Travailler Ensemble
SU ÉDIT R L’ I O N EM S PL PÉC OI IA D U LE RA BL E
Mai 2011 - Numéro 4
Le magazine d’information mondial sur les coopératives et les entreprises détenues par leurs travailleurs dans le secteur de l’industrie, de l’artisanat et des services
Le Japon se redresse Fonds d’urgence pour les coopératives de travail associé au Japon
JWCU, l’organisation des coopératives de travail associé fait état d’une situation d’urgence au sein de ses membres après les répliques qui ont touché le pays. Un fond d’urgence a été mis en place afin d’aider les coopératives. Dossier complet en page 24.
DES COOPÉRATIVES: DES ENTREPRISES POUR UN MONDE MEILLEUR
DANS CE NUMÉRO ÉDITORIAL
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INTERCONTINENTAL
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EUROPE
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INTERVIEW
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AMÉRIQUE DU SUD
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AMÉRIQUE DU NORD
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AFRIQUE
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ASIE
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(page 3)
L’EMPLOI DURABLE: UNE CLÉ POUR L’AVENIR DE L’EUROPE
SIGNES D'ESPOIR POUR LES COOPÉRATIVES EN EGYPTE
(page 7)
(page 23)
INTERVIEW AVEC ISABELLE DURANT VICE-PRÉSIDENTE DU PARLEMENT EUROPÉEN (page 14)
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Éditorial
Travailler Ensemble Numéro 4 - Mai 2011
Par Manuel Mariscal, COCETA Lorsque CECOP m’a demandé de rédiger l’éditorial du magazine que vous tenez entre les mains, j'ai ressenti un double sentiment : la responsabilité d'écrire quelques mots qui rencontreraient l’opinion et la pensée de toutes les personnes du mouvement coopératif d'une part, et le plaisir de parler d'un sujet que je défends dans tous les domaines possibles d’autre part.
nous basant fondamentalement sur la durabilité de l'emploi et sur son caractère local. Nous devons nous souvenir que la coopérative est le modèle entrepreneurial idéal pour travailler avec les administrations publiques : alors que l'entreprise traditionnelle occupe du personnel pour le temps limité du service à exécuter, les coopératives essaient de maintenir dans la durée les personnes employées; ainsi, non seulement le poste de travail n’est pas supprimé, mais les effets se font sentir au niveau local, avec tous les avantages que cela comporte.
L'emploi durable est un des piliers fondamentaux qui soutient notre modèle entrepreneurial, comme nous le montrent les principes coopératifs de l'Alliance Coopérative Autre concept très Internationale (ACI) : le septième principe « L'emploi durable important dans le doévoque en effet l'intéest un des piliers maine de la durabilité de l’emploi : la resrêt porté à la commufondamentaux qui ponsabilité sociale des nauté : les coopératientreprises (RSE). Le ves contribuent au soutient notre conseil mondial des développement duramodèle entreprises pour le ble de leur commudéveloppement duranauté dans le cadre entrepreneurial... » ble définit la RSE d'orientations approucomme étant vées par leurs mem« L’engagement continu des entrepribres. Chacun sait que les coopératises à adopter un comportement éthives sont les entreprises qui consenque et à contribuer au développement tent le plus d'efforts pour maintenir économique, tout en améliorant la l'emploi dans le temps et pour l’anqualité de la vie des travailleurs et de crer localement. leurs familles, ainsi que de la comDans le traité de Lisbonne, et notammunauté locale et de l’ensemble de la ment dans le chapitre II de la charte société ». Ce concept est dynamique, des droits fondamentaux qu’il reconen évolution constante mais il est naît, divers points traitent du libre vital et en harmonie totale avec la choix de la profession, du droit au durabilité de l'emploi. travail et de la liberté d'entreprendre tandis que le chapitre III de la même charte analyse l'égalité entre les hommes et les femmes. Si nous nous basons sur les objectifs de l'ACI nous observons qu’il s’agit, entre autre, de promouvoir le développement humain durable et de promouvoir le progrès économique et social de l'individu. À COCETA, nous travaillons activement à l'inclusion des clauses sociales dans les appels d'offres publics en
J'ose espérer que vous trouverez ce numéro de Travailler Ensemble intéressant et qu'il vous donnera matière à approfondir ces thèmes. Bonne lecture !
Travailler Ensemble est le magazine de la Confédération mondiale (CICOPA) et européenne (CECOPCICOPA Europe) des coopératives et des entreprises détenues par leurs travailleurs dans l’industrie et les services CICOPA est une organisation sectorielle de l'Alliance coopérative internationale (ACI). Avenue Milcamps 105 - BE-1030 Bruxelles, Belgique Contact: olivier.biron@cicopa.coop www.cicopa.coop / www.cecop.coop SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Bruno Roelants COORDINATION ET RÉDACTION
Olivier Biron et Leire Luengo COLLABORATEURS
Virginia Pérez et Natalia Acerenza GRAPHISME
Jorge Cabrera pour jcse TRADUCTIONS ET RELECTURES DES TROIS VERSION LINGUISTIQUES
Guy Boucquiaux, Francine Feret, Arantza Garrido Altuna, Helen Robinson et Celia Martín del Pozo PHOTOS
Réalisation propre et photos libres de droit sur flickr.com La rédaction souhaite remercier tous les membres de CICOPA et de CECOP-CICOPA Europe pour leur contribution . Édité en anglais, français et espagnol
Manuel Mariscal Sigüenza est viceprésident de CECOP, vice-président de COCETA (Confédération espagnole des coopératives de travail associé) et président de FAECTA (Fédération des entreprises coopératives d'Andalousie).
INTERCONTINENTAL
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INTERCONTINENTAL Année Internationale des Coopératives: des entreprises pour un monde meilleur Olivier Biron, CICOPA 'Les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur'. Tel sera le slogan de l’organisation des Nations unies pour 2012, Année Internationale des Coopératives. Il met en évidence la contribution des coopératives au développement socioéconomique, reconnaissant en particulier leur impact sur la diminution de la pauvreté, la création d'emplois et l'intégration sociale : « Les coopératives rappellent à la communauté internationale qu'il est possible d’allier la viabilité économique à la responsabilité sociale » a déclaré Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies. La résolution de L'ONU qui a proclamé cette année internationale invite tous les États membres à agir en établissant des mécanismes nationaux, des comités nationaux par exemple, pour préparer, observer et suivre l'Année Internationale des Coopératives. Cette initiative à l’échelle mondiale a pour objectifs de sensibiliser le public aux coopératives et à leur contribution au développement socio-économique et de promouvoir la création et la croissance de celles-ci. L'Année Internatio-
nale des Coopératives encourage les gouvernements à établir des politiques, des lois et des règlements contribuant à la création, la croissance et le maintien des coopératives. Les Nations unies viennent également de dévoiler le logo de cette année internationale : il représente sept personnes unissant leurs forces pour soulever et soutenir un cube. Il évoque ainsi la définition même de l’entreprise coopérative comme « association autonome
Lancement d’une plateforme d’information interactive sur les coopératives Leire Luengo, CICOPA ‘Co-operative Press’ a lancé récemment 'Dash.coop', un site de nouvelles et de mises à jour issues du web et qui concernent les coopératives. Cet outil constitue une source interactive pour les personnes issues du mouvement coopératif mais aussi pour toutes celles qui s’y intéressent, en leur donnant accès à des informations par sujet ou via l’outil de recherche avancée.
'Dash.coop' a la particularité d’être contrôlé par ses utilisateurs. Ainsi, n’importe qui peut s’enregistrer et ajouter des nouvelles qui vont alimenter le site. Tous les articles du site peuvent être partagés grâce à Twitter, Facebook, MySpace, Delicious ou par courrier électronique. De même, on peut trouver des informations plus détaillées par pays, et sur des sujets plus
de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d'une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement »1. ■ 1
Recommandation 193/2002 de l’OIT sur la Promotion des Coopératives Pour plus d'informations : http://social.un.org/coopsyear
généraux comme des conférences et des évènements. Le directeur de 'Dash.coop', Anthony Murray, souligne la richesse de ce mode d’information: « Dash.coop a pour but de mettre en contact les coopératives ». Il insiste également sur l'importance d’une communication constante entre les coopératives, particulièrement en raison de la crise mondiale que nous connaissons et de la célébration en 2012 de l’année internationale des coopératives. ■ Site internet: http://www.dash.coop
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Bâtir l’égalité des genres par le biais des coopératives Leire Luengo, CICOPA e 8 mars dernier, on commémorait le centenaire de la journée internationale des femmes. Pour marquer cet évènement, Travailler Ensemble revient sur le rôle crucial des femmes dans les coopératives de travail associé.
