Le japon 2013

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JAPON Tokyo Kamakura Hiroshima Miyajima Kyoto Inari Nara

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Du 24 Juillet au 14 août

2013

Hélène et Christian MAILLOT


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Le Japon 24 Juillet-14 août 2013

Encore une fois notre voyage au Japon a été annulé. C’était l’avant-veille du départ, en avril. Mamie de Périgueux fait une chute dans son sous-sol et reste plus de cinquante heures, incapable de se relever. Le coup de téléphone du mercredi à onze heures reste sans réponse, on fait intervenir Paulette, la belle-sœur d’Hélène et on sauve probablement mamie. En un rien de temps, après les annulations des hôtels, on refait des réservations pour juillet et août, au cas où les choses se remettraient. Maintenant, presque quatre mois plus tard, mamie va mieux. Elle est restée dix jours à l’hôpital, puis, quand elle est rentrée, Hélène est restée un mois chez elle. On a fait quelques aménagements dans la maison de Trélissac afin de rendre la vie plus facile en n’ayant pas d’escaliers à monter. On est maintenant prêts, on part. L’esprit presque libre…

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Mercredi 24 juillet et jeudi 25 juillet 2013 Une nuit dans l’avion puis Tokyo Nous voilà donc partis pour trois semaines de vacances. Vol en A380… L’équipage nous fait attendre la fermeture des portes dans le galley puis nous installe en club ! « On est désolés, vous aurez les repas de classe éco… » Mais on aura les sièges du club et le confort. Pour un vol de douze heures, c’est appréciable. La journée puis la nuit passent vite. On est déjà jeudi matin. A l’arrivée à Narita, on prend les empreintes de nos index, la photo de nos iris et on mesure par infrarouge notre température corporelle. Tout va bien. Sortie avec les bagages et en route pour notre quartier d’Asakusa en train Keisei Narita Express.

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Soixante dix minutes plus tard nous prenons la sortie numéro 4, celle où il faut monter et descendre plusieurs fois les escaliers avant de sortir. Pas d’escalators ni d’ascenseur. Mais c’est la plus proche de notre destination.

En face de la sortie, c’est un café Doutor qui semble nous accueillir. On y fait une petite halte pour déguster un espresso et un thé vert au lait. Délicieux… On roule enfin nos deux valises dans les allées bordées de commerces qui entourent le temple Senso-ji. Il y a foule, comme toujours. Il fait chaud, le ciel est plombé mais on est bien. On retrouve facilement l’hostel Sakura. Notre réservation a bien été faite. On nous demande seulement de patienter quinze minutes car la femme de ménage n’a pas tout à fait terminé la chambre. Il faut dire qu’il est à peine onze heures du matin. 5


Et voilà, la chambre est prête. Nous y sommes. C’est la 603, comme l’an passé ! On déballe succinctement quelques affaires et on se douche. Le bonheur. On est prêts pour de nouvelles aventures tokyoïtes. On essaye d’abord notre nouvelle tablette : la connexion wifi fonctionne parfaitement, alors on écrit quelques courriels à Stéphanie, Maho… En route pour une promenade dans ce quartier si agréable. Petit repas et surtout le plein de photos. La tour Sky-Tree domine maintenant le temple, les allées et les maisons basses. Sa haute silhouette impose sa présence. La pointe s’enfonce dans les nuages en cette fin de juillet humide.

A dix-huit heures, on rentre à l’hôtel et on essaye de tenir un peu avant de se coucher. Je ne tiens plus… Bonne nuit.

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Vendredi 26 juillet Le musée Bridgestone et la rue Kappabashi Il aurait été dommage de ne pas vivre cette journée. On n’a pas très bien dormi à cause de la climatisation un peu forte, du décalage horaire et de l’excitation d’être au Japon. On est réveillés très tôt, on se lève et on part acheter nos billets de train pour Hiroshima. Le métro est chargé de personnes qui se rendent à leur travail. A certaines stations, les wagons se vident presque complètement puis se remplissent à nouveau de ceux qui attendaient sur le quai.

Une fois les billets achetés, nous passons devant un office de tourisme. L’hôtesse nous informe des événements à venir : notamment un feu d’artifice qui sera tiré demain sur les bords de la rivière, dans le quartier d’Asakusa. Elle prend plaisir à 10


nous donner le maximum d’informations, quelle que soit notre demande : UNIQLO, le parc Ueno ou le musée Bridgestone, musée où nous désirons aller maintenant. Les gens ont ici l’amour du travail bien fait.

Ce musée propose une collection d’œuvres d’artistes impressionniste (entre autres) magnifique et très complète : Renoir, Monet, Cézanne, Matisse, Gauguin, Corot, Sisley, Caillebotte, Wlaminck, Chagall, Foujita, Brancusi, Daumier, Bonnard, Odilon Redon, Braque, De Chirico, Zao Woo Ki… et des équivalents japonais du XIXe et du début du XXe siècle. Un ravissement. Peu de monde dans le musée, on peut donc contempler chaque œuvre à loisir et même revenir en arrière. Dehors, le soleil de plomb a dissipé les nuages au-dessus de Tokyo. Ça tape. Les femmes ont sorti leurs ombrelles. Le spectacle se poursuit dans les rues. On rentre pour la sieste. 11


En fin d’après-midi, balade rue Kappabashi, la rue des ustensiles de cuisine. C’est à un quart d’heure à pied de notre hôtel. Il y a de tout : cela va des couteaux japonais à la vaisselle en faïence ou en bambou, en passant par les casseroles et les machines à râper les pains de glace. Retour par un centre commercial. Il est dix-huit heures, encore tôt, je décide de flâner autour du Senso-ji. Hélène, pour sa part rentre à la chambre. Je tombe sur une procession ou quelque chose comme ça qui se rend au temple. La foule se presse de chaque côté de l’allée centrale bordée par les petits commerces qui ont fermé à cette heure. Homme et femmes en tenue traditionnelle avancent lentement au son d’une musique indéfinissable (par moi). Les visages sont cachés sous des chapeaux de paille, sorte de galette pliée en deux. Je n’ai pas les clefs pour comprendre ce spectacle, lent et grave. Je regarde passer puis je quitte la foule et regagne la chambre pour le repas du soir. On dîne dans la

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salle commune, au rez-de-chaussée de l’hôtel : poulet, riz, banane et bière Asahi.

Samedi 27 juillet Kamakura et le Bouddha assis La journée commence encore tôt, mais on a très bien dormi. Le temps est clair. Après un petit-déjeuner chez Doutor, raffiné et délicieux, on se dirige vers la gare de Tokyo. On trouve assez facilement où acheter les billets pour aller à Kamakura et on trouve – presque miraculeusement - le quai et la voie où notre train de 9h01 doit arriver. Une bonne heure plus tard, nous sommes à Kamakura. Il y a du monde partout et en abondance. Les flots se croisent et s’entrecroisent en tous sens. Pas de panneaux clairs indiquant la direction des temples. 13


Heureusement on trouve un point d’information touristique. La jeune femme nous dit où prendre le bon bus, où descendre, quoi visiter et comment revenir à la gare. En route. Quinze minutes plus tard nous sommes à l’entrée du temple où se trouve le grand Bouddha assis. Le cadre est typique avec ses végétaux taillés et ses vieux arbres aux formes tourmentées. C’est calme. Bouddha est majestueux. On reste là, un très long moment afin de profiter de la paix qui règne en ce lieu. Cette statue colossale en bronze aux teintes vert-de-gris est d’une rare élégance, d’une rare pureté.

