présence du Marché central.
Rue Ali Bach Hamba
Figure 88. Les façades des rues qui entourent Chottt Krekna
Suivant le nouveau plan d’aménagement urbain Chott krekna va accueillir un quartier d’affaire.
67
De la Médina à la mer Il s’agit d’un ancien port de pêche où les rues tertiaires donnent une perspective sur lui. C’est la logique de porosité. Donc pour y accéder, plusieurs chemins se disposent (figure 89).
Figure 89. Perspective des rues secondaires source Google Earth. Dessin personnel
Cet espace est formé par deux darses, devant lesquelles on trouve des aménagements à savoir une agence de voyage, des kiosk, un café (figure 90).
Figure 90. Aménagement de l'espace source Google Earth. Dessin personnel
Cependant, Chott Krekna reste n’est pas bien
aménagé.
On
trouve
seulement
quelques mobiliers urbains pour se reposer. Les lampadaires et les végétations sont présents (figure 91)
Figure 91. L'aménagement autour de Chott Krekna source personnelle
68
De la Médina à la mer Chott Krekna constitue un repère pour la ville. C’est un espace public qui a une valeur historique aggravée dans notre mémoire collective. Un seuil, une transition Chott Krekna constitue un lien entre la Médina et le port. Il s’agit donc d’un espace transitoire, constituant un passage d'un lieu à un autre. Il permet la perméabilisation des limites entre deux espaces. Donc, il s’agit d’un espace de l’entre-deux qui représente des points d’ancrage. «Ce qui t’attend est bien plus merveilleux que ce qui est derrière toi » Eileen Caddy C’est un lieu d’accueil ouvrant sur des nouvelles expériences et transmettant à l’usager une séquence de pratiques inattendues hors de l’espace du quotidien. Il est considéré comme un espace d’échange et de découverte. Un espace public Pour le paysagiste Michel Corajoud (1937) «L’espace public, c’est l’ensemble des lieux ouverts, accessibles à tous les citoyens sans distinction de race, de classe ou de sexe et qui se caractérisent ainsi par une mixité sociale». L’espace public est un élément qui doit contribuer à la structuration de la ville. C’est à partir et autour desquels que s’organise la ville. Il s’agit donc d’un espace urbain parce qu’il fait partie intégrante de toute composition urbaine. L'espace public représente l'ensemble des espaces de rassemblement qui sont à l'usage de tous. Il constitue le champ des interactions sociales. En effet, ces espaces partagés peuvent être une source de tension, puisqu'étant un lieu de rassemblement de diffèrent personne dont les usages et les appropriations peuvent être différente. C’est donc à l’architecte de faire en sorte qu’ils puissent répondre à des attentes et des pratiques aussi variées que possibles. L’espace public est celui du parcours, du déplacement, du conquêt, de la culture, de la découverte. Ce sont des lieux d’expérimentation. L’espace public nous renvoie à l’ensemble des espaces de sociabilité, de convivialité, de repos. C’est un lieu de vie.
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De la Médina à la mer Une approche des ambiances et des pratiques de l’espace Il y a deux domaines essentiels qui participent à la constitution des ambiances : Le premier, c’est la prise en compte de l’esthétique du paysage. Le deuxième, c’est l’utilisation de la sociologie de l’action (interactionniste) pour poser la question des activités sociales. L’espace s’incarne dans du sensible et par des pratiques. Il n’est pas abstrait et n’est pas dépourvu de qualité. Un espace convoque des façons de faire, des actions, des interactions. Il faut partir de démarches in situ. Un tel aménagement va correspondre à tel ou tel type de pratiques. Ce serait une logique modale plutôt que causale. Il faut demander vraiment comment prendre en compte l’expérience des gens. Pour conclure, il faut se demander comment cette notion d’ambiance convoque les formes construites, l’aménagement matériel de l’espace, ainsi que les formes et phénomènes sensibles qui relèvent du potentiel naturel et les formes sociales qui engagent nos modes de relation à autrui. Il faut donc tenir en compte l’ensemble de l’aménagement matériel, les phénomènes perceptibles et les façons d’agir et d’interagir.
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De la Médina à la mer
III.5 Projet de référence Il fallait illustrer notre recherche par l’analyse des projets de références. Ces projets contiennent un ensemble de concepts qui permettent d’une part de voir le côté pratique de l’ensemble des recherches et de se référer par rapport à notre projet d’autre part. Pour se faire, nous allons analyser le Riverwalk à Chicago, Musée National Maritime Danois / BIG à Danemark, et finalement le projet le Morske orgulje à Zadar.
III.5.1 le Riverwalk à Chicago de Département des Transports de Chicago Le projet Chicago Riverwalk est un réaménagent d’une promenade au bord de
la rivière
Chicago. Il était conçu par le département des Transports de Chicago en collaboration avec les Architectes Ross Barney, Associés Sasaki, Associés Jacobs Ryan, Alfred Benesch & Company en 2015 (figure 92).
Figure 92. Zone d’intervention source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicagodepartment-of-transportation/
Parti architectural L’idée est d’aménager des promenades riveraines à travers une esplanade récréative. C’est une initiative visant à récupérer la rivière Chicago pour le bénéfice écologique, récréatif et économique de la ville, exigeant de nouvelles connexions au bord de l'eau (figure 93).
Figure 93. Les intentions du projet source https://www.arch2o.com/chicago riverwalk-chicago-department-of-transportation/
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De la Médina à la mer Il s’agit en effet d’un parc linéaire, une trajectoire. L'équipe a repensé le chemin comme étant un système plus indépendant qui, à travers les changements de forme, conduirait à une série de nouvelles connexions programmatiques à la rivière (figure 94).
Figure 94. Le programme source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicago-department-oftransportation/
En effet, le projet se compose de six blocs. La séparation entre ses blocs permet d'agrandir les espaces réservés aux piétons. Ces espaces sont définis par les ponts qui relient les deux parties de la rivière. Les ponts sont la continuité des axes routiers (figure 95).