L
Malgré les signes de progrès constatés en matière d'égalité des genres au cours de ces 15 dernières années, le Bureau International du Travail (BIT), constate qu’il existe toujours un écart significatif entre les hommes et les femmes en terme d'offres d'emploi et de qualité de celui-ci. En revanche, les femmes ont toujours été présentes en nombre dans les coopératives de travail associé parce que ce modèle économique combine viabilité économique et responsabilité sociale. La coopérative de femmes d'agrotourisme « To Kastr »', en est un exemple. Depuis 2000, Anna Darzenta et 27 femmes au foyer se sont associées pour lancer leur propre entreprise de restauration dans l'île grecque de Syros où l’on note un fort taux de chômage. Le programme EQUAL pour les entrepreneurs féminins, financé par le Fonds social européen, les a aidées. « Avec une éthique égalitaire, une prise de décisions participative, la copropriété et la poursuite d’objectifs qui vont au -delà du profit, les coopératives offrent des opportunités aux femmes dans les économies locales et dans les sociétés du monde entier », a déclaré le secrétaire général de L'ONU Ban Ki-moon à l'occasion de la journée internationale des coopératives de l’an passé, dont le slogan était 'Les entreprises coopératives responsabilisent les femmes'. Au sujet de l'égalité des genres, il souligne aussi que l'approche coopérative est non seulement un modèle économiquement durable, mais aussi un système entrepreneurial dans lequel on trouve des indicateurs d'égalité entre hommes et femmes plus importants que dans les autres types d’entreprises. Selon la
Deux travailleurs de la coopérative espagnole Sherlimp
confédération espagnole des coopératives de travail associé (COCETA), 49 % des personnes employées dans les coopératives de travail associé sont des femmes. Parmi celles-ci, 39 % occupent des postes de direction, alors que dans d'autres entreprises qui n'adoptent pas ce modèle, le pourcentage de femmes qui exercent cette fonction atteint à peine 6 %. En Italie, selon ANCPL-LEGACOOP, la présence des femmes dans les coopératives de travail associé dans l’industrie de la mode atteint 95 %. La coopérative 'CAPA de Stienta' (Rovigo), en est un exemple significatif : elle réunit une centaine de travailleuses, presque toutes membres, et est la principale productrice de la gamme Dolce & Gabbana, générant un chiffre d'affaires annuel de plus de trois millions d'euros. Dans d'autres secteurs où les femmes sont moins nombreuses, comme la métallurgie, l’industrie chimique et la papeterie, on constate que 20 % des femmes occupent un poste de direction. De plus, au cours de ces six dernières années la présence féminine dans le secteur industriel a augmenté de manière significative tant du point de vue quali-
tatif que quantitatif. La New Zealand China Friendship Society (NZCFS) et le Comité International pour la Promotion des Coopératives Industrielles de Chine (ICCIC), ont lancé un projet avec la fédération des femmes de la province de Shaanxi, pour encourager la présence des femmes chinoises dans les coopératives. La première phase de formation est terminée et le vice-président d'ICCIC, Dave Bromwich, indique que « les coopératives donnent aux femmes une opportunité d’exercer un rôle de dirigeant et les aident à développer leur confiance en elles ». Tandis que l'économie mondiale fait face à des défis difficiles, les coopératives fournissent un service de valeur à de nombreuses femmes, particulièrement à celles des communautés vulnérables. Le modèle économique coopératif est plus résistant en situation de crise que les entreprises capitalistes en raison même du fait que les travailleurs sont propriétaires de l’entreprise et que ce modèle prévaut sur le capital individuel puisque les profits sont partagés dans une approche collective. ■
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Rossano Rimelli est le nouveau président de CECOP-CICOPA Europe Olivier Biron, CICOPA
R ossano Rimelli a été élu pré-
sident de CECOP-CICOPA Europe lors de l’assemblée extraordinaire qui s’est tenue le 4 novembre à Bruxelles. Par cette élection, il devient également vice -président de CICOPA pour l’Europe. Expert industriel, diplômé en économie et en commerce, Rossano Rimelli est actif dans le monde de la coopération en Italie depuis plus de 25 ans. Il est depuis 2007 Directeur Général d’ANCPL, l’organisation sectorielle de Legacoop pour les coopératives industrielles. Il succède ainsi à Felice Scalvini, récemment élu co-président de Cooperatives Europe. Felice Scalvini avait été président de CECOP pendant les 14 dernières années, une
période qui a connu des changements historiques en Europe, et qui a été marquée par une profonde transformation de l’architecture institutionnelle du mouvement coopératif international, à laquelle il a lui-même contribué. Lors de son élection, Rossano Rimelli a déclaré : « Etre président de CECOP signifie avoir le devoir important de représenter toute l’organisation. L’activité de l’organisation même exige l’implication du plus grand nombre. Je suis également convaincu qu’au-delà du secteur coopératif dans lequel on évolue, ce que nous faisons doit être avant tout perçu comme une activité entrepreneuriale. L’Italie, la France, l’Espagne et de nombreux autres pays européens ont une capacité compétitive importante en ce qui
Rossano Rimelli
concerne les coopératives, tant au niveau national qu’international, et les faits démontrent que l’on peut faire de la coopération sous différentes formes. Dans cette période de crise, les coopératives peuvent faire la différence face à d’autres formes d’entreprises plus lucratives ». ■
Un projet cofinancé par l'Union européenne promeut la collaboration entre des coopératives du Brésil et de l'Uruguay Rosana Perdomo, Red del Sur n 2010, le réseau Red del Sur a initié un projet cofinancé par l'Union européenne pour renforcer la coopération transfrontalière. Red del Sur est un forum d’échange et de développement constitué par plusieurs organisations coopératives du Mercosur (voir article page 16). Les organisations du Brésil et de l'Uruguay, à savoir UNISOL et FCPU, ont déjà entrepris des actions importantes dans ce sens.
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En février de cette année, une délégation brésilienne, composée d’acteurs du monde coopératif et de représentants du gouvernement de Río Grande
do Sul, ont visité des entreprises uruguayennes et ont signé des accords avec des représentants du gouvernement de ce pays. Il en résulte une collaboration qui impliquerait différents maillons de la chaîne textile à base de polymères recyclés. Les coopératives de recyclage au Brésil effectueraient dans un premier temps le travail de récolte des conditionnements en plastique et les transformeraient en lamelles pures de polyéthylène téréphtalate (PET), un type de plastique transparent. Ces lamelles serviraient alors de matière première pour la fabrication de la fibre de polyester par Coopima, une coopérative uruguayenne. Celle-ci serait alors ren-
Une délégation brésilienne de coopératives et des autorités visitent Coopima, Uruguay
voyée au Brésil pour être utilisée par Coopertextil, une filiale autogérée. Justa Trama, une chaîne brésilienne de production de tissu et de confection du commerce équitable, qui compte six entreprises, complèterait ce réseau régional. Une opportunité importante s’offre ainsi, au départ d’une stratégie régionale, de créer de l’emploi dans différents secteurs de l'économie sociale des deux pays. ■
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Le mouvement coopératif mondial protagoniste d'une série de documentaires Leire Luengo, CICOPA a coopérative espagnole m30m
L prépare une série documentai-
re sur les coopératives du monde entier et dont le premier épisode enregistré au Chili est en cours de post-production. Elle travaille également à la production du deuxième épisode qui sera tourné en Colombie où la coopérative a mené une enquête sur le secteur au mois de novembre. Les résultats de ces premier contacts ont été « très positifs », comme le souligne la porte-parole de m30m, Ana Sánchez: « Tout d'abord, parce que nous avons été en contact direct avec le mouvement coopératif dans ces pays et que nous avons pu en même temps partager et échanger des expériences ; nous sommes persuadés que le mouvement coopératif doit être davantage interconnecté ». La série sera d'abord visible sur internet, même si m30m espère trouver d’autres espaces de diffusion, comme la télévision publique par exemple. Elle voudrait également s’associer à d’autres entreprises coopératives d’audiovisuel en Europe avec lesquelles elle pourrait collaborer dans le cadre de ce projet. Pour l'instant, la série ne bénéficie pas d’un soutien financier institutionnel. M30m est à la recherche de partenaires potentiels dans les pays où elle va tourner mais également au niveau international. Les épisodes tournés au Chili par exemple sont financés grâce aux ressources de la coopérative et avec l'aide du centre international pour l'écon o mie s o c i a l e e t co o p é r a t i v e (CIESCOOP) de l'université de Santiago du Chili et de la Fundación Escuela Andaluza de Economía Social (organisme de formation dans le domaine de l'économie sociale). Augmentation de la visibilité Cette série a pour objectifs d’augmenter la visibilité du mouvement coopératif, de faire connaître les pays et ré-
La coopérative d’artisan Mundart à Santiago de Chile
gions du monde à travers les entreprises et les organisations coopératives, et d'afficher les valeurs et les principes de la coopération dans la pratique. Parallèlement, la coopérative veut initier un espace mondial de rencontre et de promotion de l’identité coopérative. « Beaucoup d’adeptes de la coopération sont conscients de la nécessité de diffuser plus largement ce que nous faisons, pour montrer qui nous sommes et notre mode d’action. Nous nous inscrivons peut-être plus dans l'action que dans la parole, mais nous devons apprendre à l’utiliser pour que le monde nous connaisse et nous reconnaisse », explique Ana Sanchez. La coopération est un phénomène présent dans la plupart des pays, qui a survécu et grandi même si les conditions n’étaient pas toujours favorables. « Nous croyons que le partage de ces expériences dans chaque pays nous permettra de renforcer le mouvement coopératif », indique Ana Sanchez. « C’est une manière participative et solidaire d’entreprendre qui répond aux besoins des personnes. Mais la coopération a aussi quelque chose d'unique dans chaque territoire et c’est pour cela que nous sommes convaincus que le
partage de ces expériences nous permettra de renforcer le mouvement coopératif ». Rendre plus populaire le modèle coopératif La coopérative m30m, basée en Andalousie depuis neuf ans, a comme ligne directrice de rendre plus populaire la coopération et l'économie sociale. Ce n'est pas la première fois que m30m réalise ce type de support audiovisuel. En 2003, elle avait déjà réalisé une série de 9 documentaires intitulée 'L'économie sociale en Andalousie' financée par CEPES Andalucía. En 2009, elle avait aussi commencé à produire une autre série appelée 'Entreprendre dans l'économie sociale'. « En 2008 nous avons commencé à considérer l'importance d'aller au-delà de la sphère de notre région et nous avons conçu une série autoproduite qui permettrait de diffuser et d’informer sur le mouvement coopératif dans le monde. Nous voulions vivre de nouvelles expériences et les diffuser », explique Ana Sanchez. ■ Pour plus d'informations : http://www.m30m.com/
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EUROPE UNION EUROPÉENNE
L’emploi durable: une clé pour l’avenir de l’Europe Olivier Biron, CECOP ECOP - CICOPA Europe a
C initié une campagne sur l'emploi durable qui met en évidence le fait que les coopératives de travail associé, les coopératives sociales et les autres types d'entreprises propriété de leurs travailleurs génèrent un type d'emploi plus durable. Pourquoi ? Parce qu'elles sont contrôlées par leurs travailleurs qui sont aussi les propriétaires de ces entreprises, activement présentes sur les territoires et dont le but est de satisfaire les besoins économiques, sociaux, culturels et/ou environnementaux communs et de les aspirations de ces travailleurspropriétaires. « Je crois vraiment que les personnes sont responsabilisées si elles font ellesmêmes les choses, plutôt qu’en les recevant toutes faites » explique Becky Johnson de la coopérative de travail associé ‘Who made your pants?’ créée précisément pour responsabiliser des femmes marginalisées en leur procurant un emploi flexible, un enseignement et un espace communautaire de rencontre. Pour cette campagne, CECOP livre les témoignages de membres de coopératives à travers toute l'Europe sur le site de la campagne où l'on peut aussi voir des nouvelles et des vidéos (www.sustainableemployment.eu). On a constaté, ces dernières années, un intérêt croissant pour le modèle économique des coopératives de travail associé. C'est un système financieréconomique mondial en grande partie basé sur le court terme qui a ouvert la voie à la crise qui a ébranlé le monde entier et mis des États entiers membres de l'Union européenne dans une situation plus que critique. Depuis lors, les coopératives sont apparues comme généralement plus résistantes face à la crise et leur modèle est considéré comme une option réaliste pour sauver des entreprises et des emplois par la res-