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On se dirige ensuite vers le temple Hase-dera. Après une marche d’une quinzaine de minutes, nous sommes devant la statue de bois. Celle-ci fait neuf mètres de haut et est d’une seule pièce, monsieur. C’est la plus grande du Japon. Un joli jardin entoure ce « monoxyle ». Une grotte est creusée dans la roche de la colline et s’y enfonce d’une vingtaine de mètres. 15


Ses parois sont ornés de statues taillées directement dans la roche. Il y fait frais. On aurait envie d’y rester… Le jardin est petit mais très agréable. Un concentré de jardin japonais.

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Tout près de là, nous prenons un tramway qui nous ramène à la gare de Kamakura. Train et retour à l’hôtel. Sur le chemin, tout autour du temple Senso-ji, nous croisons une foule de jeunes filles et de jeunes garçons vêtus de yukatas.

Ils déambulent en groupes ou en couples et s’en vont se purifier, jeter une pièce, faire un vœu, agiter les grelots, taper deux fois dans les mains et surtout agiter les boîtes contenant des baguettes avant d’en faire sortir une. Cette baguette contient un mot écrit indiquant le tiroir dans lequel prendre une feuille de papier indiquant des « choses » sur eux-mêmes, des conseils pour l’avenir… Vont-ils s’aimer pour la vie ?...

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Un feu d’artifice doit être tiré à 19h05 sur les bords de la rivière. On s’y rend après être passés chercher des pâtisseries. Les grandes avenues sont fermées à la circulation. Les gens sont assis sur la chaussée, mais sur des bâches ou des journaux. 21


Certains sont carrément installés autour de tables de piqueniques basses. On s’approche le plus possible de la rivière. On trouve « un trou » où nous nous installons. L’avenue, perpendiculaire à la rivière, nous offre une échancrure qui devrait nous permettre de bien voir.

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A 19h05 les premières fusées montent dans un ciel bien assombri. Les bombes éclatent un peu à gauche, en partie cachées par les immeubles et par un arbre. On ne voit pas la totalité du spectacle. Nos voisins se serrent un peu et nous proposent de nous rapprocher afin de mieux profiter du spectacle. La foule crie d’émerveillement, applaudit. Je fais remarquer que le vent pousse les fusées vers la droite, c’est-àdire dans la zone dégagée pour nous. On est contents. Et puis, tout à coup ce sont quelques sautes de vent vite suivies par des gouttes de pluie qui s’invitent au spectacle…C’est la fin de la première partie du feu d’artifice. Je sens que ça va mal tourner. On se lève et on quitte notre place sur la chaussée, non sans avoir remercié nos voisins pour leur gentillesse. On se faufile en essayant de n’écraser personne… On presse le pas. Les gouttes deviennent plus nombreuses, plus grosses et des éclairs font vibrer le ciel. Tout-à-coup les bourrasques font courir les kimonos et les yukatas à la recherche d’un abri. Le temple Senso-ji voit les gens se regrouper sur ses marches et partout où la pluie n’atteint pas. On court vers notre hôtel. Les sacs plastiques et les journaux volent et tourbillonnent. On arrive enfin à l’hôtel. On se sèche. C’était une belle journée… 24


Dimanche 28 juillet Soleil magnifique – Le quartier Harajuku Ce matin, la fête est terminée. Dans les allées du Senso-ji on s’active à ramasser et laver au balai-brosse et au détergeant les traces laissées par les fêtards de la veille. Devant une boutique, une commerçante gratte un chewing-gum écrasé et le retire.

Petit-déjeuner chez Doutor. Le percolateur est en panne. Pas d’espresso ce matin. Nos nouvelles aventures nous conduisent vers Harajuku. On essaye de trouver le temple Togo où doit se trouver une brocante, dans les allées qui le bordent. C’est vide. La pluie de cette nuit a dû entraîner l’annulation. On se rabat sur l’avenue Omoté Sando, qui est comparée aux ChampsElysées. A l’ombre des grands arbres qui la bordent on se sent bien. Il est dix heures et nous sommes devant Oriental Bazaar. 25


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C’est l’ouverture. On a à peine attendu trois minutes devant le magasin, assis sur des tubes métalliques qui ondulent en longeant le trottoir. Ce système astucieux de banc permet aux gens dotés de grandes jambes comme ceux qui en ont de petites de trouver le bon endroit pour s’asseoir. Dans le magasin, on craque, comme toujours, pour des bols, des petites cuillères, des tongs… Au sortir de l’Oriental Bazaar, nous faisons une pause chez Lavazza qui est à côté. Son percolateur fonctionne. « Konnichiwa ». « One espresso, somoll please » « Arigato gozaimasu »…

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La nouvelle destination est le parc Meiji. On passe sous le gigantesque torii. On se rend au temple. Les mariages se succèdent. Photos de groupes. J’en profite pour photographier aussi les mariés et leur famille.

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On change de parc pour le Yoyogi. Les rockers ne sont pas encore là. Il y a quelques cosplay-girls, ces adolescentespoupées qu’on croirait sorties de mangas. Pas de tenues délirantes aujourd’hui. On décide d’aller Takeshita dori, la rue 31


des boutiques spécialisées en costumes et vêtements de toutes sortes, pourvu qu’ils soient originaux. C’est une cohue indescriptible. En fait, deux cohues : l’une montante et l’autre descendante. Difficile de passer d’un côté à l’autre pour faire les magasins. Mon conseil : faire les magasins de gauche en descendant, puis remonter la rue pour faire l’autre côté.

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L’avenue Meiji-dori qui nous ramène vers Omoté sando est une suite de magasins de vêtements. Ce sont les soldes, les derniers jours. Les vendeuses, micro en main, attirent les jeunes clientes, les motivent et les exhortent à acheter pour profiter des prix exceptionnels. La foule est frénétique.

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On remonte finalement l’avenue Omoté Sando vers le métro du même nom. Là, ce ne sont que des boutiques de luxe. C’est plus calme. Ici, que les femmes sont élégantes !

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Retour en métro. On fait presque toute la ligne Ginza jusqu’à Asakusa. Petite sieste, puis promenade jusqu’au magasin Matsuya. On rentre avec trois superbes pantalons pour Hélène. L’orage menace mais ce ne sera pas pour ce soir… Pas tous les soirs tout de même ! Les quelques gouttes qui tombent ne nous font pas ouvrir le parapluie transparent que nous avons pris devant l’hôtel dans le stock destiné aux clients.

Lundi 29 juillet Akihabara, le quartier électrique On se réveille tard, vers 8h30. Il pleut. La chaleur a un peu baissé. On traîne. La destination du jour est Akihabara : electric street, le quartier de l’électronique. En quatre stations de métro et un changement on y est. Dès la sortie du métro, on s’engouffre chez Yodobashi, c’est le paradis de l’électronique. Six étages et un thème par niveau : ordinateurs et périphériques, photographie, TV-son et hifi, électroménager, jeux électroniques… On y trouve ainsi des objets comme des housses en cuir pour appareils photographiques des années soixante, des pieds pour appareils photo, des jumelles et des lunettes astronomiques, des palettes graphiques, des écrans TV gigantesques… J’y trouve modestement un pied (unijambiste) pour mon appareil photo et une housse de type Samsonite pour ce même appareil photo. On change de magasin pour MUJI. Là, on trouve un diffuseur d’huiles essentielles pour la maison et un vêtement d’intérieur (pour moi). Chez UNIQLO, Hélène trouve un pantalon (bleu électrique bien sûr ! Mais non…). Avant d’entrer dans la cabine d’essayage, elle retire ses souliers. Dès le rideau fermé, la jeune fille des cabines s’empresse de retourner les chaussures afin qu’en sortant, elles soient dans le bon sens pour les remettre. Ces détails de la vie courante nous ravissent. 39


Après plusieurs heures de shopping, nous prenons le chemin du retour, à pied. Devant les magasins d’électronique ou de jeux, des jeunes filles habillées en baby-dolls distribuent des flyers et invitent entrer. Leur voix haut perchée mais forte se détache du fond musical plutôt prégnant et de la circulation.

