Travailler Ensemble
JE U
ÉD NE ITIO SE N S T C O PÉ C O P I AL ÉR E AT IV ES
Octobre 2011 - Numéro 5
Le magazine d’information mondial sur les coopératives et les entreprises détenues par leurs travailleurs dans le secteur de l’industrie, de l’artisanat et des services
Jeunes coopérateurs, au-delà de la crise
DANS CE NUMÉRO
ÉDITORIAL
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INTERCONTINENTAL
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EUROPE
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AMÉRIQUE DU SUD
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AMÉRIQUE DU NORD
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AFRIQUE
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ASIE
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DEUX NOUVEAUX LIVRES POUR MIEUX COMPRENDRE LES COOPÉRATIVES (page 5)
COMMENT DES TRAVAILLEURS ONT OCUPÉ UNE USINE ET DÉFIE L'AFRIQUE DU SUD
(page 11)
CREATION D’EMPLOIS AU JAPON (page 12)
LA VOIE DE L'AVENIR! CONFÉRENCE SUR LES COOPÉRATIVES ET LE DÉVELOPPEMENT À CANCUN (page 3)
2 | ÉDITORIAL
TRAVAILLER ENSEMBLE - NUMÉRO 5 - OCTOBRE 2011
Éditorial
Travailler Ensemble
Le droit de savoir Par Olivier Biron, en charge de la communication à CICOPA En relisant les articles contenus dans ce numéro de "Travailler Ensemble", je me suis rappelé mes débuts dans le mouvement coopératif. Quand j'ai commencé à travailler pour CICOPA en 2006, je savais à peine ce qu'était une coopérative de travail. Dans ma perception des choses, les entreprises étaient détenues par des patrons et les employés étaient à leur service. Depuis, j'ai compris que ce n'était qu'une option et que nous avions chacun une part de responsabilité dans la manière dont nous organisions notre relation au travail. La crise actuelle ne nous contredira pas : le système spéculatif et le modèle capitaliste ont semé le chaos dans l'économie mondiale. Dans une course effrénée au profit, le monde bancaire et financier a oublié que les hommes et les femmes constituaient les piliers de ce que l'on appelle plus communément le travail.
A l'aube du lancement de l'Année Internationale des Coopératives en 2012, la nécessité de communiquer sur ce modèle est fondamental. Aujourd'hui, l'organisation européenne de CICOPA (CECOP-CICOPA Europe) publie 2 nouveaux livres sur la contribution des coopératives à une économie européenne durable. Parmi ceux-ci, "Coopérative, Territoires et Emploi" est un recueil de 20 histoires de coopératives actives dans l'industrie et les services à travers l'Europe. Il montre comment ces entreprises créent des richesses, répondent aux besoins de ses travailleurs, participent à l'éco“… nous avons tous nomie d'une ville, région ou le droit de savoir d'une d'un pays, etc. Il qu'une autre façon constitue un outil formidable pour d'entreprendre tous ceux qui veuexiste. Un modèle lent en apprendre un peu plus sur les qui privilégie les coopératives. Le magazine que vous intérêts collectifs tenez en main en est un autre. et humains aux Cette édition spéciale de "Travailler Ensemble" est consacrée aux jeunes dans les coopératives. Il n'est pas destiné uniquement au mouvement coopératif, loin de là. Il est adressé à tous ceux qui, de prêt ou de loin, s'intéressent à la société dans laquelle nous vivons. Parce que nous avons tous le droit de savoir qu'une autre façon d'entreprendre existe. Un modèle qui privilégie les intérêts collectifs et humains aux intérêts à court terme. Un modèle fait pour tous ceux qui veulent créer un projet durable. Parce que nous avons tous le droit de savoir qu'un modèle fait pour notre temps existe déjà.
intérêts à court terme.”
Aujourd'hui encore, je croise quotidiennement des personnes qui ne savent pas ce qu'est une coopérative. Ils n'imaginent pas qu'une entreprise peut être détenue et gérée de manière démocratique par ses travailleurs. Mais surtout, ils ne savent pas que cette formule fonctionne et que des entreprises prospères et compétitives fleurissent et font partie du paysage européen, au même titre que les autres. Ils ne sont pas non plus conscients que ce modèle sauve des entreprises et des emplois grâce à la reprise d'entreprises en coopérative, lorsque celles-ci sont en crise ou n'ont pas de repreneurs.