tructuration d'entreprises en crise ou sans héritiers. Néanmoins, les coopératives en général et les coopératives de travail associé en particulier souffrent d'un manque de reconnaissance dans les politiques européennes en matière d’emploi. « Un exemple typique de ce manque de reconnaissance peut être trouvé dans la stratégie 2020 de l’Union européenne » souligne Bruno Roelants, le Secrétaire Général de CECOP. Cependant, la communication de la Commission européenne récemment publiée – Un Acte pour le marché unique - reconnaît réellement que le secteur coopératif est plus vivant que jamais. Malgré l'enthousiasme récent dont ont bénéficié les coopératives ces dernières années, la campagne de CECOP ne présente pas les coopératives comme la solution suprême à tous les maux. Comme tout autre type de société, les coopératives connaissent de nombreux problèmes, mais, la plupart du temps, ceux-ci sont résolus conjointement par leurs membres. « Il n'est pas facile de fonctionner comme une coopérative. L'enthousiasme initial cède vite la place à l'individualisme et aux exigences qui peuvent facilement mettre en péril la vie de la société. Il est donc absolument nécessaire que les questions et les problèmes rencontrés soient partagés par tous les travailleurs membres avec la conviction que toutes les actions sont guidées par l'intérêt commun » explique Elena Purinan de la coopérative Aussametal du Nord de l'Italie. Tous les membres ont leur mot à dire et sont directement intéressés par le succès de l’entreprise grâce à la redistribution de l’excédent : « Si davantage d’entreprises étaient dirigées de cette manière, avec des travailleurspropriétaires fortement motivés, chacun serait alors mieux loti », dit Scott Muir, un travailleur de Infinity Food - Royaume-Uni. Récemment, CECOP a adressé une lettre à plusieurs décideurs de haut ni-
veau de l'Union européenne pour améliorer leur connaissance du modèle économique des coopératives de travail associé. La lettre a été envoyée aux commissaires de l'Union européenne László Andor (DG Emploi), Antonio Tajani (DG Entreprises) et Michel Barnier (DG Marché intérieur), ainsi qu’à plusieurs membres du parlement européen et à des fonctionnaires de la Commission. Ainsi qu’il l’est dit dans la lettre, « En procurant des emplois durables au sein d’entreprises économiquement viables et tournées vers le long terme, nous estimons que nous nous inscrivons dans une tendance socioéconomique plus large qui tente de générer et de distribuer de la richesse à long terme dans les territoires, allant ainsi à contresens des tendances qui ont provoqué la crise ». ■ 1
Communication de la Commission européenne - COM(2011) 206/4: “Acte pour le marché unique - Douze leviers pour stimuler la croissance et renforcer la confiance "Ensemble pour une nouvelle croissance" - http://s.coop/15v6. Le texte est disponible sur le site dédié à la campagne http://www.sustainableemployment.eu
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FRANCE / ESPAGNE / ROYAUME-UNI
Clés pour la création de coopératives : l’exemple de trois guides pratiques Leire Luengo, CECOP a transformation d’entreprises en
L coopératives est une option qui, même si elle est plus fréquente aujourd’hui, n'est pas toujours prise en compte dans le cadre de la restructuration d’entreprises en crise ou sans héritiers. La crise économique mondiale a démontré le succès de ce statut entrepreneurial pour un monde plus démocratique et pour des emplois plus durables. Les exemples couronnés de succès de reprises d'entreprises en crise par leurs travailleurs sont nombreux. Plusieurs guides ont été récemment publiés à l’attention de ceux qui souhaitent rejoindre le bateau de la coopération et notamment au Royaume-Uni, en Espagne et en France. Ainsi, la Confédération espagnole des Coopératives de Travail Associé (COCETA) et en France, la Confédération Générale des Scop [coopératives de travail associé] (CG Scop) ont publié des guides très pratiques, qui décrivent les étapes les plus importantes à suivre par les futurs entrepreneurs. Chaque organisation a enrichi son guide de caractéristiques nationales (législation, financement, environnement des entreprises, etc.), mais chacune poursuit le même objectif: faire connaître et promouvoir l'option coopérative. Le guide publié par COCETA donne des informations très pratiques qui permettent à une future coopérative d'établir un diagnostic en prenant en compte sa situation actuelle pour identifier les domaines dans lesquels la nouvelle entité devrait s’améliorer afin d’assurer son succès. La CG Scop et COCETA incluent dans leurs lignes directrices des outils qui peuvent aider les entreprises qui décident de cette transformation, comme par exemple, une liste d'entités ou d’institutions publiques et privées spécialisées dans la gestion de telles situations. Le guide
L’Acte pour le marché unique Diana Dovgan, CECOP Le commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, Michel Barnier, a présenté le 13 Avril 'L’Acte pour le marché unique', un texte présentant douze priorités dont l’objectif est de stimuler la croissance et de renforcer la confiance des citoyens. Les actions-clés liées aux priorités devraient être adoptées d'ici la fin 2012. Le texte spécifie que le secteur coopératif est « plus vivant que jamais » et souligne l’impact de celui-ci en termes d’emplois au sein de l’Union européenne. La position de CECOP sur L’Acte pour le marché unique peut être lue sur le site web : http://s.coop/15vq. ■
Des guides pratiques pour promouvoir la création de coopératives
de COCETA comprend également la liste des aides sous forme de subventions publiques et d'assistance technique dont les entrepreneurs d'une coopérative peuvent bénéficier. Pour sa part, Co-operatives UK a récemment édité un guide visant à promouvoir le mouvement coopératif dans les secteurs de la création. Ce guide veut ainsi favoriser le rapprochement entre professionnels (qui sont souvent des indépendants) afin qu’ils travaillent ensemble. Le document donne les clés nécessaires et indique la voie à suivre pour créer une coopérative. De plus, Co-operatives UK a également publié en 2008 un guide générique sur la création de coopératives. ■ Pour accéder à ces guides : ESPAGNE De empresa en crisis a empresa cooperativa: Guía para la transformación de empresas mercantiles en cooperativas de trabajo. COCETA (Télécharger) FRANCE Guide ‘Transmission d’entreprise en Scop’. CG Scop. (Télécharger) ROYAUME UNI Creative cooperatives. A guide to starting a cooperative in the creative industries. Cooperatives UK. (Télécharger) Guide ‘Starting a Co-operative’. Cooperatives UK. (Télécharger)
Restructuration d’entreprises et adaptation au changement Olivier Biron, CECOP En 2010, CECOP-CICOPA Europe a mené un projet sur la restructuration d'entreprises, financé par l’Union européenne et intitulé 'Anticipate'. Ce projet s'est penché sur la restructuration entrepreneuriale et l’anticipation du changement dans les coopératives sociales et de travail associé et dans les entreprises de propriété de leurs travailleurs en Italie, en Espagne et en France. Dans ces pays, le phénomène des travailleurs propriétaires de leur entreprise est particulièrement riche en qualité et quantité. En suite de ce projet, un livre intitulé 'Au-delà de la Crise: Coopératives, Travail, Finance - Création de richesse dans la durée' sera prochainement publié en anglais, français, italien et espagnol. Cet ouvrage tente d’identifier la dynamique des coopératives concernées et leur capacité à s’adapter au changement et à l’anticiper. Un outil particulièrement intéressant dans le contexte de crise qui touche l’économie mondiale. Cet ouvrage sera disponible d’ici peu à l’achat sur le site de CECOP: http:// www.cecop.coop. « Au-delà de la Crise: Coopératives, Travail, Finance - Création de richesse dans la durée » (CECOP Publications) par Alberto Zevi, Antonio Zanotti, François Soulage et Adrian Zelaia. ■
EUROPE
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ESPAGNE
Les ‘sociedades laborales’ consolident l’emploi dans le temps Leire Luengo, CECOP a consolidation des emplois
L dans les 'sociedades labora-
les' (SAL) en Espagne est une réalité rendue possible grâce au fait que les propriétaires de ces entreprises en sont aussi les travailleurs. « Si quatre personnes s’associent pour créer une entreprise et qu’elles en sont les propriétaires, elles mettront tout en œuvre pour qu’elle survive dans son environnement économique », déclare Jose Luis Nuñez, porteparole de la Confédération des Sociedad Laborales (Confesal). En outre, la loi sur les SAL limite l'embauche de travailleurs temporaires. Elles doivent ainsi être en mesure de justifier un nombre minimum d’emplois à durée indéterminée pour pouvoir garder ce statut : « Cela garantit que ces sociétés créent des emplois stables », ajoute José-Luis Nuñez. Le modèle de gouvernance des SAL est similaire à celui d’une société traditionnelle si ce n’est que la majorité du conseil d'administration est composée de travailleurs membres (au moins deux tiers). Le secteur des SAL en Espagne est composé d’environ 17 000 entreprises et de 100 000 travailleurs, selon les données disponibles en 2010. Par ailleurs, ces entreprises ont engendré un chiffre d'affaires de 16 000 millions d'euros au cours du dernier exercice. La société galicienne Nor Rubber, qui fabrique des produits en caoutchouc, en est une bonne illustration. En 2001, après la faillite de Gesrubber, la nouvelle société est née, « avec un petit portefeuille de clients, et peu de financements, mais avec un bon produit et une volonté immense
Des travailleurs de Nor Rubber
d'aller de l'avant ; dès son lancement, ce projet de 133 travailleurs a aussi voulu garantir l’emploi », indique José Manuel Quintana, président du conseil d'administration de la société.
« Cette forme d’entreprise génère un emploi différent des autres petites et moyennes entreprises... » Après dix ans d'existence, il est clair que, si l’entreprise n'avait pas été reprise sous la forme d’une 'sociedad laboral', les difficultés auxquelles elle faisait face auraient été résolues d'une tout autre façon: « Nous aurions dû faire appel à un financement externe, ce qui nous aurait probablement conduit à une situation plus complexe. Nous aurions davantage souf-
fert et la main-d'œuvre n’aurait pas été impliquée dans la gestion et les progrès de la société ». Zuray Andrea Melgarejo, professeur à l'université nationale de Colombie et docteur en administration des entreprises à l'université publique de Navarre, a effectué dans la région de Navarre, la première étude comparative sur les SAL et les sociétés traditionnelles. Il en ressort que les SAL disposent d’une position concurrentielle plus favorable par rapport aux autres sociétés commerciales: « Cette forme d’entreprise génère un emploi différent des autres petites et moyennes entreprises et est, entre autre, caractérisée par un équilibre entre la durabilité et la solidarité, l'adaptabilité à de nouveaux marchés, une plus grande tendance à la création d'emplois permanents et à la flexibilité salariale et juridique », conclut l’étude réalisée par le professeur Melgarejo. ■
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Les coopératives de travail associé enregistrent une croissance de 7% au cours des trois premiers mois de 2010 Mariana Vilnitzky, COCETA e nombre des coopératives de
L travail associé a augmenté de 7 % l’année passée par rapport à la même période en 2009, selon la Confédération Espagnole des Coopératives de Travail Associé (COCETA). Parallèlement, la confédération a annoncé qu’elle avait contribué à la création de 10 .000 postes de travail par an depuis 1986, avec une moyenne de 500 entreprises créées chaque année. En ce sens, elle a également participé à une augmentation de 4,5 % dans la quantité des emplois créés au cours de la même période. Le secteur des coopératives de travail associé en Espagne représente aujourd’hui environ 17 000 entreprises qui génèrent un chiffre d’affaires proche des 54 millions d’euros. Ces entreprises emploient 205.700 travailleurs contre 70.000 lors de la création de COCETA en 1986. De plus, selon le dernier annuaire de COCETA, 49 % des personnes dans les coopératives de travail associé sont des femmes. Parmi celles-ci, 39 % occupent des postes de direction alors que dans les autres entreprises qui n’adoptent pas ce modèle, le pourcentage de femmes qui occupent le même type de fonction est à peine égal à 6 %. Lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Valence où l’on inaugurait les activités du 25ème anniversaire de l’organisation, son président, Juan Antonio Pedreño, a souligné les difficultés financières que traverse le secteur. « Les coopératives se maintiennent grâce aux efforts de leurs membres » a-t-il ajouté en exhortant les pouvoirs publics à soutenir le modèle coopératif. « Notre défi pour 2011 sera d'obtenir un plus grand rôle dans le dialogue institutionnel, et pour y parvenir, nous devons faire connaître notre po-
ROYAUME-UNI
Co-operatives UK lance une pétition appelant à agir pour réduire les inégalités sociales John Atherton, Cooperatives UK En 2010, l’ensemble du secteur coopératif au Royaume-Uni se mobilisait à l’occasion de la première 'Co-operatives Fortnight' (Quinzaine des coopératives). Cette campagne a impliqué 2,3 millions de personnes ; environ 70 000 coopératives de tous les secteurs y ont participé activement sur le web et la couverture médiatique a touché plus de 43 millions de personnes.
