YaNoo Le Mag Septembre 2012

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YaNoo Le Mag Mars2012 - numéro 23

ULTRA MARIN RAID DU GOLFE DU MORBIHAN

La Loire Intégrale 2012

SOMMAIRE           

Loire Intégrale 2012 Caisse d’épargne Defi du Jerzual 24H de Ploeren Effinov Sport Zoom sur Marc Etiemble Portrait de Gilles Pallaruello Les stages course à pied Le 1er marathon Organisateurs Carnet Entrainement

YaNoo Le Mag Septembre 2012 Photo couverture —Photos YaNoo— Rédaction : Christophe Faligon, Thierry Lefeuvre, et tous les interviewés


Loire Intégrale 2012 une première édition réussie !

Annie et Dominique ont mis en marche cet été leur première édition de la Loire Intégrale. Une petite dizaine de coureurs s’était inscrit sur la Loire Intégrale ou la Orléans –océan ! Un format de course aussi long que celle de la Transegaule mais avec un voyage en lien avec le plus grand fleuve de France. 15 jours de beau temps, une ambiance très intimiste, très soudée, et une réussite assurée pour cette première édition. Victoire de Hervé Rozec sur l’Intégrale et Gouzy sur la Océan.

Fin juillet 2013, Annie et Dominique vous donneront rdv pour leur seconde édition. Toutes les infos sur YaNoo, ainsi que tous les résultats & photos !





Le cœur des 24 heures de Ploeren bat pour le Téléthon

Depuis décembre 2003, l’association Ploeren endurance organise ses 24 heures pédestres, en faveur de l’AFM (Association française contre les myopathies). Parti d’un simple relai de ses adhérents, le club espère aujourd’hui faire connaître sa course circadienne comme une course à part entière. Ce format de compétition séduit encore les mordus d’ultra-endurance. Chaque année, le nombre des participants augmentent. Des spécialistes des 24 h Depuis sa création, les 24 heures de Ploeren se félicitent d’avoir vu passer des athlètes de belle envergure. René Heintz, Jean-François Harruis, Christian Efflam, Jimmy Boubakeur, Frédéric Bertrand mais aussi des centaines de spécialistes venus étoffer le peloton des compétiteurs. L’édition 2011 a vu un nombre d’inscrits encore jamais égalé avec une centaine de participants sur les trois courses. Les organisateurs se réjouissent de voir la cagnotte des dons augmenter car la compétition soutient la lutte contre les maladies neuromusculaires, en reversant l’intégralité des engagements. Une course test Même si les épreuves ne sont pas labellisées et ne comptent pour aucun championnat, la boucle de 1 000 mètres offre aux concurrents un standard de la discipline, avec un passage à l’intérieur de la salle du Spi à chaque tour. Les coureurs pourront même suivre la progression de leur performance, au fil des boucles, sur un tableau électronique. Anniversaire L’association fêtera sa 10e édition les samedi 8 et dimanche 9 décembre. L’équipe d’organisation relève le défi et le pari de faire encore mieux cette année. L’événement se présentera à nouveau sous la forme d’une compétition de 24 heures en individuel et par équipe de six, de 12 heures et 6 heures en individuel. Mais des nouveautés sont déjà prévues. Des associations sportives de la commune viendront réaliser leur manifestation sportive aux côtés des coureurs, au rythme des musiciens, chanteurs et danseurs.