Numéro 5 - Octobre 2011 « Travailler Ensemble » est le magazine de la Confédération mondiale (CICOPA) et européenne (CECOPCICOPA Europe) des coopératives et des entreprises détenues par leurs travailleurs dans l’industrie et les services CICOPA est une organisation sectorielle de l'Alliance coopérative internationale (ACI). Avenue Milcamps 105 - BE-1030 Bruxelles, Belgique Contact: olivier.biron@cicopa.coop www.cicopa.coop / www.cecop.coop SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Bruno Roelants COORDINATION ET RÉDACTION
Olivier Biron et Leire Luengo GRAPHISME
Jorge Cabrera para jcse TRADUCTIONS ET RELECTURES DES TROIS VERSION LINGUISTIQUES
Guy Boucquiaux, Helen Robinson, Olivier Biron et Leire Luengo. PHOTOS
Réalisation propre et photos libres de droit sur flickr.com La rédaction souhaite remercier tous les membres de CICOPA et de CECOP-CICOPA Europe pour leur contribution . Édité en anglais, français et espagnol Photo de la couverture: Coopérative Mazetas (Espagne)
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INTERCONTINENTAL
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INTERCONTINENTAL Aller de l'avant avec les coopératives: conférence mondiale sur le développement à Cancun Olivier Biron, CICOPA
L’ évènement qui aura lieu à Can-
cun le 17 novembre est unique à plus d'un titre. Il sera surtout une source d'inspiration dans le travail des coopératives qui, au quotidien, posent des actions concrètes sur le terrain du développement. Mais comment y parviennent-elles? Et comment réunir les conditions pour créer des coopératives viables et en pleine croissance? Les coopératives sont perçues comme des acteurs importants en matière de développement. Elles ont une capacité énorme de construction d’un monde meilleur tout en étant économiquement durable. C'est le cas de toutes les coopératives et particulièrement celles dans les secteurs de l'industrie, des services et de la santé. Ces entreprises se concentrent sur les composants-clés du développement : création et maintien de l’emploi, activités industrielles et de services (coopératives de travail associé et coopératives sociales), services communautaires et services d'intérêt général (coopératives sociales), développement d'activités productives individuelles locales (boulangers, mécaniciens, maçons, etc.), fourniture de soins de santé adaptés aux besoins des consommateurs (coopératives de santé). CICOPA et IHCO[1] souhaitent mettre en évidence le rôle des coopératives en la matière, mais aussi le comprendre, au cours d’une conférence qui se tiendra à Cancún. "Une voie pour l'Ave-
La coopérative sociale «La Fageda» en Espagne est un facteur clé de développement dans la région
nir: Coopératives et Développement" prendra la forme d'un débat télévisé : une table ronde de 30 acteurs clés des stratégies de développement et des politiques (OIT, Organisation Mondiale de la Santé, UNDP, Commission européenne, etc.) débattront sur la manière dont les coopératives ont contribué et peuvent contribuer au développement au niveau local, régional, national et international. Lors de ce débat exclusif, les participants tenteront de déterminer comment construire une voie vers une stratégie de développement coopératif, basée sur l'expérience des coopératives. Un évènement utile pour tous les acteurs du mouvement coopératif qui veulent comprendre, agir et relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Un programme provisoire est disponible sur : http://s.coop/7bjt. Les partici-
pants peuvent s’inscrire à la conférence sur le lien suivant : http://bit.ly/ pv42ad. La conférence aura lieu dans le cadre de l'assemblée générale de l'Alliance Coopérative Internationale qui se tiendra à Cancún du 14 au 18 novembre. À cette occasion, l'IYC (acronyme anglais pour l'Année Internationale des Coopératives 2012) sera officiellement lancée par l'ACI. ■ [1] CICOPA est l’Organisation Internationale des Coopératives de Production Industrielles, d’Artisanat et de Services (www.cicopa.coop) et IHCO est l'Organisation Internationale de Coopératives de Santé (www.ica.coop/ihco) Visitez le site de la conférence : http:// coopsanddevelopmentcancun.wordpress.com
SUIVEZ-NOUS http://www.facebook.com/cicopa http://www.twitter.com/cicopa http://www.youtube.com/user/CICOPAcoops
4 | INTERCONTINENTAL
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Un programme mondial aide les jeunes à créer leur coopérative Natalie Bradbury, The Co-operative College
L e Collège Coopératif de Man-
chester au Royaume-Uni propose un programme appelé “Young Co-operatives” qui aide les jeunes à fonder et à diriger leur propre entreprise. Tous les jeunes, quel que soit leur pays d'origine, peuvent s’y inscrire; il n'y a aucune restriction particulière mais les participants sont le plus souvent âgés entre 5 et 16 ans. Le programme fonctionne depuis 2004. On compte environ 150 coopératives inscrites et si la plupart sont installées au Royaume-Uni, on en retrouve également aux USA, en Inde, en Afrique du Sud, au Nigeria et en République Dominicaine. Elles sont généralement fondées sur un de ces trois modèles : Fair trade, dans lequel les étudiants créent généralement des magasins à l'école; Greenfingers un projet horticole qui permet à des jeunes coopératives de cultiver des fruits et des légumes, et Recon, un programme de gestion des déchets et de recyclage. Les activités des « Young Cooperatives » incluent des dégustations de produits issus du commerce équitable, des journées sportives, des défilés de mode, la visite de maisons de re-