Figure 95. Les ponts source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicago-department-of-transportation/. Dessin personnel
Chaque bloc prend la forme et le programme d'une typologie différente basée sur la rivière. Ces espaces comprennent: La Marina Plaza, des restaurants et les sièges extérieurs qui offrent une vue sur la vie animée sur l'eau, y compris les péniches de passage, les patrouilles, les bateauxtaxis et les bateaux touristiques (figure 96). Figure 96. Le Marina Plaza source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicagodepartment-of-transportation/
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De la Médina à la mer The River Theater: c’est un escalier sculptural reliant Upper Wacker et Riverwalk qui offre une connectivité piétonne au bord de l'eau à travers des assises. La présence des arbres offre de la verdure et de l'ombre. Ces escaliers assurent la transition depuis l’axe principal vers la rivière (figure 97).
Figure 97. The River Theater source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalkchicago-department-of-transportation/
La jetée: Une série de jetées et de jardins flottants de terres humides offre aussi bien un environnement d'apprentissage interactif sur l'écologie de la rivière, et des possibilités de pêche et d'identification des plantes indigènes (figure 98).
Figure 98. La jetée souce source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalkchicago-department-of-transportation/
La promenade: une passerelle accessible et un nouveau bord marin créent un accès continu à la rue Lake et préparent le terrain pour le développement futur. C’est un espace couvert ouvert à travers un miroir au-dessus reflétant l’image environnante (figure 99). Figure 99. L'ombrière souce source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicagodepartment-of-transportation/
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De la Médina à la mer Les plans de l'équipe prévoient un lien piétonnier le long de la rivière (figure 100).
Figure 100. La circulation pédestre source https://www.arch2o.com/chicago -riverwalk-chicago-department-oftransportation/
On note la présence de mobilier urbain pour la détente et le confort des citoyens (figure 101). L’ensemble offre une ambiance pendant la nuit à travers les rubans LED et les lampadaires (figure 102). Concernant les matériaux utilisés. L’architecte a
Figure 101. La présence de mobilier urbain
utilisé le pavage et la planche préfabriquée (figure 103).
En tant que nouveau système de chemin connecté, la conception de Chicago Riverwalk offre à la fois une continuité et une variété pour un visiteur du parc. Les programmes et les formes
Figure 102. Les ruban led
distincts de chaque espace typologique permettent des expériences diverses sur la rivière, allant des La planche préfabriquée
possibilités de restauration à la programmation d'événements publics commodités
pour
les
expansive aux bateaux
à
nouvelles propulsion
humaine. C’est un nouvel espace public aménagé
Le pavage
pour la ville à la fois attrayant et facile à parcourir. Figure 103. Les matériaux utilisés
74
De la Médina à la mer
III.5.2 Musée National Maritime Danois de BIG à Danemark Le projet est un nouveau centre culturel. C’est un musée souterrain dans une cale sèche conçu par BIG à Danemark en 2013 (figure 104).
Figure 104. Musée National Maritime Danois source https://www.archdaily.com/440541/danishnational-maritime-museum-big
Parti architectural
La forme du projet est inspire de la forme du navire. C’est un espace ouvert et extérieur où les visiteurs expérimentent l'ampleur de la construction navale (figure 105).
Figure 105. Parti architectural source https://www.archdaily.com/440541/danish-national-marit ime-museumbig
Le pont en zig-zag incliné guide les visiteurs vers l'entrée principale. Ce pont unit l'ancien et le nouveau car les visiteurs descendent dans l'espace du musée, surplombant les environs majestueux au-dessus et au-dessous du sol (figure 106).
Figure 106. Le pont en zig-zag
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De la Médina à la mer Le pont procure des passerelles pour la circulation pédestre (figure 107).
Figure 107. Le pont source https://www.archdaily.com/440541/danishnational-maritime-museum-big
Tous les espaces sont en sous-sol à savoir les espaces d'exposition avec l'auditorium, la salle de classe et les bureaux (figure 108).
Espace d'exposition La salle de classe
Auditorium
Figure 108. Le programme de musée
La salle d’exposition présente des maquettes navales (figure 109).
Figure 109. L’espace d’exposition source https://www.archdaily.com/440541/danish-national-maritime-museum-big
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De la Médina à la mer
III.5.3 L’orgue de la mer à Zadar (Croatie), 2005 Compte tenu de l'activité touristique naissante en Croatie, l'autorité portuaire de Zadar a décidé d'entreprendre la reconstruction d’un segment du front de mer et de l'équiper comme une jetée d'arrivée pour les navires de croisière (figure 110).
Figure 110. Arrivée pour les navires de croisière source http://www.publicspace.org/en/works/d078-morske-orgulje/prize:2006.
Parti architectural Après la Seconde Guerre mondiale, le front de mer de la ville croate de Zadar est devenu rien de plus qu'un mur de béton. L’architecte opte à procurer un espace pour la ville toute en favorisant plusieurs expérience avec la mer. L’architecte a aménagé le front marin par des blocs de marbre formant un gradin ou escalier qui descend à la mer. Les marches de Zadar permettent la dissolution de la frontière entre terre et eau et préservent un espace de transit dilaté entre les deux (figure 111). Figure 111. Gradin vers la mer source http://www.publicspace.org/en/works/d078-morskeorgulje/prize:2006
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De la Médina à la mer Sous les blocs de marbre, se cache l’Orgue de mer. Il est composé d'un réseau de tubes en polyéthylène et de cavités résonnantes qui chantent comme les vagues et le vent qui chevauche le rivage. Avec la force variable des vagues, l'eau pénètre dans l'extrémité inférieure des tubes et est transportée dans la galerie souterraine, qui la recueille et la renvoie à la mer. Dans ce processus, l'air de l'intérieur des conduits est poussé vers des orifices qui relient la galerie à la surface du défilé, générant des vibrations sonores qui, étant donné les variations de diamètre et de longueur des tubes, couvrent une large gamme de tons musicaux. Deux musiciens seulement sont autorisés à jouer de ces orgues : le vent et la mer (figure 112).
Figure 112. L'orgue de la mer source http://www.publicspace.org/en/works/d078-morske-orgulje/prize:2006.
C’est une tribune parfaite pour regarder le coucher de soleil, tout en écoutant les compositions musicales jouées par la mer elle-même. Ces deux grandes attractions ne sont pas passées inaperçues par les citoyens de Zadar, qui se sont réellement appropriés cet espace public avec une dévotion générale (figure 113).
Figure 113. Coucher de soleil à Zadar source https://www.zaton.hr/media/images/hero/Region/zaton -zadar004.jpg.