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Au cours de cette petite marche d’une heure, on trouve du lait au thé matcha dans une superette Lawson. On est devenus un peu accros à cette boisson, chaude ou glacée. On passe devant le parc Ueno et on continue sans nous perdre dans la ville. Il 41


faut dire que ce sont de grandes avenues et qu’aux carrefours, Asakusa est indiqué. On fait des courses pour le repas du soir chez Life, à deux pas de notre hôtel. On trouve tout ce qu’il nous faut dans ce supermarché : tempuras, sobas, riz cuit, yaourts et bananes. Une jeune maman avec son bébé, qu’elle porte sur sa poitrine, quitte le magasin en même temps que nous et prend le même chemin. Au feu, toujours long et parfaitement respecté par les piétons et les cyclistes, nous échangeons quelques mots concernant le bébé qui semble si bien contre sa maman. C’est une jolie petite fille de quatre mois. Sa maman parle très bien anglais. Elle nous demande d’où l’on vient. « France ? » Elle est venue étudier le français pendant sept mois à Montpellier. Elle parle encore un peu le français. On lui dit le bonheur qui est le nôtre au cours de ce voyage. Le contact est souvent très facile avec les Japonais.

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A l’hôtel, douche et repas délicieux. Je vais ensuite faire une balade au soleil couchant dans le quartier pour profiter de nos derniers moments à Asakusa. Demain on change d’hôtel et de quartier.

Mardi 30 juillet On change de quartier : Shinjuku C’est notre dernier matin à Asakusa. La chambre doit être libérée à 11 heures, alors on prend notre temps. Petit-déjeuner chez Doutor avec son ensemble composé de tranches épaisses de pain grillé, encore chaud encadrant un œuf brouillé presque glacé. On y ajoute du jambon blanc, de la salade, de la tomate. Je prends le tout avec un café ou un thé. Le pain de mie grillé 44


très épais donne un toast moelleux au milieu et croustillant autour. On est maintenant connus chez Doutor d’Asakusa. On boucle les valises et on se dirige vers Shinjuku. Petit problème au métro : l’entrée où nous nous trouvons n’appartient pas à la même compagnie que celle où nous avons acheté le ticket. Une préposée vient vers nous. On lui explique où l’on veut aller et on lui montre nos tickets. Elle comprend tout de suite le problème, se dirige vers le guichet, explique au préposé, nous demande la différence (10 yens) et nous tend deux bons tickets pour cette compagnie de métro. On passe cette fois-ci. Voilà, un tout petit problème a été résolu en trente secondes grâce à du personnel au service des usagers. A méditer en France…

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La station Shinjuku est la plus grande gare au monde (trains, métros et bus). Et, comme on n’a pas pris la compagnie prévue, la sortie n’est pas celle où l’on devait être. Rien ne correspond. On est un peu perdus avec nos valises pour trouver la direction de l’hôtel Ibis… Une jeune fille se dirige vers nous pour nous aider. On lui indique que l’on va à l’hôtel Ibis, malheureusement elle comprend Ibiscus et part se renseigner auprès d’un employé à un guichet du métro. Elle revient, nous demande des précisions, il n’y a pas d’hôtel Ibiscus par ici. On comprend alors la méprise. On lui sort un document en japonais avec les coordonnées de l’hôtel. « Ah, Aïbiss », ditelle. Elle retourne voir l’employé au guichet. Une longue explication avec de nombreux gestes des mains s’ensuit. Tout cela se déroule au milieu d’une foule qui s’écoule en tous sens autour de nous. Elle revient vers nous et nous indique qu’elle va nous conduire à l’hôtel. On lui dit qu’elle peut seulement nous indiquer la direction. Mais non, elle va nous guider, c’est très compliqué. On la suit. En marchant on apprend qu’elle est nurse, qu’elle a fini son travail et qu’elle va manger. Elle est 47


venue en Europe, en Grèce, peut-être en France, Paris ??? On monte des escaliers. Elle veut prendre la valise d’Hélène pour la porter ! Elle insiste. Finalement on lui laisse le gros sac à main. Cela fait bien vingt minutes qu’elle est avec nous dans la gare de Shinjuku. Effectivement c’est compliqué. Elle se dirige avec son GPS et son I-Phone. Soudain, ça y est, l’hôtel est là, en face, de l’autre côté du carrefour. On la remercie chaleureusement et on lui donne nos adresses mail afin de lui servir de guide le jour où elle viendra ou reviendra à Paris. On espère avoir le plaisir de la revoir un jour. Elle est adorable de gentillesse. Elle reste là sur le trottoir en nous regardant traverser les avenues. Elle agite la main pour nous dire au revoir. Elle reste ainsi jusqu’à ce qu’elle ne nous voie plus. Incroyables Japonais. La chambre n’est pas encore prête. On laisse nos valises à la réception et on va déjeuner. La demoiselle de la réception passe dix minutes pour trouver sur internet puis nous indiquer l’endroit qu’on lui demande. Elle nous imprime le plan et nous trace au stabilo le chemin à suivre pour s’y rendre. C’est un restaurant dans la zone des gratte-ciels de Shinjuku, près de l’immeuble le « Cocon ». La chambre est prête lorsque nous revenons, à 14 heures. Elle est parfaite. Au neuvième étage avec deux bons lits, la télé, le wifi, une salle de bains, des toilettes japonaises… On s’installe, on se rafraîchit et on part visiter les alentours. Sur, sous et autour de la gare, ce ne sont que grands magasins, restaurants et centres commerciaux. Alors nous flânons en essayant de nous retrouver avec nos plans et nos cartes. De nouveau une dame nous demande dans un anglais parfait si elle peut nous aider. On lui dit que l’on cherche une « electric street » qui se trouve tout près d’ici. Il y en a une aussi ici ! Elle nous propose alors de nous y conduire. On lui demande simplement la direction et on la remercie pour sa gentillesse.

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Un passage au mini-market d’à-côté de l’hôtel et retour à la chambre avec un repas tout prêt. J’ai même du Whisky Suntory. Excellent avec des glaçons pour l’apéritif. Et puis très bon petit repas.

Mercredi 31 juillet Aoyama et Shibuya Ce matin on a décidé de voir le cimetière d’Aoyama. Il n’est pas loin de Harajuku et de nombreux étrangers y sont inhumés. On le traverse. Bon, c’est un cimetière… On est alors tout près de Roppongi, un quartier moderne, moderniste ? Il y a une sculpture géante d’araignée de Louise Bourgeois. On aime bien. Les passants, sous ses pattes, donnent l’impression d’être des proies faciles. 49


Un coup de métro pour se rendre au musée Ota, près de Harajuku. Fermé le dernier jour de chaque mois. Zut ! On est le 31 ! On reviendra. Alors, de la station Meiji, sur l’avenue Omoté Sando, on se rend à pied au quartier de Shibuya. Une petite demi-heure de marche. Il fait chaud. L’avenue Meiji-dori n’est pas particulièrement pittoresque dans cette portion. Arrivés au célèbre carrefour de Shibuya, on mange une part de pizza et une salade. Repos. La petite pizzéria est pleine. Ce sont surtout des jeunes. On traverse le carrefour zébré du blanc des passages pour piétons. Il y en a en tous sens, même en diagonale. On va caresser le petit chien ou plutôt sa statue qui trône à la sortie du 50


métro. Hachikō est ce petit chien qui est venu attendre son maître chaque soir à la sortie du métro pendant des années même après la mort de celui-ci.