Un groupe de jeunes coopérateurs et leurs produits issus du commerce équitable
traite, des nuits à dormir "à la rude" organisées par des œuvres de bienfaisance pour attirer ainsi l’attention sur le problème des sans domicile fixe. Les exemples sont nombreux. Le Collège universitaire du Devon possède un orchestre, un groupe de danse et un salon de coiffure, tous gérés comme une « Young Co-operative »; les étudiants du lycée Sir Thomas Boughey dans le Staffordshire, eux, vendent des bijoux fabriqués par des vétérans sudafricains dans leur coopérative de commerce éthique qui contribue à procurer des revenus aux anciens officiers de l’armée et à leurs familles. Tout en acquérant ainsi une expérience pratique en matière d’entreprise
comme la sélection des produits et la gestion des stocks, la recherche de marchés, la création de matériels promotionnels et la gestion financière, les membres des « Young co-operatives » ont aussi l'occasion de mettre en application les valeurs coopératives. Chaque membre a un intérêt égal dans l’entreprise et ils ont tous la possibilité de prendre part au processus de décision. Ils tiennent leurs propres réunions et sont formés plus largement au mouvement coopératif. ■ Pour en savoir davantage ou s’enregistrer comme “Young Co-operatives”, visitez le lien suivant : http://s.coop/5yc7
LIVRE: Le choix de l'éditeur
Le piège de la dette Olivier Biron, CICOPA « Capital and the Debt Trap » propose des nouvelles pistes de réflexion sur la récente crise. La récente crise financière qui a eu des conséquences dévastatrices partout dans le monde. Des milliers d’entreprises ont dû cesser leurs activités, des millions d’emplois se sont évaporés et un nombre incalculable de personnes ont perdu leur maison. Le livre explique comment nous sommes tombées dans « le piège
de la dette » en liant la finance à l'économie réelle. Il se penche sur des alternatives aux bulles financières et aux crises répétitives. Oubliées, les coopératives à travers le monde se sont montrées résistantes à la crise. Au travers de quatre études de cas, ce livre explore leurs stratégies et propose une analyse détaillée dans le cadre d’un débat plus large sur la génération de richesses et sur un avenir durable.
« Capital and the Debt Trap. Learning from cooperatives in the global crisis » par Claudia Sánchez Bajo et Bruno Roelants. Palgrave Macmillan (2011). ■
Pour en savoir davantage sur le livre, visitez le blog : www.capital-and-the-debt-trap.com/
EUROPE
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EUROPE UNION EUROPÉENNE
Deux livres pour mieux comprendre les coopératives Olivier Biron, CICOPA ujourd'hui, on ne voit plus les
A coopératives comme de simples bouche-trous de l'économie. Ce modèle d'entreprise a prouvé sa contribution au développement de différents territoires et à la création d’emplois en Europe. À bien des égards, les coopératives de production et de services démontrent aussi leur résistance à la crise, grâce à leur capacité à prévoir le changement, la copropriété et le contrôle démocratique ainsi que par les liens profonds qu'elles entretiennent avec les personnes et la communauté. CECOP-CICOPA Europe, l'organisation européenne de CICOPA, vient de publier deux livres qui veulent mettre en lumière la manière dont les coopératives contribuent à une économie plus durable. « Coopératives, Territoires et Emplois » est une compilation de 20 histoires de coopératives actives dans l'industrie et les services. Il détaille cinq approches différentes par lesquelles ces entreprises contribuent à l'emploi durable et au développement régional. Du groupe coopératif internationalement reconnu Mondragon en Espagne à Suma, une entreprise de distribution de produits bio en pleine expansion au Royaume-Uni, chaque cas illustre la manière dont les coopératives influencent l'emploi et le développement territorial. Le second livre, « Au-delà de la Crise : Coopératives, Travail, Finance » reflète la résistance particulièrement forte des coopératives et d’autres formes d’entreprises de propriété des travailleurs, actives dans l’industrie et les services, face aux effets de la crise économique mondiale. Il livre les éléments qui expliquent comment les coopératives de travail associé peu-
La coopérative italienne « Le Mat », une des histoires
vent contribuer de manière significative non seulement à faire face au changement mais aussi à l’anticiper. Cette recherche documentée se concentre Au-delà de la Crise : Coopératives, Travail, Finance par Alberto Zevi, Antonio Zanotti, François Soulage et Adrian Zelaia - 26 € disponible en anglais, français, italien et espagnol.
principalement sur trois pays, Italie, Espagne et France. Ces deux livres peuvent être achetés sur www.cecop.coop dans la section "Publications". ■ Coopératives, Territoires et Emplois edité par Bruno Roelants, Valerio Pellirossi et Olivier Biron - 55 € - disponible en anglais et en français.