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De la Médina à la mer
III.5 Synthèse Après avoir cité les stratégies de l’Etat et analysé notre zone d’intervention située à Chott Krekna, nous pouvons donner quelques recommandations pour un meilleur fonctionnement dont on peut citer ; le réaménagement de l’ancienne la façade portuaire qui se fait à travers une esplanade issue de la Marina de Taparura, et la requalification des voies et des axes principaux qui renferment une valeur historique à travers leurs polarités. C’est une vitrine de la culture maritime qui va essayer de revitaliser la façade portuaire et de Chott Krekna. Ceci permet d’avoir un nouveau concept à la ville qui tend à bouleverser l’ancienne image de la ville : il s’agit d’un nœud de divertissement. Elle permet également de renforcer l’attractivité et d’accentuer la liaison de la Médina à la mer et donc de la ville à la mer. Cet espace sera un espace qui a un rôle urbain, ludique et social. Il crée un espace de scène sociale,
de rencontre,
un espace conviviale,
d’échange et de communication où plusieurs
interactions se produisent au sein de cette espace. Selon leur vécu et leur perception de l’espace, chaque individu produit un ensemble de pratique et d’activité. Espace vécu
Genèse des activités de l’espace au fil du temps
Espace perçu
Variation des activités suivant la perception de l’espace Variation des activités suivant les profils d’usagers
Espace conçu
Proposition des activités adopté aux diverses pratiques de l’espace
C’est à l’architecte d’assurer l’obtention d’un espace qui suit les attentes et les différentes pratiques de tous les usagers.
Pour se faire, il faut étudier les diverses activités et pratiques de
l’individu selon un travail in situ. Quel programme faudrait-il adopter pour ce faire ?
79
De la MĂŠdina Ă la mer
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
CHAPITRE IV. PROPOSITION D’INTERVENTION : UNE VITRINE DE LA CULTURE MARITIME DE SFAX IV.1 Présentation «Toutes les bonnes choses que nous construisons finissent par nous construire.» Jim Rohn Dans ce chapitre nous allons élaborer notre réponse architecturale suite à une démarche évolutive. Nous essayons de définir un programme à partir des analyses effectuées dans les chapitres précédents. Le programme sera dégagé à partir du relevé des ambiances de la ville de Sfax et la réflexion sur les pratiques des habitants et des visiteurs. Pour ce faire, il faut travailler in situ, étudier les différentes pratiques et activités dans l’espace ; la scénographie, et tenir compte de la proxémique au niveau de l’interaction entre les individus. Par la suite, nous allons détailler la démarche conceptuelle de notre essai, en évoquant certaines notions préalablement dégagées à partir des analyses de la ville et du programme réfléchi et récolté d’une analyse minutieuse des pratiques. L’élaboration de l’esquisse de projet constituera une synthèse de l’ensemble des acquisitions et du savoir générant le processus conceptuel à savoir la genèse du projet. Cela permettra de construire une nouvelle vie urbaine pour la ville et tendra à ouvrir la ville sur la frange littorale et à réconcilier la ville avec la mer.
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.2 Réflexion sur l’intervention, une future vision La ville portuaire de Sfax veut se transformer en une ville aux multiples facettes dotée d’une industrie et d’une ville culturelle riche. Nous adopterons à revitaliser l’ancienne façade portuaire et Chott Krekna, pour avoir une façade maritime plus attractive. L’idée est de rendre Sfax comme un nouveau pôle attractif. Cela permet de créer un espace de détente et de divertissement pour les habitants et les visiteurs. La problématique se propose de s’inscrire dans les stratégies de l’État. Notre intervention permettra au site et à la ville de changer son image. En effet, notre intervention sera divisée en deux volets à savoir proposer des recommandations qui influencent directement sur la ville de Sfax et appliquer un projet architectural à Chott Krekna. Cela permet de diviser notre approche sur trois échelles : l’échelle de la ville, l’échelle urbaine et l’échelle de projet.
Figure 114. Les échelles de l'intervention. Dessin personnel
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.2.1 Recommandation à l’échelle de la ville
Figure 115. Recommandation à l'échelle de la ville. Dessin personnel 68
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.2.2 Recommandation à l’échelle urbaine
Figure 116. Recommandation à l'échelle urbaine Dessin personnel
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.2.3 Recommandation à l’échelle de projet Cette intervention est une proposition pour revitaliser Chott Krekna. Notre projet est l’aboutissement de l’esplanade maritime et de plusieurs voies secondaires. C’est une nodalité urbaine qui présente un espace de transition entre la ville et la mer et entre les différentes composantes de l’espace. C’est un espace récréatif qui peut être créé par de différentes pratiques de l’espace. Il va offrir plusieurs possibilités de pratiquer les différentes activités. C’est un centre d’attractivité, un espace urbain, un espace de scène sociale, un espace de refuge de la vie quotidienne…
Figure 117. Recommandation à l’échelle de projet
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.2.2 Sfax, la nouvelle ville Le projet marque une nouvelle étape dans l’esprit, les valeurs et l’identité de la ville. Il tend la main vers la ville dans un geste puissant agissant comme un connecteur. En effet, il unifie les composantes du site et représente la vision de Sfax pour l’avenir en tant que ville durable. Nous avons adopté les stratégies de l’État pour définir notre propre proposition d’intervention. Ses stratégies seront élaborées à long terme, Sfax 2030. La revitalisation de Chott Krekna pourra être une solution à court terme qui va favoriser les stratégies. « La ville s’identifie par les qualités de lisibilité, d’identité et de mémorisation de cette image par les citoyens » comme il a indiqué Lynch. Notre intervention va toucher l’image de la ville et donc la mémoire collective des citoyens. La nouvelle Sfax essaie de réconcilier les citoyens à la frange littorale et de changer leurs perceptions envers cet espace.
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.3 Contexte d’intervention : Chott Krekna IV.3.1 Le site d’intervention Notre site d’intervention. Il regroupe Chott Krekna avec une partie de l’ancienne façade portuaire (figure 118).