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Balade dans Shibuya, dans les petites rues bordées de boutiques de fringues (là aussi), de restaurants et de salles de jeux. C’est vraiment un quartier de jeunes pour les jeunes. Retour à l’hôtel. On achète le repas du soir au sous-sol du magasin Odakyu. Un plaisir pour les yeux, ces sous-sols. 55


Après le repas je pars visiter le quartier Shinjuku, côté « amusement », pas gratte-ciels. Les façades illuminées, animées et criardes invitent fortement à entrer qui dans la salle 56


de jeu, qui dans le karaoké, qui dans le restaurant… Une foule jeune et décontractée déambule sur les avenues et dans les ruelles adjacentes. La douceur de la température rend ce moment fort agréable. Retour à l’hôtel et bonne nuit.

Jeudi 1er août Le musée Ota, finalement Situé près de la gare de Shinjuku, près de l’avenue Omoté Sando, le petit musée est ouvert aujourd’hui. A l’entrée, des casiers attendent les chaussures des visiteurs. Ces derniers mettent des chaussons d’intérieur et se rendent ensuite à la caisse. Le thème de l’exposition (qui change tous les mois et qui a donc été changé hier) est : les jeunes hommes de l’époque Edo. Ce sont des gravures, des estampes japonaises des XVIIIe et XIXe siècles réalisées par des grands maîtres. Le cadre, typiquement japonais, se prête admirablement à ce type d’œuvres. Pour contempler à loisir certaines estampes, on quitte ses chaussons et on monte sur une estrade recouverte de tatamis. Là, dans une vitrine, sont exposées certaines œuvres particulièrement précieuses que l’on regarde assis sur ses talons. Il règne un calme reposant. Les visiteurs ne sont pas nombreux et ils sont d’une discrétion exemplaire. En sortant on découvre un café Doutor en haut de l’avenue. Alors un petit espresso… Sur les murs, des rideaux aux motifs de livres imprimés donnent l’impression d’être dans une bibliothèque ou une librairie. On remarque, juste à côté, une boutique qui ne vend que du pop-corn. En face du magasin, sur le trottoir, des clients, dans une file d’attente d’une dizaine de mètres patientent. Un employé leur donne la carte comme dans un restaurant afin qu’ils fassent leur choix, tandis qu’un autre, à la porte les fait venir un par un et prend leur commande avant 57


de les faire entrer. La file d’attente ne gène pas la circulation des piétons, un espace de 5 à 6 mètres est laissé entre elle et l’entrée de la boutique. Pas mal…

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En deux stations de métro on se retrouve près du parc Shinjuku Gyoen.. Le soleil tape fort en dépit du voile qui flotte sur la ville. On passe une heure dans le parc, surtout dans la partie jardin japonais. On se dirige ensuite dans la partie jardin à la française pour admirer et sentir les roses qui sont presque les seules fleurs ouvertes du parc. Au printemps ce jardin est magnifique avec ses arbres fruitiers en fleurs. On est un peu déçus. Il faudra revenir à l’automne pour y voir de belles couleurs.

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Retour à pied jusqu’à l’hôtel en passant par la gare pour tester le chemin du départ, trouver un ascenseur pour demain matin.

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A la nuit tombante on part se promener dans le quartier où ça se passe : Shinjuku. La température est agréable, en dessous des 30°. Les larges trottoirs et les rues piétonnes grouillent de jeunes badauds. Une ruelle avec un portique orange à l’entrée 63


répand sa musique traditionnelle. On s’y aventure. Des lanternes jalonnent le chemin. Une centaine de mètres plus loin nous découvrons un temple, des gens assis sur ses marches, une allée bordée de stands de nourriture de rue comme à la fête foraine et de jeux pour les enfants. On découvre aussi une placette avec des danseurs et des musiciens. Une sorte de ronde mêle les personnes en yukata et en pantalon chemise. Tous les spectateurs connaissant un peu la chorégraphie sont invités à se joindre au cercle. C’est une sorte de danse des moissons, lente et rythmée par les musiciens qui frappent à grands gestes sur d’énormes tambours. On reste là à regarder le spectacle. On va s’asseoir à notre tour sur les marches du temple. On savoure ce moment empreint de douceur, ce moment s’étire langoureusement.

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Vendredi 2 août Hiroshima

Vers 8h30 on quitte l’hôtel. A la gare de Shinjuku, les tickets de métro achetés la veille ne passent pas. Le contrôleur en faction à qui on les présente avec un air interrogatif regarde la date, nous la montre en faisant une croix avec les poignets. C’est clair. Les tickets ne sont plus valables. On le saura pour la prochaine fois : un ticket n’est valable que pour le jour d’achat. On rachète donc des tickets et on file vers la gare de Tokyo. On achète nos bentos et quelques minutes plus tard le train Nozomi tout blanc nous emporte vers Hiroshima. Quatre heures plus tard et 894 km plus loin nous sommes à destination. Notre hôtel, le Granvia, est quasiment dans la gare. Son hall est immense et magnifique. La chambre 1909 est parfaite. Cosy et confortable comme on les aime. On domine la ville du haut de notre dix-neuvième étage. 73


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Il est 15h30, on décide d’aller au mémorial. Autobus et marche à pied. En trente minutes on y est. Le tramway aurait fait mieux car la circulation est dense et les feux sont très longs. Le seul bâtiment qui a été conservé est devant nous : le Dôme de la bombe atomique. Quelques personnes se recueillent devant les stèles. Il y a soixante huit ans, presque jour pour jour, la plus importante mort collective provoquée par l’Homme s’est produite ici. On n’a jamais fait pire en aussi peu de temps. 75 000 morts en 1,4 seconde. C’est probablement le record de tous les temps, quelle qu’en soit la cause d’ailleurs. On se recueille nous aussi. On traverse le pont qui avait servi de cible en raison de sa forme en T. Dans le parc du Mémorial on fait retentir la note grave de la cloche de la paix après avoir fait un vœu. On a pensé à Arthur et à Léonard, mais aussi à tous les enfants de la Terre.

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On se rend au pied de la statue de Sadako Sasaki. C’est une petite fille née en 1943 qui se trouvait à 2 km de l’explosion. Elle survécut jusqu’en 1955 et mourut de leucémie avant d’avoir réalisé les mille grues en origami qu’elle voulait faire pour voir son vœu se réaliser. Selon la légende, quiconque confectionne mille grues en origami voit un vœu exaucé. Sadako s'attela à la tâche en espérant que les dieux, une fois les mille grues pliées, lui permettraient de guérir. Depuis, tous les enfants du Japon et du monde plient des grues qui sont déposées autour de la statue de Sadako en espérant la paix dans le monde.