6 | EUROPE
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ESPAGNE
Les coopératives : une autre manière de sortir de la crise pour les jeunes Mariana Vilnitzky, COCETA es chiffres du chômage et de la
L précarité du travail des jeunes
Espagnols sont terrifiants. Près de la moitié des personnes âgées entre 16 et 29 ans ne trouve pas de travail. Et comme si ces chiffres n’étaient pas suffisants, le salaire moyen des jeunes est de 15.370 euros, et 40 % occupent des emplois en dessous de leur niveau d'études. Juan Antonio Pedreño, président de la Confédération Espagnole de Coopératives de Travail Associé (COCETA) insiste sur le fait que si dans les autres entreprises, l’emploi est en perte, dans les coopératives, non seulement il ne baisse pas mais en plus, il est aussi en augmentation. Le journal « Empresa y Trabajo » de COCETA a publié un dossier sur l'expérience des entreprises Imperdibleo Idaia, Seis60 ou Emergya, Claraboia ou Dosotres; des exemples de coopératives dont les membres n'avaient pas plus de 30 ans quand ils les ont créées. Ce n'est pas la même chose d’avoir un patron qui te commande que d’aller au travail en sachant que c’est toi qui va bénéficier de tes efforts pour l’amé-
Membres de la coopérative Emergya en Andalousie (Espagne)
liorer et non une autre personne, déclarent les membres de la coopérative andalouse Seis60. Des cours d’initiation au coopérativisme En ce qui concerne la formation en matière de coopérativisme, COCETA développe un programme appelé Aulacoop, destiné aux jeunes qui veulent découvrir ce qu’est une coopérative de travail et comment elle est gérée
(www.aula.coop/itinerarios.asp). Dans chaque Communauté autonome, des activités et des cours sont organisés dans les universités et les collèges surtout. Quelques universités disposent de centres coopératifs comme par exemple le Centre d'Études Coopératives de l'Université de Saint-Jacques-de -Compostelle (Cecoop); celui de l'Université de Valence et de l'Université D'Alcalá de Henares de Madrid. ■
Programme Erasmus pour les jeunes entrepreneurs : partage d’expériences Leire Luengo, CICOPA rasmus pour les Jeunes En-
« E trepreneurs” est un program-
me qui donne aux nouveaux entrepreneurs européens qui souhaitent créer leur propre entreprise ou qui sont déjà actifs depuis moins de 3 ans, la possibilité d’acquérir une expérience professionnelle dans une PME de l’Union européenne et d’améliorer ainsi ses compétences d'entrepreneur. Il permet aussi aux entrepreneurs expérimentés de bénéficier des idées fraîches d'un nouvel entrepreneur motivé de leur secteur.
Au niveau coopératif, Koperattivi Malta, membre maltais de CECOPCICOPA Europe, poursuit ce programme après la première phase fructueuse de 2009. Il est actuellement impliqué dans la troisième phase “Erasmus pour les Jeunes Entrepreneurs” qui a débuté en février 2011 et qui durera 21 mois. Koperattivi Malta accueille actuellement cinq participants dans différents secteurs d'activité; quatre autres se préparent à commencer l’expérience. Pendant la première phase, Koperattivi Malta a réussi à conduire avec succès 16 projets.
Le programme offre aux nouveaux entrepreneurs l’opportunité de travailler jusqu'à six mois dans une PME expérimentée d’un autre pays de l'Union européenne. Il est financé par la Commission européenne et couvre toute l'Union européenne avec l'aide de contacts locaux actifs dans l’aide aux entreprises tels que les Chambres de commerce. ■ Pour plus d'informations sur Erasmus pour les Jeunes Entrepreneurs voir : http://www.erasmus-entrepreneurs.eu
EUROPE
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ITALIE
Céramique: l'histoire d'une reprise Adriana Assini, ANCPL
Des travailleurs membres de Greslab
n Italie, environ 90% de la production nationale de l'industrie de la céramique est concentrée dans la région d'Emilie Romagne et particulièrement, dans les provinces de Modène et de Reggio Emilia. Les entreprises de la région fournissent chaque année 632 millions de mètres carré de carreaux en céramique et exportent environ 70% de leur production.
E
Au cours des dernières années, le secteur a souffert de la crise économique et de nombreuses entreprises ont vu leur activité ralentir. Greslab est une coopérative née grâce à la volonté de ses travailleurs, ex-employés de la société Optima, active dans le secteur depuis 1983. Après l'entrée en crise en 2008, elle ne résiste pas et dépose le bilan. Qu'à cela ne tienne! Plus de quarante des ex-employés louent et ensuite rachètent le dispositif de production pour pouvoir raviver l'activité de l'entreprise. Ils vont pour cela jusqu’à investir l'entièreté de leurs indemnités de licenciement ainsi que des économies personnelles. L'opération a été soutenue entre autres par Coopfond et CFI, deux instruments financiers du mouvement coopératif italien.