Inauguration des activités du 25ème anniversaire de COCETA
tentiel aux organes politiques ». Pedreño a également souligné le rôle de ces entreprises dans le développement local et il a déclaré qu’elles représentaient un modèle pour l'avenir: « Les coopératives obtiennent des résultats plutôt bons alors que d’autres modèles démontrent leurs limites et ce à un moment où les emplois dans le secteur public vont difficilement augmenter ». Le président de COCETA a également souligné le rôle de l’organisation dans la création et le maintien de l'emploi au cours de ces 25 années d'activité. « Dans des moments comme ceux que l’on connait maintenant, les coopératives se sont engagées à équilibrer les dépenses et les recettes et à maintenir les emplois » souligne-t-il. Felice Scalvini, co-président de Cooperatives Europe, qui a assisté à la cérémonie de COCETA, a insisté sur le fait que partout en Europe, les entreprises coopératives résistent mieux à la crise : « Tout le monde dit que les choses vont mal. Pourtant, en questionnant nos organisations dans les différents pays au cours de ces trois dernières années, j'ai constaté que même s’il existe des difficultés, la situation n’est pas dramatique pour autant. Dans une certaine mesure, l’histoire nous donne raison ». ■
L'inégalité est à son point le plus haut depuis le début des études qui lui sont consacrées : 50 % de la population du Royaume-Uni ne se partagent qu’1 % des richesses. Au Royaume Uni toujours, 10 % des personnes les plus riches détiennent 100 fois plus de richesses que ce que 10 % des personnes les plus pauvres possèdent. La 'Co-operatives Fortnight' a pour but de sensibiliser la société au mode de gestion coopératif et notamment aux coopératives de travail associé dans lesquelles les travailleurs ont un égal pouvoir de décision et partagent les profits. L’édition 2011 se tiendra du 25 juin au 9 juillet sur le thème 'Yours to share' qui rappelle le partage de la propriété et des profits qui font des coopératives des entreprises différentes. Pour montrer comment les coopératives procèdent à ce partage, Co-operatives UK espère recueillir 100.000 signatures pour la pétition qui appelle à agir pour réduire le fossé entre les riches et les pauvres Co-operative UK invite le gouvernement britannique à soutenir des actions en faveur du partage de la propriété et des richesses à l’instar des coopératives, en encourageant les entreprises à partager les profits avec leurs travailleurs comme c’est le cas dans les coopératives de travail associé par exemple ou en réduisant les charges administratives pour qu’une coopérative soit aussi facile à créer que tout autre type d’entreprise. ■ Signez la pétition sur http://www.uk.coop/yourstoshare Facebook: www.facebook.com/coops14 Twitter: www.twitter.com/CoopsFortnight
EUROPE
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FRANCE
La démocratie réussit aux Scop Olivier Biron, CECOP our la première fois de son histoire, la Confédération générale des Scop (CG Scop) a lancé une grande campagne de publicité sur tout le territoire. Son but : sensibiliser le monde du travail au fait que les Scop (coopératives de travail associé) sont des entreprises faites pour notre siècle et qu’elles constituent un modèle qui mérite d’être pris en considération.
P
La campagne de la CG Scop a été déclinée dans la presse écrite, à la radio et sur internet. Elle reprenait les grands principes propres aux entreprises coopératives représentées par CICOPA au niveau mondial: pérennité et ancrage local, partage des richesses, dirigeants élus par les salariés associés, le principe d’une personne/ une voix dans les grandes décisions, etc. Cette initiative arrive juste un an après le lancement de la nouvelle marque ‘Les Scop’ et du slogan ‘La démocratie nous réussit’. Une approche originale Pour les besoins de la campagne, ce sont les salariés des Scop eux-mêmes qui ont pris la pose dans leur environnement de travail. Ils sont l’emblème de cette campagne car qui mieux qu’eux pouvaient exprimer la dimension humaine et collective de leur modèle d’entreprise ? Les photos de la campagne parue dans la presse écrite sont accompagnées de différents messages comme 'On ne risque pas de délocaliser leur entreprise. Le conseil d’administration, c’est eux' ou encore 'Partager les décisions, les risques, les joies, les profits, ils trouvent ça normal'. « Il était à la fois logique et pertinent d'impliquer les coopératives, dont les membres s'expriment dans la campa-
Des travailleurs du groupe cooperative Acome
gne comme ils le feraient naturellement dans la vraie vie ! Le fait que plusieurs Scop dans des secteurs d'activité très différents aient été mises en scène a également permis d'illustrer la diversité et la richesse du mouvement coopératif » confie Sylvain Cathébras de la coopérative Alma qui a participé à la campagne. Le mouvement des coopératives de travail associé en France – désormais dénommées sociétés coopératives et participatives - représente aujourd’hui 2000 entreprises et plus de 40.000 travailleurs. « S’ouvrir au grand public » Patrick Lenancker, le président de la confédération générale des Scop depuis 2006, tire le bilan de cette campagne inédite en France. Question : Quel bilan tirez-vous de la campagne sur les Scop? Réponse : Les retours que nous avons sur cette campagne sont très positifs. Nos interlocuteurs en externe la trouvent réussie et la nouvelle marque plaît beaucoup. En interne, les Scop affichent leur satisfaction et leur fierté d’appartenir à notre mouvement. Au plan quantitatif, notre site internet a vu son trafic s’accroître de près de
40 %. Bien qu’orientée sur la notoriété et l’image, la campagne a permis aussi de créer des contacts sur des projets de Scop qui peuvent aboutir cette année. Q.-: Concernant la campagne que CECOP-CICOPA Europe a lancée au niveau européen (cf. www.sustainableemployment.eu), quel rôle peuvent jouer les coopératives en terme d’emploi selon vous? R.- : Il est évident. Par nature, les coopératives ont vocation à rendre service à leurs membres et non pas à faire fructifier le capital des actionnaires. Dans les coopératives de travail associé, les membres sont les salariés eux-mêmes avec pour finalité première de pérenniser l’outil de travail pour préserver et développer les emplois. Heureusement, de très nombreuses entreprises traditionnelles ont à cœur de maintenir leur activité et leurs emplois. Mais avec toujours le risque que la finalité patrimoniale finisse par l’emporter. Dans les coopératives de travail, l’emploi est la finalité même. ■ Site internet : http://www.les-scop.coop . Pour lire l’interview complète de Patrick Lenancker, rendez-vous à l’adresse http://s.coop/15ws
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ITALIE (OPINION)
Cohésion sociale et emploi durable : un réseau pour combattre la crise Sabina Bellione, Legacoopsociali ace à la crise qui touche l’éco-
F nomie mondiale, une des solu-
tions passe par la cohésion sociale: les institutions, les entreprises conventionnelles, les coopératives et les autres entreprises contrôlées par leurs travailleurs représentent le ciment possible pour stimuler la reprise et le marché du travail. Un rôle fondamental est assumé par les travailleurs, acteurs des entreprises et des institutions. Ce réseau de cohésion sociale est rendu possible grâce aux affinités et aux complémentarités entre les divers protagonistes, à savoir : les entreprises conventionnelles à travers une meilleure organisation interne et une attention particulière accordée aux investissements afin de renforcer leur présence sur le marché ; les institutions, qui constituent le moteur d’accords territoriaux avec les forces productives en présence en favorisant les investissements; les coopératives et les
autres entreprises détenues par leurs travailleurs, et en particulier les coopératives sociales, qui, grâce à leur
« La cohésion sociale passe donc à travers la connaissance des différents modes d’action afin de mieux trouver des solutions partagées » présence sur le territoire, favorisent la rencontre entre les divers acteurs et l’intégration de communautés à travers les réalités sociales, économiques, culturelles et qui peuvent être définies comme des « constructeurs de solidarité » ; et enfin, les travailleurs qui participent aux efforts pour surpasser la crise et qui sacrifient une partie de leur salaire en acceptant des
contrats de solidarité. En résumé, chacun devient un maillon actif de la chaîne de cohésion sociale. Une étape importante de ce processus est la stabilité du rapport de cohésion : les réseaux auxquels appartiennent ces protagonistes devront évoluer dans le temps en s’adaptant d’une fois à l’autre aux demandes qui émanent des territoires : il faut commencer à parler de « subsidiarité flexible ». Ces processus dont l’être humain (travailleurs, entrepreneurs, hommes politiques, etc.) est au centre connaissent un plus grand succès lorsque l’on informe et que l’on implique tous les acteurs : on ne peut pas parler de cohésion sociale sans parler de « soutenabilité partagée » tant au niveau des choix que des solutions proposées. La cohésion sociale passe donc à travers la connaissance des différents modes d’action afin de mieux trouver des solutions partagées. ■
Sauver l’emploi: Italtac montre la voie Adriana Assini, ANCPL entreprise italienne Italtac est une coopérative récemment constituée et spécialisée dans la production de supports autoadhésifs. Elle dispose d’un niveau d’expertise technique et commerciale important du fait de sa main d’œuvre hautement qualifiée.
L’
La coopérative dont le siège est situé à Soliera dans la province de Modena est née grâce à l’implication des exemployés de Diaures, la société entrée en crise suite à des problèmes financiers et qui a finalement dû déposer le bilan. Les 24 travailleurs – après un
an d’arrêt de travail forcé – ont décidé de sauver leur emploi en créant la coopérative. Ils ont ainsi investi leurs deniers personnels dans l’achat des machines et dans la location des locaux de production. Une telle opération a été possible grâce au soutien de diverses institutions financières liées à l’organisation coopérative italienne Legacoop dont CFI, Coopfond et Sofinco. La coopérative 'Italtac-SelfAdhesive materials & coatings' a vu le jour le 17 mars 2011. Italtac propose une vaste gamme de produits standards et personnalisés
afin de répondre aux exigences toujours plus grandes du marché de l’étiquetage. L’entreprise a pour objectif de renforcer sa présence sur le marché international en tant que fournisseur fiable et partenaire à long terme et a la volonté de développer de fortes alliances commerciales, tant au niveau des clients que des fournisseurs. Les 24 travailleurs de la coopérative Italtac, fortement impliqués dans le processus de production, sont ainsi en mesure de garantir à leur clientèle un service de qualité, efficace et optimal.■
EUROPE
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RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Le ministre tchèque du travail soutient les coopératives Olivier Biron, CECOP e ministre tchèque du Tra-
L vail et des Affaires Sociales,
Jaromír Drábek, a rehaussé de sa présence la séance d’ouverture du conseil d’administration de CECOP qui s’est tenu à Prague le 29 mars dernier dans les bureaux de SCMVD, l’organisation tchèque des coopératives de production. Le ministre Drábek a ainsi rappelé l’importance des coopératives lors de son allocution: « La plateforme des coopératives ne m’est pas inconnue. Le mouvement coopératif a une longue histoire en République tchèque et est une partie incontournable de l'économie et de la société tchèques. L'Union des coopératives tchèques de production (SCMVD) est l’un des partenaires de base dans les négociations entre les administrations publiques et
le secteur coopératif. Le mouvement coopératif a de grands avantages; les parties prenantes sont aussi copropriétaires de ces entreprises : ils ont donc des possibilités beaucoup plus larges de décider de leurs propres activités. Je crois que la discussion qui se tient au niveau européen pour renforcer le rôle du mouvement coopératif est une bonne manière d’encourager les personnes à reprendre en main leur propre vie ». Le ministre a également souligné qu'il avait visité deux coopératives de production au cours du mois dans son effort constant d’améliorer l’aide que le gouvernement national apporte aux coopératives. Depuis le 19ème siècle, en effet, le mouvement coopératif s’est profondément enraciné dans la société tchèque.