Figure 118. Le site d’intervention source Google Earth. Dessin personnel
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.3.2 Divers profils et pratiques de l’espace «Le plan de la ville apparait alors comme le cadre de nos action possible, quotidiennement stimulé par la succession imprévisible des évidences et des surprise, du monumentale et du discret, du permanent et de l’occasionnel qui s’enchaine le long de ces rues.» (P. Panerai, 1999). Le travail de terrain Notre démarche est de recueillir des comptes rendus de perception en mouvement, par des citadins, les personnes de proximité résidantes, dans le cadre d’un cheminement. Nous allons étudier les différentes pratiques de l’espace. Grille de Fonction
Les cibles: Notre espace sera :
Figure 119. Les fonctions de l'espace source Google Earth. Dessin personnel
Un espace de récréation pour les employés et les élèves, c’est un espace tampon entre le travail et le domicile. Un espace de refuge et de divertissement pour les habitants locaux. Une vitrine de la ville pour les visiteurs.
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax Le travail d’étude Nous allons proposer des différentes pratiques et activités de l’espace. Nous allons étudier les divers profils pour faire sortir le programme. À travers une séquence multi sensorielle de l’espace, les moments métropolitaines quotidiens stressants seront transformés en une expérience ouverte et interactive. De ce fait le projet sera un nouveau centre de la ville et son programme complémentaire apportera une dimension sociale et culturelle dynamique à la ville. Les diverses pratiques et Divers profils Chacun a sa propre perception de l’espace et ses propres pratiques. En effet, chacun s’adapte à l’espace selon son propre confort, à travers les potentielles et les atouts offerts par le site. En effet les occasions d’être sur terrain sont multiples : Le séjourner Le séjourner s’imprègne entièrement de l’activité du séjour. Ils accordent de temps pour pratiquer des activités de séjour hors de l’espace du quotidien. Fournir des espaces de consommation. Fournir des espaces de farniente. Fournir des espaces pour les passionnés de pêche Fournir des espaces d’expérimentations Le passager Il s’agit d’une personne qui considère l’espace public comme un interstice entre le chez soi et le travail. Il ne présente aucun engagement envers la ville et ne trouve aucun souhait à investir l’espace extérieur. Fournir des espaces de pause et de récréation.
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax Le contemplateur Le contemplateur trouve le plaisir à passer de temps à observer l’environnement. Il apprécie la particularité de l’espace. Il perçoit des potentiels que d’autres ne remarqueront pas. Fournir des espaces de méditation et des observatoires. Le promeneur Ce sont des personnes qui cherchent des ambiances conviviale ou des coins intime au sein de l’urbain. Le chercheur de refuge Ce profil cherche de l’abri au sein de la ville. Apres avoir fait course ou après le boulot, il cherche un confort urbain Le Cyber citoyen Ce profil de personne cherche les pratiques électroniques. Ses usagers choisissent l’espace selon la disponibilité du réseau wifi. Déambuler les longs des rues, s’asseoir à la terrasse d’un café revenir dans les même lieux, s’imprégner d’une ambiance sans autre souci apparent que se faire plaisir et de laisser le temps opérer une certaine osmose entre eux, spectateur et le spectacle de la rue. Il s’agit d’un lieu de médiation, un espace de farniente, un lieu où on se croise, où on parle, où on mange, où on vient tout simplement pour se distraire hors de l’espace de quotidien. Tous à la recherche de chez-soi dans l’espace.
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.4 Genèse du programme La définition du programme est un pilier de la réflexion sur la notion de notre projet, puisque l’établissement du programme est un projet à part entier. Au début de la recherche nous avons conçu un programme dédié à un public varié. Avec l’approfondissement de l’étude des besoins de la ville et l'intégration d'approches sociale et culturelle, le programme a également évolué. Notre programme va aussi dépendre du plan d’aménagement de la région. Le programme viendra en réponse à un constat dégagé depuis le démarrage de la réflexion, qui témoigne d’un manque d’aménagement. Le programme se base donc sur des espaces d’activités abritant des scénarii de la vie, favorisant les interactions sociales.
Le programme
Place estran
L’escalier théâtral
Espace de contemplation
Observatoire urbaine
Assise de méditation
Table citoyenne
Place centrale
Musé maritime
Plateforme pour les installations
Comptoir de consommation culinaire
éphémères
authentique
Plateforme évènementielle
Café portuaire
L’orgue de la mer
Plateforme de pêche touristique
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.5 Organigramme fonctionnel
Figure 120. SchĂŠma de l'organigramme fonctionnel. Dessin personnel
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.6 Programme quantitatif Désignation de l’espace
Quantité
Surface
Surface
unitaire/m²
totale/m²
Accueil
1
100
100
Administration
1
30
30
Sanitaires
2
20
40
Local technique
2
10
20
Observatoire
1
400
400
Musé maritime
1
2000
2000
Boutique de vente de matériau de pêche
1
40
40
Approvisionnement
1
10
10
Comptoir de service
1
20
20
Salle de consommation
1
50
50
Extension
1
20
20
Comptoir de consommation culinaire authentique
3
Café maritime
Cuisines Salle de restauration
3
100
300
Extension
3
100
300
3
50
150
Totale (l’intérieur du bâtiment)
3480
93
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.7 Parti architectural Notre intervention est en faveur de garantir une meilleure expérience du site, tout en stimulant un nouveau développement de la zone qui complètera les stratégies de l’État et changera la perception des individus vis-à-vis de l’espace en offrant des espaces dédiés aux citoyens. Le projet cherche à assurer un aboutissement souple depuis l’esplanade maritime et depuis les différents accès. Transition Le projet favorise une transition entre les deux contextes distincts de la ville : la transition d’un espace à un autre, d’un état à un autre, et d’une séquence à une autre. Le projet peut favoriser une transition douce entre les composantes de l’espace. Il est un moment au-delà duquel commence un état, se manifeste un phénomène. Séquence urbaine Espace urbain De l’activité quotidienne
Séquence naturelle Espace marin l’activité de plaisance
Ascension Le projet tend à relier la rupture formée par le paysage vertical. La cherfia La cherfia est une technique de pêche traditionnelle bien adaptée aux caractéristiques du milieu marin. On la trouve appliquée autour des îles de Kerkna et de Jerba.
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Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax Par rapport à notre intervention. Notre projet constitue un point d’aboutissement et de finalité (nasse). Pour ce faire il faut assurer une attractivité. Le principe est d’aménager les trajectoires de telle sorte que les individus suivent le parcours (Bras) pour aboutir à Chott Krekna à travers des espaces tampons (les chambres).