Le projet de la coopérative Greslab est le fruit d'une analyse approfondie des difficultés qui ont mis à mal le secteur de la céramique et qui va bien au-delà des effets de la crise économique internationale. Un plan stratégique capable de donner de nouvelles réponses sur le plan organisationnel a été élaboré. Celui-ci met en avant la spécialisation de la production, l'investissement dans la formation du personnel, la propension à innover, à développer les secteurs de la recherche et à se focaliser sur la qualité « Made in Italy ». Antonio Caselli, le président de Greslab ajoute que la forme coopérative a permis un enthousiasme renouvelé qu'il qualifie d'extrêmement positif. De son côté, Legacoop, une des organisations coopératives italiennes, se réjouit de cette opération. La naissance de cette coopérative est pour nous une grande fierté affirme la Présidente de Legacoop Reggio Emilia, Simona Caselli. Il témoigne de l'importance du travail sur le terrain dans des moments difficiles au niveau économique et social. Cela nous fait particulièrement plaisir qu'à travers une coopérative, 40 travailleurs aient pu maintenir leur emploi et puisse regarder vers l'avant sans trop s'en faire. ■
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Transport vert à Bologne Antonio Amato, Federlavoro e Servizi La SACA à Bologne, spécialisée dans le transport de personnes, parcours quelques 10 millions de kilomètres chaque année pour mener ses usagers à bon port. Cette coopérative, avec plus de 200 travailleurs membres, engrange un chiffre d’affaires de plus de 49 millions d’euros. Récemment, elle s’est dotée d’une installation photovoltaïque sur le toit de son siège. Grace à ça, la société est parvenue à créer un système capable de fournir de l’énergie à ses autobus électriques qui chaque jour relient la gare au centre historique de Bologne et à un centre commercial avoisinant. Cette installation permet une réduction annuelle d’émission de poussières dans l’atmosphère égale à 2,23kg et une réduction des émissions de CO2 de 42,87 kg ! ■
FRANCE
Jeunes co-entrepreneurs en France Leire Luengo, CICOPA La Confédération générale des SCOP (la CG Scop - France) a publié un article dans son magazine « Participer » qui retrace les expériences de plusieurs jeunes entrepreneurs coopérateurs en France. La vision à long terme de l'entreprise, l'égalité des membres, l'indépendance et le développement durable de ces entreprises sont autant d’éléments qui ont amené ces jeunes à créer une coopérative. Motion Twin, Kauriweb, Coopaname et Chauffeur & Go sont parmi les exemples présentés dans l'article. ■ Vous pouvez vous inscrire ici pour avoir accès au magazine en ligne à l'adresse : http://s.coop/5zob
8 | EUROPE
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MALTE
SLOVAQUIE
Des jeunes entrepreneurs en communication
Quand la nature se déchaîne Helena Cápová, Coop Product Slovakia
Leire Luengo, CICOPA Un groupe de jeunes entrepreneurs a créé Mediacoop en 1997, une coopérative de travail associé qui œuvre à Malte dans le domaine de la communication. En adoptant le modèle coopératif nous pouvions partager l'expertise, les rêves et les risques ; les jeunes se prêtent très bien au travail en équipe et peuvent être assez flexibles pour le faire très bien, affirme son Directeur général, John Mallia. En 2005, Mediacoop est devenue propriétaire de Radio Capitale. Elle produit aujourd’hui du contenus audiovisueles pour la télévision, Internet et les médias sociaux, elle propose une consultance en marketing et en relations publiques et dispense chaque année des formations à près de mille personnes. Mediacoop a lancé plus de trente-cinq jeunes dans l'industrie de la communication et des médias dont certains d'entre eux sont devenus membres de la coopérative. ■ La coopérative Eurokov pendant et après l’inondation
BULGARIE
Exposition des coopératives de travail associé Petia Atanasova, NUWPC Près de 46 coopératives et entreprises dédiées aux personnes handicapées ont été représentées à la 9ème exposition nationale des biens et services, organisée par L'Union nationale des coopératives de travail et de production de Bulgarie (NUWPC) qui s’est tenue à Plovdiv (Bulgarie). Parmi les différentes activités, une table ronde a été organisée sur le thème : « Environnement d’entreprises - un facteur d’inclusion sociale ». Pendant ce forum, la création de conditions pour le développement professionnel des jeunes dans l'Union européenne a été abordée. ■
près que des tremblements de
A terre aient touchés le Japon et l'Espagne cette année, CICOPA avait envie de donné un peu d'espoir à ceux qui ont souffert suite à ces catastrophes naturelles en partageant l'histoire d'Eurokov Orlov, une coopérative de travail associé active dans le secteur de la construction en Slovaquie. Un proverbe dit : "C'est dans le besoin que l'on reconnaît ses amis". Ceci pourrait en être la confirmation. Une gigantesque inondation a fait définitivement entrer le mois de juin 2010 dans l'histoire de la coopérative basée à Orlov. La rivière Poprad a montré sa toute puissance lorsque, échappant à tout contrôle, elle a inondé tous les environs: ateliers, bureaux, maisons riveraines, etc. En un instant, le site de l’usine prospère et présente de longue date s'est transformé en paysage lunai-
re. Les dégâts étaient énormes: les machines et les matériaux étaient totalement détruits et les travailleurs avaient perdu tous leurs espoirs. Grâce au soutien et à la solidarité du mouvement coopératif, le combat pour la survie était lancé. Les travailleurs de la coopérative ont réussi à reconstruire les ateliers et ils ont même relancé la production. Tout ceci a été possible grâce à l’aide de l’Union slovaque des coopératives de production. Grâce à la solidarité et à l’entraide mutuelle, la société coopérative Eurokov-Orlov est toujours bien vivante. Aujourd'hui, après une année de travail intensif, ce qui était impossible hier est devenu réalité aujourd’hui. Le nom EUROKOV a été utilisé jusqu'en 2001 mais la coopérative a commencé en 1961 comme « East Slovakia car repair cooperative society ». ■
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AMÉRIQUE DU SUD
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AMÉRIQUE DU SUD URUGUAY
ARGENTINE
Retrouver du travail!
