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N°111
O C TO b r e 201 5
BELLES FAMILLES Film français de Jean-Paul Rappeneau (2015 - 1h53min - dcp) avec Mathieu Amalric, Gilles Lellouche, Marine Vacth, André Dussollier, Nicole Garcia, Karin Viard...
Jérôme Varenne vit depuis plus de 10 ans à Shanghai. Profitant d’un voyage d’affaires en Europe, il s’arrête à Paris pour passer une soirée avec sa mère et son frère. Apprenant que leur ancienne maison de famille est au cœur d’un conflit local qui perdure, Jérôme décide de faire un saut sur place pour tenter de le résoudre. Mais à Ambray, sa ville natale, tout se complique. Il y fait une étrange rencontre. L’échappée provinciale de Jérôme, qui ne devait durer que quelques heures, se prolonge et va changer sa vie... Globalement, Belles familles est une vraie réussite. Un film choral drôle et touchant, une intrigue simple et complexe à la
fois, une réalisation toute en élégance et en finesse. Belles familles, c’est aussi l’oscillation quasi permanente entre légèreté et gravité, une gestuelle très théâtrale et des dialogues piquants juste ce qu’il faut, le tout porté par une brochette d’acteurs savoureux : Mathieu Amalric, Gilles Lellouche, la sublime Marine Vacth découverte dans le dernier Lars Von Trier, ou encore Guillaume de Tonquédec, drôle et détestable à souhait. Rappeneau aime ses acteurs. C’est une évidence. Et ceux-ci le lui rendent bien. Le film est aussi une merveilleuse histoire du temps. Ou plutôt des temps. D’un côté le temps suspendu, comme figé dans la pierre (la maison,
Méliès ST-François
8, rue de la Valse - St-Étienne
à partir du 14 octombre
l’héritage, le rythme paisible d’une petite ville de province). De l’autre le temps qui file à vive allure, celui de la modernité, des affaires (accélérer une succession, relier Londres-Paris-Shanghaï en un temps record). Et qui engendre faux pas et rendez-vous manqués, comme celui de Jérôme (alias Mathieu Amalric) avec son père et qui se retrouve peu à peu tiraillé dans cette existence à deux vitesses. Quand Jean-Paul Rappeneau décrit Belles familles, il parle d’ « un film sur la France profonde à l’ère de la mondialisation ». Quand on décrit Jean-Paul Rappeneau, on ne peut que saluer un orfèvre de la comédie française. (Merci Emilie Leonie)
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