Cinérétros doc rentree 2017

Page 1

Le Mystère Picasso / Clouzot / 1956

DE SEPTEMBRE À DÉCEMBRE 2017

Ciné32 - Allée des Arts - 32000 AUCH - www.cine32.com


Les Ciné-Rétros fixent leurs rendez-vous ! UN FILM PAR SEMAINE TOUS LES

SAMEDIS VERS 19H DIMANCHES VERS 15H MARDIS VERS 18H* > Vérifier dans le programme l’horaire exact du début de séance > En cas d’animation, il n’y aura que 2 séances/semaine

Belles mais pauvres / Dino Risi / 1957

Tarifs habituels du cinéma. * toutes les séances de 18h sont au tarif réduit de 5,50€ (sauf jours fériés) ** Collégiens, lycéens et apprentis, profitez du tarif réduit à 3€ pour tous les ciné-rétros (sur présentation d’un justificatif à jour)

Cette programmation est réalisée en partenariat avec : Association de Cinémas d’Art et d’Essai en Aquitaine, Limousin et Midi-Pyrénées

Son objectif est de soutenir la diffusion des œuvres Art et Essai par l’aide à l’accès aux copies, la coordination des animations dans les salles, l’édition de documents de communication.

Agence pour le Développement Régional du Cinéma.

Par le financement et la mise en circulation de copies supplémentaires (numériques) des films, l’une des missions premières de l’ADRC consiste à favoriser l’accès des salles à la diversité des films.


(Re)découvrez les pépites du passé ravivées dans leur version restaurée !

BECKER

LE RÊVE AMÉRICAIN MIS À MAL Semaine du 20 septembre IMPITOYABLE, de Clint Eastwood MARDI 26 SEPTEMBRE - 18H Présentation de la programmation des Ciné-Rétros par Alain Bouffartigue, président de Ciné32. Semaine du 27 septembre SHOWGIRLS, de Paul Verhoeven

2 BUÑUEL Semaine du 1er novembre LA VOIX LACTÉE, de Luis Buñuel DIMANCHE 5 NOVEMBRE - 15H Rencontre avec Alice Vincens, professeure d’esthétique du cinéma à Toulouse. Semaine du 8 novembre

LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE, de Luis Buñuel

Semaine du 29 novembre

ÉDOUARD ET CAROLINE, de Jacques Becker

L’ITALIE À L’HONNEUR Semaine du 6 décembre

BELLES MAIS PAUVRES, de Dino Risi Semaine du 13 décembre GINGER ET FRED, de Federico Fellini DIMANCHE 17 DÉCEMBRE - 15H Séance animée par Marie-Pierre Lafargue, auteure d’un dictionnaire du cinéma italien et intervenante à Ciné32. En partenariat avec l’ACREAMP.

OSHIMA Semaine du 20 décembre

L’EMPIRE DES SENS, de Nagisa Oshima

Semaine du 15 novembre LE CORBEAU, de Henri-Georges Clouzot DIMANCHE 19 NOVEMBRE - 15H Séance animée par Patrice Chambon, ancien critique de cinéma et programmateur à Véo/Ciné32. Semaine du 22 novembre

LE MYSTÈRE PICASSO, Georges Clouzot

de Henri-

Le Corbeau / Clouzot / 1943

2 CLOUZOT


IMPITOYABLE De Clint Eastwood. USA/1992/2h11.

Avec Clint Eastwood, Gene Hackman, Morgan Freeman.

SEMAINE DU 20 SEPTEMBRE Kansas 1880. William Munny, hors-la-loi et assassin retraité, reconverti dans l’élevage, reprend du service à la demande d’un groupe de prostituées, pour venger l’une d’entre elles, défigurée par un cow-boy sadique… Ce sera plus complexe. Avec ce film, il y a 20 ans, Clint Eastwood commençait enfin à être reconnu comme un grand cinéaste. Retravaillant tous les clichés attachés à son image de star, il met à mal non seulement la mythologie du western, mais la croyance manichéenne dans les valeurs fondatrices du rêve américain. Ressorti aujourd’hui dans une sublime copie restaurée, le film n’a pas pris une ride et reste un jalon crépusculaire dans l’histoire d’un genre déjà mort (le western), aussi bien que dans l’œuvre (encore créatrice) d’Eastwood. Personne n’est épargné dans ce récit en eau forte qui met en question la violence d’une société, tant d’un point de vue individuel que politique. Le titre original, Unforgiven (sans pardon) annonce la couleur sombre de ce Far West plein de cruauté et de fureur où la femme est avilie, où aucun personnage n’est en paix. Ce monde, Eastwood le ressuscite avec son imaginaire puissant, où coexistent fascination et distance, rage et ironie froide devant la souffrance et le gâchis.