Figure 121. Charfiya
Interaction avec la mer L’espace doit procurer des différentes expériences avec la mer. Il assure de différente possibilité d’exploitation de la mer.
IV.8 Genèse du projet L’ascension se fait par le biais d’un geste, un mouvement se déplaçant en douceur vers le haut, pour assurer la transition depuis l’esplanade vers Chott Krekna. Des espaces vont habiter ce mouvement. Un élément vertical, vient de s’implanter dans la ville.
Figure 122. Genèse du projet. Dessin personnel
95
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax L’élément vertical Il constitue une articulation de différentes séquences. Il rejoint, visuellement, des séquences naturelles à savoir parc Taparura, les Salines et la mer, et des séquences urbaines en reliant toutes les composantes du site, ainsi que la Médina et la mer. L’ensemble de ces composantes forme d’après la naza l’un des 15 meilleures vues aériennes au monde. Ceci justifie la présence de l’observatoire.
Taparura
Les salines Figure 123. L’élément vertical. Dessin personnel
Les darses Ils seront aménagés avec des gradins. Ils fournissent de différentes activités. Ces gradins sont composés par des marches agencées suivant différentes hauteurs. Plusieurs scenarii d’usages seront présents. Les individus peuvent s’y asseoir en profitant de la scène de l’eau. Ils peuvent également se rassembler, se détendre, se reposer ou bien tout simplement les traverser. Ses marches seront installées devant une scène maritime active qui a comme acteur la mer. L’interaction avec la mer se manifeste en marées et l’estran.
Figure 124. Les marches des darses. Dessin personnel
96
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax La place estran (la grande darse)
Figure 125. L'interaction avec la mer. Dessin personnel
On a adouci la pente pour amplifier l’effet de marnage et gagner plus d’espace lors de marée basse. C’est un espace d’interaction avec la mer. Cette inclinaison permet le renouvellement de l’eau et donc de résoudre le problème de mauvaise odeur. L’orgue de la mer C’est un autre espace d’interaction avec la mer orienté sud-est pour capter le maximum de vague. Il offre une ambiance auditive. Il sera aménagé par l’escalier théâtral donc il va fournir des espaces de méditation et des espaces de farnientes.
Figure 126. L'orgue de la mer. Dessin personnel
Aménagement de la place centrale : Cette place centrale est un espace de convivialité entre les citoyens. Il accueille également des installations éphémères pour devenir une plateforme évènementielle. Au-dessus de cette place, un musée maritime prend place. On peut y accéder travers deux rampes qui seront la continuité des axes étudiés.
97
Figure 127. La place centrale. Dessin personnel
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax Plateforme pour le tourisme de pêche Le tourisme de pêche est un nouveau concept. Il essai de faire passer le savoir-faire marin aux gens en sortant avec les pêcheurs sur des petites barques côtières et en pratiquant les techniques de pêche traditionnelles. Pour ce faire un embarcadère sera aménagé. Plateforme de pêche C’est un espace pour pratiquer la pêche. C’est une plateforme qui offre la possibilité de voir ce qui se passe dans les profondeurs de la mer.
Figure 128. Plateforme de pêche. Dessin personnel
98
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
IV.9 Esquisse
Figure 129. Esquisse. Dessin personnel
99
Proposition d’intervention : Une vitrine de la culture maritime de Sfax
85
Conclusion générale
Conclusion générale Depuis longtemps, Sfax est connue comme une ville commerciale à travers son port industriel qui occupe la façade maritime. Ceci présente actuellement une rupture entre la ville et la frange littorale. Mais l’État opte à réconcilier la ville à la mer à travers différentes stratégies. Notre recherche nous a permis de porter une réflexion sur un cadre bien spécifique tout en s’inscrivant dans
les stratégies
de
l’État: revitaliser
l’ancienne façade
portuaire
et
Chott Krekna et faire d’elle un pôle attractif. L’objectif de ce mémoire est de chercher des solutions pour le bon fonctionnement de la nouvelle façade maritime. Dans cette perspective, notre intervention est partagée en deux volets, à savoir : d’abord proposer des recommandations à l’échelle de toute la zone, puis aménager un espace d’aboutissement de tous les flux à Chott Krekna. C’est un essai de développer l’attractivité de la ville à la mer et d’établir une communication entre les différentes composantes de l’espace, à travers la mise en forme d’un espace récréatif, pour établir un milieu urbain, un espace public, un espace de séjour pour la ville. Ce projet provoque la naissance d’une nouvelle station de divertissement pour la ville. Il étudie également la possibilité de changer la perception de citoyens envers l’espace, et tire sa force de la potentialité de l’espace avec une architecture intégrant l’échelle de la ville, l’échelle urbaine et l’échelle humaine. La finalité de ce mémoire est de créer une nouvelle spatialité qui critique, interprète et complète les stratégies de l’État.
100
Conclusion générale
101
Références bibliographiques -Livres Ali Zouari.
(2016).
Sfax aux XVIIIéme et XIXéme siècle,
chronique d’une ville
méditerranéenne. Tunis : Maison Mohamed Hami. Léandre Vaillat (1946). Le Collier de Jasmine. Paris : Aux Éditions de l’Artisan. Mohamed Masmoudi. (1980). Villes du monde arabe Sfax. Tunis : Sud éditions. Ridha Kallel. (2009). Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Tunis : MIN. -Revue Ali Bennasr. L’´étalement urbain de Sfax. Revue Tunisienne de Géographie, 2003, pp.49-87. Ali Bennasr. Un nouveau centre pour Sfax : Sfax el jadida. Revue Tunisienne de Geographie, 2003, pp.37-62. Faouzi Mahfoudh. Quartier Franc. Revue d'histoire maghrébine, 2003, pp.1-9. -Ouvrage Aymonino c, la signification de la cité, Bari, Laterza, 1975. Panerai Ph., Depaule J.-Ch., Demorgon M., Analyse urbaine, Edition Parenthèses, Marseille, 1999. -Article Jalel BOUZID, (2006). Projet SMAP III- Tunisie (2006-2008) Stratégie de Gestion Intégrée de la Zone Côtière Sud du Grand Sfax. Collecte des données. La marée et les courants de marées, V(2). 2-2. Loviso. (2010). Histoire de Sfax : ancienne et nouvelle ville. Sfax : la ville moderne,Tunisiemaghreb , 5 Juillet 2010. Michel Van Der MEERSCHEN, (1971). La Medina de Sfax. Enquête préliminaire a sa régénération, Vol (8),1-8.