http://www.ploeren-endurance.fr



Marc Etiemble, 41 ans, d’Epernay dans la Marne. Ce fada de l’ultra n’est pas comme les autres, il est diabétique de type 1 aussi appelé diabétique insulinodépendant…mais grâce à son mental d’acier et ses convictions, il renverse des montagnes…Son palmarés est bien fourni : tenez, en 2011, pour sa première participation aux 6 jours d’Antibes, il fait preuve d’un sens tactique exemplaire en rattrapant un à un ses adversaires pour remporter l’épreuve avec 838km au compteur, rien que ça! Grâce à la course à pied, Marc oublie sa maladie et même si celle-ci lui joue parfois des tours, il prend son mal en patience et repart de plus belle sur les chemins qui le mènent souvent sur les podiums! En 2011, il a remporté les 24h de Rennes (211km), de Saint Fons (200km) ainsi que les 6h de la Gorgue (77km). Cette année, il a remporté le 24h d’Eppeville avec 207km. Même si Marc est plus performant sur longues distances, il ne laisse pas de côté la route et les cross pour travailler la vitesse. Voici ses quelques chronos de référence : 32’04 sur 10km, 1h11 sur semi, 2h31 sur marathon, 7h46 sur 100km et 214km sur 24h. Partons à la découverte de ce runner sympa et atypique, un mélange de courage, de volonté et de talent!

Quand et comment as-tu débuté la course à pied ? A quoi penses-tu lorsque tu cours de si longues distances ? Comment es tu arrivé jusqu’à l’ultra? "J'ai commencé à courir en 1991 avec un copain qui était marcheur. Je n'aimais pas courir, j'ai commencé par courir 5 km, puis c'est devenu une drogue au fil du temps, depuis je n'arrête plus!! J'ai commencé l’ultra en 2000 sur le 100 km de Gerardmer par l'intermédiaire d'un entraineur qui en faisait."

"Je pense toujours à tous ces diabétiques qui ne peuvent pas courir comme moi, la maladie n'est pas un obstacle." Comment gères-tu ton ravitaillement sur un 24h?

"Sur 24 heures, je mange de la purée, et plein de choses que je trouve sur les ravitos !! Je suis gourmand, à AnPeux tu citer quelques contraintes de ta maladie dans tibes la nuit c'est royal le ravito, mais j'amène toujours des trucs qui me font plaisir pour avancer." la course à pied ? "Ah cette maladie n'est pas trop compatible avec l'ultra, je fais toujours des hypos et perd beaucoup de temps dans les courses. Parfois sur un 24h, je peux perdre 1 à 2 heures à cause de ces hypos, mais je veux démontrer qu'on peut faire de l'ultra quand on est diabétique!! Diabétique rien d'impossible !" Quels ultras as-tu couru ? Quelle est la plus belle course que tu as couru? "100 km de Gérardmer, Royan, Cleder ; 24 heures de Saint Fons, d’Eppeville, d’Aulnat ; 6 jours d’Antibes, Eco-Trail de Paris, U.T.M.B, Courir en Aubrac, Trail du Pays d'Argonne. La plus belle, c'est Antibes 2011, 838 km de bonheur pour vous!!"


Tu as remporté les 6 jours d’Antibes en 2011, combien de semaines de prépa sont nécessaires ? Quels souvenirs gardes tu de cette course ? "Je dirai 4 mois de préparation pour Antibes. Une année, je l'avais regardé sur le site en direct, je m'étais dit que je la ferai en 2011, cette course est magique, je m'étais toujours demandé combien de km je pourrais faire en 1 semaine, maintenant je sais!! Tu penses à plein de choses sur ce genre de course, il faut être très vigilant surtout la nuit. Je reviendrai sur un 6 jours, mais pas pour le moment, cela coûte très cher, j'avais deux suiveurs. Une course comme Antibes coûte entre 2500 et 3000 euros, j'inclus tout, mais cette année, ça ne s’est pas passé comme je l'aurais voulu, c'est peut être la course de trop !! J'ai pris cette décision de repartir sur du court, et de reprendre une licence. En 2013, je ferai juste un 24 heures et les cross, 10 km, si je tiens ma parole !!! Mais c'est très dur de quitter l'ultra parce que tout le monde est solidaire, je me suis fait plus d'amis sur ces courses que sur les courses en dessous du marathon, je fais un petit coucou à tous ces coureurs que je connais, c'est dur de quitter l'ultra...."