Une coopérative de travail protagoniste d'un nouveau film
Olivier Biron, CICOPA anlio Masucci est l'auteur d'une M enquête photographique sur des coopératives dans la ville de Montevideo et dans la Province de Canelones. Les images de Recuperare il lavoro / Recuperar el trabajo (Retrouver du travail; disponible en espagnol et l'italien) place l'homme au centre du travail. Le livre contient les articles de quelques uns des plus grands experts dans le secteur du rachat d’entreprises par les travailleurs en Amérique latine. Ce travail extraordinaire est le résultat d'un projet piloté par la province de Rome, l'ONG italienne Iscos, Cospe et la Fédération des Coopératives de l'Uruguay avec le support de l'Union Européenne. Le livre apporte une meilleure compréhension du phénomène de rachat d’entreprise par les travailleurs sous la forme coopérative en Amérique latine; phénomène qui participe à la reprise économique comme un modèle de développement alternatif à celui du
Leire Luengo, CICOPA
Photo de Manlio Masucci
néolibéralisme qui prévaut pendant des années dans cette région. Masucci est un journaliste italien et un photographe spécialisé dans les questions liées à l’emploi. Il a travaillé comme correspondant en Amérique du Sud, aux États-Unis et en Inde pour différentes agences et des journaux dont Ansa et Il Messaggero. ■ Visitez le site de CICOPA pour voir la galerie de photos tirées du livre de Manlio Mausucci : www.cicopa.coop/ Retrouver-du-travail.html
MERCOSUR
Universités pour le développement coopératif Diego Barrios, Coordinateur du Comité PROCOAS
R ed del Sur (Réseau du Sud) est
parvenu à un accord avec l’Association des universités du Groupe Montevideo (AUGM, en espagnol) pour booster les coopératives de travail associé afin de renforcer le réseau des entreprises d'économie sociale du MERCOSUR. Ce programme, conçu comme une stratégie de lutte contre la pauvreté et d’édification d’une société plus démocratique et durable, est soutenu par l'Union européenne. Ainsi, l'Association des universités contribue à identifier les secteurs opportuns pour la promotion de coopératives de travail associé innovatrices.
Elle développe plusieurs programmes pour la promotion et l'étude des coopératives, y compris les échanges de professeurs entre les universités. Le Comité académique des processus coopératistes et associativistes (PROCOAS), membre de l'association, a fixé des priorités liées au travail autogéré.Un des objectifs est d’organiser un cours commun postgraduat en économie sociale. L'AUGM est une association d'universités publiques de la région du MERCOSUR qui regroupe 28 universités d’Argentine, du Brésil, du Chili, de Bolivie, du Paraguay et de l'Uruguay. ■
Industria Argentina raconte l'histoire d'une fabrique qui tombe en faillite et qui est reprise par ses travailleurs sous la forme d'une coopérative de travail associé. La première du film a eu lieu le 13 octobre en Argentine. Le réalisateur, Ricardo Díaz Iacoponi, a commencé à écrire le scénario en 2003 et le tournage a débuté en janvier 2011 dans une entreprise réellement récupérée par ses travailleurs en Argentine. Il sera projeté dans différents festivals en Europe et à Cuba en novembre et décembre. Pour en savoir plus: www.indargentinafilm.com.ar. ■
Travailleurs, jeunes et coopérateurs FECOOTRA/ Red del Sur L'Espace Jeune de la Fédération des Coopératives de travail associé d’Argentine (FECOOTRA) représente les coopératives des jeunes dans le Comité Régional de la jeunesse de l'Alliance Coopérative Internationale (ACI) Amérique. De notre point de vue, l'unité est un élément indispensable de la construction d’un véritable mouvement coopératif intégré et inclusif. Ce Comité n'est pas seul et nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un combat à l'échelle régionale et continentale a dit Gabriel Angel Di Francesco, ACI Amérique, représentant le Comité Régional argentin. Le Comité développe des projets de formations pour les jeunes membres issus d'entités coopératives. Ils échangent des outils pour améliorer leur statut en tant que membres dans la coopérative et comme individus dans la société. La base du travail repose sur la formation des membres à la prise de décisions stratégiques en se fondant sur une gestion efficace basée sur les valeurs coopératives. ■
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AMÉRIQUE DU NORD CANADA
Réseau de jeunes coopérateurs à l’échelle internationale Réseau de la coopération du travail du Québec haque année, quelque 2.000
C coopérateurs de 12 à 17 ans s’initient à l’entrepreneuriat collectif au Québec en créant leur propre coopérative de travail. Ils offrent divers services à leur communauté au cours de l’été comme le jardinage, la peinture et le gardiennage. Le projet des Coopératives Jeunesse de Services (CJS), développé par le réseau de la coopération du travail du Québec (RÉSEAU), a permis à ces adolescents de créer un job d’été par la mise sur pied d’une coopérative de travail. Depuis 1987, le projet s’est développé à un rythme exponentiel, et cette année, 155 projets CJS ont vu le jour
Participants du programme CJS au Canada
dans toutes les régions du Québec. Le RÉSEAU accompagne maintenant deux autres provinces canadiennes soit le Manitoba, le NouveauBrunswick et hors du Canada, le Burkina Faso dans la mise sur pied de CJS. S’intégrant dans une vision d’un développement solidaire misant sur l’intercoopération, le RÉSEAU voit dans cette perspective d’extension des services au niveau canadien et même international, un moyen d’ouvrir en-
core davantage l’horizon des jeunes participants à ce projet. Pour plus d’information sur les CJS: www.reseau.coop/cjs. Pendant le Congrès Nord Américain de la coopération du travail, à Québec, du 13 au 15 octobre 2011, il y aura un atelier sur ce sujet. Visitez le site sur www.cooperation2011.coop pour en apprendre plus, en français, en anglais ou en espagnol. ■
ETATS-UNIS
Apprendre en jouant : Co-opoly, le jeu des coopératives TESA / CICOPA n nouveau jeu sur les coopératives sera disponible prochainement. La récente collecte de fonds pour le lancement de Co-opoly: le Jeu sur les Coopératives a atteint ses objectifs et la coopérative TESA (Toolbox for Education and Social Action, établie aux Etats-Unis), va produire le jeu.