DIMANCHE 24 SEPTEMBRE - 15h

Programme présenté par Alain Bouffartigue Président de Ciné32


SHOWGIRLS

De Paul Verhoeven. USA/1996/2h11. Avec Elizabeth Berkley, Kyle MacLachlan, Gina Gershon. Interdit -12 ans.

SEMAINE DU 27 SEPTEMBRE Le thème : l’ascension et les désillusions d’une jeune danseuse de Las Vegas, passée de strip-teaseuse à meneuse de revue dans le spectacle le plus prisé d’un grand hôtel. Paul Verhoeven, « le Hollandais violent », réalise Showgirls à la suite du succès commercial de Basic Instinct, sans se fixer de limites sur la nudité et le sexe. Se référant aux comédies musicales des années 1940, il veut de la couleur et du bruit, du cynisme et de la vulgarité en lieu et place de l’élégance et du romantisme que fabriquait l’usine à rêves d’Hollywood. Pas étonnant qu’à sa sortie, cette satire mordante et radicale du monde du Showbiz ait été exécutée par les critiques (le plus mauvais film de l’année…) et boudée par le public. Au fil des ans, cet OVNI sera peu à peu reconsidéré et réhabilité, Verhoeven le considérant d’ailleurs comme son film américain dont il est le plus fier. Car rien n’est laissé au hasard. C’est le film le plus juste et le plus terrible consacré à Las Vegas, métaphore d’une existence à la fois déplaisante et grotesque avec des personnages haïssables à l’exception de son héroïne paroxystique. Une superbe reédition, qui permet enfin de rendre justice à Paul Verhoeven et à son esthétique de la démesure et de la désillusion.


LA VOIX LACTÉE

De Luis Buñuel. FR/1969/1h41. Avec Laurent Terzieff, Delphine Seyrig, Georges Marchal.

SEMAINE DU 1ER NOVEMBRE Le thème : deux SDF en route pour un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle vont faire de bien édifiantes rencontres.. « Je fais du cinéma, qui est une machine à fabriquer des miracles », disait Buñuel, suggérant que tout était possible à l’écran, comme dans les Saintes Écritures... Il en fait la preuve dans cette Voie Lactée, qui est à la fois un conte riche en péripéties, un road movie avant que le genre n’existe, et un essai très documenté sur la théologie et l’histoire des hérésies. Plus que jamais, Buñuel casse ici le moule traditionnel du cinéma au profit d’une sorte de collage qui laisse place à un humour très particulier, inséparable de son approche surréaliste des situations et des comportements. Cette traversée des débats et combats menés au nom de la foi, au fil du temps, est à la fois très pédagogique et très voltairienne. On passe du coqà-l’âne et du diable à la Vierge Marie, avec une liberté frondeuse et troublante. Buñuel aimait rappeler que ce film lui valut à la fois de recevoir un prix pour son athéisme et d’être accusé de complicité avec le Vatican. Comme le dit l’un des personnages, la religion sans mystère ne serait pas la religion… Et, près d’un demi-siècle plus tard, Buñuel reste unique dans cette démarche joyeuse et revigorante de subversion du sens.

DIMANCHE 5 NOVEMBRE - 15h

Séance animée par Alice Vincens, professeure d’esthétique du cinéma à l’École Supérieure d’Audio-Visuel de Toulouse(ESAV)


LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE De Luis Buñuel. FR/1972/1h42. Avec Fernando Rey, Paul Frankeur.

SEMAINE DU 8 NOVEMBRE « Oscar du meilleur film étranger, Le charme discret de la bourgeoisie est parti d’une histoire véridique vécue par le producteur de Luis Buñuel, qui s’était absenté un soir, oubliant avoir invité des amis à dîner chez lui, et condamnant son épouse à improviser un repas, en robe de chambre et l’estomac déjà plein... Cette anecdote inspira au cinéaste un scénario simple: un groupe de bourgeois passe de réception en réception, sans jamais parvenir à se mettre à table, pour des raisons plus loufoques les unes que les autres. À moins que tout cela ne soit qu’hallucination onirique ? Élégante poupée gigogne dotée d’un effet Vache-qui-rit des plus vertigineux, cette chronique mondaine est un empilement de songes troublants, où se mêlent les traditionnelles obsessions buñueliennes (l’armée, l’Église, le sexe). En effet, Luis Buñuel avait l’habitude de noter ses rêves dans un petit carnet. Au début de sa carrière, il les recyclait avec une violence viscérale, dans des films surréalistes et débridés, comme L’Age d’or ou Un chien andalou. Au soir de sa vie, le cinéaste préféra les teinter d’humour noir, sec et pince-sans-rire. Tourné lorsqu’il avait 72 ans, ce film montre que sa révolte sociale resta intacte. » Marine Landrot/Télérama.