Combien d’heures t’entraines-tu par semaine ? Combien de temps peut durer une séance type prépa ultra ? "Quand je prépare un ultra, je me fais des séances qui peuvent durer 6 heures maxi!! bon maintenant j'ai un entraineur qui fait de l'ultra mais pour lui les longues sorties, il n'y croit pas donc maintenant c'est maxi 3 heures, et en totalité par semaine ça peut aller jusqu'a 200 km avec une douzaine d'heures." Quelle est ta séance d’entrainement préférée ? "J'aime les 1000m, 3000m, je kiffe ces séances!! un peu moins les séances VMA mais il faut en faire…"

La course qui te fait rêver ? "Toutes les courses me font rêver, et je n'aurai pas assez d'une vie pour toutes les faire, c'est dommage…"

Merci Marc, continue de prendre autant de plaisir!

Si tu étais une route, une montagne ou un chemin, tu serais ? "U.T.M.B !!! C'est magique ce chemin, avec ces paysages à te couper le souffle!" Quelle est ta citation favorite ? "Circadien diabétique, rien d'impossible"

Marc recherche des coureurs qui comme lui sont diabétiques et pratiquent la course à pied. Si vous êtes concernés, adressez nous un mail à l'adresse suivante : couriraunord@gmail.com


Gilles Pallaruelo Spartathlète Puissance 10 Cet homme-là n'est pas forcément un exemple à suivre. D'ailleurs, encore faudrait-il être capable de le suivre... Entre février et septembre 2011, le Bordelais Gilles Pallaruelo a couru et terminé cinq courses de plus de 200 kilomètres (1) auxquelles il faut rajouter trois épreuves de 100 km et un menu fretin d'autres coursettes à peine plus plus courtes. Même un tout petit marathon près de la maison, celui du Médoc, aussitôt suivi l'après-midi même par une autre compétition de 12 heures sur laquelle il couvrira 93 km supplémentaires... Mais la plus belle de toutes, clame-t-il sans répit, s'appelle Spartathlon. Le summum de son année sportive, toutes ses autres courses lui servant en réalité à se préparer pour celle-ci et à affronter dans les meilleures conditions les 245 kilomètres de son parcours mythique. L'an dernier il bouclait l'épreuve avec succès pour la 10ème fois en 11 participations (un seul abandon lors de sa première participation en 2000). Interview-flash, à l'arrivée de ces 32 heures et 34 minutes de bonheur entre Athènes à Sparte, d'un homme à l'enthousiasme communicatif, dopé à l'optimisme. Gilles, qu'est-ce qui te ramène en Grèce chaque année ? J'y viens pour plusieurs raisons et c'était ici ma 22ème course en Grèce depuis 2000. J'y ai aussi couru l'Olympienne, plusieurs 24 heures, un 7 jours, et même sur invitation en 2009 pour une course en duo avec Yiannis Kouros sur 275 km entre les Météores et Delphes. J'aime l'accueil dans ce pays chaleureux où l'on sait prendre le temps de vivre. J'aime aussi son climat car je préfère courir dans la chaleur alors que le froid m'occasionne parfois des problèmes intestinaux. Les courses de plus de 200 km et les 48 heures sont celles qui m'attirent le plus parce qu'il faut y passer deux journées et donc au moins une nuit, et c'est dans celles-là que je me sens le mieux. Dans ce type d'épreuves, on doit obligatoirement gérer le manque de sommeil et c'est à partir de là que les choses deviennent intéressantes, la fatigue fait sauter les barrières et tomber les masques. Rapidement, on ne court plus contre les autres mais avec les autres. Et pourquoi le Spartathlon, sans faute, tous les ans ? J'y reviens pour plusieurs raisons et d'abord pour son tarif très abordable car je m'organise chaque année cinq ou six déplacements pour courir à l'étranger et je me refuse à trop taper dans le budget familial. Le Saprtathlon a ceci de particulier que c'est une course que tout le monde ne peut pas finir du fait de ses barrières horaires (NDLR 36 heures pour 245 km). La moyenne de finishers le prouve bien qui tourne chaque année autour de 40 à 50%. Les courses où l'on sait au départ que tout le monde peut finir ne m'intéressent pas beaucoup. Au Spartathlon il y a aussi le plaisir de retrouver les habitués de l'épreuve et ce mélange de nationalités, plus de 30 représentées cette année. Je pense connaître maintenant au moins 30% des participants. Et puis cette course est idéalement placée à la fin du mois de septembre. C'est pour moi comme une bouffée de soleil et d'oxygène avant d'attaquer l'automne et l'hiver, je sais que ça va me permettre de tenir jusqu'à Noël. Au Spartathlon, c'est simple, j'aime tout, même ce que les autres n'aiment pas, la circulation, les embouteillages, la pollution, les ravitaillements tièdes... Comment arrives-tu à organiser tes multiples activités entre vie de famille, profession de cadre supérieur, course à pied intensive, sans compter une activité d'entraîneur de football ? C'est une question d'organisation et de gestion de priorités. Pour moi, tous les jours de la semaine, quoiqu'il arrive, le créneau 11h30 – 13h30 est réservé à mon entraînement. Le soir, je m'occupe de mon club de foot où j'entraîne les jeunes. Et de la famille bien sûr, j'ai trois enfants encore scolarisés. Suite ...