U
Même si le montant minimum a été atteint, l'entreprise voudrait récolter 12.000$ afin de produire davantage de copies du jeu ou pour en faire des exemplaires gratuits pour des besoins éducatifs. Les organisations et les coo-
pératives peuvent toujours contribuer via le site web de Co-opoly jusqu'au 1er novembre. Dans les prochains mois, le jeu sera présenté aux événements organisés à travers les ÉtatsUnis pour lancer l'Année Internationale des Coopératives. TESA travaille actuellement avec un groupe en Uruguay pour traduire Co-opoly en espagnol. Dans Co-opoly, les joueurs collaborent pour créer et pour gérer une entreprise démocratique. Pour survivre en tant que personnes et pour se battre pour le succès de leur coopérative, les joueurs
doivent faire des choix importants pour relever de grands et de petits défis en mettant leurs capacités de collaboration à l’épreuve. En jouant à Coopoly, les joueurs apprennent le bénéfice commun, les défis et les travaux du monde coopératif en plus des compétences nécessaires pour participer à une coopérative. Co-opoly a rencontré un franc succès dans les conférences où il a été présenté. Les participants l'ont trouvé amusant et attrayant et un très bon outil pour enseigner la manière de créer et de soutenir des coopératives. ■
AFRIQUE
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AFRIQUE OPINION
AFRIQUE DU SUD
Quand des travailleurs défient l'Afrique du Sud Vishwas Satgar y Michelle Williams, COPAC (Cooperative and Policy Alternative Centre) ine-Line, une société d’ingé-
M nierie et de production située
à l'Ouest de Gauteng qui employait 110 travailleurs, a vécu une tragédie en août 2010. Trois travailleurs ont été tués dans l’explosion d’une chaudière. On s’est alors aperçu que le propriétaire n'avait pas contribué aux fonds de pension et avait volé les allocations de chômage des ouvriers. En conséquence, MEWUSA (Metal Electrical Workers Union of South Africa), le syndicat représentant les travailleurs, a menacé de poursuivre en justice la société, ce qui a amené le propriétaire à faire aveu de faillite et à fermer unilatéralement l'usine. Le syndicat et les travailleurs ont commencé à discuter de la possibilité pour les travailleurs de reprendre l’entreprise et de créer une coopérative de travail associé. Les événements se sont précipités quand les travailleurs ont découvert que le liquidateur avait vendu les produits finis et avait permis à l'employeur d'enlever les machines de l'usine et ce sans qu'eux-mêmes ni le syndicat aient été consultés. Leur seule compensation s'évaporait. L'action préjudiciable du liquidateur a atteint des sommets lorsque les travailleurs de Mine-Line se sont réunis dans leur usine pour exiger de lui une explication sur l’enlèvement des machines et sur les revenus de la vente des produits finis. Le liquidateur était incapable de fournir la liste exacte des actifs détournés ou des explications sur le démontage du matériel. En conséquence, les travailleurs décidèrent que la seule façon de sécuriser leurs garanties et leurs futurs emplois était d'occuper l'usine. Cette affaire, toujours en cours, est un exemple intéressant de l’union d’un syndicat et des travailleurs d’une coopérative dans le cadre d’une occupation d'usine. L'occupation de l'usine de
Membres de la coopérative Mine-Line en Afrique du Sud
Mine-Line est à la fois défensive et offensive. Défensive parce qu'elle essaye de protéger les indemnités des travailleurs pendant la liquidation comme les fonds de pension et les salaires dus. Offensive aussi puisqu’elle tente de créer une forme différente d'usine dirigée par les travailleurs. Ces hommes et ces femmes ont commencé à pratiquer la démocratie dès l'occupation et ont fondé ensemble la coopérative de travail associé MineLine Tap Engineering, avec l'aide de COPAC. Toutes les décisions sont prises par les travailleurs membres dans un comité élu pour faciliter le processus quotidien d'occupation et la promotion de la solidarité avec d'autres travailleurs, des syndicats, des organisations d’aide et des communautés. À l'heure actuelle, la tâche principale de la coopérative est de défendre l'occupation et de garantir l'état qui apporte son soutien à leur tentative de sauver leurs emplois et de transformer l'entreprise. Au-delà du cas de Mine-Line Deux implications importantes donnent une signification plus large à l'occupation de Mine-Line. D’abord, dans le contexte de la crise économique mondiale, le gouvernement a inscrit à