LE CORBEAU

De Henri-Georges Clouzot. FR/1943/1h32. Avec Pierre Fresnay, Ginette Leclerc, Héléna Manson.

SEMAINE DU 15 NOVEMBRE « Tourné en 1943 à la Continental, firme dirigée par l’occupant allemand, ce deuxième film de Clouzot fut honni de tous. Cette foire délétère à la délation ne pouvait que déplaire aux résistants et fut condamnée à la Libération. Très loin de célébrer le travail, la famille et la patrie, elle ne fut pas non plus du goût de Vichy à sa sortie. Clouzot, trop misanthrope pour être propagandiste, ne fait qu’explorer la noirceur de l’âme humaine et accorde ses images à son pessimisme éclairé : ombres surdimensionnées, décadrages expressionnistes. Les lettres anonymes sont un alibi scénaristique idéal pour permettre au cinéaste de traiter d’avortement, de drogue et d’adultère avec une liberté incroyable pour l’époque. Et quels sont les seuls personnages sauvés dans ce film d’une méchanceté et d’une modernité rares? Une infirme aux mœurs légères et un type fâché avec la vie. Cette tendre grue (Ginette Leclerc, vulgaire à cœur) réussit à ébranler ce héron austère (Pierre Fresnay, superbe) en le traitant de « bourgeois », et c’est, pour Clouzot, la pire insulte qui soit. » Guillemette Odicino.

DIMANCHE 19 NOVEMBRE - 15h

Séance animée par Patrice Chambon, ancien critique de cinéma et programmateur à Véo/Ciné32


LE MYSTÈRE PICASSO

De Henri-Georges Clouzot. FR/1956/1h18. Avec Pablo Picasso, Henri-Georges Clouzot, Claude Renoir.

SEMAINE DU 22 NOVEMBRE Ce film est unique en son genre. Il permet d’assister en direct au processus créatif d’un artiste. Deux éléments lui ont permis de voir le jour : d’une part, la connivence entre Picasso et Clouzot issue d’une amitié de très longue date et, d’autre part, l’envoi par un graveur américain à Picasso de feutres ayant la propriété étonnante de traverser le papier instantanément et sans bavure. Clouzot place donc sa caméra derrière la toile pendant que Picasso dessine devant. Par transparence, chaque trait tracé par la main du célèbre artiste apparaît dans l’espace. Au gré de son inspiration, il compose plusieurs œuvres mais loin de percer l’énigme de la création, le film ne fait que gonfler davantage le mystère qui plane autour de lui : en effet, chacun des traits qu’il effectue étonne et déconcerte. Des toreros blessés et des nus sont ainsi créés, comme par magie, fruits d’un travail acharné qui connaît parfois quelques échecs...


ÉDOUARD ET CAROLINE De Jacques Becker. FR/1951/1h42. Avec Daniel Gélin, Anne Vernon, Betty Stockfeld.

SEMAINE DU 29 NOVEMBRE A l’occasion d’un récital qu’Édouard, pianiste virtuose, doit donner chez l’oncle de Caroline pour se faire connaître, une dispute cocasse et orageuse éclate. Portrait enjoué d’un couple de jeunes mariés et satire acidulée des salons bourgeois, Édouard et Caroline est une comédie élégante au rythme effréné. Sa scénariste, Annette Wademant (21 ans) dit s’être inspirée de sa relation avec Jacques Becker pour articuler des dialogues étincelants. Comme souvent chez Becker, les personnages sont définis par leur classe sociale : ainsi Caroline s’est-elle mésalliée en épousant Édouard, et celui-ci (qui n’a pas de smoking de rechange, quelle horreur !) n’est toléré dans sa belle-famille que parce qu’il est artiste. Dispute conjugale, cris, gifles, demande de divorce, l’amour d’Anne Vernon (délicieuse) et de Daniel Gélin devra se confronter à l’ordre bourgeois. Merveilleuse reédition d’un joyau de la comédie et du cinéma de Jacques Becker, miracle d’une époque où un film si intimement personnel et cinématographiquement éblouissant pouvait rencontrer un large public…


BELLES MAIS PAUVRES

De Dino Risi. Italie/1957/1h38. Avec Marisa Allasio, Maurizio Arena, Renato Salvatori.