Jaromír Drábek (droite) avec le président de CECOP, Rossano Rimelli, au conseil d’administration de CECOP
SCMVD affilie 252 coopératives qui emploient 18.000 travailleurs actifs dans plusieurs secteurs économiques comme la production artisanale, l'équipement ménager, la construction, l'équipement électrique, le bois, les machines-outils, le textile, l’habillement et les produits chimiques. Leur chiffre d'affaires global avoisine les 730 millions d’euros. À l'origine, l'organisation a été créée en 1953 pour promouvoir et défendre les intérêts des coopératives de production dans la région tchèque de l’exTchécoslovaquie. ■
ROUMANIE
Le ministère de la Culture et du Patrimoine national roumain dénonce la contrefaçon Carmen Biban, UCECOM ans une interview accordée au
D journal 'Viata CM' publié par
UCECOM, l’organisation des coopératives de travail associé de Roumanie, Irina Cajal Marin, la soussecrétaire d’État auprès du ministère de la Culture et du Patrimoine national roumain a réaffirmé son soutien envers la production de produits artisanaux. Elle s’est déclarée « convaincue que l’inestimable héritage artistique du peuple roumain devait être protégé et enrichi au nom de ceux qui l’aime ». Irina Cajal Marin participait à une con fér enc e sur le t h è me de
« L’artisanat traditionnel – les défis du monde moderne » lors la foire nationale d’art populaire et d’artisanat des coopératives de travail associé de Roumanie. Elle a été interrogée par les exposants qui se disaient inquiets des conséquences de la contrefaçon sur leur commerce. La sous-secrétaire a suggéré aux coopératives de faire « des propositions concrètes pour faire cesser la contrefaçon qui génère des profits inacceptables et porte atteinte aux valeurs du patrimoine ». Elle a proposé de prendre des mesures normatives pour mieux encadrer la production artisanale et notamment, de « déterminer des critères afin d’identi-
fier les produits issus de l’art populaire et de l’artisanat et qui peuvent être achetés par les institutions publiques, culturelles ou liées à l’éducation du pays ». En 2009, la contrefaçon en Roumanie représentait environ 26 % de la production totale du marché. Dans cette situation de crise économique, les coopératives artisanales font partie des rares entreprises qui parviennent à maintenir une production artisanale qui répond aux exigences de tradition et d’authenticité. ■ 1
Source: REACT - Le Réseau européen de lutte contre la contrefaçon (www.react.org).
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INTERVIEW Isabelle Durant : « La durabilité de l’emploi se traduit également dans le mode de gestion de l'entreprise qui le crée »
Isabelle Durant, vice-présidente du Parlement européen et députée européenne (ALE/Verts), a accepté de répondre aux questions de Travailler Ensemble à l’occasion de ce numéro spécial sur l’emploi durable. Isabelle Durant aspire à une Europe plus sociale. Sur son site internet, elle explique comment elle a contribué à aboutir à un accord avec le Parlement européen et la Commission en 2001 sur le temps de travail des chauffeurs routiers: « Le social, c’est toujours pour après. On libéralise et dérégule d’abord » dit-elle « et dans le meilleur des cas, on voit ensuite quelles sont les conséquences pour les travailleurs, leur santé, la sécurité. C’est ça aussi l’Europe sociale ». Voyons ce qu’Isabelle Durant pense d’une Europe où les entreprises seraient plus soucieuses de leurs travailleurs. Question: La notion de durabilité de l’emploi est totalement absente des politiques européennes. Pour les coopératives et les entreprises détenues par leurs travailleurs représentées par CECOP, elle constitue leur mission de base. Mais selon vous, comment l’emploi durable peut-il être défini? Réponse: La durabilité d'un emploi n'est pas qu'une question contractuelle
pour le travailleur qui l'exerce (idéalement à durée indéterminée) mais aussi une question d'objet et d'impact de l'activité à laquelle il contribue sur son environnement territorial, économique, physique, humain. Sa durabilité se traduit également dans le mode de gestion de l'entreprise qui le crée : une gestion prudente, qui anticipe et qui maîtrise son expansion et qui investit dans le capital humain, la
« Il est regrettable que la stratégie 2020, sans l'exclure formellement, ne considère cette formule de reprise par les travailleurs que comme un pis-aller… »
INTERVIEW
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devrait-elle pas être mieux prise en comparaison avec la moyenne des entrecompte dans les politiques européennes? prises dans les mêmes secteurs et les Q.: Avez-vous déjà été sensibilisée aux mêmes pays. Leur mode de gouvernance coopératives, dans votre vie de citoyen« Dans un secteur où et de gestion y sont-ils pour quelque ne ou bien comme députée européenne chose selon vous? et de quelle manière? le revenu du R.: C'est une évidence, ou plus exacteR.: Absolument. Ici au Parlement euroment, les entreprises dans des secteurs producteur isolé est péen, diverses coopératives, en particutrès exposés à la concurrence et qui pour lier dans le domaine de la production mis en danger de cette raison ont développé des stratégies agricole et alimentaire prennent contact de court terme pour survivre à un dumfaçon structurelle, avec nous dans le cadre de certains des ping sauvage, sont celles qui se sont aspects de la future réforme de la politil'organisation en bien plus mises en danger. que agricole commune (PAC). Dans un Q.: Enfin, si vous décidiez de créer une secteur où le revenu du producteur isolé coopératives de coopérative, quelle en serait l’activité? est mis en danger de façon structurelle, formation de tous ses travailleurs.
l'organisation en coopératives de travailleurs, propriétaires de leur entreprise, est particulièrement indiquée et adéquate. L'adéquation dans ce secteur en difficulté devrait nous amener à rechercher comment un tel modèle peut être utilisé et encouragé non seulement dans les secteurs en reconversion ou suite à la fermeture d'entreprises mais aussi dans les secteurs de petites entreprises innovantes, permettant la création d'emplois nouveaux.
travailleurs, propriétaires de leur entreprise, est particulièrement indiquée et adéquate »
R.: Il est regrettable que la stratégie 2020, sans l'exclure formellement, ne considère cette formule de reprise par les travailleurs que comme un pisaller…
Q.: La reprise d’entreprises en crise ou sans héritiers par leurs travailleurs a déjà Q.: Dans leur très grande majorité, les permis de sauver de nombreux emplois coopératives ont jusqu’ici démontré une en Europe. Selon vous, cette modalité ne meilleure résistance face à la crise par
R.: J'ai déjà participé et suis coopératrice d'une coopérative immobilière à visée sociale, offrant à une dizaine d'associations actives sur le terrain social des locaux partagés, une éthique de travail commun, une plateforme de connaissance et de services. Si je devais en créer une autre, ce serait dans le secteur de la production artistique (cinéma, théâtre, imagerie, nouvelles technologies) : je suis convaincue que dans cette matière qui ne peut se concevoir sans une vraie implication humaine, sans une ligne directrice qui donne du sens, il y a un immense besoin de mise en commun des stratégies et des moyens. ■
BIO EXPRESS
→ 1994-1999 : co-présidente du parti Ecolo en Belgique → 1999-2003 : vice-première ministre et ministre de la Mobilité et des Transports dans le gouvernement belge de Guy Verhofstadt → 2004-2009 : réélue en tant que co-présidente du parti Ecolo → 2009 : élue députée européenne (groupe ALE/Verts) et vice-présidente du Parlement européen
Propos recueillis par Olivier Biron, CECOP
http://s.coop/1e4z http://twitter.com/cicopa http://www.youtube.com/user/SustainableEmpl
SUIVEZ‐NOUS
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AMÉRIQUE DU SUD MERCOSUR
CICOPA se tourne vers le Sud Rosana Perdomo, Red del Sur e nouveau contexte politique et socioéconomique du MERCOSUR a mis en évidence le rôle de l’économie sociale et solidaire en tant qu’alternative pour augmenter l'emploi et l’insertion dans le monde du travail de grands secteurs sociaux de cette région. Les coopératives de travail associé ont non seulement influencé la construction de cette nouvelle réalité dans chacun des pays qui constituent le MERCOSUR, mais elles ont aussi permis un bond en avant pour devenir un forum d'expression politique, social, économique et culturel, dénommé Red del Sur (réseau du Sud).
