Promesses

Page 1

Collège au cinéma Ciné 32 / 2009 - 2010 Visionnement enseignant, mercredi 4 novembre 2009

Promesses Un film de BZ Goldberg, Justine Shapiro et Carlos Bolado / 2001/ 1h46 / VO

Voici quelques pistes, proposées en complément du dossier CNC, qui peuvent être une amorce pour un travail d’analyse filmique et de discussion en classe autour de la projection de « Promesses ». 1/ La genèse du film -

un collectif de cinéastes BZ Goldgerg : enfance à Jérusalem - Du journalisme au cinéma Casting et « pannel » : une volonté d’équité et d’objectivité le film comme moyen et aboutissement d’un projet humanitaire (The promises film project) Travail pédagogique qui a pris la forme d’un film

2/ Le genre documentaire -

-

donner des informations donner la parole (aux enfants) donner à voir et à entendre (au spectateur) un travail de recherche (casting et travail préparatoire) un travail sur le long terme (revenir sur les différents temps du tournage) marquer la différence avec le reportage (temps, implication, démarche) créer des personnages : des enfants anonymes sont extirpés de la foule (voir séquence d’ouverture) pour devenir des personnages que l’on reconnaîtra dans la foule (Faraj et Senabel dans les manifestations, Mahmoud à l’école, les jumeaux lors de la cérémonie ou devant le mur des lamentations) l’investissement humain : quand le cinéaste passeur et médiateur devient à son tour personnage Rebondir sur la triple implication du réalisateur : • En tant qu’intervieweur (faire parler) • En tant que cinéaste (donner à voir et à entendre), • En tant que personnage du film (rentrer dans le champ visuel et sonore / investissement physique et émotionnel).

analyse séquence d’ouverture : des ombres en équilibre précaires qui vont devenir des personnages affirmation d’un point de vue le réalisateur se met en scène et nous montre les coulisses du tournage 3/ Enfants de Palestine, enfants d’Israël : grandir dans un pays en guerre Le film dévoile sans cesse à quel point la situation politique affecte l’intimité des personnages : leur vie (ami morts, père emprisonné), leur identité (d’où je viens, à quoi j’aspire), leur éducation (à l’école de Mahmoud, dans l’école de Shlomo) Il illustre les rapports qu’entretiennent les enfants au religieux et au politique : - Le religieux : les références aux textes sacrés pour justifier les revendications territoriales - Le politique : les manifestations, les slogans - L’énumération des interdictions du Shabbat par la sœur de Moishe : les chaises imbriquées, métaphore de la situations politique - Le sport (montage parallèle du match des jumeaux et de la course de Faraj) et la danse (Senabel) comme ouverture et alternatives possibles ? 4/ Des enfants dont la rencontre est « empêchée » - Physiquement

Lenteur, encombrement, empêchement (check point) Allers/retours incessants du réalisateur qui, libre de ses mouvements, sillonne le territoire Sécurisation des lieux et présence policière


- Idéologiquement Chap 23/ succession de prises de paroles face caméra avec arguments des enfants contre la rencontre avec l’autre : Dogmatisme religieux (Shlomo « je ne connais pas d’enfant arabe et ne veux pas en connaître ») Haine (Mahmoud « je n’aime pas les juifs ils sont mauvais et sournois »Faraj « Quand je vois un juif, j’ai envie de le tuer ») Peur du jugement de la communauté (Moishe « si je voyais un arabe, mes amis me traiteraient de vendu ») 5/ et que le cinéma va rendre possible Les moyens -

-

-

En ébranlant les certitudes (lorsque Mahmoud prend conscience face caméra que BZ est juif) En les faisant cohabiter par l’art du montage (séquence « dialoguée » où les enfants se répondent en champ contre champ par l’art du montage et par la médiation de la caméra et du réalisateur qui la porte). La caméra est médiatrice ; le montage crée un dialogue En leur faisant partager l’image (1ere rencontre : la séquence des rots), partager la ville (présentation de Jérusalem) jusqu'à partager un repas quand le cinéaste devient médiateur : c’est par l’intermédiaire de BZ que circule la parole, les images et les sons (image fixe : polaroid de Faraj montré au jumeaux. Son : portable de BZ tendu à Faraj qui va inviter Daniel et Yarko) . BZ médiateur entre juifs religieux et laïcs (avec Yarko et Daniel au pied du mur des lamentations) entre juifs et arabes (il donne littéralement à voir et à entendre les images de l’ennemi). Il va ainsi faire grandir la curiosité de l’autre et provoquer la rencontre (bien que ce soit les enfants qui la décident) une médiation qui va de pair avec un investissement, une responsabilité, une éthique (recenser tous les signes de cette implication et de la confiance des enfants en BZ : main dans la main, rires, regards caméra…)

La concrétisation : la rencontre Analyse séquence : La conversation téléphonique Faraj,Yarko, Daniel (qui « s’invitent ») Analyse séquence : le repas de famille (implication des enfants, des parents, du réalisateur dans la prise de décision) Analyse séquence : une euphorie (le jeu/ les rires / le repas) rompue par les larmes de Faraj ; dialogue autour de la table et larmes lucides de Faraj qui comprend que sans la caméra, sans le cinéaste, il n’y a plus de lien. 6/ Epilogue Les limites humaines - les limites du documentaire : une amitié possible le temps d’un tournage. La caméra et BZ étant les médiateurs, leur absence ne permettra plus la rencontre ni la communication. - image finale et ouverture : un constat d’échec ou un passage de relais ? - les ‘promesses’ sont /seront elles tenues ? - Qu’a permis ou n’a pas permis le film ? Dialoguer autour du choix du titre (son optimisme, le pluriel, l’expression « promesse tenue » et l’implication qu’elle sous tend sur le long terme qui n’a pas été tenue (la rencontre n’a pas eu de suite) - le cinéaste ira lui au bout de sa démarche en revenant sur le territoire et en interrogeant les personnages de cette expérience humaine, politique et cinématographique. Une utopie de cinéma expérimenter à l’aide du cinéma une voie vers la résolution du conflit ouverture du film et promesse de cinéma tenue + évolution des personnages et importance du « donner à voir » à nous, spectateurs.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.