SEMAINE DU 6 DÉCEMBRE Deuxième volet de la réjouissante trilogie de jeunesse de Dino Risi, tourné entre Pauvres mais beaux (1956) et Pauvres millionnaires (1959), Belles mais pauvres rassemble à nouveau les personnages qui avaient fait le succès du premier opus : Romolo et Salvatore, deux jeunes banlieusards romains amoureux chacun de la sœur de l’autre, Marisa et Anna Maria. Cette fois, c’en est fini de l’insouciance de Pauvres mais beaux, ode à la drague et au divertissement balnéaire. Dans Belles mais pauvres, nos deux ragazzi, pressés par leurs fiancées, sont confrontés à l’épineux problème de l’argent, préalable au projet de mariage auquel les jeunes filles semblent tenir plus qu’eux. Tandis que Salvatore ouvre un petit atelier et commence à gagner sa vie, Romolo qui ne veut pas perdre Marisa mais n’a aucune envie de travailler, quitte le droit chemin et s’attire des ennuis… Œuvre de jeunesse, cette comédie de mœurs annonce néanmoins l’art de la tragi-comédie de Risi. La mélancolie perce sous la fantaisie et une pointe de cynisme empreint cette peinture de la débrouille sentimentale et financière à l’aube du boom économique.


GINGER ET FRED

De Federico Fellini. Italie/1986/2h00. Avec Giulietta Masina, Marcello Mastroianni, Franco Fabrizi.

SEMAINE DU 13 DÉCEMBRE

Ginger et Fred, c’est l’histoire nostalgique d’Amelia et Pippo, deux vieux artistes de variétés un peu fripés, vétérans d’un numéro de claquettes qui a fait leur renommée dans les années 1940, invités à participer à une émission de télévision en direct. Le temps d’un show stupide et vulgaire mené par un présentateur démagogique devant un public aux ordres, Amelia et Pippo vont tenter de survivre au milieu d’une cohorte de monstres excentriques et névrotiques. Dans ce pamphlet véhément et baroque contre la télévision, troquant la fantasmagorie pour une forme plus réaliste et partant à l’assaut des folies de son temps, Fellini règle ses comptes avec la société du spectacle. Il retrouve son complice Marcello Mastroianni et son épouse Giulietta Masina, auxquels il confie les rôles de Pippo et Amelia, et compose avec eux le bouleversant portrait de deux êtres solitaires et pathétiques qui découvrent, au crépuscule de leurs vies, qu’ils sont passés à côté du bonheur.

DIMANCHE 17 DÉCEMBRE - 15h

Séance animée par Marie-Pierre Lafargue, auteure d’un dictionnaire du cinéma italien et intervenante à Ciné32.


L’EMPIRE DES SENS

De Nagisa Oshima. Japon/1976/1h45. Avec Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji, Aoi Nakajima. Interdit -16 ans.

SEMAINE DU 20 DÉCEMBRE Avec L’Empire des sens, Nagisa Oshima, enfant terrible de la nouvelle vague japonaise des années 1960, va connaître la célébrité et le succès hors de son pays. Ce coup d’éclat, il le doit à un producteur français, Anatole Dauman, qui lui donne carte blanche pour réaliser un film érotique. Oshima choisit de s’intéresser à l’histoire vraie d’Abe Sada, une jeune femme, ancienne geisha et prostituée, qui avait assassiné son amant dans les années 1930. Oshima décide de braver la censure et les tabous en tournant pour la première fois au Japon un film avec des actes sexuels non simulés. Dévoilé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, le film défraye la chronique et déclenche un scandale au Japon. En bon disciple de Bataille, Oshima illustre ici les liens indissolubles entre jouissance et mort, crime et sexualité - la scène de l’œuf dans le vagin et le titre original japonais, «la corrida de l’amour » évoquent immanquablement L’Histoire de l’œil. Mais c’est Dauman qui trouvera le titre français, inspiré par L’Empire des signes de Roland Barthes. Coutumier des sujets politiques et sociaux, Oshima ne se renie pas avec ce film de sexe à huis-clos, qui est en lui-même un acte révolutionnaire, le geste d’un homme libre qui cherche à confondre, selon les propres mots d’Oshima, « rêve et réalité ».





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.