Gilles en compagnie du Grec Yiannis Kouros, quintuple vainqueur du Spartathlon


Ensuite, la totalité de mes congés est consacrée au sport, soit pour le foot, soit pour des déplacements de course, toujours avec mon épouse, parfois avec les enfants qui aiment également cela. Je travaille 8 heures par jour et j'ai la chance de peu dormir, disons autour de 4 heures par jour. Il me reste donc 12 heures pour le reste de mes activités. Tu te rends compte ?... 12 heures, c'est énorme !!! Je trouve encore le temps de lire, je suis abonné à une douzaine de magazines qui ont trait soit au sport soit à la psychologie. La lecture, c'est très important, cela permet de s'échapper. La part psychologique, c'est important dans ta pratique de l'ultra ? Absolument ! Ces lectures m'aident à trouver l'énergie, à comprendre comment l'emmagasiner, la concentrer et la restituer au bon moment, au bon endroit. Je m'intéresse au bouddhisme et j'ai lu tous les livres de Matthieu Ricard. Il faut chercher à atteindre l'équilibre entre action et contemplation car c'est là le chemin vers la non-violence. Action : courir, Contemplation : repos du guerrier... Quand cela fonctionne, on tend vers le sublime. La course est pour moi clairement un anti-stress face à certains aspects de la vie quotidienne et du travail. Je vois quatre piliers dans la vie : famille, travail, temps pour soi et spiritualité. Quel est le but de la vie ? Ce sont aussi les rencontres qui permettent d'y répondre et justement, ici, on fait des rencontres exceptionnelles de gens simples, humbles, chaleureux, équilibrés et bien dans leur pompes. De quoi a-t-on besoin pour vivre ? Manger, boire, dormir, du chaud et du froid... En cela, un ultra comme le Spartathlon est une métaphore de la vie, tu te rapproches des vraies valeurs. Un peu comme un moine bouddhiste. Manger, boire, composer entre la chaleur diune et le froid nocturne. Je suis zen et, à l'approche de mes 50 ans, je me dis que je peux mourir demain, j'ai bien vécu, connu de belles rencontres, réalisé de beaux voyages. Je suis serein et la mort ne me fait pas peur. Mais j'aimerais bien quand même avant terminer 20 fois le Spartathlon (2) ! Et physiquement, pas de soucis ? Je suis un ancien footballeur, j'ai démarré à 6 ans aux Girondins de Bordeaux, j'ai joué au niveau national en Juniors et puis j'ai fait une petite carrière en DH. A 33 ans, j'ai dû stopper, les deux genoux HS, ligaments croisés et tendons rotuliens opérés. C'est alors que je me suis tourné vers la course à pied. Pas de souci depuis 15 ans et j'affirme que côté course à pied, plus j'en fais, mieux je me sens physiquement. C'est l'intensité de course qui est source de blessures, pas le volume, et moi je ne vais pas vite, je « mouline », je cours au feeling, sans montre, sans GPS, sans cardio, et je cherche tout simplement toujours en priorité à atteindre la ligne d'arrivée. Propos recueillis par J.-B. Jaouen (1) Ariane 200 km Challenge (200 km, Guyane), Nove Colli (202 km, Italie), Ultrabalaton (212 km, Hongrie), Intégrale de Gégé (243 km, Finistère), Spartathlon (245 km, Grèce). Suite au tremblement de terre au Japon et à l'accident nucléaire de Fukushima, il a choisi d'annuler sa participation à la Sakura Michi (250 km) à laquelle il devait également prendre part. (2) Au Spartathlon, le record de participation est détenu par un Finlandais (26 participations) et le record d'éditions terminées par un Allemand (16 fois). Les deux coureurs français ayant connu le plus de réussite sur cette épreuve sont Thierry Foucaud et Gilles Pallaruelo, totalisant chacun 10 succès. Gilles a fait le pari d'en terminer 20. Sur l'édition 2011, il se classe 38e et premier Français en 32h34' d'une course remportée par l'Italien Ivan Cudin en 22h57' et que 143 coureurs sur 285 partants ont terminé dans les délais.