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Le musée du Mémorial place bien les choses : responsabilités de chacun des pays, horreurs causées par cette explosion et conséquences. Les photographies et les reconstitutions ainsi que les objets ayant subi l’explosion sont très impressionnants. 77


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Retour à l’hôtel en tramway. Dans les boutiques, sous la gare nous voyons le spectacle de la préparation d’un plat pour des clients d’un petit restaurant : une crêpe, des nouilles fraîches, des germes de soja, du chou émincé, un œuf, du bacon et une sauce brune. Le tout est sauté en trois minutes sur une plancha. C’est la spécialité culinaire d’Hiroshima, c’est l’okonomiyaki. On s’installe dans la gargote et on admire la préparation avant d’engloutir ce repas gargantuesque. On sera bien calés pour la nuit et peut-être plus…

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Samedi 3 août Le torii de l’île de Miyajima La journée commence lentement par la visite du jardin Shukkeien, rapport au repas de la veille au soir. Ici, tous les paysages, les points de vue sont en petit modèle. Encore plus que d’habitude, comme c’est dans les jardins japonais. Les collines, les lacs, les cours d’eau y abondent et en quelques pas on découvre un nouveau paysage. Petits ponts, cascades, maisons de thé au toit de chaume, bosquets… C’est d’une incroyable variété.

Nos pas nous conduisent au château d’Hiroshima avec sa tour aux toits superposés et en quinconce. Il a bien sûr été reconstruit après la guerre.

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L’après-midi est consacré à la merveille : le torii de Miyajima. On est samedi, je crains la foule dans le train, sur le ferry et sur l’île car ce lieu est mythique pour les Japonais. Il n’en est rien. Il y a du monde mais tout est fluide et paisible, comme toujours au Japon. La traversée dure quinze minutes. On arrive sous une chaleur torride. Dès le débarcadère les daims sont là. Ils abondent sur l’île, ils sont protégés. On va en rencontrer partout.

Hélène cherche l’ombre. On emprunte le chemin du front de mer jusqu’au célèbre torii.

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C’est la marée basse. Il est au sec et les visiteurs se promènent à ses pieds. Ils se prennent en photo entre les gigantesques piliers. La taille du portique est ainsi facile à apprécier. Il est colossal. Je n’aurais jamais imaginé qu’il ait cette taille. On ne pourra plus appréhender sa taille aussi bien lorsque la marée aura recouvert la petite baie, noyant les pieds du colosse et chassant les touristes. Je suis un peu déçu de voir toute l’urbanisation, de l’autre côté de la baie, sur la partie « continentale ». Chacun veut se faire photographier en faisant le « V » de la victoire avec le torii en arrière-plan. On s’assoit. On regarde. On admire. On fait ensuite la rue aux boutiques à touristes et aux restaurants. Les enfants se promènent avec des glaces aux couleurs fluo. Elles sont faites à l’aide de glace râpée recouverte de sirop. De vraies glaces pour extra-terrestres ! Les enfants adorent. 84


On s’arrête pour se reposer et déguster… un bol de sobas. Les nouilles sont moelleuses et le bouillon est divin. Tout est là, dans le bouillon. Sobas au bœuf pour moi et aux tempuras de grosses crevettes pour Hélène. Le service est attentionné, efficace et discret, comme toujours.

Après ce repas, on fait les magasins de la rue, plus pour l’air conditionné que par intérêt. On va s’installer en fin d’après-midi face au torii et on attend la tombée de la nuit. Peu à peu on voit monter la marée et refluer les visiteurs vers l’embarcadère. L’île se vide. Mais certains, comme nous, viennent s’installer sur les bancs. La lumière baisse. Les daims viennent chercher à manger auprès des visiteurs qui se font moins nombreux. Ils cherchent du côté des sacs, des poches… L’un d’eux, très insistant, commence à boulotter mon tee-shirt ! Ah, sacrés ou pas, je refuse de me faire déchirer les vêtements. Du pur coton de chez UNIQLO ! 85


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Et puis les lumières s’allument. Le portique se détache soudain beaucoup mieux sur le fond gris-bleu de la côte au loin, qui baigne dans une légère brume. C’est superbe maintenant avec les lanternes allumées tout le long du rivage. C’est calme. On est bien. On aimerait étirer ce moment à l’infini. C’est presque magique. Et puis, à notre tour nous prenons le chemin de l’embarcadère. On rate le ferry à dix secondes près. On prend le suivant, un quart d’heure plus tard. De l’autre côté, on a seulement deux minutes d’attente sur le quai avant de prendre notre train (climatisé) qui nous ramène à Hiroshima en trente minutes.

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Dimanche 4 août Repos à Hiroshima On va juste faire un tour en tramway au centre ville et au Dôme. Il y a beaucoup plus de monde qu’avant-hier. Des collégiens et des collégiennes font signer une pétition pour l’arrêt des armes atomiques. On signe. Petite marche à pied autour du Mémorial.

On se déporte vers les grands magasins pour la fraîcheur. Escalators, ascenseurs… On trouve enfin les moules à onigiris, ces petits triangles de riz fourrés à ce que l’on veut et entourés d’une feuille d’algue. Ce sont des petites boîtes en plastique triangulaires que l’on trouve paraît-il dans tous les magasins à 100 ou à 300 yens. Encore faut-il trouver ces magasins. Retour en tramway. On s’arrête à la gare pour acheter nos billets de train ; Hiroshima-Kyoto demain matin en Shinkansen. Pas de problèmes. 89


Lundi 5 août La grue en origami puis Kyoto On doit prendre le train à 10h47, mais comme l’hôtel est presque dans la gare, on a du temps, on ne se lève pas tôt. On boucle les valises et on règle notre dû à la réception. Avant de quitter l’hôtel et Hiroshima on désire apporter notre contribution en réalisant, nous aussi, une grue en papier. Dans le grand et très beau hall de l’hôtel Granvia il y a une petite table, des feuilles de papier de couleur avec l’explication des pliages… On commence, c’est simple, puis ça se complique très vite. On est un peu perdus au milieu des explications et des schémas. Pas loin de nous, une petite Japonaise et sa maman font les pliages sans notice. Je vais les voir avec mon papier à peine plié et leur demande de l’aide. La petite fille vient de suite à notre table, regarde où l’on en est et nous donne les consignes en … japonais mais en montrant avec 90


son propre carré de papier. Ça y est, on avance. On ne voit pas pourquoi il faut plier comme ci ou comme ça mais on plie, on aplatit, on ouvre... Et puis, tout à coup, on replie une pointe, on en écarte deux autres : la voilà, elle est faite ! C’est bien la grue, symbole du Japon. Pas si mal que cela pour une première. Remerciements à la petite fille. On photographie notre professeure puis nos œuvres. Souvenir.

On se rend sur le quai. Le train blanc arrive peu de temps après. On s’installe. Le wagon est presque vide. On part. En quelques minutes, ça va très vite. La jeune fille passe avec son chariot pour proposer une collation ou un rafraîchissement. Puis c’est au tour du contrôleur. Cinq arrêts plus tard et une heure quarante, nous arrivons à kyoto. On achète nos billets pour Narita, dans huit jours. On prend le métro seulement pour une station : ligne K, station Gojo. On n’échappe pas aux escaliers pour sortir. L’hôtel ou plutôt l’appart-hôtel est là, à quelques dizaines de mètres. Parfait. 91


L’entrée est très japonaise : bois aux murs, galets au sol sur les côtés d’une allée formée de pas japonais. En dix minutes on est au dixième étage, dans notre studio (1006).

C’est exactement ce qu’il nous faut. Cuisine équipée, deux lits, bureau, wifi, télé, salle de bain, coffre-fort, balcon… On déballe toutes nos affaires, on est là pour huit jours. Un thé vert plus tard on est prêts à sortir. Il nous faut aller acheter la base pour les petits-déjeuners et les repas que l’on prendra sur place. J’envoie un courriel à Stéphanie pour lui dire que nous sommes bien arrivés à Kyoto, qu’on va sortir mais qu’il va sûrement pleuvoir d’ici ce soir, vue la couleur du ciel.