101
M. CHAUVEY (1876) La ville de Sfak’s et les Iles Kerkena (Tunisie). Topographie, climat et commerce de Sfak’s (Tunisie) et les Iles Kerkena, Journal géographique et commercial) 6 juillet 1876. Nasa, (2015). Top 15 Space Station Earth Images of 2015,NAZA, 30 décembre 2015. -Mémoire d’architecture De la Médina à la Mer - Réaménagement du Port de Sfax, mémoire d’architecture, Zeineb Sellami, ENAU, Tunis, 2015. Phosfax, mémoire d’architecture, Benthomas, ENSAPB, Paris, 2016. -Thèses Etude et aménagement pour le quartier du port de Sfax, Fendri Faouzi, Institut Technologique d’Art d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis, Tunis, 1982. -Référence webographies Site de l’UNESCO, Word Heritage Centre http://www.edusfax.com/Sfaxtour.html http://www.mareespeche.com/ http://www.publicspace.org/en/prize/2006 www.archdaily.com -Sources audio-visuelles Vidéo youtube, histoire de Sfax, Tunisie Patrimoine, 2015: vidéo à propos l’histoire de Sfax.
102
Listes des figures Figure 1. L'émergence de l'idée. Dessin personnel .................................................................... 3 Figure 2. La position de Sfax source Google Earth. Dessin personnel ..................................... 6 Figure 3. Les époques de transformation de la ville de Sfax source livre de Ridha Kallel : BabBhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Dessin personnel ..................................................... 7 Figure 4. Ruines romaines de Thyna et le phare source carte postale ....................................... 8 Figure 5. Casbah à Sfax source carte postale............................................................................. 8 Figure 6. La Medina, ville islamique du IXème siècle source plan d’archive. Dessin personnel .................................................................................................................................................... 9
....................................................................................................................... 10 Figure 8. Tissu urbain de la médina de Sfax source Dr.Asma Baklouti (ASM). Dessin personnel .................................................................................................................................................. 10 Figure 9. Les remparts de la Médina de Sfax source carte postale.......................................... 11 Figure 10. Les portes et l’axe de la Médina de Sfax source Histoire de Sfax. Dessin personnel .................................................................................................................................................. 11 Figure 11. La maison de la médina de Sfax source Histoire de Sfax ...................................... 12 Figure 12. R’bat Quebli source plan d’archive. Dessin personnel .......................................... 13 Figure 13. Le quartier Franc ou R’bat Quebli source plan d’archive. Dess in personnel......... 14 Figure 14. Le port à cette époque source edusfax. Dessin personnel ...................................... 15 Figure 15. La prise de Sfax source carte postale. .................................................................... 16 Figure 16. 1ere noyau d’extension coloniale source plan d’archive. Dessin personnel .......... 17 Figure 17. 2ème Phase d’extension vers la mer source plan d’archive dessin personnelle. .... 18
103
Figure 18. La voies ferré source carte postale ......................................................................... 19 Figure
19.
Port
commercial,
quai
de
phosphate
source
http://www.sfax1881-
1956.com/port/phos01.htm ....................................................................................................... 19 Figure 20. Le développement des radiales source Google Earth. Dessin personnel ............... 20 Figure 21. Avenue Jules GAU, avenue principale bordée de palmiers, un élement de l’ensemble architectural source http://www.edusfax.com/Sfa xtour.html# ................................................. 20 Figure 22. L’hôtel de ville source plan et photos d’archive .................................................... 21 Figure 23. Le théâtre municipale source plan et photos d’archive .......................................... 21 Figure 24. Immeuble Ben Romdhane avec la Galerie source carte postale ............................ 22 Figure 25. L’ancien théâtre municipal, l’hôtel de ville et l’immeuble de Ben Romdhane forme un trio source carte postale ....................................................................................................... 22 Figure 26. Hôtel les oliviers source carte postale .................................................................... 23 Figure 27. Jardin Paul Bourde avec le monument Paul Bourde source http://www.sfax18811956.com/Ville/bourde3.gif...................................................................................................... 23 Figure 28. Le nouveau chenal et les bateaux de pêche source carte postale ........................... 24 Figure 29. L'évolution du port de pêche "Chott Krekna" source livre de Ridha Kallel : BabBhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Dessin personnel ................................................... 25 Figure 30. La reconstruction après le bombardement source plan d'archive. Dessin personnel .................................................................................................................................................. 29 Figure 31. Le nouveau quartier commercial centré par l’avenue de la république, l’actuelle avenue Hédi Chaker source livre de Ridha Kallel : Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité. Dessin personnel......................................................................................................... 27 Figure 32. La nouvelle cathédrale source http://www.sfax1881-1956.com. Dessin personnel .................................................................................................................................................. 28 Figure 33. Les Salines de Sfax source Google Earth. Dessin personnel ................................. 29
104
Figure 34. Trois cartes qui retracent l’extension de Sfax (1895,1910,1935) au tour de la Médina source livre de Ridha Kallel : Bab-Bhar à Sfax : Histoire. Mémoire. Identité ........................ 29 Figure 35. Sfax après l'indépendance source plan d’archive Dessin personnel....................... 35 Figure 36. Le développement des rocades source Google Earth. Dessin personnel ............... 31 Figure 37. Schéma de synthèse. Dessin personnel .................................................................. 38 Figure 38. La ville de Sfax source Google Earth. Dessin personnel ....................................... 35 Figure 39. Les boulevards qui limitent la Médina source Google Earth. Dessin personnel.... 36 Figure 40.