Devenez fan d’Esprit Ouest et profitez des bons plans musique et running de votre région ! Partenaire de nombreuses salles de concert, festivals et événements sportifs de la région, la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire vous réserve des informations et offres exclusives. Avec Esprit Ouest, vous serez les premiers à tout savoir du meilleur de la musique et du running à l’Ouest !

Les prochaines courses Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire : 9 septembre : le Tour des Sitelles à Montfort-le-Gesnois 14 octobre : les Foulées du Tram à Nantes 11 novembre : le Cross du Courrier de l’Ouest à Angers 2 décembre : le Cross Départemental de Montfort-le-Gesnois

Nouveau module gratuit sur les sites de YaNoo vous permettant de rechercher des coureurs pas très loin de chez vous qui déclare un entrainement ou alors c’est vous qui proposez un entrainement à des coureurs de votre coin ! Ne courez désormais plus tout seul !!!


2 nouveaux stages Course à pied en 2012 avec YaNoo —————————————-

Stage Course à pied 100 % femme le 24 & 25 novembre 2012 - Melgven (29) - Sud Finistère Stage uniquement réservée pour les femmes. Animées par Maryse Le Gallo et karine Pasquier. Présence d'un médecin femme pour une intervention le samedi apm.

Stage Course à pied pour entraineur et athlète entraineur le 17 & 18 novembre 2012 - Melgven (29) - Sud Finistère

Stage ouvert à tous mais dédié entraineur et athlète entraineur et coureur avec des notions en entrainement. L'intervenant est un intervenant de luxe en la personne de Pascal Balducci, entraineur d'Erik Clavery, Julien Chorier, Thierry Breuil, Thomas St Girons ...

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Le 1 marathon Pierre de Coubertin souhaitait restaurer les Jeux Olympiques. Le 15 septembre 1894, Michel Bréal, professeur de grammaire comparée au Collège de France, membre de l’Académie française et helléniste de belle réputation lui proposa de devenir membre du Comité olympique. Dans le même temps, il suggéra au baron de ressusciter le souvenir du messager grec mort au terme de son périple entre Marathon et Pnyx (490 av J-C). « Puisque vous allez à Athènes, voyez donc si l’on peut organiser une course de Marathon. Cela aura une saveur antique. Si nous savions le temps qu’a mis le guerrier grec, nous pourrions établir un record. Je réclamerai pour ma part l’honneur d’offrir la coupe de marathon. » Ainsi fut fait, et grâce au baron Pierre de Coubertin, le 10 avril 1896 à 13h 56 était donné le départ du marathon des 1ers J.O de l’ère moderne entre Marathon et Athènes, 40 km. Combien étaient-ils sur la ligne de départ ? Vingt-cinq est le plus souvent cité comme le nombre de concurrents rassemblés à Marathon la veille de la compétition. Mais effrayés par la légende maléfique du célèbre soldat de l’antiquité et avertis des risques d’insolation, sept d’entre eux se seraient esquivés à la faveur de la nuit. C’est donc dix-huit coureurs qui auraient pris le départ. Parmi eux quatre étrangers : l’Australien Edwin Flack, le Hongrois Gyula Kellner, l’Américain Arthur Blake, et le Français Albin Lermusiaux, champion de France de cross 1895. Sur l’aire de départ, un petit homme brun d’1,60 m, moustachu, âgé de vingt-cinq ans et totalement inconnu, le grec Spiridon Louys, dossard n°17.

