Gazette Méliès #82 Mai 2013

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8 mai > 4 juin

N°082

mai 2013

La Grande Bellezza Film italien de Paolo Sorrentino (2013 - 2h30min - VOST) avec Toni Servillo, Sabrina Ferilli, Luis Tosar, Carlo Verdone, Giorgio Pasotti...

Voilà peut-être la future Palme d’Or… C’est l’été à Rome et la cité éternelle brille d’une beauté insaisissable et définitive. Jep Gamberdella (le génial Toni Servillo !) a soixante-cinq ans, il continue de dégager un charme sur lequel le temps ne semble pas avoir d’emprise. Auteur dans sa jeunesse d’un seul roman, L’Appareil humain, il n’a plus rien écrit depuis. Il est devenu un très grand journaliste qui fréquente la haute société romaine et les mondanités. Sa vie est une succession de rendez-vous et de fêtes excentriques dont il est le protagoniste. Jep, cynique, désabusé et souffrant, assiste à la crise d’une société qui semble avoir transformé les hommes en monstres. Seul le souvenir de l’amour innocent de sa jeunesse sortira Jep de la résignation qu’il semble avoir choisie comme existence. Peut-être est-il temps pour lui de se remettre à écrire… Après L’Uomo in più, Les Conséquences de

Sélection officielle Cannes 2013

l’amour et Il Divo, auréolé du Prix du Jury à Cannes en 2008, Paolo Sorrentino revient à Rome pour ce film qui comme son nom l’indique s’annonce d’une grande beauté. Les premières images vues du film sont tout simplement magiques. Comme toujours chez Sorrentino, il y a d’abord ces mouvements de caméra virtuoses ainsi qu’un sens inoui du montage et de l’ambiance musicale. Il y a aussi, surtout, la frime à l’italienne. Les costards blancs impeccables, les fêtes décadentes sur les terrasses romaines avec l’alcool qui coule à flot, le Madison endiablé au milieu des filles à demi nues. Et ces égéries aux formes aussi belles que généreuses tout droit sorties d’un film de Fellini. Au milieu de ce cortège de visions folles, de ces embardées opératiques et de ces décrochages sensuels : Jep Gambardella. C’est l’extraordinaire Toni Servillo (muse de Sorrentino qui collabore ici pour la quatrième fois

à partir du 22 mai

avec son pygmalion), imprimant une fois de plus sa mélancolie ironique à un personnage complexe. Tel Virgile et Dante parcourant les cercles de l’enfer, Jep/Servillo se promène sur les ruines encore fumantes d’une civilisation moralement dévastée, arpentant les rives du Tibre (le sublime plan final de la bande annonce) ou les lieux cultes de la capitale italienne comme autant de stations de son errance existentielle… Derrière le fard et les fêtes, derrière le clinquant et l’excès, se cache une profonde mélancolie... Evidemment, on ne pourra s’empêcher de penser à La Dolce Vita, mais, visiblement, en plus rutilant… vivement le 22 mai pour découvrir l’intégralité de cette grande beauté.

Séance “Et après...” Chaque dernier mardi du mois, après la séance, au Mélies Café, viens échanger autour d’un verre et voir ce qui nous reste du film.... Rendez-vous le 28/05 après la séance de 19h30

Horaires des films en pages centrales


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