L
Ce réseau, établi en 2007 par plusieurs organisations représentant les coopératives de travail associé de la région, est formé par la Fédération des Coopératives de Production d'Uruguay (FCPU), l'Union Régionale des Coopératives et des Entreprises Solidaires du Brésil (UNISOL), la Confédération Nationale des Coopératives (CNCT) d'Argentine (au sein de laquelle il nous faut souligner le rôle de FECOOTRA, FACTA et du Réseau des coopératives métallurgistes) et la Confédération des Coopératives paraguayennes (CONPACOOP). Les principaux objectifs de ce réseau consistent à représenter politiquement les coopératives de travail associé devant les autorités locales, nationales et du MERCOSUR, ainsi que de développer une identité régionale commune en intégrant la connaissance, les valeurs et les parcours professionnels. De plus, Red del Sur aspire également à une place plus importante pour l'éco-
Cooperativa de Trabajadores Navales, membre de la Fédération des Coopératives de Travail Associé de l'Uruguay (FCPU) - Photo: Manlio Masucci (ISCOS)
nomie sociale dans l'économie régionale, et particulièrement pour les coopératives de travail associé, à travers le développement de réseaux économiques entre les coopératives et en renforçant les coopératives de travail associé dans des secteurs stratégiques. Coopération internationale avec le Sud Red del Sur a pu concrétiser son potentiel grâce au soutien de plusieurs organisations de coopération au développement dans le monde qui ont joué un rôle décisif pour renforcer le secteur et, plus particulièrement, Cooperazione per lo Sviluppo dei Paesi Emergenti (COSPE, Italie), la Fondation CIDEAL de coopération et de recherche (Espagne), Istituto Sindacale per la Cooperazione e lo Sviluppo (ISCOS Nazionale et ISCOS ER, Italie) et NEXUS (Italie). La présence de ce réseau dans le MERCOSUR était essentielle pour
l'adoption par l'Union européenne d'un projet d’aide à ce processus coopératif régional qui s’intitule « Promouvoir les coopératives de travail associé et renforcer les réseaux d'entreprises d'économie sociale du Mercosur comme une stratégie de lutte contre la pauvreté et de construction d’une société plus démocratique et durable ». Le projet, lancé en avril 2010 (lire article page 5), permet la mise en œuvre de stratégies pour renforcer la participation des entreprises régionales sur le marché; de développer des initiatives entre les coopératives en créant des chaînes de production; et de mettre en commun les outils pour promouvoir des politiques publiques et des programmes de développement local. Toutes ces lignes sont essentielles pour promouvoir les entreprises sociales et solidaires à travers une stratégie qui promeut un modèle de développement durable et plus humain. ■
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ARGENTINE
Les coopératives de travail réhabilitent l’emploi et la dignité Fabián Silveira, FECOOTRA à où les usines mettent la clé
L sous la porte, les coopérati-
ves de travail associé les rouvrent. Parmi les 16.000 coopératives argentines, la moitié d'entre elles sont des coopératives de travail associé. Elles ont créé 300.000 emplois et 10 % du produit intérieur brut. Sur les 40 millions d'habitants que compte ce pays d’Amérique du Sud, 10 millions sont directement ou indirectement liés aux coopératives et aux mutuelles. Ces chiffres montrent le défi que doivent relever les coopératives de travail associé pour améliorer leur visiParticipants au programme bilité en tant que secteur. De nom'Argentina Trabaja' breux citoyens consomment des prodifférents secteurs (communication, duits et/ou utilisent les services de logiciels libres de droit, graphisme, coopératives sans en être conscients. finances, comptabilité et services léC’est dans cet esprit que José Orbaigaux). La gestion de programmes ceta, le président de la Fédération des d'intégration sociale au niveau de l’éCoopératives de Travail Associé tat a aussi été possible comme par (FECOOTRA) déclare : « une nouvelexemple le programme 'Argentina le carte de l'économie sociale se desTrabaja' qui a réussi, dans sa première sine. Les coopératives de travail assophase à retrouver un cié apparaissent comme une nouvelle réali- « Les coopératives emploi pour 1984 chômeurs grâce à la créaté politique, économide travail associé tion de coopératives de que et sociale. Elles font entendre leur proapparaissent com- travail associé. pre voix, la voix des Les coopératives de me une nouvelle travail associé permettravailleurs dans la constellation de l'écoréalité politique, tent de retrouver emnomie sociale ». ploi et dignité en ré-
économique et pondant, par exemple, Parmi les réalisations à aux besoins économiprévoir, on peut noter sociale » ques et en valorisant par exemple la particiles personnes qui deviennent des acpation au re-lancement de CICOPAteurs à part entière, et en accordant Americas, la création de la Confédédavantage d'importance aux travailration nationale des coopératives de leurs plutôt qu'au capital. Le défi est travail associé (CNCT), l’établissede faire en sorte que cela soit fait de ment de réseaux de gestion commune, manière durable : tel est l’objectif des la reprise d’usines ou bien encore la coopératives de travail associé en création de coopératives de travail Argentine. ■ associé de jeunes professionnels dans
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CICOPA continue de s'étendre sur le continent américain Virginia Pérez pour CICOPA Depuis novembre 2010, CICOPA compte sept membres en Amérique latine. Les deux derniers membres à avoir rejoint CICOPA sont la 'Confederación Nacional Cooperativa de Actividades Diversas' de la République du Mexique et la 'Confederación Paraguaya de Cooperativas' (CONPACOOP - Paraguay). L'organisation mexicaine compte 247 coopératives affiliées dans des secteurs divers comme l’exploitation minière, la construction, la radiodiffusion et les services portuaires. C'est la seule organisation mexicaine affiliant des coopératives de travail associé. CONPACOOP est une confédération intersectorielle de coopératives d’agriculteurs et de crédit principalement. Un de ses buts principaux de cette affiliation est de développer les coopératives de travail associé au Paraguay. ■
L'Argentine travaille, enseigne et apprend Fabián Silveira, FECOOTRA Le programme 'Argentina Trabaja' est destiné au sauvetage de l’emploi de plus de 150 000 travailleurs par la participation des salariés concernés dans des coopératives de travail associé. Ce programme est géré conjointement par le gouvernement national, les coopératives de travail associé, la Fédération des Coopératives de Travail Associé FECOOTRA et la Confédération nationale des coopératives de travail associé (CNCT). Dans sa première phase, la constitution de coopératives a permis à la fédération de sauver 2000 emplois. Le travail et plus précisément la réparation d’édifices municipaux et la réhabilitation d’espaces publics, est effectué au départ de clubs sociaux, de centres d'intégration communautaires, de services mobiles, etc. Les travailleurs peuvent décider de ce qu’ils transformeront dans leur communauté. En gardant à l’esprit un modèle de développement global, le ministère du Travail, le ministère du Développement social et FECOOTRA ont proposé un programme cohérent de formation : école d’alphabétisation, collèges d'enseignement général, connaissance des coopératives et formation professionnelle. ■
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BRÉSIL
Construire l'emploi durable dans les coopératives brésiliennes Geraldo Magela da Silva, OCB n dépit d’une législation en matière de travail consolidée depuis le 1er mai 1943, au Brésil, on constate toujours des difficultés dans les domaines légaux et socioéconomiques. Les coopératives de travail associé ont cependant joué un rôle important dans la pérennité des emplois : conservation de la main-d'œuvre, promotion de conditions compétitives pour les coopératives et dignité pour leurs membres.
E
La coopérative a été établie comme une troisième voie, moins coûteuse parce qu'un membre d’une coopérative est le patron de sa propre entreprise et qu’il fournit sa propre maind'œuvre; et plus digne aussi parce que le membre coopérateur peut négocier et établir de meilleures conditions de travail. Les coopératives du travail associé ont consenti un important effort pour renforcer leur organisation et leur identité.
Sous la direction d’OCB a été initié un processus d'ajout des organisations coopératives au document intitulé ’Critères pour l'identification de coopératives de travail associé’ qui donne des directives pour deux initiatives très importantes dans le secteur. Par l'élaboration d'une législation spécifique réglementant le travail des coopératives de travail associé d’une part et par le programme national de conformité de celles-ci (PNC-travail). La nouvelle législation réaffirme la coopérative de travail associé et est indépendante de la législation traditionnelle en matière de droit du travail. Ce projet législatif est toujours pendant devant le congrès national mais il est prêt à être approuvé par le parlement en 2011 et signé par le président. Ensuite, toutes les coopératives de travail associé devront répondre aux exigences de la loi afin d’être reconnues, et cela établira des normes claires d'identification des coopératives de travail
Logo du label de qualité ‘PNC- Trabalho’
associé légitimes. Le PNC donne à ces entreprises l’opportunité de se différencier officiellement sur le marché. Les sociétés qui font appel aux coopératives de travail associé participant au PNC auront l'assurance que les coopératives observeront les dispositions de la nouvelle législation. Les coopératives auxquelles ce titre a été attribué ont vu le nombre de leurs clients augmenter, leurs revenus sont en hausse ainsi que leur nombre de salariés, l’adhésion est également en augmentation et elles ont acquis la crédibilité sur le marché. ■ Pour en savoir davantage sur ce programme, voir : http://s.coop/1641
PARAGUAY
Progrès et défis pour les coopératives de travail associé au Paraguay Natalia Acerenza pour CICOPA epuis l’apparition des premiè-
D res coopératives au Paraguay,
il y a 80 ans, le secteur n’a cessé de se développer et de s’organiser. La confédération paraguayenne des coopératives (CONPACOOP) regroupe près de 700 coopératives, essentiellement du secteur de l’épargne et du crédit, de la production agricole, et dans une moindre proportion, des coopératives de travail associé. Les coopératives de travail associé sont très peu développées au Paraguay. CONPACOOP, dans le cadre de son plan stratégique, s’est donné pour objectif de développer et de renforcer le secteur des coopératives de travail as-
socié. Cette ambition a été insufflée, dans une large mesure, par le mouvement coopératif au MERCOSUR, qui a encouragé CONPACOOP à opter pour cette voie. L’engagement de CONPACOOP de promouvoir la création et pérennisation du secteur a conduit l’organisation à établir des liens avec Red del Sur, espace régional d’articulation de ces coopératives dans la région du MERCOSUR. Dans ce cadre, elle a reçu l’appui des fédérations de coopératives de travail associé d’Argentine, du Brésil et d’Uruguay. Parmi les difficultés que connaît le mouvement dans la voie de la réalisation de cet objectif, il y a certainement celui du cadre réglementaire défavora-
ble. « La loi ne prévoit que les facilités normales dont jouissent également les autres coopératives, mais les coopératives de travail associé ont besoin, pour se créer, d’autres mesures de soutien que des dérogations fiscales » déclare le président de l’Institut national des coopératives (INCOOP), Antonio Ortiz Guanes. À titre comparatif, il faut souligner qu’au Brésil par exemple, le nombre obligatoire de membres fondateurs pour la création d’une coopérative de travail associé est moins élevé, les coopératives de travail associé reçoivent des subsides, paient des taux d’intérêt moins importants et ont droit à une aide technique spécialisée gratuite de la part de l’État. ■
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AMÉRIQUE DU NORD Deux conférences clé se tiendront au Québec sur la coopération de travail associé Hazel Corcoran, CWCF e Québec organisera, du 11 au
L 15 octobre 2011, deux confé-