Principaux flux motorisés (> 10 000 /jour) dans l’agglomération du Grand-Sfax
source Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax ...................................................... 36 Figure 41. La gare et la ligne de chemin de fer source Google Earth. Dessin personnel ........ 37 Figure 42. Rupture entre la ville et la mer source Google Earth. Dessin personnel ................ 37 Figure 43. Infrastructures maritimes source Google Earth. Dessin personnel ........................ 38 Figure 44. Port de pêche source Google Earth. Dessin personnel ........................................... 38 Figure 45. Les salines de Sfax source personnelle .................................................................. 38 Figure 46. La page Casino source Google Earth. Dessin personnel ........................................ 39 Figure 47. Le port commercial source Google Earth. Dessin personnel ................................. 39 Figure 48. Rupture de la ville et la mer à travers le port commerciale source personnelle ..... 39 Figure 49. Chott Krekna source personnelle ........................................................................... 40 Figure 50. Rupture entre Chott Krekna et le port commercial source Google Earth. Dessin personnel ................................................................................................................................... 40 Figure 51. Installation temporaire de Chott Krekna de source personnelle ............................. 40 Figure 52. Récapitulatif de l'analyse de Sfax. Dessin personnel ............................................. 41 Figure 53. Site Taparura source Google Earth. Dessin personnel .......................................... 42
105
Figure 54. L’esplanade maritime de Taparura source Google Earth. Dessin personnel ......... 43 Figure 55. Les voies assurant la continuité urbaine source Google Earth. Dessin personnel . 43 Figure 56. Structure végétale du projet source Google Earth. Dessin personnel .................... 44 Figure 57. Deux gares projetées à Thyna et Sidi salah source Google Earth. Dessin personnel .................................................................................................................................................. 45 Figure 58. Réseau TCSP à l’horizon 2030 source Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax ........................................................................................................................................... 46 Figure 59. La pénétrante nord-sud de Sfax source Google Earth. Dessin personnel .............. 47 Figure 60. Pénétrante nord-sud en sous-sol source PAD......................................................... 48 Figure 61. Pénétrante nord-sud enterrée source PAD.............................................................. 48 Figure 62. Voie ferré source PAD ........................................................................................... 49 Figure 63. Le nouveau port de plaisance source PAD. Dessin personnel ............................... 51 Figure 64. Récapitulatif des stratégies de l’État. Dessin personnel ......................................... 66 Figure 65. Schéma de synthèse. Dessin personnel .................................................................. 53 Figure 66. Zone d’étude source Google Earth. Dessin personnel ........................................... 56 Figure 67. Le paysage urbain source Google Earth. Dessin personnel ................................... 57 Figure 68. Le tissu urbain source Google Earth. Dessin personnel ......................................... 58 Figure 69. Liaison de la Médina avec la mer à travers les voies secondaires source Google Earth. Dessin personnel ............................................................................................................ 59 Figure 70. L'intégration dans le tissu urbain source Google Earth. Dessin personnel ............ 59 Figure 71. Vue aérienne de Sfax source Google Earth. Dessin personnel .............................. 60 Figure 72. La promenade des cents mètres source Google Earth. Dessin personnel .............. 61 Figure 73. La façade de l’axe cent mètre. Dessin personnel .................................................. 61
106
Figure 74. Le cent mètre. Dessin personnel............................................................................. 62 Figure 75. Rue Hedi Chaker source Google Earth. Dessin personnel ..................................... 62 Figure 76. Rue Hedi Chaker souce Google Earth. Dessin personnel ...................................... 63 Figure 77. La façade de la rue Hedi Chaker. Dessin personnel ............................................... 63 Figure 78. La galerie. Dessin personnel .................................................................................. 63 Figure 79. Profil de la voie. Dessin personnel ......................................................................... 64 Figure 80. Avenue Habib Achour source Google Earth. Dessin personnel ........................... 64 Figure 81. Avenue Habib Achour. Dessin personnel .............................................................. 65 Figure 82. Façade de l'avenue Habib Achour. Dessin personnel............................................. 65 Figure 83. Profil de la voie. Dessin personnel ......................................................................... 65 Figure 84. La façade de rue Hafouz. Dessin personnel ........................................................... 66 Figure 85. Rue Hafouz source Google Earth. Dessin personnel ............................................. 66 Figure 86. Profil de la voie. Dessin personnel ......................................................................... 66 Figure 87. Chott Krekna source Google Earth. Dessin personnel ........................................... 67 Figure 88. Les façades des rues qui entourent Chottt Krekna ................................................. 67 Figure 89. Perspective des rues secondaires source Google Earth. Dessin personnel............. 68 Figure 90. Aménagement de l'espace source Google Earth. Dessin personnel ....................... 68 Figure 91. L'aménagement autour de Chott Krekna source personnelle ................................. 68 Figure 92. Zone d’intervention source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicagodepartment-of-transportation/ ................................................................................................... 71 Figure 93. Les intentions du projet source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalkchicago-department-of-transportation/ ..................................................................................... 71
107
Figure
94.
Le
programme
source
https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicago-
department-of-transportation/ ................................................................................................... 72 Figure 95. Les ponts source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicago-departmentof-transportation/. Dessin personnel ......................................................................................... 72 Figure 96. Le Marina Plaza source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicagodepartment-of-transportation/ ................................................................................................... 72 Figure 97. The River Theater source https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicagodepartment-of-transportation/ ................................................................................................... 73 Figure
98.
La
jetée
souce
source
https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicago-
department-of-transportation/ ................................................................................................... 73 Figure
99.
L'ombrière
souce source
https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-chicago-
department-of-transportation/ ................................................................................................... 73 Figure
100.
La
circulation pédestre source
https://www.arch2o.com/chicago-riverwalk-
chicago-department-of-transportation/ ..................................................................................... 74 Figure 101. La présence de mobilier urbain ............................................................................ 74 Figure 102. Les ruban led ....................................................................................................... 74 Figure 103. Les matériaux utilisés ........................................................................................... 74 Figure
104.
Musée
National
Maritime
Danois
source
https://www.archdaily.com/440541/danish-national- maritime- museum-big ........................... 75 Figure
105.
Parti architectural source https://www.archdaily.com/440541/danish-national-
maritime- museum-big............................................................................................................... 75 Figure 106. Le pont en zig- zag ................................................................................................ 75 Figure
107.
Le pont source
https://www.archdaily.com/440541/danish-national-maritime-
museum-big .............................................................................................................................. 76 Figure 108. Le programme de musée ...................................................................................... 76
108
Figure 109. L’espace d’exposition source https://www.archdaily.com/440541/danish-nationalmaritime- museum-big............................................................................................................... 76 Figure
110.