La légende veut que Spiridon Louys était berger, originaire du village d’Amaroussion, faubourg de la capitale grecque. On disait aussi qu’il gagnait sa vie comme porteur d’eau de source médicinale et qu‘il était également messager. La réalité est toute autre, enrôlé dans le 1er régiment d’infanterie sous les ordres du colonel Papadiamantopoulos, Spiridon Louys se fit remarqué par son endurance à la marche. Ce colonel qui appartenait au comité d’organisation des J.O aurait persuadé Louys de prendre part au marathon. Les voilà partis ! Entourés de cavaliers, de cyclistes et d’une carriole transportant médecins et médicaments. Durant les dix premiers km les coureurs restent groupés, mais la chaleur et le vin en guise de réconfortant feront des ravages. Avant la mi-course, Lermusiaux passe avec 3 km d’avance sur Flack qui précède Blake et Kellner. Spiridon Louys a plusieurs minutes de retard. Déjà des concurrents se sont évanouis. Au 23e km, l’Américain Blake abandonne. Peu après le 30e km, Lermusiaux, victime de crampes marche, il est passé par Flack et par Louys qui est alors en 2e position. Au 32e km, Lermusiaux arrête dans un état comateux, il reprendra connaissance dans une petite carriole, à ses côtés gît Flack évanoui. En effet, l’Australien a été passé par Louys au 33 e km et se maintiendra à moins de 20m du grec jusqu’au 36e km où il vacillera dangereusement avant d’aller rejoindre Lermusiaux dans la position horizontale. Il reste alors moins de 4 km à Louys pour franchir la ligne d’arrivée, ce qu’il fera devant une foule considérable de 60000 personnes dans un temps de 2h58min50s. 2e le Grec Haralambos Vasilakos 3h06min03s et 3e le Hongrois Gyula Kellner 3h09min35s.

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Spiridon Velokas, arrivé 3e fut disqualifié pour tricherie. En effet après enquête, il s’avéra que Velokas avait caché dans un parc un cheval et sa carriole. Et, harassé, il accomplit en voiture une partie du trajet, avant de finir à pied…

Spiridon Louys, le héros du jour, « Le Napoléon du jarret » parait très à l’aise au milieu de cette société brillante et raconte à ses voisins de table qu’il a communié le matin même de la course en recommandant à Dieu « L’honneur de sa patrie ». Le Roi se lève et dit en français quelques paroles, et rappelant l’enthousiasme soulevé par l’arrivée du vainqueur de Marathon, il assure que c’est la manifestation sponLe dernier jour, un banquet fût organisé dans tanée d’un peuple qui se sent renaître. une salle du Palais Royal, présidé par le Roi, les princes Constantin, Georges et Nicolas. : archives CIO, sur cette photo du départ du mara200 convives y assistaient, à une des places Photo thon le 10 avril 1896, on compte une trentaine de concurd’honneur, « Le paysan vainqueur de la rents, donc plus que les dix-huit annoncés. course de Marathon » à ses côtés, les gagnants des principales épreuves, les Les géants de la course à pied, Tome 2, Noël Tamini représentants de la presse internationale, des Grandeurs et misères des marathons olympiques, Rayofficiers, des princes, des diplomates et des mond Pointu athlètes. La Presse, avril 1896 Page

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