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On descend. A peine sortis, on sent de grosses gouttes tomber ça et là. Le ciel est d’un beau gris anthracite à gauche… Hélène retourne à la réception pour emprunter un de ces parapluies transparents qui sont à la disposition des clients et que l’on trouve partout. Elle revient et constate que ça tombe déjà bien plus dense qu’il y a deux minutes. On avise une superette 7/eleven, juste en face, de l’autre côté de l’avenue. On attend le bonhomme vert et on se lance. En quinze secondes de traversée, on est bien humectés de partout. Un éclair, puis le tonnerre gronde. On fait nos achats : lait, café, œufs, beurre, pain de mie, yaourts, saké… On paye à la caisse. Dehors c’est Le déluge II, le retour. Plus personne ne quitte le magasin, tout le monde est devant la porte ou plutôt à côté pour ne pas être éclaboussé. On attend cinq puis dix minutes. Ça tombe toujours aussi fort. On voit à peine le trottoir d’en face. On décide quand même de se lancer, pour si peu de chemin. On attend que le petit bonhomme soit vert et on court. On met les pieds 93


dans dix centimètres d’eau dès qu’on descend du trottoir et ce sur trois mètres de largeur. On ne peut pas y échapper. Le parapluie ne protège pas du tout. Les gouttes d’eau rebondissent au sol et éclaboussent jusqu’à la ceinture. On court et on s’éclabousse l’un l’autre. Nous voici enfin dans l’entrée. On est trempés. Comme si on avait été plongés dans l’eau. En passant devant les demoiselles de la réception, tout dégoulinants, c’est un « Ooooh ! » qui nous accueille et puis un grand sourire avant de s’incliner les mains croisées devant elles. On file dans l’ascenseur. Au studio on se déshabille et on se change puis on met nos affaires à sécher. Un coup de saké, une omelette, une vache-qui-rit, et un café plus tard on est bien, au sec dans les yukatas des Citadines. Repos, courriels et thé vert. Le déluge a maintenant cessé. Je pars explorer les alentours. Je trouve une grande superette avec des fruits, des légumes frais, du poisson, de la confiture (qui nous manquait), je trouve aussi un magasin à 100 yens, un pressing, le tout à moins de cinq minutes de l’hôtel. On va avoir le nécessaire à portée de la main.

Mardi 6 août Shopping et le temple Kyomizu-Dera La matinée se passe en shopping. On remonte l’avenue Karasuma jusqu’à l’avenue Shijo. Il y flotte un air de GrandsBoulevards de Paris avec les Grands magasins. On passe devant notre hôtel de l’an passé, on tourne à gauche pour suivre Kawaramachi, sous les arcades qui nous abritent du soleil déjà très lourd. Voilà les Grands magasins recherchés. Achat d’une valise, les nôtres ne pourraient plus fermer avec toutes nos emplettes. On emprunte les galeries et les petites rues pour regagner notre hôtel. En chemin on s’arrête dans la superette Fresco tout près de chez nous. 94


Repos jusqu’à seize heures. On décide d’aller passer la fin d’après-midi au Kiyomizu-Dera. Trois quarts d’heure de marche, et ça monte, surtout vers la fin. Il y a beaucoup de monde malgré la chaleur. De nombreux groupes font la visite et, ce qui est nouveau, pas mal des Chinois.

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Bon nombre de jeunes Japonaises et Japonais sont en yukata. C’est bien joli pour les photos, dans le cadre de ce temple. Une déception tout de même : le temple principal est toujours en travaux. Une partie importante est enfermée dans une boîte, comme l’an passé, au printemps. Dommage. On redescend. On est épuisés.

Mercredi 7 août Encore du shopping On ne se lève pas tôt du tout. La fatigue s’est un peu accumulée. Vers 10h30 on part en direction de la gare de Kyoto où se trouvent des centres commerciaux avec UNIQLO, MUJI, Yodobashi… Des galeries souterraines relient les centres commerciaux, le métro, la gare… et cela sur plusieurs niveaux. C’est incroyable. On fait nos emplettes. Retour à la 98


base. Il est 15 heures. On a déjeuné chez Doutor. Hélène y a même oublié son parapluie/parasol personnel. On y revient un quart d’heures plus tard. Pas besoin de demander, une jeune fille nous reconnaît et nous apporte l’objet qu’un client aura trouvé après notre départ et aura donné au personnel. C’est bien agréable. C’est la journée pour Hélène. Un peu plus tard, elle essaye des chemises chez UNIQLO, à la sauvage, dans le rayon même, sans passer par les cabines d’essayage. Elle enlève son propre chemisier (elle a un tee-shirt en dessous) et enfile les vêtements. Me voyant dans la file d’attente devant la caisse, ça va être mon tour, elle me rejoint et me tend un chemisier. Nous passons à la caisse, nous payons ce que j’ai acheté plus le chemisier qu’elle a choisi et nous commençons à partir. Une demoiselle de la caisse vient vers nous et tend à Hélène « son » chemisier qu’elle avait laissé dans le rayon où elle essayait et qu’une cliente ou une vendeuse aura rapporté… Repos à l’hôtel.

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Je sors vers 17 heures faire une promenade le long de la rivière Kamo. La lumière est belle. Il y a un peu de fraîcheur. Une grue prend un bain de pieds. Je rentre en zigzaguant dans les petites rues tracées à angle droit. Je choisis à chaque croisement celle qui me plaît : tout droit ou à gauche puis tout droit ou à droite. Et ainsi de suite. J’arrive de la sorte à me déplacer en diagonale.

Jeudi 8 août Fushimi, Inari et Nara Nous allons aujourd’hui à Inari afin de voir le temple aux trente mille torii. C’est un petit train de banlieue qui nous dépose dans le village. A quelques dizaines de mètres seulement de la gare, on entre dans l’enceinte du temple 100


Taisha. Inari est la déesse du riz. On la vénère ici. Cette céréale étant fort appréciée des rongeurs comme les souris, les rats et les mulots, des statues de renards, prédateurs naturels des rongeurs, nous accueillent en nombre dès l’entrée.

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Les premiers torii et les bâtiments sont d’un bel orangé avec de nombreuses dorures. Il n’y a pas encore foule. Une procession de moines passe silencieuse, en file indienne. Il fait très beau. On commence la montée du chemin aux portiques.

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Les torii sont installés l’un derrière l’autre tous les mètres. Ils mesurent trois à quatre mètres de haut. C’est une sorte de galerie dans laquelle on avance. C’est splendide. Le chemin monte, ça s’incurve vers la gauche puis vers la droite, ce sont 103


maintenant des marches, on descend un peu, on monte de nouveau‌ Entre deux torii, se trouve un autel avec des statues portant un tissu rouge sur la poitrine ou des torii miniature.

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Après une grosse demi-heure de marche, nous renonçons aux quatre kilomètres de montée jusqu’au sommet. On bifurque à gauche pour suivre une boucle qui ramène au point de départ.

Il n’y a plus de portiques mais seulement une multitude de temples miniature, de stèles en pierre, d’offrandes, de bougies, de statues… Cet ensemble d’Inari est l’une des plus belles choses que l’on ait jamais vues.