Arrivée
pour
les
navires
de
croisière
source
http://www.publicspace.org/en/works/d078- morske-orgulje/prize:2006. ................................ 77 Figure 111. Gradin vers la mer source http://www.publicspace.org/en/works/d078-morskeorgulje/prize:2006 ..................................................................................................................... 77 Figure 112. L'orgue de la mer source http://www.publicspace.org/en/works/d078-morskeorgulje/prize:2006. .................................................................................................................... 78 Figure
113.
Coucher
de
soleil
à
Zadar
source
https://www.zaton.hr/media/images/hero/Region/zaton- zadar-004.jpg. .................................. 78 Figure 114. Les échelles de l'intervention. Dessin personnel .................................................. 82 Figure 115. Recommandation à l'échelle de la ville. Dessin personnel................................... 68 Figure 116. Recommandation à l'échelle urbaine Dessin personnel ....................................... 69 Figure 117. Recommandation à l’échelle de projet ................................................................. 85 Figure 118. Le site d’intervention source Google Earth. Dessin personnel ............................. 87 Figure 119. Les fonctions de l'espace source Google Earth. Dessin personnel....................... 88 Figure 120. Schéma de l'organigramme fonctionnel. Dessin personnel.................................. 92 Figure 121. Charfiya ................................................................................................................ 95 Figure 122. Genèse du projet. Dessin personnel ..................................................................... 95 Figure 123. L’élément vertical. Dessin personnel ................................................................... 96 Figure 124. Les marches des darses. Dessin personnel ........................................................... 96 Figure 125. L'interaction avec la mer. Dessin personnel ......................................................... 97 Figure 126. L'orgue de la mer. Dessin personnel .................................................................... 97 Figure 127. La place centrale. Dessin personnel ..................................................................... 97 109
Figure 128. Plateforme de pĂŞche. Dessin personnel ................................................................ 98 Figure 129. Esquisse. Dessin personnel................................................................................... 99 Page de garde : dessin personnel. Page de garde de chapitre I : dessin personnel Page de garde de chapitre II : dessin personnel Page de garde de chapitre III : dessin personnel Page de garde de chapitre IV : dessin personnel
110
Tables des matières
Remerciements ................................................................................................................III Introduction et problématique........................................................................................... 1 CHAPITRE I. SFAX : UNE VILLE RESILIENTE.................................................... 5 I.1 Présentation........................................................................................................................ 5 I.2 Cadre physique et naturel .................................................................................................. 6 I.3 La stratification historique : les phases de l’extension urbaine de la ville de Sfax ........... 7 I.3.1 Sfax antique................................................................................................................. 8 I.3.2 La fondation de la ville du IXème siècle : La Médina, la ville islamique .................. 9 I.3.3 Sfax : La ville coloniale ............................................................................................ 16 I.3.4 Sfax après l’indépendance, la nouvelle ville ............................................................. 35 I.4 Synthèse : la morphogénèse de Sfax ............................................................................... 38 Sfax, une ville entre terre et mer .................................................. Erreur ! Signet non défini. CHAPITRE II. SFAX, UNE VILLE ENTRE TERRE ET MER............................. 34 II.1 Présentation .................................................................................................................... 34 II.2 Analyse de Sfax.............................................................................................................. 35 II.2.1 La structure interne .................................................................................................. 35 II.2.2 la gare et la ligne de chemin de fer .......................................................................... 37 II.2.3 Infrastructure maritime ............................................................................................ 38 II.2.4 À retenir ................................................................................................................... 41
111
II.3 Les stratégies de l’État ................................................................................................... 42 II.3.1 Projet Taparura ........................................................................................................ 42 II.3.2 La gare et la ligne de chemin de fer ......................................................................... 45 II.3.3 Développer le transport en commun ........................................................................ 45 II.3.4 Projets routiers programmés .................................................................................... 47 I.3.5 Circulation pédestre .................................................................................................. 49 II.3.6 Le centre-ville .......................................................................................................... 50 II.3.7 Le port commercial et l’ancien port de pêche ‘’Chott Krekna’’.............................. 51 II.3.8 À retenir ................................................................................................................... 66 II.4 Synthèse : Sfax entre contrainte, atouts et stratégies ..................................................... 53 CHAPITRE III. DE LA MEDINA A LA MER ......................................................... 55 III.1 Présentation ................................................................................................................... 55 III.3 Analyse de la zone d’étude ........................................................................................... 56 III.2.1 La zone d’étude ...................................................................................................... 56 III.3.2 Paysage urbain ........................................................................................................ 57 III.3.3 Tissu urbain ............................................................................................................ 58 III.4 Analyse de la zone d’intervention................................................................................. 67 III.5 Projet de référence ........................................................................................................ 71 III.5.1 le Riverwalk à Chicago de Département des Transports de Chicago .................... 71 III.5.2 Musée National Maritime Danois de BIG à Danemark ......................................... 75 III.5.3 L’orgue de la mer à Zadar (Croatie), 2005 ............................................................ 77 III.5 Synthèse ........................................................................................................................ 79
112
CHAPITRE IV. PROPOSITION D’INTERVENTION : UNE VITRINE DE LA CULTURE MARITIME DE SFAX ............................................................................ 81 IV.1 Présentation................................................................................................................... 81 IV.2 Réflexion sur l’intervention, une future vision ............................................................. 82 IV.2.1 Recommandation à l’échelle de la ville ................................................................. 68 IV.2.2 Recommandation à l’échelle urbaine ..................................................................... 69 IV.2.3 Recommandation à l’échelle de projet ................................................................... 85 IV.2.2 Sfax, la nouvelle ville ............................................................................................. 86 IV.3 Contexte d’intervention Chott Krekna.......................................................................... 87 IV.3.1 Le site d’intervention ............................................................................................. 87 IV.3.2 Divers profils et pratiques de l’espace ................................................................... 88 IV.4 Genèse du programme .................................................................................................. 91 IV.5 Organigramme fonctionnel ........................................................................................... 92 IV.6 Programme quantitatif .................................................................................................. 93 IV.7 Parti architectural .......................................................................................................... 94 IV.8 Genèse du projet ........................................................................................................... 95 IV.9 Esquisse ........................................................................................................................ 99 Conclusion générale...................................................................................................... 100 Références bibliographiques......................................................................................... 101 Listes des figures .......................................................................................................... 103 Tables des matières ....................................................................................................... 111
113
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