rences clé. La première intitulée 'Succession d’entreprise et propriété des travailleurs' se tiendra du 11 au 13 octobre. La seconde Conférence CICOPA Amérique du Nord : 'Coopération sans frontières' aura lieu du 13 au 15 octobre. La première conférence aura pour objectif de faire prendre davantage conscience que les coopératives de travail associé constituent une alternative pour les entreprises sans successeurs et de développer l'expertise des parties prenantes par l'échange et l'analyse de leur expérience. Au cours des prochaines années le monde affrontera un phénomène très significatif aux conséquences socioéconomiques majeures : le départ massif à retraite des entrepreneurs de la génération dite du babyboom. On estime qu'environ 200 000 entreprises canadiennes changeront de mains dans les quinze prochaines années. Le phénomène sera proportionnellement comparable aux États-Unis, en Europe et ailleurs dans le monde. L’ampleur exceptionnelle de cette transition peut entraîner la perte de nombreuses entreprises par absence de repreneurs ou par leur rachat par la concurrence. Une récente étude du département québécois du développement économique, de l’innovation et des exportations (MDEIE) a montré que, bien que déjà engagé, le phénomène n’en est encore qu’à ses débuts et que les départs devraient être au plus fort entre 2017 et 2020 et que, plus nous nous rapprocherons de cette échéance, moins il y aura de personnes désireuses d’acheter ces sociétés. Ce phénomène d’absence d’une succession pour les entrepreneurs individuels devrait aussi se manifester beaucoup
Membre de la coopérative canadienne de transport de marchandises ‘SHIFT Delivery’
plus tôt dans les zones rurales. Le risque social et économique est substantiel et le risque est grand aussi de connaître de nombreuses fermetures d’entreprises avec, comme résultat, la perte possible de dizaines de milliers d'emplois; des communautés et des villages entiers pourraient connaître le déclin. Face à cette menace de désintégration des entreprises et les pertes massives d'emplois qui s’ensuivraient, l'alternative du transfert de ces sociétés à leurs salariés par le modèle de la coopérative de travail semble être de plus en plus la solution idéale et une grande opportunité de croissance pour le mouvement des coopératives de travail associé. Le modèle des coopératives de travail associé (avec des modèles liés comme les coopératives de multistakeholders) aide à maintenir et à développer ces entreprises et à permettre aux ouvriers d’exercer un contrôle local de leur avenir. La seconde conférence, 'Coopération
sans frontières', a pour objectif de permettre aux mouvements des coopératives de travail québécoises, du reste du Canada et des États-Unis de se rencontrer et de partager leur expérience. L'organisation de cette conférence est un événement historique. Pour la première fois, des centaines de membres des coopératives de travail associé de toute l'Amérique du Nord se rencontreront et partageront leurs expériences pour améliorer leurs pratiques de gouvernance et de gestion démocratique de leurs entreprises et pour montrer leur solidarité et leur désir commun de construire une économie sociale basée sur la propriété et le contrôle des entreprises par les travailleurs. La conférence est organisée par CWCF avec le soutien du réseau de la coopération du travail du Québec, la fédération américaine des coopératives de travail associé ainsi que d’autres partenaires. ■ Pour obtenir plus d’information : http://www.cooperation2011.coop
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ÉTATS-UNIS
Melissa Hoover: « Les coopératives de travail associé sont essentielles pour la création d’emplois durables » Virginia Pérez pour CICOPA ravailler
Ensemble’
s’est
‘T entretenu avec Melissa Hoover sur les réalités des coopératives du secteur et le regard qu’elle porte sur ce moteur d’emploi durable dans le monde entier. Melissa Hoover est la directrice de l’USFWC, la Fédération des Coopératives de Travail Associé des États-Unis (USFWC), depuis sa création en 2004. Cette organisation compte aujourd'hui 75 membres et représente environ 1400 personnes. Mélissa Hoover indique que leurs adhérents constituent environ un tiers des coopératives de travail associé aux États-Unis. L'apport des coopératives en matière d’emploi durable est indéniable selon elle : « Je pense que les coopératives de travail associé en particulier, sont essentielles dans la création d’emplois durables, tant du point de vue des travailleurs que de celui de la terre dont nous dépendons ». Pour Mélissa Hoover, la contribution des coopératives à la création d’emplois durables résulte en grande partie du fait qu’il s’agit d’entreprises régies par des principes démocratiques. « Les coopératives sont la combinaison de la théorie et de la pratique » fait-elle remarquer, « en même temps qu’elles valorisent l'autonomie, la démocratie, l'éducation et surtout les personnes. C'est un réquisitoire contre le lucre et l'individualisme dont le discours public est très souvent teinté, du moins ici, aux États-Unis ». Elle explique qu'au niveau pratique « pour les personnes qui ont l’expérience de la gestion d’entreprises qui agissent selon ces valeurs et qui le font avec succès, il en résulte une plus grande inspiration et une prise de conscience des problèmes liés à une économie injuste; il ne s’agit pas seulement d’un élan de protestation mais aussi d’une volonté de trouver de réelles solutions ». Mélissa Hoover considère que les principes de coopération entre les coopéra-
Le groupe coopératif Arizmendi Bakery possède 5 boulangeries aux Etats-Unis Photo: Myleen Hollero
tives et d’engagement envers la communauté constituent les piliers de la durabilité. « Coopérer avec d'autres coopératives rappelle les initiatives innombrables qui permettent de contrebalancer le message dominant qui veut que la concurrence soit la seule voie de réussite ». Elle ajoute que les coopératives de travail associé sont aussi
« Les coopératives de travail associé sont essentielles dans la création d’emplois durables, tant du point de vue des travailleurs que de celui de la terre dont nous dépendons » concernées par les aspects environnementaux, « parce que les travailleurs membres tendent à vivre dans la communauté dans laquelle ils travaillent et sont donc moins enclins à prendre des décisions dommageables pour l’environnement ». D'un autre côté, elle indique qu’au lieu
de licencier les travailleurs, les coopératives peuvent décider de les réaffecter à un autre poste de travail ou sur un autre site. « Elles peuvent partager le poids d'une crise au lieu de le charger sur les épaules des plus vulnérables. L'autogestion propose une dignité face au travail et offre des opportunités significatives de croissance dans la mesure où les travailleurs s’impliquent, non seulement dans leurs tâches quotidiennes, mais aussi dans le fonctionnement et dans les décisions stratégiques de leur coopérative ». « Je pense que cette sécurité, centrée sur l'être humain et son développement personnel à travers l'exercice de la démocratie est un élément potentiel d’inspiration et de transformation pour la société. Je crois aux coopératives de travail associé et en leur capacité de construire une démocratie participative, de faire de nous de meilleurs citoyens, de meilleurs voisins, de meilleurs membres d’une famille et de meilleurs défenseurs des valeurs durables », souligne-t-elle. ■ Pour lire l'interview complète de Melissa Hoover, rendez-vous sur le site de CECOP en cliquant ici.
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MEXIQUE
Une nouvelle loi sur les coopératives pour la promotion des coopératives de travail associé Natalia Acerenza pour CICOPA n ne dispose pas de chiffres
O précis sur le nombre et sur l'impact des coopératives de travail associé au Mexique, bien qu’elles soient loin de représenter une économie marginale. Ce secteur manque de la reconnaissance et de la promotion indispensables à son développement. Un nouveau projet de loi générale pour les sociétés coopératives tente d’apporter des solutions aux entraves qui freinent le mouvement. Dans le secteur des coopératives de production, il existe une série d'entreprises emblématiques très fortes au Mexique comme Pascual, Cruz Azul, El Grullo (Jalisco) y Trado qui démontrent qu'il est possible d’accéder à de très hauts niveaux de succès économique. Cependant, Il existe aussi un grand nombre de petites coopératives qui ne sont ni organisées, ni affiliées aux organisations de second degré qui les représentent. « L'un de nos objectifs est d'obtenir l'intégration de ces nombreuses coopératives de production - qui existent dans tout le pays – dans des cadres représentatifs plus larges » déclare Dov Orian, responsable du bureau de la confédération coopérative intersectorielle du Mexique. La loi qui régit actuellement le secteur date de 1994 et présente des lacunes qui ont fait obstacle à son application. En outre, cette loi s’intéresse davantage au contrôle et à la gestion des coopératives qu’à leur promotion. « En ce qui concerne les coopératives de production, plusieurs d’entre elles connaissent d’importantes difficultés pour accéder au crédit et pour répondre au développement technologique moderne actuel », a encore précisé
Dov Orian, responsable du bureau de la confédération coopérative intersectorielle du Mexique (CMC)
Orian. Ce sont certains de ces aspects qu’essaye de corriger la proposition d’une nouvelle loi générale sur les sociétés coopératives au Mexique que le conseil supérieur de la coopération (COSUCOOP) a présenté la semaine dernière devant la Chambre des députés. L'un des points que ce nouveau projet de loi souhaite mettre en avant consiste en l’obligation du gouvernement de participer à l'appui, la promotion de l'idée coopérative tant à l'intérieur qu’à l’extérieur du mouvement. Une autre des difficultés auxquelles le secteur fait face consiste en ce qu'il se trouve morcelé et qu’il n'existe pas de données statistiques qui informeraient sur sa dimension réelle. « Dans un pays aussi vaste que celui-ci, avec des distances géographiques importantes, nous ne connaissons pas toujours l’existence de certaines coopératives », a déclaré le chef du bureau de la confédération mexicaine. La nouvelle loi prévoit que l'Institut national de géographie et de la statistique incorpore les coopératives dans ses recensements pour supprimer cette difficulté.■
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Une coopérative de journalistes qui travaille avec le New York Times Virginia Pérez pour CICOPA Lancée en octobre 2009, la 'Chicago News Cooperative' pratique un journalisme d'intérêt public, particulièrement centré sur la réalité de Chicago (ÉtatsUnis). La coopérative est composée de l'ancien directeur de la rédaction du Chicago Tribune, James O'Shea, et d'autres professionnels reconnus. Les textes sont publiés deux fois par semaine dans le 'New York Times'. Elle est la première agence de presse extérieure à produire des pages entières pour ce journal américain très en vue. En 2011, 'Chicago News' projette de lancer un site web qui sera le centre de son exploitation et qui introduira de nouveaux modes de communication pour la communauté. ■
Colors Restaurant: une coopérative au cœur de New York Natalia Acerenza pour CICOPA Les coopératives de travail associé aux États-Unis couvrent tous les secteurs d'activité et la restauration n'est pas une exception. Colors Restaurant, un restaurant organisé en coopérative dans la ville de New York a démontré comment la crise pouvait être une opportunité à saisir. La coopérative de travail associé Colors Restaurant a été fondée en 2006 par des travailleurs qui ont survécu à la tragédie du World Trade Center du 11 septembre 2001. Le restaurant propose une cuisine internationale basée sur des ingrédients produits au niveau local. Être organisé en coopérative signifie pour le personnel propriétaire un accès à de meilleures conditions de travail, un meilleur salaire et l'égalité raciale, ainsi qu’une activité économiquement viable. Les travailleurs membres sont originaires de plus d'une douzaine de pays. Le groupe fait partie du 'Restaurant Opportunities Center' (ROC), une organisation qui se bat pour des conditions de travail décentes pour les travailleurs de l’horeca et qui organise aussi des campagnes pour lutter contre leur exploitation. ■
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AFRIQUE OUGANDA
L'Ouganda progresse vers un mouvement coopératif fort et moderne Leonard Msemakweli, UCA 010 a été une bonne année
2 pour les coopératives en Ouganda. Un certain nombre de jalons ont été franchis, montrant ainsi que, dans ces derniers temps, des progrès significatifs ont été accomplis dans la construction d'un nouveau mouvement coopératif. En 2009 et 2010, un certain nombre de nouvelles coopératives ont été créées dans plusieurs secteurs économiques, dont des coopératives de travail associé. Certaines de ces coopératives créées en dehors du secteur agricole couvrent les secteurs de l’énergie, de l’artisanat, de l’ameublement et de l’irrigation. Cela signifie que de plus en plus de personnes provenant de domaines différents continuent à reconnaître le rôle du modèle coopératif dans l'amélioration de leur niveau de vie. Le mouvement coopératif a aussi reçu plus de de soutien de la part du gouvernement, à travers la mise en place d’u-
Membres de l’Alliance Coopérative d’Ouganda
ne nouvelle politique coopérative initiée en 2010. Elle reconnaît ainsi que les coopératives font partie du secteur privé et établit ainsi une bonne base pour une loi coopérative moderne. En 2010, l’Alliance Coopérative d’Ouganda (UCA) s’est intéressée au concept d'intégration horizontale, au bénéfice des activités des coopératives.