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Il est dix heures trente, nous décidons de prendre le tarin pour aller un peu plus loin, à Uji, le village du thé. Là, le temple du phénix, celui qui orne les pièces de 10 centimes de yen, nous attend. Malheureusement la dame des billets, à l’entrée, nous montre une photographie du temple enfermé, lui aussi, dans des bâches, il est en restauration. Elle nous demande si on veut quand même visiter. On la remercie poliment, vu le prix de l’entrée (qui n’a pas été modifié en dépit de la principale attraction qui ne se visite pas). On se replie vers la gare. Direction Nara, ses daims et son Bouddha assis. Dès la sortie de la gare de Nara l’odeur des daims, ou plutôt de leurs petites crottes rondes comme des billes nous surprend les narines. Un bus plus tard nous sommes dans un parc ouvert où se promènent les daims. Il y en a partout, surtout près des marchands de friandises leur étant destinées. Là aussi, il y a du monde mais pas trop.

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On se dirige à pied vers le temple Todaï-ji qui abrite la statue en bronze de Bouddha. La plus grosse du monde. Le temple est monumental, c’est le plus grand bâtiment en bois qui soit au Japon. De nombreux escaliers à monter puis à redescendre pour franchir les différentes portes des enceintes font souffrir les vieilles jambes. Une dame japonaise, malgré l’aide d’une amie peine à franchir ces obstacles. Je propose galamment mon bras afin de l’aider. Elle accepte avec joie. Et c’est avec Hélène d’un côté et moi de l’autre que nous l’aidons à redescendre les quelques marches. Elle nous remercie. Elle a 80 ans, nous ditelle fièrement, et des problèmes d’articulations. On va ainsi l’aider plusieurs fois encore avant d’arriver devant le Bouddha. On finit par se prendre en photo…

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Le Bouddha est là. Gigantesque. Magnifique. Tout le monde veut se faire photographier en faisant le « V » de la victoire devant la statue. Il est flanqué de deux divinités plus petites.

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On fait le tour des statues. L’un des piliers du temple est percé au ras du sol. Une légende dit que ceux qui parviennent à passer par ce trou « de la taille de la narine de Bouddha » iront au ciel ! Je découvre à quel point être gros est très mal et comme il est facile d’aller au ciel… être mince suffit donc.

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On s’en retourne maintenant vers Kyoto, la tête pleine d’images merveilleuses. Dans le train, un quart des jeunes filles mais beaucoup mois de garçons sont en yukata. C’est superbe. Mais ils ont tous l’I-phone à la main et lisent ou envoient des SMS. Ils vivent dans leur siècle. C’était une journée exceptionnelle. On a eu la chance de voir tant de merveilles en si peu de temps. De tels moments sont rares dans une vie. 114


Ah, les yukatas, on a fini par savoir. C’était pour aller assister à un feu d’artifice dans une préfecture (une ville) proche de Kyoto, à côté de laquelle nous sommes passés en train. Ce qui explique aussi le nombre de personnes en tenue traditionnelle croisées dans la gare de Kyoto.

Vendredi 9 août Gion, le quartier des geishas On va acheter une valise pour Hélène et des vêtements pour nous deux. La valise, parce que nous avons fait tant de shopping que nos valises ne suffiraient plus. Il fait plus de 40° en température ressentie. On fait la chasse aux lieux climatisés. En toute fin d’après-midi une longue promenade le long de la rivière où un peu de vent et de fraîcheur invite à s’asseoir. Il y a beaucoup de jeunes gens au bord de l’eau.

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Quelques grues trempent encore leurs pattes dans le courant. Elles ont dû trop marcher, comme nous aujourd’hui… C’est le moment de la promenade pour les chiens aussi. Pas nombreux. On traverse la rivière Kamo en empruntant le pont de l’avenue Shijo, celle qui conduit au quartier de Gion. Encore une fois la lumière est belle et Gion nous apparaît sous son plus beau jour. Les touristes sont nombreux.

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Les restaurants se préparent pour la soirée. Des jeunes filles en yukata se placent à l’entrée pour accueillir les clients. Nous ne croisons pas de geikos. Elles sont peut-être dans ces taxis aux vitres opaques à l’arrière qui passent et nous dépassent dans les petites rues de Gion.

Samedi 10 août Le Ryōan-ji Le réveil nous sort du sommeil à 7 heures. On a prévu de passer un long moment au jardin de rochers du temple Ryōanji. Un taxi nous emmène par un chemin incompréhensible (pour moi qui ai regardé le plan de la ville avant de partir). On arrive un peu avant 9 heures. C’est déjà ouvert depuis 8 heures. Nos informations sur le guide étaient fausses. On traverse un premier jardin bordé d’un étang. Des milliers de lotus en fleurs couvrent la surface. Des roses, des jaunes et des blancs. C’est magnifique.

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On arrive à l’entrée du jardin sec. Il faut se déchausser et ranger ses souliers dans un casier.

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Nous y sommes. Il est là. Pas plus de dix personnes sont assises sur la terrasse en bois qui permet d’admirer l’ordonnancement des rochers sur le parterre de graviers ratissé. C’est parfait de beauté. On s’installe. On va rester là près d’une heure à contempler et à méditer. C’est pur, c’est calme… Jusqu’à la venue d’un groupe de touristes espagnols et de leur guide puis d’un autre d’allemands qui vont venir troubler la sérénité et le silence du lieu. Mais c’est assez court. Pas plus de deux minutes d’agitation chacun. Ils ont tant de choses à voir aujourd’hui à Kyoto… On resterait (je resterais) des heures à méditer (c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été créé au XVI ou XVIIe siècle et rénové en 1799), mais on se résigne à partir. On remet nos souliers et on fait le tour de l’étang. Il y a toujours le grand arbre avec sa béquille sur l’îlot. Les angles pour photographier abondent. Nous sommes presque seuls. 124


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On va rentrer en train ou en bus. On a repéré sur le plan une station de train ou de métro. On s’y rend par des petites rues. Alors que l’on est devant le quai d’une gare, un peu déserte, un monsieur nous demande s’il peut nous aider. On lui explique 127


notre projet. Il nous invite à prendre un bus plutôt que le train. Il y en a un qui va dans notre quartier et qui passe un peu plus loin. On suit ses conseils. A la station, une dame un peu âgée et sa fille (probablement) attendent. On se renseigne auprès d’elles pour savoir de quel côté de la rue est le bus qu’il nous faut prendre. C’est ici, de ce côté. Dix minutes plus tard le bus nous emmène vers la gare de Kyoto. C’est parfait. Finalement c’est à peu près aussi rapide que le taxi. Repas et repos au studio. Vers 17 heures, l’envie de se rendre au Chemin de la philosophie nous prend, pour profiter de la fraîcheur et des jolies illuminations qui ne doivent pas manquer d’exister le long du ruisseau. On sort mais des éclairs et le tonnerre nous font vite rebrousser chemin. Ça va tomber !!! Une heure plus tard, rien ne s’est passé et le ciel s’est calmé. Hélène a été ravie de pouvoir voir la fin du film que notre première sortie avait l’obligée d’interrompre. On repart. Métro, changement puis sortie à la station Keage, juste devant l’hôtel Westin Miyako où on avait logé avec Maho en 2003. Et là, on ne se souvient plus trop bien du chemin. On demande plusieurs fois si on est sur le bon chemin. Mais « The philosophic trail » ça ne dit pas grand-chose aux gens… Ils essayent pourtant de comprendre et finalement semblent comprendre et nous indiquent quelque chose que nous ne comprenons pas. Ça semble en tout cas compliqué. Mais comme on n’est pas sûrs qu’ils ont compris la question, on les remercie vivement de leur gentillesse et on continue au pif et selon nos vagues souvenirs. Et puis, c’est un couple de nôtre âge que l’on croise. Ils parlent anglais tous les deux. Ils nous indiquent que nous tournons le dos à notre objectif. Après quelques tentatives d’explication, ils nous disent qu’ils vont juste à côté et qu’ils peuvent nous y conduire. On accepte avec d’autant plus de joie que la nuit commence à tomber. Ils vont ainsi nous guider pendant plus d’un quart d’heure en devisant avec nous. Ils font tous les matins et tous les soirs une très longue promenade (il est 128