l'ordre du jour national une initiative appelée Cadre pour la réponse de l'Afrique du Sud à la crise économique Internationale. L'état doit soutenir les secteurs économiques en difficulté par une aide financière et par une formation liée aux plans de licenciement : et l'ingénierie est un secteur-clé prioritaire dans ce cadre. Cependant, en assistant les travailleurs de Mine-Line à fonder une coopérative de travail associé, COPAC a découvert que ces deux mesures gouvernementales n’aident pas les entreprises en faillite ni les rachats d'entreprises en difficulté par leurs travailleurs. Une deuxième implication importante de l'occupation de Mine-Line et de la coopérative de travail associé est de changer le débat sur les relations de propriété. Dans cette aventure, les travailleurs défient l'état pour qu’il adapte le cadre pour qu'il soutienne les coopératives de travail associé et pas simplement le capital. COPAC est un centre dont le but est de promouvoir l'idée coopérative, la construction du mouvement des coopératives de travail et le développement d'un secteur coopératif en dans la société en Afrique du Sud et dans le continent Africain. ■
12 | ASIE
TRAVAILLER ENSEMBLE - NUMÉRO 5 - OCTOBRE 2011
ASIE JAPON
Création d'emplois dans les régions touchées par le tremblement de terre Yoshiko Yamada, JWCU ix mois déjà se sont écoulés
S depuis que le terrible tremble-
ment de terre et le tsunami aient dévasté la région de Tōhoku au Japon. Alors que la phase de secours est à présent terminée, reconstruire les vies et les communautés reste un sérieux défi. Le chômage est à son taux record et les indemnités publiques commenceront à expirer à la mi-octobre. Malgré l'annonce récente du gouvernement de prolonger les allocations pendant 90 jours, le problème principal ne sera pas résolu sauf si des emplois sont créés dans cette région. Pour créer de nouvelles opportunités d'emplois dans les régions frappées, les municipalités locales sont autorisées à gérer des programmes de formation professionnelle de manière à permettre à de nouveaux diplômés de commencer leurs propres activités, ce qui pourrait profiter aussi aux communautés. L’Union des coopératives de travail associé du Japon (JWCU) a reçu mandat pour gérer de tels programmes dans quatre municipalités de Tōhoku. Le premier programme débute le 3 octobre. Au printemps 2012, de nouvelles coopératives de travail associé verront ainsi le jour, créées par ces
Premier jour de formation dans la ville de Tome (Préfecture de Miyagi)
diplômés qui essayent de reconstruire leurs propres communautés. Après la reconstruction de son siège social à Sendai (Préfecture de Miyagi), depuis le 15 juillet JWCU travaille avec acharnement pour aider les habitants des régions touchées. Ses membres (les jeunes surtout) ont rendu visite aux municipalités locales, aux groupements locaux et aux ONG (organisations non gouvernementales) pour écouter les besoins des coopérateurs et discuter des possibilités de collaborer avec eux pour créer de nouveaux emplois. Ils ont aussi mis en évidence la caractéristique unique des coopératives de travail associé qui
fournissent non seulement une formation, mais travaillent aussi avec leurs stagiaires pour créer des emplois dès qu’ils auront reçu leur diplôme, plutôt que de devoir attendre un employeur. Chaque programme intègre 20 personnes environ qui ont perdu leur emploi suite à la catastrophe. Le plan leur donne l'occasion d’acquérir les compétences nécessaires au lancement de leur entreprise. Le programme de formation de JWCU dure 6 mois et porte sur la manière de créer des emplois, les défis à relever par la communauté, le développement de plan financiers et la préparation pour créer une coopérative. ■
JAPON / CORÉE DU SUD
Intérêt croissant pour les coopératives de travail associé et sociales en zone rurale HyungSik Eum, CICOPA eux équipes de recherche, l’une
D de Corée du Sud, l’autre du Ja-
pon, ont visité en septembre des pays européens pour étudier les coopératives de travail associé et les coopératives sociales en zone rurale. Dans ces deux pays d'Extrême-Orient, où les zones rurales n’ont pas été une priorité politique pendant le développement
économique rapide, l'intérêt est croissant pour les coopératives de travail associé et les coopératives sociales comme outils potentiels du développement rural. L’équipe de recherche coréenne a visité la Fondation Plunkett, quelques magasins communautaires au Royau-
me-Uni et quelques coopératives de travail associé et sociales et leur fédération régionale en Andalousie, FAECTA, en Espagne. L’équipe de recherche japonaise a visité des coopératives de travail associé en France, principalement dans la partie sud du pays et le bureau CECOP-CICOPA à Bruxelles. ■