AFRIQUE DU SUD
Les rachats d’entreprises par les travailleurs sauvent des emplois Olivier Biron, CICOPA
L es rachats d’entreprises par les
travailleurs sont devenus une réalité qui sauve beaucoup d’entreprises dans le monde entier. On observe en effet de nombreux exemples en Europe ou en Amérique du Sud de travailleurs qui décident de ne pas laisser disparaître leur entreprise et d’en devenir les propriétaires. Et ce n’est pas fini ! L'Afrique du Sud, elle aussi, a ouvert la voie à ces rachats par les travailleurs. En octobre 2010, les travailleurs de la
SA Mine Line/TAP Engineering factory (un atelier de construction mécanique) à Krugersdorp, une localité proche de Soweto, ont décidé d’occuper leur lieu de travail pour empêcher son ancien propriétaire d’enlever les machines et de disposer des autres actifs et de se battre pour sauver leur emploi. Ils ont occupé l'usine et lancé une campagne de solidarité, exigeant que l'état reprenne l'usine. Aujourd’hui l'atelier a
« Cela contribue maintenant à la bonne réputation et à la fiabilité de nos coopératives aux yeux des grands acheteurs. L'intégration horizontale et verticale renforcera tout le système coopératif en le rendant plus efficace et efficient et en augmentant son pouvoir tant sur le marché que dans la société toute entière », a déclaré Léonard Msemakweli, secrétaire général de l'UCA. ■ rouvert : c’est une coopérative de travail associé gérée démocratiquement. Cependant, pour réussir, ils ont besoin de l'assistance de l’Industrial Development Cooperation, une institution publique nationale de développement qui finance les entreprises et les entrepreneurs engagés dans des activités compétitives. « S’il aide vraiment cette coopérative, le gouvernement ouvrira la porte à de nombreuses autres coopératives de travail associé » indique Athish Kirun de COPAC, une agence indépendante active dans le développement de coopératives de travail associé en Afrique du Sud. « S'il n'aide pas la coopérative, nous retournerons manifester dans les rues ». ■
AFRIQUE
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ÉGYPT
La révolution du Nil laisse entrevoir un avenir meilleur pour les coopératives Olivier Biron, CICOPA Égypte a connu une révolu-
L’ tion sans précédent qui a me-
né à la chute du président Hosni Moubarack. Essam Charaf a été nommé premier ministre par le Conseil suprême des forces armées en attendant la tenue d’élections présidentielles promises avant la fin de l’année. Pour l’heure, un premier pas vers la démocratie a été franchi avec le référendum sur les amendements constitutionnels approuvé par les Égyptiens à 77,2 %. La révolution égyptienne a modifié totalement le destin de ce pays jusquelà aux mains du pouvoir qui ne laissait guère de place à la liberté de penser ou d’entreprendre. Durant 30 ans, le président déchu s’est appuyé sur un appareil policier et un parti totalement à son service, dans un pays où plus de 40 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et par personne. « L’Égypte s’est réveillée dotée d’une nouvelle conscience politique, elle ne se laissera pas avoir ! » confiait récemment l’écrivain Alaa el-Aswa au journal français 'Libération'. Ainsi, la situation chaotique en Égypte n’est pas sans conséquence sur l’économie du pays. On prévoit déjà une chute de 25 % des revenus issus du tourisme. A cet égard, les coopératives représentées par l’Union des Coopératives de Production (PCU) ne sont pas épargnées. « L’économie égyptienne a souffert de la révolution : tout s’est arrêté. L’insécurité dans les rues n’arrange rien. Tous ces facteurs ont affecté l’activité des coopératives. Mais ce qui arrive au pays est une bonne chose », souligne Mounir Shaarawy, secrétaire général de PCU. « Nous sommes très fiers de notre ré-
Photographie de Peter Macdiarmid/Getty Images
volution menée avec dignité et nous sommes optimistes pour les réformes à venir, particulièrement pour celles qui concerneront certains aspects des coopératives de travail associé. L’espoir est bien présent aujourd’hui puisque la mainmise de quelques grandes entreprises sur l’administration égyptienne a disparu. Anciennement de grands capitaines d’affaires contrôlaient les lois et les décisions ministérielles et sapaient les efforts des coopératives par leur corruption des affaires ». Jusque-là, les coopératives étaient fortement contrôlées par le pouvoir en place. Autant dire que les coopératives de travail associé qui basent leur fonctionnement sur des principes et valeurs démocratiques n’y trouvaient pas leur compte. Aujourd’hui, les choses semblent aller mieux. « Auparavant le régime ne faisait aucune confiance aux coopératives puisqu’il allait toujours à l’encontre des
décisions en faveur du bien-être des travailleurs et des petites entreprises. Il a maltraité les coopératives en supprimant beaucoup de leurs privilèges légaux, comme l’exonération fiscale, de manière à augmenter leurs coûts de production et rendre le travail plus difficile » dit Shaarawy. Mounir Shaarawy est confiant en l’avenir : « nous sommes sur la bonne voie » dit-il, « nous entrevoyons des signes positifs. Avec une réforme et une nouvelle administration mise en place par le peuple, nous croyons que les nouvelles lois seront en faveur des coopératives, des travailleurs.et des syndicats pour répondre à la demande d’une justice sociale ». Aujourd’hui, l’Égypte se réveille tout doucement de cette révolution. Elle a encore du chemin à faire., On peut espérer que les choses reprendront petit à petit leur cours normal. Avec au moins la certitude que le peuple égyptien sortira grandi de cette révolution du Nil. ■
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ASIE Six semaines après le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon le 11 mars, des répliques secouent encore le pays et la situation des centrales nucléaires de la préfecture de Fukushima reste très instable. Les autorités ont porté le niveau d’alerte nucléaire à 7 : le niveau le plus élevé. Malgré la pénurie, JWCU, l'organisation japonaise des coopératives de travail associé est extrêmement active : « Nous avançons avec l’aide de nos membres du monde entier » a déclaré un porte-parole de l'organisation. Pour aider le mouvement des coopératives de travail associé dans les secteurs affectés, JWCU a créé un fonds d’aide qui lui permettra de fournir à ses membres des biens de première nécessité et un soutien financier (voir l’encadré).
Le Japon se redresse JWCU a créé un fond d'urgence Yoshiko Yamada, JWCU
JWCU, l’organisation des coopératives de travail associé fait état d’une situation d’urgence au sein de ses membres après les répliques qui ont touché le pays. Un fond d’urgence a été mis en place afin d’aider les coopératives.
« Les besoins en vivres et la coordination sur le terrain devront s’étendre sur le long terme » Les exemples de solidarité se comptent par milliers et montrent comment les coopératives essayent de se remettre du désastre. À Sendai, la plus grande ville de la région de Tohoku, deux centres pour les enfants ont été ouverts en avril et sont gérés par une coopérative de travail associé. Les enfants, particulièrement ceux qui ont dû évacuer, ont vécu des moments particulièrement pénibles et leur vie quotidienne a été fortement perturbée. Ils doivent vivre aujourd’hui en situation instable dans un tout nouvel environnement. « Nos membres sont déterminés à leur fournir un cadre de vie sûr et agréable », a déclaré JWCU. Plus de 200 000 yens
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Le village de Noda a été complètement dévasté
(environ 1700 euros) ont été recueillis à l’occasion d’un concert de bienfaisance organisé à Tokyo le 27 mars pour venir en aide à la région de Tohoku. C’est la coopérative de travail associé 'Art Project' (WAP) composée de membres de JWCU et d’amis amateurs d’art et de musique qui en a assuré l’organisation. D’importants dégâts parmi les coopératives JWCU annonce régulièrement d’importants dégâts parmi ses membres. La situation chaotique rend le travail de secours encore plus difficile. Malgré ces défis, l'aide s’est organisée et les gens travaillent ensemble et font preuve de solidarité. Le bureau central et les antennes régionales de JWCU continuent de rece-
« Les exemples de solidarité se comptent par milliers et montrent comment les coopératives essayent de se remettre du désastre » voir des produits de première nécessité de la part de tous ses membres nationaux. Dans un message adressé au mouvement coopératif, JWCU déclare que « la situation nécessite surtout de la nourriture et nous concentrons tous nos efforts pour fournir des aliments instantanés et des légumes. Les besoins en vivres et la coordination sur le terrain devront s’étendre sur le long
terme ». Les premiers camions venant de Tokyo sont arrivés dans la région de Tohoku (dans les villes de Noda, Ohsaki, Ishinomaki et Onagaw). Les résidents des régions touchées ont besoin d’aide pour déblayer les débris et nettoyer les maisons sinistrées. Plusieurs coopératives ont déjà proposé d’envoyer des renforts et le bureau central de JWCU a aussi l’intention de coordonner des équipes de secours afin de venir en aide aux zones les plus touchées. Plusieurs coopératives de JWCU proposent aussi de mettre à disposition les camions qui sont nécessaires pour nettoyer les zones dévastées. ■ Pour plus d’informations : http://english.roukyou.gr.jp/ index.html
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Le solidarité entre les membres de JWCU
Boîtes alimentaires chargées sur un camion à destination de Tohoku
Salle pour enfants à Sendai
Concert de bienfaisance à Tokyo le 27 mars
Fonds d’aide aux coopératives japonaises: En tant qu’organisation qui a pour vocation de créer des emplois, JWCU est déterminée à soutenir ses membres afin de sauvegarder leur poste de travail et garantir leurs revenus pour leur permettre ainsi de reprendre une vie normale : « Tant qu’il y aura besoin de vivres pour assurer la survie quotidienne de la population, nous continuerons à répondre à ces besoins matériels. Certains de nos membres (et beaucoup d’autres personnes) ont perdu leur emploi, leur maison et leurs biens personnels. D’autres ont été évacués vers d’autres villes et ne savent pas quand ils pourront rentrer chez eux ou s’ils seront installés dans des habitations temporaires. Dans ces conditions extrêmes, il faut malgré tout que la vie continue. Les besoins existent dans de nombreuses régions dont Tokyo et ses environs, où les personnes évacuées ont trouvé refuge ». Si vous désirez en savoir plus à propos de ce fonds d’aide ou si vous désirez faire un don, vous pouvez visitez le site de JWCU à l’adresse : http://english.roukyou.gr.jp/JWCU2011Earthquake_Relief_Fund.pdf.
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CORÉE
La législation coopérative de la Corée du Sud nécessite des réformes HyungSik Eum, KASEE a Corée du Sud dispose d’un système législatif spécifique pour les coopératives dans lequel chaque secteur coopératif est soumis à une réglementation particulière et qui dépend de ministères différents. Bien qu'il y ait des secteurs coopératifs forts comme l'agriculture, cela a comme conséquence directe que les intérêts du mouvement coopératif dans son ensemble ne peuvent pas être protégés par la législation et seuls les intérêts des différents secteurs le sont. C'est particulièrement le cas pour les coopératives de consommateurs pour lesquelles il est toujours très difficile d'obtenir un statut juridique de coopérative.
L
Pour résoudre ce problème, plusieurs organisations du mouvement coopératif émergeant, et notamment KASEE, le membre coréen de CICOPA, ont lancé une action en faveur de la promulgation d’une législation qui couvrirait les différents types de coopératives auxquelles il manque un statut juridique approprié. Les coopératives de travail associé, que KASEE représente, sont principalement visées par la législation. Néanmoins, les besoins diffèrent aussi. Ainsi, les coopératives de soins de santé, considérées actuellement comme faisant partie des coopératives de consommateurs, devraient acquérir un nouveau statut juridique leur permettant de s'ouvrir davantage
Une Entreprise membre de KASEE dans le domaine de la construction
aux non-membres en mettant en application la contrainte de la nondistribution des excédents. Plusieurs associations actives dans le domaine des soins de santé demandent aussi une reconnaissance légale qui donnerait à leurs travailleurs un statut n’étant ni celui d’un employé ni celui d’un indépendant. Pour répondre à ces différents besoins, ces organisations ont finalisé un accord sur un projet de loi qui couvrirait les différents types de coopératives qui ne le sont pas encore par la législation actuelle. Cette nouvelle législation
aurait la même forme que les lois générales sur les coopératives mais elle reprendrait aussi les types spécifiques de coopératives. Outre l’organisation KASEE, plusieurs entités prennent part au projet dont les coopératives de consommateur dans le domaine médical, l'Association coréenne des centres pour l’insertion par l’activité économique, l'Institut pour la recherche coopérative, la Fondation d'investissement social et plusieurs associations de travailleurs du domaine des soins de santé. La rédaction de cette nouvelle législation devrait être finalisée dans le courant de cette année. ■
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CECOP-CICOPA Europe a lancé une campagne sur l’emploi durable parce que l’Europe a besoin de manière urgente d’emplois de qualité afin d’assurer un meilleur futur pour toutes les entreprises et leurs travailleurs.