diabétique et ça lui est nécessaire). Ils connaissent un peu l’Europe. On passe par les temples qu’ils nous font admirer. Peu à peu je me dis que je vais avoir du mal à retrouver le chemin pour le retour. Et puis c’est là, à cent mètres, sur la gauche, que commence le Chemin. On se quitte non sans les avoir remerciés d’avoir été aussi gentils. On se quitte. Je n’ai rien pour leur donner nos coordonnées en France. Dommage. Voilà le Chemin avec la petite rivière. C’est tout sombre. Pas de jolies lanternes comme on l’espérait. Tout est fermé… Alors ni une ni deux, on rebrousse chemin. Au début ça va. Et puis, un peu plus loin on a des doutes. On essaye de faire plus direct, moins poétique que le chemin aller. Et ça marche, on se retrouve au métro, station Keage ! On a fait une belle balade. Dimanche 11 août Le temple Sanjusangen-do

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On se rend à pied au temple situé de l’autre côté de la rivière. Une petite demi-heure de marche nous suffit pour y être. A l’entrée on se déchausse et on entre dans le bâtiment de 120 mètres de long qui abrite les 1001 statues de Kannon, divinité 130


de la compassion. Toutes les statues ont des expressions différentes. Certaines d’entre elles datent de la fondation du temple en 1164. Au centre de l’édifice en bois, trône la statue de trois mètres de haut représentant Kannon à onze visages. Au pied des statues, tout au long du bâtiment, sont disposées 28 statues de divinités d’origine Hindouiste. Elles sont toutes recouvertes d’or. C’est un spectacle impressionnant que celui de cette accumulation de divinités. Mais on n’a pas le droit de photographier. Le jardin qui entoure le temple ne présente pas d’intérêt particulier. La chaleur est accablante. On cherche l’ombre dans les rues, mais vers midi, c’est une denrée rare. En fin d’après-midi on se rend du côté de Shijo et des galeries couvertes : Teramachi et Nishiki. Une joyeuse foule déambule dans les galeries et sous les arcades des avenues. On écume les boutiques à 100 yens et 300 yens. On retourne chez le marchand de thé où nous étions venus il y a un peu plus d’un an. On se réapprovisionne en thé vert matcha.

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La température est agréable grâce à l’air conditionné des échoppes qui se répand dans l’allée. On rentre au studio après quelques achats pour le repas, dans une superette. On prend les petites rues qui nous séparent de 132


l’hôtel. Elles sont calmes en dehors des taxis qui les empruntent pour éviter les longs feux rouges des grandes avenues.

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Lundi 12 août Le jardin botanique En quelques stations de métro on est au jardin botanique situé au nord de Kyoto. Il fait un temps superbe, mais très chaud et la fraîcheur des ombrages est plutôt agréable. Quelques jolis bassins avec des lotus et quelques arbres en fleurs. Peu de choses remarquables en cette saison dans ce jardin. L’aprèsmidi est consacré au shopping. Oui, encore. Mais près de la gare puis vers Kawaramachi.

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Mardi 13 août Le Shinkansen puor Narita Il est dix heures, le train nous emmène à vive allure vers Narita. On a juste un changement à Shinagawa. On change de niveau et de quai. Encore une heure et nous sommes au Mercure. Dixième étage. On s’installe, on se douche et on sort pour une promenade jusqu’au temple, en bas du village. On suit la petite rue bordée de boutiques de souvenirs et de restaurants qui serpente jusqu’au temple. On passe une petite heure dans le jardin qui sert d’écrin au temple. La chaleur est étouffante. On remonte lentement vers l’hôtel. On se renseigne à la gare pour le train de demain matin : direction l’aéroport de Narita. Il y en a toutes les 15 minutes. Quai 5. C’est 250 yens.

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Mercredi 14 août Le retour Lever à 7 heures. Petit déjeuner chez Doutor, en face de la gare de Narita. Train. Aéroport. Formalités après l’enregistrement et la sécurité. A la boutique hors taxes j’achète du Whisky japonais. Un Hibiki et un Suntory. De bons moments en perspective. Dans la salle d’embarquement les hauts parleurs diffusent du jazz. Piano cool. La moquette adoucit les sons. Air conditionné. L’équipage du A-380 passe. On embarque. Dix heures de vol dans la cabine supérieure arrière. On survole la Chine, la Sibérie, la Finlande (Jyväskylä, Helsinki) puis on plonge vers le sud… On est arrivés. Police. Pas de queue. On attend les bagages. A côté de moi un jeune Japonais répète des phrases en français dans un guide pour la vie courante à Paris. Je lui demande s’il s’exerce pour le français. En fait, il ne parle pas le français et répète phonétiquement des phrases clef. Il me dit que oui, qu’il travaille sa prononciation et sa mémoire et me demande de prononcer les phrases pour les entendre « Où est la boulangerie ? », « Combien coûte un ticket de métro »… autant de questions dont il ne comprendra rien à la réponse ! On parle en anglais qu’il possède un peu. Il est en voyage de noce à Paris. Son épouse est là. On attend toujours les bagages. Elle parle mieux anglais que lui. Ils vont dans un hôtel près de l’Opéra. Ils me demandent ce qu’il faut manger (dans le guide avec les photos), ce qu’il faut voir à Paris. Il me montre quatre pages avec des photos de Paris mais aussi le Pont du Gard, le Mont-Saint-Michel, le Mont-Blanc, les châteaux de la Loire… Ils ont prévu de prendre un bus qui les dépose à l’Opéra. Ils me demandent où le prendre. Je pose mon joker et dis que ma femme qui attend, assise, là-bas saura certainement. Ça y est, on a tous nos bagages. On rejoint Hélène. Elle prend les choses en main. C’est un bus de la RATP. On les conduit donc à la station. On est arrêtés par des membres de la sécurité. Le bus 140


est bloqué depuis 45 minutes. Un coli suspect est quelque part dehors et toute circulation est arrêtée. Ils vont faire exploser le bagage. Personne ne sait combien de temps cela va durer. On propose au jeune couple de les emmener avec nous en RER B jusqu’à Châtelet-les-Halles et de les mettre ensuite dans Le RER A qui, en une station, les conduira à Auber. Ils seront alors à 800 mètres de leur hôtel. Le RER B est un omnibus qui fait tous les arrêts jusqu’à Châtelet-les-Halles. Avec nos bagages on est un peu encombrés. La promiscuité est de plus en plus prégnante, au fil des stations. Un musicien vient nous soûler dans le wagon… Quel changement pour ces jeunes mariés par rapport au métro de Tokyo. J’ai un peu honte. On arrive enfin à Châtelet. On descend. Il y a la foule sur le quai. En plus, ça ne sent vraiment pas bon. Avec bien du mal on trouve le quai et on le met dans le RER A qui doit les conduire à destination. Au revoir. Ils ont nos coordonnées téléphoniques et nos adresses de courriel. On espère que tout va bien se passer. On arrive enfin chez nous. Le voyage est terminé. Que d’aventures !

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